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ELECTRONIQUES EN CHIMIE
ORGANIQUE
2022-2023
UE: BIO 112 DUREE: CM= 28H; TD= 20H
OBJECTIFS GENERAUX
Assimiler des méthodes usuelles indispensables pour nommer les composés organiques
Connaitre la disposition spatiale réelle des molécules organique
Se familiariser avec les diagrammes d'énergie et les états de transition
Comprendre les relations entre la structure et les propriétés d'une molécule (acidité,
réactivité…)
S'initier aux transformations chimiques sur les composés aromatiques.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
2
BIBLIOGRAPHIE
1. Krausz P., Benhaddou R. et Granet R. Mini Manuel de Chimie Organique, Dunod, Paris,
2008
2. Bellec C. Chimie Organique, Vuibert
3. Eliel E. E., Willen S. H, Stereochemistry of Organic Compounds, John wiley and sons,
New York, 1994
4. Rival Y., Chimie Organique: concours Pharmacie, Ediscience, Strasbourg 2017
5. Ayadim, M., QCM de Chimie Organique, 1ere Cycle des études médicales ; Ed Deboeck
superieur, Paris ; 2015
6. Marche E., Louvet S., Chimie au concours d’entrée Masseur-Kinésithérapeute, 2ème Ed ;
Dunod, Paris, 2012
7. J.P. Clayden, N. Greeves, S. Warren et P.D. Wothers «Chimie Organique», traduit de
l’anglais par A. Prousse, Éd. De BoeckUniversité, Paris, 2003, 1508 pages.
8. J.M. Hornback «Organic Chemistry», Éd. Brooks/Cole, Belmont, 1993, 1256 pages.
9. Carey, F.A., Organic Chemistry, Second Edition, McGraw-Hill, Montréal, 1992, 1273
pages. ISBN 0-07-009934-0
10. Favre, H., La Nomenclature pour la Chimie Organique, Ordre des Chimistes du Québec,
Montréal, 1992, 138 pages. ISBN 2-9800951-3-3
3
PLAN DU COURS
4
LECON 2: STEREOISOMERIE…………………………………………………………..27
TRAVAUX DIRRIGES……………………………………………………………………..36
6
FICHE DE PROGRESSION DU COURS
Effets CM : 6H
électroniques La liaison polarisée, Moment dipolaire permanent TD : 4H
d’une liaison, Moment dipolaire permanent d’une
molécule, Électronégativité des éléments, L’effet
inducteur (ou inductif), L’effet mésomère, la
résonance et les formes limites
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Partie A : NOMENCLATURE ET
STEREOCHIMIE EN CHIMIE ORGANIQUE
Leçon 1 : NOMENCLATURE
I- NOMS USUELS ET NOMENCLATURE SYSTEMATIQUE
Le nom usuel d’un composé est le nom couramment utilisé pour nommer ce composé. Ce
nom est parfois lié à l’origine historique du composé ou à sa source naturelle. Le nom
systématique s’établi plutôt en suivant les règles établies par l’UICPA et permet de retrouver la
structure exacte du composé.
Exemple :
C3H7ON
Exemple : Formule brute
Pour alléger l’écriture de formules développées, les carbones des chaines cycliques et
hydrogènes qu’ils peuvent porter ne sont pas représentés.
Exemple :
8
Nomenclature
La chaine principale est celle qui possède le plus grand nombre d’atome de carbone et la
fonction principale. Cette chaine est nommée à partir d’un radical qui dépend du nombre d’atome
de carbone qu’elle comporte.
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Pour attribuer les indices de position au substituants, on doit tout d’abord numéroter la
chaine carbonée de manière à attribuer aux carbones portants les ramifications les plus petits
indices possibles. Exemple :
S’il y a plusieurs substituants, la chaine principale est numérotée dans les deux sens et on
compare les indices de position des substituants. Le sens choisi correspondra au sens dans lequel
le premier substituant rencontré portera l’indice le plus faible en comparaison avec l’indice du
premier substituant de l’autre sens. Si il y’a égalité, on passe aux substituants suivants.
N.B :
- Dans le nom, les substituants ne prennent pas de ‘’e’’ au niveau de leur terminaison.
- S’il y a plusieurs fois le même groupe dans la molécule, on utilise un préfixe multiplicateur
(di, tri, tetra..etc)
- S’il y a plusieurs substituants, ils sont placés par ordre alphabétiques (sans tenir compte
des préfixes multiplicateurs).
Exemple :
10
Dans certains cas, ces radicaux possèdent des noms courants:
H3C CH
CH2 CH3
Les alcanes de formule générale CnH2n+2 peuvent être linéaire ou ramifiés. Leur nom est
obtenu en suivant les règles de l’UICPA :
- Choisir la chaine carbonée la plus longue (elle n’est pas toujours écrite en ligne droite). Le
nom du radical correspondant au nombre d’atome qu’elle contient constitue après ajout de la
terminaison ane la base du nom à construire.
- Les substituants sont identifiés, classés par ordre alphabétique et énoncé (précédé de leur
indice de position) devant le nom de la chaine principale.
Exemple 4-ethyl-2-methylhexane
Les alcènes
Leur formule générale est CnH2n. On les nomme de manière à donner le plus petit indice à
la double liaison.
Exemples :
11
S’il y a plusieurs doubles liaisons, le composé est nommé de manière à donner le plus petit
indice pour l’ensemble et le suffixe ène est précédé par un terme multiplicateur.
Exemple :
Les alcynes
Leur formule générale est CnH2n-2. Ils se nomment de la même manière que les alcènes, mais en
utilisant plutôt le suffixe yne
Exemple :
Dans ce cas le nom du substituants s’obtient en remplaçant la terminaison par ényle (ényl
dans le nom) pour la double liaison et ynyle (ynyl dans le nom) pour la triple liaison.
Exemple :
12
Le nom d’un hydrocarbure saturé se forme en accolant le préfixe cyclo- au nom de
l’hydrocarbure acyclique saturé correspondant.
CH3
H2C
CH3
Exemple :
cyclobutane
1-ethyl-2-methylcyclohexane
Les noms des substituants cycliques sont obtenus en remplaçant la terminaison ane par yle
(yl dans le nom).
Exemple :
Exemple :
13
Exemple :
Dérivés du benzène
S’il y a plusieurs substituants, les positions des groupes présents sur le benzène peuvent être
signalées soit par numérotation, soit par les positions ortho (1,2), méta (1,3) et para (1,4).
Exemple :
- Soit le benzène est lui-même regardé comme un groupe fixé sur un chaine autre et on le
nomme phényl
- Certain substituant sur le benzène donne à la molécule un nom usuel, c’est le cas du
toluène (appelé benzyl lorsqu’il est substituant).
Polyaromatiques condensés
Il existe une variété de composés polycycliques dont les noms deviennent rapidement très
compliqués. Nous ne nous intéresserons qu’à trois composés :
Pour déterminer le nom d’une molécule portant une fonction chimique, on doit suivre les
étapes suivant :
14
- Déterminer la fonction principale : suffixe
- Déterminer la structure de base : chaine ou cycle
- Nommer les substituants
- Numéroter
- Assembler les noms des substituants selon l’ordre alphabétique.
Exemple :
Si le composé comporte plusieurs fonctions, on attribue à la fonction principale le plus bas indice
et les autres fonctions seront considérées comme secondaires et désignées par leur préfixe.
L’ordre de priorité des fonctions est le suivant :
Classe Formule Préfixe (en tant que Suffixe (en tant que
fonction secondaire) fonction principale)
Acides -COOH Carboxy Acide…..carboxylique
Acide……oïque
Acides sulfoniques -SO3H Sulfo- Acide….sulfonique
Anhydrides d’acides R-COOOC-R - Anhydride d’acide…
Esters -COOR R-oxycarbonyl- …carboxylate de R
…oate de R
Halogénures d’acyles -CO-halogène Halogénoformyl- Halogénure
de…carbonyle
Halogénure de….oyle
Amides -CO-NH2 Carbamoyl- -Carboxamide
-amide
Amidines -C(=NH)-NH2 Amidino- -carboxamidine
-amidine
Nitriles Cyano- -carbonitrile
-nitrile
Aldéhydes -CHO Formyl- -carbaldéhyde
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Oxo- -al
Cétones Oxo- -one
Si la fonction alcool est prépondérante, le nom est composé du radical alcane associé du
sufixe ol. L’emplacement du groupe est signalé par le numéro du carbone qui le porte.
Exemple :
Si la fonction n’est pas prépondérante, elle est désignée par le préfixe hydroxy
Exemple :
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IV-3) Les ethers-oxydes (alkoxyalcanes)
Leur formule générale est R-O-R (symétrique) ou R-O-R’ (mixte). Pour les nommer, on
détermine un nom de base qui est celui de l’hydrocarbure correspondant à la plus longue chaine
R. et l’autre groupe R est considéré comme substituant.
Exemple :
Exemple :
N.B : puisque le groupe –CHO occupe toujours la position 1, son indice de position est omis dans
le nom.
Exemple :
17
IV-6) Les acides carboxyliques
Exemples :
Beaucoup d’acides carboxyliques ont un nom trivial qui indique les sources naturelles à
partir desquelles ils ont été isolés. Exemple : acide butyrique ou acide butanoique
La formule générale des esters est RCOOR’. Leur nom est déterminé à partir de celui de
l’acide carboxylique dont ’il dérive.
- Si R est linéaire, le nom s’obtient par remplacement du suffixe oïque par le terme oate de R’
- Si R est cyclique, oïque est remplacé par carboxylate de R’
R’ étant le nom du groupement alkyle correspondant à cette chaine.
Exemples :
La formule générale des anhydrides d’acides est RCOOOCR’. Ils dérivent des acides
carboxyliques par déshydratation et sont nommer comme eux en se faisant précéder par le terme
anhydride.
Exemples :
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IV-9) Les amines
Les noms des amines précisent leur classe. Il existe des façons officielles de les nommer :
Ils dérivent eux aussi des acides carboxyliques et sont divisés en plusieurs classes comme
les amines :
On les nomme en remplaçant le suffixe oïque par amide. Lorsqu’il y a substitution sur
l’azote, on utilise les lettres N-, N,N-, comme dans les amines.
Exemples : O O
O
NH2 N
NH2 Br
ethanamide cyclohexanecarboxamide 4-bromo-N,N-diméthylpentanamide
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Leçon 2 : STEREOCHIMIE
Les atomes constituants une molécule peuvent s’assembler de différentes façon. Les
édifices chimiques correspondants à ces assemblages divers sont des molécules isomères, elles
possèdent la même formule brute mais une formule développée différente. Ces isomères peuvent
alors présenter des caractéristiques chimiques et même physiques différentes.
Isomères
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II- ISOMERIE DE CONSTITUTION
On appelle Isomères de constitution deux molécules qui possèdent la même formule brute
mais ont des formules semi-développées ou développées différentes, ces dernières projetés dans
un plan (d’où le nom de formule développée plane également utilisée). Ces isomères ont des
propriétés physiques, chimiques et biologiques différentes.
Exemple
C’est le cas notamment des alcools et éthers oxydes, acides carboxyliques et esters, aldéhydes et
cétones.
Exemple
L’isomérie de chaine : les molécules diffèrent par leur chaine carbonée (enchainement
des atomes sur le squelette carboné).
Exemple
III- STEREOISOMERIE
Les stéréoisomères sont des composés de même formule brute, mais qui diffèrent
seulement par la disposition des atomes dans l’espace. On distingue deux principaux types de
stéréoisomère : les isomères de configuration et les isomères de conformation. Pour maitriser cette
notion, il est important de maitriser tout d’abord la représentation des molécules dans l’espace.
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III-1 Représentation spatiale des molécules
On distingue les liaisons dans le plan et les liaisons en avant et en arrière de ce plan :
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La chaine carbonée la plus longue en position verticale (ses substituants dirigés vers
l’arrière) avec le carbone le plus oxydé en haut (carbone n°1 selon l’UICPA).
Cas de l’éthane
L’éthane sous sa forme éclipsée se présente dans l’espace de la manière suivante :
Les conformations ci-après sont obtenues en faisant des rotations de 60° environ autour de la
liaison C-C :
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La valeur de l’énergie potentielle de la molécule varie en fonction de l’angle dièdre j entre deux
liaison C-H prisent comme référence. Elle est de l’ordre de 14,2kJ lorsque les atomes sont vis-à-
vis.
Cas du butane
Il y’a quatre conformations remarquables
Le conformère anti, le plus stable, est le plus abondant dans la solution (environ 72% à 25°). Son
isomère conformationnelle de type gauche, moins stable, ne représente que 28%.
24
.
25
III-3 ISOMERIE DE CONFIGURATION
La configuration d’une entité moléculaire est la disposition spatiale des atomes ou des
groupes d’atomes de cette entité. Ce terme est propre aux stéréoisomères dont l’isomérie n’est pas
due à des différences de conformation.
Règle I :
La séquence de priorité se fond sur le numéro atomique du premier atome rencontré
sur le substituants envisagé. L’atome de numéro atomique supérieur est alors prioritaire par
rapport à celui de numéro atomique inférieur. Ainsi, dans les substituants suivants comprenant un
ou plusieurs atomes, on aura la séquence suivante de priorité décroissante.
(Les atomes soulignés ont été les seuls considérés pour déterminer l’ordre de priorité)
Règle II :
Quand les atomes directement liés au carbone asymétrique ou éthylénique sont
identiques, on compare les atomes situés au degré d’éloignement immédiatement supérieur et on
applique la règle I.
Règle III :
Les liaisons multiples sont considérées comme autant de liaisons simples et chaque atome
engagé dans une liaison multiple sera écrit autant de fois qu’il porte de liaison.
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N.B : les atomes entre parenthèses interviennent mis sont considérés ci comme porteurs
d’atomes fantômes de numéro atomique nul.
Isomérie Z/E
L’isomérie géométrique est une conséquence de la restriction à la libre rotation de la
liaison C-C. la rigidité de la double liaison permet ainsi de mettre en évidence un couple
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d’isomères géométriques à condition que chacun des carbones sp2 porte des substituants
différents.
Si les deux groupements prioritaires sont du même côté de la double liaison, nous
avons l’isomére Z (Z pour Zusammen qui signifie ‘’ensemble’’ en allemand)
Si les deux groupements prioritaires ne sont pas du même côté de la double liaison,
nous avons l’isomère E (E pour Entgegen qui signifie ‘’contrairement en allemand).
Les isomères Z et E sont doués de propriétés physiques et chimiques différentes.
Exemple : 1,2-dichloroéthylène
Isomérie cis/trans
L’isomérie cis/trans est utilisée dans les composés cycliques qui portent deux
suvbstituants R identiques. Elle repose sur la position relative des deux substituants :
Si les deux substituants se trouvent du même côté d’un plan défini par le cycle, il
s’agit de l’isomère Cis.
S’ils sont de part et d’autre du plan du cycle, c’est l’isomère Trans
(cis)-1,2-diméthylcyclobutane (trans)-1,2-diméthylcyclobutane
Enantiomérie
Notion de carbone asymétrique et de chiralité
Une molécule est dite chirale lorsque son image dans un miroir (image spéculaire) ne lui est pas
superposable.
Une molécule chirale et son image à travers un miroir forme un couple d’énantiomère. Ce sont
des stéréoisomères optiques. Une molécule qui n’est pas chirale est dite achirale. Certaines
molécules possèdent des carbones chiraux, mais sont toutefois superposables à leur image dans un
miroir.
Activité optique
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- L’énantiomère faisant tourner le plan de polarisation de la lumière vers la droite
est dit dextrogyre, noté (d) ou (+)
- Celui faisant tourner le plan vers la gauche est dit lévrogyre, noté (l) ou (-).
- Un mélange racémique est optiquement inactif car il contient les deux
énantiomères en quantité équimolaire et a un pouvoir rotatoire nul. Le mélange racémique est noté
( ).
Pour chacun des deux énantiomères d’une molécule chirale, on définit un pouvoir rotatoire
spécifique donné par la loi de BIOT
t : température (°C)
α est le pouvoir rotatoire de la solution en degré. [α] est le pouvoir rotatoire spécifique qui lui-
même dépend de la température, de la longueur d’onde utilisée et du solvant.
Seules les molécules chirales ont un pouvoir rotatoire spécifique non nul. C’est pourquoi
on dit qu’une molécule chirale est optiquement active. De plus, deux énantiomères ont des
pouvoirs rotatoires opposés.
Lorsque plusieurs substances optiquement actives sont présentes, les pouvoirs rotatoires
sont additifs (sauf cas particuliers d’interaction entre molécules qui peuvent se produire
notamment aux concentrations élevées).
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L’excès énantiomère peut aussi calculé à partir des valeurs des pouvoirs rotatoires spécifiques :
N.B : Cette équation n’est utile que dans le cas des solutions composés d’un seul énantiomère ou
des mélanges contenant uniquement des énantiomères. Elle ne s’applique pas aux mélanges
comprenant d’autres composés.
Lorsqu’on dit que l’excès énantiomère d’un mélange est de 50%, cela signifie que 50% du
mélange racémique est composé de l’énantiomère (+) (l’excès) et que 50% est formé du mélange
racémique. Puisque la moitié du mélange est racémique, la rotation optique d’un énantiomère
annule l’effet du second. Ainsi, seule l’autre proportion de 50% [portion formée de l’énantiomère
(+)] contribuera à la rotation optique observée. Le pouvoir rotatoire spécifique sera donc égal à la
moitié de la valeur de celui d’un mélange consistant en 100% d’énantiomères (+).
1. On classe les quatre substituants par ordre de priorité en utilisant pour cela les règles de
Cahn-Ingold-Prelog ; le substituant prioritaire porte le numéro 1 et le dernier dans l’ordre de
priorité porte le numéro 4.
2. On regarde la molécule dans l’axe de la liaison C*-substituant N°4. Le carbone
asymétrique étant au premier plan et le substituant N°4 étant dirigé vers l’arrière. Les tris
substituants se présentent alors :
- Soit dans le sens rectus (on passe de 1 à 2 et à 3 comme si on tournait un volant
dans le sens des aiguilles d’une montre) : le carbone porte alors le descripteur R.
- Soit dans le sens sinister (on passe de 1 à 2 et à 3 comme si on tournait un volant
dans le sens contraire des aiguilles d’une montre) : le carbone porte alors le descripteur S.
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Bien entendu, l’image dans un miroir d’un atome de descripteur R est un descripteur S et vice-
versa. On dit alors qu’il existe deux configurations absolues autour d’un carbone asymétrique.
N.B : le descripteur R ou S est déterminé à partir des règles arbitraires. Il n’a aucun rapport avec
le caractère dextrogyre ou lévogyre d’une substance, c’est-à-dire avec le fait qu’elle dévie vers la
droite ou vers la gauche la direction de polarisation de la lumière. Tout ce que l’on peut dire c’est
que les pouvoirs rotatoires spécifiques des énantiomères R et S sont opposés.
Diastéréiosomérie
Lorsqu’une molécule possède deux centres asymétriques, il existe deux couples de
stéréoisomères qui ne sont pas images l’un de l’autre, ils sont dits diastéréoisomères.
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(En cas de présence de plan de symétrie )
D’une manière générale, quand une molécule possède plusieurs carbones asymétriques,
on prévoit 2 configurations possibles pour chacun. Il peut donc exister 2n stéréoisomères. Cette
règle permet de prévoir le nombre maximal de stéréoisomères, mais l’existence des éléments de
symétrie interne diminuent ce nombre. Ainsi, pour une molécule à n atomes de carbones
asymétriques et possédant m plan de symétrie, le nombre de stéréoisomère est :
N= 2n-m
En projection de Newman :
On regarde la molécule dans l’axe C*n→C*n-+1 ou n-1, puis on projette dans le plan de la
feuille. On classe sur chaque C* les substituants par ordre décroissants selon les règles de Cahn-
Ingold-Prelog.
Si, les sens de rotation sont identiques sur chaque C*, le composé est dit like (érythro)
S’ils sont de sens contraire, le composé est dit unlike (thréo)
N.B :
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2. Pour déterminer la nomenclature érythro-thréo, il n’est pas nécessaire de connaitre les
configurations absolues. Il serait faux de croire que l’érythro correspond nécessairement au couple
(R, R) ou (S,S), le deux conventions étant indépendantes.
En projection de Fischer :
Quand les substituants identiques se trouvent du même côté de la chaine carbonée, les
composés sont dits thréo, si par contre ces substituants se trouvent de part et d’autre de la chaine
carbonée, ils sont dits thréo.
La chiralité est un phénomène que l’on retrouve partout dans l’univers. Le corps humain
est structuralement chiral, le cœur se trouvant du côté gauche, et le foie, du côté droit. Pour des
raisons encore mal comprises et liées à l’évolution, la plupart des gens sont droitiers. Les spirales
des coquillages sont également chirales, et la plupart des objets en spirales tournent vers la droite.
De nombreuses plantes présentent une chiralité dans leur facon de s’accrocher et de grimper. Le
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chèvrefeuille, Lonicera sempervirens, s’enroule vers la droite. La plupart des molécules végétales
et animales sont chirales, et, habituellement, une seule forme prédomine dans une espèce donnée.
Tous les acides aminés composant les protéines de la nature, à l’exception d’un seul, sont chiraux
et tous sont classés ‘’gauches’’. Les molécules des glucides naturels sont presque toutes
‘’droites’’, et c’est aussi le cas du glucide contenu dans l’ADN. L’ADN lui-même est une
structure hélicoïdale et, dans la nature, l’hélice de l’ADN tourne vers la droite.
Dans le cas de la pénicillamine, l’isomère S est un médicament très efficace pour soulager
l’arthrite chronique, alors que l’isomère R qui n’a aucune action thérapeutique est même
extrêmement toxique.
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Travaux dirigés
NOMENCLATURE
Exercice 1
a) b) c) d)
e) f) g) h) OH
i) j) k) l)
m) n) l)
Exercice 2
a) 1-(O-bromophenyl)-2-(P-bromophenyl)-2-(m-chlorophenyl)ethanol
b) Acide 3-methylcyclohehex-3-enecarboxilique
STEREOCHIMIE
Exercice 1
Définir les expressions suivantes :
- Conformation - configuration - chiralité - isomérie optique
- Activité optique - dextrogyre - lévrogyre - énantiomère
- Diastéréoisomère composé méso - mélange racémique
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Exercice 2
1-Indiquer dans quelle conformation (antipériplanaire, synclinale, anticlinale, synpériplanaire) se
trouvent les composés suivants :
Exercice 4
Indiquer si les molécules suivantes sont des conformères, des énantiomères ou des
diastéréoisomères. La configuration absolue des carbones sera indiquées pour caque molécule
Exercice 5
Pour les composés suivants, indiquer le nombre et la nature des stéréo-isomères
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Partie B : REACTIVITE CHIMIQUE ET EFFETS
ELECTRONIQUES
Leçon 4 : REACTIVITE CHIMIQUE
Une réaction est en générale décrite par une équation chimique ou les réactifs (A et B) situés à
gauche de l'équation subissent une transformation chimique et donnent naissance aux produits (C et
Les réactifs sont séparés des produits par une flèche. Dans le cas des réactifs A et B, il est
possible de faire une distinction entre le substrat A (composé organique qui subit la transformation) et
le réactif B souvent inorganique. De plus une équation chimique doit être équilibrée selon la loi de la
représentés par des lettres minuscules a, b, c et d. La convention d'écriture d'une équation chimique
implique de noter les conditions expérimentales (températures, pression, irradiation lumineuse, etc....)
et les solvants au-dessus et au-dessous de la flèche de réaction. Si le solvant est un réactif impliqué
dans la réaction, il doit être noter à gauche de la flèche de réaction ( Exemple l'eau dans une réaction
d'hydratation). Toutefois , parfois ces conventions sont modifiées et on écrit le réactif au-dessus et les
La représentation du déroulement de la réaction entre l’état initial et l’état final du point de vue
énergie porte le nom de trajet réactionnel. Lors d’une réaction il arrive parfois que plusieurs produits
➤ soit il se forme préférentiellement le produit le plus stable, la réaction sera alors dite « sous contrôle
thermodynamique » ;
➤ soit la réaction évolue vers le produit apte à se former le plus rapidement, la réaction sera alors «
sous contrôle cinétique ».
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II- DIFFERENTS TYPES DE FLECHES
Les flèches de réactions sont forts importantes pour la description du comportement chimique. Dans
une équation ces flèches rectilignes sont toujours situées entre les réactifs et les produits. Exemple une
flèche rectiligne pointant vers la droite, indique que les réactifs peuvent se transformer en produits.
Seule la réaction directe a lieu et la réaction inverse (indirecte) est impossible ou négligeable.
Deux flèches rectilignes à demi-pointe indiquant des directions opposées sont utilisées pour monter
l'existence d'une réaction réversible. Dans ce cas les réactifs sont transformés en produits mais les
produits peuvent également réagir pour reformer les réactifs. On parlera de flèche d'équilibre.
Le mécanisme réactionnel est une représentation des mouvements des électrons impliqués dans les
transformations qui surviennent au cours de la réaction chimique. Il permet également de visualiser les
intermédiaires réactionnels, espèces fortement réactives ( très instables), qui après avoir été formées
sont converties rapidement au cours de l'étape suivante de la réaction. Le mouvement des électrons est
représenté à l'aide des flèches courbes de mécanisme. Elles existent sous deux formes: les flèches
2 Fleche courbe
Pour éviter que la chimie organique ne se réduise à une suite de réactions sans lien les unes avec les
autres il a été nécessaire d’effectuer un classement afin de pouvoir appréhender les analogies de
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première (tableau I.1) est basée sur la comparaison entre réactifs et produits, on distinguera, les
Tableau I-1 Classification des réactions basées sur la comparaison en réactifs et produits
la seconde est basée sur le mécanisme et fait intervenir (tableau I.2) la nature des ruptures de liaisons.
Ces différentes réactions seront étudiées dans le détail lorsque nous aborderons les fonctions au niveau
II. D’autres éléments de caractérisation des réactions organiques seront donnés dans les chapitres
ultérieurs.
IV-DIAGRAMMES ENERGETIQUES
(énergie potentielle souvent exprimée en kJ/mol) des divers substituant au cours dune réaction
chimique. Le déroulement des réactions simples se produisant en une seule étape et celles plus
complexes en deux ou plusieurs étapes seront illustrées dans la suite grâce aux diagrammes d'énergies.
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IV-1) Définitions:
H réactifs
Etat de transition: niveau d'énergie maximale pour une étape réactionnelle donnée ( il s'agit du
sommet de la courbe)
Complexe activé: illustration théorique de la mise en contact des réactifs menant à la formation et à
Energie d'activation (Ea): Energie minimale requise pour que la réaction puisse avoir lieu. C'est la
différence d'énergie entre les réactifs et le complexe activé à la première étape ou la différence
d'énergie entre les intermédiaires réactionnels et les complexes activés aux étapes subséquentes.
Etape limitante ou déterminante: dans ne réaction chimique comportant plusieurs étapes, l'étape
limitante ou déterminante est la plus lente. C'est celle qui caractérise la vitesse globale de la réaction et
Portons l’énergie en fonction de l’avancement de la réaction (fig. I.1a). Le passage de l’état initial à
l’état final se fait en passant par un maximum d’énergie appelé état de transition ET. La durée de vie
de l’état de transition est extrêmement brève (< 10–12 secondes) ; on ne peut donc isoler un composé
dans un tel état. Une réaction sera concertée si elle s’effectue en une seule étape entre l’état initial et
l’état final.
41
Figure I.1 Trajet réactionnel d’une réaction concertée et d’une réaction en
deux étapes.
La différence d’énergie ∆Eo entre l’état initial et l’état final est une grandeur thermodynamique car
elle ne dépend que des stabilités relatives des réactifs et des produits. Pour qu’une réaction soit
spontanée il faut que ∆Eo soit négatif car un système physique a toujours tendance à abaisser son
énergie. Ea, qui représente l’énergie nécessaire pour parvenir à l’état de transition, porte le nom
d’énergie d’activation. C’est une grandeur cinétique donc liée à la constante de vitesse de la réaction k
par la relation d’Arrhénius1 k = Ae–Ea/RT (T est la température en kelvins et R la constante des gaz
parfaits qui a pour valeur 8,3 J·K–1·mol–1). Il découle de cette formule que l’augmentation de
l’énergie d’activation implique une diminution de la constante de vitesse. Il se peut que la réaction
passe par un intermédiaire d’énergie supérieure (∆Eo > 0) (fig. I.1b). Celui-ci n’est pas stable et il peut
évoluer soit vers le produit initial, soit vers le produit final avec un second état de transition. On a alors
une réaction multi-étape. On a dans le cas de ce schéma deux étapes élémentaires donc deux états de
transition. Bien évidemment il peut y avoir plus de deux étapes — pour n étapes élémentaires, on a n
états de transition. L’examen du trajet réactionnel de la figure I.1b montre également un minimum
relatif d’énergie. Celui-ci correspond à un composé généralement de durée de vie assez limité tout en
étant observable voire même isolable ; il porte le nom d’intermédiaire. Il est particulièrement
important de connaître avec le plus de précision possible sa structure et son énergie car c’est sa
stabilité qui va déterminer la nature du (des) produit(s) formé(s) lorsqu’une réaction est sous contrôle
cinétique. En d’autres termes : Prenons le cas des réactions catalytiques. Rappelons qu’un catalyseur
est un composé tel qu’un acide, une base, un complexe métallique ou un enzyme que l’on ajoute en
petite quantité au milieu réactionnel pour que la réaction ait lieu. Un catalyseur a en général pour effet
la réaction, quitte à augmenter le nombre des étapes (fig. I.2). Lorsque l’on a une réaction sous
contrôle cinétique, si deux ou plusieurs intermédiaires peuvent se former, c’est l’intermédiaire le plus
42
Figure 1.2 Modification du trajet réactionnel lié à la présence d’un catalyseur.
L’introduction du catalyseur implique plusieurs étapes élémentaires de moindre énergie pour mener
aux produits.
Lors d’une réaction chimique, les réactifs peuvent réagir ensemble pour conduire à différents produits.
La formation de chaque produit correspond à un chemin réactionnel et une courbe d’énergie qui lui est
propre. Pour que le chimiste puisse déterminer quel chemin il veut que la réaction emprunte, il faut
d’abord comprendre et établir un diagramme d’énergie pour les différents chemins réactionnels, puis
déterminer quel genre de contrôle on doit exercer. Deux sortes de conditions peuvent être distinguées;
Contrôle thermodynamique : Quand nous effectuons une réaction dans des conditions
thermodynamiques, cela signifie que la réaction est réversible. Le produit formé sera donc le produit le
plus stable. Dans de telles conditions, l’allure de la courbe dans le diagramme d’énergie de la réaction
a peu d’importance, sauf pour les énergies relatives des produits de départ et final. Il suffit de donner
assez d’énergie au système pour que les états de transitions (dans les deux sens) soient atteignables,
généralement en chauffant le milieu réactionnel. En effet, comme la réaction est réversible, on finit
par atteindre l’équilibre entre les produits de départ et finaux. À l’équilibre, les concentrations des
produits ne varient plus. Il revient donc à dire que les vitesses des réactions sont égales dans les deux
Si les concentrations des produits et réactifs ne varient plus à l’équilibre et que les vitesses sont égales,
il faut donc que les constantes de vitesse pour les réactions inverses soient différentes. En effectuant
43
une manipulation mathématique bien simple, on s’aperçoit que le rapport des concentrations à
l’équilibre (K) dépend directement des constantes de vitesse de formation des espèces, sans
Contrôle cinétique: La cinétique signifie ce qui a rapport à la vitesse. Quand une réaction est
effectuée dans des conditions cinétiques, nous obtenons donc le produit formé le plus rapidement, qui
n’est pas nécessairement le plus stable. Comme on doit passer par un état de transition dans le cours de
la réaction, l’état de transition le plus facile à atteindre, soit le plus bas en énergie, dictera le chemin
réactionnel le plus rapide menant donc au produit cinétique. Même en contrôle thermodynamique, on
forme d’abord le produit le plus facile et le plus rapide à générer, soit le produit cinétique. Sauf qu’en
contrôle thermodynamique, la réaction est réversible et peut aussi passer par le chemin le plus difficile
pour finir par conduire au produit thermodynamique. L’exemple suivant aide à bien discerner entre les
Le produit d’addition -1,2 est le produit cinétique (plus petit ∆G d’activation). Le produit d’addition-
1,4 est le produit thermodynamique (produit le plus stable). Au début, la réaction génère du produit
d’addition-1,2 qui se transforme avec le temps et chauffage en produit d’addition 1,4. Le diagramme
POSTULAT DE HAMMOND
44
En regardant une courbe d’énergie, on peut estimer la géométrie ou l’arrangement des atomes à l’état
de transition si on connaît l’allure du diagramme d’énergie. En fait, pour une réaction exothermique,
l’état de transition ressemble au produit de départ. On dit alors que l’état de transition est tôt. Cette
ressemblance est due au fait que, en regardant les coordonnées de réactions, l’état de transition se situe
beaucoup plus près du produit de départ que du produit final (voir le diagramme ci-dessous). Pour une
réaction endothermique, c’est le contraire : l’état de transition est tard et ressemble au produit final.
Comprendre une réaction nécessite en toute rigueur la connaissance de nombreux paramètres : est-ce
une réaction concertée ou multi-étape ?, quelle est la nature des liaisons rompues et formées ?, quelles
sont les structures des intermédiaires ? et quel est éventuellement le rôle du catalyseur ?
Nous nous proposons de décrire les intermédiaires réactionnels que nous pourrons être amenés à
Le carbone chargé positivement est lié à ses voisins par trois liaisons σ et il comporte une orbitale 2pz
vide ; il est par conséquent hybridé sp2 et sa structure est triangulaire plane avec des angles de valence
de 120° (fig.I.3).
Les carbocations sont des intermédiaires possédant une charge positive au niveau d’un atome de
carbone, ayant subi la perte d'un de ses électrons de valence. Ne respectant pas la règle de l'octet ils
sont très réactifs et sont le résultat d'une rupture hétérolytique (bris asymétrique) d'une liaison
45
chimique. Pour parvenir à la formation d'un carbocation il faut que l'atome de carbone soit lié à un
un effet inductif électro donneur de ses substituants va le stabiliser et augmenter sa durée de vie.
L’effet mésomère l’emportant sur l’effet inducteur (chapitre II) une stabilisation plus importante
pourra être obtenue par résonance comme dans le cas du cation allyle :
Il arrive que les carbocations évoluent vers des carbocations plus stables en se réarrangeant :
Comme nous le verrons par la suite les carbocations peuvent être créés au cours des réactions de
différentes façons. Par exemple, par réaction d’un acide de Lewis sur un dérivé halogéné :
Ou encore par l’intervention d’un solvant protique, c’est-à-dire un solvant contenant dans sa structure
46
Du point de vue
réactivité, les carbocations étant des centres déficients en électrons, ils ne pourront réagir que sur des
sites à forte densité électronique. On dira qu’un carbocation est un réactif électrophile.
V.2) Les radicaux libres: Les radicaux sont des intermédiaires qui ont un électron célibataire au
niveau d’un atome de carbone. Avec l’orbitale 2pz à demi saturée le carbone portant l’électron
célibataire est proche de l’hybridation sp2 et sa géométrie est quasiment triangulaire plane (fig.3.4).
son octet est incomplet (7 électrons) et sont le résultat d'une rupture homolytique.
L’ordre de stabilité des radicaux sera le même que pour les carbocations. Ces radicaux peuvent être
créés soit par un rayonnement lumineux, soit par des promoteurs tels que les peroxydes (composés de
V.3) Les carbanions: Le carbone portant la charge négative a trois voisins et un doublet n. Il est donc
Les carbanions sont des intermédiaires qui possèdent une charge négative au niveau d’un atome de
carbone. Cet atome de carbone possède un octet complet et résulte d'une rupture hétérolytique.
Leur stabilité est particulièrement favorisée par des effets attracteurs et comme pour les carbocations
une stabilisation plus importante pourra être obtenue par résonance. De tels intermédiaires peuvent se
former, par exemple, en introduisant un organolithien (RLi) dans un solvant de type éther tel que le
THF( tetrahydrofurane) :
47
VI- LES CATEGORIES DE REACTIFS
Les réactifs , espèces chimiques organiques ou inorganiques peuvent être classés selon leur
capacité à donner ou recevoir des électrons. En général ce type de classement est basé sur la polarité
des liaisons selon quelles soient ioniques, polaires ou non polaires. Certains réactifs peuvent être
classés selon leur pouvoir oxydant ou réducteur et selon leur nature métallique.
VI.1) Les électrophiles: Un électrophile ( du mot électron et -phile: "qui aime") est une espèce
chimique pauvre en électrons et qui cherche donc à attirer et à recevoir les doublets d'électrons au
puissants)
Les molécules dont l'atome central possède un octet incomplet sont des puissants électrophiles
La deuxième catégorie, implique les espèces ayant une charge positive et un octet complet. ce sont des
atomes électronégatifs (O,N, S) qui portent la charge positive; ils cherchent alors à recevoir des
électrons pour ainsi retrouver leur neutralité et leur stabilité. Plus un élément est électronégatif, plus il
est déstabilisé lorsqu'il porte une charge positive. Son caractère électrophile est donc d'autant plus
grand.
La troisième catégorie, implique les espèces ayant une charge partielle positive et un octet complet.
Les réactions menées par cette catégorie sont généralement moins rapide et exothermiques.
VI.2) Les Nucléophiles: Les nucléophiles ( de nucléo- noyau" et -phile: "qui aime") sont des espèces
chimiques qui aiment les sites positifs ( pauvres en électrons) d'un composé. Ils peuvent porter une
48
charge négative ou être neutres en possédant des doublets libres d'électrons ou des électrons pi. on
puissants
Pour que une réaction organique ait lieu, il faut en géneral la préence d'un électrophile et un
nucléophile. Le nucléophile donnera ses électrons à l'électrophile et une liaison chimique se formera.
Nu- + Nu-E
E+
Tous comme les électrophiles, qui sont les acides selon la théorie de Lewis, les nucléophiles sont des
bases de Lewis. Dans le cas des nucléophiles, il faut toute fois disntinguer leur manière de donner les
électron. Lorsque ces espèces donnent leurs électrons à un H+, elles sont considérées comme des bases
selon Bronsted-Lowry. Si par contre elles donnent des électrons de façon générale à un centre positif,
elles e comportent comme des nucléophiles. Basicité et nucléophile ne coïncident pas nécessairement.
Exemple: I- est un bon nucléophile mais n'est presque pas du tout basique car son acide conjugué HI
est un acide fort. La nucléophilie (ou caractère nucléophile) est le terme employé pour caractériser
de manière relative, l'effet des nucléophiles sur les vitesses des réactions chimiques de substitution
nucléophile (niveau II). elle dépend de plusieurs facteurs dont les plus importantes sont:
3) la taille du nucléophile
4) la polarisabilité du nucléophile
49
Tous ces facteurs sont interdépendants et doivent être analysés selon le contexte de la réaction
I- LA LIAISON POLARISEE
Lorsque les deux éléments qui constituent la liaison portent chacun une charge partielle de
signes opposés (inférieure en valeur absolue à celle d’un électron), la liaison est dite polarisée et
possède un moment dipolaire. La polarisation permanente d’une liaison (au repos, sans effet extérieur)
moléculaire.
Lorsque les deux éléments qui constituent la liaison portent chacun une charge partielle de signes
opposés (inférieure en valeur absolue à celle d’un électron), la liaison est dite polarisée et possède un
moment dipolaire. La polarisation permanente d’une liaison (au repos, sans effet extérieur) résulte de
figure II.1
Par exemple (figure II.1), la liaison C-F est toujours polarisée, le fluor porte une charge partielle
négative et le carbone une charge positive, de même valeur absolue. Par contre, la polarisation induite
résulte d’effets extérieurs à la molécule. Par exemple, la liaison qui unit deux atomes de brome est a
priori non polarisée puisque les deux atomes qui la constituent sont identiques, et par conséquent les
électrons de liaison sont situés au centre de la liaison. Lorsqu’une charge s’approche de la molécule de
brome (figure 2.2), et selon qu’elle est positive ou négative, les électrons de liaison sont alors attirés
ou repoussés vers l’un ou l’autre des atomes de brome, ce qui crée un dipôle, avec un moment
dipolaire induit
50
figure II.2
Ce mouvement électronique qui résulte de l’approche d’une charge peut affecter aussi des liaisons en
chimie organique soit en augmentant, soit en diminuant le moment dipolaire permanent (effet de
champ).
Il est possible de calculer le moment dipolaire permanent P (en Debye) d’une liaison considérée
comme indépendante des autres liaisons d’une molécule. Elle est le produit de la valeur absolue de la
Quelques valeurs peuvent être données : C-H (0,4 D), C-F (1,41 D), C-Cl (1,46 D) C-N (0,22D), C-O
(0,74D) (D = Debye). Cette valeur est très dépendante de la différence d’électronégativité des
éléments qui forment cette liaison (une autre unité est aussi utilisée : le Coulomb.mètre, C.m, 1Debye
La valeur du moment dipolaire permanent d’une molécule est obtenue par l’addition vectorielle des
moments dipolaires permanents P des différentes liaisons qui la constituent. Ce calcul théorique est
rarement en accord avec la valeur expérimentale, bien qu’elle s’en approche, car divers paramètres
physico-chimiques de la molécule ne sont pas pris en compte dans ce calcul. La valeur du moment
dipolaire permanent P est accompagnée d’une flèche barrée qui permet de connaître les positions
relatives des charges positive et négative : la flèche est dirigée vers la charge négative (dans le
Figure II.3
51
Certaines molécules symétriques ont un moment dipolaire nul bien que les dipôles permanents des
liaisons qui les constituent aient des valeurs définies : ils s’annulent dans l’addition vectorielle. C’est
dérivés di substitués en position para par le même atome ou groupe. Comme la plupart des composés
de la chimie organique, le toluène et la pyrrolidine (un hétérocycle), composés non symétriques, ont
figure II.4
Le recouvrement de deux orbitales appartenant chacune à deux éléments différents conduit à une
liaison qui correspond à une orbitale moléculaire. Les électrons qui appartiennent à cette orbitale sont
soumis à l’attraction qu’exercent ces deux éléments. Si ces deux éléments sont identiques, et par
ailleurs substitués par les mêmes groupements (molécules symétriques) comme les carbones centraux
mesure où la molécule est considérée hors de son environnement chimique (autres molécules de même
nature, solvant…) et physique (charges portées par d’autres molécules, par exemple), lesquels
peuvent avoir une influence importante et repousser vers l’un des éléments le doublet de liaison.
figure II.5
Par contre, dans le chlorure de méthyle (figure 2.5), le doublet d’électrons qui forme la liaison entre le
carbone et le chlore est soumis à des attractions différentes de ces atomes qui résultent de leurs
52
configurations électroniques. Ce doublet est situé plus près du chlore que du carbone ce qui a pour
conséquence d’une part, la présence d’une charge négative partielle inférieure en valeur absolue à celle
d’un électron sur l’atome de chlore, et, d’autre part, en raison de la neutralité électrique de la liaison,
une charge de même valeur absolue mais positive sur l’atome de carbone, ou plus exactement, sur le
groupe méthyle. L’aptitude d’un élément à attirer vers lui les électrons de liaison est appelée
électronégativité. Cette propriété a d’abord été étudiée par Mulliken qui l’a définie comme la
premier potentiel d’ionisation (qui correspond à l’aptitude avec laquelle le même atome, isolé, peut
Pauling (prix Nobel 1954) a proposé une échelle d’électronégativité (tableau 2.1) pour un certain
nombre d’éléments, laquelle a été ensuite revue et augmentée par Sanderson (1983) (l’indice « 4 » a
été attribué de manière arbitraire au fluor). Ces échelles permettent de prévoir vers quel élément A ou
B, les électrons de la liaison A-B vont être attirés, dans la mesure où c’est l’élément à plus forte
électronégativité qui les attirera le plus. Considérons que c’est B. Il a un indice d’électronégativité
supérieur à celui de A. Dans ce cas, B portera une charge partielle négative -δ, et A une charge
partielle égale en valeur absolue à celle de B, mais positive, +δ, avec création d’un dipôle. En
regardant le tableau II.1, on voit que tous les éléments situés à gauche du carbone dans les échelles de
Pauling ou d’Anderson sont plus électronégatifs que celui-ci et apporteront dans leurs liaisons à cet
élément une charge partielle positive. Inversement, ceux situés à sa droite, moins électronégatifs,
parfois dits électropositifs par rapport au carbone, lui apporteront une charge partielle négative.
Tableau II.1
53
On peut remarquer que les éléments les plus électronégatifs sont situés dans la partie supérieure droite
du tableau de Mendéléiev. Pour une famille d’éléments donnée, elle décroît du haut vers le bas du
tableau (ex : F, Cl, Br, I). Elle décroît aussi dans une période donnée dans le sens des n os atomiques
décroissants (ex : 9F> 8O > 7N). Par extension, on peut calculer l’électronégativité de groupes dérivés
d’un élément (tableau II.1). Enfin, l’électronégativité du carbone varie selon son état d’hybridation.
L’ordre dans lequel l’électronégativité décroit est le suivant : carbone hybridé « sp » > carbone
hybridé « sp2 » > carbone hybridé « sp3 ». Le groupe phényle entièrement constitué de carbones
figure II.6
apporte des informations importantes sur l’électronégativité des groupes qui les constituent.
V.1 – Définition
Une molécule en chimie organique est constituée d’atomes liés entre eux par une ou plusieurs liaisons
cette molécule a un caractère électronégatif supé- rieur au carbone auquel il est lié (par exemple, un
halogène, figure II.7), il attire le doublet d’électrons de la liaison qui le retient à ce carbone, ce qui a
pour conséquence la création d’une liaison polarisée, et par conséquent, d’une charge partielle positive
+δ pour le carbone, et d’une charge partielle négative -δ pour lui. Ces charges répercutent cet effet sur
les autres doublets de liaisons de la molécule avec de nouvelles polarisations. C’est l’effet inducteur
accepteur ou attracteur de l’atome ou groupe d’atomes, plus électronégatif que le carbone (effet
électroattracteur noté –I ).
54
figure II.7
Inversement, les éléments qui ont un indice d’électronégativité inférieur à celui du carbone, et en
particulier les métaux (Mg, Cu, mais pas Na ou K), exercent un effet inducteur donneur (effet
électrodonneur noté +I) : le carbone prend alors une charge partielle négative -δ, et l’élément qui lui
Remarque : La liaison entre le carbone et le sodium ou le potassium est ionique (le carbone et le
métal portent chacun, une charge entière respectivement négative et positive). Le cas du lithium, autre
métal alcalin, est plus complexe. Le type de liaison avec le carbone dépend alors du solvant. Le plus
souvent, les deux types de liaisons coexistent avec des pourcentages variables. Toutefois, dans les
solvants très polaires, la liaison est plutôt ionique, et dans les solvants semi-polaires ou non polaires, la
liaison est plutôt covalente. Si on considère la molécule de chlorure de méthyle CH3Cl, le chlore
(indice d’électro- négativité : 3) agit fortement sur le carbone (indice d’électronégativité : 2,5) auquel
il est lié, mais les trois hydrogènes portés par ce carbone qui ont chacun un effet inducteur donneur +I
(indice d’électronégativité : 2,1), en affaiblissent la charge positive qui n’est donc pas égale en valeur
charge partielle négative portée par le chlore est égale à celle, positive, des atomes C et H qui
55
figure II.8
Il est important d’insister sur le caractère partiel des charges portées par les atomes formant un dipole
résultant d’un effet inducteur et qui suppose qu’aucun électron n’a été gagné ou perdu par ces deux
atomes. C’est l’une des grandes différences qui existent avec un autre phénomène de délocalisation
Autre point important : la présence de nombreuses charges partielles ou négatives dans une molécule
ne doit pas faire oublier que la molécule est toujours électriquement neutre, ce qui signifie que ces
charges induites positives et négatives ont une valeur absolue égale, et que leur somme algébrique
s’annulent. Cela n’empêche pas la présence dans la molécule de sites à forte densité électronique, et
figure II.9
On distingue parmi les atomes et groupes à effet inducteur électroattracteur – I (figure II.9) :
– les groupes neutres constitués à partir d’un hétéroatome bi ou trivalent comme l’oxygène, le soufre
ou l’azote
bi ou trivalent (effet inducteur - I très fort) (figure II.12). Leur effet est particulièrement puissant.
figure II.10
56
– les groupes, chargés ou non, constitués de plusieurs hétéroatomes électro-négatifs, (effet inducteur
fort)
– les groupes dérivés d’alcènes, d’alcynes, ou du benzène (et leurs dérivés polycycliques ou tout autre
cycle aromatique).
figure II.11
Les groupes à effet inducteur électrodonneur +I (figure II.11), sont en nombre moins important que
ceux à effet inducteur électroattracteur - I. Ce sont des groupes alkyles. Leur propriété provient de la
faible électronégativité des atomes d’hydrogène (indice d’électronégativité : 2,1) par rapport à celle du
carbone (indice d’électronégativité : 2,5) qui rapproche les doublets de liaison C-H du carbone. Plus
un groupe alkyle aura de liaisons C-H sur un nombre restreint d’atomes de carbones, plus ce groupe
aura un effet inducteur électrodonneur important. Ainsi, le groupe tertiobutyle (t-Bu) exerce l’effet le
plus fort par rapport aux groupes isopropyle (i-Pr) et méthyle (Me) (figure II.12).
figure II.12
On peut y ajouter les liaisons covalentes formées entre le carbone et quelques métaux comme le
lithium, le magnésium, le cobalt ou le cuivre. Il faut rappeler que les liaisons C-Li peuvent avoir, dans
57
figure II.13
On peut démontrer facilement l’influence des groupes – I ou +I en étudiant les pKa d’acides substitués
par un groupe de cette nature. La valeur du pKa définit la force de l’acide (schéma II.1) : plus le pKa
est faible, plus l’acide est fort, ce qui correspond à une polarisation élevée de la liaison OH avec
libération facilitée en milieu aqueux d’un ion hydroxonium, H3O+, à côté de l’anion carboxylate,
Schéma 2.1
figure II.14
Si l’on compare les pKa de l’acide acétique, de l’acide chloracétique et de l’acide propionique (tableau
II.3), on remarque que le chlore, élément à effet – I augmente l’acidité dans la mesure où il augmente
la polarisation de la liaison O-H de la fonction acide (le doublet de liaison se rapproche un peu plus de
l’oxygène et s’éloigne de l’hydrogène), tandis que le groupe méthyle, à effet +I tend à éloigner le
doublet de liaison de l’oxygène et à rendre la liaison OH moins polarisée, donc à diminuer l’acidité.
Inversement, les effets inducteurs d’atomes ou de groupes peuvent être quantifiés par l’étude des pKa
58
des acides qu’ils substituent (tableau II.4). Parmi les quatre acides monohalogénés dérivés de l’acide
acétique, et en fonction de leurs pKa, on observe le classement suivant des effets inducteurs – I: F > Cl
= Br > I, en rapport avec les indices d’électronégativités de ces atomes fournis dans le tableau II.1.
Tableau II.2
Inversement les groupes électro donneurs +I augmentent la basicité d’un composé basique comme une
amine. Par exemple, l’ammoniac NH3 a un pKa de 9,27 et la méthylamine CH3-NH2 un pKa de 10,62,
Généralement, l’effet inducteur exercé par un groupement – I ou +I sur une chaîne constituée
uniquement de liaisons σ, comme dans les alcanes linéaires, se transmet en diminuant progressivement
pour s’annuler généralement à une distance de trois carbones. Cette propriété peut facilement être
démontrée si l’on observe la variation de l’acidité d’une série d’acides monochlorés dérivés de l’acide
butyrique (ou butanoïque) dans lesquels l’atome de chlore (effet électroattracteur –I) est éloigné
progressivement de la fonction acide COOH, par un, puis par plusieurs groupes méthylènes CH 2
(tableau II.3).
59
Tableau II.3
On remarque que la présence de cet atome de chlore en position α conduit à un acide (acide 2-
chlorobutanoïque) dont le pKa de 2,86 diffère de deux unités par rapport à celui de l’acide butanoïque,
avec une nette augmentation du caractère acide. L’influence de l’atome de chlore en position β (acide
3-chlorobutanoïque) puis γ (acide 4-chlorobutanoïque) diminue jusqu’à devenir très faible comme
Les électrons qui constituent les liaisons π ont la particularité d’être « plus mobiles » que les électrons
des liaisons σ. La conséquence de cette propriété est la transmission quasi-intégrale de l’effet exercé
par un groupe inducteur lié à un carbone d’une double liaison, vers l’autre carbone de celle-ci.
figure II.15
Ainsi, dans le propène, l’effet +I du groupe méthyle est transmis intégralement au carbone « sp2 » non
substitué : c’est lui qui porte la charge partielle et non le carbone hybridé « sp2 » directement lié au
groupe inducteur (figure 2.19). Si plusieurs doubles liaisons se succèdent, séparées par des liaisons σ
(ce qu’on nomme doubles liaisons conjuguées), comme dans le penta-1,3-diène, l’effet inducteur est
transmis intégralement jusqu’au dernier carbone hybridé « sp2» de cette chaîne. Si une double liaison
60
(groupe vinyle) est isolée dans une chaine carbonée constituée de liaisons σ, l’effet inducteur est
totalement transmis à travers elle. Cette transmission particulière de l’effet inducteur est à l’origine du
principe de vinylogie : la réactivité d’un groupe fonctionnel de deux composés qui ne diffèrent dans
leurs chaînes carbonées linéaires que par la présence d’une ou plusieurs double(s) liaison(s) est peu
différente. L’acide acétique a un pKa de 4,76, et l’acide crotonique, composé vinylogue de l’acide
acétique, car il diffère de celui-ci par l’inclusion d’une double liaison, un pKa de 4,69, donc d’acidité
proche (figure 2.16). Bien entendu, cela s’applique aussi aux triples liaisons.
figure II.16
Les effets inducteurs s’additionnent comme le montrent les exemples suivants(tableau II.4) :– la
croissance de l’acidité pour les acides mono-, di-, et trichloracétiques (additivité d’effets –I) ou sa
Tableau II.4
– l’augmentation de la basicité par l’effet inducteur +I du groupe méthyle, pour la série : ammoniac,
méthylamine, diméthylamine, caractérisée par une densité électronique accrue autour de l’azote dont
le doublet libre est capable de retenir un proton d’où son caractère basique. La triméthylamine qui
devrait être plus basique que la diméthylamine a un pKa de 9,80. C’est une « anomalie » qui
61
s’explique par la gêne stérique autour de l’azote provoquée par les trois groupes méthyles et qui rend
Tableau II.7
Les groupes électroattracteurs qui exercent un effet inducteur – I rendent acides les hydrogènes portés
par les groupes méthyles (- CH3), méthylènes (- CH2 -) ou méthynes (>CH-) situés en position α de la
fonction. Par exemple, les hydrogènes des groupes méthyles de la propanone (ou acétone), du groupe
acides pour être extraits par une base, avec formation de carbanions correspondants
Schéma 2.2
Le retrait du proton dans ces composés est facilité par la création d’une base conjuguée d’une structure
Contrairement à l’effet inducteur qui est le résultat de dissymétries électroniques liées aux éléments et
groupes qui constituent la molécule, l’effet de champ est un effet « à distance » sur une liaison « isolée
62
». Il résulte, soit de la présence de groupe(s) de la même molécule portant des charges partielles ou
entières (liaisons ioniques), et de manière plus générale, des sites à très faibles ou très fortes densités
électroniques mais éloignés de la liaison sur laquelle ils exercent leur action (effet intramoléculaire),
soit d’autres molécules comme les réactifs, les solvants, les ions présents dans le milieu réactionnel
(effet intermoléculaire). Sous l’effet de leurs charges ou de ces sites, ils agissent sur les dipôles
permanents qui résultent de l’induction. Le déplacement des molécules les unes par rapport aux autres
génère des effets de champ parfois plus importants que l’effet inducteur intrinsèque à l’intérieur d’une
molécule isolée.
Un exemple est donné pour une liaison C-Br sous l’effet de champ du à un anion ou une amine du
milieu. Leur approche de cette liaison déforme le tétraèdre du carbone « sp3 » qui tend à s’applatir
pour devenir proche d’un plan tandis que la liaison C-Br s’allonge et devient de plus en plus fragile.
Simultanément, les charges partielles portées par Br et le carbone augmentent ce qui polarise de plus
en plus la liaison.
Schéma II.3
L’effet de champ est important dans un mécanisme de substitution bimoléculaire SN2 puisqu’il en
représente le début.
VI.1 – Définition
peuvent être décrites à partir d’une seule formule développée classique. Par contre, cette formule
63
développée unique est insuffisante pour décrire les propriétés de certaines molécules dont les doubles
liaisons sont conjuguées, (alternativement une double liaison et une simple liaison) telles que le 1,3-
butadiène, ou le benzène ou d’autres molécules dans lesquelles une double liaison est conjuguée, soit
avec un hétéro élément (N, S, O,…) possédant un doublet libre non liant, (ex : amine vinylique, éther
vinylique), soit un atome de carbone chargé négativement (ex : carbanion allylique), ou positivement
(ex : carbocation allylique), soit un atome disposant d’un électron célibataire (ex : radical allylique).
figure II.17
Cette observation a conduit, au début du siècle dernier, à l’idée que ces molécules existaient dans un
état qui est un hybride entre plusieurs structures électroniques virtuelles qui résonnent entre elles,
appelées structures ou formes limites (canoniques peut remplacer limites), dont toutes semblent
mais dont aucune, à elle seule, ne peut décrire toutes ces propriétés. Ces formes limites ne sont qu’une
écriture, par nature, statique, pour représenter un système dynamique. Ces structures limites n’ont ni
réalité physique, ni existence indépendante, et, par conséquent, elles ne peuvent pas être considérées
comme des composés différents, en équilibre chimique. C’est le phénomène appelé mésomérie (qui
signifie « entre plusieurs formes ») ou résonance. Ce phénomène est symbolisé par la double flèche ↔
Attention : ne pas confondre cette double flèche ↔ avec le signe caractéristique des équilibres
La théorie de la mésomérie (Heisenberg, 1926) repose sur les conditions structurales des formes
64
– les positions des noyaux des atomes impliqués dans la mésomérie doivent être les mêmes pour
chaque structure limite. Ils doivent être coplanaires afin que le recouvrement des orbitales « p » à
– dans toutes les formes limites, les atomes sont dans le même état d’hybridation. Chaque atome doit
respecter les structures de Lewis (la présence d’un carbone tri ou pentavalent est impossible),
– le nombre de paires d’électrons dans les différentes structures limites doit être le même, mais le
couplage des électrons diffère entre elles. S’il existe un ou des électrons célibataires comme pour les
– la molécule reste neutre, l’apparition d’une charge positive est accompagnée de celle d’une charge
négative.
– l’énergie de chaque forme limite est supérieure à celle de la molécule réelle, car la résonance a pour
propriété de stabiliser la molécule donc de diminuer son énergie (voir énergie de résonance). Il y a
délocalisation – des doublets d’électrons S des doubles ou triples liaisons – des doublets d’électrons
La molécule de butadiène est représentée de manière classique par deux doubles liaisons séparées par
Une telle structure supposerait que les liaisons C-C soient de longueurs différentes selon qu’elles sont
simples (0,154 nm) ou doubles (0,135 nm). Leur valeur est pour chacune d’entre elles de 0,148 nm,
donc entre simple et double liaisons. La molécule est plane, alors que l’on pouvait s’attendre à deux
Enfin, l’addition d’une molécule de brome conduit à deux composés dibromés en positions 1,2 et 1,4,
ce qui ne correspond pas, pour le second, à ce qui pour- rait être attendu à partir de la formule
classique. Ces résultats confirment que l’écriture classique est insuffisante pour représenter la
molécule de butadiène.
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schéma II.5
entre les 3 structures limites (ou canoniques) fictives (I), (II) et (III) du schéma II.6.
schéma II.6
Les flèches utilisées dans le schéma II.6 figurent les mouvements fictifs des doublets électroniques qui
conduisent à l’écriture des différentes structures limites et n’ont pas la même signification que celles
utilisées pour décrire les mouvements électroniques dans les réactions. Elles ne représentent que le
sens de la délocalisation des électrons ce qui permet d’écrire la formule limite. A l’inverse du
butadiène qui est symétrique, ce sens est défini et unique pour les molécules dissymétriques (formes
limites A et B, d’une part, et E et F, d’autre part). Pour indiquer sans ambiguïté le sens de la
délocalisation électronique, l’origine de la flèche courbe utilisée doit être précise au même titre que
son but. Ainsi, dans l’exemple A du schéma II.7, la première flèche part d’un doublet de l’oxygène et
se termine au milieu de la liaison C-O. Le doublet de l’oxygène sert à former la nouvelle double
liaison : l’oxygène qui perd un électron devient positif. La seconde flèche débute au milieu de la
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double liaison de A et se termine sur le carbone de CH2, le doublet de liaison π se retrouve sur le
carbone de CH2. L’un des deux électrons de ce doublet appartient à ce carbone dans la mesure où il
était mis en commun avec l’autre carbone sp2 pour former la double liaison : le carbone de CH2 prend
alors une charge négative par addition d’un électron (trois liaisons σ + un doublet d’électrons) ce qui
Dans le carbanion allylique C, le doublet porté par le carbanion sert à former la double liaison dans D
Dans le cas où une double liaison existe entre un atome de carbone et un hétéroélément (O, N, S, ..)
comme dans une cétone vinylique comme l’acroléine, la délocalisation des électrons est orientée vers
cet hétéroélément et conduit aux différentes formes limites correspondantes (exemples formes limites
E et F).
On peut remarquer que le sens de la délocalisation des électrons est inversé selon qu’il s’agit d’un
hétéroélément directement conjugué à une double liaison éthylènique (formes limites A et B), ou au
contraire, d’un hétéroélément inclus dans une fonction, cétone (formes limites E et F), thiocétone
>C=S ou imine >C=N-R. Dans le premier cas, c’est un doublet libre, non liant, qui est donneur, avec
un effet mésomère électrodonneur (effet + M). Dans le second cas, c’est le caractère électronégatif de
l’hétéroélément qui influe sur la délocalisation des électrons π, ce qui entraîne l’effet mésomère
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schéma II.7
Les formes limites d’un composé donné ont-elles toutes la même contribution à sa représentation ?
Toutes les formes limites d’un composé n’ont pas la même « stabilité ». Les plus « stables » (énergie
interne la plus faible) sont les plus contributives à la représentation de la molécule, celles qui ont un «
– qui présentent le nombre le plus élevé de doubles ou triples liaisons conjuguées non chargées
– qui sont chargées mais dont les charges de signes contraires sont les plus proches l’une de l’autre.
Par contre, la présence de deux charges de même nature sur deux atomes liés rend la formule limite
totalement instable. Les formules limites ayant plus de deux charges sont instables et peu
contributives.
– qui portent une charge sur un atome en accord avec son électronégativité . Par exemple, une forme
limite avec une charge positive sur un carbone et une charge négative sur un oxygène est plus stable
que si les charges sont inversées sur ces deux atomes, car le carbone est moins électronégatif que
Dans le schéma II.9 sont rassemblés les 3 principaux groupes à effet mésomère électrodonneur (+M)
formés à partir de O, S, ou N, liés d’une part à une double liaison, et d’autre part, par une liaison
simple, à un carbone appartenant lui-même à un groupe carboné comme les éthers et thioéthers
vinyliques, ou les énamines. Un exemple de formules limites est donné pour un éther vinylique.
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schéma II.9
Les halogènes, éléments monovalents, donnent lieu à une résonance avec une double liaison lorsqu’ils
vinylique est beaucoup plus importante que la formule B en raison de la plus grande électronégativité
du chlore par rapport à celle du carbone, ce qui rend difficile la présence de la charge positive sur
l’atome d’halogène.
schéma II.10
Remarque : les groupes -O-R, -S-R , et -N(R)(R’) peuvent aussi faire partie d’une fonction où ils ont
un effet +M . C’est le cas des esters RCOOR’, des thioesters RCOSR’, des dithioesters RCSSR’, des
imidates RC(=NR)-O-R”, des amides RCON(R’)(R”), des thioamides RCSN(R’)(R”), mais ces
fonctions prises dans leur intégralité ont toutes un caractère mésomère électroattracteur (– M ) en
schéma II.11
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Lorsque les atomes O, S, et N sont chargés négativement et qu’ils sont liés à une double liaison, ils
exercent dans la fonction un effet mésomère donneur comme dans les anions énolates, thioénolates,
Les groupes OR, S-R, N(R)(R’) peuvent aussi être liés à un carbone chargé positivement, c’est-à-dire
Lorsque les atomes O, S ou N sont liés à un carbone par une double liaison, le groupe correspondant,
peuvent faire partie de nombreuses fonctions qui, toutes, ont un caractère – M : c’est le cas des
fonctions aldéhyde, cétone, thioaldéhyde, thiocétone, imines, acides, esters, carboxylates, amides,
thioesters, thioamides, imidates, thioimidates, amidines). On peut ajouter à cette série, le groupe nitrile
dans lequel l’azote est triplement lié au carbone. Les carbones chargés positivement ou carbocations
A ces deux groupes dans lesquels le carbone est directement lié à une double ou triple liaison, il faut
ajouter un nombre important de fonctions entièrement constituées de O, S et/ou N comme les groupes
nitroso, nitro, diazo, sels de diazonium, azido, sulfoxydes, sulfones, acides sulfoniques et sulfonates
TD SERIE I:
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(a) 2-bromo 2-méthylpropane, (b) 3-bromo 1-chloro 3-méthylbutane, (c) 2-bromo 3-chloro 2-
méthylbutane, (d) 3-bromo 3-méthylbut-1-ène.
Exercice 2 Classer les carbanions suivants par ordre de stabilité décroissante :
Exercice 3 Indiquer si les réactions suivantes sont des substitutions, des éliminations, des additions ou
des réarrangements :
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La protonation de l’alcène 2 conduit au carbocation C2 car le carbocation C’2 est déstabilisé par
l’effet inductif attracteur (-I) de l’atome d’oxygène.
Exercice 3 Dans les équilibres acido-basiques, la stabilisation de l’espèce chargée est déterminante
pour la position de l’équilibre. Une espèce neutre de type AH est d’autant plus acide que sa base
conjuguée A- est stabilisée.
Parmi les propositions suivantes, cochez les réponses exactes :
Dans la cétone 4, le proton porté par l’atome de carbone 1 est plus acide que le proton porté par
l’atome de carbone 4, car le carbanion correspondant est stabilisé par mésomérie.
Parmi les atomes de carbone numérotés de 1 à 6 de l’acétoacétate d’éthyle 5, celui qui porte le
proton le plus acide est l’atome 5, car le carbanion correspondant sera stabilisé par l’effet inductif
attracteur de l’atome d’oxygène.
TD SERIE III
Exercice 1 On donne les acides pentanoïque, méthylpropanoïque, éthanoïque, chloroéthanoïque,
iodoéthanoïque, bromoéthanoïque, dichloroéthanoïque ainsi que les pKa : 4,86 ; 4,82 ; 4,76 ; 3,16 ;
2,90 ; 2,86 ; 1,29.
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En vous basant sur la théorie des effets électroniques, attribuez un pKa à chaque acide
Exercice 2 Classer en le justifiant les composés suivants par acidité croissante : phénol, 4-
méthoxyphénol, phénylméthanol.
Exercice 3 Soit la cétone Ph–CO–CH(CH3)(C2H5) de configuration R. Mis en solution, ce composé
finit par se racémiser. Pourquoi ?
Exercice 4 Écrire les formes limites du but-1,3-diène. En se souvenant que l’acide chlorhydrique en
solution forme des ions H+ et Cl
– en déduirela structure des produits obtenus par action de l’acide chlorhydriquesur ce diène.
TD SERIE V
Exercice n°1 Préciser pour chacun des groupements suivants, la nature des effets électroniques (+I, -
I, +M, -M) : -OCH3, -COCH3, -COOCH3, -OCOCH3, -CCl3, -COCl, -NH2, -NO2, -NHCOCH3, -
NEt2, -N+(CH3)3, -CH3.
Exercice n°2 Classer les molécules suivantes par ordre d’acidité décroissante :
Exercice n°3 Classer les molécules suivantes par ordre d’acidité croissante:
Exercice n°4 Classer les 5 composés suivants par ordre de pKa décroissants :
Exercice n°5 Les valeurs des pKa des phénols représentés ci-dessous sont approximativement 4, 7, 9,
10 et 11. Attribuer à chaque phénol, le pKa correspondant :
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Exercice n°6
1) Classer les molécules suivantes par ordre de basicité croissante en justifiant votre choix: NH3,
Cl3CCH2-NH2, CH3CH2-NH2, (CH3CH2)2NH.
2) L’aniline sera-t-elle plus ou moins basique que la methanamine CH3NH2? Justifier votre réponse.
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