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SIQUE
SAVOIRS ACTUELS
GROUPES DE SYMÉTRIE
EN PHYSIQUE
BRISURE SPONTANÉE
ET TRANSITIONS DE PHASE
V(ф)
Im(ф)
Re(ф)
JEAN ZINN-JUSTIN
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YSIQUE
Jean Zinn-Justin, membre de l’Académie des sciences, est spécialiste de la théorie quantique
des champs en physique des particules. Il est conseiller scientifique au Commissariat à l’énergie
atomique et aux énergies alternatives (CEA).
SAVOIRS ACTUELS
Collection dirigée par Michèle LEDUC
www.edpsciences.org
www.cnrseditions.fr
Jean Zinn-Justin
Groupes de symétrie
en physique
Brisure spontanée et transitions de phase
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Symétries continues
Franck Laloë
Plasmas créés par laser – Généralités et applications choisies
Patrick Mora
Physique de la turbulence – Des tourbillons aux ondes
Sébastien Galtier
Le temps dans la géolocalisation par satellites
Pierre Spagnou et Sébastien Trilles
Physique quantique, information et calcul – Des concepts aux applications
Pascal Degiovanni, Natacha Portier, Clément Cabart, Alexandre Feller et
Benjamin Roussel
Théorie statistique des champs – Tomes 1 et 2
François David
Mécanique quantique – Tomes I, II et III
Claude Cohen–Tannoudji, Bernard Diu et Franck Laloë
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Imprimé en France
c 2022, EDP Sciences, 17, avenue du Hoggar, BP 112, Parc d’activités de
Courtabœuf, 91944 Les Ulis Cedex A
et
CNRS Éditions, 15, rue Malebranche, 75005 Paris.
Introduction
phase continue.
Bien sûr, ces prédictions ne sont, au mieux, que qualitatives. Seules les
méthodes inspirées par le groupe de renormalisation permettent d’obtenir des
résultats à la fois généraux et précis.
L’appendice contient quelques résultats techniques, le mouvement du corps
solide libre et le spectre de l’oscillateur harmonique quantique, étudiés par
des méthodes qui font aussi appel à la notion de groupes de symétrie. Nous
évoquons aussi brièvement le groupe O(1, 3), ou groupe de Lorentz, un groupe
non-compact à la base de la théorie de la relativité restreinte, et les matrices
gamma de Dirac, qui ont permis de construire l’électrodynamique quantique,
une première théorie quantique des champs relativiste.
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Bibliographie
Chapitre 1
Les quelques réflexions qui suivent ont pour but de motiver l’utilité de l’étude
des symétries des systèmes physiques, et donc des groupes de symétrie.
les observations récentes, par exemple, les satellites WMAP∗ et Planck∗∗ ont
vérifié l’isotropie du rayonnement fossile à une précision de 10−5 ). Ceci conduit
à une notion d’invariance par rotation. L’ensemble de ces symétries a reçu le
nom de groupe de Galilée de la mécanique newtonienne.
Symétrie et principe dynamique. Ce que nous ne décrivons pas dans cet ou-
vrage, c’est la symétrie conçue comme principe dynamique telle qu’elle apparaı̂t
dans les équations de Maxwell [5], qui est à l’origine de la plupart des interac-
tions dans la théorie des interactions fondamentales à l’échelle microscopique.
Elle prend dans ce cas le nom d’invariance de jauge [6] (cf. le Modèle Standard
des interactions fondamentales∗ , la Relativité Générale∗∗ ).
∗
Wilkinson Microwave Anisotropy Probe ou WMAP est un observatoire spa-
tial de l’agence spatiale américaine (NASA) lancé en juin 2001 pour dresser une
carte de l’anisotropie du fond diffus cosmologique, rayonnement fossile dans le
domaine micro-onde montrant l’Univers tel qu’il est 380 000 ans après le Big
Bang.
∗∗
Planck, observatoire spatial développé par l’Agence spatiale européenne
(ESA) avec une participation de la NASA a été lancé en mai 2009. La mission
du satellite a été de cartographier les infimes variations de température (ou
d’intensité) du fond diffus cosmologique.
∗
Le Modèle Standard des interactions fondamentales décrit toute la physique
des particules élémentaires et de leurs interactions, à l’échelle microscopique
jusqu’à la distance la plus courte accessible (2021).
∗∗
La Relativité Générale d’Einstein décrit la physique gravitationnelle, au delà
de l’approximation newtonienne, les forces à distances étant remplacées par les
effets de la courbure de l’espace–temps.
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Chapitre 1 : Quelques réflexions sur le rôle des symétries en physique 3
Chapitre 2
L’exposé qui suit n’a pas comme ambition de faire de la théorie des groupes, un
domaine mathématique, par ailleurs extraordinairement riche, mais de rappeler
quelques notions essentielles et d’examiner les propriétés simples de quelques
groupes directement utiles en physique. Il aura donc un contenu parfois plus
descriptif que déductif.
Notation. Dans ces notes, R dénote l’ensemble des nombres réels, C l’ensem-
ble des nombres complexes, et Z l’ensemble des nombres entiers relatifs.
Les nombres réels non-nuls, c’est-à-dire appartenant à l’ensemble R∗ ≡ {R}−
0, forment un groupe multiplicatif abélien, c’est-à-dire commutatif. Il en est
de même pour les nombres complexes non-nuls, c’est-à-dire appartenant à
l’ensemble C∗ ≡ {C} − 0.
Groupes : définition. On considère un ensemble G muni d’une loi de com-
position interne, appelée en général produit, telle qu’à tout couple ordonné
g1 , g2 ∈ G on associe un élément de G, noté alors multiplicativement g1 g2 et
que l’on nomme produit. Pour que le produit donne à G une structure de
groupe, il faut qu’il satisfasse à quelques règles simples que nous associons
intuitivement à la notion de symétrie :
(i) Le produit est associatif :
On peut donc effectuer les produits sans se soucier de l’ordre dans lequel on les
effectue.
(ii) Dans G il existe un élément neutre, que nous noterons en général 1,
c’est-à- dire un élément qui satisfait
1g = g1 = g ∀g ∈ G ,
∀g ∈ G ∃g −1 tel que gg −1 = g −1 g = 1 ,
g1 g2 = g2 g1 ∀g1 , g2 ∈ G .
g1 et g2 ∈ H ⇒ g1 g2 ∈ H , g ∈ H ⇒ g −1 ∈ H ,
Ce produit définit une loi de groupe et le groupe est noté G × H. Dans le cas
où H ≡ G, on notera le produit G2 ou, plus généralement, Gp le produit de p
groupes G.
Générateurs d’un groupe. Il est fort utile de définir la notion de générateurs
d’un groupe. En effet, pour étudier des propriétés de symétrie, il est parfois
suffisant d’étudier l’action des générateurs du groupe.
Définition. Un ensemble L de générateurs d’un groupe G est un sous-
ensemble de G, tel que tout élément de G puisse être écrit comme un produit
d’éléments de L.
L’ensemble est appelé minimal si aucun élément de L ne peut être exprimé
comme un produit des autres éléments de L. Dans la suite, par défaut, un
ensemble de générateurs sera toujours supposé minimal.
Représentation ou homomorphisme de groupe. Soient G un groupe et H un
ensemble muni d’une loi de composition interne. Une application R(G) de G
dans H s’appelle une représentation si, quels que soient g1 et g2 appartenant à
G, le produit R(g1 )R(g2 ) est défini, et
De même si
h = R(g) ⇒ h−1 = R(g −1 ).
On utilisera, par la suite, aussi le terme représentation de G pour désigner le
groupe des éléments appartenant à R(G).
Si l’application R est bijective, c’est-à-dire que réciproquement tout élément
de R(G) est associé à un élément unique de G, les groupes G et R(G) sont
dits isomorphes. Nous noterons parfois l’isomorphisme de deux groupes G et
H par
G∼H.
Un isomorphisme de G dans G est un automorphisme. Un exemple simple est
le suivant : Soit x un élément fixe de G. La représentation R qui à tout élément
g associe
R(g) = xgx−1
est un automorphisme.
On rencontrera aussi des applications bijectives qui ne sont pas des isomor-
phismes parce qu’elles renversent l’ordre du produit,
On vérifie que c’est bien une relation d’équivalence, c’est-à-dire qu’elle est
réflexive, symétrique et transitive. En effet,
x ≡ x ⇔ x−1 x = 1 ∈ H
x ≡ y ⇒ y ≡ x ⇔ x−1 y ∈ H ⇒ y −1 x = (x−1 y)−1 ∈ H
x ≡ y et y ≡ z ⇒ x ≡ z ⇔ x−1 y ∈ H et y −1 z ∈ H
⇒ x−1 z = x−1 yy −1 z = x−1 z ∈ H .
Tous les éléments équivalents forment une classe. Tous les éléments appar-
tenant à une même classe C sont obtenus à partir de l’un d’entre eux en le
multipliant à droite par tous les éléments de H :
Comme il est également possible de définir une autre relation d’équivalence par
x, y ∈ G : x ≡ y ⇔ yx−1 ∈ H ,
on distingue les deux cas, quand c’est nécessaire, en parlant de classes à gauche
suivant H dans le premier cas, et à droite dans le deuxième cas. Comme toutes
les propriétés sont symétriques, on peut n’étudier que le premier cas.
L’ensemble des classes d’équivalence est appelé ensemble quotient et noté
G/H.
Le sous-groupe H est dit distingué ou invariant si
∀g ∈ G et ∀h ∈ H ⇒ ghg −1 ∈ H . (2.1)