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Urbanisation et transition écologique en Afrique.

Revue de pratiques populaires


d'assainissement dans les quartiers d’habitat précaire de Kinshasa.

Lucien MONSENGO ELENKEY, Doctorant en Aménagement

Université de Tours
Cités, Territoires, Environnement et Sociétés (CITERES) - UMR7324, DATE

Courriel : mnsengol@yahoo.fr
L'expérience séculaire d'urbanisation du monde, au Nord comme au Sud, atteste aujourd'hui
qu'il serait inconcevable de promouvoir le développement urbain en marge d'une politique de
transition écologique. Le défi que ce processus doit relever, celui d'apporter aux populations
des villes les meilleures conditions de vie qui soient, demeure encore.

En Afrique, les villes se développent à grande vitesse et s’étalent à grande échelle. Kinshasa,
une de grandes métropoles francophones africaines, avec plus de 12 millions d’habitants et un
taux de croissance de 5,1 % par an, pourrait, selon la Banque Mondiale, devenir d’ici à 2030 la
ville la plus peuplée d’Afrique subsaharienne. La croissance urbaine spontanée de Kinshasa
avait déjà commencé depuis le début des années 1960, à l’aube de l’indépendance de la
République Démocratique du Congo. Entretenue surtout par des flux migratoires jadis contrôlés
sous le régime colonial, elle est aussi tributaire de la crise multisectorielle que traverse le pays
depuis quelques décennies. Elle explique, par ailleurs, l’urbanisme sauvage qui a provoqué
l’éclatement de la ville en plusieurs quartiers d'habitat précaire dont la Zone d'Extensions Sud
de Kinshasa (l’ensemble de communes de Bumbu, Makala, Ngaba et Selembao) sur laquelle
porte notre étude.

La ville devient alors un espace de concentration de fortes pressions écologiques, en


l’occurrence: la pollution liée à une mauvaise gestion des déchets ménagers et assimilés (dont
le plastique), la quasi-absence et/ou la détérioration des infrastructures d'assainissement
collectif, la pénurie d'eau potable, la dévégétalisation, la dégradation de la couverture
pédologique due à l’occupation anarchique des terrains, etc. Pour se prendre en charge et
survivre face à une telle crise, les habitants en situation de précarité (pour la plupart) n’ont pas
d’autre issue que le recours aux pratiques traditionnelles d'assainissement.

Aussi, comment pourrions-nous repenser, en termes de capacité de résilience, d’une part


l'impact de ces pratiques populaires urbaines sur l’environnement et d’autre part leur prise en
compte dans les stratégies de recompositions socio-spatiales de ces territoires marqués par la
vulnérabilité sociale au regard des enjeux de la transition écologique de l'heure ?

Par-delà l'inventaire et l'analyse des faits par la méthode analytique et grâce à une enquête de
terrain associant observation participative et entretiens semi-directs, cette étude mettra
davantage un accent sur l'évaluation des modes de gestion de l’espace urbain par les populations
des quartiers d’habitat précaire de Kinshasa. Cette évaluation permettra ainsi de dégager non
seulement les faiblesses et les contraintes liées aux pratiques populaires d'assainissement mais
aussi les enjeux et les opportunités qui en découlent et dont peuvent s'inspirer tous les acteurs
sociaux (pouvoirs publics, ONG, mouvements associatifs, ...) impliqués dans les questions du
développement durable et des villes en transition dans le contexte africain.

Mots-clés : Urbanisation, transition écologique, précarité, pratique populaire d’assainissement.

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