Vous êtes sur la page 1sur 3

1

Titre de la proposition de communication :

« Précarité urbaine et résilience écologique en Afrique. Une revue de pratiques


populaires d'assainissement dans les quartiers d’habitat précaire de Kinshasa ».

Auteur : Lucien MONSENGO ELENNKEY, Doctorant en Aménagement

CITERES-UNIVERSITE DE TOURS

Axe : Débattre des liens entre résilience, vulnérabilité et développement.

Mots-clés : Précarité, résilience, pratiques populaires d’assainissement.

L'expérience séculaire d'urbanisation du monde, au Nord comme au Sud, atteste


aujourd'hui qu'il serait inconcevable de promouvoir le développement urbain en marge d'une
politique de transition écologique. Le défi que l’urbanisation doit relever, celui de promouvoir
des villes résilientes, sûres, saines et inclusives qui aux différentes couches sociales apportent
les meilleures conditions de vie qui soient, demeure encore. Dans un contexte planétaire
d’urbanisation croissante, la précarité urbaine reste un de défis majeurs pour le monde urbain.
A défaut de produire des villes durables, l’urbanisation du monde a également engendré des
‘‘pseudo-villes’’, des bidonvilles où vivent dans la misère la grande majorité des populations
urbaines des pays du Sud.

En Afrique, les villes se développent à grande vitesse et s’étalent à grande


échelle. Kinshasa, une de grandes métropoles francophones africaines, avec plus de 12 millions
d’habitants et un taux de croissance de 5,1 % par an, pourrait, selon la Banque Mondiale,
devenir d’ici à 2030 la ville la plus peuplée d’Afrique subsaharienne. La croissance urbaine
spontanée de Kinshasa avait déjà commencé depuis le début des années 1960, à l’aube de
l’indépendance de la République Démocratique du Congo. Entretenue surtout par des flux
migratoires jadis contrôlés sous le régime colonial, elle est aujourd’hui tributaire de la crise
multisectorielle que traverse le pays depuis quelques décennies. Elle explique, par ailleurs,
l’urbanisme sauvage qui a provoqué l’éclatement de la ville en plusieurs quartiers d'habitat
précaire dont la Zone d'Extensions Sud de Kinshasa (la zone géographique constituée de
communes de Bumbu, Makala, Ngaba et Selembao) sur laquelle porte notre étude.

La ville devient alors un espace de concentration de fortes pressions écologiques,


en l’occurrence : la pollution liée à l’absence de bonnes politiques de gestion des déchets
ménagers et assimilés (dont le plastique), la quasi-inexistence et/ou la détérioration des
infrastructures d'assainissement collectif, la pénurie d'eau potable, la dévégétalisation, la
dégradation de la couverture pédologique due à l’occupation anarchique des terrains, etc. Pour
se prendre en charge et survivre face à une telle vulnérabilité, les habitants en situation de
précarité (pour la plupart) n’ont pas d’autre issue que le recours aux pratiques qu’ils jugent
adaptées pour améliorer la situation sanitaire globale de leur environnement : l’incinération des
ordures ménagères, l’évacuation des eaux usées dans la rue ou dans les rigoles, l’enfouissement
des matières excrémentielles, la végétalisation des sites érosifs, etc.

Aussi, comment pourrions-nous repenser, en termes de mesures d’adaptation ou


de résilience, d’une part l'impact de ces pratiques populaires urbaines sur l’environnement et
2

d’autre part leur prise en compte ou leur récupération dans les stratégies de recompositions
socio-spatiales des territoires marqués par la vulnérabilité sociale, au regard des enjeux de la
transition écologique de l'heure ?

Par-delà l'inventaire et l'analyse des faits par la méthode analytique et grâce à


une enquête de terrain associant observation participative et entretiens semi-directs, cette étude
mettra davantage un accent sur l'évaluation des modes de gestion de l’espace urbain par les
populations des quartiers d’habitat précaire de Kinshasa. Cette évaluation permettra ainsi de
dégager non seulement les faiblesses et les contraintes liées aux pratiques populaires
d'assainissement mais aussi les enjeux et les opportunités qui en découlent et que peuvent
mobiliser les acteurs sociaux (pouvoirs publics, collectivités, sociétés civiles, ONG,
mouvements associatifs, ...) impliqués dans les questions du développement durable et des
villes résilientes dans le contexte africain.

Bibliographie

- ARSAC, Auguste, Plan local d’aménagement de Kinshasa, Rapport justificatif, Kinshasa,


Mission Française d’Etudes d’urbanisme, 1967, p.

- BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT ET FONDS MONDIAL POUR LA


NATURE, Rapport sur l’empreinte écologique de l’Afrique. Infrastructures vertes pour la
sécurité écologique en Afrique, BAD-WWF, 2012, 72 p.

- BANQUE MONDIALE, Rapport sur le développement dans le monde 1992. Le


développement et l’environnement. Washington D.C, Banque Mondiale, 1992.

- BARIOL-MATHAIS, Brigitte (dir.), Vers des villes africaines durables, Paris, Fnau et
Gallimard, 2020, 189 p.

- DE SAINT MOULIN, Léon, Aménagement du territoire et projet de société au Zaïre dans


Zaïre-Afrique, n° 200, décembre 1986, pp.583-594

-FLOURIOT, Jean et al., Atlas de Kinshasa, Toulouse, Université de Toulouse, 1975

- LYONS, Evelyne, Cours sur La gestion des services d’eau et d’assainissement dispensé au
Master 2 Politiques Environnementales et Management du Développement Durable, Institut
Catholique de Paris, Promotion 2018-2019.

- HOLENU MANGENDA, Holy, Kinshasa. Urbanisation et enjeux écologiques durables,


Paris, L’Harmattan, 2020, 363 p.

- LELO NZUZI, Francis, Urbanisation et aménagement en Afrique noire, Paris, C.D.U et


SEDES, 1989, 237 p.

- MONSENGO ELENKEY, Lucien, Urbanisation et crise écologique. Enquête sur les


pratiques populaires d’assainissement dans un quartier d’habitat précaire de Kinshasa, Paris,
Edilivre, 2020, 196 p.
3

- VOISIN-BORMUTH, Chloë, Résilience urbaine. Face aux chocs et mutations délétères,


rebondir plutôt que résister ? Rapport de la Fabrique de la Cité 2018, 44 p.

- Site internet consulté : https://www.who.int/topics/sanitation/fr/ consulté le 30/09/2020.

Vous aimerez peut-être aussi