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SECONDE GENERALE - PROGRAMME DE GEOGRAPHIE

« ENVIRONNEMENT, DEVELOPPEMENT, MOBILITE : LES DEFIS D’UN MONDE EN TRANSITION »

Quelques éléments de lecture du programme (Conférence de Laurent Carroué)

 Du développement durable à la transition  : pourquoi ? quels enjeux pour le système


éducatif ?

Prolonger les acquis du collège sans les répéter en tenant compte de la maturité des élèves. Ils
ont déjà abordé à de nombreuses reprises la notion de développement durable. La notion de
transition permet de rendre le développement durable plus intelligible en introduisant la
progressivité et en faisant réfléchir aux échelles temporelles et spatiales.

Rendre le monde plus intelligible aux élèves : Un ancrage très fort dans le contemporain et dans
le monde de lycéens confrontés et inquiets face au changement climatique. Une notion qui
permet de travailler sur le sentiment d’urgence climatique tout en montrant la complexité des
enjeux et des grilles de lecture et en faisant donc réfléchir sur les actions sociales et politiques des
acteurs aux différentes échelles. Elle permet de donner sens aussi à un discours scientifique et
médiatique parfois anxiogène et s’adresse à un public de futurs acteurs (dimension citoyenne)

Donner une dimension citoyenne : il s’agit donc d’armer les élèves pour leur permettre de faire
des choix éclairés comme citoyens de demain. Il s’agit d’articuler leur vie quotidienne et leur
avenir.

 Comment comprendre cette notion de transition ?

Une notion largement utilisée et débattue : la transition est tout à tour démographique,
économique, touristique, alimentaire, urbaine, sanitaire, énergétique, agricole... Elle se décline
aussi dans le champ politique (« ministère de la transition écologique »), ce qui lui confère, tout
comme le dev. Durable, une possible finalité en termes de politiques publiques. Une notion qui
suscite des craintes et des rejets, au niveau social voire politique.

Une notion pourtant profondément renouvelée sur le plan épistémologique : Le concept de


développement durable est maintenant assez clair scientifiquement : c’est un cadre conceptuel
large pour responsabiliser les élèves sur les enjeux d’avenir, pour préparer à agir, à se projeter,
sans accabler ni culpabiliser. L’enjeu de la transition est celui de sa mise en œuvre concrète. C’est
le passage à l’acte qui pose problème aujourd’hui : passage à l’axe politique, économique… Elle
nécessite de prendre en compte un monde en bouleversement systémiques :

- En matière de transition démographique : La génération à venir va voir la population


mondiale augmenter d’1/3 avec des conséquences nombreuses et une pression très forte
(sociale, économique...). Entre 1990 et 2015, alors que la population a doublé, la part des
actifs est passée de 2,3 à 3,5 milliards d’actifs : la population mondiale a aujourd’hui soif de
travail.
- En matière d’inégalités : 8% de la population détient 86 % de la richesse, comme à la veille
de 1989. Nous sommes ainsi dans une situation prérévolutionnaire. Or, si le monde
occidental ne propose pas de solution, d’autres mouvements à vision universaliste
proposeront les leurs : par exemple, DAAESH, la Russie, l’Inde ou la Chine qui ont un
positionnement anti-occidental pour affirmer leur puissance…
- Nourrir le monde est un autre défi : 820 millions de personnes ont faim en 2019. La sous-
nutrition régresse mais la malnutrition progresse… L’offre de nourriture en calories doit
augmenter de moitié : l’agriculture va devoir augmenter son offre de moitié en 30 ans (à
70 % d’origine animale, si on suit le modèle occidental). Il faut donc articuler les enjeux de
développement durable en France et en Europe avec ceux du monde. Mais ce modèle
occidental (nord-américain) est-il durable ? Cela pose aussi des questions de relations
internationales.
- La demande mondiale d’énergie va également exploser : + 25 % d’ici 2040, notamment dans
en Inde et dans les pays du sud qui représentent déjà 60 % de la demande énergétique
mondiale, alors que la moitié de la population marche encore à pied… Un Qatari rejette
plus 41 tonnes de CO2 (à peine plus d’1 pour un Malien). La Chine a sacrifié son
environnement à son développement, mais la société chinoise a évolué : la Chine tend à
développer l’EPR pour limiter les émissions du charbon. Le problème est que l’on vit sur
un système carboné : le charbon et les hydrocarbures n’ont toujours pas été remplacé
(l’énergie nucléaire ne représente que 7 % seulement du total). Il faut donc introduire une
rupture scientifique qui fasse basculer massivement le système énergétique actuel dans
un autre âge.

La transition est donc la traduction dans l’action et dans la société des moyens pris pour faire
face aux changements globaux dans une perspective de développement durable. On peut donc
penser en termes de transitions démographique, climatique, urbaine qui sont articulées entre
elles.

 Quelles sont les préconisations de mise en œuvre du programme  ici présentées ?

- Des processus de transition à l’échelle mondiale et des défis mais des déclinaisons, des gradients
territoriaux et sociaux très importants. Il s’agit de faire comprendre la diversité et la complexité
de ces processus, leur ancrage spatial et temporel ainsi que leur réversibilité sans accabler ni
culpabiliser.

- Nécessité pour la France de voir, à parité horaire avec la question à échelle mondiale, en quoi les
territoires métropolitains et ultramarins s’insèrent dans ces différentes transitions

- Donner du concret (exemples, EDC pas systématiques ni obligatoires) et donner du sens pour les
lycéens.

- Il est possible pour cela de commencer l’année par une EDC introductive sur le bassin
méditerranéen permettant de lister les grands enjeux du programme de l’année, puis de démarrer
par le thème 3. Le thème sur les mobilités permet ainsi de soulever de façon inductive les notions
de transition démographique, d’inégalités socio-économiques et de transition environnementale,
abordées dans les chapitres suivants.

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