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La société Africaine, en général, est une société ” masculin pluriel ” (Yacine, Kateb :

19,1999). Il en est de même pariculièrement de la société sénégalaise. L’homme y fait la loi.


Il se sert de parapluie de coutume et de religion pour gérer la société à ses fins. Ainsi, la
femme, marginalisée, devient un instrument, un objet selon les lois des institutions
aménagées par l’homme au gré de ses goûts. Du toit paternel au toit conjugal, la femme est
à la merci de la sacrée coutume auxquelles d’autres femmes participent en faveur de
l’homme et de ses institutions.

En ce travail, nous allons présenter l’image de la femme du Sénégal telle quelle est vue par
Mariama Bâ dans Une si longue lettre, selon la tradition africaine et la religion musulmane. A
travers Ramatoulaye, son personnage principal et la technique épistolaire choisis sciemment
pour plaider la cause de la femme, l’auteur nous conduit dans sa conception romanesque.
Elle nous y montre la considération générale accordée à la femme dans tous les domaines
de la vie au Sénégal. En tout et pour tout, la femme – jeune ou mature soit-elle, est vouée au
silence en dépit de la gravité de ses peines. Ses droits sont taillés à la hauteur de la volonté
de l’homme. Il en est même en amour. On le verra avec le cas des foyers de Ramatoulaye et
de celui de Aïssatou, deux amies de très longue date dont les maris s’étaient engagés en de
nouvelles aventures amoureuses contre toute attente de leurs épouses respectives. Ni la
coutume ni la religion musulmane n’ont, ici, réservé aucun droit à ces deux femmes même
au sujet de ce qui les concerne très intimement chacune. Binetou et La petite Nabou, les co-
épouses qui leurs avaient été adjointes au nom de ces sacrées institutions ne purent elles
aussi que fléchir contre leur propre liberté devant ces susdites institutions.
Ainsi, en l’univers romanesque de Une si longue lettre la parole ou l’action de la femme
opposée à la sacro-sainte volonté de l’homme, de la coutume et de la religion est une
atteinte à l’honneur- un tel acte serait donc une transgression de la loi.
Ici, l’homme s’érigeant en norme, la femme devient le faux. La femme c’est l’ autre,
enveloppé en une altérité aux stéréotypes limitatifs et dépréciatifs comme nous le
démontre Mariama Bâ dans Une si longue lettre.

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