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EDITEUR
Marie-Claire Frédéric est journaliste culinaire
et gastronomique. Elle est notamment l'auteure
de : Cuisine Bling Bling (First, 2008),
Effeuillez-moi et Recettes éco (First. 2009).
Ses critiques et ses recettes sont consultables
dans Cuisine Actuelle, Gala Gourmand
et sur son blog :www.dumieletdusel.com.
NI CRU NI CUIT
NI CRU
NI CUIT
Histoire et civilisation
de l’aliment fermenté
Marie-Claire Frédéric
A lm a
EDITEUR
La vénus de Laussel.
Les historiens ont multiplié les
hypothèses d’interprétation
de cette extraordinaire figure
de femme datée aux
alentours de 25 000 ans avant
J.-C., trouvée en Dordogne.
La représentation est
conforme aux stéréotypes
des «vénus » préhistoriques
aux seins lourds et aux
hanches larges. Mais elle est
spéciale par la figuration de sa
chevelure et surtout par la
corne de bison qu elle tient
dans sa main droite, et dans
laquelle elle semble vouloir
boire. L'une des
interprétations possibles
est celle d’une «chamane »
buvant une boisson
fermentée cérémonielle dans
le but de modifier son état
de conscience. On ne saura
jamais quel breuvage
contenait la corne, mais
c’est peut-être là une des
premières représentations
connues d’une boisson
fermentée.
LE GOÛT «D’ICI»
ET LE DÉGOÛT « D’AILLEURS » ,o
Un rite de passage 15
De l’identité au patriotisme 17
PREMIÈRE PARTIE
FERMENTATION
ET CIVILISATION HUMAINE
CHAPITRE 1 LE BARBARE ET LE CIVILISÉ 31
Au commencement était le ferment 53
Ferment de société 42
Ferment de culture 48
Ferment de transmission 50
Ferment d’humanité 55
CHAPITRE 2 LES DIEUX, LES HÉROS ET LES ANCÊTRES 62
Une origine divine 65
L’universelle libation 74
La nourriture d’immortalité 80
CHAPITRE 3 DU SACRÉ AU FOLKLORE 86
De la naissance à la tombe 88
Des nourritures en gestation 98
CHAPITRE 4 L’HOSPITALITÉ ET LA COMMENSALITÉ 106
Des aliments de convivialité 107
Des aliments d’hospitalité 114
Savoir-vivre et mesure 118
Un mode de vie communautaire 121
S E C O N D E PART IE
ÉCLIPSE ET RENAISSANCE
CHAPITRE 11
CHASSEZ LES BACTÉRIES, ELLES REVIENNENT AU GALOP 244
Fermentation ou pourriture ? 245
Les acteurs des fermentations, le rôle de chacun 251
Du faisandage à la fermentation butyrique 254
Au-delà de la science 260
CHAPITRE 12 À VOTRE SANTÉ! 262
Ces microbes qui nous défendent 263
Des aliments encore plus nutritifs 265
Des aliments sains et sûrs 267
Quand la médecine moderne s’intéresse à la pharmacopée populaire 273
CHAPITRE 13 L’INFLEXIBLE PASTEURISATION DU M O N DE 284
L’Euphémisation de la fermentation 285
La grande peur des microbes 289
Pasteurisation et puritanisme 295
Les leurres de l’industrialisation 299
Une société sans fermentation ? 304
CHAPITRE 14 L’IRRÉSISTIBLE REVIVAL DU FERMENTÉ 308
L’importance du terroir 509
Umami : une savoureuse imposture ? 314
La guerre des fromages au lait cru : un tournant décisif 318
L’échec du modèle universel et standardisé 325
Cartes 544
Bibliographie 547
Notes 357
Remerciements et crédits photographiques 360
IN T R O D U CT IO N
LE GOUT “D’ICI”
ET LE DÉGOÛT
“D’A ILLEURS”
11
INTRODUCTION
13
INTRODUCTION
14
INTRODUCTION
U n r it e d e p a s s a g e
INTRODUCTION
16
INTRODUCTION
17
D e l’id e n t it é a u p a t r i o t is m e
INTRODUCTION
Le camembert est peut-être parmi les centaines de fromages
celui qui représente le plus l’identité française. Selon la légende
- comme tout bon produit fermenté qui se respecte, le camembert
est doté d’une légende d’origine -, il fut « inventé » pendant la
Révolution française, époque où se forgeait justement l’identité
nationale. Une jeune fermière nommée Marie Harel l’aurait créé
selon les instructions d’un obscur prêtre réfractaire originaire de
la Brie, qu’elle cachait dans sa ferme. Cette origine mystérieuse et
clandestine, presque divine et miraculeuse, confère au nouveau
fromage une auréole de sainteté civique. En réalité, la demande
de fromage augmentant au début du X V I I I e siècle dans la région
de Vimoutiers et de Livarot, il fallut collecter le lait de plus en
plus loin.
INTRODUCTION
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INTRODUCTION
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INTRODUCTION
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INTRODUCTION
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INTRODUCTION
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à leur origine, à leur pays natal, à leurs ancêtres. Les familles lao
émigrées en France dans les années 1970 continuent à préparer le
padek et les légumes fermentés, si importants dans leur cuisine.
Aux États-Unis d'Amérique, les aliments fermentés consommés
aujourd’hui furent apportés par les immigrants et se sont parfois
mêlés aux pratiques des Amérindiens. Sandor Ellix Katz rapporte
l’histoire particulièrement touchante d’un vieil homme de quatre-
vingt-quinze ans, le cadet de treize enfants d’une famille finlan
daise immigrée au début du XXe siècle. Un jour, il demanda à sa
belle-fille si elle saurait prendre soin de la « semence ». C'était le
nom que les Finlandais donnaient au ferment pour faire le viili,
qui est un lait filant très typique. Ce ferment se transmettait dans
les familles de génération en génération. Les émigrants, avant
de partir, trempaient un mouchoir propre dans le lait fermenté,
le laissaient sécher, puis l’enfouissaient dans leur bagage pour
le long voyage vers une nouvelle vie. La belle-fille le rassura :
elle saurait s'en occuper. Il mourut la nuit suivante. Le ferment
représente pour les émigrants l’assurance de la perpétuation
de la v ie dans un nouveau pays. Nouveau pays, nouvelle vie,
mais pas sans le maintien des racines ancestrales. Pour le vieil
homme conçu sur le sol finlandais mais né sur le sol américain,
savoir que la souche de ferment venue de sa famille de Finlande,
en même temps que lui en gestation, serait perpétuée, c’était la
certitude que la vie continuait, bien que la sienne propre soit
arrivée à son terme20.
Les États-Unis constituent une entité alimentaire spécifique
qui permet de retracer symboliquement toute l’histoire du peu
plement. Les aliments fermentés y sont bel et bien présents, avec
toutes leurs caractéristiques culturelles. Lorsqu’ils se retrouvent
en société, les Am éricains boivent de la bière, et c’est ce qu’ils
offrent aux visiteurs de passage. La bière est venue en Amérique
par les immigrants d’Allemagne et du Royaume-Uni. Le ketchup,
avant d’être industriel, était à l’origine un produit lacto-fermen-
té d’inspiration asiatique. Le Tabasco, cette sauce pimentée,
INTRODUCTION
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INTRODUCTION
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INTRODUCTION
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iHfflffll
FERMENTATION
ET
CIVILISATION
HUMAINE
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LE CIVILISÉ
*M
eHT*non& civilism' O "^
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A u c o m m e n c e m e n t é t a it le f e r m e n t
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LE BARBARE ET LE CIVILISÉ
des affaires importantes quand ils sont ivres. Le lendemain matin,
à nouveau sobres, ils demandent au maître de la maison qui les
héberge de leur rapporter le détail des décisions qu’ils ont prises.
Alors, un nouveau débat a lieu pour décider de les entériner ou
non. Ailleurs, Hérodote rapporte le procédé inverse : d’abord
ils délibèrent dans un état de sobriété, puis ils boivent tout en
poursuivant la discussion. A la fin, ils débattent pour savoir quelle
est la meilleure décision prise, celle produite par la sobriété ou
celle résultant de la boisson. Tacite raconte la même chose au
sujet des Germains au I e r siècle de notre ère. L’alcool désinhibe,
atténue la méfiance et engendre la bonne humeur : les hommes
de pouvoir arrivent ainsi à trouver des solutions innovantes aux
problèmes. M ais comme parfois le procédé allait trop loin, ré
examiner les résolutions le lendemain dans un état plus lucide
n’était pas inutile.
Dans la littérature et dans la Bible, de nombreuses décisions
politiques concernant la guerre ou la paix sont prises au cours
d’un banquet où le vin ou la bière coulent à flots. En Grèce, lorsque
les hetairiae, les associations politiques, avaient une décision à
prendre au sujet de la vie de la cité ou des stratégies guerrières,
elles organisaient un symposion, et c’était autour d’un cratère
rempli de vin mélangé à l’eau où tous les participants puisaient
à égalité que se tenaient les discussions.
F e r m e n t d e c u lt u r e
LE BARBARE ET LECIVILISÉ
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F e rm e n t d e t r a n s m is s io n
LE BARBARE ET LE CIVILISÉ
51
réservée aux rois et aux dieux, importée surtout par voie fluviale.
La vigne venue d’ailleurs a réussi à s’implanter seulement dans le
nord du pays, en Assyrie. Il existait même plusieurs crus réputés
qu’on a localisés dans le périmètre de la Syrie actuelle. Devenu
progressivement populaire, le vin n’a toutefois jam ais détrôné
dans ces régions la bière, boisson traditionnelle locale très prisée.
Le berceau de la culture de la vigne et de la vinification se situe
vraisemblablement entre le nord de l’Iran et l’Anatolie. C'est là
qu’on en a retrouvé les plus anciens vestiges. La culture du vin
s’est propagée grâce aux Phéniciens qui l’ont développée et ap
portée en Egypte, en Crête puis en Grèce, et de là vers les rives
occidentales de la Méditerranée, l’Europe occidentale, jusque
dans les vallées du Rhin et de la Moselle. Quand nous disons
« culture » du vin, il faut prendre le mot « culture » dans toute son
acception. Il s’agit non seulement de la science agronomique rela
tive à la plantation des vignes, mais aussi de tout ce qui concerne
la fabrication et la consommation du vin.
Lorsque les pharaons d’Egypte installèrent les premiers établis
sements viticoles dans le delta du Nil, les grappes de raisin étaient
importées, sans doute par la mer, depuis les rivages phéniciens.
Sans doute aussi les « maîtres de chais » et les oenologues de
l’époque étaient-ils phéniciens. Plus tard, on planta la vigne dans
le delta et, là encore, il est vraisemblable que les spécialistes phé
niciens donnèrent des conseils pour établir l’irrigation, mettre en
route les procédés de culture (sachant qu’il faut plusieurs années
pour qu’un pied de vigne commence à produire) et construire les
bâtiments nécessaires à la production. Transmettre la culture de
la vigne, c’est aussi transmettre le savoir-faire du pressage et de
la fermentation, celui de la conservation, les usages, les cérémo
nies, les ustensiles de bronze ou de céramique souvent ornés,
fort beaux et élégants, les us et coutumes relatifs à la boisson, les
poèmes et les chansons à boire, les règles et les rituels concernant
les mélanges et la manière de boire. Le tout faisant preuve d’une
science, d’un art et d’un raffinement extrêmes.
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LES DIEUX, ’
LES HÉROS &
LES ANCETRES r
*MeHr*TIOH&CIVIUSM'O*^
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U n e o r ig in e d iv in e
L ’u n i v e r s e ll e l ib a t i o n
À cela, il faut ajouter quatre vases d’or remplis de vin tiré, karâ-
nu sahtu. Même menu pour le « grand et le petit repas du soir »,
C’est vrai aussi pour la chicha que les Incas offraient aux dieux
dans de nombreuses cérémonies. Lors de l’Inti Raymi, la fête du
soleil, une coupe d’or remplie de bière était offerte au soleil. En
Afrique, chez les Falis du Cameroun, on asperge de bière de mil
des statuettes votives funéraires79. Au Nigeria, un peu de vin de
palme est versé sur la terre battue avant d’être bu, en offrande à
la terre-mère80. Au Laos, on pratique la même chose avec le vin
de riz que l’on offre aux esprits de la terre et du lieu81. Chez les
Tendas au Sénégal, la bière de sorgho est offerte en sacrifice aux
puissances surnaturelles ou en prestation à certaines classes
d’âges ; elle est toujours rituelle ou cérémonielle et est offerte,
jamais vendue82. En Asie du Sud-Est, de la bière de riz mélangée à
du sang sacrificiel est offerte pour la célébration du riz nouveau.
Et quand la première jarre de bière est ouverte, la première tasse
est offerte aux esprits. À Bornéo, au Viêtnam, aux Philippines,
à Ja v a et à Sumatra, en Thaïlande, en Birmanie, au Tibet, et en
Inde du Nord, la bière, qu’elle soit de riz, de palme, de canne à
sucre ou de maïs, accompagne toutes les fêtes agraires, les rituels
funéraires, et elle est considérée comme une offrande propitia
toire d’intercession auprès des dieux83. Au Japon, le saké est la
boisson cérémonielle par excellence, présente dans tous les rites
d’offrande aux divinités84.
Les boissons alcooliques ne sont pas les seules offertes aux
divinités. Chez les Inuits du Groenland, les festins de viande
ferm entée étaient accom pagnés de jeux, de danses et de ri
tuels chamaniques. Les ptomaïnes, toxines présentes dans la
viande ou la graisse fermentées, provoquent une excitation
euphorisante proche de l’ivresse, chez ces populations qui ne
connaissent pas l’alcool85. Au Japon, dans la ville de Ritto, existe
un temple construit durant l’ère Nara (710-784 après J.-C.) L’objet
de vénération qui est consacré sur l’autel de ce temple est un
morceau de narezushi de loche. Le temple se trouve près d’un
lac dans une région où les poissons, carpes, truites, anguilles et
loches assuraient autrefois l’essentiel de l’apport en protéines. Le
L a n o u r r i t u r e d ’im m o r t a l i t é
Et les deux rois, ayant séché leur sueur au vent de la mer, entrèrent
sous la tente et prirent des sièges, et Hékamèdè aux beaux cheveux
leur prépara à boire [...]. Elle posa devant eux une belle table aux pieds
de métal azuré, et, sur cette table, un bassin d’airain poli avec des
oignons pour exciter à boire, et du miel vierge et de la farine d’orge
D a t io n & civilismw" ^
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D e l a n a i s s a n c e à la t o m b e
DU SACRÉ AU FOLKLORE
trempe les doigts de l’enfant dans de la bière. S’il les suce et avale
la bière, le nom est accepté". On pense à la légende française de
la naissance d’Henri IV : son grand-père Henri d’Albret lui au
rait frotté les lèvres avec une gousse d’ail et du vin de Jurançon
pour le renforcer et le protéger des maladies. En Scandinavie, le
barnsôl est la célébration de la naissance. Son étym ologie est
« bière de naissance », montrant que les fêtes rituelles étaient
autrefois centrées sur cette boisson100. L’idée d’une naissance
est présente aussi dans le rituel de lancement d’un navire, qui
consiste à lancer une bouteille de champagne pour la briser sur
la coque afin que le rite soit propitiatoire. Cette offrande d’une
précieuse boisson fermentée lors du premier voyage d’un bateau
n’est ni récente ni circonscrite. On la retrouve dans la cérémonie
de lancement d’une pirogue sur les hauts plateaux du Viêtnam :
le mom, la bière de riz, est offert et bu pour l’occasion à l’aide d’un
chalumeau dans la jarre de fermentation101. Au Laos, la bière de
riz est répandue et offerte aux esprits de la barque avant toute
campagne de pêche102.
C orolaire de l’idée de naissance, ou de renaissance, la fé
condité est souvent associée aux aliments fermentés dans les
célébrations qui rythment l’année. Evoquons les beignets de
carnaval : cette pâtisserie la plus levée, la plus fermentée qui soit,
accompagne en Europe la période de l’année où le renouveau
est célébré. Les fêtes de Pâques et des Rameaux sont la version
christianisée de célébrations de l’équinoxe de printemps, fêtes
agraires du culte de la terre-mère et de la fertilité. On y d é
guste des gâteaux riches, nourrissants et fermentés, symboles
d’abondance : pains pascals ou brioches, parfois garnis d’œufs
durs teints, en forme de couronnes, ou de tresses. En Pologne,
c’est le baba, en Russie le koulitsch. En Hongrie, les parrains
et m arraines offrent un kalacs tressé à leur filleul le jo u r de
Pâques103. En Hongrie également, la prom esse de fiançailles
s’accompagne du cadeau d’un m atkalacs que l’on place dans
l’assiette de la jeune fille le dimanche après Pâques. C’est une
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DUSACRÉAU FOLKLORE
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DOUBLEPAGEPRÉCÉDENTE
nouvelle maison familiale. Elle doit enduire le mur d’entrée de
Danse de la brioche - cette maison avec le smen. Par ce geste, elle garantit fortune et
carte postale éditée par la
Librairie Poupin, Mortagne prospérité à la maisonnée. Le smen est utilisé dans de nombreux
et envoyée en 1912. plats traditionnels de la cuisine arabe : la jeune mariée montre
v e n d é e n n e s ju s q u ’a u d é b u t par ce geste que sa m ain ne craint pas le dur labeur que peut
d u X X * s iè cle , la d a n s e représenter la préparation d’un repas familial pour une famille
d e la b rio c h e re p ré se n te un
m o m e n t fo rt d e la cé ré m o n ie . souvent nombreuse107. Au Tadjikistan, lorsqu’une femme se marie,
E lle ra p p e lle la c o u tu m e d e s les autres femmes pétrissent des pains richement décorés qu’elles
p a in s o u v ra g é s, s y m b o le s d e
fé c o n d ité , o ffe r t s à la m a rié e cuisent dans le tandour traditionnel. Lors des mariages, autour
e n G r è c e e t e n E u ro p e de la Méditerranée, dans les Balkans et en Europe centrale, on
C e n tra le . L 'é n o rm e b rio ch e ,
p ré a la b le m e n t b é n ie à confectionnait également des pains très ouvragés. Parfois, ces
la m e s se , é ta it p ré se n té e
à l'a sse m b lé e a v e c pains étaient en forme d’arbre de vie et portaient des ornements
c é ré m o n ie : p o rt é e s u r u n phalliques. En Grèce, ils étaient pétris sept fois. On ne consom
b ra n c a rd à b o u t d e b ra s p ar
d e s h o m m e s v ig o u re u x , mait pas ces pains sans les avoir fait bénir. Parfois, ils étaient
e lle faisa it l'o b je t d 'u n e d a n s e posés sur l’autel durant la messe. On les présentait à l’assem
sp e cta cu la ire . A u jo u rd 'h u i la
c o u tu m e e s t t o m b é e e n blée avec tout un rituel : portés sur la tête ou à bout de bras sur
d é s u é t u d e m a is la b rio c h e un brancard par des hommes vigoureux, ils étaient apportés en
v e n d é e n n e e s t l’alim en t
id en titaire d e c e t te p ro vin ce . dansant, comme c’est le cas pour les énormes brioches des noces
vendéennes des siècles passés, qui appartiennent maintenant
au folklore108.
Symboliquement porteuses de vie, les boissons fermentées
sont déposées dans des tombes aux quatre coins du globe depuis
le paléolithique. Que cela soit en Chine, en Egypte, à Sumer, dans
le Caucase, en A sie centrale, en Europe du Nord... ces tombes
recèlent de grandes quantités de bière ou de vin que le défunt
emportait dans l’au-delà. Dans le cas du roi Scorpion Ier à Abydos
en Egypte au I V * millénaire, il s’agissait de sept cents jarres de
vin importées de Palestine, pour une contenance totale de plus
de 4 500 litres109; de quoi tenir dans l’au-delà !
Les boissons fermentées étaient aussi consommées lors du
repas des funérailles. Dans la chambre funéraire du tumulus dit
« du roi Midas » à Gordion, datant de 750 avant J.-C., étaient dis
persées les 157 pièces d’un magnifique service à boire en bronze,
comprenant des cuves, pichets, bols et gobelets qui avaient servi
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DUSACRÉ AU FOLKLORE
dans l'âge adulte et les funérailles. On le sait depuis que Pasteur
l’a montré scientifiquement : tous les processus de fermentation,
quels qu’ils soient, font intervenir du vivant, en l’occurrence les
micro-organismes qui transforment l’aliment. Les hommes des
millénaires précédents l’avaient intuitivement compris en faisant
de ces aliments l’emblème du cycle naissance-mort-renaissance
qui se perpétue infiniment dans le temps qui passe, à la fois li
néaire et cyclique. L’aliment, en fermentant, devient autonome, il
vit son existence propre, il évolue au fil du temps, comme un être
vivant et, à la fin, il meurt, soit parce qu’il est ingéré - dans ce cas
il participe à la vie de son mangeur -, soit parce que le processus
poussé à l’extrême se termine par la décomposition - ce qui est
le lot de tous les êtres vivants sur cette terre.
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Les galettes sont ensuite rangées sur le sol selon un ordre parti
culier, séparées en « ferments-hommes » et « ferments monarques ».
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L’HOSPITALITE
ET LA
COMMENSALITÉ
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peuples : les textes les plus anciens connus de Chine, durant les
dynasties Shang et Zhou (il* millénaire avant J.-C.) décrivent un
rituel codifié autour des boissons fermentées et les découvertes
archéologiques ont révélé des objets raffinés servant à les pré
parer, les servir ou les boire144.
Cet usage est très difficile, voire impossible, à éradiquer ; au
jourd’hui encore, il est vivace dans le monde entier. Au Kenya
et en Ouganda, les Itesos boivent la bière dans la maison de
l’hôte, assemblés en deux cercles concentriques autour de la jarre,
chaque sexe dans un cercle et selon un ordre précis selon l’im
portance de l’individu dans la famille et la société. Les membres
de chaque cercle partagent les chalumeaux, ce qui engendre de
nouvelles alliances et de nouveaux accords au sein du groupe.
La boisson fermentée a donc un rôle actif dans l’évolution et la
morphologie de la société.
Les Puyum as, habitants autochtones de Taiwan, eux, ne
boivent la bière de riz gluant que dans les grandes occasions,
au retour de la chasse ou aux fêtes des solstices. De même, les
Mnong Gar et les Muongs du Viêtnam ne débouchent une jarre
de bière que pour honorer les esprits, ou bien les visiteurs étran
gers. Ouvrir une jarre individuellement, sans motif religieux
ni d’hospitalité, est une chose inconcevable dans ces sociétés.
Les Ja w is de Thaïlande sont m usulmans et respectent les pré
ceptes de cette religion, cependant les traditions ancestrales
persistent. Une fois par an a lieu la cérémonie du « festin des
chefs », le keduri, exclusivem ent réservé aux élites, et durant
lequel une bière de palme est consom mée rituellement dans
une demi-noix de coco évidée qui passe de main en main145. A
aucun autre moment de l’année cette bière n’est bue. Au La
dakh, la bière, chang, est offerte pour honorer les hôtes ; elle est
présente dans la plupart des fêtes et cérémonies laïques et lors
des libations lamaïques. A u M exique, le pu lque d'agave joue
le même rôle. Dans les Andes, en Equateur, sur les pentes du
volcan Cotacachi, les Indiens fabriquent trois sortes de bière de
L'HOSPITALITÉ ET LACOMMENSALITÉ
113
maïs, dont deux ont un rôle social. La plus estimée est offerte
par les plus riches de la communauté aux invités de haut rang.
L’autre est la b oisson traditionnelle des travailleurs lors des
mingas, parties de travail en commun146.
On pourrait citer bien d’autres exemples ; prenons-en un der
nier, tout proche : dans une région dont Genève est le centre, et
qui englobe la Savoie, l’Ain, le Dauphiné et le canton de Vaud,
on prépare dans les familles une boisson fermentée à but convi
vial, non commercialisée, qu’on appelle la chèvre. La fabrication
commence en automne, au moment de la récolte des pommes ;
le moût fraîchement pressé est mis traditionnellement dans des
tonneaux de bois aux douelles épaisses et au cerclage en fer rap
proché pour résister aux fortes pressions. Des fûts en inox, à la
robinetterie solide, sont maintenant utilisés. La recette varie selon
les régions et les familles. Le moût de pomme, ou parfois de raisin,
est sucré et aromatisé de vanille, ou d’alcool fort : marc, kirsch, etc.
Pour initier la fermentation, on ajoute soit de la crème de riz, soit
quelques grains d’orge, puis le tonneau est hermétiquement fer
mé. La dégustation commence généralement autour de Noël. La
boisson doit être bue dès sa sortie du tonneau. Il suffit d’ouvrir
le robinet pour faire jaillir dans son verre une mousse blanche
et légère comme du lait de chèvre, qui retombe très vite. Elle se
consomme uniquement dans la cave, pendant l’hiver et le début
du printemps. Là encore, l’occasion est festive et communautaire.
Dans le Grand Nord, où l’on ne connaît pas les boissons fer
mentées alcooliques, c’est à la viande faisandée qu'échoit cet
usage social. Les mots migiaq, qiitsiaq ou ilivitsiit, qui désignent
le gibier faisandé, sont synonymes de « festin en commun ». Du
rant la longue période sombre de l’hiver, leur consommation est
une véritable fête qui a lieu en famille ou avec les étrangers de
passage. Actuellement encore au Groenland, il n’est pas rare qu’à
l’occasion d’une fête, on offre ces plats traditionnels qui plaisent
particulièrement aux personnes âgées. Le salama di sugo dégusté
en commun en Italie pour les fêtes de Noël, le lutefisk, dont on
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PARTOUT
OÙ IL Y A
DES
HOMMES
i
LES PRODUITS CARNES,
DU FAISANDAGE
AUX SALAISONS
M outou il y a D t$ « oV^ S
r
129
L e g o û t d u f a is a n d é
fond de l’eau les cadavres des bisons noyés charriés par le fleuve-
viande qu’ils préféraient à celle d’un animal fraîchement tué.
En dehors de la saison des crues, ils avaient l’habitude de sus
pendre la viande jusqu’à ce que la chair fût à demi décomposée162.
En Australie, les aborigènes accrochent un morceau de viande
à une branche et attendent jusqu’à ce qu’il gonfle, devienne vert
et qu’on entende des sifflements produits par les gaz quand on
passe à proximité. Ensuite, ils le plongent pendant deux jours
dans l’eau courante. Ils l’enveloppent dans des feuilles, le font
cuire dans un four en terre ; le résultat est, paraît-il, délicieux.
L’ethnologue Isobel White qui relate l’épisode dans La Cuisine
des ethnologues ajoute :
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POUR 4 PERSONNES Faites un lit de sel dans papier absorbant. Incisez l’oublierez pendant
♦1beau magret de canard un plat creux. Posez la peau du magret et 2 à 3 semaines. Plus
de 450 à 500 g, dénervé et paré le magret et recou- glissez des brins de thym vous attendrez, plus
1kg de gros sel ♦quelques vrez-le entièrement ou de romarin dans les la viande sera sèche et
branches de thymet/ou de sel. Tassez légère fentes. Concassez ferme. Très important :
de romarin ♦4 cuil. à soupe ment, couvrez d’un linge grossièrement le poivre ne le m ettez pas dans un
de mélangede poivre 5 baies propre. Laissez ainsi dans un mortier. récipient hermétique.
reposer 12 heures à Recouvrez-en toutes Servez-le coupé en
Ce magret de canard séché température ambiante. les faces du magret. tranches très fines,
du sud-ouest de la France A u bout de 12 heures, Emballez-le dans un à l’apéritif sur des toasts,
est très facile à faire sortez le magret du sel torchon propre, et ou bien dans une salade
soi-même. Il se conservera et rincez-le soigneuse placez-le dans la partie composée, sur une
longtemps tout en dévelop ment sous l’eau fraîche. la moins froide du pizza...
pant ses arômes. Epongez-le dans un réfrigérateur, où vous
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L e s v ia n d e s sé ch é e s
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PO U R 4 PER SO N N ES sur des brochettes, et de M élangez. Hachez propre pendant 6 à
♦ 5 0 0 g d e viande d e bœ uf, dans les suspendre au soleil à finement la partie tendre 12 heures. La viande doit
un m orceau tendre à griller 35 °C sous un linge pour les du bulbe de citronnelle être sèche, sans trace
♦ 1 b ulbe d e citronnelle ♦ 3 0 g d e mettre à l’abri des insectes, ainsi que le gingembre. d’humidité, mais encore
gingem b re frais ♦ 2 cuil. à soupe durant 24 heures. Une fois Broyez-les dans un souple.
d e sau ce soja ♦ 2 cuil. à soupe frites, elles sont croustil mortier, ajoutez la farine Faites frire les lamelles
d e sau ce d e p oisson ( nuoc-mâm) lantes et se consomment de riz. M élangez soi dans un bain d’huile
♦ 1 à 2 cuil. à café d e farine d e riz en en-cas le plus souvent. gneusement le tout avec durant 1 minute, et
gluant (ou d e riz glu ant pilé) la viande. Salez au goût. servez-les à l’apéritif,
♦ sel ♦ huile d e friture. Taillez la viande en Faites-les sécher au four ou en plat avec du riz
fines lamelles d'environ allumé au minimum, et une salade.
La méthode traditionnelle 7 x 3 cm . Dans un sala porte entrouverte,
de séchage de ces lamelles dier, arrosez-les des sur une grille, recou-
de bœuf est de les enfiler sauces soja et de poisson. vrez-les d’un torchon
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LES PRODUITS CARNÉS, DU FAISANDAGE AUX SALAISONS
138
L a s a la is o n u n i v e r s e ll e
On est déjà loin du porc tombé par hasard dans la source sa
lée ! Les jambons d’aujourd’hui ne sont pas préparés vraiment
différemment : mis dans le sel, puis épongés, séchés, suspendus
dans les hâloirs où circulent les courants d’air, ils sont recouverts
de graisse de porc et maturent ensuite pendant des mois.
Les viandes séchées, salées et fermentées existent aussi dans
les pays arabes, où l’on sale le mouton de la fête de Yaïd. Pastir-
ma en Turquie, bastourma au Moyen-Orient sont des viandes
en lanières séchées et salées plusieurs fois, successivem ent.
Une préparation persane de viande hachée conservée dans le
vinaigre est passée avec son nom, scapece, en Italie, escabeche
en Espagne et est devenue notre escabèche176. Les tribus gau
loises s’étaient spécialisées dans les préparations de viande de
porc salée, qu’elles exportaient jusqu’à Rome. Les charcuteries,
salaisons et fumés du Doubs et du Ju ra si réputés au XXIe siècle,
remontent à l’Antiquité : les Séquanais qui habitaient une par
tie du territoire actuel de la Bourgogne et de la Franche-Comté
étaient renommés pour leurs préparations de viande de cochon
salée. Leurs produits salés et parfois fumés, lard, palette, jambons,
boudins, alimentaient en partie le peuple Romain et ses armées.
Les Belges approvisionnaient aussi une grande partie de l’Italie
de leurs viandes salées, et les Cérétani de l’Ibérie tiraient un
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Corned-beef- IR L A N D E , É T A T S-U N IS -
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POUR 6-8 PERSONNES : Le début de l’hiver était M élangez le sel et les dessaler 4-6 heures
♦ 5 kg d e p aleron d e b œ u f la saison où l'on mettait les épices, ajoutez-les dans dans de l'eau froide.
viandes en salaison. l’eau et attendez que le M ettez-la dans une
POUR LA SAUMURE: Lorsque revenait le prin sel se dissolve. Versez grande marmite d’eau
temps, la viande avait ensuite le tout sur la non salée, avec un
♦ 1 1 d 'eau ♦ 12 0 g d e g ro s sel reposé tout l’hiver et les viande. Elle doit être bouquet garni et un
d e m er * 1 cuil. à sou pe d e choux nouveaux poussaient com plètem ent recou oignon piqué de clous
salpêtre ♦ 5 0 g d e sucre ♦ 2 cuil. à dans les potagers. Le jour verte. Posez dessus une de girofle. Portez à
sou pe d e paprika ♦ 1 cuil. à sou pe de la Saint-Patrick, le assiette ou une plan ébullition. Laissez cuire
d e poivre noir concassé ♦ 1 cuil. 17 mars, on se régalait d'un chette, puis un poids (un pendant 3 heures.
à sou pe d e graines d e m outarde plat de corned-beefaccom bocal d’i litre d’eau), de A jo utez les légumes
concassées ♦ 1 cuil. è sou pe pagné de chou nouveau. manière que la viande e t terminez la cuisson
d e quatre-épices ♦ 1 cuil. à soupe soit maintenue im mer le temps nécessaire à
d e thym sé ch é * 4 -5 d ou s Rincez et séchez le gée dans le ce qu’ils soient tendres.
d e girofle écrasés ♦ 1 gou sse d'ail morceau de viande. liquide. M ettez le tout Tranchez la viande et
p ressée ♦ 5 feuilles d e laurier Piquez-le à de nom au frais et oubliez-le dégustez chaud,
ém iettées. breuses reprises de part pendant 15 jours à accom pagné des
en part avec une aiguille 1 mois. Vérifiez réguliè légumes. Servez avec
POUR LA CUISSON:
à brider ou une rement que la viande du raifort ou de la
♦ 1 oignon p iqué d e 3 clous brochette en métal. reste sous le niveau moutarde. Et puis si
d e girofle ♦ 1 b ouq uet garni Mettez-le dans un réci de la saumure. c'est le jo u r de la
♦ d e s carottes ♦ d e s navets pient de taille adaptée. L a veille du repas, Saint-Patrick, une
♦ 1 chou ♦ 1 poireau ♦ quelques Faites bouillir l’eau et rincez soigneusement G uinness s’impose.
p om m es d e terre. laissez-la refroidir. la viande, puis faites-la
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LES PRODUITS CARNÉS. DU FAISANDAGEAUX SALAISONS
143
L e s œ u fs d e c e n t a n s
fi M r OUT OÙ I I Y A DES
147
U n e i n d u s t r i e a n t iq u e
U n e g a s t r o n o m i e h i e r c o m m e a u j o u r d ’h u i
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Gravlax
- S C A N D IN A V IE -
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♦ 1 saum on ♦ 7 0 g d e g ro s sel Le mot gravlax, qu'on arêtes subsistantes à planchette surmontée
d e m er ♦ 5 0 g d e sucre traduit improprement par laide d ’une pince à épiler. d’un poids, et laissez
en p oud re ♦ 1 bouquet « saumon mariné ». signifie Etendez sur un plat le macérer au frais pendant
d'aneth ♦ 1 cuil. à c afé d e grains « saumon enterré ». Ver premier filet de saumon, au moins 48 heures.
d e p oivre concassés. sion moderne des anciens côté peau vers le bas. A u moment de servir,
poissons fermentés, c'est M êlez le sel, le sucre, le grattez la couche de sel
POUR LA SAUCE: un délice, très facile à poivre et l’aneth ciselé. et détaillez le saumon
♦ 2 0 d d e m ayonnaise préparer soi-même. Recouvrez le filet du en fines tranches.
♦ 2 cuil. à sou pe d e m outarde mélange de sel. Posez Préparez la sauce en
dou ce ♦ 1 cuil. à café Demandez au poisson dessus le second filet, mélangeant tous les
d e m iel ♦ 1 cuil. à sou pe nier de lever les filets du côté peau vers le haut, ingrédients. Accom pa
d e vinaigre d e cidre ♦ ! cuil. saumon en laissant la pour reconstituer le sau gnez avec du pain de
à sou pe d'aneth ciselé. peau. Eliminez toutes les mon. Recouvrez d'une seigle et du beurre.
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LES SAVEURS DE LA MER
154
LESSAVEURS DE LA MER
155
Le g a ru m , o r l iq u id e d e l ’A n t i q u i t é
Œ u f m e u re tte et n u o c -m â m
Mais le fait que Pierre Belon parle du liquamen comme d’une cu
riosité laisse supposer que le produit était plus ou moins tombé en
désuétude dans l’ouest de l’Europe au moment de la Renaissance.
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Sauce d'huître - S IN G A P O U R , C H I N E -
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♦ Pour environ 5 cl d e sau ce : frais. O u vre z les huîtres remuant de temps en translucide. Transvasez
4 0 g d'huîtres séch ées (en fraîches, sortez-les des temps. Il va se former dans une petite bouteille
épicerie asiatique) ♦ 2 douzaines coquilles. Vous devez une écume grise, mais hermétiquement fermée
d’huîtres n ° 2 ♦ 2 cuil. à sou pe de avoir 250 g de chair. ne l'enlevez pas car c’est et gardez au frais.
vin d e riz chinois ou d e sa Mixez-les rapidement ce qui donnera toute sa S'il se forme un dépôt,
ké 4 1/2 cuil. à café d e sel de dans un blender. Elles saveur à la sauce. agitez la bouteille avant
m er ♦ 1 cuil. à c afé d e cassonade. doivent être hachées, Enfin, transvasez dans de l’utiliser.
mais sans être en une autre casserole à Q uelq ues gouttes de
A base d’huîtres séchées bouillie. Versez dans travers une passoire fine cette sauce rehausseront
et d'huîtres fraîches, cette une casserole. en appuyant fortement avec bonheur un filet
sauce est un concentré Hachez finement les sur les résidus pour de poisson, mais on peut
de saveurs marines, elle huîtres séchées, extraire tout le jus l’essayer aussi à la mode
se garde plusieurs mois ajoutez-les dans la aromatique. Faites asiatique pour assaisonner
au frais, et même elle se casserole avec leur eau réduire ce jus d ’huîtres à du riz, ou même du
bonifie avec le temps. de trempage. Incorporez petite ébullition, jusqu’à poulet grillé. N e jetez
le vin de riz, le sel et la ce qu'il ait réduit des pas les résidus solides
Rincez et égouttez les cassonade. Portez à trois quarts. Le liquide, de la passoire : on peut
huîtres séchées. Faites- ébullition, couvrez à au départ trouble et gris en faire des ravioles,
les tremper dans 25 cl moitié et laissez bouillir verdâtre, va devenir ou les ajouter dans une
d’eau durant une nuit au pendant 15 minutes, en brun et (plus ou moins) farce de poisson.
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Anchois au sel
- B A S S IN M É D IT E R R A N É E N -
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POUR 1 BOCAL DE 1 LITRE C assez la tête en bonne couche de sel. Laissez macérer
♦ 5 0 0 g d'anchois frais ♦ 5 0 0 g la tordant et tirez, pour Tassez bien entre au frais pendant au
d e gros sel gris d e m er ♦ des extraire une partie des chaque couche, e t aussi moins trois mois. Plus
feuilles d e laurier, d e s d o u s d e entrailles et les deux à la fin : il ne doit pas la conservation sera
girofle et du pim ent, si o n aim e. minuscules nageoires y avoir de vide entre longue, plus les anchois
ventrales. Laissez le les poissons. Tassez auront du goût, et plus
Voici la version moderne reste ; ne rincez surtout encore plusieurs fois ils seront salés. Veillez
des tarichos de l'Antiquité, pas les anchois. A u fond avec la main durant à ce que le liquide
que les Grecs dégustaient d'un grand bocal, faites les 48 heures qui vont recouvre toujours
au début du repas, avec une couche de sel de suivre, puis ferm ez les poissons.
des oignons et du vinaigre. 1 cm. Rangez-y une le bocal. Les anchois au sel
Le jus brun qui s'en écoule première couche A près quelques jours, se conservent plusieurs
après un an de macération d’anchois côte à côte, les anchois vont rendre années. A vant de les
la queue au centre. A u leur eau. S’il se forme utiliser, rincez-les, ouvrez
est tout simplement
le garum. milieu, placez un nouvel une huile en surface, pour enlever l’arête
anchois enroulé sur retirez-la car elle peut centrale. Dessalez-les
lui-même. Recouvrez de donner une saveur en les trempant dans
Il est impératif d'avoir sel, et continuez en rance. Les poissons vont de l’eau fraîche pendant
des anchois extra-frais, intercalant les aromates, ensuite baigner dans un 30 minutes.
brillants avec l’œil bombé. en terminant par une liquide abondant.
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LE MONDE
DES BOISSONS
FERMENTÉES
^OUTOÙ ILYADtSW^tS
165
L e s i n g e i v r e e t l ’a r b r e a u x p i g e o n s
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Hydromel ou Tedj - É T H IO P IE -
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P O U R 1 LITR E dans un bocal à large odeur un peu entrouvrant le levier
♦ ïO O g d e m iel ♦ 7 0 d d ’e au col, à joint de caout « vineuse ». Fermez quelques secondes.
non chlorée. chouc et fermeture à le bocal avec le levier C e t hydromel se
levier métallique, sans le métallique afin que l’air consom m e jeune : après
Voici la boisson fermentée remplir jusqu’en haut. ne puisse plus entrer. trois m ois de bouteille,
la plus universelle et Co uvrez d ’un linge. Laissez fermenter environ il donne une boisson
la plus simple à réaliser. Laissez dans une pièce quatre semaines, puis pétillante et parfumée,
On peut y ajouter chaude, et mélangez mettez-le en bouteilles très légèrement alcoolisée.
des aromates comme une ou deux fois chaque solides à fermeture à O n peut aussi le laisser
des zestes d'agrumes, jour. A p rès cinq à levier métallique, sans vieillir en cave. Toutefois,
des herbes ou des épices. sept jours, de fines les remplir jusqu’en haut. avec le temps, on finira
bulles vont se former et Soulagez de temps à par obtenir... un vinaigre
M élangez le miel et l’eau le liquide va prendre une autre la pression en très original.
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D e s b i è r e s p r é h i s t o r i q u e s à c e ll e s d ’a u j o u r d ’h u i
DOUBLEPAGEPRÉCÉDENTE
Il existe actuellement sur ce continent une grande diversité
Z o u lo u s à T u g a la , f e m m e de bières locales, à base de mil, sorgho, manioc, éleusine, maïs,
fa b r ic a n t d e la b iè re ,
illu stra tio n d u X I X ’ s iè c le . blé, banane, patate douce, et d’autres racines locales seules ou
L A friq u e s u b sa h a rie n n e e st en mélange avec diverses plantes aromatiques, qui génèrent
d e p u is t o u jo u rs le co n tin e n t
d e la b iè re . E lle y se ra it n é e , une importante activité économique. Il est im possible de les
citer toutes, tellement elles sont nombreuses. Les voyageurs du
l'E g y p te . L e s g r a n d e s ja rr e s
o ù cu it e t m a c è re la X V I I I e siècle racontaient qu’il en existait des centaines de sortes215.
p ré p a ra tio n so n t id e n tiq u e s Pour prendre quelques exemples, au Burkina Faso, le dolo est
à c e lle s t ro u v é e s à
H ié rak o n p o lis, e t q u i o n t p lu s une bière de sorgho rouge fabriquée par les dolotières dans de
d e 5 0 0 0 a n s. A c tu e lle m e n t grandes poteries qui ressemblent comme des sœurs à celles de
e n c o re , le s c e n ta in e s d e
b iè re s lo c a le s s o n t b ra ssé e s l’ancienne Egypte. A u Tchad, c’est le bilibili, au Cameroun, le
à b a s e d e c é ré a le s o u d e
tu b e rc u le s au to c h to n e s, bilbil. L’urgwagwa est une bière de banane brassée en Ouganda.
o u p lu s ré c e m m e n t d e m aïs. En Afrique du Sud, la kaffir beer, appelée aussi bantu beer, est
E lle s s o n t to u jo u rs fa b riq u é e s
p a r le s fe m m e s. L e s s e c re ts brassée à partir du sorgho selon une méthode qui rappelle les
d e fa b rica tio n s e tra n sm e tte n t fermentations naturelles du lam bic belge. Elle est bue en pleine
d e m è re e n fille , p a rfo is lors
d 'u n e in itiation . P arm i le s fermentation, trouble et effervescente. Chaque localité brasse
b iè re s le s p lu s ré p a n d u e , sa bière à partir du végétal disponible. L’Afrique est également
la kaffir beer e s t b ra s s é e e n
A friq u e d u S u d , e t le dolo riche en vins de palme, de banane, de dattes, et autres sortes de
e n A friq u e C e n tra le . boissons à base de miel et de plantes comme le tedj éthiopien216.
C e tt e d e rn iè re e s t fa b riq u é e
p a r le s d o lo tiè re s q ui Il est probable que ces « recettes » de boissons alcooliques soient
so n t d e s fe m m e s u n ie s
e n c o n g ré g a tio n s p u issa n te s passées d’Afrique subsaharienne en Egypte, et de là vers la Mé
e t re s p e c t é e s d a n s la so cié té . sopotamie au cours de la préhistoire.
A Godin Tepe, au nord de l’Iran, des vestiges datant de 4000 ans
avant J.-C. ont montré que de la bière d’orge y était fabriquée par
les Proto-Sumériens et Proto-Elamites à partir de céréales ayant
poussé sur place. Cette bière était adoucie de miel et aromatisée
avec des plantes. La bière est appelée sikaru en akkadien, ce qui
signifie « liquide enivrant ». En sumérien, elle se nomme kas, mot
d’origine inconnue. Le vocabulaire concernant la brasserie n’est
pas indigène, ce qui laisse supposer que la technique est aussi
venue d’ailleurs217. On ne peut s’empêcher de rapprocher ce terme
du russe kvas, mot attesté depuis le X e siècle qui désigne une
bière encore produite de manière familiale en Europe de l’Est, à
base de malt et de pain de seigle, fermentée puis filtrée, selon un
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Kvas
- R U S S IE -
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ck > o <x x x x x >o <x ><><><>o <x x x x x >o <x ><x k x x x ><x ><>o <x ><>o <x ><x >o <><><>o o <x ><>
L e v i n d e r a i s i n à la c o n q u ê t e d u m o n d e
L e v in a ig r e : u ltim e d e s t in d u v i n
L e s b o i s s o n s f e r m e n t é e s n o n a l c o o l iq u e s
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POUR2BOUTEILLES Elle est très pétillante Versez l’eau et mélangez. teilles munies
DE75CL (attention à l’ouverture Recouvrez le bocal d ’un d'un bouchon à joint
de la bouteille !) et se petit carré de tissu fixé de caoutchouc et
♦ 4 om belles m oyenn es de. fleurs conserve plusieurs années avec un élastique. d ’un levier métallique.
d e sureau ♦ 2 litres d 'eau ♦ 2 0 0 g en se bonifiant. Exposez-le au soleil Entreposez les bouteilles
d e su cre * 2 citrons bio. pendant cinq à six jours, debout à température
N e rincez pas les en remuant tous les ambiante fraîche
Ce « champagne » de ombelles de sureau. jours. A u bout de ce et à l’abri de la lumière
sureau est une boisson Da n s un bocal à large temps, de petites bulles pendant au moins
rafraîchissante à réaliser au col, réunissez les fleurs commencent à se former. deux mois avant
printemps, quand les avec les citrons coupés Filtrez le liquide et met- de consommer.
sureaux sont en fleurs. en rondelles et le sucre. tez-le dans des bou
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Les Mayas et les Aztèques décrits par les conquistadores bu
vaient le cacao écumant, coloré en rouge par le rocou, sucré de
miel et aromatisé d’épices et de plantes dont le piment et la vanille
faisaient partie.
DU POP-CORN
AU PAIN
* * * * * * où il y a
193
L a b o u illie , m è r e d e s n o u r r i t u r e s
DU POP-CORNAU PAIN
195
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Porridge - ÉC O SSE -
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DU POP-CORNAU PAIN
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OU POP-CORNAU PAIN
197
DU POP-CORN AU PAIN
198
le kissel est fait d’avoine, de blé et de son trempés dans une cuve
d’eau247. Son nom vient du russe kisly, qui signifie « aigre, acide »,
comme le mot zur, qu’on peut rapprocher du francique sur, et
qui a donné l’allemand sauer, l’anglais sour, et le français « sûr »,
étymologie montrant qu’il était bien fermenté. Il est possible que
cette boisson nourriture, qui peut être considérée comme une
« bière fossile », soit la survivance d’une préparation préhistorique
à la fois ancêtre du pain et de la bière248.
D e l a g a le t t e a u p a i n
DU POP-CORNAU PAIN
199
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Dosa — IN D E —
< X X X X > 0 0 0 0 0 0 0 0 < X X X X X > < X > < X X X X X X X X X X > < > 00< > 0< X > 00< > < X X > < > 0< > < > < > 0< >
<x>oo<xxx><xxxxxxx><xxxx><x><x>o<x>o<xxx><x<><><><xx><xxx><>oo<x><x>
canard laqué, ainsi que tous les pains plats du Moyen-Orient,
d’Asie centrale et d’Afrique du Nord. Sans oublier le fladenbrot
allemand et les pains plats Scandinaves.
De la galette, nous glissons vite au pain. Le pain, né peut-être
dans le croissant fertile, s’est répandu dans toute l’Europe et
une grande partie de l’Asie. Encore aujourd’hui, l’Asie centrale
est une région du monde de tradition boulangère. Même en Ex
trême-Orient, la pâte levée de farine de blé cohabite avec la tradi
tion céréalière du riz. Des tablettes mésopotamiennes datant du
I I e millénaire avant J.-C. font état de plus de 200 sortes de pains
différents, classés selon la variété de farine, le pétrissage, les ajouts
de divers ingrédients, les saveurs ou aromatisations, les cuissons252.
C’est énormément plus que dans la plupart de nos boulangeries
actuelles ! Nous pouvons constater que des pains fantaisie, du
DU POP-CORNAU PAIN
200
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Les crêpes de blé noir avec elle et pour lui c’est-à-dire fermentée. saladier. Mélangez-la
étaient l’aliment de base perm ette de rester à avec les jaunes d’œufs,
en Bretagne jusqu'au l’abri de l’air. C ouvrez ♦ 2 0 g d e levure fraîche de le sel, le reste de lait, la
XX' siècle. On les nappe de d’un linge e t laissez boulanger ♦ 3 0 d d e lait en crème et le yaourt.
beurre et les garnit comme ferm enter pendant tier ♦ 1 5 0 g d e farine d e sarra Travaillez jusqu’à ce que
on aime... En voici la 24 heures à température sin ♦ 2 0 0 g d e farine d e fro la pâte soit bien lisse.
recette traditionnelle ambiante. A u moment m ent ♦ 3 œ u fs (blancs e t jaunes Lorsque la pâte au
fermentée, d’une simplicité d’utiliser la pâte, ajoutez sé p aré s),! cuil. à c afé de sarrasin a reposé, incor-
enfantine, qui prend du le sel et suffisamment sel ♦ 2 5 0 g d e crèm e fraîche porez-la dans la pâte
temps mais vaut la peine. d’eau pour quelle soit épaisse ♦ 1 yaourt nature. au froment. Laissez
bien fluide. Faites cuire fermenter encore
♦500 g de farine de sarrasin les crêpes et gamissez-les Délayez la levure pendant 2 heures.
♦1,251 d’eau ♦1cuil. à café à votre goût. émiettée dans la moitié A u m om ent de cuire
de sel. du lait tiède et incorpo- les blinis, incorporez
Autre manière : les blinis rez-la dans la farine de délicatement les blancs
M élangez la farine avec sont de petites crêpes sarrasin. Couvrez d ’un montés en neige dans
50 cl d’eau pour obtenir épaisses également de linge, laissez reposer la pâte. C uisez les blinis
une pâte épaisse. Ajoutez sarrasin, mais fermentées ce mélange au chaud dans une petite poêle
50 cl d’eau en la versant à la levure de bière. On les pendant 1 heure. sur feu vif.
sur le dos d’une louche, déguste traditionnellement Pendant ce temps,
afin qu elle recouvre la avec des poissons fumés et versez la farine de
pâte sans se mélanger de la crème aigre, froment dans un grand
<X><XXX><><XX><XXXXX><XXXX><X><XX><XXX><>O<>0><X><XXX><X><X><>O<><X><X^
DU POP-CORN AU PAIN
201
L e p r e m i e r p a i n d u m o n d e , e t s a s u it e
DU POP-CORN AU PAIN
202
DU POP-CORN AU PAIN
203
ajoute Pline. C’est cette dernière méthode qui fut adoptée par
tous les boulangers européens jusqu’au X V IIIe siècle et qui re
vient maintenant. Les Celtes utilisaient la levure de bière, qu’ils
récupéraient dans la cuve de fermentation. Pline appréciait ce
pain léger : « La G aule et l’Espagne, qui font une boisson avec
les espèces de blé indiquées ailleurs, emploient pour levain la
levure qui se concrète ; aussi le pain est-il dans ces contrées plus
DU POP-CORNAU PAIN
206
DOUBLEPAGEPRÉCÉDENTE
léger que dans les autres259. » La technique de la levure de bière
F a b r ic a t io n d u p a in disparut après la christianisation, sauf dans les pays germaniques
à D a k h la , É g y p t e .
C e s fe m m e s é g y p tie n n e s où la bière était toujours brassée de façon domestique. Elle revint
fa b riq u e n t le p a in e x a c te m e n t en France au X V IIe siècle lors du mariage d’Henri IV avec Marie
d e la m ê m e m a n iè re q u ’o n
le fa b riq u a it a u te m p s de Médicis, ce qui ne se ht pas sans polémique. L’emploi de la le
d e s P h a ra o n s o u e n E u ro p e vure soulevait de gros doutes sur la salubrité du pain et fut même
il y a 6 0 0 0 a n s. L e fo u r d it
« à c lo c h e » o u « à c o u p o le » , déconseillé par l’académie de Médecine. Le pain à la levure était
q u i e s t le m o d è le d e s fo u rs appelé « pain mollet » ou « pain à la reine ». Plus blanc et mieux
trad itio n n e ls ju sq u 'a u X I X ”
siè c le , e x ista it d è s le levé que le pain traditionnel au levain, il séchait plus vite. On le
n é o lith iq u e , e t d e v a it considérait comme un pain de luxe au regard du pain ordinaire,
fo rte m e n t re ss e m b le r à
c e u x -c i, fa b riq u é s e n a rg ile . moins blanc, plus acide et plus compact.
L e s p a in s q u i so rte n t d u fo u r
so n t d e s p a in s le v é s. L a p â te La boulangerie n’a guère fait de progrès depuis l’Antiquité : on
e s t e n s e m e n c é e s o it a v e c u n fait le pain au XXIe siècle comme on le faisait il y a quatre mille ans.
le v a in fa it à p a rtir d e la p â te
d e la fo u rn é e p ré c é d e n te , o u Rien n’a changé, ni le levain, ni l’emploi de la levure, ni l’immense
d e la le v u re d e b iè re q u i é ta it variété des pains qui existaient déjà : ronds, allongés, moulés, faits
a u s si d é jà c o n n u e d è s la p lu s
h a u te an tiq u ité . L a de diverses céréales seules ou en mélanges, plats ou levés, fourrés,
p a n ifica tio n , p a r le s fe m m e s, roulés, enrichis de graines ou de fruits ; d’huile ou de graisse, de
e s t c o m m u n a u ta ire . A u to u r
d e s fo u rs s e d é ro u le u n e miel. Les seules innovations concernent le matériel : pétrins élec
g r a n d e c o n vivialité . triques et chambres de pousse à la température contrôlée. Nous
parlons évidemment des pains artisanaux, ceux de l’industrie
comportant, eux, divers additifs destinés, entre autres choses, à
rendre la mie plus blanche.
La brioche existait aussi il y a deux m ille ans : « Certains
pétrissent [le pain] avec des œ ufs et du lait, et même avec du
beurre ; invention des nations pacifiées qui appliquent désor
mais leurs soins aux diverses espèces de boulangerie260. » Pline
l’Ancien, dans son encyclopédie, renonce à citer tous les pains
existants. Nous ne pourrons pas plus le faire tant les pains sont
nombreux et variés dans le monde, depuis nos pains et viennoi-
series européens, traditionnellement, à la levure dans le nord et
au levain dans le sud, jusqu’aux pains plats du M aghreb et du
Moyen-Orient. Le pain s’est aussi répandu depuis des millénaires
jusqu’en Inde et en A sie centrale où il existe une grande variété
de pains plats ou levés, parfois farcis ou fourrés de fromages et de
DU POP-CORN AU PAIN
207
DU POP-CORN AU PAIN
vu TRI I NI r / lir
É LE FROMAGE, i
OU L’APOTHÉOSE
DES PRODUITS
LAITIERS
Partouj où il y a 0 t S H 0 ^ S
209
C o m m e n t b o i r e d u l a it a v a n t d ’é le v e r u n e v a c h e
ckxxxxx ><x x x ><x x xx xx xxx ><x x xxxxx ><>c><x x x ><x k x ><><x x xx xx ><><c><x >o
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L a f e r m e n t a t i o n d e s p e u p le s n o m a d e s
Née chez les populations nomades d’Asie centrale dix mille ans
avant notre ère, la tradition fromagère s’est transmise jusqu’en
Afrique et en Europe occidentale au VIe millénaire avant notre ère.
Au début, la fabrication de fromage se ht à partir de la fermenta
tion lactique acide. Cette fermentation, souvent spontanée, n’a
pas besoin d’ajout d’enzymes pour faire cailler le lait. Le lait est
ensemencé avec des bactéries présentes localement dans l’air,
sur les pis des animaux et dans l’outre même où il coagule. On
ensemencera la fournée suivante avec un reste de la précédente,
indéfiniment ou presque. Ce procédé, initié par les civilisations
nomades de chasseurs-cueilleurs éleveurs qui se déplaçaient en
suivant les migrations naturelles des troupeaux, existe encore
chez les peuples nomades d’Asie centrale. La facilité de fabrica
tion, de transport et le fait de ne pas avoir à le stocker (contraire
ment aux fromages solides, égouttés et affinés) en a fait l’aliment
idéal, aussi bien chez les peuples migrateurs d’Asie que chez les
pasteurs d’Afrique du Nord et de la zone sahélo-soudanienne de
l’Afrique subsaharienne. Hérodote, qui a voyagé en Asie, men
tionne ce lait fermenté, nourrissant, fortifiant et stimulant. Pline
l’Ancien rapporte que « les nations barbares qui vivent de lait
ignorent ou méprisent depuis tant de siècles le mérite du fro
mage ; et cependant elles savent transformer le lait en un liquide
d’une acidité agréable, et en un beurre gras271 ».
Si nous remontons à la source, du côté de la Mongolie, nous
constatons qu’aujourd’hui comme autrefois, la nourriture, à domi
nante animale, repose sur le lait en été : lait et crème fermentés,
dans une peau ou une jarre de terre cuite, après l’avoir ensemen
cé avec la fournée précédente. On en tire YAgaran, une crème
fermentée qui remonte à la surface. Dans le Caucase est produit
1’ayran, une boisson lactée à base de yaourt et d’eau légèrement
salée que les Kurdes appellent dawé et les Arméniens tahn. Les
bergers laissent fermenter le lait à partir de bactéries sauvages
dans une outre de chèvre hermétiquement fermée et jamais lavée,
dans laquelle on remplace le lait coagulé par du lait frais, ainsi de
suite. Au ftl du temps, les souches forment sur la paroi de l’outre
des grains de protéines et de polysaccharides agglutinés riches
en micro-organismes vivants, servant à réensemencer de nou
velles quantités de lait, même à température ambiante, tout en
produisant beaucoup de gaz carbonique : ce lait fermenté est de
consistance liquide, et pétille beaucoup. Ces grains se léguaient
- et se lèguent toujours - de génération en génération. Ils sont
appelés kéhr, ou képhir.
A partir des laits fermentés, les Mongols fabriquent aussi un
from age solide, p ressé et séché, qu’ils consomment en l’état,
conservent dans un boyau ou congèlent en hiver : Yarts. Le bias-
lag est un fromage de lait de brebis ou de chèvre de type ricotte
ou sérac. A partir d’un caillé de chèvre ou de brebis acidifié, puis
additionné de lactosérum acide, chauffé, égoutté et fortement
pressé puis séché au soleil, les Mongols font 1a’ aruul et 1e’ zgii,
deux fromages plus ou moins acides et durs. Consommés frais, on
les appelle huruud, « doigts »273. Durant le séchage, ils subissent
une seconde fermentation fongique qui leur donne une saveur
très prononcée. La pâte est mélangée à des plantes aromatiques
ou à des épices qui renforcent encore la saveur. Ils servent de
nourriture de base, comme le pain. On les consomme à tous les
repas, râpés ou broyés, un peu comme le parmesan en Italie.
Ces from ages durs et secs d’origine très ancienne existent
dans toute l’Asie centrale, jusqu’en Afghanistan. Le mot khurüd
qui désigne ces fromages m ongols en forme de galette existe
toujours dans la langue afghane et désignait autrefois l’ensemble
< X X X X X x X><X><XX><X>0<XXXXXX><>C<X><X>C><X><X><><XKXX><X><X><X><XXXXX>
Smen - MAROC -
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POUR 1 POT DE SMEN saveur profonde et puis puis pétrissez le beurre avant de l'utiliser pour
sante, presque de fromage. à l'aide de vo s mains. la cuisson des tajines
♦ 5 0 cl d ’eau ♦ 4 0 g d'origan
L’eau et le beurre ou du couscous, dont
séché (zaatar) ♦ 5 0 0 g d e beurre
Portez l’eau à ébullition, se séparent, le beurre vous réduirez alors le sel
dou x à tem pérature am
ajoutez l'origan. Laissez va devenir crémeux. indiqué dans la recette.
biante ♦ 2 cuil. à sou pe d e sel.
bouillir 5 minutes, puis V ide z l'eau, et tassez Il se conserve plusieurs
égouttez et laissez re le beurre dans un pot. années et plus il est
Le smen est improprement froidir. Etalez le beurre U n bocal en verre vieux, meilleur il est.
appelé « beurre rance ». dans un grand plat avec convient très bien. Veillez
C ’est un beurre rincé avec le dos d’une cuillère. à ce qu’il ne reste pas
une eau d'origan, puis Saupoudrez le sel en le de bulle d'air entre les
fermenté durant 1 an. Il est répartissant à la surface. couches de beurre.
indispensable dans la Versez ensuite l’eau Fermez hermétiquement.
cuisine marocaine. Il a une d’origan bien refroidie, Enfin, attendez 1 an
fermenté. L’arera est produit avec du lait baratté tandis que l’ergo
est à base de lait entier. Au Sénégal, le katch ou le kossam kaadam
est au lait entier, le m’bannick au lait baratté. Au Tchad, le rouaba
en arabe, appelé pendidam en peul, est au lait entier ; le rayeb, au
lait écrémé. Il existe aussi des crèmes fermentées appelées fènè
en bambara au Mali, ou kétoungol en peul au Sénégal ou au Bénin.
Le lait fermenté sert à faire des bouillies de mil comme le degue
(bambara) au Mali ou le lakh (wolof) au Sénégal. Le lait fermenté
sert aussi à la fabrication du beurre, obtenu soit par barattage de
ce lait, soit par barattage de la crème obtenue par décantation.
Climat oblige, le beurre est souvent vendu sous forme liquide
et appelé « huile de vache » : diinbaggar en arabe tchadien ou
nebbam n a ï en peul. Il existe aussi des laits fermentés concen
trés appelés ititu au sud de l’Ethiopie et chekamwaka au nord
L a f e r m e n t a t i o n d e s p e u p le s s é d e n t a i r e s
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Caillebotte
- BRETAG NE, V EN D É E , C H A R E N T E S -
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POUR 6 PERSONNES Autrefois préparé à la En Vendée, on l'arrosait frais. Si vous le mettez
maison, en été, le lait de café froid sucré. dans un grand plat,
♦ 1 litre d e lait cru entier
♦ 3 g rains d e g ro s sel ♦ du sucre encore chaud du pis de la coupez le caillé en
roux au go û t ♦ 1/2 cuil. à c afé d e vache était caillé à l'aide de Faites tiédir le lait jusqu'à croisillons avec un
présure (en pharm acie ou d ans chardonnette, la fleur d’un 37 ° C . A jo utez 3 cuil couteau. L e petit-lait va
certains superm archés) ♦ parfum artichaut sauvage, puis mis lerées de sucre et le sel, remonter à la surface ;
au choix : café, fleur d'oranger, à reposer. Aujourd’hui, on puis la présure, versez-le retirez-le avec une
utilise la présure. On le dans un grand plat ou cuillère. Arrosez
cognac...
consommait très frais, seul, dans des ramequins et la caillebotte avec
La caillebotte est un dessert avec de la crème et/ou avec attendez qu’il coagule le parfum choisi et
ancien cité par Rabelais. des petits fruits rouges. avant de le mettre au sucrez à votre goût.
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plusieurs traites successives. Elle s’acidifiait après inoculation
de la flore microbienne ambiante. Je a n Froc souligne en citant
Chaptal278qu’autrefois, le veinage bleu du roquefort était consi
déré comme un défaut dû à de mauvaises pratiques. Un roquefort
de qualité était blanc. Le cantal résulte également d’une fermen
tation mixte. Il est caillé à la présure, mais le lait est ensemencé
avec les bactéries naturellement présentes dans la gerle, cette
cuve de châtaignier où il séjourne durant la première partie de
fabrication. Les bactéries de la cave font ensuite le reste durant
l’affinage. Le cahier des charges actuel de la fabrication du ca
membert exige que le lait cru subisse une « maturation » avant
l’emprésurage, comprenez une première fermentation acidifiante,
pendant vingt-quatre heures à 22 °C.
Il existe encore un fromage européen unique en son genre qui
cumule toutes les caractéristiques des fromages les plus anciens
des peuples nomades : sa fermentation est lactique et acide, il est
P % % 0Ù |L Y A D E S W ^ S
227
L e s « h e r b e s a c id e s » a u t o u r d u m o n d e
L a c h o u c ro u te et se s a v a ta rs
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Choucroute
- FRANCE, EU R O P E C E N T R A L E -
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POUR 4 PERSONNES qui donnerait un goût en recouvrant avec les constatez qu’aucun
(SOIT 2 BOCAUX DE 50 CL) am er à votre conserve. feuilles entières de chou, liquide ne se forme
Retirez les feuilles tassez encore. N e (cela peut arriver si le
♦ 1 k g d e chou b lanc * 1 0 g abîmées autour du chou. remplissez pas les chou a été cueilli depuis
d e gros sel gris d e m er ♦ 2 cuil. Réservez 4 belles bocaux jusqu'en haut : longtemps), ouvrez le
à sou pe d e baies d e genièvre feuilles. C ou p ez le chou laissez environ 2 cm bocal e t rajoutez de
et d e graines d e carvi. en quatre, éliminez le sous l’ouverture car l’eau salée à raison de
La choucroute est un grand cœ ur dur. Em incez-le le la fermentation va 30 g de sel au litre.
classique de la cuisine plus finement possible. augmenter le volume, L a choucroute est
alsacienne. Elle est extrê Pesez le chou et préparez et le liquide risquerait bonne à manger après
mement simple à préparer le sel à raison de 10 g de déborder. Ferm ez environ 3 semaines.
chez soi, même si on habite par kilo de légume. les bocaux avec le Elle se garde au moins
en ville. Il suffit d’avoir des Remplissez les bocaux caoutchouc en place. 1 an, à température
bocaux à joint en caout en alternant des couches Entreposez-les une ambiante. O n peut
chouc et fermeture métal de chou et de sel, en semaine à température traiter de la m ême
lique. Ne lavez pas le chou : intercalant les baies de ambiante, le tem ps que manière d’autres
on a besoin des micro genièvre et le carvi. démarre la fermentation. légumes : haricots verts,
organismes présents à sa Tassez fortem ent entre U n jus abondant va se carottes, céleri,
surface pour que se pro chaque couche, afin former. Ensuite, gar- chou-rave, betteraves...
duise la fermentation. d'éliminer les éventuelles dez-les dans une pièce
poches d’air. S'il reste du fraîche. Il est inutile de
Vérifiez que le sel soit du sel préparé, ajoutez-le les laisser au réfrigérateur.
sel brut, sans l’additif E536 sur le dessus. Terminez Si, après trois jours vous
<x x x x x >o <x x x x x x ><x ><x ><x x >o <x ><><x ><x >c k x ><><><x ><x ><x >o <><x ><x x x x xxx >
O<X><X><xXXX><XXXXX><0<XXXXXXXXx><X><X><XXXxXX><XXXXX>O<XXXXXX>
<x k x x ><x x x x ><x x x x x x x x x x x x x ><x >o <x ><x x x x ><x x ><x x x ><><x ><x ><><x >o <x >
o<xxxx>oo<c><x>c^<xx><x><xxxxx><xxxxx>o<><xxx>o<x><xxx>o<xx><xxx>o
Asie. On les appelle hua-chai p o en Thaïlande et tai tan tsoi en
Chine. En Inde du Nord et au Pakistan, on prépare une boisson
très populaire à base de carottes violettes lacto-fermentées, le
kanji. Les carottes sont râpées, mélangées à de l’eau, du sel, des
graines de moutarde et du piment, puis laissées à fermenter dans
une jarre fermée avec un petit trou pour que s’échappent les gaz.
L e s f r u i t s n e f o n t p a s s e u le m e n t d e l ’a lc o o l
<X>0<XXXxXX>0<X><X><XX><XX>000<>0<XXXXXXXX>00<><>0000<X>000<>0<>0
Ketchup
- É T A T S-U N IS -
o<xxxxxxxxxxxx>o<xxxxxx><>o<>(xxx><><xxxx><x><x><><><x>o<x>c><x><x><>
POUR 5 BOCAUX DE 250 G originelle du produit. ébullition pour pouvoir goûtez pour ajuster
♦ 4 0 0 g d e purée d e tom ates Utilisez des pots à joint séparer la pulpe de l’eau. l’assaisonnement.
(faite ave c 3 kg d e tom ates) de caoutchouc. Versez-la dans une Remplissez les pots,
♦ 3 5 g d e petit-lait ( ♦ 3 cuil. à passoire doublée d'un versez à la surface de
café) ♦ 2 cuil. à so u p e d e vinaigre L e petit-lait est le liquide linge. Rassem blez les chaque pot 1 cuil. à café
d e cidre ♦ 2 cuil. à café d e m ou d’égouttage du fromage quatre coins et suspen- de petit-lait. Ferm ez.
tarde fo rte ♦ 1/2 cuil. à café blanc en faisselle, dez-le pour faire égoutter Laisser fermenter
d e cannelle ♦ 4 clous d e g irofle ; ou bien celui obtenu la purée toute la nuit. au moins 5 jo urs à
1/2 pim ent sec ♦ 1 cuil. à café
après égouttage d'un L e lendemain, vous température ambiante,
d e quatre-épices ♦ 1 cuil. à café
yaourt dans une passoire obtenez une purée puis dans un endroit
d e sel ♦ 5 0 g d e m iel.
doublée d'une gaze. épaisse (gardez le liquide frais. L e ketchup est prêt
On ne présente plus le Faites la purée de pour faire un potage, ou à consom m er après
ketchup, mais on ne le tomates : m ixez 3 kg y faire cuire des pâtes). 3 semaines. Il se
connaît que dans sa version de tomates. Passez la M élangez la purée de conserve ensuite
industrielle, et c'est bien pulpe obtenue au tamis, tomates avec tous les plusieurs années,
dommage ! Essayez la puis faites-la bouillir ingrédients (sa u f les m ême s’il est entamé.
version lacto-fermentée, 3 minutes à pleine 3 cuillerées de petit-lait),
DOUBLEPAGEPRÉCÉDENTE
Au chapitre des sauces, citons aussi le Tabasco préparé au
J a r r e s d e s a u c e s o ja Mexique et au Guatemala à partir de piments réduits en purée
fe r m e n t a n t e n C h in e .
Cette photo prise en Chine
et mis à fermenter dans des tonneaux avec du sel295. Quant au
en 1919 montre la cour d’une ketchup, à base de tomates et d’épices, son origine vient d’une
maison remplie de jarres
sauce ferm entée malaise, le ketjap m anis, à la saveur aigre-
fe rm e n ta tio n , r e c o u v e rte s douce. Le goût actuel du ketchup est loin du produit d’origine
d 'u n c h a p e a u d e p aille. L e
so ja , q u i a d e s p ro p rié té s mais son utilisation, comme assaisonnement, est la même. La
an tin u tritive s lo rsq u ’il e s t b ru t, manière de le préparer à la fin du X I X e siècle était de le laisser
s e c o n s o m m e p re sq u e
u n iq u e m e n t fe r m e n té fermenter quelques semaines afin qu’il acquière la saveur aigre-
e n s a u c e o u e n p â te . douce qui fait tout son caractère. Les industriels ont abandonné
L a s a u c e so ja , a u tre fo is d e
fa b rica tio n d o m e stiq u e , e st cette ferm entation, la rem plaçant par un ajout de vinaigre,
a u jo u rd ’h u i le p lu s s o u v e n t
in d u strielle. C e tt e m an iè re autre produit fermenté.
d e fa ire d a n s d e s ja rre s
e n ple in a ir n 'e x is te p lu s
q u e d a n s d e ra re s p e tite s L e s l é g u m in e u s e s e t l’A s i e
m a n u fa c tu re s a rtisan ale s,
n o ta m m e n t à T aïw an o u
a u V iê tn a m . En Europe, il est rare que l’on fasse fermenter les légumineuses.
Quelques préparations à base de pois chiche existent, la socca par
exemple. En revanche, en Asie, la fermentation des légumineuses
est courante : falafels de pois chiches au Moyen-Orient, lentilles
en Inde, soja en Extrême-Orient. Le soja est cultivé depuis le
I I I e millénaire avant J.-C., son berceau est la Mandchourie. Il n’est
généralement pas consommé brut, car il contient des éléments
anti-nutritifs qui le rendent indigeste : surtout des inhibiteurs
d’enzymes et des phytates. Sa fermentation, en faisant intervenir
des moisissures et des levures, annule ces inconvénients, ajoute
même des vitamines et augmente l’assimilation des protéines
contenues dans la graine. Le nom de la plante dérive de la fer
mentation, en chinois jiang, en coréen ja n g et en japonais shio.
L’idéogramme chinois pour désigner le haricot figure une jarre
avec un piédestal et un couvercle : c’est une jarre de fermentation
utilisée comme offrande dans les temples. Ce sont les Japonais
exportant la sauce de soja en Europe au X V I I e siècle sous le nom de
shôyu, « huile fermentée », qui sont à l’origine du nom occidental
de l’ingrédient principal de cette sauce noire : « soya ».
11TROISIÈME PARTIE |K
ECLIPSE
&
RENAISSANCE
J CHASSEZ
LES BACTÉRIES,
i
ELLES REVIENNENT
AU GALOP 1
falPStg, RENAISSE
245
F e rm e n t a t io n o u p o u r r it u r e ?
A u - d e l à d e la s c i e n c e
C e s m ic r o b e s q u i n o u s d é f e n d e n t
ÀVOTRE SANTÉ!
265
D e s a l im e n t s e n c o r e p l u s n u t r i t i f s
ÀVOTRE SANTÉ!
266
ÀVOTRE SANTÉ!
267
D e s a l im e n t s s a i n s e t s û r s
ÀVOTRE SANTÉ!
268
ÀVOTRE SANTÉ!
269
départ. Ils sont ensuite rincés puis placés dans un autre baril avec
du son de riz et du malt qui agit comme un accélérateur pour la
fermentation qui durera encore deux ans. Les saisons passent, la
température varie dans le cellier, les micro-organismes somnolent
en hiver et reprennent leur activité en été. Après la deuxième
année, le couvercle est devenu rouge ; ce serait dû à des caroté-
noïdes secrétés par les bactéries. Le taux de tétrodotoxine a alors
considérablement baissé. Après un an passé dans le sel, il est
passé de 400 à 10 0 0 unités par gramme à 30-50 unités. Après les
trois ans, à moins de 10 unités, seuil à partir duquel le produit est
jugé comestible par les autorités sanitaires. On pourrait supposer
que les toxines ont été entraînées à l’extérieur de l’ovaire avec
l’eau que le sel a extraite par osmose. Or c’est la toxicité totale qui
baisse, pas seulement celle des ovaires, mais celle de l’exsudât
aussi. Pourquoi ? C’est un mystère. On suppose que le Lactoba-
cillus responsable de la fermentation a un effet mais il n’existe
aucune hypothèse scientifique pour expliquer la diminution de
la concentration du poison. Cet aliment étonnant perdure grâce
à une production ancestrale à laquelle on ne change pas un iota
évidemment, sous peine de rompre l’efficacité d’un processus
que l’on ne comprend pas.
On peut se demander quelle est la raison pour laquelle on
s’est obstiné à vouloir consommer quand même ces aliments
toxiques. Pourquoi, tout simplement, ne jetait-on pas les ovaires
pour manger seule la chair du poisson ? Est-ce pour des raisons
gustatives ? Est-ce par économie, pour ne rien gaspiller ? On
connaît l’immense respect des Japonais pour les produits de la
mer : rien n’est jamais gâché, on consomme tout dans le poisson,
y compris les arêtes et les entrailles. Alors, est-ce la vue de ces
énormes ovaires qui a suscité l’envie d’en faire quelque chose
de comestible plutôt que de les jeter ? Mais comment a-t-on pu
penser que la fermentation annulait le poison ? Et quel fut le cou
rageux qui a goûté le produit la première fois afin de démontrer
son innocuité ? Dans l’état actuel des connaissances, on ne peut
À VOTRE SANTÉ!
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Q u a n d l a m é d e c in e m o d e r n e s ’i n t é r e s s e à l a p h a r m a c o p é e
p o p u la ir e
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À VOTRE SANTÉ!
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ÀVOTRE SANTÉ!
nourrissait les patients avec une alimentation occidentalisée, à
base de riz blanc, de sucre, de farine blanche et de produits raffinés.
Dans son établissement, l’alimentation quotidienne des patients
reposait sur le riz brun, la soupe miso, les légumes assaisonnés de
sauces fermentées et d’algues wakamé séchées, riches en iode. Le
sucre était proscrit. Après la catastrophe, les réserves de légume
frais étaient anéanties, hormis un stock de courges. Les survivants
ont donc vécu uniquement de courges, de riz brun, de miso, de
prunes fermentées (umeboshi) et de sauce soja. En l’absence de
médicaments, des grands brûlés ont été soignés, avec succès, par
l’application de miso sur les plaies et les victim es souffrant du
syndrome de l’irradiation ont survécu.
Tatsuichiro Âkizuki est le premier à avoir décrit cette maladie
de l’irradiation, inconnue à l’époque. Dans les années 2000, on
comptait encore une trentaine de survivants parmi les patients
du docteur Akizuki, lui-même décédé en 2005. Ces survivants se
nourrissaient à l’époque de miso et autres aliments traditionnels349.
Tatsuichiro Akizuki en a conclu que le régime alimentaire à base
de miso était responsable du soi-disant « miracle ». Il le pensait
déjà lorsqu’il publia, en 1964, Physical Constitution and Food :
ÀVOTRE SANTÉ!
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À VOTRE SANTÉ!
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À VOTRESANTÉ!
RENAISSE0 -
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L ’e u p h é m i s a t i o n d e la f e r m e n t a t io n
L a g r a n d e p e u r d e s m ic r o b e s
greffes de flore intestinale et que l’on inocule aux bébés nés par
césarienne la flore vaginale ou même fécale de la mère381. Inima
ginable à l’époque pasteurienne ! Mais ce savoir reste confiné et
l’information auprès du grand public parcimonieuse.
P a s t e u r is a t i o n e t p u r i t a n i s m e
à la f in d u X X e s i è c l e s a n s q u ’o n n ’a i t j a m a i s s o u p ç o n n é s o n
u t i lit é a u p a r a v a n t : j ’a i n o m m é le d é o d o r a n t 382.
« Sentir » est dérangeant. C’est un signe de malpropreté et d’in
civilité, pour ne pas dire d’in-civilisé. Cela évoque la part d’anima
lité tapie en chacun de nous. Celui qui transporte un camembert
ou un munster dans un compartiment de chemin de fer en fait
les frais : ses compagnons de voyage le suspecteront très vite
d’avoir omis le passage journalier dans la salle de bains. L’odeur
corporelle est de l’ordre de l’intime, elle évoque l’animalité, mais
aussi, plus ou moins consciemment, l’idée du plaisir.
bleus comme ils l’avaient toujours été. Mais en 1950, une épidémie
de moisissures bleues sema la frayeur chez les producteurs nor
mands, qui appelèrent encore une fois la science à la rescousse.
Sans nul doute, le camembert que nous dégustons n’a plus rien
à voir avec le fromage d’origine. Son ensemencement n’est plus
spontané comme autrefois car, non seulement on imprègne les
locaux de Pénicillium candidum, mais on pulvérise le caillé avec
les cultures de spores adéquates. Le changement de couleur ne
fut définitivement réalisé... que dans les années 60. Depuis, la
maturation du lait est omise et, c’est un comble, le camembert
n’est plus fermenté avec le Pénicillium camemberti. Plus personne
ne se doute que ce fromage emblématique a, dans tous les sens
du terme, été « blanchi » par l’institut Pasteur.
Ces événements coïncident avec la généralisation de la pas
teurisation, déjà pratiquée au début du XXe siècle pour le lait de
consommation. Elle fut étendue dans les années 50 au lait destiné
à la fabrication des fromages. Les Etats-Unis sont les premiers à
avoir entrepris des recherches, en 1907, sur la pasteurisation des
fromages. En 1949, une loi fut votée par le congrès, obligeant à
pasteuriser tous les produits laitiers, incluant les fromages affinés
moins de soixante jours. C ’est à cause de cette loi toujours en
vigueur que le camembert et le roquefort sont hors la loi aux Etats-
Unis. Au nom de l'hygiène, on pasteurisa aussi le lait destiné à la
fabrication des fromages, obligeant de la sorte à réensemencer
de micro-organismes de culture jugés plus sains et irréprocha
blement plus « propres » que les levures et bactéries sauvages
celles qui ne passent pas dans les éprouvettes des hommes en
blouse blanche. Aussi blanche que la peau du camembert et que
la couleur supposée de l’âme d’un pénitent.
L e s l e u r r e s d e l’i n d u s t r i a l i s a t i o n
leurs fromages ou yaourts, leur bière, leur cidre ou leur vin, alors
qu’il y a un siècle, la fabrication domestique de ces produits était
courante. Un grand nombre de petites entreprises artisanales de
salaisons ou de fromageries ont disparu tout le long de la seconde
moitié du XXe siècle et continuent, quotidiennement, à disparaître.
Il a fallu seulement cent ans après la découverte des microbes
pour que s’amenuisent puis disparaissent des m illénaires de
traditions alimentaires.
C ertes l’industrie alimentaire fabrique aussi des produits
fermentés. M ais il s’agit bien souvent de succédanés fort éloi
gnés du produit original. Parfois même, elle vend des « fer
ments » permettant de réaliser chez soi du yaourt ou du kéfir.
M ais ces souches artificielles ne peuvent pas réensem encer
indéfiniment le lait. Elles meurent très vite et on doit racheter
la poudre de bactéries si l’on veut continuer la culture, rentabi
lité oblige. C’est tout le contraire des grains naturels de kéfir
qui se multiplient au fil des utilisations, obligeant l’utilisateur
à les partager avec son entourage.
L’industrie fabrique des pains avec des levures chimiques et
des additifs, ce qui donne des pâtes levées, aérées et... fades. Pour
que le pain panifié à la levure de boulangerie soit plus blanc plus
aéré et plus rapidement fait, on a inventé des techniques de pé
trissage accéléré. Résultat : un pain au levain traditionnel peut
se conserver une semaine sans rassir, une baguette industrielle
seulement quelques heures. De même, les viennoiseries fabri
quées à la chaîne sont remplies d’additifs afin de pallier, entre
autres choses, le défaut de fermentation. Les fromages industriels
sont pasteurisés, les ferments y sont tués et leur durée d’affinage
réduite au minimum. Certains sont à base de lait « thermisé »,
qui utilise une température inférieure à la pasteurisation mais
n’en détruit pas moins les micro-organismes indispensables aux
qualités organoleptiques du produit final. On ne laisse plus re
monter naturellement la crème destinée au beurre industriel bon
marché pour l’écrémage et on ne prend plus le temps de la laisser
U n e s o c ié t é s a n s f e r m e n t a t i o n ?
L’IRRESISTIBLE
REVIVAL
DU FERMENTÉ
4 RENMSSMK*
309
L ’im p o r t a n c e d u t e r r o i r
L'IRRÉSISTIBLEREVIVAL DU FERMENTÉ
311
U m am i : u n e s a v o u r e u s e i m p o s t u r e ?
L a g u e r r e d e s f r o m a g e s a u l a it c r u : u n t o u r n a n t d é c is i f
Affirmer que le lait cru est bienfaisant n’arrange pas les in
dustriels qui veulent produire vite et de manière standardisée
en se soustrayant aux contrôles et aux précautions nécessaires
pour des raisons économiques. La contre-attaque ne se fit pas
attendre. On vit apparaître des accusations sans fondement en
vers quelques camemberts traditionnels au lait cru qui se sont
avérés, après analyse, indem nes de tout germ e pathogène407.
Le m al était fait : le temps que les résultats d’analyses soient
disponibles, le fabricant avait retiré ses from ages de la vente
et les calomnies créèrent un inévitable doute dans l’esprit des
consommateurs. En 2007, la coopérative Isigny-Sainte-Mère et
le groupe Lactalis, qui jusqu’alors représentaient 90 % de la pro
duction de camemberts de Normandie AO C, ont demandé le
changement du cahier des charges de l’AO C imposant le lait
cru, pour pouvoir utiliser du lait pasteurisé, micro-hltré ou ther-
misé, pour ces raisons sanitaires. C’était méconnaître l’industrie
alimentaire qui, suite à des crises comme celle de la vache folle,
commençait à perdre sa crédibilité sur les questions sanitaires,
justement. L’affaire a fait beaucoup de bruit. Retirer les ferments
naturels du camembert, c’est justement lui enlever ce par quoi il
L ’é c h e c d u m o d è le u n i v e r s e l et s t a n d a r d i s é
POUR
CONCLURE...
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339
vieux garçon », qui consiste à laisser pendant six mois des fruits
simplement placés dans du sucre afin qu’ils fermentent naturel
lement et se conservent, sans aucune toxicité.
Des préparations similaires sont toujours pratiquées en Co
rée par exemple, où des savoirs ancestraux existent encore. Les
cultures non occidentales ont été en effet moins touchées par
l’idéologie et l’éducation hygiéniste. En Afrique, on fait toujours
fermenter les poissons, les tubercules, et les bières traditionnelles
comme autrefois. Dans certaines régions du monde industrielle
ment développées et au niveau de vie élevé mais de culture non
occidentale, la tradition de manger ou de fabriquer soi-même des
aliments fermentés est encore vivace malgré l’industrialisation.
Au Japon par exemple, il n’y a pas de repas sans un assortiment
de tsukemono variés. Non seulement il existe de nombreuses
boutiques qui vendent ces produits prêts à consommer, mais
on trouve aussi très facilement dans le commerce des récipients
spéciaux, en plastique, en céramique ou en verre, dont le cou
vercle est muni d’un ressort et d’une presse pour les fabriquer
soi-même à la maison. Le but poursuivi n’est pas forcément la
longue conservation, mais le changement de la saveur qui devient
acidulée, piquante, astringente. En France, les jarres pour faire
fermenter la choucroute s’achètent seulement dans quelques
magasins spécialisés qu’il faut chercher pour les trouver.
Les mentalités occidentales post-pasteuriennes craignent
encore la moindre moisissure. Fermenté égale corrompu, égale
toxique, contaminé, empoisonné. On oublie vite que les pires
intoxications sont causées par des conserves appertisées dé
fectueuses ou des incidents de congélation, c’est-à-dire par les
procédés utilisés par l'industrie. Etrange aveuglement sélectif
alors qu’il est si facile et sans risque de mettre une denrée dans un
bocal pour la laisser fermenter. C’est ce que l’on faisait autrefois,
dans les temps de pénurie, c’est-à-dire souvent, pour éviter le gas
pillage alimentaire. Dans les campagnes, les paysans préparaient
ainsi toutes sortes de conserves végétales et animales que l’on
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LES C H E M IN S D 'E X P A N S IO N P R O B A B L E S D E P U IS 10 0 0 0 A N S
Q U E L Q U E S A L IM E N T S FE R M E N T É S A U T O C H T O N E S
OISEAUXFAISANDÉS
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LÉGUMESETCONDIMENTS
LAIT- FROMAGES -BEURRE
BOISSONSFERMENTÉES
PAINETBOUILLIES
VIANDES
347
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1809, p. 423. 341-Riquier, 2012. 377- Heller, 1999, p. 143-144 symposium s.d.
REMERCIEMENTS
Ce livre est le résultat de plusieurs années Conception graphique
de recherches et de réflexion, et ma gratitude va Fran çois-X avier D elarue
vers tous ceux qui les ont nourries, au propre Fabrication
comme au figuré, par des échanges de paroles aussi C ath erin e Lab rousse
bien que d’ingrédients. En particulier, que soient Suivi éditorial
remerciés Luna Kyung de Corée qui m’a fait goûter L éa A rth em ise
kimchi et gochujang, a traduit pour moi des textes Impression et brochage
coréens et japonais, et m’a donné l’envie d’en savoir In T e m p o - France - Février 2015
toujours plus ; Christopher Tan de Singapour, Numéro d'impression
qui a échangé ses souvenirs et sa connaissance 5 0 10 5 0
des cultures alimentaires asiatiques ; Sandor Katz Dépôt légal
d’Amérique, qui a bien voulu répondre à M ai 2 0 14
mes questions et m’a fourni des articles de presse
témoignant du revival. Aussi Viviane la vigneronne
en Périgord, dont les fermentations spontanées
donnent de si savoureux résultats, et Régis
Pondaven de Bretagne, pour sa crêpe de sarrasin
fermentée. Merci spécialement à Souneth
Phavilayvong pour les recettes et les souvenirs
de sa grand-mère du Laos. Sans oublier les inconnus
de tous continents, qui, à travers les commentaires
posés sur mon blog, m’ont raconté leurs histoires
et leurs souvenirs et ont ainsi enrichi ma
connaissance des ferments et des cultures.
Toute ma reconnaissance à Pierre, d’avoir supporté
les innombrables bocaux, jarres et bouteilles
en effervescence qui peuplent notre cuisine, ainsi
que pour sa relecture, ses remarques et nos
discussions qui m’ont permis d’avancer encore
davantage. Merci à Catherine Argand qui a cru
au projet de ce livre et m’a aidé à lui donner son Créditsphotographiques
architecture et sa consistance. Et enfin, toute ma © Corbis:p.55.109.115.125.155.256-257.255
gratitude va aux milliards de milliards de bactéries © LysianeGauthier,mairiede Bordeaux. Muséed'Aquitaine:couverture
© Leemage:p.92-95,97.174-175.204-205
et de levures qui me font vivre chaque jour. © PierreStutin:cartes
Çyp
© Im a g e d e c o u v e rtu re :
M u sé e d’A q u ita in e /M a ir ie d e B o rd e a u x ,
clic h é L y sia n e G a u th ie r.
« Nous sommes les descendants de ces hommes et femmes
qui ont survécu à tous les aléas, depuis des millénaires,
grâce à leurs fromages, leurs poissons saumurés et leurs
saloirs remplis de viandes et de chou fermenté. Nous
sommes humains parce que nous cuisons nos aliments,
certes, mais aussi, et surtout, parce que, depuis encore plus
longtemps, nous les faisons fermenter. L’aliment fermenté
n’est pas un aliment comme les autres : la fermentation
apporte à l’alimentation une sorte de verticalité qui nous
conduit dans un autre domaine : la nourriture ne sert plus
seulement à sustenter le corps, mais elle acquiert un sens,
elle entre dans la dimension des relations humaines,
de la mémoire individuelle et collective, de l’histoire,
de l’identité des groupes sociaux, voire du sacré. Entre
le cru et le cuit, le fermenté a accompagné les humains
depuis le début de leur existence, et il est probable qu’il
ne s’éteindra pas tant que l’humanité habitera cette terre. »
www.nicrunicuit.com
+ 18 recettes étonnantes ♦
IS B N : 9 7 8 - 2 -3 6 - 2 7 9 10 7 - 9
C O D E IN T ER FO R U M : 5 7 6 2 5 3
P R IX : 2 9 EU R O S
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