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(SNVBG REVISEE)
DECEMBRE 2019
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PLAN DU DOCUMENT
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PREFACE
Depuis 2000, dans le cadre des efforts entrepris pour atteindre les Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD), quelques progrès ont été
accomplis dans le pays en matière d’égalité des sexes. C’est notamment
le cas en ce qui concerne la fréquentation scolaire au niveau primaire, où
l’indice de parité tend vers l’égalité parfaite. Cependant, des inégalités
sont toujours constatées dans la fréquentation au niveau secondaire et
universitaire, tout comme des violences et discriminations de toutes sortes
persistent encore dans les autres secteurs de la vie nationale, notamment
l’accès à l’emploi, la participation politique, etc.
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Certes, les défis sont énormes et de plusieurs ordres pour réussir la mise en
œuvre de la SNVBG révisée. Le Gouvernement fera sa part, notamment
en assurant le leadership du processus de mise en œuvre, en y impliquant
tous les ministères sectoriels, en assurant aussi une meilleure coordination
des activités, la matérialisation des engagements internationaux et
régionaux de la RDC visant la promotion des droits et la lutte contre les
violences à l’égard des femmes et jeunes filles, l’adoption des mesures
nécessaires pour une prise en charge holistique des victimes et survivantes
des violences sexuelles, et la mise à disposition des moyens humains,
financiers et techniques conséquents.
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AVANT-PROPOS
Ce document qui couronne les efforts entrepris depuis 2015 pour procéder
à la révision de la SNVBG de 2009, est désormais le seul cadre de référence
pour réaliser, en République Démocratique du Congo, toute action de
prévention et de prise en charge des victimes et survivantes des Violences
Basées sur le Genre.
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La lutte contre les violences basées sur le Genre est un combat de longue
haleine, qui doit parvenir à démanteler des pratiques sexospécifiques
ancrées dans nos us et coutumes depuis la nuit des temps. Ceci ne sera
possible qu’avec une volonté politique clairement affichée, comme l’a si
bien exprimé le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence
Antoine Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO à qui je rends mes hommages les plus
déférents, et si des moyens financiers conséquents y sont affectés par le
Gouvernement de la République que dirige Son Excellence Sylvestre
ILUNGA ILUNKAMBA, à qui je présente également mes vibrants hommages.
Le Ministère du Genre, Famille et Enfant qui pilotera la mise en œuvre de la
SNVBG révisée, s’engage à gagner ce pari en comptant sur tous les autres
ministères sectoriels ainsi que les PTF qui lui ont toujours apporté leur
assistance.
Je formule le vœu que la SNVBG révisée puisse nous conduire vers la
tolérance 0 en matière de violences faites à la femme et à la jeune fille en
RDC.
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1. INTRODUCTION
En 2011, une revue à mi-parcours s’était attelée à faire le point sur les
réalisations au niveau de chaque composante de la SNVBG. En 2012, une
évaluation externe avait cherché à mesurer l’efficacité des mécanismes
de mise en œuvre ainsi que l’impact des programmes dans la zone
STAREC. Cependant, la SNVBG en tant que telle n’avait pas encore fait
l’objet d’une évaluation globale.
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MINIGEFAE, 2009, Stratégie Nationale de lutte contre les VBG (SNVBG), Kinshasa, 66 p.
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SNVBG, compte tenu du fait que celle-ci ne prenait pas en compte les
différentes formes des violences sexuelles et basées sur le genre, n’était
pas mise en œuvre dans la partie Ouest du pays, n’était pas réaliste (230
activités à réaliser en 2 ans), n’était pas bien structurée, n’avait pas été
suffisamment vulgarisée, et est demeurée par conséquent peu connue.
Les violences basées sur le genre sont une problématique universelle qui
n’épargne aucune société dans le monde. L’Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) estime en 2013 que 35% de femmes dans le monde ont subi
des violences physiques et/ou sexuelles de la part d’un partenaire intime
ou des violences sexuelles de la part d’une autre personne (sans compter
le harcèlement sexuel) à un moment donné dans leur vie.
La RDC est une mosaïque culturelle avec ses 400 tribus. Et dans presque
toutes ces tribus, les femmes ont un statut qui les relègue au second plan
à cause, entre autres, des normes socioculturelles qui le régissent. Ceci
explique en partie le fait que les femmes et les filles congolaises soient les
plus exposées aux violences basées sur le genre à travers l’ensemble du
territoire national.
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La grande majorité des VBG rapportées sont des violences sexuelles. Les
survivants sont essentiellement des femmes et des filles, les hommes et
garçons ne dépassent pas la proportion de 8% par an. Les enfants
survivants des VBG représentent généralement entre 40% et 45% des
victimes. Il est à noter que le système national de collecte des données
sur les VBG recense six types principaux des VBG (viol, agression
sexuelle, agression physique, mariage forcé, dénis des ressources,
opportunités et services et violence psycho-émotionnelle).
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la RDC accueille actuellement environ 534.952 réfugiés dans des camps/sites, hors camp, en
milieu urbain et rural. (Statistiques UNHCR au 31 octobre 2019)
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Moufflet, Véronique, 2008, “Le paradigme du viol comme arme de guerre à l’Est de la
République démocratique du Congo”, dans Afrique contemporaine n° 227 : Nouveau voyage au
Congo : les défis de la reconstruction, pp 119-133.
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Les cas rapportés ou nouveaux cas, c’est l’ensemble des survivants des VBG qui se sont
présentés pour la toute première fois dans les structures de prise en charge durant la période de
rapportage. Alors que les cas incidents sont les cas rapportés survenus durant la période de
rapportage.
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Note : Plus la couleur est foncée, plus grande est l’ampleur des violences
domestiques.
Source : CERED-GL, 2016.
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Il est à noter aussi que l’année 2018 a coïncidé avec le 10e anniversaire
de la résolution 1820, et qu’à cette même occasion le prix Nobel de la Paix
2018 a été octroyé à 2 grands activistes (dont une personnalité
congolaise) engagés dans la lutte contre les violences sexuelles afin de
renforcer l’appui de la communauté internationale en faveur de cette
lutte.
Les différents Etats ont par ailleurs mobilisé des ressources pour venir
en aide à la RDC à travers différents projets et programmes mis en œuvre
depuis 2003. Cette mobilisation a vu naître de nouvelles initiatives telle
que l’évaluation d’impact pluriannuelle sur les VBG et l’élaboration d’une
feuille de route nationale de « l’appel à l’Action pour la protection contre
les VBG ».
Au-delà de la RDC, l’Afrique s’est dotée elle aussi des outils pour lutter
contre les VBG et promouvoir l’égalité des genres , notamment le
Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples
relatif aux droits des femmes en Afrique (Protocole de Maputo) ; le
Protocole de la SADC sur le genre et le développement; le Pacte régional
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La RDC s’est dotée, en 2009, d’une Politique Nationale Genre qui donne
la vision du pays sur le genre. Cette vision est celle de : « bâtir avec tous
les acteurs, une société congolaise sans discrimination, où les hommes et
les femmes, les garçons et les filles ont les mêmes chances et les mêmes
droits de participer à son développement et de jouir des bénéfices de sa
croissance ».
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En dépit des efforts en cours depuis plus d’une décennie, la lutte contre
les VBG en RDC fait face à d’importants défis qu’il faut relever et qui
doivent être pris en compte dans toute politique et stratégie :
Un autre défi dans la lutte contre les VBG reste celui de pouvoir suivre
régulièrement la prévalence et l’incidence des VBG afin de mieux
connaître l’ampleur et de suivre l’évolution du phénomène, le nombre
exact des survivants des VBG en RDC prise en charge chaque année, leur
sexe et âge, les auteurs présumés, les lieux et heures des incidents, les
dynamiques pour mieux déterminer l’impact de ces violences et
identifier les stratégies d’atténuation des risques, de prévention et prise
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Nomination d’un Représentant Personnel du Chef de l’Etat chargé de la lutte contre les VS ; lancement d’une politique
de tolérance zéro pour les crimes de VS (2015) ; élaboration d’un Plan d’Action des FARDC incluant la signature
d’actes d’engagement individuels signés par des commandants ; déploiement de magistrates pour poursuivre les
auteurs de crimes de VS - MONUSCO, communiqué conjoint sur les VS au centre des discussions à Kinshasa, 2016
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Il est constaté qu’aucun encadrement n’est fait pour les auteurs des VBG.
Seule la répression est appliquée à l’endroit de ces coupables. Cela ne crée
pas les conditions favorables pour des procès équitables et conduit
parfois à des abus graves. Du point de vue psycho-social, aucune action
de réhabilitation et de réintégration en faveur des auteurs n’est
perceptible. Enfin, du point de vue médical, la prise en charge des
présumés auteurs (dénoncés ou pas), qui seraient porteurs des IST ou du
VIH, est à prendre en compte dans un contexte où les infrastructures
médicales sont délabrées, éloignées et pas suffisamment
approvisionnées en produits essentiels.
La lutte contre les VBG ne sera gagnée que si l’on parvient à bousculer les
normes socioculturelles, en parvenant à changer les comportements et
les perceptions. Ce changement ne peut arriver qu’à plus ou moins long
terme, à condition cependant de mener des activités qui s’y rapportent.
C’est ici que l’implication des communautés s’avère indispensable : leur
faire comprendre l’importance voire la gravité des VBG, leur rôle dans
leur perpétuation, et les engager dans la lutte pour le changement de
comportement.
Le défi de la pauvreté
Enfin, il est à noter un défi qui est la prise en charge des survivants
masculins, garçons et hommes.
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6.1 VISION
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Les stratégies pour lutter contre les VBG ne peuvent être efficaces que si
elles reposent sur une bonne connaissance du phénomène, de ses causes
et de ses conséquences. Par ailleurs, la société congolaise est caractérisée
par une grande diversité culturelle. Ceci nécessite des recherches
approfondies, basées sur la collecte et l’analyse des données empiriques.
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Les rapports des recherches qui devront être menées seront largement
disséminés sous plusieurs formes : rapports-synthèses, prospectus,
dépliants, films documentaires, pièces de théâtre, chansons, etc.
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Les mécanismes d’alerte précoce tels que la ligne verte ou les réseaux
communautaires de protection seront également renforcés. Les
organisations humanitaires et les ONGs locales seront mises à
contribution pour sensibiliser les femmes et filles affectées par la crise
sur les questions d’abus et exploitation sexuels.
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Cet axe vise donc le renforcement des capacités des femmes sur le
leadership, l’appui à leurs initiatives et le plaidoyer en faveur de la
promotion de la femme. Il s’agira pour le Gouvernement et ses
partenaires d’améliorer les connaissances des femmes et des filles sur
leurs droits, particulièrement sur les droits reproductifs afin de renforcer
le pouvoir de décision sur leurs corps. Les différents Ministères sectoriels
intervenant dans la prévention des VBG seront impliqués pour une
meilleure prise en compte des femmes dans les structures concernées,
notamment les unités de la Police, les services sociaux, les syndicats, etc.
Le leadership des femmes sera également renforcé dans l’assistance
humanitaire en période de crise en vue de prévenir les abus et
l’exploitation sexuels. Les réseaux des femmes parlementaires seront
mis à contribution en vue de renforcer la redevabilité en matière de VBG.
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Boutheina Griba, A., 2009, Projet « renforcement du leadership féminin et de la participation
des femmes à la vie politique et au processus de prise de décision en Afrique, au Maroc et en
Tunisie – Etat de la situation », Tunis : CAWTAR, dans Cishala Mapendo, J., 2014, Genre et
leadership féminin dans la vie économique à Bukavu : Défis et opportunités pour un
développement local (1967-2012, Thèse de doctorat en Histoire, Université de Kinshasa, pp. 46-
47.
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Cadre d’empowerment de S. Longwe, dans Cishala Mapendo, J. , op.cit, pages 261-263.
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Il s’agit de renforcer les capacités des enseignants sur les VBG. A cet effet,
des séminaires seront organisés à leur intention pour renforcer leurs
connaissances sur les VBG et capacités de transmission de ces
connaissances notamment avec des outils visuels. Au niveau de la
communauté, il est indispensable que les leaders communautaires soient
non seulement sensibilisés, mais bien plus convaincus de la nécessité de
lutter contre les VBG et impliqués dans cette lutte. Il en est de même des
leaders religieux, des parents, des médias et des enseignants qui doivent
notamment être les premiers agents de prévention de VBG à l’école et
défenseurs des risques d’échange de points scolaires contre des faveurs
sexuelles.
Il faudra ensuite développer des cadres de sensibilisation des
communautés et organiser des sessions d’information et de
sensibilisation par leurs leaders dans les villages, quartiers, églises,
écoles, médias.
Cet axe vise à renforcer les programmes de formation sur les VBG, celle-
ci doit s’échelonner tout au long de la formation, depuis l’école maternelle
jusqu’à l’université. Il s’agit aussi de renforcer les programmes de
formation parascolaire à dispenser dans les familles, les communautés,
les quartiers, les églises, par les médias, etc. Il faudra produire et utiliser
des manuels et autres outils pédagogiques appropriés, notamment les
boîtes à outils, pour une meilleure assimilation de ces notions par les
élèves/étudiants. Ces manuels ne devront pas se limiter à présenter
l’importance quantitative des VBG, mais aussi les caractéristiques des
auteurs et des survivant-e-s, les causes de ces violences, les conséquences
au niveau individuel, familial et sociétal.
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La situation sécuritaire en RDC est affectée par les guerres et les crises
cycliques, etc.12. On connaît aussi les liens entre cette situation
d’insécurité et les VBG. Mais les solutions proposées n’intègrent pas
toujours la dimension Genre et se situent plus en aval plutôt qu’en amont.
Cette composante a pour but d’inscrire la gestion de la sécurité humaine
dans une perspective genre. La sécurité humaine s’entend ici comme « la
protection contre tout événement brutal susceptible de perturber la vie
quotidienne ou de porter préjudice à son organisation dans les foyers, sur
le lieu de travail ou au sein de la communauté »13. La SNVBG révisée se
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CEGID, n.d., Parler des abus sexuels aux enfants, Parents/Educateurs, Dakar : Ministère de la
Femme, l’Enfance et l’Entreprenariat Féminin et Union Européenne.
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Paddon, E. et G. Lacaille, 2011, Stabiliser le Congo, Centre d’Etudes sur les Réfugiés, Université
d’Oxford.
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Axworthy, Lloyd, 1999, « La sécurité humaine : la sécurité des individus dans un monde en
mutation », cité par Fatou Sarr, 2010, Genre et sécurité au Sénégal – Une intégration à
poursuivre, Dakar : DACF et AMLD, 43 p.
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Les FARDC et la PNC se sont dotées de plans nationaux de lutte contre les
violences sexuelles en période de conflit. Le Plan FARDC date de 2014, il
a vu la signature de 350 actes d’engagement par les commandants
FARDC, une implication importante du commandement et il représente
un succès qui devra être poursuivi par sa mise en oeuvre. Le Plan PNC a
été signé par le Ministre de l’Intérieur en Novembre 2019 et devra
commencer à être mis en oeuvre. La SNVBG révisée devra appuyer
l’implémentation de ces deux plans.
L’implication des FARDC et de la PNC dans la lutte contre les VBG ne peut
se faire sans renforcer leur capacité sur les questions de genre et des VBG.
Ceci devrait être possible à travers une bonne information, d’où la
vulgarisation des plans d’action FARDC et PNC de lutte contre les
violences sexuelles et l’organisation des séminaires-ateliers de
formation/sensibilisation pour une bonne compréhension des concepts
Genre, inégalités de genre, VBG, des causes et conséquences des
inégalités et des violences, et des moyens de lutte contre ces fléaux.
L’objectif recherché sera de renforcer l’intérêt sur ces questions, d’inciter
leur appropriation, et par ricochet d’impliquer les services de sécurité
dans la lutte. La production des outils de vulgarisation (dépliants, kits
d’information, sketchs, pièces de théâtre, etc.) est à prévoir.
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Cfr Fatou Sarr, 2010, Genre et sécurité au Sénégal – Une intégration à poursuivre, Dakar :
DACF et AMLD, 43 p.
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MONUSCO, Les rescapées invisibles : Les filles dans les groupes armés en RDC, 2015
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Child Soldiers International, What Girls Say: Improving practices for the demobilization and reintegration of girls
associated with armed forces and armed groups in DRC, 2017
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La prise en charge des victimes dans le contexte humanitaire pose des défis
particuliers, qu’il convient de prendre en compte de manière spéciale.
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Afin de répondre à toutes les formes de violences faites aux femmes et aux
filles, les efforts consisteront à développer les capacités des structures
d’écoute et d’accompagnement social au niveau des écoles, des universités,
des formations sanitaires, ainsi que dans le milieu de travail.
Dans les zones de crise, pour lutter contre les violences sexuelles, un accent
sera accordé à la mise en place des espaces sûrs et sécurisés ainsi que des
salles de distraction pour les femmes et les filles afin de faciliter l’accès aux
services et disposer d’un espace de socialisation et d’échange d’informations
sur les questions liées à la santé des femmes, la lutte contre les violences ;
etc. Un partenariat entre le Ministère du Genre, Famille et Enfant et les
structures de prise en charge psychologique (à identifier) sera développé en
vue de s’assurer de l’accès des victimes à cette prise en charge psychologique,
en leur apportant l’assistance nécessaire.
En vue de garantir une meilleure qualité des services, les efforts seront
menés afin d’un renforcement des capacités des ressources humaines,
notamment les assistants sociaux, d’assurer le counseling, le soutien
émotionnel, la mobilisation et la sensibilisation des communautés.
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clinique de viol.
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Il s’agira aussi de mener des plaidoyers auprès des autorités, pour que les
procédures d’exécution des décisions judiciaires s’accélèrent. Les cas déférés
en justice doivent faire l’objet de suivi, afin de s’assurer que les auteurs soient
sanctionnés et les victimes aient obtenu réparation.
L’assistance sociale est fournie par les assistants sociaux, agents de l’Etat ou
d’organismes privés agréés qui, au sens de la Loi portant protection de
l’enfant, sont spécialisés dans la résolution des problèmes liés aux relations
humaines, afin d’améliorer le bien-être général et de promouvoir les bonnes
mœurs. Les conseillers conjugaux pourront y être mis à contribution.
Dans les situations de crise humanitaire, les espaces sûrs seront mis en place,
animés par les assistants sociaux en vue d’offrir un cadre d’échange entre les
femmes et les filles afin de renforcer la résilience face à la crise.
La lutte contre l’impunité des auteurs des VBG tire sa pertinence d’une part
du contexte socioculturel général de la RDC, où l’on a longtemps considéré la
femme comme inférieure à l’homme et au service de celui-ci. C’est ainsi que
la communauté a tendance à tolérer et à considérer les VBG comme de
simples faits divers, ou à les cacher, lorsqu’il s’agit des violences sexuelles,
surtout lorsque celles-ci sont commises dans le cadre familial, professionnel,
scolaire ou confessionnel. Rares sont par exemple les violences conjugales
portées en justice, parce que considérées comme faisant partie de la
normalité de la vie d’un couple.
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Il est à noter aussi que les femmes subissent parfois des violences en milieu
carcéral, surtout à caractère sexuel.
Par ailleurs, les auteurs condamnés et incarcérés des VBG ne font l’objet
d’aucune réhabilitation, en vue de leur réinsertion sociale.
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Briser le silence pour dénoncer les VBG est un acte stratégique important
pour dissuader les auteurs potentiels de ces actes, mais aussi pour permettre
à la victime de voir réparés tant soit peu les dommages qu'elle a subis. A cet
effet, l’activation ou la réactivation du numéro vert pour la dénonciation des
cas des VBG, ainsi que la mise en place ou le renforcement des communautés
protectrices et des cliniques juridiques, sur l’ensemble du territoire national,
sont indispensables. Aussi, ces services doivent être de qualité et à même
d’assurer la confidentialité.
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D’autres études ont indiqué que la SNVBG bien que très pertinente dans
ses objectifs, lesquels sont en adéquation avec les problèmes des groupes
cibles, a besoin de voir son cadre des résultats réajusté et d’aller au-delà
de l’urgence et le provisoire.
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Rapport de l’évaluation finale et externe de deux ans de mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte contre les
VBG (juin 2013, page 15)
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En tant que tel, cette composante est conçue pour être un outil de gestion,
qui permettra de réorienter éventuellement les axes et même les objectifs
de la SNVBG.
Pour cela, il est prévu cinq axes stratégiques dans cette composante.
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