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DIRECTION DEPARTEMENTALE DES AFFAIRES
SOCIALES ET DE LA MICROFINANCE DU PLATEAU

CENTRE DE PROMOTION SOCIALE D’IFANGNI

RAPPORT D’ETAPE D’ACTIVITE N°1

Plan de Travail Annuel 2023

Intitulé de l’activité : Organisation de 10 séances de vulgarisation sur les textes de


loi protégeant les groupes cibles (CDE, CPF, Loi sur la répression des violences à
raison du sexe etc.)

Code de l’activité :

Coût de l’activité : 129 000 FCFA

Source de financement : Budget national

Période d’exécution : avril 2023


INTRODUCTION
En dépit de la ratification par le Bénin de nombreux instruments internationaux et
l’adoption de plusieurs textes et lois protégeant les droits des femmes, la situation de
la femme reste préoccupante. Car, chaque jour, sont signalés des cas violences
commises sur les femmes. Cela va des agressions verbales aux violences
physiques, en passant par des faits de harcèlement, de viol et d’agressions
sexuelles, sans oublier le mariage précoce. De l’analyse de certains cas, il apparaît
clairement que la méconnaissance des droits des femmes et des dispositions
réprimant leur violation est à l’origine de ces actes. Il importe donc de vulgariser les
différents textes protégeant les groupes cibles.
C’est dans ce cadre que s’est inscrite cette activité qui vise à sensibiliser les
populations sur le Code des Personnes et de la Famille, et sur la Loi portant
répression des violences à raison du sexe. A cet effet, le mardi 25 et le mercredi 26
avril 2023, ont eu lieu respectivement à la place publique du village de Loko-Koukou
dans l’arrondissement de Daagbé et sur la cour du Chef du village de Doké-Sèdjè
dans l’arrondissement de Banigbé une séance de sensibilisation sur la loi N°2021-11
du 20 décembre 2021 portant dispositions spéciales de répression des infractions
commises à raison du sexe des personnes et de protection de la femme en
République du Bénin.
Le présent rapport rend compte de cette étape de l’activité.

I. Les objectifs de l’activité


Objectif général
Renforcer le système de protection sociale.

Objectifs spécifiques
- Informer les populations des arrondissements de Banigbé, de Daagbé,
d’Ifangni, de Ko-Koumonlou, et de Tchaada sur le CPF et la loi portant répression
des violences à raison du sexe ;
- faire des plaidoyers envers les acteurs de la chaîne de protection des
groupes cibles pour une meilleure coordination des actions.

[2]
II. Méthodologie de mise en œuvre de l’activité
 Phase préparatoire
Cette activité a démarré par la rédaction et la soumission des termes de référence à
la Direction Départementale pour validation. Après la validation, la direction a lancé
le plan de travail annuel, autorisant les CPS à commencer l’exécution des activités.

 Phase de mise en œuvre


A la suite de la validation des TdR, la fiche technique devant servir de support pour
animer ces séances de sensibilisation a été transmise à la Direction départementale
des Affaires sociales et de la Microfinance du Plateau. Conformément à la
planification des activités pour le compte du premier trimestre, contact a été pris avec
les Chefs des villages de Loko-Koukou et de Doké-Sèdjè pour les informer de la
tenue d’une séance chez eux et le solliciter pour la mobilisation de la population. Les
jours convenus, mardi 25 et mercredi 26 avril, les agents désignés pour animer la
séance dans chaque village s’y sont rendus. La séance s’est tenue à la place
publique de Loko-Koukou et sur la cour du Chef du village de Doké--Sèdjè.
La séance au village de Loko-Koukou a été animée par le Chef du Centre de
Promotion Sociale d'Ifangni et celle de Doké-Sèdjè a été animée par son
collaborateur, Monsieur AKOHOU Elisée. Ces séances ont porté sur la 𝗹𝗼𝗶 𝗡°𝟮𝟬𝟮𝟭-
𝟭𝟭 𝗱𝘂 𝟮𝟬 𝗱𝗲́𝗰𝗲𝗺𝗯𝗿𝗲 𝟮𝟬𝟮𝟭 𝗽𝗼𝗿𝘁𝗮𝗻𝘁 𝗿𝗲́𝗽𝗿𝗲𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝗶𝗻𝗳𝗿𝗮𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗰𝗼𝗺𝗺𝗶𝘀𝗲𝘀 𝗮̀ 𝗿𝗮𝗶𝘀𝗼𝗻 𝗱𝘂
𝘀𝗲𝘅𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗽𝗲𝗿𝘀𝗼𝗻𝗻𝗲 𝗲𝘁 𝗽𝗿𝗼𝘁𝗲𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲 𝗮𝘂 𝗕𝗲́𝗻𝗶𝗻. Selon cette loi, 𝗰𝗼𝗻𝘀𝘁𝗶𝘁𝘂𝗲
𝘂𝗻𝗲 𝗶𝗻𝗳𝗿𝗮𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗮̀ 𝗿𝗮𝗶𝘀𝗼𝗻 𝗱𝘂 𝘀𝗲𝘅𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗲𝗿𝘀𝗼𝗻𝗻𝗲𝘀, 𝘁𝗼𝘂𝘁𝗲 𝗶𝗻𝗳𝗿𝗮𝗰𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗮
𝗰𝗼𝗺𝗺𝗶𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲 𝗹𝗮𝗾𝘂𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗹𝗲 𝘀𝗲𝘅𝗲 𝗱𝗲 𝗹𝗮 𝘃𝗶𝗰𝘁𝗶𝗺𝗲 𝗲𝘀𝘁 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗶𝗱𝗲́𝗿𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗽𝗿𝗲́𝗮𝗹𝗮𝗯𝗹𝗲. Dans
ce registre, on distingue 𝗹𝗲 𝗵𝗮𝗿𝗰𝗲̀𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝘀𝗲𝘅𝘂𝗲𝗹, 𝗹𝗲𝘀 𝗮𝗴𝗿𝗲𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻𝘀 𝘀𝗲𝘅𝘂𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀, 𝗹𝗲 𝘃𝗶𝗼𝗹, 𝗹𝗲
𝗺𝗮𝗿𝗶𝗮𝗴𝗲 𝗽𝗿𝗲́𝗰𝗼𝗰𝗲, 𝗹𝗲 𝗺𝗮𝗿𝗶𝗮𝗴𝗲 𝗳𝗼𝗿𝗰𝗲́, 𝗹𝗲𝘀 𝗺𝘂𝘁𝗶𝗹𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗴𝗲́𝗻𝗶𝘁𝗮𝗹𝗲𝘀 𝗳𝗲́𝗺𝗶𝗻𝗶𝗻𝗲𝘀, 𝗹𝗲𝘀
𝘃𝗶𝗼𝗹𝗲𝗻𝗰𝗲𝘀 𝗮𝗴𝗴𝗿𝗮𝘃𝗲́𝗲𝘀 𝘀𝘂𝗿 𝗹𝗮 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲 𝗼𝘂 𝗹𝗮 𝗳𝗶𝗹𝗹𝗲 𝘁𝗲𝗹𝗹𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗲 𝗽𝗿𝗲́𝘃𝘂𝗲𝘀 𝗮̀ 𝗜'𝗮𝗿𝘁𝗶𝗰𝗹𝗲 𝟯𝟬 𝗱𝗲 𝗮
𝗹𝗼𝗶 𝗡° 𝟮𝟬𝟭𝟭-𝟮𝟲 𝗱𝘂 𝟬𝟵 𝗷𝗮𝗻𝘃𝗶𝗲𝗿 𝟮𝟬𝟭𝟭 𝗽𝗼𝗿𝘁𝗮𝗻𝘁 𝗽𝗿𝗲́𝘃𝗲𝗻𝘁𝗶𝗼𝗻 𝗲𝘁 𝗿𝗲́𝗽𝗿𝗲𝘀𝘀𝗶𝗼𝗻 𝗱𝗲𝘀 𝘃𝗶𝗼𝗹𝗲𝗻𝗰𝗲𝘀
𝗳𝗮𝗶𝘁𝗲𝘀 𝗮𝘂𝘅 𝗳𝗲𝗺𝗺𝗲𝘀.
Après avoir défini les infractions commises à raison du sexe des personnes et cité
les différentes infractions concernées, les animateurs de chacune des séances ont
présenté les différentes peines encourues en cas de commission de ces actes. Les
participants ont ensuite pris la parole pour exprimer leurs préoccupations au terme
de la communication. Prenant la parole, un intervenant a estimé que le fait qu'une
fille prenne de l'argent chez plusieurs hommes pourrait expliquer les violences

[3]
sexuelles sur les filles. Une autre a demandé ce qui peut expliquer que certaines
filles, à partir de la classe de 4e selon ses dires, refusent de continuer les cours. Un
troisième intervenant pense que le fait de demander aux parents de parler de
sexualité avec les enfants pousse ces derniers vers le sexe plus tôt. Quelqu'un
d'autre a regretté que de plus en plus de filles sont poussées au mariage précoce
avec la complicité des amis ou proches de leurs parents. Ces amis ou proches,
détaille-t-il, après avoir joué d'intermédiaire entre la fille et son "futur mari", viennent
mentir aux parents que leur fille est enceinte et que ce n'est pas une bonne chose de
garder sous son toit sa fille enceinte. Dans ces cas, que prévoit le MASM,
demandent-ils. D’autres intervenant ont cherché à savoir pourquoi cette nouvelle loi
a été votée dans notre pays. Un dernier intervenant a demandé ce qu’on peut faire
véritablement pour lutter contre les VFF, les agressions sexuelles face à une
population dont la majorité est indigente.
En réponse à ces préoccupations, les animateurs ont répété et insisté sur le fait
qu'aucune situation atténuante ne sera retenue contre un auteur de violences
sexuelles. Tout homme doit donc s'imprégner de la loi et éviter de poser des actes
qui tombent sous ses sanctions. Pour ce qui concerne l'éducation des enfants à la
santé sexuelle, le but visé est de mettre à la disposition des enfants, en fonction de
leur âge, des informations essentielles en vue de les préparer à se prémunir des
situations qui se présentent à eux au quotidien. Cela a l'avantage de permettre à
l'enfant de détecter tout geste ou propos déplacé que pourrait avoir un adulte ou un
autre enfant à son endroit. Un participant a d'ailleurs appuyé cette réponse à travers
son intervention. Ce dernier a fait remarquer qu'aujourd'hui, les enfants sont exposés
aux images pornographiques à travers les téléphones ou télévisions et que cela
échappe souvent aux parents. Dans cette condition, un parent qui s'interdit d'aborder
les questions relatives à la sexualité avec ses enfants doit se dire que ces derniers y
ont accès dehors. Le pire, cet accès est sans filtre et sans contrôle, alors que le
parent utilisera un langage éducatif pour aborder la question avec ses enfants. Il a
été précisé que le Ministère des Affaires Sociales et de la Microfinance a conçu à cet
effet le 𝗴𝘂𝗶𝗱𝗲 𝗱𝗲 𝗿𝗲́𝗳𝗲́𝗿𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝗹𝗮 𝗰𝗼𝗻𝗱𝘂𝗶𝘁𝗲 𝗱𝘂 𝗱𝗶𝗮𝗹𝗼𝗴𝘂𝗲 𝗽𝗮𝗿𝗲𝗻𝘁-𝗲𝗻𝗳𝗮𝗻𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗮𝗻𝘁𝗲́
𝘀𝗲𝘅𝘂𝗲𝗹𝗹𝗲 𝗲𝘁 𝗿𝗲𝗽𝗿𝗼𝗱𝘂𝗰𝘁𝗶𝘃𝗲 (𝗦𝗦𝗥) afin d'aider ces derniers dans leurs tâches
éducatives. Il a surtout insisté sur la responsabilité des parents dans la satisfaction
des besoins fondamentaux de leurs enfants. Car, un enfant qui va à l'école sans
petit-déjeuner, qui n'arrive pas à avoir les autres repas de la journée, peut être la

[4]
proie facile des personnes mal intentionnées. Il a enfin invité les participants à porter
le message plus loin et à dénoncer tout acte de violence faite aux femmes et aux
filles dont ils ont connaissance. Concernant le mariage précoce des filles, le manque
de moyens (matériel et financier) ne doit pas être une raison pour livrer les filles à ce
phénomène. Il y a lieu d’éduquer et sensibiliser les filles sur les risques liés au
mariage précoce. Le MASM pour sa part, à travers ses structures déconcentrées,
vient en appui aux filles en situation difficile. Des projets sont également en cours
d’exécution et d’élaboration pour appuyer les filles et les ménages. Cette nouvelle loi
est prise pour venir renforcer l’arsenal juridique existant déjà, car, chaque jour, les
cas de violences sur les femmes se multiplient. Enfin, pour lutter véritablement contre
les violences faites aux femmes et aux filles, les agressions sexuelles face à une
population dont la majorité est indigente, il faut continuer à sensibiliser les différentes
composantes de la société afin de parvenir à un changement de comportement. Il
faut également jouer un rôle de veille par la dénonciation des cas dont on a
connaissance pour permettre la prise en charge des victimes et la sanction des
auteurs. La scolarisation des filles et le dialogue avec les enfants sur la santé
sexuelle et reproductive sont des leviers essentiels pour réussir la lutte.

III. Résultat de l’exécution


La séance à Loko-Koukou a réuni quatre-vingt-treize (93) participants, y compris
l’animateur, dont soixante-deux (62) femmes. A Doké-Sèdjè, soixante-un (61)
personnes ont pris part à la séance, y compris l’animateur, dont quarante (40)
femmes. Parmi les participants à Loko-Koukou, il y a un relais communautaire qui a
aidé le Chef CPS dans l’élaboration de la liste de présence. Absent, le Chef du
village s’est fait représenter par certains de ses conseillers. Le Chef du village de
Doké-Sèdjè a pris part à la séance dans son village.

Tableau : récapitulatif des participants aux séances de sensibilisation

N° Village Nombre de participants Observations


F M
1 Loko-Koukou 62 31
2 Doké-Sèdjè 40 21
TOTAL 102 52

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IV. Difficultés rencontrées et approches de solutions trouvées
Il n’y a pas eu de difficultés dans la réalisation de cette séance.

CONCLUSION
Ces séances ont été suivies avec attention par les participants comme en témoigne
leurs interventions lorsque la parole leur a été donnée pour poser des questions.
Elles ont permis d’aborder la question des violences faites aux femmes et d’attirer
l’attention des participants sur les sanctions prévues en cas de commission des
infractions à raison du sexe de la personne.
Les séances ont pris fin à la satisfaction des participants par la présentation des
prestations du Centre de Promotion Sociale d'Ifangni. Le Chef CPS a remercié les
Chefs des villages de Loko-Koukou et de Doké-Sèdjè et leurs conseillers pour la
mobilisation massive des participants.

Fait à Ifangni, le 28 avril 2023


Le C/CPS

Tandjiékpon MICHOAGAN

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