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UNIVERSITE DE MONASTIR
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FACULTE DE PHARMACIE DE MONASTIR
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Département de Biologie Clinique B
IMMUNOLOGIE GENERALE
L’immunité innée
Le Complexe Majeur d’Histocompatibilité
L’immunité anti-infectieuse
La tolérance immunitaire
Introduction à l’immunopathologie
Introduction à l’immunothérapie
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Pr Hela JAÏDANE Cours d’Immunologie générale 2 ème année
SOMMAIRE
L’immunité innée 9
1) Introduction 10
2) Composantes et mécanismes effecteurs de l’immunité innée 10
2.1) Défenses des barrières 11
2.1.1) Barrières mécaniques 11
2.1.2) Barrières chimiques 11
2.1.3) Barrières microbiologiques 12
2.2) Effecteurs cellulaires 12
2.2.1) Les polynucléaires 13
2.2.2) Les phagocytes mononucléés 13
2.2.3) Les mastocytes 14
2.2.4) Les cellules lymphoïdes 14
2.2.5) Les récepteurs des cellules de l’immunité innée 14
2.3) Effecteurs moléculaires 15
2.3.1) Le système du complément 16
2.3.2) Les cytokines 16
2.3.3) Les anticorps naturels 17
2.3.4) Les enzymes et peptides antimicrobiens 17
2.3.5) Les autres médiateurs solubles 17
3) La phagocytose 18
4) La réaction inflammatoire 19
4.1) Composantes de la réaction inflammatoire 19
4.2) Mécanismes de la réaction inflammatoire 19
4.3) Manifestations de la réaction inflammatoire 20
4.4) Evolutions possibles de l’inflammation aiguë 21
5) Conclusion 21
6) Messages pédagogiques à retenir 21
L’immunité anti-infectieuse 39
1) Introduction 40
2) L’immunité antibactérienne 40
2.1) Réponse antibactérienne innée 41
2.1) Réponse antibactérienne adaptative 41
2.3) Stratégies d’échappement des bactéries à la réponse immune 42
3) L’immunité antivirale 42
3.1) Réponse antivirale innée 42
3.2) Réponse antivirale adaptative 43
3.3) Stratégies d’échappement des virus à la réponse immune 44
4) L’immunité antiparasitaire 45
4.1) Réponse antiparasitaire innée 45
4.2) Réponse antiparasitaire adaptative 45
4.3) Stratégies d’échappement des parasites à la réponse immune 45
5) L’immunité antifongique 46
5.1) Réponse antifongique innée 46
5.2) Réponse antifongique adaptative 46
5.3) Stratégies d’échappement des champignons à la réponse immune 46
6) Conclusion 47
7) Messages pédagogiques à retenir 47
La tolérance immunitaire 48
1) Introduction 49
2) Les différents types de tolérance immunitaire 49
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3) Les facteurs intervenant dans la tolérance immunitaire 49
3.1) Facteurs liés à l’antigène 50
3.2) Facteurs liés à l’hôte 50
4) Les mécanismes d’établissement de la tolérance immunitaire 50
4.1) Tolérance centrale 50
4.2) Tolérance périphérique 51
5) Conclusion 54
6) Messages pédagogiques à retenir 54
Introduction à l’immunopathologie 56
1) Introduction 57
2) Les réactions d’hypersensibilité 57
2.1) Classification de Gell et Coombs 57
2.2) Hypersensibilité allergique de type 1 58
3) Les maladies auto-immunes 58
3.1) Généralités 58
3.2) Classification 59
3.3) Rôle des auto-anticorps 60
4) Les syndromes lymphoprolifératifs 61
4.1) Généralités 61
4.2) Classification 61
4.3) Diagnostic 62
5) Les déficits immunitaires 63
5.1) Les déficits immunitaires primitifs 63
5.2) Les déficits immunitaires acquis 63
6) Conclusion 64
7) Messages pédagogiques à retenir 64
Introduction à l’immunothérapie 65
1) Introduction 66
2) Les immunothérapies immunosuppressives 66
2.1) Principes de l’immunosuppression 66
2.2) Modalités de l’immunosuppression spécifique 67
2.2.1) Les anticorps monoclonaux 67
2.2.2) Les immunotoxines 68
2.2.3) Les cytokines immunosuppressives 69
2.2.4) Les lymphocytes T régulateurs 69
2.2.5) La déviation immunitaire 70
3) Les immunothérapies immunostimulatrices 70
3.1) Principe de l’immunostimulation 70
3.2) Modalités de l’immunostimulation 71
3.2.1) La sérothérapie 71
3.2.2) La thérapie cellulaire adoptive 71
3.2.3) La vaccination / Immunisation thérapeutique 72
3.2.4) Potentialisation de l’activation lymphocytaire 73
3.2.5) Blocage de l’immunosuppression 73
4) Conclusion 74
5) Messages pédagogiques à retenir 74
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Introduction à l’immunopathologie
Tableau I : Classification des maladies auto-immunes selon les tissus affectés
Tableau II : Classification des maladies auto-immunes selon les mécanismes
pathogéniques
Tableau III : Les auto-anticorps comme marqueurs diagnostiques des MAI
Tableau IV : Quelques exemples de déficits immunitaires primitifs
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L’immunité innée
Figure 1 : Principaux effecteurs de l’immunité innée
Figure 2 : Effecteurs de la barrière cutanéo-muqueuse
Figure 3 : Localisation et rôle des principales cellules de l’immunité innée
Figure 4 : Les « Pattern Recognition Receptors » (PRR)
Figure 5 : Rôle du complément dans l’immunité innée
Figure 6 : Rôle et cibles des cytokines pro-inflammatoires
Figure 7 : Récepteurs de la phagocytose avec ou sans opsonisation
Figure 8 : Etapes de la phagocytose
Figure 9 : Les différentes étapes de la réaction inflammatoire
Figure 10 : Cascade d’évènements menant au recrutement des leucocytes
L’immunité anti-infectieuse
Figure 1 : Réponse immunitaire contre les bactéries à multiplication extracellulaire
(a) et intracellulaire (b)
Figure 2 : Récapitulatif des divers acteurs de la réponse antivirale innée
Figure 3 : Mode d’action de l’IFNα
Figure 4 : Réponse antivirale adaptative
Figure 5 : Différents modes d’action des anticorps dans la réponse antivirale
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Figure 6 : Polarisation Th1 / Th17 lors de la réponse antifongique adaptative
La tolérance immunitaire
Figure 1 : Réponse immune versus tolérance immune
Figure 2 : Principaux mécanismes d’établissement de la tolérance centrale
Figure 3 : Mécanismes d’établissement de la tolérance centrale des LT
Figure 4 : Mécanismes d’établissement de la tolérance centrale des LB
Figure 5 : Principaux mécanismes d’établissement de la tolérance périphérique
Figure 6 : Mécanismes d’établissement de la tolérance périphérique des LT
Figure 7 : Différents mécanismes d’induction de l’anergie des LT auto-réactifs
Figure 8 : Mécanismes d’établissement de la tolérance périphérique des LB
Figure 9 : Les différents types de LTreg
Figure 10 : Différents modes d’action des LTreg dans la tolérance périphérique des
auto-antigènes
Introduction à l’immunopathologie
Figure 1 : Classification des HSIA selon Gell et Coombs
Figure 2 : Etapes et mécanismes de la réaction d'hypersensibilité allergique de
type 1
Figure 3 : Destruction de la gaine de myéline par les LTc au cours de la sclérose en
plaques
Figure 4 : Observation microscopique de coupes de pancréas montrant un îlot de
Langerhans entouré de tissu du pancréas exocrine (coloration
hématoxyline/éosine). Figure 5 : Observation microscopique de différents types
d’auto-Acs mis en évidence par immunofluorescence
Figure 6 : Trois grands prototypes de SLP
Figure 7 : Principales approches diagnostiques de la monoclonalité
Introduction à l’immunothérapie
Figure 1 : Utilité des thérapies immunosuppressives
Figure 2 : Mode d'action génomique des glucocorticoïdes
Figure 3 : Mécanismes d'action des immunosuppresseurs bloquant la réponse
lymphocytaire T
Figure 4 : Mécanismes d’action des anticorps thérapeutiques
Figure 5 : Mécanismes d’action du Rituximab
Figure 6 : Mécanismes d’action de la chimioimmunothérapie
Figure 7 : Immunothérapie de désensibilisation à un allergène
Figure 8 : Utilité des thérapies immunostimulatrices
Figure 9 : Principe de la sérothérapie
Figure 10 : Comparaison de la protection conférée par un sérum à celle résultant d’une
vaccination
Figure 11 : Principe de l’immunothérapie cellulaire
Figure 12 : Structure du récepteur des cellules CAR-T
Figure 13 : Immunostimulation par blocage des inhibiteurs CTLA-4 et PD-1
Figure 14 : Blocage de l’activité immunosuppressive des LT reg par un anticorps dirigé
contre la protéine GARP nécessaire à la production de TGFβ
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L’immunité innée
OBJECTIFS
1. Définir l’immunité innée et énumérer ses caractéristiques
2. Décrire les composantes et les mécanismes effecteurs de l’immunité innée
(défenses des barrières, effecteurs cellulaires et effecteurs moléculaires)
3. Décrire la phagocytose
4. Décrire la réaction inflammatoire en expliquant son rôle, ses composants, son
mécanisme et ses manifestations
PLAN
1) Introduction
2) Composantes et mécanismes effecteurs de l’immunité innée
2.1) Défenses des barrières
2.1.1) Barrières mécaniques
2.1.2) Barrières chimiques
2.1.3) Barrières microbiologiques
2.2) Effecteurs cellulaires
2.2.1) Les polynucléaires
2.2.2) Les phagocytes mononucléés
2.2.3) Les mastocytes
2.2.4) Les cellules lymphoïdes
2.2.5) Les récepteurs des cellules de l’immunité innée
2.3) Effecteurs moléculaires
2.3.1) Le système du complément
2.3.2) Les cytokines
2.3.3) Les anticorps naturels
2.3.4) Les enzymes et peptides antimicrobiens
2.3.5) Les autres médiateurs solubles
3) La phagocytose
4) La réaction inflammatoire
4.1) Composantes de la réaction inflammatoire
4.2) Mécanismes de la réaction inflammatoire
4.3) Manifestations de la réaction inflammatoire
4.4) Evolutions possibles de l’inflammation aiguë
5) Conclusion
6) Messages pédagogiques à retenir
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1) Introduction
La réponse immunitaire à une quelconque agression (invasion microbienne,
traumatisme, lésion tissulaire, brûlure physique ou chimique, tumeur, …) se déroule en
deux grandes phases successives :
- la réponse innée : elle se met en place très rapidement (dans les 4h suivant
l’exposition à l’agent déclencheur) au lieu de l’agression. Egalement qualifiée
de naturelle, elle ne nécessite pas d’apprentissage puisqu’elle met en jeu des
effecteurs moléculaires et cellulaires non spécifiques d’antigène, et ne garde
donc pas de mémoire de ce dernier. Certains des effecteurs de l’immunité
innée sont constitutifs (défenses des barrières) et constituent la toute première
ligne de défense qui intervient de manière immédiate, alors que d’autres sont
rapidement inductibles (réaction inflammatoire) et constituent une deuxième
ligne de défense.
- la réponse adaptative : elle se met en place plus tardivement (au-delà de 96h),
dans le cas où l’agent déclencheur n’a pas pu être neutralisé par la réponse
innée. Egalement qualifiée d’acquise, elle met en jeu des effecteurs spécifiques
d’antigène qui développent une mémoire immunologique de celui-ci.
Dans le présent chapitre, après une brève présentation des acteurs cellulaires et
moléculaires qui vont intervenir, nous décrirons en détail les étapes et mécanismes de
la réponse immunitaire innée, de la détection d'une menace à la résolution de
l'inflammation.
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2.1) Défenses des barrières
Le revêtement cutanéo-muqueux représente la première ligne de défense contre
les agressions externes. En effet, la peau et les muqueuses des différentes portes
d’entrée de l’organisme constituent des barrières de différentes natures s’opposant à
l‘entrée des pathogènes (Figure 2). Il existe d’ailleurs un tissu lymphoïde associé à
chaque muqueuse.
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la lyse bactérienne, elle possède aussi une activité antivirale en inhibant
l’entrée des virus.
- les défensines α et β au niveau de la peau, de l’intestin et du tractus
respiratoire. Ce sont des peptides de 29 à 34 acides aminés, à caractère
amphiphile (groupe hydrophobe et groupe hydrophile) qui s’intercalent dans
la paroi bactérienne. Elles sont actives sur les bactéries aussi bien GRAM+ que
GRAM- mais aussi sur les champignons et les virus.
- les protéines A et D du surfactant au niveau des poumons
- les cryptidines au niveau de l’intestin
- la pepsine au niveau de l’intestin
- le pH acide de l’estomac
2.1.3) Barrières microbiologiques
La peau et les muqueuses sont colonisées par une multitude de microorganismes
(essentiellement des bactéries mais aussi des virus et des champignons) non
pathogènes qu’on appelle flore normale ou microbiote. Cette flore aide à contrer les
pathogènes en entrant en compétition avec eux pour les nutriments et pour
l’attachement à l’épithélium, et aussi en produisant des substances antimicrobiennes
pour les neutraliser.
2.2) Effecteurs cellulaires
Lorsque les barrières sont compromises, toute une armada de cellules est
rapidement mobilisée pour contrer l’agresseur. La majorité des cellules de l'immunité
innée sont d'origine myéloïde. Il s'agit des polynucléaires ou granulocytes et des
phagocytes mononucléés (monocytes, macrophages et cellules dendritiques) (Figure
3). Il existe également des cellules d'origine lymphoïde comme les cellules « Natural
Killer » (NK), les « Innate Lymphoid Cells" (ILC) ou les cellules dendritiques
plasmacytoïdes.
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2.2.1) Les polynucléaires
Parmi les polynucléaires (ou granulocytes), les PNN, globules blancs les plus
abondants dans le sang, sont les premières cellules recrutées lors de l'introduction
d'un agent pathogène dans l'organisme. Ils sont l’un des pivots de l'immunité innée en
constituant un puissant système de défense contre les agents pathogènes,
principalement les bactéries et les champignons, mais aussi contre des cellules ou des
molécules endogènes altérées. Les activités microbicides et cytotoxiques des PNN
dépendent de mécanismes très intriqués comprenant la libération d'enzymes
protéolytiques, la production rapide de formes réactives de l'oxygène, la phagocytose
et la nétose (libération de fibres ou trappes extracellulaires composées d’ADN et de protéines
pour piéger les microorganismes pathogènes).
Les polynucléaires éosinophiles, impliqués à une moindre mesure, sont
essentiellement des cellules pro-inflammatoires qui peuvent libérer leurs granulations
spécifiques cytotoxiques à bas bruit ou en réponse à un stimulant. Ils sont recrutés sur
les lieux de l'inflammation en particulier par l'éotaxine-1 (CCL11) et l'IL-5. Ils jouent un
rôle important dans la réponse contre les parasites et ce, en se fixant dessus et en
déversant le contenu enzymatique de leurs granules qui permet de les fragmenter.
Les polynucléaires basophiles peuvent aussi être recrutés du sang vers les tissus
dans certaines conditions pathologiques comme les allergies et les parasitoses où,
malgré leur très faible nombre, ils jouent un rôle central en conjonction avec les
mastocytes tissulaires. En effet, leurs inclusions cytoplasmiques contiennent de
nombreuses molécules dont l’histamine et l’héparine.qui augmentent la perméabilité
vasculaire. Ils interviennent également dans le recrutement par chimiotactisme des
éosinophiles.
2.2.2) Les phagocytes mononucléés
Les monocytes, comme les PNN, sont des cellules sanguines circulantes qui seront
recrutées au site d'infection où ils pourront reconnaître et phagocyter les agents
pathogènes. Dans les tissus, les monocytes recrutés se différencient en macrophages
avec une durée de vie beaucoup plus longue que les PNN. Ces macrophages peuvent
également se différencier en cellules spécialisées résidant dans le tissu conjonctif de
nombreux organes (cellules de Kupffer pour le foie, microglie pour le SNC,
macrophages alvéolaires pour les poumons). Les macrophages font partie des «
cellules sentinelles » tissulaires et expriment des centaines de molécules leur
permettant de scruter leur environnement, l'état des tissus adjacents (normal,
apoptotique, altéré, nécrotique…), les métabolites (oxygène, glucose, pH…), les
lipoprotéines (LDL, HDL…), les immunoglobulines, les molécules du complément, les
cytokines (via le récepteur à l’IFN-γ) et les microorganismes infectieux. La principale
fonction des monocytes et macrophages est la phagocytose et la sécrétion de
cytokines qui peuvent activer ou diminuer l'inflammation selon le sous-type et l'état
d'activation de la cellule. Ils participent également par leur fonction de « nettoyage »
des débris et des cellules mortes aux mécanismes de résolution de l'inflammation et à
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Pr Hela JAÏDANE Cours d’Immunologie générale 2 ème année
l'homéostasie tissulaire. En conditions inflammatoires les monocytes peuvent
également se différencier en cellules dendritiques.
Les cellules dendritiques sont un autre type de « cellules sentinelles » des tissus
qui constituent un pont essentiel entre l'immunité innée et l'immunité adaptative (ce
sont les principales cellules présentatrices d’antigènes (CPA) aux lymphocytes T (LT)).
Elles produisent de très nombreuses cytokines de la réponse inflammatoire.
2.2.3) Les mastocytes
Les mastocytes sont des cellules exclusivement tissulaires très riches en
granulations. Ils terminent leur maturation dans les tissus où ils peuvent se multiplier
et séjourner plusieurs mois. Ils sont particulièrement nombreux dans la peau et les
muqueuses. Ils ont la particularité de pouvoir très rapidement libérer, par
dégranulation, de grandes quantités de médiateurs inflammatoires (en particulier
l'histamine) en réponse à de nombreux stimulants. Ils ont un rôle crucial dans le
déclenchement, l'entretien, et la régulation des réponses immunitaires innées, mais
participent également à la réponse immunitaire adaptative. Ils sont au centre des
mécanismes de l'hypersensibilité immédiate et des réponses antiparasitaires.
2.2.4) Les cellules lymphoïdes
Les lymphocytes Natural Killer (NK) reconnaissent les cellules infectées (en
particulier par les virus) ou les cellules modifiées (par exemple les cellules tumorales).
Ces lymphocytes font partie de l'immunité innée car ils n'expriment pas de récepteur à
l'antigène comme le TCR ou le BCR. Ils expriment cependant des récepteurs activateurs
ou inhibiteurs qui leur sont propres et libèrent des cytokines comme l'IFNγ ou des
protéines cytotoxiques contenues dans leurs granulations. Les lymphocytes NKT sont
aussi capables de tuer les cellules infectées et les cellules tumorales.
Les cellules lymphoïdes innées (ILC), de découverte récente, ont des propriétés de
sécrétion cytokinique proches des LT, mais n'expriment pas de récepteur de type TCR.
Elles sont réparties en trois groupes selon les cytokines produites, les ILC1, ILC2 et
ILC3. Leur rôle est probablement précoce et important lors des réponses tissulaires.
Enfin, n’oublions pas le rôle des LTγδ qui interviennent surtout au niveau des
muqueuses, et celui des lymphocytes B (LB) CD5+ (B1) responsables de la production
des anticorps naturels.
2.2.5) Les récepteurs des cellules de l’immunité innée
Les cellules phagocytaires (et les autres cellules susceptibles d’entrer en contact
avec des microorganismes, telles que les cellules épithéliales et endothéliales)
reconnaissent leur cible grâce à des récepteurs de reconnaissance de motifs, les
« Pattern Recognition Receptors » (PRR). Ce sont des récepteurs qui reconnaissent,
des motifs moléculaires conservés au cours de l'évolution des micro-organismes
(PAMP « Pathogen–Associated Molecular Patterns » ou MAMP « Microbe–Associated
Molecular Patterns »), ou des motifs moléculaires de cellules cancéreuses,
endommagées ou nécrotiques en dehors de toute infection. (DAMP « Danger–
Associated Molecular Patterns ».
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On distingue différents types de PRR selon leur structure, leur localisation
cellulaire, la cible qu’ils reconnaissent, et le résultat de leur interaction (Figure 4). Les
plus connus sont les :
- TLR « Toll-like Recceptors » au niveau de la membrane plasmique et de
l’endosome. Ils reconnaissent différents produits microbiens Leur interaction
avec leur cible génère un signal d’activation des cellules via une cascade de
signalisation.
- NLR « NOD-like Receptors » et RLR « RIG-like Receptors » au niveau du
cytoplasme. Ils reconnaissent respectivement des produits bactériens et viraux.
- CLR « C-type lectin receptor » au niveau de la membrane plasmique. Ils
reconnaissant le mannose des bactéries et champignons. Ils activent la
phagocytose.
- Récepteur FMLP (f-Met-Leu-Phe) qui reconnait les peptides N-formylés de
plusieurs bactéries. Son interaction avec sa cible génère un signal de
chimiotactisme.
L’engagement des PRR avec leurs ligands active la cellule concernée et contribue
ainsi à de multiples mécanismes aboutissant à la production de cytokines
inflammatoires, à l'amplification de la réponse inflammatoire, à la stimulation de la
phagocytose, à la régulation de la migration, à l'apoptose, ainsi qu’à la maturation des
CPA.
2.3) Effecteurs moléculaires
De très nombreux médiateurs circulants issus des cellules immunitaires et des
cellules tissulaires environnantes participent à l'initiation, la pérennisation puis la
régulation de la réponse inflammatoire et de l'immunité innée. Les principaux sont les
suivants.
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2.3.1) Le système du complément
C'est un ensemble de protéines majoritairement circulantes qui représentent
environ 5 % de l'ensemble des protéines plasmatiques. Le système du complément
peut être activé par trois voies d'activation complémentaires convergeant vers la
formation d'un complexe d'attaque membranaire responsable de la lyse des micro-
organismes infectieux ou des cellules infectées. De plus, de nombreux produits de
clivage des protéines du complément sont actifs dans l'immunité innée (l'opsonine
C3b, les anaphylatoxines C3a et C5a, …) (Figure 5).
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Parmi les cytokines pro-inflammatoires, les interférons sont connus pour leur
potentiel antiviral. Les interférons de type 1 (α et β) sont produits par les cellules
infectées et agissent en interférant avec la réplication virale, en augmentant
l’expression des molécules de CMH de classe I et donc la présentation d’antigènes aux
LTc, et en activant les cellules NK.
2.3.3) Les anticorps naturels
Les anticorps naturels sont différents des anticorps de la réponse adaptative. En
effet, ce sont des anticorps d’isotype IgM qui reconnaissent un large spectre d’agents
pathogènes. Ils sont produits par les LB1 CD5+. Ils neutralisent directement l’agent
pathogène via la formation de complexes immuns qui seront éliminés dans la rate. Ceci
prévient la dissémination de l’infection et stimule la réponse immune. Ces mêmes
anticorps peuvent aussi neutraliser le pathogène de manière indirecte suite à
l’activation du complément.
2.3.4) Les enzymes et peptides antimicrobiens
Les polynucléaires et les mastocytes peuvent libérer rapidement, par exocytose
granulaire, des protéines aux propriétés antimicrobiennes et inflammatoires. Ces
protéines peuvent être directement antimicrobiennes (protéases,
myéloperoxidase...), agir indirectement en séquestrant des nutriments essentiels aux
microbes (lactoferrine) et participer à la réponse inflammatoire en dégradant la
matrice extra-cellulaire (élastase, métalloprotéases).
2.3.5) Les autres médiateurs solubles
Les médiateurs lipidiques de l'inflammation sont produits de novo à partir des
phospholipides des membranes cellulaires par les cellules de l'immunité innée en
réponse à leur activation. Ils comprennent en particulier des leucotriènes, des
prostaglandines, et le Platelet Activating Factor (PAF).
Leurs effets sont très divers et s'exercent sur un grand nombre de types
cellulaires. Ils contribuent entre autres à l'activation de l'endothélium, au recrutement
des cellules (chimiotactisme) et à la nociception.
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L'histamine est libérée lors de la dégranulation des mastocytes et des
polynucléaires basophiles. Elle provoque entre autres une vasodilatation et une
augmentation de la perméabilité capillaire facilitant le recrutement de cellules
circulantes.
La substance P est un neuropeptide produit entre autres par les mastocytes et un
des médiateurs responsables du signal de douleur.
3) La phagocytose
La phagocytose est le processus par lequel certaines cellules, les phagocytes (PNN,
monocytes, macrophages et cellules dendritiques), peuvent ingérer et digérer des
particules solides (agents pathogènes, cellules apoptotiques, particules exogènes
inertes) d’échelle micrométrique.
C’est un phénomène induit qui peut se faire de deux manières différentes, suivant
la résistance de la bactérie considérée (Figure 7):
- sans opsonisation, on est alors face à une interaction directe entre le récepteur
et l’antigène. La reconnaissance se fait grâce aux PRR membranaires.
- avec opsonisation, l’interaction nécessite une molécule intermédiaire qui joue
le rôle d’adaptateur, on les appelle des opsonines. Les opsonines sont souvent
associées aux anticorps, mais on compte également les composants du
complément, les protéines MBP « Mannan Binding Protein », et la protéine CRP
« C-Reactive Protein ».
4) La réaction inflammatoire
La réaction inflammatoire constitue le mode de réponse de l’organisme face à une
agression infectieuse, immunologique, tumorale ou traumatique.
L’inflammation agit à différents niveaux pour contrer une infection. D’abord, elle
renforce la ligne de front formée par les macrophages et mastocytes en ramenant les
molécules effectrices et les phagocytes au site de l’infection. Ensuite, le caillot qui se
forme constitue une barrière physique pour stopper l’extension de l’infection. Enfin,
elle induit le processus de réparation des tissus endommagés.
La réaction inflammatoire peut être aiguë (qq minutes à qq jours) ou chronique
(qq semaines à qq années). D’autre part, elle peut être adaptée et donc protectrice,
comme elle peut être inadaptée ou mal contrôlée et donc agressive entraînant une
situation pathologique.
4.1) Composantes de la réaction inflammatoire
Une multitude de constituants contribue à la réaction inflammatoire :
- les cellules: mastocytes, macrophages, fibroblastes, …
- la matrice : fibres de collagène, protéoglycanes
- les vaisseaux sanguins : via lesquels vont être ramenés les autres constituants
cellulaires (basophiles, éosinophiles, PNN, monocytes, lymphocytes, plaquettes,
…)
- les médiateurs solubles : protéines du complément, de la cascade de la
coagulation (système des kinines), cytokines pro-inflammatoires, médiateurs
lipidiques, …
4.2) Mécanismes de la réponse inflammatoire
La réaction inflammatoire est déclenchée par une lésion tissulaire ou une invasion
microbienne. Elle se déroule en trois étapes (Figure 9):
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1. Phase d’initiation ou phase vasculaire durant laquelle se fait l’activation des
effecteurs primaires : Les cellules résidentes (mastocytes et macrophages) du
tissu concerné étant alertées, elles vont sécréter des substances (histamine,
TNFα…) qui vont activer les cellules endothéliales (expression de molécules
d'adhérence), entraînant vasodilatation et augmentation de la perméabilité
capillaire, facilitant le recrutement (par chimiotactisme) des effecteurs
cellulaires vers le tissu concerné (diapédèse) (Figure 10).
2. Phase d’amplification ou phase cellulaire durant laquelle il y a mobilisation
d’effecteurs secondaires : Les cellules (PNN, monocytes, cellules dendritiques,
…) recrutées sur le site vont exercer leurs différentes fonctions (phagocytose,
dégranulation, …) visant à se débarrasser de l’agresseur.
3. Phase de résolution ou de réparation durant laquelle il y a restauration de
l’intégrité du tissu agressé
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Les signes cliniques les plus connus sont les signes locaux. Ils sont qualifiés de
cardinaux. Il s’agit de la fameuse tétrade établie par Aulus Comelius Celsus depuis le
1er siècle : rougeur « rubor », chaleur « calor », tuméfaction ou gonflement « tumor »
et douleur « dolor ». Un 5ème signe a été rajouté plus tard par Rudolph Virchow, la
perte de fonction « functio laesa ».
Quant aux signes cliniques généraux, ils peuvent se résumer en : fièvre, asthénie
et amaigrissement.
4.4) Evolutions possibles de l’inflammation aiguë
L’inflammation aiguë peut évoluer de différentes manières selon que l’agent
étiologique soit éliminé ou non, et selon que le tissu soit nécrosé ou pas :
- Résolution : L’agent étiologique est éliminé sans laisser de nécrose tissulaire.
- Abcès : L’agent étiologique persiste et le tissu est nécrosé.
- Cicatrisation : L’agent étiologique est éliminé mais le tissu est nécrosé.
- Chronicité : L’agent étiologique persiste sans que le tissu soit nécrosé.
5) Conclusion
Dès que les barrières cutanéo-muqueuses sont corrompues par un agresseur
étranger, celui-ci est reconnu grâce à ses PAMPs par les PRRs des cellules résidentes.
L’interaction PAMPs ↔ PRRs va activer une cascade de signalisations moléculaires qui
va aboutir à la production de cytokines qui vont entraîner la mise en place d’une
réaction inflammatoire au site de l’infection. Il y aura ainsi vasodilatation et
recrutement des autres effecteurs de l’immunité qui vont exercer leurs différentes
fonctions (phagocytose, dégranulation, etc…) en vue de contrer l’agresseur. Les CPA
pourront plus tardivement initier une réponse adaptative si elle s’avère nécessaire.
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L’engagement des PRR avec leurs ligands active la cellule concernée et contribue
ainsi à de multiples mécanismes aboutissant à la production de cytokines
inflammatoires, à l'amplification de la réponse inflammatoire, à la stimulation de la
phagocytose, à la régulation de la migration, à l'apoptose, ainsi qu’à la maturation
des CPA.
La phagocytose est le processus par lequel certaines cellules (PNN, monocytes,
macrophages et cellules dendritiques) peuvent ingérer et digérer des particules
solides (agents pathogènes, cellules apoptotiques, particules exogènes inertes)
d’échelle micrométrique. Elle peut se faire avec ou sans opsonisation.
L’inflammation agit à différents niveaux pour contrer une infection. D’abord, elle
renforce la ligne de front formée par les macrophages et mastocytes en ramenant
les molécules effectrices et les phagocytes au site de l’infection. Ensuite, le caillot
qui se forme constitue une barrière physique pour stopper l’extension de
l’infection. Enfin, elle induit le processus de réparation des tissus endommagés.
Rougeur, chaleur, gonflement et douleur sont les signes cardinaux de
l’inflammation.
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OBJECTIFS
1. Définir le CMH / HLA
2. Décrire l’organisation génomique du CMH
3. Enumérer les propriétés du CMH
4. Décrire les molécules HLA
5. Expliquer les fonctions du système HLA
6. Enumérer les applications du système HLA
PLAN
1) Introduction
2) Le complexe génique HLA
2.1) La région HLA de classe I
2.1) La région HLA de classe II
2.3) La région HLA de classe III
3) Propriétés des gènes HLA
3.1) Polymorphisme génétique multi-allélique
3.2) Transmission « en bloc »
3.3) Codominance
3.4) Déséquilibre de liaison
3.5) Nomenclature
4) Les molécules HLA
4.1) Structure des molécules HLA
4.1.1) Structure des molécules HLA de classe I
4.1.2) Structure des molécules HLA de classe II
4.2) Site de fixation du peptide antigénique
4.3) Expression cellulaire des molécules HLA
4.3.1) Expression des molécules HLA de classe I
4.3.2) Expression des molécules HLA de classe II
4.4) Fonctions des molécules HLA
4.4.1) Présentation des antigènes aux lymphocytes T
4.4.2) Contrôle de l’inhibition des cellules NK
5) Formation des complexes CMH-peptide
5.1) Voie des molécules de classe I ou voie endogène
5.2) Voie des molécules de classe II ou voie exogène
5.3) Cas particuliers
6) Reconnaissance des molécules HLA à la surface de la cellule par les
lymphocytes T
7) Applications du système HLA
7.1) HLA et populations
7.2) HLA et maladies
7.3) HLA et greffe
8) Conclusion
9) Messages pédagogiques à retenir
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1) Introduction
Pour être reconnues par les LT, les protéines antigéniques, doivent au préalable
être rendues accessibles, c'est-à-dire « présentées » sous forme de courts peptides, au
récepteur pour l'antigène présent à la surface du LT (TCR). Cette fonction de
présentation de peptide antigénique est la mission essentielle des molécules du
Complexe Majeur d'Histocompatibilité (CMH).
Le CMH est un ensemble de gènes codant des molécules (glycoprotéines)
présentes à la surface des cellules nucléées de l’organisme, caractéristiques de chaque
individu. Le système HLA « Human Leukocyte Antigen » correspond au CMH humain.
Le polymorphisme génétique des molécules du CMH en fait le déterminant
principal de l'histocompatibilité, c'est-à-dire l'acceptation ou le rejet des greffes entre
donneur et receveur. Cette propriété est à l'origine de sa découverte par Jean Dausset
et de sa dénomination. Ainsi, le CMH humain est dénommé HLA « Human Leukocyte
Antigen » car la première molécule d'histocompatibilité identifiée avait été repérée
par son caractère d'antigène de groupe leucocytaire, absent des hématies.
Ce polymorphisme conduit, par ailleurs, à une extrême variabilité interindividuelle
de la capacité à présenter un peptide donné et donc à induire la réponse de LT
spécifiques. En pathologie, des différences de susceptibilité à de nombreuses maladies
et à des infections microbiennes sont conditionnées par la présence ou l'absence de
certaines variantes (allèles) de molécules du CMH chez le sujet.
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2.1) La région HLA de Classe I
Elle est située du côté du télomère et s’étend sur environ 1600kb (Figure 1). Elle
comprend essentiellement :
- 3 gènes HLA classiques : HLA-A, HLA-B et HLA-C
- des gènes non classiques : HLA-E, HLA-F, HLA-G
On dénombre actuellement une vingtaine de gènes codant pour la chaîne lourde α
des molécules de classe I.
2.2) La région HLA de Classe II
.Elle est située du côté du centromère et s’étend sur environ 900kb. Elle comprend
essentiellement une trentaine de gènes (Figures 1 et 2):
- 3 paires de gènes classiques codant pour les chaînes α et β des molécules HLA de
classe II :
- DPA et DPB codant les molécules HLA-DP
- DQA et DQB codant les molécules HLA-DQ
- DRA et DRB codant les molécules HLA-DR
- les gènes DMA et DMB codant pour un hétérodimère αβ semblable à une
molécule de classe II et qui intervient dans la présentation du peptide
antigénique par ces molécules
- les gènes TAP1 et TAP2 codant pour une protéine transporteuse de peptide
Le polymorphisme du HLA de classe II concerne surtout les gènes codant les
chaînes β.
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A l’échelle de la protéine correspondante, chaque allèle code pour une protéine
caractérisée par des variations de séquence peptidique portant sur un petit nombre
d'acides aminés, par comparaison aux protéines codées par d'autres allèles. On parle
d’allotypes HLA.
Figure 4 : Transmission en bloc des haplotypes HLA des parents aux descendants
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3.3) Codominance
Les haplotypes provenant de chacun des deux chromosomes parentaux sont
représentés de manière équivalente. Ainsi, les produits de deux allèles parentaux
différents sont tous les deux exprimés à la surface de la cellule (Figure 5).
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4.1) Structure des molécules HLA
4.1.1) Structure des molécules HLA de classe I
Les molécules HLA de classe I sont composées d'une chaîne α associée à la β2
microglobuline (Figure 6).
La chaîne α est ancrée dans la membrane et possède trois domaines
extracellulaires (α1, α2 et α3), une région transmembranaire et une région
cytoplasmique. Les domaines α1 et α2 (du côté NH2) sont très polymorphes et
constituent le site de fixation du peptide antigénique. Le domaine proximal α3 (du côté
COOH) est non polymorphe et contient le site de liaison du co-récepteur CD8 des
LTCD8+.
La β2-microglobuline est une protéine invariante, codée par un gène qui
n'appartient pas au complexe génique HLA, mais plutôt au chromosome 15. Elle
s’apparie de manière non covalente à la chaîne α au niveau du domaine proximal α3.
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L'origine des peptides présentés dépend de la classe du CMH, avec des
particularités notables dans le cas des cellules dendritiques.
5.1) Voie des molécules de classe I ou voie endogène
Les molécules de CMH de classe I présentent des peptides issus de protéines
synthétisées dans le cytosol. Il peut aussi bien s’agir de protéines du soi (normales,
défectueuses ou modifiées) que de protéines virales.
La cellule traite de la même façon les protéines codées par son propre génome et
les protéines qui peuvent être présentes dans le cytosol après transformation maligne
ou parce qu'elles sont codées par un génome viral (Figure 12).
Ainsi, les protéines cytosoliques sont dégradées dans le protéasome (grand
complexe protéasique en forme de tunnel cylindrique) et en ressortent sous forme de
peptides. Ceux-ci sont ensuite transportés activement, par translocation, du cytosol
vers le réticulum endoplasmique (RE) par les transporteurs TAP1 et TAP2 (TAP :
« Transporter associated with Antigen Processing » situés sur la membrane de celui-ci
(RE).
D’un autre côté, les molécules CMH de classe I nouvellement synthétisées sont
retenues dans le RE (là où se fait leur repliement et assemblage selon la voie classique
de la synthèse protéique) jusqu’à ce qu’elles fixent un peptide.
La fixation d’un peptide à la molécule de CMH de classe I au niveau du RE, entraîne
sa stabilisation et le transfert du complexe à la surface (membrane plasmique) pour
présenter le peptide en question aux LTCD8+.
Figure 12 : Présentation des peptides endogènes par les molécules HLA classe I
Figure 13 : Présentation des peptides exogènes par les molécules HLA classe II
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de l’allèle chez les malades / fréquence de l’allèle chez les individus sains de la même
population) est supérieur à 1 (exp : RR=90 pour HLA-B27 et spondylarthrite
ankylosante).
Il existe aussi des allèles protecteurs (RR<1) (exp : HLA-DR2 et diabète de type 1).
7.3) HLA et greffe
En transplantation, l'absence d'identité HLA entre donneur et receveur induit
l'apparition de LT dirigés contre le donneur, qui reconnaissent notamment l'association
HLA du non soi et peptides du donneur comme étrangers, la restriction au soi de la
reconnaissance n'étant pas parfaite. L’étude de l’histocompatibilité avant une greffe
est donc indispensable afin de limiter les risques de rejet du greffon ; c’est ce que l’on
appelle le typage HLA qui doit être effectué aussi bien pour le donneur que pour le
receveur.
Le typage HLA peut se faire aussi bien par des techniques sérologiques de
phénotypage (basées sur l’utilisation d’anticorps anti-molécules HLA de spécificité
connue), que par des techniques de biologie moléculaire de génotypage (basées sur
l’utilisation de sondes d’ADN spécifiques de différents allèles HLA).
8) Conclusion
Les LT étant incapables de reconnaître les antigènes dans leur état natif, ceux-ci
doivent préalablement être apprêtés par des CPA puis présentés à leur surface par des
molécules de CMH. En fonction de l’origine intra- ou extracellulaire du peptide
antigénique, celui-ci sera présenté soit par la voie endogène via une molécule CMH de
classe I aux LTCD8+, soit par la voie exogène via une molécule CMH de classe II aux
LTCD4+. L’extrême polymorphisme génétique du CMH en fait le principal déterminant
de l’histocompatibilité et des variations inter-individuelles dans la réponse T à un
antigène donné.
L’immunité anti-infectieuse
OBJECTIF
1. Expliquer les différents mécanismes effecteurs de l’immunité
antibactérienne, antivirale, antiparasitaire et antifongique
PLAN
1) Introduction
2) L’immunité antibactérienne
2.1) Réponse antibactérienne innée
2.1) Réponse antibactérienne adaptative
2.3) Stratégies d’échappement des bactéries à la réponse immune
3) L’immunité antivirale
3.1) Réponse antivirale innée
3.2) Réponse antivirale adaptative
3.3) Stratégies d’échappement des virus à la réponse immune
4) L’immunité antiparasitaire
4.1) Réponse antiparasitaire innée
4.2) Réponse antiparasitaire adaptative
4.3) Stratégies d’échappement des parasites à la réponse immune
5) L’immunité antifongique
5.1) Réponse antifongique innée
5.2) Réponse antifongique adaptative
5.3) Stratégies d’échappement des champignons à la réponse immune
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1) Introduction
Les microorganismes sont les êtres vivants les plus diversifiés. Ils diffèrent
essentiellement par leur structure Eucaryote (champignons et parasites), Procaryote
(bactéries) ou Acaryote (virus). Un grand nombre d’entre eux est qualifié de pathogène
car responsable d’infections, c’est-à-dire de l’invasion d’un organisme vivant.
Les pathogènes pénètrent habituellement dans l'organisme hôte par les tractus
respiratoire, digestif, génito-urinaire ou à l'occasion d'une lésion de la barrière
cutanée. Les épithéliums sont les premières barrières physiques qui protègent
l'organisme contre les pathogènes. Peuvent s'y associer la flore digestive normale ou le
mucus qui enrobe les micro-organismes. Des barrières physiologiques peuvent
également participer à cette protection telles que le pH du suc gastrique ou des
protéines solubles (lysozyme, défensines…).
Les réponses immunes mises en place après infection vont bien sûr être
différentes et adaptées à la nature du pathogène, et en particulier à son caractère
intracellulaire ou extracellulaire. De plus, la réponse immunitaire mise en jeu va être
adaptée au niveau d'agression, à savoir le nombre et la virulence des pathogènes. En
cas de faible agression, seules les défenses naturelles sont mises en place. Dans le cas
contraire, des défenses adaptatives adaptées au pathogène extracellulaire ou
intracellulaire entrent en jeu.
Les agents infectieux sont reconnus grâce à des motifs conservés appelés PAMPS «
pathogens associated molecular patterns », également appelés MAMPS « microbial
associated molecular patterns » ou DAMPS « danger associated molecular pattern ».
Les PAMPs sont reconnus par des récepteurs des cellules immunitaires de l’hôte
appelés PRR « Pattern recognition receptor ».
Les réponses immunitaires innées sont les premières à se mettre en place, quel
que soit le pathogène impliqué. En l'absence d'éradication du pathogène, ces réponses
sont suivies par la mise en place d'une réponse immunitaire adaptative avec
l'activation des LT et des LB spécifiques, réponse essentielle à la mise en place des
cellules T et B mémoires.
L'immunité anti-infectieuse est cruciale comme en témoigne la fréquence des
infections chez les patients présentant un déficit immunitaire, qu'il concerne
l'immunité innée ou l'immunité adaptative humorale ou cellulaire spécifique du
pathogène.
2) L’immunité antibactérienne
La réponse immunitaire antibactérienne varie considérablement avec le pouvoir
invasif de la bactérie en question, c’est-à-dire selon que la bactérie soit à multiplication
extra- ou intracellulaire (Figure 1). La structure de la paroi peut aussi influencer la
réponse immune puisque les bactéries GRAM+, GRAM- et les mycobactéries sont
reconnues par des TLRs différents et présentent une sensibilité différente vis-à-vis du
lysozyme (efficace contre les GRAM+) et du complément (efficace contre les GRAM-).
La présence de capsule perturbe les fonctions des phagocytes et du complément. La
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production d’enzymes et/ou de toxines (facteurs de virulence) interfère aussi avec la
réponse immune.
a
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sollicités empêchent l’adhérence bactérienne, bloquent la prolifération des
bactéries, activent le complément, facilitent la phagocytose, et neutralisent les
toxines et enzymes bactériennes.
- Pour les bactéries intracellulaires (exp : Mycobactéries, Listeria, Salmonella, …),
c’est plutôt la réponse cellulaire qui domine largement la réponse humorale. Les
principaux acteurs cellulaires sont les macrophages activés par les LTCD4+ (IFNγ) et
les LTCD8+ cytotoxiques.
2.3) Stratégies d’échappement des bactéries à la réponse immune
Les bactéries savent échapper à la réponse immune par diverses stratégies. Dans
ce cours, nous allons nous limiter à quelques exemples de mécanismes de résistance à
la phagocytose:
- Présence de capsule (Streptococcus pneumonia) ou de sucres Neisseria
gonorrhoea) qui empêchent la fixation des bactéries aux phagocytes
- Sécrétion d’enzymes qui empêchent le déroulement normal de la phagocytose
(Mycobacterium tuberculosis, Listeria monocytogenes)
- Paroi très résistante constituée par exp de glycolipides phénoliques
(Mycobacterium tuberculosis)
3) L’immunité antivirale
Les virus sont des entités physicochimiques acellulaires en interaction obligatoire
avec une cellule vivante (parasites intracellulaires obligatoires) dont ils utilisent la
machinerie protéique et métabolique nécessaire pour se répliquer. Leur élimination
implique donc essentiellement des effecteurs capables de détruire les cellules
infectées, tels que les lymphocytes NK et Tc.
3.1) Réponse antivirale innée
Les virus sont reconnus par différents PRR. Les différentes structures de leurs
acides nucléiques sont reconnues par divers TLR de l’endosome (TLR3, 7, 8 et 9) ainsi
que par les RLR. Leurs protéines sont reconnues par des TLR membranaires (TLR2 et 4).
Comme illustré par la Figure 2, la réponse antivirale innée implique divers acteurs,
essentiellement:
- une vingtaine de cytokines d’implication plus ou moins importante,
essentiellement les interférons (IFN) et surtout l’IFNα
- les cellules sentinelles (cellules dendritiques et macrophages) responsables de la
production de cytokines (surtout l’IFN), de l’apprêtement et de la présentation
de l’antigène, et de l’activation des cellules spécifiques
- les cellules NK responsables de la production d’IFNγ et de la lyse des cellules
infectées suite à leur activation
- le complément qui, en association avec les anticorps naturels, permet la lyse des
cellules infectées et des virus enveloppés
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4) L’immunité antiparasitaire
Les parasites sont définis comme des êtres vivants qui, pendant une partie ou la
totalité de leur existence, vivent aux dépens d’autres organismes appelés hôtes. Ils
peuvent être unicellulaires (Protozoaires) ou pluricellulaires sous forme de vers
(Helminthes : nématodes, trématodes, cestodes..).
4.1) Réponse antiparasitaire innée
L’immunité antiparasitaire innée implique toutes sortes de mécanismes
effecteurs, mais essentiellement la phagocytose et la lyse par le complément pour
contrer les Protozoaires (et aussi les NK pour les formes intracellulaires), et l’hyper-
éosinophilie et les mastocytes pour contrer les Helminthes (les polynucléaires
éosinophiles et les mastocytes se dégranulent et déversent leur contenu cytotoxique
sur le parasite pour le tuer).
4.2) Réponse antiparasitaire adaptative
L’immunité antiparasitaire adaptative varie selon que le parasite soit uni- ou
pluricellulaire.
Dans le cas d’une infection par un Protozoaire, sera mobilisée une réponse
cellulaire (Th1) si le parasite est intracellulaire, et une réponse humorale (anticorps) si
le parasite est extracellulaire.
Dans le cas d’une infection par un Helminthe, sera sollicitée une réponse Th2 avec
dominance des anticorps d’isotype IgE qui viendront opsoniser les parasites pour les
éosinophiles par l’intermédiaire du FcεR.
4.3) Stratégies d’échappement des parasites à la réponse immune
Les parasites savent aussi déjouer le système immunitaire, et ce, de différentes
manières :
- les variations antigéniques leur permettant d’échapper aux LT et anticorps
spécifiques (exp : Plasmodium)
- l’inhibition du phagolysosome (exp : Leishmania, Toxoplasma)
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- l’immunosuppression (exp : Plasmodium)
5) L’immunité antifongique
5.1) Réponse antifongique innée
Les PNN, les monocytes, les macrophages et les cellules dendritiques expriment un
panel de PRRs qui peuvent reconnaître l’agent pathogène fongique envahissant et
déclencher la réponse immunitaire. Parmi les PAMPs fongiques, citons: β-glycanes,
chitine, mannanes (O-linked et N-linked), zymozan et acides nucléiques.
Parmi les constituants de la paroi, les glycanes et polymannanes activent les
cellules épithéliales, endothéliales, dendritiques, macrophages et PNN. Le zymosane,
quant à lui, active la voie alterne du complément.
Dès la fixation des PAMPs fongiques aux PRRs correspondants, une cascade
d’événements en aval, tels que la libération de cytokines et de chimiokines, la
phagocytose et le métabolisme oxydatif, mènent finalement à la mort du champignon.
5.2) Réponse antifongique adaptative
La libération de cytokines induit une RI adaptative de type Th1 et/ou Th17 (Figure
6) :
- IL-1β, IL-6 et IL-23 favorisent la différenciation des Th17 qui, en produisant de l’IL-
17A, activent les PNN et les défensines et entraînent l’inflammation
- L’IL-12 induit la production d’IFN-γ par les cellules Th1 permettant l’activation des
phagocytes et entraînant aussi l’inflammation
Les LTreg agissent comme une réponse homéostatique dirigée par l’hôte pour
garder l’inflammation sous contrôle.
5.3) Stratégies d’échappement des champignons à la réponse immune
Les champignons utilisent de multiples stratégies pour déjouer le système
immunitaire, entre autres:
- l’épaississement de la paroi qui leur confère une résistance aux complexes
d’attaque membranaire formés par l’activation du complément
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- la production d’enzymes (catalase, superoxyde dismutase, …) capables de contrer
les ROS (dérivés réactifs de l’oxygène) produits par les cellules de l’immunité
innée
- la production de toxines aux effets immunosuppresseurs
6) Conclusion
Lorsqu’un agent infectieux arrive à franchir les barrières cutanéo-muqueuses, ses
PAMPs sont détectées par des PRRs au niveau des cellules de l’immunité innée. Cette
interaction va permettre la mise en place d’une réponse innée impliquant des acteurs
différents en fonction de la nature du microorganisme (bactérie, virus, parasite uni- ou
pluricellulaire, champignon) et de son pouvoir invasif (multiplication extra- ou
intracellulaire). Si le pathogène n’est pas éliminé, une réponse adaptative spécifique
est mise en place. Celle-ci est majoritairement humorale en cas de microorganisme
extracellulaire et majoritairement cellulaire en cas de microorganisme intracellulaire.
Les microorganismes ont toutefois appris à déjouer le système immunitaire via
différentes stratégies.
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La tolérance immunitaire
OBJECTIFS
1. Définir la tolérance immunitaire
2. Expliquer les différents types de tolérance immunitaire
3. Enoncer les facteurs intervenant dans la tolérance immunitaire
4. Expliquer les mécanismes d’établissement de la tolérance immunitaire
PLAN
1) Introduction
2) Les différents types de tolérance immunitaire
3) Les facteurs intervenant dans la tolérance immunitaire
3.1) Facteurs liés à l’antigène
3.2) Facteurs liés à l’hôte
4) Les mécanismes d’établissement de la tolérance immunitaire
4.1) Tolérance centrale
4.2) Tolérance périphérique
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1) Introduction
Le système immunitaire a pour principale fonction et propriété, la discrimination
du soi et du non-soi. Ceci lui permet la tolérance au soi, l’élimination des pathogènes
et le rejet des greffes allogéniques.
Nous pouvons donc nous demander : Pourquoi une mère ne rejette pas son fœtus
? Pourquoi ne développe-t-on pas de réaction contre les antigènes alimentaires ?
Pourquoi n’y a-t-il pas de réaction contre la flore commensale ? Pour répondre à ces
questions, il faut d’abord mieux comprendre la notion de tolérance immunitaire.
La tolérance immunitaire est la capacité du système immunitaire de l'organisme à
supporter la présence d'antigènes sans manifester de réaction de défense spécifique
(Figure 1). Son établissement nécessite un contact préalable avec l’antigène en
question, qualifié de tolérogène. Il s’agit donc d’un état physiologique acquis (induit).
Elle peut toucher les LB ou les LT ou les deux en même temps. Toutefois, la tolérance
des LT est plus facile à induire et est plus durable que celle des LB.
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3.1) Facteurs liés à l’antigène
Différents facteurs liés à l’antigène sont impliqués dans l’induction ou non de sa
tolérance :
- La nature de l’antigène: En effet, il existe deux types d’antigènes vis-à-vis desquels
le système immunitaire va réagir différemment :
- des antigènes immunogènes: Substances particulaires de PM élevé (exp: celules,
bactéries, polymères, …)
- des antigènes tolérogènes: Substances solubles de faible PM (exp: protéines
sériques non polymériques, polysaccharides, lipopolysaccharides,…)
- La dose de l’antigène: En combinaison avec sa thymo-dépendance ou non, la dose
de l’antigène oriente la réponse du système immunitaire :
Forte dose d’Ag thymo-indépendant → Tolérance
Forte ou faible dose d’Ag thymo-dépendant → Tolérance
Dose faible ou intermédiaire d’Ag thymo-indépendant → Réponse immune
Dose intermédiaire d’Ag thymo-dépendant → Réponse immune
- La voie d’administration de l’antigène: Il est plus facile d’induire la tolérance
immunitaire suite à l’administration de l’antigène par voie intraveineuse, orale ou
nasale, que par voie intrapéritonéale, que par voie sous-cutanée ou
intradermique.
- La persistance de l’antigène : Celle-ci est nécessaire au maintien de la tolérance
immunitaire.
3.2) Facteurs liés à l’hôte
L’âge du sujet qui reflète le niveau de maturité de son système immunitaire influe
grandement. En effet, il est beaucoup plus facile d’induire la tolérance chez les fœtus
(système immunitaire immature) que chez les enfants que chez les adultes (système
immunitaire mature).
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périphérique apporte des mécanismes supplémentaires assurant leur contrôle dans les
divers tissus, essentiellement les organes lymphoïdes secondaires (Figure 5).
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Les LTreg emploient divers modes d’action pour assurer la tolérance périphérique
aux auto-antigènes (Figure 10).
- Les nTreg agissent directement sur les LT auto-réactifs en bloquant leur activation
via le ligand inhibiteur CTLA-4 et en diminuant leur prolifération.
- Les iTreg agissent indirectement via la production des cytokines anti-
inflammatoires IL-10 et TGF-β, qui agissent sur les CPA en diminuant l’expression
des molécules du CMH et de co-stimulation ainsi que la production de cytokines
inflammatoires. Ceci a pour conséquence la diminution de l’activation, de la
prolifération et de la production cytokinique des LT auto-réactifs.
5) Conclusion
La tolérance immunitaire est la capacité du système immunitaire à supporter la
présence d'antigènes sans manifester de réaction de défense spécifique. La tolérance
au soi est une propriété fondamentale du système immunitaire. Elle s’opère au niveau
central lors de l’ontogenèse des LB et LT dans les organes lymphoïdes primaires, puis
en périphérie afin de se débarrasser, d’inhiber ou de détourner les clones auto-réactifs
circulants ayant échappé au contrôle central.
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Il existe deux niveaux d’établissement de la tolérance au soi : la tolérance centrale
dans les organes lymphoïdes primaires et la tolérance périphérique des clones auto-
réactifs circulants.
La tolérance centrale des LT s’établit au niveau de la médulla thymique par la
sélection négative des thymocytes reconnaissant fortement les auto-antigènes
exprimés par les mTEC. Certains de ces thymocytes auto-réactifs seront convertis en
LTreg.
La tolérance centrale des LB s’opère au niveau de la moelle osseuse par la délétion
des lymphocytes Pré-B reconnaissant fortement les auto-antigènes exprimés par les
cellules stromales. Certaines de ces cellules auto-réactives subiront plutôt une
correction de leur récepteur.
L’établissement de la tolérance périphérique des LT auto-réactifs s’opère par
différents mécanismes: l’anergie (absence de co-stimulation ou liaison à des
récepteurs inhibiteurs), la suppression (blocage de l’activation via des LTreg) et la
délétion.
La tolérance périphérique des LB s’établit via la révision de leurs récepteurs.
Les LTreg jouent un rôle important dans la tolérance périphérique. Les nTreg sont
ceux générés au niveau du thymus et agissent via l’expression du ligand inhibiteur
CTLA-4, tandis que les iTreg sont induits en périphérie et agissent via la production
de cytokines anti-inflammatoires IL-10 (Tr1) et TGF-β (Th3).
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Introduction à l’immunopathologie
OBJECTIFS
1. Définir l’immunopathologie
2. Enumérer et décrire les principales maladies résultant d’un
dysfonctionnement du système immunitaire, à savoir:
- Les réactions d’hypersensibilité
- Les maladies auto-immunes
- Les syndromes lymphoprolifératifs
- Les déficits immunitaires
PLAN
1) Introduction
2) Les réactions d’hypersensibilité
2.1) Classification de Gell et Coombs
2.2) Hypersensibilité allergique de type 1
3) Les maladies auto-immunes
3.1) Généralités
3.2) Classification
3.3) Rôle des auto-anticorps
4) Les syndromes lymphoprolifératifs
4.1) Généralités
4.2) Classification
4.3) Diagnostic
5) Les déficits immunitaires
5.1) Les déficits immunitaires primitifs
5.2) Les déficits immunitaires acquis
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1) Introduction
L’immunopathologie est une discipline de la biologie médicale s’intéressant aux
maladies touchant le système immunitaire ou ayant pour cause un dysfonctionnement
immunitaire.
La dérégulation du système immunitaire peut être caractérisée par un excès de
fonctionnement du système immunitaire (hypersensibilité, auto-immunité,
lymphoprolifération) ou par un défaut de fonctionnement du système immunitaire
(déficit immunitaire).
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2.2) Hypersensibilité allergique de type 1
La HSIA de type 1 est une réaction immune et inflammatoire rapide (immédiate) et
excessive de sujets génétiquement prédisposés (atopiques), à des antigènes courants
normalement inoffensifs (allergènes), même si présentés en faible quantité.
Les allergènes sont des nano- ou micro-particules naturelles (pollen, aliments,
phanères, poussière,…) ou chimiques (polluants atmosphériques, cosmétiques,
pesticides, …).
Elle se caractérise par la production d’IgE spécifiques de fortes spécificité et
affinité, ce qui en fait des anticorps très actifs même en faibles quantités, d’où la
réponse excessive.
Elle se déroule en deux étapes successives (Figure 2):
- 1) Phase de sensibilisation (asymptomatique):
Lors d’une 1ère exposition à l’allergène, celui-ci est pris en charge par les cellules
dendritiques qui activent des LT spécifiques. Il en résulte une réponse Th2
excessive caractérisée par la différenciation des LB en plasmocytes sécréteurs
d’IgE. Ces IgE se fixent à leurs récepteurs FcεR à la surface des mastocytes.
- 2) Phase de déclenchement ou effectrice:
Lors d’une nouvelle exposition à l’allergène, ce dernier se lie aux IgE
préalablement produites et fixées aux mastocytes, ce qui entraîne la
dégranulation immédiate des mastocytes. La réaction excessive des vaisseaux et
des muscles lisses est responsable des symptômes de l'allergie.
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adaptative (auto-anticorps et clones de LT auto-réactifs) de l’hôte contre ses propres
tissus.
Les MAI ont une prévalence de 5 à 7% et sont plus fréquentes chez le sexe
féminin. Ce sont des maladies multifactorielles puisqu’elles impliquent nécessairement
une prédisposition génétique (certains allèles du CMH et d’autres gènes), des
déclencheurs environnementaux (produits chimiques, tabac, UV, infections…) et un
dérèglement immunologique (lymphocytes auto-réactifs, auto-antigènes altérés ou
présentés anormalement…).
3.2) Classification
Les MAI peuvent être classées de deux manières différentes :
- selon les tissus affectés (Tableau 1): c’est ainsi qu’on distingue des MAI
spécifiques d’organes et d’autres dites systémiques ou non spécifiques
d’organes.
Tableau I : Classification des maladies auto-immunes selon les tissus affectés
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Figure 3 : Destruction de la gaine de myéline par les LTc au cours de la sclérose en plaques
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Ils peuvent être utilisés comme marqueurs diagnostiques des maladies auto-immunes
(Tableau 3).
Tableau III : Les auto-anticorps comme marqueurs diagnostiques des MAI
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4.3) Diagnostic
La monoclonalité des cellules tumorales peut être explorée par
différentes approches, et ce, à différents niveaux (Figure 7) :
- au niveau cellulaire : la restriction isotypique peut être mise en
évidence par cytométrie en flux ou par immunohistochimie
- au niveau génétique : la monoclonalité génétique est mise en
évidence par des techniques de biologie moléculaire (PCR)
- au niveau protéique : la monoclonalité des anticorps est mise en
évidence par électrophorèse des protides ± immunofixation ±
dosage des chaînes légères libres
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6) Conclusion
Certaines pathologies se manifestent par, ou sont la conséquence d’un
dysfonctionnement du système immunitaire. Hypersensibilité, auto-immunité, et
lymphoprolifération sont les manifestations d’un excès de fonctionnement du système
immunitaire, alors que le déficit immunitaire témoigne d’un défaut de son
fonctionnement.
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Introduction à l’immunothérapie
OBJECTIFS
1. Définir l’immunothérapie
2. Décrire les méthodes d’immunothérapie immunosuppressive
3. Décrire les méthodes d’immunothérapie immunostimulatrice
PLAN
1) Introduction
2) Les immunothérapies immunosuppressives
2.1) Principes de l’immunosuppression
2.2) Modalités de l’immunosuppression spécifique
2.2.1) Les anticorps monoclonaux
2.2.2) Les immunotoxines
2.2.3) Les cytokines immunosuppressives
2.2.4) Les lymphocytes T régulateurs
2.2.5) La déviation immunitaire
3) Les immunothérapies immunostimulatrices
3.1) Principe de l’immunostimulation
3.2) Modalités de l’immunostimulation
3.2.1) La sérothérapie
3.2.2) La thérapie cellulaire adoptive
3.2.3) La vaccination / Immunisation thérapeutique
3.2.4) Potentialisation de l’activation lymphocytaire
3.2.5) Blocage de l’immunosuppression
4) Conclusion
5) Messages pédagogiques à retenir
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1) Introduction
L’immunothérapie est une approche révolutionnaire au centre de toutes les
biothérapies (tissulaire, cellulaire, génique, moléculaire…). Au sens strict, elle
correspond au développement d’outils biologiques visant une cible bien précise de la
réponse immunitaire. Au sens large, elle correspond au développement d’outils
immunologiques à visée thérapeutique.
L’immunothérapie repose sur deux principales approches :
- L’immunothérapie adoptive: Elle consiste en la substitution du système
immunitaire par transfert d’immunité issue d’un donneur via l’injection
d’effecteurs (cellules, molécules).
- L’immunothérapie active: Elle consiste en une intervention sur le système
immunitaire, afin de le stimuler ou de l’inhiber, par l’injection de molécules et
cellules régulatrices.
Différents types d’outils sont au service de l’immunothérapie : les cellules du
système immunitaire, les cellules souches précurseurs des cellules immunitaires, les
antigènes, les anticorps, les cytokines…
L’immunothérapie a deux usages opposés :
- L’immunosuppression: c’est-à-dire la modulation d’une réponse immune
excessive et donc délétère (exp: allergie, auto-immunité, rejet de greffe, …).
- L’immunostimulation: c’est-à-dire l’activation du système immunitaire en cas de
réponse inefficace (exp: en cas de cancer, infection chronique, …).
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Mais ils sont essentiellement utilisés pour bloquer les interactions moléculaires :
- Blocage des molécules de co-stimulation (signal 2):
- Anti-CD28
- Protéines de fusion CTLA-4-Ig (Abatacept puis Belatacept)
- Blocage des autres signaux activateurs (signal 3):
- Anti-CD25 (Daclizumab)
- Anti-cytokines inflammatoires (Infliximab = anti-TNF)
*Les cytokines peuvent aussi être bloquées par des récepteurs solubles
- Blocage de la migration des cellules pro-inflammatoires : anti-molécules
d’adhésion (Natalizumab = anti-intégrines)
2.2.2) Les immunotoxines
Les immunotoxines sont des molécules hybrides constituées d’un anticorps et
d’une toxine protéique (surtout utilisées dans le traitement des SLP).
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Les anticorps sont généralement conjugués à des molécules de chimiothérapie. On
parle ainsi de chimioimmunothérapie. Le mode d’action de ces molécules est le suivant
(Figure 6) :
1. Internalisation de l’anticorps conjugué après liaison au récepteur cellulaire
2. Dissociation intralysosomale de l’anticorps et de la toxine
3. Diffusion intranucléaire de la chimiothérapie
4. Liaison de la toxine à sa cible
5. Mort par apoptose
Différents niveaux
d’action via la
production d’IL-10
et TGF-β
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lymphocytaire ; Blocage de l’immunosuppression ; Stimulation de l’hématopoïèse, de
la lymphopoïèse).
3.2) Modalités de l’immunosuppression
3.2.1) La sérothérapie
Elle consiste en l’administration d’un sérum immun d’origine humaine ou animale,
en cas d’urgence, pour aider à contrer un agent infectieux (Figure 9).
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Figure 14 : Blocage de l’activité immunosuppressive des LT reg par un anticorps dirigé contre la
protéine GARP nécessaire à la production de TGFβ
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4) Conclusion
Avec toutes ses applications, la grande diversité des outils disponibles et des cibles
potentielles, l’immunothérapie occupe une place privilégiée au sein des thérapies du
futur.
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