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LES PROCESSUS CELLULAIRES DE DEFENSE CONTRE LES AGENTS

INFECTIEUX
T.M. THIAM, M. SENGHOR, A. LEYE

1. Introduction
2. Processus précoces, non spécifiques
2 .1 Le revêtement cutanéo-muqueux
2.1.1 La peau
2.1.2 Les muqueuses
2.2 La réaction inflammatoire
2.2.1 Son déclenchement
2.2.2 Les trois phases classiques
2.2.3 La tétrade clinique
2.2.4 Son rôle
2.2.5 Les cellules phagocytaires
2.2.6 Les quatre étapes de la phagocytose
3. Processus retardés spécifiques : l’immunité cellulaire
3.1 Définition
3.2 L’exemple type : l’hypersensibilité retardée
3.2.1 Le phénomène de koch
3.2.2 Applications
3.3 Anatomie fonctionnelle du système lymphoïde
3.3.1 Deux expériences fondamentales
3.3.2 Schéma actuel de cette anatomie
3.4 La réaction immunitaire primaire
3.4.1 Principales phases
3.4.2 Coopération T-lymphocytes + B-lymphocytes + Macrophage
3.5 La mémoire immunitaire
3.5.1 Mise en évidence
3.5.2 Les cellules mémoires
3.5.3 Nature de cette mémoire
3.6 Action des lymphocytes
3.6.1 Infection bactérienne
3.6.2 Infection virale
3.7 Exploration de l’immunité cellulaire
3.7.1 La reconnaissance de l’antigène : test de formation des rosettes
3.7.2 L’hypersensibilité retardée
3.7.3 La synthèse des anticorps
3.7.4 Le test de transformation lymphoblastique
3.8 Principaux déficits immunitaires
3.8.1 Déficit immunitaire global
3.8.2 Atteinte médullaire
3.8.3 Atteinte cellulaire isolée
3.8.4 Atteinte humorale isolée
3.8.5 Syndromes complexes
4. conclusion
1. Introduction

Les processus cellulaires de défense contre les agents infectieux peuvent être classés en deux
groupes, en fait étroitement liés :
-processus précoces ou non spécifiques
-processus retardés ou spécifiques dits de l’immunité cellulaire

2. Processus précoces, non spécifiques

2 .1 Le revêtement cutanéo-muqueux

2.1.1 La peau

Elle joue un double rôle : mécanique réalisant un obstacle et chimique par son ph acide
s’opposant à la pullulation microbienne

2.1.2 Les muqueuses

Elles ont un rôle mécanique aussi


De plus elles sont protégées par :
La flore naturelle saprophyte ; exemple : vagin
La production de mucus ; exemple : bronches
Les cils vibratiles ; exemple : bronches
L’effet chimique : du lysozyme, des IgA sécrétoires, du ph acide gastrique

2.2 La réaction inflammatoire


2.2.1 Son déclenchement

Elle est déclenchée dès que les agents infectieux virulents franchissent ces barrières naturelles

2.2.2 Les trois phases classiques

Congestion locale : vasodilatation


Exsudation du liquide d’œdème
Afflux de cellules phagocytaires

2.2.3 Elle aboutit à la tétrade clinique

Rougeur, douleur, chaleur, tumeur

2.2.4 Son rôle est

De limiter l’infection : abcédation évoluant vers la nécrose expulsive ou vers l’enkystement


D’être le prélude aux phénomènes de l’immunité cellulaire

2.2.5 Les cellules phagocytaires

Sont représentées par :


Les granulocytes neutrophiles ou éosinophiles
Les dérivés de la lignée monocytaire : histiocytes fixes ou mobiles (macrophages)
Sont capables de :
Pinocytose : ingestion de particules liquides
Phagocytose : ingestion de particules solides

2.2.6 Les quatre étapes de la phagocytose

Le déplacement des phagocytes


L’adhérence phagocyte-bactérie
L’ingestion de la particule
La digestion de la particule aboutissant à la libération des structures antigéniques

3. Processus retardés spécifiques : l’immunité cellulaire

3.1 Définition

On entend par immunité cellulaire, une immunité transmissible, d’un organisme immunisé à
un organisme vierge, par la transfusion de cellules (lymphocytes)
On y rattache l’hypersensibilité retardée, le rejet de greffes, la mémoire immunitaire
Mais, en fait, il s’agit d’un concept plus vaste, car la production d’anticorps (immunité
humorale) est aussi le fait des lymphocytes.

3.2 L’exemple type : l’hypersensibilité retardée


3.2.1 Le phénomène de koch

L’injection sous cutanée de BK vivants provoque chez le cobaye un chancre qui apparait au
1Oeme jour et persiste jusqu’à la mort de l’animal
A partir du 40eme jour une ré-inoculation provoque :
-un nodule au bout de 48h (d’où hypersensibilité mais retardée).
-une guérison de ce nodule en 10-15jrs (d’où immunité), mais sans empêcher la mort de
l’animal en raison de la primo inoculation

3.2.2 Applications

L’hypersensibilité retardée présente un intérêt diagnostique : réactions cutanées à la


tuberculine
L’immunité présente un intérêt préventif : le BCG

3.3 Anatomie fonctionnelle du système lymphoïde


3.3.1 Deux expériences fondamentales
3.3.1.1 Thymectomie néo-natale

On observe :
-une déplétion lymphocytaire
-une abolition de la production d’anticorps pour les antigènes dits T-dépendants et non
-pour les antigènes dits B-dépendants

3.3.1.2 Bursectomie néo-natale chez l’oiseau

Elle abolit la production d’anticorps et non l’immunité cellulaire

3.3.2 Schéma actuel de cette anatomie


3.3.2.1 La cellule souche est médullaire
Elle donne naissance à des lymphocytes indifférenciés

3.2.2.2 Certains lymphocytes indifférenciés subissent l’influence du thymus


pour donner des T-lymphocytes

Ces lymphocytes sont responsables de l’immunité dite cellulaire et de la coopération avec les
B-lymphocytes et sont subdivisées en trois sous-populations :
-les cellules T1 : vie courte, cytotoxiques, supprimées par thymectomie à l’âge adulte et
localisées préférentiellement dans la rate.
-les cellules T2 : longue durée de vie, facilitent l’action des cellules T1 et de certaines
cellules B, non supprimées par thymectomie et présentes dans les
ganglions lymphatiques.
-les cellules Ts : suppresseurs de l’activité de certaines cellules B et peut-être T1-T2 .

3.3.2.3 D’autres lymphocytes indifférenciés subissent l’influence de la


bourse
de Fabricius chez l’oiseau pour donner devenir des B-lymphocytes

Ces B-lymphocytes sont responsables de la production des anticorps (immunité dite


humorale)

3.4 La réaction immunitaire primaire


3.4.1 Principales phases
3.4.1.1 Captation non spécifique de l’antigène par les macrophages

Le macrophage dégrade rapidement en acides aminés la majeure partie des protéines qu’il
phagocyte, la faible partie qui se lie aux membranes est en revanche protégée et son
immunogénicité est accrue

3.4.1.2 Induction

Le message antigénique est transmis par le macrophage sous une forme mal connue aux
cellules T qui prolifèrent et se transforment en cellules pyroninophiles ou immunoblastes

3.4.1.3 Différentiation selon trois voies possibles

Cellules responsables de l’immunité cellulaire proprement dite : cytotoxicité, hypersensibilité


retardée
Cellules mémoires ayant acquis la mémoire immunospécifique de l’antigène
Cellules coopérants avec les B-lymphocytes pour rendre ces derniers aptes à la production
d’anticorps

3.4.2 Coopération T-lymphocytes + B-lymphocytes + Macrophage


3.4.2.1 Mise en évidence

La comparaison des effets de la thymectomie et de la bursectomie néo-natales.


L’irradiation létale :
où la restauration en B-lymphocytes seuls ou en T-lymphocytes seuls est insuffisante
à la production d’anticorps contrairement à la restauration double.
Enfin expérience in-vitro :
Le surnageant d’une culture de T-lymphocytes+antigène+macrophages suffit à
provoquer, sur une culture de B-lymphocytes+antigène+macrophages la réponse
humorale

3.4.2.2 Schéma éventuel

Les T-lymphocytes, activés par les macrophages, pourraient synthétiser des molécules (IgM
de membrane) spécifiques de l’antigène et excréter ces récepteurs sous forme de complexes
IgM-antigène qui se fixent sur un macrophage voisin.
Le macrophage ainsi recouvert d’antigène le présente au B-lymphocyte et le rendant apte à la
production de l’anticorps spécifique

3.4.2.3 Ce schéma n’est pas univoque

Exemple : certains antigènes thymo-indépendants permettent la synthèse d’anticorps en


agissant directement sur les cellules B

3.5 La mémoire immunitaire


3.5.1 Mise en évidence

Par la réponse secondaire qui est raccourcie (hypersensibilité retardée, montée rapide des
anticorps)

3.5.2 Les cellules mémoires

Ce sont des T-lymphocytes de durée de vie limitée mais transmettant leur mémoire à d’autres
T-lymphocytes à leur mort

3.5.3 Nature de cette mémoire

Se fait par le facteur de transfert, capable à lui seul de transmettre cette mémoire

3.6 Action des lymphocytes


3.6.1 Infection bactérienne
3.6.1.1 Les B-lymphocytes

Ils sont actifs par les anticorps qui peuvent :


-neutraliser une toxine : les applications en sont : l’anatoxine et l’antitoxine
-aider à la phagocytose
-provoquer en présence de complément une bactériolyse

3.6.1.2 Les T-lymphocytes

Sont capables de provoquer une cytolyse


Pourraient agir par des Ig membranaires, non secrétés dans le sérum
Secrètent :
-le MIF (facteur d’inhibition de la migration des macrophages)
-le MAF (facteur d’armement des macrophages)
-des facteurs inflammatoires, des facteurs chimiotactiques
3.6.2 Infection virale
3.6.2.1 Les anticorps

Ils ont un rôle préventif pendant l’incubation mais en aucun cas ne peuvent guérir l’infection
virale déclarée

3.6.2.2 L’interféron

Il s’agit d’un groupe de substances protéiques ou glucido-protéiques, inhibant les synthèses


des protéines d’information virale, par l’induction de la synthèse d’une protéine antivirale.
Ces substances, non spécifiques d’un virus, sont spécifiques du tissu qui les a synthétisées.

3.7 Exploration de l’immunité cellulaire


3.7.1 La reconnaissance de l’antigène : test de formation des rosettes

Immuno-cyto adhérence de cellules lymphoïdes, sensibilisées à des globules rouges


hétérologues, avec ces mêmes globules rouges

3.7.2 L’hypersensibilité retardée

Pourcentage d’inhibition de la migration des macrophages


Cytotoxicité directe in vitro
Tests cutanés d’hypersensibilité retardée : tuberculine…

3.7.3 La synthèse des anticorps

Dosage des anticorps circulants


Anticorps salivaires

3.7.4 Le test de transformation lymphoblastique


3.8 Principaux déficits immunitaires

Ils entrainent une grande sensibilité aux maladies infectieuses. Outre les déficits acquis ou
iatrogènes on peut observer

3.8.1 Déficit immunitaire global

(Granulocytes, lymphocytes), rapidement mortel

3.8.2 Atteinte médullaire

Provoquant un déficit cellulaire et humoral :


-déficit combiné précoce, type suisse, 2e et 3e mois de la vie.
-déficit combiné tardif, type gytlin, 8e mois de la vie.

3.8.3 Atteinte cellulaire isolée

Syndrome de Di George : agénésie thymique et parathyroïdienne


Hypoplasie thymique isolée

3.8.4 Atteinte humorale isolée


Agammaglobulinémie, type Bruton
Atteintes partielles, type déficit en IgA

3.8.5 Syndromes complexes

Ataxie-télangiectasie
Syndrome de Wiskott-Aldrich

4. conclusion

Références :
Collection médicale Heure de France
Image tiré de www.leucémie-espoir.org: article 145

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