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Université Cheikh Anta Diop

Faculté des Sciences & Techniques


Département de Biologie Animale
Dakar Sénégal

MASTER I DE BIOLOGIE ANIMALE


IM 485 : COURS D’IMMUNOLOGIE FONDAMENTALE
ET APPLIQUEE

Dr DIAGNE

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SOMMAIRE
AVANT PROPOS

INTRODUCTION
(fig.) (fig.) (tbl.) (tbl.)
BASES DU SYSTEME IMMUNITAIRE :EC1

I/ LES CELLULES DU SYSTÈME IMMUNITAIRE (fig.)


1) Les cellules inflammatoires sont les polynucléaires et les monocytes(fig.) (fig.) (fig.)
2) Les cellules immunitaires sont les lymphocytes(fig.)
3) Les cellules présentatrices d’antigène (fig)
3.1) Les cellules de Langerhans (cellules voilées)
3.2) Les cellules dendritiques (dendritic cells, DC)
3.3) Les cellules folliculaires dendritiques (FDC)
3.4) Les iccosomes
3.5) Les macrophages des ganglions lymphatiques
II/ LES MARQUEURS DES CELLULES
1) LES MARQUEURS MORPHOLOGIQUES
2) LES MARQUEURS PHYSIOLOGIQUES
3) LES MARQUEURS MEMBRANAIRES ET LE SYSTEME CD (tbl)
III/ LES ORGANES DU SYSTÈME IMMUNITAIRE
1) ORGANES LYMPHOIDES PRIMAIRES
1.2) MOELLE OSSEUSE ET DEVELOPPEMENT DES LEUCOCYTES : (fig)
1.2) THYMUS ET DEVELOPPEMENT DES CELLULES T fig
1.2.1) Le thymus
1.2.2) Les cellules pré-T (fig.)
2) ORGANES LYMPHOIDES SECONDAIRES
2.1) GANGLIONS LYMPHATIQUES ET DEVELOPPEMENT DES CELLULES B (fig.) (fig.)
2.2) SYSTEME LYMPHATIQUE (fig )
2.3) CIRCULATION DES LYMPHOCYTES ET DES CPAg
2.4) CIRCULATION LYMPHOCYTAIRE (fig )
2.5) MECANISME DE LA MIGRATION LYMPHOCYTAIRE (fig.)
2.6) CIRCULATION LYMPHOCYTAIRE DANS L’INTESTIN ( Fig )
IV/ HEMATOPOÏESE (fig.) (fig.)
V/ COMPLEXE MAJEUR D’HISTOCOMPATIBILITE (CMH) (fig ) (fig.)
1) molécules de classe I
2) Molécules de classe II
3) molécules de classe III

LES REPONSES IMMUNITAIRES : EC2


1) RECONNAISSANCE DE L’ANTIGENE
2) RECEPTEURS POUR L’ANTIGENE
3) RECEPTEUR DES CELLULES T (TcR) Fig
4) RECEPTEUR DES CELLULES B

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I/ IMMUNITE NATURELLE
1) PHAGOCYTOSE (fig ) (fig )
2) COMPLEMENT (fig ) (fig )
2.1) La voie classique
2.2) La voie alterne
2.3) La voie des lectines
2.4) Les fonctions du complément (fig ) (tbl)
3) LA REPONSE INFLAMMATOIRE ET MECANISMES EFFECTEURS
3.1) Activation des acteurs de la réponse inflammatoire (fig )
3.2) Evénements vasculaires (fig ) (fig )
3.3) Les mécanismes effecteurs
3.3.1) La phagocytose
3.3.2) Mise en place du complément:
3.3.3) Cytokines et médiateurs locaux (tbl.)
3.3.4) La réponse systémique (fig. et fig.)
3.4). Régulation de la réponse inflammatoire (fig )
3.5). Réaction inflammatoire: Cas où les pathogènes persistent
3.5.1). Inflammation chronique (fig)
3.5.2). Septicémie:
3.5.3). Réaction inflammatoire sans micro-organisme
II/ IMMUNITE ADAPTATIVE
1) ANTIGENE-ANTICORPS
1.1) ANTIGENE
1.2) LES ANTICORPS ET REPONSE ANTICORPS
1.2.1) LES ANTICORPS (fig)
1.2.2) REPONSE ANTICORPS (fig )
2) CYTOKINES & CHIMIOKINES : LES MESSAGERS DE L’IMMUNITE
1). Caractéristiques des cytokines (fig ) (fig )
2). Classification
2.1) Les interleukines (IL-1 à IL-26) (tbl.)
2.2). L’interféron γ(IFN-γ)
2.3) Le facteur nécrosant les tumeurs (TNF, tumour necrosis factor) et la lymphotoxine (LT)
2.4).Le TGF(transforming growth factor)
2.5). Le facteur inhibant la migration (MIF)
3) Effets biologiques des cytokines
4) Participation à l’homéostasie du système immunitaire
4.1) Régulation de l’hématopoïèse dans les organes lymphoïdes primaires (tbl )
4.2) Homéostasie du nombre de lymphocytes en périphérie
5) Les cytokines inflammatoires (fig)
6) Les cytokines qui modulent les réponses immunitaires
6.1) Les cytokines et l’orientation de la réponse Th : (fig)
6.2) Les cytokines inhibitrices
6.3) Les cytokines effectrices
7) Les chimiokines
3) INTERACTIONS CELLULAIRES DANS LA REPONSE IMMUNITAIRE
4) REGULATION DES REPONSES IMMUNITAIRES
5) LE LYMPHOCYTE Th AU CENTRE DE LA REPONSE IMMUNITAIRE

3
5.1) Rôle central des cellules dendritiques
1.1 Capture de l’antigène (fig )
1.2 Présentation de l’antigène aux lymphocytes T CD4
5.2) Activation des lymphocytes T CD4 (fig )
Coopération cellulaire CPAg-Lymphocyte T CD4
5.3) Conséquences de l’activation des lymphocytes Th (fig)
3.1) Réponse des lymphocytes Th
3.2) Différenciation des lymphocytes Th (Fig.) et caractéristiques des différentes
populations de lymphocytes T effecteurs ( tbl )
6) LA REPONSE ADAPTATIVE HUMORALE
1) Réponse humorale T-dépendant (fig.)
2) Réponse humorale T-indépendant
3) Activation du lymphocyte B
3.1) Evénements cellulaires aboutissant à l’activation du lympphocyte B (fig.).
3.2) Coopération cellulaire lymphocyte B-lymphocyte Tfh (fig.)
7) LA REPONSE ADAPTATIVE CYTOTOXIQUE
1) Les différentes étapes de la réponse cytotoxique (fig ) (fig ) (fig )
2) Propriétés des lymphocytes T CD8 selon leur stade de différenciation (fig)
3) Rôle des lymphocytes Th
4) Activation des lymphocytes T CD8 (fig )
5) Fonctions des lymphocytes Tc
5.1) L’activité cytotoxique :
5.2) Sécrétions de médiateurs
8) TOLERANCE IMMUNITAIRE ET AUTO-IMMUNITE
1) TOLERANCE
1.1) MAINTIEN DE LA TOLERANCE (fig)
1.2) RUPTURE DE LA TOLERANCE (fig )
1.3) LES FACTEURS FAVORISANT LA RUPTURE DE LA TOLERANCE
 Facteurs génétiques
 Autres facteurs: (fig.)
2) AUTO- IMMUNITE

PHYSIOPATHOLOGIE OU IMMUNOPATHOLOGIE: EC3

I/ LES MALADIES IMMUNITAIRES & MALADIES AUTO-IMMUNES


1) Les maladies auto-immunes spécifiques d’organes
2) Les maladies auto-immunes systémiques
II/ IMMUNODEFICIENCE :
1) Exemple d’Immunodéficience : VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) (fig)
2) Cycle viral du VIH (fig)
3) Sérologie de l’infection par le VIH (fig)
4) Évolution clinique de l’infection par le VIH (fig )
5) Traitement du SIDA
III/ HYPERSENSIBILITE
1) HYPERSENSIBILITE DE TYPE 1 (IMMEDIATE) (fig) (fig ) (tbl.)
2) HYPERSENSIBILITE DE TYPE II (DEPENDANTE DES ANTICORPS) (fig.)
3) HYPERSENSIBITE DE TYPE III: DEPENDANTE DES COMPLEXES IMMUNS (fig)
4) HYPERSENSIBILITE DE TYPE IV (RETARDEE) Fig

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IV/ IMMUNOLOGIE DES GREFFES
1) PROCESSUS DE REJET DE GREFFE
2) PREVENTION ET TRAITEMENT DES REJETS DE GREFFE
2.1) Recherche de donneurs histocompatibles
2.2) Conditionnement du receveur
2.3) Les traitements immunosuppressifs
V/ GROUPES SANGUINS & FACTEUR RHESUS : RAPPEL
1) Les réactions hémolytiques transfusionnelles se
2) La maladie hémolytique du nouveau-né

TECHNIQUES IMMUNOLOGIQUES : EC4


TECHNIQUES DE PRODUCTION DE CLONES ET DE LIGNEES CELLULAIRES
I- CLONE ET CLONAGE
II- ANTICORPS MONOCLONAUX (Fig)
III-LES ANTICORPS POLYCLONAUX

RECHERCHE ET DOSAGE D’UN ANTIGENE OU D’UN ANTICORPS


I/ IMMUNODOSAGE SANS MARQUEUR
I.1- REACTION D’AGGLUTINATION
I.2- TECHNIQUES D’ELECTROPHORESE
1.3-REACTIONS DE PRECIPITATION EN MILIEU SOLIDE
I.3.1- Immunodiffusion double ou Ouchterlony
1.3.2- Electrosynérèse ou électrophorèse à contre courant
1.3.3- Immunoélectrophorèse
1.3 4- Immunodiffusion radiale simple de Mancini
1.3.5- L’électrophorèse en fusée (Fig)
1-3.6- Immunoadsorption
I-3.7 Chromatographie d’affinité (fig)

II/ IMMUNODOSAGE AVEC MARQUEUR


II.1- IMMUNOCYTOCHIMIE
II.2- REACTION D’IMMUNOFUORESCENCE INDIRECTE Fig
II.3- TECHNIQUES D’IMMUNOPRECIPITATION EN GELOSE
II.4- DOSAGES RADIO-IMMUNOLOGIQUES (RIA, RADIOIMMUNOASSAY)
II.5- TECHNIQUES IMMUNOENZYMOLOGIQUES :
5.1/ METHODE ELISA
5.2- IMMUNO- EMPREINTE ( IMMUNOTRANSFERT OU WESTERN BLOT

TECHNIQUES D’ISOLEMENT DES CELLULES


I- GRADIENTS DE FICOLL (Fig)
II- METHODE DES ROSETTES (Fig)

LES FONCTIONS CELLULAIRES


I- CELLULES FORMANT PLAGES (CFP) Fig
II- ELISPOT
LEXIQUE
QUESTIONS TESTS &EXERCICES
ANNEXE

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AVANT PROPOS

Ce cours d’« Immunologie fondamentale et appliquée » est destiné aux étudiants du Master I de
Biologie animale tel qu’il est présenté dans la réforme du système LMD ; il permet d'offrir aux
étudiants les bases de l'immunologie, discipline difficile à appréhender car elle se situe à
l'interface des sciences biologiques comme la physiologie, la biologie cellulaire et moléculaire et
les sciences médicales comme l'hématologie et la pathologie. Il fournit aux étudiants les
fondamentaux de l'immunologie notamment le fonctionnement du système immunitaire aux
niveaux moléculaire, cellulaire et les étapes majeures de la réponse immunitaire chez l'homme
avec un souci de pédagogie pour faciliter l'apprentissage.
Bien que les mécanismes de l'immunité interagissent les uns les autres, le cours est découpé
artificiellement et les thèmes abordés sont les suivants:
*EC1: donne les bases de l'organisation et la stratégie du système immunitaire
*EC2: présente la réponse immunitaire; les mécanismes et le fonctionnement des immunités
innée et adaptative y seront décrits. On y traite des messagers de l'immunité, les cytokines et les
chimiokines, qui sont systématiquement impliquées dans tous les processus immunitaires.
*EC3: tourné vers la physiopathologie. Les dysfonctionnements du système immunitaire sont
décrits dans l'optique de la biologie du système immunitaire et non sous un aspect médical. Des
éléments de vaccination, de sérothérapie et de chimiothérapie ne sont abordés qu’en Master I
SVT.
EC4 : présente les différentes techniques en immunologie.
Pour ce qui est de la terminologie, le nombre de molécules impliquées dans les mécanismes
immunitaires est très élevé, seules les plus importantes sont mentionnées. Le lexique en fin de
cours regroupe les termes le plus souvent utilisés en immunologie.

OBJECTIF GENERAL
Connaitre la notion d’intégrité
OBJECTIFS SPECIFIQUES
 Connaitre la notion d’immunité
 Connaitre les éléments du système immunitaire
 Connaitre les différentes réponses immunitaires
 Connaitre le mécanisme de la réponse immunitaire
 Connaitre les conséquences du dysfonctionnement de la réponse immunitaire
 Connaitre les techniques utilisées en immunologie

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INTRODUCTION
*L'immunologie est la science qui étudie le système immunitaire;
* Le système immunitaire est un ensemble de cellules et de tissus assurant l'immunité de l'organisme;
* Immunité désigne en 1867 « protégé de toute attaque » c'est à dire un ensemble de mécanismes
intégrés visant à protéger l'organisme des agressions microbiennes et des proliférations malignes.
Le passage de l'état unicellulaire à l'état pluricellulaire, étape importante au cours de l'évolution, a
conduit à des organismes animaux de plus en plus complexes. Les pluricellulaires ont mis en place
au cours de l'évolution des tissus et des organes différenciés imposant une régulation minutieuse de
la dynamique cellulaire (contrôle du cycle cellulaire, de la différenciation et de la mort cellulaire).
Les métazoaires représentent des niches écologiques intéressantes pour des organismes parasites. Le
maintien sur terre des métazoaires a permis la mise en place d'un système de défense efficace'
capable *de faire face à un environnement microbien extrêmement diversifié et changeant, *de
déceler les infections; *de se défendre face à des intrus.
Au cours de l'évolution, des systèmes tissulaires, cellulaires et moléculaires assurant une lutte contre
ces parasites ont été sélectionnés. Ils constituent le système immunitaire de l'organisme.
Le système immunitaire s'est construit au cours de l'évolution par étapes, en coévolution avec les
parasites. L'Homme demeure exposé en permanence aux agressions microbiennes et parasitaires et à
des dérèglements cellulaires.
Le système immunitaire participe au maintien de l'intégrité de l'organisme, à l'homéostasie et à la
réparation des tissus. L'infection de l'hôte par des micro-organismes se fait en plusieurs étapes (fig:)
1) Pénétration des micro-organismes
2) Multiplication des micro-organismes dans le tissu sous-jacent
3) Lésions tissulaires
4) Dissémination des micro-organismes dans tout l'organisme via le sang ou la lymphe. Cette étape
est particulièrement dangereuse pour l'hôte. Heureusement, tous les micro-organismes qui nous
envahissent ne parviennent pas à la quatrième étape et sont éliminés avant.

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Le système immunitaire reste à la merci des pathogènes les plus virulents (Tbl )

Le système immunitaire peut être divisé artificiellement en deux composantes fonctionnelles:


l'immunité innée (présente chez tous les métazoaires) et l'immunité adaptative (présente uniquement
chez les vertébrés) (fig).

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*La première, l'immunité naturelle ou innée ou encore non spécifique: c'est la première ligne de
défense; elle recrute la seconde, la plus puissante
*La seconde, l'immunité acquise ou adaptative
L'une et l'autre coopèrent; le premier répond immédiatement et le second, la réponse immune est
retardée après 10 à 15 jours.
L'immunologie humorale découverte par Pasteur, faite de molécules libres circulantes, les anticorps
ou immunoglobulines.
L'immunologie cellulaire, identifiée par le russe Metchnikov à l'institut Pasteur, faite de cellules
sanguines et tissulaires, les lymphocytes.
Par la suite, les avancées technologiques et les découvertes médicales ont conduit à de nombreuses
avancées en immunologie (Tbl).

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A cause des avancées technologiques, l’immunologie regroupe diverses spécialités:
L’immunochimie étudie les facteurs solubles ou solubilisables (extraits cellulaires) impliqués dans
la réponse immunitaire : les antigènes, les anticorps et différentes molécules associées à la membrane
lymphocytaire tels que les antigènes de transplantation ou divers récepteurs. L’immunochimie
détermine la structure biochimique de ces facteurs et étudie leurs interactions
L’immunogénétique étudie le déterminisme génétique de la structure des molécules impliquées dans
la réponse immunitaire ; depuis quelques années les recherches utilisent les techniques de génie
génétiques
L’immunologie cellulaire est l’étude de l’origine, de la différenciation et des migrations des cellules
du système immunitaire ; c’est également l’analyse morphologique et fonctionnelle des catégories
lymphocytaires impliquées dans la réponse immunitaire tant au niveau des interactions régulatrices
que des fonctions effectrices.
A l’heure actuelle il est tout à fait artificiel de distinguer l’immunochimie et l’immunogénétique ;
toutes les interactions cellulaires qui interviennent au cours de la réponse immunitaire sont sous le
contrôle génétique.

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BASES DU SYSTEME IMMUNITAIRE : EC1
Le système immunitaire participe au maintien de l'intégrité de l'organisme. C'est un système assurant
l'élimination de tout intrus ou apparition de cellules modifiées dans l'organisme. Cette fonction
implique la capacité à identifier l'intrus ou les cellules altérées et à mettre en place rapidement des
mécanismes de défense appropriés assurant leur éradication avant qu'ils n'aient le temps de nuire. Il
est donc crucial pour le système immunitaire de faire d'une part, la distinction entre le soi et le non
soi et d'autre part de reconnaître les situations dangereuses pour l'organisme. Ainsi la fonction
principale du système immunitaire est de lutter contre les micro-organismes.
Plusieurs types cellulaires et organes composent le système immunitaire et sont répartis dans tout
l'organisme.
I/ LES CELLULES DU SYSTÈME IMMUNITAIRE
(fig)

Les cellules de ce double ensemble sont les globules blancs du sang, nés dans la moelle des os,
circulent et patrouillent sans cesse du sang aux tissus et vice versa. Deux familles:
1) Les cellules inflammatoires sont les polynucléaires et les monocytes (fig.) (fig.) (fig.)
*Les Polynucléaires (neutrophiles, éosinophiles et basophiles dont dérivent les mastocytes) sont
des cellules tueuses, y compris parfois pour nos propres tissus. Elles agissent en libérant des
molécules dangereuses, Tumor Necrosis Factor (TNF), interférons (INF-α, β, γ) ou perforines, et
en avalant (phagocytant) les antigènes, en les fragmentant et les digérant dans une série de petits
organites (ou organelles) intracellulaires, vacuoles, lysosomes, protéasomes, peroxysomes, où
elles sont hyperoxydées et détruites par différents médiateurs chimiques, NO, donneurs de
radicaux libres hyperoxygéniants, etc.

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12
*Les monocytes du sang dérivent les cellules dendritiques (CD) de la peau et des muqueuses, et
les énormes macrophages, tapis dans tous les tissus et « bouffeurs » de tout ce qu'ils peuvent
attraper.

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2) Les cellules immunitaires sont les lymphocytes (fig.)

Ils circulent dans le sang et la lymphe, et sont distribués dans tous les tissus, mais concentrés dans le
thymus, la rate, les ganglions, les amygdales et pour la moitié d'entre eux, tout le long de la
muqueuse de l'intestin, appendice compris. Il y a trois sous populations de lymphocytes très
différents :
*Les lymphocytes Th ou T4 ou LT4 porteur d'une molécule de surface dite CD4 ; ils sont nés dans
la moelle ; les T4 mâturent dans le thymus et commandent l'action des autres lymphocytes soit pour
l'amplifier soit pour la réguler, la réprimer (il y a au moins 10 variétés de Th).
*Les lymphocytes Tc ou Tk ou T8 (T cytotoxiques ou T killers, porteurs d'une molécule de surface
caractéristique, dite CD8), qui sont des lymphocytes tueurs de cellules étrangères.
*Les lymphocytes B sont la troisième catégorie des lymphocytes. Stimulés par les Th, ils deviennent
des plasmocytes sécréteurs des anticorps ou immunoglobulines.
La réaction immunitaire se termine donc par une activation du système inflammatoire qui en
prolonge et achève l'action.
Toutes ces cellules coordonnent leurs actions en communiquant entre elles, en libérant de
nombreuses molécules, dites des « cytokines » (TNF, INF) et interleukines IL-1, IL-2, IL-4, IL-5,
IL-6, IL-7, IL-10, IL-13, IL-17, IL-20, IL-22, IL-23, IL-25, IL-28, IL-29 et IL-30, qui se lient à
plusieurs récepteurs spécifiques de chacune d'elles sur chaque type de cellules, déclenchant ainsi
activation ou inhibition, prolifération ou non prolifération. Elles s'attirent aussi les autres par d'autres
molécules, dites « chémokines », permettant les cellules inflammatoires d'adhérer aux parois des
vaisseaux, puis de les traverser pour gagner les foyers inflammatoires des tissus (il y a plusieurs
familles de ces molécules dites « adhésines », « cadhérines », « intégrines », « sélectines », etc.).

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Ces molécules et leurs récepteurs sont aujourd'hui la cible de traitements focalisés anti-IL-2, anti-
TNF récepteurs etc, pouvant activer ou inhiber très spécifiquement chacune d'entre elles. Ces
traitements sont soit des anticorps monoclonaux, soit de petites molécules de synthèse, utilisés
dans le traitement des cancers, des maladies auto-immunes, des rejets de greffe, avec déjà quelques
succès majeurs, en particulier dans les polyarthrites inflammatoires et les maladies inflammatoires du
colon.

3) Les cellules présentatrices d’antigène (fig)


Les cellules ayant la capacité de présenter l’antigène aux lymphocytes sous forme immunogène sont
appelées cellules présentatrice d’antigène (CPAg).
Certains antigènes sont captés par les CPAg dans la périphérie et transportés jusque dans les tissus
lymphoïdes secondaires, alors que d’autres CPAg sont normalement résidentes dans ces organes et
interceptent l’antigène quand il y arrive. Alors que les cellules B reconnaissent l’antigène sous sa
forme native, les cellules Th reconnaissent des peptides antigéniques qui ont été associés aux
molécules du CMH. Par conséquent, pour présenter l’antigène à une cellule Th, une CPAg doit
l’internaliser, le découper en fragments, et le réexprimer à sa surface en association avec les
molécules de classe II du CMH. De plus, de nombreuses CPAg procurent des signaux de
costimulation aux lymphocytes, soit par une interaction directe de cellule à cellule, soit par
l’intermédiaire des cytokines.
Les cellules de Langerhans, les cellules B, les cellules folliculaires dendritiques et les macrophages
des ganglions lymphatiques, les cellules endothéliales, endocrines et épithéliales peuvent présenter
l’antigène aux cellules Th.

3.1) Les cellules de Langerhans (cellules voilées)


Ce sont des cellules dendritiques d’origine myéloïde, situées sous la peau et qui captent l’antigène
pour le transporter jusqu’aux ganglions régionaux. Elles expriment le marqueur CD1, et présentent
un niveau élevé de molécules de classe II du CMH. Ces cellules migrent sous forme de cellules
voilées dans la lymphe afférente, puis se localisent dans le ganglion où on les appelle les cellules
dendritiques. Elles sont particulièrement importantes dans le développement de l’hypersensibilité de
contact, et les agents induisant une sensibilisation de la peau entraînent leur émigration depuis leur
site cutané.
3.2) Les cellules dendritiques (dendritic cells, DC)
Ce sont des groupes de CPAg distribuées dans de nombreux tissus de l’organisme. Elles se
différencient à partir de précurseurs, soit lymphoïdes, soit myéloïdes. La cellule dendritique
interdigitée (IDC), localisée dans la zone T des ganglions, est un membre de cette lignée. Les IDC
expriment les molécules de classe II du CMH ainsi que des molécules de costimulation par exemple
B7, ce qui les rend très efficace dans la présentation de l’antigène aux cellules T CD4+ vierges. On
considère que les cellules dendritiques tissulaires migrent vers les ganglions lymphatiques, en y
transportant l’antigène, et régulent alors positivement un certain nombre de molécules nécessaires à
l’activation des cellules T.
3.3) Les cellules folliculaires dendritiques (FDC)
Elles sont présentent dans la rate et dans les follicules des ganglions, où elles apparaissent
étroitement enserrées par des lymphocytes. Les complexes immuns, contenant des composants du
complément, se localisent à la surface de ces cellules via les récepteurs pour le Fc ou pour le C3,
d’où ils peuvent être présentés, principalement aux cellules B. Cette localisation et cette présentation
des complexes semblent importantes pour le développement de la mémoire des lymphocytes B.
3.4) Les iccosomes sont des structures cytoplasmiques en forme de billes, présentes sur les filopodes
des FDC, où elles semblent jouer un rôle de dépôts à long terme de l’antigène. Ils bourgeonnent et
peuvent être internalisés par les cellules B.
3.5) Les macrophages des ganglions lymphatiques

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Les macrophages phagocytent l’antigène et certains d’entre eux peuvent aussi l’apprêter et le
présenter. Les macrophages des tissus lymphoïdes secondaires sont observés dans essentiellement
dans la zone médullaire des ganglions et dans la pulpe rouge de la rate. Ils sont particulièrement
efficaces dans la présentation de l’antigène aux cellules Th1 qui ont préalablement été sensibilisées
par les cellules dendritiques. Les macrophages activés surexpriment les molécules de costimulation,
telles que le B7 et l’ICAM-1, et sécrètent de l’IL-1.

II/ LES MARQUEURS DES CELLULES


1) LES MARQUEURS MORPHOLOGIQUES
On peut observer les cellules immunitaires au microscope optique à la suite d’un frottis sanguin
coloré au May Grunwall –Giemsa. On distingue ainsi :
-Une lignée lymphoïde qui produit en majeure partie les cellules de l’immunité spécifique : ce sont
les lymphocytes B, les lymphocytes T cytotoxiques (T8), les lymphocytes T helper (T4), les cellules
NK (lymphocyte à large granule : LGL)
-Une lignée myéloïde qui produit les cellules de l’immunité naturelle
Ce sont les granulocytes ou polynucléaires (éosinophiles, neutrophiles, basophiles) et les monocytes
ou macrophages.
2) LES MARQUEURS PHYSIOLOGIQUES
Les cytokines (monokines, lymphokines, interleukines) sont des molécules sécrétées par les cellules
de l’immunité activée; elles agissent sur les autres cellules pour coordonner les différentes phases de
la réponse immunitaire
3) LES MARQUEURS MEMBRANAIRES ET LE SYSTEME CD (tbl)
Les leucocytes peuvent se distinguer par des molécules de surface identifiées à l’aide d’anticorps
monoclonaux. Le marqueur le plus évident des lymphocytes est le récepteur pour l’antigène
(l’immunoglobuline membranaire des cellules B et le TcR des cellules T). La plupart des autres
marqueurs sont désignés selon la nomenclature CD. Certains de ces marqueurs sont spécifiques pour
une population de cellules, ou pour une phase donnée de différenciation cellulaire. D’autres
apparaissent seulement sur les cellules activées ou proliférantes. De nombreux marqueurs du type

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CD sont présents à des niveaux variables sur plusieurs types cellulaires différents. Néanmoins,
chaque sous-population de lymphocytes exprime un profil global unique de ses marqueurs de
surface.
Plus de 300 molécules différentes ont été identifiées dans cette série, et certaines sont mises en
évidence sur d’autres cellules que les leucocytes. Les molécules les plus fréquemment rencontrées
sont celles qui permettent de distinguer les cellules T (CD2, CD3) les principales sous populations de
cellules T (CD4, CD8), les cellules T activées (CD25), les cellules B (CD19, CD20) et les
phagocytes mononuclées (CD64, CD68).
L’ensemble des lymphocytes T présentent à leur surface le CD3 composant un complexe du
récepteur T.
CD4 : récepteur de CMH de classe II
CD8 : récepteur de CMH de classe I
CD71 : récepteur pour la transferrine
Les lymphocytes B présentent entre autre, à leur surface le marqueur de différenciation CD19.
Les granulocytes et les monocytes partagent quant à eux le marqueur de différenciation CD11b.
Les marqueurs cellulaires caractérisés (CD79a marqueur précoce de la différenciation et le marqueur
CD19 marqueur final de la différenciation) permettent de suivre cette différenciation dans le temps.

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NB : LES MARQUEURS ANTIGENIQUES : Pour mémoire
Il s’agit de l’antigène Th-1, l’antigène TL, l’antigène L3T4, l’antigène Ly1, l’antigène Ly2.
On peut distinguer d’autres types de marqueurs que l’on peut considérer comme des ligands ; ces
ligands sont des molécules sécrétées ou fixées dans la membrane d’une cellule qui se lient à un
récepteur.

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III/ LES ORGANES DU SYSTÈME IMMUNITAIRE
Le système immunitaire assure la surveillance de l'organisme en étant omniprésent. De nombreuses
cellules sentinelles sont logées dans les tissus comme les cellules dendritiques, les macrophages ou
les mastocytes. D'autres circulent dans le sang comme les granulocytes ou les cellules NK. Enfin, les
lymphocytes circulent dans tout notre organisme en faisant la navette entre les systèmes sanguin et
lymphatique. Toutes ces cellules ont une durée de vie limitée (de quelques jours à quelques semaines
pour la plupart) et sont ainsi en permanence renouvelées. Cette production permanente de cellules du
système immunitaire est assurée par des organes lymphoïdes primaires. La réponse immunitaire suite
à la pénétration de l'intrus se fait au niveau des sites dédiés, les organes lymphoïdes secondaires
Les leucocytes, ainsi que la plupart des cellules auxiliaires, dérivent des cellules souches de la moelle
osseuse. La maturation lymphocytaire a lieu dans la moelle osseuse pour les cellules B et dans le
thymus pour les cellules T. Pour cette raison ces organes sont appelés organes lymphoïdes primaires
(ou centraux). Les lymphocytes circulent dans la circulation générale, transitant par les tissus et les
organes lymphoïdes secondaires (périphériques) ; les organes lymphoïdes secondaires comprennent
la rate, les tissus lymphoïdes associés aux muqueuses (MALT), et les ganglions qui parsèment le
réseau lymphatique. (fig.)

1) ORGANES LYMPHOIDES PRIMAIRES


1.1) MOELLE OSSEUSE ET DEVELOPPEMENT DES LEUCOCYTES : (fig )
La moelle osseuse est un tissu hématopoïétique présent dans les os longs et le squelette axial. Toutes
les cellules sanguines sont dérivées des cellules souches de la moelle et 10% des cellules médullaires
sont des lymphocytes. Chez le mammifère adulte, les cellules B se développent et se différencient
ici. Les cellules stromales sécrètent les cytokines nécessaires au développement des leucocytes, en
particulier le facteur des cellules souches ou stern cell factor (SCF) et l’IL-7, indispensables pour
le développement précoce des cellules pré-T et pré-B. Des lymphocytes mûrs en petit nombre
résident aussi dans la moelle. Les facteurs stimulant les colonies (CSF, colony stimulating factors)
contrôlent la différenciation des cellules souches hématopoïétiques aussi bien dans la moelle que
dans la périphérie. Ce groupe de cytokines comprend les CSF spécifiques des granulocytes (G-CSF),
des macrophages (M-CSF) et de la lignée granulocyte/macrophage (GM-CSF). De plus, l’IL-3
(hématopoïétine multispécifique), l’IL-5, l’IL-7, l’IL-11 et l’érythropoïétine (EPO) sont des membres
fonctionnels de ce groupe de facteurs.

19
1.2) THYMUS ET DEVELOPPEMENT DES CELLULES T (fig.)
1.2.1) Le thymus
Le thymus est un organe lymphoïde primaire reposant sur le cœur, colonisé par des cellules souches
provenant de la moelle osseuse, qui se différencient en lymphocytes T ; il est bilobé et organisé en
lobules séparés par des travées de tissu conjonctif. Chaque lobule comprend un cortex et une zone
médullaire (medulla).

20
1.2.2) Les cellules pré-T
Les cellules pré-T venant de la moelle osseuse colonisent le thymus et prolifèrent dans la zone sous
capsulaire. Ces cellules sont des CD4-CD8- ; elles donnent naissance à la population corticale
doublement positive CD4+CD8+ se divisant rapidement, et qui constitue la majorité des thymocytes.
Ces cellules expriment alors leur récepteur pour l’antigène (TcR) et subissent une sélection positive
et négative. Les thymocytes en cours de différenciation perdent soit le marqueur CD4 soit le CD8
pour donner naissance aux cellules T mûres exprimant seulement CD4 ou CD8 (cellules
monopositives), cellules que l’on trouve dans la zone médullaire. Les cellules qui ne réussissent pas
à fabriquer un TcR fonctionnel, ou qui ne peuvent pas interagir avec le CMH du soi, ou qui
reconnaissent les antigènes du soi, meurent durant leur développement dans le cortex, et sont
phagocytées par les macrophages à corps tingible.
Les sélections positive et negative (fig.) sont les processus par lesquels les thymocytes échappent à
l’apoptose durant leur développement. Les cellules sont sélectionnées positivement par leur
interaction avec les molécules du CMH exprimées sur les cellules épithéliales thymiques et
sélectionnées négativement si elles reconnaissent les antigènes du soi présentés par les molécules du
CMH à la surface des cellules dendritiques faisant office de CPAg.

21
2) ORGANES LYMPHOIDES SECONDAIRES
-Les ganglions lymphatiques
-La rate
-Les tissus lymphoïdes associés à l’intestin : GALT
-Les tissus lymphoïdes associés aux bronches : BALT
Les tissus lymphoïdes associés à l’appareil urogénital : MALT
Ils collectent et répondent aux antigènes pénétrant par les muqueuses correspondantes
2.1) GANGLIONS LYMPHATIQUES ET DEVELOPPEMENT DES CELLULES B (fig.) (fig.)
Les ganglions lymphatiques sont des organes encapsulés qui ponctuent le réseau lymphoïde et qui
contiennent des agrégats de lymphocytes et de CPAg.
Les centres germinatifs sont des zones formées de cellules en prolifération rapide ; quelques cellules
B sont à l’origine du centre germinatif. Elles entreprennent une série de divisions rapides dans la
zone sombre basale (centroblastes) ; ces cellules diversifiées (suite à des mutations somatiques)
deviennent alors des centrocytes dans la zone claire basale, où elles peuvent capter l’antigène libéré
par les cellules dendritiques folliculaires. Les cellules B ayant des récepteurs à forte affinité sont
alors sélectionnées, alors que celles à faible affinité meurent et sont phagocytées par les
macrophages. Les cellules B activées par l’antigène migrent vers le bord du centre germinatif pour
présenter l’antigène aux cellules T CD4+. Elles subissent une seconde phase de division avant de
quitter le follicule, via la zone du manteau, pour devenir soit des cellules à mémoire, soit des
plasmocytes.

22
2.2) SYSTEME LYMPHATIQUE (fig.)
La fonction primaire du système lymphatique est d’éviter la formation d’oedèmes tissulaires
dangereux pour l’organisme en collectant l’excès de liquide et en le ramenant dans la circulation
sanguine.
Les vaisseaux lymphatiques périphériques drainent le fluide interstitiel et les cellules vers les
ganglions qui filtrent la lymphe de tout matériel particulaire. Les vaisseaux lymphatiques efférents
transportent la lymphe concentrée et les lymphocytes circulants vers le sang, directement ou
indirectement via d’autres ganglions. La plupart des canaux lymphatiques se dirigent vers la veine
gauche sous clavière via le canal thoracique. Cependant, la lymphe du côté supérieur droit se dirige
par l’intermédiaire du canal lymphatique droit dans le sang à la jonction entre les veines sous
clavière droite et jugulaire interne droite.

2.3) CIRCULATION DES LYMPHOCYTES ET DES CPAg


Bien que les lymphocytes circulent librement dans le sang, la lymphe ou les exsudats tissulaires,
c’est dans les organes lymphoïdes particuliers que sont initiées et se produisent les réponses
immunitaires. Le système lymphoïde est organisé de telle sorte que chaque organe lymphoïde draine
un tissu défini ou un compartiment vasculaire précis. Quelque soit sa voie de pénétration, un
antigène sera transporté vers l’organe lymphoïde approprié où la réponse immunitaire primaire sera
déclenchée. Par exemple, le système lymphatique transporte l’antigène des espaces intercellulaires
vers les ganglions lymphatiques. Les antigènes présents dans le sang sont digérés dans la rate,
tandis que ceux qui entrent par le tractus gastro- intestinal sont traités dans une série d’organes
spéciaux comme les plaques de Peyer, l’appendice, les amygdales, les ganglions mésentériques et
coliques, l’ensemble étant appelé « système lymphoïde associé à l’intestin » (Gut Associated
Lymphoid Tissue : GALT).
La plupart des lymphocytes circulent en permanence du sang à travers les organes lymphoïdes
secondaires et retournent dans la circulation sanguine.
Dès qu’un antigène pénètre dans les tissus, il va être exposé à la totalité du répertoire des spécificités

23
des récepteurs présents pour l’antigène sur les lymphocytes. Les macrophages et les cellules
dendritiques situées dans les organes lymphoïdes, digèrent et présentent l’antigène aux lymphocytes
spécifiques induisant ainsi la réponse immunitaire

2.4) CIRCULATION LYMPHOCYTAIRE (fig.)


Les voies majeures de circulation lymphocytaire s’établissent comme suit :
Les cellules du sang migrent principalement dans les tissus lymphoïdes secondaires, représentés ici
par le ganglion, la rate, et les plaques de Peyer. La circulation se produit aussi à travers la plupart des
tissus périphériques, où les lymphocytes voyagent vers les ganglions locaux par la lymphe afférente.
Les lymphocytes des plaques de Peyer aussi vers les ganglions (mésentériques) par la lymphe
afférente. A partir des ganglions, les cellules voyagent dans la lymphe efférente et repénètrent dans la
circulation via les canaux lymphatiques post-nodaux

24
2.5) MECANISME DE LA MIGRATION LYMPHOCYTAIRE
Les récepteurs de localisation (Homing) des lymphocytes : (fig)
La migration des lymphocytes recirculants du sang vers les tissus lymphoïdes spécifiques a été
appelée « homing » ; de nombreux efforts ont été réalisés pour caractériser les molécules d’adhésion
présentes sur les lymphocytes (récepteurs de localisation ou de homing) et sur les cellules
endothéliales des VEH (Veinules endothéliales hautes).
Il a été montré que les lymphocytes B se lient préférentiellement aux VEH des plaques de Peyer,
tandis que les cellules T se lient préférentiellement aux VEH des ganglions périphériques. Ces
affinités préférentielles reflètent clairement des localisations préférentielles des cellules puisque les
plaques de Peyer sont relativement riches en cellules B et les ganglions en cellules T. Bien que les
cellules T et B puissent porter ces deux types de récepteur, leur migration préférentielle vers
l’intestin et les tissus lymphoïdes périphériques peut être expliquée par le nombre relatif de chacun
des types des récepteurs de localisation.

2.6) CIRCULATION LYMPHOCYTAIRE DANS L’INTESTIN (fig )


L’antigène présent dans le tractus intestinal rencontre d’abord les cellules macrophagiques qui
filtrent les contenus de la lumière intestinale, et les lymphocytes intra- épithéliaux de l’épithélium
des plaques de Peyer. Ces cellules transportent l’antigène dans les zones des cellules T et B contenant
les macrophages qui peuvent digérer et présenter l’Ag. Les cellules B peuvent présenter l’Ag
directement aux cellules T et ensuite être activées en réponse à des signaux amplificateurs des
cellules T. Les cellules activées se différencient et voyagent dans la lymphe du tissu lymphoïde
associé à l’intestin vers les ganglions mésentériques locaux. A la différence des ganglions et de la
rate, il y a très peu de synthèse d’anticorps dans les plaques de Peyer.
En quittant les ganglions mésentériques, les cellules T et B activées migrent dans le sang et peuvent
ensuite passer un certains temps dans la rate avant d’aller ensemencer la lamina propria de l’intestin
et d’autres sites exocrines muqueux. Dans la lamina propria, seuls les lymphoblastes T se localisent
la couche épithéliale. Les cellules B se différencient en plasmocytes. Les cellules activées dans
l’intestin migrant également dans d’autres sites muqueux on a proposé d’élargir le sigle GALT à
MALT (tissu lymphoïde associé aux muqueuses, incluant l’intestin, les glandes mammaires,
salivaires et lacrymales et aussi le tractus urogénital. Le mécanisme de localisation sélective des
lymphocytes dérivés de l’intestin vis à vis de ces différentes muqueuses n’est pas encore connu.

25
26
IV/ HEMATOPOÏESE
L’hématopoïèse se déroule dans des lieux différents au cours du développement. Les premières
cellules sanguines sont produites dans le sac vitellin ; puis au cours de la vie fœtale, le foie prend le
relais, pour laisser cette activité à la moelle osseuse vers les derniers mois de la grossesse (fig.).

Lors de ce processus, à partir des cellules souches hématopoïétiques (HSC), des cellules se
différencient étape par étape en différents globules blancs, en globules rouges et en plaquettes.
Chaque lignée cellulaire sanguine est ainsi définie par une voie de différenciation particulière à partir
de la HSC. L’organisation de l’hématopoïèse est pyramidale avec la HSC au sommet de la pyramide
et les cellules matures différenciées à la base avec les deux grandes lignées cellulaires du sang
(Myéloïdes et Lymphoïdes) (fig.)..

27
Les cellules qui résident à l’intérieur des cavités de l’os sont qualifiées de cellules stromales ; elles
sont représentées par différents types cellulaires (fibroblastes spécialisés, cellules endothéliales,
ostéoblastes et peut-être même des adipocytes). Ces cellules stromales reçoivent un ensemble de
signaux pour leur différenciation.
 les cellules hématopoïétiques en cours de maturation reçoivent des signaux grâce à des
molécules d’adhérence exprimées par les cellules stromales
 les cellules stromales produisent des chimiokines qui guident et localisent un type cellulaire
particulier
 les cellules stromales sécrètent des facteurs de croissance et des cytokines qui vont
promouvoir la multiplication et la différenciation.
Les CSF (M-CSF, G-CSF, GM-CSF et IL-3) assurent la survie et la différenciation des progéniteurs.
Un véritable réseau de signalisation entre les cytokines, CSF et les hormones est créé ; il assure le
bon déroulement et l’homéostasie de l’hématopoïèse.

28
V/ COMPLEXE MAJEUR D’HISTOCOMPATIBILITE (CMH) (fig )
Les CMH sont de régions chromosomiques contenant des gènes de structure codant pour les
molécules de surface. Chez la souris le complexe H-2 est porté par le chromosome 17 et chez
l’homme, le HLA est porté par le chromosome 6. Les CMH sont à l’origine:
*De l’expression à la surface de toutes les cellules d’un organisme, des antigènes majeurs
d’histocompatibilité
*De l’expression à la surface des cellules du système immunitaire d’antigènes dits Ia, jouant un rôle
majeur dans la régulation de toutes les fonctions immunitaires, par le jeu des reconnaissances de
cellule à cellule.
*De la capacité d’un individu donné de pouvoir s’immuniser contre un antigène particulier gènes de
réponse immune Ir, dictant aux macrophages de quelle manière et sous quelle forme ils doivent
présenter l’antigène aux lymphocytes. L’ensemble des antigènes codés par le CMH est très
polymorphe.
Bien que le CMH ait d’abord été identifié pour son implication dans les phénomènes de rejet de
greffes, sa véritable fonction réside dans le processus de reconnaissance des antigènes par les cellules
T. Il existe trois types associés au CMH : les molécules de classe I et II et certains composants du
complément (classe III).
Les molecules de classe I et II du CMH sont impliquées dans la présentation de l’antigène
1) molécules de classe I
Les molécules de classe I sont codes par 3 loci principaux A, B, et C; on trouve en outre trois autres
loci, E, F, et G dits non classiques (ou classe Ib) et codant des molécules aux fonctions particulières.
Ils s’expriment à la surface de toutes les cellules nuclées et interviennent dans la reconnaissance des
cellules cibles par les lymphocytes T cytotoxiques. Dans ce contexte, les cellules cibles peuvent être
soit des cellules du soi infectées par un virus, soit des cellules greffées exprimant des molécules du
CMH étrangères à l’organisme. Ces molécules de classe I sont constituées d’une chaîne
glycoprotéique, codée par le CMH, associée à la β2-microglobuline.
2) Molécules de classe II
Les molécules de classe II du CMH sont codés par trois loci principaux (DP, DQ et DR) comprenant
chacun deux gènes codant les deux chaines de la molécule de classe II
La fonction des molécules de classe II est de présenter l’antigène aux cellules Th. On trouve des
molécules de classe II du CMH sur un nombre restreint de types cellulaires, les rendant capables de
présenter l’antigène.
Chaque molécule de classe II est constituée de deux chaînes polypeptidiques codées par le CMH,
chacune d’elles étant polymorphe. Le nombre de locus génétiques inclus dans le CMH et qui codent
les molécules de classe II est très variable selon les espèces. Par exemple, la souris en possède deux
et l’homme beaucoup plus. L’organisation génétique ainsi que la structure des molécules de classes I
et II du CMH sont détaillées dans les figures
3) molécules de classe III
Ces génes de classe III codent des protéines à fonction immunitaire: certaines protéines du
complément, des cytokines de la famille du TNF et des protéines de stress (famille des protéines du
choc thermique HSP : Heat Shock Protein)
On désigne sous le nom de molécules de classe III, nombre de composants du complément, comme
le C2, le C4 et le facteur B qui sont codés par le CMH chez l’homme et la souris. Bien que le
système du complément ait un rôle à jouer dans plusieurs types de réactions immunitaires, le mode
de fonctionnement de ses divers composants est très différent de celui des molécules de classe I et II.

29
HLA, Complexe majeur d’histocompatibilité de l’homme

H-2, Complexe majeur d’histocompatibilité de la souris

30
LES REPONSES IMMUNITAIRES : EC2
Une première ligne de défense qui tire sans beaucoup de discernement sur tout ce qui bouge, faute
d'un nombre suffisant de récepteurs spécifiques capables d'identifier avec précision les millions
d'antigènes de l'environnement, ce qui l'amène à détruire toutes créatures perçues comme maléfiques,
des mondes bactérien, parasitaire, viral et fongique, à peine sont-ils en contact avec notre peau et nos
muqueuses, et déclenchant alors deux réactions, l'une immédiate, l'autre retardée.
La première est un véritable tir de barrage, violent et explosif, immédiat et mortel, localisé au site
d'infection, non sans quelques dégâts pour les tissus, dû à la mobilisation des cellules inflammatoires
La deuxième, portée par les CD, aboutit, par relais, au recrutement et à l'activation des lymphocytes
T et B de la deuxième immunité, l'immunité « lymphocytaire » « acquise » ou « adaptative », seule
capable de monter des réponses ciblées, spécifiques et mémoire, et qui, in fine, mobilisera à son tour
et recrutera de nouvelles vagues des mêmes cellules inflammatoires exécutantes, qui sont déjà les
armes initiales de l'immunité naturelle.
1) RECONNAISSANCE DES ANTIGENES (fig. )
La reconnaissance des antigènes par le système immunitaire se fait de deux manières distinctes, l’une
innée, l’autre acquise aux stratégies très distinctes. Le mode reconnaissance innée est base sur la
coévolution entre l’hôte et les parasites. Ces parasites sont détectés par un ensemble de récepteurs
membranaires, cytoplasmiques ou secretes appelés PRR (pattern recognition receptors). Ces
récepteurs reconnaissent des motifs particuliers sur les pathogènes: les PAMP (pathogen-associated
molecular pattern). Les PAMP sont des molécules diverses qui ne sont présentes que chez les micro-
organismes et sont des signatures de pathogène qui permettent au système immunitaires de les
reconnaître efficacement. Cette étape est cruciale puisqu’elle détermine la capacité du système
immunitaire à s’activer face à une infection mais aussi sa capacité à distinguer le soi du non-soi.
En outré le système immunitaires est aussi capable de s’alerter lorsqu’il détecte des signaux de
souffrance cellulaire ou tissulaire dits de danger. Ces sigaux de dommages ou DAMP sont molécules
souvent associées à la nécrose cellulaire et reconnus par les PRR. La reconnaissance des PAMP par
les PRR déclenche l’activation des défenses antimicrobiennes innées ainsi que la réponse
inflammatoire et stimule l’immunité adaptative.
Le mode de reconnaissance adaptatif est basé sur la génération d’un vaste répertoire
d’immunorécepteurs par des recombinaisons somatiques de segments de gènes en faisant appel au
hasard (approche statistique). Ces immunorécepteurs sont portés par les lymphocytes T (les TCR) et
les lymphocytes B (les BCR). Cette stratégie ne permet pas de faire la distinction entre le soi et le
non-soi et implique un mécanisme d’acquisition de la tolerance au soi qui supprime du repertoire les
immunorécepteurs autoréactifs.
La fonction de reconnaissance immune appartient à trois types différents de molécules :
Les cellules Th reconnaissent l’antigène à la surface des CPAg quand il est associé aux molécules de
classe II du CMH.
Les cellules T cytotoxiques reconnaissent l’antigène de façon similaire, avec cette différence que
l’antigène doit dans ce cas être présenté en association avec les molécules de classe I du CMH,
comme celles que l’on peut trouver sur les cellules infectées par un virus.
Les cellules B reconnaissent l’antigène grâce à leurs immunoglobulines de surface, capables de fixer
l’antigène à un état non modifié. De nombreux antigènes plurivalents peuvent activer les cellules B
directement, sans le concours des cellules T qui, par ailleurs, sont indispensables à la réponse
anticorps dirigée contre la plupart des antigènes protéiques. Dans certains cas, certains protocoles
expérimentaux montrent que les cellules T suppressives (Ts) reconnaissent l’antigène ainsi que les
molécules du CMH, mais pas toujours. La question de savoir si ces cellules utilisent le même type de
récepteurs (Tr) que les autres cellules T reste posée.

31
2) RECEPTEURS POUR L’ANTIGENE
Comment les CD reconnaissent-elles les antigènes, les virus, les bactéries, qu'elles vont capter,
transporter et présenter aux lymphocytes T ganglionnaires ?
Chez les mammifères (l’homme), l’activation des gènes de l’immunité est le fait du récepteur de
l’interleukine1 (IL-1-R) qui s’il est activé libère un facteur de transcription essentiel, le NFκB, de
sa liaison avec l’iκB, lui permet de gagner le noyau et l’ADN.
Chez la mouche, le « Toll-receptor » (Toll, « douane ») de Hashimoto, homologue chimique de l’IL-
1-R lorsqu’il est stimulé par son ligand « spätzle » libère dans la cellule un facteur de transcription,
dit « dl » (dorsal), de sa liaison inhibitrice avec la protéine « cactus » (homologue de l’iκB des

32
mammifères), permet à « dl » de gagner lui aussi le noyau et d’activer la synthèse de molécules
antibactériennes. Chez les insectes, les cellules porteuses de TLR libèrent plus de 200 « cécropines »
ou « défensines » différents, agissant directement ou non en activant le système du complément et
qui pourraient être la source d'antibiotiques nouveaux.
Les TLR existent aussi chez les mammifères, ce qui ouvre la voie à la découverte de dizaines et de
centaines d'autres TLR, capables de reconnaître d'autres antigènes bactériens et fongiques - protéines,
lipides, ADN, ARN, etc.- et des centaines ont été découvertes, 800 chez le seul oursin, mais une
douzaine seulement présente chez l'homme sur ou dans beaucoup de lymphocytesT4 et T8 formant le
groupe des ILC, « Innate lymphoid cells » (il y a donc des T4 et T8 « innés » et d'autres «
adaptatifs ». Les TLR sont identifiés (presque toutes les cellules inflammatoires ainsi que les cellules
épithéliales bronchiques et digestives en possédent)*sur les membranes cellulaires (TLR-1, 2, 4, 5,
6, et 10) et *dans le cytoplasme (TLR-3, 7, 8 et 9)
Les Toll-récepteurs, homologues de l'IL-1-R, reconnaissent les molécules étrangères des bactéries
et de champignons, et déclenchent une réponse immunitaire immédiate et innée. Ici pas d'adaptation.

Le système immunitaire peut reconnaitre l’antigène de deux façons


3) RECEPTEUR DES CELLULES T (TcR) Fig
Les cellules T ne reconnaissent que les fragments polypeptidiques des antigènes qui sont associés
aux molécules codées par le Complexe majeur d’histocompatibilité (CMH), molécules exprimées à
la surface des autres cellules de l’organisme. Les récepteurs des cellules T pour l’antigène (TcR) sont
des protéines membranaires intégrales présentes sur toutes les cellules T mûres, qui reconnaissent
spécifiquement les peptides antigéniques associés aux molécules codées par le CMH Le récepteur est
constitué d’un hétérodimère responsable de la liaison au complexe antigène-CMH et d’un groupe de
polypeptides membranaires (appelé le complexe CD3) qui déclenchent l’activation cellulaire. La
partie du TcR qui se lie au complexe antigène-CMH est différente pour chaque clone de cellule T,
alors que le complexe CD3 est invariant.
Les gènes codant pour la partie du TcR impliquée dans la liaison à l’antigène/CMH sont analogues
aux gènes codant pour les immunoglobulines. Ce sont les segments V, D et J multiples qui se
recombinent pendant le développement des cellules T pour produire des gènes VDJ ou VJ
fonctionnels.
4) RECEPTEUR DES CELLULES B Fig
Les cellules B reconnaissent les antigènes natifs grâce à leur récepteur de type immunoglobuline
(anticorps) ; les immunoglobulines reconnaissent et lient les antigènes intacts, ou de gros fragments
dont la structure tertiaire est conservée. Les Ig de surface des cellules B sont associées à deux
polypeptides, Igα et Igβ (CD79a et CD79b).L’ Igα et Igβ (CD79) sont des molécules
transmembranaires chargées de la transduction des signaux d’activation de la cellule B, et qui sont
nécessaires à l’expression des Ig membranaires. De ce fait le CD79 est un marqueur des cellules B
mûres.
Les gènes des Ig subissent un certain nombre d’événements de recombinaison durant le
développement et la maturation des cellules B.
La diversité des récepteurs des cellules T (TcR) provient du même type de mécanismes, à l’exception
des mutations somatiques.

33
I/ IMMUNITE NATURELLE

1) PHAGOCYTOSE (fig.)
*La phagocytose de l’antigène est la première étape de la réponse primaire
Cette phagocytose de l’antigène, soit par les macrophages, soit par d’autres cellules du système
réticulo-endothélial (cellules de Langerhans de la peau, cellules dendritiques de la rate et des
ganglions lymphatiques, et des monocytes sanguins) est la première étape du développement de la
réponse immunitaire. Toutes ces cellules digèrent l’antigène de façon similaire ; on les regroupe
toutes sous le nom de CPAg ; cette étape non spécifique est essentielle à l’initiation de la réponse.
L’efficacité de la phagocytose dépend également de la taille et de la forme de l’antigène. Les
antigènes particulaires sont plus facilement phagocytés que les petites molécules solubles.
L’efficacité de la phagocytose peut être accrue également en mélangeant l’antigène à des adjuvants
qui agissent de deux façons différentes : ils protègent l’antigène d’une dispersion trop rapide en les
piégeant dans des dépôts locaux ; ils contiennent des molécules qui stimulent la sécrétion de facteurs
d’activation des macrophages, augmentant ainsi localement la vitesse de la phagocytose.
Au cours de la première phase de la phagocytose, les particules adhèrent à la membrane de la cellule,
soit par des récepteurs non spécifiques, comme les récepteurs de type lectine qui reconnaissent les
polyosides bactériens (par ex le récepteur mannose-fucose), soit les récepteurs pour les opsonines
spécifiques que sont les IgG ou le C3b. Puis la cellule développe des pseudopodes autour de la
particule afin de l’internaliser. Les mécanismes anti-bactériens dépendants de l’oxygène sont activés
et les lysosomes fusionnent avec le phagosomes pour donner les phagolysosomes. En même temps
que le microbe se lie aux récepteurs du phagocyte et est ingéré, les récepteurs délivrent des signaux
qui activent plusieurs enzymes se trouvant dans les phagolysosomes. L’une de ces enzymes, portant
le nom de phagocyte oxydase, convertit l’oxygène moléculaire en anion superoxyde et en radicaux
libres. Ces substances sont désignées par le terme d’intermédiaires réactifs de l’oxygène (ROI) sont
toxiques pour les microbes ingérés. Une seconde enzyme, appelée monoxyde d’azote
synthétase(NO-synthétase) inductible, catalyse la conversion d’arginine en monoxyde d’azote (NO),

34
qui est également une substance microbicide. Le troisième ensemble d’enzyme est constitué par des
protéases lysosomiales, qui dégradent les protéines microbiennes. Toutes ces substances
microbicides sont produites principalement par les lysosomes et les phagolysosomes dans lesquels
elles agissent contre les microbes ingérés, mais ne lèsent pas les phagocytes.
Au cours de fortes réactions, les mêmes enzymes peuvent être libérées dans le milieu extracellulaire
et entraîner des lésions des tissus de l’hôte. C’est la raison pour laquelle l’inflammation, qui est
normalement une réaction protectrice de l’hôte contre les infections, peut également provoquer des
lésions tissulaires ; Le déficit héréditaire en enzyme phagocyte oxydase est la cause d’un déficit
immunitaire portant le nom de granulomatose chronique familiale. Dans cette maladie, les
phagocytes ne sont pas en mesure d’éradiquer les microbes intracellulaires, et l’hôte essaie de lutter
contre l’infection en mobilisant davantage de macrophages et de lymphocytes, entraînant une
accumulation de cellules autour des microbes appelée granulome.
Outre leur capacité d’éliminer les microbes phagocytés, les macrophages assurent plusieurs fonctions
qui jouent des rôles importants dans les défenses contre les infections.
Les macrophages produisent des cytokines qui sont d’importants médiateurs des défenses de l’hôte ;
ils sécrètent des facteurs de croissance et des enzymes qui servent à remodeler le tissu lésé et à le
remplacer par du tissu conjonctif ; ils stimulent également les lymphocytes T et répondent aux
produits des lymphocytes T.

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Opsonisation et phagocytose (fig.)
Les anticorps recouvrent les microbes et favorisent leur ingestion par les phagocytes ; le processus
consistant à recouvrir des particules afin de favoriser une phagocytose ultérieure porte le nom
d’opsonisation, et les molécules qui recouvrent les microbes et favorisent leur phagocytose portent le
nom d’opsonines.
Le phagocyte déploie sa membrane plasmique autour du microbe opsonisé et l’ingère dans une
vacuole portant le nom de phagosome, qui fusionne avec les lysosomes.
Le neutrophile ou le macrophage activé produit des lysosomes de grandes quantités d’intermédiaires
réactifs de l’oxygène, de monoxyde d’azote et d’enzymes protéolytiques, qui s’associent tous pour
détruire le microbe ingéré

2) COMPLEMENT (fig.) (fig.)


Le système du complément est un ensemble de protéines circulantes et associées aux membranes qui
jouent un rôle important dans les défenses contre les microbes. De nombreuses protéines du
complément sont des enzymes protéolytiques et l’activation du complément nécessite l’activation
séquentielle de ces enzymes, parfois appelé cascade enzymatique. La molécule pivot des cascades du
complément est le composant C3 dont le clivage peut être obtenu de trois manières:
Les modalités d’activation des trois voies sont différentes, deux sont initiées par les microbes en
l’absence d’anticorps, elles sont appelées voie alterne et voie des lectines, tandis que la troisième est
initiée par certains isotypes d’anticorps fixés aux antigènes, elle porte le nom de voie classique. La
protéine du complément la plus abondante dans le plasma est la C3 qui joue un rôle central dans les
trois voies d’activation. La protéine C3 est spontanément hydrolysée dans le plasma à faible taux,
mais les produits générés sont instables, et par conséquent rapidement dégradés et perdus.

36
2.1) La voie classique s’active à la suite de la fixation de C1 sur les molécules d’immunoglobulines
ayant spécifiquement reconnu l’antigène. La protéine C1 fixée devient une enzyme active entraînant
ainsi la liaison et le clivage des deux autres protéines, C4 et C2. Le complexe C4b2a assure les
fonctions de « C3 convertase de la voie classique » ; Il dégrade C3, et le C3b qui est à nouveau
généré, se fixe au microbe. Une certaine proportion de C3b se lie au complexe C4b2a et le complexe
C4b2a3b qui en résulte agit comme une C5 convertase.
2.2) La voie alterne est activée par la fixation du fragment C3b sur une surface activatrice :
membrane d’une bactérie, d’un virus, paroi d’un parasite.
Le C3b forme des liaisons covalentes stables avec les protéines ou polysaccharides microbiens, ce
qui le protège contre toute dégradation ultérieure. Différentes protéines régulatrices présentent sur les
cellules de l’hôte mais absentes des microbes, empêchent la liaison stable de C3b avec les cellules
normales de l’hôte. Le C3b lié aux microbes devient alors un substrat pour la liaison d’une autre
protéine, appelée facteur B, qui est dégradée par une protéase plasmatique afin de générer le
fragment Bb. Ce fragment reste fixé à C3b et le complexe C3bBb a la capacité d’induire la
dégradation enzymatique d’autres molécules de C3, d’où le nom « C3 convertase de la voie alterne ».
L’activité de cette convertase a comme effet qu’un nombre plus important de moléculesC3b et
C3bBb sont produites et se fixent aux microbes. Certaines des molécules C3bBb se lient à des
molécules C3b supplémentaires, et le complexe C3bBb3b agit comme une C5 convertase afin de
dégrader la protéine du complément C5 et d’initier les étapes ultimes de l’activation du complément.
2.3) La voie des lectines est initiée en l’absence d’anticorps par la fixation de lectine liant le
mannose (Mannose-binding lectin, MBL) aux microbes. La MBL est similaire sur le plan structural à
un composant du C1 de la voie classique et son rôle est d’activer C4. Les étapes ultérieures sont
pratiquement identiques à celles de la voie classique.
La voie alterne et celle des lectines sont des mécanismes effecteurs de l’immunité innée, et que la
voie classique est un mécanisme de l’immunité humorale. Ces voies différent par la manière dont
elles sont initiées, mais lorsqu’elles sont déclenchées, leurs étapes finales sont les mêmes.

37
Les étapes finales de l’activation du complément sont initiées par la liaison de C5 à la C5 convertase
et par la protéolyse de C5, aboutissant à la formation de C5b. La dernière protéine de la voie la C9
est appelée complexe d’attaque membranaire (CAM)
Les trois voies aboutissent à la possibilité du clivage de C5, le fragment C5b étant l’initiateur du
complexe lytique C5b-9. L’observation des agrégats C5b-9 solubles au microscope électronique
montre des cylindres en forme d’emporte d’un diamètre interne de 10 nm. Au niveau cellulaire, ces
cylindres semblent s’insérés dans la membrane plasmatique créant un pore permettant l’afflux d’ions
extérieurs conduisant à l’éclatement de la cellule.

RAPPEL
C3a est une protéine de 77aa libérée dans le sérum ou le milieu extracellulaire; elle se fixe sur les
mastocytes, les basophiles, les muscles lisses, certains lymphocytes, les plaquettes sanguines. C3a
induit la contraction des muscles lisses et la dégranulation des mastocytes et des basophiles qui
libèrent l’histamine et d’autres médiateurs de l’anaphylaxie (une anaphylatoxine)
C5a est une protéine de 74aa ; c’est une anaphylatoxine 20 fois plus active que C3a ; elle agit sur les
endothéliums en augmentant la perméabilité vasculaire, elle est chimiotactique pour les neutrophiles
et les monocytes et provoque la libération d’hydrolases en présence de complexes antigènes-
anticorps.
2.4).Les fonctions du complément
Les principales fonctions du complément sont illustrées sur la figure et le tableau
L’opsonisation est probablement la fonction la plus importante du complément dans la défense contre
les microbes;
Le complexe d’attaque membranaire (CAM) peut induire une lyse osmotique des cellules,
notamment des microbes. Les petits fragments peptidiques des protéines C3, C4, C5, produit par
protéolyse, sont chimiotactiques pour les neutrophiles, stimulent la libération de médiateurs
inflammatoires par différents leucocytes et agissent sur les cellules endothéliales pour augmenter le
déplacement des leucocytes et des protéines plasmatiques vers les tissus. De cette manière, les
fragments du complément induisent des réactions inflammatoires qui contribuent également à
l’élimination des microbes.

38
39
3) LA REPONSE INFLAMMATOIRE ET MECANISMES EFFECTEURS
La réaction inflammatoire est traditionnellement caractérisée par 4 signes cardinaux énoncés
par Celsus au 1er siècle: “Rubor et tumor cum calore et dolore” (rougeur et gonflement avec chaleur
et douleur); ils décrivent les effets de cette réponse sur le système vasculaire et nerveux. Quelques
siècles plus tard, Galien a rajouté un cinquième signe “function laesa” (perte de fonction,
conséquence des quatre premiers
3.1) Activation des acteurs de la réponse inflammatoire (fig.)
L’inflammation est le processus par lequel des leucocytes et des molécules du sérum se
concentrent dans une zone lésée de l’organisme (blessure par exemple). Très souvent, après une
blessure par exemple, la réaction inflammatoire ne fait pas intervenir le système immunitaire. La
kinine, une enzyme plasmatique, les systèmes de la coagulation et la plasmine, ainsi que les
mastocytes peuvent tous être activés au cours de l’inflammation et produire une réponse
inflammatoire typique.
Les mastocytes et les macrophages (1 et 2) vont orchestrer la mise en place de la réponse
inflammatoire aiguë
Les cellules dendritiques (3), qui n’ont de rôle direct dans la réaction inflammatoire sont cruciales
dans la réponse immunitaire adaptative.
Ces cellules attirées par les bactéries migrent par chimiotactisme vers le site.

Les mastocytes sécrètent des médiateurs pro-inflammatoires et chimiotactiques et libèrent trois


groupes de molécules :
 histamine, une amine vasoactive, la sérotonine, les enzymes (protéases)

40
 médiateurs issus du métabolisme de l’acide arachidonique : les prostaglandines, leucotriènes
et throboxanes
 cytokines : le « trio inflammatoire » IL-1/IL-6/TNF-α et des chimiokines inflammatoires
Les macrophages phagocytent les bactéries et sécrètent de nombreuses cytokines comme le trio
inflammatoire « IL-1/IL-6/TNF-α » et des chimiokines IL-8 ; ils induisent le remodelage et la
réparation du tissu lésé.
3.2) Evénements vasculaires (fig) (fig)
Suite à une lésion vasculaire ou tissulaire, on assiste à un stress ou à une stimulation des cellules
concernées (cellules endothéliales, fibroblastes, terminaisons nerveuses….) et à une réponse des
cellules de l’immunité.
Trois composantes principales participent à la réaction inflammatoire:
a) un accroissement du flux sanguin vers la zone affectée accompagnée par b) une augmentation
de la perméabilité capillaire locale, et c) une migration des cellules à partir du flux sanguin en
direction de la zone lésée.
Ces changements hémodynamiques entraînent la mise en jeu de plusieurs molécules vasoactives:
 les acteurs de la coagulation: thrombine et plasmine qui activent d’une part le système du
complément conduisant à la production d’anphylatoxines C3a et C5a et d’autre part le
système des kinines (bradykinine vasodilatatrice)
 les médiateurs de l’inflammation (les prostaglandines, leucotriènes et throboxanes, et
histamine) produits par les mastocytes.
 Le monoxyde d’azote NO

Les leucocytes se déplacent dans le vaisseau à une vitesse plus faible que les globules rouges à cause
des molécules d’adhérence qui leur permettent de se coller à la paroi de l’endothélium vasculaire;
cette adhérence est assurée par un groupe de molécules appartenant à la famille des intégrines dont le
principal représentant est la molécule LFA-1.
La diapédèse est la possibibilité qu’ont les leucocytes de passer à travers la paroi vasculaire par
migration entre les cellules de l’endothélium vasculaire; le leucocyte s’insinue entre les deux cellules
grâce à une interaction entre les molécules CD31 exprimées à la fois sur le leucocyte et les cellules
endothéliales
Les molécules d’adhérence et les substances chimiotactiques interviennent au cours de cette étape

41
3.3) Les mécanismes effecteurs
3.3.1) La phagocytose: est la première défense mise en place
Elle est pratiquée par les neutrophiles qui sont recrutés en grand nombre rapidement. Cette
phagocytose s’oppose efficacement à la multiplication bactérienne souvent rapide. Lorsque
l’infection est importante, les neutrophiles s’accumulent, phagocytent massivement et meurent; elle
crée un mélange de bactéries et de neutrophiles en lutte ou morts: le pus
Les macrophages sont moins nombreux au départ; ils exercent plus une fonction d’organisation
de la réponse, en sécrétant cytokines et chimiokines, qu’une fonction d’élimination proprement dite
des bactéries
Les mastocytes participant eux aussi à l’élimination de certaines bactéries par phagocytose mais
l’impact est mineur.
3.3.2) Mise en place du complément:
Après une stimulation antigénique, le système immunitaire peut recruter les mêmes systèmes
effecteurs, directement ou par l’intermédiaire du complément.
La fonction essentielle du complément est d’assurer le couplage entre les réactions immunitaires et
différents systèmes effecteurs.
Le système du complément a pour rôle d’attirer les cellules sur le site de l’inflammation
(chimiotactisme) et d’accroître localement l’afflux de sanguin ainsi que la perméabilité vasculaire,
facilitant ainsi le passage des protéines plasmatiques au travers de l’endothélium vasculaire et de là,
vers les tissus.
Le complément est non seulement effecteur puisqu’il opsonise les micro-organismes ou les détruit
via le complexe d’attaque membranaire (CAM) mais aussi il contribue à l’entretien de la réponse
grâce aux anaphylatoxines C3a et C5a.
3.3.3) Cytokines et médiateurs locaux (tbl.)
De nombreux messagers sont sécrétées lors de la réponse inflammatoire; ils sont sécrétés par les
macrophages et les mastocytes. On distingue:
 Des agents chimiotactiques
 Des cytokines
 Des médiateurs de l’inflammation

42
3.3.4) La réponse systémique
Une réponse systémique se met en place dans la zone inflammatoire; elle est déclenchée par les
cytokines (IL-1, IL-6 et TNF-α) libérées localement et qui sont véhiculées par le sang. Elles agissent
sur de nombreux organes et plus particulièrement sur le système nerveux et le foie.
Le système immunitaire informe le cerveau d’un problème infectieux de deux manières:
 La première utilise le réseau cable neuronal: les cellules du système immunitaire agissent sur
les terminaisons sensorielles du système nerveux somatique et sur les voies du système
nerveux végétatif
 La seconde consiste en une communication par des cytokines
Sensibilisation des terminaisons nerveuses (fig.): les messagers produits dans le tissu lésé comme
l’histamine, les prostaglandines, les cytokines inflammatoires et la substance P modifient les
terminaisons des fibres de la douleur; ces dernières génèrent un potentiel d’action en réponse à un
stimulus, elles sont sensibilisées. Ce phénomène explique le terme de dolor de Celsus.
La stimulation des centres végétatifs est à l’origine des sensations de malaise et de somnolence lors
de fortes réactions inflammatoires.

43
Rôle des cytokines (fig. ): les cytokines inflammatoires agissent au niveau de la moelle épinière; l’IL-
1 ainsi que les prostaglandines (PGE2) agissent sur les neurones de l’hypothalamus qui contrôlent la
température de l’organisme; ces messagers sont à l’origine de la fièvre
Réponse du système nerveux: L’IL-1 et le TNF-α induisent la libération de corticolibérine (CRH) par
l’hypothalamus; la CRH provoque la libération d’hormone corticotrope (ACTH) par l’hypophyse.
L’ACTH induit la libération de glucocorticoïde (cortisol principalement) par les glandes cortico-
surrénales.
Cette communication entre les système nerveux et immunitaire est primordial car elle permet au
système nerveux d’être averti d’un probléme immunitaire.
Foie et les protéines: pendant la phase aiguë, les cytokines inflammatoires, et surtout l’IL-6 induisent
la production de protéines par les hépatocytes; certaines comme la CRP, servent de marqueur
diagnostique de l’inflammation.

44
3.4) Régulation de la réponse inflammatoire
Le principal stimulus de la réponse immunitaire est la présence des agents infectieux; il existe des
mécanismes de rétrocontrôle négatif qui évitent un emballement de la réponse inflammatoire et
limitent les dégâts occasionnés aux tissus. Ces mécanismes assurent un retour au silence de la
réponse inflammatoire et préparent aussi à la phase de réparation des tissus. On trouve
principalement:
 La sécrétion de cytokines anti-inflammatoires: IL-10, TGF-β et IL-1ra (antagoniste du
récepteur de l’IL-1). Le TGF-β bloque l’action des protéases cellulaires dégradant la matrice
extracellulaire et induit la réparation et la régénération tissulaire; il est un inhibiteur pour les
mastocytes et les lymphocytes T.
 La production d’hormones anti-inflammatoires comme le cortisol
 La production d’antiprotéases

3.5) Réaction inflammatoire: Cas où les pathogènes persistent


3.5.1) Inflammation chronique (fig.)
Les réactions inflammatoires peuvent être aiguës, à prédominance de polynucléaires neutrophiles,
mais la persistance du stimulus antigénique peut entraîner une réaction chronique. Les sites
d’inflammation chronique sont d’ordinaire riches en lymphocytes et macrophages.
Les cellules s’organisent souvent en amas caractéristiques: les granulomes
Un granulome est un ensemble organisé de cellules différentes (macrophage au centre et lymphocyte
en périphérie) au tour de l’agent étranger.

45
3.5.2) Septicémie:
La septicémie est caractérisée par la présence des pathogènes dans le sang associée à certains
symptômes inflammatoires dont le principal est la fièvre. La réponse inflammatoire aiguë locale a
échoué. La réaction inflammatoire aiguë se généralise et des manifestations systémiques
apparaissent: fièvre, tachycardie, hyperventilation, changement de la formule leucocytaire. Ces
manifestations sont dues à la très forte production de TNF-α notamment.
Une assistance médicale permet d’éviter une mort certain dans 75% des cas.
3.5.3) Réaction inflammatoire sans micro-organisme

46
II) IMMUNITE ADAPTATIVE
Le talon d'Achille de cette réponse est sa faiblesse et sa lenteur. Puisqu'il y a des millions de TCR et
d'anticorps différents, très peu d'entre eux sont capables de reconnaître d'emblée chaque antigène. La
réponse initiale n'est l'œuvre que de quelques cellules. Elle est donc faible et il faut deux semaines de
prolifération des lymphocytes spécifiques, stimulés par le premier contact avec leur antigène, dans
les ganglions et les tissus, pour parvenir à une réponse quantitativement efficace.
Mais si l'organisme a survécu, de nombreux lymphocytes T et B spécifiques de l'antigène, qu'on
appelle alors des lymphocytes « mémoires », vont perdurer des années et parfois toute la vie, dans
les ganglions et la rate, prêts à répondre d'emblée, à toute nouvelle attaque de l'antigène. On dit que
l'organisme a été « immunisé ». Tel est le principe de la vaccination.
Le système immunitaire s'éduque donc lui-même, s'adapte aux attaques des antigènes et c'est
pourquoi l'immunité est dite « adaptative ».

1) ANTIGENE-ANTICORPS
1.1) ANTIGENE
Toute molécule qui se fixe à un anticorps est un antigène.
Une molécule est dite immunogène lorsqu’elle induit une réponse anticorps.
Les termes antigène et immunogène décrivent donc des propriétés différentes d’une même molécule.
La notion d’immunogénicité ne caractérise pas une propriété intrinsèque d’une molécule donnée; elle
ne fait que décrire sa capacité à induire une réponse spécifique.
De même, l’antigénicité n’est pas non plus une caractéristique intrinsèque d’une molécule; elle ne
décrit que sa capacité à être fixée par un anticorps.
Différents facteurs influent sur le degré d’immunogénicité d’un antigène:
 Origine de l’antigène
Un antigène provoque une réponse immunitaire s’il est reconnu comme étranger par l’organisme qui
le reçoit; on dit qu’il fait parti du non-soi. En général, plus la distance phylogénétique est grande
entre deux espèces, plus il y aura de chances de provoquer une réponse immunitaire en injectant une
molecule de l’une des deux espèces dans l’organisme de l’autre espèce. En fonction de leur origine,
on distingue: *les xénoantigènes (antigène d’une espèce dans un organisme d’une espèce différente
comme la serum albumin bovine SAB injectée à une souris), *les alloantigènes (antigène d’un
individu entrainant une réponse spécifique chez un autre individu de la même espèce comme
injection des hématies d’un individu du groupe A à un receveur du groupe B), * les autoantigènes (ce
sont les antigènes présents dans l’organisme d’un individu reconnus par le système immunitaire de
ce même indidividu)
 Nature et structure de l’antigène
Les immunogènes les plus puissants sont les protéines (et les peptides) puis les polyosides et enfin
les les acides nucléiques et les lipides. En général plus une molécule possède une masse moléculaire,
plus le nombre d’épitopes est élevé, et plus son immunogénicité est grande. Plus
 Administration de l’antigène
Plusieurs paramètres influent sur la réponse de l’organisme immunisé:
- La dose d’immunogène
- La voie d’administration
- La fréquence d’administration
- La présence d’adjuvant
1.2) LES ANTICORPS ET REPONSE ANTICORPS
1.2.1) LES ANTICORPS (fig)
Les anticorps sont les protéines produites par l’organisme en réponse à l’introduction de molécules
étrangères. Ils sont d’abord synthétisés par les plasmocytes, stade terminal de différenciation des
lymphocytes B, et circulent dans le sang et la lymphe où ils fixent les antigènes. Les complexes
antigènes–anticorps sont ensuite éliminés de la circulation, principalement grâce à la phagocytose

47
par les macrophages.
Les termes immunoglobuline et anticorps sont souvent utilisés dans le même sens. Pourtant, un
anticorps se définit comme une molécule qui fixe un antigène donné, alors que le terme
d’immunoglobuline s’applique à toute molécule de ce groupe, que l’antigène ait été identifié ou non.
Les anticorps constituent une grande famille de glycoprotéines ayant en commun des propriétés
structurales et fonctionnelles. D’un point de vue fonctionnel, ils peuvent être caractérisés par leur
capacité à fixer à la fois l’antigène et les cellules ou les protéines spécialisées du système
immunitaire. D’un point de vue structural, les anticorps sont composés d’une ou plusieurs copies
d’une unité caractéristique qui peut être représentée comme un Y. Chaque Y est formé de quatre
polypeptides: deux copies identiques d’un polypeptide nommé chaîne lourde et deux copies
identiques d’un polypeptide nommé chaîne légère.
Les immunoglobulines sont des grandes molécules en forme de Y, avec deux bras dits fragments
anticorps, antibody, Fab qui se lient aux antigènes et une queue dite fragment Fc. Les bras Fab
reconnaissent les molécules étrangères, libres ou à la surface des bactéries et des virus. Les queues
Fc déclenchent alors la destruction des antigènes, soit en activant contre bactéries et virus les cellules
tueuses de l'inflammation qu'elles recouvrent, soit en activant directement une cascade d'enzymes
destructeurs du sang, appelées « système du complément » ; il y a aussi des lymphocytes NK et
NK-T.

Les anticorps sont divisés en cinq classes IgG, IgM, IgA, IgE et IgD en fonction du nombre d’unités
en Y et du type de chaînes lourdes qui les constituent.
La plupart des caractéristiques structurales importantes des anticorps peuvent être décrites en prenant
l’exemple des anticorps de la classe des IgG, qui contiennent qu’une unité en Y. Les IgG sont les plus
abondants dans le sérum. Pour des raisons de simplicité, nous décrirons les IgG de souris; leurs
propriétés sont très similaires dans les autres espèces

48
*Les anticorps de la classe des IgG possèdent deux sites de fixation pour l’antigène

*Le sérum contient, en plus des IgG, d’autres classes d’anticorps


Les autres classes d’anticorps, IgM, IgA, IgE et IgD se distinguent par leur chaîne lourde. On a 5
types de chaînes lourdes IgG (γ), IgM(µ), IgA(α), IgE(ε) et IgD(δ) ; les chaînes légères sont de 2
types (κ et λ) et les anticorps peuvent comporter des chaînes légères soit κ soit λ . Les différences

49
entre les différentes chaînes expliquent les rôles différents des anticorps dans diverses réponses
immunitaires et dans diverses étapes du développement de cette réponse.
Les classes d’anticorps différent également par le nombre d’unité Y qui s’associent pour former une
molécule complète. Les anticorps de la classe IgM, par exemple, sont constitués de 5 unités en Y ;
puisque chaque unité en Y possède 2 sites de fixation de l’antigène, les IgM ont 10 sites identiques
pour la fixation de l’antigène. Les sites permettant l’association des différentes unités en Y se situent
également dans la région Fc
*L’étude de la séquence en acides aminés des chaînes légères révèle une région variable et une
région constante

*L’étude des chaînes lourdes révèle également la présence d’une région variable et de régions
constantes

*Les régions variables des chaînes lourdes et légères forment le site de fixation de l’antigène
Les régions variables d’une légère et d’une chaîne lourde s’associent pour former le site de fixation
de l’antigène. C’est l’hétérogénéité des régions variables qui fournit les bases structurales de
l’énorme répertoire de sites utilisé par un animal pour développer une réponse immunitaire efficace.
La variabilité la plus forte est trouvée dans 3 petites régions de la chaîne légère et de la chaîne
lourde, dites régions hypervariables. Celles-ci contiennent la majorité des résidus de contact avec
l’antigène. Ces régions forment le site réel de fixation de l’antigène et sont appelées « régions
déterminant la complémentarité » ou CDR (Complementary Determining Regions).
Les bases génétiques de la diversité des régions variables sont maintenant élucidées. La variabilité
est due à un mélange d’événements de recombinaison et de mutation;
Ces réarrangements créent, avec d’autres mécanismes, un grand nombre de sites de fixation de
l’antigène. Plus de la moitié des gènes codant pour les régions variables des chaînes lourdes et
légères portent des mutations ponctuelles dans la région de fixation de l’antigène. Le mécanisme
responsable de ces mutations n’est pas encore identifié mais il apparaît comme un bon moyen
d’adapter le site en favorisant les meilleures interactions antigène - anticorps par les modifications du
site. Ce processus est appelé maturation de l’affinité
Le calcul du nombre potentiel de site de fixation pouvant être créés par les recombinaisons, la
diversité de jonction, les mutations et l’association des différentes chaînes lourdes et légères relève
plus de l’algèbre que de l’immunologie. Il sert néanmoins à bien mettre en lumière la capacité de
l’immunité humorale à répondre à un grand nombre d’antigènes

*L’exclusion allélique fait en sorte que seul un gène fonctionnel de chaîne légère et gène
fonctionnel de chaîne lourde seront exprimés par un lymphocyte donné
Ce mécanisme, dit d’exclusion allélique explique qu’un lymphocyte B secrète des anticorps ayant
tous le même site de fixation et tous le même type de chaîne légère.
*Des événements supplémentaires de recombinaison permettent la production des différentes
classes et de sous classes d’anticorps

1.2.2) REPONSE ANTICORPS


La réponse anticorps est l’étape finale de toute une série d’interactions cellulaires entre macrophages,
lymphocytes T et lymphocytes B qui font suite à la présence d’un antigène étranger. Cette réponse
aboutit à la production d’un grand nombre d’anticorps qui se fixent spécifiquement à l’antigène et
accélèrent son élimination.
Les réponses anticorps primaires et secondaires fig
La première exposition à un antigène provoque une réponse relativement faible appelée réponse
primaire au cours de laquelle une série d’événements bien précis préparent l’animal à réagir à un
contact ultérieur avec le même antigène. Lorsque l’antigène est de nouveau introduit, la réponse

50
est plus rapide et intense. Les plasmocytes qui représentent le stade terminal de différenciation des
lymphocytes B sont responsables de la production d’anticorps lors des réponses primaires et
secondaires. Les lymphocytes B à mémoire, qui appartiennent également au pool des lymphocytes B
sensibilisés, sont responsables de l’apparition d’une réponse secondaire rapide et intense.
La phase de latence de la réponse primaire est plus longue, la concentration en anticorps au plateau
est moins importante et décroît plus rapidement que lors d’une réponse secondaire. Les IgM sont les
Ig prédominantes de la réponse et sont produites avant les IgG ; ce dernier est plus représenté lors de
la réponse secondaire. Durant leur développement, certaines cellules B subissent une commutation
de classe depuis les IgM vers les autres classes. Ce phénomène est à la base du changement d’isotype
que l’on observe dans la réponse secondaire. Les différences entre les réponses primaires et
secondaires sont plus importantes si l’antigène est thymodépendant , mais le mode d’administration
de l’antigène et la façon dont il est présenté aux cellules T et B influent notablement sur le
développement de la réponse et la classe d’anticorps produite.

La vaccination désigne l’induction volontaire d’une immunité protectrice contre un pathogène


donné. Ce phénomène est possible grâce à l’efficacité accrue de la réponse immune secondaire. Les
vaccins peuvent être des organismes vivants atténués, des organismes tués, des antigènes isolés d’un
pathogène, ou des antigènes modifiés. De nouveaux vaccins peuvent être préparés par génie
génétique.
2) CYTOKINES & CHIMIOKINES : LES MESSAGERS DE L’IMMUNITE
La mise en place de la réponse immunitaire efficace nécessite des communications cellulaires
assurant :
 La présence des leucocytes au bon endroit et au bon moment
 Un échange d’informations entre les leucocytes et les cellules du tissu impliqué dans la
réponse ;
 Enfin, une intégration des différents processus immunitaires au sein de l’organisme,
impliquant les organes lymphoïdes primaires et secondaires, mais aussi les autres systèmes de
l’organisme (nerveux, et endocrine principalement).
Ces communications impliquent des interactions physiques entre les cellules mais aussi l’envoi de
messagers solubles. Ces messagers de l’immunité sont appelés « cytokines ». Par ce groupe de
molécules très diverses, on individualise le groupe des chimiokines qui ont des propriétés
chimiotactiques pour les différents leucocytes.

51
1) Caractéristiques des cytokines
Une cytokine est définie comme une protéine de faible masse moléculaire (8 à 50kDa),
sécrétée par la majorité des cellules de l’organisme et principalement par les leucocytes,
permettant aux cellules de communiquer au sein du système immunitaire et aussi entre le
système immunitaire et les autres systèmes de l’organisme.
Les cytokines sont rarement stockées par les cellules mais le plus souvent
néosynthétisées suite à l’activation cellulaire pour être ensuite sécrétées. En général, leur
demi-vie est courte (quelques minutes dans le sérum) car elles sont rapidement dégradées par
des protéases.
Selon la distance entre la cellule émettrice et la cellule réceptrice, on distingue
différents modes d’action: (fig.)
 Autocrine : il s’agit d’une autostimulation dont l’exemple typique est l’IL-2 sécrétée par et
pour les lymphocytes Th
 Paracrine : où la cytokine agit sur les cellules voisines au sein d’un tissu ou organe, dans un
pourtour bien défini ; C’est le mode d’action le plus courant ; cette action paracrine crée des
miroenvironnements informationnels pour les cellules où agissent localement différentes
cytokines ;
 Endocrine où la cytokine agit sur des cellules éloignées en passant par le sang. Le mode
d’action se rapproche de celui des hormones, mais contrairement à la plupart des hormones, li
n’existe pas pour les cytokines d’organe ou de tissu source bien défini.
Dès lors il est important de voir l’action de chaque cytokine comme un maillon d’un
réseau d’actions interconnectées ; ce réseau de communication permet l’action coordonnée et
appropriée de chaque type cellulaire de manière à défendre au mieux l’organisme.

On distingue plusieurs modes d’interaction entre leucocytes via les cytokines: (fig)
 La pléiotropie : en sécrétant une cytokine, la cellule émettrice communique avec plusieurs
cellules cibles différentes en induisant, pour chaque cellule, une réponse particulière. Toutes
les cytokines ont des actions multiples ;
 La redondance : des cytokines différentes agissent sur une cellule cible et envoient des
signaux identiques induisant la même activité biologique ;

52
 La synergie : les signaux issus de différentes cytokines produisent une réponse plus forte que
celle induite par ces cytokines prises séparément ;
 L’antagonisme : l’action d’une cytokine bloque les signaux issus d’autres cytokines ;
 La production en cascade des cytokines : un stimulus induit la production d’une première
cytokine qui induit la production d’une seconde cytokine et ainsi de suite

2) Classification
On compte à l’heure actuelle près de 200 cytokines; il est rès difficile de les classer et les critères qui
sont souvent utilisés reposent les caractéristiques biochimiques et structuraux;
2.1) Les interleukines (IL-1 à IL-26) (tbl)
*IL-1 : a de nombreux effets similaires à ceux du TNF (augmentation de l’adhésivité des leucocytes
vis-à-vis des cellules endothéliales, induction des protéines de la phase aiguë) ; elle peut avoir une
action directe sur l’hypothalamus pour induire la fièvre, le sommeil et le comportement de maladie ;
elle a pour cible les fibroblastes, les ostéoclastes et les chondrocytes où elle peut induire la
production de prostaglandines et intervenir dans le remodelage des tissus ; elle induit l’expression
des récepteurs pour l’IL-2 sur les cellules T et intervient donc en tant que costimulateur dans
l’activation de ces cellules
*IL-2 : est un facteur de croissance essentiel pour les cellules T (TCGF, T6cellgrowth factor,
structurellement proche de l’IL-15 et de l’IL-21) nécessaire à la prolifération des cellules T activées
par l’antigène ; elle active aussi la division des cellules B.
*IL-3 : est une hématopoïétine polyspécifique
*IL-4 et l’IL-13 sont des facteurs de croissance essentiels pour les cellules B, alors que l’IL-6 les
pousse vers leur différenciation en plasmocytes produisant les anticorps
*IL-5 : provoque la différenciation des cellules B dans certaines espèces et elle est essentielle pour la
différenciation des éosinophiles.
*IL-6 : présente diverses activités pro-inflammatoires.
*IL-7 : est indispensable au développement des cellules pré-B et pré-T
*IL-8 : est une chimiokine (CXCL8) qui agit principalement sur les neutrophiles et les macrophages
*IL-9 : intervient dans la différenciation des mastocytes
*IL-10 : produites par les cellules Th2 supprime la production de cytokines des cellules Th1,
contrôlant ainsi la balanceTh1/Th2. Une famille de cytokines proches de l’IL-10 ont des rôles divers
dans la signalisation des cellules dans les tissus (IL-19, IL-20, IL-22, IL-24 et IL-26).
*IL-11 : agit en synergie avec l’IL-3 dans l’hématopoïèse
*IL-12 : a un rôle central dans la différenciation des cellules Th1 ; les IL-18 et les IL-23 qui lui sont
proches contribuent aussi au développement des Th1 par leur activité sur les cellules dendritiques et
les cellules Th non activées

53
*IL-15 : semble agir sur les cellules T à mémoire
*IL-21 : agit sur les cellules NK

54
2.2) L’interféron γ(IFN-γ)
Il est produit par les cellules Th1 activées par l’antigène
Il augmente l’expression des récepteurs pour l’IL-2 sur les cellules Tc, favorise l’activité
cytotoxique des cellules NK et provoque la différenciation des cellules B, favorisant la
commutation vers IgG2a chez la souris.
L’interféron γ inhibe les cellules Th2, renforçant ainsi les réponses contrôlées par les Th1.
2.3) Le facteur nécrosant les tumeurs (TNF, tumour necrosis factor) et la
lymphotoxine (LT)
Ce sont des cytokines de structure analogue codées dans la région du CMH ; la lymphotoxine,
libérée par les cellules Tc, est aussi appelée TNF-β. Le TNF et la lymphotoxine peuvent enfin induire
la mort cellulaire par apoptose. L’un des 3 récepteurs pour ce groupe de cytokine, le TNFR-1 possède
un « domaine de mort » qui peut regrouper un groupe d’enzymes médiateurs de l’apoptose.
2.4) Le TGF-β (transforming growth factor)
C’est un groupe de 5 cytokines produites par de nombreux types cellulaires; elles sont mitogènes
pour les fibroblastes. En règle générale, le TGF- inhibe fortement les réponses immunes, en bloquant
la prolifération des cellules B et T, et il apparaît comme un élément essentiel de contrôle de la
réactivité immunitaire.
2.5) Le facteur inhibant la migration (MIF, migration inhibition factor)
Il inhibe la migration des macrophages

3) Effets biologiques des cytokines


Les effets biologiques des cytokines sont nombreux et variés. De plus, les cellules sont en
permanence soumises aux différents effets des cytokines et à leur conjugaison. Il est donc difficile de
connaître la participation de chaque cytokine prise séparément sur un phénomène biologique in vivo.
On peut néanmoins classer les effets biologiques des cytokines selon leur implication dans des
grandes fonctions du système immunitaire comme le maintien de son homéostasie, la réponse
inflammatoire, le contrôle de la différenciation lymphocytaire et les défenses antimicrobiennes
4) Participation à l’homéostasie du système immunitaire
4.1) Régulation de l’hématopoïèse dans les organes lymphoïdes primaires tbl )
Les cytokines interviennent dans la prolifération, la survie et la différenciation des leucocytes ; un
réseau complexe de cytokine contrôle l’hématopoïèse ; elles sont sécrétées majoritairement par les
cellules stromales de la moelle osseuse et de nombreuses cytokines participent à l’hématopoïèse.

4.2) Homéostasie du nombre de lymphocytes en périphérie

55
La prolifération, la différenciation et la survie des lymphocytes T lors d’une infection sont contrôlées
par un réseau de cytokines (Il-2, 7, 15) ; ce contrôle permet de réguler le nombre total de
lymphocytes en périphérie qui peut fluctuer autour de la valeur normale (fig.)
*Cas 1 : un excès de lymphocytes peut avoir lieu suite à des réponses immunitaires qui ont vu le
nombre de lymphocytes augmenter fortement notamment des effecteurs et mémoires. L’apoptose
permet de corriger cet excès de lymphocytes ; beaucoup de lymphocytes meurent pour n’avoir reçu
suffisamment de signaux provenant des cytokines. L’IL-2 en fin de réponse immunitaire participe à
l’induction de la mort et donc à une forte diminution du nombre des effecteurs.
*Cas 2 : un déficit de lymphocytes peut avoir lieu au cours de la réponse à une infection causant la
mort de nombreuses cellules (virus de l’immunodéficience humaine). La survie et la prolifération
l’emportent sur l’apoptose. Les cytokines IL-2, 4, 7, et 15 participent à ce phénomène.
*Cas 3 : Le taux de lymphocytes est normal, un équilibre existe entre survie et la mort cellulaire, la
production des lymphocytes par les organes lymphoïdes primaires est compensée par la mort
naturelle des lymphocytes en périphérie.

5) Les cytokines inflammatoires (fig )


Les cytokines inflammatoires, IL-1, IL-6, et TNF-α sont sécrétées au cours de la réponse
inflammatoire par les leucocytes présents au niveau du foyer infectieux et stimulés par les micro-
organismes.
Le TNF-α joue un rôle majeur et présente une dualité fonctionnelle :
 Il contribue à l’inflammation tissulaire (activation de fonctions cellulaires)
 Il conduit à la mort cellulaire ; cette dernière est mise en évidence en premier car il induit la
mort de nombreuses cellules tumorales ce qui lui a valu sa dénomination de facteur de
nécrose tumorale

56
6) Les cytokines qui modulent les réponses immunitaires
6.1) Les cytokines et l’orientation de la réponse Th : (fig )
Les lymphocytes peuvent se différencier en trois types de lymphocytes Th (Th1, Th17, Th2) ;
Les cytokines participent activement à cette différenciation.
Au niveau des tissus où sont rencontrés les pathogènes, une réponse innée se met en place ;
en fonction du pathogène et des signaux de danger reçus, les cellules locales (cellules
dendritiques, macrophages, mastocytes mais aussi les cellules épithéliales et endothéliales)
sécrètent de nombreuses cytokines qui vont conditionner la maturation des cellules
dendritiques qui captent l’antigène.
Ces cellules dendritiques migrent vers le nœud lymphatique où elles interagissent avec les
lymphocytes T CD4 et conditionnent leur différenciation vers les différents types
*de Th1 : sécrétant de l’IL-12
*de Th17 : sécrétant IL-6 et TGF-β
*de Th2 : en présence d’IL-2
Chacune de ces sous populations de lymphocytes Th ainsi différenciée sécrète à son tour un
panel de cytokines caractéristiques qui lui permet de fournir ensuite une aide aux cellules
avec qui elle coopère.
Un terrain immunitaire se forme dans lequel les effecteurs de l’immunité agissent
*le terrain de type 1 est entretenu par l’IL-12 et l’INF-
*le terrain de type 17 est entretenu par l’IL-6, le TGF- β
*le terrain de type 2 est entretenu par l’IL-4

57
6.2) Les cytokines inhibitrices
Les principales cytokines inhibitrices sont l’IL-10 et TGF-β ; elles sont sécrétées en grandes
quantités par certaines sous-populations de lymphocytes T, principalement les lymphocytes T
CD4 régulateurs ; elles possèdent des activités anti-inflammatoires et sont inhibitrices des
réponses lymphocytaires.
6.3) Les cytokines effectrices
Il s’agit de cytokines qui exercent directement des fonctions immunitaires suite à la fixation
sur leur récepteur : les interférons de type 1 et le TNF-α
7) Les chimiokines
En 1987, l’IL-8 fut la première cytokine découverte possédant des propriétés chimiotactiques. Un
nouveau champ d’investigation sur le chimiotactisme des leucocytes vit le jour et permit la
découverte de toute une famille de molécules apparentées et de leurs récepteurs. Ces cytokines
chimiotactiques sont appelées chimiokines par condensation des deux termes. Initialement, chaque
chimiokine était nommée selon son lieu de production ou sa fonction ; aujourd’hui, une
nomenclature générique a été mise en place pour définir chaque chimiokine et son récepteur.
Une chimiokine est définie comme une protéine sécrétée principalement par les leucocytes, les
plaquettes, les cellules épithéliales et endothéliales ;
Le rôle principal des chimiokines est d’assurer la répartition des leucocytes dans l’organisme :
 En l’absence d’infection, des chimiokines participent à l’homéostasie du système
immunitaire et sont qualifiées d’homéostatiques

58
 Suite à une infection, des chimiokines contribuent au recrutement des différentes cellules
participant aux réponses innée et adaptative dans les tissus infectés et qualifiées de
chimiokines inflammatoires ;
Les chimiokines ont aussi des rôles non chimiotactiques, et contribuent à l’activation ou à la
différenciation de nombreuses cellules.
Les chimiokines sont des cibles de choix de nombreux virus ; ces virus sont capables de saboter
ou d’utiliser les communications du système immunitaire à leur faveur.
Ainsi, les herpès virus produisent des molécules de structure voisine des chimiokines qui ont des
activités agonistes (leurrent les leucocytes par de faux messages) ou antagonistes (bloquent les
communications) sur leurs récepteurs.
En outre, plusieurs virus utilisent les récepteurs aux chimiokines pour pénétrer dans leur cellule hôte.
Le virus du SIDA utilise comme corécepteur CCR5 pour entrer dans les cellules monocytaires et
CXCR4 pour entrer dans les lymphocytes T CD4.

3).INTERACTIONS CELLULAIRES DANS LA REPONSE IMMUNITAIRE


La réponse immunitaire résulte d’un processus d’interactions entre les divers types cellulaires
(lymphocytes B et T, les cellules phagocytaires, les cellules nulles, les CPAg). Les étapes essentielles
en sont les suivantes :
 Captation, transformation et présentation de l’antigène aux cellules B et T, ce qui est effectué
par les CPAg circulantes ou celles qui résident dans les organes lymphoïdes périphériques.
 Interactions entre les cellules T auxiliaires et les différentes cellules effectrices, comme les
macrophages, les cellules B et les cellules T cytotoxiques. Ces interactions se font par contact
direct entre les cellules ou par l’intermédiaire de facteurs solubles, les lymphokines et les
monokines.
 Contrôle du type et de l’intensité de la réponse par les cellules suppressives, les CPAg, les
cellules Th et les anticorps. Le système immunitaire interagit avec d’autres cellules-
polynucléaires, mastocytes, fibroblastes et les cellules du système réticulo-histiocytaire –
ainsi qu’avec les enzymes plasmatiques pour induire les réactions inflammatoires dont le but
est d’éliminer l’antigène à sa source ou d’en déduire les effets dans le cas de germes
pathogènes
Coopération cellulaire et réponse immunitaire (fig)
-Présentation de l’antigène
L’antigène capté par les CPAg est transformé et présenté aux cellules Th. Les CPAg stimulent aussi
les cellules T en sécrétant l’IL-1, laquelle est capable d’induire, entre autres, les récepteurs pour l’IL-
2 sur les cellules T.
-La réponse anticorps
Les cellules Th coopèrent avec les cellules B pour la production d’anticorps, soit par interactions
cellulaires directes par pont antigénique, soit en sécrétant des facteurs qui pourraient agir en se fixant
d’abord sur les CPAg. L’interaction entre les cellules T auxiliaires et les cellules B s’effectue
également par les IL-2, BCGF (facteur de croissance des cellules B) et BCDF (facteur de
différenciation).
-La réponse à médiation cellulaire
Elle fait intervenir une coopération entre les cellules Th et les cellules effectrices (macrophages et
cellules T cytotoxiques) qui s’opère par l’intermédiaire de différentes lymphokines. Les cellules
cytotoxiques et les macrophages peuvent s’attaquer aux tissus et cellules cibles : les macrophages par
sécrétion d’enzymes et d’autres facteurs inflammatoires, les cellules Tc par cytotoxicité directe
spécifique de l’antigène.

59
4). REGULATION DES REPONSES IMMUNITAIRES
Les réponses immunitaires sont contrôlées par les interactions cellulaires et par les cellules T
suppressives. L’antigène étant le point de départ de toute réaction immunitaire, sa disparition
(comme celle que l’on observe en fin d’infection) a pour effet d’interrompre la stimulation du
système immunitaire. Ainsi peut-on considérer que l’action du système dans son ensemble tend à
éliminer l’antigène, puis lorsque cela est réalisé, à arrêter l’activation des cellules compétentes. Au
sein du système immunitaire, d’autres régulations existent opérant à moindre échelle. Par exemple,
les anticorps exercent sur les cellules B spécifiques (probablement via leurs récepteurs de Fc) une
action qui limite leur prolifération ; les cellules T sont cruciales pour la régulation de l’intensité de la
réponse. En plus des cellules T auxiliaires spécifiques de l’antigène, il existe un deuxième groupe de
cellules Th qui entrent en action dans certains cas ; il s’agit des cellules T spécifiques d’idiotypes, qui
ont pour rôle d’induire sélectivement la prolifération de cellules B exprimant des idiotypes
particuliers. L’activité auxiliaire des cellules T peut s’exercer à deux niveaux :
*les cellules T spécifiques de l’antigène interviennent pour stimuler la prolifération des cellules B
spécifiques, ce qui peut être suivi par un développement sélectif de certaines sous- populations de
cellules B
*les réponses anticorps, ainsi que beaucoup de réactions à médiation cellulaire, subissent également
l’effet des cellules T suppressives, lesquelles à l’instar des cellules T auxiliaires peuvent être soit
spécifiques de l’antigène ou d’un idiotype soit non spécifique. Les cellules suppressives peuvent agir
aussi bien sur le développement de la réponse immunitaire que sur les cellules effectrices

60
Immunorégulation et les réponses contrôlées par les Th1 et les Th2 (fig )
La sous-population Th1 induit les réponses à médiation cellulaire, alors que les Th2 poussent à la
production d’anticorps, y compris de classe IgE. De plus chaque type de réponse inhibe l’autre.
L’IFN-γ produit par les cellules Th1 limite la prolifération des cellules Th2, alors que l’IL-12 et l’IL-
18 des phagocytes mononuclées soutiennent le développement des cellules Th1. A l’inverse, l’IL-10
des cellules Th2 inhibe la production des de cytokines par les Th1, et l’IL-13 bloque la production de
cytokines par les macrophages.

5). LE LYMPHOCYTE Th AU CENTRE DE LA REPONSE IMMUNITAIRE


La mise en route de la réponse immunitaire adaptative se fait par l’activation d’un lymphocyte Th
par une cellule présentatrice de l’antigène, CPAg (principalement une cellule dendritique). La
réponse adaptative comprend trois grandes étapes :
1. Une cellule dendritique capture l’antigène au niveau d’un tissu infecté, s’active, migre vers
l’organe lymphoïde secondaire le plus proche et présente cet antigène aux lymphocytes ;
2. Une coopération cellulaire entre la cellule dendritique et le lymphocyte T CD4 aboutit à la
génération d’un clone de lymphocytes Th effecteurs ;
3. Les lymphocytes Th effecteurs organisent la réponse adaptative en activant les cellules
effectrices de l’immunité (lymphocytes Tc, lymphocytes B, macrophages).

5.1) Rôle central des cellules dendritiques


1.1 Capture de l’antigène
Les cellules dendritiques tissulaires exercent deux fonctions principales :
 à l’état immature, elles capturent l’antigène au niveau des tissus infectés et migrent vers
l’organe lymphoïde le plus proche tout en se différenciant
 à l’état mature, elles présentent l’antigène aux lymphocytes Th.
Les cellules dendritiques sont omniprésents dans tous nos tissus et majoritairement regroupées au
niveau des portes d’entrées privilégiées des micro-organismes.
Elles possèdent une grande diversité de récepteurs de l’immunité innée (appelées PRR, de pattern

61
recognition receptors) leur conférant la capacité de détecter tout micro-organisme.
Un second groupe de PRR, principalement les TLR (récepteurs de type Toll), active les cellules
dendritiques. Les cellules dendritiques expriment de nombreux TLR, ce qui leur octroie un large
éventail de reconnaissance et leur permet d’être informées sur la nature de l’agent infectieux. Ces
récepteurs activent la maturation des cellules dendritiques ; cette activation aboutit à une
différenciation progressive qui commence dans le tissu et se poursuit tout le long de la migration.
L’activation des TLR induit l’expression de molécules de costimulation (CD80 et CD86) et
d’adhérence (intégrines) ainsi que la libération de cytokines (IL-12, IL-6, TNF-α) et de
chimiokines. La maturation conduit ainsi la cellule dendritique dans un état propice à la
présentation de l’antigène capturé dans les tissus (fig.).

1.2 Présentation de l’antigène aux lymphocytes T CD4


Les lymphocytes T CD4 naïfs rencontrent ainsi les cellules dendritiques présentant de nombreux
peptides issus du micro-organisme capturé. Chaque lymphocyte T CD4 naïf va ainsi entrer en
contact avec de nombreuses cellules dendritiques à la recherche d’un complexe CMH II-peptide
capable d’interagir avec son TCR (récepteur du lymphocyte T). La sélection clonale est la
sélection du lymphocyte possédant un TCR.
Une coopération cellulaire s’établit entre les deux cellules ; elle aboutit à l’activation du
lymphocyte et sa multiplication pour former un clone de plusieurs millions de cellules.
5.2) Activation des lymphocytes T CD4
Coopération cellulaire CPAg-Lymphocyte T CD4
Lors de l’interaction lymphocyte T-CPAg, une coopération cellulaire s’établit au cours de
laquelle les cellules échangent de nombreuses informations. Trois types de signaux sont
cependant d’une importance capitale pour conduire à l’activation du lymphocyte T :
 un signal 1 de spécificité délivré par le TCR lors de la reconnaissance de l’antigène ;
 un signal 2 de costimulation
 un signal 3 d’immunomodulation intégrant les signaux provenant des récepteurs des
cytokines.
La rencontre entre la cellule dendritique et le lymphocyte T se fait par chimiotactisme. Le contact
s’établit entre les deux cellules grâce à des molécules d’adhérence. Deux couples de molécules

62
sont connues pour leur rôle prépondérant dans l’adhérence : CD2/LFA-3 et LFA-1/ICAM-1. (fig)

- La reconnaissance par le TCR du complexe CMHII-peptide est le premier événement


nécessaire à l’activation du lymphocyte T. Le TCR permet la reconnaissance spécifique de
l’antigène.
- La costimulation : à côté du signal de spécificité fourni par le TCR (signal 1), les
lymphocytes nécessitent un signal supplémentaire pour s’activer pleinement, le signal de
costimulation (signal 2) ; ce signal est fourni au lymphocyte par un groupe de molécules
exprimées à sa surface, les molécules de costimulation dont la première molécule décrite est
CD28 du lymphocyte T. La CD28 est la seule molécule de costimulation présente sur un
lymphocyte T naïf, donc la seule impliquée initialement dans le démarrage d’une réponse
primaire Les signaux de costimulation sont définis comme induisant conjointement la
production massive d’IL-2 par le lymphocyte.
- Signaux de d’immunomodulation : Les cytokines reçues par le lymphocyte au cours de la
coopération avec la CPAg fournissent des signaux d’immunomodulation (signal 3). Les
cellules dendritiques produisent rapidement de l’IL-2 après la maturation; cette cytokine est
un facteur de croissance pour les lymphocytes. Les cellules dendritiques sont les seules CPAg
à produire de l’IL-2 ; une fois activés, les lymphocytes T CD4 produisent de l’IL-2 à leur
phase d’amplification clonale. La nature des autres cytokines produites par les CPAg dépend
ensuite de PRR qui ont été mis en jeu par les micro-organismes; les principales cytokines
produites par les cellules dendritiques sont les IL-1, 2, 6, 10, 12, 15 et le GM-CSF
5.3) Conséquences de l’activation des lymphocytes Th (fig.)
3.1) Réponse des lymphocytes Th
La réponse immunitaire mettant en jeu les lymphocytes Th passe par plusieurs étapes clés :
1- Sélection clonale et activation
La CPAg recrute et active le lymphocyte T CD4 naïf capable de reconnaître un complexe
CMH-peptide à sa surface ; cette étape dure une vingtaine d’heures.
2- Amplification clonale
Le lymphocyte T CD4 activé se multiplie de manière à former un clone de plusieurs
milliers de cellules identiques ; cette multiplication débute 48 heures après la pénétration
de l’antigène et le nombre de lymphocytes culmine 5 à 8 jours après (pouvant atteindre le
million). L’activation du lymphocyte T CD4 aboutit à l’expression membranaire du
récepteur à l’IL-2 et à la production d’IL-2 ; l’IL-2 est un facteur de croissance pour les

63
lymphocytes qui provoque leur entrée dans le cycle cellulaire et leur multiplication.
3- Différenciation en lymphocyte Th effecteur
Sous l’action des signaux d’activation, le lymphocyte T CD4 se différencie en cellule
effectrice. Cette différenciation est orientée par la nature du signal 3
d’immunomodulation fournit par les cytokines sécrétées par la cellule dendritique ; elle
aboutit à un lymphocyte T effecteur de type Th1, Th2 ou Th17 ou à un lymphocyte de
type T régulateur.
4- Différenciation en lymphocytes Th mémoire centraux
Certaines cellules sont mises en réserve par le système immunitaire lorsque l’antigène est
éliminé ; ce sont des cellules à longue durée de vie, qui s’activeront facilement et
rapidement lors de la prochaine rencontre avec le même antigène pour démarrer une
réponse secondaire. On les appelle lymphocytes Th mémoire centraux. Ces lymphocytes
recirculent en permanence dans les organes lymphoïdes secondaires
5- Action des lymphocytes Th effecteurs dans le contrôle des différentes réponses
immunitaires
Les lymphocytes Th activent les lymphocytes B, les lymphocytes cytotoxiques et les
macrophages lors d’une coopération cellulaire.
6- Différenciation en lymphocytes Th mémoire effecteurs
Contrairement aux lymphocytes Th mémoire centraux, ces cellules sont dans un état
activé et effectrices. Elles circulent au niveau des tissus pour exercer leur fonction
biologique. Elles fournissent une protection immédiate contre les pathogènes qui
envahissent les tissus périphériques.
7- Mort cellulaire induite par l’activation (AICD)
Les lymphocytes Th effecteurs sont condamnés à mourir par apoptose. Tant que les
lymphocytes Th sont stimulés par la présence de l’antigène, leur mort cellulaire
programmée est mise en sursis. En revanche, lorsque l’antigène disparaît, les lymphocytes
Th entrent en apoptose ; Ce mécanisme permet de réguler la réponse immunitaire et un
retour au silence lorsque l’antigène a été éliminé.

3.2) Différenciation des lymphocytes Th (fig.) et caractéristiques des différentes


populations de lymphocytes T effecteurs (tbl)
Le lymphocyte T CD4 peut se différencier en fonction des signaux reçus en différents
effecteurs :
 Th1 : dans le cas de pathogènes intracellulaires, ils activent une immunité cellulaire (on les
appelle aussi T inflammatoires) impliquant les lymphocytes Tc, les cellules NK et les
macrophages ;

64
 Th17 : dans le cas d’agressions des muqueuses par les bactéries extracellulaires et
champignons, ils amplifient la réponse inflammatoire en coopérant avec les neutrophiles ;
 Th2 : dans le cas de parasites extracellulaires et principalement des vers, ils favorisent une
immunité humorale et activent les mastocytes et éosinophiles ;
 Tfh (T folliculaires helper): dans tous les cas, ils coopèrent avec les lymphocytes B dans les
follicules et induisent la maturation de la réponse anticorps ;
 iTreg (T régulateurs inductibles) (Tr1 etTh3 sont aussi employés) : dans tous les cas où il n’y
a pas de pathogène ou seulement des micro-organismes commensaux, ils induisent un état de
tolérance.
Cette différenciation est mise en place par des facteurs de transcription spécifiques appelés facteurs
de transcription (FT) maîtres.

65
6). LA REPONSE ADAPTATIVE HUMORALE
Nous avons vu précédemment le rôle important des cellules dendritiques dans la capture de
l’antigène et sa présentation aux lymphocytes Th et principalement les lymphocytes Tfh ont pour
rôle, une fois activés, de coopérer avec les lymphocytes B de manière à générer une réponse
humorale.
Les réponses sont déclenchées par des antigènes thymo-dépendants (TD) et par des antigènes thymo-
indépendants (TI).
Les antigènes TD et TI ont des natures chimiques différentes : les antigènes TD sont majoritairement
des protéines, alors que les antigènes TI sont majoritairement des polymères à structure répétitive,
composants des parois des micro-organismes.
1- Réponse humorale T-dépendant (fig.)
Cette réponse peut être découpée en différentes phases et en différents lieux
1.1- Capture de l’antigène
Lors de la pénétration d’un micro-organisme au niveau d’une plaie par exemple, les
cellules dendritiques tissulaires (qui sont les CPAg) captent l’antigène, s’activent, se
différencient et migrent vers l’organe lymphoïde secondaire (OLS) proche.
1.2- Sélection clonale T
Les cellules dendritiques induisent l’activation de lymphocytes T CD4 spécifiques de
l’antigène au cours d’une première coopération cellulaire
1.3- Amplification clonale T
Ces lymphocytes se multiplient activement pour former des clones
1.4- Différenciation T
Les lymphocytes T CD4 se différencient en lymphocytes Th effecteurs et Th mémoire
notamment de type Tfh.
1.5- Sélection clonale B
Les cellules dendritiques apportent aussi les antigènes natifs aux lymphocytes B de
manière à sélectionner les lymphocytes B capables de les reconnaître. Une coopération T-
B conduit à l’activation de lymphocytes B spécifiques des épitopes du micro-organime.
1.6- Amplification clonale B
Les lymphocytes B se multiplient activement pour former des clones ;
1.7- Différenciation B
Il y a une génération d’un premier pool de plasmocytes qui sécrètent des IgM. Ceci
caractérise la réponse primaire.
1.8- Formation du centre germinatif et maturation de la réponse
Les clones de lymphocytes B activés continuent à proliférer et forment, dans les
follicules, un centre germinatif où mature la réponse B. En coopération avec les CFD et
les Tfh, les lymphocytes B y subissent les hypermutations somatiques et la commutation
de classe de manière à générer des plasmocytes produisant des IgG.
1.9- Recrutement des effecteurs
Les plasmocytes et les anticorps sécrétés sur place gagnent la circulation sanguine pour
rejoindre le tissu envahi où siège la réponse inflammatoire. Les anticorps y pénètrent
aisément grâce à l’augmentation de la perméabilité capillaire et les plasmocytes sont
recrutés par les chimiokines inflammatoires.
1.10- Phase effectrice
Les anticorps inondent le tissu et contribuent à éliminer les micro-organismes.

66
2- Réponse humorale T-indépendant
Nous savons maintenant que les lymphocytes B « classiques » encore appelés B2 sont
principalement localisés dans les aires B (follicules) des organes lymphoïdes secondaires. Ces
lymphocytes nécessitent l’aide des lymphocytes Th pour s’activer et génèrent des réponses
humorales T-dépendantes.
A la différence de ces lymphocytes B2, il existe deux autres sous populations de lymphocytes B
(les lymphocytes B1 et des lymphocytes de la zone marginale de la rate) qui ne nécessitent pas
l’aide Th pour s’activer. Ces sous populations répondent à deux types d’antigènes T-
indépendants. Le répertoire de BCR porté par ces cellules est particulièrement restreint comparé
à celui des lymphocytes B2 « classique ». Les antigènes le plus souvent reconnus sont des
antigènes d’enveloppes bactériennes (phosphorycholines) et virales (influenza) et parfois certains
antigènes du soi (phosphatidylcholine, insuline, ADN).
3- Activation du lymphocyte B
La simple reconnaissance de l’antigène par le lymphocyte B ne suffit pas à l’activer pleinement.
Pour ce faire, il nécessite un second signal qui lui est fourni par coopération cellulaire avec le
lymphocyte Tfh activé. Cette étape est un point clé de contrôle de la réponse immunitaire
adaptative.

67
Les lymphocytes Tfh qui ont été activés dans les aires T des organes lymphoïdes secondaires
migrent ensuite vers les aires B (ils expriment le récepteur CXCR5 à la chimiokine CXCL13
produite dans les follicules) de manière à rencontrer des lymphocytes B. Cette interaction
cellulaire a lieu à la frontière des aires T et B .
3-1. Evénements cellulaires aboutissant à l’activation du lymphocyte B (fig.)
Ces événements sont décrits sous la figure et la pleine activation des lymphocytes B requiert 3
signaux :
 Signal 1 : le lymphocyte B qui vient de reconnaître un antigène présente donc des peptides
issus de cet antigène à la surface de ses molécules de classe II du CMH
 Signal 2 : lorsque le lymphocyte Tfh reçoit le signal par son TCR et CD28, il exprime en
grande quantité à sa surface la molécule CD40L (ligand de CD40) qui peut alors lier CD40
exprimé par le lymphocyte B. Ce signal transmis au lymphocyte B par CD40 est crucial pour
que le lymphocyte B s’active et se différencie.
 Signal 3 : le lymphocyte Tfh sécrète des cytokines qui participent à l’activation du
lymphocyte B ; les principales cytokines sont l’IL-2, 4, 10, 21 qui se lient à leurs récepteurs
exprimés à la membrane des lymphocytes B activés.

Ce qu’il faut savoir : la fixation de l’antigène fournit le signal 1, la coopération avec le


lymphocyte Tfh fournit le signal 2 via CD40, enfin les signaux reçus par les cytokines constituent
le signal 3.

68
3-2 Coopération cellulaire lymphocyte B-lymphocyte Tfh (fig)
Si le lymphocyte Tfh est capable de reconnaître avec son TCR ce complexe CMH II-peptide,
alors une coopération cellulaire s’établit entre les deux cellules conduisant à la pleine
activation du lymphocyte B. Le lymphocyte B se comporte comme une CPAg pour le
lymphocyte T.
Nous retrouvons les mêmes molécules impliquées vues ci dessus.
 Reconnaissance du complexe CMHII-peptide par le TCR et CD4
 Costimulation par l’interaction ICOSL-ICOS
 Adhérence des deux cellulesvia ICAM-1/LFA-1 et CD58/CD2

7) LA REPONSE ADAPTATIVE CYTOTOXIQUE


La réponse adaptative cytotoxique met en jeu plusieurs sous-populations de lymphocytes doués de
cytotoxicité : les lymphocytes T CD8, les lymphocytes T, les lymphocytes NKT et rarement les
lymphocytes T CD4. Nous nous intéressons ici aux lymphocytes T cytotoxiques CD8+ (LTc) les plus
nombreux et les plus souvent impliqués dans les réponses antivirales et plus généralement dans les
réponses contre les parasites intracellulaires. Les lymphocytes Tc interviennent aussi contre les
tumeurs et lors des rejets de greffes.
Une réponse cytotoxique a une cinétique différente selon qu’il s’agit d’une réponse primaire ou
d’une réponse secondaire par le même virus ; ces réponses présentent les caractéristiques suivantes
(fig.) :

69
1- Les différentes étapes de la réponse cytotoxique (fig )
Dans le cadre d’une infection virale, la réponse cytotoxique comprend plusieurs étapes
permettant de produire des lymphocytes Tc dirigés contre les cellules de l’organisme infectées
par le virus. La première étape de la réponse immunitaire cytotoxique consiste à activer les
lymphocytes T CD8 naïfs spécifiques d’épitopes viraux ; ces lymphocytes circulent dans le
système lymphatique alors que le virus sévit dans un tissu donné

70
 Capture et présentation de l’antigène : étape 1
Dans le tissu infecté, la cellule dendritique capte des antigènes viraux ; elle se différencie et
migre via la lymphe dans les aires T des organes lymphoïdes secondaires (fig.)
 Génération d’une réponse Th : étape 2
Une coopération cellulaire a lieu avec un lymphocyte T CD4 naïf qui reconnaît spécifiquement
un complexe CMHII-peptide avec son TCR qui conduit à une généraion de lymphocytes Th1
effecteurs.
 Sélection clonale : étape 3
Un lymphocyte T CD8 naïf reconnaît spécifiquement CMHI-peptide avec son TCR à la surface
de la cellule dendritique. Une coopération cellulaire s’établit entre le lymphocyte T CD8, la
cellule dendritique et un lymphocyte Th1 activé. Le lymphocyte Th1 activé sécrète de
nombreuses cytokines (notamment IL-2) qui contribuent à la prolifération et à la différenciation
des lymphocytes T CD8 (fig )

71
 Amplification clonale : étape 4
Le lymphocyte T CD8 s’active et se multiplie pour former un clone de plusieurs millions de
cellules ; l’expansion du clone est d’autant plus grande que le stimulus est fort
 Différenciation en lymphocytes T cytotoxiques effecteurs : étapes 5
L’activation des lymphocytes T CD8 conduit à leur différenciation en lymphocytes T
cytotoxiques effecteurs ; ils synthétient de nombreuses cytokines et générent de nombreux
granules lytiques remplis de perforine et granzyme.
 Migration des lymphocytes Tc effecteurs et Tc mémoire effecteurs : étape 6
Les lymphocytes Tc effecteurs et Tc mémoire effecteurs quittent l’organe lymphoïde secondaire
par le vaisseau lymphatique efférent ; ils gagnent ensuite la circulation sanguine et sont attirés
dans le tissu infecté par la présence de chimiokines inflammatoires.
 Phase effectrice : étape 7
Une fois dans le tissu, les lymphocytes Tc effecteurs lysent leur cellules cibles
 Etape 8 : les lymphocytes T CD8 se différencient en lymphocytes T mémoire en présence
des lymphocytes Th
Les cellules mémoire sont de type mémoire effecteurs et mémoire centraux. Les lymphocytes T
mémoire centraux sont capables de s’auto-renouveler et persistent durablement ; ils seront à
l’origine d’une réponse secondaire lors d’une prochaine rencontre avec le même antigène.
Le nombre de lymphocytes Tc effecteurs finit par diminuer : *soit par la disparition de l’antigène,
suivie de la raréfaction des facteurs de croissance (IL-2, 15) aboutit à la mort des lymphocytes
effecteurs et au retour au silence de la réponse, *soit lors de la persistance du virus (cas
d’affections chroniques….)

72
NB : Chaque type de pathogène induit une réponse cytotoxique qui lui est adaptée et il est difficile de
généraliser les caractéristiques détaillées de la réponse.
2- Propriétés des lymphocytes T CD8 selon leur stade de différenciation (fig )
La réponse T cytotoxique est programmée lors du contact initial entre le lymphocyte T CD8 naïf et la
cellule dendritique. Plusieurs populations de lymphocytes T CD8 se distinguent en fonction de leur
stade de maturation (lymphocytes naïf, effecteur, mémoire central et mémoire effecteur. Ces
différentes populations possèdent des caractéristiques phénotypiques (marqueurs CD62L et
CD45RA) et fonctionnelles différentes :
 Les lymphocytes T CD8 naïfs : expriment le récepteur CCR7 aux chimiokines des organes
lymphoïdes secondaires et la sélectine CD62L
 Les lymphocytes T effecteurs ont acquis de nouvelles fonctions suite à leur activation ; cette
activation a généré les granules lytiques remplis de perforine et granzymes, la production de
cytokines (INF- et de TNF-α). Ces lymphocytes perdent leur capacité à migrer dans les
organes lymphoïdes secondaires (perte de CD62L et de CCR7) mais acquièrent la capacité de
migrer vers les tissus infectés (gain de CCR5 et CXCR3 qui sont les récepteurs aux
chimiokines inflammatoires).
 Les lymphocytes Tc mémoire effecteurs ont des propriétés voisines des lymphocytes Tc
effecteurs mais ont une durée de vie plus longue ; ces cellules sont présentent dans le sang, la
rate et les tissus non lymphoïdes (peau, muqueuses) et répondent très rapidement suite à la
détection de leur antigène. En effet, ces cellules ont des granules lytiques remplis de perforine
et granzymes prêts à être exocytés.
 Les lymphocytes T mémoire centraux, contrairement aux effecteurs, expriment CCR7 et
CD62L ; ils possèdent une forte capacité de prolifération sous la dépendance des lymphocytes
Th et des IL-15 et IL-7. La population des lymphocytes mémoire centraux a une longue durée
de vie (jusqu’à plusieurs années) ;

73
3- Rôle des lymphocytes Th
Des expériences menées chez la souris ont permis de montrer l’importance des lymphocytes CD4
lors des réponses primaire et secondaire. Si on supprime les lymphocytes T CD4 chez les souris
infectées par un virus, le début de la réponse primaire n’est quasiment pas changé, mais aucun
lymphocyte Tc mémoire n’est produit ; ainsi, une seconde infection par le même virus provoquera
une réponse de type primaire.
4- Activation des lymphocytes T CD8
L’activation des lymphocytes T CD8 se fait dans les organes lymphoïdes secondaires. La
présentation de l’antigène est réalisée par les cellules dendritiques en chargeant des peptides des
micro-organismes sur les molécules de classe I du CMH. Les cellules dendritiques utilisent deux
voies de présentation de l’antigène selon son origine (fig. ):

 Antigènes endogènes : dans le cas où une cellule présentatrice de l’antigène CPAg est
infectée par un virus, les protéines virales synthétisées par les ribosomes de la cellule
dendritique, donc endogènes, sont apprêtées sur les molécules du CMH1 de manière classique
 Antigènes exogènes : dans la majorité des cas, les virus infectent des cellules autres que des
CPAg. Les cellules dendritiques captent des antigènes issus du virus soit par phagocytose du
virus, soit par pinocytose des protéines solubles issus du virus, soit par capture des protéines
virales exprimées à la membrane des cellules infectées ; ces antigènes captés, bien qu’étant
exogènes à la cellule dendritique, sont présentés par les molécules du CMH1. Il s’agit du
phénomène de cross-présentation.
Lors du contact prolongé avec la cellule dendritique mature, le lymphocyte T CD8 naïf établit une
synapse immunologique, encore mal décrite. Les lymphocytes T CD8 requièrent, comme les
lymphocytes T CD4, trois types de signaux pour s’activer (fig ) :
 Un signal 1 de spécificité délivré par le TCR qui a fixé un complexe CMH1-peptide
 Un signal 2 de costimulation délivré par CD28 qui reconnait CD80 et/ou CD86
 Un signal 3 d’immunomodulation via les cytokines

74
5- lymphocytes Tc
Les lymphocytes Tc effecteurs quittent l’organe lymphoïde secondaire où ils ont été activés pour
rejoindre le ou les tissus infectés. Ils sont attirés par des chimiokines de type inflammatoire comme
CXCL9 et CXCL10
Les lymphocytes Tc effecteurs exercent une activité antimicrobienne via leur fonction cytotoxique et
la sécrétion de cytokines et de chimiokines
5.1- L’activité cytotoxique : le baiser de la mort avec formation de synapse lytique
Contrairement à la synapse immunologique longue et stable des lymphocytes T CD4, la synapse
lytique est une interaction cellulaire spécifique, transitoire (quelques minutes), assurant la mort
cellulaire de la cible : « le baiser de la mort » ou coup létal. Cette action très efficace des nombreux
lymphocytes Tc dans le tissu permet d’éliminer rapidement les cibles infectées.
Lors du coup létal, le lymphocyte Tc peut déclencher la mort de la cellule selon deux voies :
 La voie perforine-granzyme avec exocytose des granules lytiques
 La voie des récepteurs de mort (superfamille des récepteurs au TNF : TNFRSF)
5.2- Sécrétions de médiateurs
A côté de leur activité cytotoxique, les lymphocytes Tc produisent de nombreuses cytokines et
chimiokines.
- La stimulation des lymphocytes Tc par une cellule cible provoque la production de
chimiokines (CCL3, 4, 5 CXCL8, 9, 10) ; certains sont stockées dans les granules lytiques
comme CCL5 et CCL3 .
- Les lymphocytes Tc produisent majoritairement de l’IFN- et du TNF-α mais aussi du GM-
CSF et des IL-2, 4, 5, 10 et 16. Ces cytokines leur permettent de communiquer avec les autres
acteurs de l’immunité à médiation cellulaire et notamment les macrophages et les cellules
NK.

75
L’IFN- active les propriétés antimicrobiennes des macrophages ; il induit notamment la
production de monoxyde d’azote par les macrophages qui présente une activité
antimicrobienne et antitumorale.
L’IFN- et du TNF-α participeraient à une inhibition de la réplication virale.
Malgré leur forte capacité à tuer les cellules infectées par les virus, les lymphocytes Tc ne sont pas
les seuls acteurs de l’immunité antivirale. Ils agissent de concert avec les autres cellules de
l’immunité et notamment la réponse anticorps.

7) TOLERANCE IMMUNITAIRE ET AUTO-IMMUNITE


1) TOLERANCE
La tolérance est l’absence de réaction immunitaire envers un antigène particulier
L’exemple le plus typique de tolérance est celui de la tolérance au soi.
Normalement, les microbes sont immunogènes, et les antigènes du soi sont soit tolérogènes, soit
ignorés. Le choix des lymphocytes entre activation, tolérance ou ignorance est déterminé par la
nature des lymphocytes spécifiques de l’antigène et par la nature de l’antigène, ainsi que par la
manière dont il est présenté au système immunitaire.
La tolérance immunitaire à différents antigènes du soi peut être induite lorsque les lymphocytes
rencontrent au cours de leur développement ces antigènes dans les organes lymphoïdes primaires
(tolérance centrale) ou lorsque les lymphocytes mâtures rencontrent les antigènes du soi dans les
tissus périphériques (tolérance périphérique).
La tolérance centrale est un mécanisme de tolérance concernant exclusivement les antigènes du soi
qui sont présents dans les organes lymphoïdes primaires, c’est dire la moelle osseuse et le thymus. La
tolérance envers les antigènes du soi qui ne sont pas présents dans ces organes doit être induite et
maintenue par des mécanismes périphériques. On ne sait pas quels antigènes du soi, ou combien
d’entre eux, induisent une tolérance centrale ou périphérique, ou sont ignorés par le système
immunitaire?
Les lymphocytes qui se développent dans le thymus sont des cellules présentant des récepteurs
capables de reconnaître de nombreux antigènes, à la fois propres à l’individu et étrangers.
*Si dans le thymus, les lymphocytes T immatures reconnaissent des antigènes du soi avec une forte
avidité, ces lymphocytes meurent par apoptose avant d’avoir pu achever sa maturation ; ce processus
est également désigné par le terme de sélection négative et constitue le principal mécanisme de la
tolérance centrale. Les lymphocytes qui survivent à la sélection négative dans le thymus poursuivent
leur processus de maturation et ne contiennent plus de lymphocytes T auto réactifs potentiellement
dangereux. Ce processus de tolérance centrale affecte les lymphocytes T CD4+ et les CD8+ auto
réactifs, qui reconnaissent les peptides du soi présentés par les molécules de classe II et I du CMH
*la tolérance périphérique est induite lorsque les lymphocytes matures reconnaissent des antigènes
du soi dans les tissus périphériques, entraînant leur inactivation fonctionnelle (anergie) ou leur mort,
ou lorsque des lymphocytes auto réactifs sont contrôlés par des lymphocytes T régulateurs.
L’anergie est définie comme l’inactivation fonctionnelle des lymphocytes T qui survient lorsque ces
cellules reconnaissent des antigènes sans les niveaux adéquats de molécules de costimulation
(seconds signaux) nécessaires à une activation complète des lymphocytes T.
L’activation répétées des lymphocytes matures par les antigènes du soi, ou la reconnaissance des
antigènes du soi sans seconds signaux, déclenche des voies d’apoptose ayant pour conséquence
l’élimination des lymphocytes auto réactifs ; ce processus est appelé mort cellulaire induite par
l’activation (AICD, activation-induced cell death)
Suppression des réponses immunitaires par les lymphocytes T :
Lors de leur rencontre avec les antigènes du soi, certains lymphocytes T auto réactifs peuvent se
développer en lymphocytes régulateurs dont la fonction est de prévenir ou d’inhiber l’activation
d’autres lymphocytes auto réactifs, potentiellement nocifs
Les caractéristiques spécifiques de la reconnaissance de l’antigène conduisant au développement de

76
lymphocytes régulateurs ne sont pas connues.
Les lymphocytes T régulateurs peuvent se développer dans le thymus ou dans les organes
lymphoïdes périphériques.
*La tolérance des lymphocytes B envers les antigènes du soi protéique a été démontrée
expérimentalement. Les principes de tolérance centrale et périphérique dans le compartiment des
lymphocytes B sont similaires à ceux de la tolérance des lymphocytes T.
Lorsque les lymphocytes B immatures interagissent fortement avec les antigènes du soi dans la
moelle osseuse, soit ils sont tués (sélection négative), soit ils modifient la spécificité de leur
récepteur ; ce processus de changement de la spécificité du récepteur porte le nom de « receptor
editing » (ou correction du récepteur).
On ne sait pas quels antigènes du soi présents dans la moelle osseuse, ou combien d’entre eux,
induisent une apoptose ou une correction du récepteur, pas plus qu’on ne sait pourquoi un
lymphocyte B auto réactif donné subit l’un ou l’autre des processus.
Les lymphocytes B matures qui rencontrent des antigènes du soi présents à fortes concentrations
dans les tissus lymphoïdes périphériques deviennent anergiques et ne sont plus en mesure de
répondre à nouveau à cet antigène.
1.1. MAINTIEN DE LA TOLERANCE (fig )
Plusieurs mécanismes permettent le maintien de la tolérance vis-à-vis des tissus du soi:
- Séquestration de l’antigène à l’abri du système immunitaire (les autoantigènes)
- Induction de tolérance des cellules B et des cellules T centrale ou périphérique
- Incapacité des CPAg à apprêter et à présenter les autoantigènes
- Absence des molécules de costimulation sur les CPAg
- Présence de cytokines suppressives, telles que l’IL-10 et le TGF-β
NB : Le TGF-β (Transforming growth factor β) est un groupe de 5 cytokines produites par de
nombreux types cellulaires, incluant les macrophages et les plaquettes; il inhibe fortement les
réponses immunes en bloquant la prolifération des cellules B et T, et il apparaît comme un élément
essentiel de la réactivité immunitaire.

1.2. RUPTURE DE LA TOLERANCE


Les cellules autoréactives sont les lymphocytes exprimant des récepteurs pour les autoantigènes. Ces
cellules sont potentiellement aptes à developer une réponse auto-immune
Certains mécanismes (immunologiques, génétiques, hormonaux, ou environnementaux) peuvent

77
entraîner une rupture de la tolérance et provoquer une réaction immunitaire contre le soi ce qui se
traduit par l’apparition de maladies auto-immunes.
* Le court circuit des cellules T
La plupart des cellules T autoréactives sont délétées ou anergisées, mais les cellules B autoréactives
pourraient s’activer par un mécanisme qui courtcircuite les cellules T tolérantes. Par exemple, un
antigène exogène présentant une réactivité croisée avec un autoantigène pourrait être apprêté par ces
cellules B autoréactives, présenté à une cellule T reconnaissant un épitope du non –soi, qui peut alors
aider les cellules B (figure a)
* L’autoréactivité des cellules T
Elle peut aussi être induite par des antigènes microbiens présentant une réactivité croisée.
Dans la figure (b), des adjuvants microbiens (par ex. le LPS) induisent l’expression de molécules de
costimulation sur le macrophage, activant ainsi une cellule T autoréactive au repos.
Dans la figure (c), un virus enveloppé est internalisé par un macrophage, puis est apprêté par la voie
de la classe II. L’enveloppe virale contient des molécules du soi qui seront donc présentées.
Dans la figure (d), une cellule autoréactive au repos est stimulée par un antigène microbien
présentant une réaction croisée ; après la première rencontre, la cellule T exprime de nouvelles
molécules de costimulation et sera donc plus facilement activée lorsqu’elle rencontrera
l’autoantigène.
* Défaut de régulation
Une rupture de la tolérance centrale ou périphérique peut conduire à l’auto-immunité (figure e).
La libération d’antigènes séquestrés suite à un traumatisme physique ou infectieux peut exposer ces
antigènes pour lesquels les lymphocytes ne sont pas tolérants et induire une réponse.

78
1.3. LES FACTEURS FAVORISANT LA RUPTURE DE LA TOLERANCE
 Facteurs génétiques
Les maladies auto-immunes présentent des caractéres héritables avec une propension à apparaître
dans certaines familles suggérant une susceptibilité génétique. Le CMH est le locus le plus souvent
lié aux maladies auto-immunes
 Autres facteurs: (fig.)
Les maladies auto-immunes sont causes par le concours de multiples facteurs dont la conjunction est
encore mal connue. La prise de medicament, certains comportements alimentaires, la contraction de
pathogènes particuliers et la balance hormonale sont autant de facteurs dont l’implication a pu être
démontrée.

2) AUTO- IMMUNITE
Elle se définit comme une réponse immunitaire dirigée contre des antigènes du soi (antigènes
autologues), qui constitue une cause importante de pathologies; il est estimé qu’au moins 1 à 2% des
individus souffrent de maladies auto- immunes.
Les principaux facteurs déclenchant une auto- immunité sont, d’une part, des gènes de susceptibilité
qui peuvent contribuer à des dysfonctionnements de la tolérance au soi et, d’autre part, des facteurs
environnementaux, comme les infections, qui peuvent activer les lymphocytes auto- réactifs.

79
PHYSIOPATHOLOGIE OU IMMUNOPATHOLOGIE: EC3
I/ LES MALADIES IMMUNITAIRES & MALADIES AUTO-IMMUNES
Elles sont généralement hétérogènes et multifactorielles ; une défaillance de la tolérance des
lymphocytes T auxiliaires peut provoquer une auto-immunité, se traduisant par une attaque des
lymphocytes T contre les antigènes du soi ou par la production d’auto anticorps dirigés contre les
protéines du soi.
Certains mécanismes (immunologiques, génétiques, hormonaux, ou environnementaux) peuvent
entraîner une rupture de la tolérance et provoquer une réaction immunitaire contre le soi ce qui se
traduit par l’apparition de maladies auto-immunes.
De multiples gènes prédisposent aux maladies auto-immunes, les plus importants étant ceux du
CMH. De nombreuses maladies auto- immunes chez l’homme et chez les animaux consanguins sont
liées à des allèles particuliers du CMH.
Les infections peuvent activer des lymphocytes auto-réactifs et conduire au développement des
maladies auto- immunes.
1) Les maladies auto-immunes spécifiques d’organes
Il existe de nombreuses maladies auto-immunes où les anticorps reconnaissent des récepteurs et
modifient leur activité; deux maladies sont particulièrement caractéristiques: myasthénie et la
maladie de Basedow
Il existe aussi des maladies auto-immunes impliquant une réponse conduisant à la destruction de
cellules ou de tissus: * la thyroïdite de Hashimoto est dûe à une réponse immunitaire à médiation
cellulaire et humorale contre des auto-antigènes de la thyroïde, * le diabète insulinodépendant de
type I résulte d’une auto-immunité, conduit par les lymphocytes T, qui détruitles cellules β des ilôts
de Langerhans produisant l’insuline
2) Les maladies auto-immunes systémiques
Dans le cas de maladies auto-immunes non spécifiques d’organe, comme la polyarthrite rhumatoïde,
sclérose en plaque, le lupus érythémateux (apparition d’érythèmes qui prennent la forme au niveau
du visage d’un papillon ou d’un loup d’où le terme de lupus)

II) IMMUNODEFICIENCE :
EXEMPLE DE DYSFONCTIONNEMENT DU SYSTEME IMMUNITAIRE : SIDA
La fonction normale du système immunitaire est de défendre les individus contre les infections et
certains cancers. Les troubles provoqués par un dysfonctionnement de l’immunité sont appelés
déficits immunitaires. Certaines de ces maladies peuvent provenir d’anomalies génétiques (affectant
un ou plusieurs constituants du système immunitaire) qui entraînent le blocage de la maturation
(défauts de maturation des lymphocytes) ou des fonctions de différents éléments du système
immunitaire (défauts d’activation des lymphocytes T peuvent résulter d’un défaut d’expression des
molécules du CMH ; ces maladies sont appelées déficits immunitaires congénitaux (primaires) .
D’autres altérations du système immunitaire peuvent provenir d’infections ; il s’agira alors de
déficits immunitaires acquis (ou secondaires).
1) Exemple d’Immunodéficience : VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) (fig.)
Le syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA) est l’exemple même d’une anomalie pathologique
de la réaction immunitaire à médiation cellulaire chez l’homme. Nous traiterons de cette maladie qui
résulte d’une infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH).

80
Cette maladie a été détectée au début des années 80 aux USA par l’observation de plusieurs cas de
pneumonie causée par un protozoaire, Pneumocystis carinii qui n’est pathogène que pour des sujets
en état d’immunodéficience.
Bien sous des noms différents le virus a été isolé en 1983 par le groupe de L. Montagnier en France
et le groupe de R. Gallo aux USA
On estime à plus de 42 millions de personnes infectées par le virus ; l’infection continue à se
répandre en particulier en Afrique et en Asie ; elle touche dans certains pays d’Afrique 30% de la
population. L’infection par le VIH est contractée à l’occasion d’un rapport sexuel, avec des aiguilles
contaminées, par un transfert transplacentaire ou par une transfusion de sang ou de produits sanguins
infectés.
*Le VIH est un rétrovirus qui infecte les cellules du système immunitaire, principalement les
lymphocytes T CD4+, et qui provoque une destruction progressive de ces cellules.
2) Cycle viral du VIH (fig.)
Le cycle viral du VIH est composé des étapes suivantes :
 infection des cellules
 production de l’ADN viral et intégration de celui-ci dans le génome de l’hôte
 expression des gènes viraux et production des particules virales

81
3). Sérologie de l’infection par le VIH (fig.)
Les cellules infectées expriment le CD4. Après quelques semaines, des anticorps spécifiques
apparaissent dans le sang (Séroconversion) et le nombre de particules virales détectables diminue.
Après quelques mois ou années, le nombre de CD4 diminue, des infections opportunistes se
développent, avec la diminution des cellules T.
Dans les phases plus tardives, la charge virale ré augmente pendant que les taux d’anticorps
diminuent.

*Le VIH provoque une infection latente des cellules du système immunitaire et peut être réactivé, ce
qui produit des virus infectieux. Cette production virale conduit à la mort des cellules infectées, ainsi
qu’à celle des lymphocytes non infectés, à des déficits immunitaires consécutifs et à un sida.

4). Évolution clinique de l’infection par le VIH (fig.)


Au cours de l’infection par le VIH, la source principale de particules virales infectieuses est
constituée par les lymphocytes T CD4+ activés ; les cellules dendritiques et les macrophages jouent
le rôle de réservoirs de l’infection.
*La déplétion en lymphocytes T CD4+ qui suit l’infection par le VIH est due à un effet
cytopathogène du virus, qui entraîne la production de particules virales, ainsi qu’à la mort de cellules
non infectées.
La perte des lymphocytes au cours de la progression du sida est beaucoup plus importante que le
nombre de lymphocytes infectés. Le mécanisme de cette perte de lymphocytes T est encore mal

82
élucidé. Il est possible que cette activation chronique aboutisse à une apoptose. La perte des
lymphocytes T est l’indicateur le plus fiable de la progression de la maladie.
*Les manifestations cliniques et pathologiques d’un sida déclaré sont essentiellement le résultat
d’une augmentation de la sensibilité aux infections (Sarcome de Kaposi du à un virus herpétique) et à
certains cancers, suite au déficit immunitaire.
*La réponse immunitaire contre le VIH s’avère incapable de contrôler la propagation du virus et ses
effets pathologiques

5) Traitement du SIDA
*Le traitement actuel du sida est destiné à contrôler la réplication du VIH et les complications
infectieuses de la maladie.
Des médicaments pour bloquer l’activité de plusieurs enzymes virales sont aujourd’hui administrés
précocement avec des succès thérapeutiques considérables. Cette tri -thérapie appelée « traitement
anti -rétroviral hautement actif » est très coûteux.
*Le contrôle du VIH à travers le monde nécessitera le développement de vaccins efficace. Plusieurs
années seront nécessaires pour juger de l’efficacité des nouveaux vaccins dans les essais cliniques

II) HYPERSENSIBILITE
L’hypersensibilité est une réponse immune démesurée ou inappropriée.
La réponse immunitaire à médiation cellulaire ou humorale vis à vis de cibles autologues ou
étrangères peut conduire à des phénomènes appelés au sens large « allergies » qui peuvent être
nuisibles à l’individu. Les lésions tissulaires observées dans les maladies auto-immunes sont aussi le
résultat des réactions d’hypersensibilité puisque toute réponse à un antigène du soi est
« inappropriée ».
Les hypersensibilités regroupent de nombreux mécanismes parfois fondamentalement différents,
mais qui dans leur ensemble, se manifestent par des altérations tissulaires consécutives à des formes
diverses de réactions inflammatoires.
Les réactions d’hypersensibilité ont été classées par Gell et Combs en fonction de la vitesse de
réaction et du mécanisme impliqué
Quatre types d’hypersensibilité sont définis :

83
1) HYPERSENSIBILITE DE TYPE 1 (IMMEDIATE) (fig)
Réactions anaphylactiques et atopiques
Des anticorps particuliers, les IgE, qui se fixent passivement par leur partie Fc à la surface des
mastocytes tissulaires et des basophiles sanguins, provoquent la dégranulation de ces cellules
lorsqu’ils reconnaissent spécifiquement l’antigène. Les substances pharmacologiques ainsi libérées
induisent des effets pathogènes en agissant sur les muscles et les vaisseaux
L’anaphylaxie, découverte par Richet et Portier en 1902, a d’abord été interprétée comme l’inverse
de l’immunisation : l’organisme au lieu d’acquérir une résistance (pro-phylaxie), perd au contraire
cette capacité vis-à-vis d’un antigène aux effets pathogènes (ana-phylaxie). On peut constater que les
antigènes non toxiques (lait, ovalbumine) pouvaient susciter l’anaphylaxie, maintenant considérée
comme une manifestation propre du système immunitaire dont la violence et la rapidité sont la
source même des effets pathogènes. Au terme impropre d’anaphylaxie se substitue la notion
d’allergie (réaction anormale), synonyme d’hypersensibilité.
Le choc anaphylactique peut entraîner une détresse respiratoire due à la constriction des bronches,
une importante vasodilatation, parfois des anomalies du rythme cardiaque. Ces accidents sont assez
rares chez l’homme mais peuvent intervenir chez des sujets déjà sensibilisés à la suite d’une
deuxième ou d’une troisième piqûre d’insecte (guêpe, frelon abeille).
Certains individus manifestent des réactions d’anaphylaxie en l’absence de sensibilisation ; il s’agit
au sens commun « d’allergie » causées par de nombreux agents dits « allergènes » qui sont inhalés
(pollen, cuticules d’acariens contenues dans la poussière) ou ingérées (œufs, lait, fruits de mer,
poissons, champignons, médicaments). Les manifestations sont le rhume des foins, l’urticaire et
l’asthme.
L’atopie (allergie) est une forme locale d’anaphylaxie provoquée par une synthèse anormalement
élevée d’IgE en présence de certains antigènes. Elles sont contrôlées par des facteurs génétiques. La
manifestation est sous forme d’asthme, de rhume des foins.
Les deux principaux médiateurs de l’anaphylaxie libérés par les mastocytes sont l’histamine chez
l’homme et le cobaye et la sérotonine chez la souris et le rat. Ces deux molécules provoquent la
contraction brutale des muscles lisses et une augmentation de la perméabilité vasculaire.
L’origine, la structure et le rôle des facteurs les mieux caractérisés impliqués dans l’anaphylaxie sont
résumés dans le tableau

84
Le rôle physiologique des IgE serait principalement d’assurer la défense de l’organisme contre les
infections parasitaires cutanées et gastro-intestinales ; leur synthèse est soumise comme les autres
immunoglobulines, aux influences régulatrices antagonistes des circuits lymphocytaires Th et Ts.
Les mécanismes de base de l’anaphylaxie sont schématisés dans la figure

L’allergie qui était à l’origine une « réactivité altérée lors d’un second contact avec un antigène » est
maintenant une réaction d’hypersensibilité de type I
La sensibilisation est le processus au cours duquel un individu susceptible développe une réponse de
type IgE spécifique d’un allergène. Les IgE peuvent se lier au récepteur de forte affinité des
mastocytes (FcεR), les sensibilisant ainsi à une potentielle activation par l’allergène.
Le déclenchement de l’activation des mastocytes est consécutif à l’agrégation de leurs récepteurs
(FcεR), via les IgE, par l’antigène. Ceci induit un influx de Ca2+, provoquant la dégranulation et
l’activation de la phospholipase A2. La phospholipase A2 est une enzyme membranaire qui produit
l’acide arachidonique ; celui-ci peut entrer dans la voie de la lipoxygénase pour conduire aux
leucotriènes ou de la cyclo-oxygénase qui produira les prostaglandines et les thromboxanes.
Les mastocytes peuvent aussi être directement activés par les anaphylatoxines, le C3a, et le C5a.

85
Les réactions immédiates et tardives ont lieu suite à l’entrée d’un allergène dans les bronches ; on
observe une réduction immédiate du volume d’air potentiel mesuré par la chute du volume
respiratoire forcé (VRF). Ce phénomène est causé par l’histamine, les prostaglandines et résulte de
l’action de la PAF sur les plaquettes (facteur activant les plaquettes). Après plusieurs heures, une
réaction tardive se développe, contrôlée par les leucotriènes et les cytokines. Les cellules
inflammatoires, macrophages, basophiles et autres polynucléaires sont attirées par les facteurs
chimiotactiques. Les protéines des granules des éosinophiles sont particulièrement toxiques pour les
épithéliums des voies respiratoires. Des réactions immédiates et tardives analogues sont observées
aussi dans les réactions d’allergie cutanée.
Le SRS-A (Slow reacting substance-A) est un médiateur de la réaction tardive constitué
essentiellement des leucotriènes C4, et D4. Le LTC4 est un bronchoconstricteur particulièrement
puissant.

86
2) HYPERSENSIBILITE DE TYPE II (DEPENDANTE DES ANTICORPS) (fig)
L’hypersensibilité de type II est liée à la présence d’anticorps dirigés contre les membranes et les
antigènes de surface cellulaire. Le complément est alors activé et les cellules effectrices exprimant
des récepteurs pour le Fc des IgG ou des C3 peuvent reconnaître les tissus cibles. Le complexe
d’attaque membranaire peut aussi être formé, ce qui aggrave les lésions tissulaires. Le site des
lésions dépend des anticorps impliqués.

Anticorps cytotoxiques
Des anticorps circulants reconnaissent un déterminant normal d’une surface cellulaire, ou un
déterminant étranger associé à des cellules, activent le complément ou permettent l’intervention de
cellules tueuses (cellules K). Les modalités d’action sont résumées :
1-lyse ou inactivation cellulaire consécutive à l’activation du complément
2-phagocytose de la cible cellulaire, avec ou sans activation du complément
3-lyse cellulaire en présence de cellules effectrices dites tueuses portant des récepteurs Fc
4-activation ou inactivation physiologique de la cible lorsque l’anticorps reconnaît un récepteur porté
à sa surface.
*Cas d’allo-immunisation
Le plus classique est celui des réactions de transfusion chez l’homme (système ABO et Rh)
Le sang de A transfusé à B, les hématies sont soit immédiatement lysés dans la circulation par
l’intermédiaire du complément, soit agglutinés et retenus dans la rate où ils sont phagocytés ou tués.
Les maladies hémolytiques du nouveau né sont un autre exemple d’allo-immunisation
*Cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps, cellules K
Il existe une population de leucocytes, d’aspect lymphoïde, con adhérents, difficile à définir comme
T ou B, qui est capable de lyser des cibles recouvertes d’anticorps sans intervention de complément.
Ce phénomène est appelé ADCC (Antibody-Dependent Cell-mediated Cytotoxicity). Les capacités
cytotoxiques de ces cellules les fait appeler « cellules K

87
Les cellules K sont présentes en dehors de toute immunisation et possèdent à leur surface des
récepteurs pour la partie Fc des IgG. Elles peuvent se fixer sur des cellules cibles elles mêmes
recouvertes d’IgG spécifiques de déterminants superficiels de ces cibles. Cette liaison conduit à une
lyse des cibles par un mécanisme encore mal connu, mais qui paraît peu différent de celui manifesté
par les cellules T cytotoxiques (CTL). Les cellules K sont impliquées dans le processus du rejet
d’allogreffe et en seraient les principales effectrices.

3) HYPERSENSIBILITE DE TYPE III (DEPENDANTE DES COMPLEXES IMMUNS) (fig)


Les complexes immuns sont des complexes antigène/anticorps souvent associés avec certains
composants du complément
Formation et dépôt de complexes immuns
Lorsque des anticorps sont synthétisés en présence d’un antigène soluble, il se forme dans la
circulation des complexes immuns, agrégats de molécules d’antigène et d’anticorps.
Lorsque l’on injecte à plusieurs reprises le même antigène, ou quand l’antigène est produit
continuellement par l’organisme (agent infectieux ou autoantigène), les complexes immuns sont
capables d’induire des réactions inflammatoires conduisant à des effets pathogènes. Plusieurs étapes
se succèdent. Il se forme d’abord des complexes antigène/anticorps circulants qui fixent le
complément et l’activent libérant ainsi les facteurs C3a et C5a. Les fragments C3a et C5a
chimiotactiques pour les leucocytes sont libérés ; les deux facteurs activent les basophiles et le C5a
attire les neutrophiles. Ces complexes immuns peuvent aussi activer les mastocytes et les plaquettes
sanguines agrégées ; ils libèrent des amines vasoactives qui provoquent une perméabilité vasculaire
au niveau de certains sites privilégiés (articulations, poumons, glomérules du rein). Les complexes
Ag/Ac s’infiltrent dans la paroi vasculaire, activent le complément, les fragments C3a et C5a attirent
sur place des neutrophiles qui phagocytent les complexes et libèrent des enzymes protéolytiques
lysosomiaux provoquant des dommages aux tissus adjacents, accompagnés de dépôts de fibrine.
Les complexes ont tendance à se déposer aux endroits où il y a une pression élevée, une filtration ou
des turbulences et donc particulièrement dans les reins.

88
La réaction d’Arthus, la maladie sérique et les maladies à complexes immuns sont les principales
manifestations de type III.
La maladie sérique se traduit par des malaises, de la fièvre, de l’urticaire, des douleurs articulaires ;
elle est provoquée par la formation dans la circulation de complexes Ag/Ac qui se déposent dans les
artères et les capillaires et provoquent des lésions inflammatoires (arthrites et les néphrites).
Les maladies à complexes immuns sont causées par des infections classiques (virus, bactéries,
champignons, parasites), sensibilisation à certaines drogues, maladies auto-immunes, cancer.
Le lupus érythémateux disséminé, la polyarthrite rhumatoïde, de nombreuses affections du derme
et du tissu conjonctif sont d’autres exemples de maladies où interviennent les complexes immuns.
La réaction d’Arthus entraîne chez les malades des titres élevés d’anticorps IgG contre l’antigène
sensibilisant. En pathologie humaine, différentes formes de pneumonies extrinsèques manifestent
toutes les caractéristiques d’une réaction d’Arthus. Ces pneumonies interviennent chez les individus
ayant synthétisé des anticorps contre différentes poussières organiques provenant de spores de
champignons, d’insectes ; la maladie du poumon des fermiers produite par la moisissure
Micropolyspora faeni, la maladie des éleveurs d’oiseaux produite par des protéines aviaires en sont
un exemple.

4) HYPERSENSIBILITE DE TYPE IV (RETARDEE) (fig )


Elle survient plus de 24 heures après la rencontre de l’antigène. Elle est dépendante des cellules T
(CD4+) sensibilisées par l’antigène, qui libèrent des cytokines, attirant et activant les macrophages.
Ceux-ci provoquent des lésions tissulaires qui peuvent dégénérer en réactions granulomateuses
chroniques si l’antigène persiste et que les macrophages ne peuvent l’éliminer. Ce type
d’hypersensibilité est observé dans les réactions cutanées (dermatite de contact) et dans les réponses
à certains pathogènes (Schistosoma spp)
L’hypersensibilité retardée de type tuberculinique
Le test prototype de l’hypersensibilité retardée ou DTH (Delayed Type Hypersensitivity) est la
réaction tuberculinique
Chez les sujets sensibilisés au bacille tuberculeux, l’injection de tuberculine ou d’un extrait protéique
du bacille provoque au lieu d’injection une réaction inflammatoire typique ; on observe localement
une rougeur (érythème), un épaississement et un durcissement de la peau pouvant aller jusqu’à
l’ulcération. L’analyse histologique montre une infiltration des cellules mononuclées (lymphocytes et
surtout les macrophages) dans le derme ; il s’agit d’une réaction à médiation cellulaire (différentes
des types I, II, III) où les anticorps n’interviennent pas. Les lymphocytes T sont seuls capables de
transférer la DTH (lymphocytes TDH).
Dans le cas de l’hypersensibilité retardée impliquée dans le rejet des allogreffes, il est
communément admis que les lymphocytes T cytotoxiques (Tc ou CTL) sont les principaux éléments
effecteurs du rejet des allogreffes. Ces cellules reconnaissent de manière spécifique les cibles
allogéniques et provoquent leur destruction par contact. Toutefois, le rejet des greffes est
accompagné d’un phénomène inflammatoire et de l’invasion du greffon par les cellules
phagocytaires.
Hypersensibilité de contact
Elle produit une réaction cutanée de type eczémateuse qui est maximale 48heures après le contact
avec l’allergène. Celui-ci peut être une grosse molécule ou haptène qui se combine aux protéines de
l’organisme et les modifie. Les cellules de Langerhans captent ces antigènes et les présentent aux
cellules T dans les ganglions régionaux. Après la seconde rencontre avec l’allergène, les cellules T
sensibilisées migrent vers le site cutané, produisant une réaction caractérisée par une infiltration de
cellules mononuclées, associée à un œdème et la formation de microvésiccules dans l’épiderme. Le
derme est habituellement infiltré par un nombre croissant de leucocytes.

89
IV/ IMMUNOLOGIE DES GREFFES
La greffe est un prélèvement, à partir d’un organisme donneur, des tissus, d’organes ou de cellules
que l’on place dans un organisme receveur en espérant leur survie et le maintien de leurs fonctions
physiologiques. Le greffon est l’organe ou le tissu (peau, cornée, moelle osseuse) transféré
Une transplantation consiste à établir des connexions vasculaires entre l’organe greffé (foie, rein,
Coeur, poumon) et le receveur
Dans la transplantation d’organes, les réponses immunitaires contre les greffons sont un obstacle au
succès de la transplantation.
On utilisera ici uniquement le terme de greffe
-Greffe autologue (autogreffe) : le donneur et le receveur sont le même individu
-Greffe syngénique (isogreffe) : donneur et receveur ont la même constitution génétique (jumeaux
monozygotes, animaux appartenant à une même lignée consanguine)
-Greffe allogénique (allogreffe) : donneur et receveur appartiennent à la même espèce, mais ne
possèdent pas la même constitution génétique.
-Greffes hétérologues (hétérogreffes) : donneur et receveur appartiennent à des espèces différentes.
Le rejet de greffe résulte de réactions inflammatoires qui provoquent des lésions des tissus
transplantés.

1) PROCESSUS DE REJET DE GREFFE


Ce phénomène peut être décomposé en trois étapes :
*Première étape : phase de sensibilisation
Le tissu ou l’organe greffé exprime plus ou moins à la surface des cellules qui les constituent, des
antigènes de classe I (de transplantation). Les cellules lymphoïdes issues du donneur et transplantées
avec le greffon, ainsi que les macrophages et les cellules de Langerhans de l’épithélium, portent à la
fois des antigènes de classe I et de classe II (antigène Ia). Ces déterminants, codés par le CMH, sont
reconnus par les différentes catégories de cellules immunocompétentes de l’hôte dès l’établissement
de la vascularisation. Cette première réaction inflammatoire se traduit dans la greffe par une
différenciation blastique et un début de prolifération de certains éléments lymphoïdes de l’hôte. Dans
le cas des autogreffes (ou isogreffes), il se produit une ébauche de réaction inflammatoire. Toutefois,
les éléments lymphoïdes infiltrés dans une autogreffe ne subissent aucune stimulation.

90
*Deuxième étape : phase centrale
Elle se manifeste principalement au niveau du ou des ganglions lymphatiques drainant la greffe
(greffon cutané, par exemple). Dans le cas d’un organe directement transplanté sur le réseau
vasculaire (rein, cœur), la phase centrale se manifeste surtout au niveau de la rate. Dans tous les cas,
les aires thymodépendantes ganglionnaires ou spléniques sont le siège d’une prolifération
lymphocytaire active, marquée par l’abondance de cellules blastiques. La taille d’un ganglion
drainant une greffe peut augmenter considérablement.
*Troisième étape : phase effectrice
Il s’agit d’un processus très complexe et encore mal élucidé. Les lymphocytes compétents activés par
les antigènes du greffon s’accumulent dans le tissu cible et déclenchent un processus inflammatoire
irréversible conduisant à l’élimination du greffon. Plusieurs catégories de cellules sont impliquées :
des lymphocytes T à activité cytotoxique, des cellules impliquées dans l’hypersensibilité retardée
(TDH), des cellules dites Natural killer (NK), et des lymphocytes B. Toutes ces cellules ne sont pas
directement effectrices, certaines agissent indirectement en attirant, activant et maintenant dans le
greffon des cellules à activité phagocytaire : macrophage et polynucléaires.
De nombreux facteurs solubles sont impliqués dans le processus (lymphokines, monokines), agissant
directement ou indirectement en activant l’inflammation et l’activité des phagocytes. Des anticorps
dirigés contre les antigènes du greffon peuvent apparaître dans la circulation, leur rôle dans les
processus effecteurs du rejet primaire étant encore mal connu.

2) PREVENTION ET TRAITEMENT DES REJETS DE GREFFE


2.1) Recherche de donneurs histocompatibles
En vue de réaliser une transplantation, la compatibilié de donneur avec le receveur est recherché. On
réalise ainsi:
 Un groupage sanguine chez le donneur et le receveur
 Un typage HLA sur les lymphocytes totaux (pour HLA de classe I) et sur les lymphocytes B
(pour HLA de classe II) réalisé par PCR
 Une recherche d’une immunisation anti-HLA (recherché d’anticorps anti-HLA par test
ELISA)
 Epreuve de compatibilité lymphocytaire; il s’agit de s’assurer d’une absence fonctionnelle du
sérum à lyser les lymphocytes
2.2) Conditionnement du receveur
L’idéal serait d’induire chez le receveur une tolérance périphérique vis-à-vis des alloantigènes du
donneur. Chez l’homme, une transfusion de sang du donneur chez le receveur avant la
transplantation augmente la survie du greffon
2.3) Les traitements immunosuppressifs
Etant donné qu’il est impossible de trouver des greffons à 100% compatibles avec le receveur (sauf
le cas des vrais jumeaux), des mécanismes de rejet se mettent en place suite à une greffe. Pour éviter
un rejet à plus ou moins terme, on utilise un arsenal d’immunosuppresseurs qui réduisent les méfaits
de la réponse anti-greffon.
Le pivot de la prévention et du traitement du rejet de greffe d’organes est l’immunosuppression, dont
l’objectif principal est d’inhiber l’activation et les fonctions effectrices des cellules T; le médicament
immunosuppresseur est la cyclosporine A, la cyclophosphamide. Les patients deviennent sensibles
aux infections, en particulier celles provoquées par les germes intracellulaires.

91
V/ GROUPES SANGUINS & FACTEUR RHESUS : RAPPEL
1) Les réactions hémolytiques transfusionnelles se produisent quand du sang incompatible est
injecté à un receveur. Celui-ci peut présenter des anticorps naturels dirigés contre les cellules
injectées, comme c’est le cas dans le système ABO, où ces anticorps peuvent se déveloper
après la transfusion. Les anticorps induisent la lyse par le système du complément ou une
séquestration des cellules sensibilisées dans la rate ou dans le foie.
2) La maladie hémolytique du nouveau-né est l’exixtence d’anticorps maternel dirigés contre
les érythrocytes du foetus. Ces anticorps passent la barrière placentaire et détruisent les
cellules de l’enfant. La mère se sensibilise aux globules rouges foetaux lors de la naissance,
ce qui explique pourquoi le premier–né est généralement indemne. Le cas le plus fréquent se
rencontre lorsqu’une femme Rh négative porte un enfant Rh positif.
La prophylaxie anti-D consiste à administrer des anticorps anti-Rh (D) à des femmes Rh
négatives juste après la naissance d’un enfant Rh positif, afin de détruire les cellules Rh+ de
l’enfant avant qu’elles ne sensibilisent le système immunitaire maternel

92
TECHNIQUES IMMUNOLOGIQUES : EC4

TECHNIQUES DE PRODUCTION DE CLONES ET DE LIGNEES CELLULAIRES

I- CLONE ET CLONAGE
Un clone est un ensemble de cellules qui descendent d’une seule cellule, et qui sont donc
génétiquement identiques. Une lignée est un groupe de cellules cultivées dans des conditions
définies, mais qui sont issues d’une population hétérogène ; Il peut arriver qu’une lignée soit
monoclonale.

Les hybridomes sont des cellules issues de la fusion de 2 types cellulaires différents. Le
polyéthylène glycol (PEG) et le virus de Sendai sont des agents fusionnants les plus utilisés. Une
cellule d’hybridome et sa descendance possèdent des chromosomes provenant chacun des partenaires
de la fusion, certains de ces chromosomes pouvant être perdus au cours de l’évolution de la culture.

Le clonage est une technique qui consiste à diluer par étapes et à mettre en culture une population de
cellules de façon à obtenir des puits ne contenant qu’une seule cellule. La descendance de cette
cellule sera considérée comme un clone. On peut aussi mettre en culture la population à cloner dans
de l’agar semi liquide, qui interdit tout mouvement aux cellules ; Les colonies qui se développent
autour d’une cellule unique sont récoltées par micromanipulation et amplifiées

II- ANTICORPS MONOCLONAUX (Fig)


Les anticorps monoclonaux sont des anticorps homogènes produits par un seul clone de cellules ;
Ils sont normalement produits par des hybridomes, préparés en fusionnant des cellules
splanchniques de souris ou de rat immunisés contre l’antigène avec un myélome non sécrétant en
présence de PEG. Les cellules fusionnées sont cultivées en milieu HAT, contenant de
l’Hypoxanthine, de l’Aminoptérine et de la Thymidine. L’aminoptérine bloque une voie métabolique
qui peut être contournée par l’hypoxanthine et de thymidine exogènes. Les cellules de myélome, ne
possédant pas cette voie de sauvegarde, meurent en milieu HAT. Les cellules spléniques normales
meurent naturellement en culture après 1-2 semaines. Seules les cellules issues de la fusion de 2
types cellulaires survivent, l’immortalité en culture leur étant apportée par le myélome, et la voie de
sauvegarde par les cellules spléniques. Certaines de ces cellules hybrides sécrètent l’anticorps
souhaité. Les surnageants sont analysés par une technique adéquate, et les cellules produisant
l’anticorps attendu sont clonées. Les cellules B humaines peuvent être immortalisées par le virus
d’Epstein-Barr. Si on les compare aux sérums polyclonaux, les anticorps monoclonaux sont mieux
définis, mais pas nécessairement plus spécifiques ou d’affinité plus élevée.

93
III-LES ANTICORPS POLYCLONAUX
Sérum polyclonal, immunsérum
Un immunsérum renferme des anticorps polyclonaux de classes et de sous classes différentes,
d’affinités diverses et reconnaissent plusieurs déterminants antigéniques.
Les antigènes de différentes natures (les haptènes ou les peptides synthétiques) sont couplés à une
protéine porteuse de haut poids moléculaire « carrier » (thyroglobuline, hémocyanine, BSA) par
l’action d’agents de couplage (glutaraldéhyde, carbodiimide)
Les animaux sont immunisés avec l’antigène en présence d’adjuvant de Freund ; complet pour la
première immunisation et incomplet pour les rappels. Les durées entre les rappels varient. Les
animaux sont prélevés et la réactivité des sérums est testée (ELISA, Immunofluorescence indirecte,
Western Blot …)

94
RECHERCHE ET DOSAGE D’UN ANTIGENE OU D’UN ANTICORPS

I/ IMMUNODOSAGE SANS MARQUEUR


I.1- REACTION D’AGGLUTINATION
L'agglutination est la formation d'un complexe immun entre des antigènes particulaires et les
anticorps spécifiques agglutinant. Ce complexe immun est visible à l'œil nu sous forme d'amas.
C'est un mécanisme d'agglutination qui a permis de découvrir les groupes sanguins. En présence d'un
anticorps, les érythrocytes au lieu de rester séparés dans le plasma sanguin, se collent les uns aux
autres et forment des agglutinats visibles à l'œil nu. C'est la technique de base de l'immuno
hématologie, pour la détermination des groupes sanguins et la recherche des anticorps irréguliers.
Deux théories rendent compte de ce mécanisme :
La théorie des ponts, une immunoglobuline étant accrochée par ses deux sites anticorps à deux
érythrocytes différents.
La théorie du potentiel Zêta. L'anticorps, protéine amphotère, fixé spécifiquement à la surface de
l'érythrocyte, neutralise les charges électronégatives des radicaux carboxylates (COO-) et permet le
rapprochement des érythrocytes qui s'agglutinent grâce aux forces de tension superficielle, de Van
der Waals.
Ce même mécanisme d'agglutination est utilisé pour typer certains micro-organismes à l'aide
d'anticorps spécifiques.

I.2- TECHNIQUES D’ELECTROPHORESE


L'électrophorèse permet la séparation de molécules chargées : protéines, peptides, acides aminés,
acides nucléiques et nucléotides. Elle permet dans certaines conditions (emploi de micelles de
détergents ioniques) de séparer des molécules non ioniques, comme des hormones stéroïdes par
exemple.
*Séparation des protéines sériques sur acétate de cellulose

La révélation des fractions peut être globale (rouge Ponceau, bleu de Coomassie) ou spécifique
(révélation des lipoprotéines avec un colorant des lipides, révélation d'une activité enzymatique...).

La lecture peut se faire à l'oeil nu (analyse qualitative) ou par densitométrie (enregistrement de


l'absorbance en fonction de la distance de migration) ; dans ce cas, l'intégration des pics permet une
analyse quantitative des fractions; ou encore le dosage peut être effectué après élution des fractions.
Tracé densitométrique du protéinogramme d'un sérum humain normal

*Electrophorèse en gel de polyacrylamide (PAGE) La

95
polyacrylamide est un gel finement réticulé, que l'on fabrique au moment de l'emploi en mélangeant
de l'acrylamide (CH2=CH-CO-NH2), qui polymérise en donnant des chaînes linéaires, et du bis-
acrylamide (CH2=CH-CO-NH-CO-CH=CH2) qui forme des ponts entre les chaînes; on obtient ainsi
un réseau, dont les mailles sont de taille variable en fonction des proportions d'acrylamide et de bis-
acrylamide utilisées; le gel obtenu se comporte donc comme un tamis moléculaire (les
macromolécules migrent d'autant moins vite qu'elles sont plus grosses). En présence de Sodium
dodécylsulfate (SDS), détergent anionique qui défait la structure spatiale et se fixe sur les protéines,
toutes les molécules sont chargées de la même façon, et la séparation est alors uniquement fonction
de la masse molaire :

(SDS : CH3 - (CH2)10 - CH2 - O - SO3-, Na+),

N.B : pour dénaturer les protéines, on utilise à la fois un détergent comme le SDS et un agent
réducteur qui coupera les ponts disulfure, comme le - mercaptoéthanol.

I.3- REACTIONS DE PRECIPITATION EN MILIEU SOLIDE

Le gel d'agarose (3% à 10%) utilisé retient les précipités dans ses mailles. Les réactions de
précipitations (antigène et anticorps) forment souvent un précipité ; si cette réaction prend place
dans un milieu semi-solide tel qu’un gel d’agar, des arcs de précipitation vont apparaître, qui peuvent
être utilisés pour identifier les composants d’un mélange complexe.

I.3.1- Immunodiffusion double ou Ouchterlony est une méthode utilisée pour différencier des
antigènes dans un mélange. Les réactifs (antigène et anticorps) sont déposés dans des puits creusés
dans le gel et migrent l’un vers l’autre.

Technique de double immunodiffusion


L'agarose est coulé sur une plaque de verre de quelques millimètres d'épaisseur. On y découpe deux
puits à l’emporte-pièce : dans l’un des puits est placé un anticorps et dans l'autre puits est versé un
antigène. Un précipité apparaît dans la zone d’équilibre.
Ce test est qualitatif et semi-quantitatif : l'arc se déplace selon les concentrations relatives pour se
situer le plus près du puits où la concentration est la plus faible (dissolution hors des concentrations
optimales).
Quand la réaction est terminée (24 à 48 h), on peut laver l'agarose dans du sérum physiologique sans
altérer le complexe immun retenu par le maillage de l’agarose, puis colorer les protéines du
complexe immun pour révéler la bande de précipité (zone grisée sur le schéma ci-dessous).

Lors de l’utilisation d’une série de puits disposés en couronne au tour d’un puits central, la
lecture peut révéler :

96
o une fusion des arcs, indiquant un même complexe immun ;
o un éperon (arcs sécants), indiquant deux complexes immuns différents (les puits
périphériques ne contiennent pas les mêmes antigènes) ;
o des arcs doubles dans le cas de plusieurs antigènes dans les puits périphériques et de
plusieurs anticorps dans le puits central.

Les arcs de précipitations peuvent être de 3 types :


- deux arcs qui fusionnent indiquent une identité entre les antigènes
- si les arcs sont indépendants, les antigènes reconnus ne sont pas identiques
- si les arcs fusionnent mais en formant un éperon, les antigènes sont partiellement identiques, l’un
d’eux présentant des épitopes absents sur l’autre.
1.3.2- Electrosynérèse ou électrophorèse à contre courant
Il utilise un champ électrique pour forcer antigène et anticorps à migrer l’un vers l’autre
La migration est accélérée grâce à un courant électrique. Les anticorps chargés négativement sont
attirés par la cathode, les antigènes sont attirés plutôt par l'anode. Les résultats se lisent en 3 à 4
heures par une immunoprécipitation située entre les deux puits. C’est une technique plus sensible que
l’immunodiffusion double.

97
1.3.3- Immunoélectrophorèse
Cette technique renforce le pouvoir analytique des doubles diffusions en identifiant les constituants
d’un mélange par deux propriétés indépendantes, leur mobilité électrophorétique et leur spécificité
antigénique.
L’immunoélectrophorèse (IEP) est une technique dans laquelle les antigènes en mélange sont
d’abord séparés dans un champ électrique en fonction de leur charge, puis précipités par un
antisérum déposé dans une gouttière parallèle à l’axe de migration électrophorétique.
Les étapes sont les suivantes:

o une lame de microscope est recouverte d'agarose et percée de deux puits ;


o on sépare des protéines grâce à un courant électrique (ex : électrophorèse de sérum
humain) ;
o on découpe ensuite une gouttière au milieu de la lame, dans laquelle on verse de
l'anti-sérum polyclonal animal "anti-sérum humain" reconnaissant pratiquement
toutes les protéines du sérum humain ;
o après diffusion, on obtient différents arcs de précipitation qui peuvent être colorés et
comparés.

La même chose peut être faite avec un seul anticorps.


L’exploitation des résultats est basée sur celle de la technique d’Ouchterlony.

98
1.3.4- Immunodiffusion radiale simple de Mancini
L’immunodiffusion radiale simple de Mancini permet de quantifier les anticorps. La solution
d’anticorps à doser est déposée dans des puits creusés dans un gel contenant l’antigène. Les anticorps
diffusent dans le gel et forment des anneaux de précipitation quand les concentrations relatives des
deux éléments sont proches du point d’équivalence. La surface du disque est proportionnelle à la
concentration en anticorps. La concentration en antigène d’une solution peut être mesurée de la
même manière en utilisant un gel contenant l’anticorps

1.3.5- L’électrophorèse en fusée (Fig)


L’électrophorèse en fusée est une modification de la technique de Mancini dans laquelle on soumet
les antigènes à une électrophorèse dans un gel contenant l’anticorps. Le pH du gel est choisi de telle
sorte que les anticorps soient immobiles. Les antigènes migrent vers l’anode, formant un arc de
précipitation en forme de fusée, la hauteur de la fusée étant proportionnelle à la concentration en
antigène

1.3.6 Immunoadsorption
L’immunoadsorption permet d’éliminer spécifiquement certains anticorps par addition de
l’antigène correspondant en phase solide. Les immunoadsorbants (antigènes ou anticorps en phase
solide) peuvent être des cellules, un précipité (molécules d’antigène associées chimiquement), ou un
support solide sur lequel on a couplé une protéine.
I.3.7- Chromatographie d’affinité (fig)
La chromatographie d’affinité permet de purifier des anticorps. Une colonne est préparée en
couplant de façon covalente l’antigène sur un support solide inerte (bille de dextrane, par exemple).
La solution contenant l’anticorps est déposée sur la colonne dans un tampon neutre. Les anticorps
spécifiques se lient à l’antigène, alors que les Ig non spécifiques et les autres protéines sont éliminés.
L’utilisation d’un tampon de pH élevé ou faible, contenant des agents dénaturants, permet de
dissocier les liaisons antigène-anticorps et d’éluer les anticorps spécifiques. Le couplage d’un
anticorps sur la phase solide permet de purifier un antigène.
Cette méthode peut être appliquée à l’isolement d’un antigène.

99
II/ IMMUNODOSAGE AVEC MARQUEUR
II.1- IMMUNOCYTOCHIMIE
Pour localiser dans une cellule une substance ayant des propriétés antigéniques (protéines,
glycoprotéines), on peut utiliser son aptitude à former des complexes avec des anticorps. La
substance X est injectée à un animal (lapin) ; les anticorps formés (anti-X) sont extraits et purifiés.
On leur associe une molécule opaque aux électrons (ferritine) ou une enzyme facilement détectable
(peroxydase). Mis en présence de la substance X, l'anticorps marqué forme avec elle un complexe
visible ou décelable au microscope électronique.

II.2- REACTION D’IMMUNOFUORESCENCE INDIRECTE Fig


De la même façon que pour l'immunocytochimie, on peut localiser dans les cellules une substance
antigénique X au moyen d'anticorps anti-X (par exemple de souris) auxquels a été associé de façon
covalente un fluorochrome qui est une substance capable de fluorescer lorsqu'elle est excitée par une
lumière (souvent les UV) de longueur d'onde appropriée. On utilise souvent la fluorescéine et la
rhodamine qui fluorescent respectivement en vert et en rouge. C'est l'immunofluorescence directe.
Pour rendre la technique plus sensible, on utilise la méthode indirecte : l'anticorps primaire (1) anti-
X est en fait reconnu par un second anticorps secondaire (2) fabriqués contre le premier. Ce sont ces
derniers anticorps qui sont marqués et donc détectés par fluorescence. Avantages de cette technique :
- on amplifie considérablement le signal reçu par de nombreuses molécules d'anticorps (2)
fluorescents reconnaissent une molécule d'anticorps (1).
- les anticorps sont souvent précieux (car rares) et cette technique permet de n'en utiliser que de très
faibles quantités alors que les anticorps (2) déjà greffés avec des fluorochromes sont vendus dans le
commerce.

100
Applications
Auto-immunité : détection des anticorps anti-nucléaire, anti-organites ou anticorps spécifiques
d’organe. Microbiologie : bactériologie, virologie (cinétique de multiplication de virus, détection de
virus responsable d’infection respiratoire)….

II.3- TECHNIQUES D’IMMUNOPRECIPITATION EN GELOSE


L’immunoprécipitation est utilisée pour caractériser un antigène reconnu par un anticorps
monoclonal, en particulier si l’antigène est dénaturé par les techniques de transfert. Le mélange
contenant l’antigène est marqué (par radiomarquage, biotinylation, etc.) et précipité en solution par
l’anticorps monoclonal en présence d’un agent de coprécipitation(protéine A, anticorps anti-Ig, etc.).
Le précipité peut alors être séparé sur gel de polyacrylamide et l’antigène marqué est localisé.

II.4- DOSAGES RADIO-IMMUNOLOGIQUES (RIA, RADIOIMMUNOASSAY)


Les dosages radio-immunologiques comprennent un certain nombre de techniques utilisant les
réactifs radiomarqués pour détecter l’antigène ou l’anticorps. L’anticorps peut être dosé en utilisant
des plaques sensibilisées avec l’antigène. L’anticorps à analyser est déposé puis est dosé par addition
de ligand radiomarqué spécifique pour cet anticorps. La quantité de ligand liée à la plaque est
proportionnelle à la quantité d’anticorps fixé. Les ligands utilisés pour les dosages radio-
immunologiques sont soit des immunoglobulines, soit la protéine A, couplées à l’iode 125.
La protéine A et la protéine G sont des composants de la paroi du staphylocoque qui se lient
spécifiquement aux IgG (Fc) de la plupart des espèces. Le site de liaison est situé entre Cγ2 et Cγ3.
La protéine G reconnaît un ensemble d’Ig plus large que la protéine A.
Le système streptavidine/biotine est utilisé dans de nombreux immunoessais(RIA ou ELISA) pour
améliorer la détection. La streptavidine se lie à la biotine avec une affinité très élevée.

101
II.5- TECHNIQUES IMMUNOENZYMOLOGIQUES :
5.1/ METHODE ELISA
L’ELISA est utilisé pour détecter des anticorps ou des antigènes d’une manière analogue au RIA,
mais en utilisant des enzymes au lieu des radio-isotopes. L’antigène est adsorbé sur une phase solide
et l’anticorps à doser est ajouté, puis révélé par la protéine G(qui se lie aux IgG) couplée à une
enzyme. La peroxydase ou la phosphatase sont les plus largement utilisées. Dans l’étape finale, on
ajoute un substrat chromogène qui est dégradé par l’enzyme en un produit coloré. La densité optique
est mesurée après un temps déterminé, elle est proportionnelle à la quantité d’anticorps fixé. Ce
dosage, quoique généralement moins sensible et moins linéaire que le RIA, présente l’avantage de la
stabilité des réactifs
PRINCIPE : Enzyme Linked ImmunoSorbent Assay.
Test sérologique utilisé pour le dosage d'AC (anticorps) de virus ou de bactéries. Cette technique de
dosage immunoenzymatique permet la recherche des AC de nombreuses maladies : SIDA, peste,
Staphylococcus aureus (doré), rougeole, ESB (encéphalopathie spongiforme bovine), hépatites etc.
Le sérum est mis en contact avec un support où sont présents des AG (antigènes) spécifiques. Il se
forme alors des complexes AG-AC. On fait ensuite agir une immunoglobuline associée à une
enzyme permettant la mise en évidence. En français, le test ELISA peut se traduire par : test
d'immunoabsorption enzymatique.

Les antigènes viraux fixés (dans le tube de droite - on utilise aussi des cupules) sont des
protéines de l'enveloppe ou de la capside du VIH. On ajoute ensuite le sérum à tester,
provenant du patient (étape 1 du schéma). Si le sérum contient des anticorps (en rouge sur le
schéma), ils vont se fixer sur les antigènes du support (étape 2). Il faut ensuite visualiser cette
réaction. Pour cela, on ajoute un antigène viral marqué par une enzyme qui va permettre de
faire une réaction colorimétrique. Dans la pratique, plusieurs tests sont pratiqués
simultanément, avec témoins (colonne de gauche), et avec des anticorps du VIH-1 et du VIH-

102
2. La présence d'anticorps anti-VIH doit impérativement être confirmée sur un second
prélèvement par un test de confirmation : le Western blot. Sur ce second prélèvement, 2 tests
ELISA doivent être à nouveau réalisés.

Applications : Dosage des protéines : hormones (insuline, glucagon), les IgE. Diagnostic
sérologique : parasitaire, bactériologique par titrage d’anticorps (Brucella, Salmonelle,
Treponema…), virologique (HIV, rubéole, hépatite A-B, varicelle, herpes, grippe…). Maladies
auto-immunes : recherche et dosage des facteurs rhumatoïdes,des anticorps anti-ADN…..)

5.2- IMMUNO- EMPREINTE ( IMMUNOTRANSFERT OU WESTERN BLOT

Cette technique combine le pouvoir de séparation de l’électrophorèse et la grande sensibilité de


l’immunodétection, ce qui en fait un outil performant pour l’identification d’un Ag ou d’un Ac.
Le Western blot Que signifie cette expression ? C'est un M. SOUTHERN qui a mis au point le
Southern blot, test pour l'ADN. Western n'est ici qu'un jeu de mot par rapport à Southern. Quant à
blot, ce mot vient de l'anglais blotter (buvard) et signifie empreinte (obtenue par aspiration
capillaire). En effet, une phase du Western blot consiste à faire passer les protéines d'un premier
gel qui a servi à les séparer, dans une membrane en nitrocellulose. Celle-ci est incubée avec une
solution d’anticorps. Les molécules fixées sur les antigènes reconnus sont localisées en utilisant
un second anticorps radiomarqué ou un conjugué enzymatique

PRINCIPE : Le Western blot est un test de laboratoire qui permet de rechercher dans le sérum
sanguin des protéines antigéniques et en particulier des protéines virales avant que les
anticorps ne soient apparus, mais aussi, dans un délai égal ou supérieur à 4 semaines suivant la
contamination, des anticorps dirigés contre ces protéines (il faut en effet environ 4 semaines
pour que l'on trouve les premières traces d'anticorps dans le sang des malades). Il sert
également de confirmation lorsque le test ELISA est positif, même partiellement. Dans ce cas,
ce sont les anticorps anti-VIH produits par le patient qui sont recherchés.

1ère étape : Les protéines (antigènes) présentes dans le sérum du patient sont séparées sur un
gel SDS-PAGE (Sodium Dodécylsulfate-PolyAcrylamide Gel Electrophoresis) par
électrophorèse, c'est-à-dire que le gel est placé dans un champ électrique. On procède d'abord à
une concentration, puis à une séparation des protéines. Celles-ci étant rendues électronégatives
par le SDS se sépareront en fonction de leur masse molaire et non pas en fonction de leur
charge électrique, d'autant plus loin de la ligne de départ que leur masse molaire est faible.

2ème étape : C'est le blot, qui va faire passer les protéines antigènes séparées, du SDS-PAGE

103
vers une membrane de nitrocellulose, plus intéressante pour la mise en évidence des protéines
virales recherchées.

3ème étape : Des anticorps fabriqués en laboratoire, spécifiques des protéines recherchées,
auxquels on a préalablement accroché des enzymes ou des radiomarqueurs, sont déposés sur la
membrane de nitrocellulose par arrosage ou immersion. Ils se fixent sur les protéines dont ils
sont spécifiques, puis on procède à un rinçage pour éliminer les anticorps qui ne se sont pas
fixés. On recommence la même opération avec des anticorps marqués (auxquels on a accroché
une enzyme facile à mettre en évidence) qui vont se fixer, s'ils existent, aux premiers
anticorps. Puis on les met en évidence par coloration enzymatique ou autoradiographie. Le test
est négatif si on n'observe rien, c'est-à-dire s'il n'y avait aucune protéine du VIH dans le sérum
du patient.

* La positivité du Western blot est certaine en cas de réactivité simultanée vis à vis de 2
anticorps anti env (gp160 et gp120) et d'1 anticorps anti gag ou 1 anticorps anti pol. Un second
prélèvement est toutefois demandé et contrôlé pour s'assurer qu'il n'y ait pas eu d'erreur de
prélèvement ou de contamination du premier échantillon
* La positivité du Western blot est probable en cas de réactivité vis à vis des anticorps anti-p24
et des anticorps anti-gp160 ou en cas de réactivité vis à vis uniquement d'anticorps anti-env
(gp160 et gp120).

104
* Le Western blot est négatif en l'absence de réactivité vis à vis d'anticorps ou en présence d'un
seul anticorps anti-p18.

Chez un nouveau-né de mère infectée Pour faire le diagnostic chez un nouveau-né, les laboratoires
pratiquent l'isolement du VIH en culture. Si des mères sont séropositives pour le VIH, alors leurs
nouveau-nés le sont aussi, car les anticorps maternels franchissent toujours la barrière placentaire. Il
fallait donc trouver une méthode autre qu’ELISA et Western blot pour savoir si ces bébés étaient
porteurs ou non du VIH. Autre méthode utilisée : le dosage de l'ARN viral plasmatique ou celui de
l'ADN proviral cellulaire. SI le résultat est négatif, le bébé n'est pas infecté par le VIH et les
anticorps anti-VIH qu'il a dans son sang et qui proviennent de sa mère vont disparaître
progressivement.

Numération des lymphocytes


Pour suivre l'évolution de l'infection, on procède au comptage régulier des lymphocytes LT CD4 ou
T CD4 circulant dans le sang, avec une technique dite par cytométrie de flux, après que ces T CD4
aient été marqués par des anticorps anti-CD4 (immunomarquage). Pour estimer le nombre normal de
T CD4 dans le sang :
- Valeur normale des lymphocytes "totaux" : 1 500 à 4 000 par mm3 de sang.
- Composition des lymphocytes : environ 70% de LT et 30% de LB, soit 1 050 à 2 800 LT par mm 3
de sang.
- Dans nos lymphocytes T : environ 60% de T CD4 et 40% de T CD8, soit 690 à 1 680 T CD4 par
mm3 de sang. On retient que, chez une personne sans anomalie sanguine, le nombre des T CD4 est en
principe proche de 600 par mm3 de sang. En effet, on prend pour normale une valeur légèrement
inférieure, car ce nombre de T CD4 n'est pas constant et dépend de plusieurs facteurs. Sur le schéma,
on peut mieux évaluer ces variations des T CD4 : première dépression importante dans les semaines
qui suivent l'infection, en relation avec le pic des VIH, puis remontée à des valeurs presque normales
à la fin de la phase d'infection. Pendant les années suivantes (phase d'infection chroniques), leur
nombre ne va cesser de diminuer, traduisant en même temps la dépression du système immunitaire.

105
Évaluation de la charge virale : Pour évaluer la charge virale du VIH, les laboratoires mesurent la
concentration de l'ARN du VIH dans le plasma et peuvent ainsi avoir une idée précise de l'intensité
de la réplication du VIH. La technique utilisée est la PCR qui permet d'amplifier une quantité même
extrêmement faible d'ARN (ou d'ADN).
PCR :Polymerase Chain Reaction. C'est une technique d'amplification génique in vitro, qui permet
de copier en grand nombre, une séquence d'ADN ou d'ARN connue, à partir d'une faible quantité
d'acide nucléique. La technique PCR, qui fait appel à des amorces spécifiques (oligonucléotides de
synthèse de 20 à 25 nucléotides, complémentaires des extrémités 3' des brins d'ADN) permet entre
autres de détecter la présence du virus VIH (virus de l'immunodéficience humaine), des OGM
(organismes génétiquement modifiés), des virus des hépatites B, C et D. Cette technique est de plus
en plus utilisée en criminologie.
La charge virale permet d'évaluer le nombre des ARN viraux ou de leurs copies par mL de sérum,
mais surtout d'avoir une véritable vue cinétique de la production des virus et, par la même, d'en
déduite la vitesse de destruction des lymphocytes T CD4. Ces valeurs pouvant être importantes
(plusieurs millions par mL), on utilise le calcul logarithmique décimal, dans lequel log(10) = 1,
log(100) = 2 . . . log(10n) = n. Exemple : pour une charge virale de 500 000 molécules d'ARN viral,
on obtient environ : log(500 000) = 5,7. Chez les personnes séropositives, cette charge est mesurée
normalement 2 fois par an, mais n'est considérée comme significative par les laboratoires que si
l'écart entre 2 mesures est supérieur à une valeur de 0,5 du logarithme.
La mesure de la charge virale est aujourd'hui le meilleur moyen :
-d'avoir une indication sur l'intensité de la réplication du VIH
- de suivre l'évolution de la maladie, que le patient soit déjà en traitement ou non
- de vérifier l'efficacité d'un traitement antirétroviral
- d'anticiper le début d'un traitement ou de modifier un traitement en cours.

TECHNIQUES D’ISOLEMENT DES CELLULES

I- GRADIENTS DE FICOLL (Fig)


Les gradients de Ficoll sont utilisés pour séparer les cellules ayant différentes densités, et en
particulier pour purifier les lymphocytes. Un échantillon de sang dilué est déposé à la surface du
Ficoll et centrifugé. Les globules rouges et les polynucléaires sont plus denses que le Ficoll et
sédimentent au fond du tube alors que les lymphocytes et certains macrophages restent à l’interface.
Les macrophages peuvent être éliminés des populations lymphocytaires par adhérence ou par
phagocytose de particules de limaille de fer et déplétion des cellules phagocytaires avec un aimant.
Les macrophages adhèrent au plastique, ce qui permet de les éliminer des suspensions cellulaires en
incubant celles-ci dans les boites de culture sur la surface desquelles ils vont s’attacher.

106
II- METHODE DES ROSETTES (Fig)
La méthode des rosettes permet d’isoler certaines cellules en les associant avec les globules rouges.
Les lymphocytes entourés de Globules rouges (formant des rosettes) peuvent être isolés par une
sédimentation à travers un gradient de Ficoll. Les cellules T humaines expriment des récepteurs pour
les érythrocytes de mouton (E) et forment donc des rosettes en présence de ces cellules. La
séparation des cellules formant des rosettes permet leur purification ; Les cellules exprimant des
récepteurs pour le Fc des IgM ou des IgG peuvent être isolées en les incubant en présence de
globules rouges sensibilisés avec un anticorps de la classe appropriée. Celui-ci forme un pont entre le
globule rouge et le récepteur pour le Fc, et les rosettes ainsi formées peuvent être isolées.

LES FONCTIONS CELLULAIRES

I- CELLULES FORMANT PLAGES (CFP) Fig


Les cellules formant plages(CFP) sont des cellules produisant les anticorps qui sont détectés dans
un système où chaque cellule provoque une zone de lyse plus claire (plage de lyse) dans une
monocouche de globules rouges sensibilisés par l’antigène.
Les plages indirectes permettent de quantifier les cellules productrices d’IgG spécifiques de
l’antigène. Les lymphocytes à analyser sont mis au contact des GR sensibilisés par l’antigène
(hémagglutination). Les anticorps produits par les plasmocytes spécifiques se fixent sur l’antigène
couplé aux GR. L’addition d’anti-IgG et de complément provoque l’activation du complément et la
lyse des érythrocytes.
Les plages directes permettent de mesurer le nombre de cellules productrices d’IgM spécifiques de
l’antigène. L’IgM est capable d’activer le complément sans qu’il soit nécessaire d’ajouter un second
anticorps. Ainsi les plasmocytes producteurs d’IgG et d’IgM peuvent être détectés indépendamment.

107
II- ELISPOT
ELISPOT est un test d'immunologie basé sur la technique ELISA, technique immunoenzymatique
permettant de dénombrer des cellules à partir de leur sécrétion.
Son principe consiste à capturer la sécrétion de molécules par des cellules (anticorps ou cytokines)
sur un support solide sensibilisé. Après élimination des cellules, l'immunocomplexe est révélé par
une méthode ELISA utilisant un substrat chromogène insoluble, dont la précipitation localisée génère
des taches colorées ou immunospots.
L’ELISpot technique, grâce à sa haute sensibilité, sa reproductibilité et sa simplicité, reste de nos
jours la technologie de référence pour la mesure des réponses spécifiques des lymphocytes T avec
des applications dans de multiples domaines de recherche (développement de vaccins, maladies
infectieuses, allergies, tumeurs et maladies auto-immunes.

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LEXIQUE

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113
OUVRAGES CONSULTES
Abbas A.K., Lichtman A.H., 2005.- Les bases de l’immunologie fondamentale et clinique. Elsevier
S.A., Paris, p.299.

Charlemagne J., 1989. - Le système immunitaire. Methodes , Herman Editeurs des Sciences et des
Arts, Paris, p.403.

Espinosa E., Chillet P., 2014 – Immunologie. Collection Parcours LMD-SVT. Editions ELLIPSES

Harlow Ed, Lane D., 1991 – Anticorps un manuel de laboratoire, Editions Pradel, Paris, p.711

Male D., Champion B., Cooke A., 1988 – Immunologie, le système immunitaire et sa régulation.
MEDSI/ Mc Graw-Hill, Paris, p.15.11.

Male D., 2005 – Immunologie Aide mémoire illustré. De Boeck & Larcier S.A., Bruxelles, 3e
Edition, p. 141.

WEBBOGRAPHIE
h t t p : / / a d r i e n . s i x . o n l i n e . f
r / I F / I F 2 0 0 6 _ P r o g r a m m e h

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QUESTIONS TESTS & EXERCICES
QUESTIONS
1- Quelles sont les principales cellules du système immunitaire et leurs fonctions générales?
2- Décrire les principales barrières anatomiques et biochimiques à l’infection.
3- Citer les trois types cellulaires qui se comportement comme des phagocytes
4- Faire la liste des séquences d’événements au cours d’une réponse inflammatoire et décrire
chacune d’entre elles.
5- Citer les sources des principaux médiateurs de l’inflammation
6- Qu’est-ce qui déclenche la voie alterne d’activation du complément? Quels sont les rôles du
complément dans l’inflammation et la destruction cellulaire?
7- Citer les organes lymphoides. Comparer les fonctions de la moelle osseuse et du thymus avec
celles des organes lymphoides secondaires
8- Citer les différentes populations et sous-populations de lymphocytes et décrire leur rôle dans
les réponses immunitaires spécifiques.
9- En quoi différent les fragments Fc et les régions variables des anticorps?
10- Quelles sont les différences entre les récepteurs des lymphocytes B et ceux des des
lymphocytes T? Entre les récepteurs des lymphocytes T cytotoxiques et ceux des
lymphocytes T auxiliaires?
11- Quelles sont les ressemblances et les dissemblances dans la présentation des antigènes aux
lymphocytes T auxiliaires et aux lymphocytes T cytotoxiques?
12- Quels sont les ressemblances et les différences entre les lymphocytes T cytotoxiques et les
cellules NK?
13- Quels sont les deux processus qui participent à la tolérance immunitaire?
14- Comparer les fonctions générales des différentes classes d’anticorps.
15- Compléter ce schéma représentant les organes lymphoïdes chez l’homme adulte

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16- Quelles sont les différences essentielles entre les lymphocytes T, B naïfs et effecteurs ?
En quoi diffère le profil de migration des lymphocytes T naïfs et effecteurs ?
17- Illustrez et commentez les rôles des lymphocytes TH1 et TH2 dans la régulation de la réponse
immunitaire.
18- Quelle est la séquence des événements se déroulant au cours d’une réaction typique
d’hypersensibilité immédiate ? Citer quelques exemples d’hypersensibilité immediate
19- En quoi consiste le phénomène de sélection négative, et quelle est son importance ?
20- Quand les antigènes pénètrent à travers la peau, dans quels organes sont-ils concentrés ?
21- Quels sont les types de cellules qui jouent un rôle important dans ce processus de capture
des antigènes ?
22- Décrire la nature et le rôle des molécules du CMH et quelle est leur fonction
a) Quelles sont les différences entre les antigènes qui sont présentés par les molécules de
classe I et de classe II du CMH ?
b) Décrire la séquence des événements par lesquels les molécules de classe I et de classe II du
CMH capturent les antigènes afin de les présenter.
23-Quelles sont les différentes phases des réponses des lymphocytes T contre les antigènes ?
24- Donner un nom aux étapes de la phagocytose
25-Quels sont les 3 principaux systèmes enzymatiques participant au mécanisme de lyse des
bactéries dépendant de l’oxygène ?
26-Quelle est l’unité effectrice finale du complément qui est commune aux trois voies
d’activation ?
27-Les cellules du système immunitaire communiquent entre elles et avec les autres
systèmes par les cytokines. A partir de ce que vous savez, quelles conclusions pouvez
tirer des actions de l’interleukine4 (l’IL4) ?

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EXERCICES
EXERCICE 1
Commentez les expériences du tableau suivant

Expériences Résultats
Ablation du thymus d'une Greffe de peau de rat La peau n'est pas rejetée
jeune souris
Injection d'antigènes En général, pas d'anticorps
Ablation de la bourse de Greffe d'organe d'un autre Rejet très rapide du greffon
Fabricius d'un poussin oiseau
Injection d'antigènes Jamais de production
d'anticorps

EXERCICE 2
Des lymphocytes T et B sont prélevés dans la rate d'une souris sensibilisée contre l'antigène A soluble puis
placés dans une chambre de Marbrook (ci-contre). Le nombre de plasmocyte obtenu est alors comptabilisé
selon les conditions du tableau. Commentez cette expérience

Chambre Chambre Plasmocytes par 106


supérieure inférieure splénocytes
T +B 960
B 72

T B 1011

EXERCICE 3
On injecte à une souris normale soit des globules rouges de moutons (GRM) soit des globules rouges de
poules (GRP). Après 10 jours on collecte les lymphocytes et on les remets en contact avec le même antigène,
soit GRM, soit GRP. Des rosettes se forment qui sont eliminées par centrifugation lente. On injecte les
lymphocytes restant en suspension à des souris "nude" en même temps qu'un mélange de GRM + GRP. On
observe enfin quelle est la nature des anticorps produits.
Que sont les rosettes qui se forment ? À quoi sert cette étape ? Que montre cette expérience ?

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EXERCICE 4: Donnez un titre à ces deux figures 1a & 1b puis commentez

Figure 1a

Figure 1b

118
EXERCICE 5: Interprétez cette figure 2

Fig.2a

119
Fig 2b

EXERCICE 6 : Interprétez cette figure

120
EXERCICE 7: quelles conclusions pouvez-vous tirer sur le rôle de l’interleukine 4 et son intérêt dans la réponse
immunitaire ?

EXERCICE 8: quelles conclusions pouvez-vous tirer sur le rôle de l’interleukine 5 et son intérêt dans la réponse
immunitaire ?

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ANNEXE
La réponse anticorps dans différentes souches de souris

Complexe génétique HLA sur le chromosome 6 chez l’homme

Complexe H-2 sur le chromosome 17 chez la souris

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