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RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene

Réalisé par: Supervisé par:


Belaidi chaima Mme taguett
Benaicha anis

Kahlouch romaissa

Zabat maroua manel


Introduction :

Le système immunitaire d'un organisme est un système biologique complexe


constitué d'un ensemble coordonné d'éléments de reconnaissance et de défense qui
discrimine le soi du non-soi. Ce qui est reconnu comme non-soi est détruit pour
cela notre système immunitaire est réglé avec précision pour répondre à une variété
d'antigènes différents, mais certains agents pathogènes ont trouvé un moyen de
détourner le système immunitaire.

Au sein du genre Staphylococcus, l’espèce Staphylococcus aureus est la plus


fréquemment rencontrée en pathologie humaine. Les mécanismes moléculaires de
la pathogénie de S. aureus sont complexes et mettent en jeu à la fois des facteurs
d’adhésion et des facteurs d’invasion tissulaire tels que des enzymes et des toxines.
S. aureus est notamment capable de sécréter de nombreuses toxines pyrogènes.
Classiquement, ces toxines sont réparties en deux grands groupes, le groupe des
toxines ayant une action sur les membranes cellulaires, qui comprend à la fois les
hémolysines (hémolysines alpha, bêta et delta) et les toxines synergohyménotropes
(hémolysine gamma, leucocidine de Panton et Valentine), et le groupe des toxines
superantigéniques. Ce dernier groupe comprend les entérotoxines (SEs) A à E et G
à P, la toxine du choc toxique staphylococcique (TSST-1), les exfoliatines A et B
et, probablement, les toxines pyrogènes Staphylococcal ExoToxine-like proteins
SET 1 à 15 (3-5).

CIRCONSTANCES DE DÉCOUVERTE DES TOXINES SUPERANTIGÉNIQUES:


Initialement, les toxines superantigéniques ont été décrites comme responsables
d’un type spécifique de toxémie staphylococcique, mais certaines peuvent être à
l’origine de différents syndromes. Ainsi, la TSST-1 et les entérotoxines sont
associées à la survenue du syndrome de choc toxique staphylococcique (CTS) .Il
s’agit d’une affection aiguë associant de la fièvre, un rash scarlatiniforme évoluant
vers la desquamation, un choc et des signes d’atteinte multiviscérale.

Les entérotoxines sont également responsables de toxi-infections alimentaires,


provoquées par l’ingestion d’aliments contenant l’une de ces toxines. D’incubation
courte (environ 3 heures), elles se traduisent par des vomissements et une diarrhée
d’évolution généralement favorable. En fonction des études, 15 % à 30 % des toxi-
infections alimentaires bactériologiquement documentées seraient d’origine
staphylococcique

ACTIVITÉ SUPERANTIGÉNIQUE:
Les superantigènes sont des molécules capables de provoquer une activation
polyclonale des lymphocytes T. Ces toxines se lient aux molécules de classe II du
complexe majeur d’histocompatibilité (CMH II) des cellules présentant l’antigène
indépendamment du peptide associé à cette molécule. Par un autre site, elles
s’attachent à la région Vβ du TCR (T cell receptor), en dehors de la zone de
contact peptide-molécule de classe II. Cette liaison est réalisée au niveau des
portions constantes de certains types de chaînes Vβ (figure1).Ainsi, il existe une
double spécificité des toxines superantigéniques, l’une vis-à-vis l’haplotype du
CMH II, encore appelé HLA (human leukocyte antigen) de classe II chez
l’homme, et l’autre vis-à-vis du type Vβ du récepteur TCR2 (2, 12). Cette double
spécificité varie en fonction de l’identité de la toxine superantigénique (tableau1)

Figure1: Modèle d’interaction des superantigènes avec l’antigène HLA de


classe II et avec la chaîne Vβ du récepteur du lymphocyte T
Tableau 1: spécificité Vβ des superantigènes staphylococcique chez l’home
Activation des lymphocytes T par un antigène conventionnel

L’autre particularité des superantigènes est que, contrairement à un antigène


classique, ils n’ont pas besoin d’être transformés par la cellule pour être actifs
(internalisation par endocytose, digestion et fixation de l’antigène sur le CMH II
dans l’appareil de Golgi), La formation de ce complexe est suffisante pour induire
une activation lymphocytaire. Ainsi, en fonction de la toxine concernée, 5 à 50 %
des lymphocytes T sont activés, indépendamment de leur spécificité antigénique.
De cette activation découle la majorité des effets biologiques expliquant la
survenue du choc toxique staphylococcique (figure 2). La libération massive de
cytokines (interleukines 1 et 2, de tumor necrosis factor α et β et d’interféron γ), la
sensibilisation des monocytes aux endotoxines et les lésions de l’endothélium
expliquent l’hypotension et la survenue du choc. De même, l’expression par les
lymphocytes T activés de molécules d’adressage vers la peau (cutaneous
lymphocyteassociated antigen) explique l’éruption cutanée. Le clivage cutané
intraépidermique observé lors des syndromes d’exfoliation s’explique par le fait
que les exfoliatines possèdent une activité protéasique spécifique des protéines de
jonction intercellulaire de type desmoglobulines présentes uniquement dans la
couche granuleuse de l’épiderme.

Par ailleurs, ces toxines superantigéniques induisent une immunosuppression.


En effet, un certain nombre de patients souffrant de choc toxique staphylococcique
récidivent, notamment du fait de l’absence de production d’anticorps neutralisants.
L’examen de ces patients montre qu’ils présentaient un dysfonctionnement de
certains lymphocytes, voire une diminution de leur nombre. Les mécanismes
responsables de l’immunosuppression lymphocytaire T et B sont multiples. Ils
comprennent la stimulation des lymphocytes T suppresseurs, la destruction ou
l’inactivation des lymphocytes T helper (apoptose et anergie Fas-dépendant), une
déplétion en lymphocytes B. Ainsi, l’ensemble des effets biologiques induits par
les superantigènes apparaît comme délétère pour la réponse immunitaire de l’hôte
contre les staphylocoques.

Figure02 : Modèle de la pathogénie induite par les superantigènes.

SUPERANTIGÈNES ET PATHOGÉNIE DES INFECTIONS À S. AUREUS  :


La découverte de nouvelles toxines superantigéniques chez S. aureus a
permis de montrer que la majorité des souches de S. aureus produisent de telles
toxines, et cela du stade de simple colonisation à celui de l’infection suppurative,
en dehors de toute notion de toxémie. Il semble donc que la production de ces
toxines soit bénéfique à la souche lors de son interaction avec l’hôte. Il est
vraisemblable que ces toxines favorisent la persistance de la bactérie chez l’hôte
par le biais d’un phénomène d’immunosuppression induit par l’activité
superantigénique, Pour l’hôte un autre aspect de l’intoxination provoquée par de
telles souches est le développement possible d’une maladie auto-immune. En effet,
ces toxines ont le pouvoir d’induire une activation de lymphocytes autoréactifs
(dirigés contre les antigènes du soi) et, ainsi, d’initier ou d’amplifier la survenue de
maladies auto-immunes dont la caractéristique principale serait l’apparition d’un
déséquilibre dans la répartition des populations lymphocytaires Vβ chez le patient.
En fonction du stade de l’activation superantigénique, et donc de la maladie, une
augmentation puis une diminution des lymphocytes Vβ spécifiques du
superantigène sont généralement observées. Il semble que ce soit notamment le cas
dans le syndrome de Kawasak c’est une maladie causée par un superantigène. Il
s’agit d’une vascularité systémique touchant les artères coronaires. La fixation
d’une exotoxine pyrogénique est à l’origine d’un relargage massif de médiateurs
endogènes.et aussi dans l’exemple de La nucléocapside (NC) du virus de la rage
qui est un superantigène qui active les lymphocytes T-Vβ de classe 8 chez
l'homme. Elle stimule les lymphocytes TCD4+. Ceci engendre la sécrétion massive
de molécules inflammatoires ainsi qu'une coopération des Th2 avec les
lymphocytes B induisant une réponse anticorps.

Heureusement, la survenue d’une toxémie, en particulier de choc toxique


staphylococcique, est un événement rare. Comment expliquer alors la dissociation
entre la fréquence de production de toxines et la rareté du choc toxique ? Une
hypothèse est que la survenue d’une toxémie correspondrait à un accident dans
l’interaction entre le staphylocoque et l’hôte par adéquation entre la toxine
superantigénique, le type HLA de classe II et l’absence d’anticorps protecteurs,
comme cela semble le cas pour les chocs toxiques streptococciques.

Utilisation en laboratoire :
 Activation des lymphocytes T in vitro :
Les superantigènes sont utilisés pour forcer l’activation des lymphocytes T in vitro
par les cellules présentatrices d’antigènes, et ce de manière indépendante de
l’interaction entre le complexe CMH+peptique et le récepteur des cellules T. Ils
permettent l’étude des lymphocytes T activés et des synapses immunologiques.

Précautions à prendre :
L’usage des superantigènes est restreint aux laboratoires. Il est strictement
déconseillé de les utiliser comme drogue, produits ménagers, ou tout autre usage
non encadré et surveillé dans un laboratoire.

Les superantigènes n’étant pas des molécules stables, il est nécessaire de les
stocker à une température qui leur est propre. Pour ce faire, se référer à leur notice
d’utilisation
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

 A.L. Genestier, G. Lina Un feu d’artifice de superantigènes chez Staphylococcus aureus


 Eva Amsen 12 août 2019 Superantigènes – Le système immunitaire rencontre les
microbes

 Mémoire de Chantale Bernatchez, Titre : Analyse fonctionnelle de l'interaction du


superantigène de Mycoplasma arthritidis (MAM) avec les molécules du complexe majeur
d'histocompatibilité de classe II, Université : FACULTÉ DE MEDECINE,UNIVERSITÉ
LAVAL, Département de microbiologie et immunologie, Avril 1998, Consulté le
22/05/2011
sur http://www.collectionscanada.gc.ca/obj/s4/f2/dsk2/tape17/PQDD_0026/
MQ31679.pdf pages: 3 et 6 [PDF]

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