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Renata n’importe quoi

Catherine Guérard (réédition)

Renata n’importe quoi a paru une


première fois en 1967, c’était le
deuxième livre de la très discrète et
mystérieuse Catherine Guérard après
Ces princes paru 12 ans plus tôt.

Dans ce roman, Catherine Guérard nous


emporte dans le monologue de son
héroïne, bonne à tout faire, qui décide
un jour de quitter ses patrons pour
devenir “une libre”. Ce sont trois jours et
deux nuits d’errance, à marcher dans les
rues, s’asseoir sur les bancs, regarder
les passants et écouter les oiseaux. La
narratrice va se confronter à un monde qu’elle semble découvrir au fur et
à mesure qu’elle l’arpente, un monde qui la rejette systématiquement,
elle dont la liberté ne peut souffrir aucune entrave. Le plus saisissant
dans ce roman est la réussite magistrale d’un parti pris formel : une
seule longue phrase ponctuée de quelques virgules et majuscules
judicieuses. Le flot du texte emporte le lecteur dans les ressassements
et les obsessions d’une pensée pleine de candeur mais toujours
déterminée et dangereusement radicale.

Publiée pour la première fois en 1967, cette œuvre résonne aujourd’hui


comme un hymne prémonitoire. N’annonce-t-elle pas le vent
révolutionnaire qui soufflera bientôt sur un monde corseté dans ses
certitudes et empêtré dans sa peur de manquer ou de perdre ses acquis
? Renata n’importe quoi c’est l’invraisemblable odyssée d’une bonne de
Giraudoux qui attendrait Godot. Un trésor qu’une communauté de
lecteurs initiés se transmet comme une pépite, qui nourrit une réflexion
profonde et nécessaire sur l’absurdité de nos sociétés, la loi, l’argent, le
travail et la consommation. Ou pour le dire autrement : comment refuser
l’aliénation qui nous est imposée sans apparaître soi-même comme un
aliéné dans le regard des autres ?

Edition : Editions du Chemin de Fer


Parution : 6/11/2021 (réédition)
ISBN-10 : 2490356291
ISBN-13 : 978-2490356294

On ne sait rien ou si peu de Catherine Guérard. En 1955, elle publie un


étonnant premier roman, Ces princes aux éditions de la Table ronde. En
1967, Renata n'importe quoi, chez Gallimard, en lice pour le Goncourt.
Entre les deux, on dit qu'elle a été journaliste, qu'elle a écrit des
nouvelles, qu'elle s'intéresse à la musique, on dit... Sa trace se perd
après la parution de Renata n'importe quoi, en écho au destin de son
héroïne obsédée par la quête d'une liberté absolue et impossible. A ce
jour, personne ne sait nous dire ce qu'elle est devenue.

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