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Position du problème Le problème est de calculer les zéros d’une fonction continue f , c’est-à-dire les
points α tels que f (α) = 0.
√
Exemples x2 − 2 = 0 on a α = ± 2 ≈ 1.41 · · ·
e−x − x = 0 on peut justifier l’existence par f (0) = 1 > 0 et f (1) = 1−e
e < 0.
1 Algorithme de la Dichotomie
Infomellement, on construit deux suites (un )n et (vn )n , telles que lim un = lim vn = α et ∀n ∈ N, un ≤ α ≤ vn .
n→∞ n→∞
Cette méthode repose sur le théorème des valeurs intermédiaires :
Théorème 1 (TVI) Soit f continue sur [a, b] telle que f (a)f (b) < 0, alors
Précondition : Soit une fonction f continue, telle qu’il existe a < b avec f (a)f (b) < 0, on sait par le TVI
qu’il existe au moins un zéro α de f dans l’intervalle ]a, b[.
On construit les suites (un ), (vn ) et (xn ) comme suit.
u0 = a; v0 = b
et pour tout n ∈ N on pose xn = un +v 2
n
;
Si f (xn ) = 0 on a notre valeur et on arrête.
Sinon si f (xn )f (un ) < 0 alors un+1 = un et vn+1 = xn
Sinon un+1 = xn et vn+1 = vn .
Preuve de l’algorithme
1. ∀n ∈ N, f (un )f (vn ) ≤ 0
2. un+1 = (un ou bien un +vn
2 ) ≥ un , alors (un ) est croissante.
3. vn+1 = (vn ou bien un +vn
2 ) ≤ vn , alors (vn ) est décroissante.
4. On pose dn = |vn − un | la distance entre la valeur un et la valeur vn , qui majore les distances entre un et
α, et vn et α. On remarque que
1 b−a un + vn un + vn un − vn
dn+1 = dn = n+1 puisque un − = − vn =
2 2 2 2 2
alors lim dn = 0
n→∞
5. (un ) et (vn ) sont adjacentes, alors elles convergent vers la même limite α. Et puisque un ≤ xn ≤ vn on a
(par le théorème des gendarmes, lim xn = α.
n→∞
6. f (un )f (vn ) ≤ 0 et f continue, alors par passage à la limite, f (α)2 ≤ 0, d’où f (α) = 0.
1
Estimation du nombre d’itérations en fonction de l’erreur tolérée : Pour chercher α, telle que f (α) = 0
à ε près par dichotomie.
Il suffit que max(|un − α|; |vn − α|; |xn − α|) ≤ |un − vn | ≤ ε.
( )
|a − b| |a − b| b−a
|un − vn | = ≤ ε ⇐⇒ ≤ 2n ⇐⇒ n ≥ log2 ( )
2n ε ε
( )
Pour une incertitude de ε, on pose Nε = E log2 ( b−a
ε ) +1
Program Dichotomie;
Var u,v,c : Real;
k : Integer;
Function f(x : Real) : Real;
Begin
f:=x*x-5;
End;
Begin
u:=2;
v:=3;
For k:=0 To 20 Do
Begin
c:=(u+v)/2;
If f(c)=0 Then Begin
u:=c;
v:=c
End
Else If (f(c)*f(u)<0) Then v:=c
Else u:=c;
Writeln(’u’,k,’=’,u:8:8,’ et v’,k,’=’,v:8:8);
End;
Readln
End.
Sans précalcul :
Program Dichotomie2;
Var u,v,c : Real;
k : Integer;
Function f(x : Real) : Real;
Begin
f:=x*x-5;
End;
BEGIN
u:=2; v:=3; k:=0;
2
Repeat
k:=k+1;
c:=(u+v)/2;
If f(c)=0 Then Begin
u:=c;
v:=c
End
Else If (f(c)*f(u)<0) Then v:=c
Else u:=c;
Writeln(’u’,k,’=’,u:8:8,’ et v’,k,’=’,v:8:8);
Until (Abs(u-v)<=0.00000001);
END.
√
Exemple. Approximation de 5 f (x) = x2 − 5
f (0) = −5; f (1) = −4; f (2) = −1; f (3) = 4 Il y a un changement de signe, alors on peut commencer :
u0 = 2; v0 = 3; x0 = 52
4 − 5 ≥ 0; on a f (u0 )f (x0 ) < 0 alors :
f (x0 ) = 25
u1 = 2; v1 = 52 ; x1 = 94
16 − 5 ≥ 0; on a f (u1 )f (x1 ) < 0 alors :
f (x1 ) = 81
u2 = 2; v2 = 94 ; x2 = 17 8
3
Preuve de l’algorithme.
1. ∀n ∈ N, f (un )f (vn ) ≤ 0
vn f (un )−un f (vn )
2. un+1 = (un ou bien f (un )−f (vn ) ) ≥ un , alors (un ) est croissante majorée par b ; lim un = u.
n→∞
vn f (un )−un f (vn )
3. vn+1 = (vn ou bien f (un )−f (vn ) ) ≤ vn , alors (vn ) est décroissante minorée par a ; lim vn = v.
n→∞
4. Il existe une suite extraite de (un ) et une suite extraite de (xn ) qui coı̈ncident, ou bien Il existe une suite
extraite de (vn ) et une suite extraite de (xn ) qui coı̈ncident.
5. Si (xn ) converge alors sa limite est soit u soit v.
Théorème 2 Soit f : [a, b] → R continue telle que f (a)f (b) < 0. Si f admet un unique zéro α ∈]a, b[, f (α) = 0.
Alors la suite (xn ) de l’algorithme de fausse position converge vers α.
Program FaussePos;
Var u,v,c : Real;
k : Integer;
Function f(x : Real) : Real;
Begin
f:=x*x-2;
End;
BEGIN
u:=0; v:=2;
For k:=0 To 20 Do
Begin
c:=(u*f(v)-v*f(u))/(f(v)-f(u));
If f(c)=0 Then Begin
k:=19;
u:=c;
v:=c
End
Else If (f(c)*f(u)<0) Then v:=c
Else u:=c;
Writeln(’u’,k,’=’,u:10:10,’ et v’,k,’=’,v:8:8);
End;
END.
Sans précalcul :
Program FaussePos2;
Var u,v,c : Real;
k : Integer;
Function f(x : Real) : Real;
Begin
f:=x*x-2;
End;
4
BEGIN
u:=0; v:=2; k:=0;
Repeat
k:=k+1;
c:=(u*f(v)-v*f(u))/(f(v)-f(u));
If f(c)=0 Then Begin
u:=c;
v:=c
End
Else If (f(c)*f(u)<0) Then v:=c
Else u:=c;
Writeln(’u’,k,’=’,u:10:10,’ et v’,k,’=’,v:10:10);
Until (Abs(u-v)<=0.00000001);
END.
Réduction de problème : Chercher un zéro d’une fonction continue g, peut se réduire à la recherche d’un
point fixe d’une fonction continue f , par exemple :
Par exemple
1
x3 − x − 1 = 0 ⇐⇒ x3 − 1 = x ⇐⇒ =x
x2 −1
On va commencer par donner des préconditions afin de garantir l’existence d’un point fixe d’une fonction
continue, ensuite les conditions de convergence d’une méthode vers ce point fixe.
Théorème 3 Soit f continue de [a, b] dans R. Si f ([a, b]) ⊂ [a, b] alors f admet un point fixe.
Preuve : f (a) ∈ [a, b] alors f (a) − a ≥ 0. f (b) ∈ [a, b] alors f (b) − b ≤ 0. En utilisant le TVI pour f (x) − x,
on a ∃c ∈ [a, b]; f (c) − c = 0.
Théorème 4 Soit f : [a, b] → R une fonction continue. On suppose que les hypothèses suivantes soient satis-
faites :
– H1. L’image de [a, b] par f est un sous-ensemble de [a, b] (c.-à-d. f ([a, b]) ⊆ [a, b]) ;
– H2. il existe K < 1 tel que ∀x, y ∈]a, b[; |f (x) − f (y)| ≤ K|x − y|, on dit que f est contractante.
Il existe alors un unique α ∈ [a, b] telque f (α) = α, appelé point fixe de f , et la suite (un ) définie par :
u0 ∈]a, b[ et uk+1 = f (uk ) converge vers α.
5
Preuve : (H1.) nous garantit l’existence d’un point fixe par le théorème précédent.
Soient α, α′ ∈ [a, b] deux point fixes de f .
On a alors dn → 0 et donc, un → α.
Estimation du nombre d’itérations en fonction de l’erreur tolérée : Pour chercher α, telle que f (α) =
α à ε près par une méthode de point fixe, il suffit que K n |u0 − α| ≤ K n |b − a| ≤ ε.
a+b 2ε
Pour une incertitude de ε, et en prenant u0 = 2 , on pose Nε = E(log( b−a )/ log(K)) + 1
Comme conséquence, on a :
Théorème 5 Soit f : [a, b] → R une fonction de classe C 1 . On suppose que les hypothèses suivantes soient
satisfaites :
– H1. L’image de [a, b] par f est un sous-ensemble de [a, b] (c.-à-d. f ([a, b]) ⊆ [a, b]) ;
– H2. il existe K tel que |f ′ (x)| ≤ K < 1, ∀x ∈]a, b[.
Il existe alors un unique α ∈ [a, b] telque f (α) = α, appelé point fixe de f .
Alors la suite (un ) définie par :
u0 ∈]a, b[ et uk+1 = f (uk ) converge vers α.
Théorème 6 (des accroissements finis) Soit f une fonction continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[. Alors,
il existe c ∈]a, b[ tel que f (b) − f (a) = f ′ (c)(b − a).
Program PointFixe;
Var u : Real;
k : Integer;
Function f(x : Real) : Real;
Begin
f:=x-(x*x-2)/5;
6
End;
BEGIN
u:=1.5;
For k:=0 To 20 Do
Begin
Writeln(’u’,k,’=’,u:8:8);
u:=f(u);
End;
END.
Sans précalcul :
Program PointFixe2;
Var u : Real;
k : Integer;
Function f(x : Real) : Real;
Begin
f:=x+(2-x*x)/5;
End;
BEGIN
u:=1.5;
k:=0;
Repeat
Writeln(’u’,k,’=’,u:10:10);
k:=k+1;
u:=f(u);
Until (Abs(u-f(u)) <= 0.00000001);
END.
Théorème 7 (de convergence locale) Soit f : I → R telle que f est de classe C 1 sur un ouvert I et
∃α ∈ I; f (α) = α.
1. Si |f ′ (α)| < 1 alors il existe un voisinage α ∈ V ⊂ I tel que :
Preuve :
1. Si |f ′ (α)| = l < 1 alors il existe ε > 0; ∀x ∈ [α − ε, α + ε]; |f ′ (x)| < l+1
2 < 1, puisque f ′ est continue.
7
Or par le théorème des accroissements finis :
l+1
|x − α| ≤ ε ⇒ |f (x) − f (α)| ≤ |x − α| ≤ |x − α| ≤ ε
2
alors f (x) ∈ [α − ε, α + ε]. On peut alors appliquer le théorème du point fixe sur l’intervalle [α − ε, α + ε].
2. Si |f ′ (α)| > 1 alors
l+1
|f (xn ) − f (α)| ≥ |xn − α| ≥ |xn − α| > ε
2
on déborde à chaque fois de l’intervalle.
4 Algorithme de Newton
L’algorithme de Newton est une méthode de point fixe pour rechercher le zéro d’une fonction de classe C 1 tel
que :
f (xn )
xn+1 = xn − ′
f (xn )
L’idée est de chercher λ(x) telle que : g(x) = x + λ(x)f (x) soit nulle en α tel que f (α) = 0.
g ′ (x) = 1 + λ′ (x)f (x) + λ(x)f ′ (x), en posant g ′ (α) = 0, on a λ(α)f ′ (α) = −1.
On peut montrer que xn+1 est le point d’intersection de la tangente à la courbe de f au point xn (d’équation
”y = f ′ (xn )(x − xn ) + f (xn )”) et l’axe des abscisse (Ox)
(c’est-à-dire la racine de l’équation ”0 = f ′ (xn )(x − xn ) + f (xn )”).
f (x)
On pose alors xn+1 = g(xn ) avec g(x) = x − f ′ (x) . En cas de convergence,
f (l) f (l)
g(l) = l = l − ′
⇐⇒ ′ = 0 ⇐⇒ f (l) = 0
f (l) f (l)
Théorème 8 (Newton locale) Soit f : [a, b] → R une fonction de classe C 1 . On suppose que ∃α ∈]a, b[; f (α) =
0 et f ′ (α) ̸= 0 (racine simple). Alors il existe un voisinage V de α tel que la suite (un ) définie par :
f (uk )
u0 ∈ V et uk+1 = uk − f ′ (uk )
converge vers α.
f (x)
Preuve : Soit g(x) = x − f ′ (x) , on a alors : f (α) = 0 ⇒ g(α) = α.
f ′ (x)2 −f (x)f ′′ (x) f (x)f ′′ (x)
g ′ (x) = 1 − =
f ′ (x)2 d’où g ′ (α) = 0. Par le théorème du point fixe, il existe un voisinage V
f ′ (x)2 ,
de α tel que ∀x0 ∈ V, xn+1 = g(xn ) converge vers α.
√ x2k −3 x2k +3
Exemple approximation de 3. x0 = 2, xk+1 = xk − 2xk = 2xk .
7 97 √
x1 = , x2 = ≈ 1.7321, et 3 ≈ 1.7320
4 56
Théorème 9 (Newton globale) Soit f : [a, b] → R une fonction de classe C 2 . On suppose que les hypothèses
suivantes soient satisfaites :
– H1. f (a) · f (b) < 0 ;
– H2. f ′ (x) ̸= 0, ∀x ∈]a, b[.
8
– H3. f ′′ (x) ̸= 0, ∀x ∈]a, b[.
Alors la suite (un ) définie par :
u0 tel que f (u0 )f ′′ (u0 ) > 0 et uk+1 = uk − f (uk )
f ′ (uk )
converge vers l’unique α ∈]a, b[, f (α) = 0.
La démonstration peut être faite pour le cas (H2), f ′ (x) > 0 et (H3), f ′′ (x) > 0. On montre dans ce cas que
(un ) est décroissante minorée par α.
Program Newton;
Var u,v,c : Real;
k : Integer;
Function f(x : Real) : Real;
Begin
f:=x*x-2;
End;
Function Df(x : Real):Real;
Begin
Df:=2*x
End;
BEGIN
u:=2; k:=0;
Repeat
k:=k+1;
u:=u-(f(u)/Df(u));
Writeln(’u’,k,’=’,u:10:10);
Until (Abs(f(u))<=0.00000001);
End.
Soit f : [a, b] → R, pour laquelle les conditions d’application de la méthode de Newton sont vérifiée.
max |f ′′ (x)|
Soit en = d(un , α), alors en+1 ≤ K(en )2 avec K = 2 min |f ′ (x)|
9
Preuve : Soit le développement limité de g au voisinage de α :
∑
p−1 (k)
g g (p) g (p)
g(x) = g(α)+ (α)(x−α)k + (α)(x−α)p +o((x−α)p ) ⇐⇒ g(x)−g(α) = (α)(x−α)p +o((x−α)p )
k! p! p!
k=0
On a alors
g (p) xn+1 − α g (p)
xn+1 − α = g(xn ) − g(α) = (α)(xn − α)p + o((xn − α)p ) ⇐⇒ → (α) ̸= 0
p! (xn − α)p p!
Proposition 5.1 Si f est de classe C 1 tel que f (α) = 0 et f ′ (α) ̸= 0, alors la méthode de Newton est d’ordre
au moins 2.
Il suffit de voir la preuve de la méthode de Newton où on a g(α) = α et g ′ (α) = 0.
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ENICar Département GE. Série 1
Analyse numérique 2014 – 2015
1 ère année ingénieurs mécatronique
Exercice 1.
1. Montrer que la méthode de dichotomie peut être utilisée afin de calculer le seul zéro a de f dans [1, 2].
Effectuez les 3 premières itérations.
√
2. Donnez 3 2 à 10−2 près.
Exercice 2.
1. Montrez que (E) admet une solution unique sur [0, 1].
Exercice 3.
1. Montrer que l’équation (E) admet une solution unique α dans ]0; 1[.
2. L’équation (E) est équivalente à l’équation : x = g(x), où g(x) = − ln(x). Vérifier que α est un point fixe
répulsif de g.
3. Vérifier que g est bijective, et montrer que α devient un point fixe attractif pour g −1 .
4. Donner un intervalle fermé I tel que la suite (xn ) définie par xn+1 = g −1 (xn ) converge pour tout choix
initial x0 dans I.
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Exercice 4.
On veut calculer le zéro a de la fonction f (x) = x3 − 2 en utilisant la méthode de point fixe
ω 2ω
x(k+1) = g(x(k) ) = x(k) (1 − ) + (x(k) )3 (1 − ω) + + 2(ω − 1)
3 3(x(k) )2
1. Pour quelles valeurs du paramètre ω le zéro de la fonction f est un point fixe de la méthode proposée ?
2. Pour quelles valeurs de ω la méthode proposée est-elle d’ordre 2 ?
3. Existe-t-il une valeur de ω telle que l’ordre de la méthode de point fixe est supérieur à 2 ?
Exercice 5.
√
Soit a > 0 un réel, écrire l’algorithme de Newton pour approcher a. Prenez a = 3 et effectuez les 4 premières
√
itŕations. Comparez avec 3.
Exercice 6.
Soit a une racine double de la fonction f ,c’est-à-dire f (a) = f ′ (a) = 0 et f ′′ (a) ̸= 0.
1. En tenant compte du fait qu’on peut écrire la fonction f comme f (x) = (x − a)2 h(x) où h(a) ̸= 0, vérifier
que la méthode de Newton pour l’approximation de la racine a est seulement d’ordre 1.
2. On considère la méthode de Newton modifiée suivante :
f (x(k) )
x(k+1) = g(x(k) ) = x(k) − 2 )
f ′ (x(k) )
Vérifier que cette méthode est d’ordre deux si l’on veut approcher a.
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