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Les serpents venimeux

de la République Populaire du Congo


J.-F. TRAPEl et B. CARME2

RESUME : soins spécifiques, d’occasionner la mort ou de


graves mutilations. Parmi les serpents les plus
Sur les 82 espèces de serpents actuellement dangereux du Congo beaucoup sont suflisam-
recensées e n République Populaire d u Congo, ment caractéristiques pour pouvoir être recon-
20 sont venimeuses et peuvent être à l’origine nus d’après une description de l’animal et en
de morsures graves, parfois mortelles. Toutes tenant compte des circonstances de la morsure.
ces espèces sont décrites et une clef de déter- ‘A défaut, I’étude attentive des prem’iers symp-
inination est proposée. Par ailleurs leur répar- tômes permettra de préciser le type de venin
tition et leur type d’habitat sont présentés ainsi en cause et guider ainsi la thérapeutique.
que les principales manifestations cliniques et
indications thLrapeutiques en cas de morsure.
II. - ABONDANCE’ HABITAT ET
MOTS CLES : REPARTITION DES SERPENTS
VENIMEUX EN REPUBLIQUE
Serpents venimeux, Congo, envenimatiom, POPULAIRE DU CONGO
aspects cliniques, indications thérapeutiques,
détermination des espèces. La liste des serpents venimeux que l’on peut
rencontrer en République Populaire du Congo,
ainsi qu‘une description des différentes espèces,
sont présentées en annexes I et II.
I. - INTRODUCTION Du fait de Ba diversité des milieux natureIs
et de la spécificité des exigences écologiques
Quatre-vingt deux espèces de serpents sont propres à chaque espèce, l’abondance et la ré-
actuellement recensées en République Populai- partition des espèces venimeuses sont fort va-
re du Congo [3, 41. Parmi celles-ci, 20 présen- riables au Congo (Tableau I).
tent, à des degrés divers, un danger pour Certaines ,d’entreelles, comme Bitis gabonica,
l’homme. Le nombre des espèces hautement Naja melanoleuca et Causus maculatus sont
venimeuses, dont la morsure peut être mor- partout abofidantes et de ce fait fréquemment
telle, est plus restreint. incriminées en cas de morsure. D’autres sont
L’identification précise d’un serpent deman- toujours très rares et ne representent ainsi
de généralement la capture de l’animal. Cepen- qu’un danger très théorique. C’est le cas de
dant, en cas de morsure, le problème essen- Pseudohaje goldii, Dispholidus typus et Elap-
tiel est de reconnaître rapidement si l’on a af- soïdea semiannulata moebiusi.
faire à une espèce susceptible, en l’absence de Pour beaucoup d’espèces, l’abondance sera
fonction de la végétation : Bitis nasicornis et
Causzrs lichtensteini sont liées à la grande fo-
1. Office de la Recherche Scientifique et Technique rêt. Dendroaspis jamesoni, Atheris squami-
Outre-Mer (O.R.S.T.O.M.), Centre de BRAZZA- gera et Tlzelotornis kirtlandi sont abondantes
VILLE, B.P. 181, République Populaire du Congo.
en forêt, mais s’aventurent également volon-
2. Institut Supérieur des Sciences de la Santé
(I.N.S.S.S.A.), B. P. 262, BRAZZAVI’LLE, tiers dans les forêts galeries même très dé-
République Populaire du Congo. gradées et les plantations. Naja nigricollis n’est

Rev. Mkd. Congo, 1982, tome 2, no 2, p. 53-70.


t

i,

2 J.-F. TRAPE ET B. CARME

TABLEAU I : i ,

Abondance en fonction du milieu naturel et habitat des espèces venimeuses du Congo.


(Habitat : A = arboricole; T = terrestre; F = fouisseur; Aq = aquatique).
(Abondance : + + + = élevée ; + + = moyenne ; + = faible ; - = nulle ou exceptionnelle).

ABONDANCE AU CONGO

ESPECE 1ABITAT Forêt


:orêt
:laire e t Riviêres
dense
- ia1eries
-
-
++
Aq
Aq - +
F .-

T +t+ u+ +
T 4.

A t t

A U+ t+

T U tu

T +t

T +t+ tu ++.
T u
t t +
T t +
A ++ t. -
F + t -
A ++ U -
A 4. +
-

guère observé qu'en savane. Boulengerina annu- travaux de cueillette ou d'élagage (bananiers,
lata et B. christyì sont de mlœurs aquati'ques et palmiers à huile...). Pour les espèces aquatiques,
ne se rencontrent que dans les fleuves et riviè- il existe également des professions exposées.
res ou sur leurs berges. Quelques espèces p h è - Ainsi la plupart des cas d'envenimation par
trent volontiers dans les habitations et leurs Bodengerina surviennent chez des pêcheurs
dépendances ; en particulier Catisus maculatus, lors de la remontée des filets ou l'ouverture des
Naja melanoleuca et Atrnctaspis irregularis nasses.
parkeri.
.
I

En fonction du type d'habitat, on peut distin-


guer les espèces arboricoles, terrestres, fouis- III. - FACTEURS DE GRAVITE
seuses et aquatiques. Si les espèces arboricoles D'UNE MORSURE
sont assez souvent rencontrées au sol et peu-
vent y occasionner des morsures, on peut exclu- Divers facteurs interviennent dans la gravité
re les espèces terrestres, et à plus forte raison d'une morsure. Les plus importants sont la na-
fouisseuses et aquatiques, pour les morsures ture du venin, la quantité injectée, le poids du
survenues dans les arbres, notamment lors des sujet mordu, le lieu ,d'inoculation du venin.
LES SERPENTS VENIMEUX DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DU CONGO :1

- Nature d u venin chez les enfants, et c’est surtout pour eux


qu’une évolution fatale est à craindre lors
Les venins sont des substances complexes, as- d’une morsure par certaines espèces, les Atrac-
sociant diverses protéines douées d’activité toxi- taspìs en particulier.
que ou enzymatique, dont on peut distinguer
trois grands types : les neurotoxines, les hémo- - Lieu d’inoculation d u venin
toxines et les histotoxines.
Les cas très rapidement mortels semblent
Les neurotoxines ont une action élective généralement consécutifs à l’injection du venin
sur le système nerveux central. Elles sont à directement dans un vaisseau sanguin.
I’origine de paralysies notamment respiratoi-
res, susceptibles d’entraîner la mort par La diversité des facteurs qui interviennent
asphyxie. Ce type de toxine domine dans le ve- dans la gravité d’une morsure explique son ca-
nin des Elapidés. Au niveau de la morsure la ractère souvent a priori imprévisible. Une mê-
douleur et l’(œdèmesont discrets. me espèce pourra occasionner selon les cas un
décès quasi immédiat ou une absence totale de
Les hémotoxines et histotoxines sont fré- symptômes. Même pour les espèces les plus
quemment associées. Elles lysent les hématies, dangereuses présentes au Congo et en l’ab-
perturbent les mécanismes de la coagulation et sence de traitement spécifique, l’évolution sem-
ont une action nécrosante sur les cellules des ble favorable dans la majorité des cas.
tissus et de l’endothélium vasculaire. Au plan
général, le tableau clinique est dominé par un La gravité potentielle de la morsure pour
syndrome hémorragique diffus. Au niveau de chaque espèce est mentionnée sur le tableau II.
la blessure, la douleur et l’’œdème sont inten- 4 genres sont particulièrement redoutables :
ses tandis qu’apparaît progressivement une né- Dendroapsis, Naja, Bitis et Boulengerina.
crose souvent très importante. Ce type de toxi- Certaines espèces comme Pseudohaje goldii,
ne domine chez les Vipéridés et les Atractaspis. Boulengerina christyi et Elapsoidea semìannu-
Chez Dispholidus typus et Thelotornis kirtlandi lata moebiusi sont rares et la gravité de leur
le venin comprend essentiellement des hémo- morsure est très mal’ connue.
toxines. Pour Dispholidus typus et Theolotornis kìr-
Selon les genres et les espèces la toxicité des tlandi, la position très postérieure des cro-
venins est très variable. Chez les Vipéridés par chets à venin explique que la plupart des mor-
exemple le venin des Bitis est beaucoup plus sures soient parfaitement inoffensives du fait
redoutable que celui ‘desAtheris et surtout celui de l’absence d’inoculation de venin. Mais celui-
des Causus qui n’occasionne généralement que ci est très actif et plusieurs cas mortels ont été
des symptômes locaux modérés. signalés Cl].
Dans les cas de morsures par Bìtis et Athe-
- Quantité d e venin injectée ris, c’est souvent la qualité du traitement de la
nécrose tissulaire et des surinfections qui con-
Un serpent venimeux n’injecte pas forcément
ditionnera le pronostic. L‘amputation du mem-
son venin lorsqu’il mord, et la concentration en
bre mordu est parfois nécessaire.
substances toxi’ques, comme la quantité inocu-
lée, sont très variables et dépendent du temps
écoulé depuis la précédente morsure, de l’état
physiologique de l’animal et de son degré d’ag- IV. - SYMPTOMES CLINIQUES
ressivité. I1 semble notamment qu’un serpent
traqué ou blessé injectera souvent une plus On ,distingue deux grands types de tableaux
grande quantité de venin que s’il est simple- ciiniques correspondant à l’inoculation de venin
ment surpris. à dominame neurotoxique (Elapidés) ou hémo-
toxique et nécrosant (Vipéridés). Les formes
- Poids du sujet mordu frustes ou de gravité modérée sont heureuse-
ment frkquentes, voire de règle pour certaines
A dose égale, l’effet d’un venin est d’autant espèces. Inversement les formes suraiguës,
plus sévère que le poids du sujet est plus fai- mortelles en quelques dizaines de minutes, ne
Me. Une enven.imation est toujours plus grave sont pas rares avec les espèces les plus veni-
4

.^
r , 1 t TABLEAU II -:
.
- . H = hémotoxiaue.
Activité principale du venin (N = neurotoxisue, ~. I = histotoxique)
et gravité habituelle de la morsure des espkces venimeuses du Congo.

ESPECE TOXINE GRAVITE DE LA MORSURE


PRINCIPALE
Souvent mortelle
.I ?

Souvent mortelle
Souvent mortelle
?

Souvent mortelle
Peu grave
Peu grave ( ? )
Souvent mortelle
Souvent mortelle
Souvent mortelle
Parfois mortelle
!.. I
si mal traitée
Parfois mortelle
chez l'enfant
Quelques cas mortels
signal és
Quelques cas mortels
signalés

, z . .

meuses. Leur mécanisme est variable : choc . 1 Signes généraux :


anaphylactique parfois, mais surtout envenima-
tion massive, ou thrombose intravasculaire con- ils apparaisisent rapidement, en quelques mi-
sécutives à une injection directe dans un vais- nutes OLI quelques heures. Ce sont :
seau sanguin. , j_
- sensation de lassitude et d'asthénie inten-
se : le sujet n'arrive plus à se tenir debout, sa
tête tombe ; il cherche à s'étendre,
- gène respiratoire croissante, puis respira-
tion de type diaphragmatique consécutive à la
2"- douleur <discrèteou modérée, puis sensa-
L
paralysie des muscles de la cage thoracique,
tion progressive d'engourdissement, - sueurs froides, salivation abondante, dila-
~+hx!dème moderé et Ib'kalisé autour de la tation des pupiIIes, parésies des membres, vo-
moysure. ' 7 i
missements répétés, pouls très accéléré,
> *
4
LES SERPENTS VENIMEUX DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DU CONGO 5
J

- ptosis des paupières ; troubles de la déglu- des lipothymies, parfois pa? une agitation vio-
tition, de Ia parole, des sphincters, Iente.
- coma progressif par hypoxie, pouls fili- Certains serpents fouisseurs, Typhlopidés,
forme avec bientôt arrêt respiratoire puis car- Calabaria reinhardti (souvent désignés sous l’ap-
diaque. pellation de <( serpents à deux têtes D en raison
de la forme cylindrique de leur corps et de Ia
- Envenimatiolz par Vipéridés ressembIance des deux extrémités, céphalique
et caudale) ainsi que des lézards apodes
o Signes locaux : fouisseuns (pris habituellement pour des ser-
pents et appelés aussi serpents à 2 têtes .)
((
- douleur intense, ont une très fâcheuse réputation. Ils sont
- œdème important, gagnant progressive- pourtant parfaitement inoffensifs.
ment tout le membre mordu,
- plus tardivement, apparition de phlyctè-
nes et de taches purpuriques ou ecchymotiques
puis nBcrose autour de la morsure. V. - TRAITEMENT

o Signes généraux : Io - TraitenievLt sur place


- nausées, vomissements, crampes épigastri- - Pose d’un garrot entre la partie mordue et
ques, la racine du membre; le desserrer pendant
- syndrome hémorragique et hémolytique quelques secondes tous les quarts d’heure ; ne
avec troubles de la coagulation : taches purpu- pas le conserver plus de quelques heures. L’em-
riques ou ecchymotiques disséminées, gingivor- ploi d’un garrot est disc&é en cas de morsure
ragies, vomissements et crachats striés de sang ; par Vipéridés car il est susceptible d’aggraver
temps de saignement très allongé, incoagulabi- les lésions locales.
lité, fibrinolyse. - Pression manuelle sur la morsure et as-
- chute tensionnelle, voire collapsus cardio- piration buccale du venin. On pourra ultérieu-
vasculaire pouvant aller jusqu’à l’arrêt circu- rement relayer ces manœuvres par l’applica-
iatoire, tion d’une Q pierre noire D dont l’&cacité réel-
- indépendamment d’un collapsus cardio- le est cependant bien discutable du fait de la
vasculaire, la mort subftq n’est pas rare les rapidité de diffusion du venin dans les tiasus.
jours suivant la morsure. - Incision de la morsure. Elle est condam-
née par de nombreux auteurs en raison des ris-
- Autres mors’sures ques d’hémorragie et d’infection qu’elle entraî-
ne. Pratiquée très précocement et associée au
En dehors des Vipéridés et Elapidés, seules lavage de la plaie à l’eau de Javel diluée dans
quelques espèces parmi les Colubridés opisto- 5 fois son volume d’eau ou au Dakin, elle peut
glyphes sont susceptibles d‘être dangereuses. permettre d’évacuer ou de neutraliser une par-
Les morsures par Atractaspis occasionnent des tie du venin difficilement accessible autrement.
symptômes proches de ceux des Vipéridés, avec - Plus rarement réalisable, le refroidisse-
notamment des signes locaux importants. Les ment de la zone de la morsure à l’aide d’une
morsures par Thelotornis kirtlatzdi et Dispholi- vessie de glace ou par immersion dans de
YUS typus, à condition qu’il y ait eu inoculation
I’eau glacée ralentit la diffusion du venin.
de venin, associent un syndrome hémotoxique
sévère à des signes locaux modérés. - En toute circonstance, il faut calmer le
blessé et le porter pour lui éviter tout effoft.
Les autres espèces rencontrées au Congo,
dont certaines sont fréquemment incriminées
en cas de morsure, sont non venimeuses. 20 - Sérothérapie
niveau de la plaie l’#œdèmeet la douleur sont
discrets. L’émotion du sujet, bien compréhensi- Les sérums antivenimeux sont spécifiques
ble, pourra se traduire par une tachycardie et d’une espèce donnée. Seuls sont commercia-
6 J.-F. TRAPE ET B. eAKME
/,

lisés (Institut Pasteur et Behring) les rérums


monovalents ou polyvalents contre les espèces
suivantes :
- Bitis gabonica, B. arietans et B. nasicornis
- Naja melanoleuca et N. nigricollis
- Dendroaspis jamesoni
méthodes classiques avec une surveillance tou-
Comme la sérothérapie est susceptible d’oc- te particulière des fonctions respiratoires, cir-
casionner des accidents graves (choc anaphy- culatoires et rénales.
lactique et maladie sérique), on ne l’utilisera
que s’il existe une forte probabilité d’avoir af-
faire à une de ces espèces.
Pour être efficace la sérothérapie doit être
instituée précocément. N’étant active que sur
les constituants même du venin, elle ne peut
rien contre les lésions constituées, hématologi-
ques et tissulaires notamment. Son intérêt est
discutable dans beaucoup de formes vues tar-
divement.
Des doses importantes sont nécessaires :
devant une morsure reconnue par Bitis, Naja ou
Dendroaspis il faudra injecter d’emblée 40 ml
par voie intraveineuse lente (ou, si possible, en
perfusion) et répéter cette dose en cas de
symptômes généraux.
Si un doute existe sur la nature du serpent
agresseur, on pourra se contenter d’une pre- 4” - Coizduite du traitement
mière injection de 20 ml, puis de 40 à 60 ml si
des symptômes d’intoxication apparaissent. Importance de l’identification d u serpent
Les enfants doivent recevoir les mêmes doses
Comme toute morsure, celle d‘un serpent
que les adultes. En cas ctq.echoc,on injectera
n’est jamais anodinep;même lorsqu’elle est oc-
immédiatement de l’adrénaline (1 mg en sous-
casionnée par une espèce non venimeuse. Nous
cutané et une rinçure de seringue en intra-vei-
avons pu observer de graves complications de
neux) et des corticoïdes qui doivent être tenus
surinfection chez un sujet mordu par un ser-
prêts d’avance.
pent d’une espèce pourtant a priori tout à fait
inoffensive (Philothamnus angolensis).
3” - Traitement symptomatique
I1 est cependant bien évident que l’urgence
Corticothérapie et la gravité habituelle ne sont pas les mêmes
selon qu’il y ait eu ou non enveni’mation.Eri
Son emploi doit être systématique : premier lieu il faudra chercher à savoir si la
- dans tous les cas : Soludécedron : 8 mg morsure a pu être occasionnée par un des qua-
en IM ou I V OLI Hémisuccinate d’hydrocorti- tre genres les plus redoutables : Bitis, Naja,
sone : 100 mg IV, Dendroaspis et Bodengerina et tout particuliè-
- devant des signes d’intoxication : Hémi- rement ces 3 premiers pour lestquels il existe un
succinate d’hydrocortisone : 10 à 20 mg/kg traitement spécifique. Si le serpent n’a pas été
(500 mg à 1 g chez l’adulte). capturé, ce qui est généralement le cas, on se
guidera sur la description de l’animal, les cir-
Cette dose devra être renouvelée à la deman-
de en fonction de l’évolution. constances de la morsure et les symptômes
présentés par le malade.
L’identification du serpent permettra selon les
1. Institut Pasteur seulement. cas d’utiliser le sérum monovalent spécifique
LES SERPENTS VENIMEUX DE LA R~PUBLIQUE POPULIIRE DU CONGO 7

plus actif à dose égale, ou d’éviter une sérothé- d‘apparition rapide, en quelques heures au
rapie inutile et parfois dangereuse. Elle per- maximum. Ils sont beaucoup plus tardifs dans
mettra aussi de prévoir les complications poten- ïe second cas.
tielles et de déci,der en conséquence de l’oppor- Si on suspecte une morsure par Bitis, on uti-
tunité et de l’urgence d’un transfert du blessé iisera le sérum spécifique, autrement la séroth6
vers une formation sanitaire adaptée. rapie est inutile. Au traitement antiseptique
local soigneux, on associera une antibiothérapie
e Délai écoulé depuis la morsure et sy~zptÔ- générale et une corticothérapie. En raison de
nzes présente‘s ia fréquence des complications locales secon-
Si on est témoin de l’accident, les premiers daires, dont l’évolution peut mettre en jeu le
soins d’urgence s’imposent dans tous les cas. pronostic vital, le malade sera toujours évacué
vers l’hôpital de secteur. Les nécroses seront
Si le malade est vu plus tardivement, les in- traitées chirurgicalement. L’amputation du
dications thérapeutiques sont fonction des membre mordu est parfois nécessaire ;
symptômes présentés et de leur gravité : - en cas de signes généraux d’envenimation,
- en cas de signes locaux mineurs et l’ab- le pronostic vital est toujours menacé à brève
sence de signes généraux, on se contente le échéance ; à plus forte raison en cas de symp-
plus souvent d’une désinfection soigneuse de tômes graves (troubles respiratoires, état de
ia plaie et d’une séroprophylaxie antitétanique. choc, hémorragies diffuses). Selon le cas, le
Le blessé sera étroitement surveillé afin de dé- traitement essentiel est, outre la sérothérapie,
celer rapidement tout signe d’envenimation ; la mise en place d’une assistance respiratoire
- en cas de signes locaux importants mais avec oxygénothérapie, et circulatoire (remplis-
isolés, il peut s’agir soit d‘une envenimation par sage vasculaire). Le malade sera transféré le
Vipéridés ou Atractaspis, soit d’une surinfec- PIUS rapidement possible vers le centre le plus
tion après morsure par une espèce non veni- proche oÙ une thérapeutique adkquate pourra
meuse. Dans le premier cas les symptômes sont être entreprise.

BIBLIOGRAPHIE
,-
1. FITZIMONS (F.W.), 1962. - Snakes of Southem
Africa. Pumell and Sons (S.A.) (PTY.) Ltd. Cape
Town, Johannesburg, 423 p.
2. THYS VAN DEN AUDENAERDE (D.F.E.), 1965. -
Les serpents des environs de Léopoldville. Rev.
Zool. Bot. Afr., 72, 366-388.
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Rapport ORSTOM, Brazzaville, déc. 1981, 11 p.
4. VILLIERS (A.), 1966. - Contribution a la faune du
Congo (Brazzaville). Mission A. Villiers et A.
Descarpentries, XLII, Reptiles ophidiens. Bull.
IFAN, 28, 1720-1760.
5. WITTE (G.F. de), 1962. - Genera des serpents du
Congo et du Ruanda-Urundi. Ann. Mus. Roy. Afr.
Centr., in@, no 104, 203 p.
S J.-F. TRAPE ET B. CARME

ANNEXE I : LISTE DES SERPENTS VENIMEUX DU CONGO1

Famille ELAPIDAE Genre Bitis Gray


Genre Bouleizgerina Dol10 o Bitis gabonica gaboizica (Dumeril et Bibron)
e Botilengerina annulata annulata (Buchholz et o Bitis nasicornis (Shaw)
Peters) a Bitis arietaizs arietans {Merrem)
0 Boulengerina kzristyi Boulenger
Genre Atheris Cope
Genre Elapsoidea Bocage
Atheris squarnigera (Hallowell)
e Elapsoidea gtiittheri Bocage
e Elapsoïdea senziaizntilata wioebiusi (Werner)
Fainille COLUBRIDAE
GenreíNaja Lakenti
e Naja inelanoleuca Hallowell Genre Atractaspis Smith
e Naja nigricollis Reinhardt
o Atl-actaspis congica congica Peters
Genre Pseudohaje Giinther o Atractaspis boulengeui Mocquard
e Pseudohaje goldii (Boulenger) o Atractaspis corpulenta corpulenta
(Hallowell)
Genre Dendroaspis Schlegel
o Dendroaspis jainesoni jamesoiii (Traill) , o Atractaspis irregularis parkeri Laurent
Genre Thelotornis Smith
Famille VIPERIDAE
o Thelotornis lcirtlalzdi (Hallowell)
Genre Caiisiis Wagler
Y C a m u s mactilatiis (Halllowell) Genre Dispholidtis Duvernoy
o Catisus Jichtensteini (Jan) e Dispholidus typtis (Smith)

ANNEXE II : DESCRIPTION DES ESPECES VENIMEUSES

1. Boulerzgeriiza aizrztilata annulata Naja d'eau )>.


(( 3. Elapsoidea senziaiziiulata inoebiusi et E. guiztheri
Grand seFpent (taille a&iLte 180-280 om) au Petits serpents (taille adulte 70 cm) à tête peu
corps assez massif. Couleur: brun ou jaune avec distincte du cou. Colaration : caractéristique, avec
une vingtaine d'anneaux noirs sur le corps. une alternance sur tout le corps et la queue
Ecaillure de la tête (figure 1 ) : pas de loréale. d'anneaux sombres, par5ois dédoublés, et d'an-
Espèces similaires : ce serpent pourra facile- neaux clairs. Ces marques s'atténuent chez les
ment &treconfondu avec les couleuvres aquatiques adultes.
du genre Grayia, notammenf G. ornata, toujours Ecaillure de la tête (figure 3 ) : pas de loréale.
très abondantes dans les rivières. Ces couleuvres Espèces similaires : pmvemt être confondues avec
sont Cgalement de grande taille, d'aspect assez
massif, et présentent des anneaux sombres sur-
le corps. L'examen de I'écaillure de la tête per-
un jeune Boulengerina annulata mais I'écologie
de ces deux genres est 'très diffhrente, l'un étant
fouisseur et l'autre aquatique. On les différen-
mettra de les distinguer (présence d'une loréale). ciera aisément sur le nombre de sous caudales
2. Botdengerinn christyi ,, (moins de 30 pour Elapsoïdea, plus de 50 pour
Botrle~gerina).
Grande serpent (taille adulte 140-220 cm) au
corps assez massif. Couleur: brun sombre, gvec .
quelques lignes jaunes transversales, @régulières 4. Naja 'melonaleuca naja noir et blanc
(( ))

à la partie antérieure du corps. ' Grand serpent (taille adulte 180-250 cm), de for-
Ecaillure de la tête (figure 2) : pas de loréale. me élancée (figure 20). Couleur : dessus entière-
Espèces similaires : parmi les grands serpents ment noir, dessous avec alternance irrégulière
noirs ou brun foncé, seuls les najas sont égale- de grandes plaques noires et blanch'es au niveau
ment volontiers aquatiques. du cou et de la moitié antérieure du corps. Reste
du dessous du corps noir. Labiales supérieures
1. D'après Trape (1981). blanches bordées de noir en arrière.
LES SERPENTS VENIMEUX DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DU CONGO Y
2

1
2

Figure 1. - Bouleizgerina a. anriulata Figure 2. - Bouleizgerina christyì.


(d’après Roux-Estève).

Figure 3. - Elapsoïdea semiannulata nzoebiusi. Figure 4. - Naja melarioleuca (d’après Roux-Estève).,

5 6

Figure 5. - Naja niguicollis. Figure 6. - Pseudolzaje goldii (d’après Roux-Estève).


10 J.-F. TRAPE ET B. CARME

Ecaillure de la tête (figure 4 ) : pas de loréale, 7. Dendvoaspis janzesoiii jaiizesotzi mamba vert D
<(

1 temporale antérieure et 1 préoculaire. Grand serpent (taille adulte 150-250 cni) de for-
Se dresse et gonfle sa coiffe lorsqu’il est menacé, me élancée. Couleur verte, plus sombre sur le
mais est incapable de projeter son venin à dis- dessus. Extrémité de la queue jaune, avec chaque
tance. Fréquent dans tout le Congo et régulière- écaille bordée de noir.
ment capturé à Brazzaville, y compris dans les Ecaillure de la tête (figures 7 et 21): pas de
habitations. loréale, nasale ne touchant pas les préoculaires.
Espèces similaires : plusieurs espèces de grande Espèces similaires : de nombreux colubridés
taille (> 130 cm) sont de couleur noire ou brun arboricoles sont de couleur verte, mais ils ne
foncé, au moins sur le dessus du corps. En plus dépassent pas 130 cm de long. Parmi les grands
de celles décrites plus loin (Naja nigricollis, Pseu- serpents seul Psanvnophis sibilam est à domi-
dolzaje goldii et Borileiigerina christyi), trois espè- nance verte. Cette espèce inoffensive, fréquente au
ces inoffensives présentent cette coloration : Congo surtout en savane, vit au niveau du sol
Thrasops jacksoni et Thrasops flavigularis, qui et présente une écaillure de la tête très différente
sont entièrement d‘un noir profond, et Boiga (présence d’une loréale). En outre les écailles de
blaizdingi, qui est habituellement brun clair mais l’extrémité de la queue ne sont pas bordées de
dont certains individus ont le dessus du corps noir.
noir ou brun foncé et le dessous blanc. Naja
nielaizoleuca est la seule espèce à présenter sur 8. Catisus inacttlatus vipère du cap
(( ))

le dessous une alternance de grandes plaques Petit serpent (jusqu’à 80 cm), de forme assez
noires et blanches. robuste. Coloration : gris clair ou beige, avec
des macules dorsales sombres régulièrement
5. Naja izigricollis (i naja cracheur )) échelonnées le long du corps. Dessin noir en forme
de V sur la nuque, dont la pointe s’étend jus-
Grand serpent (taille adulte 180-250 cm), de for- qu’entre les yeux.
mc élande. Couleur variable, généralement brun
foncé, avec parfois de grandes plaques noires ou Ecaillure de la tête (figure 8) : présence de sous
jaunstres, notamment sur le dessous. oculaires et d’une loréale.
Ecaillure de la tête (figure 5 ) : pas de loréale. 2 Eispèces similaires : peut être confondu avec
temporales antérieures et 2 préoculaires. Dasypelfis scabra, surtout les jeunes spécimens
qui présentent une livrée comparable. Mais cette
Se redresse et gonfle sa coiffe lorsqu’il est couleuvre inoffensive possède des écailles caré-
menacé ; capable de projeter son venin à distance. nées et n’a pas de sous oculaires ni de loréale.
Beaucoup plus rare au Congo que Naja melano-
letica et limité aux zones de savane (région des 9. Caustis lichtensteini
Plateaux en particulier). ’.~‘ ~

Petit serpent (maximum 60 cm). Coloration :


Espèces similaires : voir à Naja melanoletica gbn6ralement bmh oTiPe ou grisâtre, parfois verte,
et Pseudohaje goldii. On différenciera Naja nigri- avec des chevrons sombres sur le dos. Présence
collis de Thrasops jaclcsoni et T. flavigularis sur d’un V IfoTmé Ide petites $taches noires et Manches
la coloration entièrement noire de ces derniers. sur la nuque, souvent peu apparent.
En outre ils ne prennent jamais l’attitude carac- Ecaillure de la tête (figure 9) : présence de
téristique des najas lorsqu’ils sont menacés. sous oculaires et d‘une loréale.
Espèces similaires : serpent peu caractéristique,
6. Psetidoliaje goldii surtout si les chevrons et le V de la nuque man-
Grand serpent (taille adulte 180-250 cm), de for- quent ou sont peu apparents. On le reconnaîtra
me élancée. Couleur : dessus entièrement noir, sur l’existence de sous oculaires et la présence
dessous avec chaque ventrale bordée de noir (la de sous caudales simples.
bordure noire s‘estompe progressivement vers 10. Bifis gabonica gabonica e( vipère du Gabon ))
l’avant du corps). Le dessous de la queue est noir.
Ecaillure de la tête (figure 6) : généralement pas 11. Bifis nasicornis <( vipère à cornes ))

de loréale. 12. Bitis arietans arietans ii vipère heurtante ))

Très rare au Congo et dans toute son aire de Ces 3 vipères aux formes lourdes et massives,
distribution. à tête énorme et triangulaire, sont impossibles
Espèces similaires : voir à Naja nzelanoleuca. à confondre avec aucun autre serpent (figure 22).
C’est, avec parfois Boiga blandingi, ‘le s e d grand Taille adulte: jusqu’à 160 cm et davantage pour
senpent noir (dont les ventrales soient blanohes Bitis g. gabonica et B. a. ariefans, 130 cm pour
bordées Ide noir. On iles mdifférenoiem SUT a’6caillure B. nasicornis. Coloration : formes géométriques
de la tête. vivement contrastées ou colorées sur le corps. Le
LES SERPENTS VENIMEUX DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DU CONGO
J
I

8
7

Figure I . - Deizdroaspis i. janzesoni Figure 8. - Camas inaculatus (d'après Roux-Estève).


(d'après Roux-Estève).

Figure 9. - Caziszis liclitensteini (d'après Roux-Estève). Figure 10. - Bitis g. gabonica.

Figure 11. - Bitis nasicorizis (d'après Villiers). Figure 12. - Bitis a. arietans.
1’1 J.-F. TRAPE ET B. CARME

dessin ornant le dessus de la tête, ainsi que la qu’elle ne mord en faisant glisser un crochet sur
présence ou $l’absencede G cornes )>, permettent de le cóté. I1 est dangereux. de la saisir derrière la
séparer facilement ces 3 espèces (figures 10, 11, tête.
12). Ecaillure de la tête (figure 14): pas de loréale.
Ecaillure de la tête: présence de nombreuses Espèces similaires : parmi les petits serpents
petites écailles. noirs, les Atractaspis sont les seuls dont les yeux
Espèces similaires : Atheris sqttainigera présente soient punctiformes et la couleur uniformément
également de nombreuses petites écailles sur la noire, .y compris les ventrales.
tête, mais c’est une espèce de petite taille (maxi-
mum 70 cm), de couleur verte et dont le corps 15. Thel&ornis kirtlandi
n’a pas l’aspect massif des Bitis (voir plus loin).
Assez grand serpent (jusqu‘à 1,60 m), au corps
13. Atheris sqiiairzigera e( vipère d‘arbres n. très allongé. Queue très longue. (Eil grand à pupille
Petite vipère (tai!le adulte : jusqu’à 70 cm) à horiz’ontale. Coloration : corps brun-vert sur le
tête large, bien distincte du cou, et corps allongé. dessus, rosé ou grisâtre taché de brun sur le
Coloration : verte avec souvent quelques lignes dessous. Dessus de la tête vert ou violet; dessous
transversales jaunes sur le dessus. jaungtre ou rosé. La ligne de séparation entre
ces deux couleurs est très nette et passe par
Ecaillure de la tête : nombreuses petites écailles l’œil.
(figure 13).
Ecaillure de la tête (figure 15): présence d‘une
Espèces similaires: seules les 3 espèces du à trois loréales. Préoculaires : 1 ou 2. Post oculai-
genre Bitis ont également la tête couverte de res: 2 ou 3.
petites écailles, mais ces vipères sont bien plus
grandes et massives. On distinguera facilement Espèces similaires : l‘aspect si caractéristique
les jcunes individus sur la coloration. de la tête de ce serpent permet de l’identifier
facilement s’il est capturé ou observé à faible
14. Atimtaspis s p p vipère fouisseuse
(( ))
distance.
4 espèces connues au Congo: A. irregtilaris 16. Dispholidtis typtis
parker-i, A. corprileizta col-pzileizta, A. congica
corzgica et A. boulengeri. Seuls certains détails de Grand serpent (jusqu’à 1,75 m), de forme allon-
I’écaillure permettent de les distinguer entre elles. gée. Coloration très variable, notamment en
Petits serpents (taille maximum 80 cm), dont fonction du sexe. Souvent femdlle brun clair et
les yeux sont minuscules et la tête non distincte mâle noir ponctué de jaune.
du corps. Coloration: entièrement noir ou gris Ecaillure de la tête (figure 16): présence d’une
noir. loréale. Préoculaires : 1, parfois divisée. Postoculai-
De ces qualre espèces, A. irregularis parkeri res : 2 ou 3. Temporales : 1 + 2.
est la plus fréquente au Congo, sauf en forêt. Elle Espèces similaires: du fait de sa grande varia-
affectionne les tas de pierres et de matériaux bilité de coloration et de sa rareté au Congo, il
divers, et pénètre parfois dans les habitations. est habituellement difficile d‘identifier ce serpent
Conime les autres espèces du même genre elle sur le terrain. En cas de capture on se reportera
possède deux crochets vénimeux démesurément au schéma de l’écaillure de la tête et à la clef
longs pour sa petite bouche. Aussi elle pique plus de détermination (Annexe III).
LES SERPENTS VENIMEUX DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DU CONGO 13

I____
...
.

14

Figure 14. - Atractaspis irregularis parkeri


(d’après Roux-Estève).

16
15

Figure 15. - Thelotornis kirtlandi Figure 16. - Dìspholidiis typus.


(d’après Roux-Estève).
14 J.-F. TRAPE ET B. CARME

ANNEXE III :
CLEF DE DETERMINATION DES SERPENTS VENIMEUX1 DU CONGO

1 - CLEF DES GENRES


1
Ecailles dorsales et ventrales identiques non dangereux
Ecailles ventrales élargies 2
2
Tête recouverte de nombreuses petites écailles 3
Tête recouverte de grandes plaques 4
3
Sous caudales simples Atheris
Sous cqudales doubles Bitis
4
E i l séparé des labiales supérieures par des sous
oculaires 5
Absence de sous oculaires 6
5
Moins de 25 rangs d’écailles au milieu du corps Catisus
Plus de 25 rangs d’écailles au milieu du corps non dangereux

6
Pupille horizontale Thelotornis
Pupille verticale non dangereux
Pupille ronde 7
7
Ecailles carénées 8
Ecailles lisses 9
8
Anale divisée, 19 ou 21 rangs d‘écailles dorsales,
164 à 201 ventrales, 91 à 131 sous caudales Dispholidirs
Au moins un caractère différent non dangereux
9
Présence d‘une loréale non dangereux
Absence de loréale 10
10
Plus d’une écaille entre la nasale et l’oeil Dendroaspis
Une seule écaille entre la nasale et l’œil 11
11
Plus de 50 sous caudales 12
Moins de 50 sous caudales 15
12
17 à 25 rangs d‘écailles dorsales 13
13 à 15 rangs d’écailles dorsales 14
13
Ecailles dorsales obliques Naja
Ecailles dorsales droites Bouleizgerina
14
Plus de 180 ventrales Pseudohaje
Moins de 180 ventrales non dangereux
15
13 rangs d’écailles dorsales Elapsoïdea
15 à 17 rangs d’écailles dorsales non dangereux
Au moins 19 rangs d’écailles dorsales Atractaspis

(1) Pour la détermination des genres et espèces non venimeux, on pourra utiliser en
partie les clefs de WITTE (1962) et THYSV A N DEN AUDENAERDE
(1965).
.
LES SERPENTS VENIMEUX DE LA R~PUBLIQUEPOPULAIRE DU CONGO

Y"- 1 17
' A C
Figure 17. - Nomenclature des plaques céphaliques.
A : tête vue d e dessus. R : rostrale ; IN : internasale ; PF : préfrontale ; SO : sus-oculaire;
F : frontale; P : pariétale. B : tête vue d e côte'. R : rostrale; N : nasale; LS : labiale
supérieure; L : loréale; PF : préfrontale; PR : pré-oculaire; PO : postoculaire; TA :
temporale antérieure ; TP : temporale pastérieure ; LI : labiale 'inférieure. C : tête vue
de dessous. M : mentonnibre; LI : labiale inférieure; SA : sublinguale antérieure;
SP : sublinguale postérieure.

A 18 B

Figure 18. - Ecaillure du milieu du corps.


A : rangs longitudinaux d'écailles droits, écailles carénées.
B : rangs longitudinaux d'écailles obliques, écai1,les lisses.

A B
19

Figure 19. - Face ventrale de la région postérieure du corps et de 'la queue.


A : Ecailles ventrales Clargies, écaille anale simple, écail.les sous-caudales doubles.
B : EcaiIIes ventrales élargies, écaille anale divisée, écai1,les sous-caudales simples.
J.-F. TRAPE ET B. CARME

2 - CLEF DES ESPECES

Genre Bitis
Trois espèces :
- tête claire sur le dessus avec une ligne
médiane sombre Bitis gabonica gabonica
- tête ornée d'une flèche noire sur le dessus.
Ecailles proéminentes en formes de cornes
entre les narines B. nasicomis
- tête sombre avec un triangle noir aux limi-
tes irrégulières sur le dessus. Pas d'écailles
en forme de cornes entre les narines B. arietans arietans
* Genre : Atheris
Une seule espèce A. squamigera
Genre : Causus
Deux espèces :
- sous caudales doubles C. maculatus
- sous caudales simples C. liclitensteini
Genre : Thelotornis
Une seule espèce T. kirtlandi
Genre : Dispholidus
Une seule espèce D. typus
Genre : Dendroaspis
Une seule espèce D. janzesonì jamesoizi
Genre Naja
Deux espèces
- une préoculaire - 6' labiale supkrieure la
haute N. melanoleuca
- deux préoculaires - 3' labiale supérieure la
plus haute N. nigricollis
Genre Boulengerina
- coloration brune ou jaunâtreavec de nom-
breux anneaux noirs sur le corps B. annulata annulata
- coloration brun sombre avec quelques li-
gnes transversales jaunes B. christyi
Genre Psetrdohaje
Une seule espèce P. goldii
Genre Elapsoïdea
Deux esphces :
- 4 labiales inférieures bordant Qessublingua-
les lant&iares; anneaux sombres plus
étroi$s que leis daim chez les jeunes, Idispa-
raissant chez les adultes ; ventrales 135-156
(d)et 131-148 ( 3 ) E. grintheri
.-gnérdernent 3 labiales inf6niares bordant
iles s~blinpa'lesantériares ; anneaux som-
bres génbralament @lmUarges que des daim
chez 10s jeunes, persistant sous forme d'an-
neaux blancs chez les adultes; ventrales
149-167 (ci*) 145-161( 3 ) E. semiannulata moebiusi
.

I Figure 20. - Naja inelaizotttica ( u naja noir et blanc .).

Figure 21. - Tete de Deizdroaspis jamesoiti jainesorzi ((( mamba vert .).

Figure 22. - Bitis gabonica gabonica ((( vipère du Gabon .).


f
LES SERPENTS VENIMEUX DE LA RÉPUBLIQUE POPULAIRE DU CONGO
L!

e Genre Atractaspis
Quatre espèces :
- Sublinguales fusionnées aux deuxièmes la-
biales inférieures A. corpulenta corpulenta
- Sublinguales non fusionnées aux deuxiè-
mes labiales inférieures
Anale simple A. boulengeri
e Anale divisée
- 25 à 27 rangs d'écailles dorsales, sous
caudales doubles A. irregularis parkeri
- 19 à 21 rangs d'écailles dorsales, sous
caudales en partie simple A. congica congica

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