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Point fort
«Mantu dépassera largement le milliard
de chiffre d’affaires en 2024»
CONSEIL AUX ENTREPRISES. Créé en 2007 à Genève, ce groupe mondial est aujourd’hui implanté dans plus de 60 pays, et compte plus de 10.000 employés.
Matteo Ianni
En l’espace de quinze ans, le
groupe Mantu a dépassé le cap
des 10.000 employés dans le
monde. fondé à Genève sous
le nom d’Amaris, il s’est invi-
té sur un marché dominé par
les quatre géants du conseil
aux entreprises (EY, Deloitte,
KPMG et PWC). Son chiffre
d’affaires pourrait se monter à
670 millions d'euros en 2022,
avec une croissance annuelle
de l’ordre de 30 à 40%. Gene-
voise depuis ses débuts, l’en-
treprise, qui compte presque
500 collaborateurs sur son
site de Vernier, prévoit de dé-
ménager à Chêne-Bourg l’été
prochain. Entretien avec le
CEo et cofondateur, olivier
Brourhant.
Marche des affaires
„ Mantu est un groupe
très discret dans les médias.
Il est souvent surnommé
«ovni du conseil».
Pourquoi cette réserve?
Pendant des années, nous
avons été extrêmement foca-
lisés sur le fait de faire, plu-
tôt que de faire savoir. Avec
plus de 10.000 employés
et présents dans plus de 60
pays, nous avons maintenant
une taille et un impact qui
nous rendent légitimes pour
prendre la parole et parler de
ce qu'on a fait ou de ce qu'on
a connu.
« A ce jour, le secteur
bancaire représente environ
15 à 20% de notre chiffre
d’affaires, au même niveau
que celui de l’assurance,
des télécoms
ou de la pharma. »
Olivier Brourhant
CEO de Mantu
„ Et pourtant, le marché
du consulting est déjà
très mature, voire saturé.
Sur quel segment
se situe Mantu?
Depuis le début, l’objectif du
groupe est de faire émerger
la prochaine génération de
pionniers responsables. Au-
jourd’hui, nous ne sommes
plus concentrés dans une
seule branche (ndlr: au début
le groupe était surtout actif
dans le secteur bancaire). Au
contraire, nous sommes dans
une logique de généralisa-
tion. notre but est d’agir sur
l'ensemble du cycle de vie
d’une entreprise. Pour pou-
voir accompagner une société
dans sa transformation dans
le monde actuel qui change
très vite, il est nécessaire de
couvrir tous les segments du
Olivier Brourhant. Le CEO et cofondateur de Mantu se déinit comme «un entrepreneur assez particulier,
je n’aime pas le risque. Mieux, je déteste cela.»
marché. il faut proposer un
ensemble de compétences di-
verses et globales.
„ Avec quelles entreprises
travaillez-vous? Avez-vous
des exemples de mandats?
nous couvrons quasiment
tous les secteurs d’activités,
comme la pharma, la tech, les
assurances, les banques, et les
entreprises leaders dans leur
domaine, comme celles clas-
sées dans le fortune 500. En
Europe, je peux vous citer
BnP Paribas, qui a d’ailleurs
été un de nos premiers clients
en 2007 et qui l’est toujours
encore aujourd’hui. Grâce à
notre structuration en écosys-
tème, nous pouvons intervenir
très largement sur des exper-
tises différentes. Chez orange,
par exemple, nous avons les di-
rigeants et leurs équipes opéra-
tionnelles dans la formulation
de la raison d’être du groupe et
sa mise en œuvre.
Actuellement, nous sommes
en train de réaliser un jeu
en réalité virtuelle pour un
géant du web et des réseaux
sociaux. Dans un tout autre
registre, nous avons aidé une
grande banque à travailler sur
son application de e-banking.
ou encore, nous avons aidé
une écurie de formule 1 dans
l’ingénierie de son moteur et
l’aérodynamisme de la mono-
place.
„ Cela a bien changé depuis
vos débuts en 2007 sous
le nom «Amaris». A l’époque,
vous possédiez une clientèle
essentiellement axée
sur le secteur bancaire.
Quelle est l’importance
de ce segment aujourd’hui?
A ses débuts, Amaris propo-
sait effectivement du conseil
organisationnel dans le sec-
teur bancaire. Mais très ra-
pidement il a été décidé de
diversifier nos activités pour
atteindre d’autres secteurs. A
ce jour, le secteur bancaire
représente environ 15 à 20%
de notre chiffre d’affaires, au
même niveau que celui de
l’assurance, des télécoms ou
de la pharma. Je suis un en-
trepreneur assez particulier,
je n’aime pas le risque. Mieux,
je déteste cela. J’estime qu’en
tant que dirigeant, il y a une
responsabilité vis-à-vis de nos
équipes qui est celle d’être
capable d’avoir une vision
durable. Pour arriver à perdu-
rer, un dirigeant doit monter
une entreprise qui ne soit pas
dépendante des cycles écono-
miques, des marchés finan-
ciers, d’un seul client, d’un
seul secteur d’activité, ou d’un
seul pays.
„ Doit-on en déduire
que Mantu n’a pas
trop souffert
durant la pandémie
de Covid?
non, je n’irai pas jusque-là,
car il y a tout de même eu un
impact significatif sur le plan
financier. nous avons affiché
une croissance de 7% pour
l’exercice 2020, contre 30 ou
40% en rythme de croisière.
Mais la crise sanitaire a per-
mis de démontrer la résilience
de l'entreprise et sa capacité à
performer dans des contextes
qui sont complexes.
„ En 2019, lors de votre der-
nière interview pour L’Agefi,
Mantu affichait un chiffre
d'affaires de 450 millions
d'euros. Aujourd’hui,
où en êtes-vous?
Mantu compte plus de 10.000
employés répartis sur les cinq
continents pour un chiffre
d’affaires de 670 millions
d’euros en 2022 (ndlr: béné-
fice non communiqué). Le
groupe atteindra les 810 mil-
lions d’euros en 2023 (ndlr:
contre 180 millions d’euros
en 2017). on se place parmi
les cinq plus grands acteurs
mondiaux indépendants du
conseil aux entreprises.
„ A l’époque, le milliard
d'euros de recettes était
une ambition affichée
pour 2024. Cet objectif
est-il maintenu?
oui, nous dépasserons même
très largement le milliard de
chiffre d’affaires pour 2024,
d’après nos prévisions. Les
perspectives sont bonnes pour
notre activité, car les entre-
prises font face à un change-
ment perpétuel. Pour preuve,
la statistique affolante de l’es-
pérance de vie d’une grande
société aux Etats-Unis qui est
d’environ 15 ans. Après ce
laps de temps, soit elle dispa-
raît, soit elle se fait racheter,
ou elle fusionne. En Europe,
c’est beaucoup moins le cas.
C’est d’ailleurs tout aussi pro-
blématique, car cela montre
un manque de renouvelle-
ment du tissu économique et
un problème de dynamique
d'innovation.
„ A ce propos, au niveau
géographique, quels sont
vos dix marchés
les plus importants?
La Suisse en fait-elle partie?
La Suisse est un pays impor-
tant pour nous, comme le
Canada, la france, l’Espagne,
l’italie, la Belgique, la Chine,
les Etats-Unis, le Brésil ou la
tunisie. Encore une fois, le
mot-clé est la diversification.
très peu de marchés où nous
sommes actifs représentent
plus de 15% de nos revenus.
Croissance organique
vs acquisition
„ Dans un marché dominé
par le «big four» (EY,
Deloitte, KPMG et PwC),
où vous placez-vous?
Dans une catégorie à part,
avec une offre à 360 degrés.
Mantu a progressivement
élargi sa palette d’expertises,
alors que les acteurs de ce
marché sont des animaux spé-
cialisés dans ce marché ultra
fragmenté. Certes, on assiste à
une consolidation du secteur.
Et certains acteurs essaient
d'ajouter des briques sup-
plémentaires, mais ils n'ont
pas l’approche holistique de
Mantu. En outre, je constate
que notre groupe affiche une
croissance de 30-40% chaque
année, tandis que le secteur
progresse en moyenne de 6 à
7%. Autrement dit, nous ga-
gnons incontestablement des
parts de marché.
„ Prévoyez-vous de faire
une entrée en Bourse?
non pas du tout. L’indépen-
dance fait partie de nos fac-
teurs clés de succès. il n’y a
aucune intention d’amener un
jour le groupe sur les marchés
financiers.
„ Votre croissance reposait
sur plusieurs acquisitions
réalisées ces dernières
années. En 2018, vous aviez
fixé l'objectif de passer
à une par mois. Pourquoi
un tel rythme?
La réalité fut toute autre.
nous avons fait très peu d’ac-
quisitions finalement. Sur les
10.000 talents qui composent
l’entreprise, seuls 250 sont is-
sus d’acquisitions. Mantu, c’est
en fait 96% de croissance orga-
nique. Ce sont les rares articles
sur le groupe mettant en avant
nos quelques opérations de ra-
chats qui ont contribué à une
fausse perception. Une des rai-
sons qui expliquent pourquoi
nous n’avons pas plus agi sur
le marché est tout simplement
le temps. Quand vous avez
un tel rythme de croissance,
il faut pouvoir la digérer. En-
suite, nous sommes une entre-
prise raisonnable. Si on opère,
il faut trouver une équipe qui
partage les mêmes valeurs que
les nôtres et surtout qui repose
 Point fort
sur une valorisation pondérée.
Un processus qui demande du
temps. De 2018 à aujourd’hui,
nous avons effectué trois ac-
quisitions. A l’avenir, on de-
vrait accélérer légèrement ce
rythme.
A Genève dans dix ans
„ La majorité des employés
et du chiffre d’affaires sont
maintenant à l’international.
Pensez-vous que le siège
du groupe sera encore
en Suisse dans dix ans?
Absolument. Mantu est une
entreprise suisse depuis ses
débuts. Le groupe est né à
Genève, avec de premiers
bureaux en vieille-ville, puis
au World trade Center et
enfin à Vernier. Preuve de
cet attachement, nous allons
inaugurer en juin prochain le
nouveau siège de l’entreprise
à Chêne-Bourg. nous comp-
tons presque 500 personnes
en Suisse, par l’intermédiaire
d’Amaris Consulting.
« Aujourd’hui, il n’y a pas
les conditions incitatives
pour faire émerger le Nestlé
de demain, à mon sens. »
Olivier Brourhant
„ Néanmoins,
plusieurs voix s’élèvent
pour dénoncer
une détérioration
des conditions-cadres,
des liens qui se défont
avec l'Union européenne,
sans oublier la réforme
fiscale de l'OCDE.
N’envisageriez-vous pas
de quitter la Suisse?
Les conditions fiscales qui
peuvent s'appliquer à un mo-
ment ou à un autre sont tou-
jours à regarder au prisme de
ce qui existe. Je constate que
la pression fiscale est très forte
dans les 60 pays où Mantu
est implanté. néanmoins, il
y a à Genève cet impôt sur
la fortune qui est un élément
limitant l’éclosion d'un réel
environnement start-up, qui
devrait être au niveau des
meilleurs européens. on
trouve en Suisse un vivier
technologique, notamment
avec l’EPfL, qui est excep-
tionnel. Cet écosystème est
tout simplement hors norme
et devrait produire des cham-
pions de la tech. or, la réalité
En chiffres
2007: L’année de création d’Amaris à Genève par les Français
Olivier Brourhant et Olivier Tisseyre.
2019: L’exercice où l’entreprise change de nom pour devenir
Mantu, avec une offre qui couvre dorénavant l’ensemble
de la transformation des entreprises.
670 millions: Le chiffre d’affaires en euros que le groupe
annonce pour 2022. La barre du milliard est anticipée pour 2024.
10.000: Le nombre d’employés de l’entreprise, qui sont
en majorité actifs à l’étranger, répartis dans plus de 60 pays.
A Genève, ils sont environ 500.
est tout autre, il y a encore trop
peu de licornes suisses, sur-
tout compte tenu du potentiel.
„ Justement, une initiative
à Genève veut faire passer
le taux maximum d’impôt
sur la fortune de 1 à 1,5%
pour les contribuables
qui disposent de plus
de 3 millions de francs.
En tant que propriétaire
et fondateur de Mantu,
la redoutez-vous?
Je pense que tout ce qui est
excessif produit des effets
qui seront contre-produc-
tifs. Comme disait Wins-
ton Churchill, «on considère
souvent le chef d'entreprise
comme un homme à abattre,
ou une vache à traire. Peu
voient en lui le cheval qui tire
le char.» La réalité c'est que si
on va trop loin on risque de
se retrouver avec de grands
patrons ou des cadres qui par-
tiront effectivement. Si cet
impôt sur la fortune, particu-
lièrement élevé à Genève, est
une des raisons pour laquelle
il y a peu de champions de la
tech, alors vouloir l’augmenter
risquerait de créer un autre
problème, similaire à celui
qui existe dans l'écosystème
start-up actuel, mais vis-à-vis
du reste de l’économie. Au-
jourd’hui, il n’y a pas les condi-
tions incitatives pour faire
émerger le nestlé de demain,
à mon sens. ou si vous préfé-
rez, à soutenir et encourager
les fondateurs à se financer et
à s’enraciner.
„ A ce propos, vous avez
fondé il y a deux ans
la société Aonia Ventures
afin d’accompagner
des start-up. Combien
de jeunes pousses
soutenez-vous?
J’ai créé Aonia Ventures en
2020 avant d’en laisser les
rênes à l’actuel directeur gé-
néral, Bruno febvret. C’est
une société d’investissement
hybride, qui mêle la structure
d’un fonds d’investissement et
un accompagnement entrepre-
neurial de pointe. J’interviens
pour des levées de fonds de sé-
rie A ou comme fonds d’amor-
çage. Aujourd’hui, plus d’une
cinquantaine de start-up dans
le monde sont soutenues par
Aonia. De manière générale,
Aonia Ventures reçoit 3000
dossiers par an pour des de-
mandes de financements. Une
première société suisse est
d’ailleurs dans notre viseur.„
Voitures électriques: pilier
de croissance pour LEM
COMPOSANTS ÉLECTRIQUES. La première journée d’investisseurs de l’histoire du fabricant genevois, spécialiste
d’instruments de mesure de courant électrique, a révélé un portefeuille à fort potentiel pour la transition énergétique.
Christian Affolter
Le spécialiste genevois d’ins-
truments de mesure de cou-
rants électriques LEM a dé-
buté son premier «Capital
Markets Day» mardi à Meyrin
(GE) par la communication
de résultats record au deu-
xième trimestre. Deux do-
maines ont porté sur la crois-
sance du chiffre d’affaires:
l’automobile et la distribution
d’énergie. Cette dernière uni-
té comprend notamment les
équipements de mesure pour
les stations de recharge desti-
nées aux voitures électriques.
Les affaires de LEM ont donc
pleinement bénéficié de l’en-
gouement croissant pour ces
voitures. Le prochain champ
d’application se dessine déjà:
les véhicules utilitaires, des
camions jusqu’aux transports
publics routiers.
Les présentations et discus-
sions au fil de la journée ont
permis de prendre la mesure
des avantages technologiques
dont dispose le groupe gene-
vois cinquantenaire. A cette
occasion, LEM a également
présenté ses nouveaux locaux
et installations de production
Le chômage au-delà de 50 ans
n’est plus une fatalité
EMPLOI. Les statistiques suisses montrent que les quinquagénaires afichent un taux de chômage moins élevé
que la moyenne nationale. toutefois, cette catégorie doit souvent consentir à des sacriices si elle veut retravailler.
Pascal Schmuck
Les chiffres du chômage en
octobre publiés lundi par le
Secrétariat d’Etat à l’économie
ont une nouvelle fois démon-
tré que le taux des quinquagé-
naires est souvent inférieur à
la moyenne nationale. La cé-
sure s’opère à partir de 55 ans
avec une proportion croissante
avant que la catégorie des plus
de 60 ans ne voie sa moyenne
s’établir très au-dessus de la
tendance nationale.
Le marché suisse de l’emploi bé-
néficie d’une situation tendue
dans un grand nombre de sec-
teurs. «on fait de plus en plus
le constat non seulement d’une
pénurie de travailleurs quali-
fiés mais aussi d’un manque
général de main-d’œuvre», ex-
plique florian Germanier, éco-
nomiste chez UBS, cité dans le
sondage annuel de la banque
sur les salaires.
Pour Simon Wey, les condi-
tions sont donc très favorables.
«Les personnes âgées, avec un
taux d'emploi de 79,3%, n'ont
jamais aussi bien participé au
marché du travail qu'actuelle-
ment», explique l’économiste
en chef de l’Union patronale
suisse. «Leur taux a augmenté
de près de cinq points de pour-
à un public d’analystes, d’in-
vestisseurs et de médias qui a
fait le déplacement en nombre
dans la commune genevoise.
Dans le domaine des voitures
électriques, la précision supé-
rieure qu’offrent les capteurs
de LEM permet par exemple
aux constructeurs de diminuer
la taille de la batterie pour
parcourir la même distance
« Dans les voitures
de quasiment
toutes les marques,
il y a un composant LEM. »
Rainer Bos
Responsable
de l’unité Automotive
jusqu’à la prochaine charge.
La batterie est le composant le
plus coûteux d’une voiture. Le
produit de LEM permet donc
au constructeur de réaliser des
économies de plusieurs cen-
taines de dollars, a souligné le
responsable de l’unité Automo-
tive rainer Bos.
Ce n’est qu’un exemple pour
les capteurs présents dans une
voiture électrique, beaucoup
MOINS DE QUINQUAGÉNAIRES AU CHÔMAGE EN MOYENNE
Jan. 21 Mai 21 Sept. 21
Suisse Chômage de 50-60 ans
Le taux de chômage reste souvent égal ou inférieur à la moyenne nationale jusqu’à 60 ans
avant de la dépasser à l’approche de la retraite.
OFS
centage au cours des dix der-
nières années, une progression
qui n'a jamais été aussi élevée
dans aucune autre classe d'âge.»
La plaie du chômage des plus
de 50 ans fait-elle donc partie
de l’histoire, ainsi que l’im-
possibilité de retrouver un
poste au-delà de cet âge? Pas
pour Unia, qui souligne que
dans la vente par exemple, les
quinquagénaires peinent à re-
bondir «malgré la pénurie de
main-d’œuvre qui commence
aussi à se faire sentir dans cette
branche». En outre, les chiffres
tendent à cacher l’augmenta-
tion du travail temporaire chez
les travailleurs âgés, dans le
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plus nombreux que pour un
véhicule traditionnel. LEM
a certes débuté ses activités
dans l’industrie automobile il
y a vingt ans, à l’ère des mo-
teurs à combustion. il y a dix
ans encore, son marché princi-
pal était celui des Etats-Unis,
pour un capteur de courant de
batteries dans des voitures tra-
ditionnelles. Aujourd’hui, la
Chine, en avance sur la tran-
sition électrique, représente le
débouché le plus important.
Mais l’industrie automobile
européenne consacre actuel-
lement beaucoup d’efforts à
la mobilité électrique. Avec
200 produits, LEM propose
la gamme la plus large dans
le domaine des voitures à pro-
pulsion électrique. La socié-
té est aussi particulièrement
fière de la fiabilité de ses pro-
duits: seulement deux sur un
million ont un défaut sur une
période de dix ans. «Dans les
voitures de quasiment toutes
les marques, il y a aujourd’hui
un composant LEM», souligne
rainer Bos.
toutefois, la disponibilité
insuffisante des stations de
recharge est souvent citée
comme raison principale par
4,6
4,1
3,6
en %
3,1
2,6
2,1
1,6
Jan. 22 Mai 22 Sept. 22
Chômage 60-65
bâtiment notamment, qui sont
ainsi moins bien protégés, dé-
plore le syndicat.
Clément Dubois tient à rap-
peler que les quinquagénaires
sont surtout victimes du chô-
mage de longue durée. «Je
constate que les personnes de
plus de 50 ans représentaient
encore en octobre plus de la
moitié des chômeurs de longue
durée avec 8799 sur 16.125
personnes sans emploi depuis
plus d’une année», explique le
responsable pour la Suisse ro-
mande de l’Association suisse
des employés de banque. «C’est
une proportion bien plus consi-
dérable que pour les chômeurs
les conducteurs pour conser-
ver leur voiture à carburant
fossile. Cette infrastructure est
pourtant en train de se déve-
lopper très rapidement. LEM y
participe avec un capteur qui
permet de régler le courant
continu émis par les bornes de
recharge rapide. Développé à
partir de 2017, il s’agit du pro-
duit mis sur le marché dans un
laps de temps très court. il a été
le moteur de croissance pour
l’entité distribution d’énergie
au cours de l’été.
Même au sein du groupe,
«la croissance a été limitée
plutôt par l’approvisionne-
ment de composants que par
la demande», a déclaré son
CEo frank rehfeld. His-
toriquement, son carnet de
commandes lui donne une
visibilité de trois mois. Actuel-
lement, elle est encore bien
plus longue qu’un trimestre,
même si elle n’atteint plus le
record de plus d’une année. Et
le positionnement du groupe
dans les grandes tendances
permet à LEM d’envisager
un chiffre d’affaires de 390 à
400 millions de francs, avec
une marge opérationnelle su-
périeure à 20%.„
de 25 à 49 ans qui ne sont «que»
13,3% à rester inemployés plus
d’une année.» Ce délai tend tou-
tefois à se réduire, rappelle l’As-
sociation suisse des entreprises
actives dans le placement de
personnel (ACf). En 2021, les
demandeurs d’emploi de plus
de 50 ans se sont réinsérés plus
rapidement que les autres ca-
tégories avec une moyenne de
moins de sept mois, ce qui a été
encore plus rapide qu’en 2020
avec huit mois. Ce groupe est
plus actif dans la recherche de
sa prochaine étape profession-
nelle et consacre plus de temps
à des actions de formation pour
conserver ou améliorer son
employabilité, selon les consul-
tants d’ACf.
toutefois, ce retour à l’acti-
vité s’opère à un coût élevé,
puisque les quinquagénaires
se rabattent souvent sur des
postes moins qualifiés et plus
précaires après une longue pé-
riode de chômage. ils doivent
alors affronter des «rythmes et
(des) charges de travail de plus
en plus infernaux, à cause des
sous-effectifs et de la pression
sur les délais notamment», s’in-
quiète Unia. «oui, ils sortent
des statistiques, mais c’est sou-
vent au prix de sacrifices», re-
grette Clément Dubois.„