• Pour Stanislas Dehaene, au moins trois systèmes distincts contribuent au « sens du nombre »: - Le subitizing pour les ensembles de 1, 2 ou 3 objets - L’estimation de la numérosité, bien au-delà de 3 objets - Le comptage, fondé sur la correspondance terme-à-terme, pour parvenir à la cardinalité exacte. TRIPLE CODE
• 1- représentation analogique des grandeurs
(s’applique aux collections, aux grandeurs, aux sons…) • 2- sur cette base se construisent les systèmes culturels : code verbal (langue) et • 3- code visuel (chiffres arabes) Le triple code Les 5 principes • 1. Principe de correspondance terme à terme (à chaque unité on fait correspondre un mot-nombre) • 2. Principe de suite stable (les mots nombres doivent toujours être récités dans le même ordre) • 3. Principe cardinal (le dernier mot nombre prononcé se réfère à l’ensemble, désigne la quantité) • 4. Principe de l’indifférence de l’ordre (les unités peuvent être comptées dans n’importe quel ordre) • 5.Principe d’abstraction (toutes sortes d’éléments peuvent être rassemblés et comptés ensemble)
. LE DÉNOMBREMENT
• Les premiers comptages sont des numérotages (le un, le deux, le
trois… Chaque exemplaire a un nom différent mais qui ne correspond pas à une somme). Comptage numérotage
• « Les activités de dénombrement doivent éviter
le comptage-numérotage et faire apparaitre, lors de l’énumération de la collection, que chacun des noms de nombres désigne la quantité qui vient d’être formée ». (Programmes novembre 2015) Pour éviter le comptage numérotage
• Il est important de passer par les décompositions.
• Il est également nécessaire d'utiliser des collections
témoins afin de favoriser les correspondances terme à terme. La spécificité des collections témoins de doigts
- Véritable ancrage corporel du nombre.
- Rôle structurant ( 2 groupes de 5). - Ces collections permettent la création mentale d'unités et leur totalisation. Remarque : il est essentiel de varier les constellations de doigts. Travaux de Michel Fayol - compter sur ses doigts serait une étape nécessaire dans l’apprentissage du calcul. - compter sur ses doigts pourrait jouer un rôle crucial dans la phase non verbale de l’approche de la quantité chez le jeune enfant. - les doigts permettent d’abstraire, d’établir une analogie entre les quantités et ce qu’ils représentent et de manipuler des quantités. • Le niveau de performance perceptivo-tactile à l’âge de 5 ans prédit le niveau des performances arithmétiques évaluées à 5 et à 6 ans. • Comparer deux collections favorise la décomposition, indispensable pour la maîtrise des nombres. Les opérations • Additions : du comptage algorithmique jusqu’à la récupération en mémoire • Soustractions : technique opératoire complexe • Multiplications : mémorisation impératives des tables • Divisions : complexité des significations et des procédures. ADDITION • réunion physique des entités dont la somme est recherchée (rassembler 3 billes et 2 billes puis dénombrer l'ensemble résultant) • Comptage avec support physique d'abord, mental ensuite, à partir du premier nombre fourni (e.g., 2 + 5 => 2,3,4,5,6,7) puis à partir du plus grand des deux (e.g., 2 + 5 => 5,6,7) • récupération directe et automatique en mémoire de cette somme (3 + 2 => 5) • nouvelles procédures de décomposition (37 + 29 -> 37 + 30 - 1). SOUSTRACTION • 9–2=7 : c’est un calcul qui se fait en reculant sur la suite numérique, on enlève les 9ème et 8ème unités • 9–7, c’est un calcul qui se fait en avançant sur la suite numérique, on enlève les 7 premières unités, il reste donc les 8ème et 9ème unités, c’est-à-dire 2. • Les élèves les plus fragiles s’enferment dans la première stratégie : la soustraction se calcule seulement en reculant sur la suite des nombres. FLEXIBILITÉ • Il y a 57 voyageurs dans un bus. D’autres montent et maintenant il contient 71 voyageurs. Combien de voyageurs sont montés ? ». Dans ce problème, on cherche le complément de 57 à 71. Savoir que la réponse peut s’obtenir en calculant 71–57 est difficile parce qu’il semble y avoir une contradiction entre le fait que la quantité de voyageurs augmente et l’usage de la soustraction. Apprendre à calculer une soustraction en avançant sur la suite numérique rend compatible la résolution de ce type de problèmes avec l’usage de la soustraction. LES PBS SOUSTRACTIFS • Un retrait : « si on enlève quatre bonbons dans un paquet de dix, combien en restera-t-il ? » • Un complément, ce qui manque : « le jeu coûte 25 €, Paul a 13 €. Combien lui manque-t-il pour pouvoir l’acheter ? ». • Un écart que l’on rencontre dans les problèmes de comparaison : « Max a 12 billes, Léo en a 17. Combien Léo a-t-il de billes en plus que Max ? ». Références • Rémi Brissiaud, Cahiers pédagogiques, 26 septembre 2017, Les quatre opérations au CP, « le » manuel de Singapour et la réussite à l’école • Rémi Brissiaud, 2007, Premier pas vers les maths, Retz, (pour la maternelle) • René Baldy (coord), 2018, Dessiner, lire, écrire, calculer : un regard neuf, Ed. in press, Suite références • C. Thévenot, P. Barouillet, M. Fayol, 2010, De l’émergence du savoir calculer à la résolution des problèmes arithmétiques verbaux, in M. Crahay et M. Dutrévis, Psychologie des apprentissages scolaires, De Boeck • M. Fayol, 2012, L’acquisition du nombre, PUF, Que- sais-je