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Parce que les activités sur fiches (non motivantes, artificielles et ne laissant pas toute la place
nécessaire à la manipulation) sont limitées en cycle 1 à l’accompagnement d’un jeu, à la nécessité d’une
trace écrite comme aide à la mémorisation, ce sont les situations vécues dans le quotidien de la classe
et les situations problèmes sous forme de jeux qui serviront de base à la découverte du monde des
mathématiques en cycle 1.
Ces aspects manipulatoire et ludique constituent les caractéristiques de l’action préventive mise
place par les enseignants afin d’éviter les difficultés de conceptualisation des nombres, voire les
situations plus profondes et ancrées d’échec, de manque de motivation et de sentiment d’incapacité.
1. Diagnostic
Parce que l’observation de chacun des élèves en activité ainsi que les entretiens individuels menés
auprès d’eux en début puis en cours d’année, nous semblent primordiaux, nous vous proposons des
grilles qui pourraient vous faciliter la tâche. Celles-ci sont bien entendu perfectibles et adaptables.
Dans le cas d’enfants rencontrant des difficultés, on aura tout intérêt à utiliser la grille de l’année
précédente. Les résultats de ces grilles permettront à l’enseignant de visualiser rapidement les
groupes de soutien et d’entraînement qu’il devra organiser auprès de certains de ses élèves.
A noter que si le travail sur les postures (recherche, questionnement, autonomie intellectuelle,
travail en groupe, aller au-delà du perceptif…) n’est pas pris en compte au sein de ces outils
d’évaluation dans le souci de ne pas alourdir ces derniers, il n’en reste pas moins essentiel en
maternelle, autant que les notions mathématiques elles-mêmes.
2. Principe de programmation
La programmation des activités « mathématiques » en maternelle se fait sur la semaine et sur la
période à la fois. La progression est beaucoup moins linéaire qu’en élémentaire en raison de
l’important écart des compétences d’un enfant à l’autre dans ce domaine (sollicitations plus ou
moins fréquentes dans le cadre familial, importance d’écarts d’âge à quelques mois près, accent mis
trop précocement sur les automatismes plutôt que sur la compréhension et la conceptualisation...).
L’organisation en ateliers facilitera la différenciation nécessaire.
La numération doit être largement traitée à chaque période, mais si dans la semaine elle ne l’est
pas dans le cadre des ateliers organisés (en cas de projet important en langage par exemple), elle peut
l’être en regroupement de façon très dense et très intéressante à l’occasion de :
petits jeux oraux,
résolutions de problèmes,
jeux connus joués ensemble avec verbalisation des stratégies,
bilan sur les stratégies les plus efficaces, dictée à l’adulte des règles d’un jeu bien
connu…
ou encore dans le cadre dans le cadre des coins jeux plus ou moins autonomes.
3. Aborder en PS
Certaines compétences seront simplement induites, observées régulièrement par les enfants pour être
progressivement intériorisées tout au long du cycle
Les différentes configurations des mains (en évitant d’enfermer les enfants dans une
représentation classique, en leur montrant que l’on peut varier l’utilisation des doigts), du dé
classique
La décomposition des nombres de 1 à 3 (savoir que dans 3 « il y a 1 et 1 et 1 » ou encore « 2
et 1 »), qui permet peut à peu de comprendre que compter consiste à ajouter 1 au nombre
précédent. La comptine orale jusqu’à 5 sera généralement connue en fin d’année, mais on
veillera à ne pas l’automatiser avant que l’enfant ne comprenne ce qu’est un nombre, qu’il
correspond à une quantité (information à ce sujet en réunion de parents de début d’année).
La comparaison de petites collections (de 1 à 3) pareil, pas pareil, beaucoup, pas beaucoup
L’association d’un objet avec sa photo ou son dessin (exemple : « jeu du panier et de la liste
des courses » sous forme de photos), ou un symbole (exemple : jeu des empreintes d’animaux
dans la plaque de terre glaise pour retrouver la bonne maison)
La distribution qui permet des associations, des comparaisons
Le principe de l’ordre stable et le principe de l’adéquation unique (ou bijection) : à un
élément pointé est associé un mot de la comptine numérique (compter très souvent devant eux en
pointant du doigt ce qui est compté et en interrompant le comptage).
La conservation de la quantité par déplacement des objets
La sériation, le rangement (de plus en plus grand)
L’aspect cardinal des nombres (que le dernier mot correspond au nombre d’objet)
Le principe d’abstraction : le fait que les éléments d’une collection soient hétérogènes ne
modifie pas le cardinal.
Le tri (ils connaissent le critère) ex : les bleus d’un côté, les jaunes de l’autre. Tri de formes…
Mise en œuvre :
L’accent sera encore davantage mis sur le plaisir en PS (même si celui-ci est essentiel dans
tous les niveaux), sur les jeux dans différents contextes, les jeux d’entraînement. Ces jeux
pourront être des jeux de société traditionnels ou fabriqués par l’enseignant (les nouvelles
règles seront plutôt présentées en petits groupes en PS).
Encore davantage de livres à compter ou à décompter: à lire ou à fabriquer
Encore davantage de comptines numériques et de jeux de doigts. Ces comptines peuvent
être intégrées dans un jeu entre deux parties ; elles présenteront l’avantage de baser le jeu sur
un thème leur donnant ainsi d’avantage de sens, elles faciliteront la concentration,
permettront aux enfants de parler, de se détendre entre deux parties, d’être plus motivés et
donc de jouer plus longtemps. Elles permettront l’organisation de jeux (faciles) en grand
groupe classe (exemple « la boîte à œufs », les jeux de pistes par équipes ayant pour thème
le personnage ou l’animal de la comptine en question, avec un dé géant…)
On utilisera déjà un calendrier éphéméride ainsi qu’une bande numérique affichée même
si l’écriture chiffrée n’est travaillée spécifiquement.
4. Travailler en MS
Reprendre ce qui est fait en petite section et …
Dans un premier temps un algorithme binaire "bleu, vert, bleu, vert..." mais en modifiant le plus
possible les situations: couleurs, formes, rythmes de frappés dans les mains ou tout autre geste,
objets, bruits...qu'ils réinvestissent l'algorithme simple en fait. Puis, situation/problème où ils
vont (en petit groupe) en trouver d'autres, plus complexes.
5. Travailler en GS
Reprendre ce qui est fait en moyenne section et …
La notion de réversibilité (ex : avec une bande numérique, le maître tire deux 2 cartons/
nombres : le « 5 » et le « 2 ». Il pose son pion sur le « 5 » puis ajoute « 2 », pose donc son
pion sur le 7. Il recommence en tirant d’abord le « 2 » puis le « 5 »).
Insister sur la notion d’inclusion déjà vue dès la petite section par la décomposition des
nombres : que « 2 » est inclus dans « 4 » par exemple (important plus tard pour la
soustraction) cf. « Jeu de la marchande »
L’écriture chiffrée de tous les chiffres et de quelques nombres suivant les enfants.
Algorithmes : Même chose au départ qu’en MS (algorithmes simples mais dans différents
contextes, puis recherch,e puis complexifier encore leurs trouvailles, en
allant du plus simple au plus complexe, toujours dans différents contextes).
Puis, faire corriger la suite de l'un par un autre ou bien faire commencer par l'un une suite
qu'il donnera à l'autre qui poursuivra
Faire dicter à l’adulte une règle de jeu (envisageable en MS également) permet de mettre
de l’ordre, de prendre du recul. A cette occasion parfois, le jeu est complexifié, des solutions
sont trouvées, des stratégies pour ne pas rester coincés par exemple, cf : «jeu « fermez les
boîtes » : plaques de 1 à 9 à retourner en lançant deux dé, le jeu ne finit plus si on ne décide
pas d’additionner deux cartes.
Utiliser des jeux basés sur le tableau de Pythagore qui facilite l’observation progressive
des régularités de l’écriture des nombres et ainsi le principe de l’ordre des chiffres dans les
nombres
Participer à un grand projet mathématique avec le CP, tel que « Les 100 jours d’école »
par exemple
Bibliographie
« Découvrir le monde avec les mathématiques, situations pour la petite et la moyenne section »
Dominique VALENTIN, Editions Hatier 2004
« Découvrir le monde avec les mathématiques, situations pour la grande section » Dominique
VALENTIBN, Editions Hatier 2005
« Premiers pas vers les maths, les chemins de la réussite à l’école maternelle » Rémi BRISSIAUD
Editions Retz, 2007