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Virginia Woolf, Une chambre à soi (1929)

Au cours de cette conférence, je vous ai dit que Shakespeare avait une sœur ; mais n’allez
pas la chercher dans la biographie que sir Sidney Lee a écrite sur le poète. Elle est morte
jeune et elle n’a malheureusement jamais écrit le moindre mot. Sa dépouille repose là où
s’arrêtent les bus, face à Elephant and Castle. Eh bien, ce que je crois, c’est que cette
poétesse qui n’a jamais écrit un mot et qui a été enterrée à ce carrefour est toujours vivante.
Elle vit en moi, en vous, et en bien d’autres femmes qui ne sont pas avec nous ce soir, car
elles font la vaisselle et couchent les enfants. Mais elle est vivante, car les grands poètes ne
meurent pas ; ce sont des présences qui nous hantent ; il leur suf t d’une occasion pour se
manifester parmi nous en chair et en os. Cette occasion, me suis-je dit, se présente
désormais à vous pour que vous la saisissiez. Car, ce dont je suis convaincue, c’est que si
nous vivons encore à peu près un siècle (je parle de notre vie commune à toutes, c’est-à-
dire de la vraie vie, et non de nos petites vies individuelles distinctes) et que chacune
gagne cinq cents livres par an et dispose d’une chambre à elle ; si nous prenons l’habitude
de la liberté et si nous avons le courage d’écrire exactement ce que nous pensons ; si nous
nous échappons de temps à autre de la salle à manger commune pour ne pas considérer
les gens uniquement dans le cadre des relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres,
mais dans celui des relations qu’ils entretiennent avec le réel ; ainsi qu’avec le ciel, avec les
arbres ou quoi que ce soit d’autre perçu de manière intrinsèque ; si nous regardons au-delà
du croquemitaine de Milton, tant il est vrai que nul ne devrait pouvoir nous boucher la
vue ainsi ; si nous regardons en face le fait (car c’est un fait) qu’on ne peut se raccrocher à
aucun bras et que nous marchons seules, que nous sommes liées au monde réel et pas
simplement à un monde d’hommes et de femmes, alors, l’occasion se présentera et cette
défunte poétesse qu’était la sœur de Shakespeare pourra se réincarner dans le corps
qu’elle a si souvent délaissé. En puisant son existence dans la vie de femmes inconnues
dont elle est l’héritière, comme son frère l’a fait avant elle, elle pourra venir au monde.
Mais si elle y venait sans cette préparation, sans cet effort de notre part, sans cette
détermination qui fait que, lorsqu’elle renaîtra, il lui semblera possible de vivre et d’écrire
ses poèmes, il ne faudra pas y compter, car ce serait impossible. Mais j’ai la conviction
qu’elle pourrait renaître si nous y œuvrions, et le fait d’œuvrer de la sorte, fût-ce dans le
dénuement et dans l’obscurité, en vaudrait alors vraiment la peine.

VIRGINIA WOOLF dans UNE CHAMBRE À SOI fait état de la violence symbolique que
la société fait subir aux femmes. En effet, ces dernières ne peuvent pas, contrairement aux
hommes, trouver le temps d’écrire car elles sont aliénées par le quotidien. Il leur faut une
chambre à elle, un espace dans lequel s’isoler. Elle af rme que si la soeur de
SHAKESPEARE avait pu écrire peut-être aurait-elle rencontré le même succès que son frère.
On ne le saura jamais.

VIRGINIA WOOLF apostrophe donc toutes les femmes en utilisant les pronoms
personnels vous et nous. Elle demande aux femmes de rechercher l’indépendance
nancière qui les libérera. Il s’agit de donner corps à celle qui n’a pu vivre pleinement son
existence, et s’incarner dans une contemporaine de WOOLF. La ré exion de l’autrice se
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poursuit encore aujourd’hui avec l’ouvrage MOZART ÉTAIT UNE FEMME de ALIETTE
DE LALEU. MOZART a vraiment une soeur prodige du piano Maria Anna dot personne
ne se souvient car en se mariant elle a a du cesser de composer. ALIETTE DE LALEU
déplore le fait que les compositrices étaient invisibilisés. Trop de femmes ont compositrices
ont été invisibilisés par leur frère ou leur mari célèbre : FANNY MENDELSSOHN,
CLARA SCHUMANN… Certaines compositrices très célèbres à leur époque comme MEL
BONIS. La femme a longtemps été considéré comme l’expression de SIMONE DE
BEAUVOIR elle dit que « naitre femme revient à être un génie perdue pour l’humanité ». La
femme subit des violences au quotidien, ces violences se confondent avec geste, un mots
déplacé, au pire des règles qui régissent une société comme dans Comment peut on donc
être français ? de CHAHDORTT DJAVANN. La narratrice a du fuir l’Iran. Elle combat
l’idée suivant laquelle les femmes n’iront pas au paradis. Elle a fuit son pays où elle a été
violé par des policiers suite à son interpellation pour avoir osé enlevé ses chaussures en
public. L’autrice est particulièrement engagé.

YASMINA KHADRA dans Les Hirondelles de Kaboul va lui aussi s’intéresser à la


condition féminine. Il montre au début du roman qu’on peut agir sans s’en rendre compte
quand on est emporté par la foule. C’est le cas DE MOBSEN. Il aperçoit une femme en
train de se faire lapider, il va ÊTRE ATTIRÉ par la foule, puis se fondre en elle, et lui lancer
une pierre et avoir un sentiment de satisfaction. Alors que c’est un homme qui DÉFEND
LES FEMMES ET L’HUMANISME.

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