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Chapitre 2
PRODUITS BOIS ET SYSTEMES CONSTRUCTIFS
L'histoire du bois est très complexe, comme vous l'avez probablement supposé. Les
constructeurs utilisent le bois pour tout créer, des bâtiments modestes aux structures
imposantes, et c'est l'un des matériaux de construction les plus anciens connus de l'homme
datant de plus de 40 000 ans. Le bois a façonné notre façon de vivre, et son histoire remonte
à la période romaine et construit tout, des gratte-ciel impressionnants aux temples chinois
les plus étonnants. On a les 1ères habitations nomades en bois à partir de 35.000 ans et les
1ers villages sédentaires de huttes en bois à partir de 9000 ans (Figure 1).
Vers 1000ans avant Jésus-Christ, les temples grecs utilisent abondamment le bois pour les
charpentes de couverture. 1er siècle après J C : Pline l’Ancien donne une description précise
des essences forestières, des outils et des colles utilisés dans la construction. En plus, les
romains excellent déjà dans la maîtrise des charpentes triangulées en bois, avec des portées
probables jusqu’à 30 m (ex : palais de Domitien). Basilique de Saint-Paul à Rome (450ans) :
longueur 131 m, largeur 65 m, hauteur 30 m. Vers 1200 étais le début de la construction de
Notre Dame de Paris et sa charpente en chêne (1300 chênes).
Jusqu'au XIXe siècle, la construction en bois était une technique courante en France, les
maisons à colombage en sont le témoignage. L'abandon du bois dans la construction fut la
conséquence d'événements historiques. « Au début de l'ère industrielle, le bois a été utilisé
pour produire l'énergie. Il a servi également à construire les ouvrages de soutènement lors
des guerres de 1870 et de 1914-1918. Il s'est ensuivi une pénurie de matière première, à
quoi s'est ajouté, après la Grande Guerre, le manque de main-d’œuvre qualifiée pour le
travailler, car beaucoup de charpentiers, envoyés au front pour boiser les tranchées, n'en
étaient pas revenus. Or les ouvriers italiens à qui il fallut faire appel à ce moment-là étaient
surtout des maçons. La reconstruction s'est faite avec d'autres matériaux : le parpaing et la
brique.
Le bois est relégué au second plan par l’acier et le béton vers 19eme -20eme siècles. Mais les
premiers tests de résistance du bois LC ont été réalisés vers 1910 et il se passe une espèce
de l’intérêt croissant pour le bois et le bois LC qui permettent de produire des éléments qui
ont des formes particulier et de grandes longueurs (Figure 3).
1200
Début de la construction de Notre-
Dame de Paris
Intérieur de la Basilique
Saint-Paul-hors-les-Murs,
Italie
Figure 2 : La construction en bois en ligne de temps.
éléments suivants : liteau, tasseau, chevron, volige, éléments d’ossature bois. Le Tableau 1
indique les sections courantes et normalisées pour les bois massifs résineux.
Tableau 1: Sections courantes et normalisées des bois massifs résineux (fiche CTBA).
La résistance du BLC est déterminée par la classe du bois constitutif et la résistance des
aboutages, qui constituent des zones de faiblesse. Le BLC homogène est constitué de
planches en C24 ou C30 ou C40,…identiques de bas en haut. Le BLC panaché est une variante
dans laquelle on place des planches de meilleure qualité au niveau des fibres inférieures et
supérieures (GL24c à GL36c, dont les valeurs caractéristiques sont aussi bonnes en flexion).
la possibilité de réaliser des formes courbes par un cintrage des lamelles avant
collage et des poutres à inertie variable
Pour de plus amples renseignements sur les panneaux OSB, particules et contreplaqués, on
consultera les normes EN 300 et EN 12369-1.
Figure 11 : Exemple d’utilisation de panneaux OSB pour contreventer une maison à ossature
bois.
La structure
Les points importants de ce système constructif sont :
l’ancrage de l’ossature à la fondation via la lisse basse, de même que les
assemblages entre les éléments ; ceci, afin de garantir la stabilité, mais aussi de
prévenir d’éventuels désordres indésirables comme des fissures, des tensions et des
bruits,
les charges admissibles dépendent des sections de bois, mais aussi de l’essence du
bois, et donc de ses performances mécaniques,
pour les constructions à étages, bien veiller à la résistance en compression des lisses
horizontales (bois plus dense par exemple), afin de limiter les tassements,
possibilité de transformation ultérieure sans trop de contraintes intérieures ou
extérieures,
possibilité de recourir uniquement à des sections de bois commerciales courantes,
facilité de mise en oeuvre qui ne dispense pas d’une réalisation précise, une base
d’équerre constituant un précieux point de départ.
2.4.2. Poteaux-Poutres
Une construction poteaux-poutres est constituée d’une structure primaire de poteaux
verticaux et de poutres horizontales permettant de grandes ouvertures organisée en large
trame régulière et stabilisée par des éléments de contreventement. Elle est complétée par
une structure secondaire qui intègre les planchers. Les murs intérieurs et extérieurs ne sont
pas porteurs et sont placés librement.
Figure 15 : Poteaux-Poutres.
La structure
Les charges des planchers et de la toiture sont transmises via les poutres aux poteaux qui les
distribuent à leur tour aux fondations. Les efforts horizontaux dus principalement au vent
sont repris par les contreventements. Ce sont les planchers et les toitures qui stabilisent la
structure dans le sens horizontal. Les efforts sont ensuite redistribués aux poteaux via les
contreventements verticaux.
Les contreventements horizontaux sont constitués indifféremment de feuillards, de
diagonales en acier plat, de panneaux dérivés du bois. Pour les contreventements verticaux
ce sont les croix de Saint-André, diagonales en bois massif, panneaux en dérivés du bois et
autres parties massives de la construction qui assurent cette fonction. La complexité de la
structure aura une influence certaine sur son coût, qui est essentiellement dû à la réalisation
des noeuds d’assemblage.
La structure
Comme écrit ci-avant, il est conseillé d’avoir recours à un ingénieur en stabilité qui
dimensionnera le bâtiment en fonction de son architecture, du terrain, de ses contraintes,
mais surtout du type de panneau massif choisi.
Les points importants de ce système constructif sont:
le système de panneaux contrecollés ou contre-cloués a l’avantage d’être peu
sensible aux variations dimensionnelles (tassement du bois et variation de son taux
d’humidité),
les panneaux contre-cloués ou contrecollés peuvent admettre des charges
importantes et sont donc particulièrement bien adaptés aux constructions à
plusieurs étages,
il n’est pas nécessaire de prévoir un système de contreventement complémentaire,
la transmission des charges se fait par les parois jusqu’aux fondations,
le montage est réalisé étage par étage avec la possibilité de fixer les planchers sur
des parois verticales continues,
les ouvertures de portes et fenêtres sont percées en atelier et, dans la plupart des
cas, il n’est pas nécessaire de recourir à des éléments de reprise au niveau de la
découpe (linteau, poutre),
il est possible de combiner les panneaux avec d’autres systèmes de construction
comme l’ossature bois, la charpente traditionnelle, …
La structure
Il est recommandé d’avoir recours à un ingénieur en stabilité qui dimensionnera le bâtiment
en fonction de son architecture, du terrain, de ses contraintes, etc. mais aussi du type de
madrier qui sera prévu et donc des caractéristiques propres au système choisi.
2.5. Murs
La construction à ossature est aujourd'hui la solution la plus employée dans le domaine de la
construction en bois. Facile et rapide à mettre en œuvre, elle permettre une préfabrication
des éléments. Cependant, des règles strictes sont à respecter, notamment pour la
prévention des sinistres. La juxtaposition de couches, issues de matériaux différents,
implique d'être particulièrement vigilant à leur compatibilité.
La définition des sections des montants d'ossatures bois est conditionnée par :
le classement du bois choisi, de son essence et des contraintes admissibles ;
le taux d'humidité du bois, influant sur la résistance mécanique ;
la hauteur et l'entraxe des montants ;
la flèche admissible sous l'effet du vent (h/300 en général) ;
la pression du vent ;
la descente de charge maximale sur le montant ;
le type d'assemblage aux extrémités des montants ;
les risques de poinçonnement sur la lisse inferieure.
Figure 18 : Composition d’un mur à ossature bois et mise en place des isolants.
Liaison à la maçonnerie
Le mur à ossature bois est souvent préfabriqué en usine. Lors de sa mise en œuvre sur le
chantier, il se pose sur une première lisse, dite « de répartition », reposant sur le système de
fondation. Celle-ci est destinée à rattraper les irrégularités du béton et a donc un rôle de
cale. II est nécessaire de disposer, a la jonction de la lisse at de la maçonnerie, une barrière
bloquant les remontes capillaires, ainsi qu'une barrière d'étanchéité a l’air (Figure 21).
2.6. Planchers
La conception d'un plancher en bois est difficile à appréhender, notamment à cause de la
faiblesse naturelle du matériau en matière d'acoustique. Même le recours au bois massif
nécessite une correction acoustique. En raison des continuités thermique et étanche à
assurer, I ‘accroche en tête du plancher constitue l'autre point délicat à traiter.
En raison des exigences croissantes en termes d'acoustique, ces deux types ont évalué au fil
des ans, allant jusqu'à s'associer avec le béton pour un fonctionnement optimal.
contraintes acoustiques, liées notamment à la maitrise des bruits d'impact ou des bruits
aériens, cette composition peut être complétée de plusieurs couches. Pour réduire les bruits
d'impact, on cherche à désolidariser la finition et la structure porteuse en plaçant un
résilient phonique ; on parle alors de « plancher flottant ».
i. l’essence du bois ;
ii. le classement du bois, son taux d'humidité et ses contraintes admissibles ;
iii. l'entraxe et la portée des solives ;
iv. le nombre de points d'appui ;
v. la flèche autorisée ;
vi. le poids du complexe en lui-marne (charge permanente) ;
vii. la charge d'exploitation (150 daN/m2 pour une habitation, 250 à 300 daN/m2 pour
les autres bâtiments) ;
viii. la charge climatique (neige et vent).
Des lors, on utilise fréquemment du bois de catégorie C22 avec un taux d'humidité inferieur
a 15 %. II doit être de la classe d'emploi 2, car les planchers présentent peu de risques
d'humidité résiduelle, même dans une pièce ou un revêtement étanche est généralement
appliqué avant la couche définition.
La portée économique pour l'utilisation de bois massif est inferieure a 5 m ; des porte-à-faux
peuvent être réalises, à condition de ne pas dépasser le triple de la hauteur de la pièce de
bois (soit environ 60 cm). Sous une charge uniformément repartie, on considère que la
flèche admissible est comprise entre 1/400e de la portée dans le cas général et 1/500e dans
le cas de poutres maitresses ou si le plafond est sensible aux déformations.
sections, offrant ainsi des débouchés pour des essences de bois en surabondance, comme le
douglas d'éclaircie. II permet également d'exploiter des massifs forestiers et de développer
des circuits courts. En termes mécaniques, ce genre de procède permet d'optimiser la
matière, de s'affranchir des défauts que peut présenter une pièce en bois massif tout en
maitrisant ses propriétés physiques et son humidité.
La qualité esthétique à intrinsèque de la matière ligneuse est également recherchée par les
concepteurs, ces ouvrages en bois massif restant visibles dans les espaces. De plus, la
capacité du bois à réguler l'hygrométrie de manière naturelle est un avantage non
négligeable pour le confort et le climat intérieur. Enfin, leur massivité permet de répondre
aux exigences accrues en termes d'acoustique et de securit incendie.
Dans les constructions bois de grande hauteur qui se développent depuis quelques années,
ce type de plancher est mis en avant pour ses propriétés.
II existe deux types de planchers mixtes bois/ béton : les planchers avec solives et les
planchers massifs. Dans les deux cas, la structure bois soutient un fond de coffrage sur
lequel est coulée une dalle de compression. Les deux matériaux sont liaisonnés à l'aide de
connecteurs métalliques, de tirefonds ou encore des entailles dans les poutres et
connexions d'armatures. L’épaisseur de la dalle béton varie de 60 mm (épaisseur minimale
d’une chape) à 160 mm.
2.7. Charpentes
Une charpente est un assemblage de pièces de bois servant à créer une structure porteuse,
le plus souvent une toiture. Par opposition aux composants linéaires que sont les murs et les
planchers, l'approche structurelle d'une charpente est tridimensionnelle.
(a) (b)
Figure 27 : (a) Charpente traditionnelle, (b) Charpente industrielle.
La charpente traditionnelle est celle que l’on peut voir dans les vieilles charpentes ;
elle est constituée généralement de bois de forte section et utilise des assemblages
variés : bois sur bois, boulons, etc.…mais jamais de connecteurs.
En premier lieu, elle représente une conception de la charpente ancrée dans
l’inconscient collectif à laquelle de nombreuses personnes sont très attachées.
Notons que la notion de traditionnel peut varier considérablement d’un pays à
l’autre.
Une charpente fermettes est constituée d’un treillis de bois de faible section
assemblés par des plaques généralement métalliques, appelées “connecteurs”,
munies de pointes enfoncées de force.
Cette charpente, produit technique et moderne, est désormais un produit
incontournable dans la construction (plus de 65% des maisons individuelles
l’emploient). Elle est utilisée avec succès aussi bien dans les maisons individuelles
que dans les immeubles, les bâtiments collectifs, administratifs, commerciaux,
industriels ou agricoles.
Ce succès tient premièrement à la rigueur et à la souplesse de conception et de
fabrication de cette charpente. De plus, le système d’assemblage par connecteurs
est simple et très efficace.
La deuxième raison de son succès est sa facilité de mise en œuvre. Il s’agit
d’assembler des éléments légers, selon des règles simples et répétitives.
Enfin, troisième raison de succès, l’excellent rapport délai/qualité/prix basé sur une
optimisation de la matière première et une faible consommation d’énergie.