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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS

BTP 108 CONSTRUCTIONS BOIS


Chapitre 2 : PRODUITS BOIS ET SYSTEMES CONSTRUCTIFS

Chapitre 2
PRODUITS BOIS ET SYSTEMES CONSTRUCTIFS

Table des matières :

2.1. Histoire des structures en bois


2.2. Bois massif
2.2.1. Bois ronds
2.2.2. Bois sciés
2.3. Bois massifs collés

2.3.1. Bois Lamellé-Collé


2.3.2. Bois massif abouté
2.3.3. Bois massif reconstitué
2.3.4. Panneaux massifs à plis croisés (CLT)
2.3.5. Panneaux dérivés du bois
2.3.6. Lamibois LVL
2.3.7. Poutres composite
2.4. Systèmes constructifs
2.4.1. L’ossature bois
2.4.2. System poteaux-poutres
2.4.3. Panneaux de bois massif
2.4.4. Bois empilé
2.5. Murs
2.6. Planchers
2.7. Charpentes

Enseignante : M. TITIRLA [1]


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2.1. Histoire des structures en bois

L'histoire du bois est très complexe, comme vous l'avez probablement supposé. Les
constructeurs utilisent le bois pour tout créer, des bâtiments modestes aux structures
imposantes, et c'est l'un des matériaux de construction les plus anciens connus de l'homme
datant de plus de 40 000 ans. Le bois a façonné notre façon de vivre, et son histoire remonte
à la période romaine et construit tout, des gratte-ciel impressionnants aux temples chinois
les plus étonnants. On a les 1ères habitations nomades en bois à partir de 35.000 ans et les
1ers villages sédentaires de huttes en bois à partir de 9000 ans (Figure 1).

Figure 1: Les 1eres villages en bois.

Vers 1000ans avant Jésus-Christ, les temples grecs utilisent abondamment le bois pour les
charpentes de couverture. 1er siècle après J C : Pline l’Ancien donne une description précise
des essences forestières, des outils et des colles utilisés dans la construction. En plus, les
romains excellent déjà dans la maîtrise des charpentes triangulées en bois, avec des portées
probables jusqu’à 30 m (ex : palais de Domitien). Basilique de Saint-Paul à Rome (450ans) :
longueur 131 m, largeur 65 m, hauteur 30 m. Vers 1200 étais le début de la construction de
Notre Dame de Paris et sa charpente en chêne (1300 chênes).
Jusqu'au XIXe siècle, la construction en bois était une technique courante en France, les
maisons à colombage en sont le témoignage. L'abandon du bois dans la construction fut la
conséquence d'événements historiques. « Au début de l'ère industrielle, le bois a été utilisé
pour produire l'énergie. Il a servi également à construire les ouvrages de soutènement lors
des guerres de 1870 et de 1914-1918. Il s'est ensuivi une pénurie de matière première, à
quoi s'est ajouté, après la Grande Guerre, le manque de main-d’œuvre qualifiée pour le
travailler, car beaucoup de charpentiers, envoyés au front pour boiser les tranchées, n'en
étaient pas revenus. Or les ouvriers italiens à qui il fallut faire appel à ce moment-là étaient
surtout des maçons. La reconstruction s'est faite avec d'autres matériaux : le parpaing et la
brique.
Le bois est relégué au second plan par l’acier et le béton vers 19eme -20eme siècles. Mais les
premiers tests de résistance du bois LC ont été réalisés vers 1910 et il se passe une espèce
de l’intérêt croissant pour le bois et le bois LC qui permettent de produire des éléments qui
ont des formes particulier et de grandes longueurs (Figure 3).

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1ere siècle après J-C:


Charpentes triangulées en bois, avec
des portées jusqu’à 30m

Les temples grecs utilisant abandonment


le bois pour les charpents de couverture

-1000 0 1000 2000

1200
Début de la construction de Notre-
Dame de Paris

Intérieur de la Basilique
Saint-Paul-hors-les-Murs,
Italie
Figure 2 : La construction en bois en ligne de temps.

EXPODACH Hanovre, Allemagne, 2000

Traversina Steg, Viamala, Suisse, 1996

Académie de formation, Herne,


Allemagne, 1999

Chihiro Kunst Museum, Azumino, Japon,


1995
Figure 3 : La construction en bois LC.

2.2. Bois massif


Le Bois Massif (BM) est obtenu par sciage de grumes ou de pièces de bois de plus grandes
dimensions. Les pièces sciées peuvent ensuite éventuellement être rabotées pour obtenir un
état de finition plus lisse des faces. Les BM ont des dimensions courantes de 15 à 200 mm
pour la largeur, de 25 à 300 mm pour la hauteur et jusqu’à t 7:00 m pour la longueur. C’est
pour cette raison que son utilisation sera privilégiée pour les pièces de petite et moyenne
sections et de portée inférieure à t 7:00 m. On utilise uniquement du bois massif pour les
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éléments suivants : liteau, tasseau, chevron, volige, éléments d’ossature bois. Le Tableau 1
indique les sections courantes et normalisées pour les bois massifs résineux.

Tableau 1: Sections courantes et normalisées des bois massifs résineux (fiche CTBA).

2.2.1. Bois ronds


Généralement utilisés pour le transport de l'énergie électrique (longueur = 6,5 à 18 m;
épaisseur = 20 à 32 cm) et comme traverses pour les chemins de fer (longueur = 2,7 à 5,4 m;
épaisseur = 24 cm).
L'humidité ne doit pas dépasser 25% pour les rondins employés pour les éléments portants
des maisons et les tabliers des ponts. Pour les pieux et palplanches, elle peut être
quelconque.

Figure 4: Les bois ronds.

2.2.2. Bois sciés


Le bois utilisé pour le sciage doit être de haute qualité et libre de toutes anomalies. Les bois
sciés se subdivisent en :
 planches avec un rapport larg./épais >2, 27x100, 27x150 mm,
 bastaings avec le rapport larg./épais > 2, 63x180, 50x150 mm
 madriers 75x225, 100x225mm,
 poutres 120x120 ou 200x200 mm.

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Figure 5: Les bois sciés.

2.3. Bois massif collés (BMC)


Le BMC est un bois de construction valorisé de haut de gamme avec des qualités techniques
et esthétiques améliorés. Il y a les 4 catégories suivantes.

2.3.1. Bois Lamellé-Collé


Le Bois Lamellé-Collé (BLC) est constitué de lamelles de bois aboutées et collées sur champ.
Les lamelles sont généralement réalisées en résineux de classes visuelles ST-I ou ST-II, mais
on trouve aussi des BLC réalisés en feuillus. Les lamelles sont des planches d’épaisseur de 19
à 45 mm, collées entre elles et aboutées par des entures (Figure 6). Les dimensions
classiques des sections de BLC ont des hauteurs comprises entre 100 et 600 mm et des
largeurs de 60 à 240 mm. Pour plus d’information sur le BLC, on consultera les normes EN
14080, EN 386 et EN 390.

Figure 6 : Bois Lamellé-Collé.

La résistance du BLC est déterminée par la classe du bois constitutif et la résistance des
aboutages, qui constituent des zones de faiblesse. Le BLC homogène est constitué de
planches en C24 ou C30 ou C40,…identiques de bas en haut. Le BLC panaché est une variante
dans laquelle on place des planches de meilleure qualité au niveau des fibres inférieures et
supérieures (GL24c à GL36c, dont les valeurs caractéristiques sont aussi bonnes en flexion).

Les principaux avantages du BLC par rapport au BM sont :


 la possibilité de réaliser de grandes longueurs (jusqu’à 40 m).
 un matériau plus fiable car la petite taille des lamelles permet d’éliminer les parties
de bois contenant des défauts. Ceci se traduit par un coefficient de sécurité partiel
pour le BLC de γM = 1:25 contre γM = 1:3 pour le BM.

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 la possibilité de réaliser des formes courbes par un cintrage des lamelles avant
collage et des poutres à inertie variable

2.3.2. Bois massif abouté


Le bois abouté, bois massif abouté (BMA) est un bois d'ingénierie fabriqué à partir de
courtes pièces de bois sec dont les extrémités sont (aboutées) et collées les unes aux autres
à l'aide d'un adhésif hydrofuge, afin de former une pièce de bois unique et plus longue. Le
bois à entures multiples revalorise de courtes pièces de bois dont les défauts majeurs ont
été retirés, afin de constituer une longue pièce de bois, qui se caractérise notamment par sa
stabilité dimensionnelle et sa résistance mécanique.

Figure 7 : Bois massif collés.

2.3.3. Bois massif reconstitué


Le bois massif reconstitué ou BMR (glued solid timber en anglais) est un matériau constitué
d’un assemblage de deux à cinq lames de bois massif de fortes épaisseurs (de 45 à 85 mm)
collées face à face par leurs côtés plats et parallèlement au sens des fibres. Le BMR est aussi
appelé Duo-Trio ou contrecollé.
La principale différence entre le bois massif reconstitué et le bois lamellé-collé (BLC) est
l'épaisseur des pièces de bois : elle est inférieure à 45 mm pour le BLC et supérieure à cette
valeur dans le cas des BMR. On parle de lamelles dans le premier cas et de lames dans le
second.

Figure 8 : Bois massif reconstitué.

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2.3.4. Panneaux massifs à plis croisés (CLT)


Le bois lamellé croisé (cross laminated timber, CLT ou X-Lam en anglais) est un matériau de
construction à base de bois, qui se présente sous la forme d'un panneau multi-couche
constitué de trois à onze couches de lamelles ou lames de bois (en général des planches
d'une trentaine de millimètres d'épaisseur) collées entre elles. Chaque couche contient des
lamelles disposées dans un seul sens. Les couches sont croisées à 90 degrés et collées entre
elles. Ceci afin d'augmenter la rigidité et la stabilité des panneaux dans toutes les directions.
Les panneaux de CLT font au maximum 20 mètres de long sur 4 mètres de large, à la fois
pour des raisons de poids du panneau et de transport.
Ces panneaux sont constitués de planches collées ou clouées entre elles en couches croisées
à angle droit. On les utilise aussi bien pour des murs porteurs, des cloisons, des planchers et
des toitures. Les performances mécaniques sont élevées et rendues isotrope grâce au
croisement.

Figure 9 : Panneaux massifs à plis croisés.

2.3.5. Panneaux dérivés du bois


Il existe plusieurs types de panneaux dérivés du bois (contreplaqués, particules de bois,
OSB). Le plus utilisé dans la construction est le panneau OSB (Oriented Strand Board ou
panneau de lamelles orientées), constitué de lamelles orientées de bois résineux, disposées
en 3 couches croisées. Ces panneaux sont très utilisés pour le contreventement, les caissons
de planchers ou de toitures.
Ces panneaux, fabriqués sous pression et chaleur, sont constitués de colle mélangée à des
copeaux de bois. Ils comportent 2 couches extérieures avec des copeaux orientées dans un
sens, et une couche intérieure avec des copeaux orientés dans l’autre sens.
On trouve ces panneaux en épaisseur de 6 à 40 mm, de largeur 1,20 à 2,50 m et longueur de
2,50 à 5,00 m. Du fait que le panneau OSB est constitué de 3 couches croisées de lamelles
orientées, le rapport d’anisotropie entre les directions parallèle et perpendiculaire au grand
coté du panneau est proche de 2 (soit bien inférieur à celui du BM entre directions axiale et
transversale).

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Figure 10 : Panneaux massifs à plis croisés.

Pour de plus amples renseignements sur les panneaux OSB, particules et contreplaqués, on
consultera les normes EN 300 et EN 12369-1.

Figure 11 : Exemple d’utilisation de panneaux OSB pour contreventer une maison à ossature
bois.

2.3.6. Lamibois LVL


Le Lamibois ou LVL (Laminated Veneer Lumber) est composé de placages minces de bois (3
mm) purgés de défauts structurels et collés à chaud sous haute pression. Il se décline en
deux types : le Lamibois à plis parallèles et le Lamibois à plis croisés, selon que les placages
ont leurs fibres orientées dans la même direction ou alternées à 900.
Deux plis dans le même plan sont aboutés par scarfage (coupe et collage des bords en
sifflets allongés). On trouve le lamibois sous la forme de plateau de 1,80 x 18 m2 en
épaisseur de 25 à 75 mm. Pour de plus amples informations concernant le LVL, on consultera
les normes EN 14374 et EN 14279.
Les principaux avantages du LVL par rapport au bois massif sont :
 un matériau plus fiable, avec des caractéristiques mécaniques supérieures car plus
homogène.
 la possibilité de réaliser des formes courbes de poutre ou poteau.
 selon que les plis seront à fils parallèles ou croisés, le LVL restera anisotrope ou pas.
Un dérivé du LVL est le Parallel Strand Board (PSL). Plutôt que de coller des placages, le PSL
est constitué de gros copeaux (Strand) de plusieurs centimètres de longueur. Les propriétés
mécaniques du PSL sont encore meilleures que celles du LVL.

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Figure 12 : Lamibois LVL.

2.3.7. Poutres composite


Ces poutres à section en I ou en caisson, fabriquées par plusieurs marques ayant chacune
leurs spécificités et leur appellation, sont constituées d’une âme et de semelles composées
de matériaux différents. Par exemple, la poutre TJI est composée d’une âme en OSB et de
semelles en lamibois, mais toutes les combinaisons sont possibles (semelles en bois massif,
contrecollé, BLC, lamibois,…. âmes en OSB, contreplaqué, tôle métallique….).

Figure 13 : Poutres composite

2.4. Systèmes constructifs


Ils existent de multiples façons de construire en bois. Ces techniques évoluent
continuellement avec les époques et suivant les zones géographiques. Architectes,
entrepreneurs, constructeurs ou designers nous permettent aujourd’hui de tirer le meilleur
parti de ce noble matériau, renouvelable et écologique par excellence.

2.4.1. Ossature bois


Une construction à ossature en bois comprend une structure portante formée de montants
verticaux, placés à intervalles réguliers (tous les 40 ou 60 cm), et de traverses horizontales
contreventées par un panneautage. Les montants de la structure des parois reprennent les
descentes de charges verticales des planchers et de la toiture, le voile panneauté apporte
une résistance aux efforts horizontaux, notamment dus à la poussée du vent.

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Figure 14 : Ossature bois

Quel bois utiliser ?


Montants de structure : résineux (épicéa, pin sylvestre, douglas, mélèze).
Contreventements : panneaux de particules, multiplis ou de fibres de bois adaptés à la
reprise d’efforts transversaux, dont les propriétés mécaniques sont suffisantes pour servir
de contreventement.

Les points forts du système ?


 La préfabrication en éléments transportables engendre : un gain de temps et une
meilleure qualité du travail.
 Facilité de manutention et souplesse d’adaptation sur chantier.
 Fondations économiques grâce à la légèreté de la construction – envisageable sur
tout type de terrain, limitation de l’influence du tassement sur les bâtiments voisins.
 Faible encombrement du complexe total grâce à l’intégration de la couche isolante
dans la structure, gain de surface au sol.
 Possibilité de paroi perspirante.
 Pose d’un isolant complémentaire sur la face intérieure et/ou extérieure possible.

Les points faibles du système ?


 Très bonne conception acoustique requise, notamment dans des bâtiments multi-
logements.
 Faible inertie si la construction est totalement réalisée en ossature sans complément
massif.
 Limitation dans le nombre de niveaux construits : trois niveaux (R+3) en ossature,
cinq niveaux avec renforcement par des poteaux.

La structure
Les points importants de ce système constructif sont :
 l’ancrage de l’ossature à la fondation via la lisse basse, de même que les
assemblages entre les éléments ; ceci, afin de garantir la stabilité, mais aussi de
prévenir d’éventuels désordres indésirables comme des fissures, des tensions et des
bruits,

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 les charges admissibles dépendent des sections de bois, mais aussi de l’essence du
bois, et donc de ses performances mécaniques,
 pour les constructions à étages, bien veiller à la résistance en compression des lisses
horizontales (bois plus dense par exemple), afin de limiter les tassements,
 possibilité de transformation ultérieure sans trop de contraintes intérieures ou
extérieures,
 possibilité de recourir uniquement à des sections de bois commerciales courantes,
 facilité de mise en oeuvre qui ne dispense pas d’une réalisation précise, une base
d’équerre constituant un précieux point de départ.

2.4.2. Poteaux-Poutres
Une construction poteaux-poutres est constituée d’une structure primaire de poteaux
verticaux et de poutres horizontales permettant de grandes ouvertures organisée en large
trame régulière et stabilisée par des éléments de contreventement. Elle est complétée par
une structure secondaire qui intègre les planchers. Les murs intérieurs et extérieurs ne sont
pas porteurs et sont placés librement.

Figure 15 : Poteaux-Poutres.

Quel bois utiliser ?


Structure primaire et grandes portées : bois lamellé-collé et/ou de bois massif ou reconstitué
à partir de résineux (épicéa, douglas, pin sylvestre, mélèze). Contreventements : éléments
de bois massif ou contrecollé ou éléments métalliques (feuillards, tirants, …), ou encore par
le remplissage de certaines parois. Le rôle et la qualité des assemblages sont prépondérants.
Ceux-ci sont dans la majorité des cas métalliques, mais plus rarement en bois.
Structure secondaire : éléments de bois sur mesure et/ou éléments préfabriqués.
Les points forts du système ?
 Souplesse dans l’aménagement intérieur des espaces.
 Possibilité d’ouvrir largement les façades, celles-ci étant non-porteuses.
 Possibilité de construire des bâtiments de plusieurs niveaux et de grandes
dimensions particulièrement bien adaptés aux commandes publiques ou émanant
du secteur industriel.
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 Possibilité de préfabrication des parois verticales, planchers et éléments de toiture


suivant une trame connue.
 Possibilité d’auto construction pour le remplissage des façades extérieures.

Les points faibles du système ?


 Economie du système liée à l’échelle du bâtiment et donc moins ressentie pour les
petits programmes.
 Etude globale à envisager dès l’esquisse.
 Choix de la structure à réaliser avec attention afin de garantir une bonne continuité
thermique et une étanchéité à l’air optimale.
 Intégration des gaines de diamètre important.
 Possibilités réduites de préfabrication en atelier.

La structure
Les charges des planchers et de la toiture sont transmises via les poutres aux poteaux qui les
distribuent à leur tour aux fondations. Les efforts horizontaux dus principalement au vent
sont repris par les contreventements. Ce sont les planchers et les toitures qui stabilisent la
structure dans le sens horizontal. Les efforts sont ensuite redistribués aux poteaux via les
contreventements verticaux.
Les contreventements horizontaux sont constitués indifféremment de feuillards, de
diagonales en acier plat, de panneaux dérivés du bois. Pour les contreventements verticaux
ce sont les croix de Saint-André, diagonales en bois massif, panneaux en dérivés du bois et
autres parties massives de la construction qui assurent cette fonction. La complexité de la
structure aura une influence certaine sur son coût, qui est essentiellement dû à la réalisation
des noeuds d’assemblage.

2.4.3. Panneaux de bois massif


Une construction dite en bois massif est composée de panneaux de grande dimension et
porteurs qui définissent l’enveloppe par les murs, les planchers et les toitures. Il s’agit de
panneaux en bois fabriqués industriellement à partir de planches en bois massif assemblées
en couches croisées par collage, contre-collage, clouage et/ou chevilles.

Figure 16 : Panneaux de bois massif.

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Quel bois utiliser ?


On trouve une grande diversité de panneaux massifs, tous basés sur la répétition d’une
section de bois résineux en plusieurs plis croisés. Pour les panneaux réalisés à base de
dérivés du bois, on rencontre des éléments tels que l’OSB ou l’aggloméré.

Les points forts du système ?


 La préfabrication en éléments transportables engendre un gain de temps
considérable.
 Polyvalence des applications, notamment pour les portées importantes ou porte-à-
faux.
 Peu de variation dimensionnelle, bonne rigidité, bonne résistance au feu, suivant le
panneau choisi.
 Régulation du taux d’humidité intérieur grâce aux propriétés hygroscopiques du
bois.
 Possibilité de construire sur plusieurs niveaux en utilisant des panneaux peu
sensibles au tassement (R+6, voire plus).
 Très bon comportement en région sismique pour les bâtiments multi-étages en
contrecollé.

Les points faibles du système ?


 Modifications ultérieures moins souples que pour l’ossature bois.
 Etude de stabilité propre à chaque type de panneau massif.
 Nécessité d’un engin de levage adapté aux dimensions des éléments.

La structure
Comme écrit ci-avant, il est conseillé d’avoir recours à un ingénieur en stabilité qui
dimensionnera le bâtiment en fonction de son architecture, du terrain, de ses contraintes,
mais surtout du type de panneau massif choisi.
Les points importants de ce système constructif sont:
 le système de panneaux contrecollés ou contre-cloués a l’avantage d’être peu
sensible aux variations dimensionnelles (tassement du bois et variation de son taux
d’humidité),
 les panneaux contre-cloués ou contrecollés peuvent admettre des charges
importantes et sont donc particulièrement bien adaptés aux constructions à
plusieurs étages,
 il n’est pas nécessaire de prévoir un système de contreventement complémentaire,
 la transmission des charges se fait par les parois jusqu’aux fondations,
 le montage est réalisé étage par étage avec la possibilité de fixer les planchers sur
des parois verticales continues,
 les ouvertures de portes et fenêtres sont percées en atelier et, dans la plupart des
cas, il n’est pas nécessaire de recourir à des éléments de reprise au niveau de la
découpe (linteau, poutre),
 il est possible de combiner les panneaux avec d’autres systèmes de construction
comme l’ossature bois, la charpente traditionnelle, …

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2.4.4. Les bois empilées


Une construction en bois empilés est constituée de madriers de bois profilés superposés et
emboîtés les uns aux autres et qui forment les parois portantes. Les planchers sont en gîtage
doublé d’un panneau ; la charpente de toiture est traditionnelle, préfabriquée ou à
panneaux sandwich lorsqu’elle est en pente, en gîtage lorsqu’elle est plate. La construction
constituée uniquement de madriers empilés apparents sur les 2 faces ne permet pas une
performance énergétique suffisante et est volontairement écartée. Notons que le terme «
madrier » est le terme usuel donné aux poutres de bois profilées.

Figure 17 : Le bois empilé.

Les points forts du système ?


 La préfabrication des éléments, incluant le passage des conduites et câblages
techniques, permet un gain de temps important au montage qui se révèle être très
précis.
 Assemblage sur chantier nécessitant peu de moyens techniques (p.ex. grue, etc.)
 Les propriétés hygroscopiques du bois permettent la régulation du taux d’humidité
intérieur.
 Choix apprécié par les amateurs du bois apparent.
 Montage par des professionnels recommandé.

Les points faibles du système ?


 La variation dimensionnelle (tassement vertical de 1cm/m construit et séchage) peut
être importante. Les madriers contrecollés à plis croisés évitent ce désagrément
mais sont plus coûteux.
 Modifications ultérieures limitées aux éléments non porteurs.
 Conception minutieuse à prévoir dans la gestion du tassement du bois (isolation et
finition extérieure).
 Limitation à 2 niveaux complets et toiture.
 Pose des menuiseries.

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La structure
Il est recommandé d’avoir recours à un ingénieur en stabilité qui dimensionnera le bâtiment
en fonction de son architecture, du terrain, de ses contraintes, etc. mais aussi du type de
madrier qui sera prévu et donc des caractéristiques propres au système choisi.

Les points importants de ce système constructif sont :

 la transmission des charges se fait par les parois jusqu’aux fondations,


 il n’est pas nécessaire de prévoir un système de contreventement complémentaire,
 le montage est réalisé étage par étage, les gîtages sont soit insérés dans les
éléments de murs, soit posés sur une poutre de ceinture de section généralement
supérieure à l’épaisseur des madriers,
 des linteaux de baies, généralement en bois lamellé-collé, sont prévus pour les
ouvertures d’une largeur supérieure à 2 m,
 les charpentes sont réalisées soit de manière traditionnelle, soit préfabriquées. Elles
peuvent aussi être de type panneaux sandwich posant sur pannes et faîtière,
 des systèmes de coulisses ou « montants flottants » au droit des ouvertures seront
révus pour permettre le tassement (et gonflement) sans dommage pour les châssis
et portes,
 la finition extérieure sera indépendante de la structure portante, dans le cas de
madriers massifs. Les fixations du parement seront posées de manière à assurer un
rejet des eaux vers l’extérieur de la façade une fois que le bâtiment sera tassé
(stabilisation).

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2.5. Murs
La construction à ossature est aujourd'hui la solution la plus employée dans le domaine de la
construction en bois. Facile et rapide à mettre en œuvre, elle permettre une préfabrication
des éléments. Cependant, des règles strictes sont à respecter, notamment pour la
prévention des sinistres. La juxtaposition de couches, issues de matériaux différents,
implique d'être particulièrement vigilant à leur compatibilité.

2.5.1. Principe d'un mur à ossature bois


Le mur à ossature bois est une paroi composite présentant un assemblage de différentes
couches successives. Ces couches sont composées d'isolants, d'éléments de structure et de
barrières à l'eau et à l’air. L’élément porteur est constitué de montants de faible section
espacés à intervalles réguliers et liés entre eux par une traverse haute et basse. L’ensemble
repose sur une lisse basse faisant la jonction avec la maçonnerie et est liaisonné en tête par
une lisse haute formant chainage. Entre ces montants est glisse un isolant et l'ensemble est
contreventé par un panneau de bois composite (Figure 18a).
Les essences utilisées sont majoritairement des résineux (épicéa et douglas) de 45 mm
d'épaisseur, permettant de fixer deux panneaux de contreventement sur le même montant.
Leurs largeurs ont quant à elles évolué avec les réglementations thermiques. Initialement de
45 x 90 mm à 45 x 120 mm, la tendance est aujourd'hui aux 45 x 220 mm.
La trame des montants est, pour sa part, conditionnée dans la majorité des cas par le
dimensionnement des panneaux de contreventement, 60 cm. étant une valeur courante.
L'entraxe évolue également en fonction de la configuration du bâtiment : si une trame de 60
cm est couramment utilisée pour une construction d'un a deux niveaux, une trame de 40 cm
est préférée pour des bâtiments dépassent les deux stages.
II s'agit d’une valeur avant tout économique ; en effet, un mur a ossature bois possède une
trame relativement souple qui permet de s'adapter facilement a la longueur du bâtiment, au
cloisonnement intérieur ou encore a la disposition des ouvertures et des menuiseries. Au
droit de celle-ci, les montants d'ossatures bois doivent être renforcés : ils sont doubles pour
une largeur supérieure à 1,20 m, triples pour une largeur supérieure a 1,80 m. Au-delà, le
linteau supérieur doit être réalisé en lamellé-collé ou avec une poutre composite, une simple
lisse ne suffisant plus à la reprise de charge.

2.5.2. Dimensionnement des pièces de bois


Les montants d’un mur à ossature bois sent soumis à une compression axiale et a la flexion
due au vent. Le flambement produit dans ces pièces en compression détermine le
dimensionnement des sections. La compression transversale, localisée sur la lisse basse, doit
être vérifiée pour éviter le poinçonnement.

La définition des sections des montants d'ossatures bois est conditionnée par :
 le classement du bois choisi, de son essence et des contraintes admissibles ;
 le taux d'humidité du bois, influant sur la résistance mécanique ;
 la hauteur et l'entraxe des montants ;
 la flèche admissible sous l'effet du vent (h/300 en général) ;

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 la pression du vent ;
 la descente de charge maximale sur le montant ;
 le type d'assemblage aux extrémités des montants ;
 les risques de poinçonnement sur la lisse inferieure.

Le mur ossature bois est une paroi jouant plusieurs rôles :


 - un rôle structurel ;
 - un rôle de régulateur thermique et acoustique ;
 - un rôle de protection à l'eau et à l’air.

Figure 18 : Composition d’un mur à ossature bois et mise en place des isolants.

Les figures ci-dessous présentent des exemples.

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Figure 19 : Exemple de paroi à ossature bois avec enduit.

Figure 20 : Exemple de paroi à ossature bois avec bardage.

2.5.3. Points particuliers

 Liaison à la maçonnerie
Le mur à ossature bois est souvent préfabriqué en usine. Lors de sa mise en œuvre sur le
chantier, il se pose sur une première lisse, dite « de répartition », reposant sur le système de
fondation. Celle-ci est destinée à rattraper les irrégularités du béton et a donc un rôle de
cale. II est nécessaire de disposer, a la jonction de la lisse at de la maçonnerie, une barrière
bloquant les remontes capillaires, ainsi qu'une barrière d'étanchéité a l’air (Figure 21).

Figure 21 : Mise en œuvre d’une paroi à ossature bois préfabriquée.

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 Liaisons aux fondations


Par rapport à la maçonnerie, le mur à ossature bois peut être légèrement en porte-à-faux
vers l'extérieur, à condition de ne pas dépasser 1/3 de la longueur totale de la lisse basse.
Cette configuration offre l'avantage de pouvoir intégrer un isolant complémentaire sur le
béton, permettant ainsi de réduire le pont thermique structural (Figure 22). En revanche,
pour éviter les risques de piège à eau, le nu du mur à ossature bois ne doit jamais être an
débord par rapport à celui de la maçonnerie.

Figure 22 : Liaison entre le mur à ossature bois et les fondations.

2.6. Planchers
La conception d'un plancher en bois est difficile à appréhender, notamment à cause de la
faiblesse naturelle du matériau en matière d'acoustique. Même le recours au bois massif
nécessite une correction acoustique. En raison des continuités thermique et étanche à
assurer, I ‘accroche en tête du plancher constitue l'autre point délicat à traiter.

On distingue deux types de planchers :

 le plancher traditionnel à solivage ;


 le plancher massif.

En raison des exigences croissantes en termes d'acoustique, ces deux types ont évalué au fil
des ans, allant jusqu'à s'associer avec le béton pour un fonctionnement optimal.

2.6.1. Plancher traditionnel à solivage


On regroupe sous cette appellation les ouvrages constitues de solives ferment structures
porteuses sur lesquelles repose un voile travaillant de contreventement. Comme pour les
murs à ossatures bois, celui-ci est constitué généralement d'un panneau dérive du bois de
type OSB, d'un panneau de particules ou encore de contre-plaque. II forme la première
couche de support de la finition et du revêtement de sol (Figure 23). En fonction des

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contraintes acoustiques, liées notamment à la maitrise des bruits d'impact ou des bruits
aériens, cette composition peut être complétée de plusieurs couches. Pour réduire les bruits
d'impact, on cherche à désolidariser la finition et la structure porteuse en plaçant un
résilient phonique ; on parle alors de « plancher flottant ».

Le dimensionnement des solives de plancher est fonction de plusieurs critères :

i. l’essence du bois ;
ii. le classement du bois, son taux d'humidité et ses contraintes admissibles ;
iii. l'entraxe et la portée des solives ;
iv. le nombre de points d'appui ;
v. la flèche autorisée ;
vi. le poids du complexe en lui-marne (charge permanente) ;
vii. la charge d'exploitation (150 daN/m2 pour une habitation, 250 à 300 daN/m2 pour
les autres bâtiments) ;
viii. la charge climatique (neige et vent).

Des lors, on utilise fréquemment du bois de catégorie C22 avec un taux d'humidité inferieur
a 15 %. II doit être de la classe d'emploi 2, car les planchers présentent peu de risques
d'humidité résiduelle, même dans une pièce ou un revêtement étanche est généralement
appliqué avant la couche définition.

La portée économique pour l'utilisation de bois massif est inferieure a 5 m ; des porte-à-faux
peuvent être réalises, à condition de ne pas dépasser le triple de la hauteur de la pièce de
bois (soit environ 60 cm). Sous une charge uniformément repartie, on considère que la
flèche admissible est comprise entre 1/400e de la portée dans le cas général et 1/500e dans
le cas de poutres maitresses ou si le plafond est sensible aux déformations.

Figure 23 : Exemple d’un plancher à solivage.

2.6.2. Plancher en bois massif


Les planchers en bois massif se sont développés de manière exponentielle depuis une
trentaine d'années. Si leurs atouts sont multiples, c'est avant tout un critère éco responsable
qui en est à l'origine. En effet, ces planchers sont majoritairement réalisés avec de petites
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sections, offrant ainsi des débouchés pour des essences de bois en surabondance, comme le
douglas d'éclaircie. II permet également d'exploiter des massifs forestiers et de développer
des circuits courts. En termes mécaniques, ce genre de procède permet d'optimiser la
matière, de s'affranchir des défauts que peut présenter une pièce en bois massif tout en
maitrisant ses propriétés physiques et son humidité.

La qualité esthétique à intrinsèque de la matière ligneuse est également recherchée par les
concepteurs, ces ouvrages en bois massif restant visibles dans les espaces. De plus, la
capacité du bois à réguler l'hygrométrie de manière naturelle est un avantage non
négligeable pour le confort et le climat intérieur. Enfin, leur massivité permet de répondre
aux exigences accrues en termes d'acoustique et de securit incendie.

Figure 24 : Types de planchers en bois passif.

2.6.3. Plancher mixte bois/béton


Les planchers bois/béton mixent les qualités intrinsèques des deux matériaux pour offrir un
ouvrage optimise. Le bois y apporte sa bonne tenue à la traction et à la flexion, tandis que le
béton est là pour augmenter la résistance à la compression. Par rapport à un plancher en
béton traditionnel, ces systèmes mixtes permettent d'optimiser le rapport entre poids et
performance tout en offrant une plus grande portée. Pour la qualité de vie dans les espaces,
le béton permet d'apporter un complément d'inertie thermique et d'isolation acoustique an
bénéficiant en sous-face de l'esthétique du matériau bois.

Dans les constructions bois de grande hauteur qui se développent depuis quelques années,
ce type de plancher est mis en avant pour ses propriétés.

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II existe deux types de planchers mixtes bois/ béton : les planchers avec solives et les
planchers massifs. Dans les deux cas, la structure bois soutient un fond de coffrage sur
lequel est coulée une dalle de compression. Les deux matériaux sont liaisonnés à l'aide de
connecteurs métalliques, de tirefonds ou encore des entailles dans les poutres et
connexions d'armatures. L’épaisseur de la dalle béton varie de 60 mm (épaisseur minimale
d’une chape) à 160 mm.

 Plancher bois/béton à solivage

Dans le système à solives, celles-ci sont constituées habituellement de poutres en bois


lamellé-collé (entraxe de 50 à 70 cm) sur lesquelles est placé un fond de coffrage formé de
panneaux en bois (CLT, OSB, contreplaque) ou d'une prédalle en béton (Figure 25).

Figure 25 : Plancher mixte bois/béton à solivage avec plancher collaborant en béton.

 Plancher bois/béton massif


Contrairement au plancher bois/béton à solivage, le plancher bois/béton massif se
caractérise par la présence d’une dalle en bois massif. Celle-ci peut se composer de planches
en résineux de classe 2 clouées, de 90 à 200 mm de hauteur et de 40 mm d'épaisseur
environ. Elles sont généralement décalées les unes par rapport aux autres et peuvent rester
visibles on sous-face, améliorant ainsi les propriétés acoustiques. Une chape flottante ou
une dalle de compression en béton de 60 à 100 mm d'épaisseur est ensuite coulée sur la
dalle en bois. La connexion avec le béton est assurée par des connecteurs cloues
perpendiculairement aux planchers qui reprennent les efforts de cisaillement. Les portées
peuvent varier de 2 à 8 m, ce qui correspond à la longueur des prédalles préfabriquées.

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Figure 26 : Plancher mixte bois/béton massif.

2.7. Charpentes
Une charpente est un assemblage de pièces de bois servant à créer une structure porteuse,
le plus souvent une toiture. Par opposition aux composants linéaires que sont les murs et les
planchers, l'approche structurelle d'une charpente est tridimensionnelle.

(a) (b)
Figure 27 : (a) Charpente traditionnelle, (b) Charpente industrielle.

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2.7.1. Charpente traditionnelle


Historiquement, les charpentes traditionnelles sont réalisées avec du bois massif de cœur,
équarri et purge d'aubier, pour soutenir leurs couvertures. Dans une charpente
traditionnelle, la descente des charges est réalisée hiérarchiquement à travers les différents
éléments constitutifs, depuis la couverture vers le mur. Le niveau d'ossature définit la
complexité de la charpente et est dimensionne par les charges à repartir et la portée de la
charpente.
Une charpente traditionnelle possède trois niveaux d'ossature : une forme, une série de
pannes et des chevrons, supports de la couverture. Une ferme est composée par
l'assemblage de plusieurs pièces de bois massif, triangulées pour assurer la stabilité de
l'ensemble. Les arbalétriers, l'entrait et le poinçon forment l'ossature principale. Les
contrefiches, les jambes de force, les diagonales et les potelés peuvent être ajoutes selon la
portée et la complexité de la ferme. II existes plusieurs types de fermes caractérisés par leur
assemblage et leurs possibilités d'usage (Tableau 3).

Tableau 3 : Types des fermes traditionnelles.

 La charpente traditionnelle est celle que l’on peut voir dans les vieilles charpentes ;
elle est constituée généralement de bois de forte section et utilise des assemblages
variés : bois sur bois, boulons, etc.…mais jamais de connecteurs.
 En premier lieu, elle représente une conception de la charpente ancrée dans
l’inconscient collectif à laquelle de nombreuses personnes sont très attachées.
Notons que la notion de traditionnel peut varier considérablement d’un pays à
l’autre.

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 La charpente traditionnelle est naturellement belle, et sera particulièrement


appréciée lorsqu’on la laissera apparente.
 L’emploi de grosses sections de bois lui donne un avantage pour la tenue au feu.
 Grâce à sa souplesse de conception, pratiquement sans limite, elle sera bien
adaptée pour les formes complexes.
 L’utilisation du bois reconstitué (lamellé, lamibois, etc.) a élargie le champ de ses
possibilités.
 Enfin la charpente traditionnelle en bois est particulièrement économe en énergie et
contribue à stocker pour très longtemps le CO2 qu’elle contient.

2.7.2. Charpente industrielle ou à fermettes


Au fil de leur évolution, les assemblages, notamment métalliques, ont permis de développer
les fermes industrialisées. Les fermettes sent constitues de planches en bois de faible
section, assemblées entre elles par l'intermédiaire de connecteurs métalliques. Ces
matériaux bon marché rendent la charpente industrielle très économique.
Les planches de bois ont une épaisseur de 35 à 45 mm. En bois raboté ou non, elles sont
assemblées pour former des fermes triangulées. Celles-ci sent placées avec un entraxe serre
de 60 à 90 cm et reliées entre elles par des diagonales de contreventement. Ce principe
permet de proposer une structure légère tridimensionnelle qui répartit les charges sur le
linéaire des murs supports.
En plus d'être économiques, les fermettes permettent d'atteindre des portées pouvant aller
jusqu'à20 m. L’épicéa est l'essence principalement utilisée dans les fermettes.
La faible section des bois ne permet pas de justifier une stabilité au feu de la charpente. La
qualité sommaire des assemblages de base n'offre pas une esthétique suffisante pour rester
apparente. Pour garantir la stabilité de l'ensemble, un contreventement doit être réalisé à
l'aide de lattes de bois formant un treillis sur le long pan de la charpente.

 Une charpente fermettes est constituée d’un treillis de bois de faible section
assemblés par des plaques généralement métalliques, appelées “connecteurs”,
munies de pointes enfoncées de force.
 Cette charpente, produit technique et moderne, est désormais un produit
incontournable dans la construction (plus de 65% des maisons individuelles
l’emploient). Elle est utilisée avec succès aussi bien dans les maisons individuelles
que dans les immeubles, les bâtiments collectifs, administratifs, commerciaux,
industriels ou agricoles.
 Ce succès tient premièrement à la rigueur et à la souplesse de conception et de
fabrication de cette charpente. De plus, le système d’assemblage par connecteurs
est simple et très efficace.
 La deuxième raison de son succès est sa facilité de mise en œuvre. Il s’agit
d’assembler des éléments légers, selon des règles simples et répétitives.
 Enfin, troisième raison de succès, l’excellent rapport délai/qualité/prix basé sur une
optimisation de la matière première et une faible consommation d’énergie.

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