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4 FLUIDISATION 33
4.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
4.2 Calcul de la vitesse minimale de fluidisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
5 FILTRATION 35
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
5.2 Théorie de la filtration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
5.2.1 Filtration à débit constant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
5.2.2 Filtration à −∆P constante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Table des figures
3.1 Mouvement d’une particule dans un fluide (a) faible Reynolds ; (b) quand Reynolds augmente ; (c) Reynolds élevé. . . . 27
3.2 Forces agissant sur une particule. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
R0
3.3 en fonction de Re’ pour des particules sphériques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
ρu2
4.1 Perte de charge au cou cours de la fluidisation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1 CARACTÉRISTIQUES
DES MILIEUX PO-
REUX
1.1 INTRODUCTION
L a connaissance des phénomènes de transport en milieu poreux et dispersé est d’une grande importance dans plusieurs activités de
l’ingénieur :
— la production de l’énergie avec la production du gaz et du pétrole, piles à combustibles, géothermie,
— le génie chimique pour les réacteurs à lits fixes, fluidisés ou transportés,
— le contrôle thermique des engins spatiaux pour les pompes capillaires,
— la protection de l’environnement dans le cas de la dépollution du sol, stockage des déchets radioactifs, traitement des eaux,
— les domaines de l’agro-alimentaire, de la pharmacie, la chimie, et la cosmétologie etc...
Dans ces différentes situations, on est souvent confronté à :
— la caractérisation de ces milieux et à
— la modélisation des écoulements (monophasique, diphasique, voir polyphasiques) qui s’y produisent.
La majorité des opérations industrielles, pharmaceutiques, chimiques, pétrochimiques, alimentaires etc. font généralement appel à au
moins deux phases : solide-liquide, gaz-liquide et gaz-solide.
Ces phases peuvent être mobiles (à co-courant ou bien à contre-courant), l’une des phases est stationnaire et l’autre mobile.
L’objectif de ces opérations étant en fait, de favoriser les différents transferts (masse, chaleur) entre les phases en présence et ceci en
développant leur surface de contact. L’aire de la surface qui sépare les deux phases étant grande par unité de volume.
Le système composé par ces deux ou trois phases en présence est caractérisé par sa structure (composition chimique des phases) et sa
texture qui est la description de la disposition géométrique d’une phase par rapport à l’autre :
1. Une phase dispersée, l’autre continue,
2. Les deux phases sont continues,
3. Les deux phases sont dispersées.
En fait, seules les deux premières présentent un intérêt pratique et les applications qui en sont faites conduisent à distinguer deux sortes
de systèmes selon que la phase continue est fluide ou solide, nous aurons affaire dans le premier cas à une dispersion et pour le second
cas à un milieu poreux.
On va s’intéresser dans ce module au coté hydrodynamique (point de vue transfert de quantité de mouvement c-à-d écoulement). On
cherche généralement une relation reliant la vitesse et la perte de charge (U = f (∆P ). En milieu contenant une seule phase fluide(milieu
homogène), cette relation est donnée en fonction des propriétés du du fluide(ρ, µ) et d’autres propriétés telles que les dimensions du
domaine. Dans le cas des milieux contenant un solide, en plus de ces propriétés, on trouve des propriétés qui sont liées à cette phase
solide telles que la dimension représentative du solid, la porosité et la perméabilité.
1.2 DÉFINITIONS
1.2.1 LA DISPERSION
Une dispersion est composée de deux phases distinctes dans laquelle, l’une des phases est assimilable à un fluide continu (phase fluide)
l’autre phase est discontinue (dispersée) et répartie sous forme de particules (solides) ayant des tailles variées immiscibles avec la phase
continue. En général, on trouve les mousses liquides (dispersion d’un gaz dans un liquide), les émulsions (dispersions d’un liquide dans
un autre liquide), les suspensions solides (dispersion d’un solide dans un liquide) et les aérosols (dispersions d’un liquide dans un gaz).
La dispersion est caractérisée par un facteur β qui représente la fraction volumique occupée par la phase dispersée.
Figure 1.2 – Quelques formes de particules. Comment définir la taille et la forme ? [1]
Pour déterminer la taille de cette forme irrégulière, on va définir la notion d’une sphère équivalente [3, 1] :
13
π 6Vg
— Sphère de même volume que le grain : Vg = d3v , ⇒ dv = ,
6 π
12
Sg
— Sphère de même surface externe que le grain : Sg = πd2s , ⇒ ds = ,
π
πd2a
6
— Sphère de même surface spécifique que le grain : ag = π , ⇒ da = ,
3
da a g
6 12
π 2 4Ω
— Sphère de même surface projetée que le grain : Ω = dΩ , ⇒ dΩ = ,
4 π
— Sphère de même vitesse de sédimentation que le grain dans un fluide spécifique.
Un autre coefficient qui exprime dans quelle mesure le grain s’écarte de la forme sphérique est appelée : facteur de sphéricité
introduit par Wadell (1933).
Exemple :
— Le tamisage d>50 µm
Bien que cette méthode soit l’une les plus largement utilisée, elle permet de séparer les particules en classe(catégorie) d’après leur
taille sans tenir compte de ces propriétés (nature du matériau) [3]. L’opération consiste à placer un échantillon de poudre dans
un tamiseur qui contient un ensemble de tamis superposés avec des ouvertures décroissantes de haut en bas allant des microns
aux centimètres. Généralement, les ouvertures d’un tamis ont la forme d’un carré de taille déterminée (voir Figure (1.3)) [2]. La
(a) (b)
relation qui relie le nombre d’ouverture N à la taille de l’ouverture a est donnée par [2] ;
1
N=
a+w
— Analyse microscopique 1µm<d<100 µm
L’analyse microscopique permet de mesurer la surface projetée d’un grain. La taille apparente du grain est comparée avec celle
d’une sphère (voir Figure 1.4) [3].
Avec des microscopes électroniques la limite inférieure peut être réduite à 0.001 µm.
— Sédimentation et élutriation d>1µm
Ces méthodes dépendent sur le fait que la vitesse terminale d’une particule dans un fluide augmente avec la taille (Figure 1.5)
[2, 3].
—
— Traitement numérique des images digitale 0.1µm<d<600 µm
Le traitement d’image mesure les tailles des particules(surface projetée Ap d’ou le diamètre dp = (4Ap /π)0.5 ) plus ou moins facile.
Plusieurs logiciels peuvent être utilisés pour réaliser cette tâche(ImageJ, SigmaScan Pro, Matlab Image processing Toolbox, etc.)
(Figure (1.7)) [3].
Les fréquences
Une fois le tri effectué et les classes déterminées, on peut soit dénombrer les particules soit les mesurer (peser dans le cas de tamisage,la
sédimentation, la centrifugation ou bien mesurer une intensité lumineuse dans le cas des méthodes optiques,...).
La granulométrie d’un milieu poreux peut donc être représentée par :
Les résultats obtenus par exemple par tamisage peuvent être présenter sur différents diagrammes ou en portant en abscisse la limite
de la classe considérée et en ordonnée la fréquence (en masse ou en nombre) ou bien la fréquence cumulative (Figure (1.8)).
d
Un coefficient très important est le coefficient d’uniformité Cu = 60% avec d10% correspond à l’ouverture de maille qui permet le
d10%
passage de 10% (en masse) des grains. De même d60% représente le diamètre de la maille laissant passer 10% (en masse) des grains
(Plus la valeur de Cu se rapproche de 1, meilleure est l’homogénéité. Cu doit être inférieur à 1,5).
Diamètre moyen
La représentation graphique d’une distribution n’est pas très maniable, il est souvent utile de déterminer un ou plusieurs paramètres
caractéristiques de la distribution. Le diamètre moyen arithmétique dmoy (diamètre moyen en masse ou en volume) correspond pour
un échantillon fractionné en n classes de diamètres di et de fréquence fi à :
n
X
fi di
i=1
d¯ = n
X
fi
i=1
Considérant une classe de masse mi qui contient un nombre ni de particules de masse volumique ρs et qui est caractérisée par un
diamètre moyen di donc [3] :
mi 1 xi
xi = = ni kv d3i ρs , ni =
mT ρs kv d3i
X X
xi = 1 = ρs k v ni d3i
Le diamètre moyen en masse : P
xi di X
d¯ = P = xi di
xi
En terme de nombre donne :
ρs kv ni d4i ni d4i
P P
¯
d= =
3 ni d3i
P P
ρs k v n i d i
En terme de surface [3] :
(ni di )ks d2i (ni d3i )
P P P
(ni di )Si
ds = P = P =
(ni ks d2i ) (ni d2i )
P
(ni Si )
Ce diamètre est appelé le diamètre moyen de Sauter. Substituant ni en fonction de xi , on trouve :
P
xi 1
ds = P xi = P xi
di di
Le diamètre moyen basé sur la longueur est donné par [3] :
P xi
2
P P
(ni di )di (ni di ) d
dl = P = P = P xii
(ni di ) (ni di )
d2i
Exemple
Une analyse de la taille d’une poudre sur la base de la masse est représentée par une droite (1 µm,0%) et (101 µm,100%). Calculer le
diamètre moyen en surface.
Porosité
Elle est définie comme étant la fraction volumique occupée par la phase fluide (degré de vide).
Volume du vide VV
= =
Volume total VT
Cette porosité dépend de la taille et de la disposition géométrique des grains. La porosité peut être mesurer par la détermination
successive de la masse mair du lit plein d’air, puis la masse mf de la même couche dans laquelle l’air est remplacé par un autre fluide
(liquide) de masse volumique ρf la différence des masses mesurées :
mf − mair
=
(ρf − ρair )VT
Exemple :
Trouver les relations : VV = f (VS ), VS = f (VT ) et = f (ρa , ρs ).
Surface spécifique
m2 m2
L’aire spécifique est définie comme étant l’aire superficielle par unité de volume ou de masse ( , ).
m3 g
Pour une sphère non poreuse de diamètre d et de masse volumique ρ :
6
a=
ρd
Energie nécessaire
Un nombre de lois empiriques ont été proposés . Les plus anciennes sont celles de Kick et von Rittinger. La troisième loi est celle de
Bond. Ces trois lois sont toutes dérivées de l’équation différentielle [3] :
dE
= −CLp
dL
Avec dE représente l’énergie nécessaire pour effectuer petit changement dL dans la taille de la particule.
La loi de Rittinger (1867) considère que l’énergie est proportionnelle à la surface produite donc p=2(C = KR fc ) :
1 1
E = K R fc ( − )
L2 L1
Cette loi est donne de bon résultat dans le cas du broyage fin [2]. La loi de Kick (1885) considère que l’énergie est proportionnelle au
rapport de taille donc p=-1 (C = KK fc ) :
L1
E = KK fc ln
L2
La loi de Bond (1963) est une loi intermédiaire qui considère que l’énergie est inversement proportionnelle à la racine carrée de la
taille et donc p=-3/2 (C = 5Ei ) : s
1 1 1 1
E = 2C( 1/2 − 1/2 ) = 2C 1/2
(1 − 1/2 )
L2 L1 L2 q
L1
avec q = , ce qui donne :
L2 s
100 1
E = Ei (1 − 1/2 )
L2 q
Ei appelée l’indice de travail et représente l’énergie néccessaire pour réduire une unité de masse à L2 = 100 µm (q=∞).
Exemple
Calculer l’énergie nécessaire pour réduire la taille d’une particule de 75 mm à 25 mm sachant que l’énergie nécessaire pour réduire la
taille de la même particule de 50 mm à 1à mm est 13 kW/kg.
Équipements nécessaires
Deux types d’équipements sont utilisées pour réduire la taille des particules [2]. Les moulins qui sont utilisés pour les particules fines
(Figure (1.9,1.10, 1.11, 1.12)) et les broyeurs qui sont utilisés pour les grosses particules (Figure 1.13).
Dans le cas de l’agglomération utilisant la pression on ajoute une quantité de liquide pour obtenir une bonne résistance des agglomérats
[2] . La quantité (fraction) de liquide utilisée est donnée par :
1
x=
1 − )ρs
1+
ρ
Figure 1.10 – Moulin à disques [2].
La vitesse du tambour Vtomb peut être calculée en fonction de son diamètre D par [2] :
42.3
Vtomb =
D
La puissance P et le débit massique m peuvent être calculés utilisant les équations suivantes [2] :
P = k1 D 2
m = k2 D 2
Figure 1.12 – Moulin à rouleaux [2].
[1] J. Litster. Design and processing of particulate products. Cambridge University Press, 2016.
[2] E. Ortega-Rivas. Unit operations of particulate solids (theory and practice). CRC Press, 2012.
[3] J. M. Coulson and J. F. Richardson. Chemical engineering volume 2A, Sixth edition. Butterworth-Heinemann, 2019.
[4] J. M. Coulson and J. F. Richardson. Chemical engineering volume 2, Fifth edition. Butterworth-Heinemann, 2002.
[5] J. M. Coulson. The flow of fluids through granular beds ; effect of particle shape and voids in streamline flow. Trans. Inst. Chem.
Eng., 27, 237-57, 1949.
[6] M. R. J. Wyllie and K. R. Gregory. Fluid flow through unconsolidated porous aggregates effect of porosity and particle shape on
Kozeny-Carman constants. Ind. Eng. Chem., 47,1379-88, 1955.
[7] S. M. Peker and S. S. Helvaci. Solid-liquid two phase flow. Elsevier, 2008.
Chapitre
2 ÉCOULEMENT A
TRAVERS LES MI-
LIEUX POREUX
2.1 INTRODUCTION
Dans de nombreuses opérations industrielles un fluide s’écoule à travers une couche de particule solide (catalyseur, garnissage, ...). Ces
milieux poreux sont généralement le siège de transfert de matière et de chaleur pour avoir par exemple une réaction chimique ou bien
pour séparer des constituants.
Les équations régissant le mouvement d’un fluide à l’intérieur du milieu poreux sont les équations de conservation de la masse et de la
quantité de mouvement, qui conduisent dans le cas d’un fluide newtonien aux équations de Navier Stokes.
Toutefois, la complexité de la géométrie de la matrice poreuse rend impossible toute résolution pratique de ce problème aux conditions
aux limites, pour une raison, au moins, la géométrie exacte du milieu poreux n’est jamais connue du fait de l’empilement aléatoire des
particules qui la constituent.
∆h
Q = −K A
L
avec :
Q : débit volumique (m3 /s),
K : coefficient de proportionnalité appelé conductivité hydraulique du milieu poreux (m/s),
P
h : la charge hydraulique (hauteur piézométrique) (m), h = +Z
ρg
L : longueur du milieu poreux (m),
A : section d’écoulement (m2 ).
Le débit est proportionnel à la perte de charge par unité de longueur et proportionnel à la surface de l’écoulement. Le débit est aussi
proportionnel à un coefficient dépendant du type de solide, coefficient qui a été appelé conductivité hydraulique.
2.2.2 PERMÉABILITÉ
La conductivité hydraulique apparaissant dans l’équation de Darcy est une manifestation de la résistance à l’écoulement que provoquent
les forces de frottement (au sein du fluide ou bien avec les particules). Elle est donc fonction des propriétés du fluide et du solide comme
le montre l’équation suivante :
ρg
K=k
µ
avec :
ρ : masse volumique du fluide (kg/m3 ),
kg
µ : viscosité dynamique du fluide ( ),
m.s
2
g : la gravité (m/s ),
Figure 2.1 – Expérience de Darcy.
k : appelé perméabilité du milieu poreux (m2 ). Elle représente l’effet du solide face à un fluide. La perméabilité est une mesure de
la capacité du milieu à laisser circuler le fluide. Elle est fonction de la granulométrie, distribution des pores, tortuosité, etc (Figure (2.2)).
ρg ∆P k k ∆P̂
u = −k ( + ∆Z) = − (ρg∆Z + ∆P ) = −
µL ρg µL µ L
donc la vitesse moyenne dans les pores (vitesse interstitielle) est donnée par :
k ∆P̂
up = −
µ L
Exemple
Un réservoir pétrolier (Figure (2.3))dont l’épaisseur uniforme est de 20 m et la largeur est de 300 m est complètement saturé en huile
et est en voie de production à partir d’une série de puits situés à sa crête dont le débit total est de 100 m3 /j. On peut considérer que
l’écoulement dans le réservoir se fait en une dimension, de la base vers le sommet du réservoir. La densité de l’huile dans le réservoir
est de 800 kg/m3 et sa viscosité est de 1.5×10−3 Pa.s. La perméabilité du réservoir est de 1012 m2 . La pression de l’huile mesurée en
un point A à une élévation de 200 m par rapport au niveau moyen de la mer est de 22000 kPa. Déterminer ma pression de l’huile à un
point B situé plus loin dans le réservoir dans la direction de l’écoulement à une élévation de 220 m et à une distance de 1 km de A.
Il apparait clairement que la définition d’un milieu poreux homogène nécessite le choix d’une échelle de mesure (Figure (2.4)).
En milieu poreux hétérogène, les vitesses selon les axes orthogonaux sont :
∂h ∂h ∂h
ux = −Kxx − Kxy − Kxz
∂x ∂y ∂z
∂h ∂h ∂h
uy = −Kyx − Kyy − Kyz
∂x ∂y ∂z
∂h ∂h ∂h
uz = −Kzx − Kzy − Kzz
∂x ∂y ∂z
2.3 MODELES REPRÉSENTATIFS DES MILIEUX POREUX
Plusieurs tentatives ont été faite pour obtenir des expressions générales de la perte de charge et la vitesse moyenne pour un écoulement
à travers un solide poreux en fonction de la porosité et la surface spécifique (ces quantités sont mesurables).
Par analogie avec un écoulement dans un tube cylindrique, La vitesse est donnée par l’équation de Poiseuille suivante :
d2t (−∆P )
u=
32µ lt
avec :
u : vitesse moyenne du fluide dans le tube ;
dt : diamètre du tube ;
lt : longueur du tube.
d’où [4] :
d2p (−∆P )
up =
K 0 µ lp
avec :
up : vitesse moyenne dans le pore ;
dp : diamètre du pore ;
Lp : longueur du pore ;
K’ : constante addimensionnelle qui dépend de la structure du lit [4].
L L
— Calcul de Lp : On a : cosα = , ⇒ Lp = = T.L, T est la tortuosité ;
Lp cosα
u1 u
— Calcul de up : cosα = , ⇒ up = T.u1 = T. ;
up
surface du lit Np Lp πdp πd2p 4
— Calcul de dp : alit = = ; Vvide = Np Lp , donc : dp =
volume total Vvide 4 alit
d’autre part, on alit = ag (1 − ).
On trouve donc :
1 3 1 ∆P
u = 00 2
K ag (1 − )2 µ L
K” est connue sous le nom de constante de Kozeny, généralement égale à 5. Carman propose que [4] :
K 00 = K0 .T 2
K0 est un facteur qui dépend de la forme de la section du pore. Par exemple pour un tube cylindrique K0 = 2 et pour un rectangle de
dimension 10 :1, K0 = 2.65.
Pour des particules non sphériques Coulson [5], Wyllie et Gregory [6] La perméabilité est donc donnée par :
1 3
k= 00
K ag (1 − )2
2
ρu2p
La perte de charge au niveau des coudes est donnée par : ∆P = βnc .
2
avec :
β : fraction dissipée de l’énergie cinétique du fluide (sous forme de chaleur).
On trouve finalement :
∆P ag (1 − ) 2
= hB ρu
L 3
βT 3
avec : hB = ' 0.29, appelée constante de Burke-Plummer.
8λ
ÉQUATION D’ERGUN
Ergun a additionné les deux équations : celle de Kozeny (valable pour le régime laminaire) et de Burke (valable pour le régime
turbulent) :
∆P (1 − )2 µ (1 − )ρ 2
= 150 u + 1.75 u
L d2g 3 dg 3
R1 ρu
Figure 2.7 – Graphe de Carman de 2 en fonction de Re1 = .
ρu1 ag µ(1 − )
Si le nombre de Reynods augmente (vitesses élevées (1 < Re1 < 100, Régime turbulent)., le deuxième terme devient signifiant et la
1
pente change de -1 à − . Pour des valeurs Re1 > 100 la courbe devient linéaire.
4
Sawistowski a obtenu l’équation suivante pour un lit constitué de particules trouées (courbe B) :
R1
= 5Re−1 −0.1
1 + Re1
ρu21
Ergun a obtenu une bonne correlation semi-empirique suivante (courbe C) :
∆P (1 − )2 µ (1 − )ρ 2
= 150 2 3
u + 1.75 u
L dg dg 3
6
Remplaçant dg = , on trouve :
ag
∆P 3 µag (1 − )
= 4.17 + 0.29
ag Lρu2 1 − ρu
ou :
R1
= 4.17Re−1
1 + 0.29
ρu21
Chapitre
3 DYNAMIQUE DES
PARTICULES DANS
UN FLUIDE
3.1 Introduction
Les processus de séparation des particules de différentes tailles et formes dépendent généralement de la variation du comportement
des particules lorsqu’elles sont soumises à l’action d’un fluide en mouvement. Ce mouvement tri-dimensionnel est plus complexe.
Inversement, on a fréquemment besoin d’estimer la force nécessaire de déplacer une particule dans un fluide à une vitesse donnée
(Figure 3.1).
Figure 3.1 – Mouvement d’une particule dans un fluide (a) faible Reynolds ; (b) quand Reynolds augmente ; (c) Reynolds élevé.
du
FR = F − P − FA = m
dt
avec P = mg = ρs πd3 /6g et FA = ρπd3 /6g et F la force de trainée conventionnellement est donnée en fonction du coefficient de trainé
CD par : 2
u
F = CD ρAp
2
avec Ap est la surface projetée de la particule.
La meilleure façon de représenter la relation entre la force de trainée et la vitesse est l’utilisation de deux groupes addimensionnels
similaires à ceux utilisés pour corréler la différence de pression dans le cas de l’écoulement à travers une conduite [3]. Le premier groupe
ρud
est le nombre de Reynolds de la particule Re0 = . ρ représenta la masse volumique du fluide, µ est la viscosité du fluide, d est le
µ
diamètre de la particule et u est la vitesse du fluide relative à la particule.
R0
Le second groupe est 2 , dans lequel, R’ est la force de trainée par unité de surface projetée perpendiculaire à la direction d’écoulement,
ρu
Figure 3.2 – Forces agissant sur une particule.
La limite supérieure 0.2 génère une erreur de 4% dans l’utilisation de la loi de Stockes.
Région (b) : 0.2 < Re0 < 500 − 1000
Dans cette région, la pente de la courbe change progressivement de -1 à 0 quand Re’ augmente.
Dallavelle a proposé :
R0 12
= + 0.22
ρu 2 Re0
Shiller et Naumann ont donné l’équation suivante :
R0 12
= (1 + 0.15Re00.687 )
ρu2 Re0
R0
= 0.05
ρu2
1 3
πd (ρs − ρ) g = 3πµdu0
6
donc :
d2 g
u0 = (ρs − ρ)
18µ
La vitesse terminale pour la région (c) est donnée par :
(ρs − ρ)
u20 = 3dg
ρ
Dans les expressions donnant la force de trainée et la vitesse terminale, les hypothèses suivantes sont considérées :
— La sédimentation n’est pas affectée par la présence des autres particules (sédimentation libre),
— Les parois du récipient n’exerce pas des effets de retardation,
— Le fluide est considéré comme continu, la taille de la particule est supérieure au parcours libre moyen des molécules du fluide.
Exemple [2] :
Des gouttelettes d’huile de diamètre 20 µm tombent dans l’air à une température de 37.8 řC et une pression de 101.3 kPa. La densité
de l’huile est 900 kg/m3 . La densité de l’air est 1.137 kg/m3 et sa viscosité est 1.9 × 10−5 kg/m3 . Calculer la vitesse terminale de
sédimentation de ces gouttelettes utilisant la loi de Stockes. Vérifier le régime.
Le problème qui se pose pour le calcul de la vitesse terminale est que le coefficient de trainé est fonction du nombre de Reynolds qui
est lui même fonction de la vitesse et du diamètre de la particule. Pour cela, un nouveau groupe addimensionnel nombre a été introduit
et qui est indépendant de la vitesse :
1 1
R00 πd2 = πd3 (ρs − ρ)g
4 6
R00 2dg
= (ρs − ρ)
ρu20 3ρu20
0
Le groupe (R00 /ρu20 )Re02 n’est pas fonction de la vitesse :
Une difficulté similaire dans le calcul du diamètre de la particule qui a une certaine vitesse terminale. Parce que R00 /ρu20 et Re00 sont
0
tous deux fonction du diamètre. Ce calcul est faisable en introduisant une autre combinaison (R00 /ρu20 )Re0−1 qui est indépendante du
diamètre.
0 2µg
(R00 /ρu20 )Re0−1 = 2 3 (ρs − ρ)
3ρ u0
0
De même le tableau 18.2 donne les valeurs de log((R00 /ρu20 )Re0−1 ) en fonction log(Re00 ) pour des particules sphériques [3].
0
Table 18.2 : Valeurs de (R00 /ρu20 )Re0−1 en fonction Re00 .
3.3.1 Effet de paroi
L’influence de la paroi du récipient sur la vitesse terminale a été étudié par Ladenburg [3] qui a donné l’équation suivante (régime
laminaire) :
−1
u0t d
= 1 + 2.4 , (d/dt < 0.1)
u0 dt
Dans le cas des récipients non cylindriques le diamètre du tube dt est remplacé par le diamètre hydraulique.
Les particules souffrent aussi d’une retardation lorsqu’elles s’approchent du bas du récipient [3]. Ce problème a été étudié par Ladenburg,
Tanner et Sutterby. Ladenburg donne l’équation suivante (régime laminaire) :
−1
u0t d
= 1 + 1.65 , (d/dt < 0.1)
u0 L
et donc :
R00 4k 0 dp g
= (ρs − ρ)
ρu20 πρu20
R00 0
2
4k 0 ρd3p g
Re = (ρs − ρ)
ρu20 0 πµ2
R00 0 4k 0 µg
2 Re0−1 = (ρs − ρ)
ρu0 πρ2 u30
Les tableaux 18.3 et 18.4 donnent les corrections pour des particules non sphériques [3].
0
Table 18.3 : Correction de (R00 /ρu20 )Re02 en fonction Re00 pour des particules non sphériques.
0
Table 18.4 : Correction de (R00 /ρu20 )Re0−1 en fonction Re00 pour des particules non sphériques.
Chapitre
4
FLUIDISATION
4.1 Introduction
Quand un fluide traverse un lit de particules solides par un mouvement descendant, la perte de charge à travers ce lit est proportion-
nelle à la vitesse d’écoulement dans le cas du régime laminaire (faible vitesse). Par contre, la perte de charge augmente rapidement
(proportionnelle au carré de la vitesse) dans le cas du régime turbulent. Sous ces conditions, la perte de charge est calculée utilisant les
équations du deuxième chapitre. Les particules dans ces deux cas restent immobiles. Maintenant, si le lit est traversé par un courant
de fluide ascendant dont on augmente progressivement le débit. En dessous d’un débit minimale, le lit reste immobile, car les forces de
frottement (visqueuses) sont faibles pour compenser le poids apparent (P −Pa ) du lit. Au delà d’un seuil de débit minimal, les particules
commencent à vibrer causant ainsi une diminution de la force de résistance à l’écoulement. Si, on continue à augmenter la vitesse, les
particules s’éloignent les unes par rapport au autres (l’expansion du lit commence et la porosité augmente) et seront supportées par le
fluide. A ce stade, le lit est décrit comme fluidisé.En augmentant encore la vitesse, les particules continuent à se séparer et tendent à
être transportées.
A partir de la figure 4.1, on peut dire qu’a faible vitesse la perte de charge est donnée par une droite. En s’approchant de la vitesse de
fluidisation umf , l’expansion du lit commence et les particules se s’éloignent. La perte de charge diminue à cause de l’augmentation de
la porosité et par conséquent le poids du lit par unité de hauteur est faible. Le phénomène continue jusqu’à ce que la vitesse est assez
grande pour permettre le transport des particules et la perte de charge reste constante.
On trouve la fluidisation dans plusieurs domaines du génie des procédés tels que :
— Réacteurs catalytiques,
— Les échanges thermiques,
— Revêtement des particules solides.
1 3 (ρs − ρ)gd2
u= ( )( )
180 1 − µ
La valeur correspondante de la vitesse minimale de fluidisation umf pour une porosité mf est donc :
Cette équation est valable seulement pour le régime laminaire. Dans le cas du régime turbulent l’équation d’Ergun peut être utilisée :
! ! !
−∆P (1 − mf )2 µumf 1 − mf ρu2mf
= 150 + 1.75 = (1 − mf )(ρs − ρ)g
L 3mf d2 3mf d
ρd3
Multipliant les deux cotés de l’équation par , on trouve :
µ2 (1 − mf )
! 2
ρ(ρs − ρ)gd3
1 − mf ρumf d 1.75 ρumf d
Ga = = 150 +
µ3 3mf µ 3mf µ
Ga = 1406Re0mf + 27.3Re02
mf
Donc connaissant le diamètre des particules, on peut calculer Ga puis Re0mf de l’équation quadratique précédente d’ou umf .
WEN ET YU ont examiné la relation entre la porosité correspondante à la vitesse minimale de fluidisation mf et le facteur de forme
1/3
d 6Vp 6Vp
φs qui est définit par φs = , avec d = et dp = . Ils ont trouvé :
dp Ap π
!
1 − mf 1
= 11
3mf φs
et !
1 1
= 14
3mf φs
φs
En remplaçant d par , on trouve :
dp
! ! 2
ρ(ρs − ρ)gd3p
1 − mf 1 ρumf dp 1 1 ρumf dp
Gap = = 150 + 1.75
µ3 3mf φs µ 3mf φs µ
d’ou :
Gap = (150 × 11)Re0mf p + (1.75 × 14)Re02
mf p
Chapitre
5
FILTRATION
5.1 Introduction
La filtration est une technique générale de séparation de deux phases, phase liquide et phase solide, par passage au travers d ?un élément
poreux qui constitue un filtre et retient la phase solide. Les deux phases à séparées sont appelés suspension.
La filtration peut être faite généralement par deux méthodes
— Filtration en profondeur :
Pour ce cas, on va faire passer la suspension à travers un lit poreux sous pression, les particules seront retenues progressivement
dans les pores ayant des diamètres inférieurs à ceux des particules. Le liquide obtenu en aval est appelé filtrat. Le filtrat pourra
être débarrassé ou non des particules solides. Cette technique est utilisée généralement lorsque la phase fluide est peut chargée
en solide, à titre d’exemple purification des eaux domestiques ou filtration de l’air.
1 dV 1 3 1 −∆P
u= =
A dt 5 ag (1 − )2 µ L
2
avec V le volume du filtrat, A est la surface du gâteau, u est la vitesse superficielle, L est l’épaisseur du gâteau, ag est la surface
spécifique de la particule, est la porosité du gâteau, µ est la viscosité du filtrat et −∆P = P1 − P2 est la différence de pression
appliquée.
1 3
Pour un gâteau incompressible la quantité est constante et on aura :
5 ag (1 − )2
2
1 dV 1 −∆P
u= =
A dt rµ L
5a2g (1 − )2
avec r = de dimension L−2 et m−2 dans le SI.
3
Dans ces équations L et V sont connectés et la relation entre eux doit être obtenue.
Masse du solide dans le gâteau ms = (1 − )A.L.ρs ,
Masse du liquide retenu dans le gâteau = .A.L.ρ.
Masse du liquide totale ml = .A.L.ρ + V.ρ.
ms
Si J est la fraction massique du solide dans la suspension originale = , donc :
ms + ml
ml .J (V + AL)ρJ
ms = (1 − )A.L.ρs = =
1−J 1−J
ou : (1 − J)(1 − ).A.L.ρs = JV ρ + AJLρ, donc :
JV ρ
L=
A[(1 − J)(1 − )ρs − Jρ]
et
[ρs (1 − )(1 − J) − ρJ]AL
V =
ρJ
Si v est le volume du gâteau déposé par unité de volume du filtrat donc :
AL vV
v= , donc L = .
V A
Substituant L, on trouve :
1 dV −∆P A
=
A dt rµ vV
ou :
dV −∆P A2
=
dt rµvV
C’est une relation entre −∆P , V et t.
Les deux opérations importantes sont :
— Filtration en maintenant la différence de pression constante,
— Filtration en maintenant le débit volumique constant.
5.2.1 Filtration à débit constant
dV V
On aura : = = constant
dt t
donc :
V −∆P A2
=
t rµvV
ou bien :
t rµv
= V
V −∆P A2
Maintenant, si on prend en compte la résistance du support appelé rs , on aura :
1 dV −∆P
u= =
A dt rµL + µrs
donc :
t rµv µrs
= V +
V −∆P A2 −∆P A
t
C’est une équation d’une droite = f (V ).
V
[1] J. Litster. Design and processing of particulate products. Cambridge University Press, 2016.
[2] E. Ortega-Rivas. Unit operations of particulate solids (theory and practice). CRC Press, 2012.
[3] J. M. Coulson and J. F. Richardson. Chemical engineering volume 2A, Sixth edition. Butterworth-Heinemann, 2019.
[4] J. M. Coulson and J. F. Richardson. Chemical engineering volume 2, Fifth edition. Butterworth-Heinemann, 2002.
[5] J. M. Coulson. The flow of fluids through granular beds ; effect of particle shape and voids in streamline flow. Trans. Inst. Chem.
Eng., 27, 237-57, 1949.
[6] M. R. J. Wyllie and K. R. Gregory. Fluid flow through unconsolidated porous aggregates effect of porosity and particle shape on
Kozeny-Carman constants. Ind. Eng. Chem., 47,1379-88, 1955.
[7] S. M. Peker and S. S. Helvaci. Solid-liquid two phase flow. Elsevier, 2008.