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Cahier technique n°1 :

procédure « modèle de
terrain »
CAHIER TECHNIQUE n°1

DIMENSIONNEMENT DE FONDATIONS PROFONDES


sur la base de données pressiométriques

Norme NF P 94-262 de Juillet 2012


Exemples commentés
Samuel DEVANNE

Samuel DEVANNE

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


1
Sommaire
I. PRESENTATION DU CAS D’ETUDE .................................................................................................... 4
Le projet ............................................................................................................................................... 4
Le contexte .......................................................................................................................................... 5
Les investigations géotechniques ........................................................................................................ 5
II. LA DETERMINATION DES VALEURS CARACTERISTIQUES ................................................................. 8
Définir les valeurs caractéristiques...................................................................................................... 9
La démarche à mettre en œuvre ....................................................................................................... 10
Quelques précisions........................................................................................................................... 11
CAHIER TECHNIQUE n°1

Table de la Loi de Student (Test t) ..................................................................................................... 13


III. LE MODELE GEOTECHNIQUE (ou modèle de terrain simplifié) ................................................. 14
Détermination des valeurs caractéristiques ...................................................................................... 14
Prédimensionnement des pieux ........................................................................................................ 21
Résultats ............................................................................................................................................ 23
IV. LE MODELE GEOTECHNIQUE (modèle de terrain basé sur une analyse statistique) ................ 26
Détermination des valeurs caractéristiques ...................................................................................... 26
Calcul de la capacité portante d’un pieu donné ................................................................................ 32
Résultats ............................................................................................................................................ 36
Conclusions ........................................................................................................................................ 38
V. AUTRES SUBTILITES DE LA NORME ................................................................................................ 39
Cas d’un pieu profond ....................................................................................................................... 39
Pieux battus ou vibrofoncés .............................................................................................................. 40
Cas accidentel sismique ..................................................................................................................... 40
VI. Références ................................................................................................................................. 41
Samuel DEVANNE

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


2
AVANT-PROPOS

Le présent document est le premier d’une série de cahiers à venir,


destinés aux jeunes chargés d’affaires géotechniciens et aux moins
jeunes confrontés à la mise en place récente des Normes
d’Application Nationale de l’Eurocode et plus précisément de
l’Eurocode 7.

Ce document traite spécifiquement du dimensionnement de


fondations profondes et en particulier de pieux. Il décrit des
exemples commentés en détaillant les différentes étapes du
dimensionnement.
CAHIER TECHNIQUE n°1

L’Eurocode 7 et la Norme d’application nationale envisagent de


nombreuses dispositions à appliquer au dimensionnement en
fonction du contexte géotechnique, de la fondation elle-même et de
son mode de mise en œuvre. Le présent document ne peut pas
traiter tous les cas décrits dans la Norme.

C’est pourquoi, ce document ne peut en aucun cas être suffisant et

! ne dispense pas le lecteur de la lecture de l’eurocode 7 et de la


Norme d’application nationale correspondante.

Les exemples commentés qui suivent, ne s’appliquent et ne sont


reproductibles que dans le cadre strict des conditions d’application
de la Norme NF P 94-262 de Juillet 2012, à savoir :

- une valeur d’encastrement équivalent De/B > 5


- un projet relevant de la catégorie géotechnique 2,
- des fondations profondes soumises à des sollicitations statiques
uniquement.

Pour informations :
NF P 94-262 : 4.4.5 (1) : référence à la Norme NF P XX-XXX : article
(clause X)
NF P 94-262 : 4.4.2 NOTE 1 : référence à la Norme NF P XX-XXX :
article NOTE X
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! : mise en garde importante

: note de l’auteur (et n’engageant que l’auteur !)

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CAHIER TECHNIQUE n°1

I. PRESENTATION DU CAS
D’ETUDE
Le cas d’étude qui va nous servir de support tout au long de ce
document n’est pas un cas réel. Il sort de l’imagination de l’auteur et
constitue la synthèse de plusieurs projets réels. Ce cas hypothétique
a été imaginé dans le but d’aborder un grand nombre de
configurations, pour lesquelles la Norme NF P 94-262 de Juillet 2012
prévoit une disposition spécifique à intégrer au dimensionnement de
la fondation.

Le projet
Le projet consiste en la réalisation d’un centre de loisirs devant
accueillir du public. Ce centre de loisirs comprendra diverses
installations dont une salle de spectacle, une piscine, un grand parvis
et des parkings enterrés.

Le site a déjà fait l’objet d’investigations géotechniques en phases G1


P.G.C. et G2 A.V.P. (NF P 94-500 de Novembre 2013).
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Le lieu d’étude est situé sur l’ancienne emprise d’une usine


préalablement démolie. Il constitue une friche dont l’occupation
antérieure est partiellement inconnue ; des fouilles archéologiques

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


4
ont mis en évidence la présence de vestiges (fossés très anciens,
murs d’anciennes fortifications).

Les sollicitations en tête de pieux seront de l’ordre de 85.00 à 215.00


tonnes aux ELS.

Le contexte
Les sondages réalisés en phase d’avant-projet ont mis en évidence
des remblais de démolition masquant des alluvions peu compactes.
CAHIER TECHNIQUE n°1

L’ensemble repose sur des horizons argileux puis le substratum


crayeux. La nappe alluviale se situe vers -2.00 mètres environ par
rapport au niveau du Terrain Naturel actuel et enfin, le site est, selon
le zonage sismique de la France (décret n°2010-1255 du 22/10/2010
consolidé le 19/07/2011) en vigueur depuis le 1er mai 2011, classé en
zone sismique 2 (faible).

L’action sismique (Ev et Eh) engendrera en tête de pieux les


sollicitations suivantes :
- de 274.00 à 664.00 tonnes à l’ELU sismique,
- efforts horizontaux sous séisme de 11 à 16% de VELS.

Les investigations géotechniques


Le site a fait l’objet de campagnes d’investigations géotechniques,
essentiellement pressiométriques. Les résultats de ces sondages sont
donnés dans le tableau page suivante :
Samuel DEVANNE

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5
Prof. (m) SP1 SP2 SP3 SP4 SP5 SP6
0.00
0.50
1.00 0.44 0.37 0.31 0.26 0.42 0.23
1.50
2.00 0.56 0.16 0.26 0.47
2.50 0.17 0.45
3.00 0.59 0.25 0.17 1.34
3.50
4.00 1.27 0.21 0.92 1.10 0.23 0.62
4.50
5.00 1.28 1.44 0.98 1.11
5.50 1.46 1.10
6.00
6.50 1.30 3.51 0.78 1.09
7.00 1.45 1.32
7.50
8.00 3.68 3.84 3.55 2.55
8.50 4.46 3.27
9.00
9.50 4.34 3.16 4.23 4.68
10.00 2.05 3.63
10.50
11.00 3.18 3.23 4.11 3.83
CAHIER TECHNIQUE n°1

11.50 4.40 3.52


12.00
12.50 3.33 2.66 5.04 2.30
13.00
13.50
14.00 4.53 2.77 3.25 3.42
14.50
15.00 4.27
15.50 3.36
16.00 2.61 4.84
16.50
17.00
17.50
18.00 4.51 6.00
18.50
19.00
19.50 4.58 5.12
20.00
20.50
21.00 3.85 4.25
21.50
22.00
22.50 4.68 4.50
23.00
23.50
24.00 6.00 5.23
24.50
25.00
25.50 5.24 5.11
Remblais
26.00
Argiles limoneuses
26.50
Argiles sableuses
27.00 6.00 5.85
Substratum crayeux
27.50
28.00
Samuel DEVANNE

28.50 6.00 6.00


29.00
29.50
30.00 6.00 6.00

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« Le choix a été pris ici de ne traiter que de l’exploitation des données
pressiométriques et ce, bien que la Norme NF P 94-262 de Juillet 2012
envisage également le dimensionnement des fondations profondes à
partir de données pénétrométriques statiques.

Il s’agit d’un choix logique à plusieurs titres. D’une part, en France, les
investigations basées sur le pénétromètre statique sont encore assez
rares. D’autre part, la Norme d’application française de l’Eurocode 7
semble avoir pris le parti de pénaliser lourdement le développement
de cet outil.

Toutes choses étant égales par ailleurs, la capacité portante d’un pieu
CAHIER TECHNIQUE n°1

calculée sur la base de données pénétrométriques sera


systématiquement très nettement inférieure à celle du même pieu,
calculée sur la base de données pressiométriques !

De plus, techniquement, le pénétromètre statique nécessitera la


plupart du temps des investigations complémentaires de type
pressiomètrique pour permettre d’avoir des données quantitatives
sous la pointe des futurs pieux».
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CAHIER TECHNIQUE n°1

II. LA DETERMINATION
DES VALEURS
CARACTERISTIQUES
L’Eurocode 7 (NF EN 1997-1) précise que « la valeur caractéristique
d’un paramètre géotechnique doit être une estimation prudente de
la valeur qui influence l’occurrence de l’état limite »

La clause 2.4.5.2 de la Norme NF EN 1997-1 précise, dans le cas où on


utilise une méthode statistique, que cela correspond à un risque de
mise en défaut de l’état limite de 5% (=> soit 1 chance sur 20 !)

Cette hypothèse ne vaut uniquement que pour les paramètres issus


de mesures, pas pour ceux issus de corrélations.

Concernant l’occurrence de l’état limite :


Samuel DEVANNE

- le choix des valeurs caractéristiques doit tenir compte des


dimensions de la zone de terrain qui gouverne le comportement
de l’ouvrage géotechnique pour l’état limite considéré (2.4.5.2),

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


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- la valeur qui gouverne l’état limite est souvent une valeur
moyenne d’un intervalle de valeurs couvrant une grande surface
ou un grand volume de terrain (2.4.5.2) c'est-à-dire : une
moyenne spatiale (différente d’une moyenne statistique).

« Attention donc aux déclarations abusives ! Depuis l’apparition de


ces nouvelles Normes, de nombreuses déclarations de type
« conformément à l’EC7 » ou « selon l’EC7 » sont apparues dans des
rapports d’études géotechniques et des notes de calculs de fondations
profondes se basant sur une détermination des valeurs
caractéristiques ne respectant pas les exigences de l’EC7 notamment
CAHIER TECHNIQUE n°1

vis-à-vis des variations spatiales (verticales, horizontales et


volumiques) ».

Définir les valeurs caractéristiques


Avant la Norme NF EN 1997-1 chaque ingénieur pouvait apprécier
selon ses propres méthodes la notion d’estimation prudente. Ces
pratiques conduisaient à des écarts importants dans les résultats
obtenus par différents ingénieurs.

Les exigences de la Norme NF EN 1997 - 1 doivent permettre


d’atténuer ces divergences sans pour autant les gommer
complétement. En effet, une analyse statistique de données s’appuie
sur une phase préalable de sélection de ces données, nécessairement
soumise à l’appréciation de l’ingénieur.

Avec la sortie récente de la révision de la Norme NF P 94-500 de


Novembre 2013, le calcul des fondations n’apparait qu’au stade G2
AVP. A ce stade, on pourra mettre en œuvre la procédure « modèle
de terrain » (ou modèle géotechnique), sur la base de valeurs
statistiques forfaitaires de type « moyenne-1 écart type ».

« A ce stade du projet, il faut être conscient que l’objectif affiché d’un


Samuel DEVANNE

risque de 5% est difficilement justifiable car l’ingénieur est bien


souvent dans l’incapacité de traiter la dépendance de la valeur
caractéristique vis-à-vis de la taille de la zone sollicitée ! On ne peut à
ce stade, fournir un modèle de terrain sans connaître le projet et les

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


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types de fondations envisagés, et il y a autant de modèles de terrain
que de types et géométries de fondations ».

Au stade G2 PRO, la Norme NF EN 1997-1 : 7.6.2 offre une approche


différente appelée procédure « fondation modèle » (ou pieu
modèle). Elle est exposée à la clause 7.6.2.3 (5) et consiste à calculer
autant de valeurs de portance qu’il y a de profils d’essais et à
appliquer à la valeur moyenne et à la valeur minimale, des
coefficients réducteurs, fonctions du nombre de profils d’essais.
CAHIER TECHNIQUE n°1

La démarche à mettre en œuvre


A chaque apparition de nouvelles règles techniques on constate le
même phénomène. Les professionnels, dans un premier temps,
s’emparent de ces nouvelles règles puis très rapidement n’en
retiennent que les éléments les plus simples. Très vite apparaissent
et s’installent de nouvelles pratiques, plus simples que les règles
techniques initiales et, avec le temps, de plus en plus éloignées de
ces règles.

Un an après l’apparition de la Norme nationale d’application de la NF


EN 1997-1, on constate déjà ce phénomène.

En effet, les notes de calculs réalisées par les entreprises de


fondations profondes et par les Bureaux d’Etudes géotechniques
mettent pratiquement toutes en œuvre une procédure basée sur le
modèle de terrain et s’appuyant sur des valeurs caractéristiques
déterminées selon les pratiques précédentes, ramenant ainsi le
dimensionnement des fondations profondes à une méthode très
proche de l’ancien Fascicule 62 Titre V.

Certes, cette façon de procéder est admise par la NF P 94-262 de


Samuel DEVANNE

juillet 2012, mais elle oublie l’essentiel des objectifs de l’Eurocode 7


(NF EN 1997-1) et se trouve lourdement pénalisée dans le calcul de la
portance des fondations profondes, par des coefficients (YR ;d1 et
YR ;d2) s’appliquant directement sur la portance globale des
fondations.

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


10
On réservera donc cette façon de procéder aux phases d’avant-projet
(G2 AVP – Norme NF P 94-500 de novembre 2013), pour des
exemples de pré-dimensionnements seulement.

En phase projet (G2 PRO - Norme NF P 94-500 de novembre 2013),


l’objectif étant d’optimiser les fondations, la procédure « modèle de
terrain » s’appuiera obligatoirement sur des valeurs caractéristiques
obtenues à partir d’une analyse statistique des données de terrain,
en considérant les variations spatiales et la capacité de la structure
portée à redistribuer les contraintes. On bénéficiera ainsi de
coefficients de modèle (YR ;d1 et YR ;d2) nettement plus cléments
(proches de 1).
CAHIER TECHNIQUE n°1

Pour ces phases de niveau projet, dans le cas de profils d’essais


particulièrement homogènes, on pourra également mettre en œuvre
la procédure « pieu modèle ».

En résumé :
Modèle de
terrain avec
Niveau de Modèle de Fondation
analyse
mission terrain simplifié modèle
statistique
des données
Difficiles à mettre en œuvre
G2 AVP OK compte tenu de la
connaissance du projet
G2 PRO
KO OK OK
G3 EXE

Quelques précisions
Dans la suite du document, nous allons employer différents termes
mathématiques qu’il conviendra de considérer de la manière
suivante :

Ecart type : il s’agit de l’écart type calculé à l’aide de la méthode « n-


1 ».
Samuel DEVANNE

Σ( x − x)²
σ= où x est la moyenne de l’échantillon et n la taille de
(n − 1)
l’échantillon.

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ts : le fractile d’ordre 0.975 de la loi de Student à (n-1) degrés de
liberté (correspond à la demi-amplitude de l’intervalle de confiance
pour un niveau de confiance de 95%).

Table de la Loi de Student (Test t) : la valeur absolue du test t peut


être obtenue en utilisant la fonction miroir LOI.STUDENT.INVERSE
proposée par EXCEL.

ATTENTION, EXCEL renvoie la valeur de t pour une probabilité


bilatérale. Dans notre cas, il faut donc multiplier par 2 le seuil de
probabilité recherché pour obtenir la valeur correcte de t.
CAHIER TECHNIQUE n°1

Le tableau page suivante donne les valeurs absolues du test t que


nous utiliserons dans la suite du document.
Samuel DEVANNE

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Table de la Loi de Student (Test t)
Seuil de risque α
(bilatéral)
DDL 0.1000
1 6.3138
2 2.9200
3 2.3534
4 2.1318
5 2.0150
6 1.9432
7 1.8946
CAHIER TECHNIQUE n°1

8 1.8595
9 1.8331
10 1.8125
11 1.7959
12 1.7823
13 1.7709
14 1.7613
15 1.7531
16 1.7459
17 1.7396
18 1.7341
19 1.7291
20 1.7247
25 1.7081
30 1.6973
35 1.6896
40 1.6839
45 1.6794
50 1.6759
60 1.6706
70 1.6669
80 1.6641
90 1.6620
100 1.6602
110 1.6588
120 1.6577
130 1.6567
140 1.6558
infini 1.6479
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CAHIER TECHNIQUE n°1

III. LE MODELE
GEOTECHNIQUE (ou
modèle de terrain
simplifié)
Détermination des valeurs caractéristiques
Dans notre cas d’étude, il ne sera bien évidemment pas pris en
compte de frottements au droit des remblais et ce, sur une épaisseur
moyenne de 4.00 mètres.

Pour les argiles limoneuses sous-jacentes, mises en évidence sur une


épaisseur moyenne de 3.00 mètres :

-On considère les valeurs comprises entre 4.00 et 7.00 mètres en


écartant en SP2 et SP5 les valeurs en tête appartenant aux
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remblais,

-Il vient les 15 valeurs du tableau ci-après :

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Argile limoneuse
Sol 1 :
Profondeur SP1 SP2 SP3 SP4 SP5 SP6
4.00 1.27 0.92 1.10 0.62
4.50
5.00 1.28 1.44 0.98 1.11
5.50 1.46 1.10
6.00
6.50 1.30 0.78 1.09
7.00 1.45 1.32
CAHIER TECHNIQUE n°1

Pour cet horizon, le choix d’une valeur caractéristique de pl*, dite


« prudente » pourra se faire sur :
- la valeur la plus faible, soit pl*=0.62 MPa, ce qui semble très
pénalisant,
- la valeur moyenne x =1.15 MPa, ce qui semble très optimiste,
- la valeur moyenne moins 1 écart type = x -σ =0.90 MPa,
- ou autre, à partir du moment où la façon choisie de calculer la
valeur caractéristique est clairement expliquée dans votre
note de calcul.

Retenons pour notre exemple cette dernière valeur pl* = x -σ =0.90


MPa.

« On voit ici que même en retenant une valeur apparemment


sécurisante, moyenne moins 1 écart type, dans les 15 valeurs
pressiométriques obtenues sur site, 2 sont inférieures à 0.90 MPa, ce
qui représente un pourcentage de 13.33%, largement supérieur à
l’objectif de 5% imposé par l’EC7 (NF EN 1997-1) ».

On applique maintenant le même traitement aux argiles sableuses


identifiées entre 7.00 et 17.00 mètres de profondeur. Il vient les 31
valeurs suivantes :
Samuel DEVANNE

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


15
Sol 2 : Argile sableuse
Profondeur SP1 SP2 SP3 SP4 SP5 SP6

6.50 3.51
8.00 3.68 3.84 3.55 2.55
8.50 4.46 3.27
9.00
9.50 4.34 3.16 4.23 4.68
10.00 2.05 3.63
10.50
11.00 3.18 3.23 4.11 3.83
CAHIER TECHNIQUE n°1

11.50 4.40 3.52


12.00
12.50 3.33 2.66 5.04 2.30
13.00
13.50
14.00 4.53 2.77 3.25 3.42
14.50
15.00 4.27
15.50 3.36
16.00 2.61 4.84

Pour cet horizon, on retiendra, sur le même principe que


précédemment, la moyenne moins 1 écart type soit pl* = x -σ =3.60-
0.76 = 2.84 MPa.

Pour la craie enfin, repérée en sondages au-delà de 17.00 mètres de


profondeur, avec 18 valeurs :
Samuel DEVANNE

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


16
Sol 3 : Craie
Profondeur SP1 SP2 SP3 SP4 SP5 SP6
18.00 4.51 6.00
18.50
19.00
19.50 4.58 5.12
20.00
20.50
21.00 3.85 4.25
21.50
22.00
22.50 4.68 4.50
23.00
CAHIER TECHNIQUE n°1

23.50
24.00 6.00 5.23
24.50
25.00
25.50 5.24 5.11
26.00
26.50
27.00 6.00 5.85
27.50
28.00
28.50 6.00 6.00
29.00
29.50
30.00 6.00 6.00

Sur le même principe que précédemment, on retiendra là encore


pour cet horizon, une valeur caractéristique de la pl* = x -σ =5.27-
0.73 = 4.54 MPa.

Il convient toutefois de préciser ici que, s’agissant de la couche


d’ancrage des pieux, cette méthode n’est pas scientifiquement
correcte. En effet, dans le cas d’un pieu ancré à 18.50 mètres de
profondeur par exemple, les valeurs pressiométriques obtenues sur
site au-delà de cette profondeur n’interviennent pas dans le
mécanisme du frottement du pieu dans cet horizon sur le 1.50 mètre
de hauteur concerné.
Samuel DEVANNE

Il conviendrait donc de calculer autant de valeurs caractéristiques de


pl* qu’il y a d’ancrages possibles. Ainsi, en considérant un « pas » de
0.50 mètre, les valeurs de pl* caractéristiques à retenir dans cet

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


17
horizon d’ancrage en fonction de la profondeur devraient être en
toute rigueur les suivantes :
Sol 3 Craie x -σ
Profondeur SP1 (MPa)
SP2 SP3 SP4 SP5 SP6

18.00 4.51 6.00 4.20


18.50 4.20
19.00 4.20
19.50 4.58 5.12 x -σ 4.36
20.00 4.36
20.50 4.36
21.00 3.85 4.25 3.96
21.50 3.96
CAHIER TECHNIQUE n°1

22.00 3.96
22.50 4.68 4.50 4.04
23.00 4.04
23.50 4.04
24.00 6.00 5.23 4.16
24.50 4.16
25.00 4.16
25.50 5.24 5.11 4.27
26.00 4.27
26.50 4.27
27.00 6.00 5.85 4.36
27.50 4.36
28.00 4.36
28.50 6.00 6.00 4.45
29.00 4.45
29.50 4.45
30.00 6.00 6.00 4.54

Puisque nous sommes en phase avant-projet, et que nous devons par


conséquent ne donner qu’uniquement des exemples de
prédimensionnements, nous allons fournir au demandeur de l’étude
les prédimensionnements de quelques pieux ancrés au sein de la
craie saine, avec un ancrage minimal de 1.50 mètre (ou 3 diamètres
minimum).

Ainsi, en pointe dans cet horizon, en fonction des habitudes de


chacun, on pourra retenir la moyenne des valeurs directement
mesurées au niveau de la pointe, ou encore la moyenne moins 1
Samuel DEVANNE

écart type, ou autre. Dans notre cas de figure nous retiendrons la


formule exposée dans l’Annexe F de la Norme NF P94-262 de juillet
2012 (F.4.2.3), soit :

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


18
D +3 a
1
Ple* =
b + 3a ∫ Pl * ( z ).dz
D −b

Où :
B 
a = max  ;0.5 et b=min{a ;h} dans laquelle h est la hauteur du
2 
pieu contenue dans la formation porteuse et D est la profondeur de
la fondation.

Pour un pieu ancré au minimum de 0.50 mètre dans la formation


porteuse, et montrant un diamètre ≤ 1.00 mètre, a = b = 0.50. Pour
un pieu ancré à 18.50 mètres de profondeur, nous disposons, autour
CAHIER TECHNIQUE n°1

de notre ancrage, des valeurs suivantes :

Prof (m) SP1 SP2


16.00 2.61 4.84
16.50
17.00
17.50
18.00 4.51 6.00
18.50
19.00
19.50 4.58 5.12
20.00
20.50
21.00 3.85 4.25

Sur la base du profil pressiomètrique de chaque sondage, on


détermine les valeurs manquantes :

Prof (m) SP1 SP2


16.00 2.61 4.84
16.50 3.09 5.13
17.00 3.56 5.42
17.50 4.04 5.71
18.00 4.51 6.00
18.50 4.53 5.71
19.00 4.56 5.41
19.50 4.58 5.12
20.00 4.34 4.83
Samuel DEVANNE

20.50 4.09 4.54


21.00 3.85 4.25

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


19
On peut ensuite, par exemple, déterminer à chaque niveau, la
moyenne des pl*, soit :

Prof (m) SP1 SP2 Pl* moy


16.00 2.61 4.84 3.73
16.50 3.09 5.13 4.11
17.00 3.56 5.42 4.49
17.50 4.04 5.71 4.87
18.00 4.51 6.00 5.26
18.50 4.53 5.71 5.12
CAHIER TECHNIQUE n°1

19.00 4.56 5.41 4.99


19.50 4.58 5.12 4.85
20.00 4.34 4.83 4.58
20.50 4.09 4.54 4.32
21.00 3.85 4.25 4.05

Il vient, de 18.00 mètres (D-b) à 20.00 mètres (D+3a), la


décomposition suivante du calcul et la valeur de Ple* en MPa :

Prof (m) SP1 SP2 Pl moy Pl*(z) dz pl*(z).dz


16.00 2.61 4.84 3.73
Infos : pl*(z) entre 18.00 16.50 3.09 5.13 4.11
et 18.50 est égale à 17.00 3.56 5.42 4.49
(5.26+5.12)/2
17.50 4.04 5.71 4.87
18.00 4.51 6.00 5.26

18.50 4.53 5.71 5.12 5.19 0.50 2.59


19.00 4.56 5.41 4.99 5.05 0.50 2.53
19.50 4.58 5.12 4.85 4.92 0.50 2.46
20.00 4.34 4.83 4.58 4.72 0.50 2.36
20.50 4.09 4.54 4.32
21.00 3.85 4.25 4.05

Somme = 9.94
Ple* = Somme/(b+3a) = 4.97

Pour notre exemple, nous retiendrons donc une valeur de Ple* en


Samuel DEVANNE

pointe de 4.97 MPa.

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


20
Prédimensionnement des pieux
Les valeurs caractéristiques étant fixées, nous pouvons maintenant
mettre en place la procédure « modèle de terrain » telle que décrite
dans la Norme NF P 94-262 de Juillet 2012.

Nous allons proposer dans le cadre de notre mission G2 AVP, d’avant-


projet donc, le prédimensionnement d’un pieu réalisé à la tarière
creuse, simple rotation, noté FTC, classe 2 et catégorie 6 suivant la
Norme NF P 94-262 de Juillet 2012 Annexe A, ancré de 1.50 mètre
CAHIER TECHNIQUE n°1

minimum dans la craie saine, mise en évidence en sondage, en


moyenne, à partir de 17.00 mètres de profondeur, soit un pieu de
18.50 mètres minimum de longueur.

La première étape de notre prédimensionnement est de « caler » les


coefficients de modèle YR ;d1 et YR ;d2.

YR ;d1 est lié à la dispersion du modèle de calcul et est donc différent


pour la méthode pressiométrique et pour la méthode
pénétrométrique (statique).

NF P 94-262 (juillet 2012) 9.2.5 (NOTE 1) : YR ;d1 permet en moyenne


de garantir en ce qui concerne la valeur caractéristique de la
résistance limite en compression un taux de mise en défaut de 15%
ce qui correspond sensiblement au même taux que les anciens
règlements (fascicule 62 Titre V et DTU 13.2).

YR ;d2 ne s’applique qu’à la procédure « modèle de terrain » et vise à


compenser l’écart lié à une détermination qualitative des valeurs
caractéristiques élémentaires.

Etant donné que nous sommes dans un « modèle simplifié » nous


sommes obligés d’utiliser les coefficients YR ;d1 et YR ;d2 de l’annexe F
tableau F.2.1 de la NF P 94-262 de juillet 2012.
Samuel DEVANNE

« il faut être conscient, à ce stade du projet, sur la base d’une


procédure modèle de terrain simplifiée reprenant les pratiques des
anciens règlements, que le dimensionnement que nous allons donner
n’est non seulement pas optimisé, puisque la portance brute des

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


21
pieux se retrouve fortement diminuée par 2 coefficients de modèle
très pénalisants, mais en plus, que notre dimensionnement est loin
d’être conforme aux objectifs de l’EC7 (NF EN 1997-1) puisque, en
compression, le taux de mise en défaut atteint environ 15% très
largement supérieur aux 5% recherchés par l’EC7 ».

Pour notre pieu, de classe 2, de catégorie 6, ancré dans la craie, il


vient selon le tableau F.2.1 de l’Annexe F de la Norme NF P 94-262
de juillet 2012, suivant :
- YR ;d1 = 1.4 en compression et 1.7 en traction,
- YR ;d2 = 1.1 en compression et en traction.
CAHIER TECHNIQUE n°1

En pointe, on calcule successivement, pour un diamètre= 0.72 mètre :


- Aire de la pointe : π.D2/4 = 0.41 m²
- Kp = puisque nous imposons un ancrage de 1.50 mètre
minimum, Kp = Kpmax à déterminer à l’aide du tableau F.4.2.1
de l’Annexe F de la Norme NF P 94-262 de juillet 2012, soit
Kp = 1.60,
- qb = Kp x ple* soit, à 18.50 mètres de profondeur, une valeur
de ple* en pointe, telle que calculée précédemment au
tableau page 20, qb = 1.60 x 4.97 x 100 = 795.20 tonnes,
- qb ;k = qb / (YR ;d1 x YR ;d2) = 795.20 / (1.40 x 1.10) = 516.36
tonnes,
- en pointe donc Rb ;k = Aire x qb ;k = 0.41 x 516.36 = 211.71
Tonnes.

En frottement, pour chaque horizon traversé, on détermine


successivement :
- la courbe de frottement selon le tableau F.5.2.2 de l’Annexe F
de la Norme NF P 94-262 de juillet 2012 à laquelle se rattache
l’horizon traversé,
- les paramètres « a, b et c » correspondants,
- la valeur de αpieu-sol de l’horizon traversé suivant le tableau
F.5.2.1 de l’Annexe F de la Norme NF P 94-262 de juillet
2012,
- puis le calcul de f sol ( pl*) = ( apl * +b)(1 − e − cpl * ) ,
Samuel DEVANNE

- on obtient ainsi qs = αpieu-sol x fsol à multiplier par 1000 pour


obtenir des valeurs en kPa,
- qs ;k est alors égale à :
o qs / (YR ;d1 x YR ;d2) = qs / (1.40 x 1.10) en compression,

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


22
o qs / (YR ;d1 x YR ;d2) = qs / (1.70 x 1.10) en traction,
- Rs ;k pour un pieu de 0.72 mètre de diamètre montrant un
périmètre de 2.26 mètres est alors égale à :
Rs ; k = Périmètre × ( H couche1 × q s ;kcouche1 + H couche 2 × q s ;kcouche 2 + ...)
à diviser par 10 pour obtenir la valeur en tonnes.

En suivant ces étapes pour chaque horizon, il vient, en tonnes :


qs qsk qsk
Sol H (m) Type a b c pl* fsol alpha
(kPa) comp. traction
0 4.00 -
1 3.00 Q1 0.003 0.04 3.50 0.90** 0.04 1.50 61.31 39.81 32.78
2 10.00 Q1 0.003 0.04 3.50 2.84** 0.05 1.50 72.76 47.26 38.92
3 1.50* Q3 0.007 0.07 1.30 4.20** 0.10 2.10 207.85 134.97 111.15
CAHIER TECHNIQUE n°1

*il s’agit de la hauteur d’ancrage du pieu dans la couche d’ancrage, soit ici 1.50
mètre,
**il s’agit des valeurs correspondantes issues des calculs en pages 15 et 16 pour les
sols 1 et 2, et du tableau en page 18 pour le sol 3.

En rouge dans le tableau ci-dessus, la valeur de qs au sein de la craie


atteint 207.85 kPa, supérieure à la valeur maximale du frottement
axial unitaire limite donné dans le tableau F.5.2.3 de l’Annexe F de la
Norme NF P 94-262 de juillet 2012. Cette valeur est donc ramenée à
la valeur maximale autorisée, soit 200.00 kPa pour un pieu FTC au
sein de la craie. Il vient :
qs qsk qsk
Sol H (m) Type a b c pl* fsol alpha
(kPa) comp. traction
0 4.00 -
1 3.00 Q1 0.003 0.04 3.50 0.90 0.04 1.50 61.31 39.81 32.78
2 10.00 Q1 0.003 0.04 3.50 2.84 0.05 1.50 72.76 47.26 38.92
3 1.50 Q3 0.007 0.07 1.30 4.20 0.10 2.10 200.00 129.87 106.95

D’où Rs ;k = 2.26 x (3 x 39.81 + 10 x 47.26 + 1.5 x 129.87) = 1779.50 à


diviser par 10 pour obtenir une valeur en tonnes, soit 177.95 tonnes
en compression.

Et Rt ;k = 2.26 x (3 x 32.78 + 10 x 38.92 + 1.5 x 106.95) / 10 = 146.55


tonnes en traction.

Résultats
Samuel DEVANNE

Il ne reste plus qu’à réaliser le calcul de la charge de fluage, en


compression Rc ;cr ;k et en traction Rt ;cr ;k de la même manière qu’avec
l’ancien fascicule 62 Titre V :

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


23
- pour des éléments de fondation mis en œuvre sans
refoulement du sol :
Rc;cr ;k = 0.5 Rb;k + 0.7 Rs ;k
Rt ;cr ;k = 0.7 Rt ; k
- pour des éléments de fondation mis en œuvre avec
refoulement du sol :
Rc ;cr ;k = 0.7 Rb; k + 0.7 R s ;k
Rt ;cr ;k = 0.7 Rt ; k

Dans notre cas, s’agissant d’un pieu de type FTC, il vient :


CAHIER TECHNIQUE n°1

- Rc ;cr ;k = 0.5 x 211.71 + 0.7 x 177.95 = 230.09 tonnes,


- Rt ;cr ;k = 0.7 x 146.55 = 102.34 tonnes.

Aux Etats Limites Ultimes, en utilisant le jeu de coefficients partiels ci-


dessous fourni dans les tableaux C.2.3.1 et C.2.3.2 de l’Annexe C de
la Norme NF P 94-262 de juillet 2012 :

Facteurs partiels de résistance ϒb ϒs ϒt ϒs;t


Situations durables et transitoires 1.10 1.10 1.10 1.15
Situations accidentelles 1.00 1.00 1.00 1.05

Il vient :

Compression Traction

Rc,d : Rt,d :
Fondamentales Rb; k Rs ; k Rt ; k
+ = 353.79 = 127.13
γb γs γ s;t
ELU
Rc,d : Rt,d :
Accidentelles Rb; k Rs ; k Rt ; k
+ = 389.17 = 139.23
γb γs γ s;t

Aux Etats Limites de Service, en utilisant le jeu de coefficients partiels


ci-dessous fourni dans les tableaux 14.2.1.1 et 14.2.1.2 du chapitre
14 de la Norme NF P 94-262 de juillet 2012 :

Facteurs partiels de résistance Symboles Valeurs


Samuel DEVANNE

Fût en compression ϒcr 0.9


ELS Caractéristiques
Fût en traction ϒs;cr 1.1
Fût en compression ϒcr 1.1
ELS quasi permanents
Fût en traction ϒs;cr 1.5

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


24
Il vient :

Compression Traction

Rc,cr,d : Rt,cr,d :
Caractéristiques Rc;cr ;k Rt ;cr ;k
= 255.65 = 93.03
γ cr γ s ; cr
ELS
Rc,cr,d : Rt,cr,d :
Quasi permanents Rc;cr ;k Rt ;cr ;k
= 209.17 = 68.22
γ cr γ s ; cr
CAHIER TECHNIQUE n°1
Samuel DEVANNE

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


25
CAHIER TECHNIQUE n°1

IV. LE MODELE
GEOTECHNIQUE (modèle
de terrain basé sur une
analyse statistique)
Détermination des valeurs caractéristiques
Tout comme pour le modèle développé au chapitre précédent, il ne
sera bien évidemment pas pris en compte de frottements au droit
des remblais et ce sur une épaisseur moyenne de 4.00 mètres.

Pour les argiles limoneuses sous-jacentes, mises en évidence sur une


épaisseur moyenne de 3.00 mètres :

-On considère les valeurs comprises entre 4.00 et 7.00 mètres en


écartant en SP2 et SP5 les valeurs en tête appartenant aux
Samuel DEVANNE

remblais,

-Il vient les 15 valeurs ci-dessous :

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


26
Sol 1 : Argile limoneuse
Profondeur SP1 SP2 SP3 SP4 SP5 SP6
4.00 1.27 0.92 1.10 0.62
4.50
5.00 1.28 1.44 0.98 1.11
5.50 1.46 1.10
6.00
6.50 1.30 0.78 1.09
7.00 1.45 1.32
CAHIER TECHNIQUE n°1

Suivant une loi Normale, on calcule successivement :


- La moyenne, ici x =1.15 MPa,
- L’écart type, ici σ = 0.25,
- Le paramètre de Student à 5% pour un degré de liberté (DDL)
égal à (15-1), ici ts(5%)=1.76,
- Ainsi, en fonction du nombre d’essais intervenant dans le
mécanisme, il vient les valeurs caractéristiques suivantes de pl*
pour les argiles limoneuses :

σ
pl* = x − ts (5%) ⋅ soit pour 1 valeur intervenant dans le
n
calcul, une valeur caractéristique de pl* = 1.15 – 1.76 x
(0.25/ 1 ) =0.71 ; et de la même manière, pour 2 et 3 valeurs :

n 1 2 3
Pl* loi Normale 0.71 0.84 0.90

Les pieux que nous allons dimensionner seront très probablement


ancrés au-delà des argiles limoneuses. Ainsi, au niveau des argiles
limoneuses, pour chaque pieu calculé traversant cet horizon sur
toute sa hauteur, le nombre de valeurs intervenant dans le
mécanisme sera de 3 (ce qui correspond à 1 essai pressiomètrique en
moyenne tous les mètres entre 4.00 et 7.00 mètres de profondeur).
Samuel DEVANNE

La valeur caractéristique de pl* au sein des argiles limoneuses sera


donc, pour une loi Normale, de 0.90 MPa.

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


27
Suivant une loi Log Normale, on calcule successivement :

- Le Log Népérien de chaque valeur mesurée : (sous EXCEL : =LN())


Sol 1 : Argile limoneuse
Profondeur SP1 SP2 SP3 SP4 SP5 SP6
4.00 0.239 -0.083 0.095 -0.478
4.50
5.00 0.247 0.365 -0.020 0.104
5.50 0.378 0.095
6.00
6.50 0.262 -0.248 0.086
CAHIER TECHNIQUE n°1

7.00 0.372 0.278

- La moyenne des valeurs logarithmiques, ici x =0.113,


- L’écart type, ici σ = 0.24,
- Le paramètre de Student à 5% pour un degré de liberté (DDL)
égal à (15-1), ici ts(5%)=1.76,
- Ainsi, en fonction du nombre d’essais intervenant dans le
mécanisme, il vient les valeurs caractéristiques suivantes de pl*
pour les argiles limoneuses :

σ
( x − ts( 5%) ⋅ )
pl* = e n
soit pour 1 valeur intervenant dans le calcul,
une valeur caractéristique de pl* = exp(0.113 – 1.76 x (0.24/ 1 )
=0.73 ; et de la même manière, pour 2 et 3 valeurs :

n 1 2 3
pl* loi Log Normale 0.73 0.83 0.87

Comme évoqué précédemment, les pieux que nous allons


dimensionner seront très probablement ancrés au-delà des argiles
limoneuses. Ainsi, au niveau des argiles limoneuses, pour chaque
pieu calculé, le nombre de valeurs intervenant dans le mécanisme
sera de 3 (ce qui correspond à 1 essai pressiomètrique en moyenne
tous les mètres entre 4.00 et 7.00 mètres de profondeur et au
Samuel DEVANNE

nombre moyen d’essais par sondage dans cette couche).

La valeur caractéristique de pl* au sein des argiles limoneuses sera


donc, pour une loi Log Normale, de 0.87 MPa.

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


28
« Quelle loi retenir ? La loi Normale, pour des probabilités très faibles
ou dans le cas de dispersions très grandes, conduit à des valeurs
négatives qui n’ont pas de représentations physiques dans le cadre
des populations que nous étudions (les valeurs pressiométriques ne
peuvent être que positives). On préfèrera donc systématiquement la
loi Log Normale ».

On applique maintenant le même traitement aux argiles sableuses


identifiées entre 7.00 et 17.00 mètres de profondeur. Il vient les 31
valeurs suivantes, en données logarithmiques :
CAHIER TECHNIQUE n°1

Sol 2 : Argile sableuse


Profondeur SP1 SP2 SP3 SP4 SP5 SP6
6.50 1.256
8.00 1.303 1.345 1.267 0.936
8.50 1.495 1.185
9.00
9.50 1.468 1.151 1.442 1.543
10.00 0.718 1.289
10.50
11.00 1.157 1.172 1.413 1.343
11.50 1.482 1.258
12.00
12.50 1.203 0.978 1.617 0.833
13.00
13.50
14.00 1.511 1.019 1.179 1.230
14.50
15.00 1.452
15.50 1.212
16.00 0.959 1.577

- La moyenne des valeurs logarithmiques, ici x =1.258,


- L’écart type, ici σ = 0.223,
- Le paramètre de Student à 5% pour un degré de liberté (DDL)
égal à (31-1), ici ts(5%)=1.70,
Samuel DEVANNE

- Ainsi, en fonction du nombre d’essais intervenant dans le


mécanisme, il vient les valeurs caractéristiques suivantes de pl*
pour les argiles sableuses :

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


29
σ
( x − ts( 5%) ⋅ )
pl* = e n
soit pour 1 valeur intervenant dans le calcul,
une valeur caractéristique de pl* = exp(1.258 – 1.70 x
(0.223/ 1 ) =2.38 ; de la même manière, pour 1 à 5 valeurs, il
vient :

n 1 2 3 4 5
pl* loi Log Normale 2.41 2.69 2.83 2.91 2.97

Les pieux que nous allons dimensionner pourront avoir un ancrage au


sein de cet horizon. En fonction de la profondeur d’ancrage au sein
de ces argiles sableuses, le nombre d’essais entrant dans le
CAHIER TECHNIQUE n°1

mécanisme étudié va varier de 1 à 5 (sur la base ici du nombre moyen


d’essais par sondage dans cette couche). Dans ce dernier cas, le pieu
traverse entièrement la couche d’argiles sableuses et est ancré dans
le substratum crayeux sous-jacent.

Ainsi :
- Pour l’évaluation des frottements au sein de cet horizon, la
valeur caractéristique de pl* pourra varier de 2.41 à 2.97 MPa en
fonction de la profondeur d’ancrage du pieu,
- Pour l’évaluation de la résistance en pointe, en considérant les
valeurs pressiométriques sur une profondeur de 1.5.B sous la
pointe du pieu, on ne considérera que 2 valeurs entrant dans le
mécanisme étudié, soit une pl* caractéristique de 2.69 MPa au
sein des argiles sableuses.

Pour la craie enfin, repérée en sondages au-delà de 17.00 mètres de


profondeur, avec 18 valeurs, en valeurs logarithmiques :
Samuel DEVANNE

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


30
Sol 3 : Craie
Profondeur SP1 SP2 SP3 SP4 SP5 SP6
18.00 1.506 1.792
18.50
19.00
19.50 1.522 1.633
20.00
20.50
21.00 1.348 1.447
21.50
22.00
22.50 1.543 1.504
CAHIER TECHNIQUE n°1

23.00
23.50
24.00 1.792 1.654
24.50
25.00
25.50 1.656 1.631
26.00
26.50
27.00 1.792 1.766
27.50
28.00
28.50 1.792 1.792
29.00
29.50
30.00 1.792 1.792

- La moyenne des valeurs logarithmiques, ici x =1.653,


- L’écart type, ici σ = 0.145,
- Le paramètre de Student à 5% pour un degré de liberté (DDL)
égal à (18-1), ici ts(5%)=1.74,
- Ainsi, en fonction du nombre d’essais intervenant dans le
mécanisme, il vient les valeurs caractéristiques suivantes de pl*
pour la craie :
σ
( x − ts( 5%) ⋅ )
pl* = e n
soit pour 1 valeur intervenant dans le calcul,
une valeur caractéristique de pl* = exp(1.653 – 1.74 x
Samuel DEVANNE

(0.145/ 1 ) =4.06 ; et de la même manière, de 1 à 9 valeurs :

n 1 2 3 4 5 6 7 8 9
pl* loi Log
4.06 4.37 4.52 4.60 4.67 4.71 4.75 4.78 4.80
Normale

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


31
Les pieux que nous allons dimensionner pourront avoir un ancrage au
sein de cet horizon. En fonction de la profondeur d’ancrage au sein
de la craie, le nombre d’essais entrant dans le mécanisme étudié va
varier de 1 à 9 (sur la base ici d’un essai tous les 1.50 mètre, entre
17.00 et 30.00 mètres de profondeur).

Ainsi :
- Pour l’évaluation des frottements au sein de cet horizon, la
valeur caractéristique de pl* pourra varier de 4.06 à 4.80 MPa en
fonction de la profondeur d’ancrage du pieu,
- Pour l’évaluation de la résistance en pointe, en considérant les
CAHIER TECHNIQUE n°1

valeurs pressiométriques sur une profondeur de 1.5.B sous la


pointe du pieu, on ne considérera que 2 valeurs entrant dans le
mécanisme étudié, soit une pl* caractéristique de 4.37 MPa au
sein du substratum crayeux.

Calcul de la capacité portante d’un pieu donné


Reprenons notre pieu FTC de catégorie 6, réalisé à la tarière creuse
en diamètre 0.72 mètre et ancré de 1.50 mètre minimum au sein de
la craie saine mise en évidence à partir de 17.00 mètres de
profondeur.

Détermination du facteur de portance pressiomètrique kp :

Celui-ci est déterminé en fonction du rapport Def/B, avec :


D
1
Def =
Ple * ∫ Pl * ( z ).dz
D − hD

Où :
- hD désigne une longueur égale à 10B,
- D est la profondeur de la fondation,
- B est la largeur du pieu (ou son diamètre)
Samuel DEVANNE

D +3 a
1
Et Ple* =
b + 3a ∫ Pl * ( z ).dz
D −b

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32
Où :
B 
a = max  ;0.5 et b=min{a ;h} dans laquelle h est la hauteur du
2 
pieu contenue dans la formation porteuse.

Nous avons vu dans le chapitre précédent qu’en phase G2 AVP, vous


pouvez imposer un ancrage minimal de 3 diamètres et considérer les
valeurs de Kpmax données dans le tableau F.4.2.1 de la Norme NF P
94-262 de Juillet 2012.
CAHIER TECHNIQUE n°1

En phase G2 PRO, vous pouvez également imposer un ancrage


minimal dans la couche porteuse aux entreprises de manière à ce
qu’elles considèrent dans leur notes de calculs uniquement les
valeurs de Kpmax. Toutefois, il y a de fortes probabilités pour que ces
entreprises vous proposent dans leurs notes de calculs, des tableaux
de dimensionnement incrémentant automatiquement, de 0.50 en
0.50 mètre, l’ancrage des pieux, nécessitant ainsi au passage dans
une nouvelle couche, le calcul exact du rapport Def/B.

Pour notre exemple de calcul, nous retiendrons un kp = kpmax = 1.6


dans la craie saine.

Les valeurs caractéristiques étant fixées, nous pouvons maintenant


mettre en place la procédure « modèle de terrain » telle que décrite
dans la Norme NF P 94-262 de Juillet 2012.

Tout comme au chapitre précédent, la première étape de notre


prédimensionnement est de « caler » les coefficients de modèle YR ;d1
et YR ;d2.

On rappelle ici que :

- YR ;d1 est lié à la dispersion du modèle de calcul et est donc


différent pour la méthode pressiométrique et pour la
méthode pénétrométrique (statique).
Samuel DEVANNE

Or selon NF P 94-262 (juillet 2012) 9.2.4 (NOTE 1) : en général, les


! modèles de calcul sont calés sur des valeurs de portance et de
résistance de traction de la fondation profonde les plus probables et
le facteur de modèle YR ;d1 est supérieur à 1 pour prendre en compte

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


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leur dispersion. Lorsqu’il n’est pas spécifié, il convient de s’assurer
qu’il est inclus dans la méthode de calcul qui doit alors être
suffisamment prudente et que l’on peut alors considérer une valeur
égale à 1 pour YR ;d1.

« Dans le cas de notre dimensionnement, basé sur une analyse


statistique des données, la dispersion est déjà prise en compte de
manière prudente. En toute rigueur donc, nous pourrions retenir pour
notre modèle YR ;d1 = 1.0.

TOUTEFOIS cette disposition, ambitieuse, ne sera probablement


jamais validée par les bureaux de contrôle et autres géotechniciens ».
CAHIER TECHNIQUE n°1

Par conséquent nous retiendrons YR ;d1 = 1.4 en compression et 1.7 en


traction.

- YR ;d2 ne s’applique qu’à la procédure « modèle de terrain » et


vise à compenser l’écart lié à une détermination qualitative
des valeurs caractéristiques élémentaires.

«Dans le cas de notre dimensionnement, la détermination des valeurs


caractéristiques élémentaires n’est en rien qualitative, mais
statistique ».

Par conséquent nous retiendrons YR ;d2 = 1.0

En pointe, on calcule successivement :

- Aire de la pointe : π.D2/4 = 0.41 m²


- Kp = puisque nous imposons un ancrage de 1.50 mètre
minimum, Kp = Kpmax à déterminer à l’aide du tableau F.4.2.1
de l’Annexe F de la Norme NF P 94-262 de juillet 2012, soit
Kp = 1.60,
- qb = Kp x ple* soit, à 18.50 mètres de profondeur, une valeur
de ple* en pointe, telle que calculée précédemment en page
33, qb = 1.60 x 4.37 x 100 = 699.20 tonnes,
Samuel DEVANNE

- qb ;k = qb / (YR ;d1 x YR ;d2) = 699.20 / (1.4 x 1.0) = 499.43 tonnes,


- en pointe donc Rb ;k = Aire x qb ;k = 0.41 x 499.43 = 204.76
Tonnes.

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34
En frottement, pour chaque horizon traversé, on détermine
successivement :

- la courbe de frottement selon le tableau F.5.2.2 de l’Annexe F


de la Norme NF P 94-262 de juillet 2012 à laquelle se rattache
l’horizon traversé,
- les paramètres « a, b et c » correspondants,
- la valeur de αpieu-sol de l’horizon traversé suivant le tableau
F.5.2.1 de l’Annexe F de la Norme NF P 94-262 de juillet
2012,
- puis le calcul de f sol ( pl*) = ( apl * +b)(1 − e − cpl * ) ,
CAHIER TECHNIQUE n°1

- on obtient ainsi qs = αpieu-sol x fsol à multiplier par 1000 pour


obtenir des valeurs en kPa,
- qs ;k est alors égale à :
o qs / (YR ;d1 x YR ;d2) = qs / (1.4 x 1.0) en compression,
o qs / (YR ;d1 x YR ;d2) = qs / (1.7 x 1.0) en traction,
- Rs ;k pour un pieu de 0.72 mètre de diamètre montrant un
périmètre de 2.26 mètres est alors égale à :
Rs ;k = Périmètre × ( H couche1 × q s ;kcouche1 + H couche 2 × q s ;kcouche 2 + ...)
à diviser par 10 pour obtenir la valeur en tonnes.
En suivant ces étapes pour chaque horizon, il vient, en tonnes :

qs qsk qsk
Sol H (m) Type a b c pl* fsol alpha
(kPa) comp. traction
0 4.00 -
1 3.00 Q1 0.003 0.04 3.50 0.87** 0.04 1.50 60.95 43.53 35.85
2 9.00 Q1 0.003 0.04 3.50 2.97** 0.05 1.50 73.37 52.40 43.16
3 1.50* Q3 0.007 0.07 1.30 4.37** 0.10 2.10 217.16 150.37 123.83

*il s’agit de la hauteur d’ancrage du pieu dans la couche d’ancrage, soit ici 1.50
mètre,
**il s’agit des valeurs correspondantes issues des calculs en pages 29 à 33.

En rouge dans le tableau ci-dessus, la valeur de qs au sein de la craie


atteint 217.16 kPa, supérieure à la valeur maximale du frottement
axial unitaire limite donnée dans le tableau F.5.2.3 de l’Annexe F de
la Norme NF P 94-262 de juillet 2012.
Samuel DEVANNE

Cette valeur est donc ramenée à la valeur maximale autorisée, soit


200.00 kPa pour un pieu FTC au sein de la craie. Il vient :

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qs qsk qsk
Sol H (m) Type a b c pl* fsol alpha
(kPa) comp. traction
0 4.00 -
1 3.00 Q1 0.003 0.04 3.50 0.90 0.04 1.50 60.95 43.53 35.85
2 9.00 Q1 0.003 0.04 3.50 2.97 0.05 1.50 73.37 52.40 43.16
3 1.50 Q3 0.007 0.07 1.30 4.37 0.10 2.10 200.00 142.86 117.65

D’où Rs ;k = 2.26 x (3 x 43.53 + 10 x 52.40 + 1.5 x 142.86)/10 = 196.38


tonnes en compression.
Et Rt ;k = 2.26 x (3 x 35.85 + 10 x 43.16 + 1.5 x 117.65) / 10 = 161.73
tonnes en traction.
CAHIER TECHNIQUE n°1

Résultats
Il ne reste plus qu’à réaliser le calcul de la charge de fluage, en
compression Rc ;cr ;k et en traction Rt ;cr ;k de la même manière qu’avec
l’ancien fascicule 62 Titre V :

- pour des éléments de fondation mis en œuvre sans


refoulement du sol :
Rc;cr ;k = 0.5 Rb;k + 0.7 Rs ;k
Rt ;cr ;k = 0.7 Rt ;k
- pour des éléments de fondation mis en œuvre avec
refoulement du sol :
Rc ;cr ;k = 0.7 Rb;k + 0.7 R s ;k
Rt ;cr ;k = 0.7 Rt ;k

Dans notre cas, s’agissant d’un pieu de type FTC, il vient :


- Rc ;cr ;k = 0.5 x 204.76 + 0.7 x 196.55 = 239.85 tonnes,
- Rt ;cr ;k = 0.7 x 161.73 = 113.21 tonnes.

Aux Etats Limites Ultimes, en utilisant le jeu de coefficients partiels ci-


dessous fourni dans les tableaux C.2.3.1 et C.2.3.2 de l’Annexe C de
la Norme NF P 94-262 de juillet 2012 :
Samuel DEVANNE

Facteurs partiels de résistance ϒb ϒs ϒt ϒs;t


Situations durables et transitoires 1.10 1.10 1.10 1.15
Situations accidentelles 1.00 1.00 1.00 1.05

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Il vient :

Compression Traction

Rc,d : Rt,d :
Fondamentales Rb; k Rs ; k Rt ; k
+ = 364.68 = 140.63
γb γs γ s;t
ELU
Rc,d : Rt,d :
Accidentelles Rb; k Rs ; k Rt ; k
+ = 401.15 = 154.02
γb γs γ s;t
CAHIER TECHNIQUE n°1

Aux Etats Limites de Service, en utilisant le jeu de coefficients partiels


ci-dessous fourni dans les tableaux 14.2.1.1 et 14.2.1.2 du chapitre
14 de la Norme NF P 94-262 de juillet 2012 :

Facteurs partiels de résistance Symboles Valeurs


Fût en compression ϒcr 0.9
ELS Caractéristiques
Fût en traction ϒs;cr 1.1
Fût en compression ϒcr 1.1
ELS quasi permanents
Fût en traction ϒs;cr 1.5

Il vient :

Compression Traction

Rc,cr,d : Rt,cr,d :
Caractéristiques Rc;cr ;k Rt ;cr ;k
= 266.50 = 102.92
γ cr γ s ; cr
ELS
Rc,cr,d : Rt,cr,d :
Quasi permanents Rc;cr ;k Rt ;cr ;k
= 218.05 = 75.47
γ cr γ s ; cr
Samuel DEVANNE

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37
Conclusions
En conclusion, pour notre pieu ancré à 18.50 mètres de profondeur :

- Malgré une Ple* en pointe nettement inférieure à celle


considérée dans le modèle du chapitre III, basée sur une
détermination des valeurs caractéristiques proches des
anciennes pratiques, (4.37 contre 4.97 MPa au modèle
précédent), la portance des pieux ancrés dans le substratum
crayeux est supérieure lorsque l’on met en œuvre un modèle
CAHIER TECHNIQUE n°1

statistique,
- Cette portance est inférieure lorsque les pieux sont ancrés
dans les argiles sableuses,
- Le taux de mise en défaut de la valeur caractéristique de la
résistance de frottement axial atteint 15% avec la méthode
exposée au chapitre III, et 5% seulement avec la méthode
basée sur une analyse statistique des données de terrain.

On a donc quoiqu’il en soit tout intérêt à mettre en œuvre une


démarche statistique pour la détermination des valeurs
caractéristiques.
Samuel DEVANNE

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


38
CAHIER TECHNIQUE n°1

V. AUTRES SUBTILITES DE
LA NORME
Cas d’un pieu profond
Ce cas intéresse le calcul de la capacité portante de pieux de classe 1,
catégories 1, 2 ou 5, ancrés au-delà de 25.00 mètres de profondeur.

Il s’agit des pieux suivants :

Classe Catégorie Technique de mise en oeuvre


1 1 Foré simple (pieux et barrettes)
1 2 Foré boue (pieux et barrettes)
Foré simple ou boue avec rainurage
1 5
Puits

Ces pieux, au-delà de 25.00 mètres de profondeur sont frappés de la


clause 6 du paragraphe F.5.2 de l’annexe F de la Norme NF P 94-262
de juillet 2012.
Samuel DEVANNE

Cette clause impose, pour les pieux de grandes longueurs,


d’appliquer un abattement de 50% sur les frottements au droit des

Edition n°2 - mercredi 21 janvier 2015


39
sections situées à 25.00 mètres ou plus de la pointe du pieu (c'est-à-
dire, pour les sections les plus proches de la surface).

Pieux battus ou vibrofoncés


Concernant les pieux de catégories 13, 14 et 16 (BAO, HB et PP), la
Norme impose un abattement de 30% (on ne considère donc que
70%) sur les valeurs de qs, si ces pieux sont mis en œuvre par
vibrofonçage.

Cas accidentel sismique


CAHIER TECHNIQUE n°1

La clause n°11 de l’article 1 de la Norme NF P 94-262 de juillet 2012


précise qu’ « en l’absence de valeurs de coefficients partiels relatifs à
la portance et à la résistance de traction des fondations profondes
pour les combinaisons à l’ELU sismique dans les Normes NF EN 1998-
1 et NF EN 1998-5, il convient de considérer un facteur partiel ϒt égal
à 1.1 pour les ELU relatif à la portance et égal à 1.15 pour les ELU
relatifs à la résistance de traction. »

Cette disposition place donc l’ELU sismique en situation durable et


transitoire.
Samuel DEVANNE

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CAHIER TECHNIQUE n°1

VI. Références
NF P 94-262 de juillet 2012 – AFNOR

NF EN 1997-1 2005 – AFNOR

Fascicule 62 TITRE V – Ministère de l’équipement, du logement et des


transports

Dimensionnement des fondations d’après l’Eurocode 7 – CSTB


Editions – F. BAGUELIN, M. ZERHOUNI
Samuel DEVANNE

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