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DEUXIEME PARTIE DU CHAPITRE 1

MEMBRANE PLASMIQUE : Communication et


adhérences cellulaires

Plan du cours

I- Les matrices extracellulaires (adhérence


et jonctions intercellulaires)

Pr L.M. IDRISSI HASSANI


INTRODUCTION A LA 2ème Partie du chapitre 1
Spécialisation cellulaire et tissus
• L’ensemble de nos cellules dérive d’une seule cellule, l’ovule
fécondé. Celui-ci se divise presque indéfiniment.
• Les cellules ainsi créées se spécialisent (différencient) afin
d’accomplir des fonctions particulières,
• Pour cela, elles expriment un ensemble spécifique de gènes qui
lui confère des caractéristiques propres à leur fonction,
• Les cellules se différencient afin de former la structure la plus
adaptée à leur fonction,
• Un ensemble de cellules qui ont une structure semblable et
qui remplissent les mêmes fonctions constitue un tissu
• Etude des tissus = histologie
• Ces tissus s’organisent pour former des organes.
Les 4 grands types de tissus

Soutien 1. Tissu conjonctif 4.Tissu nerveux


Os, tendons, Communication
Tissus adipeux…
Encéphale, Moëlle épinière et nerfs

Mouvement 2. Tissu musculaire Muscle cardiaque

Muscle squelettique

3. Tissu épithélial Muscle lisse


Revêtement
Revêtement épidermes, muqueuses et glandes…
Définition de l’adhérence (adhésion) cellulaire

 L’adhérence cellulaire, est l'ensemble des mécanismes cellulaires et


moléculaires mis en œuvre pour faire adhérer les cellules entre elles ou avec le
milieu qui les entoure.
 L'adhérence cellulaire est indispensable à la formation, au maintien et au
fonctionnement des tissus.
 Au niveau de la cellule elle-même, elle régule la croissance, la migration, la
prolifération et la mort de la cellule.
 L’adhérence cellulaire est une fonction indispensable que les organismes
supérieurs ont acquis afin de permettre la formation de tissus, organes et
systèmes qui s’efforcent de satisfaire les fonctions physiologiques nécessaire à
la survie de l’individu.
 L’adhérence cellulaire est permise d’une part grâce à la présence d’une matrice
extracellulaire (adhérence indirecte) et d’autre part par la formation
d’adhérence directe par la présence de molécules d’adhérence au sein des
membranes plasmiques.
II) Les matrices extracellulaires
(adhérence et jonctions intercellulaires)
• I) Les matrices extracellulaires
• 1) Constituants de la matrice extracellulaire
• a) Polysaccharides
• b) Protéines fibreuses
Plan du cours
• c) Les autres glycoprotéines
• 2) La lame basale
• II) Molécules d’adhérences et jonctions intercellulaires
• 1) Les molécules d’adhérence
• a) Cadhérine
• b) Sélectines
• c) Intégrines
• 2) Jonctions intercellulaires et jonctions cellules-matrice extracellulaire
• a) Les jonctions serrées (ou zonula-occludens)
• b) Les jonctions intermédiaires (ou zonula-adherens)
• c) Les desmosomes
• d) Les hémidesmosomes
• e) Les jonctions communicantes de type nexus (ou jonctions gap)
I) Les matrices extracellulaires
 Les matrices extracellulaires sont des trames macromoléculaires (polysaccharides,
protéines fibreuses et glycoprotéines) synthétisées par des cellules caractéristiques
suivant le tissu considéré (fibroblastes, cellules épithéliales, ostéoblastes,
chondroblastes, etc.). Ces cellules se fixent à la trame par des récepteurs membranaires
de type SAM (Substrate Adhesion Molecules).

 On trouve deux types de morphologie :


❑ Les matrices extracellulaires lâches sont des structures mésenchymateuses où les
cellules se déplacent facilement (exemple : derme),
❑ Les matrices extracellulaires denses sont des structures dans lesquelles les cellules ne
bougent pas (exemple : lame basale de l’épiderme).
❑ Il est important de préciser que toutes les cellules produisent de la matrice
extracellulaire, qu’elles soient d’origine bactérienne ou végétale, ainsi son existence
n’est pas uniquement liée à l’état pluricellulaire de l’organisme.
1.1. Constituants de la matrice extracellulaire
a) Polysaccharides b) Protéines fibreuses
Les polysaccharides sont principalement Les protéines fibreuses sont principalement
représentés par deux types de molécules : représentées par deux types de molécules :
 Les glyco-amino-glycanes (GAG) qui sont  Les fibres de collagène sont des glycoprotéines
de longues chaînes (25 000 résidus), non qui représentent 25% des protéines totales de
ramifiées, formées de polymère de l’organisme et qui permettent une résistance à de
disaccharides dont l’un des deux est aminé. fortes tensions mécaniques et ainsi la cohésion
Les GAG ont la propriété de piéger l’eau tissulaire,
formant un gel aqueux qui remplit la matrice.  Les fibres élastiques sont présentent dans les
 Les protéoglycanes sont liés à des tissus soumis à des variations de tailles et de
protéines par liaison O-glycosidique avec formes. Ces fibres élastiques sont formées de
des GAG non ramifiés. protéines, appelées les élastines, reliées entre
elles et associées au collagène et aux
polysaccharides, limitant les étirements excessifs.
c) Les autres glycoprotéines
D’autres glycoprotéines sont présentent dans la matrice extracellulaire, parmi elles
on trouve la fibronectine et plus particulièrement au niveau de la membrane basale
la laminine.
Quelques définitions
 Un glycane est un polymère
composé de monosaccharides reliés
entre eux par une liaison
glycosidique.
 Les glycosaminoglycanes (GAG ou
glycoaminoglycanes) sont des
macromolécules glucidiques
formant d'importants composants
des matrices extracellulaires des
tissus conjonctifs. Il est un glycane.
 Un protéoglycane est
une glycoprotéine, combinaison
d'une protéine et
d'un glycosaminoglycane (GAG)
Les GAG et la protéoglycane
Quelques définitions : le collagène
 Le collagène est une protéine extracellulaire
présente chez les vertébrés qui forme des
fibres insolubles. C'est un des composants
majeurs de nombreux tissus comme les os, les
dents, le cartilage, les tendons, les ligaments,
la cornée, la peau et les vaisseaux sanguins.
Dans l'os, le collagène est produit par les
ostéoblastes et forme des lamelles qui
confèrent à l'os sa résistance à l'étirement. Le
collagène du cartilage permet aux articulations
de résister aux forces de tension.
 Le collagène se compose de trois chaînes de
protéines, se liant entre elles pour former une
triple hélice.
Quelques définitions: l’élastine
 L'élastine est une protéine de matrice
extracellulaire qui prête l'élasticité et la
résilience aux tissus tels que les artères,
les poumons, les tendons, la peau, et les
ligaments…
 L'élastine est une protéine de la famille
Elastine purifiée d’aorte bovine
des protéines fibreuses de type
structural. Sécrétée par les fibroblastes
essentiellement , elle possède des
propriétés élastiques qui expliquent que
la peau reprenne sa forme initiale après
un pincement ou un étirement.
 L'élastine est une chaîne polypeptidique
longue de 750 acides aminés
 À diamètre égal, elle est 5 fois plus
élastique qu'un élastique. Elle peut
s’étirer jusqu’à 150% de sa longueur au
repos avant de se briser
Matrice extracellulaire
du Tissu conjonctif
Substance fondamentale gélatineuse, hydratée avec
fibres qui “baignent” et qui résiste aux forces de
compression.
❑ Substance basale
– Glycosaminoglycanes
– Protéoglycanes
– Glycoprotéines
❑ Fibres (protéines fibreuses)
– De collagène
– D’élastine
Forte résistance mécanique
INTEGRINES
1.1. Constituants de la matrice extracellulaire
a) Polysaccharides b) Protéines fibreuses
Les polysaccharides sont principalement Les protéines fibreuses sont principalement
représentés par deux types de molécules : représentées par deux types de molécules :
 Les glyco-amino-glycanes (GAG) qui sont  Les fibres de collagène sont des glycoprotéines
de longues chaînes (25 000 résidus), non qui représentent 25% des protéines totales de
ramifiées, formées de polymère de l’organisme et qui permettent une résistance à de
disaccharides dont l’un des deux est aminé. fortes tensions mécaniques et ainsi la cohésion
Les GAG ont la propriété de piéger l’eau tissulaire,
formant un gel aqueux qui remplit la matrice.  Les fibres élastiques sont présentent dans les
 Les protéoglycanes sont liés à des tissus soumis à des variations de tailles et de
protéines par liaison O-glycosidique avec formes. Ces fibres élastiques sont formées de
des GAG non ramifiés. protéines, appelées les élastines, reliées entre
elles et associées au collagène et aux
polysaccharides, limitant les étirements excessifs.
c) Les autres glycoprotéines
D’autres glycoprotéines sont présentent dans la matrice extracellulaire, parmi elles
on trouve la fibronectine et plus particulièrement au niveau de la membrane basale
la laminine.
La fibronectine
 La Fibronectine est le nom d'une classe de
glycoprotéines présente dans la matrice
extracellulaire et qui joue un rôle clé dans
l'adhésion des cellules à cette matrice
extracellulaire.

 Elles sont impliquées dans les liaisons


cellulaires, elles ont un haut poids moléculaire,
Ces protéines sont présentes à la surface des
cellules dans le plasma également et dans le
liquide amniotique.

 Chez l'adulte, la fibronectine joue également


un rôle central dans les processus de
cicatrisation.
Protéines transmembranaires interagissant avec la matrice
extracellulaire : Les intégrines
Ce sont des récepteurs d'adhésion cellulaire,
c'est-à-dire des protéines transmembranaires
dont l'une des extrémités interagit en général
avec des protéines de la matrice extracellulaire
situées à l'extérieur de la cellule (quelques
intégrines peuvent interagir avec des protéines
transmembranaires de cellules voisines), l'autre
extrémité interagissant avec des constituants
intracellulaires, notamment des molécules de
signalisation contrôlant la migration, la survie, la
prolifération et la différenciation.
Les deux principales fonctions des intégrines
sont :
 attachement de la cellule à la matrice
extracellulaire ;
 transduction de signaux* de la matrice * La transduction de signal désigne le mécanisme par lequel
extracellulaire vers la cellule. une cellule répond à l'information qu'elle reçoit, par des agents
chimiques ou autres signaux (tension,...)
La laminine
La laminine est un gros complexe protéique flexible constitué de trois chaînes polypeptidiques, α (165
à 200 kDa), β (140 kDa) et (105 à 150 kDa). Douze formes différentes de laminine ont été
caractérisées (α1-5, β1-3 et λ1-3), composant ainsi onze protéines différentes (par
exemple, α1 β1 λ1 ou α2 β1 λ3 etc). Les trois chaînes forment une croix asymétrique possédant
plusieurs sites d'interaction avec les cellules (par l'intermédiaire des intégrines ) et avec les autres
composants de la matrice extracellulaire (collagène).
La laminine est le constituant essentiel des lames basales.
• I) Les matrices extracellulaires
• 1) Constituants de la matrice extracellulaire
• a) Polysaccharides
• b) Protéines fibreuses
Plan du cours
• c) Les autres glycoprotéines
• 2) La lame basale
• II) Molécules d’adhérences et jonctions intercellulaires
• 1) Les molécules d’adhérence
• a) Immunoglobuline
• b) Cadhérine
• c) Sélectines
• d) Intégrines
• 2) Jonctions intercellulaires et jonctions cellules-matrice extracellulaire
• a) Les jonctions serrées (ou zonula-occludens)
• b) Les jonctions intermédiaires (ou zonula-adherens)
• c) Les desmosomes
• d) Les hémidesmosomes
• e) Les jonctions communicantes de type nexus (ou jonctions gap)
1.2 La lame basale
 Tous les tissus épithéliaux reposent sur une membrane basale qui les sépare du tissu conjonctif sous-jacent.
Son épaisseur varie d'un épithélium à un autre selon sa localisation de 50nm à 800nm.
 Elle sert de moyen d'ancrage aux cellules épithéliales; elle intervient comme filtre pour leur nutrition, elle
est indispensable pour leur survie et leur cicatrisation.
 De plus la membrane basale est perméable et représente une barrière physiologique extrêmement
importante
 La membrane basale est formée par l'union de deux feuillets:
- lame basale (lamina basalis)
- lame réticulaire (lamina reticularis ou fibroreticularis)
 La lame basale est un mince feuillet de glycoprotéines sécrété par les cellules épithéliales et la lame
réticulaire est un feuillet de matériel extracellulaire sécrété par les cellules du tissu conjonctif sous-
jacent.
 La lame basale est composée essentiellement par des protéoglycans, du collagène de type IV, des molécules
de fibronectine, laminine et entactine.
 La lame réticulaire contient des fibres de collagène de type III (aussi appelé fibres réticulaires) et a une
largeur de 200-500 nm.
1.2 La lame basale
 La lame basale est une région
différenciée de la matrice
extracellulaire, située à la base des
épithéliums ou autour de certaines
cellules telles que les cellules
endothéliales, les cellules graisseuses,
les cellules musculaires et les cellules
de Schwann*.
 Elle est constituée de laminine, de
GAG, de protéoglycanes, de collagène
Lame basale
de type IV et d’autres glycoprotéines.
 La lame basale étant à l’interface
entre différents tissus, elle a une
fonction de filtre, permet l’assise de
cellules (épithéliales et endothéliales)
et le contrôle de la localisation de
protéines membranaires.
*Les cellules de Schwann entourent certaines fibres nerveuses (ou axones), constituant une enveloppe isolante et protectrice : la
gaine de myéline Sa présence accélère la vitesse de propagation de l'influx nerveux le long de l'axone
1.2. La lame basale
 La membrane basale est une matrice
extracellulaire particulière qu'on
trouve à l'interface entre
un épithélium et un tissu conjonctif
(souvent qualifié de chorion). Sa
perméabilité régule les échanges
de molécules, en particulier
de nutriments, entre les deux tissus.
Elle contribue également à la cohésion
structurale de l'épithélium.
 Au niveau de la peau, la membrane
basale sépare les cellules de
l'épiderme et le derme. Les cellules
germinatives de l'épiderme se fixent à
la membrane basale par
des hémidesmosomes.
• I) Les matrices extracellulaires
• 1) Constituants de la matrice extracellulaire
• a) Polysaccharides
• b) Protéines fibreuses
Plan du cours
• c) Les autres glycoprotéines
• 2) La lame basale
• II) Molécules d’adhérences et jonctions intercellulaires
• 1) Les molécules d’adhérence
• a) Cadhérine
• b) Sélectines
• c) Intégrines
• 2) Jonctions intercellulaires et jonctions cellules-matrice extracellulaire
• a) Les jonctions serrées (ou zonula-occludens)
• b) Les jonctions intermédiaires (ou zonula-adherens)
• c) Les desmosomes
• d) Les hémidesmosomes
• e) Les jonctions communicantes de type nexus (ou jonctions gap)
Molécules d’adhérence et jonctions intercellulaires
 Les cellules adhèrent entre elles ou avec la
matrice extracellulaire (MEC) grâce à des
molécules d’adhésion : CAM (cell adhesion
molecules)
 Les CAM comprennent plusieurs protéines
appartenant à la superfamille des
immunoglobulines et sont responsables à
l’adhésion des cellules à la matrice
extracellulaire ou SAM (substrate adhesion
molecules).
 Les molécules d'adhérence cellulaire CAM
participent à la reconnaissance des cellules
de même type et à leur attachement
a) La cadhérine
• Cadhérine : Glycoprotéine membranaire
présente au niveau des jonctions cellulaires
• Structure
a) La cadhérine au niveau du Desmosome

Cadhérine
a) La cadhérine (suite)
Classification
Il existe presque une cadhérine spécifique pour chaque
tissu, en voici quelques unes :
• E-cadhérine : élaborée par les cellules épithéliales et
embryonnaires.
• L-cadhérine : élaborée par les cellules hépatiques.
• VE-cadhérine : élaborée par les cellules
endothéliales.
• P-cadhérine : que l’on trouve dans le placenta.
b) Les sélectines
Ce sont des glycoprotéines
membranaires permettant l’adhésion des
cellules sanguines aux cellules
endothéliales lors de la migration des
cellules sanguines hors des vaisseaux
(diapédèse).
Elles sont présentes à la surface des
leucocytes, des plaquettes sanguines et
des cellules endothéliales des capillaires
sanguins.
b) Les sélectines (suite)
Classification :
Il existe trois types de sélectines :
• Sélectines L (leucocytaires) : exprimées par les
leucocytes;
• Sélectines P (plaquettaires) : exprimées par les
plaquettes et les cellules endothéliales;
• Sélectines E (endotheliales) : exprimées par les cellules
endothéliales.
b) Les sélectines rôle dans la diapèdése

Leucocytes

Roulement des leucocytes sur la paroi interne de


l’endothélium
Diapédèse : permet aux lymphocytes et aux
plaquettes de migrer vers les tissus
c) les intégrines molécules d’adhésion
SAM :
• Les intégrines : des glycoprotéines transmembranaires composées
de deux chaînes peptidiques différentes α et β.
• Responsables majeurs de l’attachement des cellules à la matrice
extracellulaire.
c) Les intégrines (suite)

• La chaîne α présente des liaisons avec les


ions Ca2+ alors que la chaîne β est reliée
aux protéines du cytosquelette (l’actine,
cytokératine) dans le cytoplasme
(domaine intracellulaire)
• Leurs domaines extracellulaires se lient à de nombreux
ligands de la matrice extracellulaire (laminine, fibronectine).

• Elles sont présentes à la surface des leucocytes, plaquettes,


fibroblastes, cellules endothéliales et épithéliales (pôle
basal).
La matrice extracellulaire
• I) Les matrices extracellulaires
• 1) Constituants de la matrice extracellulaire
• a) Polysaccharides
• b) Protéines fibreuses
• c) Les autres glycoprotéines
Plan du cours
• 2) La lame basale
• II) Molécules d’adhérences et jonctions intercellulaires
•1) Les molécules d’adhérence
• a) Cadhérine
• b) Sélectines
• c) Intégrines
• 2) Jonctions intercellulaires et jonctions cellules-matrice extracellulaire
• 2.1 Jonctions intercellulaires
• a) Les jonctions serrées (ou zonula-occludens)
• b) Les jonctions intermédiaires (ou zonula-adherens)
• c) Les desmosomes
• d) Les jonctions communicantes de type nexus (ou jonctions gap)
2.2 Jonctions cellules-matrice extracellulaire : Les hémidesmosomes
2) Jonctions intercellulaires et jonctions
cellules-matrice extracellulaire
Jonctions membranaires
2.1.Jonctions intercellulaires
Les jonctions intercellulaires sont des régions différenciées de la
membrane plasmique responsables de l’adhérence intercellulaire et
au niveau desquelles on distingue une concentration importante de
molécules d’adhérence.
Parmi elles on distingue :
 les jonctions serrées (ou Zonula Occludens),
 les jonctions intermédiaires (ou Zonula Adherens),
 les desmosomes,
 les jonctions communicantes (de type nexus ou jonctions« gap »)
a) Les jonctions serrées (ou zonula-occludens)
 Les zonula-occludens sont des jonctions étanches qui
ceinturent la cellule, d’où le terme de « zonula », au
niveau du pôle apical et ceci notamment au niveau des
épithéliums monocouches (endothélium et cellules
polarisées par exemple au niveau des entérocytes et
hépatocytes). Elles créées des occlusions qui interdisent
entièrement la diffusion latérale des protéines ; l’espace
intercellulaire est totalement obturé.
 Elles sont composées d’occludines et de claudines qui
sont des molécules calcium indépendantes et
d’immunoglobulines dont les JAM (Junctionnal Adhesion
Molecule).
 Du côté cytoplasmique on trouve des protéines
spécifiques appelées protéines ZO qui interagissent aves
les molécules de la jonction d’une part, et permet
l’ancrage des microfilaments d’actine (dans le
cytosquelette) d’autre part,
b) Les jonctions intermédiaires (ou zonula-
adherens)
 Les zonula-adherens sont également des
jonctions qui ceinturent la cellule au niveau du
pôle apical, situées juste en dessous des
zonula-occludens. Elles sont situées au niveau
des cellules polarisées et laissent un espace
intercellulaire plus important que les jonctions
serrées.
 Elles sont composées de cadhérines et de
nectines qui sont des immunoglobulines
spécifiques. Du côté cytoplasmique on trouve
une plaque dense cytoplasmique où sont
ancrées les cadhérines et les nectines :
 Les caténines permettent la jonction entre les
microfilaments d’actines et les cadhérines.
Zonula occludens
Différences entre la cadhérine et la caténine
 Cadhérine : Glycoprotéine  Les caténines sont des glycoprotéines
membranaire présente au cytoplasmiques généralement
niveau des jonctions complexées avec les cadhérines. L'α-
cellulaires caténine peut se lier avec l'actine ou la
β-caténine.
c) Les desmosomes
 Les desmosomes ne sont cette fois-ci plus des
zonulas, mais des macula-adherens qui sont des
zones d’ancrage des filaments intermédiaires sous
la forme de taches, d’où le terme de « macula ».
Ils permettent la formation de jonctions
intercellulaires, contrairement aux
hémidesmosomes qui créent des jonctions entre
cellules et lame basale. On trouve les
desmosomes principalement au niveau des
épithéliums, mais pas exclusivement.
 Ils sont composés de desmocolline et desmogléine
qui sont des cadhérines (calcium dépendantes)
spécifiques, ainsi que des molécules de la
superfamille des immunoglobulines.
 Les desmosomes permettent l’adhérence
intercellulaire, le maintien de la forme des
cellules et une résistance cytoplasmique.
Cadherines and Catenines
Structure des desmosomes
Desmosomes = Adhesion belt
d) Les jonctions communicantes de type nexus (ou
jonction gap)
Les jonctions communicantes, aussi Les nexus permettent une coopérativité
appelées jonctions gap ou macula métabolique intercellulaire en fonction du
gradient de concentration (ions et petites
communicans ou nexus ou jonctions molécules) et permet ainsi le transfert
lacunaires ou encore jonctions d’informations (second messagers tels que
perméables, sont des jonctions l’AMP cyclique, le calcium Ca2+ et certains
intercellulaires de 2 à 4 nanomètres enzymes).
Ces jonctions ne sont pas exprimées de
mettant en relation le cytoplasme de manière constitutionnelle mais possèdent des
deux cellules voisines. demi-vies de l’ordre de 24 heures. La régulation
de la perméabilité dépend donc de la
concentration des nexus qui varie selon
Elles sont présentes dans toute cellule
l’activité cellulaire.
en contact avec une autre dans un
tissu.
GAP JONCTIONS
d) Les jonctions communicantes de type nexus (ou
jonction gap)
 Elles permettent :

❖ la compartimentation cellulaire lors du développement


❖ le maintien de l'homéostasie tissulaire : maintien des concentrations et du pH
intracellulaire
❖ le comportement synchronisé des cellules et empêche la prolifération cellulaire
❖ l'amplification de la réponse hormonale (couplage métabolique)
❖ la transmission de signaux (couplage électrique)
❖ la communication entre les cellules,

Chez l'être humain, les jonctions communicantes se situent principalement dans le système
nerveux central (SNC), le cœur, le foie, la rétine, les vaisseaux sanguins et les muscles lisses.
2.2 Jonctions cellules-matrice extracellulaire

Les jonctions cellules matrice-extracellulaire sont des régions différenciées de la


membrane plasmique responsable de l’adhérence entre les cellules et les éléments de la
matrice extracellulaire. Elles sont également riches en molécules d’adhérence. Parmi elles
on distingue les hémidesmosomes.
Les hémidesmosomes

Intracellule
 Les hémidesmosomes sont présents au
niveau du pôle basal et forment, des
jonctions avec la lame basale par
interaction entre les intégrines des
hémidesmosomes et les laminines de la
lame basale.
 Comme les desmosomes, les
hémidesmosomes présentent une
plaque dense qui permet d’ancrer les
filaments intermédiaires de extracellule
cytokératine.
 Ces derniers forment un réseau entre
les plaques des desmosomes et
hémidesmosomes permettant le
maintient de la cohésion cellulaire.
MATRICE EXTRACELLULAIRE

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