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III- Politisation du fait religieux et conflictualités

A- L’affirmation de l’hindouisme et la montée des fondamentalismes

Une transformation des pratiques religieuses accompagne le développement économique et


social. Les rituels quotidiens, pratiqués dans les foyers ou dans les temples de quartier,
perdent de l’importance.

En revanche, de grands temples somptueux sont construits dans les villes, ainsi que
d’immenses statues des divinités. Certains gourous deviennent célèbres sur des chaînes de
télévision spécialisées. Internet se remplit de sites véhiculant des messages religieux.

Gourous : Maître spirituel dans l’hindouisme, ainsi que dans le jainisme, le boudhisme ou le sikhisme. Les
gourous peuvent être à l’origine de la création de sectes, proposant à leurs adeptes des voies particulières vers
le salut de l’âme.

L’importance des grands événements religieux s’accroît. Les pèlerinages se multiplient et


attirent des foules de dévots qui contribuent à l’enrichissement (dons en argent) de très
nombreux temples et lieux saints. Les grandes célébrations de l’hindouisme réunissent
régulièrement des millions de personnes, la plus célèbre étant la Maha Khumba Mela qui
rassemble tous les douze ans, dans des villes saintes différentes (Allahabad, Haridwar),
jusqu’à cent millions d’adeptes.

Dévot : Personne attachée à un culte religieux et qui en observe avec ferveur les pratiques.

Les courants fondamentalistes se développent au sein de toutes les religions. Toutes les
communautés voient des groupes se constituer, prônant une vision radicalisée de leur
croyance. Présent dès la création de la nation indienne, le fondamentalisme hindou apparaît
le plus dangereux pour les valeurs démocratiques du fait de la domination numérique de
cette religion.

Documents p316- 317 :

Expliquez la montée de l’hostilité des hindouistes envers les minorités religieuses


(documents 2, 3 et 5)

L’hindouisme est instrumentalisé politiquement. Les fondamentalistes hindous participent


aujourd’hui au pouvoir et ont un rôle majeur dans le nationalisme hindou prôné par le BJP.

(parti indien du peuple : droite nationaliste, un des deux principaux partis).

Ils développent une idéologie radicale en imposant les valeurs de l’hindouisme et en


interdisant, par exemple, l’abattage des vaches. Ces mesures remettent en cause les
fondements laïques de la nation. L’affirmation de l’hindouisme dans le champ politique tend
à réduire la liberté des minorités.
B- Une question religieuse au cœur de la géopolitique régionale : le Cachemire

Vidéo : D’où vient la crise entre l’Inde et le Pakistan ?

Documents p318- 319 :

En quoi la religion est- elle une source permanente de tensions géopolitiques entre l’Inde et
le Pakistan depuis 1947 (Documents 1 à 4).

Quelles sont les autres causes de tensions entre l’Inde et le Pakistan (document 4) ?

A la différence de l’Inde qui est un Etat sécularisé, le Pakistan est une république Islamiste.
Dès l’indépendance de 1947, l’Inde et le Pakistan entrent en guerre autour de la question du
Cachemire. En 1949, L’Inde gagne les 2/3 de la province. Après plusieurs conflits, en 1972,
l’Inde et le Pakistan décident de s’engager dans une résolution pacifique du conflit.

Pourtant rien n’est réglé encore aujourd’hui dans une province qui se retrouve déchirée
entre trois puissances nucléaires : l’Inde, le Pakistan et la Chine qui revendique une partie de
la province.

Ces tensions se traduisent notamment par des attentats comme en 2008 ou l’hôtel Taj-
Mahal de Mumbai est pris d’assaut par des commandos terroristes pakistanais. Au total, les
attentats de Mumbai e 2008 font 188 victimes et renforcent les tensions entre l’Inde et le
Pakistan.

La région du Cachemire est une zone de fortes tensions car elle répond à des enjeux
stratégiques forts. Ainsi, le contrôle du glacier du Siachen qui approvisionne en eau l’indus
ou encore la création des « nouvelles routes de la soie » et d’un couloir économique entre la
ville chinoise de Kachgar et le port pakistanais de Gwadar ont rendu primordial le contrôle
du Cachemire.

Après une période de paix relative, les tensions se sont multipliées depuis 2016. Confronté à
des mouvements islamistes qui multiplient les attentats comme en 2019 contre les militaires
indiens, le premier ministre Modi a décidé en 2020 de mettre fin à l’autonomie de la
province de Jammu- et- Cachemire, placée sous l’administration directe du pouvoir central.

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