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Accord de consensus

National
Pour la transition

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Les représentant.e.s des principaux secteurs politiques, religieux, économiques et de la société
civile d'Haïti conviennent collectivement de définir, par cet accord de consensus politique, le
cadre de la transition pour mettre fin à ce chaos, placer Haïti sur le chemin de la reconquête de sa
dignité et rétablir l’ordre constitutionnel. Ce consensus commun aux parties prenantes signataires
de cet Accord advient en ce moment de crise grave, qui met en péril le peuple haïtien, pris au
piège depuis trop longtemps entre la mauvaise gouvernance, la violence multiforme et la
soumission de l'exécutif d’Etat à un agenda qui ne tient pas compte des intérêts du pays.

Droit de la crise

Droit relatif à l’applicabilité des principes juridiques en période de crise et qui confère à
certaines autorités des pouvoirs qu’elles n’auraient pas en période normale.

Vision et mission de la Transition


La mission primordiale la transition étant le retour à l’ordre démocratique, la vision s’articule
autour de deux priorités principales : sécurité et élections. La période intérimaire sera consacrée à
la restauration de la dignité nationale, au rétablissement de la sécurité pour la population et à la
réalistement d’élections libres et crédibles.

Cet accord de consensus se fonde sur les principes suivants :

Inclusion : cette proposition représentative des principaux acteurs sociaux et politiques, est
guidée par le souci de mobiliser toutes les énergies positives disposées à mettre de côté les
considérations partisanes pour sortir le pays de cette impasse difficile.

Citoyenneté et participation : La protection des droits fondamentaux des citoyennes et citoyens


et la transparence dans la gouvernance démocratique doivent être instituées sur la base de leur
participation inclusive dans la construction des institutions étatiques et le contrôle de leur
fonctionnement.

Intégrité : les membres du nouveau gouvernement et des différents organes prévus dans
l’Accord doivent représenter l'Haïti que nous construisons : des personnes de caractère et d'un
casier judiciaire irréprochable, compétentes et honnêtes. Les membres de la nouvelle
gouvernance de transition doivent s’engager à lutter contre toutes les formes de corruption,
ils/elles ne doivent en aucun cas se servir de leur position dans l’Etat pour s’adonner à
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l’activisme politique, encourager le clientélisme, entretenir des connivences avec les gangs et la
criminalité.

Rétablissement de la paix : les compatriotes de différentes tendances politiques doivent pouvoir


travailler ensemble à la reconstruction du pays. Ils/elles doivent s’écarter de tout esprit
revanchard, bannir toute idée de persécution politique, reconnaitre le droit de tout citoyen de
vivre et de circuler librement dans son pays afin de jeter les bases d’une justice équitable
facilitant la réconciliation de la nation avec elle-même.

Transition ordonnée : l’installation du gouvernement de transition doit être gérée de manière


ordonnée et pacifique afin de ne pas prolonger le vide qui allongerait les souffrances du pays et
rendrait d’autant plus difficile le chemin vers la stabilité.

Protection et respect de la souveraineté nationale: Conformément à l’Acte de l’Indépendance


d’Haïti, à la Charte des Nations Unies et au Pacte international relatif aux droits civils et
politiques qui consacrent le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, nous tenons pour

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intangible le droit du peuple haïtien de déterminer de manière souveraine, son régime politique,
tel que consacré par la Constitution haïtienne, basé sur les libertés fondamentales et le respect
des droits humains, la paix sociale, l’équité économique, la concertation et la participation.

Préambule
Confrontés à l’extrême urgence de la situation actuelle et au vide créé par l’inaction puis le
départ du pouvoir en place, la montée en puissance des gangs qui tiennent le pays en otage ;
Voulant mettre un terme à la situation de violence et de chaos préjudiciable à l’ensemble de la
population et éviter toute atteinte à la souveraineté nationale; Forts de nos engagements, de nos
luttes permanentes et de notre quête incessante d’une solution haïtienne à la crise, nous nous
sommes réunis pour élaborer ce compromis raisonnable et opérationnel.

Après une analyse approfondie de la situation du pays et déterminé.es à contribuer à agir sur les
causes de la déconstruction institutionnelle actuelle et à promouvoir une véritable solution
nationale fondée sur une réappropriation de notre souveraineté à travers un consensus national
respectueux de l’intérêt général, nous sommes arrivés aux constats suivants :

-Depuis la mise en caducité du Parlement et plus encore depuis la vacance de la Présidence


aucune institution de l’État ne détient la souveraineté nationale;

-Le rétablissement de l’ordre démocratique passe par la réalisation d’élections honnêtes et le


rétablissement de la norme constitutionnelle;

-Des mesures économiques, sociales et de sécurité d’urgence doivent être prises pour favoriser la
reprise de la vie dans notre pays meurtri.

-Pour arriver à cette normalisation de la gouvernance, il importe de refonder certaines institutions


et de prendre impérativement des mesures nécessaires pour une remise en ordre dans l’État.

Le présent Accord vise à créer les conditions de la stabilité politique en vue du retour à la
normalité constitutionnelle et de la restauration de l’ordre démocratique. Il consacre
solennellement les éléments d’un consensus indispensable pour un règlement concerté de la crise
politique.

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I- Gouvernance politique et structures institutionnelles de la transition

La gouvernance politique requiert la mise en place d’organes dûment mandatés dont les
responsabilités recouvrent celles des institutions nodales de l’Etat. Trois instances de
gouvernance sont à cet effet constituées pour accomplir ces mandats:

-Le Conseil Présidentiel (CP) pour le pilotage et la coordination de la Transition;

-Le Gouvernement dirigé par un Premier ou une Première ministre pour la mise en œuvre de la
politique nationale de transition dont les grands objectifs sont définis dans cet accord;

-L’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale pour le suivi et le contrôle de la mise en


oeuvre de la politique nationale de transition.

1.1- Le Conseil Présidentiel de Transition

Le Conseil Présidentiel assure la présidence de la Transition. Il est composé de neuf (9) conseillers dont sept membres désignés par
les entités suivantes :

1) Accord du 30 août 2021 dit de Montana ;


2) Collectif des partis politiques du 30 janvier 2023
3) Accord du 21 décembre 2022
4) Parti Fanmi Lavalas
5) Plateforme Résistance Démocratique (RED/EDE) et le regroupement politique Compromis Historique
6) Parti Pitit Desalin
7) Secteur Privé
Et deux observateurs, sans voix délibérative, désignés par les entités suivantes :
8) Société civile
9) REN/Inter-foi

Le président du Conseil Présidentiel sera issu d’une élection entre les membres de l’instance, à la majorité
absolue de 4 sur 7 conseillers-présidents. Les décisions finales doivent être approuvées en conseil
présidentiel, par consensus ou à la majorité de 4 sur 7

Les membres du Conseil Présidentiel ont été désignés dans le cadre du processus de négociation
sur le CP avec la facilitation de la CARICOM, entre les acteurs haïtiens et comprendra les
secteurs suivants et leurs représentant.e.s :

1- Le parti Organisation Politique Fanmi Lavalas (Leslie Voltaire)


2- Le parti Pitit Dessalin (Emmanuel Vertilaire)
3- Le Collectif du 30 Janvier (Edgard Leblanc Fils)
4- L'accord du 30 août 2021 dit le Montana (Fritz Alphonse Jean)

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5- Le parti politique Les Engagés pour le Développement (EDE) et le regroupement
politique Compromis Historique (Smith Augustin)
6- L'Accord du 21 Décembre ( Louis Gérald Gilles)
7- Les associations de gens d'affaires haïtiens ( Laurent St Cyr)
8- Le secteur religieux/Interfoi (Regine Abraham)
9- Des organisations de la société civile (Frinel Joseph)

Chacun des membres aura la charge de l’orientation et du suivi d’un axe ou chantier national en
lien avec les enjeux de la transition. Les membres du Conseil Présidentiel ne peuvent assumer un
mandat électif qu’après toutes les élections réalisées par le CEP de la transition conduite par ce
Conseil présidentiel.

1.2 Le gouvernement de Transition

Le/la Premier/ière ministre est nommé.e par le Conseil Présidentiel de la Transition en


consultation avec les signataires de l’accord et sur la base d’un nom soumis par chaque secteur
du présent Accord, conformément aux mécanismes et critères établis (Voir annexe). Le/lq
Premier/ieMinistre ne pourra pas participer aux prochaines élections.

Le/la Premier/ière ministre en accord avec le CP choisit les membres du cabinet ministériel
conformément aux mécanismes et critères établis en annexe. Les organisations de la société
civile et les secteurs politiques signataires de l’Accord de consensus politique seront sollicités
pour une liste de compétences en fonction de la feuille de route du Gouvernement.

1.3- L’Organe de contrôle de l’Action Gouvernementale

Un organe de contrôle de l’Exécutif dénommé Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale


(OCAG) sera constitué sur la base de larges consultations du CP avec les organisations
haïtiennes de la société civile dans la capitale, les 10 départements et la diaspora. Il sera composé
de membres choisis conformément aux mécanismes et critères établis en annexe.

II- Missions et responsabilités des organes de la transition

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2.1-Le Conseil Présidentiel de Transition

Le Conseil Présidentiel veille au respect et à l’exécution de la Constitution, dans tous ses articles
applicables à la période spécifique de la Transition, des lois de la République, de l’Accord du 11
dans le cadre de la facilitation conduite par la Caricom, et de cedit Accord de consensus
politique. Il veille à la stabilité des institutions et à la continuité de l’État. La durée du mandat du
Conseil Présidentiel sera de dix-huit (18) à vingt-quatre (24) mois. En outre, le Conseil
Présidentiel ne peut bénéficier de prolongation de mandat. Le mandat du conseil démarre, à
partir de la date de sa prestation de serment. Le Conseil Présidentiel nomme et publie les
membres composant le nouveau Conseil Electoral conformément à l’article 289 de la
Constitution dans ses dispositions applicables, dans un délai ne dépassant pas 60 jours, à
compter de la date de son installation.

Des conditions de l’entrée en fonction des membres du Conseil Présidentiel

Avant d’entrer en fonction, chacun des membres du Conseil Présidentiel prête le serment
suivant : « Je jure, devant Dieu et devant la Nation, d'observer fidèlement la Constitution et les lois de la République, de
respecter et de faire respecter les droits du peuple haïtien, de travailler à la grandeur de la Patrie, de maintenir l'indépendance
nationale et l'intégrité du territoire.”

Le Gouvernement, ayant à sa tête le Premier ministre, exerce toutes les attributions


constitutionnelles à lui confiées dans les limites de l’applicabilité de la constitution et du présent
accord.

Ses fonctions principales (détaillées dans un document en annexe) sont :

i. Définir les grandes orientations, conformément à l’Accord de la période de transition


autour de 5 grands axes ou chantier national, à savoir : a) la sécurité publique et
nationale ; b) le redressement économique, la sécurité alimentaire et sanitaire ; c) la
conférence nationale et la question constitutionnelle ; d) l’État de droit et la justice ; e)
les élections pour le renouvellement du personnel politique ; e) le relèvement des
infrastructures.
ii. Mettre en place un Organe de Contrôle composé de personnalités représentatives de la
diversité géographique et sociale du pays, impartiales, honnêtes et compétentes.

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iii. Assurer le suivi et la mise en œuvre des dispositions de l’accord politique national.

Le Premier Ministre conduit la politique du Gouvernement dont la mission principale est de


rétablir l’ordre public et de créer les conditions pour organiser, dans un délai de 18-24 mois, des
élections inclusives et transparentes pour transmettre le pouvoir à des autorités constitutionnelles.
Dans le cadre de sa mission, le Gouvernement doit redresser l’administration publique, garantir
le fonctionnement des institutions juridictionnelles, relancer la vie économique et sociale, établir
et maintenir un climat de paix sociale propice à la tenue de la conférence nationale et des
élections générales.

La mission fondamentale du Gouvernement, muni d’une feuille de route convenue entre les
parties prenantes (voir annexes), est de :

- Rétablir les conditions de sécurité publique et négocier avec l’international les


conditions de la mise en œuvre de la résolution 2699 du conseil de sécurité des
Nations Unies, pour un soutien efficace aux forces de sécurité haïtiennes ;
- Rétablir et assainir les institutions effondrées de l’État et mettre en œuvre les
réformes transitionnelles nécessaires y compris en matière de lutte contre la
corruption et l’impunité ;
- Mettre en place un Conseil Électoral Provisoire indépendant ;
- Prendre des mesures exceptionnelles pour relancer l’économie, améliorer l’offre
de services de base, combattre l’insécurité alimentaire entre autres ;
- Créer une commission Justice, Vérité, à des fins de mémoire et de réparations.

2.3- L’Organe de Contrôle de l’Action Gouvernementale – OCAG

La mission essentielle de l’OCAG est de contrôler l’action gouvernementale. En ce sens il est


appelé notamment à : Donner avis sur les décrets pris par le gouvernement avant promulgation ;
la désignation ou la nomination de certains cadres diplomatiques, des membres de conseil
d’administration des institutions financières publiques et des organismes autonomes ; au
processus de nomination de Juges à la Cour de Cassation ; veiller au respect des lois et de
l’éthique dans la gestion de la chose publique.

Les principales attributions et le fonctionnement de l’OCAG sont détaillés dans un document en


annexe.
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L’Organe de Contrôle reste en fonction jusqu’à l’installation des sénateurs et députés issus des
élections.

III- Cadrage des interventions prioritaires de la transition

3.1- Rétablissement de la sécurité publique et nationale

Un Conseil National de Sécurité – CNS sera créé, pour donner une réponse aux différents aspects
de la crise de sécurité du pays. Il sera chargé d'élaborer, de veiller à l’application et au suivi d’un
plan national de sécurité et de stabilité multidimensionnel en consultation avec les parties
prenantes publiques, civiques et sécuritaires, ainsi qu'avec des experts nationaux et
internationaux.

Le CNS définira les modalités de coopération avec les partenaires internationaux en vue de
l’amélioration de la sécurité, notamment l’assistance technique aux forces de l’ordre et du
système judiciaire ainsi que les mesures de protection internationales nécessaires pour
accompagner Haïti dans la résolution de manière durable des fléaux sociaux de l’insécurité, de la
violence armée, des trafics de personnes, de stupéfiants, d’armes, de munitions, et la
contrebande.

Le CNS définit et supervise les arrangements relatifs à l'assistance internationale en matière de


sécurité (Résolution 2699 du CSNU et autres), en consultation avec les communautés, les acteurs
de la sécurité, de la gouvernance et de la société civile, ainsi que des experts nationaux et
internationaux.

3.2- Organisation de la conférence nationale et de la réforme constitutionnelle

Immédiatement après la prise de fonction du Gouvernement, le Conseil Présidentiel procèdera à


la nomination du Comité de Pilotage de la Conférence Nationale sur proposition du /de la
Premier/ière ministre en consultation avec les parties prenantes signataires de l’Accord de
consensus politique et d’autres secteurs organisés de la société. Les décrets créant et organisant
la Conférence Nationale préciseront : la définition du mandat, l’établissement de la durée du
nombre de membres du comité de pilotage, des secteurs et des régions qu’ils représentent ainsi
que les thèmes des débats, comptent parmi les éléments principaux sur lesquels travaillera le
Comité de Pilotage.

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Les résolutions de la CNS serviront de recommandations qui devront être prises en compte, selon
la compétence normative conférée par l’Accord de Consensus Politiques qui l’habilite à: la
révision de la constitution existante ; l’élaboration d’un nouveau projet de société pour Haïti, les
nouvelles relations entre l’État et la société notamment la société civile et les partis politiques.

3.3- Établissement des conditions pour des élections démocratiques, crédibles et


participatives

Au cours du premier trimestre de fonctionnement du Gouvernement, le Conseil Présidentiel de


Transition nommera un Conseil Électoral Provisoire (CEP) indépendant et impartial de neuf (9)
membres choisis conformément à l’esprit des dispositions de l'article 289 de la Constitution.

Le Conseil Electoral Provisoire en concertation avec le Conseil Présidentiel mettra en place une
commission indépendante chargée de l’évaluation de l’institution électorale et du système
électoral et en particulier des documents d’identité, des ressources humaines et matérielles, du
découpage électoral...

Sur la base des recommandations de la commission indépendante, le CEP entame les réformes et
le renforcement institutionnel pertinents en vue d’un exercice adéquat du droit de vote par les
citoyennes et les citoyens.

A l’issue du processus de révision constitutionnelle et conformément aux recommandations de la


CNS, le CEP, en concertation avec les partis politiques et les acteurs de la société civile,
procédera à la préparation du décret électoral, du calendrier électoral, du décret sur les partis
politiques, etc.

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3.4- Restauration de la justice et de l’État de droit

L’action du gouvernement de transition visera à améliorer l’efficacité de la justice et à renforcer


la garantie des droits fondamentaux. Les trois grands objectifs dans ce domaine sont les
suivants :

- Garantir le fonctionnement régulier des instances juridictionnelles ;


- Renforcer la conduite et la mise en œuvre de la politique pénale ;
- Renforcer l’assistance juridique et faciliter l’accès à la justice.

S’attaquer à la corruption peut constituer un puissant signal envoyé à la population sur la volonté
du gouvernement de transition de rompre avec ces pratiques et est de nature à rétablir la
confiance dans la capacité des institutions publiques à combattre la corruption. Le gouvernement
de transition rompra avec les pratiques de corruption, renforcera la capacité des institutions
publiques de lutte contre la corruption, accompagnera les organisations de la société civile
engagées dans ce combat, instaurera la transparence dans ses actions, respectera le droit d’accès
à l’information.

En ce sens le gouvernement aura, entre autres, à :

- Initier un audit général de l’administration publique incluant les organismes et


institutions autonomes, les représentations diplomatiques, et toutes les
institutions publiques génératrices de revenus.

Pour faire la lumière sur les crimes de sang, les crimes financiers, les nombreux massacres, les
multiples cas de viol collectif perpétrés dans le pays au cours des dernières années et pour donner
à la justice et à l’exécutif les éléments nécessaires pour agir, le Conseil Présidentiel procédera à
la nomination de la Commission Vérité, Justice, Réparation, Réconciliation sur proposition du
Premier ministre en consultation avec les Organisations de droits humains nationales et
internationales.

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3.5- Redressement institutionnel et économique

Dans le but de remettre le pays sur les rails de la croissance le Conseil Présidentiel aura a
élaborer, de concert avec le gouvernement de transition une stratégie globale de redressement
pour le pays, prenant appui sur un Plan Stratégique de Développent d’Haiti (PSDH) révisé. Les
secteurs associatifs notamment les coopératives et le secteur privé travailleront avec l'État sur la
base d'un code de conduite mutuel sur les réformes commerciales et fiscales dans le cadre de la
mise en oeuvre du PSDH révisé.

Le gouvernement devra mobiliser les moyens pour répondre dans l’urgence à certains besoins de
base de la population en termes de prestation de services publics comme : les services de santé et
d’hygiène publique, les services éducatifs et les services agricoles.

Concernant les ressources humaines de l’administration publique le gouvernement déploiera un


grand programme de formation et d’activités de débats avec la collaboration de l’ENAPP et
même des universités publiques et privées et des associations de la diaspora.

Les lignes stratégiques de ces interventions prioritaires seront développées et approfondies à


travers un programme de réformes constitutionnelles, électorales, institutionnelles, sécuritaires et
économiques élaboré avec le soutien des partenaires locaux, internationaux, et des organisations
professionnelles de la diaspora.

IV- Feuille de route de la transition

Dans le cadre de ces grands chantiers, le gouvernement sera muni d’une feuille de route durant la
période de transition. Les grandes lignes de cette feuille de route (détaillée en annexe)
comprennent, entre autres :

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- Désignation d'un gouvernement de sauvetage et d'union nationale comprenant
des instances décentralisées et des directions autonomes.
- Adoption de mesures visant à rétablir la sécurité pour le peuple haïtien, y
compris la création d'un Conseil national de sécurité en tant qu'organe central de
planification et de gestion d'une mission multinationale d'appui, et la réforme de
la police nationale haïtienne.
- Nomination du CEP et préparation d'une feuille de route électorale détaillée.
- Rétablissement et assainissement des institutions effondrées de l’État et mise en
œuvre des réformes transitionnelles nécessaires.
- Mise en place d’une Commission chargée de travailler à la proposition de
révision de la Constitution à soumettre à la Conférence Nationale.
- Mise en place d’une commission chargée d'évaluer le processus de production
et de distribution des cartes nationales d'identité uniques (CINU) et de
l’amélioration du système électoral.
- Renforcement des institutions étatiques de lutte contre la corruption et
l’impunité.
- Préparation d'une conférence nationale.
- Préparation d'un plan économique pour soutenir la relance humanitaire et
économique notamment la sécurité alimentaire dans le cadre d'un partenariat
public-privé-associatif.
- Création d’une commission Justice, Vérité, Réparation, et Réconciliation.
- Définition avec les partenaires internationaux des conditions et modalités de
mise en œuvre de la résolution 2699.

V- De la résolution de conflits

VI- De l’officialisation du présent Accord

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Les parties prenantes ont convenu que le Conseil des ministres fera publier au journal Le
Moniteur, journal officiel de la République, le présent compromis national et tous les documents
nécessaires à la facilitation de l’exercice de la nouvelle gouvernance de transition.

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