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Pour la transition
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Les représentant.e.s des principaux secteurs politiques, religieux, économiques et de la société
civile d'Haïti conviennent collectivement de définir, par cet accord de consensus politique, le
cadre de la transition pour mettre fin à ce chaos, placer Haïti sur le chemin de la reconquête de sa
dignité et rétablir l’ordre constitutionnel. Ce consensus commun aux parties prenantes signataires
de cet Accord advient en ce moment de crise grave, qui met en péril le peuple haïtien, pris au
piège depuis trop longtemps entre la mauvaise gouvernance, la violence multiforme et la
soumission de l'exécutif d’Etat à un agenda qui ne tient pas compte des intérêts du pays.
Droit de la crise
Droit relatif à l’applicabilité des principes juridiques en période de crise et qui confère à
certaines autorités des pouvoirs qu’elles n’auraient pas en période normale.
Inclusion : cette proposition représentative des principaux acteurs sociaux et politiques, est
guidée par le souci de mobiliser toutes les énergies positives disposées à mettre de côté les
considérations partisanes pour sortir le pays de cette impasse difficile.
Intégrité : les membres du nouveau gouvernement et des différents organes prévus dans
l’Accord doivent représenter l'Haïti que nous construisons : des personnes de caractère et d'un
casier judiciaire irréprochable, compétentes et honnêtes. Les membres de la nouvelle
gouvernance de transition doivent s’engager à lutter contre toutes les formes de corruption,
ils/elles ne doivent en aucun cas se servir de leur position dans l’Etat pour s’adonner à
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l’activisme politique, encourager le clientélisme, entretenir des connivences avec les gangs et la
criminalité.
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intangible le droit du peuple haïtien de déterminer de manière souveraine, son régime politique,
tel que consacré par la Constitution haïtienne, basé sur les libertés fondamentales et le respect
des droits humains, la paix sociale, l’équité économique, la concertation et la participation.
Préambule
Confrontés à l’extrême urgence de la situation actuelle et au vide créé par l’inaction puis le
départ du pouvoir en place, la montée en puissance des gangs qui tiennent le pays en otage ;
Voulant mettre un terme à la situation de violence et de chaos préjudiciable à l’ensemble de la
population et éviter toute atteinte à la souveraineté nationale; Forts de nos engagements, de nos
luttes permanentes et de notre quête incessante d’une solution haïtienne à la crise, nous nous
sommes réunis pour élaborer ce compromis raisonnable et opérationnel.
Après une analyse approfondie de la situation du pays et déterminé.es à contribuer à agir sur les
causes de la déconstruction institutionnelle actuelle et à promouvoir une véritable solution
nationale fondée sur une réappropriation de notre souveraineté à travers un consensus national
respectueux de l’intérêt général, nous sommes arrivés aux constats suivants :
-Des mesures économiques, sociales et de sécurité d’urgence doivent être prises pour favoriser la
reprise de la vie dans notre pays meurtri.
Le présent Accord vise à créer les conditions de la stabilité politique en vue du retour à la
normalité constitutionnelle et de la restauration de l’ordre démocratique. Il consacre
solennellement les éléments d’un consensus indispensable pour un règlement concerté de la crise
politique.
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I- Gouvernance politique et structures institutionnelles de la transition
La gouvernance politique requiert la mise en place d’organes dûment mandatés dont les
responsabilités recouvrent celles des institutions nodales de l’Etat. Trois instances de
gouvernance sont à cet effet constituées pour accomplir ces mandats:
-Le Gouvernement dirigé par un Premier ou une Première ministre pour la mise en œuvre de la
politique nationale de transition dont les grands objectifs sont définis dans cet accord;
Le Conseil Présidentiel assure la présidence de la Transition. Il est composé de neuf (9) conseillers dont sept membres désignés par
les entités suivantes :
Le président du Conseil Présidentiel sera issu d’une élection entre les membres de l’instance, à la majorité
absolue de 4 sur 7 conseillers-présidents. Les décisions finales doivent être approuvées en conseil
présidentiel, par consensus ou à la majorité de 4 sur 7
Les membres du Conseil Présidentiel ont été désignés dans le cadre du processus de négociation
sur le CP avec la facilitation de la CARICOM, entre les acteurs haïtiens et comprendra les
secteurs suivants et leurs représentant.e.s :
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5- Le parti politique Les Engagés pour le Développement (EDE) et le regroupement
politique Compromis Historique (Smith Augustin)
6- L'Accord du 21 Décembre ( Louis Gérald Gilles)
7- Les associations de gens d'affaires haïtiens ( Laurent St Cyr)
8- Le secteur religieux/Interfoi (Regine Abraham)
9- Des organisations de la société civile (Frinel Joseph)
Chacun des membres aura la charge de l’orientation et du suivi d’un axe ou chantier national en
lien avec les enjeux de la transition. Les membres du Conseil Présidentiel ne peuvent assumer un
mandat électif qu’après toutes les élections réalisées par le CEP de la transition conduite par ce
Conseil présidentiel.
Le/la Premier/ière ministre en accord avec le CP choisit les membres du cabinet ministériel
conformément aux mécanismes et critères établis en annexe. Les organisations de la société
civile et les secteurs politiques signataires de l’Accord de consensus politique seront sollicités
pour une liste de compétences en fonction de la feuille de route du Gouvernement.
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2.1-Le Conseil Présidentiel de Transition
Le Conseil Présidentiel veille au respect et à l’exécution de la Constitution, dans tous ses articles
applicables à la période spécifique de la Transition, des lois de la République, de l’Accord du 11
dans le cadre de la facilitation conduite par la Caricom, et de cedit Accord de consensus
politique. Il veille à la stabilité des institutions et à la continuité de l’État. La durée du mandat du
Conseil Présidentiel sera de dix-huit (18) à vingt-quatre (24) mois. En outre, le Conseil
Présidentiel ne peut bénéficier de prolongation de mandat. Le mandat du conseil démarre, à
partir de la date de sa prestation de serment. Le Conseil Présidentiel nomme et publie les
membres composant le nouveau Conseil Electoral conformément à l’article 289 de la
Constitution dans ses dispositions applicables, dans un délai ne dépassant pas 60 jours, à
compter de la date de son installation.
Avant d’entrer en fonction, chacun des membres du Conseil Présidentiel prête le serment
suivant : « Je jure, devant Dieu et devant la Nation, d'observer fidèlement la Constitution et les lois de la République, de
respecter et de faire respecter les droits du peuple haïtien, de travailler à la grandeur de la Patrie, de maintenir l'indépendance
nationale et l'intégrité du territoire.”
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iii. Assurer le suivi et la mise en œuvre des dispositions de l’accord politique national.
La mission fondamentale du Gouvernement, muni d’une feuille de route convenue entre les
parties prenantes (voir annexes), est de :
Un Conseil National de Sécurité – CNS sera créé, pour donner une réponse aux différents aspects
de la crise de sécurité du pays. Il sera chargé d'élaborer, de veiller à l’application et au suivi d’un
plan national de sécurité et de stabilité multidimensionnel en consultation avec les parties
prenantes publiques, civiques et sécuritaires, ainsi qu'avec des experts nationaux et
internationaux.
Le CNS définira les modalités de coopération avec les partenaires internationaux en vue de
l’amélioration de la sécurité, notamment l’assistance technique aux forces de l’ordre et du
système judiciaire ainsi que les mesures de protection internationales nécessaires pour
accompagner Haïti dans la résolution de manière durable des fléaux sociaux de l’insécurité, de la
violence armée, des trafics de personnes, de stupéfiants, d’armes, de munitions, et la
contrebande.
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Les résolutions de la CNS serviront de recommandations qui devront être prises en compte, selon
la compétence normative conférée par l’Accord de Consensus Politiques qui l’habilite à: la
révision de la constitution existante ; l’élaboration d’un nouveau projet de société pour Haïti, les
nouvelles relations entre l’État et la société notamment la société civile et les partis politiques.
Le Conseil Electoral Provisoire en concertation avec le Conseil Présidentiel mettra en place une
commission indépendante chargée de l’évaluation de l’institution électorale et du système
électoral et en particulier des documents d’identité, des ressources humaines et matérielles, du
découpage électoral...
Sur la base des recommandations de la commission indépendante, le CEP entame les réformes et
le renforcement institutionnel pertinents en vue d’un exercice adéquat du droit de vote par les
citoyennes et les citoyens.
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3.4- Restauration de la justice et de l’État de droit
S’attaquer à la corruption peut constituer un puissant signal envoyé à la population sur la volonté
du gouvernement de transition de rompre avec ces pratiques et est de nature à rétablir la
confiance dans la capacité des institutions publiques à combattre la corruption. Le gouvernement
de transition rompra avec les pratiques de corruption, renforcera la capacité des institutions
publiques de lutte contre la corruption, accompagnera les organisations de la société civile
engagées dans ce combat, instaurera la transparence dans ses actions, respectera le droit d’accès
à l’information.
Pour faire la lumière sur les crimes de sang, les crimes financiers, les nombreux massacres, les
multiples cas de viol collectif perpétrés dans le pays au cours des dernières années et pour donner
à la justice et à l’exécutif les éléments nécessaires pour agir, le Conseil Présidentiel procédera à
la nomination de la Commission Vérité, Justice, Réparation, Réconciliation sur proposition du
Premier ministre en consultation avec les Organisations de droits humains nationales et
internationales.
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3.5- Redressement institutionnel et économique
Dans le but de remettre le pays sur les rails de la croissance le Conseil Présidentiel aura a
élaborer, de concert avec le gouvernement de transition une stratégie globale de redressement
pour le pays, prenant appui sur un Plan Stratégique de Développent d’Haiti (PSDH) révisé. Les
secteurs associatifs notamment les coopératives et le secteur privé travailleront avec l'État sur la
base d'un code de conduite mutuel sur les réformes commerciales et fiscales dans le cadre de la
mise en oeuvre du PSDH révisé.
Le gouvernement devra mobiliser les moyens pour répondre dans l’urgence à certains besoins de
base de la population en termes de prestation de services publics comme : les services de santé et
d’hygiène publique, les services éducatifs et les services agricoles.
Dans le cadre de ces grands chantiers, le gouvernement sera muni d’une feuille de route durant la
période de transition. Les grandes lignes de cette feuille de route (détaillée en annexe)
comprennent, entre autres :
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- Désignation d'un gouvernement de sauvetage et d'union nationale comprenant
des instances décentralisées et des directions autonomes.
- Adoption de mesures visant à rétablir la sécurité pour le peuple haïtien, y
compris la création d'un Conseil national de sécurité en tant qu'organe central de
planification et de gestion d'une mission multinationale d'appui, et la réforme de
la police nationale haïtienne.
- Nomination du CEP et préparation d'une feuille de route électorale détaillée.
- Rétablissement et assainissement des institutions effondrées de l’État et mise en
œuvre des réformes transitionnelles nécessaires.
- Mise en place d’une Commission chargée de travailler à la proposition de
révision de la Constitution à soumettre à la Conférence Nationale.
- Mise en place d’une commission chargée d'évaluer le processus de production
et de distribution des cartes nationales d'identité uniques (CINU) et de
l’amélioration du système électoral.
- Renforcement des institutions étatiques de lutte contre la corruption et
l’impunité.
- Préparation d'une conférence nationale.
- Préparation d'un plan économique pour soutenir la relance humanitaire et
économique notamment la sécurité alimentaire dans le cadre d'un partenariat
public-privé-associatif.
- Création d’une commission Justice, Vérité, Réparation, et Réconciliation.
- Définition avec les partenaires internationaux des conditions et modalités de
mise en œuvre de la résolution 2699.
V- De la résolution de conflits
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Les parties prenantes ont convenu que le Conseil des ministres fera publier au journal Le
Moniteur, journal officiel de la République, le présent compromis national et tous les documents
nécessaires à la facilitation de l’exercice de la nouvelle gouvernance de transition.
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