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Cahlers, p6rlodlques paraissant 8 fols par an pulall6•


s
par l'Assoclatlon Chrl!fienne Suisse d'Etucllants.
Abonnement: ·minimum 3 francs par an. - Vente au numero:
40 centimes. Libraire ROBERT, 2, Petite-Fusterie, Gerieve.
Administration et expedition: Friedrich REINHARDTAG., 36,
Missionsstrasse, Bäle.
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Comite de redaction: Jean-Louis LEUBA, J.-J. von ALLMEN,Jac-
ques R0SSEL, Ernst R0SCH, Dr. Karl PREISWERK.Responsable
des articles de fond et de Ja bibliographie : J. -L. LEUBA,
Therwilerstr. 33, Bale. (Tel. 33638). Responsable des informa-
tions et des nouvelles de l' ACE: .J.-J. von ALLMEN, Roth-
bergerstrasse 12, Bdle. (Tel. 4 69 57.)

Schweizerische Christliche Studentenvereinigung.


Associafion Chrefienne Suisse d'Etudiants.
Nationalpräsident/ President national: Pierre HAUSSER,theol.,
5, Rue Marignac, Geneve.
Nationalkassier / Caissier national: Dr. Walter GRUNER,Linden-
rain 3, Bern (Postcheck/ Compte de cheques: III 6268).
Kreisleiter/ Presidents locaux:
Basel: Joos. WEBER, Schaffhauserrheinweg 7, Basel.
Bern: Edgar ERISMANN,theol., Optingenstrasse 37, Bern.
Bienne: Fred. C0URVOISIER,Gare 6, Bienne.
Geneve: J. de R0ULET, theol., Bvd. des philosophes 23,
Geneve.
Lausanne: Roger SCHÜTZ, theol., La Cure, Oron (Vaud).
Neuchatei: Eugene H0TZ, theol., Fbg. du Chateau 11, Neuchatei.
Zürich: Paul FREHNER, ing., Oerlikonerstrasse 110, Zürich.
Präsidenten der Altmitgliederverbände/ Presidents des societes
d'anciens membres:
Basel: Prof. Otto SCH0EPP, Reinach, Baselland.
Bern: Pfr. Ernst Z0RCHER, Niederscherli bei Bern.
Suisse romande: Mme lda Fauchere-Revilliod, Evolene (Valais).
Zürich: Rektor Hans von ORELLI, Susenbdrgstr. 98, Zürich.
Adressen der Mitarbeiter an diesem Heft / Adresses des collaborateurs a ce
numero: Prof. Dr. Karl Barth, St. Albanring 186. Basel : Prof. Dr. Fritz
Blanke, Freiestrasse 139. Zürich; J.-L. Leuba, pasteur, Therwilerstrasse 33,
Basel; Archimandrit Cassian, Institut de Theologie Orthodoxe, 93 Rue
de Crimee, Paris 19e; J. J. v. Allmen, theol., Rothbergerstr. 12, Basel.
Namricltten aus der CSV. / Nouvelles de l'ACE.
Re-vue des sections.
La mobilisation generale, arrivant au milieu des vacances universitai.res,
a porte un coup assez considerable aux ACE. Suisses, d'autant plus qu'il n'a
pas ete connu tout de suite si les etudiants pourraient continuer leurs etudes.
Nous nous sommes demandes si nous n'allions pas devoir poursuivre notre
travail uniquement par des « messager aux mobilises ,, et par des groupes
d'etudiantes, restees aux etudes. Heureusement que cela n'a pas ete le cas, et
nous pouvons reprendre, avec un peu de retard, notre travail a l'Universite.
Voici ce que nous apprenons par les rapports des presidents locaux:
A Bale l'ACE. travaillera en commun avec le pasteur des etudiants
Paul Frey, et le pasteur J.-L. Leuba. A son programme elle porte l'etude
suivie du catechisme de Heidelberg.
A Berne on comple continuer a tout prix le travail de l'ACE., et on
etudiera specialement le premiere epitre de Pierre.
De Gerieve F. Grandchamp, qui fonctionne pour le moment comme
secretaire des ACE. romandes, nous envoie de bonnes nouvelles. On y tra-
vaille activement a Ia preparation du Noel universitaire, et on maintient
l'espoir d'organiser c la semaine ,, bien qu'un peu differemment de ce qu'on
pensait au debut. L'ACE. de Geneve va aussi commencer un travail mission-
naire au college, ce qui est une entreprise digne d'etre mentionnee. La colla-
boration avec le c groupe biblique , continue. A Geneve toujours, gräce a
Grandchamp et au president local J. de Roulet, a paru un bulletin aux mobi-
lises : comportant des nouvelles personnelles, des adresses militaires, une
etude hiblique et un editorial qui rappelle que ce bulletin n'a de sens que
parce que les chretiens, meme disperses, sont un en Christ et doivent le
prouver par des prieres et des encouragements mutuels. •
L'ACE. de Lausanne, comme celle de Bäle, s'est mise a l'etude du cate-
chisme de Heidelberg. Elle nous rappelle ainsi que dans des temps ou toutes
les c valeurs > semblent s'ecrouler, c'est un devoir chretien d'approfondir la
foi pour la presenter d'une fa<;on claire et puissante a ceux qui ne l'ont pas
encore.
A Neuclidtel Renee Beguin groupe ce qui reste de l'ACE. locale, le pre-
sident etant mobilise. Ce n'est pas la premiere fois que cette täche incombe
a R. Beguin, et c'est ce qui nous permet d'esperer que la section ne mourra pas.
On nous annonce de Zurich un renouveau d'activite des janvier, lan-
dis que Bienne n'a pas donne de nouvelles.
Nous esperons, dans notre prochain numero, publier des rapports signes
par des presidents locaux, bien plus interessants que cctte revue generale, qui
n'a pas d'autre pretention que celle d'etre un petit signe de vie. J.-J. v. A.

Comite national.
La mobilisation generale a retarde le debut de notre travail, de telle
sorte que notre comite national, qui a l'habitude de se reunir au debut de
decembre, aura lieu le 14 janvier 1940 a Berne. Une circulaire sera envoyee
a temps a toutes les sections, mais nous rappelons ici que le caissier national
aime a savoir les questions de cotisation en ordre avant la reunion du comite.
Nous prions donc les sections de bien vouloir lui faire parvenir le monlant
des cotisations a temps.
Soeben ist erschienen :

Walter Lüthi, Andachten


für alle Tage des Jahres
In solidem Leinenband Fr. 6.50
Eduard Thurneysen schreibt in den l(Basler Nachrichten> vom
22. Dezember 1939:
«Die Lesergemeinde weiß es wohl schon, aber es sei ihr doch auch
noch ausdrücklich gesagt, daß ihr durch Pfarrer Walter Lütlii eine
besondere Weihnachtsfreude bereitet ist mit der Herausgabe eines
Andachtsbuches, das in besonders eindrücklicher und sinnvoller Weise
als Begleiter durch alle Tage des Jahres gedacht und aufgebaut ist.
Das Wort ,Andacht' hat vielleicht fiir manche nichts Verlockendes an
sich. Aber sie können es in diesem Falle ruhig ersetzen durch ein
kräftigeres, ihnen mehr sagendes Wort, etwa durch das Wort Lebens-
hilfe; denn darum geht es in diesem Buch. Es redet hier einer, der
um die ganze Größe der Bedrängnis weiß, in der wir Menschen von
heute drinstehen, um die ganze Last, die von uns getragen werden
muß, aber der auch weiß um die Kraft, die uns nicht nur durchhalten,
sondern die uns getrost, ja trotzig und zuversichtlich durchhalten
läßt. Tag um Tag gibt er uns ein Wort aus der Bibel und legt es
kurz und klar aus und läßt es ausklingen in einem Gebetswort, das wir
auf unsere Lippen nehmen können. Und so angerufen, getröstet und
ermahnt, gehen wir anders in unser Tagewerk oder auch anders in
unsere Nächte hinein, als wir es sonst wohl zu tun vermöchten. Wenn
es heute etwas braucht, so sind es Menschen, die Boden unter den
Füßen haben; hier geht es um die Gewinnung solchen festen Standes.
Es wäre auch theologisch allerlei zu diesem Buch zu sagen. Wenn
ich recht sehe, so hält es zwei Linien: die eine, die für manche
unter uns etwa mit dem Namen von Christoph Blumhardt verknüpft
ist, die Linie, die alle, auch die äußeren Geschehnisse, auch den
Krieg, auch die Not der Zeit aufnimmt und verarbeitet in der Kraft
einer starken und gewissen Hoffnung auf das Reich der Vaters im
Himmel. Und die andere Linie, die mit dem Namen der Begründer
unserer Kirche, der Reformatoren, verknüpft ist, und über der das
Wort von der Vergebung der Sünden und der Gewißheit des ewigen
Lebens geschrieben steht. Und beide Linien umschreiben bei Lüthi
immer wieder das eine, den Glauben an Jesus Christus, wie er in der
Bibel vor uns tritt. Man kann dieses Buch als Zeichen nehmen, daß
das Dunkel dieser Tage nur dazu dienen muß, uns ganz neu das
Licht zu zeigen, das mit der wirklichen Weihnacht allem zum Trotz
uns Menschen gegeben ist. Wir danken dem Verfasser, daß er die
große Arbeit auf sich genommen hat, diese Wegleitung als eine wahre
eiserne Ration uns zu bereiten.»
Verlangen Sie bitte den Prospekt «Die Botschaft der Bibel an
unsere Zeit> vom
Verlag Friedrich Reinhardt, Basel 12
Editorial.
Enfin nous reparaissons. La mobilisation generale nous a
empeche de pulblier, comme nous en avions l'intention, des nume-
ros simples, et c' est pourquoi nous arrivons un peu en retard,
et avec un numero triple. Nous esperons que nos lecteurs ne nous
en voudront pa.s trop et qu'ils comprendront que nous a.vons ete
les premiers ennuyes par ce contre-temps.
A part quelques pages, ce numero pourra sembler bien peu
actuel. Certains de nos lecteurs, auront pu penser que nous ne
paraissions avec retard que pour mieux dire ce qu'il fallait dire
aujourd'hui, que pour mieux prendre position. Et puis, en lisant
ce numero, ils :se diront que nous l'avons bien faiblement prise:
c'est que la position est deja prise. L'actualite reelle, c'est que
Dieu a pris position a notre egard en venant parmi nous pour y
naitre, y vivre et y mourir crucifie. C'est cette decision divine
a notre egard qui est la veritable actualite, car c'est d'elle que
dependent notre vie ou notre mort eternelles. C'est en annon~ant
cette actualite qu' « In Extremis » a trouve et trouve sa raison
d'etre. Cela ne veut pas dire que nous oublions ce qui se passe
autour de nous : nous savons que les Allies et les Finlandais se
battent aussi pour une liberte qui permettra a l'Evangile d' etre
preche ; seulement notre obeissance actuelle n' est pas de faire
la guerre, mais de preparer la paix. Ainsi nous sommes aussi en-
• gages, nous sommes aussi responsables.
L'actualite de la decision divine a notre egard, plus que ja-
mais, doit etre prechee aujourd'hui, c'est pourquoi nous deman-
dons a tous nos abonnes de nous rester fideles - malgre notre
long silence - l'annee prochaine encore, et de faire tout leur
possible pour nous trouver de nouveaux lecteurs. J.-J. v. A.

1 187
Erklärung -von Markus 13.
Das Kapitel enthält von V. 5 an, eingeleitet durch die An-
kündigung der Zerstörung des Tempels (V. 1-2i eine zusammen-
hängende Rede, die die Antwort Jesu auf die Frage der Jünger
nach der Zeit und nach den Zeichen der Zeit dieses Ereignisses
(V. 3-4) enthält. - Diese Antwort gliedert sich deutlich in zwei
Zusammenhänge .
.Zunächst wird direkt und konkret geantwortet: die Zeichen,
die Ankündigungen jenes Geschehens und also die Anzeige der
Nähe seiner Zeit werden sein: Krieg, Erdbeben, Hungersnot
(V. 7-8), Verfolgung der Gemeinde (V. 9-13) und endlich: un-
mittelbare Bedrohung Jerusalems und notwendige Flucht (V. 14
bis 20). Von der Zeit dieses (rn0rn) Ereignisses heißt es V. 30:
sie wird eintreten noch zu Lebzeiten dieser gegenwärtigen Gene-
ration. - Diese Mitteilungen Jesu über Zeichen und Zeit jenes
Ereignisses sind eingekledet in eine Reihe von Warnungen und
Mahnungen an die Gemeinde: Sehet zu! (V. 5.) Erschrecket nicht!
(V. 7.) Sorget euch nicht! (V. 11.) Wer ausharrt bis ans Ende,
der wird gerettet! (V. 13.) Fliehet rasch! (V. 14:.) Betet! (V. 18.)
Glaubet es nicht! (V. 21.) Alle diese Zurufe werden überboten
durch die Warnung vor den falschen Messiassen und Propheten
(V. 5-6 und 21-23). Dieser Ruf übertönt alle andern und
scheint sie alle in sich zu fassen.
Im zweiten Teil der Antwort wird die Frage der Jünger
grundsätzlich überboten und als Frage gesprengt. Es ist eine
Antwort auf eine Frage, die die Jünger nicht gestellt haben, die
ihnen nun aber zugeschoben wird als die wahre und wichtige
Frage. Auf was zeigen jene Zeichen? Auf die Zerstörung Jeru,
salems? Daß sie kommen wird, das ist in diesem Text Mc. 13
stillschweigend vorausgesetzt, ausdrücklich wird nicht davon
gesprochen. Die Fortsetzung zeigt, daß der Evangelist (und Jesus
selber als der, der im Evangelium bezeugt wird) über jene Zei-
chen und ihre Zeit hinaus und über das in diesen angekündigte
Ereignis hinaus etwas bezeugen will, das auf einer völlig anderen
Ebene liegt. Die Rede weist über die Zerstörung Jerusalems hin-
aus auf eine andere, eigentliche Zukunft, zu der sie mit allem, wo-
nach die Jünger fragen und was ihnen als direkte Antwort gegeben
wurde, sich noch einmal verhält. wie eine einzige Vorbereitung.
«Wenn ihr dies (TaOw) geschehen sehet, dann sollt ihr mer-
ken, daß ,Er nahe vor der Tür ist'», heißt es V. 29. Daß das
bedacht werde, ist der Sinn alles Geschehens. «Nach jener Drang-
sal» wird die Weltordnung eine andere, wird sie in ihrem uns
bekannten Bestand stillgestellt (V. 24 f.). «Himmel und Erde
werden vergehen, aber meine Worte werden nicht vergehen»
(V. 31). Daim wird des Menschen Sohn sichtbar werden in großer
Macht und Herrlichkeit. Und dann wird er durch seine Engel die
Auserwählten von den Enden des Himmels bis zu den Enden der
Erde versammeln (V. 27). Das ist es, was nach der großen Drangs .
sal sich ereignen wird als das Eigentliche, auf das Zeichen und u
Bezeichnetes, also die Ereignisse V. 5-23 und die in unserem
Kapitel vorausgesetzte Zerstörung Jerusalems zeigen. Von diesem
abschließenden Geschehen aber «weiß niemand den Tag und die
Stunde» (V. 32).
Der Frage der Jünger steht also als eigentliche Antwort der In·
halt von V. 2(> und 27 gegenüber: «Und dann wird man ... » Ge-
fragt wurde: 'Wann wird der Tempel in Jerusalem zerstört? und
geantwortet wird: Dann, wenn das alles geschehen (und der
Tempel in Jerusalem zerstört) sein wird, wird man sehen des
Menschen Sohn kommen in großer Macht und Herrlichkeit, in einer
unwiderruflichen Gestalt, und dann wird er «seine Auserwählten
versammeln» und seine Kirche vollenden. Mc. 14, 58 und Joh.
2, 19 werden in Erfüllung gehen: «Ich werde diesen mit Händen
gemachten Tempel zerstören und nach drei Tagen einen anderen
aufhauen, der nicht mit Händen gemacht ist.» Hier der zerbro-
chene Tempel - und hier die Kirche Jesu Christi, sein Leib auf
Erden, seine aus allen Richtungen des Windes versammelten
Glieder als die wahre, die eigeptliche Zukunft. Das ist die Kor-
rektur, die Jesus an der Frage der Jünger anbringt. Es gibt nur
ein wichtiges zukünftiges-Ereignis: das Erscheinen des Menschen-
sohnes, von ihm aber läßt sich nicht Tag und Stunde aussagen.
Dieses Ereignis hat kein Datum, das ein kreatürlicher Geist als
solches fassen könnte. Darum lautet die entscheidende Warnung
des Kapitels: Wachet! Verhaltet euch als solche, die diesem Er-
eignis entgegengehen. Wachet! Nicht im Blick auf die Zerstörung
des Tempels und ihre Zeichen, sondern im Blick auf die Wieder-

1* 139
·kunft des Mannes, der nach V. 34 außer Landes reiste, sein Haus
ver.ließ und seinen Knechten Vollmacht gab. Daß dieser Mann
wiederkommen wird zu einer unbekannten Stunde, das zu be-
denken, ist allein lohnend und wichtig.
Dieser doppelte Inhalt der Rede Jesu findet sich der Substanz
nach wieder in den Parallelen Matth. 24/25 und Luk. 21. Einige
kleine Unterschiede mögen notiert sein: Matth. 24, 3 ist das, was
bei Mc. die entscheidende Antwort ist: «Das Zeichen deiner Wie-
derkunft und des Endes der Welt» bereits ausdrücklich in die
Frage der Jünger aufgenommen. Die Mc. 13, 9 f. gegebene Wei-
sung über das Verh~lten in der Verfolgung findet sich bei Mat-
thäus schon im 10. Kapitel und fehlt darum in diesem Zusam-
menhang. Hingegen ist Matthäus ausführlicher in der Schilde-
rung der Greuel, und Matth. 24, 10 findet sich· ein Hinweis auJ
den Abfall in der Gemeinde, der bei Markus fehlt. Ueber Mc. 13,
23 f. hinaus gibt Matthäus 24, 26 eine Warnung vor Irreführung
in der letzten Stunde. Matth. 24, 30 weiß um ein besonderes
Zeichen der Erscheinung des Menschensohnes, und endlich ist
Matth. 24, 35 ff. sehr viel ausführlicher als Mc. 13, 33 f. und fügt
sich von V. 45 an noch eine Reihe von Gleichnissen an, die sich
in Kap. 25 fortsetzt. - Luk. 21, 5 wird nicht von Jüngern, sondern
unbestimmt von «einigen» gesprochen. Luk. 21, 24 fehlt der Satz
über Verkürzung der Tage der Drangsal um der Auserwählten wil-
len; es fehlt auch die Warnung vor der Verführung. Dagegen fügt
21, 25 sehr anschaulich einen Satz üher die ·wirkung jener großen
Endkatastrophe auf die Menschen hinzu. «Sie werden sich nicht
zu raten wissen . . . Menschen werden den Geist aufgeben vor
Furcht und Erwartung ... » 21, 28 enthält eine besondere Ein-
leitung zum Gleichnis vom Feigenbaum: «Wenn aber solches
anfängt zu geschehen ... »; hingegen fehlt Mc. 13, 32: daß nie-
mand Tag und Stunde wisse, auch nicht der Sohn, sondern
nur der Vater. (Bengel ist der Meinung, daß Lukas das ab-
sichtlich mit Rücksicht auf Theophilus weggelassen hat!) Und
endlich hat Luk. 21, 34 über Mc. 13, 33 hinaus eine Mahnung an
die Gemeinde zur Nüchternheit, Wachsamkeit und zum Gebet.
Stellung und Funktion dieser Rede ist im Zusammenhang
der evangelischen Ueberlieferung eine ganz bestimmte, die lehr-
reich ist für deren Inhalt und Verständnis. Mc. 13, Matth. 24/25
und Luk. 21 bilden den Abschluß der Darstellung der Tage vom

140
Einzug Jesu in Jerusalem bis zum Beginn der Leidensgeschichte'.
Diese Darstellung (Mc. 11-13, Matth. 21-25, Luk. 19, 29-21)
enthält eine bestimmte Feststellung: Israel hat seinen Messias
verworfen und geht darum dem Gericht, der Auflösung seiner ge-
schichtlichen Gestalt entgegen. Der Einzug in Jerusalem und die
daran anschließende Tempelreinigung haben den Charakter eines
letzten Angebotes. Dann folgen die Streitgespräche, kurze Wort-
wechsel, Fragen, die die Pharisäer und Schriftgelehrten an Jesus
stellen: über den Zinsgroschen, über die Auferstehung der Toten,
über das höchste Gebot und endlich die Frage nach dem David-
sohn. Diese Gespräche bestätigen die schlechthinige Ferne zwi-
schen Jesus und Jerusalem, Jesus und dem Tempel, Jesus und
jenen, die vo:r ihm stehen: den Schriftgelehrten und Pharisäern.
Es gibt kein Verstehen; sie können nur aneinander vorbeireden.
Von J esu Seite ein Angebot, das an taube Ohren klingt, und von
seiten Jerusalems eine Anklage, die mit der Wirklichkeit J esu
nichts zu tun hat. Diese vollständige Trennung zwischen Israel
und seinem Messias erscheint bei Matthäus und Markus wie in
einem Fazit in der Geschichte von der Verfluchung des Feigen-
baumes und in dem Gleichnis von den bösen Weingärtnern.
Beide bestätigen: Es ist vorbei. Der Feigenbaum hat keine
Frucht getragen, er kann nur noch umgehauen werden, und
die Weingärtner haben die Knechte des Herrn und schließlich
seinen Sohn getötet: der Weinberg kann ihnen nur noch genom-
men werden. Dasselbe Fazit wird in den von Matthäus überlie-
ferten Gleichnissen von den zwei ungleichen Söhnen und yon der
königlichen Hochzeit sichtbar. Es bleibt nun nur eines übrig,
und das ist die Warnung, nicht das zu tun, was das in den Phari-
säern und Schriftgelehrten vertretene Israel tut. Dieser Weg ist
der Weg des Verderbens. Parallel zu dieser Warnung steht die
Klage Jesu über Jerusalem. Bei Mc. wird sie nicht explizit sicht-
bar, bei Luk. bildet sie (Lk. 19, 41f.) den Anfang des ersten Teils
und bei Matth. (23, 37 f.) dessen Schluß. Aber auch hinter dem Mar-
kus-Text stehen implizit die klagenden Worte Jesu: «Ich habe
euch versammeln wollen und ihr habt nicht gewollt!» - Sehr
erleuchtend und überdies literarisch reizvoll ist die Tatsache,
daß bei Markus und Lukas unmittelbar vor der großen Rede
Jesu die kleine Geschichte vom Scherflein der Witwe steht. Man
wird nicht verkennen, daß diese Geschichte und die Red~

lH
Jesu in einer Beziehung stehen, daß nämlich in dieser Witwe zum
· vornherein etwas sichtbar gemacht werden soll von dem «Rest»
in Israel, den Gott auch in diesem letzten Gericht über sein Volk
bewahren und erhalten will.
Die Rede Jesu (Mc. 13, 5 f., Matth. 24, 4 f. und Luk. 21, 8 f.)
setzt nun die Auseinandersetzung zwischen ihm und Israel nicht
etwa fort. Sie setzt vielmehr die geschaffene Distanz als vorhan-
den voraus. Das Angebot ist abgelehnt, die Ferne zwischen Jesus
und seinem Volk ist aufgedeckt. Angesichts dieser Tatsache gibt
es nur noch das Verdorren des Feigenbaumes und die furchtbare
Warnung: Weh euch, ihr Schriftgelehrten und Pharisäer! - Der
Gegenstand der Rede ist eindeutig das auf Grund dieser Voraus-
setzung notwendig werdende Ereignis. Dieses Ereignis besteht
einmal in der Zerstörung Jerusalems, zum andern in der Wieder-
kunft Christi in großer Macht und Herrlichkeit. Israels Ende in
seiner geschichtlichen Gestalt und zugleich Anfang und Vollen-
dung der Kirche. Das ist das Ereignis, das nun allein noch ge-
schehen kann, das Fazit des Fazits. Und das ist das Ereignis,
welches nun kommen muß. - Aber muß nicht nach den jener
ganzen Darstellung der Jerusalemer Frage vorhergehenden «Lei-
densankündigungen» vielmehr Jesu Tod und Auferstehung dieses
Fazit sein? Des Menschen Sohn muß dort hinaufgehen, muß
dort leiden und gekreuzigt werden und am dritten Tage wieder
auferstehen? Ist das nicht das Ereignis, auf das wir als auf das
'Letzte im Evangelium gewiesen werden? Man darf wohl sagen,
daß man Mc. 13 nur verstehen kann, wenn man sieht: es geht um
nichts anderes auch hier als um Tod und Auferstehung Jesu
Christi, um ihre Bedeutung und Tragweite für die Zukunft, d. h.
für die ganze der Epiphanie des Sohnes Gottes noch folgende Zeit.
Wir haben es in diesem ganzen Kapitel, gerade in seinem Haupt-
teil, mit einer deutlichen Parallele zur Leidens- und Auferste-
hungsgeschichte zu tun, d. h. mit d.eren Entfaltung in der Welt-,
Kirchen- und Israelsgeschichte.

Einzelexegese.
Die Verse .1-2 bezeichnen das Thema des Ganzen: noch steht
der Tempel in seiner ganzen Pracht, noch gibt es ein Jerusalem
al.s Gottes Stadt auf Erden, noch existiert Israel in seiner Eigen-

142
schaft als dieses konkrete Volk, ausgezeichnet alsder ausschließ-
liche Träger der göttlic_hen Verheißung. «Meister, siehe, welche
Steine und wekh ein Bau ist das!» Die Freude Israels an seiner
Existenz als Israel, die Freude an dem Segen Gottes spricht aus
diesen Worten„ Aber: «Kein Stein wird auf dem anderen bleiben,
der nicht zerstört würde.» Schneidend ertönt in den Jubelruf
hinein diese Ankündigung Jesu. Mit diesem stolzen Bau wird es
ein Ende haben: der Tempel wird fallen,· Israels Sein als Israel
wird vernichtet werden. Die Bindung •Gottes an dieses Volk in
seiner geschichtlichen Gestalt und Beschränkung ist auf gehoben.
In diesem Jerusalem, wie es jetzt noch vor ihren Augen steht,
kann der Messias nur sterben. Er, in dem das Leben Israels er-
schienen ist, wird von diesem Israel ausgestoßen und den Heiden
überliefert. Daran muß Israel notwendig zugrunde gehen. Mit
dem Tode Jesu ist auch die Zerstörung Jerusalems beschlossen.
Das erwählte Volk, das den Sinn seiner Erwählung zerstört hat,
muß sterben. Leben kann jetzt nur noch die Kirche der Auser-
wählten aus diesem Volk und aus allen Völkern, welche in ihm,
der in Israel durch Israel und für Israel stirbt, ihren Heiland er-
kennt.
Die Verse 3-4 enthalten die Frage ,der Jünger nach den Zei-
chen und der Zeit dieses Endes. Es ist kein letztes Entsetzen, das in
dieser Frage liegt, aber es ist eine menschlich begreifliche Sorge:
die Fragesteller rechnen damit, daß sie jenem Ereignis, dem Un-
tergang Jerusalems, entgegensehen müssen, und zwar zu einer
Zeit, da Jesus nicht mehr bei ihnen sein wird. Darum wird ihnen
diese Frage an ihn notwendig. Sie werden darauf angewiesen
sein, Zeichen zu sehen, um an ihnen das Kommende ablesen zu
dürfen; sie bedürfen der Weisung und Belehrung über das Wesen
des Geschehens und über ihr Verhalten in der ihnen bevorstehen-
den· Zeit, die im Schatten des Todes ihres Herrn liegen wird.
Die Antwort (Verse 5--6) bezeichnet zunächst die entschei-
dende Gefahr, die für diese ganze kommende Zeit charakteristisch
ist. (Darum V. 21 f. wieder aufgenommen!) «Sehet zu, daß euch
nicht jemand verführe! Denn es werden viele kommen und sagen:
Ich bin Christus.» Die in Israel verkörperte Welt, die den Christus
gekreuzigt hat, muß nach seinem Tode nach Ersatz suchen. Da
sie den wahren Christus nicht erkannt, sondern verworfen hat,
geht sie nun auf die Suche nach falschen Christussen. Aber es ist

148
nur ein Christus, und dieser ist gestorben und auferstanden.
Niemand außer ihm kann sagen: 'ETWe1µ( «Ich bin ... ». Dieses
«Ich bin» ist der Nerv aller seiner Aussagen. Wo jemand diese
Worte auf sich anwenden wollte, da kann es nur um Verführung
gehen, da kann dies nur die Stimme eines Lügners sein. Sehet zu!
Nehmt euch in acht! Es gibt kein «Ich bin» neben mir!
In den Versen 7-8 beginnt die eigentliche, dreigliedrige
Reihe der Zeichen, welche der Zerstörung Jerusalems vorher-
gehen: Krieg, Erdbeben und Hungersnot werden zuerst genannt.
Die Christen werden das erleben, und ihnen wird gesagt: Er-
schrecket nicht! «Es muß so kommen, aber das Ende ist noch
nicht da.» Das ist der Anfang der Wehen. Das Ereignis des Krie-
ges steht hier in der Reihe, eine Katastrophe unter anderen, und
sie alle sind nur ein erster S.chritt auf dem Wege zu dem furcht-
baren Endereignis. Die Welt, die Christus kreuzigt, ist gezeichnet;
sie kann nur eine zerrissene, leidende, von Angst erfüllte Welt
sein, eine Welt ohne Frieden. Ihr aber: Erschrecket nicht/ Es
gibt Schlimmeres als diese Nöte der Weltgeschichte. Und wie
sollte man hier überhaupt erschrecken, wenn man darum weiß,
daß der Schatten, den das Kreuz Christi auf die Welt wirft, nur
die eine Seite des Evangeliums ist? Das Kreuzesgeschehen hat
eine andere Seite. Das Ende ist das nicht. Es sind Wehen, An-
fangswehen, die eine Geburt ankündigen. Sie ist der Sinn auch
dieses und des ganzen Leidens dieser Zeit, und ihrer sollen wir
uns getrösten.
Verse 9-13. Das andere Zeichen führt uns aus dem Bereich
der Welt in den der Kirche, unser Blick wird nun auf die Ge-
meinde gerichtet. Auch auf ihr liegen die Schatten des Kreuzes
Christi, auch und gerade auf ihr. Gerade um ihres Glaubens wil-
len müssen seine Auserwählten als Angeklagte leben: angeklagt
von den Heiden und von den Juden. Sie müssen gehaßt werden,
sie müssen leben als Abschaum der Menschheit, aufs schwerste
bedroht in ihrer bürgerlichen und familiären Existenz. Sie müs-
sen an allem Unheil schuld sein; die soni;t so duldsame Welt
kann gerade sie nicht dulden. Sie kann sie nur verfolgen. Matth.
24, 10 f. überbietet diesen Sachverhalt noch insofern, als dort die
Rede ist vom Zerfall und Verrat innerhalb der Gemeinde selbst,
und bringt damit die Situation der Kirche unter dem Kreuz auf
ihren schärfsten Ausdruck: die Kirche ist immer auch Welt. Das
alles muß so sein. Das Evangelium muß gepredigt werden unter
allen Völkern. Und weil es gepredigt wird in einer Welt voll Krieg
und Kriegsgeschrei, muß denen, die predigen, und denen, die
hören, solches widerfahren. Aber - heißt es nun weiter - Sor-
get nicht! Es geht nicht um euch, es geht um den Heiligen Geist.
Um das Evangelium, und also um ihn, braucht sich niemand
Sorge zu machen, darum auch nicht um sich selbst. Er wird euch
geben, was ihr reden sollt. Führt ihr nur euren Auftrag a.us, so
wird euch geholfen sein! Wenn ihr leidet, werdet ihr meine Zeu-
gen sein, wirkt sich der Tod Christi an seiner Gemeinde aus.
Indem sie angeklagt und verfolgt wird, wird sie zum Spiegelbild
seiner Kreuzigung. Was wollt ihr Besseres verlangen? Das Evan-
gelium muß gepredigt werden, und es wird gerade damit gepre-
digt, daß die Anfechtung über die Gemeinde kommt und daß sie
im Heiligen Geiste bekennen darf. Wer ausharrt bis ä"ns Ende,
.der wird gerettet werden! Das ist es, was Jesus zur 'Kirchen-
geschichte zu sagen hat: Harret aus! wie er zur Weltgeschichte
sagte: Erschrecket nicht! Ausharren, das heißt standhalten, dem
Druck nicht ausweichen, Glied der Gemeinde und damit ein
Glied Jesu Christi bleiben. Die kleine, unscheinbare und an-
spruchslose Treue dieses Bleibens hat die Verheißung. «Wer aus-
harrt bis ans Ende, der wird gerettet werden!»
Verse 14--20 beginnt die eigentliche Entscheidung. Die Not
der Weltgeschichte ist nur der Anfang der Wehen, und auch die
der Kirchengeschichte ist noch nicht das letzte und entscheidende
Zeichen. Die Weissagung des Evangeliums kreist nicht um Welt und
Kirche, sondern das eigentlich Gefährliche und Bedrohliche ist nach
ihr das, was Israel widerfährt. Eigentlich furchtbar und aufregend
ist außer dem Tode Jesu selber nur die Zerstörung von Jerusalem.
AHe Aufregungen der Welt- und der Kirchengeschichte haben kein
Gewicht neben dem «Greuel der Verwüstung», der hier geschieht.
Was damit konkret gemeint ist, ist schwer zu sagen. Bengel hat
wohl recht, wenn er annimmt, daß es nicht um ein Ereignis im
Tempel, sondern um ein Ereignis geht, das Jerusalem und den
Tempel von außen bedroht. Luk. 21, 20 heißt es: «Wenn ihr
aber Jerusalem von Kriegsheeren umringt sehen werdet, dann
merket, daß seine Verwüstung naht.:» Wenn Lukas hier den
richtigen Kommentar bietet, so wäre der Greuel der Verwüstung
die Anwesenheit des heidnischen Heeres vor den Toren Jerusa-

J.45
lems: die Tatsache, daß Götzendiener auf dem Oelberg stehen!
'nas ist eine Drangsal, «wie von Anfang der Schöpfung an: die
Gott erschaffen hat, bis jetzt keine solche gewesen ist und keine
sein wird». Das ist ein ungemein starker Ausdruck, und wir
tilöchten wohl fragen, ob die Zerstörung Jerusalems wirklich das
schrecklichste aller geschichtlichen Ereignisse gewesen ist. Aber
es geht hier nicht um die äußere Größe des Schreckens und der
Furchtbarkeit dieses Ereignisses. Sein singulär Schreckliches be-
steht vielmehr darin, daß es sich hier um Jerusalem handelt, um
Gottes Stadt, um den Tempel Gottes, um di-e Stätte des Bundes
mit seinem Volk auf Erden. Daß vor seinen Toren Götzendiener
stehen, das ist der Greuel der Verwüstung, der alles übertrifft, was
je an Greueln in der Welt- und Kirchengeschichte sich begeben
• hat. Denn da und nur da steht Gottes Verheißung für die ganze
Welt auf dem Spiel. Was geschieht, wenn das Volk seiner Wahl
untergeht, was, wenn sein Tempel auf Erden zerstört wird? Wird
mit Israel nicht Alles untergehen? Bei allen anderen Katastrophen
- und mögen sie noch so furchtbar sein -- gibt es ein Nachher
und darum eine Hoffnung auf die Zukunft. Welche Hoffnung aber
gibt es noch, wenn der von Gott errichtete Ort der Hoffnung auf
dieser Erde zerstört wird? Wenn das einzige Unterpfand, das Gott
uns gegeben hat, wenn sein Volk vernichtet wird? Da droht es, daß
«kein Fleisch gerettet» wird. - Aber: «um der Auserwählten willen,
die er auserwählt hat, hat er die Tage verkürzh. Gott will nicht
den Tod alles Fleisches. Israel wird nicht ausgerottet werden; die
Verheißung wird nicht aufhören. Mitten in diesem Greuel der
Verwüstung, in diesem Schrecken aller Schrecken gilt es: Gott
hat erwählt, und es bleibt bei seiner Erwählung. Aber das muß
allerdings geschehen, daß die Erwählung sich auswirke als Schei-
dung, als A6yoi;; <JuvTEAwvKai O'UVTEµvwv (Röm. 9, 28), daß die
Erwählten Gottes sich jetzt trennen vom Tempel, vom sichtbaren
Jerusalem. Fliehet! Gehet weg! Nicht in die Stadt! Nicht ins Haus!
Es geht nicht um Flucht im gewöhnlichen Sinn, nicht um
Evakuierung bei drohender Krieggefahr, es geht überhaupt nicht
•darum, das Leben zu retten. Sondern es geht darum, daß die
Anwesenheit der Götzendiener, der Römer mit ihren Kriegsadlern
und Sturmböcken vor den Toren der Gottesstadt zeigt: Jetzt ist
die Stunde da; wo das Israel nach dem Fleische untergeht, wo
also um der Sache Gottes willen Israel nach dem Geist sich von

146
diesem scheiden muß. Das eine muß vergehen, das andere darf und
soll leben. Die Erwählung und ihre Verheißung besteht weiter und
mit ihr das Israel Gottes. Aber das Vorrecht des Samens Abra~
hams nach dem Fleische ist jetzt dahin und nichtig. Jerusalem in
Palästina ist kein Ort mehr, an dem mari bleiben kann. Darum:
Fliehet! - Das ist das dritte Zeichen. Mit dieser Flucht konsti- •
tuiert sich die Kirche Jesu Christi, in diesem Entsetzen der Er- •,
rettung vor Tod und Untergang wird das wahre Israel geboren.
Die Verse 21-23 enthalten noch einmal die Warnung
vor den falschen Propheten, den Pseudomessiassen. Indem ~
es jetzt offenbar ist, daß es kein Volk auf Erden gibt, das
als solches Gottes Volk ist, scheint der Boden bereitet, auf
dem die falschen Propheten gedeihen. Es scheint nun fast unver-
meidlich: wenn es keinen heiligen Ort und geschichtlich~n Raum
Gottes auf Erden gibt, dann muß das fromme Individuum an
diese Stelle treten. Nun gibt es Propheten, die nicht ohne Zeichen
und Wunder auftreten und doch nicht von Gott gesandt sind.
Wird nicht auch die Kirche von ihnen versucht und verführt wer-
den? Die Welt, die den Sohn Gottes gekreuzigt hat, wird immer
notwendig solche Propheten erzeugen und ihrer Stimmen be-
dürfen, und die Kirche wird immer wieder in der Versuchung
stehen, diese Stimmen für Gottes Stimme zu halte~. Glaubt es
nicht/ Sehet zu! Versuchung heißt Verführung, Rückführung in
die Sünde, die Israel das Leben gekostet hat.
Dieses also sind die Zeichen der kommenden Zerstörung des
Tempels. Der Tod Christi hat für die Welt (V. 7-8), er hat für
die Gemeinde (V. 9-13), er hat für Israel (V. 14-20) diese Fol-
gen. Die Gemeinde aber, die in allen drei Bereichen lebt, denn ~ie
ist immer auch Israel und auch Welt, hat die Mahnung zu hören:
l. Erschrecket nicht! 2. Harret aus! 3. Fliehet! Und vor allem
und in dem allem: Hütet euch vor den falschen Propheten, bleibt
bei dem· einen, wahren Christus! Denn alles, was da geschieht
an Abbau und Todesschatten, will ja nur auf ihn hinweisen, auf
den Gott, welcher als der Herr der Welt, der Kirche und Israels
das Kreuz seines Sohnes aufgerichtet hat. Wenn wir in Welt und
Kirche und Israel seine Zeichen sehen, dann sind wir auf ihn
gewiesen, denn das ist der Sinn dieser Zeichen und dieser Zeit,
daß wir ihn in seiner Verborgenheit als den Gekreuzigten, Ge-
storbenen und Begrabenen lieben und ehren. Diese Zwischens

147
zeit, das wird eure Zeit sein, in der Zeit dieser Generation wird
sich das alles ereignen (V. 30). m0m rra.vm in V. 30 bezieht sich
zurück auf das mO.Ta V. 29, bezeichnet also die Ankündigung
des vor der Tür Stehenden durch jene Zeichen, nicht die Wieder-
kunft selbst. (Von der Wiederkunft selbst als einem Ereignis,
deren Zeug-en «einige, die hier stehen», sein werden, ist Matth. 16,
28; Luk. 9,27, aber nicht Mc. 13, 30 die Reelle!)Diese Ankündigung
ereignet sich aber nicht nur in «dieser» Generation, denn was
bezeichnend ist für •diese erste, das ist bezeichnend für alle
anderen. Es geht in allen Zeiten um Welt und Kirche und Israel.
Verse 24-32: Di,e Jünger haben V. 4 nach den Zeichen und
der Zeit «jener Drangsal» gefragt, die den Untergang Jerusalems
vorbereitet und zum Teil schon bedeutet. Jesus hat ihnen Antwort
gegeben, und er hat sie belehrt. Aber seine Antwort greift weit
über ihre Frage hinaus. Wie das Treiben des Feigenbaumes nur
hinweist auf den kommenden Sommer, so weisen jene Zeichen
nur hin auf das Kommen des Herrn. Er ist nahe vor der Türe.
Alle diese Zeichen .und die sich im Blick auf sie ergebenden Mah-
nungen an die Gemeinde empfangen ihren eigentlichen Sinn,
ihre eigentliche Kraft daraus, daß wir dieser Zukunft entgegen-
gehen, der Zukunft des Kommens und der Gegenwart des Men-
schensohnes. Erschrecket nicht! Harret aus! Fliehet! Hütet euch
vor den falschen Propheten! alle diese Rufe gipfeln in dem einen:
(V. 35 f.) Wachet/ Der Tod Jesu führt die Welt und die Gemeinde
und Israel nicht nur ins Leiden, nicht nur in jenen Schatten des
Sterbens und Vergehens, er führt sie durch dieses Leiden und
durch diesen Schatten einer neuen Geburt entgegen. Wer hier
nur den Klang der Sense hören wollte, die durchs Gras fährt, wer
hier nur Tod und Vergehen sieht, der hätte dieses ganze Gesche-
hen nicht verstanden, wie grimmig ernst er es auch nähme. Der
Sinn des Ganzen ist nicht der Tod, sondern das Leben, wie auch
der Tod Jesu seinen Sinn nicht in sich selber hat, sondern in
seiner Auferstehung. Darum muß es so sein, daß diese Zeit, an-
hebend mit Krieg und Kriegsgeschrei, endet mit Christi Wieder-
kunft und Herrlichkeit.
Die Verse 24 f. sagen, daß in den Tagen nach jener Drangsal die
geschaffenen Lichter, die Gott der Welt gegeben hat, erlöschen wer-
den. Die Zeit erreicht ihr Ende. Und auch die Kräfte in den Him-
meln, die Engel und Dämonen, ~erden «erschüttert werden», an ihre

148
Grenzen stoßen. Mehr wird hier nicht gesagt. Luk. 21, 25f. fügt noch
ausdrücklich hilnzu: die Menschen werden sehr erschrecken. Trotz
dieses Wortes wird man sagen müssen: es handelt sich hier nicht
um eine weitere Katastrophe, sondern der Sinn dieses Textes ist
der: Himmel und Erde werden vergehen, mxpe}l.eucrovrni (V. 31).
Die Zeit ist erfüllt, es ist ein heilsames Geschehen, denn es muß
alles, was jetzt ist - nicht zertrümmert werden, «der Heiland
ist kein Kaputmacher» (J. Chr. Blumhardt), aber - weichen.
Wenn die Frucht reif ist, so fällt sie. Und so weicht diese unsere
Welt einem anderen, einem Neuen und Besseren, das kommt.
Verse 26 f.: «Und dann wird man des Menschen Sohn kommen
sehen auf den Wolken mit großer Macht und Herrlichkeit.»
Christus wird offenbar werden als der Herr, als der Auferstan-
dene, als der, der über den Wolken ist. «In großer Macht und
Herrlichkeit»: er wird so offenbar sein, daß keine Verborgenheit
mehr um ihn ist. Er wird zu schauen sein. Nun ist Weihnacht
ohne weiteren «Advent», Neujahr ohne Ende. Nun ist nichts
mehr zu kämpfen und nichts mehr zu leiden. Er ist da. «Himmel
und Erde werden vergehen, aber meine Worte werden nicht ver-
gehen.» Das ist das Unterpfand dieses seines künftigen Daseins.
Wir haben in seinen Worten schon jetzt das nicht Weichende
und so ihn selbst, den Kommenden. Was aber bedeutet sein Kom-
men? Er wird sammeln seine Auserwählten, die Gemeinde derer,
die durch seine Auferstehung wiedergeboren sind zu einer leben-
digen Hoffnung. Er wird in der sichtbar gemachten Einheit seiner
Kirche die Vollendung der Versöhnung der Welt mit Gott (2. Kor.
5, 19) offenbaren. Das ist die Geburt, die geschehen wird «nach
jener Drangsal». Christus mit großer Macht und Herrlichkeit in
der Einheit seiner Kirche, das ist das letzte «Zeichen», das Zei-
chen aller Zeichen, das mit dem offenbaren Reiche Gottes iden-
tisch ist. Wenn die Zeit und ihre Zeichen vergangen sein werden,
dann wird er bleiben, Jesus Christus selber, in unzerstörbarer
Klarheit und mit ihm seine Gemeinde.
Verse 32-37: Ein Datum dieses Ereignisses, der Wiederkunft
und endgültigen Gegenwart Jesu Christi, kann kein Mensch wis-
sen. Wie sollte ein geschaffener Geist Gottes Tag und Stunde
fassen? Die Zeit des Zeichens aller Zeichen weiß niemand, weder
Mensch noch Engel noch der Sohn. Auch der Sohn ist ja als
Mensch und menschlich redend den Schi:anken des geschaffenen

14-9
Geistes unterworfen. Diesen Tag und diese Stunde weiß nur der
Vater. Und darum: Wachet/ Die Menschen, die seine Zeugen sind
in der Welt, in der Kirche und in Israel, die aufgerufen sind,
nicht zu erschrecken, auszuharren und zu fliehen, denen wird
jetzt gesagt: Wachet! Wachet wie Türhüter und Knechte eines
Hauses, dessen Herr über Land zog und einst wiederkehren wird
zu 'einer unbekannten Stunde. Er wird nicht am Tag kommen,
da alle wachen, sondern in der Nacht, da alle schlafen. Da will
er euch wach finden. Er kommt unerwartet. Er will aber erwar-
tet sein, und darum sollen sie wachen, die Türhüter und die
Knechte (die Amtsträger und die Gemeinde?) die ganze Nacht.
\Vachen heißt: gewärtig sein, nicht irgendeiner bedrohlichen Zu-
kunft gewärtig, sondern seiner, des Herrn Jesus Christus selber
gewärtig in seiner großen Macht und Herrlichkeit. Dieser Zu-
kunft entgegengehen, davon leben, daß er kommt, das heißt
wachen. Nur in diesem Wachen kann es gelten, daß wir nicht
erschrecken, daß wir ausharren, daß wir fliehen und daß wir
treu bleiben.
Mit diesem Zuruf: Wachet! geht unser Herr auf Reisen,
nimmt er Abschied: ich gehe, aber ich komme wieder. Die Lei-
densgeschichte beginnt (Mc. 14, 1 f.), die Auferstehungsgeschichte
wird folgen. Jesus geht in den Tod und durch den Tod ins
Leben, das der Vater ihm schenkt, um dadurch alles Zukünf-
tige im Himmel und auf Erden in sich selber zu erfüllen. Tod und
Auferstehung Christi sind das schon erfüllte Geschehen. Wir
haben keine andere Zukunft. Welt- und Kirchen- und Israels-
geschichte sind die Entfaltung seines Todes, dem seine Aufer-
stehung folgt. «Das sage ich allen.» Denn als Glieder an dem
einen Leib nehmen alle in ihrer Zeit teil an dem,· was die letzte
Zeit den letzten Gliedern bringen wird. In seiner Todesstunde steht
jeder mit Jenen in der letzten Zeit: Hora mortis est instar horae·
resurrectionis et judicii. Die Erwartung ist dieselbe in kleiner
oder großer Entfernung. Und was heißt hier klein und groß? Auf
den Herrn zu warten, können Jahrtausende der Kirche nicht zu
lang sein (so Bengel).

Systematisch wäre zu der eben gegebenen Auslegung zu be--


merken: Der Begriff der «Eschatologie» ist nach dieser «synop-
tischen Apokalypse» zu yerstehen als eine Antizipation, eine Vor--

150,
wegnahme der Tragweite des Todes uncl. der Auferstehung. Christi
für das Leben der Welt, der Kirche und Israels. Von Tod und
Auferstehung Christi her empfangen Welt, Kirche und Israel
Schatten und Licht, bekommt das menschlich-geschöpfliche
Leben, das als solches die Mitte des Kosmos bildet, seinen Sinn.
Diesem Schatten und Licht kann sich nichts und niemand ent-
ziehen: alles Geschehen in Vergangenheit, Gegenwart und Zu-
kunft ist eine Verkündigung des Todes •Christi. Dieses Sterben
muß sich ereignen. Aber es wird nicht das Ende sein. Sandern
dieses ganze Geschehen eilt der Herrschaft Jesu Christi entgegen
in seiner Macht und Herrlichkeit; es ist bestimmt von diesem
Ziel. Welt-, Kirchen- und Israelsgeschichte sind von ihrem Anfang
und von ihrem Ende her umschlossen und gehalten von Jesus
Christus. Eschatologie ist grundsätzlich nichts anderes als eine
Ausführung des Wortes: «Jesus Christus gestern und· heute der-
selbe, in Ewigkeit.» Eschatologie ist nicht eine Lehre von «kom-
menden Dingen». Sie ist grundsätzlich (wie übrigens letztlich alle
Lehrstücke!) Christologie.
Es ist der Tod Christi, der sich in dem Gericht über Israel,
das in der Zerstörung Jerusalems. sein sichtbares Fanal gefunden
hat, spiegelt. Dieses Gericht ist nicht Vergangenheit, es ereignet
sich noch heulte, denn was wir in der Gegenwart an Judenver-
folgung erleben, das gehört als späte Auswirkung mit zu diesem
Ereignis: zu der im Jahr 70 geschehenen Zerstörung Jerusalems!-
Der Tod Christi spiegelt sich aber auch in aller Verfolgung, Anfech-
tung und Bewahrung der Gemeinde. Es gibt keine selbständige
Würde und Bedeutung und Kraft des Martyriums, des «Kirchen-
kampfes». Wenn die Kirche in Kampf und Leiden steht, so ist
das die Entsprechung des Leidens und Sterbens Christi. - Der
Tod Christi spiegelt sich aber endlich auch in den Katastrophen
und Leiden der Welt, denn auch sie steht ja in ihrem natürlichen
und in ihrem geschichtlichen Sein im Gegenüber zu Golgatha.
Die Kirche muß dem Glanz, sie darf aber auch dem Unter-
gang Israels entfliehen. Sie hat damit nichts zu tun. Die Kirche
entsteht in dieser Ablösung vom Tempel. Und sie hat es auf sich
zu nehmen, in der Welt, in der sie ungeschützt das Evangelium
zu verkündigen hat, zu leiden. Sie braucht sich auch in den
Nöten der Welt nicht zu fürchten. Alles muß so sein, weil es
von Christus her so sein muß. In dieser Flucht vor dem Unter-•

151
gang Israels und in dieser unerschrockenen Existenz inmitten
der Welt lebt die Kirche, verwirklicht sie, was Israel hätte ver-
wirklichen sollen. So ist sie die Gemeinde der Auserwählten, die
dereinst in der Wiederkunft ihres Herrn sichtbar werden wird,
ist sie der «Rest», den er erhalten wird. So darf sie jene Witwe
sein, die ihr Scherflein einlegt. Und so ist sie der Sinn der Welt-
geschichte. Alles, was geschieht in Natur und Geschichte, hat
einen geheimen Bezug zur Kirche. Die Geschichte geschieht um
der Kirche willen, und in der Kirche ruht das Geheimnis alles
Geschehens. Die Kirche ist gefragt durch das Rätsel dieses (drei-
fachen) Geschehens, und sie allein kann und muß auch Antwort
geben. Die Grundbedingung ihres Lebens aber ist, daß sie es
sich nicht reuen läßt, den verborgenen Christus zu lieben und
zu ehren, daß sie nicht Ausschau hält nach falschen Messiassen
und Propheten. Nur einer kann sagen: 'Erw Elµi Ich bin! Wenn
die Kirche ihm treu ist, dann wird sie leben.
Dieser Entfaltung des Todes Christi entspricht auf der an-
deren Seite die Vorwegnahme und Zukunft aller Zeiten in der
Auferstehung Christi. In den Tagen «nach jener Drangsal» wartet
unser die eigentliche Zukunft, das Ende aller Dinge, das Ende
der Welt-, Kirchen- und Israelsgeschichte, das Ende, das zugleich
das telos des Ganzen ist: der gegenwärtige Menschensohn. Indem
die Kirche wacht, und das heißt: indem sie weiß um diese Zu-
kunft, lebt sie und lebt in ihr Israel und lebt in ihr die Welt ihr
eigentliches Leben. Wacht sie nicht, glaubt sie nicht, sieht sie
nicht dieser Zukunft entgegen, dann ist sie dem verborgenen
Jesus Christus untreu geworden, dann kann sie sich selber, Israel
und der Welt nur tot sein.
Zum Schluß noch einige kurze Vorschläge und Gedanken zur
Frage der applicatio unseres Textes. Es geht hier um zwei Pro-
bleme, entsprechend dem doppelten Inhalt des Kapitels.
Dieser Text lehrt uns einmal, die Ereignisse unseres Lebens,
soweit sie sich auf diese unsere Zeit beziehen, zu verstehen als
Ereignisse einer Todeswelt, das heißt, einer Welt, die durch den
Tod Christi bestimmt ist, durch das Leiden Gottes an uns, unter
uns und für uns. Indem dieser Todeswelt die Auferstehungswelt
gegenübersteht in Gestalt des Menschensohnes, in der der neue
Himmel und die neue Erde beschlossen liegt, kommt es zu der
notwendigen Relativierung aller Ereignisse und Beziehungen,

152
Möglichkeiten, Nöte, Sorgen und Gefahren dieser Welt. Sie ist
eben nur die Todeswelt. Ueber dem Kreuz steht die Auferstehung
Jesu Christi von den Toten. Der Tod ist nicht beseitigt - er gilt
und er ist ernst zu nehmen - aber er ist in seine Grenzen ge-
wiesen. Und das bedeutet, daß wir alle Ereignisse dieser durch
den Tod gezeichneten Welt nur ernst, nur wichtig nehmen, so-
zusagen nur in unser Herz eintreten lassen können, indem wir
sie verstehen in ihrem Bezug zur Auferstehung. An sich und in
sich haben sie keine Bedeutung. Es eignet sich also der Text
Mc. 13, bzw.- es eignen sich die in ihm beschriebenen Zeichen
nicht als solche zum Predigtthema. Man kann nicht über den
«Krieg» predigen! Man kann auch nicht über den «Kirchenkampf»
predigen und auch nicht über die Judenverfolgung. Jede Predigt,
die die Kalamitäten der Welt-, Kirchen- oder Iraelsgeschichte als
solche in den Mittelpunkt rücken wollte, wäre eine verfehlte Pre-
digt, die notwendig in den Bereich der falschen Messiasse rücken
müßte .. Es dürfte in diesem Zusammenhang auch wichtig sein,
auf die Ordnung zu achten, die der Text hier anweist. Das eigent~
lieh erschreckende und bedrohliche Zeichen, unter dem die Welt
steht, ist nicht etwa das Zeichen des Krieges, das sich uns heute
aufdrängen möchte. Der Krieg und die mit ihm verbundenen
Leiden und Gefahren ist wie Hungersnot und Erdbeben erst der
«Anfang der Wehen». Das eigentlich Furchtbare aber ist der
«Greuel der Verwüstung», der an Israel geschieht'. Darum ist das,
was uns heute als «Zeichen» zumeist beschäftigen sollte, aller-
dings das Schicksal der Juden. Die Judenfrage ist sachlich un-
verhältnismäßig viel wichtiger als die Kriegsfrage. Denn dieses
Zeichen ist das eigentliche, das brennende Zeichen. Daneben tritt
auch das, was der· Gemeinde widerfährt, nach der Ordnung
unseres Textes an zweite Stelle. Im Anschluß an Israel ist von
der Kirche die Rede. Von dorther, von der Zerstörung Jerusalems
her, entsteht die Gemeinde, wird alles, was die Gemeinde betrifft,
sinnvoll und kann die Gemeinde selber Gegenstand der Verkün-
digung werden. Und erst an allerletzter Stelle steht das welt-
geschichtliche Geschehen, und ihm gilt das Wort: Erschrecket
nicht! Judenfrage, Kirchenfrage, Kriegsfrage, das wäre nach
unserem Text die legitime Reihenfolge.
Er ist nalie. Das ist das Zweite und Entscheidende. Im Blick
auf seine Zukunft kann man freilich die •Ereignisse innerhalb

2 153
unserer Todeswelt nicht ernst genug nehmen. Aber daß er nahe
ist, das sollen wir wissen und dem sollen wir entgegengehen, das
sollen wir erkennen, wenn wir die Zeichen dieser Zeit sehen.
Er steht hinter allem, was hier geschieht, und weil dem so ist,
darum werden die Unterschiede auch wieder belanglos. Was an
Leiden durch diese Welt geht, ist der Schatten des Kreuzes Christi.
Darum lbhnt es sich wohl, auf diese Zeichen zu achten. Aber
indem Jesus die Frage seiner Jünger überbietet, hat er sie wirklich
beantwortet. Er hat sie und damit alle Fragen unseres Lebens in
der Zeit mit sich selbst, mit seinem den Tod überwindenden
Leben beantwortet.
(Nach einer Nachschrift.) KARL BARTH.

Lett.re aux protestants de France.


La lettre suivante a ete ecrite pour la Revue fraw;aise «Foi
et Vie». Elle est destinee a des protestants franrais. Mais les Suis-
ses, precisement parce qu'ils sont neutres, feront bien d'e.n prendre
aussi connaissance. Elle leur montrera a la f ois le vrai f ondement
et les vraies limites de cette neutralite. Red.
Bale, decembre 1939.
Monsieur le pasteur Charles W estphal
32, avenue Felix Viallet
Grenoble (France).
Bien eher Monsieur,
Vous m'ecrivez que les trois quarts des theologiens frarn;ais
avec lesquels j'ai pu travailler en janvier de cette annee a Bievres
sont maintenant mobilises au service de leur pays, soit au front,
soit a l'arriere. Et vous m'invitez a leur adresser, ainsi qu'a mes
autres amis de France, un message par l'intermediaire de «Foi
et Vie». Je reponds bien volontiers a votre demande en vous
communiquant ce qui me preoccupe quand je pense a vous tous.
La situation de Bäle ne nous permet d'ailleurs pas de perdre
des yeux la guerre. A quelques kilometres d'ici commencent a
droite les fortifications allemandes, a gauche les frarn;aises. Les
aviateurs des deux pays oublient malheureusement quelquefois
qu'ils n'ont rien a chercher sur nos tetes, et il est arrive deja que
des objets fort inattendus et point desirables du tout soient tom-

154
bes sur notre sol. Nos rues sont encombrees de barricades et de
barbeles en prevision de menaces plus directes. C'est dans un tel
cadre que je sonde presentement les tranquilles mysteres de la
dogmatique cJ:iretienne (pour l'instant la doctrine de la predesti-
nation ... ).
Mais qu'est-ce que tout cela en regard des que~tions et des
soucis qui vous preoccupent vous, vos personnes, vos familles,
vos paroisses et toute l'Eglise reformee de votre pays ! Soyez-en
surs : nous autres, dans notre zone « neutre » jusqu'a nouvel •
ordre, sommes bien conscients des difficultes, des renoncements,
des sacrifices et des tentations auxquels vous exposent les evene-
ments, et notre sympathie vous est acquise, comme a tous ceux,
dans les pays belligerants, qu'afflige et qu'abat la presente guerre.
Chers amis, vous n'interpreterez pas en mauvaise part, n'est-ce
pas, le fait que notre pays constitue, jusqu'a nouvel ordre, une
zone neutre (au point de vue militaire). Pour le moment, il ne
peut et ne doit pas en etre autrement. Les causes du present con-
flit remontent aux decisions internationales de 1919, que notre
pays n'a pas prises, pas plus qu'il n'a participe auparavant et
ensuite a la grande politique europeenne. La Suisse se rendrait
coupable de cette meme •inconsequence et de ce meme arbitraire
politiques contre lesquels vous avez du prendre les armes si elle
s'engageait dans cette guerre de son plein gre, sans y etre con-
trainte par l'exterieur. Notre devoir vis-a-vis de l'Europe con-
siste actuellement a sauvegarder l'element d'ordre europeen qui
nous a ete confie, precisement SOUS la forme de neutralite mili-
taire. Et vous conviendrez avec moi qu'il importe a tous les
peuples et meme a l'Eglise de Jesus-Christ dans tous les peuples
qu'il subsiste aussi longtemps que possible des endroits ou la
communion humaine et chretienne .entre belligerants puisse etre
tant soit peu maintenue. La Suisse est un de ces endroits. C'est
en ce sens que nous nous faisons presentement un devoir de
notre neutralite. Elle ne signifie pas que nous nous tenons a
l'ecart des evenements contemporains. Elle designe seulement
notre maniere d'y participer, et de nous acquitter de notre res-
ponsabilite europeenne. 11 y aura bien peu de Suisses pour l'en-
tendre autrement, et, pour ma part, c'est ainsi que je la conc;;ois.
Sans aucun doute, • cette guerre offre un aspect particulier,
pour nous tous, belligerants et neutres. Elle differe de celle de

2* 155
1914 et de 1a plupart des guerres precedentes. Apres une longue
hesitation - peut-etre trop longue, mais bien comprehensible si
l'on songe a la terrible portee de cette « ultima ratio» - la
France et l' Angleterre ont pris les armes pour mettre fin au
brutal arbitraire du droit du plus fort proclame et applique sans
egards par l'actuel gouvernement allemand. Apres avoir fait de
l'Allemagne un antre d'effroi et de terreur, le national-socialisme
hitlerien est devenu une menace grandissante pour l'Europe tout
entiere. Cette menace a reveille les peuples. Au milieu du peche
et de la honte de tous les peuples subsiste, par 1a gräce de Dieu,
un reste d'ordre et de droit, de libre humanite et surtout, les
fondant tous, un reste de liberte pour la predication de l'Evangile.
La ou regne Hitler, c'en est fait meme de ce reste. Or, Hitler vou-
lait regner ailleurs encore qu'en Allemagne. Quand on le vit si
clairement que les aveugles memes devaient s'en apercevoir, ce
fut 1a guerre, la guerre inevitable. « 11 faut en finir » a dit, au
moment decisif, votre president du Conseil, et son collegue an-
glais l'a repete. Nous n'avons pas a examiner le degre de pro-
fondeur d'une teile intention ni la maniere dont ces chefs d'Etat
com;oivent leur responsabilite. Ce qui est sftr, c' est que tout chre-
tien qui a vecu consciemment ces annees ne peut que dire Oui
et Amen a une telle declaration. On ne niera pas, certes, que la
France et l'Angleterre n'aient aussi des motifs tres imperialistes.
Mais cela ne change rien au fait que, devant Dieu et devant les
hommes, on ne saurait prendre la responsabilite de ne pas entre-
prendre de mettre fin a la menace hitlerienne. Et 1a guerre est le
seul moyen d'y parvenir. La France et l' Angleterre devaient la
faire parce qu'elles portent sans aucun doute la responsabilite des
evenements europeens depuis 1919 et que c'est en fin de compte
gräce a leur politique qu'Hitler fut possible en Allemagne. Mais
il faut voir en meme temps qu'il s'agit dans cette guerre non
seulement de la cause de la France et de celle de l' Angleterre,
mais encore de celle de tous les peuples, y compris le peuple
allemand. La guerre est nee d'un <langer mortel pour tous et
doit etre menee pour les proteger tous. Nous autres « neutres »
ne sommes pas neutres en ceci: c'est que nous savons tres precise-
ment que les efforts et les sacrifices de cette guerre nous garan-
tissent a nous aussi ce qui nous est plus precieux que la vie : ce
minimum d'ordre, de droit, de libre humanite fondes sur la libre

156
predication de l'Evangile. Nos amis franc;ais et anglais - comme
nos amis allemands - peuvent etre silrs que nous sommes re-
connaissants a tous ceux qui ont pris leur responsabilite et qui
menent la guerre contre Hitler.
L'Eglise de Jesus-Christ ne peut et ne veut pas faire la guerre.
Elle ne peut et ne veut que prier, croire, esperer, aimer, annoncer
et ecouter l'Evangile. Elle sait que l'evenement qui aide veritable-
ment, eternellement, divinement les pauvres hommes n'est pas le
fait de la force militaire ni d'aucun effort humain, mais l'reuvre
de l'Esprit de Dieu (Zacharie 4, 6). Dans la cause des Allies, elle
ne verra donc: pas la cause de Dieu, elle ne prechera pas la croi-
sade contre Hitler. Le Crucifie est mort aussi pour Hitler et pour
tous les hommes desempares qui, de gre ou de force, suivent son
drapeau. Mais, precisement parce qu'elle connait cette «justifica-
tion» que nous ne pouvons nous procurer nous-memes par aucun
moyen, mais seulement recevoir de Dieu, elle ne peut rester in-
differente, « neutre », lorsqu'il s'agit du droit, lorsqu'on cherche
a affirmer une justice humaine tant soit peu acceptable en face
de l'injustice criante, debordante. Dans de telles circonstances,
l'Eglise ne peut taire son temoignage. Elle doit affirmer que la
volonte de Dieu est d'etablir cette justice, qu'il en a charge les
autorites politiques et qu'il leur a confere pour cela le pouvoir
du glaive. Elle doit affirmer que les autorites, qui cherchent a
proteger le droit, legitiment ainsi leur propre existence et sont
fondees a reclamer l'obeissance de leurs citoyens, malgre les fautes
inevitables dont elles peuvent, par ailleurs, se rendre coupables.
11 serait regrettable que les Eglises chretiennes, apres avoir, dans
les guerres precedentes, adopte si legerement une attitude natio-
naliste et militariste, prennent maintenant et tout aussi legerement
une attitude neutre et pacifiste. En toute humilite, sans phrases,
elles prieront aujourd'hui pour une paix juste, elles affirmeront
a tous les peuples qu'il vaut la peine de combattre et de souffrir
pour une telle paix. Elles n'inculqueront pas, certes, aux peuples
democratiques, qu'ils sont des croises de la cause divine. Mais
elles leur diront qu'a cause de Dieu, nous pouvons et devons etre
humains vraiment et nous defendre avec l'energie du desespoir
contre l'irruption d'une patente inhumanite. Elles avertiront en-
fin les chretiens d' Allemagne, le peuple allemand töut entier.
Elles leur diront: «Votre affaire n'est pas bonne ! Vous vous trom-

157
pez I Abandonnez cet Hitler! Ne faites pas cette guerre qui est
sa gue:rre I Retournez-vous pendant qu'il est. encore temps ! »
Pourquoi les representants et les organes du mouvement recu-
menique des Eglises sont-ils restes si diplomatiquement muets
pendant toutes ces dernieres annees et meme pendant ces der-
niers mois, si löurds d'evenements desastreux? Comme si l'Eglise •
n'avait plus a remplir l'office prophetique de Jesus-Christ? 1
comme si elle ne devait plus faire fonction de sentinelle? ! Pour-
quoi a-t-on entendu et entend-on encore dans certains milieux
chretiens des voix mal inspirees d'un defaitisme eschatologique
qui, en face de la detresse du monde, se contentent de remarquer
presque avec satisfaction que les adversaires d'Hitler ne sont pas
non plus des s•aints ? Connaitre la saintete de Dieu ne nous dis-
pense pas du devoir de resistance qui s'impose, au contrairel Dans
tous les pays, l'Eglise aura beaucoup a consoler dans les temps
sombres au devant desquels nous allons. Mais elle ne pourra con-
soler vraiment que si elle avertit en meme temps, sans haine, sans
pharisaisme et sans illusion sur la honte des hommes, que si elle
dit clairement que la resistance est aujourd'hui necessaire.
L'Eglise de Jesus-Christ saura et dira autre chose encore.
Elle rappellera que la fin de la guerre - et surtout d'une guerre
comme celle-ci - ne saurait etre la guerre meme, mais que, sem-
blable a une operation douloureuse, mais judicieuse, la guerre
n'aura d'autre but que la guerison de la vie. Le temps viendra
peut-etre plus töt que nous ne l'imaginons ou il sera necessaire,
dans tous les pays, de mettre au premier plan cet aspect de la
question. Chers amis fran~ais, vous savez combien je suis attache
a l'Allemagne, a son Eglise, a son peuple, et vous ne m'en voudrez
pas de vous inviter, deja maintenant, a examiner ce qui arrivera
quand le malheur dans lequel l' Allemagne s'est elle-meme preci-
pitee aura trouve son accomplissement dans une defaite a vues
humaines presqu'inevitable. Au debut de cette guerre, la consigne
etait : Guerre au gouvernement allemand, mais pas au peuple
allemand. C'etait beau, mais trop simple. Une nouvelle consigne
a paru : Chaque peuple a le gouvernement qu'il merite. Le peuple
allemand est donc responsable des actes de son gouvernement.
Ceci aussi est trop shnple. La verite se trouve quelque part entre
deux. Le peuple allemand n'est pas un mechant peuple, pas plus
mechant en ·.tous cas que les autres peuples, et il ne serait ni

158
chretien ni humain de vouloir le punir de ce qu'il existe. Toute-
fois, le national-socialisme d'Hitler exprime une de ses faiblesses :
la folie, le desordre, le denuement rares de sa politique. Per-
mettez-moi de m'expliquer plus clairement sur ce point. Le
peuple frarn;;ais et le peuple anglais, comme tels, ne sont pas non
plus des peuples « chretiens », et ils sont, tout autant que les
autres, eloignes des principes evangeliques qui les conduiraient
a une veritable humanite et, partant, a une veritable politique.
Mais le peuple allemand, tout particulierement, souffre d'un lourd
heritage : un paganisme profond, sauvage, imprudent, inexperi-
mente. 11 souffre aussi d'une erreur considefable, heritee du plus
grand chretien qu'il ait produit : Martin Luther. Le reformateur
s'est trompe sur les rapports de la Loi et de l'Evangile, de la
puissance temporelle et de la puissance spirituelle. 11 n'a pas
enraye le paganisme nature! de son peuple, il l'a, au contraire,
transfigure, confirme, renforce. Tous les peuples ont ainsi de tels-
legs du paganisme et des erreurs chretiennes impuissantes a le
refrener. Tous les peuples ont leurs mauvais reves. L'Hitlerisme
est le mauvais reve du paien allemand evangelise seulement -
rappelons-nous-le - par Martin Luther. Reve tout particuliere-
ment dangereux, pour les Allemands et pour nous. Pour eux, c'est
une torture, et pour nc:ms, c'est une terrible menace. 11 faut y
mettre fin. M:ais tous ceux qui combattent l'hitlerisme ou qui y
sont destines, doivent se rappeler, s'ils veulent tenir une conduite
chretienne et non paienne, qu'ils ont affaire a un homme malade,
possede, qui delire, et qui est l' Allemagne. Plus tard - et Oll ne
saurait assez penser a « plus tard » - il sera necessaire de trai-
ter l' Allemagne comme on traite un convalescent relevant d'une
grave maladie : d'une main ferme, mais tout aussi misericor-
dieuse. Certes, il sera necessaire de rendre physiquement, geogra-
phiquement, politiquement, militairement, impossible tout deve-
loppement de l' Allemagne dans le sens inaugure par Frederic II,
poursuivi par Bismarck et termine sous Hitler. Mais il sera plus
necessaire encore d'inculquer au peuple allemand une parcelle de
cette sagesse politique qui lui manque encore et, pour cela, de
lui donner des conditions de vie qui le detournent a jamais de
son mauvais reve. 11 faudra rendre impossible en lui cette folie
qui le persuade qu'il ne peut exister que si les autres peuples
tremblent devant lui. 11 faudra donc tenir compte des besoins

159
reels que lui cree une situation geographique et historique defavo-
rable. II y a, pour le peuple allemand, une autre liberte que celle
dont revaient Bismarck ou Hitler. C'est de pouvoir vivre de son
travail. 11 faut constater que cette liberte-la ne lui a pas ete ac-
cordee de 1919 a 1933 et que l'on a assume, en ce sens, 1a respon-
sabilite de l'hitlerisme. J'ai vecu l'occupation de la Ruhr. Je sais
ce que je dis. La paix sera - devra etre - probablement plus dure
pour l' Allemagne, au point de vue politique et militaire, que celle
de Versailles. Mais, a moins qu'encore une fois tout n'ait servi a
rien, elle sera plus juste, c'est-a-dire qu'elle temoignera a la fois
de plus de sollicitude et de plus de prevoyance. Elle visera a don-
ner aux hommes de cette region centrale europeenne si defavo-
risee a tant d'egards une part des possibilites de vie qui s'offrent
aux peuples mieux situes. Elle les detournera ainsi de leur mau-
vais reve, elle leur permettra de developper des dons dont nul ne
•contestera la richesse et la diversite non plus pour la terreur,
mais pour la benediction des autres peuples. S'il a ete dangereux
de « laisser une chance >> a Hitler pendant si longtemps, il serait
plus dangereux encore de ne pas accorder au peuple allemand,
apres 1a•guerre, une chance de remplir honnetement sa mission
parmi les peuples. L'erreur de 1919-1933 ne doit pas etre repe-
tee. Sinon, tout effort de resister a la menace actuelle perdrait son
sens. Des moyens uniquement politiques et militaires n'empeche-
ront pas cette menace de se repeter indefiniment. La ·France. f era
bien de se le dire : on ne peut aneantir l' Allemagne, mais on peut
la rendre collaboratrice et non plus adversaire de l'Europe.
Enfin, n'est-il pas vrai, chers amis, il serait peu chretien, et,
par consequent, peu sage de faire toutes ces reflexions sans se
souvenir que l'homme propose - et il doit proposer ! - mais
que Dieu seul dispose. Nous devons prendre nos responsabilites
politiques et, s'il le faut, militaires. Mais il ne depend pas de
nous d'en decider l'issue. Nous n'aurions pas lieu de nous eton-
ner et de nous plaindre si tout se terminait autrement que nous
ne l'esperons et si nos plans se trouvaient contrecarres. Humaine-
ment parlant, on ne saurait prevoir a coup sür quelle sera l'issue
de la guerre. L' Allemagne est un redoutahle adversaire, je n'ai
pas besoin de vous le dire. Ne pensez pas seulement a sa capacite
d'action, mais surtout a sa capacite presque indefinie de souf-
f rance qui manifeste un des beaux cötes de cet heritage naturel

160
et lutherien, par ailleurs si nefaste. De plus, derriere l' Allemagne
se dressent d'autres enigmes : la Russie, l'Italie meme, dont nul
ne peut prevoir la solution. Enfin, quand bicn meme, a vues
humaines, la defaite allemande serait absolument certaine, les
chretiens feront bien de se souvenir qu'il y a des « miracles de
l'Ante-Christ », des prodiges absolument inattendus de la « Bete
de l' Abime » que Dieu a ses raisons pour permettre et qui ren-
versent tous les raisonnements non seulement de la partie « rai-
sonnable » de I'humanite, mais aussi de l'Eglise et des chretiens.
Nous ne savons si l'hitlerisme est capable d'un tel prodige:
divers elements dans son developpement nous invitent a ne pas
exclure cette possibilite. Nous ne savons pas s'il ne convient pas
de mettre un point d'interrogation apres les paroles si delibere-
ment decidees : 11faut en finir ! Nous ne savons pas si les peuples
de l'Europe ne sont peut-etre pas destines a s'opposer en vain
a cet ennemi et finalement a mener sous son autorite une vie
sans dignite comme celle des chretiens d' Allemagne aujourd'hui.
Nous nous. defendons contre une telle menace. Mais nous n'au-
rions pas lieu de murmurer si, malgre tout, elle devenait une
realite pour nous. Soyons au clair: nous n'aurions que ce que
nous meritons. L'emploi que nous avons fait de ce don de Dieu
qu'etait pour nous ce reste d'humanite libre, de droit democra-
tique et surtout de liberte de l'Evangile, n'a pas ete tel que Dieu
nous doive de nous les conserver. Sa grace seule peut nous les
conserver. Sommes-nous prets a reconnaitre sa grace, alors meme
qu'elles ne nous seraient pas conservees ? Sommes-nous prets a
accepter une situation dans laquelle la confession desarmee de
Jesus-Christ serait la seule chose qui resterait a faire? Sommes-
nous prets a rester fideles meme alors a notre Dieu et a trou-
ver en lui seul notre dignite ? La reponse a ces questions montrera
si nous sommes en droit de nous defendre, si nous le faisons en
bonne conscience et si nous pouvons demander l'aide de Dieu
du fond de notre creur. Nous devons etre prets a ce que Dieu
contredise a notre « 11 faut en finir » et nous conduise tout autre-
ment que nous ne le voudrions. Prets a lui obeir encore dans ces
circonstances. S'il en est ainsi, notre resistence actuelle est legitime.
Nous pouvons l'accomplir joyeusement et en toute confiance.
Quoi qu'il arrive, Dieu regnera, nous pouvons le savoir, et aussi
qu'il ne fait point de fautes.

161
Quand cette lettre vous parviendra, chers amis, il sera bien-
töt Noel. Avec toute la chretiente pauvre, et pourtant si riche,
avec les anges du ciel, nous nous rejouirons de la presence et de
l'eternel regne de celui qui, en toutes circonstances, est notre re-
traite et notre fälicite. Peuple qui marche dans les tenebres, nous
voyons une grande lumiere. Que chacun a sa place veille, soit
ferme dans la foi, soit viril et fort, voila le salut que nous vous
envoyons pour ce Noel. Votre KARL BARTH.

Der Antiehrist im neutestamentliehen


Zeugnis. 1
1. Joh. 2, 18-19: Kinder, es ist die letzte Stunde, und wie ihr gehört
habt, daß der Antichrist kommt, so sind jetzt wirklich viele Antichristen
aufgetreten. Und daraus erkennen wir, daß es die letzte Stunde ist. Sie sind
von uns ausgegangen, aber sie gehörten nicht zu uns; denn wenn sie zu uns
gehörten, wären sie bei uns geblieben. Aber es mußte offenbar werden, daß
sie nicht alle zu uns gehören.
1. Joh. 2, 22-: Wer ist der Lügner, wenn nicht der, welcher leugnet, daß
Jesus der Christus ist? Das ist der Antichrist, der den Vater und den Sohn
leugnet.
1. Joh. 4, 2-3: Daran erkennt ihr den Geist Gottes: Jeder Geist, der
bekennt, daß Jesus Christus im Fleisch gekommen ist, stammt von Gott; und
jeder Geist, der Jesus zunichte macht, stammt nicht von Gott, und das ist
der (Geist) des Antichrists, von dessen Kommen ihr gehört habt, und jetzt
ist er schon in der Welt.
2. J oh. 7: Denn viele Verführer sind in die Welt ausgegangen, die Jesus
Christus nicht als den bekennen, der im Fleisch kommt. Dies ist der Ver-
führer und der Antichrist.

Die einzigen neutestamentlichen Schriften, in denen das


Wort «Antichrist» vorkommt, sind der 1. und der 2. Johannes-
brief. Wir nehmen darum davon den Ausgangspunkt. Fünf
Fragen stel1en wir und suchen sie zu beantworten: 1. Welches
ist in den Johannesbriefen das Wesen des Antichrists? 2. Wel-
ches ist die Rolle des Antichrists, seine Aufgabe? 3. Ist der
Antichrist eine Einzelperson? 4. Wann kommt der Antichrist?
5. Wie verhält sich das übrige Neue Testament zur Lehre der
Joharinesbriefe über Christus und Antichristus?
Was ist das Wesen des Antichrists oder der Antichristen?
In 2. Joh. 7 werden alle die als Antichristen bezeichnet, die Jesus
nicht als den bekennen, der ins Fleisch kommt, d. h. nicht den
1 Vortrag, gehalten an der Tagung der SCSV. in Büren am 27. Mai 1939.

162
ganzen gekreuzigten und auferstandenen Christus annehmen.
Derselbe Gedanke wird in 1. Joh. 4, 2-3 ausg,edrückt: Wer die
wirkliche Fleischwerdung Christi leugnet, ist der Antichrist.
Nach 1. Joh. 2, 22 ist der der Antichrist, der die Messianität Jesu
bestreitet. Johannes hat bei diesen Vorwürfen die Gnostiker im
Auge. Die Gnostiker wollten Christen sein, ja si,e waren über-
zeugt, daß si,e gerade die wahren Christen sei,en. Gerade als echte
Anhänger Christi glaubten sie die Behauptung, Christus habe
einen wirklichen Leib g,ehabt, und .er sei wahrhaft gestorben,
ablehnen zu müssen. Jesus, der Offenbar-er Gottes, konnte doch
nicht mit einem so sinnlichen, unsauberen Gebilde wie dem
Fleischesleibe bekleidet gewesen sein; nein, sein Leib war nur
ein Scheinleib; der Geist hat diesen Leib vor dem Tode wieder
verlassen, Christus ist also nicht wahrhaft gestorben; wie könnte
auch der Gottessohn mit dem Tode etwas zu tun haben l
So redeten die Leute, di,e Johannes als Antichristen bezeich-
net. Die Antichristen der Johannesbriefe sind also keine Men-
schen, die nichts von Jesus wissen, sie sind keine Heiden, sie
sind auch keim: Tyrannen, die die Gemeinde Christi mit Gewalt
ausrotten wollen, sondern diese Antichristen machen gerade
einen besonders frommen, einen besonders christlichen Eindruck.
Die Gnostiker der Johannesbriefe rühmten sich, besonders innig
mit Christus verbunden zu sein, so innig, daß sie über das
Fleisch erhaben seien und keine Sündenvergebung mehr brauch-
ten; sie behaupteten, geheimnisvoller Erkenntnisse von Gott ge-
würdigt worden zu sein, private Offenbarungen erhalten zu
haben. Kein Wunder, daß solche hohen Selbstaussagen auf man-
chen schlichten Christen in der Gemeinde verwirrend, ja bezau-
bernd wirkten. Ich spreche hier nicht nur von vergangenen Din-
gen. Heute noch werden viele Christen verblüfft, ja angelockt,
wenn Sektierer auftr•eten mit der Behauptung: «Wir heilen
Kranke», «wir haben den Geist», «wir sind über die Sünde hin-
aus», «wir sind der wahre Leib Christi, weil wir Apostel haben»,
«wir sind die wahren Bibelgläubigen, weil wir das alttestament-
liche Gesetz haUen», «wir wissen, zu welchem Zeitpunkt Chri-
stus wiederkommt». Durch solche Reden lassen sich heute
manche blenden, wie schon in der Urkirche immer wieder Chri-
sten durch die großartige, tiefe Weisheit und große Kraft vor-
spieg~lnde Verkündigung der Gnostiker geblendet wurden.

163
Der Verfasser der Johannesbriefe zerstört mit hartem Zu-
griff den Nimbus von Frömmigkeit und Heiligkeit, den die Gno-
stiker um sich zu verbreiten wissen. Nicht Christen sind sie, son-
dern Antichristen, schreibt er an die Gemeinden! Er begründet
das harte Urteil damit, daß er erklärt, daß sie den· Vater und
den Sohn leugnen. Aber sie berufen sich doch gerade auf Chri-
stus? Gewiß, aber nur mit Worten, jedoch in Wirklichkeit schal-
ten sie Christus aus, denn sie wollen das Evangelium durch
e,igene tiefsinnige Erkenntnisse ergänzen.
Was ist also die Natur des Antichristentums nach den
Johannesbdefen? Antichristen sind Leute, die sich Christi rüh-
men, ihn aber tatsächlich verleugnen. Die Haltung der Gnostiker-
Antichristen ist also nicht Unglaube im Sinne des Heidentums,
aber auch nicht wahrer christlicher Glaube, sondern ein Mittel-
ding zwischen Glaube und Unglaube, nämlich Falschglaube, Irr-
glaube. Dieser Irrglaube, der christlich zu sein meint und es
doch nicht ist, ist das Wesen der Antichristen in den Johannes-
briefen. Das Antichristentum, wie es in diesen Briefen gezeich-
net wird, ist nichts anderes als Irdehre, Ketzerei (Häresie). Wir
sehen hier und in den anderen neutestamentlichen Schriften,
daß es falsch wäre, zu meinen, daß die Gefährdung durch Irr-
lehren erst eine Alterskrankheit der Kirche sei. Denn Irrlehrer
gab es in der christlichen Gemeinde von Anfang an. Schon die
Urkirche lag mit ihnen im Kampfe; seither folgen sie der Kirche
wie ihr Schatten.
Und das Gefährliche und Verführerische an diesen Irrlehren
ist eben dies, daß sie christliche Lehren sein wollen. Der Anti-
christ - das zeigen eben die Johannesbdefe - dringt unter
der Maske der Christusgläubigkeit in die Gemeinde ein, er s,etzt
sich durch im Gewande der Kirchlichkeit und Frömmigkeit. Das
ist das Unheimliche am Antichristentum. Es ist nie recht zu
fassen, nie offen und unverhüllt, sondern tritt immer verkappt
hervor, versteckt unter glänzenden christlichen Masken. Die
Masken wechseln. Sie wechseln auch heute noch. Das eine Mal
nähert sich uns der Antichrist im: Kleide des Enthusiasmus, das
andere Mal im Kleide des frommen Rationalismus, das dritte
Mal im Kleide der Gesetzlichkeit, der Werkheiligkeit. Und dieses
so oder so, aber immer durch ein religiöses Gewand verhüllte
Antichristentum macht sich nicht bloß in den Sekten br,eit, son-
dern auch in unseren Landeskirchen und Freikirchen!

164
Damit haben wir die zweite Frage schon angefangen zu
beantworten. Worin sieht der Antichrist seine Aufgabe? Er ist
ein Verführer (2. Joh. 7). Das Objekt seiner Verführung ist die
Gemeinde Christi. Die Antichristen gehen aus der Gemeinde her-
vor und wollen die Gemeinde für sich gewinnen. Sie wollen die
Herren der Gemeinde werden, und das ist durchaus folgerichtig:
Denn sie sind ja überzeugt, daß sie allein Christus richtig ver-
standen haben. Diese Behauptung aufstellen, hat nur im Raume
der christlichen Gemeinde Sinn, und darum ist die Gemeinde
der Ort, wo man vor dem Antichrist auf der Hut sein muß.
Damit stehen wir bei der dritten Frage. Wir haben bisher
von den Antichristen und dem Antichristen gesprochen. Dieses
Schwanken ist in den Johannesbriefen selber begründet. 1. Joh.
2, 18: Wie ihr g,ehfüt habt, daß der Antichrist kommt, so sind
jetzt viele Antichristen aufgetreten. 1. Joh. 2, 22: Das ist der
Antichrist, der den Vater und den Sohn leugnet. 2. Joh. 7: Viele
Verführer sind in die Welt ausgegangen ... Dies ist der Verführer
und der Antichrist.
Welches ist das Verhältnis zwischen dem Antichrist und den
Antichristen? Sind die Antichristen die Vorboten des Antichrists,
seine Vorläufer, denen er als einzelpersönlicher Abschluß des
Antichristentums nachfolgt? Das ist nicht möglich, denn wie aus
den angeführten Stellen hervorgeht, sind die Antichristen und
der Antichrist gleichzeitig miteinander da. Das Verhältnis ist
also kein Nacheinander, sondern Johannes will offenbar sagen:
Der Antichrist ist in Erscheinung getreten in den Irrlehrern,
den Antichristen; die Gesamtheit der aus der Christenheit hervor-
gegangenen Gnostiker (= Antichristen) bildet zusammen den
Antichristen. Der Antichrist ist also kein Gattungsbegriff, kein
Typus bloß, sondern eine Persönlichkeit, aber keine Einzelpersön-
lichkeit, sondern eine Kollektivpersönlichkeit ; der Antichrist ist
die Zusammenfassung der vielen gekommenen Antichristen.
Damit ist auch schon die weitere Frage beantwortet: Wann
kommt der Antichrist? 1. Joh. 4, 3: «Der Antichrist, von dessen
Kommen ihr gehört habt, ist jetzt schon in der Welt.» Indem
die Antichristen aufgetreten sind, ist auch ihre Zusammenfas-
sung, der Antichrist, jetzt schon da. Da der Antichrist in der End-
zeit erscheint, so bedeutet sein Vorhandensein, daß, wie es 1. Job.

165
2, 18 heißt, die letzte Stunde gekommen ist. Die Endauseinander-
setzung, der geistige Endkampf, hat begonnen.
Wir verstehen jetzt, so scheint mir, warum Johannes für
die gnostischen Christen gerade den Ausdruck «Antichristen» ge-
bildet hat.- Die Gnostiker, indem sie ihre selbstgefundenen Ein-
fälle mit dem Namen Christi schmücken und sie als das wahre
Evangelium Christi ausgeben, rauben dem Herrn Christus seine
Alleinherrschaft in seiner Gemeinde ; sie setzen ihre eigenen Ge-
danken an die Stelle des Evangeliums und wenden sich damit
gegen Christus. Diesen Tatbestand auszudrücken, war die Wort-
bildung «Antichristos». besonders geeignet, weil das Wörtlein
«anti» im Griechischen sowohl «an Stelle, anstatt» als auch
«gegen» bedeutet. Antichrist ist also einer, der unter christlicher
Maske Christus ersetzen will und sich damit gegen ihn stellt.
Wie verhält sich das übrige Neue Testament zu dieser johan-
neischen Anschauung vom Antichrist? Jesus fordert seine Jünger
auf, «zuzusehen, daß sie niemand irreführe» (Matth. 24, 5 u. 11;
Luk. 21, 8; Mark. 13, 6). Er warnt also vor Irrlehrern. Diese Irr-
lehrer werden in Matth. 24, 24 noch näher gekennzeichnet: «Es
werden falsche Christusse und falsche Propheten auftreten und
werden große Zeichen und Wunder vollbringen, so daß sie, wenn
möglich, auch die Auserwählten irreführen.» Die falschen Pro-
pheten werden also unter Christi Namen auftreten, sie werden
sich für Christus ausgeben, sich ((Messias» nennen. Sie werden
Erfolg ernten. Warum? Weil sie große Zeichen und Wunder
wirken werden. Diese Pseudochristusse -- so heißen ·sie in den
Evangelien - werden also den Eindruck erwecken, als ob sie
wirklich der Christus, der Messias, seien, sie werden unter der
Maske des Christus auftreten; sie werden nicht bloß wie der
Messias reden, sondern auch wie er handeln. Ein Pseudochristus
ist also ein Scheinchristus, ein heuchlerischer Ersatzchristus.
Solche hat Jesus seiner Christenheit vorausgesagt; die Irrlehrer
können die Gemeinde jetzt nicht mehr überraschen, sie ist darauf
gefaßt. •
Sind die Pseudochristusse der Zukunftsreden Jesu dasselbe
wie die Antichristen der Johannesbriefe? Das Gemeinsame be-
steht darin, daß die falschen Christusse und die Antichristen in
den letzten Zeiten aufstehen, um die Gemeinde irrezuführen. So-
dann ist gemeinsam, daß beide au die Stelle des Christus treten

166
und damit gegen Christus auftreten. Der Doppelsinn von «anti»
trifft also auf den falschen Christus und auf den Antichristen zu,
jedoch mit dem Unterschied, daß die Pseudochristusse sich selber
als· Christus ausgeben, während die Antichristen ihre Lehre als
die eigentliche christliche Lehre hinstellen. Die Gnostiker in den
Johannesbriefen behaupten ja nicht, daß sie selbst in ihrer Per-
son der Christus seien, wohl aber behaupten sie, die echte Christus-
botschaft zu predigen, während bei den Pseudomessiassen mit
der falschen Botschaft -auch ein falscher persönlicher Anspruch
( «Ich bin Christus») verbunden ist. Ein weiterer Unterschied
steckt darin, daß Jesus nirgends davon spricht, daß die Gesamt-
heit der falschen Christusse den einen falschen Christus dar-
stelle. Einen Pseudochristus als Gesamtpersönlichkeit gibt es also,
im Gegensatz zum Antichristen als Gesamtpersönlichkeit, nicht.
Wie verhält sich Paulus zur Antichristerwartung? In der Ge-
meinde zu Thessalonich verbreitete sich eines Tages das Ge-
rücht, daß der Tag der Wiederkehr Christi unmittelbar bevor-
stehe. Paulus äußert sich dazu in 2. Thess. 2. Er gibt den Thessa-
lonichern zu bedenken, daß es mit der Wiederkunft Christi nicht
so rasch und so leicht gehe, vielmehr müsse die Christenheit noch
durch eine groß,e Auseinandersetzung hindurch, nämlich durch
eine Auseinandersetzung mit einer großen, vom Satan gesandten
Verführerpersönlichkeit. Paulus nennt diesen Verführer in ge-
heimnisvoller ViTeise «den Menschen der Gesetzesfeindschaft»,
«den Sohn des Verderbens», «der sich widersetzt und erhebt gegen
alles, was Gott oder heilig genannt wir~, so daß er sich in den
Tempel Gottes setzt, indem er von sich vorgibt, er sei Gott.)> Her-
kömmlicherweise wird diese!" «Widersacher» von 2. Thess. 2 als
der «Antichrish bezeichnet. Man stützt sich dabei auf den Um-
stand, daß der Sohn des Verderbens ein Verführer ist, der in den
letzten Zeiten erscheinen und durch «machtvolle Taten und
Zeichen und durch Wunder der Lüge» (2. Thess. 2, 9) auf die
Menschen einwirken wird. Sein Kommen ist also wie bei einem
Gottgesandten von Wundern begleitet, es ist christusähnlich. Und
weil er ein von Gott Bevollmächtigter zu sein scheint, wird er
sein Ziel erreichen: Er wird viele Christen zum Abfall brin-
gen (2. Thess. 2, 3) und sich niedersetzen im «Tempel Got-
tes», d. h. wohl: in der christlichen Gemeinde. Der Mensch
der Gesetzesfeindschaft tritt also einerseits auf als PseudQ-

167
christus und ist damit vom Antichrist der Johannesbriefe
unterschieden. Auch sonst trägt der Widersacher Züge, die nicht
zum Bilde des johanneischen Antichrists passen. Der Satz «der sich
widersetzt und erhebt gegen alles, was Gott und heilig genannt
wird», ist Daniel 11, 36 entnommen, mit Ausnahme der letzten
vier Worte ( «und heilig genannt wird»), die Paulus neu hinzu-
gesetzt hat. Diese Hinzufügung ist sehr zu beachten. Der Wider-
sacher wird sich also nicht bloß gegen den Gott Israels und den
Gott der Heiden empören, sondern «gegen alles, was Gott heißt»,
also auch gegen die Götter der Heiden. Er wird einen Großangriff
gegen Religion überhaupt führen. Wem ein solches Unternehmen
phantastisch vorkommt, der denke an das heutige Rußland, wo
Gott in jeder Erscheinungsform für abgesetzt erklärt ist und wo
ein allgemeiner Atheismus zum «Staatsglauben» erhoben wurde.
Der Widersacher wendet sich gleichzeitig gegen alles, «was
heilig (sebasma) genannt wird». Sebasma ist im Griechischen das,
was ehrfurchterweckend und heilig ist oder heilig heißen kann.
Dazu rechnet Paulus sicher z. B. die Rechtsordnung und die Sitt-
lichkeit. Auch diese erhaltenden Mächte wird der Sohn des Ver-
derbens also in seinem grenzenlosen Nihilismus umstürzen.
Der Unterschied zum Antichrist der Johannesbriefe ist jetzt
deutlich. Während der johanneische Antichrist nur die Gemeinde
der Christen betören will, will der Widersacher nicht bloß die
Christenheit, sondern die ganze Menschheit aus den Fugen brin-
gen, denn er erhebt sich ja gegen alles Göttliche und Sittliche in
der Welt. Der Mensch der Gesetzesfeindschaft ist ein Weltver-
führer, und es ist klar, daß er in d.ieser Eigenschaft nicht unter
christlicher Maske - also als Ant'ft:hrist - auftritt. Denn mit
dieser Verkleidung macht er wohl auf die Christen, aber niemals
auf die Nichtchristen Eindruck. Der Widersacher des 2. Thessa-
lonicherbriefs hat also zwei Gesichter, ein~s, das in die christ-
liche Kirche blickt und sie unter christusähnlichen Vorspiege-
lungen zu verleiten sucht, und das andere, das in die Welt blickt
und sie mit Verführungskünsten, die der Welt angepaßt sind,
erobern will. In beiden Fällen sind es nicht gewaltsame, sondern
geistige Mittel, die der Sohn des Verderbens zur Erreichung seiner
Ziele anwendet.
Wie steht es mit dem Antichrist in der Offenbarung des
Johannes? Ist etwa das siebenköpfige Tier in Apokalypse 13 der

168
Antichrist? Das ist nicht möglich, denn dieses Tier ist wohl chri-
stusfeindlich, aber es verwendet zu seinem Kampf gegen Christus
und die Christen keinen christlichen Deckmantel, sondern zeigt
offen seine bestialische Natur. Es verwendet überhaupt keine
geistigen Kampfmittel gegen die Christen, sondern wendet blutige
Gewalt an (Kap. 13, 7), ist also in seiner Eigenschaft als Feind
der Gemeinde ohne weiteres zu durchschauen. Schließlich liegen
alle Bewohner der Erde vor ihm auf den Knien, mit Ausnahme
derjenigen, deren Namen im Lebensbuche des Lammes geschrie-
ben steht. Also die Welt fällt dem Tier, dem alles verschlingenden
Weltstaat, zum Opfer, während die Schar der Auserwählten, so
sehr auch sie gefährdet ist, der Versuchung nicht erliegt. Aus
alledem ergibt sich, daß das Tier mit den zehn Hörnern und
sieben Köpfen mit dem johanneischen Antichristbild nichts ge-
meinsam hat.
In Offenbarung Johannes 13, 11-18 erscheint noch ein
zweites Tier; es sieht harmlos aus wie ein Lamm, aber redet wie
ein Drache. Seine Aufgabe ist es, zur Anbetung des siebenköpfi-
gen Tieres zu verführen; sein Ziel erreicht es, indem es wunder-
bare Zeichen verrichtet. Die Apokalypse selber verrät (16, 13
und 19, 20), daß dieses böse Tier in Schafskleidern der «falsche
Prophet» ist. Sie bezeichnet es also nicht als Antichrist oder
Pseudomessias. Der Unterschied zwischen diesem falschen Pro-
pheten und dem Antichrist ist der, daß die Antichristen der Jo-
hannesbriefe ihre falschen Ansichten als christlich anpreisen,
während der falsche Prophet das Tier, für dessen Anbetung er sich
einsetzt, keineswegs christlich etikettiert, oder, ohne Bild ausge-
drückt: Die heidnisch-priesterliche Propaganda (= falscher Pro-
phet), die von jedem Menschen den Kaiserkult (=Anbetung des
Tieres) fordert, behauptet nicht, daß man im Tiere den wahren
Christus anbete. Der falsche Prophet richtet sich mit seiner Ver-
führung darum auch nicht in erster Linie an die christliche
Kirche, sondern er richtet sich an die Welt, während der Anti-
christ nur auf dem Boden der Gemeinde arbeitet.
Das Neue Testament kennt also mehrere voneinander unter-
schiedene Verführungsmächte, vor denen die Kirche der Endzeit
sich hüten muß: die falschen Christusse, den oder die Antichri-
sten, den Menschen der Gesetzlosigkeit, die Kaiserverehrung und
die Propaganda für die Kaiserverehrung. Nicht alle diese Größen

3 169
sind für die Gemeinde von gleich großer Gefahr. Am gefährlich-
sten, versuchlichsten sind die Antichristen, weil sie unter dem
Schein eines glühenden Christusglaubens in die Gemeinde ein-
schleichen. Sie stellen es nicht so kraß an wie die falschen Mes-
siasse von Matth. 24, die selber der Christus zu sein behaupten,
und sie geben sich auch nicht selber, wie der Mensch der Gesetz-
losigkeit, als Gott aus, ein Anspruch, der für die Christen un-
schwer in seiner Lästerlichkeit zu durchschauen ist; sie fordern
auch für sich keine Anbetung wie das Tier aus dem Abgrund,
das zudem noch mit blutiger, unverhüllter Gewalt die Verneiner
der Anbetung ausrottet, sondern die Antichristen, so sehen sie es
wenigstens selber an, unterstellen sich dem. Jesus Christus, den
die Christenheit als ihren Herrn betrachtet, und sie wollen, nach
ihrer eigenen Ueberzeugung, nichts als seine Erkenntnis mehren.
In der in dieser Weise getarnten gnostischen Irrlehre tritt der
Gemeinde ein zunächst undurchsichtiger Gegner gegenüber, den
zu erkennen äußerst schwer ist.
Darum erhebt sich zum Schluß die Frage, wie wir antichrist-
Iiche und christliche Haltung unterscheiden können. Johannes
nennt in seinen Briefen als Kennzeichen des Christentums im
Gegensatz zum Antichristentum das Bekenntnis zum Fleische und
Blute Jesu, d. h. das Bekenntnis zur wahren Menschheit und zum
Tode Jesu. Mit .anderen Worten: An der Abneigung gegenüber
dem erniedrigten und gekreuzigten Christus ist das antichristliche
«Christentum» mit Sicherheit zu erkennen. Auch wenn dieses
sog. Christentum den Eindruck großer Kraft, ja göttlicher Of-
fenbarung macht, es bleibt bei dem Wort, mit dem Luther vor
dem Antichristentum seiner Zeit warnte: «Hörst du schmeicheln-
de, stille, fromme, süße Reden, dann stimme nicht zu, auch wenn
sie behaupten, sie seien in den dritten Himmel entrückt worden.
Es fehlt das Zeichen des Menschensohnes, das Kreuz.>
FRITZ BLANKE.

170
Le Christ et I'Ante-Christ dans l'histoire
et dans la vie des mretiens. 1)
Un essai.
Les organisateurs du Camp ont voulu faire sagement les
choses. lls ont prevu un premier sujet : le Christ et l' Ante-Christ
dans la Bible et un second sujet: le Christ et l'Ante-Christ dans
l'histoire et da:ns la vie des chretiens. La Bible eclairant la vie, la
Parole eternelle debrouillant le chaos temporel. N'est-il pas sage
- c'est-a-dire conforme a la Parole de Dieu - de proceder ainsi?
Et ne devrais-je pas maintenant eclairer notre vie et notre his-
toire a la lumiere du travail de M. Blanke et me coilformer ainsi
a l'intention des organisateurs ?
Je dois dire que je ne repondrai pas tout a fait a cette attente,
non seulement parce que je n'ai pu, a mon grand regret, prendre
connaissance assez tot du travail de M. Blanke, mais surtout parce
qu'une telle division du sujet m'est apparue, a la reflexion, illegi-
time ou du moins dangereuse.
Ce qui est illegitime, ce n'est pas d'avoir mis en premier lieu
la Parole biblique. On ne saurait proceder autrement en theologie
reformee. Mais c'est d'avoir separe la Parole biblique de la realite
humaine. Permettez-moi de m'etendre quelque peu sur cette ques-
tion importante puisqu'elle concerne les rapports de la realite
« avec Dieu » et de la realite « sans Dieu », de la gräce et de la
nature.
Trop souvent - et les sujets d'aujourd'hui, s'ils ne temoignent
pas d'une erreur aussi grande, ne l'eliminent pourtant pas com-
pletement - nous faisons deux parts dans la realite. La premiere,
c'est la part de la Bible, de la Parole de Dieu. Dans la Bible, nous
recevons certaines instructions, certaines promesses. Nous som-
mes tout dispos,§s a les recueillir, mais sans trop savoir qu'en faire.
Car il y a une seconde part, la part de notre realite humaine, ac-
tuelle, historique. Et ces deux parts, que nous essayons d'accorder,
s'averent presque toujours terriblement contradictoires. L'exemple
le plus illustre de cette dissonance est ce que la theologie tradi-
tionnelle nomme le probleme de la theodicee. D'une part, la Bible
i Conference presentee a la retraite nationale des ACE. Suisses a Büren
le 29 mai ,1939.

3* 171
nous dit : Dieu est bon et puissant. D'autre part, nous constatons
que le mal existe. Comment concilier la charite de Dieu et la haine
des hommes, l'espoir auquel nous appelle l'Evangile et le deses-
poir qui resulte finalement de la vie, la discipline qui nous don-
nerait, selon Dieu, le vrai bonheur et l'indiscipline qui, selon notre
experience, en est l'unique condition ? Le probleme est insoluble.
D'un cöte, il y a la Parole de Dieu, de l'autre, il y a la realite
humaine. Ici la gräce, 1a la nature. C'est une impasse 2 •
La seule maniere d'en sortir, c'est de renoncer a considerer
la realite humaine « en soi ». Comment l'Eglise reformee a-t-elle
pu, pendant si longtemps, elle qui connaissait le primat de la
Parole de Dieu, considerer le monde et l'homme « en soi », en
faire la premiere partie de son catechisme (cf. Wilfred Monod,
Vers Dieu. Paris 1933, pp. 1-8), de sa dogmatique (cf. Karl Heim,
Glaube und Denken, Berlin 1934) et, par consequent, de sa eure
d'ämes ? Si nous vivons dans les tenebres et si l'Evangile est
lumiere, pourquoi s'attarder si longtemps dans les tenebres ? Pour-
quoi ne pas voir qu'on ne peut bien parler de l'homme que si on
connait d'abord Dieu? 3 Pourquoi ne pas eclairer les tenebres a
la lumiere de la Lumiere ? Pourquoi parler de la nature avant de
parler de la gräce ?
«Soit, dira-t-on. Mais precisement, le choix de nos sujets et
leur ordre n'affirment-ils pas la precedence de la gräce sur la
nature? Ne nous cherchez-vous pas ici une querelle de ... theo-
logien? »
Non pas, car - et c'est le second aspect de la question des
rapports de la gräce et de la nature - la Parole de Dieu ne peut
etre saisie en dehors de ce qu' elle eclaire et qui est precisement
la nature. Elle ne peut etre comprise que dans son incarnation.
Comment peut-on des lors s'imaginer possible de la voir d'abord
« en soi » puis « appliquee au monde » ? Alors que, d'un seul acte,
eile se revele a nous en recreant notre nature ! La precedence de
2 Et l'idealisme, auquel a abouti le protestantisme liberal et qui, en fait,
est aussi la philosophie cachee de beaucoup de catholiques romains ne resout
pas le probleme. Il ne fait que consacrer l'absence totale de rapports entre
Parole de Dieu et realite humaine.
3 Cf. Calvin, Inst. ehret. I, 1 : « Toutesfois combien qu'il y ait une
liaison mutuelle entre la cognoissance de Dieu et de nous-memes et que
l'une se rapporte a l'autre, si est-ce que l'ordre de bien enseigner requiert
qu'en premier Heu nous traitions que c'est de cognoistre Dieu, pour venir ,
au second point. >

172
la grace n'exclut donc pas, mais inclut la presence de la nature
de meme que la lumiere n'est lumiere que si eile eclaire quelque
chose, la transfigurant certes, mais trouvant par la-meme l'accom-
plissement de sa fonction. En resume : nous ne pouvons saisir
notre realite humaine en dehors de la Parole de Dieu. Mais en
meme temps : nous ne pouvons saisir la Parole de Dieu en dehors
de notre realite humaine. 11 est donc tout aussi faux de pretendre
comprendre « en soi » et la Parole de Dieu seule et notre realite
humaine seule.
Les organisateurs du Camp ont voulu eviter la premiere er-
reur (qui est une impossibilite). Mais ne sont-ils pas tombes dans
la deuxieme (qui est aussi une impossibilite)? N'ont-ils pas fait
comme tant de pasteurs qui, dans la premiere partie de leur ser-
mon, racontent une histoire de la Bible et, dans la deuxieme partie,
l'appliquent a leur auditoire? Alors que ces deux parties n'en
devraient former qu'une, parce que l'histoire, en revelant a l'audi-
toire ce qu'il est, lui revele en meme temps ce que Dieu est ! Et
qu'en lui revelant ce que Dieu est, elle lui revele en meme temps
ce qu'il est ! Je sais tres bien que de telles considerations sont
qualifiees de charabia par la masse de l'elite intellectuelle qui
pretend bien penser. Qu'un autre vienne et le dise mieux. Mais
qu'il ne dise pas autre chose. Ou alors qu'il aille a Rome Oll on
lui apprendra, sans trop d'exegese biblique, que la nature est le
tremplin de la grace.
En somme, M. Blanke n'a pas pu ne pas deja traiter mon
sujet. Et je serai tenu de retraiter le sien. Independamment de
l'interet qu'il y avait a mentionner cette question, je vous devais
cette explication pour me disculper a vos yeux de 1a pretention
qu'il pourrait sembler y avoir a presenter en fram;ais un travail
parallele a celui qui vous a ete donne en allemand, et, de plus,
par un docteur et professeur beaucoup plus competent que moi.
* * *
Le mot ante-christ est tres peu frequent dans la Bible. 11 ne
s'y trouve que eing fois, et uniquement dans les deux premieres
epitres de Jean. Une etude comme la nötre - qui n'est pas un
article de philologie, mais un essai de theologie - ne saurait
consister en une exegese detaillee de ces passages. C'est la
chose, plus que les mots, qui nous interesse. Et nous recherche-
rons la chose lilLoll elle se trouve, c'est-a-dire principalement dans

178
deux fragments du Nouveau Testament: le recit de la tentation
de Jesus-Christ (Matthieu 4, 1-11) et la description de la bete de
la mer et de la bete de la terre (Apocalypse 13). Ce dernier cha-
pitre a ete etudie, du point de vue qui nous interesse, par M.
Schlier. (Cf. Theol. Aufsätze. K. Barth zum 50. Geburtstag. Munich
1936, pp. 100-123). Son article, tres suggestif, nous a ete fort utile
et nous l'avons mis largement a contribution.
Le « Christ » et l' « Ante-Christ » ! N'est-ce pas le meme mot ?
N'y a-t-il pas un element d'identite entre eux deux, revele par leur
nom meme? C'est bien ce que nous apprend le treizieme chapitre
de l' Apocalypse.
°
1 Les elements d'identite entre le Christ et l'Ante-Christ.
a) Les reuvres de l'Ante-Christ.
D'apres Apocalypse 13, la bete de fa mer, qui represente
l' Ante-Christ 4,, « ouvrit la bouche pour diire de grandes choses ».
L'Ante-Christ, comme le Christ, agit par la parole. 11dit de grandes
choses, il frappe par l'attrait, la nouveaute de son langage. On
pourrait aussi faire une theologie anti chretienne de 1a « parole ».
0

Deja ici, nous sommes mis en garde. La parole entrainante,


la parole dite « avec autorite », la voix seduisante n'est pas ne-
cessairement la voix de Christ. Un sermon qui nous plait et qui
nous touche n'est pas necessairement emane d'un ministre de
Christ. 11 peut etre d'un ministre de l' Ante-Christ.
L'Ante-Christ « fait la guerre aux saints », c'est-a-dire aux
chretiens. Mais Christ aussi, le Christ-Roi du Psaume 2, le Christ
qui dit : Malheur a vous, le Christ qui chasse les vendeurs du
Temple, fait aussi la guerre a d'autres « saints » qu'on appelle
les pharisiens. Le mot saint et le mot ·pharisien signifient tous
deux : celui qui est a part, celui qui s'isole, celui qui, avec d'au-
tres, pose les fondements d'une nouvelle communion entre les
hommes. Mais oll sont les saints et Oll sont les pharisiens ? Üll
est le Christ et oll est l' Ante-Christ ?
Ici encore, nous sommes mis en garde. L' Ante-Christ n'est
pas le seul a faire la guerre a ceux qui se mettent a part des
autres. Christ le fait tout autant. Nous ne pouvons donc pas, avec
certitude, « detecter » la presence de l' Ante-Christ a la guerre et
4 On trouvera dans Schlier (ouvr. cit.) l'exegese de ce chapitre et, en
particulier, la demonstration qu'il se rapporte bien a l'Ante-Christ.

174
celle du Christ a la paix. Nous ne pouvons pas dire : ou il y a en-
tente cordiale universelle, c'est Christ qui regne ; 1ou il y a dis-
putes, guerres et ... rabies theologica, c'est l'Ante-Christ ! L'equi-
voque est totale.
II fut donne a I'Ante-Christ « autorite sur taute tribu, tout
peuple, ,toute langue et taute nation ». N' est-ce pas l' exacte replique
de la declaration du Christ ressuscite : « Toute puissance m'a ete
donnee ... » ? L'equivoque continue. Lorsqu'une puissance se
manifeste, est-elle du Christ, est-elle de I' Ante-Christ ? Qui pour-
rait le dire?
Encore une fois, nous sommes mis en garde. Une manifesta-
tion de puissance, de quelque nature qu'elle soit, politique, mili-
taire, intellectuelle, psychique, religieuse n'est pas, comme telle,
necessairement une manifestation de la puissance de Christ. Mais
elle n'est pas non plus necessairement une manifestation de la
puissance de l'Ante-Chri,st. Nous sommes presque toujours ten-
tes d'admettre a priori soit l'une, soit l'autre de ces possibilites. Le
texte biblique nous enseigne a ne pas esperer tirer quelque clarte
d'une manifestation de puissance, comme telle toujours equivoque.
La bete de la terre, qui forme avec le dragon et la bete de
la mer ce que Jung-Stilling appelle la Trinite satanique, « opere
de grands prodiges ... et seduit les habitants de la terre », « jus-
qu'a seduire, s'il le pouvait, les elus memes » ajoute Matthieu
(24, 24). Tout comme Christ, l' Ante-Christ opere des miracles si
bien que, tout comme pour Jesus-Christ, on peut dire : nous
n'avons jamais rien vu de pareil.
Nous continuons a etre mis en garde. Un miracle, fftt-il le
miracle des miracles, ffi.t-il la guerison des maladies, fftt-il la re-
surrection des morts, fftt-il l'etablissement du paradis sur la terre,
fftt-il la paix universelle et definitive, fftt-il la vie eternelle sans
passer par la mort, un miracle, fftt-il le miracle des miracles,
est encore et toujours equivoque. Est-il du Christ ou de l'Ante-
Christ? Les malades de Lourdes sont-ils gueris par le Christ ou
par l'Ante-Christ? (Car il est par trop stupide de nier qu'ils
soient gueris.) Les progres de la civilisation viennent-ils du Christ
ou de I' Ante-Christ ? Les consolations que les hommes trouvent
dans l'exercice de leur religion sont-elles imputables au Christ
ou a l' Ante-Christ ? Le desespoir miraculeux qui saisit parfois des
hommes nagu~re semblables a des Mtes brutes est-il chretien ou

175
antichretien ? Conduit-il a la vie ? Conduit-il a la mort ? Qui le
dira? •
11 fut donne a la bete de la terre d'animer l'image de la bete
de la mer, de lui donner un esprit, un « pneuma », terme par
lequel le Nouveau Testament designe aussi le Saint-Esprit. Et cet
Esprit de la bete se repand sur tous ceux qui l'approchent.
L' Ante-Christ a l'Esprit, il est Esprit. 11 s'adresse au creur meme
des hommes, il envahit ce creur avec autant de puissance con-
vaincante que le Saint-Esprit de la Sainte-Trinite.
La mise en garde se poursuit. Les puissances d'Esprit, les
trop celebres valeurs « spirituelles » ne sont pas, comme telles,
l'apanage du seul Christ. Elles sont egalement et dans la meme
mesure celui de l' Ante-Christ. Qui distinguera les unes des
autres?
Enfin, la bete de. la mer a le pouvoir de tuer tous ceux qui
ne l'adorent pas. De meme, le Dieu vengeur et jaloux fit tuer
par Elie les prophetes de Baal - et c'est le Dieu qui agit en Jesus-
Christ, ne l'oublions pas ! - Le Dieu d'Israel est vengeur comme
la bete est vengeresse. Ni l'un ni l'autre ne tiennent le « coupable »
pour innocent. Comme il est terrible de tomber aux mains du
Dieu vivant, il est terrible de tomber aux mains de la bete vivante.
Ici encore, ici toujours, nous ne pouvons sortir de l'equi-
voque. Ou est le vrai vengeur ? Ou est la vraie punition ? Ou est
1a vraie justice et la vraie execution de la volonte divine ?
Mais ce n'est pas tout. Ce n'est pas seulement dans ses
reuvres, c'est dans sa personne que l' Ante-Christ imite le Christ
au point qu'il lui devient identique. C'est ce que nous examine-
rons brievement maintenant.
b) La per sonne de l' Ante-Christ.
« Une de ses tetes paraissait blessee a mort ; mais sa plaie
mortelle fut guerie. » Christ n'est pas le seul a souffrir la mort.
11 n'est pas le seul a se degager des liens de la mort. L'Ante-
Christ connait egalement une Passion et une Resurrection. Il est
l'objet d'un abaissement et d'une glorification identiques. Les
elements les plus centraux du christianisme sont encore equi-
voques.
La bete de la terre « avait deux cornes semblables a celles
d'un agneau » ... Agnus Dei qui tollis peccata m1_mdi.Ou est la

176
difference? L'Ante-Christ, lui aussi, s'est abaisse lui-meme jus-
qu'a prendre la forme d'un serviteur. Lui aussi, il est doux et
humble de coour, lui aussi, il donne la paix des ämes et comble de
biens ses fideles.
On pourrait multiplier les paralleles entre le Christ et l' Ante-
Christ, entre Dieu et Satan. On pourrait poursuivre l' examen du
texte jusque dans ses plus petits details, comme cette « marque »
imprimee au front de tous les adorateurs de la bete, qui leur per-
met de vivre et qui rappelle cette autre marque de vie que l'Eter-
nel imprima, dans sa gräce, a Cain. On pourrait etudier les hym-
nes d'adoration chantes a la bete par ceux qu'elle a « rachetes » a
la puissance de Dieu : qui est semb.lable a la bete et qui peut
combattre contre elle ? simple echo des paroles bibliques : qui
est semblable a toi, ö Eternel ? qui pourrait contester avec toi ?
N'est-il pas vrai, chers amis, nous voyons maintenant beau-
coup plus clairement des choses que nous avons souvent senties.
Si souvent, nous. nous sommes dits : l'enthousiasme qui me saisit
vient-il de Dieu ou de Satan? Et nous n'avons pas pu repondre. Le
desespoir qui m'accable est-il de Dieu ou de Satan? Et nous
n'avons pas pu y voir clair. Les oouvres de la politique, de la
science, de l'economie, de l'art, de l'industrie, du machinisme
sont-elles divines ou sataniques ? Mystere. Elles presentent toutes
ces signes equivoques qui sont a la fois ceux du Christ et ceux de
l' Ante-Christ. Oü est le salut et oll est la perdition ? Oll sommes-
nous rachetes et oll sommes-nous « rachetes a rebours » (comme
dit quelque part Ramuz)? Oll la puissance est-elle de Dieu et Oll
est-elle du diable ? On nous dit bien, certes, que Satan est mi-
nistre de Dieu, mais on n'ajoute pas qu'etre serviteur de Satan
equivaut a etre serviteur de Dieu. On sait, selon la Bible, que, si
Dieu triomphe toujours, cela fait une difference qu'il triomphe
avec nous ou contre nous ! Comment sortirions-nous de l'equi-
voque ? Partout, le Christ est sans cesse double de l' Ante-Christ
qui le suit, qui le precede, qui l'accompagne. Comme dans le
conte de Poe « William Wilson », comme dans la « Nuit de de-
cembre », nous avons a faire ici, semble-t-il, au dedoublement
d'une seule personne, a quelque monstrueux cas de schizophrenie
divine. Nous sommes vraiment au bas des cercles de l'Enfer, 1a
oll la nuit est absolue, oll, selon Dante, « on ne meurt pas et on
ne reste pas vivant », oll l'equivoque est complete.

177
Comment en sortirions-nous ? Qui nous donnera la diff e-
rence entre le Christ et l' Ante-Christ ? entre la mort et la vie ?
entre le Oui qui est vraiment Oui et le Non qui est vraiment Non?
Dieu merci, nous pouvons ne pas terminer encore. La Bible con-
tient d'.autres choses encore que ce chapitre 13 de l' Apocalypse.
Mais il fallait d'abord etre mis en garde contre les ruses de
l' Ante-Christ qui desarme le Christ en l'imitant, il fallait d'abord
mesurer la grandeur de son imposture. Apres cela, on ne s'embar-
quera plus dans cette espece de « loi scoute » qui, trop souvent,
tient lieu de christianisme a beaucoup de gens : un bien et un
mal tellement bien distingues qu'on voit d'emblee et trop facile-
ment Oll est le bien et Oll est le mal, tellement definitivement
fixes qu'on croit les tenir dans sa main. Apres cela, on n'accep-
tera plus ce dangereux christianisme qui s'imagine avoir Dieu
d'un cöte, le diable de l'autre, qui se decide naturellement pour
Dieu, et qui ne s'aper<;oit pas, ce faisant, qu'il risque bien d'avoir
choisi le diable. Parce que Satan, lorsqu'il est vraiment Satan,
n'a ni fourche ni cornes, mais les ailes azurees et le chant celeste
d'un ange de lumiere. Parce que le faux, lorsqu'il est vraiment
le faux, a toujours les apparences du vrai (car de s'avouer le faux
lui serait une defaite par trop insupportable), parce que le laid,
lorsqu'il est vraiment le laid, a toujours les apparences du beau
(ce que les contes de fees savent fort bien), parce que le defendu,
lorsqu'il est vraiment le defendu, a toujours les apparences du
permis (ce qu'ont appris tous ceux qui ont succombe a la ten-
tation). En un mot, il fallait faire table rase de toute orthodoxie,
je veux dire de toute acceptation non critique d'une verite, de
tout rejet non critique d'une erreur, de toute fixation definitive
- et donc a jamais morte - d'une verite vivante. La meilleure
des doctrines peut devenir la pire des doctrines des qu' elle est
proclamee, a jamais, pour le temps et pour l'eternite, la meilleure
des doctrines. Car Satan s'empresse de revetir la peau des dieux
morts.
2° Comment echapper a l'equivoque entre le Christ
et l'Ante-Christ?
Abandonnes a nous-memes, nous serions impuissants a dis-
tinguer le Christ de l' Ante-Christ. Mais la Parole de Dieu nous
vient en aide, non pas en nous donnant une doctrine de plus -

178
car l' Ante-Christ serait tout heureux de l'adopter aussitöt -
ma.is en nous faisant assister a la confrontation du Christ et de
l' Ante-Christ. II est etonnant que ce spectacle ne soit pas le seul
qu'on veuille montrer au theatre, au cinema ou dans les romans
puisqu'etant l'histoire de Christ, elle est aussi l'histoire de
l'homme, et qu'etant l'histoire du sosie diabolique de Christ, elle
est egalement l'histoire du sosie diabolique que chaque homme
porte en soi. Cela est d'autant plus etonnant que, bien qu'on
veuille ne pas le faire, c'est toujours la qu'on en revient, et c'est
toujours cette •:<rencontre» qui fournit la substance de tous les
drames, de toutes les histoires, de tous les romans, de toute la vie
du monde. Vous connaissez les trois questions dont Ivan Karama-
zov a dit : « Le seul fait d'avoir formule ces trois questions cons-
titue un miracle. Supposons qu'elles aient disparu des Ecritures,
qu'il faille les reconstituer, les imaginer a -nouveau pour les y
replacer, et qu'on reunisse a cet effet tous les sages de la terre,
hommes d'Etat, prelats, savants, philosophes, poetes, en leur
disant : imaginez, redigez trois questions qui non seulement cor-
respondent a l'importance de l'evenement, mais encore expriment
en trois phrases toute l'histoire de l'humanite future, crois-tu que
cet areopage de la sagesse humaine pourrait imaginer rien d'aussi
fort et d'aussi profond que les trois questions que te proposa alors
le puissant Esprit ? Ces trois questions prouvent a elles seules que
l'on a affaire ~L l'Esprit eternel et absolu et non a un esprit hu-
main et transitoire. Car elles resument et predisent en meme
temps toute l'histoire ulterieure de l'humanite ; ce sont les trois
formes oit se cristallisent toutes les coutradictions insolubles de la
nature humaine. On ne pouvait pas s'en rendre compte alors, car
l'avenir etait voile, mais maintenant, apres quinze siecles ecou-
les, nous voyons que tout avait ete prevu dans ces trois questions
et s'est realise au point qu'il est impossible d'y ajouter ou d'en
retrancher. un seul mot. >

a) Premiere confrontation du Christ et de l' Ante-Christ.

«Si tu es le Fils de Dieu, dis que ces pierres deviennent des


pains.» Voila l.'Ante-Christ, c'est ce qu'il ferait, lui, s'il etait le
Fils de Dieu. Et c'est bien ainsi qu'il fait quand il essaie d'imiter
le Fils de Dieu et qu'il est Satan deguise en ange de lumiere. L' Ante-

179
Christ montre par 1a qu'il ne prend pas lui-meme au serieux la
religion qu'il pretend apporter et cela de deux manieres :
I° Certes, il parle aussi de Dieu et de religion. 11 en parle
meme davantage que Christ! Mais il en parle tout autrement.
Dieu n'est pas pour lui un but que l'on atteint pour lui-meme,
qui est lui-meme la recompense de la recherche qu'on en fait.
11 est moyen d'atteindre un but autre que Dieu. La religion,
pour l' Ante-Christ, est toujours une utilisation de la religion.
Pour lui, la religion est bonne, precisement, a procurer du pain,
a soulager les malheureux, a ordonner l'economie, a regler la
politique, a discipliner l'intelligence. Elle sert en un mot a satis-
faire les desirs de l'homme.
II 0 En consequence, l' Ante-Christ ne compte pas entierement
sur Dieu. Dieu n'est pour lui qu'une corde de plus a son arc. 11
y a d'autres moyens encore de se procurer ce que l'on desire.
S'ils sont mieux appropries au but que l'on poursuit, on les
preferera a Dieu.
Jesus repond a Satan: « L'homme ne vivra pas de pain
seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »
Lui, il prend au serieux la religion qu'il pretend apporter et cela
de deux manieres, respectivement contraires des deux points que
nous venons de voir :
1° 11 considere Dieu comme but qu'il faut atteindre pour
lui-meme. Peut-etre le fait de le servir aura-t-il pour consequence
toutes sortes de benedictions que Dieu accordera dans sa gräce.
Mais ces benedictions ne sauraient etre un but, une recompense
encourageante, un mobile de la foi. Elles ne pourront etre qu'une
consequence absolument inattendue donnee miraculeusement par
la gräce de Dieu.
II 0 Jesus compte des lors uniquement sur Dieu pour le sou-
tenir. Car il sait que, si Dieu ne le soutient, rien d'autre ne pour-
rait le remplacer. « Pour moi, m'approcher de Dieu, c'est tout
mon bien » dit-il avec le Psaume 73. Dieu etant but, si Dieu man-
que, tout manque.
En somme, ce qui distingue le Christ de l' Ante-Christ, c'est
la purete du camr, telle que l'entend le Sermon sur 1a Montagne
et telle que Kierkegaard nous l'a rendue 5 • La purete du creur con-
5 Dans un ouvrage intitule « La Purete du Creur » traduit, ainsi que
heaucoup d'antres du meme auteur, par M. Tisseau. Edites chez le traduc-
teur Bazoges-en-Pareds (Vendee).

180
siste a vouloir une seule chose, le bien, et a la vouloir pour elle-
meme. Satan veut le bien, mais uniquement pour l'usage qu'il
en fera, pour le benefice qu'il en retirera. Ce faisant, il montre
que ce n'est pas le bien qu'il veut, mais autre chose que le bien
lui permettra d'obtenir. Si bien que, pour finir, ce que Satan veut,
c'est lui-meme, il n'y a pas de bien final en dehors de lui et tout
doit le servir. Jesus, au contraire, veut un bien situe au dehors
de lui-meme. Comme Dieu, c'est l'homme qu'il cherche. Comme
homme, c'est Dieu qu'il veut. II est venu non pas pour etre servi,
mais pour servir, pour «donner» sa vie. C'est 1a ce qui en fait,
soit dit en passant, le createur et le recreateur, le sauveur, le re-
dempteur du monde.
La purete du creur, voila ce qui distingue premierement le
Christ de l' Ante-Christ. Partout Oll l'invocation de Dieu a pour
mobile autre chose que Dieu lui-meme, partout Oll la religion
« sert » a autre chose qu'a Dieu, l'Ante-Christ est present de
maniere non-equivoque. Et partout Oll Dieu est servi pour lui-
meme, le Christ est present de maniere non-equivoque. On pour-
rait aligner maintenant des exemples concrets de l'une et de
l'autre presence. II ne nous parait meme plus necessaire de le
faire, tant est claire cette premiere distinction.

b) Deuxieme conf rontation du Christ et l'Ante-Christ.


« Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi du haut du Temple, et
Dieu te soutiendra. » Voila l'Ante-Christ. C'est ce qu'il ferait, lui,
s'il etait le Fils de Dieu. Et c'est bien ainsi qu'il fait quand il
essaie d'imiter le Fils de Dieu, quand il est Satan deguise en ange
de lumiere. ll se prevaut de la religion qu'il apporte. II est sur
de son affaire et deploie a grand fracas toutes les merveilles qu'il
pretend apporter. La religion que nous presente l' Ante-Christ est
toujours une religion de la securite, d'une securite que l'on est
pret, n'importe quand et n'importe Oll, a mettre a l'epreuve.
L' Ante-Christ ne craint pas que sa religio'n soit un jour taxee
d'irreligion, que ses miracles soient un jour qualifies d'impos-
ture. II ne connait pas le jugement dernier de Dieu, qui, peut-
etre, apportera d'etranges revelations sur l'insecurite de cette
securite. L' Ante-Christ se jette du haut des tours du Temple : il
est tellement sur de son affaire !

181
Mais Jesus, lui, n'a rien accepte de cette securite massivement
certaine et irrevocablement etablie. 11 n' est pas alle a la Croix
avec un sourire superieur, en murmurant avec le mepris
des forts : «Faites de moi ce que vous voulez, je n'ai pas peur. Ma
religion resistera bien a toutes ces epreuves. D'ailleurs, je ressus-
citerail » C'est apres une lutte effrayante, apres avoir sue sang et eau,
apres avoir prie «Seigneur, eloigne de moi cette coupe» qu'il s'est
rendu au mysterieux rendez-vous fixe, de toute eternite, avec Judas.
Jesus ne detient pas, de maniere irrevocablement certaine, la certi-
tude que sa cause est gagnee. 11sait que tout depend toujours et tou-
jours a nouveau de la volonte de son Pere. 11 connait le jugement
dernier, il sait que Dieu, s'il triomphe toujours, ne nous doit pas le
triomphe tel que nous l'attendons. S'il triomphait dans notre
faiblesse ? Si meme il triomphait dans sa faiblesse ? Qui sait ?
Qui connait la volonte vivante du Dieu vivant ? Qui oserait exi-
ger de Dieu qu'il montre, deja maintenant, toutes ses cartes ?
Qui oserait tenter Dieu ?
En d'autres termes, ce qui distingue le Christ de l' Ante-Christ,
c'est l'humilite. L'Ante-Christ dit : Je suis debout et je ne tom-
berai pas. Le Christ dit : Que celui qui est debout prenne garde
qu'il ne tombe ! Que celui qui est tombe ne s'imagine pas ne
pouvoir jhmais se relever ! (Car, comme iI y a un orgueil de ceux
qui sont debout, il y a aussi un orgueil de ceux qui sont tombes).
L'Ante-Christ procree les pharisiens de toute nature, sans cesse
prets a aller au feu, a affronter la tentation, a subir le martyre.
Le Christ cree les saints qui prient : Ne nous induis pas en ten-
tation.
Partout ou cette humilite est presente, Christ est present.
Partout ou cette securite est presente, l' Ante-Christ est present.
Celui~ci se prevaut de la victoire de Dieu. Celui-la enseigne aux
hommes a travailler a leur salut avec crainte et tremblement, il
leur apprend a penser au dernier jugement, il leur rappelle que
Dieu est toujours libre de reprendre en main sa cause et de la
defendre par des moyens qui nous confondront. Pourquoi inter-
dirions-nous a Dieu de triompher non pas dans la vie, mais dans
la mort? Non pas dans la paix, mais dans la guerre? Non pas
dans la prosperite, mais dans la misere? Non pas dans l'espoir,
mais dans le desespoir ? Non pas dans • nos succes, mais dans
nos insucces ?

182
c) Troisieme confrontation du Christ et de l'Ante-Christ;
« Je te donnerai tous les royaumes du monde et leur gloire
si, en te prosternant a mes pieds, tu m'adores.» Voila comme il
ferait, Satan, s'il etait le Fils de Dieu : il se prosternerait devant
Satan. Etant Satan, il se prosternera devant Dieu, d'ailleurs en
vain, pour avoir toutes choses. Nous retrouvons ici, mais porte a
1a plus haute puissance; l'egoisme qui se trahissait deja lors de la
premiere confrontation.
1° Satan cherche a dominer : il veut la domination pour elle-
meme. II lui est indifferent de se renier lui-meme, de fair~ la
cour a Dieu, si cela doit lui procurer cette domination tant en-
viee. Sa religion n'a plus d'autre contenu, plus d'autre sens, plus
d'autre but qu'une domination a la fois totale et vide.
II 0 Tout ce qui sert a lui acquerir cette domination est quali-
fie de bon, tout ice qui n'y contribue pas de mauvais. Est bon ce
qui est utile a .... quel Empire ? L'Empire de Satan !
Jesus repond: « Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu lt>
serviras lui seul. » C'est-a-dire :
1° Tu ne desireras pas la puissance pour elle-meme. La puis-
sance en elle-meme est mauvaise. Cette domination totale et vide
est l'impiete supreme.
II 0 Donc, Dien n'est bien servi que par ce qui vient de lui.
La fin ne sanctifie pas les moyens meme si cette fin etait le regne
de Dieu et non le regne de Satan. Et c' est precisement ce qui
distingue le regne de Dieu de celui de Satan que dans le premier
. il y a unite entre la fin et les moyens et que dans le second il y a
cette opposition entre la fin et les moyens, si caracteristique de
cet etat d'incons,equence, et d'anarchie qu'engendre tout desir de
domination corn;;ue absolument. • .
En d'autres termes, ce qui distingue le Christ de l'Ante-Christ,
c'est la pauvrete. L' Ante-Christ veut la richesse, la puissance. Le
Christ veut l'obeis~ance absolue a Dieu, obeissance que Dieu cou-
ronnera de succes, s'il le juge bon. Mais la domination de Christ
ne saura jamais etre achetee au prix de moyens qui implique-
raient la negation de ce que Christ annonce par ailleurs : le seul
primat de Dieu; tandis que Satan, de gaite de creur, essaie d'ins-
tituer son empire en recourant a Dien, s'empetrant par avance
dans une alliance monstrueuse qui signifie la ruine meme de son

183
empire. Satan mobilise tout ce qu'il peut trouver pour servir sa
cause. Christ se contente d' obeir a Dieu, ne voulant pas servir
une cause pure par des moyens impurs, renom;ant a taute pos-
session autre que la promesse de Dieu.
Auparavant, nous etions en pleine equivoque. La lumiere a
commence de se faire. Nous voyons quelle «religion» est du Christ,
quelle «religion» est de l'Ante-Christ. Cette distinction nous devien-
dra encore plus claire si nous examinons brievement les consequen-
ces qui decoulent de ces deux notions de religion pour les rapports
de l'homme a son Dieu. La caracteristique de la domination de
l'Ante-Christ, c'est d'etre despotique. La caracteristique de la
domination du Christ, c'est d'etre misericordieuse. Elle res-
pecte, non pas : ene· cree la liberte humaine. Dans les trois cas,
Satan veut seduire les hommes par une manifestation de sa puis-
sance si bien que les hommes. auront l'esprit obnubile, qu'ils se-
ront charmes, c:'est-:l-dire reduits a l'esclavage le plus total qui
se puisse imaginer. Et ils s'en iront criant: « Qui est semblable
a la bete ? Elle nous a donne le feu du ciel, le pain, les jeux, les
miracles, l'imperialisme, 1a richesse, la vie eternelle ! » Mais Jesus
renonce a se sell'vir d'une methode qui ne restaure pas l'homme
dans sa liberte premiere. Jesus, pur de creur, nous appelle a ser-
vir librement Dieu, c'est-a-dire sans etre attires vers lui par autre
chose que par lui-meme. Jesus humble nous appelle a servir Dieu
avec humilite, c'est-a-dire avec liberte, parce que notre avenir
n'est pas a jamais fixe selon une loi qui determinerait a jamais
notre avenir. Dieu libre et vivant est le garant d'une vie Hbre et
vivante pour nous. Jesus pauvre nous appelle a servir Dieu libre-
ment : il n'y a vraiment rien d'autre qui nous engage a lui obeir :
pas de « Nebenabsichten » qui deviennent fatalement des « Haupt-
absichten ». Pas. d' esperances accessoires qui deviennent fatale-
ment le but principal et unique.
Purete de creur, humilite, pauvrete, voila ce qui, me semble-
t-il, avec le don de la liberte, constitue les elements essentiels dis-
tinguant le Christ de l' Ante-Christ. Mais, remarquons-le bien, ces
elements ne sauraient etre consideres en eux-memes. La encore,
l' Ante-Christ pourrait, au moins pour un moment, les imiter.
Mais il y a une chose que l' Ante-Christ ne pourra jamais imiter :
c'est Celui qui a ete reellement pur de creur, humble et pauvre,
Jesus de Nazareth, ne sous l'empereur Auguste et crucifie sous

184
Ponce Pilate, celui qui a incatne ces ~lements. Jesus, l'existence
de Jesus empeche que l'on confonde maintenant le Christ et
l' Ante-Christ. L'un a vecu, •il a ete la purete du creur, l'humilite,
la pauvrete. II a montre, de toutes les manieres possibles, .et im-
possibles, que c"etait 1a le fond de son etre. II a authentique sa
parole par sa vie. L' Ante-Chtist pourra bien encore simuler, il ne
pourra pas etre. Tant qu'on en reste a une idee, si sublime soit-
elle, de Christ, on est sans cesse menace d'aboutir a l'Ante-Christ.
Une idee se retourne, se reuverse. Mais Jesus, lui, bloque Christ
pour ainsi dire, dans une position non-equivoque. Une vie, un
acte, une existence ne se renverse pas, ne se retourne pas. Et
c'est peut-etre le merite principal de l'heresie liberale que d'avoir
reaffirme l'importance centrale de la personne historique de
Jesus de Nazareth, dans un monde qui ne •possedait plus qu'un
equivoque « Christ metaphysique », Car elle nous a prepare le
chemin pour recomprendre l'importance de l'incarnation.
Nous pourrions maintenant reprendre tout ce que nous avons
dit des caracteres equivoques du Christ et les eclairer a la lu-
miere de la personne de Jesus. L'imposture de l' Ante-Christ se-
rait a chaque fois demasquee par l'application de ces criteres
detecteurs de la presence du Christ: purete du creur, humilite,
pauvrete, don de la liberte que nous avons degages du texte
hiblique et qui se resument tous dans la Charite. Nous pourrions
egalement appliquer ces criteres, de maniere plus complete, a
l' ensemble de notre vie et de la vie de notre Eglise. Le temps nous
manque pour le faire. L'important etait, me semble-t-il, de bien
fixer a la fois l'equivoque : « Christ-Ante-Christ » et de recherchet
un moyen d'en sortir, que nous donne gracieusement l'Ecriture.
Notre recherche, malgre sa brievete, n'a, je crois, pas ete
entreprise dans une fausse direction. C'est Jesus qui bloque Christ
dans une position non-equivoque. Le passage suivant indique bien
clairement que la question de Christ se decide dans la personne
de Jesus de Nazareth : Plusieurs seducteurs ont paru dans le
monde. Ils ne confessent point Jesus comme Christ venu en chair.
C'est la le seducteur et l' Ante-Christ (2 Jean 7).
. Un troisieme paragtaphe, beaucoup plus court que les pre-
cedents, repondra encore a une question que j'attends de votre
part:

4 185
3° L'Ante-Christ et les ministres de l'Ante-Christ.
Certains milieux religieux ont qualifie et qualifient facile-
nient certaines personnes, ou meme certains mouvements d' Ante-
Christ : Le pape, Napoleon, le communisme, Hitler ... Que pen-
ser de ces essais ? II faut remarquer que I' Ante-Christ, dans la
Bible, est .une apparition eschatologique, c'est-a-dire qu'il n'ap-
paraitra personnellement qu'a la fin des temps. Avant lui vien-
nent ce que plusieurs passages appellent les Ante-Christs, [es
Pseudo-Christs, pauvres hommes dont la vocation paradoxale,
vocation « a rebours » est d'etre ministres de l'Ante-Christ. L'un
de ces Ante~Christs serait-il l' Ante-Christ ? En d'autres termes,
sommes-nous a la fin des temps ? Je pense qu'il convient d'etre
prudent sur ce point. Le Pere seul connait les temps et les mo-
ments. Pour nous, exer<;ant le ministere de la charite, nous avons
a voir non pas tant dans ces hommes l'Ante-Christ possible que
la proie possible de l'Ante-Christ. Eux aussi, eux encore peuvent
- s'ils ne sont pas /' Ante-Christ - etre arraches a sa puissance.
Si' critiques que nous devions etre quant aux divers esprits qui
les animent, nous avons a nous rappeler que leurs personnes -
de pauvres personnes de demoniaques - peuvent encore etre
appelees a devenir de vrais ministres du vrai Dieu. Ne confondons
pas les demons et les demoniaques, ne confondons pas I' Ante-
Christ et ses miserables serviteurs - dont nous ne sommes ja-
mais sß.rs (que Dieu nous en preserve en nons gardant dans son
amour) de ne pas faire un jour partie, et qui, brebis plus egarees
encore que d'autres, ont besoin d'un ministere plus grand encore
de l'inepuisable Charite. JEAN-LOUIS LEUBA.

l{irehe oder Reieh Gottes?


(Zur johanneischen Eschatologie.)
In den synoptischen Evangelien und in den Briefen des
Apostels Paulus wird das Reich Gottes in der Hauptsache als eine
Realität der Zukünftigen Welt aufgefaßt, welche in die bestehende
Welt durch eine kosmische Katastrophe einbrechen wird. Aber
nicht nur der eschatologische Aspekt des Reiches Gottes erscheint
in diesen ältesten Teilen des Neuen Testaments. Das Reich Gottes
EVToi;; uµwv («inwendig in euch» Lk. 17, 21) ist z. B. kein escha-

186,
tologischer Begriff. Es mag dahingestellt bleiben, ob es sich hier-
bei um einen verborgenen Schatz des Herzens oder um eine kleine
Gemeinschaft inmitten der Menschen handelt, auf jeden Fall
ist es eine Realität dieser Welt. Dasselbe ist im Blick auf Paulus
zu sagen: «Denn das Reich Gottes ist nicht Essen und Trinken,
sondern Gerechtigkeit und Friede und Freude in dem Heiligen
Geist» (Röm. 14, 17) - und diese beiden Auffassungen wider-
sprechen sich nicht. Denn der Heilige Geist offenbart das Reich
Gottes in dieser Welt - und er ist es auch, der die Erfüllung der
eschatologischen Hoffnung bewirkt. Nach Luk. 11, 1-13 ist das
Gebet um den Heiligen Geist zugleich das Gebet um das Kommen
des Reiches. Und für Paulus bedeutet der Geist, der den Gläubi-
gen geschenkt wird, das Pfand (2. Kor. 5, 5; Eph. 1, 14) und die
«Erstlinge» (Röm. 8, 23) der zukünftigen Erfüllung.
Der Heilige Geist wirkt in der Kirche. Das Wort «Kirche»
aber wird im Matthäus-Evangelium in dem Sinn gebraucht (16,
18; 18, 17), daß. das Reich bereits gegenwärtig ist, indem ein
Mensch «guten Samen auf seinen Acker säte» (Kap. 13, 24),
oder indem ein «Netz ins Meer geworfen ist, womit man itllerlei
Gattung fängt» (V. 47). Die letzte Scheidung zwischen den Guten
und den Bösen (13, 30. 39-43. 48-50), sie gehört der eschato-
logischen Zukunft an, das Reich aber ist bereits vor dieser Schei-
dung gegenwärtig. Es besteht also ein doppelter Aspekt: das
Reich ist gegenwärtig in der Kirche und zügleich zukünftig als
das Reich der Herrlichkeit. So ist nach Matthäus die Bergpredigt
die frohe Botschaft vom Reich Gottes (4, 23; 9, 35), obwohl sie
nicht von dem Wesen des Reiches, sondern von den Bedingungen·
handelt, die es den Menschen zugänglich machen. Diese Bedin-
gungen sind erfüllt im Leben des Glaubenden in der Kirche. Die
Kirche aber ist der Weg, der zum Reich der Herrlichkeit führt.
Die Alternative: Kirche oder Reich Gottes existiert nicht für die
ältesten Teile des Neuen Testaments.
Schwieriger wird diese Frage, ·wenn wir uns den jüngsten
Teilen des Neuen Testaments, den johanneischen Schriften, zu-
wenden, denn in ihnen wird das letzte Wort der Schr.iftoffen-
barung gesprochen.
Nach einer weitverbreiteten Ansicht nimmt in ihnen die Es-
chatologie keinen sehr wichtigen Platz ein, da hier nicht das Reich
Gottes, sondern die Kirche im Mittelpunkt des Interesses stehe.

4* 187
Aber ist diese Ansicht gerechtfertigt? Ich will versuchen, diese
Frage .zu beantworten.
Was das 21. Kap. des Johannes-Evangeliums betrifft, so ist
zu sagen, daß man es nicht als einen späteren Zusatz vom Ganzen
dieses Evangeliums trennen darf (cf. «La Pentecöte Johannique»,
chap. IV-VII vom Verf.). Ich bin durchaus davon überzeugt, daß
das 21. Kapitel als Epilog zur selben Zeit wie das ganze Evange-
lium geschrieben ist. Deshalb· soll auch im Rahmen dieser Studie
über Johannes das letzte Kapitel miteinbezogen werden.
Es scheint allerdings manches dafür zu sprechen, daß eine
Eschatologie keinen Raum innerhalb •der johanneischen Theo-
logie findet, vor allem deshalb, weil das vierte Evangelium keine
eschatologische Rede enthält. In den Abschiedsreden, die an ihre
Stelle treten, geht es um die Verheißung des Parakleten, die in
dieser Welt erfüllt werden soll. Die Ausgießung des Heiligen
Geistes scheint das Ziel des Wirkens des fleischgewordenen Wor-
tes zu sein. Dem ersten Eindruck nach ist von der Wiederkunft
des Herrn in der Herrlichkeit nicht die Rede. Ebenso fehlen die
eschatologischen Hauptbegriffe der Synoptiker und des Paulus
bei Johannes. Nur zweimal ist der Begriff des «Reiches Gottes»
(Kap. 3, 3 und 5) gebraucht. Dafür treten Ausdrücke wie «ewiges
Leben» oder nur «Leben» auf. Der paulinische und synoptische
Begriff 'EKEiVl'] D DµEpa(«dieser Tag», 2. Thess. 1, 10; 2. Tim. 1, 12
und 18; 4, 8; Mt. 7: 22; Lk. 21, 34) wird in einem solchen Zu-
sammenhang gebraucht, der keine eschatologische Interpretation
zuläßt (Kap. 14, 20; 16, 23 und 26). Im vierten Evangelium ist
«dieser Tag» nicht der Tag der Wiederkunft des Herrn in Herr-
lichkeit, sondern der seines Kommens im Heiligen Geist.
Andererseits kann nicht geleugnet werden, daß im vierten
Evangelium und in den Johannesbriefen tatsächlich eine eschato-
logische Lehre vorhanden ist. Vor allem wird in der Rede vom
Brot des Lebens eine klare Unterscheidung gemacht zwischen dem
ewigen Leben und der Auferstehung am Jüngsten Tag. «Denn
das ist der Wille meines Vaters, daß, wer den Sohn sieht und
glaubt an ihn, habe das ewige Leben; und ich werde ihn aufer-
wecken am Jüngsten Tage» (Kap. 6, 40). Wird Z:w~atwvioc; mit
«immerwährend» oder mit «ewigem Leben» übersetzt, so ist das
nicht identisch mit der Auferstehung (cf. 5, 21_;_29; 6, 39---40).
Den Jüngern war diese Unterscheidung geläufig. Als Lazarus ge-

188
storben war, da wußte Martha, daß er am Jüngsten Tage wieder
auferstehen würde (21, 24). Zweifellos hatte auch die Auferste-
hung des Lazarus für Johannes eine symbolische Bedeutung:
nämlich die der zeichenhaften Vorwegnahme der Auferstehung
des Herrn, und die Kirche hat seit jeher darin ein Symbol der
allgemeinen Auferstehung der Toten am Jüngsten Tag gesehen.
Auch die Geschichte vom Fischnetz des Petrus (Joh. 21, ll) ist
offensichtlich eschatologisch zu interpretieren, wi:e ein Vergleich
mit dem synoptischen Gleichnis vom großen Fischnetz. (Mt. 13,
47-50) zeigt. Und der Paraklet wird den Jüngern zeigen Ta
epxoµEva «was zukünftig ist» (16, 13). Aber auch die Verheißung
der Parousie des Herrn selber wird dem aufmerksamen Leser des
vierten Evangeliums nicht verborgen bleiben. Nur die Parousie
kann gemeint sein, wenn der Herr von seiner Wiederkunft
spricht, nachdem er seinen Jüngern eine Stätte bereitet hat in
seines Vaters Haus (14, 2-3). Dis gleiche gilt vom Bleiben.
des Jüngers, den Jesus lieb hatte, bis zum Kommen des Herrn
(21, 22-23). Der Evangelist selber hat darauf verzichtet, dies
geheimnisvolle Wort zu deuten, aber die Brüder interpretieren das
Ew~lpxoµm «bis ich kommen werde» im Sinn der Parousie. Ebenso
ist die Parousie gemeint im 1. Johannes-Brief 2, 28: « ... bleibet
in ihm, auf daß, wenn er offenbart wird, wir Freudigkeit haben
und nicht zuschanden werden vor ihm bei seiner Wiederkunft.»
«Wiederkunft» ist die Uebersetzung des griechischen rrapouofo.
Derselbe Gedanke erscheint auch in 3, 3: « ... wir sind nun Gottes
Kinder, und es ist noch nicht erschienen, was wir sein werden.
Wir wissen aber, wenn es erscheinen wird, daß wir ihm gleich
sein werden, denn wir werden ihn sehen, wie er ist.» Endlich ist
auch festzustellen, daß die johanneische Terminologie keines-
wegs die Eschatologie ausschließt. Der Begriff «ewiges Leben»
ist bei Johannes so gut wie bei den Synoptikern ein Synonym
für das «Reich Gottes». Das wird ganz deutlich bei der synopti-
schen Erzählung vom reichen Jüngling, der wissen möchte, was
er tun muß, um das ewige Leben zu erhalten (Mt. 19, 16 und
Parallelen). Und nachdem er traurig fortgegangen ist, sagt der
Herr zu den Jüngern: «Es ist leichter, daß ein Kamel durch ein
Nadelöhr gehe, denn daß ein Reicher ins Reich Gottes komme>
(V. 24 und Parall.). Für die Eva.ngelisten, die diese Worte des
Herrn. überliefert haben, war also das «Reich Gottes» nichi:

1189
unterschieden vom «e·wigen Leben». Interessant ist es, daß bei
Matthäus auf die Erzählung vom reichen Jüngling die eschato-
-Iogische Verheißung von Vers 28 folgt: « ... ihr, die ihr mir seid
nachgefolgt, werdet bei der großen Wiedergeburt, da des Men-
schen Sohn wird sitzen auf dem Thron seiner Herrlichkeit, auch
sitzen auf zwölf Thronen und richten die zwölf Stämme Israels.»
So darf auch die Tatsache, daß der Begriff des «Reiches Gottes'»
im Johannes-Evangelium nur zweimal vorkommt, nicht über-
interpretiert werden. In beiden Fällen steht dieser Ausdruck am
Anfang des Gesprächs zwischen Jesus und Nikodemus, also am
Anfang der ersten dogmatischen Rede dieses Evangeliums. Hier
hat «Reich Gottes» die Bedeutung einer Art Ueberschrift, die den
·Inhalt des ganzen Buches bezeichnen soll. Der Begriff ist ersetzt
durch seine Synonyme, aber die Ueberschrift bleibt und erinnert
den Leser daran, daß der Gegenstand des Evangeliums die Offen-
barung des Reiches Gottes isJ. Gewiß ist zu sagen, daß EKEiv11~
~µEpcx ( «dieser Tag») bei Johannes nicht dieselbe eschatologische
Bedeutung hat wie bei Paulus und wie bei den Synoptikern, aber
wir dürfen nicht vergessen, daß Johannes einen anderen Begriff
gebraucht, nämlich EO'XCXTI'J~µEpcx ( «der letzte Tag», 6, 39. 40. 44.
54; 11, 24), der sicher eine eschatologische Bedeutung hat, denn
an diesem Tag wird die Auferstehung von den Toten stattfinden.
Auch der analoge Ausdruck EOX<XTll wpcx ( «die letzte Zeit», 1. Joh.
2, 18) verlangt eine eschatologische Interpretation. Die angeführ-
ten Stellen lassen klar erkennen, daß auch die johanneischen
Schriften eine eschatologische Lehre enthalten. Aber hier erhebt
sich nun die Frage: sind diese eschatologischen Stellen nur Ueber-
bleibsel einer älteren Anschauung, die mit dem eigentlichen Den-
ken des Johannes keine organische Verbindung haben, oder ge-
hören der immanente und der eschatologische Aspekt vom Reiche
Gottes zusammen, in der Einheit des johanneischen Verständ-
nisses von der Wirksamkeit Gottes in der Welt?
Wenn Jesus im Gespräch mit Nikodemus (3, 3 und 5) zwei-
mal vom Reich Gottes spricht, so betont er damit die Notwen-
digkeit einer neuen Geburt für alle diejenigen, die darauf warten,
das Reich zu sehen. Diese neue Geburt, die nicht nur eine
Wiedergeburt, sondern eine Geburt «von oben herab» ist (V. 3),
wird in Vers 5 als eine Geburt «aus Wasser und Geist» inter-
pretiert, wobei der Begriff des Geistes hier nicht ganz eindeutig

190
gebraucht wird .. Da der Artikel fehlt, ist es unmöglich, genau zu
bestimmen, ob hier die göttliche Hypostasis des Heiligen Geistes
gemeint ist oder der Bereich des Geistes in einem umfassenderen
• Sinn des W orte:s. Aber selbst diese zweite Möglichkeit schließt die
Wirksamkeit des Heiligen Geistes nicht aus, denn das geistliche
Leben ist ja durch ihn geleitet. In bezug auf die Worte, die der
Herr zu Nikodemus sagte, meinte Johannes sicherlich zu erken-
nen, daß die Offenbarung des Reiches Gottes von der Wirksam-
keit des Heiligen Geistes abhänge. Andererseits ist der Glaube an
den Menschensohn die Voraussetzung für das ewige Leben (V. 15).
Es ist durchaus berechtigt, daß gerade in diesem Zusammenhang
der Begriff «ewiges Leben» an die Stelle von «Reich Gottes» tritt.
Der Weg des Menschensohnes ist der Weg des Kreuzes, und er wird
erhöht werden, wie Moses die Schlange in der Wüste erhöht hat (V.
14). In den anschließenden Reden wird eine dogmatische Erklärung
für die Bedeutung des Glaubens an den Menschensohn als der
Voraussetzung des ewigen Lebens gegeben. In der Rede, die Jesus
in Jerusalem hält (Kap. 5), erklärt er die einzigartige Beziehung,
die zwischen dem Vater und dem Sohne, der als der Menschen-
sohn der eingeborene Sohn Gottes ist (3, 5), bestehen. Diese
Wesenseinheit des Sohnes mit dem Vater bildet also den Aus-
gangspunkt für die Rede vom Brot des· Lebens (Kap. 6). Obwohl
hier wieder «ewiges Leben» an die Stelle von «Reich Gottes>
tritt, muß doch daran festgehalten werden, daß die Einheit von
Vater und Sohn in der dogmatischen Tatsache manifestiert ist,
daß « ... wie der Vater die Toten auferweckt und macht sie
lebendig, also auch der Sohn macht lebendig, welche er wilh
(5, 21). Die Erfüllung des Lebens ist erreicht in der Auferstehung,
die nicht anders als im wörtlichsten Sinn des Wortes verstanden
werden darf (Verse 28 ll. 29). So sind nach der Rede vom Brot
des Lebens das Essen und Trinken von Fleisch und Blut des
·Menschensohnes, als die Erfüllung des Glaubens, die Vorausset-
zung für das ewige Leben und für die Auferstehung am Jüngsten
Tag (6, 54, cf. Verse 39. 40. 44). Die Trennung von Blut und
Fleisch deutet auf einen gewaltsamen Tod hin, so daß schon hier
im Gespräch mit Nikodemus die Erwartung des Kreuzes ausge-
sprochen ist. Der Gedanke ist klar: der Menschensohn, der der
eingeborene Sohn Gottes ist, im Wesen eins mit dem Vater, geht
den Weg des Kreuzes. Der Glaube an ihn, der in der Teilnahme

-191
:;i,m Abendmahl seinen Ausdruck findet, ist die Voraussetzung
{ür das ewige Leben, das sich nicht unterscheidet vom Reich
(i.ottes und das seine Fülle im zukünftigen Vollzug erlangt. Aber
noch ein anderer Punkt verlangt unsere Aufmerksamkeit. Die
. Zuhörer hatten sich an der harten Rede Jesu geärgert, da sagte
er zu ihnen: « ... Der Geist ist's, del' da lebendig macht; das
Fleisch ist nichts nütze. Die Worte, die ich zu euch geredet habe,
die siQd Geist und sind Leben» (V. 63). Hier kann wieder die
genaue Bedeutung von rrvEuµcxnicht festgestellt werdem. Der
Artikel steht nur beim erstenmal. Die Meinung ist hier, ähnlich
wie im Gespräch mit Nikodemus, datt das eucharistische Mahl
eine Quelle des ewigen Lebens ist, durch das Wirken des Heiligen
•Geistes. So sehen wir also, daß in der johanneischen Theologie das
Wirken des Heiligen Geistes und das Amt unseres Herrn nicht als
zwei voneinander unabhängige Faktoren der Offenbarung des
Reiches Gottes angesehen werden können. Der enge Zusammen-
hang, der zwischen beiden besteht, ist zwar in den ersten Reden
des Evangeliums noch nicht genügend erklärt, dennoch aber ist er
von den ersten Zeilen des Buches an zu beobachten. Das ist auch
zu sagen von den geheimnisvollen Worten, die Jesus am letzten
Tag des Laubhüttenfestes ausspricht und denen der Evangelist
eine erklärende Bemerkung hinzufügt: «Wen da dürstet, der
komme zu mir und trinke! Wer an mich glaubt, von des Leihe
werden, wie die Schrift sagt, Ströme lebendigen Wassers fließen.
Das sagte er aber von dem Geist, welchen empfangen sollten, die
an ihn glaubten; denn der Geist war noch nicht da, denn Jc5us
war noch nicht verklärt» (7, 37-39).
Lebendiges Wasser ist das Wasser, das Leben gibt. «Leben»
ist ein typisch johanneisches Wort für «ewiges Leben», d. h. für
«Reich Gottes», und wir dürfen in dem Bild vom lebendigen Was-
ser noch einmal eine Hervorhebung des Gedankens von der Of-
fenbarung des Reiches Gottes durch das Wirken des Heiligen
Geistes sehen. Diese Verheißung hängt aufs engste zusamme.n
mit der Verklärung Jesu, denn nach Johannes ist Jesus in und
durch die Passion verklärt worden. In den vorhergehenden Ka-
.piteln war die Offenbarung dem Wirken zweier göttlicher Fak-
toren zuzuschreiben, die voneinander nicht zu trennen sind, und
clie clie Passion des Herrn voraussetzen. Hier ist es nun noch

t92
genauer expliziert: das Wirken des Geistes ist abhängig von der
Passion des Herrn.
Hier haben wir den Ausgangspunkt für die letzten Reden,
in denen Jesus von seiner Wiederkunft spricht. In zwei verschie-
denen Zusammenhängen finden wir diese Verheißung bei Jo~
hannes. Wir hatten gesehen, daß die Verheißung seiner Wieder-
kunft, nachdem er eine Stätte für die Jünger in des Vaters Haus
bereitet hätte, :nicht die Parousie meinen kann, die einer mehr
oder weniger entfernten Zukanft angehört. Aber an derselben
Stelle wird noch von einer anderen Wiederkunft gesprochen E.V
E.KEtvr;iT~ fiµlpa ( «an diesem Tage», 14, 20; 16, 23 u. 26). Der
Herr selber sagt ausdrücklich, daß EKEtVT\11fiµlpa «in einer klei-
nen Weile» kommen wird (14, 19; 16, 16. 18 u. 19). Im Zusam-
menhang der letzten Reden scheint es unvermeidlich, die Wie-
derkunft Jesu «an diesem Tag» als sein Kommen im Heiligen
Geist zu verstehen. Das ist die Interpretation der modernen libe-
ralen Exegese, die sich auf die Väter berufen kann, und die wir
z. B. bei Cyrill von Alexandria finden können. Das Kommen des
Geistes in die Welt wird erst Bach dem Hingang des Herrn (16, 7),
nach seiner Verklänmg durch seine Passion, seiner Auferstehung
und seiner Himmelfahrt möglich. Indem der Herr wiederkommt
im Heiligen Geist, nimmt er in ihm seine Wohnung in der Kirche.
Es muß erkannt werden, daß in den letzten Reden die Betonung
auf der Wiederkunft des Herrn im Heiligen Geist und seiner
Gegenwart in der Kirche liegt und nicht auf seiner Parousie.
Die Verheißung der letzten Reden ist erfüllt, indem der Herr
nach seiner Auferstehung den Jüngern erscheint (20, 19---,-23).
Zweifellos haben wir hier das johanneische Verständnis der
Pfingsten, denn Johannes wollte zeigen, daß die Ausgießung des
Geistes die Wiederkunft des Herrn bedeute. U.q.d die Kirche legte
diese Interpretation in ihrer Stellung zu den Fragen des Geheim-
nisses der Eucharistie, des geistlichen Lebens, der Inspiration, der
Schrift usw. zu Grunde - immer ist es das Wirken des Geistes,
das die Gegenwart des Herrn verkündet. Das Dogma der Kirche
hat diese Beziehung mit dem Satz ausgesprochen: die Kirche ist
der Leib Christi. Aber nur die Ausgießung des Heiligen Geistes auf
die Jünger ist es, die ihre Gemeinschaft in der Kirche, d. h. im
Leib Christi konstituiert. Und doch - trotz allem Gewicht, das
man, der Bedeutung der Wie.derkunft des. Herrn im Geist beilegt,

198
geht man doch nicht so weit, in dieser Wiederkunft das Endziel
alles Handelns Gottes in der Welt zu sehen. Wird in den letzten
Reden nicht gesagt, daß der Geist den Jüngern die «zukünftigen
Dinge» zeigen will? (16, 13.) Das Ziel der Wiederkunft des Herrn
im Heiligen Geist kann nur seine Parousie, seine Wiederkunft in
der Herrlichkeit, zum Ziel haben. In diesem Sinn steht in der
johanneischen Theologie die Verkündigung des Reiches Gottes im
Zusammenhang mit dem Wirken beider, des Sohnes Gottes und
des Heiligen Geistes. Wenn wir das erste Erscheinen des Auf er-.
standenen vor den Jüngern als seine Wiederkunft im Geist ver-
stehen, .so müssen wir auch annehmen, daß die Erscheinung vor
Thomas und die letzte vor den sieben Jüngern in Galiläa nach
Pfingsten gewesen sind. Sie sind Erscheinungen des Herrn im
Heiligen Geist. Bemerkenswert ist, daß die Tradition der Kirche
das Erlebnis des Thomas im Sinn der Eucharistie verstanden hat.
Im Zusammenhang des Evangeliums konnte dies Verständnis ge-
rechtfertigt sein. Hier sei daran erinnert, daß Johannes in der
Eucharistie eine Voraussetzung der Auferstehung am Jüngsten
Tag sieht und daß auch Kap. 21 in symbolischem Sinn interpre-
tiert werden muß. Der Herr führt die Kirche, in der er im Hei-
ligen Geist gegenwärtig ist und die durch die sieben Jünger re-
.präsentiert wird, ihrer eschatologischen Bestimmung entgegen.
Dasselbe gilt im Blick auf das gefüllte Fischnetz, das ans Land
•gezogen wird, und auf den Jünger, den der Herr liebhatte. Mit
Ausnahme der eschatologischen Erfüllung geht es sowohl im
•Epilog als auch im ganzen Evangelium in der Hauptsache um
die Kirche.
Mit dem bisher Gesagten haben wir aber die johanneische
Theologie noch nicht erschöpft. Wir hatten unsere Untersuchung
•zunächst auf das ,Evangelium und die drei Briefe beschränkt und
die Apokalypse J~hannis unberücksichtigt gelassen. Eine Unter-
suchung der Theologie der Apokalypse ist aber für unseren Zu-
sammenhang unbedingt notwendig. Es wäre durchaus falsch, mit
der kritischen Frage nach der Autorschaft der Apokalypse zu
beginnen; wir haben hier nur zu fragen: was sagt die Apokalypse
aus über das eschatologische Wirken des Sohnes Gottes und des
Heiligen Geistes?
Zu Unrecht wird man so oft die Behauptung hören, daß die
.Apokalypse keine Lehre über den Heiligen Geist enthalte. Wenn

194:
in Kap. 14, 13 und besonders 22, 17 die Rede vom «Geist» ist, so
kann damit nichts anderes als die göttliche Hypostasis des Geistes
gemeint sein. Dasselbe gilt von den Botschaften an die sieben
Gemeinden (Kap. 2, 7. 11. 17. 29; Kap. 3, 6. 13. 22): «Wer Ohren
hat, der höre, was der Geist den Gemeinden sagt!» Meiner Mei-
nung nach bezeichnen Ausdrücke wie «der Geist der Prophetie>
(19, 10) und «der Geist des Lebens» (11, 11 ohne Artikel im griech.
Text) den Heiligen Geist. Auch an anderen Stellen (1, 10; 4, 2;
17, 3; 21, 10) kommt das Wirken des Heiligen Geistes zum Aus-
druck. Im Geist wird der Seher in die Wüste geführt, damit er
das Weib auf d.em Tier sieht (17, 3) - und es ist wiederum im
Geist, daß der Engel ihn «auf einen großen und hohen Berg»
führt und ihm «die heilige Stadt Jerusalem zeigt, hernieder-
fahren aus den Himmeln von Gott» (21, 10). Der evangelische
Bericht, daß der Geist auf Jesus in der Taufe herniederkam, ihn
in die Wüste führte und ihn vom Teufel versuchen ließ - gibt
uns vielleicht die Möglichkeit, das E.V TIVEuµcm der Apokalypse
zu verstehen. So ist das Wasser des Lebens im himmlischen Jeru-
salem (21, 6; 22, 1) zweifellos auch ein Bild des Heiligen Geistes.
Ohne weiteres denken wir hier an die johanneische Parallele
Joh. 7, 37-39, wo wir feststellen konnten, daß hier der Herr «die
Ströme lebendigen Wassers» als Bild für den Geist brauchte. Das
gleiche gilt von der Apokalypse, selbst wenn ihr Verfasser ein
anderer gewesen sein soll als der des Evangeliums.
Nun hat aber noch ein anderes Bild, das in der Apokalypse
gebraucht wird, im Zusammenhang unserer Untersuchung eine
Bedeutung; das ist das Bild von den «sieben Geistern, die da sind
·vor seinem Thron» (1, 4; 3, 1; 4, 5; 5, 6). Die Problemstellung ist
aus der alten Interpretation her bekannt: handelt es sich bei den
sieben Geistern um die sieben Engel, oder ist der eine Heilige •
Geist in seiner siebenfachen Wirkungsweise gemeint? Die letztere
Meinung scheint nach Kap. 1, 4, wo der Ausdruck zum erstenmal
vorkommt, erforderlich zu sein. Charles gelang der Beweis nicht,
daß dieser Vers eine Interpolation sei. Wären wir verpflichtet,
diese Meinung beizubehalten, so könnte dieser Ausdruck - zwi-
schen Gott und Jesus Christus - nichts anderes als den Heiligen
Geist bezeichnen, und es ist unvermeidlich, diese Interpretation in .
all den Fällen anzuwenden, wo der Ausdruck vorkommt. Swete
.nahm diese Interpretation auf und versuchte das Bild der «sieben

195
Geister» mit den sieben Gemeinden in Asien, an die das Buch
gesandt war, zu erklären. Aber es waren doch noch mehr Gemein„
den in Asien, und oft kann man die Frage hören: weshalb schrieb
der Seher nicht auch an die Gemeinde von Troas oder an die von
Hierapolis? Vielleicht ist der Schlüssel zu dieser Frage in dem
symbolischen Gehalt der vollkommenen Zahl «sieben» zu suchen,
und die sieben Gemeinden in Asien würden dann die universale
Kirche repräsentieren. Die moderne Exegese hat zwar festgestellt,
daß viele apokalyptische Schriften nach der Siebenzahl aufge-
baut sind, aber im Blick auf unsere kanonische Apokalypse scheint
es durchaus nicht unmöglich zu sein, daß alle folgenden «sieben»
vom Bild der sieben Geister vor dem Thron Gottes her bestimmt
wurden. Als Bild für den Heiligen Geist drückt es die sieben-
fache Wirkungsweise des Geistes aus und geht vielleicht zurück
auf die «sieben Gaben des Geistes» bei Jesaia 11, 2: « ... auf
welchem wird ruhen der Geist des Herrn, der Geist der Weisheit
und des Verstandes, der Geist des Rates und der Stärke, der
Geist der Erkenntnis und der Furcht des Herrn». Wenn der «Geist
der Weissagung» (Apoc. 19, 10) der Heilige Geist ist, dann sindl
möglicherweise «die Geister der Propheten» (22, 6) identisch mit
den «sieben Geistern» (1, 4 u. a.). Aber -- und das ist noch viel
bedeutungsvoller - erkennen wir in den «sieben Geistern» von
Kap. 1, 4 die siebenfache Wirkung des Heiligen Geistes, so ist
auch zu sagen, daß nicht nur die «sieben Gemeinden», sondern
auch die «sieben Siegel», die «sieben Posaunen», die «sieben
Schaleni, und andere «siebenen» in der Apokalypse auf das
engste mit dem Heiligen Geist zusammenhängen. Nach Zöckler,
einem Theologen der deutschen Vorkriegsgeneration (Real-En-
cyklopädie für prot. Theologie und Kirche, 3. Ausg., Band 18,
Artikel «Siebenzahl»), bedeutet die Zahl sieben für. den Verfasser
der Apokalypse «die Signatur des göttlichen Geistes». Nach die-
ser Interpretation würde in der Apokalypse noch eine andere
«sieben» vorkommen, die des Bösen, die der des Heiligen Geistes
gegenübersteht. Es genügt hier, auf die sieben bekrönten Häupter
des Drachen (12, 3) und die sieben Köpfe des Tieres (12, 1; 17,
7 ff.) hinzuweisen. Der Teufel ist dem Heiligen Geist gegenüber-
gestellt, und in der Apokalypse ist nicht nur von den «Geistern
der Propheten» in der Mehrzahl die Rede, sondern auch von den
«unreinen Geistern» (cf. 16, 13-14; 18, 2). Sogar die Zahl sieben

196
wird an manchen Stellen im Zusammenhang mit den «unreinen
Geistern» gebraucht (Mk. 16, 9; Lk. 8, 2; eventuell auch Mt. 12,
45; Lk. 11, 26). Welch großes Gewicht der Bedeutung der gött-
lichen «sieben» des Heiligen Geistes beigemessen wird, zeigt die
scharfe GegenülbersteUung der teuflischen «sieben» des Bösen
mit der göttlichen «sieben» des Heiligen Geistes. Möglicherweise
hat sogar die Kirche diese Bedeutung der Siebenzahl beibehalten.
Die «sieben» Sakramente der Kirche werden als die sichtbaren
Zeichen der unsichtbaren Gnade des Heiligen Geistes angesehen,
und die «sieben Todsünden» sind für alle die, die diese Lehre
.haben, die siebenfachen Ausdrücke der einen, unvergebbaren
Sünde, der Sünde wider den Heiligen Geist. Wenn wir die Be-
deutung der Siebenzahl im Sinne des Verfassers der Apokalypse
verstanden haben, dann sind wir damit zu einem Ergebnis von
größter dogmatischer Bedeutsamkeit gekommen: die Lehre vom
Heiligen Geist ist nicht nur hier und dort in der Apokalypse vor-
handen - sondern sie ist einer der Hauptgedanken des ganzen
Buches.
Nach diesem Ergebnis dürfen wir nun sagen, daß es auch
in der Apokalypse der Heilige Geist ist, der die eschatologische •
Erfüllung bewirkt und der die eschatologische Zukunft offen-
bart. Interpretieren wir also die apokalyptische Siebenzahl als
die Signatur des Heiligen Geistes, was aus dem Aufbau des ganzen
Buches zu beweisen ist, dann müssen wir feststellen, daß es der
Geist ist, der durch die sieben Siegel, die sieben Posaunen und die
sieben Schalen die universale Kirche, welche durch die sieben
Gemeinden in Asien repräsentiert wird, der Erfüllung des zu-
künftigen Lebens zuführt. Und es ist wiederum der Geist, der die
Toten selig preist, die in dem Herrn sterben (14, 13), und der
Geist erwartet, zusammen mit der Braut, das Kommen des Herrn
(22, 17). Es ist durchaus falsch, die Verheißungen an die sieben
Gemeinden (Kap. 2-3) auf die Zeit des Sehers zu beschränken,
indem man das, was «ist», dem, was «danach sein wird», gegen-
überstellt, als dem Hauptinhalt der Verheißung (cf. 1, 19). Nach
den sieben Sendschreiben an die sieben Gemeinden v,erheißt der
Geist dem, «der überwindet», Werte, die nicht in diesem Leben
realisiert werden können, und jede Verheißung ist eingeleitet durch
das ernste Wort: «Wer Ohren hat, der höre, was der Geist den
Gemeinden sagt.»

197
Andererseits aber ist als wichtig zu betonen: das Subjekt
der Eschatologie ist Jesus Christus. Gleich am Anfang des Buches
(1, 1) heißt es von der Offenbarung, daß sie die Offenbarung
Jesu Christi ist, so wie am Schluß des Buches steht: «Ich,· Jesus,
habe gesandt meinen Engel, solches zu bezeugen an die Gemein-
den» (22, 16). Er ist es, der dem Seher «eines Menschen Sohn
gleich» (1, 13) erscheint, er, der «Lebendige», der «tot war», aber
nun «lebendig von Ewigkeit zu Ewigkeit» ist (1, 18). Allein das
Lamm ist «würdig, zu nehmen das Buch und aufzutun seine
Siegel» (5, 9). Nachdem das Buch geöffnet ist, ist auch die es-
chatologische Zukunft dem Seher offenbart. Und noch mehr,.
das Lamm ist nicht nur das Subjekt, sondern auch das Objekt
der eschatologischen Offenbarung. Das Lamm erscheint auf dem
Berge Zion «und mit ihm hundertundvierundvierzigtausend, die
hatten seinen Namen und den Namen des Vaters, geschrieben an
ihrer Stirn» (14, 1). Es erscheint im entscheidenden Augenblick
der eschatologischen Erfüllung als das siegreiche Wort Gottes,
als der König der Könige und als der Herr der Herren (19, 13).
Und er wird 1000 Jahre regieren mit denen, «die enthauptet sind
•um des Zeugnisses Jesu und um des Wortes Gottes willen» (20, 4).
Und das kommende Reich der Herrlichkeit wird «das Reich
unseres Herrn und seines Christus sein, und er wird regieren von
Ewigkeit zu Ewigkeit» (11, 15). Die Erfüllung der Verheißung
wird durch das Bild von der Hochzeit des Lammes ausgedrückt
(19, 7-9). «Die heilige Stadt, das neue Jerusalem» kommt «her-
abgefahren von Gott aus dem Himmel, bereitet wie eine ge-
schmückte Braut ihrem Manne» (21, 2). Dies Bild treffen wir in
den letzten Kapiteln der Apokalypse immer wieder an (21, 9;
22, 17). Und die letzte Verheißung des Buches ist die Verheißung
des Herrn: «Siehe, ich komme bald und mein Lohn mit mir, zu
geben einem jeglichen, wie seine Werke sein werden» (22, 12).
Diese Verheißung wird noch einmal aufgenommen mit dem «Ja,
ich komme bald!» - und die Antwort ist der letzte Ruf, das.
letzte Gebet der Apokalypse: «Amen, ja, komm, Herr Jesu»
(22, 20).
Aus all den angeführten Textstellen geht hervor, daß sowohl'
das Wirken des Heiligen Geistes als auch das Wirken Jesu
Christi die eschatologische Offenbarung der Apokalypse bewirkt,
und daß diese beiden Faktoren nicht voneinander zu trennen_

198
sind. Die sieben Geister Gottes sind die Augen des Lammes (5, 6),
und die Sendschreiben an· die sieben Gemeinden werden mit dem
Wort vom Menschensohn eingeleitet und mit dem feierlichen
Hinweis auf den Geist beschlossen. Aber um so mehr Jesus Chri-
stus nicht allein das Subjekt, sondern auch das Objekt der escha-
tologischen Offenbarung ist - dürfen wir feststellen, daß zwi-
schen dem Wirken des Geistes und dein des Herrn nicht nur
ein Zusammenhang besteht, sondern daß es der Geist ist, der die
Offenbarung des Herrn in der eschatologischen Erfüllung be-
wirkt. Von daher läßt sich wahrscheinlich die Stellung des Gei-
stes zwischen dem Vater und dem Sohn im Bild der Trinität
erklären (1, 4--6). Der Geist ist es, der den Sohn offenbart. Die
kanonische Apokalypse ist die Offenbarung Jesu Christi, aber er
selber wird dem Seher durch den Geist offenbart. Der Seher ist
EV rrvE.uµan «im Geiste», wenn er die Offenbarung empfängt.
Offenbart durch den Geist, führt Jesus Christus den Glaubenden
der eschatologischen Erfüllung, d. h. seiner Herrlichkeit, ent-
gegen.
Wird die Lehre der Apokalypse in dieser Sicht erläutert, so
ist sie hinsichtlich der Bedeutung des Heiligen Geistes und des
Sohnes Gottes durchaus identisch mit dem eschatologischen Ver-
ständnis des Johannes-Evangeliums. Dieser Uebereinstimmung,
die so oft übersehen wird, müssen wir allergrößte Bedeutung zu-
messen. Die Tatsache, daß unser Herr dem Seher noch nach
Pfingsten erschienen ist, können wir nur als ein Erscheinen im
Heiligen Geist verstehen. In dieser Anschauung zeigt sich uns
der Grundgedanke der Apokalypse. Wir begannen unsere Unter-
suchung über die Apokalypse, ohne auf die kritische Frage nach
der Autorschaft eine Antwort zu geben, die aber nun nach den
bisher erreichten Ergebnissen nur positiv ausfallen kann. Hier-
für spricht auch, daß man dem Zeugen in der Apokalypse ein
so großes Gewicht zumißt. Im eigentlichen Sinn des Wortes ist
es Jesus Christus selbst, der der Zeuge von Kap. 1, 5 und 3, 14
ist, und dessen Zeugnis das Buch (22, 18-20) versiegelt. Aber der
Ausdruck ~ µ.apTupfa 'lricro-0 Xpt<JTo-0ist sowohl im subjektiven
als auch im objektiven Sinn gebraucht (cf. 1, 2; 12, 17; 19, 10;
20, 4). Es ist nicht nur der Herr selber der Zeuge der Apokalypse,
sondern die apokalyptische Offenbarung ist als Ganzes ein Zeug-
nis vom Herrn. In diesem Sinn ist der Seher genau so gut ein

199
Zeuge (1, 1-2. 9) wie Antipas (2, 13), wie die beiden Zeugoo
vor dem Tier (11, 3. 7),wie die Heiligen (6, 9; 12, 11; 17, 6), die
Propheten (19, 10) und die Engel (22, 6). Und so ist die hier in
der Apokalypse vorgetragene Anschauung von einem Zeugen
durchaus analog derjenigen des 4. Evangeliums, denn nach Job.
18, 37 ist ja Jesus in die Welt gekommen, auf daß er «für die
Wahrheit zeugen» sollte. Für Johannes ist der Heilige Geist aber
die Wahrheit (cf. 1. Job. 5, 6), und im eigentlichen Sinn des
Wortes ist nur Gott selbst fähig, Zeugnis abzulegen für Gott.
Das menschliche Zeugnis ist demgegenüber durchaus inadäquat,
wie es bei Johannes dem Täufer der Fall ist (5, 33-35). Das Zeug-
nis der Jünger, das ihnen befohlen ist, ist das Zeugnis des Hei-
ligen Geistes (15, 26--27), und ebenso ist nach Pfingsten das
Zeugnis des Jüngers, den Jesus liebhatte, das Zeugnis des Heili-
gen Geistes (Joh. 21, 24-25). Und auch das apokalyptische Zeug-
nis ist in völliger Uebereinstimmung mit der johanneischen Theo-
logie ein Zeugnis des Heiligen Geistes.
Aus dieser kurzen Untersuchung über die Apokalypse können
wir zwei Ergebnisse festhalten:
1. In der Apokalypse und ,im Johannes-Evangelium wird das
eschatologische Wirken des Sohnes Gottes und des Heiligen
Geistes in den wesentlichsten Punkten gleich verstanden.
2. Diese Identität der beiden Verständnisse spricht für die tradi-
tionelle Anschauung über die Autorschaft der beiden Bücher.
Nach diesen beiden Folgerungen müssen wir auch' erkennen,
daß di,e wenigen eschatologischen Stellen des vierten Evangeliums
die ganze Eschatologie der Apokalypse voraussetzen und daß die
Apokalypse um dieselbe Zeit wie das Evangelium entstanden ist.
Das Wirken des Heiligen Geistes in der Kirche, das den Herrn
offenbart und das so im Evangelium nachdrücklich betont wird,
das führt zur Fülle der Herrlichkeit im Reich Gottes, wie es die
Apokalypse zeigt. Es ist interessant, festzustellen, daß die Es-
chatologie der Apokalypse keine andere ist als die des Paulus
und als die der Synoptiker. Sie geht nur einen Schritt weiter als
sie. Die Hauptverheißung der Apokalypse, welche mit den sieben
Siegeln versiegelt ist, beginnt dort, wo die synoptische Eschato-
logie endet. Die neue Offenbarung, die dem Seher gegen Ende des
Jahrhunderts gegeben wird, enthält die Offenbarung, die der

200
He.rr vor seiner Passion demselben Jünger und den anderen
Aposteln (cf. Mk. 13, 3) in der synoptischen Rede gegeben hat.
Wir können nun zusammenfassen. Die johanneische Escha-
tologie weicht in ihren wesentlichen Teilen nicht von der Escha-
tologie der älteren Schriften des Neuen Testaments ab. Diese
wesentlichen Teile sind:
1. Die zwei Aspekte vom Reich Gottes:
der immanente Aspekt: die Vorausnahme des Reiches in der
Kirche.
der eschatologische Aspekt: das Reich der zukünftigen Herr-
lichkeit.
2. Das Wirken des Heiligen Geistes in der Kirche und in der
eschatologischen Erfüllung.
Diese beiden wesentlichen Teile der eschatologischen Lehre
sind nur in der johanneischen Theologie entwickelt worden. Der
neue Gedanke von der Wiederkunft des Herrn im Heiligen Geist,
bevor und unterschieden von seiner Parousie in Herrlichkeit, ist
nicht mehr als eine Entwicklung des Gedankens, daß der Geist
in der Kirche wohnt und die eschatologische Erfüllung vorberei-
tet. Das Wichtige hieran ist, daß die Konkretheit der eschato-
logischen Erwartung gegen Ende der apostolischen Zeit nicht
schwächer geworden ist. Derselbe Jünger, den der Herr liebhatte,
schreibt in seinem Brief: «Ihr Kindlein, es ist die letzte Stunde!
Und wie ihr gehört habt, daß der Widerchrist kommt, so sind
nun viele Widerchristen geworden; daran erkennen wir, daß
die letzte Stunde ist» (1. Joh. 2, 18). Und er lehrt seine Schüler,
wie dem Geist des Antichrists zu widerstehen ist (4, 3). Für Jo-
hannes war seine Zeit bereits die letzte Zeit. Er dachte an den
Tag des Gerichtes (4, 17) .
Ich kann der Meinung nicht beistimmen, daß in 2. Tim ..
und ebenso in 2. Petr. die Eschatologie weniger konkret sei als in
1. Thess. oder 1. Kor. Der einzige Unterschied ist darin zu sehen,
daß Paulus zu Beginn seines Weges meinte, bei der Wiederkunft
des Herrn noch am Leben zu sein. Als er älter war, wurde es ihm
klar, daß seine Bestimmung keine andere sei als die Bestimmung
derer, di.e im Herrn entschlafen waren. Für Paulus und Petrus
und für jedes Glied der .Kirche war ihre eigene Eschatologie
erfüllt in ihrem Tod, als •der persönlichen Vorwegnahme der es-

201-
cha,tologischen Katastrophe des Universums. In ihrer Lehre sieht
uns die Kirche daraufhin an, daß wir für Tod und Geri<;ht vor-
bereitet sind, denn die Worte des Paulus: «Wir werden nicht alle
entschlafen, wir werden aber alle verwandelt werden» (1. Kor;
15, 51) haben auch für uns ihre Kraft nicht verloren.
Es gibt im Leben der ,velt Zeiten, in denen die eschatologi-
sche Erwartung besonderen Nachdruck bekommt, und gerade in
unseren Tagen ist der letzte Aufruf der Apokalypse: «Ja, komm,
Herr Jesus!» der Schrei unserer Herzen. Aber wir werden ihn
wirklich wiedertreffen in der Herrlichkeit seines Reiches, nur
wenn wir in ihm bleiben, denn er ist im Heiligen Geist gegenwär-
tig in der Kirche. ARCHIMANDRIT CASSIAN.

Patriotismes.
En Campagne, le 29 octobre 1939.
Un telegramme m'a brusquement arrache au confort d'une permission
militaire, il a fallu « rejoindre >. Mais ce conge m'avait au moins permis de
voir un peu la vie • a l'arriere •, et aussi de lire le Nicolas de Flue 1 que
vient de publier Denis de Rougemont.
Dans les magasim, de l'arriere, toutes les vitrines sont remplies d'objets
< pour nos soldats •: des couteaux (chaque soldat en a re~u un a l'ecole de
:recrue), de la confiture (et pourtant la nourriture est bonne a l'armee), des
souliers (les soldats en re~oivent, ou peuvent en acheter a meilleur compte
qu'• au civil •), des boissons fortes (il est interdit aux soldats d'en transporter
sur eux) , etc., etc. On vend tout de meme aussi de bonnes choses pour nos
soldats, telles que laines pour chaussettes et pullovers, journaux, tabacs, mais
precisement on les vend et on täche de les vendre. La mobilisation est de-
venue une permission et une invitation a ecou1er les vieux stocks, $ous le
camouflage d'une propagande patriotique bassement mercantile. Comment
s'en etonner dans un temps ou l'on va voir le film de « Notre Armee • ou le
• Fusilier Wipf • par patriotisme I Mais ce n'est pas seulement pour nos
soldats que les magasins font • vibrer la corde du patriotisme •, c'est ausi!i
pour la DAP.: il faut avoir des lampes bleues qui permettent de n'y plus
voir goutte, des toiles noires qui boucheront les fenetres, .des sacs de sable
qu'on n'aura pas le temps d'etendre dans des galetas en feu, des masques
a gaz, de petites lampes-boutonnieres qui permettront d'eviter les em-
bouteillages des promeneurs surpris au moment d'une alerte, etc. Pourtant
les magasins ne tirent pas encore as.sez de sous des badauds, i1 faut encore
vendre les portraits du general, ce qui fait qu'on voit sa photo plus souvent
ehez nous que celle d'Hitler en Allemagne I II y a de lui des cartes postales
.-!ans differentes positions (20 cts), il y a des portraits plus grands, souvent
eolories, qui valent de fr. 2.50 a 9.50, sans compter ·toutes les. images taille.es
qu'on vend de lui, et meme les bagues (fr. 3.50) qui portent sa tete 1
') Denis de Rougemont : Nieolas de Flue. Legende dramatique en trois aetee. Publie p8l'
lei, sohJs de l'~tut Qeudi4t.elois. Pri:s:fr. 2.25.

202
Bien entend~ nous avons confiance en notre general et soµunes heureu:g:
que· ce soit lui qui ait ete nomme par les. Chambre.s Federales. Nous avons tous
e.te emus quand nous l'avons entendu preter serment, mais nous sommes
etonnes de le voir vendu a si bon marche. Nous nous etonnons aussi d'ap-
prendre que beaucoup de Suisses se sont fait un petit autel patriotique dans
leur chambre : avec •une photo du general entouree d'un drapeau suisse .et
d'un drapeau cantonal. Comme c'est facile et confortahle, ce patriotisme-la,
et pourtant bien des citoyens s'en contentent !
Le patriotisme change quand on lit le Nicolas de Flue. C'est un grand
malheur que cette legende dramatique n'ait pas pu etre Jouee a l'expösition
nationale· (elle etait ecrite pour les journees neuchäteloises des 23 et 24 sep-
tembre, et Arthur Honegger en avait compose la musique). A Zurieh, cette
piece aurait permis a tous les Neuchätelois qui se seraient deplaces pour y
assister,,de comprendre la valeur reelle de l'exposition. Ils aurajent vu cette mani-
festation nationale sous le signe d'un patriotisme vraiment chretien, et le
danger d'etre un Suisse dans le mauvais sens du terme, « un pharisien poli-
tique qui remercie Dieu de ne pas etre comme les autres » 2 y aurait ete
beaucoup moins grand. II s'agit de lire maintenant ce drame.
Dans le premier acte, apres un prologue qui est une invocation de Dieu,
on voit Nicolas quittant a trente ans l'armee (car le peuple est violent), a
quarante ans sa place de juge (car le peuple a le mepris des lois divines) et
a cinquante ans sa famille (car Dieu, pour sa cause, peut separer ce qu'il a
uni). Nicolas part dans la solitude, accompagne par les cantiques du choour
celeste, apres de terribles luttes contre les demons et aussi contre « cette
force qui toujours l'arrachait a tout ce qu'il aimait » (scene II), contre Dieu
qui l'avait choisi pour etre son prophete dans le pays.
Dans le second acte Nicolas est devenu « la bete curieuse du pays »
(prologue) et les illumines anarchistes comme les prelats et les politiciens
viennent le voir. Le monde vient yoir celui qui s'est retire du monde. On
pretend que .Nicolas ne se nourrit que de l'hostie, bien qu'« en Suisse on ne
soit pas tellement porte sur les miracles » (prologue), mais a l'abbe d'Ein-
siedeln, qui lui demande s'il n'eprouve aucun besoin du corps, le frere Claus
repond : « D'autres n'eprouvent aucun besoin de l'äme. Comrnent vivent-ils,
ceux-la? Voila, la chose qui m'etonne » (scene III). Toutefois l'heure •de
Nicolas n'est pas encore venue, et la guerre eclate contre Charles le Teme-
raire, trouvant la Suisse desunie a cause de la richesse de Louis XI et celle
de l'Autriche, et pourtant • qu'avons-nous besoin de richesses ? La pauvrete
fait notre force, car notre force est dans l'union, et les richesses divisent un
peuple > (scene V). Et • l'enorme incendie, aurore de la puissance » deferle
sur la Suisse.
Au troisieme acte nous entendons l'histoire bien connue de la division
entre les cantons citadins et les cantons campagnards a propos de l'admis,
sion de Fribourg et Soleure dans la Confederation. La guerre civile risque
d'eclater et l'heure pour laquelle Nicolas avait ete mis a part arrive : Par ses
prieres, par ses souffrances, par son intervention miraculeuse, la guerre
civile est ecartee. Et tout le drame se termine, comme il avait commence, au
nom de Dieu qui perrnet que la Suisse soit et qu'elle ait la paix. Ce n'est plus
Nicolas qu'on fete, mais l'exaucement de ses prieres : son oouvre prophetique
est terminee, car on a fini par l'ecouter.
Ce drame est sans contredit une des meilleures choses que D. de Rouge-
mont ait donne a ses lecteurs. 11 est travaille a fond quant a la forme (ce a
quoi l'auteur ne nous avait pas tellement habitues • jusqu'alors), et l'action
•) K. Barth: Gottes Gnadenwahl in Theologische Existenz heute, 47. S. 39.

203
dramatique est poussee a une intensite peu commune, et qui vous empoigne
tout entier. Quand on est en mobilisation generale, il est impossible de ne
pas penser parfois a la patrie et au patriotisme. Nous avons le droit et le
devoir d'etre patriotes, nous avons le droit, comme Viret, de dire que c'est
dans le lieu oll nous sommes nes que nous desirons le plus que Dieu soit
ecoute et obei, mais nous avons surtout le droit et le devoir de rappeler que
la patrie n'est pas une fin en elle-meme, mais seulement un moyen que Dieu
nous donne dans sa honte et sa patience, pour que nous l'y louions par notre
obeissance et notre temoignage.
Le patriotisme permis et ordonne n'est pas limite a des reuvres « pour
nos soldats », n'est pas non plus a confondre avec un drapeau et une photo
du general, n'est pas identique a l'achat d'un masque a gaz, mais c'est de
rappeler que c'est • au nom de Dieu > que notre charte trouve un~ consti-
tution valable, et que ce Dieu nous a rachetes non en taut que Suisses (qu'il
nous permet d'etre) mais en taut que membres de son Eglise universelle, par
Jesus-Christ
C'est pour opposer ces deux « patriotismes » que nous avons parle
des magasins et de Nicolas de Flue. Notre patriotisme, comme celui du frere
Claus, doit consister a savoir que Dieu a quelque chose a dire a notre patrie,
a appeler a Ia repentance, mais aussi a rappeler la misericorde divine. C'est
ainsi seulement que nous pouvons continuer, avec bonne conscience, cette vie
de soldat qui consiste a etre pret a ce que Dieu voudra. J.-J. von Allmen.

Bibliographie.
Christus Victor (rapport officiel et complet de la conference mondiale
de Ja jeunesse chretienne d'Amsterdam 1939 ; prix fr. 3.50, prix speciaux
pour des commandes de 5 ou de 10 exemplaires). ~ Ce rapport, .que chaque
section de l'ACE. devrait etudier et faire etudier, est designe par les mots:
« Un message de courage et d'esperance », et c'est bien cela, car Ia con-
fererice d'Amsterdam - le miracle d'Amsterdam, comme on l'a justement
nommee - prend toute sa valeur profonde aujourd'hui, Oll ceux, qui hier
chantaient ensemble Ia gloire du Ressuscite, la victoire remportee du Christ,
se trouvent en t:rain de se faire la guerre ou de veiller a ce que la guerre ne
s'etende pas a Ieur pays. Le miracle d'Amsterdam c'est de rappeler aujour-
d'hui que le Christ a vaincu Ie monde, avec toutes ses souffrances de guerre,
de mort et de misere. C'est un message de foi. Ce rapport officiel est tres,
complet : iI donne une impression tres nette de ce que furent les etudes
bibliques, Ies groupes de discussions, Ies cultes, les coulisses de Ia conference.
En plus iI donne in extenso toutes Ies conferences qui y furent prononcees.
On peut se Ie procurer en fran1,ais, en allemand ou en anglais au siege de la
commission recumenique de jeunesse : Rue des Päquis, 52, Geneve. C'est a la
meme adresse qu'on peut encore trouver Ies deux brochures de preparation
de Ia conference (ensemble fr. 1.-) et les 13 liturgies des cultes d'Amster-
dam (fr. 1.75). . J.-J. v. A.

204
Index 1939.
No. 1. J.-L. L.: Editorial . . . . . . . . . . . . 1
Denis de Rougemont: Le Protestantisme createur de personnes 2
Arthur Frey: Die Kirche und die geistige Landesverteidigung 22
Zusammenkunft der CSV.-Sekretäre in Edinburgh im Januar
1929. . • . . . . . . . . . . . . 32
Nachrichten der CSV. - Nouvelles de l'ACE. (Umschlag.)
42. Christliche Studentenkonferenz in Aarau 13.-15. März
1939. (Umschlag.)
No. 2. Carl Ludwig: Der Christ im demokratischen Staat . 33
J .•J. v. Allmen: Necessite de Ramuz 50
J.-L. L.: Denis de Rougemont: L'Amour et l'Occident . 59
Bibliographie . . . . 61
Nachrichten aus der CSV. - Nouvelles de I' ACE. 64
Umschau. - Informations. (Umschlag.)
No. 3, Walter Lüthi: Von der Erneuerung der Gemeinschaft 65
Karl Barth: L'Eglise et la question politique d'aujourd'hui 72
Nachrichten aus der CSV. - Nouvelles de l'ACE. 88
Umschau. - Informations. (Umschlag.)
No. 4/5. J .•J. v. A.: Editorial 89
Oliver S. Tomkins: Kleiner Reiseführer in das Land Oeku-
menien 90
"Reinhold Niebuhr: Der Christ in der Welt der Konflikte 93
Gaston Deluz: Conference preparatoire de Woudschoten . 98
Daniel v. Tscharner: Eindrücke aus einer Bibelstudiengruppe 101
Walter Neidhart: Die Gottesdienste der Konferenz 105
Olivier Beguin: Les Conferences . 111
J .•J. v. Allmen: Les groupes de discussion et leur enseigne-
ment immediat 115
W. A. Visser 't Hooft: « J'ai vaincu le Monde,, 120
Kundgebung der Weltkonferenz 126
Jacques Rossel: Retour de Tambaram 130
Bibliographie 133
No. 6/7/8. J .•J. v. A.: Editorial . 137
Karl Barth: Erklärung von Markus 13 138
Karl Barth: Lettre aux protestants de France 154
Fritz Blanke: Der Antichrist im neutestamentlichen Zeugnis 162
Jean-Louis Leuba: Le Christ et l'Ante-Christ dans l'histoire
et dans la vie des chretiens . 171
Archimandrit Cassian: Kirche oder Reich Gottes? 186
J .•J. von Allmen: Patriotismes . 202
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . 204
Nachrichten der CSV. - Nouvelles de l'ACE. (Umschlag.)

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