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1 N E X T R E M 1

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d'anciens membres:
Basel: Prof. Otto SCH0EPP, Reinach, Baselland.
Bern: Pfr. Ernst Z0RCHER, Niederscherli bei Bern.
Suisse romande: Mme Ida Fauchere-Revilliod, Evolene (Valais}.
Zürich: Rektor Hans von ORELLI: 9, St.-Anna-Gasse, Zürich.
Adressen der Mitarbeiter an diesem Heft / Adresses des collaborateurs a ce
numero : Pfr. D. Thurneysen, Miinsterhof 2, Basel ; Pasteur Eugene Porrel,
21, Sentier du Temple, Wasmes, Borinage (Belgique) ; Prof. D. K. Barth,
St.-Alban-Ring 186, Basel; Pfr. Werner Tanner, St. Peterzell (St. Gnllen).
Quelques nou-velles de la Federation Uni-verselle
des A. C. E.
Nous avons re~u de Kiang Wen Han, secretaire general de la FUACE.
en Chine, un eompte-rendu de son voyage en Amerique et en Europe. 11 en
rapporte, entre autre, un excellent souvenir de son passage en Suisse, lors du
camp de Goldern.
La erise europeenne de ees derniers mois a vivement affecte notre
mouvement. Nous sommes heureux de publier ici Ie telegramme que Monsieur
Visser 't Hooft a envoye au prof esse ur Hromadka, president du Mouvement
tehecoslovaque :
«_Hromadka, 4 7, Moravska, Prague.
Federation une en Christ quoiqu'il arrive assure a votre mouvement
sympathie active et prieres en temps de erise. Thooft. »
Le professeur Hromadka a repondu :
« Mon eher 't Hooft,
Ce fut une joie profonde de recevoir votre message de sympathie.
Comme je ne peux pas vous envoyer de telegramme, je desire vous faire
savoir notre profonde reeonnaissance a lous nos. amis et freres de la Fede-
ration. La crise, par laquelle nous sommes en tram de passer, est pour nous
un temps de purification interieure et de devotion. Malgre toutes nos fautes
et nos omissions, nous sommes persuades de def endre une bonne cause ...
Personne sait ce qui peut arriver demain ou apres-demain. Nous sommes
prets a nous voir en faee de l'altaque la plus devastatrice, mais toute la
nation est prete a n'importe quel sacrifiee pour la eause de la liberte et de
la reconciliation humaine. Nous haissons la tyrannie, et la possibilite de
l'esclavage nous est horrible. Notre mouvement essaie d'etre un messager
eourageux et fidele de notre Seigneur Jesus-Christ, et de Son Eglise. La
Federation Universelle continue d'etre pour nous un grand eneouragement ...
Priez pour nous 1
Que Dieu vous benisse, mon eher 't Hooft, et votre Federation qui nous
est ehere. > Cette lettre est datee du 29 septembre.
A propos de la erise internationale, nous annon<:ons un numero du
« Student World > qui sera consacre specialement a cette question. Ce sera le
premier numero de 1939,. et il aura pour titre : « Peut-il exister un ordre
international ? >
Toujours a propos des evenements de septembre et octobre, voici quel-
ques lignes de Jean Bo c, secretaire de la Federation en France : « Peut-on
remercier Dieu de cett paix ? Peut-on croire qu'il l'a voulue telle qu'elle
est ? ... Pouvons-nous attribuer a Dieu et feter comme une victoire de l'Esprit
un repit que d'autres que nous ont payes ? N'y a-t-il pas une bien grande
legerete, pour nous chretiens, a nous rejouir, comme venant de Dieu, d'evene-
ments qui ne sont pas si certainement conformes a l'amour, et d'une paix.
qui est tout autre chose que la paix que Dieu donne ? Quelques jours apres
Munich, dans une de nos Eglises, un predicateur averlissait ainsi la commu-
naute qui ecoutait : « Rappelons-nous qu'il ne peut y avoir pour nous aujour-
d'hui aueune aulre action de gräce que celle a laquelle peuvcnt pleinement
s'associer les ehretiens assembles dans les Eglises de Tchecoslovaquie. >
C'est vrai, car, dans l'Eglise, tous peuvent cl doivenl avoir part a ce que
.Jesus-Christ donne. >
Nous regrettons d'etre en retard de deux mois sur l'hlstoire euro-
peenne, seulement ces nouvelles nous sont parvenues apres la parution du
dernier numero d'« In Extremis >. Nous les publions quand meme, parce
que nous avons aussi un devoir d'inlercession, et si lcs journaux parlenl
moins de la Tchecoslovaquie ces temps, nous devons prier ponr nos freres
tcheqnes qui, certes. cn ont cncore hien hesoin.
Editorial.
Nous tenons a signaler a nos lecteurs deux modifications qui
seront apportees a la redaction de leur journal des l'an prochain.
Le redacteur actuel sera aide par une equipe de collabora-
teurs reguliers dont les noms seront publies dans le prochain
numero. Nous esperons ainsi pouvoir nous en tenir mieux que
par le passe a un programme et obtenir, pour chaque cahier,
une certaine unite. Cette mesure, est-il besoin de le dire, ne res-
treindra nullement les contributions volontaires et imprevues. Elle
se fonde seulement sur la necessite de ne pas dependre unique-
ment de collaborations occasionnelles, toujours bienvenues, mais
quelquefois vainement esperees, bien que desesperement solli~
citees.
La seconde modffication se rapporte au contenu. meme des
articles. Nous nous sommes efforces jusqu'ici d~ temoigner le
plus purement qu'il nous etait possible de la Parole de Dieu,
revelee en Jesus-Christ, seule veritable actualite pour les hommes.
· Nous n'avons pas l'intention de modifier le sens de cet effort.
Mais il prendra, ici et la, un aspect different a cause de la grande
mena~e qui plane sur notre pays: le risque de voir la liberte de
la Parole de Dieu abolie parmi nous. Nous serons amenes a exa-
miner certains problemes d'ordre politique non pas a cause de
leur actualite intrinseque, mais a cause de l'actualite de la Parole
de Dieu.
Certains articles du present numero. paraitront bien peu.
«actuels» a plusieurs. II nous suffira de repondre que rien n'est
actuel de ce qui esquive Jesus-Christ et que tout est actuel de ce
qui nous permet de Le mieux connaitre et de Le mieux recevoir.
Nous remercions particulierement M. Karl Barth de nous avoir
permis d'imprimer son « Introduction au catechisme de Hei"del-
berg», presente aux maitres de religion de Bille-Campagne. Nous
esperons que les diverses sections de l' ACE. en feront leur profit.
Nous prions instamment tout ceux qui ont l'intention de se
reabonner de le faire sans delai, au moyen du bulletin de verse-
ment ci-joint. Nous leur rappelons que le prix d'abonnement
(Fr. 3.-) est un minimum et que nous comptons sur les dons
volontaires de tous ceux qui peuvent arrondir cette somme.
J.L.L.

169
Verwüstete l{irehe.
(Predigt über 1. Samuel 2, 12-17 .und 22-35. Gehalten am 20. November 1938
im Münster zu Basel.)
Aber die Söhne Elis waren böse Buben, die fragten nicht nach dem
Herrn, noch nach dem Recht der Priester an das Volk. Wenn jemand etwas
opfern wollte, so kam des Priesters Diener, wenn das Fleisch kochte, und
hatte eine Gabel mit drei Zacken in seiner Hand, und stieß in den Tiegel
oder Kessel oder Pfanne oder Topf; und was er mit der Gabel hervorzog,
das nahm der Priester davon. Also taten sie dem ganzen Israel, die dahin-
kamen zu Silo.
Desgleichen, ehe sie denn das Fett anzündeten, kam des Priesters Diener
und sprach zu dem, der das Opfer brachte: Gib mir das Fleisch, dem Priester
zu braten; denn er will nicht gekochtes Fleisch von dir nehmen, sondern
rohes. Wenn dann jemand zu ihm sagte: Laß erst das Fett anzünden, und
nimm darnach, was dein Herz begehrt, so sprach er zu ihm: Du sollst mir's
jetzt geben; wo nicht, so will ich's mit Gewalt nehmen. Darum war die
Sünde der jungen Männer sehr groß vor dem Herrn; denn die Leute lästerten
d:as Opfer des Herrn ...
. . . Eli aber war sehr alt, und erfuhr alles, was seine Söhne taten dem
ganzen Israel, und daß sie schliefen bei den Weibern, die da dienten vor der
Tür der Hütte des Stifts. Und er sprach zu ihnen: Warum tut ihr solches?
Denn ich höre euer böses Wesen von diesem ganzen Volk. Nicht, meine
Kinder; das ist nicht ein gutes Gerücht, das ich höre. Ihr macht des Herrn
Volk übertreten. Wenn jemand wider einen Menschen sündigt, so kann's der
Richter schlichten. Wenn aber jemand wider den Herrn simdigt, wer ·kann
für ihn bitten? Aber sie gehorchten ihres Vaters Stimme nicht; denn der
Herr war willens, sie zu töten.
Aber der Knabe Samuel nahm immer mehr zu und war angen~hm bei
dem Herrn und bei den Menschen.
Es kam aber ein Mann Gottes zu Eli und sprach zu ihm: So spricht
der Herr: Ich habe mich offenbart deines Vaters Hause, da sie noch in
Aegypten waren, in Pharaos Hanse, und habe ihn daselbst mir erwählt vor
allen Stämmen Israels zum Priestertum, daß er opfern sollte auf meinem
Altar und Räucherwerk anzünden und den Leibrock vor mir tragen, und
habe deines Vaters Hanse gegeben alle Feuer der Kinder Israels. 'Warum
tretet ihr denn mit Füßen meine Schlachtopfer und Speisopfer, die ich ge_s
boten habe in der Wohnung? Und du ehrst deine Söhne mehr denn ich, daß
ihr euch mästet von dem Besten aller Speisopfer meines Volkes Israel. Darum
spricht der Herr, der Gott Israels: Ich habe geredet, dein Haus und deines
Vaters Haus sollten wandeln vor mir ewiglich. Aber nun spricht der Herr:
Es sei fern von mir! sondern wer mich ehret, den will ich auch ehren; wer
aber mich verachtet, der soll wieder verachtet werden. Siehe, es wird die
Zeit kommen, daß ich will entzweibrechen deinen Arm und den Arm deines
Vaterhauses, daß kein Alter sei in deinem Hause, und daß du sehen wirst
deinen Widersacher in der Wohnung, bei allerlei Gutem, das Israel geschehen
wird, und wird kein Alter sein in deines Vaters Hause ewiglich. Doch will ich
diir nicht einen jeglichen von meinem Altar ausrotten, und daß deine Augen
verschmachten und deine Seele sich gräme; und alle Menge deines Hauses
sollen sterben, wenn sie Männer geworden sind. Und das soll dir ein Zeichen
sein, das über deine zwei Söhne, Hophni und Pinehas, kommen wird: auf
einen Tag werden sie beide sterben. Ich aber will mir einen treuen Priester
erwecken, der soll tun, wie es meinem Herzen und meiner Seele gefällt; dem
will ich ein beständiges Haus bauen, daß er vor meinem Gesalbten wandle
immerdar.

170
Liebe Gemeinde 1
In dieser starken Geschichte aus dem Alten Testament wird
uns wie auf einem Bilderbogen vor Augen geführt, wie entsetz-
lich es ist um eine verderbte, eine verwüstete Kirche. Was sollen
wir denken von den beiden Söhnen Elis und ihrem Treiben im
Heiligtum Gottes?
In einem amerikanischen Roman wird das Leben eines Pre-
digers beschrieben, der sein ganzes Predigtamt dazu mißbraucht,
um in der grauenvollsten Weise Vorteile, Gewinn und Lust für
sich selber dabei herauszuschlagen. Keine Predigt, die er nicht
gehalten hätte, um sich selber und seine Rednergabe vor den
Leuten ins Licht zu setzen; kein seelsorgerliches Gespräch, bei
dem er nicht versucht hätte, die Menschen, denen er dienen
sollte, zu manipulieren, sie in seine Hand und Gewalt zu be-
kommen; kein Gang in die Gemeinde, bei dem er nicht im vor-
aus berechnet hätte, was er ihm einbringe an Ansehen oder -
auch ganz brutal - an klingendem Lohn. Der Pfarrer, der es
den Leuten recht macht, um selber auf die Rechnung zu kom-
men, und die Gemeinde, die einen solchen Pfarrer haben will,
weil er sie nicht aufstört und auch sie dabei auf ihre Rechnung
kommt, das ist die zerstörte Kirche, das sind die Söhne Elis, das
ist ihr Treiben im Tempel in Silo. Das ist es, was Jesus meint,
wenn er in der Bergpredigt, im 6. Kapitel des Matthäus-Evan-
geliums, wo er von der Kirche spricht, das Wort «Heuchler»
ausstößt: Menschen, die beten, nicht um zu beten, sondern um
beim Beten gesehen zu werden von den Leuten, Menschen, die
Almosen geben, nicht um zu helfen, sondern um durchs Almosen-
geben in Geltung zu kommen vor den Leuten, Menschen, die aus
dem Bethaus Gottes eine Mördergrube machen. Das ist das Ent-
setzliche, daß die Menschen auch dort und gerade dort, wo sie
Gott dienen, Gott berauben.
Liebe Gemeinde, wir wollen, indem wir uns das vor Augen
halten, jetzt das nicht tun, was vielleicht ganz nahe läge, wir
wollen nicht sagen, das gehe uns nichts an, das sei fern von
uns, das möge in Amerika passieren, aber nicht hier bei uns.
Wir wollen uns Gottes \Vort gegenüber nicht die Augen ver-
schließen. Wir wollen es uns sagen lassen, wir wollen erschrecken.
Wir wollen Gott bitten, wir Pfarrer zu allermeist, aber auch wir,
die Gemeinde, Gott bitten, daß er uns vor diesem Entsetzlichen
bewahre. Wir wollen nicht nur auf die Söhne Elis blicken, wir

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wollen auf den Vater dieser Söhne blicken, auf Eli selber. Daran
hat es Eli gefehlt, •an diesem tiefen Erschrecken. Er häUe die
Schande der Heuchelei sehen können, die in seinem eigenen Haus
ausbrach, wie eine Krankheit am Leibe ausbricht. Er hat es
nicht gesehen, er hat es nicht sehen wollen. Wäre nicht die ganze
Kirche bewahrt geblieben vor der Zerstörung, wenn er, Eli, ge~
wacht hätte? Ja, die Siinde der Heuchelei wartet auf uns. Sie
wartet vor dem Pfarrhaus auf den Pfarrer, sie wartet vor jedem
Gottesdienst, und in jedem Gottesdienst, auf die Gemeinde. Aber
es gibt eine ·wachsamkeit, es gibt ein Flehen: Führe uns nicht
in Versuchung! Es gibt jenes Erschrecken, und es gibt jene hei-
lige Entrüstung, die auffährt und vor der der Dämon •der Heu-
chelei zurückfahren muß in seine Höhle. An diesem Erschrecken,
an diesem Auffahren hat es Eli gefehlt. Er war alt und schwach
gegen seine Söhne.
••Aber nicht nur das! Warum hat Eli dieses Erschrecken und
dieses Auffahren nicht geübt'? Ich glaube es sagen zu können:
Eli war reich in Gott, Gött hatte ihn gesegnet, er hatte Gottes
Gnade in seinem Leben, er war Gotte~ gesalbter Priester, und
damit hatte er auch die Menschen, denen er Gottes Gnade ver-
künden durfte durch Opfer und Gebete. Sein Tempel war ge-
füllt. Aber nun ist ihm der Mensch, sind ihm die Menschen wich-
tiger geworden als die Gnade Gottes. 0 dieser schmale Gratweg,
wo einer von Gott •beschenkt wird und nun dieses Geschenk da-
zu mißbraucht, um sich vor den Leuten aufzuspielen, um es den
Leuten recht zu machen l Die Gnade Gottes besteht ja gerade
darin, daß Gott selber und daß Gottes Sache wichtiger wird als
alle Menschensachen, Gottes Wort wichtiger als alle Menschen-
worte. Die Gnade, die die Kirche hat, besteht gerade darin, daß
sie vor alles Volk Gott stellen darf mit seinem Recht, mit seinem
Wort und seiner Hilfe und daß davor alles Menschliche versinkt.
Die Kirche muß Tag und Nacht an Jesus Christus denken. Dort
ist Gottes Gnade erschienen, am Kreuz, dadurch, daß einer Got-
tes Sache bis zum Blut, bis zum Tod am Kreuz in die Mitte ge 0

stellt hat. Und gerade damit wird je den Menschen geholfen.


Nicht indem man dem Menschen dient, sondern indem man
Gott dient, dient man auch den Menschen. Aber dazu braucht es
dann jenes heilige Auffahren für die Sache Gottes. Eli aber hat
geschwiegen. Er trat zurück, wo er hervortreten sollte. Er blieb
der angenehme Priester, der sich Seelsorger nennen ließ, Diener

172
Gottes, und der doch im tiefsten Grunde aus einem Diener Got-
tes zum Angestellten der Menschen geworden war. Eli' wußte
doch, daß Gott dem Menschen damit hilft, daß er die Menschen
aufschreckt aus ihrer Gottlosigkeit, daß der Kampf der Geister
gekämpft werden muß. Eli aber wollte nicht kämpfen, er pre-
digte Frieden, wo kein Friede war. Und was soll herauskom-
men, wenn ein solcher Friede gepredigt wird? So wurde Eli aus
dem Manne Gottes, aus dem Diener Gottes zu einem Feind Got-
tes, zum falschen Propheten. Das ist die Verwüstung der Kirche,
wenn an Stelle der Diener Gottes falsche Propheten treten, an ·
Stelle einer Gemeinde, die auf Jesus Christus blickt, ein Volk,
das sich, wie es hier heißt, selber mästet mit seiner eigenen
Frömmigkeit. Wie soll von solch einer Kirche Heil und Hilfe
ausgehen, und wie wenig ist einer Zeit und Welt geholfen, wenn
sie solch eine Kirche unter sich hat!
Aber nun laßt uns das andere hören: Gott selber greift ein
und läßt seine verwüstete Kirche nicht einfach versinken und ver-
fallen. Eli hätte das Größte tun dürfen, was ein Mensch tun
kann, sei er Priester oder nicht, er hätte vor die Menschen stellen
dürfen das eine: Gott lebt, und Gott hilft, und Gott ist groß.
Er hat es nicht getan. Aber was macht es: Gott lebt eben wirk-
lich, Gott ist wirklich auf dem Plan, und Gott ist treu und barm-
herzig - wenn er es nicht mit uns sein kann, so ist er es gegen
uns - aber er ist treu und barmherzig. So fährt Gott drein, wo
Eli nicht dreinfährt, und wirft Eli und das ganze Haus auf die
Seite und bestellt sich, wie es hier heißt, einen andern Diener,
einen, dem Gott es dann verwehrt und verbietet, ein falscher
Prophet zu sein, einen, der tut, was Eli nicht tat, einen, der Gott
dient in aller Schwachheit und Menschlichkeit - aber Gott
dient. Gott sei Lob und Dank, er läßt sein Volk nicht untergehen,
seine Kirche nicht zerfallen! Er weckt aus dem Nichts, wenn es
sein muß, seine Propheten, seine Kinder und läßt sein Wort aufs
neue ausrufen.
Es heißt von diesem Diener, dem Gott beistehen will, er
werde wandeln vor seinem Gesalbten. Sein Gesalbter, das ist
Jesus Christus: und das ist Gott selber, der zu uns kommt. Wan-
deln vor dem Gesalbten, das heißt ganz einfach, vor ihm her-
gehen, so daß er Platz bekommt, so daß es Raum gibt für ihn,
so daß die Menschen auf ihn blicken. Das tut der treue Diener
Gottes, das tut die wahre, die lebende Kirche. Das ist das Ent-

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setzliche an der falschen, an der zerstörten Kirche; daß das Wort
Jesu Christi keinen Raum mehr hat, auch wenn man in ihr von
ihm redet. Man redet von ihm, und doch ist alles verdreht und
verdorben, und es geht keine Hilfe davon aus. Und das ist das
Große an der lebendigen Kirche, die Gott ruft, nicht daß in ihr
lauter Heilige. wären - wir sind keine Heiligen, weder wir Pfar-
rer noch die Gemeinde - aber wir dürfen vielleicht in aller Un-
heiligkeit ein Volk sein, das auf den Gesalbten Gottes achtet,
daß er uns weide und tröste als der gute Hirte, von dem her
wir leben.
Nun laßt uns von diesem Bibelwort her ganz unmittelbar
an unsere Zeit und Welt denken. Laßt uns denken an uns selbst,
an unsere Kirche, die Christengemeinde, die wir sein möchten,
und laßt uns heute ganz besonders denken an die andere Kirche,
die Judenkirche, die Gemeinde der Juden. Ist nicht in der Ge-
stalt der Juden genau vor uns gestellt, was wir jetzt da gehört
haben, die zerstörte, die verwüstete Kirche? Zerstört, verwüstet,
weil Jesus Christus in ihr keinen Raum mehr hat, weil man dem
Gesalbten Gottes den Platz nicht freigegeben hatte. Und weil ver-
wüstet, weil zerstört, darum auch unter das Gericht gestellt, wie
es hier heißt, der Schärfe des Schwertes der Menschen ausgelie-
fert. Hat sich nicht buchstäblich ein Zeichen für die Wahrheit
des Wortes Gottes, für all das, was hier über Samuel .ausgespro-
chen wurde, erfüllt an seinem Haus, an seinem Volk, am Juden-
volk, an der Judenkirche? Aber können wir das betrachten, ohne
zutiefst zu erschrecken über uns selbst? Sind wir denn, wir, die
lebendige Kirche, die Christus-Kirche? Gehen nicht auch heute
über die Christus-Kirche Gerichte? Ist nicht auch über ihr das
Schwert der Menschen, und könnte es nicht sein, daß es Gottes
Hand selber ist, die dieses Schwert auch über die Christen-
gemeinde fallen läßt, weil auch sie die verwüstete Kirche ist, die
Gottes W ört und Auftrag untreu gewordene und darum preisgege-
bene Kirche? Können wir einen Augenblick an das Schicksal
unserer jüdischen Brüder denken, ohne unser eigenes Geschick
vor Augen zu haben?
Aber nun das Weitere. Habt ihr nicht gehört,. daß Gott sein
Haus· und sein Volk, seine Kirche, die ihm untreu gewordene,
~•ohl unter das Gericht stellt und zugleich das andere sagt:
(fEinen will ich dir nicht wegtilgen von meinem Altar, so daß
deine Augen verschmachten müßten und deine Seele sich gräme.»

l'H
Einen wiU ich übrig lassen, einen will ich dir erst recht geben,
den einen, Jesus Christus. Aus diesem gleichen Volk, dem untreu
gewordenen, dem verworfenen Volk kommt Jesus Christus.
Wahrhaftig, die Juden haben ihn verworfen, und doch ist er ihr
Heiland, wie er unser aller Heiland ist. Die Juden, sie stehen
unter uns als das Beispiel dafür, wie es gehen muß, wenn man
Gottes Gnade gering achtet in der Kirche. Aber sie bleiben sein
Volk, auf daß auch ihre Augen nicht verschmachten und sich
ihre Seele nicht grämen muß. Jesus Christus ist ihnen und uns
gegeben als der Retter. Das heißt, daß wir wahrbaftig in dieser
Zeit, wo das Gericht über Israel durch die Welt geht, uns mit
diesem Israel, mit diesen Juden solidarisch wissen müssen, da
wir beide, sie und wir, den gleichen Retter haben und weil auch
ihre Seele sich nicht grämen muß in Ewigkeit. Das heißt, daß
wir wahrhaftig keinen Grund haben, die Juden zu verachten.
Wer die Juden verachtet, verachtet die Treue Gottes, der dieses
Volk wohl straft, aber der es wieder heimholt und ihm den glei-
chen Heiland gibt, der dein und mein Heiland ist. Verachten, das
heißt, sich den Juden gegenüber sicher fühlen, den Juden gegen-
. über der sein, der die Gnade hat, während sie die Gnadenlosen
sind, d. h. den Juden gegenüber sich aufspielen. Tun wir, wenn
wir das tun, nicht gerade das gleiche, was Eli getan hat und seine
Söhne? Wir rauben Gott das, was er uns schenken will. Wir neh-
men Gott die Ehre. Wir verleugnen Gottes Treue. Gerade die
Juden laufen unter uns herum als das Beispiel dafür, daß nie-
mand sich aufspiele gegen den andern. Tun wir doch das nicht,
was an ihnen gestraft worden ist, weil wir im gleichen Augen-
blick unter das gleiche Gericht kommen müßten.
Aber laßt mich ein einfaches Beispiel sagen. Es kann sein,
daß in einer Familie ein Vater eines seiner Kinder strafen muß,
und er straft es. Und nun wird dieses Kind trotzig, «verbockt»,
wie wir sagen, und es steht in der Ecke, dem Vater und den
andern Kindern gegenüber. Haben nun die andern Kinder auch
nur den geringsten Grund, sich über dieses trotzige und gestrafte
Kind zu erheben? Sollen sie nun auch noch schlagen, nachdem
der Vater geschlagen hat? Ist es nicht trotzdem des Vaters Kind
wie sie, und ist es nicht des Vaters freier Wille, auch diesem
Kinde seine Gnade wieder zuzuwenden, die gleiche Gnade, deren
die andern Kinder sich erfreuen dürfen? Wehe diesen andern
Kindern, wenn sie eingreifen wollten mit ihrer Strafe l Ich weiß

175
wohl, wir haben viel an den Juden auszusetzen, mit Recht und
mit Unrecht; aber Gott hat noch viel mehr an uns selber aus-
zusetzen. Und wenn uns Gott trotzdem barmherzig und gnädig
bleibt, dann ist das seine freie Macht und nicht unser Verdienst
und gibt uns wahrhaftig das Recht nicht, uns über unsere armen
jüdischen Brüder zu erheben. 0 lassen wir doch dieses Furcht-
bare! Es geht zwischen den Juden und uns nicht um Blut und
Rasse, es geht um dieses letzte Verstehen der Gnade. Nur dazu
schlägt Gott die Juden in der Welt, daß wir Christen mit ihnen
und für sie Gottes Gnade besser verstehen lernen, als wir sie
verstehen. Es gibt nichts Entsetzlicheres als Antisemitismus in. der
christlichen Kirche. Das ist die zerstörte Kirche, die verwüstete
Kirche, eine Kirche, in der dieser Antisemitismus Raum be-
kommt. Das ist die Kirche Elis und seiner Söhne und nicht mehr
die Kirche Jesu Christi. Laßt die Welt schlagen, aber schlagt nicht
mit, sondern erbarmt euch der Geschlagenen; dann preist ihr
Gottes Gnade, die ihnen und uns gilt.
Laßt mich schließen mit zwei Hinweisen. Steht es nicht so,
dal3 heute eine Zeit angebrochen ist, wo wir wahrhaftig es er-
leben dürfen, wie gerade in diesem geschlagenen Judenvolk ein
Veirständnis aufzubrechen beginnt für Jesus Christus? Wer von
uns hätte nicht schon mit Staunen und mit Anbetung der v\Tege
Gottes Juden, Menschen jüdischer Abstammung kennen gelernt,
die Jesus Christus verstanden? Und wem wäre es nicht durch die
Seele gegangen: Das ist das Zeichen, ein Zeichen des Kommens
des Heils über alle Welt; jeder Jude, der im Ernst an Jesus Chri-
stus glauben lernt, ist eine Verheißung für uns Christen. Ja,
steht es nicht so, daß solche Juden-Christen manchmal Jesus
Christus viel tiefer, viel leidenschaftlicher verstehen als wir sat-
ten, wir in die Gewöhnung hineinverfallenden alten Christen-
gemeinden? Und das andere: Ist nicht heute auch die Zeit an-
gebrochen, wo in unserer eigenen Kirche, in der Gemeinde Jesu
Christi selber ein neues Verstehen aufbricht für die Gnade Got-
tes, für die 111acht der Gnade in Jesus Christus? Geht nicht etwas
~e ein Sturm durch die Geister? Steht es nicht so, daß wir viel-
ileicht in leidenschaftlichen Debatten, vielleicht auch in Streit,
miteinander ringen müssen und dürfen um ein neues Verstehen
dessen, was Gott uns gibt, in Jesus Christus und seinem Wort?
.Ja, steht es nicht so, daß Gott heute, wie damals zur Zeit Elis,
-abreißt, abbricht allen Stolz unserer Christengemeinden? Wie

f76
cer damals den Priester und den König auf die Seite getan hat,
so tut Gott heute auf die Seite, was an Stolz und Pracht und
falscher Sicherheit auch in unserer christlichen Kirche vorhanden
ist. Gestern brannten die Synagogen. Werden nicht auch morgen
vielleicht die Kirchen brennen? Aber erschrecken wir doch nicht!
Wenn Gott zerbricht, dann tut er es doch, um den neuen, den
wahren Dienst vor ihm unter uns wieder aufzurichten. Wenn
Gott zerbricht, dann ist es ein Zeichen, daß er seinen Gesalbten
neu senden will. Wenn wir auch bald so arm dran sind, wir
Christen, wie die Juden heute dran sind, dann ist die Zeit gekom-
men, wo Gott uns beide, Juden und Christen, reich machen will
über alles Begreifen. So erschreckt doch nicht, wenn die Zeichen
der Zeiten auf Sturm stehen. Es ist Gottes Hand, die über allem
waltet. Es sind Gottes Gerichte; aber Gottes Gerichte sind Gottes
Heimsuchungen. Laßt uns demütig werden vor ihm, aber ganz
im Innersten stolz und getrost und frei vor ihm, weil wir wissen,
daß er in Jesus Christus sein Heil geben wird, uns, den Heiden
und den Juden. La.ßt uns Gott bitten, daß er uns fest und zu-
versichtlich mache in diesem Glauben, und laßt uns unterdessen
einander helfen in Brüderlichkeit und Liebe.
EDUARD THURNEYSEN.

Le ehretien et Ja realite soeiale.


Un ecrivain contemporain, Ramon Fernandez, s'ecriait il
y a quelques annees : « Je crains toujours que les portes et les
•vitraux d'une eglise ne bouchent aux fideles la mouvante realite. »
En effet, ce <langer menace continuellement le chretien : ne pas
voir la realite. On reproche tres souvent a la foi chretienne de
creer un monde im:aginaire de consolation et d' esperance pour
permettre aux fideles d'oublier les iniquites presentes. Selon cette
critique, la foi devient une fuite devant la vie reelle, une solution
facile et paresseuse a tous les problemes de la vie. Helas ! il faut
convenir que pour beaucoup de chretiens la foi se resume a cela,
mais ce n'est pas la vraie foi, celle qui fait du chretien le sel de
la terre. La foi chrel:ienne, loin d'etre une evasion du monde, est
·un ferment dans le monde ; elle nous pousse a agir avec plus de
vigueur que tout autre ideal, parce qu'elle est la puissance meme

177
de Dieu. Cependant il faut affirmer encore, pour eviter toute
equivoque, que, selon la parole du Christ, le Royaume de Dieu
n'est pas de ce monde. Par consequent il est tout a fait utopique
d'a.ttendre des chretiens l'etablissement de ce Royaume sur la
terre. L'avenement du Royaume de Dieu depend du retour de
Jesus-Christ.
II fut un temps ou il etait possible d'emettre de beaux prin-
cipes, de brosser un ideal chretien social tout proche du Royaume
de Dieu, ideal auquel on pouvait se consacrer. L'ambiance s'y
pretait : on croyait au progres, on esperait en la bonne vofonte
des peuples, on voulait christianiser l'ordre social. C'etait tou-
chant et genereux mais tres eloigne d'une veritable attitude de
foi, car preten<lre, comme certains l'ont fait et le font encore,
qu'on peut fon.der un ordre social chretien, c'est croire en defini-
tive que le monde peut devenir le Royaume de Dieu gräce aux
efforts des hommes. Or, il suffit d'etudier l'histoire pour constater
que les tentatives faites dans ce but ont echoue : jamais une theo-
cratie n'a pu se maintenir, qu'elle ait ete juive, catholique ou
protestante.
Aujourd'hui, ·au milieu des terribles convulsions dont souffre
le monde, nous sommes plus realistes et moins pretentieux. Depuis
les evenements angoissants de fin septembre dernier, nous som-
mes amenes, une fois de plus, a avoir da van tage foi .en Dieu
qu'en la sagesse humaine qui est en plein desarroi; en effet, on
a vu, a c_etteoccasion, les pacifistes devenir bellicistes, reclamant
presque la guerre pour abattre les dictatures, et les bellicistes
avoir, du moins pour l'instant, des velleit~s pacifiques ! Nous
comprenons mieux que Dieu est au ciel et l'homme sur la terre.
Nous nous apercevons bien que si le christianisme avait eu comme
but de creer un ordre social chretien, il faudrait sans tarder de-
clarer sa faillite, car ce n'est point arrive, meme apres dix-neuf
siecles. Personne n'oserait defendre le christianisme par l'exemple
de la civilisation occidentale. Au contraire, tous les missionnaires
nous disent que pour les paiens notre civilisation est un obstacle
a la foi. William Martin, dans son beau livre sur la Chine,
affirme que tout Chinois qui fait ses etudes en Europe ou en
Amerique est presque toujours perdu pour la religion chretienne.
Pourtant, nous osons pretendre que le christianisme vit tou-
jours, en depit des bouleversements sociaux, car le christianisme
est tout autre chose qu'un ideal social : il est la Revelation de

178
Dieu dans l'histoire et en meme temps la Revelation de l'Homll:le ;
en Jesus-Christ Dieu et l'homme se sont reconcilies. Si le christia-
nisme affirme la souverainete du Dieu d' Amour, il reconnait
egalement la primaute de l'homme pour qui l'amour diviQ s'est
manifeste dans la Croix. Examinons maintenant les consequences
sociales de ces deux principes fondamentaux du christianisme :
la •souverainete de Dieu et la primaute de l' homme.

La souverainete de Dieu.
C'est une de ces expressions pieuses dont nous faisons un
grand usage. Savons-nous ce qu'elle signifie pour la vie sociale ?
Sans doute, sommes-nous tout disposes ä admettre que Dien
dirige notre vie personnelle. Mais la souverainete de Dieu im-
plique infiniment plus. Si Dieu est souverain, il n'y a aucune
autre puissance souveraine qui puisse etre toleree sur la terre,
pas meme la souverainete nationale l Et nous voici deja en butte
avec le monde ou se sont installees toutes sortes de divinites qui
disputent a Dieu sa souverainete.
Il y a tout d'abord la principale, celle contre laquelle le
Christ s'est eleve avec le plus de violence, Mammon, et de son
nom moderne, le Capital. « Nul ne peut servir deux m:iitres.
Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon.» Deja les prophetes
avaient vitupere contre l'Argent, et le Christ, reprenant la tradi-
tion de l' Ancien Testament, nous place devant cette alternative :
Dieu ou Mammon. Nombreuses sont ses paroles qui prouvent
sa lutte acharnee contre les riches, disciples de Mammon. Une
seule fois, Jesus a eu recours a la colere et a la force, ce fut pour
chasser les vendeurs du Temple.
Pourquoi cette opposition a Mammon ? Parce que Mammon
est le grand rival de Dieu. Lui aussi possede la souverainete sur
le monde : il dirige les etats, il conquiert les royaumes, il achete
-la presse, et ce n'est pas a tort qu'on a appele l'argent le nerf de
la guerre. Mammon confere une certaine estime a ses adorateurs ;
que de gens n'ont pas d'autre merite que celui de posseder de
l'argent I Mammon assure meme le pardon ou l'impunite dans
les circonstances graves. De plus, il suscite une mystique puis-
sante qui atteint toutes les classes de la societe, aussi bien les
pauvres que les riches, ö miracle ! Mystique de la course a l'ar-
gent soigneusement entretenue par la specu:lation en bourse et
par les loteries. Mystique qui a son evangile dont chacun repete

179
les axiomes : on ne peut pas vivre sans argent, l'argent ne fait
p:~s le bonheur mais il y contribue, le temps c'est de l'argent,
le bon Dien c'est la piece de cent sous ou bien, sur un ton plus
solenne! : les affaires sont les affaires. Arretons~nous ici : dans la
religion de Mammon, « les affaires sont les affaires », c'est la
verite fondamentale par excellence, comme le « Dieu est Dieu »
des chretiens. Au nom de ce principe indiscutable, Mammon fait
taire tous les sentiments humains. « Les banques n'ont pas
d'äme », me disait un jour un banquier. Ne prenez cependant
pas le disciple de Mammon pour un vulgaire egoiste, c'est un
possede qui subira meme le martyre pour l'argent, comme Sta-
visky. Par dessus tout, Mammon dispose de la vie humaine, autre
attribut de la toute-puissance. « Certes, ecrivait Bernanos, un
millionnaire dispose, au fond de ses coffres, de plus de vies hu-
maines qu'aucun monarque, mais sa puissance est comme les
idoles, sans oreilles et sans yeux. II peut tuer, voila tout, sans
meme savoir ce qu'il tue. Ce privilege est peut-etre aussi celui
des demons. » Plus fort encore, le capitalisme moderne est de-
venu anonyme; il ne connait plus ses victimes. Tout chretien
qui possede des actions ne sait jamais pour quelle part il contri-
bue a l'expioitation des ouvriers.
Mammon, comme toute divinite qui se respecte, a ses satel-
lites. Dans la vie economique, c'est le Profit qui vicie tous les
echanges entre les hommes. Dans l'industrie, c'est le Rendement
auquel on sacrifie le gain et la sante de l'ouvrier. Dans le com-
merce, c'est la Reclame, directrice du marche. Dans la vie sociale,
ce sont les Plaisirs qu'on achete. Voyez le cinema : il faut qu'un
film rende, c'est l'essentiel ; peu importe qu'il soit intelligent ou
stupide, beau ou laid, moral ou immoral, pourvu que les studios
s'enrichissent. Et le bon cinema, le cinema documentaire par
exemple, ne trouve pas a se developper, parce qu'il n'est pas une
bonne affaire. Dans la vie nationale, le satellite de Mammon,
.c'est le Rearmement, le seul moyen efficace qu'on ait trouve, dans
le monde capitaliste, pour combattre le chömage.
Nous en arrivons ainsi a l'envers de la medaille : la richesse
est necessairement accompagnee de la misere, car, comme le di-
sait ce chretien de genie, Leon Bloy : « Tous les sophismes des
demons ne changent rien a ce mystere que la joie du riebe a
pour substance la douleur du pauvre. » Mammon est le veritable
initiateur de la lutte de classes. Pire encore, Mammon achete la

180
religion et en fait l'opium du peuple, opium dont il est normal
que le peuple essaie de se debarrasser. Si les masses sont pareille-
ment dechristianisees, ce n'est pas la faute du materialisme
marxiste, comme certains bourgeois voudraient nous le faire
croire. La responsabilite en revient au capitalisme moderne; c'est
lui qui a tue Dieu dans le coour des hommes; il l'a tue, non pas
en le reniant ouvertement, mais en l'utilisant comme un allie.
Le socialisme revolutionnaire n'a fait que constater un etat
de fait.
11 n'y a Pfl.S seulement Mammon, il y a aussi Cesar. Les
pharisiens ont questionne Jesus sur le paiement de l'iJ:µpöt. Vous
connaissez la reponse etonnante du Christ : « Rendez a Cesar ce
qui est a Cesar, et a Dieu ce qui est a Dieu. » Parole revolution-
naire qui conteste a Cesar sa toute-puissance sur les hommes.
Desormais Dieu aura le dernier mot. Cette parole n'implique ·ni
une soumission aveugle a Cesar, ni une negation de l'Etat. Ce
n'est pas davantage un compromis, une part egale faite a Cesar
et a Dieu pour s'assurer les bonnes graces de tous les deux, ou
une place faite a Dieu a cöte de Cesar qui n'en sera nullement
gene. Au contraire, eUe separe Dieu de Cesar ; elle reconnait l'ir-
reductibilite des deux pouvoirs en meme temps que la superio-
rite de Dieu - le domaine de la grace - sur Cesar - le domaine
du peche. Les apötires ont fort bien compris cette pensee du
Maitre, quand ils ont repondu au Sanhedrin qui singeait Cesar :
« 11 faut obeir a Dieu plutöt qu'aux hommes. » Notez bien que
Jesus reconnait l'autorite de Cesar, mais il la limite au pouvoir
temporel. 11 sait que l'Etat est necessaire parce que nous vivons
sous le signe .de la chute. Nous sommes dechus et par consequent
l'Etat est l' organisation de notre decheance, une barriere autour
de notre egoisme pour qu'il soit supportable a tous. •Alexandre
Vinet a donne cette admirable definition de l'Etat : « L'Etat est
la force de tous tenant en echec la force de chacun. L'Etat est
la barriere opposee par la raison et l'interet general aux instincts
sauvages qui grondent sourdement au fond de tous les coours. »
Ce n'est donc pas contre le principe de l'Etat que le chretien
doit s'elever; mais contre la penetration de Cesar dans le domaine
de Dieu. Or, cette tentative de Cesar existe toujours, sous n'im-
porte quel regime, et le chretien doit etre assez vigilant pour s'en
apercevoir et lutter constamment contre elle. Le nationalisme
moderne, comme le cesarisme antique, essaie de faire de l'Etat

181
une Eglise, une valeur absolue a laquelle on sacrifie corps et
äme. II me serait facile de faire ici un requisitoire contre le tota-
litarisme de certains Etats, a la suite de quoi nous pourrions nous
dire en banne conscience : « Voila ce qui se passe ailleurs ; au
moins chez nous de telles choses n'arrivent pas. » Peut-etre avons-
nous une chance providentielle - iI ne s'agit pas d'autre c:hose,
puisque nous ne sommes pour rien dans le fait d'appartenir a
telle ou telle nation - de vivre dans un pays democratique qui
laisse parler l'Eglise librement au milieu de la « somnolence
dirigee », pour employer l'expression de Denis de Rougemont qui
caracterise si bien l'apathie de certains pays liberaux, mais encore
faut-il que l'Eglise ne touche pas au dogme de la defense natio-
nale. Tous les etats, qu'ils soient grands ou petits, ont actuelle-
ment une tendance au nationalisme, et nous en sommes tous,
plus ou moins, contamines. Nos pays sont, malgre eux je veux
bien, condamnes au militarisme, et ce probleme-la, plus actuel
que jamais, est l'un des plus douloureux qui soit pose a la con-
science chr1füenne. L'armee devient le Moloch qui exige de gros
sacrifices : le temps des jeunes gens - encore en Suisse n'avons-
nous pas tirop a nous plaindre de ce cöte-la ! - en attendant
leur vie, et les ressources du pays. Mais pour que le peuple ac-
cepte cela, il faut lui inculquer une ideologie adequate ; H faut
glorifier l'armee en repetant chaque jour de mille manieres, par
1a presse, Ja radio et le cinema : c'est en elle que reside notre
force. Ou sont les journaux depourvus de nouvelles militaires,
et. les spectacles cinematographiques sans actualites sur l'armee
de notre pays ou des autres ? Tout cela empoisonne petit a petit
l'ä.me du peuple, en le preparant a l'idee que la guerre doit etre
acceptee comme le destin nature! des nations. Psychose dange-
reuse contre laquelle nous devrions reagir; c'est un des moyens
d'action du semi-totalitarisme bourgeois qui, lui aussi, cherche
a nous enregimenter, et qui, souvent, dans sa haine contre le
totalitarisme hitlerien ou autre, cache son envie d'arriver a la
meme puissance.
Apres Cesar, voici Mal's. Jesus n'en parle pas explicitement,
car le Dien de la guerre est trop etroitement apparente a Cesar
et a Mammon. Cesar est pret a se saigner, c'est le cas de le dire,
pour Mars qui ne peut rien faire sans le consentement de Mam-
mon. Nous n'en dirons pas davantage, car chacun a conscience
des horreurs de la guerre ; nous les apprenons chaque jour par

182
les journaux. Autrefois les peuples craignaient Dieu, aujourd'hui
ils craignent la guerre ; c'est la raison pour laquelle ils sont si
dociles ; il n'y a plus de masse revolutionnaire, meme plus de re-
vendication sociale, car toute reforme sociale pourrait entrainer
un affaiblissement.prejudiciable a la defense nationale. La crainte
de la guerre : quelle aubaine pour tous les disciples de Mammon
qui desirent maintenir leurs privileges dans le statu quo !
Mammon, Cesar, Mars, telle est la terrible trinite diaholique
du paganisme contemporain, et ce qu'il y a de plus douloureux,
c'est que, hien que nous n'appartenions pas a ces demons, nous
devons tout de meme leur payer notre tribut, comme jadis, dans
la legende, certaine population devait periodiquement fournir une
victime au dragon 1tyrannique, avant l'arrivee du chevalier libe-
rateur. Nous n'avons qu'une arme a dresser contre eux, mais c'est
l'arme victorieuse, notre foi. « La victöire qui triomphe du monde,
c'est notre foi. » (1 Jean 5, 4.)
Mais notre foi en Dieu ~ outre qu'elle nous montre l'idola-,
trie dans laquelle nous vivons, car sans elle nous ne le saurions
pas - comment va-t-elle nous pousser a reagir en face d'une telle
situation? Sans doute, nous attendons tout de Dieu; c'est Lui
qui triomphera de Mammon, de Cesar et de Mars. Seule la puis-
sance de Dieu peut venir a bout des demons, car contre de pareil-
les manifestations du Malin que pourrions-nous faire par nous-
memes ? Cela ne signifie pas que nous devions rester inactifs,
car la foi en Dieu nous dirige vers le service de l'homme. Nous
ne pouvons pas aimer Dieu sans aimer en meme temps notre
prochain. Nous abordons ainsi le second principe que nous
avons pose:
La primaute de l'h.omme.
Mammon, Cesar et Mars, sous pretexte de donner de la puis-
sance a l'homme, ne font que l'exploiter, l'asservir et l'aneantir.
Cela, beaucoup d'hommes l'ont remarque en tout temps, mais
c'est regrettable que ce ne soient pas les chretiens qui aient reagi
contre ce mepris de l'homme avec le maximum de vigueur, car,
comme nous allons le voir, seul le christianisme peut reellement
defendre _la personne humaine. La reaction est venue du socia--
lisme et du communisme. Or, ces mouvements, dont nous ne sau-
rions entreprendre l'analyse meme succincte dans ces quelques
pages, tout en pretendant liberer des puissances tyranniques, l'ont

183
rabaisse a une categorie sociale ; ils en out fait un numero dans
la masse ; ils out proclame la primaute de la societe ; ils ont
considere l'humanite comme une abstraction et ils out perdu de
vue l'homme concret. Dans « Les freres Karamazov » de Dos-
toiewski, on peut lire cette opinion de l'un des personnages :
« Plus j'aime l'humanite, plus je deteste l'individu. » C'est la
maxime meme du communisme russe, regime inhumain, tout
aussi. inhumain que les regimes fascistes, car l'homme ne compte
plus, il est sacrifie a la collectivite. Mais la crise de l'homme est
aujourd'hui tellement generale que Berdiaeff a pu dire : « La
question se pose de savoir si l'etre auquel appartient l'avenir con-
tinuera a s'appeler homme. Nous assistons a des processus de
deshumanisation dans tous les domaines de la culture et de la vie
sociale, et tout d'abord c'est la conscience morale qui se deshu-
manise, l'homme ayant cesse d'etre non seulement une valeur
supreme, mais une valeur quelconque. La jeunesse du monde
entier - communiste, fasciste, national-socialiste, ou simplement
eprise de technique et de sport, est anti-humaniste, bien plus, elle
est anti-humaine. »
Or, c'est uniquement par le christianisme que l'homme peut
reconquerir sa valeur supreme d'etre fait a l'image de Dieu,
puisque c'est le Christ qui a retabli en l'homme pecheur l'image
de Dieu. En mourant sur Ja Croix, le Christ a donne a chaque
homme Ja possibilite de son salut, c'est-a-dire la possibilite de
retrouver Dieu. II importe de le bien souligner, car c'est la base
meme de toute l'attitude chretienne a l'egard de l'homme. L'homme
n'est pas digne d'interet parce qu'il est bon, parce qu'il possede
la raison ou parce que pretendfi.ment il est superieur a l'animal. Au
contraire, devant Dieu il est. pecheur. Mais la personne humaine
a une valeur infinie parce que Jesus-Christ est mort pour eile.
Jesus-Christ n'est pas mort pour une race, ni meme pour la race
juive qui attendait Ie Messie, ni pour la societe, ni pour l'huma-
nite abstraite, mais pour l'homme concret, pour vous, pour moi,
pour tous Jes hommes, qu'il soient chretiens ou paiens, juifs ou
aryens, blaues ou noirs, sympathiques ou antipathiques, fascistes
ou communistes. « Dieu veut que tous les hommes soient sauves
et parviennent a la connaissance de la verite. » (1 Timothee 2, 4.)
Chaque homme est donc un espoir de Dieu ; voila pourquoi
notre attitude sociale ne peut etre que personnaliste. En tant que
chretiens, nous n'avons pas a formuler un programme social; ce

184
n'est pas 1a notre m1ss1on propre. D'ailleurs il s'agit 1a d'une
question technique, et tout ce que nous pouvons faire dans ce
domaine, c'est d'etudier les systemes sociaux et politiques. Nous
devrions avoir une culture sociale ; cela existe si peu, meme chez
les chefs politiques„ 11 y a quelques ouvrages interessants a lire
pour comprendre le monde moderne ; en voici trois : Francis
Delaisi, « Les contradictions du monde moderne » , Henri De
Man, « L'Idee socialiste », et Jacques Duboin, «Liberation» ; les
deux premiers sont des essais de philosophie politique et sociale
tandis que le dernier pose une quantite de problemes econo-
miques fort actuels. A part ces livres techniques, il convient de
recommander aussi les ouvrages de Nicolas Berdiaeff et de Denis
de Rougemont qui examinent le probleme social du point de vue
chretien.
Mais notre mission permanente est de defendre la personne
toujours menacee, car tous les systemes, si bien intentionnes
soient-ils, l'oublient facilement. « Un systeme suppose une loi,
dit tres bien Emile Brunner, c'est-a-dire une maniere abstraite ...
de tenter d'etablir des normes pour la direction de la vie reelle ;
c'est quelque chose de schematique, en consequence d'imperson-
nel... Tous les systemes de legislation, avec leurs regles et leurs
ordonnances, ignorent la personne interieure et exterieure et la
situation propre de celui qu'ils visent. Tous ceux qui ont tente
d'elaborer un programme social et politique - que ce soit le
capitalisme, le socialisme, le liberalisme ou un systeme d'autorite
collective - peuvent devenir, ·par le fait meme que l'homme est
pecheur, l'instrument des forces demoniaques les plus terribles. »
Une telle constatation Iie signifie pas que nous devions re-
noncer a nous prononcer pour un regime social. Pour que la
personne puisse realiser sa vocation, il faut que le cadre dans le-
quel elle agit le pe1mette. Par exemple, je crois, pour ma part,
que l'exploitation de l'homme par l'homme, inadmissible du point
de vue personnaliste, ne pourra etre attenuee, sinon totalement
supprimee, que par une certaine socialisation. Seulement, toutes
les fois que nous opfons pour un systeme particulier, nous devons
nous souvenir que nous sommes sur le terrain humain ou les
erreurs sont toujours possibles et toutes les realisations passageres.
Dans toute transformation sociale, comme dans toute institu-
tion, nous devons sauvegarder la personne humaine, on ne le
repetera jamais assez. Si nous manquons a ce devoir, qui s'en

185
chargera? << Si le sei perd sa saveur, avec quoi la lui rendra-
t-on ? » Tache de tous les jours qui consiste a introduire le souci
de Ia personne dans ce monde impersonnel, egoiste, cruel, c'est-
ä-dire : considerer l'homme non pas comme un pantin dont les
demons tirent les ficelles, non pas comme un' automate dont tous
les mouvements sont decrits dans un reglement, non pas comme
un instrument de travail qu'on vend et qu'on achete selon les
lois de Ia concurrence, non pas comme de la chair a canon, non
pas comme un tremplin pour arriver a des fins politiques, non
pas comme un objet dont on fait ce qu'on veut, mais comme un
_ eire sensible, auquel on doit certains egards, qu'il en soit digue
ou non, puisque Dien l'a rachete a grand prix; considerer
l'homme non pas comme un voisin inevitable et desagreable,
mais comme notre prochain, en mettant en pratique la regle d'or
du Christ : « Tout ce que vous voulez que les hommes vous
fassent, faites-le leur aussi vous-memes, car c'est la loi et les
prophetes. »
Quand nous aurons cette consideration-la pour l'homme,
nous montrerons en meme temps que nous prenons Dien au
serieux, qu'Il est veritablement le Souverain, car si nous sommes
pousses a agir toujours de cette maniere envers l'homme, malgre
toutes les deceptions que nous pouvons rencontrer, c'est parce
que nous avons foi en Dien. C'est la foi en Dieu qui nous fait
encore esperer en l'homme, alors que la foi en l'homme n'aboutit
qu'a nous faire desesperer du genre humain quant a ses possibili-
tes d'amelioration.
Des que nous adoptons une attitude personnaliste chretienne
la ou no~s sommes places, des que nous sommes des hommes
vraiment hommes, il y a quelque chose de change dans la societe.
Nous faisons ainsi quelque chose d'infiniment plus profond et
plus utile que d'adherer simplement a un parti politique, que
d'etudier platoniquement Ies questions sociales en proclamant
partout « il faut que le monde change » sans vouloir commencer
par soi-mem~. La conversion a Dien, c'est la seule conversion
possible a l'humain.
EUGENE PORRET.

186
Einführung in den
Heidelberger l{ateehismus.
Es ist wichtig, beim Studium des HK. die Absichten des
Büchleins zu kennen. Es ist von seinen Verfassern (Z. Ursinus
und C. Olivianus) gedacht 1. als Instrument des Unterrichts. Dar-
über hinaus aber auch 2. als Lehrnorm für die Lehrer und Pfar-
rer der Pfalz. Ferner hat es 3. Jahr für Jahr eine bestimmte Stel-
lung im Gemeindegottesdienst: in 9 Lektionen soll es gleichsam
in liturgischer Weise zur Verlesung kommen. Endlich soll 4. über
52 Abschnitte je am Sonntagnachmittag die Katechismuspredigt
gehalten werden. So steht der HK. nicht als ein Stück «Theorie»
isoliert da, sondern er steht schon rein äußerlich im Mittelpunkt
einer Gottesdienstordnung und hier wiederun(""°bezeichireiiaer=-'"
-weise z~ischen dem Tauf- und dem Abendmahlsformular. Darin
kommt zum Ausdruck: an dieser Stelle, zwischen Taufe und
Abendmahl, hat man den einzigen Trost, von dem die grund-
legende erste Frage redet, und ist man nun zugleich aufgerufen,
sich über diesen Trost Rechenschaft zu geben. Dieses «Den-Trost-
Haben» und «Sich-über-den-Trost-Besinnen» läßt sich nicht tren-
nen. Es gibt kein Leben im Trost ohne Erkenntnis des Trostes,
es gibt keine wirkliche Erkenntnis des Trostes, abgesehen vom
Leben. Der HK. trägt die Jahrzahl 1563. Er ist ein Dokument
aus der Zeit am Ende der Reformation. Unter der beginnenden
Einwirkung der Gegenreformation werden gleichsam die Festungs-
gräben tiefer gezogen, die Mauern höher gebaut, die reformato-
rische Erkenntnis gründlicher und zusammenhängender aus-
gesprochen. Im besondern spricht sich im HK. die Erkenntnis der
reformierten, d. h. der von Calvin herkommenden Reformation
aus. Immerhin ist Ursinus ein Schüler Melanchthons, so daß man
sagen kann, daß das Beste der' lutherischen Reformation im HK.
verarbeitet ist.
* * *

In den drei Teilen: «Von des Menschen Elend», «Von des


Menschen Erlösung» und «Von der Dankbarkeit» sagt der HK.,
was er zu sagen hat. In diese Dreiteiligkeit eingesprengt begeg-
net uns aber eine Reihe von scheinbaren Fremdkörpern, die
durch die drei Teile hindurch die Substanz der Aussagen bilden.

187
F. !23-58 das apostolische Glaubensbekenntnis und seine
Auslegung;
F. 66--82 die Sakramente der Taufe und des Abendmahls;
F. 92-118 die Zehn Gebote;
F. 119--129 das Unser Vater samt Auslegung.
Diese Bestandteile sind überlieferte Stücke der kirchlichen
Unterweisung, die sogenannten Hauptstücke, auf die die Kirche
zu allen Zeiten gegriffen hat. Es zeigt sich darin, daß auch der
HK. auf diese Hauptstücke greift, auf seine Weise, daß Refor-
. mation keine ...~~.11.~~ sein wollte, sondern eben Reformation
..,des ATten" und jederzeit gültigen Gehaltes der Kirche. Allerdings
stellt der HK. diese Hauptstücke in einer bestimmten Weise auf
den Plan, die zu erkennen ist eben in der Anordnung: «Von des
Menschen Elend», «Von des Menschen Erlösung», «Von der Dank-
barkeit», die in ihrer Einfachheit eine geniale Wiedergabe der
Substanz der gesamten Reformation ist.
* * *
Warum beschäftigen wir uns mit dem HK.? Ein wenig histo-
risches Interesse, uns dadurch nahegelegt, daß bis vor ca. 100
Jahren auch bei uns in Kirche und Schule mit dem HK. exer-
ziert wurde, genügt zur Begründung nicht. Um so weniger, als
in den letzten 100 Jahren der HK. ja von allen Seiten und nicht
zuletzt von der modernen Pädagogik her in Frage und schließ-
lich beiseite gestellt worden ist. Aber es beginnt sich ja gerade
heute abzuzeichnen, daß, was der HK. einmal war, durch ein
kurzes Jahrhundert der Ablehnung nicht ausgelöscht werden
kann. Er ist und bleibt auf alle Fälle ein in seiner Art klassi-
sches Dokument der nach Gottes Wort reformierten Kirche.
Respektvolles Hinhören zum mindesten ist diesem Dokument
gegenüber geboten. Nicht als hätten wir es im HK. mit einer vor-
behaltlosen Autorität zu tun. Die reformierte Kirche kennt nur
die eine Autorität der Heiligen Schrift. Aber daneben oder besser:
darunter gibt es legitime Bezeugung ßer Heiligen Schrift. Und
das allerdings wiÜ der HK. sein. • • • • ••
* * *
Was ist der Glaube der nach Gottes Wort reformierten
Kirche? Die neuere Katechismusliteratur setzt ein mit der Frage:
Wer ist eigentlich Gott? Oder noch öfter: Wer ist eigentlich der
Mensch? Oder m~t der Wahrheitsfrage o. ä. Der HK. scheint diese

188
Fragen nicht zu kennen. Er setzt ein mit der Frage: Was istdein
einiger
----·,,,.,,
Trost im ......... Leben···•·.und
........................
, ....... im Sterben?
·•·· ......•. ····•
• ···---
. Voraussetzungen dieser Frage sind: 1. der Mensch hat Trost
nötig; 2. es gibt solchen Trost im Leben und iin Sterben, und
zwar einigen Trost, und 3. es gibt Menschen, die diese erste Frage
beantworten können. Dabei ist zu bemerken, daß Trost in der
Heiligen Schrift und von daher auch im HK. einen weiteren und
kräftigeren .Sinn hat, als wir ihn gewöhnlich mit diesem Wort
verbinden. Trost heißt hier nicht einfach: ein wenig Beruhigung
und Zuversicht, sondern dazu hinzu: Mahnung und Aufruf; unter
dem Zuspruch des Trostes wird man auf die Füße gestellt, und
als solchen auf die Füße Gestellten wird uns Zuversicht gegeben.
Daß es diesen Trost gibt, das ist der Inhalt der christlichen
Lehre. In dieser Tatsache, in diesem Ereignis des Trostes ist alles
andere eingeschlossen, wonach man am Anfang der christlichen
Lehre auch fragen könnte. Wer ist Gott? Der uns tröstet! Wer
ist der Mensch? Der Getröstete. Damit ist alles W eitere schon
beantwortet. In dieser konzentrierten Weise hat die Kirche 1563
gefragt und geantwortet. Unser heutiges Denken ist viel zersplit-
terter. Um das Zeugnis des HK. zu verstehen, müssen wir uns
daher zunächst einmal auf den Boden dieses konzentrierten Den-
kens begeben.
Der Ueberblick über die 1. Frage und Antwort läßt als für
die Darlegung des HK. maßgebliche Fragen hervortreten: l. Wer
ist der Tröster? 2. ,~er ist der, der getröstet wird? 3. Wie wird
da getröstet. Worin besteht dieser Trost? - An Hand dieser drei
Fragen sollen drei Schneisen uns durch den ganzen HK. hin-
durchführen. Bevor aber die erste Frage aufgegriffen wird, ist
- ohne der Beantwortung der dritten Frage vorzugreifen '-,- •zu
sagen: das Wesen des hier gemeintenTrostes, unser faktisches
•Getröstetsein besteht darin, daß nach F. 1 ein Zustand hergestellt
wird, der tröstet und mahnt, aufruft und stärkt. Dieser Zustand
besteht darin, daß ich nicht mein, sondern meines getreuen Hei-
landes Jesu Christi eigen bin. Alle weiteren Aussagen auf F. 1
sind in der Form von Relativsätzen an dieses Subjekt «mein
getreuer Heiland Jesus Christus» angeschlossen: der für meine
Sünden vollkömmlich bezahlt, mich erlöst hat, mich bewahrt,
mich versichert, mich ihm zu leben von Herzen willig und bereit
macht. Das alles sind primär Aussagen von Jesus Christus. Zwar
geht das alles mich an, daß er an mir handelt. Die ganze Dar-

f89
legung des HK. ist zu verstehen als Erläuterung dieses Er-ich-
Verhältnisses: Ich gehöre dazu, aber so dazu, daß Er an mir
handelt, mein Getröstetwerden geht zurück auf meinen getreuen
Heiland Jesus Christus. In diesem Namen ist alles beschlossen!
I. Wer ist der, der da tröstet?
Diese Frage ist die Zentralfrage.
F. 18 antwortet: Unser Herr Jesus Christus, der uns zur
vollkommenen Erlösung und Gerechtigkeit geschenkt ist. - Nicht
nur von Erlösung und Gerechtigkeit durch Jesus Christus ist
hier die Rede, sondern es wird uns gesagt, daß Jesus Christus
Erlösung - hier wird, ohne daß es ausgesprochen werden müßte,
der Schatten einer Gefangenschaft sichtbar! - und Gerechtigkeit
selber ist! Und zwar vollkommene Erlösung: Es ist hier kein
Rest übrig, der durch uns selber oder andere aufgearbeitet wer-
den müßte. Gerechtigkeit, damit ist ein Zustand gemeint, der
recht macht. Und nun eben: Jesus Christus ist dieser Zustand,
und so ist er der Tröster.
F. 19 erklärt: daß wir das zu wissen bekommen, ist der In-
halt des Alten und Neuen Testamentes. Indem es uns das sagt,
ist Altes und Neues Testament das Evangelium. Die Prädikate
«offenbart», «verkündigt», «vorgebildet» und «erfüllt» lassen ver-
schiedene Formen erkennen; aber in allen diesen Formen wird
uns dies gesagt, daß Jesus Christus unsere Erlösung und Gerech-
tigkeit ist. Der, von dem wir durch das Evangelium dies wissen,
heißt nach F. 29 Jesus= Seligmacher (Retter). Daß er uns selig
macht, weist auf das in F. 18, Erlösung, daß bei ihm Seligkeit
zu finden ist, auf das dort Gerechtigkeit Genannte. F. 34 nennt
ihn unseren Herrn und erklärt das im Rückgriff auf F. 1 so, daß
er uns erkauft hat von der Sünde und aus aller Gewalt des
Teufels zu seinem Eigentum, womit erneut Erlösung und Gerech-
tigkeit herausgestellt werden.
Wie ist das möglich, daß es einen gibt, der dieses beides ist?
Die Antwort lautet: als wahrhaftiger Gott und wahrhaftiger
Mensch ist dieser eine dazu fähig.
• F. 15-.17 stellt klar: es geht um die menschliche Natur, die
für ihre Sünde bezahlen muß. Der Mensch aber in seiner Sünde
ist am allerungeeignetsten, für die Sünde zu bezahlen. Darum
muß der Tröster als wahrer Gott auf dem Plan sein, um kraft
seiner Gottheit nun gerade an seiner Menschheit die Last des

190
Zornes Gottes über die Sünde tragen zu können. - Zur Erlösung
bedarf es also wohl des Menschen. Aber vor allem bedarf es
Gottes. Daß Jesus Christus wahrer Gott und wahrer Mensch ist,
das ist geradezu das Geheimnis seiner Existenz als unsere Er-
lösung und Gerechtigkeit.
F. 35 redet von diesem Geheimnis der Existenz Christi: emp-
fangen von dem Heiligen Geist, geboren von Maria, der Jungfrau.
Damit soll erneut deutlich werden, daß Jesus Christus nicht nur
etwas tut, nicht nur das Instrument der göttlichen Hilfe, sondern
in seiner Person selber diese Hilfe ist.
F. 25 rückt qas bisher Gesagte in den Zusammenhang der
Dreieinigkeit Gottes; es geht bei unserer Erlösung um etwas, wo-
zu kein Geringerer als Gott selber nötig ist. Gott selber ist aber
nun eben in Jesus Christus auf dem Plan.
F. 33, 26 und 1.20 machen deutlich, daß allein die Tatsache
der Gottheit Christi als des ewigen Sohnes des ewigen Vaters der
Grund ist, daß es für uns das Kind-Vater-Verhältnis zu Gott
gibt: was bei ihm allein natürlich ist, ist bei uns um seinetwillen
aus Gnaden Wahrheit. Von daher ist es zu verstehen, daß an
verschiedenen Stellen so exklusiv geredet wird. F. 29/30 und
und F. 94/95. Diese Exklusivität hat ihren Nachdruck ganz allein
in der ausschließlichen Erkenntnis Gottes in Christus. Es handelt .
sich dabei keineswegs um den Fanatismus der Zahl 1 der mono-
theistischen Religionen l
Vom Werk des Trostes dieser einen Person sagt F. 31 im An-
schluß an den Amtsnamen Christus (gegenüber dem Personen-
namen Jesus). Christus = Gesalbter. Im Alten Testament waren
Gesalbte die Propheten, Priester und Könige. Jesus Christus als der
Inbegriff des Gesalbten, als der eine Gesalbte, auf den die vielen
Gesalbten hinzeigten, vereinigt dieses dreifache Amt in sich selber.
Von seinem 1., dem prophetischen Amt des Lehrers ist im HK.
kaum weiter die Rede. Ausgezogen werden vielmehr die Linien des
priesterlichen und des königlichen Amtes und Werkes Christi, wo-
bei wiederum die Beziehung zur Erlösung und Gerechtigkeit von
F. 18 auf der Hand liegt. Vom priesterlichen Amt Christi (Er-
lösung) reden die F. 36, 37, 44, 46, 49a, 52, 56, 60, 66, 67, 70a, 79.
Vom königlichen Amt Christi (Gerechtigkeit) die Fragen 43,
45,47,49c,50,51,52b,54,57-58, 70b, 75b, 76b, 86,123,124,127,
128: der Nachdruck des HK. liegt offensichtlich auf dieser zweiten
Reihe, auf dem königlichen Amt Christi (Gerechtigkeit).

191
Jesus Christus ist darum und darin unser Tröster, daß er vor
Gott an unsere Stelle getreten ist (priesterliches Amt, Erlösung).
Das hat er tun können als des Vaters- geliebter Sohn, der uns gleich
geworden ist. Indem er aber so vor uns steht, überläßt er uns nicht
uns selber, sondern er hat uns in die Hand genommen als sein
Eigentum (KönigHches Amt, Gerechtigkeit).
Die durch sein Blut rein geworden sind, begleitet er mit
seinem Geist.. Diese Zusammenstellung von Blut und Geist Christi
ist für den HK. wichtig und bezeichnend, in der es erneut um
die schon mehrfach in Erscheinung getretene Einheit des Doppel.
ten geht:
Blut == Erlösung = Jesus Christus, der Priester.
Geist = Gerechtigkeit = Jesus Christus, der König.

II. Wer wird getröstet?


Nach F. 1 ist darauf allgemein zu antworten: derjenige, der
getröstet wird, ist der, der nicht mehr sein eigen ist, der verdrängt
ist aus der Position, von der aus er sich selber überblicken und
beherrschen könnte, und dafür Christi Eigentum geworden ist
(F. 1 und 34j.
Dieser neue Stand des Getrösteten wird beschrieben in
F. 53, dahin, daß er durch den Heiligen Geist «Christi und
aller seiner Wohltaten teilhaftig» gemacht sei: wir werden in eine
GemeinschaH hineingenommen, in der alles, was Er handelt und
ist, auch uns gilt. Noch stärker redet
F. 20, wonach der Getröstete «Ihm eingeleibt», d. h. geradezu
ein Bestandteil seiner selbst wird. Am häufigsten findet sich zur
Beschreibung dieses Status des Getröstetseins der Ausdruck F. 32
«ein Glied Christi». (Diese Frage 32 ist im Zusammenhang mit
F. 31 eine der wichtigsten und wegweisendsten des ganzen HK.!)
Nach ihr wird der Mensch, der ein Christ wird, selber gerade~
zu ein Christus. In der hier gebotenen strengen Abhängigkeit wird
er - entsprechend dem dreifachen Amt Christi selber (F. 31) -
selbst ein Prophet - in F. 32 beschrieben: «daß auch ich seinen
Namen bekenne» -, selbst ein Priester - beschrieben: «daß ich
mich ihm zu einem lebendigen Dankopfer darstelle» -, selbst ein
König - beschrieben: «daß ich mit {reiem Gewissen ... wider die
Sünde und den Teufel streite· und hernach ... über alle Kreaturen
herrsche.» Dasselbe beschreibt

192
F. 55a unter dem Stichwort der Gemeinschaft (=Anteil) am
Konstitutiven der Person Christi.
F. 54c macht deutlich, daß «ein Glied Christi sein» - mit
allen bisher namhaft gemachten Konsequenzen - gleichbedeutend
ist mit «ein Glied der Kirche sein»!
Die stärkste Stelle über die Einheit des Christen mit Christus
findet sich anläßlich der Lehre vom Abendmahl in
F. 76, wo ausgeführt wird, daß «mit gläubigem Herzen das
ganze Leiden und Sterben Christi annehmen» heiße: «Fleisch von
seinem Fleische und Bein von seinen Beinen sein und von einem
Geist (wie die Glieder unseres Leibes von einer Seele) ewig leben
und regiert werden.» - Somit ist die entscheidende erste Antwort
auf die Frage: wer wird getröstet? so zu geben: Der Mensch, nicht
nur auf dem Wege von der Geburt zum Tod, sondern von der
Taufe zum Abendmahl, wobei erneut die schlechthin alles be-
herrschende Stellung des Namens Jesus Christus heraustritt. Es ist
uns keinen Augenblick erlaubt, über den Menschen an und für sich
zu reflektieren! Der Mensch gehört vielmehr mit Jesus Christus
zusammen. Als Glied zwar nur, auf Erden - während Jesus Chri-
stus, das Haupt, im Himmel ist; aber in diesem Verhältnis der
absoluten Ueber- und Unterordnung ist der Mensch dabei, auf-
gehoben iri des Wortes doppelter Bedeutung: er steht nicht mehr
auf eigenen Füßen, aber gerade so ist er wohl aufgehoben in der
Hand seines Herrn. Das gilt von vorneheteinl Von daher müßten
wir bei all unseren Ueberlegungen ganz anfänglich denken. Wir
stehen in diesem Lebenszusammenhang! Wir können nicht so
tun, wie wenn ,Jesus Christus auch nur einen Augepblick lang
aufhörte, Prophet, Priester und König zu sein, an dem wir Anteil
haben. - Das darf nicht außer acht gelassen werden, wenn nun
in der weiteren Beantwortung der Frage, wer denn hier getröstet
werde, von der Sünde und vom Glauben des Menschen geredet
wird. Kein Wort von der Sünde darf abstrakt, losgelöst aus die-
sem anfänglichen Zusammenhang gesagt werden (etwa: «Der
Mensch im \Viderspnich» in dieser trostlosen Weise, die zunächst
einmal da stehen bleibt). Und was von der Sünde des Menschen
gilt, gilt in entsprechender Weise auch vom Glauben des Men-
schen.
* * *
Die weitere Beantwortung der Frage «Wer wird getröstet?»
hat noch einmal auf

193
F. 31 zurückzugreifen. Für den HK. sind entscheidend die
beiden Aussagen über Christus den Priester und Christus den
König, die in Beziehung stehen zu dem in F. 18 Erlösung und
Gerechtigkeit Genannten. Von da an gehen ja dauernd zwei
Linien durch den HK. Einmal: Priester - Erlösung - Blut
Christi.
Aber nicht nur für uns geschieht etwas, sondern auch an uns:

.
König - Gerechtigkeit - Mitteilung seines Geistes .
Diese beiden Stücke des Werkes Christi für uns und an uns
sind in F. 70 (bei der Lehre von der Taufe!) beieinander. Aber
nun wird in F. 70b das Werk Christi an uns noch einmal in dop-
pelter Weise entfaltet: es besteht darin, daß wir «je länger je
mehr der Sünde absterben und in einem gottseligen unsträflichen
Leben wandeln». Diese Gegenüberstellung wird von
F. 88 aufgenommen, wo die Buße als die Zusammenfassung
dessen bezeichnet wird, was nun am Menschen geschehen darf
und muß und wird, die nun eben aus diesen zwei Stücken be-
steht: Absterbung des alten und Auferstehung des neuen Men°
sehen. Daran nun reiht der HK. alles W eitere auf, was vom
Menschen zu sagen ist.
* * *

F. 89 nennt die Absterbung des alten Menschen: sich die


Sünde von Herzen lassen leid sein und sie je länger je mehr
hassen und fliehen. Dabei bin ich das Subjekt: ich lasse mir die
Sünde leid sein, ich hasse und fliehe sie. Aber das alles nun auf
dem Hintergrund von F. 70b und F. 43: das Kreuz Christi ist der
Anfang dieser Sache! Mit ihm gekreuzigt sein heißt der Sünde
absterben l Nicht durch Selbstanalyse werden wir Sünder und sind
uns selber leid. Sondern in Christus werden wir zu Sündern er-
klärt und zugleich als Sünder erledigt. Dazu gilt es, nun nach-
träglich ja .zu sagen. Daraufhin kann mir die Sünde nun nur
noch leid sein, daraufhin kann ich sie nun nur noch hassen und
fliehen. Das alles kann nur das Zweite sein auf jenes Erste am
Kreuz hin. Von dieser Stelle aus, vom Kreuz aus, wo Gott für
uns gesorgt hat, indem er die ganze Not der menschlichen Exi-
stenz auf sich selber genommen hat, kann es allein nun sichtbar
werden, weir wir selber sind, was des Menschen Elend heißen
kann. Wer sind die Getrösteten? Wer sind wir? Wir sind der
Mensch, der im Elend ist!

194
F. 5: Wir sind der Mensch, der das Gesetz Gottes «nicht voll-
kömmlich > halten kann. «Nicht vollkömmlich», das bedeutet
aber: gar nicht! Denn F. 62: «Die Gerechtigkeit, die vor Gott gilt,
muß vollkommen und dem Gesetz Gottes ganz gleichförmig sein.»
Was Gottes Gesetz von uns will, sagt F. 113: «daß auch die ge-
ringste Lust oder Gedanken wider irgendein Gebot Gottes in unser
Herz nimmermehr kommen, sondern wir für und für von gan-
zem Herzen aller Sünde feind und Lust zu aller Gerechtigkeit
haben sollen!» - Wir aber sind
F. 5. Gott und den Nächsten zu hassen geneigt. Unsere
Natur ist
F. 7 vergiftet. Unsere Art
F. 8 verderbt, so daß wir «ganz und gar untüchtig sind zu
einigem Guten, geneigt zu allem Bösen!» - Nach
F. 6 sind wir zwar gut geschaffen. Aber der Mensch hat
sich nach
F. 9 durch mutwilligen Ungehorsam der ursprünglichen
Gaben beraubt, so daß er F. 10 nun unter dem Zorn Gottes steht.
F. 13: daran vermag ich nichts zu ändern. Auch nicht irgend-
eine Macht im Kosmos kann diesen meinen Stand im Elend auf 0

heben. Keine Kreatur vermag die Last des Zornes Gottes für mich
zu tragen. Ich bin auf mich selber gestellt. Und ich selber bin
keineswegs in der Lage, mir zu helfen.
Das ist der alte Mensch! Die Freiwilligkeit zu diesem Wider-
spruch ist meine Natur. -
Aber gerade hier ist nun zu sagen: über diese ersten Sätze
des HK. ist von keinem anderen Punkt her nachzudenken als
von Jesus Christus her! In den letzten 300 Jahren ist genug ge-
jammert worden über die <lüstern Farben, in denen der HK. das
Bild von des Menschen Elend malt. Gibt's denn noch nicht doch
noch so etwas wie einen Anknüpfungspunkt im Menschen drin?
Ein Fünklein, das von der Asche zwar zugedeckt, aber noch
nicht ganz und gar erloschen ist? - Es ist nicht zu bezweifeln,
daß man herrliche Dinge vom Menschen sagen und dann also
diesen ersten Sätzen des HK. entgegenstellen kann. Es gibt eben
nur einen einzigen Punkt, von wo aus diese Sätze wahr, dann
aber auch einfach selbstverständlich sind: vom vollzogenen Ver-
hältnis des Menschen zu Jesus Christus her! Der Mensch in sei-
nem Verhältnis zu Sonne und Mond läßt das freilich nicht in
Erscheinung treten. Und nun fragt sich's, in welchen Relationen

.195
wir denken wollen. Wollen wir dem Gedankengang des HK. fol-
gen: Jesus Christus ist für mich eingetreten! Das hat's gebrauchtl
Wenn das geschehen ist, wer bin ich dann? - Aus der Höhe der
Wohltat, aus der Größe der Gnade, aus der Tiefe der Barmher 0

zigkeit ergib1t sich, wer wir sind. Alle diese angeblich so schreck-
lichen ersten Sätze des HK. sind gar keine schrecklichen Sätze,
sondern lauter Sätze der großen Dankbarkeit:
Wir haben die Barmherzigkeit, die uns widerfahren ist,
wahrhaftig nötig. Das ist's, .was sie uns sagen wollen. Das hat
mit Pessimismu8, wie man vielleicht meinen könnte, gar nichts
zu tun. Es handelt sich ja hier nicht um eine Betrachtung für
sich, deren Gegenstand der Mensch im Elend wäre oder die Lehre
von der Sünde o. ä. Abgelöst von Jesus Christus ist das alles ja
gar nicht wahr.
Das mir die Sünde lassen leid sein, sie hassen und fliehen von
F. 89 kann ja doch nur heißen: mir Christus lassen lieb sein
und ihn je länger je mehr suchen! Dieses die Sünde mir lassen leid
sein und sie fliehen kann nicht mehr ein besonderes Werk sein,
sondern nur noch demütig und ernst, aber vor allem freudig und
dankbar geschehen sein lassen, was in Jesus Christus gesche-
hen ist.
So stirbt der alte Mensch. Er stirbt an der Freude über den
neuen Menschen! Die ganze «Kunst» des christlichen Lebens be-
steht darin, daß wir es wiederholen lernen: «all Sünd' hast Du
getragen!»
* * *

F. 90 beschreibt die Auferstehung des. neuen Menschen so:


«Herzliche Freude in Gott durch Christum und Lust und Liebe
haben, nach dem Willen Gottes in allen guten Werken zu
leben.» - 1Woher nehmen wir das? Müssen wir uns das selber
einreden? Das gäbe keine Auferstehung im vollen Sinne des
Wortes. Auch hier ist also auf die Lehre von Jesus Christus sel-
ber zurückzublicken.
F. 45b: Die Auferstehung des neuen Menschen genau so, wie
vorher die Absterbung des alten Menschen, ist entscheidend die
Auferstehung Jesu Christi. Von da aus: «weil Christus auferstan-
den ist, bin ich's mit ihm.» F. 90 und 45 hängen genau so zu-
sammen wie vorher 89 und 43.) Eigentlich bin ich es nicht, son-
dern Er ist's. Aber gerade darum kann ich nun nicht draußen

196
bleiben. Indem das Haupt nicht im Tode bleibt, können auch die
Glieder nicht drin bleiben.
• So ist also noch einmal zu fragen: Wer ist der Getröstete?
Wer sind wir? Und darauf ist zu antworten: der erlöste Mensch.
Was heißt: erlöst sein? Hier stoßen wir entscheidend auf den Be-
griff des Glaubens. Der erlöste Mensch ist der, von dem es
F. 65 heißt, daß der Heilige Geist in ihm den Glauben
wirke durch die Predigt des heiligen Evangeliums und denselben
bestätige durch den Gebrauch der Sakramente. Dabei ist der
Heilige Geist als die Kraft der Auferstehung Christi zu denken.
Was aber ist der Glaube?
F. 21 antwortet: eine Erkenntnis, darin es geschieht, daß wir
ein herzliches Vertrauen haben - vom Heiligen Geist gewirkt -
daß mir Vergebung der Sünden, ewige Gerechtigkeit und Selig-
keit von Gott geschenkt sei aus lauter Gnaden. (Eine Erkenntnis,
darin ... So ist es zu verstehen, was in F. 21 im Wortlaut heißt:
... nicht allein ... , sondern auch!!) Der neue Mensch ist also der-
jenige, der es annimmt und gelten läßt: um des Verdienstes
Christi willen ist mir Gerechtigkeit geschenkt.
Ein solcher Beschenkter sein heißt der neue Mensch sein.
F. 60 - eine der Zentralfragen des HK. - läßt keinen Zwei-
fel daran, daß der alte Mensch zwar immer da ist. Aber im Glau-
ben bin ich dennoch gerecht. Nicht weil mein Glaube eine so
schöne Sache wäre, sondern weil mein Glaube diesen Gegenstand
hat. So kann es in F. 61 geradezu heißen, daß ich durch den
Glauben gerecht bin. Freilich nicht um der ,vürdigkeit meines
Glaubens willen, sondern allein von seinem Ziel her rechtfertigt
mich der Glaube. baß ich in diesem Sinne glauben, daß ich .auf
dieses Ziel hin sehen darf und nicht mehr auf den alten Menschen
zurücksehen muß: das ist die Existenz des neuen Menschen.
F. 62 - auch unsere besten Werke sind unvollkommen und
mit Sünden befleckt, -
F. 63 - unsere guten Werke entbehren aller Verdienstlich-
keit - und
F. 81 - die sich selbst um ihrer Sünden willen mißfallen,
sollen zum Tisch des Herrn kommen - unterstreichen gewaltig,
daß allein der von seinem Ziel verstandene Glaube die Existenz
des neuen Menschen ist.
Gerade in dieser Haltung kann und darf dann diese Existenz
aber· auch gelebt weirden, betend .gelebt werden

197
F. 117, wobei wir gerade im Gebet Ernst machen mit der
Erkenntnis unserer Not und unseres Elends und uns vor Gottes
Majestät demütigen. Es kann ja alles an und in dieser neuen
Existenz nur dazu führen, daß wir
F. 115 «so viel begieriger Vergebung der Sünden und Gerech-
tigkeit in Christo suchen». In dieser Zielstrebigkeit sind wir ge-
recht vor Gott: So sind wir gerecht vor Gott, daß wir ganz und
gar hinsehen auf die «fl'emde» Gerechtigkeit Jesu Christi. Nicht,
daß am Menschen etwas Rühmliches übrig bliebe, ist das Resultat
der neuen Existenz. Aber Christus ist zu 1·ühmen! Sein Licht, das
Licht seines Sterbens und Auferstehens - fällt auf uns, die Kraft
seines Blutes und seines Geistes ist an uns wirksam. Sie stellt
uns vor GoU hin, wie wir dort stehen sollen.

III. Wie wird getröstet? Worin besteht der Trost?


Es ist bei der Erörterung dieser Frage erneut klarzustellen,
daß der ganze Nachdruck der Aussagen des HK. auf den Aus-
sagen über den Tröster liegt. Von da aus gibt es dann eine Be-
ziehung, ein Licht, das nach außen fällt auf den Getrösteten.
Dieses Licht, diese Beziehung als solche ist's, worum es in die-
sem dritten Abschnitt geht.
* *
*
Es wird so und damit getröstet, daß der Tröster als der, der
er ist - wahrer Gott und wahrer Mensch, Priester und König -
mit uns ist - den Sündern, die glauben dürfen. - Das ist der
Trost. Mehr braucht's nicht. Die Gegenwart des Trösters ist
der Trost.
* *

In der den ganzen Gang der Darlegung festlegenden F. 1


spricht sich dieser dritte Gesichtspunkt vom Wesen des Trostes
aus in den drei Verbalformen in lb: der ... mich also bewahrt,
... darum er mich auch durch seinen Heiligen Geist des ewigen
Lebens versichert und ihm hinfort zu leben von Herzen willig
und bereit macht.
* *

Der mich also bewahrt, d. h. schützt, erhält, versorgt, so daß


mir nichts geschehen kann. Solches Bewahrtwerden versteht sich
nicht von selber. F. 10-14 sagen deutlich genug, daß der Mensch

198
von sich aus keinen Stand hat, sondern nur fallen kann. Er steht
unter Gottes Zorn und Strafe. Wird er nicht getroffen, so einzig
in der Wirklichkeit dieses Bewahrtwerdens.
F. 26, die man mit dem im 1. Teil des HK. von des Men-
schen Elend Gesagten zusammenhalten muß, um ihr ganzes
Gewicht zu ermessen, nennt Gott um Jesu Christi willen meinen
Vater, dem ich gegenüberstehe so, daß ich alles - mit Einschluß
des Uebels - aus seiner Hand nehmen darf, aus der - und
also nicht vom Zufall oder Schicksal - es mir zukommt, so oder
so zu meinem Besten. Wie anläßlich der Aussagen von des Men-
schen Elend gewarnt werden mußte, sie mit Pessimismus zu ver-
wechseln, so muß hier davor gewarnt werden, an Optimismus
zu denken.
F. 28 sieht uns in Anschluß an Röm. 8, 23ff. um Jesu Christi
willen so in den Zusammenhang der Liebe Gottes gestellt, daß
keine Kreatur uns davon zu scheiden vermag. Wir dürfen leben
mit Gottes Einladung, guter Zuversicht und dankbar zu sein.
Wenn es
F. 118 in diesem Zusammenhang einen Befehl Gottes über
uns gibt, dann den: alle geistige und leibliche Notdurft von ihm
zu erbitten. Wenn es ihm gegenüber eine Haltung der Furcht
gibt, und wenn wir aufgerufen sind, unsere Zuversicht auf ihn
zu setzen, so kann beides seines Grund nur haben in der Gewiß-
heit, daß
F. 120 «Gott durch Christum unser Vater worden sei».
* *
*
Darum er mich auch durch seinen Heiligen Geist des ewigen
Lebens versichert, d. h. er gibt uns einen neuen Boden unter die
Füße, auf den wir getrost treten dürfen, und von wo aus sich
ein Blick auftut einem ewigen, wirklichen, unzerstörbaren Leben
entgegen, wo wir, da Gott ja mit uns ist, an Gottes eigenem, wirk-
lichen Leben Anteil haben sollen. Das ist, auf eine zweite Weise,
der Trost, mit dem da getröstet wird. Worin besteht er?
F. 54 verweist auf die Kirche. Es ist ja der Heilige Geist,
durch den ich des ewigen Lebens versichert werde. Das Werk
des Heiligen Geistes ist es aber in besonderer Weise, in der Kirche,
die sich der Sohn Gottes aus dem ganzen menschlichen Ge-
schlecht zum ewigen Leben versammelt, schützt und erhält, und
zu der er auch uns hinzutun will, das Evangelium zur Geltung
zu bringen. - Unter dem Trost stehen bedeutet also auf jeden

199
Fall eine Auswahl, Geschenk, Gnade. ·Es handelt sich zwar zu-
nächst um das Herausrufen, um die Wahl jedes einzelnen. Aber
dann sofort um das Herausrufen zu dieser Schar, der Kirche.
Warum das? Wa:, hat das mit dem Heiligen Geist und dem ewi-
gen Leben zu tun? Eben dies: da ist das Evangelium zu finden
und steht in Geltung. Denn F. 19 allein aus dem Evangelium weiß
ich von diesem Trost.
F. 67 nennt neben dem Evangelium, in dem der Heilige Geist
lehrt, auch die Sakramente, durch die er bestätigt, daß das Opfer
Christi mein Trost isL
F. 65. Durch die Predigt des Evangeliums und den Gebrauch
der, Sakramente wirkt der Heilige Geist in unseren Herzen den
Glauben. Den Glauben,
F. 21, durch den diese Versicherung (F. 1) bei uns real wird.
Was hHft's, wenn .du glaubst?
F. 59 antwortet, daß ich in Christo vor Gott gerecht und ein
Erbe des ewigen Lebens bin. Ich darf also meines Lebens als eines
wirklichen Lebens froh werden: Warum das? Weil
F. 60 der Glaube ein wirkliches Annehmen der Wohltat Got-
tes - der Vergebung der Sünden, der für uns eingesetzten Ge-
rechtigkeit und Heiiigkeit Christi - ist. Lasse ich mir diese
Wohltat gefallen, so bin ich so daran, wie
F. 44 ausführt: «in meinen höchsten Anfechtungen ver-
sichert, mein Herr Christus habe mich . . . von der höllischen
Angst und Pein erlöst». Heimlich oder offen steh ich immer in
Anfechtung. Aber das ist nun der Sinn der Tröstung, daß das
alles schon erledigt ist.
F. 57/52 und 58 nehmen das Stichwort Trost ausdrücklich
auf. In ihnen allen geht es um die Zukunft, wie ich sie - mit
Einschluß des Todes - hinzunehmen habe. Demgegenüber darf
ich wissen, daß Jesus Christus dieser Zukunft gegenüber für mich
einsteht.
F. 52 ich habe den Richter zum Freund.
F. 58 ich werde in dieser Zukunft Gott ewiglich preisen.
Aber Glauben ist ja nicht nur ein Mittel, um einmal zu etwas
anderem und Schönerem zu kommen, sondern im Glauben ist
das alles ja jetzt und hier gegenwärtig.
F. 49 wir haben Gottes Geist zum Gegenpfand. Weil der
Glaube ja das Werk des Heiligen Geistes ist, ist im Glauben das
ewige Leben bereits gegenwärtig.

200
• F. 53b, mächtig unterstrichen von 53a: der Unterschied zwi-
schen jetzt und der Erwartung ist nicht ein Unterschi~d •in der
Sache, sondern ledi:glich in der Form: jetzt gilt es zu glauben,
was dann offenbar sein wird. So gewiß Gott einer und derselbe
ist, ist's nichts anderes, was wir jetzt im Glauben leben und was
uns bevorsteht. Der Heilige Geist, der uns des ewigen Lebens
versichert, ist ja nicht irgendein Geistlein, sondern dieser eine
und selbe Gott selber!
* *
*
Ihm forthin zu leben von Herzen willig und bereit macht.
Wir haben die beiden Linien des HK.: Jesus Christus der Prie-
ster - Erlösung - Blut und Jesus Christus der König - Gerech-
tigkeit - Geist vor Augen gestellt bekommen. Was uns von der
zweiten Linie noch trennen könnte, will nun auch noch durch-
schlagen werden: mich, willig, bereit, leben: Soviel Worte, soviel
Zugriffe auf mich selber. Es gibt kein Zuschauen dieses himm-
lisch-irdischen Schauspiels des Priester- und Königtums Christi.
Ich bin vielmehr selber in die Sache hinein verwickelt. Diese
Sache bloß betrachtet, wäre ganz einfach nicht diese Sache!
Diese letzten Aussagen der F. 1 machen es unzweideutig klar,
wie unmittelbar wir da beteiligt sind.
In F. 88-90 haben wir schon anläßlich der Besinnung über
die Frage: Wer wird getröstet? dieses unmittelbare Angegriffen-
sein gespürt: wenn es zu diesem Absterben und Auferstehen mm
etwa nicht käme, dann hätten wir ganz einfach nicht die Bot-
schaft vom einigen Trost gehört. Wenn wir damals alles zusam-
menfassen konnten in dem Begriff des Glaubens, so ist dabei zu
bedenken, daß der Glaube ja immer mein Glaube oder dein
Glaube ist; wir sind ja in der allerstärksten Weise dabei beim
Glauben. So daß
F. 64 auf die Frage, ob solche Lehre nicht freche und ver-
ruchte Leute mache, mit einem glatten «Unmöglich!» antworten
kann. Nicht etwa: man muß es recht verstehen; inan muß noch
dies und das ergänzen, sondern einfach: unmöglich!! Es wäre
ganz einfach nicht diese Lehre, wenn die Getrösteten nicht Frucht
der Dankbarkeit brächten. Es war ja bisher immer nur von den
in Christo eingepflanzten die Rede, von denen es wirklich un-
möglich heißen kann, daß sie sorglos und verrucht seien.
F. 31/32 läßt erkennen, wieso es in F. 64 so getrost «unmög-
lich» heißen kann: der d~rch den Glauben bewirkte Zusammen-

201
hang des Christen mit Christus, worin seinem prophetischen Amt
unser Bekennen seines Namens, seinem priesterlichen Amt unser
uns zu einem lebendigen Dankopfer darstellen, seinem königlichen
Amt unser mit freiem Gewissen wider die Sünde und den Teufel
streiten entsprechen, läßt sich nicht trennen. Nicht: ich glaube an
Jesus Christus und dann bekenne, danke und streite ich. Das sind
nicht zwei Dinge. Der Glaube selber ist ja unser Teilhaben an
Christus und also an seinem Tun. In dieses Tun sind wir im
Glauben hineingestellt. Sind wir nicht in dieses Tun hinein-
gestellt, so glauben wir nicht. Sobald man sich auf die Trennung
von Glauben und Leben einläßt, hat man diese Lehre verfälscht.
Es gibt kein Glauben, das nicht Bekennen, Danken, Streiten wäre!
Es gibt kein Leben des Bekennens, Dankens und Streitens, das
nicht das Leben des Glaubens wäre. In Jesus Christus gibt e.~
diese Spaltung nicht, und von daher sagt der HK. in F. 64 sein
get-rostes: Unmöglich!
* * *

F. 86 fragt auf die Zusammenfassung des 1. und 2. Teils hin


(aus unserem Elend erlöst): warum sollen wir gute Werke tun?
Die Antwort lautet ebenso schlicht wie bestimmt: weil uns gar
nichts anderes übrig bleibt, als dankbar zu sein. Von unserer
Existenz bleibt ja nur das übrig, was in Christus existiert. Das
Alte ist vergangen. Das Neue zu realisieren, steht nicht in unse-
rer Kraft. Also gibt es nichts anderes, als dankbar zu sein, womit
gemeint ist:
da wir von Gottes Gnade leben dürfen, so leben wir also
davon. Dankbarkeit und Gnade entsprechen einander. Dankbar-
keit ist die Haltung dessen, der aus Gnaden lebt und nicht noch
einmal in den Abgrund springt, aus dem er gerettet ist.
F. 87 sagt dasselbe negativ: «Können die nicht selig we:rden,
die sich von ihrem undankbaren, unbußfertigen Wandel zu Gott
nicht bekehren?» Keineswegs (entsprechend dem «Unmöglich»
von F. 64). Warum nicht? Weil Gott die Sünder nicht annimmt?
Nein, denn für die Sünder ist Jesus Christus ja eben gestrnrben.
Aber nur für die Sünder, die in ihrer Uebertretung dankbar ge-
worden sind, die nach F. 89 sich die Sünde lassen leid sein, sie
hassen und fliehen und F. 90 darin, herzliche Freude in Gott und
Lust und Liebe haben, nach dem Willen Gottes zu leben. Lasse

202
ich mir die Sünde nicht leid sein, so lasse ich mir ja den nicht
lieb sein, der für mich in meiner Sünde gestorben ist.
Beachtenswert ist die vorsichtige und zurückhaltende For-
mulierung dieser Aussagen des HK. Es heißt hier nur davon,
daß ich mir die Sünde lasse leid sein. Es wird kein Tugend-
katalog aufgestellt. Es bleibt dabei, daß es ums Werk der Gnade
und allein von daher um gute Werke geht. Nur das wird ver-
langt, das wird aber allerdings verlangt. Die Frage, ob ich auch
nur dieses Geringste könne, ist völlig gegenstandslos. Indem das
von mir verlangt wird, wird ja nichts anderes von mir verlangt,
als daß ich erlöst bin! Freilich ist nach
F. 62 - auch unsere besten Werke sind mit Sünden befleckt
-und
F. 114 - auch die zu Gott bekehrt sind, können die Gebote
nicht vollkömmlich halten - der Stand der Dinge so, daß man
seine Dankbarkeit nie unter Beweis stellen kann, daß man keine
Werke der Dankbarkeit zu präsentieren hat. Wer hier etwas zu
präsentieren haben wollte, der hätte ja nur - diesmal von der
andern Seite aus 1 -· nicht verstanden, daß es um Grade geht. -
Aber gerade nach qerselben
F. 114 soll es nun beim bloßen Nichterfüllen des Gesetzes
nicht sein Bewenden haben. Von einem geringen Anfang des Ge-
horsams und von einem ernstlichen· Vorsatz, .nach allen Geboten
Gottes zu leben, ist gerade da die Rede. Aber wiederum kann
der Sinn dieser von uns ganz konkret verlangten Dankbarkeit
ja nur der sein, daß nach F. 128 nicht wir, sondern Dein heiliger
Name gepriesen werde. Es handelt sich zwar um Werke der
Dankbarkeit. Aber wie es damit gemeint ist, sagt
F. 91 deutlich genug: aus Glauben, nach dem Gesetz Gottes,
ihm zu Ehren und nicht nach Menschensatzungen, unserem Gut-
dünken und zur Ehre des dankbaren Menschen geschehen die
wirklichen Werke der Dankbarkeit.
Wie wichtig dieser Begriff der Dankbarkeit dem HK. ist,
. zeigt sich darin, daß er durch seine ganzen Darlegungen hin-
durch dauernd anklingt (F. 28, 32, 43, 86). Wie es mit ihm ge
meint ist - nämlich als das Annehmen der Gnade, das dann von
selber das. neue Leben ist - zeigt
F. 116, die nun ausgerechnet das Gebet das vornehmste Stück
der Dankbarkeit nennt. Dadurch wird erneut der Zusammenhang
deutlich zwischen Lehre und Leben, Theorie uncl Praxis. •Bete

203
ich wirklich, bewähre ich ja gerade so meine Furcht und Zuver-
sicht Gott gegenüber. Indem ich
F. 122 bete: Dein Name werde geheiligt, beginne ich die
rechte Erkenntnis, die Heiligung, den Ruhm und Preis Gottes.
Sonst wäre es wirklich nicht gebetet. •
F. 123. Indem ich bete: Dein Reich komme, bin ich willig
und bereit, zur Kirche Jesu Christi als dem Anbruch seines Rei-
ches ja zu sagen.
F. 124. Indem ich bete: Dein Wille geschehe, unterwerfe ich
mich dem Willen Gottes und sage meinem Willen ab.
F. 125. Indem ich bete: Unser täglich Brot gib uns heute,
sa9 e ich ja zu Gott als dem einigen Ursprung alles Guten.
1

F. 126. Indem ich bete: Vergib uns unsere Schuld, demütige


ich mich vor Gott und stelle mich an den Ort, wo ich meinem
Nächsten verzeihe.
F. 127. Indem ich bete: Führe uns nicht in Versuchung, bin
ich voll Zuversicht zur Hilfe Gottes.
Wer könnte angesichts dieses Gebetes noch von sorglosen
und verruchten Leuten reden? Gerade dieses Beten ist ja ein ein-
ziger Streit- und Alarmruf, der den Menschen in die Arbeit hin-
einruft, an die' es nun gerade vom Gebet her geht. Indem wir
uns ganz auf die Gnade verlassen, indem wir sogar um sie beten,
unterziehen wir uns ja den Geboten, in denen es ja erneut,
F. 94 und folgende, nicht um den Menschen, sondern allein
und ganz um Gott geht.
* * *

Wie kommt es zu dieser Dankbarkeit? Warum gute Werke?


Warum christliches Leben?
F. 86 antwortet ganz deutlich! Nicht: weil wir! ... , sondern
weil Christus! Christus ist das Subjekt dieser Dankbarkeit, der
guten Werke und des christlichen Lebens!
F. 32 redet dann von mir! Aber von mir, sofern ich ein Glied
Christi bin! In diesem geschlossenen Kreis Er-ich kommt's zu
dieser Dankbarkeit, zu diesen guten Werken, zu christlichem
Leben, indem ich dabei bin bei seinem prophetischen, priester-
lichen und königlichen Amt und nun auch meinerseits seinen
Namen bekenne, mein Leben zum Dankopfer gebe, mit freiem
Gewissen wider die Sünde und den Teufel streite. Aber ich bin
nicht anders, als es

204
F. 81 sagt: so daß ich mir um meiner Sünden willen miß-
fallen muß und nun doch vertraue, daß mir dieselben um Christi
, willen verziehen sind. Aus dieser Sache darf nicht - etwa im
Namen eines christlichen Lebens? - eine ganz andere gemacht
werden. Sonst wird Gnade Gericht! (F. 81b).
* * *
Nach
F. 115 werden die 10 Gebote gepredigt erstlich zur Erkennt-
nis unserer Sünde, darnach, daß wir uns befleißigen und Gott
um den Heiligen Geist bitten, der uns erneuere.
Dieses erstlich und darnach gehört zusammen. Sowohl ohne
das erste wie ohne das zweite wären wir nicht glaubende Sünder,
als die wir uns haben erkennen müssen.
* * *
Der Schluß des HK. macht es deutlich, worum es im ganzen
gegangen ist: daß dein heiliger Name ewig soll gepriesen werden!
F. 128. Und F.129: «Das soll wahr und gewiß sein, denn mein
Gebet ist viel gewisser von Gott erhört, als ich in meinem Herzen
fühle, daß ich solches von ihm begehre.»
Die Größe Gottes ist immer erhaben auch über das Beste -
das Gebet -, was vom Menschen zu sagen ist!
KARL BARTH.

La priere.
Nous donnons ci-dessous la premiere des quatre causeries qui ont ete
et seront donnees au public de l'Eglise frarn;;aise de Bille, pendant cet hiver.
Ces quatre travaux completent le catechisme pour adultes qui avait ete
commence l'hiver dernier et qui a paru sous le titre : Cinq conferences (en
vente chez l'auteur). Un bon nombre des abonnes d'« In Extremis • s'etant
interesse a ce dernier opuscule, il nous a paru indique d'en publier la suite
dans leur journal.
Apres avoir examine, dans les cinq premieres conferences, quelques
elements centraux de 1a doctrine chretienne (La Parole de Dieu, La Loi,
L'Evangile, L'Eglise, Le Temoignage de l'Eglise), nous passerons en revue,
dans les quatre suivantes, quelques « moyens de gräce • qui nous permettent
de recevoir la Parole de Dieu telle que nous l'avons definie en nous basant
sur l'Ecriture.
Ces divers moyens de gräce sont tous, sous une forme ou sous une
autre, une manifestation de l'Eglise qui, creee par la Parole de Dieu, devient
a son tour l'organe par lequel cette Parole agit.
Nous examinerons d'abord un moyen de gräce plutöt interieur : la
priere. Puis, nous aborderons ces « aides exterieures » dont parle Calvin et
qui ne sont autres que les diverses manifestations visibles de l'Eglise : ses

205'.
divers services, qui comprennent principalement les cultes generaux, mais 1
aussi les mariages, les enterrements, les visites pastorales, la diaconie, ainsi
que ses decisions d'ordre doctrinal, moral, social ou politique. Bref, toute
l'activite visible de l'Eglise visible.
Nous essaierons ainsi d'apprendre a nous servir de ces divers moyens ;
c'est un « mode d'emploi » de l'Eglise que nous avons essaye de degager des
donnees bibliques.
Nous n'avons pas la pretention d'avoir ete complet. II nous suffirait
d'avoir precise tant soit peu l'usage que Dieu nous permet de faire des
moyens de gräce qu'il nous a donnes.
En replai;ant ces causeries dans le cadre qui les a vues naitre, on com-
prendra la simplicite de leur ton et de leur style, ainsi que la methode d'ex-
position. II ne s'agit pas d'une recherche theologique, mais d'un expose de
catechisme.
* * *
On s'adresse a Dieu le dimanche, au culte. Au nom de toute
la communaute assemblee, le pasteur parle a Dieu. On prie en
famille. On invoque Dieu dans le secret de son creur. Quel est ·
le sens de cette pratique dont l'Eglise nous donne l'exemple,
qu'elle enseigne et qu'elle recommande? En quoi consiste-t-elle
exactement, cette pratique ? Est-elle necessaite ? Pourquoi est-
elle necessailre ? En quoi est-elle un moyen de gräce ?
•Voifä les premieres questions qui nous viennent a l'esprit
quand nous assistons a une priere publique ou que nous sommes
temoins de la priere, exprimee ou muette, qu'un homme fait a
Dieu. Ce sont les questions •·que posent les enfants et qu'il faut
poser toujours si I' on ne veut pas tomber dans un formalisme a
la fois stupide et sacrilege. 11 est bon de tout mettre en question,
de chercher partout le sens. de ce qui se fait, pour savoir si c'est
legitime ou non. 11est salutaire de demander a l'Eglise d'expliquer
ce qu'elle fait et ce qu'elle enseigne. Nous sommes ici pour de-
couvrir les richesses qui nous sont preparees dans les « us et
coutumes » de notre Eglise, pour examiner leur legitimite et pour
apprendre a les suivre non plus par tradition seulement, mais
aussi pour en tirer un veritable profit.
Qu'est-ce que la priere? Tout ce que nous allons voir ne
sera qu'une reponse a cette question, reponse que nous diviserons
en plusieurs paragraphes.
1. La priere est un acte que Dieu nous ordonne.
C'est la premiere chose a noter. Par consequent, l'Eglise qui
prie n'agit pas selon sa propre fantaisie et le chretien qui prie
n'est pas semblable a celui qui s'amuse, de son propre gre, a
faire un pelerinage, a chömer le samedi ou a s'en aller procla-

206
mant que seuls seront sauves ceux qui s'abstiennent totalement de
theätre, de cinema, d'alcool ou de tabac ... Dieu a expressement.
dit par ses prophetes et ses apötres : Invoquez-moi. En priant,
l'Eglise et ses membres ne font que remplir cet ordre. Ils n'ins-
tituent rien qui ne soit conforme a !'expresse volonte de Dieu.

2. En nous ordonnant la priere, Dieu veut que nous lui


demandions les biens qu'il nous a donnes dans sa Parole.
Voila la proposition capitale touchant la priere. Elle est si
vaste que nous ne pouvons la mesurer d'un coup d'reil. Pou:r en
prendre connaissancie, nous la considerons sous divers angles.
C'est ce que nous faisons dans les remarques suivantes :
a) La premiere chose qui frappe, c'est que Dieu nous ordonne
la priere pour nous et non pas pour lui. C'est nous qui avons
besoin de notre priere, ce n'est pas Dieu qui a besoin d'etre in-
voque, honore et prie. Dieu reste Dieu meme si personne ne l'in-
voque, meme si personne ne met sa confiance en lui, meme si
personne n'y croit. Dieu reste Dieu meme si personne ne le prend
au serieux de meme que la mort reste la mort meme si les mor-
tels ont oublie qu'ils doivent mourir.
Mais c'est nous qui avons besoin de notre priere. 11 ne s'agit
donc pas de croire faire plaisir ou rendre service a Dieu en le
priant; la priere n'est pas un devoir penible dont il faudrait s'ac-
quitter. Elle est une griice qui nous est faite de nous adresser
a Dieu. Nous sommes delivres de l'obligation de reciter dix Pater
ou cinq Ave. Et nous sommes delivres de tout souci de proteger,
par nos prieres, une Majeste de Dieu qui n'est pas compromise.
b) Dans la priere, nous demandons a Dieu les biens qu'il
nous a promis dans sa Parole. C'est-a-dire qu'une priere n'est pas
une demande quelconque, un souhait. 11 n'est pas question de
demander a Dieu d'emblee et pele-mele : de nous faire gagner 1\
la loterie; de faire cesser notre mal de tete ou de dents, de nous
rendre riches, de nous donner une fille plutöt qu'un garc;on, de
nous faire trouver une femme riche, jeune et belle, de nous faire
vivre le plus Iongtemps possible sans difficultes, sans maladies
et sans contrarietes. 11n'est pas question de demander a Dieu que
l' Allemagne soit puissante - ou impuissante ... - que la Suisse
soit forte et que la democratie soit enfin victorieuse dans le
monde entier. 11 n'est pas question de demander que Staline soit
assassine, que le Comte de Paris monte sur le tröne de France,

207
ou que Bale devienne communiste. Car Dieu ne nous a promis
essentiellement ni de nous faire gagner a la loterie, ni de faire
cesser notre mal de tete, ni de nous donner de l'argent, ni de
nous donner une fille plutöt qu'un gar~on, ni de nous donner
une femme riebe, jeune et belle plutöt qu'une vieille, pauvre et
laide, ni de nous faire vivre sans maladies jusqu'a cent ans, ni
de rendre l' Allemagne puissante - ou impuissante... - ni de
faire respecter la neutralite suisse ; Dieu ne nous a pas promis
de donner la victoire aux democraties, ni de tuer Staline, ni de
favoriser la monarchie ou le communisme.
Tout cela, ce sont nos souhaits ou nos craintes. Or, une priere
n"est pas l'expression d'un souhait ou d'une crainte. Une priere,
c'est la demande a Dieu de ce qu'il nous a promis. Or, que nous
a--t--ilpromis ?
11 nous a promis sa Parole, c'est-a-dire son Evangile et sa
Loi. 11 nous a promis de nous donner la certitude que nous
sommes entierement pardonnes, de guider lui-meme notre vie
d'apres ses commandements clairs et precis. C'est uniquement sur
la base de cette promesse que nous pouvons le prier. Toute autre
priere est une impiete. Ce que Dieu nous ordonne, ce qu'il. nous
permet le lui demander, c'est uniquement ce qu'il nous a promis,
c'est-a-dire son Regne. Recherchez premierement le regne de Dieu
et la justice de Dieu. Recherchez premierement, demandez pre-
mierement a etre convaincus de votre peche, a comprendre et a
accepter que le Fils de Dieu, c'est-a-dire Dieu avec nous, est mort
de ce peche qui niait son Regne. Demandez premierement a
comprendre que Jesus est ressuscite, c'est-a-dire que le Regne de
Dieu s'est etabli malgre l'opposition des hommes et qu'il s'accom-
plira malgre notre opposition. Demandez premierement a pouvoir
accomplir la volonte de Dieu, meme si cela vous parait absurde,
insense et inutile. Demandez premierement a comprendre et a
accepter que le point de vue de Dieu sur vous et votre vie est
plus vrai que votre point de vue, qu'il est preferable de perdre
500 francs et de rester honnete que d'en gagner 10.000 et de
desobeir a Dieu, qu'il est preferable de suivre Jesus-Christ sur le
Calvaire que de ne pas le suivre et d'entrer dans l'Olympe ou ha-
bitent Venus, la deesse de l'amour, et Jupiter, le dieu de fa force,
et des coleres qu'on appelle saintes, et Mercure, le dieu des af-
faires et du mensonge, et Bacchus et Mars et les autres dieux
du monde.

208
c) La pnere nous apparait donc comme un combat dans
lequel la victoire consiste a etre vaincu par Dieu (Kierkegaard).
11 s'agit de demander a Dieu son Regne qu'il nous a declare dans
sa Parole. Mais .comment pourrions-nous lui demander son
Regne si nous ne desirons pas son Regne et si nous avons une
multiplicite d'autres souhaits a faire? Voici en quoi consiste la
lutte de la priere : il s'agit de demander non pas ce que nous
desirons, mais ce que Dieu desire pour nous, non pas ce dont nous
croyons avoir besoin, mais ce dont Dieu nous dit que nous en
avons besoin. Nous sommes comme des patients en face de leur
medecin. Le medecin a dit : Vous etes malades. De meme Dieu
nous dit : Vous etes pecheurs. Le medecin continue : La premiere
chose a faire, c'est de reconnaitre que vous etes malades. Dieu
continue : La premiere chose a faire, c'est de reconnaitre que
vous etes pecheurs. Le medecin poursuit : Alors, je pourrai vous
guerir. Dieu poursuit : Alors, vous pourrez saisir mon salut. Le
medecin demande : Voulez-vous vous soumettre a moi, me faire
confiance? Je vous opererai. Dieu poursuit: Voulez-vous vous
soumettre a moi, faire confiance a mon diagnostic, vous soumettre
ä l'operation que je vous propose? Et c'est ä nous de repondre:
Oui, je le desire. Oui, je te demande ce que tu me dis etre bon
pour moi.
C'est la lutte de la priere. 11faut se confier en un autre qu'en
soi, demander autre chose que ce qu'on aimerait demander, im-
plorer.le Regne de Dieu plutöt que souhaiter une auto ou la paix
universelle, acquiescer ä une operation alors qu'on aimerait mieux
s'en tirer en niant sa maladie. Lutte terrible qui consiste a ac-
c;epter que ce medecin implacable et secourable veut vraiment
notre bien en nous prescrivant sa Parole, sa Loi et son Evangile.
d) Recherchez premierement le Regne et la justice de Dieu
et toutes ces choses vous seront donnees par-dessus. Dieu n'est
pas inhumain. 11 connait nos besoins, il sait que les souhaits que
nous faisons ne sont pas tous des souhaits impies et des vreux
egoistes. 11 sait que nous devons manger chaque jour, que nous
avons besoin de paix et· que nous ne sommes pas faits pour souf-
frir. Aussi, il promet de nous donner tout ce dont nous avons
besoin. Mais il n'est meme pas necessaire que nous le lui deman-
dions. Ce qu'il veut que nous implorions de lui, c'est son Regne
en nous, pour nous. Le medecin dit au malade qui lui demande a
pouvoir manger de tout : Oui, vous pourrez manger de tout, mais

209
pas avant de VOUS etre decides a vous faire operer pour guerir
et pouvoir manger de tout. De meme, Dieu nous dit : Je sais que
vous avez besoin de votre pain quotidien, d'un bon gouvemea
ment, d'une famille en sante, d'un travail regulier. Mais ne me
demandez pas cela. Demandez-moi mon Regne et, quand vous
serez bien decides a ne me demander que mon Regne, tout le
reste vous sera donne par-dessus.
On pourrait comparer le monde avec la multiplicite de ses
souhaits a une usine ou tout marche a l'electricite. Mais voila
que le monde est pecheur, voila que l'usine ne marche plus parce
qu'un coup de foudre a fait sauter les appareils de securite
qui se trouvent dans le sous-sol. Le courant a ete coupe, plus rien
ne marche. Alors, les ouvriers se mettent a essayer de faire tour-
ner eux-memes les moteurs avec une manivelle, ils importunent
le directeur en lui demandant autant de manivelles que de
moteurs, ils demandent du bois et du charbon pour chauffer des
chaudieres faites pour etre normalement chauffees a l'electricite,
ils demandent des chandelles pour s'eclairer, des fourneaux a bois
pour se chauffer. Mais l'ingenieur sait que ces demandes ne sont
que des souhaits inutiles. Ce n'est pas cela qu'il faut demander.
11 faut demander qu'on descende au sous-sol et qu'on remplace
les fusibles de l'appareil de surete. Alors, tout marchera nor-
malement.
De meme, ce qu'il faut demander, ce n'est pas la paix uni-
verselle, ni la sante, ni le bonheur, ni la prosperite. Toutes ces
choses ne sont que des consequences du Regne de Dieu : c'est le
Regne de Dien qu'il faut demander. Et le Regne de Dien, de-
mande par les hommes, reconnu par les hommes, retablira toutes
cllloses et il y aura la paix, la sante et le bonheur. Certes, la pleni-
tude de ce Regne ne nous sera accordee pleinement que dans le
Royaume de Dieu, c'est-a-dire ailleurs que dans le monde. Mais
dans ce monde deja, le Regne de Dieu nous accordera d'eclatantes
manifestation de lui-meme, signes avant-coureurs de la viictoire
totale de Dieu.
3. C'est donc Dieu lzzi-meme qui nous enseigne ce que
nous devons lui demander. Bien plus, c'est Dieu lui--
meme qui prie a notre place.
Nous consacrons un paragraphe special a cette verit1~ (qui
11.'estqu'une consequence de ce que nous avons vu plus haut)
pour bien la mettre en evidence.

210
Une priere ne peut etre faite que sur la base de ce que Dieu
nous a dit. Ce qui vient d'abord, c'est donc la Parole de Dieu.
Cette Parole nous enseigne a demander a Dieu de nous faire la
gräce que nous la recevions vraiment.
II ne saurait donc etre question d'attendre dans le silence
que Dieu nous parle encore une fois. II nous a parle une fois
pour toutes en Jesus-Christ. Nous n'avons plus qu'a lui demander
de nous donner cette Parole vivante, de faire qu'elle soit vraie
et desirable pour nous.
Mais comment pourrions-nous le faire? Comment nous
serait-il possible de faire pareillement abstraction de nos desirs,
de nos souhaits et de nos angoisses ? II est bien necessaire que
Dieu nous aide a prier. 11 le fait puissamment en ceci : 11 nous
assure qu'il prie avec nous, par son Esprit. « L'Esprit lui-meme
aide a notre faiblesse. Car nous ne savons pas ce qu'il convient
de demander dans nos prieres. Mais !'Esprit lui-meme intercede
. par des soupirs inexprimables. Celui qui sonde les creurs connait
quelle est la pensee de !'Esprit, parce que c' est selon Dieu qu'il
i)J.tercede en faveur des saints » (Romains 8, 26-27). Nous pou-
vons etre certains que Dieu connait l'intention de nos prieres
meme si, a cause de notre misere, de notre maladie, de notre
angoisse, de notre agonie, nous sommes incapables de les formu-
ler comme il le faudrait. Au moment ou nous prions pour qu'un
de nos souhaits soit exauce, pour que nous ayons la paix, ou une
certaine aisance materielle, pour que nous guerissions, ou que
nous trouvions du travail, Dieu lui-meme se traduit a lui-meme
notre priere qui lui parvient alors sous cette forme : Donne-moi
ton Regne. Voila ce qui nous aide a prier et qui rend valables
toutes nos prieres, meme si elles sont imparfaites. Voila ce qui
nous encourage a prier, meme si nous sommes tellement ecrases
que nous ne pouvons Jever la tete jusqu'a la Parole de Dieu, sujet
et objet de notre priere, et que nous ne pouvons que demander
des choses immediates, elementaires. Voila ce qui nous aide a
prier dans l'angoisse morale, dans la douleur physique, dans
l'effervescence de la passion, dans les affres de l'agonie, dans les
incertains soubresauts de l'espoir et du desespoir : Dieu traduira
notre priere. 11 comprendra ce que nous ne pouvons mieux ex-
primer. 11 saura que, de cette maniere detournee que nous im-
pose notre faiblesse, c'est son Regne que nous implorons.

211
:4.Nous devons prier parce que nous ne sommes
pas encore dans le Royaume de Dieu.
Dieu nous a donne sa Parole, son Evangile et sa Loi. Pour-
quoi faut-il encore la lui demander? Comment se fait-il qu'il
faille demander a Dieu ce qu'il nous a pourtant deja donne ?
C'est que, de toutes parts, nous sommes entoures par le
Regne de Dieu, de la Loi et de l'Evangile. Comme au temps de
monde. C'est que, de toutes parts, nous voyons le contraire de
Noe et de Lot; les hommes font leurs affaires, mangent, boivent,
achetent, vendent, plantent, bätissent, se marient et marient fours
enfants, comme si Dieu n'avait pas annonce son jugement et sa
grace. Nous risquons sans cesse d'etre entraines par le spectacle
qui se deroule sans cesse sous nos yeux et dont notre propre
camr meme est temoin. Cette activite multiple risque de nous
paraitre plus reelle que la Parole de Dieu. Et pourtant, Dieu
nous l'a dit : sa Parole est reelle, actuelle et urgente. Cette acti-
vite multiple, au contraire, est illusoire, provisoire et passagere.
La priere est donc l'arme des chretiens, l'arme de I'Eglise
contre la tentation d'un monde qui existe encore, qui nargue la
Parole de Dieu avec sa puissance, sa beaute, sa diabolique intel-
ligence et qui met en echec notre foi.
Au milieu de ce monde qui n'est pas le Royaume de Dieu,
il faut prier pour etre certains du Regne de Dieu, pour recevoir,
ici et maintenant, ce que Dieu nous a donne une fois pour toutes
en Jesus-Christ, pour l'accueillir sans cesse a nouveau et a tout
propos dans notre vie.
5. Nous pouvons prier parce que Dieu ne nous fait
pas violence.
Mais alors, dira-t-on, pourquoi Dieu ne nous a-t-il pas im-
pose sa Loi et son Evangile? Pourquoi ne nous contraint-il pas
a accepter son Regne? Pourquoi attend-il, pour nous le donner,
que nous le lui demandions ?
Dien ne nous sauve pas comme si nous etions des morceaux
de bois. Lui qui nous a crees a son image ne veut pas nous sauver
au prix de ce que nous sommes. Et nous sommes, de par sa
volonte, des hommes, c'est-a-dire des etres qui ont .une volonte ,et
qui peuvent assumer une responsabilite. C'est comme hommes
qu'il veut nous sauver, comme ses partenaires et non comme ses
esclaves. Il ne veut rien faire qui ne soit accepte de nous, ne rien

212
accomplir qui ne soit demande, ne rien donner qui ne soit
apprecie et desire. Dieu est un roi, non pas un tyran.
En d'autres termes, Dieu ne veut pas nous imposer des biens
que nous mepriserions parce que nous ne les aurions pas de-
mandes. 11 ne veut pas jeter ses perles a des pourceaux, faire de
nous des enfants gätes, combles de biens qu'ils n'ont pas de-
mandes et dont ils meprisent ou ignorent la valeur. 11 veut que
nous attendions, que nous esperions, que nous implorions ce
qu'il nous donne. Ainsi, nous en connaitrons le prix et l'inesti-
mable valeur, ainsi nous resterons, bien plus, nous deviendrons
des hommes, libres devant Dieu, l'humaine volonte confirmant
librement la volonM de Dieu.

6. Toute priere ne peut etre faite qu'en Jesus-Christ.


Mais en Jesus-Christ, eile est certainement exaucee.
« En Jesus-Christ», ce n'est pas une formule qu'on ajoute
a la fin d'une priere. C'est une realite qui signifie que c'est seule-
ment en Jesus-Christ, par lui, a cause de lui, que Dieu nous
revele notre etat, le pardon qu'il nous donne et la vie nouvelle a
laquelle il nous appelle. En Jesus-Christ se montre a nous le
pardon de Dieu - et non pas dans la nature Oll il n'y a pas de
pardon, oll, comme on le dit si eloquemment, le cancer ne « par-
donne » pas, Oll la mort est sourde et Oll le fort domine le faiblc
- et non pas dans l'histoire des hömmes Oll commandent l'ar-
gent et le canon - et non pas dans notre conscience, boussole
sans aiguille si nous ne connaissons pas l'Evangile et la Loi
de Dieu.
Mais, en Jesus-Christ, nous avons cette Parole qui est aussi
le don d'une vie nouvelle. En lui, nous pouvons la demander. 11
est le garant que notre demande se fonde sur une offre, l'offre
qu'il nous a faite. Bien plus, il intercede lui-meme aupres de
Dieu pour que nous ayons part a cette offre et que notre de-
mande soit agreee.
Si bien qu'on peut dire : En Jesus-Christ, nos prieres sont
exaucees. Certes, il nous arrivera souvent de prier et de ne rece-
voir, a notre avis, aucun exaucement. Cet apparent non-exauce-
ment sera une invitation de Dieu a examiner notre priere : avons-
nous demande d'abord le Regne et la Justice de Dieu? N'avons-
nous pas voulu d'emblee ce qui nous sera donne par-dessus?
11 sera l'avertissement salutaire de Dieu a chercher premierement

213
son Regne, le «Non» energique et plein d'amour du medecin
au diabetique qui aimerait manger une creme au sucre brule,
le refus amical de l'ingenieur a l'ouvrier qui demande une mani-
velle pour mouvoir !'enorme moteur electrique. Chaque fois qu'il
nous semble que notre priere n'est pas exaucee, disons-nous : ce
n'etait donc pas en cela que consistait le Regne de Dieu, ce n'etait
pas cela qu'il fallait demander en premier. 11 y donc, dans ma
vie, quelque chose de plus urgent, de plus necessaire, de plus
decisif qui m'echappe encore.
Cet apparent non-exaucement est donc le seul que Dieu, dans
son amour, puisse nous accorder.

7. Toute priere est une priere de l'Eglise.


Toute priere se fait en communication avec ceux qui prient.
Chaque fois que vous priez, dites-vous bien que vous n'etes pas
seuls, mais que tous les chretiens, toute l'Eglise prie avec vous.
La priere publique du culte nous aide a nous representer cela :
nous sommes tous ensemble en un meme lieu pour prier Dieu.
Par la priere liturgique, nous nous associons a ceux qui ont prie
avant nous. Par la reunion de priere, nous exprimons plus
visiblement encore cette communion.
Mais il ne nous est pas seulement donne de prier les uns avec
les autres. n nous est encore permis de prier les uns pour [es
autres. Dieu a ainsi voulu unir les uns aux autres, en nous permet-
tant de lui presenter nos demandes non seulement pour nous-
memes, mais pour les autres. Certes, il ne saurait eire· question
de prier pour les morts, puisque leur tache est achevee, qu'ils
se reposent de leurs travaux et que leurs reuvres les suivent.
Mais il est possible et permis de prier pour ceux dont la vie se
joue encore et qui sont encore l'enjeu du drame de la Croix.

8. Comment prier?
Dans ce dernier paragraphe, nous essayerons de deduire
la bonne maniere de prier des differentes remarques que nous
avons faites. Nous passerons en revue les differents aspects de
la priere que nous avons examines et nous en tirerons chaque
fois l'enseignement qui y est contenu :
l. La priere est un acte de louange a Dieu, une adoration
et un sacrifice d'actions de graces. Nous reconnaissons que Dieu

214
est l'auteur de notre vie et de notre .foi, que sa Parole nous a
precede et que c'est a lui, et a lui seul qu'appartiennent la louange
et l'adoration. C'est 1a le seul sacrifice veritable que nous puis-
sions offrir a Dieu.
C'est dire qu'il faut prier avec la ferme intention de recon-
naitre Dieu Pere, Fils et Saint-Esprit comme son Dieu, d'accep-
ter son autorite et de desirer sa faveur.
II. La priere est un acte de reconnaissance. Nous remercions
Dieu ce qu'il nous a donne dans sa Parole l'annonce de son Regne
en Jesus-Christ qui nous est communiquee par le Saint-Esprit.
C'est dire qu'il faut prier en appreciant et en desirant sin-
cerement ce que Dieu nous a donne.
III. La priere est un acte d'humiliation. Nous reconnaissons
notre peche devant la Loi et l'Evangile que Dieu nous donne.
C'est dire qu'il faut prier en etant bien convaincus que nous
n'avons merite de Dieu que la condamnation et la mort et que
nous sommes entierement abandonnes a la pure misericorde
de Dieu.
IV. La priere est' zme demande. Nous demandons a Dieu de
nous donner, en Jesus-Christ et par son Saint-Esprit, ce qu'il
nous a promis dans sa Parole, de rendre actuels pour nous son
Pardon et ses Ordres.
C'est dire qu'il ne faut prier que sur la base de la Parole de
Dieu, et qu'il ne faut demander a Dieu que ce qu'il nous a promis.
V. La priere est un acte de confiance. En nous fondant sur
sa Parole, nous sommes certains que Dieu veut nous donner ce
qu'il nous a promis.
C'est dire qu'il faut prier en etant certains de l'exaucenient
sans d'ailleurs avoir la pretention de savoir en quoi consistera
cet exaucement. La confiance que Dieu reclame de nous nous
interdit de lui prescrire l'exaucement qu'il doit donner a notre
priere. 11 nous suffit de savoir que notre priere est exaucee en
Jesus-Christ.
VI. La priere est un acte d'intercession. Nous reconnaissons
que nous ne sommes pas seuls. Nous prions avec les autres
vivants, pour nous et pour eux.
C'est dire qu'il faut prier dans la communion de l'Eglise, en
portant devant Dieu les fardeaux les uns des autres.
JEAN-LOUIS LEUBA.

215
Warum Pfarrer?
«Warum Pfarrer?», so hat einmal ein Mädchen meiner Kan-
tonsschulklasse gefragt, «wie kann man nur seine Kraft an eine
so langweilige und im Grunde sterbende Sache wie die Kirche
wenden?» Da ist das «warum» am stärksten zum Ausdruck ge-
kommen. Nun, so kritisch wird sonst die Frage meist nicht ge-
stellt, sondern eher mit einem spürbaren Wohlwollen und aus
.positivem Interesse heraus. Gelegentlich gibt dann der Fragende
auch schon die Antwort: «Das ist gewiß etwas Rechtes; als
Pfarrer hat man sein festes Gehalt!» Das ist eine mögliche Ant-
wort auf die Frage: «Warum Pfarrer?»: das Gehalt. Ich glaube
:aber, daß es nicht einmal allzu viele sind, die das als Grund an-
geben, geschweige denn als alleinigen Grund. Soviel .merkt doch
der Dümmste - man kann es nicht anders sagen -, dlaß es
.wirklich um etwas anderes geht.
«Warst Du (oder waren Sie) denn immer schon so eine
ernste, religiöse Natur?» Auch das hört man. Die zweite Möglich-
.keilt: Eine religiöse Natur! Wenn ich das höre, dann kommt mich
immer etwas Mitleid an mit dem Fragenden. Und zugleich geht
es mir wie einem im Examen, der nach etwas gefragt wird, das
er nicht kennt. Ich lasse dann mein Leben an mir vorüberziehen
und .betrachte meine Seele und frage, ob da so etwas sei wie eine
«religiöse Natur». Und das Ergebnis: Ich weiß es nicht. Auf alle
Fälle reicht eine sogenannte religiöse Natur nicht aus, um Pfar-
rer zu werden und Pfarrer zu sein.
Auch dieser dritte Erklärungsversuch kommt vor: «Das
Pfarramt ist etwas Großes, weil man da doch so recht in die
großen Fragen der Menschheit hineinsieht und aus einem hohen
Ideal heraus mitarbeiten kann an der Hebung und Förderung
dler Menschheit, an der Ueberwindung der tausendfachen Nöte,
·.an denen sie krankt.» Hier wird der Pfarrerberuf gepriesen als
«idealer Beruf» zum Zwecke der «Weltverbesserung». Gewiß ist
das der Fall. Wenige Berufe lassen derart in die großen Fragen
und Nöte der Menschheit hineinschauen. ·wenige Berufe haben
so das Leben in seiner Ganzheit vor sich, das Leben mit seiner
Schönheit und Kraft, aber auch mit seiner Häßlichkeit und
Schwäche. Wahr ist auch, daß wenige Berufe soviel Gelegenheit
bieten, an der Ueberwindung menschlicher Not mitzuarbeiten
wie gerade dieser.

,216
Und dennoch! Vvir sind keine Idealisten. Wir wollen keine
bloßen Weltverbesserer sein. Es ist nicht das Ideal und nicht
der Drang, der allgemeinen Lebensnot zu steuern, was uns ge-
rade diesen Beruf ergreifen läßt.
Da sind die vierten. Die reden von einer «Berufung». Und
zwar stellen sie sich diese Berufung etwa so vor: Irgend einmal,
wahrscheinlich zu einer bestimmten Zeit und an einem bestimm-
ten Ort und bei bestimmter Gelegenheit hört man so etwas wie
eine Stimme, die sagt: «Du bist zum Pfarrer berufen.» Vielleicht
ist es die Frucht eines ernsten Erlebnisses. Auf alle Fälle darf
das Außergewöhnliche nicht fehlen! Und dann sind diese Leute
erstaunt, wenn man ihnen erklärt, es sei gar nichts Außergewöhn-
liches passiert, auch diese Berufswahl sei gewachsen und gewor-
den wie die meisten andern auch.
Man darf ruhig sagen, daß all das Genannte auch mitspielt
Aber entscheidend ist das nicht. Was ist es aber dann, was zur
Ergreifung gerade dieses Berufes führt? Das ist nicht so einfach
zu sagen; und doch ist es etwas ganz Einfaches. Es ist einfach
etwas in unser Leben hineingetreten, das uns keine Ruhe mehr
läßt, das uns immer und immer wieder beschäftigt, beschäftigt
in seiner doppelten Bedeutung: es bedrückt und beglückt zu-
gleich. Ein geheimnisvolles Etwas. Wenn ich es nennen sollte,
dieses Etwas, dann nenne ich es die Gottesfrage. Sie ist einmal
in unser Leben hineingetreten, weil Jesus Christus in unser Leben
hineingetreten ist. Nun ist sie da und wirkt im stillen. Es ist
ein Stachel in uns gelegt worden, der uns immer wieder sticht,
den wir nicht beseitigen können.
Woher dieser Stachel? Ich glaube, die wenigsten Pfarrer
könnten es sagen. Man weiß nicht recht wann und woher. Man
weiß nur eines Tages, daß er da ist. Vielleicht spielt da das
Elternhaus mit, vielleicht ein Lehrer, vielleicht der Unterricht,
vielleicht die Predigt. Aber damit ist über das Wesentliche noch
nichts gesagt; darüber kann auch nichts gesagt werden. Die
Hauptsache ist, daß der Stachel da ist. Und nun treibt er zur
Beschäftigung mit der Heiligen Schrift, und diese macht die Got-
tesfrage um so brennender. Das ist der Strudel, in den man bei
Gott hineingerät.
Darum, weil es die Gottesfrage gibt, darum werden wir
Pfarrer. Und die Gottesfrage gibt es, weil Gott ist. Fragenmüssen,

217
Umgetriebensein ist aber nichts Leichtes, Geruhsames. Darum ist
auch der Pfarrerberuf nichts Geruhsames. Das alte Pfarrhaus-
idyll hat längst aufgehört oder hat überhaupt nur von außen
gesehen bestanden. Das weiß man schon als Schüler und Student;
und das erfährt man erst recht im Amte, wenn man dafür zu
sorgen hat, daß in der einem anvertrauten Gemeinde die Got-
tesfrage nicht erlischt. Der Pfarrer hat ein ähnliches Amt wie
diie Vestalinnen im alten Römerreich, die dafür zu sorgen hatten,
daß das Tempelfeuer nicht ausgehe. Als Pfarrer haben wir da-
für zu sorgen, daß das Gottesfeuer nie ausgehe. Und das ist keine
Kleinigkeit.
Es gibt im Pfarrerleben und schon im Leben des Theologie-
studenten Zeiten, wo er lieber wollte, er würde von allem nichts
wissen, nichts von Bibel und Kirche und erst recht und vor allem
nichts vom Amte. Es gibt Momente, wo man lieber irgendeinen
bürgerlichen Beruf hätte, der zwar auch seine Nöte hat, aber
nicht diese besondere Not. Wer hätte nicht schon Reißaus neh-
men wollen angesichts der Erbärmlichkeit unserer Gemeinden
und ebenso angesichts der eigenen Erbärmlichkeit?! Man hat ja
auch als Pfarrer gar nichts vorzuweisen, sondern muß mit
Schrecken feststellen: auch mein Leben strotzt von Unfähigkeit
und Kleinglaube und Halbheit und Sünde. Wir können nur
immer wieder mit Jesaja ausrufen: «Wehe mir! Ich bin verloren;
denn ich bin ein Mensch unreiner Lippen und wohne unter einem
Volk mit unreinen Lippen.» Dennoch, trotz allem eigenen Klein-
glauben und sogar Unglauben, trotz aller eigenen Schuld, trotz-
dem man auch als Pfarrer andern gegenüber gar nichts voraus
hat und uni kein Haar «besser» ist, trotzdem man ganz und gar
keine Legitimationskarte vorweisen kann, sieht man sich immer
wieder getrieben, andern den zu verkünden, den man selbst: nicht
begriffen hat, der aber uns ergriffen hat. Wir müssen predigen.
weil wir nun einmal von Gott nicht loskommen und auch andere
mit der Gottesfrage anstecken müssen. Diese Unruhe ist die Not
des Pfarrerberufes, die mit der Not keines andern Berufes zu
vergleichen ist.
Aber wir erleben doch auch eine unerhörte Freude, die
merkwürdige Freude nämlich, daß wir von Gott beunruhigt sein
dürfen, daß wir für die andern die Gottesfrage auf priesterlichem
Herzen tragen dürfen, daß die Sünde und der Kleinglaube von

218
uns Pfarrern Gott nicht hindern, uns so zu gebrauchen, daß er
uns immer wieder in seinem Worte stupft. Wir freuen uns, von
Gott aufgestachelt zu sein, um auch andere wieder aufzustacheln,
weil wir wissen, daß darin das wahre Leben besteht, mag es auch
kein geruhsames Leben sein. Wir ziehen diese göttliche Unruhe
aller menschlichen Ruhe vor, weil wir wissen, daß gerade die
göttliche Unruhe letzte, tiefste Seligkeit bedeutet.
Weil wir von der Gottesfrage beunruhigt sind, darum wer-
den wir Pfarrer. Die Gottesfrage ist die Not und die Seligkeit
unseres Berufes. WERNER TANNER.

Bibliographie.
Karl Barth: Gotteserkenntnis und Gottesdienst nach reformato-
rischer Lehre. (226 pages. Relie : frs 7.50. Broche : frs 5.80. Editions de la
librairie evangelique, Zollikon.) - En 1887 mourait un certain lord ecossais,
Adam Gifford, non sans avoir fait un testament. Aux termes d'icelui, des
hommes « capables, respectables, de vrais penseurs, amis sinceres de la verite •,
devraient en deux ans, donn.er deux series de conferences populaires sur
• la recherche purement naturelle de la connaissance de Dieu, de l'Infini, de
la Nature et des attributs de Dieu : ce sont les • Gifford Lectures • instituees
aux quatre Universites ecossaises (Aberdeen, Edinbourg, Glasgow et St. An-
drews). L'humour britannique a confie le cours d'Aberdeen de ces deux der-
ilieres annees a... M. Karl Barth, auquel l'humour dialectique a permis d'ac-
cepter. N'est-ce pas favoriser la theologie naturelle que de lui donner lieu
de s'opposer, elle qui ne vit que de protestations contre toute theologie de
la Revelation ? Qui s'oppose se pose ...
En vingt lec;;ons, l'auteur nous donne un commentaire de la .Confession
ecossaise de 1560. La lecture de ce livre est particulierement recommandable
a ceux qui, d'apres quelques lectures mal comprises et plus mal digerees,
s'imaginent que Barth « nie l'homme • et qu'il n'a « point de morale •· Ils y
decouvriront que Barth ne craint pas de mettre l'un a cöte de l'autre l'hon-
neur de Dieu et l'honneur de l'homme. Ils y appren.dront que, si Dieu seul
est Dieu, Dieu n'est pas seul. Ils y verront que la dogmatique entraine neces-
sairement des consequences morales et meme cultuelles. Ces dernieres font
pälir, par la necessite qui les commande, les efforts archeologiques de cer-
tains liturges romands, fort bien intentionnes, nous le savons, mais insuf-
fisammen.t fondes au point de vue dogmatique. Relevons encore les vues
extremement pertinentes exposees dans le paragraphe : Der politische Gottes-
dienst. La Parole n'a pas de consequences que pour la vie chretienne et le
culte, mais aussi pour la vie politique, publique, « laique ». Ceux qui pensent
que l'on peut separer d'un trait de plume l'Eglise de l'Etat feront bien de ne
pas persister dans leur opinion avant d"avoir lu cette dix-neuvieme lec;;on.
Ce livre est une veritable petite dogmatique. 11 nous montre une fois
de plus que le bon travail theologique consiste dans le commentaire d'un
texte (biblique ou confessionnel). Il nous rappelle enfin que les « confes-
sions • de nos ancetres ont encore bien des choses a nous apprendre. J.-L. L.
Karl Barth : Evangelium und Bildung. (Theologische Studien, Heft. 2.
24 pages. Broche : fr. 1.-. Edition de la Librairie evangelique Zollikon.) -
Dans cette brochure, Barth montre quels sont les rapports de l'Evangile et

219
de la culture. Jesus-Christ est celui qui nous a revele ce qu'est veritablement
l'homme. C'est pourquoi tout « humanisme » sera necessairement christo-
centrique. Loin de supprimer toute culture, l'Evangile est lui-meme genera-
teur de la seule veritable culture, celle qui amene l'homme jusqu'a la, parfaite
stature de Christ.
On ne saurait nier qu'une teile notion de culture renverse celles aux-
quelles les diverses philosophies modernes nous avaient habitues. Salutaire
critique de ce que, trop souvent,, nous acceptons sans examen.
Mais on devra reconnaitre aussi que tout n'est pas resolu par les som-
maires suggestions de cet opuscule. Nous ne voyons pas tres bien en quel
sens le message de Jesus-Christ, l'homme vraiment «forme», cultive (« dem
gebildeten Menschen», page 10) nous revele concretement l'exigence de
cullture. Quel est par exemple le rapport entre Jesus-Christ et le~ mathe-
matiques ou les sciences experimentales ? De plus, l'impossibilite de rendre
en fram;ais le rapport de la culture (Bildung) a Jesus-Christ, l'homme
«forme», cultive (der gebildete Mensch) nous induit a penser que l'auteur
a un peu trop joue sur les mots. Par culture, on entend, dans le langage
courant, tout autre chose qu'une simple « formation •. On ne peut des lors,
nous semble-t-il, faire jouer aussi simplement l'une sur l'autre ces deux
notions : culture humaine et « formation » ou plutöt « reformation » en Christ.
Cette reserve faite, empressons-nous de recommander la lecture de
cette etude a tous ceux qui croient encore au sacro-saint humanisme des
« valeurs de l'esprit ». J.-L. L.
Karl Barth: «So wahr mir Gott helfe.» (33 Seiten, broschiert Fr. -.50,
herausgegeben vom Schweiz. Evangelischen Hilfswerk für die Bekennende
Kirche in Deutschland. Verlag der Evangelischen Buchhandlung Zollikon.) -
Diese Schrift scheint auf den ersten Blick für unsere Kirche nicht interessant
zu sein. «Was geht uns», wird mancher fragen, «der Führereid in Deutsch-.
land an?» Wem aber aufgegangen ist, daß in der Bekennenden Kirche
Deutschlands stellvertretend für die Freiheit des Evangeliums gekämpH wird,
der kann an dieser neuen wichtigen Phase des Kirchenkampfes nicht vor-
übergehen.
Es handelt sich um eine Niederlage der Bekennenden Kirche, um ein
Versagen an einem entscheidenden Punkt; die Kirche ist gründlich herein-
gefallen, sie hat einen Eid geleistet, der dem Weihrauchkorn vor dem römi-
schen Cäsarenbild gleicht und der sie in verhängnisvoller Weise an den
totalen Staat bindet.
Die Sache der Bekennenden Kirche hat dadurch einen ernsten Schlag
erlitten, und viel Hoffnung, mit der der deutsche Kirchenkampf in der Kirche
aller Länder begleitet wurde, ist dadurch getrübt worden.
Aber dennoch ist es nicht zu Endei Das wird uns aus des Verfassers
Darlegungen deutlich.
Die vorliegende Schrift zeigt uns, wie es möglich war, daß die Mehrheit
d,er Bekennenden Kirche sich verleiten ließ, den «Eid auf den Führer» zu
leisten. Wir werden in eindringlicher Weise in die ganze Situation eingeführt,
und wir erfahren denn auch, was daraus zu lernen ist und warum nun erst
recht für die Bekennende Kirche eingetreten werden muß.
Dr. Arthur Frey: Die Sorge unseres
Staates und die Not unserer
Kirche. (173 Seiten, Ganzleinen Fr. 5.50, kartoniert
Fr. 4.50. Verlag der Evan-
gelischen Buchhandlung Zollikon.) - Daß «Die Sorge unseres Staates» und
«die Not unserer Kirche» so eng miteinander verbunden sein könnten, wie
der Titel dieses 'Buches offenbar meint, wer wäre darüber nicht erstaunt?
'Wir haben doch wahrhaftig ganz andere Sorgen, werden viele entgegen-
halten, als uns um die Kirche zu kümmern, in einer Zeit allgemeiner Un-

220
sicherheit und Ungewißheit! Und die Kirche wird ihren politischen Einfluß
mit Recht nicht überschätzen und die Politik gerne den Staatsmännern
überlassen!
Aber nun hören wir in diesem Buche Dinge, die sowohl den Staat .als
auch die Kirche zum Aufhorchen zwingen. Wir bekommen für das politische
und geistige Geschehen unserer Zeit - innerhalb und außerhal}> der
Schweiz - eine Deutung, wie sie bisher so sachlich und überzeugend wohl
noch kaum gegeben worden ist. Wir bekommen Einblick in die Schwierig,
keiten, vor welche sich unsere Demokratie gestellt sieht; wir erfahren die
Ursache der Krise, in der wir uns befinden, und es wird uns in diesem
Buche nichts Geringeres gegeben als die einzige Lösung aus Sorge und Not
heraus.
Es ist zu wünschen, daß dieser Appell gehört wird, daß Staat und
Kirche aufmerken auf dieses freimütige und zugleich besonnene Wort, das
beide, Staat und Kirche, wieder auf ihre ursprünglichen Positionen zurück-
führen möchte und ihnen zeigen will, in welch starkem Maße sie aufeinander
angewiesen sind.
Die echte schweizerische Demokratie, sagt der Verfasser, ist keine
Gründung des Liberalismus, sondern der Reformation. Und die Entwurzelung
des Staates und der Kirche aus diesem Boden, dem beide entstammen, ist
zuletzt die Ursache, daß die vor den Grenzen stehende Weltanschauung des
totalen Staates, welche sowohl die Freiheit der Demokratie als auch die
Freiheit der Kirche zu vernichten droht, eine solch große Gefahr bedeutet.
Kirche und Staat, sagt der Verfasser weiter, sind die Eckpfeiler, auf
denen das Leben des Schwei.:er Volkes ruht. Kann es eine engere Beziehung
zwischen den beiden geben?
(N.B. : Une notice en fram;;ais sur cet ouvrage paraitra dans le pro~
chain numero.)
Joban Maarten: Das Dorf auf .dem Berge. (133 Seiten, Ganzleinen
Fr. 3.90. Verlag der Evangelischen Buchhandlung Zollikon.) - Es sind bis
jetzt wohl systematische und chronologische Darstellungen des deutschen
Kirchenkampfes erschienen; ein Buch, das uns zeigen würde, was diese Aus-
einandersetzung zwischen Staat und Kirche für die einfache Landbevölke,
rung, für ein Dorf bedeuten kann, fehlte jedoch. Diese Lücke hat Johan
Maarten mit seiner Erzählung «Das Dorf auf dem Berge» ausgefüllt. Ein
einfacher Waldarbeiter erzählt uns, wie es dem treuen und tapferen Pfarrer
Stephan Grund in Lindenkopf ergangen ist. Aber weit mehr als das: die
Erzählung ist auch ein lebendiges Zeugnis für die Macht, die das Wort Gottes
in einer Gemeinde auszuüben vermag. Es wird uns hier in ruhiger, keines~
wegs leidenschaftlicher Art gezeigt, in welche Not ein abgelegenes Dorf durch
das Eindringen der neuen Weltanschauung gebracht wird und wie der ein°
zelne und die Familien durch die Verkündigung des Gotteswortes vor Ent-
scheidungen gestellt werden. Aber wir vernehmen auch, wie die Gemeinde
treu zu ihrem Pfarrer steht.
Der Leser wird das Buch nicht ohne tiefinnerste Bewegung aus der
Hand legen. Es gibt aber auch kaum eines, das man wie dieses im wahrsten
Sinne des Wortes ein tröstliches Buch nennen dürfte: bezeugt es uns doch,
daß das Wort Gottes trob allem stärker ist als die Macht der Welt. Es wäre
zu wünschen, daß das schlichte Buch in recht vielen Schweizer Häusern
Eingang finden und in Gebrauch genommen würde.
Johan Maarten : Das Dorf auf dem Berge. (133 pages. Relie frs 3.90,
Edition de la Librairie evangelique, Zollikon.) - L'auteur, dissimule, il le
fallait bien, sous un pseudonyme, nous raconte la vie d'un village d'Alle-
magne. Cela commence en 1932. Nous assistons a la revolution de janvier

221
19313.Les nationaux-socialistes s'emparent de la vie publique. Le vieux syndic
est remplace par un ardent nazi. Et puis, il y a aussi le pasteur qui appar-
tient a l'Eglise confessionnelle. On Ie voit travailler dans sa paroisse, aux
prises avec l'hostilite croissante des dirigeants locaux du parti. Nous assistons
a des etudes bibliques presque secretes, nous sommes temoins du reveil de
la paroisse et de son attachement pour le pasteur qui la conduit si ferme-
ment. Tout cela ·est mis dans la bouche d'un ouvrier. Peu de livres, mieux
qu,e celui-la, nous montrent la situation de l'Eglise allemande et l'opinion
veritable du peuple. Sans aucune polemique, l'auteur nous trace fidelement
les faits tels qu'ils sont. Et le cadre romance qu'il a choisi est bien propre a
les fixer dans notre memoire. J.-L. L.
Paul-Romane Musculus: La priere des mains. (L'Eglise reformee et
l'art. 1 vol. in-8 couronne. 247 pages. 20 reproductions hors-texte. Edition
Je Sers Paris / Labor Geneve. Frs 2.-.) - En quatre parties (1. L'Eglise et
les: images. II. L'art et le culte dans l'Eglise reformee. III. Les artistes
reformes dans l'histoire de l'art. IV. L'art et la theologie reformee)
l'auteur nous donne une veritable petite somme de l'art reforme. Le sujet
n'est pas nouveau, dira-t-on. Non, mais il est (enfin 1) traite de maniere
nouvelle. En effet, nous avons eu jusqu'ici ou bien des theologiens
traitant de questions qu'ils ignoraient, ou bien des artistes sans connais-
sances theologiques. Monsieur P.-Romane Musculus est a la fois artiste et
theologien. 11 ne pense pas, comme beaucoup de pasteurs esthetes, que la
doctrine soit negligeable et qu'il suffise de « faire beau ». 11 ne s'imagine pas,
comme beaucoup d'esthetes religieux, que le catholicisme a le monopole de
l'art. 11 nous montre ce qu'est l'art reforme, libre de toute servitude comme
l'obeissance des chretiens.
Servi par une grande erudition qui n'ennuie jamais, il decouvre a nos
yeux des foules de richesses ignorees de nous. II en degage l'unite d'ins-
piration, troublee lorsque cette inspiration elle-meme est troublee, sans cesse
a reconquerir, si bien qu'un vrai dogmaticien nous prepare de vrais Temples.
Entre le danger romain de l'utilisation de l'art et le danger puritain, la peur
de l'art, il y a la voie royale de la liberte chretienne Oll l'art est un don de
Dieu pour exprimer notre reconnaissance, et manifester « la gloire de la
Sainte Trinite •· J.-L. L.
Venite Adoremus I et II. - Le rapport de la conference d'Edimbourg
note que les Eglises ont a peine commence • a explorer les possibilites de
creer une comprehension plus vivante et une unite plus profonde de leurs
traditions respectives, en etudiant ces traditions dans le domaine du culte.
La Federation Universelle des Associations 1 Chretiennes d'Etudiants a fait,
ciroyons-nous, dans ce domaine, acte de pionnier. Elle vient en effet de
publier deux petits volumes destines a initier les etudiants a quelques formes
de culte que l'on pourrait qualifier de « classiques ». Le premier volume en
trois langues comprend six services : la liturgie de l'Eglise Reformee de
F'rance (sehm Bersier), la liturgie de l'Eglise Lutherienne de Suede, les
Prieres du soir et du matin selon le rite de l'Eglise d'Angleterre, les Vepres
Orthodoxes de Päques, et les Complies selon le rite benedictin. La preface du
volume souligne que le but de cette publication est « d'aider a la vie recume-
nique de la Federation en donnant des services divins de differentes con-
f<essions, qui en soient caracteristiques, et qui puissent etre employes dans
les groupes interconfessionnels Oll l'on essaie de s'associer au service divin
eile telle ou telle confession. » L'on a omis intentionneßement d'inserer dans
ce livre des liturgies de communion, et cette omission volontaire est expliquee
comme suit : « Les questions de communion et d'intercommunion sont des
questions de discipline ecclesiastique qui ne sont pas de la competence de

222
la Federation Universelle. L'omission que nous avons faite ne signifie pas
que nous n'avons pas conscience de l'importance decisive du sacrement de
la Sainte Communion qui est le centre meme du culte chretien. Mais le fait
meme qu'il en est le centre nous interdit toute tentative purement experi-
mentale.•
Le deuxieme volume, paru en editions fram;aise et anglaise, reliees
separement, est d'un caractere different. Son but est d'aider les etudiants a
la preparation de courts services tels qu'ils ont coutume d'en celebrer dans
leurs rencontres, leurs camps et leurs conferences. Dans une premiere partie,
ce volume donne des ordres de service avec variantes. Dans une seconde
partie, il donne toute une serie de services prepares a l'intention d'occasions
speciales telles que : une mission universitaire, le jour de priere de la Fede-
ration Universelle, l'ouverture et la clöture d'une conference, etc. L'inspiration
de ces services est essentiellement biblique. Nombre de prieres out ete em-
pruntees a la tradition de differentes Eglises a travers les siecles. Quelques-
unes par contre sont tout a fait modernes et ecrites en vue de ce volume.
Un troisieme volume donnant une collection plus etendue de prieres est en
preparation. S. de D.

Umschau / Informations.
Christentum UDld Akademiker in der Gegenwart.
Unter. diesem Motto finden in Bern im neuen Jahr noch folgende Vor-
träge statt:
Professor H. Baumgartner: Der Auftrag des Erziehers., Donnerstag, den
26. Januar 1939. - Regierungsrat Dr. H. Durrenmatt: Der Staat. Donnerstag,
den 2. Februar 1939. - Oberrichter M. Ludwig: Das Recht. Donnerstag, den
9. Februar 1939. - Dr. A. Mäder: Seelische Erkrankung. Donnerstag, den
16. Februar 1939.
Zu den Veranstaltungen, die als Ausspracheabende im Bürgerhaus,
I. Stock, Neuengasse 20, durchgeführt werden, sind die Dozenten und Studie-
renden aller Fakultäten der Universität Bern geladen. - Eintritt frei. -
Beginn je 20.15 Uhr.

Jugendkonferenz 1939.
Am Sonntag, den 19. Februar 1939, findet in Bern die jährliche Tagung
der Schweizerischen Evangelischen Jugendkonferenz statt. Am Morgen ver-
sammeln sich die Abgeördneten der einzelnen Jugendkreise, die zur Jugend-
konferenz gehören, zur Entgegennahme des Tätigkeitsberichtes des Arbeits-
ausschusses und zur Erledigung der ordentlichen Jahresgeschäfte. Am Nach-
mittag findet dann ein öffentlicher Vortrag statt, zu dem auch weitere Mit-
glieder evangelischer Jugendkreise, besonders aus der Stadt Bern und Um-
gebung, eingeladen sind. Das nähere Programm wird in der Januarnummer
unserer «Jugendblätter• bekanntgegeben werden.

Einführungskurs ins neue «Mein Lied»


11. bis 16. April 1939.
Der Arbeitsausschu!l der «Schweiz. Eva:µgelischen Jugendkonferenz•
veranstaltet im Frühjahr 1939 in der Woche nach Ostern vom 11. bis und
mit 16. April in der Form einer Singwoche einen Einführungskurs in das mit
Spannung erwartete und nun zur Ausgabe gelangte neue «Mein Lied•. In der
Annahme, daß für diesen Einführungskurs, der unter sachkundiger Leitung

223
stehen wird, von Mitgliedern und vor allem Leitern unserer Jugendgruppen,
die das neue «Mein Lied• .benützen, sehr großes Interesse erwartet werden
darf, haben wir uns entschlossen, diesen Einführungskurs zu gleicher Zeit
an zwei Orten durchzuführen: im Zwingliheim in Wildhaus und in der
Jugendheimstätte Gwatt am Thunersee.
Wir bitten alle, die sich für diesen Kurs interessieren, obiges Datum in
ihrem Kalender vorzumerken. Die Einladungen mit dem genauen Kurs'
programm und allen nötigen Angaben werden im Januar an sämtliche
Jugendgruppen verschickt.

Nam.rimten aus der CSV. / Noovelles de l'ACE.


Nationalkomitee der SCSV.
Das Nationalkomitee des Wintersemesters fand am 4. Dezember 1938
wie gewohnt in Bern statt.
Die Berichte der einzelnen Sektionen gehörten wohl zum interessantesten
Teil der Tagung. Wir können hier leider nicht näher auf diese Berichte
zurückkommen, immerhin sei gesagt, daß in der deutschen Schweiz die
Arbeit wie gewohnt in Bibelstudium, Vorträgen und Diskussionsabenden be-
steht. Aus der welschen Schweiz hören wir sehr erfreuliche Nachrichten von
Genf: Die CSV. plant dort, in Mitarbeit mit der Theologischen Fakultät,
Evangelisationsarbeit in der _Gemeinde Annemasse in Hochsavoyen. Genf und
Laus;mne haben sich auch mit den «groupes bibliques universitaires» (Inter- .
varsity Fellowship) zu beschäftigen. In Genf hängt diese Gruppe offiziell von
der CSV. ab, wogegen in Lausanne diese Zusammenarbeit bisher noch nicht
gelungen ist. In Neuchätel und Biel ist die Mitgliederzahl stark zusammen-
geschrumpft, aber die Arbeit hat nicht aufgehört, doch ist für sie die Hilfe
eines Nationalsekretärs bitter nötig.
Die Demission von Pfr. Dominice als welschschweizerischer Berater
wurde entgegengenommen und ihm, wie W. A. Visser 't Hooft, dem aus-
.scheidenden Generalsekretär des Weltbundes, Dankesbriefe gesandt. Als Nach-
folger von Pfr. Dominice wurde Pfr. Pierre C. Bonnard gewählt, der den
Lesern von «In Extremis» gut bekannt ist. Pfr. Bonnard soll auch das Amt
eines Sekretärs in der welschen Schweiz übernehmen, doch ist diese Frage
noch nicht ganz abgeklärt, da die zuständigen Kirchenbehörden noch Rück-
sprache geben müssen. .
Der Kassenbericht wurde mit Dank entgegengenommen und genehmigt.
Am Nachmittag wurde, nach Anhören von Berichten über die inter-
nationalen Konferenzen in Bievres und Goldern, ,,hauptsächlich über die
Jugendkonferenz von Amsterdam diskutiert. Das Programm sieht eine Teil-
nehmerzahl von 1500 Delegierten vor. Der SCSV. sind zwölf Plätze ein-
geräumt, so daß jede Sektion ihren Vertreter wird haben können. Wir haben
lang über die Notwendigkeit einer solchen Konferenz gesprochen. Ein defini-
tiiver Beschluß über die schweizerische Delegation wurde nicht gefaßt, da wir
i111der Schweiz ein Sommerlager vorsehen. Hausser und v. Allmen sind beauf-
tragt worden, die ganze Lagerfrage zu studieren und den verschiedenen Sek-
tionen wie den Beratern darüber sobald wie möglich einen Rapport zu machen.
In den Weihnachtsferien soll ein Skilager mit den Altmitgliedern ge-
meinsam stattfinden. Ferner sei auf das in den Frühlingsferien stattfindende
Bibellager in Beinwil hingewiesen.
Das Nationalkomitee wurde auf unsere nationale Pfingstzusammenkunft,
die wahrscheinlich wieder in Büren sein wird, vertagt.
Hier sei noch mit Dank auf die ausgezeichnete Arbeit unseres N.-P.
hingewiesen. W. G.

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