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INTERNATIONALE 10993-1
Cinquième édition
2018-08
Numéro de référence
ISO 10993-1:2018(F)
© ISO 2018
ISO 10993-1:2018(F)
Sommaire Page
Avant-propos............................................................................................................................................................................................................................... iv
Introduction................................................................................................................................................................................................................................. vi
1 Domaine d’application.................................................................................................................................................................................... 1
2 Références normatives.................................................................................................................................................................................... 2
3 Termes et définitions........................................................................................................................................................................................ 3
4 Principes généraux applicables à l’évaluation biologique des dispositifs médicaux.................... 6
5 Catégorisation des dispositifs médicaux...................................................................................................................................10
5.1 Généralités................................................................................................................................................................................................ 10
5.2 Catégorisation suivant la nature du contact avec le corps du patient................................................... 10
5.2.1 Dispositifs médicaux sans contact.................................................................................................................. 10
5.2.2 Dispositifs médicaux au contact d’une surface.................................................................................... 11
5.2.3 Dispositifs médicaux communiquant avec l’extérieur.................................................................. 11
5.2.4 Dispositifs médicaux implantables................................................................................................................ 12
5.3 Catégorisation suivant la durée du contact.................................................................................................................. 12
5.3.1 Catégories de durée de contact......................................................................................................................... 12
5.3.2 Dispositifs médicaux à contact transitoire.............................................................................................. 12
5.3.3 Dispositifs médicaux de plusieurs catégories de durée de contact................................... 13
6 Processus d’évaluation biologique..................................................................................................................................................13
6.1 Informations physiques et chimiques pour l’analyse du risque biologique.................................... 13
6.2 Analyse de l’écart et choix des paramètres biologiques pour l’évaluation....................................... 14
6.3 Essais biologiques.............................................................................................................................................................................. 14
6.3.1 Généralités.......................................................................................................................................................................... 14
6.3.2 Essais d’évaluation....................................................................................................................................................... 15
7 Interprétation des données d’évaluation biologique et appréciation globale du
risque biologique...............................................................................................................................................................................................20
Annexe A (informative) Points à traiter lors d’une appréciation du risque biologique...............................21
Annexe B (informative) Recommandations concernant la conduite d’une évaluation
biologique au sein d’un processus de gestion du risque..........................................................................................26
Annexe C (informative) Processus suggéré de revue de littérature scientifique.................................................41
Bibliographie............................................................................................................................................................................................................................ 43
Avant-propos
L’ISO (Organisation internationale de normalisation) est une fédération mondiale d’organismes
nationaux de normalisation (comités membres de l’ISO). L’élaboration des Normes internationales est
en général confiée aux comités techniques de l’ISO. Chaque comité membre intéressé par une étude
a le droit de faire partie du comité technique créé à cet effet. Les organisations internationales,
gouvernementales et non gouvernementales, en liaison avec l’ISO participent également aux travaux.
L’ISO collabore étroitement avec la Commission électrotechnique internationale (IEC) en ce qui
concerne la normalisation électrotechnique.
Les procédures utilisées pour élaborer le présent document et celles destinées à sa mise à jour sont
décrites dans les Directives ISO/IEC, Partie 1. Il convient, en particulier de prendre note des différents
critères d’approbation requis pour les différents types de documents ISO. Le présent document a été
rédigé conformément aux règles de rédaction données dans les Directives ISO/IEC, Partie 2 (voir www
.iso.org/directives).
L’attention est attirée sur le fait que certains des éléments du présent document peuvent faire l’objet de
droits de propriété intellectuelle ou de droits analogues. L’ISO ne saurait être tenue pour responsable
de ne pas avoir identifié de tels droits de propriété et averti de leur existence. Les détails concernant
les références aux droits de propriété intellectuelle ou autres droits analogues identifiés lors de
l’élaboration du document sont indiqués dans l’Introduction et/ou dans la liste des déclarations de
brevets reçues par l’ISO (voir www.iso.org/brevets).
Les appellations commerciales éventuellement mentionnées dans le présent document sont données
pour information, par souci de commodité, à l’intention des utilisateurs et ne sauraient constituer un
engagement.
Pour une explication de la nature volontaire des normes, la signification des termes et expressions
spécifiques de l’ISO liés à l’évaluation de la conformité, ou pour toute information au sujet de l’adhésion
de l’ISO aux principes de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) concernant les obstacles
techniques au commerce (OTC), voir le lien suivant: www.iso.org/iso/fr/avant-propos.html.
Le présent document a été élaboré par le comité technique ISO/TC 194, Évaluation biologique et clinique
des dispositifs médicaux.
Cette cinquième édition annule et remplace la quatrième édition (ISO 10993-1:2009), qui a fait l’objet
d’une révision technique. Elle intègre également le Rectificatif technique ISO 10993-1:2009/Cor.1:2010.
Les principales modifications par rapport à l’édition précédente sont les suivantes:
a) révision de l’Annexe A «Points à traiter lors d’une appréciation du risque biologique», avec de
nouvelles colonnes pour les «informations physiques et/ou chimiques» et la «pyrogénicité induite
par le matériau», ainsi que des colonnes pour la «toxicité chronique», la «cancérogénicité», la «toxicité
sur la reproduction/le développement» et la «dégradation» qui indique maintenant des paramètres à
prendre en compte avec la lettre «E» (à la place des «essais» à mener avec la lettre «X»);
b) remplacement de l’Annexe B «Recommandations concernant le processus de gestion des risques»
par «Recommandations concernant la conduite d’une évaluation biologique au sein d’un processus
de gestion du risque» (auparavant ISO TR 15499);
c) ajout de définitions pour les termes utilisés dans toute la série ISO 10993;
d) ajout d’informations sur l’évaluation des «Dispositifs médicaux sans contact» et nouvelles
informations sur l’évaluation des «Dispositifs médicaux à contact transitoire»;
e) ajout d’informations sur l’évaluation des nanomatériaux et des matériaux absorbables;
f) ajout de la référence à l’ISO 18562 (toutes les parties) «Évaluation de la biocompatibilité des
chemins des gaz respiratoires utilisés dans le domaine de la santé»;
g) modifications rédactionnelles importantes tout au long du document.
Une liste de toutes les parties de la série ISO 10993 se trouve sur le site Web de l’ISO.
Introduction
L’objectif principal du présent document est la protection de l’Homme vis-à-vis des risques biologiques
potentiels provoqués par l’utilisation de dispositifs médicaux. Il constitue une compilation de plusieurs
normes et lignes directrices nationales et internationales concernant l’évaluation biologique des
dispositifs médicaux. Il est destiné à décrire l’évaluation biologique des dispositifs médicaux au sein
d’un processus de gestion du risque, dans le cadre de l’évaluation et de la mise au point de chaque
dispositif médical. Cette approche combine l’examen et l’évaluation de toutes les données existantes
avec, si nécessaire, la sélection et la mise en œuvre d’essais complémentaires, ce qui permet d’accomplir
une évaluation complète des réponses biologiques pour chaque dispositif médical, en rapport avec sa
sécurité d’emploi. Le terme «dispositif médical» est d’une acception large qui va du matériau simple,
lequel peut exister sous plusieurs formes physiques, au dispositif médical constitué de nombreux
composants constitués de plus d’un matériau.
Le présent document traite de la détermination de la réponse biologique aux dispositifs médicaux,
de façon générale plutôt que sous l’angle spécifique dispositif-situation type. Ainsi, pour une évaluation
biologique complète, il classifie les dispositifs médicaux suivant la nature et la durée prévue de contact
avec les tissus humains lors de leur emploi et indique, sous forme de matrice, les paramètres biologiques
considérés comme pertinents pour l’examen de chaque catégorie de dispositif médical. Voir également
3.14, Note 1 à l’article.
La gamme des risques biologiques est vaste et complexe. La réponse biologique à un matériau constitutif
ne peut être considérée indépendamment de l’ensemble de la conception du dispositif médical. Ainsi,
lors de la conception d’un dispositif médical, le choix du meilleur matériau quant à la biocompatibilité
peut conduire à un dispositif médical moins fonctionnel, la biocompatibilité n’étant qu’une des
nombreuses caractéristiques à prendre en compte lors de ce choix. Lorsque le matériau est destiné à
interagir avec le tissu afin de permettre au dispositif de remplir sa fonction, l’évaluation biologique doit
en tenir compte.
Les réponses biologiques d’un matériau qui sont considérées comme néfastes dans une application
peuvent ne pas être considérées comme telles dans une situation différente. L’évaluation biologique
est fondée, entre autres, sur des méthodes d’essai in vitro et ex vivo et sur des modèles animaux; de
sorte que le comportement prévu lors de l’utilisation d’un dispositif médical sur l’homme ne peut être
jugé qu’avec prudence, car il ne peut être catégoriquement conclu que la même réponse biologique se
produise aussi chez cette espèce. De plus, les différentes façons de répondre à un même matériau selon
les individus suggèrent que certains patients peuvent connaître des effets indésirables, même avec des
matériaux bien connus.
Le rôle principal du présent document est de servir de cadre dans lequel planifier une évaluation
biologique. Un rôle secondaire est d’utiliser les avancées scientifiques dans notre compréhension des
mécanismes de base pour réduire le plus possible le nombre et l’exposition des animaux de laboratoire
en donnant la préférence aux essais de caractérisation chimique, physique, morphologique et
topographique et aux modèles in vitro dans les situations où ces méthodes donnent des informations
aussi pertinentes que les modèles in vivo.
Le présent document n’est pas destiné à fournir un ensemble rigide de méthodes d’essai avec critères
d’acceptation et de refus. Cela pourrait se traduire soit par des contraintes inutiles sur le développement
et l’emploi de nouveaux dispositifs médicaux, soit par une mauvaise compréhension de la sécurité
dans l’utilisation générale des dispositifs médicaux. Lorsqu’une application particulière le justifie,
les experts du produit ou du champ d’application concerné peuvent choisir d’établir des essais et des
critères spécifiques dans une norme verticale spécifique d’un produit.
La série ISO 10993 est destinée à être utilisée par les professionnels, qualifiés par une formation et une
expérience appropriées, capables d’interpréter ses exigences et de juger des conclusions de l’évaluation
pour chaque dispositif médical, en tenant compte de tous les facteurs concernant le dispositif
médical, son utilisation prévue et les connaissances en cours sur le dispositif médical apportées par la
consultation de la littérature scientifique et des expériences cliniques antérieures.
L’Annexe A, informative contient un tableau généralement utile pour l’identification des paramètres
recommandés dans l’évaluation de la biocompatibilité des dispositifs médicaux, d’après leur catégorie
de contact avec le corps et de durée d’exposition clinique. L’Annexe B, informative contient des
recommandations pour l’application du processus de gestion du risque aux dispositifs médicaux qui
incluent l’évaluation biologique.
1 Domaine d’application
Le présent document spécifie:
— les principes généraux sur lesquels repose l’évaluation biologique des dispositifs médicaux dans un
processus de gestion du risque;
— la classification générale des dispositifs médicaux, fondée sur la nature et la durée de leur contact
avec le corps humain;
— l’évaluation de toutes les données pertinentes existantes;
— l’identification de lacunes dans les ensembles de données disponibles sur la base d’une analyse
de risque;
— l’identification d’ensembles de données supplémentaires nécessaires à l’analyse de la sécurité
biologique du dispositif médical;
— l’évaluation de la sécurité biologique du dispositif médical.
Le présent document s’applique à l’évaluation de matériaux et dispositifs médicaux qui sont destinés à
entrer en contact direct ou indirect avec:
— le corps du patient pendant leur utilisation prévue;
— le corps de l’utilisateur si le dispositif médical est destiné à la protection (par exemple gants
chirurgicaux, masques et autres).
Le présent document est applicable à l’évaluation biologique de tous types de dispositifs médicaux,
y compris les dispositifs médicaux actifs, non actifs, implantables et non implantables.
Le présent document donne également des lignes directrices pour l’évaluation des dangers biologiques
provenant de:
— risques tels que des modifications du dispositif médical au fil du temps, dans le cadre de l’évaluation
de sécurité biologique générale;
— rupture d’un dispositif médical ou d’un composant de dispositif médical qui expose des tissus de
l’organisme à des matériaux nouveaux.
Les autres parties de l’ISO 10993 couvrent des aspects spécifiques des évaluations biologiques et des
essais associés. Des normes de produits ou spécifiques aux dispositifs traitent des essais mécaniques.
Le présent document exclut les dangers relatifs aux bactéries, moisissures, levures, virus, agents de
l’encéphalopathie spongiforme transmissible (EST) et autres agents pathogènes.
2 Références normatives
Les documents suivants cités dans le texte constituent, pour tout ou partie de leur contenu, des
exigences du présent document. Pour les références datées, seule l’édition citée s’applique. Pour les
références non datées, la dernière édition du document de référence s’applique (y compris les éventuels
amendements).
ISO 10993-2:2006, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 2: Exigences relatives à la
protection des animaux
ISO 10993-3, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 3: Essais concernant la génotoxicité,
la cancérogénicité et la toxicité sur la reproduction
ISO 10993-4, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 4: Choix des essais pour les
interactions avec le sang
ISO 10993-5, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 5: Essais concernant la cytotoxicité
in vitro
ISO 10993-6, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 6: Essais concernant les effets locaux
après implantation
ISO 10993-7, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 7: Résidus de stérilisation à l'oxyde
d'éthylène
ISO 10993-9, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 9: Cadre pour l’identification et la
quantification des produits potentiels de dégradation
ISO 10993-10, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 10: Essais d'irritation et de
sensibilisation cutanée
ISO 10993-11:2017, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 11: Essais de toxicité
systémique
ISO 10993-12, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 12: Préparation des échantillons et
matériaux de référence
ISO 10993-13, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 13: Identification et quantification
de produits de dégradation de dispositifs médicaux à base de polymères
ISO 10993-14, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 14: Identification et quantification
des produits de dégradation des céramiques
ISO 10993-15, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 15: Identification et quantification
des produits de dégradation issus des métaux et alliages
ISO 10993-16, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 16: Conception des études
toxicocinétiques des produits de dégradation et des substances relargables
ISO 10993-17, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 17: Établissement des limites
admissibles des substances relargables
ISO 10993-18, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 18: Caractérisation chimique des
matériaux
ISO/TS 10993-20, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 20: Principes et méthodes
relatifs aux essais d'immunotoxicologie des dispositifs médicaux
ISO 14971:2007, Dispositifs médicaux — Application de la gestion des risques aux dispositifs médicaux
3 Termes et définitions
Pour les besoins du présent document, les termes et définitions suivants s’appliquent.
L’ISO et l’IEC tiennent à jour des bases de données terminologiques destinées à être utilisées en
normalisation, consultables aux adresses suivantes:
— IEC Electropedia: disponible à l’adresse http://www.electropedia.org/
— ISO Online browsing platform: disponible à l’adresse https://www.iso.org/obp
3.1
biocompatibilité
capacité d’un dispositif médical (3.14) ou d’un matériau (3.12) à produire une réponse hôte appropriée
dans une application spécifique
3.2
risque biologique
combinaison de la probabilité de dommage pour la santé survenant suite à des réactions négatives
associées à des interactions avec un dispositif médical (3.14) ou un matériau (3.12) et de la gravité de
ce dommage
3.3
sécurité biologique
absence de tout risque biologique (3.2) inacceptable dans le contexte de l’utilisation prévue
3.4
constituant chimique
substance synthétique ou naturelle utilisée dans un processus de fabrication de matériaux (3.12) et/
ou de dispositifs médicaux (3.14), comprenant le ou les matériaux de base, les additifs (antioxydants,
stabilisants anti-UV, colorants artificiels, colorants, etc.), et les auxiliaires de fabrication (solvants,
lubrifiants, agents antimoussants, etc.)
3.5
ensemble de données
informations, telles que la caractérisation physique et/ou chimique, les données de toxicité, etc.,
issues d’une variété de sources et nécessaires pour caractériser la réponse biologique d’un dispositif
médical (3.14)
3.6
contact direct
dispositif médical (3.14) ou composant de dispositif médical qui entre en contact physique avec un tissu
de l’organisme
3.7
dispositif médical communiquant avec l’extérieur
dispositif médical (3.14) ou composant de dispositif médical qui est placé partiellement ou entièrement
à l’extérieur du corps mais qui a un contact soit direct, soit indirect avec les fluides et/ou les tissus
internes de l’organisme
3.8
produit fini
dispositif médical (3.14) ou composant de dispositif qui a été soumis à tous les processus de fabrication
pour le dispositif médical «à commercialiser», y compris l’emballage et le cas échéant la stérilisation
3.9
géométrie
configuration du dispositif
forme et disposition relative des pièces du dispositif médical (3.14)
3.10
implant
dispositif médical (3.14) destiné à être introduit entièrement dans le corps humain ou à remplacer une
surface épithéliale ou la surface de l’œil au moyen d’une intervention clinique et qui est destiné à rester
en place après l’intervention
3.11
contact indirect
dispositif médical (3.14) ou composant de dispositif médical par lequel passe un fluide ou un gaz, avant
que le fluide ou le gaz entre en contact physique avec un tissu de l’organisme (dans ce cas, le dispositif
médical ou le composant de dispositif médical lui-même n’entre pas en contact physique avec le tissu de
l’organisme)
3.12
matériau
polymère naturel ou synthétique, métal ou alliage, céramique ou bien composite, y compris les tissus
rendus non viables, utilisé comme dispositif médical (3.14) ou partie de dispositif médical
3.13
caractérisation de matériau
processus large et général de collecte des informations existantes relatives aux propriétés chimiques,
structurelles et autres d’un matériau et le cas échéant, de nouvelles données, pour faciliter l’évaluation
de ces propriétés
3.14
dispositif médical
instrument, appareil, équipement, machine, dispositif, implant, réactif pour utilisation in vitro, logiciel,
matériau (3.12) ou autre article similaire ou associé, dont le fabricant prévoit qu’il soit utilisé, seul
ou en association, chez l’être humain pour une ou plusieurs des applications médicales particulières
suivantes:
— diagnostic, prévention, surveillance, traitement ou atténuation d’une maladie;
— diagnostic, surveillance, traitement, atténuation ou réparation d’une blessure;
— étude, remplacement, modification ou soutien de l’anatomie ou d’un processus physiologique;
— réanimation ou maintien en vie;
— maîtrise de la conception;
— désinfection des dispositifs médicaux;
— apport d’informations au moyen de l’examen in vitro d’échantillons issus du corps humain;
et dont l’action principale voulue dans ou sur le corps humain n’est pas obtenue par des moyens
pharmacologiques, immunologiques ou métaboliques, mais dont la fonction prévue peut être assistée
par de tels moyensLes dispositifs médicaux incluent les dispositifs dentaires
Note 1 à l'article: Les produits pouvant être considérés comme des dispositifs médicaux dans certaines
juridictions mais pas dans d’autres, comprennent les suivants:
[SOURCE: GHTF/SG1/N071:2012, 5.1, modifié pour clarifier l’inclusion des dispositifs dentaires]
3.15
nanomatériau
matériau (3.12) ayant une dimension externe à l’échelle nanométrique ou ayant une structure interne
ou une structure de surface à l’échelle nanométrique
[SOURCE: ISO/TR 10993‑22:2017, 3.7, modifié — Les Notes à l’article ont été supprimées.]
3.16
sans contact
indique que le dispositif médical (3.14) ou le composant de dispositif médical n’entre pas en contact,
ni direct ni indirect, avec les tissus cellulaires
3.17
informations physiques et chimiques
connaissances relatives à la formulation, aux processus de fabrication, aux propriétés géométriques et
physiques et au type de contact avec le corps et d’utilisation clinique qui sont utilisées afin de déterminer
si oui ou non des essais supplémentaires de caractérisation biologique ou de matériau sont nécessaires
3.18
analyse du risque
utilisation des informations disponibles pour identifier les phénomènes dangereux et estimer le risque
[SOURCE: ISO 14971:2007, 2.17, modifiée — La Note a été supprimée.]
3.19
appréciation du risque
processus englobant une analyse du risque (3.18) et une évaluation du risque (3.20)
[SOURCE: ISO 14971:2007, 2.18]
3.20
évaluation du risque
processus de comparaison des risques estimés avec les critères de risque donnés afin de déterminer
l’acceptabilité du risque
[SOURCE: ISO 14971:2007, 2.21]
3.21
gestion du risque
application systématique des politiques de gestion, des procédures et des pratiques à des tâches
d’analyse, d’évaluation, de contrôle et de maîtrise des risques
[SOURCE: ISO 14971:2007, 2.22]
3.22
toxique
pouvant entraîner une réponse biologique négative
3.23
danger toxicologique
potentiel d’une substance chimique ou d’un matériau (3.12) à provoquer une réaction biologique
négative, tenant compte de la nature de la réaction et de la dose exigée pour la susciter
3.24
risque toxicologique
probabilité d’un degré spécifié de réaction négative se produisant en réponse à un niveau d’exposition
spécifié
3.25
seuil toxicologique
limite, par exemple valeur d’apport tolérable (AT), valeur d’exposition tolérable (ET), limite
autorisée (LA) ou seuil de préoccupation toxicologique (SPT) sous laquelle aucun effet indésirable n’est
attendu pour les paramètres biologiques concernés
3.26
contact transitoire
dispositif médical (3.14) ou composant de dispositif médical entrant en contact pour une durée très
brève avec un tissu de l’organisme
4.1 L’évaluation biologique de tout matériau ou dispositif médical destiné à servir sur l’Homme doit
faire partie d’un plan structuré d’évaluation biologique au sein d’un processus de gestion du risque
conformément à l’ISO 14971:2007, Annexe I, ainsi que le montre la Figure 1 du présent document.
Ce processus de gestion du risque met en jeu l’identification des dangers biologiques, l’estimation
des risques biologiques associés et la détermination de leur acceptabilité. L’Annexe B propose des
recommandations concernant ce processus. L’évaluation biologique doit être planifiée, effectuée et
documentée par des personnes expérimentées et compétentes.
Il convient que le plan de gestion du risque identifie les aspects de l’évaluation biologique qui réclament
des compétences techniques particulières ainsi que la ou les personnes responsables de l’évaluation
biologique.
L’évaluation doit comporter des examens fondés et justifiés des avantages et inconvénients et de la
pertinence:
a) de la configuration du dispositif médical (par exemple taille, géométrie, propriétés de surface) et
d’une liste des matériaux de construction d’un dispositif médical (qualitatif) et si nécessaire, de la
proportion et de la quantité (masse) de chaque matériau dans le dispositif médical (quantitatif);
b) des caractéristiques chimiques et physiques des différents matériaux de construction et de leur
composition;
NOTE Si cette information est déjà documentée au sein de la gestion du risque pour le dispositif médical,
elle peut être incluse comme référence.
d) de toute donnée toxicologique et autre donnée de sécurité biologique sur le produit et les matériaux
de composition, les produits de dégradation et les métabolites;
e) des modes opératoires d’essai.
L’évaluation peut inclure à la fois une revue de données précliniques et cliniques existantes probantes et
des essais réels. Une telle évaluation peut aboutir à la conclusion que les essais ne sont pas nécessaires
si le matériau a fait ses preuves dans un rôle et une forme physique particuliers équivalents à celui
du dispositif médical en cours d’étude. Le type d’informations pouvant être utiles pour démontrer
l’équivalence est inclus à l’Annexe B. Les essais ne sont généralement pas nécessaires lorsque
suffisamment d’informations sont disponibles pour effectuer une appréciation du risque du matériau
et/ou du dispositif médical (voir l’Annexe C).
4.2 Lors du choix des matériaux à utiliser pour la fabrication des dispositifs médicaux, la première
considération doit être l’adéquation à l’objectif, en tenant compte des caractéristiques et des propriétés du
4.3 Les éléments suivants doivent être pris en compte pour leur pertinence dans l’évaluation globale
du dispositif médical:
a) le ou les matériaux de fabrication (c’est-à-dire tous les matériaux en contact direct ou indirect avec
les tissus);
b) les additifs, les contaminants et résidus de processus prévus (par exemple, l’essai de stérilisation à
l’oxyde d’éthylène doit être mené conformément à l’ISO 10993-7);
c) les matériaux d’emballage qui entrent en contact direct ou indirect avec le dispositif médical
peuvent transférer les produits chimiques au dispositif médical puis indirectement, au patient ou
au clinicien;
d) les substances relarguées (voir l’ISO 10993-17 et l’ISO 10993-18);
e) les produits de dégradation (voir l’ISO 10993-9 pour les principes généraux et l’ISO 10993-13,
l’ISO 10993-14 et l’ISO 10993-15, respectivement, pour les produits de dégradation des polymères,
des céramiques et des métaux);
f) les autres composants et leurs interactions dans le produit fini;
g) les performances et les caractéristiques du produit fini;
h) les caractéristiques physiques du produit fini, y compris mais pas uniquement, la porosité, la taille
des particules, la forme et la morphologie de surface.
La description des composants chimiques du dispositif médical et la considération de la caractérisation
des matériaux y compris la caractérisation chimique (voir l’ISO 10993-18) doivent précéder tout essai
biologique (voir Figure 1). La caractérisation chimique au moyen d’un seuil toxicologique approprié peut
être utilisée pour déterminer si oui ou non des essais supplémentaires sont nécessaires (voir l’Annexe B,
l’ISO 10993-17 et l’ISO 10993-18).
Les effets physiques du dispositif médical doivent être pris en compte s’ils influent sur la biocompatibilité.
NOTE Voir l’ISO/TR 10993-19 pour plus d’informations.
Les dispositifs médicaux qui contiennent, génèrent ou sont constitués de nanomatériaux peuvent poser
des problèmes spécifiques pour l’évaluation biologique, en raison de leurs propriétés potentiellement
uniques (voir l’ISO/TR 10993-22).
Les effets locaux et systémiques doivent être pris en compte dans l’évaluation du risque.
4.4 L’évaluation biologique doit commencer par la catégorisation des dispositifs médicaux
(voir l’Article 6). L’évaluation des informations déjà disponibles permet une analyse des données
manquantes pour faciliter le choix d’essais approprié. La rigueur nécessaire dans l’évaluation biologique
est principalement déterminée par la nature, le degré, la durée et la fréquence de l’exposition et des
dangers identifiés pour le dispositif médical ou le matériau. Les essais ne sont généralement pas
nécessaires lorsque suffisamment d’informations sont disponibles pour effectuer une appréciation du
risque du matériau et/ou du dispositif médical (voir l’Annexe C). Par exemple, l’essai biologique n’est
généralement pas nécessaire si la caractérisation du matériau (par exemple physique et chimique)
démontre l’équivalence avec un dispositif médical ou un matériau précédemment évalué dont la sécurité
est établie (voir l’ISO 10993-18 et l'ISO/TR 10993-19).
L’interprétation des données doit tenir compte de la composition chimique des matériaux, dont les
conditions d’exposition ainsi que la nature, le degré, la fréquence et la durée de l’exposition du corps au
dispositif médical ou à ses composants.
4.5 Tous les risques biologiques potentiels connus pour chaque matériau et pour le produit fini
doivent être pris en compte, mais cela n’implique pas que des essais sur tous les dangers potentiels
soient nécessaires ou réalisables (voir Articles 5 et 6). Étant donné qu’aucun résultat d’essai ne peut
constituer une assurance contre le danger biologique potentiel, les investigations biologiques doivent
être suivies par des observations attentives des réactions négatives ou événements chez l’Homme lors
des utilisations cliniques du dispositif médical.
La liste des dangers biologiques potentiels est large et peut comprendre des effets à court terme tels
qu’une toxicité aiguë, une irritation cutanée, oculaire et des surfaces des muqueuses, une hémolyse
et une thrombogénicité, ainsi que des effets à long terme ou toxiques spécifiques tels que des effets
toxiques subchroniques et chroniques, une sensibilisation entraînant une allergie, une génotoxicité, une
cancérogénicité (tumorigénicité) et des effets sur la reproduction ou le développement, incluant une
tératogénicité.
4.6 Lorsque des essais sont nécessaires, le choix de tout essai in vitro ou in vivo (voir l’Annexe A) doit
être fondé sur l’utilisation prévue.
4.7 La sécurité biologique d’un dispositif médical doit être évaluée par le fabricant sur toute la durée
de vie du dispositif médical.
4.8 Pour les dispositifs médicaux réutilisables, la sécurité biologique doit être évaluée pour le nombre
maximal de cycles de traitement prévus par le fabricant.
4.9 L’appréciation du risque biologique des matériaux ou du produit fini doit être répétée si l’un des
phénomènes suivants se produit:
a) tout changement dans les matériaux utilisés lors de la fabrication du produit (source ou
spécification);
b) tout changement de la composition, de la fabrication, de l’emballage primaire ou de la stérilisation
du produit;
c) tout changement dans les instructions du fabricant ou dans les attentes en ce qui concerne
l’entreposage, par exemple des modifications de durée de stockage et/ou de transport;
d) tout changement de l’utilisation prévue du produit;
e) tout signe d’effet défavorable possible lors de l’usage du produit sur l’homme.
4.10 L’évaluation biologique doit tenir compte des essais précliniques, des investigations cliniques, de
l’expérience post-commerciale de dispositifs médicaux ou de matériaux similaires ainsi que de toute
autre information pertinente (voir l’Annexe B).
4.11 Le présent document ne doit pas être utilisé pour imposer de nouveaux essais de produits
historiques précédemment évalués au moyen de l’édition appropriée du présent document au moment
de l’évaluation. Toutefois, la conformité à la présente nouvelle édition doit être démontrée, par la
fourniture d’une justification de l’omission d’essais supplémentaires. Lorsque les recommandations
pour l’évaluation des paramètres selon l’Annexe A sont différentes de celles des versions précédemment
publiées du présent document, un historique de l’utilisation clinique sans danger peut être utilisé pour
indiquer par écrit la raison de la non-nécessité d’essais supplémentaires sur un dispositif médical
commercialisé. Toutefois, si l’une quelconque des modifications décrites en 4.9 se produit, une évaluation
des risques biologiques associés au changement doit être effectuée à l’aide de la version en cours de la
présente norme.
5.1 Généralités
Les dispositifs médicaux doivent être catégorisés selon la nature et la durée de leur contact avec le
corps humain, comme précisé en 5.2 et en 5.3. La catégorisation des dispositifs médicaux facilite la
sélection des ensembles de données pertinents (voir l’Annexe informative A).
L’évaluation de tout dispositif médical qui ne rentre pas dans l’une des catégories spécifiées doit
respecter les principes généraux du présent document. Certains dispositifs médicaux peuvent rentrer
dans plusieurs catégories de contact corporel ou de durée; dans ce cas, une évaluation appropriée doit
être effectuée pour chaque catégorie.
EXEMPLE Pour les dispositifs médicaux qui comprennent un composant implanté et un système de
distribution qui est utilisé uniquement lors d’une procédure chirurgicale pour mettre en place le dispositif
médical, il convient que l’implant soit évalué séparément du système de distribution.
EXEMPLE Pour les composants de dispositif à transport de gaz avec uniquement un contact indirect, il
convient d’utiliser les normes spécifiques au dispositif pour déterminer le type approprié d’évaluations de la
biocompatibilité [voir l’ISO 18562 (toutes les parties)].
Les dispositifs sans contact comprennent les dispositifs médicaux (ou les composants) qui n’ont aucun
contact ni direct ni indirect avec le corps et pour lesquels les informations relatives à la biocompatibilité
ne sont pas nécessaires. Par exemple, un logiciel de diagnostic, un dispositif de diagnostic in vitro et un
tube de collecte de sang sont des dispositifs sans contact.
NOTE Certains dispositifs médicaux utilisés dans des environnements stériles ou non stériles
incluent des composants qui peuvent entrer en contact avec les mains non gantées d’un utilisateur,
par exemple les interfaces des équipements électroniques (claviers d’ordinateur, cadrans ou boutons,
écrans tactiles, cartes SD, clés USB); les housses de moniteurs ou programmeurs électroniques qui
peuvent entrer en contact avec la peau intacte (dispositifs électroniques comme les téléphones cellulaires
ou les tablettes); ou les composants qui peuvent entrer en contact avec la main gantée d’un utilisateur
(par exemple les poignées de cathéters). S’il est possible de prouver que ces types de composants sont
fabriqués à partir de matériaux communément utilisés dans d’autres produits de consommation de
nature similaire relativement au contact, aucune évaluation biologique supplémentaire n’est nécessaire.
b) Muqueuses
— Dispositifs médicaux entrant en contact avec des muqueuses intactes.
EXEMPLES Lentilles de contact, cathéters urinaires, dispositifs intravaginaux et intra-intestinaux
(tubes endostomacaux, sigmoïdoscopes, coloscopes, endoscopes gastriques), tubes endotrachéaux,
bronchoscopes, certaines prothèses dentaires et certains appareils orthodontiques.
Les dispositifs médicaux communiquant avec l’extérieur doivent être classifiés d’après leur contact avec
les sites d’application suivants.
a) De façon indirecte avec la circulation sanguine
— Dispositifs médicaux ou composants qui n’entrent pas nécessairement en contact direct avec
la circulation sanguine mais servent de conduits pour distribuer des fluides dans le système
vasculaire.
EXEMPLES Nécessaires pour l’administration de solutions, ensembles de dilatation, nécessaires
pour transfert ou pour transfusion de sang.
— Dispositifs médicaux ou composants qui n’entrent pas nécessairement en contact direct avec les
tissus ou les os mais servent de conduits pour distribuer des fluides dans les tissus ou les os.
EXEMPLES Tubes utilisés pour l’irrigation et composants de dispositifs médicaux en contact avec le
fluide qui peuvent également entrer en contact avec le patient.
c) Circulation sanguine
— Dispositifs qui entrent en contact avec la circulation sanguine.
EXEMPLES Cathéters intravasculaires, électrodes temporaires de stimulateurs cardiaques,
oxygénateurs, tubes et accessoires d’oxygénateurs extracorporels, dialyseurs, conduits et accessoires
de dialyse, hémoabsorbants et immunoabsorbants.
Les dispositifs médicaux implantables doivent être catégorisés d’après leur contact avec les sites
d’application suivants.
a) Os, tissus
— Dispositifs médicaux principalement en contact avec l’os.
EXEMPLES Broches orthopédiques, plaques, joints de remplacement, prothèses articulaires,
ciments osseux et dispositifs intra-osseux.
b) Sang
— Dispositifs médicaux entrant principalement en contact avec le sang circulant dans le système
cardiovasculaire.
EXEMPLES Électrodes de stimulateurs cardiaques, fistules artificielles artérioveineuses, valves
cardiaques, greffes vasculaires, cathéters de perfusion thérapeutique interne et dispositifs d’assistance
ventriculaire.
NOTE La plupart des tissus contiennent du sang en circulation; cependant, cette catégorie n’est pas
destinée à englober les dispositifs implantés dans les tissus qui contiennent du sang libéré de façon
transitoire (par exemple une greffe de réparation herniaire).
Selon la durée de contact prévue, les dispositifs médicaux doivent être classifiés comme suit:
a) exposition limitée (A): dispositifs médicaux dont la somme cumulée de durée de contact unique,
multiple ou répété est inférieure à 24 h;
b) exposition prolongée (B): dispositifs médicaux dont la somme cumulée de durée de contact unique,
multiple ou répété est susceptible de dépasser 24 h, tout en restant inférieure à 30 jours;
c) contact permanent (C): dispositifs médicaux dont la somme cumulée de durée de contact unique,
multiple ou répété dépasse 30 jours.
Certains dispositifs médicaux à exposition limitée (A) entrent en contact de manière très brève/
transitoire avec le corps (par exemple les lancettes, les aiguilles hypodermiques, les tubes capillaires
qui sont utilisés pendant moins d’une minute). Ils ne nécessitent généralement pas d’effectuer des
essais pour évaluer la biocompatibilité. Cependant, pour les produits constitués de matériaux tels que
des enduits ou des lubrifiants qui peuvent rester en contact avec les tissus après le retrait du dispositif
médical, une évaluation plus détaillée de la biocompatibilité peut être nécessaire. Il convient également
de prendre en compte les utilisations cumulées.
Si un matériau ou un dispositif médical peut être rangé dans plusieurs catégories de durée, les
méthodes d’essai et/ou les évaluations les plus rigoureuses doivent s’appliquer. En cas d’expositions
multiples prévues à un dispositif, il est recommandé que la classification du dispositif médical se fonde
sur les effets potentiels cumulés, compte tenu de la durée des expositions. Si un dispositif médical est
destiné à changer au cours de sa vie, comme ceux polymérisés et/ou dégradés in situ, l’évaluation doit
tenir compte de tous les différents états de sa vie. Par exemple, pour une colle absorbable destinée à
se polymériser in situ, les différents états du dispositif seraient les composants de départ, les produits
intermédiaires de réaction, le matériau entièrement polymérisé et les produits de dégradation.
La protection des êtres humains constitue le but premier du présent document; le but second étant
la protection animale et la réduction du nombre et de l’exposition des animaux de laboratoire.
L’ISO 10993-2 s’applique à tout essai in vivo envisagé. Des essais in vivo supplémentaires ne doivent pas
être effectués lorsque:
1) les résultats d’études précédentes pertinentes sont disponibles; ou
2) les données non cliniques et cliniques existantes, dont l’historique d’utilisation sans danger,
répondent aux exigences d’évaluation biologique et, par conséquent, des essais sur animaux
supplémentaires seraient contraires à l’éthique. Lors de l’estimation, dans l’évaluation biologique,
de la pertinence des données issues d’une utilisation antérieure du matériau, il est recommandé que
le degré de confiance des données historiques soit pris en compte. L’ISO 10993-18:2005, Annexe C,
donne certains principes informatifs permettant de juger de l’équivalence chimique.
6.3.1 Généralités
En plus des principes généraux édictés à l’Article 4, les principes suivants doivent être appliqués lorsque
des essais biologiques de dispositifs médicaux sont considérés comme nécessaires dans le cadre du
processus global de gestion du risque.
a) Les essais doivent être effectués sur le dispositif médical final ou des échantillons représentatifs
prélevés sur le dispositif fini ou des matériaux traités de la même manière que le dispositif médical
final (incluant la stérilisation si nécessaire).
b) Le choix des procédures d’essai doit tenir compte:
1) de la nature, du degré, de la durée, de la fréquence et des conditions d’exposition ou de contact
du dispositif médical avec l’homme lors de son utilisation normale prévue;
2) de la nature physique et chimique du dispositif médical final;
3) de l’activité toxicologique des composés chimiques dans la formule du dispositif médical final;
4) du fait que certains essais biologiques (c’est-à-dire ceux destinés à estimer les effets
systémiques) ne sont pas justifiables en l’absence de substances relargables (conformément
à l’ISO 10993-18) ou lorsque ces substances relargables ont un profil toxique connu et
acceptable, ce qui permet une utilisation sûre suite à l’évaluation spécifiée dans l’ISO 10993-17
et à l’appréciation du risque spécifiée dans l’ISO 14971;
5) du rapport entre la surface du dispositif et la taille et la masse du corps qui le reçoit (par exemple
miniaturisation du dispositif pour les essais d’implantation dans des modèles animaux);
6) de l’information existante fondée sur la littérature, l’expérience et les essais non cliniques
précédents;
7) de la sensibilité et la sélectivité de l’essai considéré par rapport à l’impact de l’ensemble de
données résultant sur l’évaluation biologique;
8) du fait que l’ISO 10993-2:2006, 4.4 exige que toute douleur, souffrance, détresse ou dommage
corporel prolongé aux animaux utilisés soit réduit au minimum.
c) Si des extraits des dispositifs médicaux sont préparés, il convient que les solvants et les conditions
d’extraction utilisés soient appropriés à la nature et à l’utilisation du produit fini, ainsi qu’à la
prédictibilité (comme l’objet de l’essai, sa justification, sa sensibilité, sa sélectivité, etc.) de la
méthode d’essai. Ils doivent être préparés conformément à l’ISO 10993-12. Il convient que les
conditions d’extraction choisies représentent dès que possible, au moins une exagération des
conditions d’utilisation.
d) Il est recommandé d’utiliser des témoins positifs et négatifs le cas échéant.
Les méthodes d’essai utilisées pour les essais d’évaluation biologique doivent être sensibles et précises.
Lorsque des essais biologiques sont effectués, ils doivent être menés conformément aux bonnes
pratiques de laboratoire.
NOTE ISO/IEC 17025 ou équivalent.
Il convient que les méthodes d’essai soient reproductibles (au sein du laboratoire) ainsi que répétables
(entre laboratoires) et fiables.
Les essais d’évaluation décrits de 6.3.2.1 à 6.3.2.15 doivent être envisagés et entrepris lorsque cela
est nécessaire à l’enrichissement des ensembles de données indispensables à l’évaluation biologique
du dispositif médical considéré. Lorsque les données existantes sont suffisantes, aucun essai
supplémentaire n’est exigé (voir les Annexes A et C).
Étant donnée la diversité des dispositifs médicaux, il est admis que des essais ne sont pas nécessaires ou
praticables pour tous les paramètres identifiés dans une catégorie (voir l’ISO 14971) pour un dispositif
médical donné. Il est indispensable pour les évaluations que chaque dispositif médical soit considéré
suivant ses capacités propres. Les nanomatériaux peuvent poser des problèmes spécifiques (par
exemple une interférence dans les analyses) appliqués aux systèmes d’essai communément utilisés pour
l’évaluation des dispositifs médicaux et lors de l’interprétation des résultats (voir l’ISO/TR 10993-22).
Des paramètres supplémentaires non mentionnés dans le tableau peuvent être nécessaires (par exemple
toxicité reproductive, toxicité pour le développement, dégradation et toxicocinétique).
6.3.2.1 Cytotoxicité
Les essais de cytotoxicité utilisant des techniques de culture cellulaire peuvent servir à déterminer
la mort cellulaire (par exemple lyse cellulaire), l’inhibition de la croissance cellulaire, la formation de
colonies et les autres effets sur les cellules causés par les dispositifs médicaux, les matériaux et/ou
leurs extraits. Lorsque des essais sont effectués, ils doivent être menés conformément à l’ISO 10993-5.
tissus à travers le corps (par exemple conformément à l’ISO 10993-11:2017, Annexe E), y compris les
systèmes organiques pertinents pour l’utilisation cliniques du dispositif médical.
Des essais de toxicité subchronique et subaiguë peuvent être menés afin de déterminer les effets
d’une exposition ou d’un contact simple ou multiple avec les dispositifs médicaux, matériaux et/ou
leurs extraits durant une période comprise entre 24 h et au plus 10 % de la vie totale de l’animal de
laboratoire (13 semaines par exemple pour le rat).
Il est parfois permis de renoncer à ces essais pour les matériaux sur lesquels on dispose de données de
toxicité chronique. Les raisons de ce renoncement doivent être incluses dans le rapport d’évaluation
biologique global. Ces essais doivent être adaptés à la voie et à la durée de contact.
Les essais de toxicité subaiguë et subchronique réalisés doivent être menés conformément
à l’ISO 10993-11.
Si cela est faisable, les protocoles d’essai de toxicité systémique subchronique et subaiguë peuvent être
élargis afin d’inclure des protocoles d’essai d’implantation permettant d’évaluer les effets locaux et
systémiques subchroniques et subaigus.
Des essais de toxicité chronique peuvent être menés pour déterminer les effets d’une exposition unique
ou multiple aux dispositifs médicaux, matériaux et/ou leurs extraits durant une période importante de
la durée de vie de l’animal d’essai (habituellement 6 mois pour le rat). Ces essais doivent être adaptés à
la voie et à la durée d’exposition ou contact et doivent être menés conformément à l’ISO 10993-11.
Si possible, les protocoles d’essai de toxicité systémique chronique peuvent être élargis afin d’inclure un
protocole d’essai d’implantation permettant d’évaluer les effets locaux et systémiques chroniques.
Des essais d’implantation peuvent être menés pour évaluer les effets pathologiques locaux sur les tissus
vivants, aux niveaux macroscopique et microscopique, d’un échantillon de matériau ou produit fini
placé ou implanté chirurgicalement dans un site d’implantation ou un tissu approprié pour l’application
prévue (par exemple des essais d’implantation dentaire spécifiques). Ces essais doivent être adaptés à
la voie et à la durée de contact et doivent être menés conformément à l’ISO 10993-6.
Si cela est faisable, les protocoles d’essai d’implantation peuvent être élargis pour évaluer à la fois
les effets locaux et systémiques, afin de respecter les spécifications relatives aux essais de toxicité
subaiguë, aiguë, subchronique et chronique (voir l’ISO 10993-6). Si cela est applicable et possible,
l’évaluation d’aspects relatifs à l’hémocompatibilité peut être incluse (voir l’ISO 10993-4).
Lorsque des études correctement conçues d’utilisation simulée chez l’animal sont planifiées, elles
devront permettre de suivre un éventail de paramètres incluant le risque physique et biologique (c’est-
à-dire le danger toxicologique et/ou le risque toxicologique. Par exemple, les toxicités chronique/
subchronique/subaiguë et aiguë peuvent être intégrées dans une seule étude. On peut par exemple
envisager un protocole expérimental dans lequel une quantité de matériaux cliniquement pertinente
est implantée dans l’organe ou le tissu concerné pour évaluer les effets locaux, et une implémentation,
si possible à distance, correspondant à une exposition clinique/dose exagérée afin que l’exposition
systémique donne une mesure adaptée de l’exagération.
6.3.2.10 Génotoxicité
Des essais de génotoxicité peuvent être menés pour évaluer le potentiel de mutations des gènes, les
modifications de la structure ou du nombre des chromosomes et les autres effets toxiques pour les gènes
ou l’ADN causées par les dispositifs médicaux, les matériaux et/ou leurs extraits. Une batterie d’essais
in vitro est tout d’abord utilisée. Lorsque des essais sont effectués, ils doivent être menés conformément
à l’ISO 10993-3.
NOTE Des informations supplémentaires sont données dans l’ISO/TR 10993-33.
Si l’un quelconque des essais in vitro est positif, le suivi peut inclure une identification chimique
des impuretés, des produits chimiques extractibles ou relargables ou des essais de génotoxicité
supplémentaires. L’acceptation du risque de génotoxicité doit être basée sur les résultats d’une
appréciation du risque, comprenant par exemple l’exposition du patient, les informations relatives à la
valeur probante et au mode d’action, si elles sont disponibles.
6.3.2.11 Cancérogénicité
L’ISO 10993-3 traite de la stratégie permettant d’évaluer la cancérogénicité des dispositifs médicaux,
matériaux et/ou leurs extraits sur une période couvrant la plus grande partie de la durée de vie de
l’animal de laboratoire. La cancérogénicité peut être traitée par une appréciation du risque incluant
l’identification chimique des impuretés, des produits chimiques extractibles ou relargables, l’exposition
du patient à ces produits chimiques, les informations relatives à la valeur probante et au mode d’action,
si elles sont disponibles. Il convient que les informations relatives à la cancérogénicité soient adaptées à
la voie et la durée d’exposition ou de contact; elles peuvent être disponibles dans la littérature relative à
la toxicité. En l’absence de tout risque significatif de cancer, il est rare que les essais de cancérogénicité
soient considérés comme appropriés aux dispositifs médicaux. Cependant, s’il est déterminé que des
essais de cancérogénicité du dispositif médical final sont nécessaires, il est possible que des études de
durée de vie ou des modèles transgéniques soient appropriés. Il est également possible que ces essais
soient conçus afin de déterminer la toxicité chronique et le caractère oncogène au cours d’une seule
étude, comme décrit dans les Lignes directrices 453 de l’OCDE.
Des essais de toxicité pour la reproduction et le développement référencés dans l’ISO 10993-3
peuvent être menés pour évaluer les effets potentiels des dispositifs médicaux, matériaux et/ou
leurs extraits sur la fonction de reproduction, le développement embryonnaire (tératogénicité), le
développement prénatal et le développement post-natal précoce. Ces paramètres peuvent être traités
par une appréciation du risque incluant l’identification chimique des impuretés, des produits chimiques
extractibles ou relargables, l’exposition du patient à ces produits chimiques, les informations relatives
à la valeur probante et au mode d’action, si elles sont disponibles. Les évaluations de toxicité sur la
reproduction ne doivent être effectuées que lorsque le dispositif médical a un impact potentiel sur
la capacité de reproduction du sujet. En outre, il est recommandé d’envisager des évaluations de la
toxicité sur le développement pour les dispositifs médicaux ou leurs matériaux employés au cours de la
grossesse.
Il convient de traiter la toxicité sur la reproduction et le développement pour les nouveaux matériaux,
les matériaux présentant une toxicité connue sur la reproduction ou le développement, les dispositifs
médicaux pour des populations cibles concernées (par exemple les femmes enceintes) et/ou les
dispositifs médicaux présentant un potentiel de présence locale de matériaux dans les organes
reproducteurs.
6.3.2.13 Dégradation
Des informations relatives à la dégradation doivent être fournies pour tout dispositif médical,
composant ou matériau de dispositif médical restant à l’intérieur des tissus et ayant un potentiel de
dégradation à l’intérieur du corps humain.
Des essais de dégradation doivent être envisagés si
a) le dispositif médical est destiné à être absorbé; ou
b) il existe des indications que la composition du dispositif médical final peut libérer des produits de
dégradation toxiques pendant un contact avec le corps.
Les paramètres influençant la vitesse et l’étendue de la dégradation doivent être décrits et documentés.
Il convient de décrire les mécanismes de dégradation. Il convient que ces mécanismes soient simulés
in vitro pour déterminer les vitesses de dégradation et de libération de produits chimiques toxiques
afin d’estimer l’exposition. Des essais in vivo peuvent être nécessaires pour évaluer la dégradation d’un
matériau.
Les essais de dégradation in vivo peuvent ne pas être nécessaires si une comparaison in vitro/in vivo
a été précédemment effectuée pour le dispositif médical absorbable et que des études de dégradation
in vitro montrent que seuls les produits probables de la dégradation sont présents dans les quantités
prédites et produits à une vitesse similaire à ceux qui ont un historique d’utilisation clinique sans
danger. Lorsque des produits de dégradation particuliers sont générés, les essais peuvent ne pas être
nécessaires s’ils sont présents dans un état physique, c’est-à-dire une granulométrie et une forme,
similaire à ceux qui ont un historique d’utilisation clinique sans danger ou s’il existe suffisamment de
données de dégradation associées aux substances ainsi qu’aux produits de dégradation générés par
l’utilisation prévue.
Un cadre général des essais de dégradation est donné dans l’ISO 10993-9.
Des essais de biodégradation in vitro spécifiques pour les polymères, céramiques et métaux sont décrits
respectivement dans l’ISO 10993-13, l’ISO 10993-14 et l’ISO 10993-15.
Lorsque des produits de dégradation particulaires sont présents sous la forme de nanomatériaux,
il convient de concevoir les essais en tenant compte de l’ISO/TR 10993-22.
Les études toxicocinétiques ne sont pas exigées si les vitesses de libération effectives ou prévues de
produits relargables et de dégradation depuis un dispositif médical ou un matériau particulier ont été
jugées comme fournissant des niveaux d’exposition clinique sûrs d’après l’expérience historique, ou
s’il existe déjà assez de données toxicologiques ou toxicocinétiques sur les produits relargables et de
dégradation.
À moins que le matériau ne soit destiné à se dégrader, la libération de produits relargables et de
dégradation depuis des métaux, alliages et céramiques est habituellement trop faible pour justifier des
études toxicocinétiques.
Les études toxicocinétiques réalisées pour les produits de dégradation et les produits extractibles/
relargables doivent être menés conformément à l’ISO 10993-16.
L’ISO/TR 10993-22 couvre les considérations spécifiques aux études toxicocinétiques pour les
nanomatériaux.
6.3.2.15 Immunotoxicologie
Bien que l’immunotoxicologie ne soit pas spécifiquement traitée dans l’Annexe A, l’ISO/TS 10993-20 en
offre une vue d’ensemble et fait particulièrement référence à l’immunotoxicité potentielle des dispositifs
médicaux. Des essais d’immunotoxicité doivent être envisagés à partir de la nature chimique des
matériaux de fabrication et des données issues de sources suggérant des effets immunotoxicologiques
ou si le potentiel immunogène de l’un des produits chimiques est inconnu. Lorsque des essais
d’immunotoxicité sont effectués, ils doivent être menés conformément à l’ISO/TS 10993-20.
L’ISO/TR 10993-22 couvre les considérations spécifiques aux essais d’immunotoxicité pour les
nanomatériaux.
Annexe A
(informative)
A.1 Généralités
Ce qui suit fournit un cadre pour l’élaboration d’une évaluation de la biocompatibilité et non une liste de
contrôle pour les essais. Lorsque le Tableau A.1 indique qu’un paramètre est pertinent pour l’évaluation,
il convient d’évaluer les ensembles de données existants relatifs à ce paramètre pour déterminer si des
ensembles de données supplémentaires sont nécessaires. Pour certains dispositifs médicaux, il peut
être approprié d’inclure plus ou moins de paramètres que le nombre indiqué.
Dans le Tableau A.1, X signifie que des informations préalables sont nécessaires pour une appréciation
du risque; E indique des paramètres à évaluer lors de l’appréciation du risque (que ce soit par l’utilisation
de données existantes, par des essais complémentaires spécifiques pour ce paramètre ou par une
justification de la raison pour laquelle l’évaluation du paramètre n’exige pas l’évaluation de données
complémentaires).
Il convient de justifier toute variation dans l’appréciation du risque biologique. Si des normes spécifiques
au dispositif incluent des recommandations particulières concernant la biocompatibilité, il convient
d’en tenir compte.
22
Classification de dispositif médical par Paramètre d’évaluation biologique
Nature du contact avec le corps Durée du contact
Irrita- Toxicité
Pyro-
tion ou Toxi- Hé- sur la re-
génicité Toxi- Effets de Dé-
B – prolongée Sensi- réac- cité Toxicité Toxicité mo- Géno- Cancé- produc-
A – limitée (≤24 h)
A Xg Eh E E
Peau intacte B X E E E
C X E E E
Dispositif
A X E E E
médical
de surface Muqueuse B X E E E E E E
C X E E E E E E E E E
Surface A X E E E E E
lésée B X E E E E E E E
ou endommagée C X E E E E E E E E E E E
De façon
indirecte avec
A X E E E E E E
la circulation
sanguine
B X E E E E E E E
C X E E E E E E E E E E E E
Dispositif
Tissus/ A X E E E E E
médical
communiquant os/ B X E E E E E E E E
avec l’exté-
pulpodentairei C X E E E E E E E E E E E
rieur
A X E E E E E E Ej
Circulation
B X E E E E E E E E E
sanguine
C X E E E E E E E E E E E E
b Les informations obtenues par des évaluations exhaustives de l’implantation qui incluent la toxicité systémique aiguë, la toxicité subaiguë, la toxicité subchronique et la toxicité chronique peuvent
être appropriées si suffisamment d’animaux et de paramètres temporels sont inclus et évalués. Il n’est pas toujours nécessaire d’effectuer des études séparées pour les toxicités aiguë, subaiguë, sub-
chronique et chronique.
c Il convient de tenir compte des sites d’implantation pertinents. Par exemple, il convient dans l’idéal d’étudier/de tenir compte des dispositifs médicaux en contact avec des muqueuses intactes.
d Si le dispositif médical peut contenir des substances connues comme étant cancérogènes, mutagènes et/ou toxiques pour la reproduction, il convient d’en tenir compte dans l’appréciation du risque.
e Il convient de traiter la toxicité sur la reproduction et le développement pour les nouveaux matériaux, les matériaux présentant une toxicité connue sur la reproduction ou le développement, les dis-
positifs médicaux pour des populations cibles concernées (par exemple les femmes enceintes) et/ou les dispositifs médicaux présentant un potentiel de présence locale de matériaux dans les organes
reproducteurs.
f Il convient de fournir des informations relatives à la dégradation pour tout dispositif médical, composant ou matériau de dispositif médical restant à l’intérieur du patient et ayant un potentiel de
dégradation.
g X signifie que des informations préalables sont nécessaires pour une appréciation du risque.
h E indique des paramètres à évaluer lors de l’appréciation du risque (que ce soit par l’utilisation de données existantes, par des essais complémentaires spécifiques pour ce paramètre ou par une
justification de la raison pour laquelle l’évaluation du paramètre n’exige pas l’évaluation de données complémentaires). Si un dispositif médical est fabriqué à partir de matériaux nouveaux non utili-
sés auparavant dans les applications de dispositifs médicaux, et qu’il n’existe pas de données de toxicologie dans la littérature, il convient d’envisager des paramètres supplémentaires en plus de ceux
indiqués par «E» dans le tableau. Pour certains dispositifs médicaux, il peut être approprié d’inclure plus ou moins de paramètres que le nombre indiqué.
i Les tissus incluent les fluides tissulaires et les espaces sous-cutanés. Pour les dispositifs ou composants à transport de gaz entrant uniquement en contact indirect avec les tissus, voir les normes
spécifiques aux dispositifs pour les informations de biocompatibilité relatives à ces dispositifs médicaux.
j Pour tous les dispositifs médicaux utilisés dans des circuits à l’extérieur du corps.
ISO 10993-1:2018(F)
23
ISO 10993-1:2018(F)
Annexe B
(informative)
— identifier l’effet potentiel du traitement en aval (par exemple les interactions chimiques entre les
composants du matériau ou la stérilisation du produit fini) sur les produits chimiques présents
dans le produit fini;
— identifier les produits chimiques pouvant être libérés pendant l’utilisation du produit (par exemple
des produits de dégradation intermédiaire ou finale d’un implant dégradable);
— estimer l’exposition (quantités totales ou cliniquement disponibles);
— examiner les données toxicologiques et autres données de sécurité biologique (publiées/disponibles).
Les informations sur la sécurité biologique à examiner peuvent comprendre:
— les données toxicologiques sur les matériaux/composés concernés;
— les informations sur l’utilisation précédente des matériaux/composés concernés;
— les données des essais biologiques.
Il convient d’évaluer les risques posés par les dangers identifiés. À ce stade, il convient d’être en mesure
de déterminer si le matériau pose un risque toxicologique indésirable.
Si les données existantes permettent de conclure que les risques sont acceptables, aucun essai
supplémentaire n’est nécessaire à la sécurité biologique. Il convient de ne pas mener d’essais si les
risques se révèlent inacceptables. Lorsque les données existantes sont insuffisantes, il convient d’obtenir
des informations supplémentaires. L’objet des essais est d’obtenir des données supplémentaires qui
peuvent aider à atteindre une conclusion. Il convient par conséquent de baser une justification des
essais sur une analyse des risques pertinents qui sont indiqués par les données existantes.
Il convient d’évaluer les résultats de tous les essais. Il convient que les rapports d’essai comprennent
une preuve descriptive, une analyse des conclusions et une évaluation qualitative de leur acceptabilité.
Il convient que l’examinateur détermine si les informations disponibles sont suffisantes pour satisfaire
à l’objectif de l’évaluation de la sécurité biologique et si c’est le cas, documente la manière dont les
conclusions sur la sécurité ont été obtenues, incluant la justification des éventuelles décisions et
l’impact des résultats des essais ainsi que d’autres informations sur l’évaluation.
Il convient que l’évaluation soit documentée dans un rapport qui indique l’identité et la signification
de toutes les preuves pertinentes et souligne la base scientifique des conclusions générales de
manière précise, simple et transparente. Il est très important que les facteurs menant à la conclusion
soient pleinement exposés au moyen de justifications succinctes et précises pour chaque jugement,
identification et discussion des éventuelles incertitudes à la base de chaque décision.
Les composants de la gestion du risque sont récapitulés à la Figure B.1 (tirée de l’ISO 14971). Les
différents éléments d’un processus d’évaluation biologique peuvent être envisagés en termes d’éléments
du processus général de gestion du risque.
En résumé, il convient de voir l’évaluation biologique comme un élément d’une pratique de gestion du
risque et par conséquent, il convient que la conduite de l’évaluation biologique d’un dispositif médical
vise à satisfaire les exigences du présent document ainsi que celles de l’ISO 14971.
Il convient que le plan d’évaluation biologique soit élaboré par une équipe compétente et expérimentée
et comprenne au moins:
— des dispositions de collecte de toutes les informations applicables disponibles dans la littérature
publiée (y compris les sources d’information et les stratégies de recherche), des données internes et
des données des fournisseurs ainsi que d’autres sources, afin de mener l’analyse du risque;
— des dispositions permettant de mener l’évaluation, comprenant l’exigence relative à toute compétence
technique spécifique associée à l’application de dispositif médical spécifique;
— des dispositions pour l’examen et l’approbation du plan dans le cadre du processus général de
maîtrise de la conception;
— des dispositions pour l’examen des conclusions finales de l’évaluation et l’approbation de tout essai
supplémentaire exigé;
— des dispositions pour l’examen et l’approbation finaux des résultats de l’appréciation du risque
biologique, comprenant les mesures de maîtrise du risque appliquées ainsi que la documentation de
tout risque résiduel et la divulgation des risques résiduels par des moyens tels que l’étiquetage du
produit.
B.3.1.1 Introduction
L’appréciation du risque est la combinaison des processus d’analyse du risque dans lequel les risques
sont identifiés et estimés et d’évaluation du risque dans lequel les risques sont évalués afin d’identifier
ceux qui exigent une atténuation (maîtrise du risque).
L’analyse du risque est le processus consistant à identifier les dangers spécifiques et à évaluer leur
importance. Dans une évaluation biologique, la toxicité potentielle des composants des matériaux
et leur voie d’exposition constituent une considération importante. Un autre aspect important est la
manière dont les propriétés physiques peuvent affecter la réponse biologique. Il convient de mener
l’analyse du risque de façon méthodique au moyen de l’estimation des risques découlant de chaque
matériau/composant pour chaque voie d’exposition et effet toxicologique.
L’analyse du risque commence par conséquent par l’identification et la caractérisation des matériaux
et composants du dispositif médical en contact direct et indirect avec les tissus. Il convient que
ceci soit effectué sur la base de la forme finale du dispositif médical dans son état manufacturé, en
tenant compte de la présence d’éventuels additifs de fabrication, auxiliaires de fabrication ou autres
contaminants potentiels tels que des résidus stérilisants. Il convient également de tenir compte des
effets du traitement sur la composition et la chimie des matériaux (y compris à la fois les effets en
profondeur et en surface). En particulier, lorsque des ingrédients réactifs ou dangereux ont été utilisés
dans ou peuvent être formés par, la production, le traitement, le stockage ou la dégradation d’un
matériau, il convient d’envisager la possibilité d’une présence de résidus toxiques. Il convient également
de tenir compte des interactions potentielles avec ou de l’introduction de contaminants de matériaux
d’emballage.
Les propriétés physiques et chimiques des matériaux concernent la sécurité biologique et doivent être
identifiées à ce stade. Elles peuvent comprendre un ou plusieurs des éléments suivants:
— usure, charge, fatigue, en particulier par exemple dans les dispositifs médicaux porteurs de charges
tels que les prothèses articulaires et la production associée de particules (qui peuvent comprendre
des nanomatériaux) ou la dégradation de matériaux;
— frottement et irritation associée, par exemple dans les applications telles que les cathéters;
— interactions entre les combinaisons de matériaux (interactions chimiques), par exemple flexibilité
différente, corrosion galvanique, abrasion;
— chaleur (par exemple dégradation thermique ou autre modification du matériau due à la chaleur);
— processus de fabrication, par exemple contraintes internes produites pouvant entraîner des
fissurations par contraintes environnementales (ESC), des changements morphologiques ou une
dégradation;
— interactions environnementales, par exemple endoscope (acides gastriques), pansements
(environnement extérieur), UV, détergents, processus de décontamination et de stérilisation;
— électricité, par exemple courts-circuits, dégradation, chauffage, stimulation musculaire;
— interactions potentielles entre les composants;
— effet de la forme physique, par exemple des particules qui peuvent inclure des nanomatériaux;
— traitement;
— transport et vieillissement.
Les informations sur les matériaux peuvent être obtenues par un examen de la littérature, des données
du fournisseur, des données internes ou la comparaison avec les produits existants sur le marché,
lorsque les processus de fabrication et les formules sont connus et sont identiques à ceux du dispositif
médical évalué.
NOTE 1 L’Annexe C, informative donne des recommandations concernant l’examen de la littérature.
Il convient que la caractérisation chimique soit suivie par l’étude de la toxicologie des composants
connus du matériau. Il convient de tenir compte de la nature spécifique du ou des effets toxiques et de
la relation dose-réponse.
La gamme des effets toxicologiques est étendue. L’Article 5 et l’Annexe A, informative donnent des
recommandations concernant les effets toxiques associés aux différentes voies et durées d’exposition.
Outre la caractérisation des produits extractibles et relargables, il convient de tenir compte des
propriétés physiques du dispositif médical pouvant affecter négativement la réponse biologique au
dispositif médical, comme la géométrie, la rigidité, etc.
NOTE 2 Pour la caractérisation et les essais des particules, les nanomatériaux exigent une attention
particulière, car il a été démontré que dans certains cas, les matériaux comprenant des composants à l’échelle
submicronique (par exemple des nanomatériaux) se comportent différemment des mêmes matériaux à des
échelles plus importantes et l’extrapolation des données à partir de matériaux de plus grande taille n’est pas
adaptée.
L’évaluation du risque repose sur l’analyse du risque et représente l’étape suivante qui consiste à évaluer
l’importance des risques définis dans l’analyse du risque et à identifier les exigences et les opportunités
d’atténuation (maîtrise du risque). Il convient de réaliser que pour une évaluation complète, il convient
que le dispositif médical complet soit pris en compte, avec tous ses composants.
La biocompatibilité ne peut être démontrée que pour un matériau particulier en relation avec un
ensemble de circonstances définies, comprenant l’objectif dans lequel il est utilisé et les tissus avec
lesquels il entre en contact. Par exemple, il convient de tenir compte de la toxicologie des produits
chimiques extractibles/relargables dans le contexte des voies et de la durée d’exposition et des
implications pour la disponibilité réelle des substances toxiques potentielles. La prise en compte de
tout historique d’utilisation clinique ou de données d’exposition humaine provenant d’applications
similaires pertinentes est particulièrement importante. Par exemple, les études cliniques démontrant
qu’un produit fini est non irritant peuvent être utiles pour justifier l’omission d’études d’irritation sur
les animaux. Cependant, les études cliniques d’un matériau implantable à usage général peuvent ne pas
suffire à justifier l’omission d’une étude d’implantation du produit fini, car la combinaison de matériaux
peut entraîner un effet biologique négatif.
Il est essentiel pour l’intégrité d’une évaluation des risques biologiques qu’elle soit menée par
des examinateurs possédant les connaissances et l’expertise nécessaires pour déterminer la
stratégie appropriée pour l’évaluation et la possibilité d’effectuer une évaluation rigoureuse des
données disponibles et de rendre des jugements sûrs sur les exigences relatives à d’éventuels essais
supplémentaires (Voir l’Article 7).
caractérisation chimique ou physique, évaluations in vitro ou autres moyens d’atténuation) ont été
épuisées.
D’un point de vue pratique, les données de caractérisation chimique sont les plus utiles pour une
évaluation biologique lorsque:
— des problèmes de nature propriétaire peuvent être résolus;
— un seul ou un petit nombre de constituants chimiques sont modifiés dans un dispositif médical;
— des données de toxicité sont facilement disponibles pour le ou les constituants chimiques;
— des études chimiques d’extraction/analytiques sont faciles à mener.
toxicologique pertinent ou une limite chimique spécifique (voir l’ISO 10993-17 et l’ISO 10993-18), alors
il est possible de comparer la dose reçue avec le seuil pertinent ou la limite pour évaluer la probabilité
d’effets indésirables.
Lorsque les données nécessaires (par exemple les données de formules complètes) ne sont pas
disponibles pour un fabricant en raison de la confidentialité d’informations propriétaires, il convient
de demander au fournisseur des matériaux les évaluations biologiques des matériaux disponibles qui
peuvent concerner l’application prévue. Il est possible dans certains cas de traiter la confidentialité
des formules propriétaires au moyen d’un placement séparé des données d’évaluation biologique par
le fabricant avec un examinateur ou une agence règlementaire indépendante (connu dans certaines
juridictions sous le nom de «fichier maître»). Ces données peuvent ensuite être référencées dans une
soumission règlementaire par le fabricant du dispositif médical et examinées confidentiellement par
l’organisme d’évaluation de la conformité ou l’agence règlementaire en conjonction avec l’examen de
soumission du dispositif médical.
Pour les particules et les nanomatériaux (utilisés dans des dispositifs médicaux), la caractérisation
physique est nécessaire, comme décrit pour les nanomatériaux dans l’ISO/TR 10993-22. De plus, dans
certains cas, la forme physique (par exemple la géométrie, la taille des particules, la porosité, la texture
de surface) peut avoir un effet important sur les interactions biologiques avec le dispositif médical et
peut affecter la sécurité. Dans ce cas, il est important de tenir compte de ces aspects dans le cadre
de l’évaluation du risque. Si les données d’estimation des risques disponibles dans la littérature ou
dans d’autres sources sont insuffisantes, il est possible que des investigations supplémentaires soient
nécessaires, au moyen de modèles fonctionnels appropriés ou d’autres recherches sur les effets de la
forme physique. Par exemple:
— évaluation de la géométrie sur le flux sanguin et l’hémocompatibilité;
— évaluation de la porosité sur la croissance des tissus;
— évaluation de la libération de particules d’usure sur les réponses locales et distantes des tissus;
— évaluation de la texture de surface (topographie) sur l’adhésion des cellules, l’expression du
phénotype et la croissance.
Il est important de tenir compte des effets des conditions de fabrication sur les matériaux ainsi que de
l’utilisation d’additifs ou de la présence de contaminants. De manière générale, afin de pouvoir prendre
en charge la sécurité biologique, il convient que les essais sur les matériaux aient été effectués sur des
échantillons d’essai qui ont été traités (y compris la stérilisation éventuelle) de manière équivalente
aux matériaux inclus dans le dispositif médical final en question. Lorsqu’il existe des différences dans le
traitement des matériaux utilisés pour produire les articles d’essai afin de générer les données d’essai,
une justification est exigée pour indiquer pourquoi les différences ne sont pas significatives dans la
détermination de la sécurité biologique. Les aspects particuliers qu’il convient de prendre en compte
comprennent:
— les processus qui peuvent entraîner des changements en profondeur ou en surface dans les propriétés
des matériaux, par exemple le moulage, le traitement de surface, le soudage ou l’usinage;
— les additifs ou auxiliaires de fabrication prévus, comme les catalyseurs, antioxydants, pigments,
traitements de surface et autres;
— les contaminants de processus potentiels, par exemple les agents de nettoyage/désinfection/
stérilisation, les agents de gravure, les agents de libération de moule, les fluides et particules
de coupe, les contaminants des machines tels que les lubrifiants ou les résidus de fabrication de
composants de dispositifs constitués de différents matériaux;
Lorsque des essais supplémentaires se révèlent nécessaires pour collecter d’autres données pour
la prise en charge de l’évaluation du risque, il convient de choisir une approche graduée. Il convient
que les essais commencent par une caractérisation chimique et physique et des présélections in vitro.
Il convient d’examiner les résultats de la caractérisation et des essais in vitro avant de passer aux essais
sur les animaux.
B.4.3.2 Quand effectuer des essais à long terme (toxicité chronique, toxicité sur la
reproduction, études de dégradation et de cancérogénicité)
La nécessité de réaliser des essais à long terme exige une attention et une justification spécifiques en
fonction de l’application étudiée.
Dans les circonstances qui suivent, une appréciation du risque menée correctement peut fournir une
justification de ne pas effectuer d’essais à long terme, lorsque la nature et l’étendue de l’exposition
confirment que le patient est exposé à de très faibles niveaux de substances, inférieurs aux seuils
toxicologiques concernés. Les facteurs suivants peuvent contribuer à justifier de ne pas effectuer
d’essais à long terme:
— quantité de l’exposition (c’est-à-dire masse totale du dispositif/matériau par patient);
— durée;
— biodisponibilité.
Les situations suivantes sont susceptibles d’indiquer la nécessité d’essais à long terme:
— la quantité de matériau présent et la longueur de l’exposition indiquent que des effets toxicologiques
à long terme peuvent représenter un problème;
— les composés des constituants sont connus pour être toxiques ou considérés comme susceptibles
de l’être;
— les données précédentes pour le matériau concerné (ou des matériaux très similaires) dans des
applications à long terme équivalentes sont insuffisantes;
— il existe des raisons chimiques spécifiques, par exemple des structures moléculaires particulières,
qui indiquent des problèmes particuliers de toxicité chronique;
— des essais à plus court terme (par exemple des essais de génotoxicité in vitro) indiquent des
problèmes potentiels;
— il existe des problèmes connus relatifs à la biostabilité pour la classe de matériau particulière
concernée et les données en soutien sont insuffisantes, par exemple des données d’essai accéléré
provenant d’un modèle pertinent validé pour le matériau ou la formule spécifique en question.
Il convient de noter que certains choix d’essais dans le domaine des essais à long terme sont controversés
et qu’il existe certaines différences dans les exigences d’essai au niveau international.
Les matériaux polymères, métalliques ou céramiques qui sont destinés à être absorbés in vivo libèrent
des composants solubles ou des produits de dégradation. Si la vitesse de libération d’un matériau est
suffisamment rapide, les concentrations élevées d’un ou plusieurs produits libérés peuvent modifier
le pH et/ou l’osmolalité d’un système d’essai in vitro. Étant donné que la condition in vivo offre la
présence combinée d’une perfusion et d’équilibres de carbonates, lors de l’évaluation volontaire des
matériaux absorbables, il est possible que l’ajustement du pH et/ou de l’osmolalité d’un système d’essais
in vitro soit nécessaire pour conserver les conditions physiologiques correctes. Cela permet l’évaluation
pour d’autres relations de causalité, à condition qu’une justification scientifique soit documentée dans
le rapport pour les ajustements et l’effet sur le système d’essais in vitro, effectués sans ajustement de pH
ou de l’osmolalité. Il convient de comparer les résultats des essais normalisés et des essais ajustés, car
les modifications peuvent cacher des considérations importantes.
S’il est déterminé par l’évaluation biologique que le dispositif médical ne présente pas la même
composition chimique, les mêmes propriétés physiques (par exemple la géométrie et les propriétés de
surface) ou le même type de contact avec le corps qu’un dispositif médical existant, la Figure 1 demande
à l’utilisateur de déterminer s’il existe suffisamment de données (physiques, chimiques et biologiques)
de justification et/ou pertinentes sur le plan clinique pour une appréciation du risque.
Le jugement sur le fait de savoir si les données pertinentes sur le plan clinique sont suffisantes pour une
appréciation du risque peut être basé sur plusieurs facteurs, dont le fait que tous les matériaux utilisés
dans le dispositif médical ont ou non un historique d’utilisation sans danger dans la même application.
Lorsque les matériaux du dispositif médical final sont chimiquement identiques (en tenant compte de
la formule et du traitement) à ceux utilisés dans les dispositifs médicaux existants, que la nature de
l’exposition est la même et que des informations cliniques provenant d’analyses ciblées sont disponibles
pour des paramètres de biocompatibilité pertinents, une approche de l’appréciation du risque basée sur
la caractérisation des matériaux peut être justifiée pour l’évaluation de la sécurité biologique.
NOTE Des recommandations relatives à l’utilisation de données sur l’historique d’utilisation sans danger
dans les applications médicales se trouvent dans les lignes directrices de l’ATSDR et du Japon [25][27].
B.4.4.2 Ce qui constitue des «données toxicologiques suffisantes», y compris la dose et la voie
Bien qu’il soit possible d’identifier un certain nombre de composés chimiques libérés par un dispositif
médical dans un plan de caractérisation chimique, il est probable que les données de toxicité ne soient
pas disponibles pour certains composés par la voie d’exposition pertinente d’un point de vue clinique.
Bien que des méthodes soient disponibles pour réaliser une extrapolation de la dose de voie à voie,
dont la modélisation PBPK décrite en 6.3.2.14, il convient d’utiliser ces approches avec prudence et de
prendre en compte les effets de point de pénétration.
La prudence est exigée dans l’interprétation des effets observés dans les essais à très haute dose
par rapport avec l’exposition réelle en utilisation clinique. De même, il est possible que la concentration
de l’échantillon dans un système d’essais in vitro nécessite des ajustements pour garantir que ledit
système soit représentatif des conditions physiologiques, en particulier pour l’évaluation des matériaux
Comme l’indique l’ISO 10993-17, la caractérisation du risque implique une comparaison entre la dose du
composé reçue par le patient ou le clinicien et la dose «sûre» ou la valeur d’apport tolérable (AT) pour
ce composé. Si le rapport dose/AT est > 1, alors il existe une plus grande probabilité d’effet indésirable
pour le patient exposé. Cependant, il convient que le rapport dose/AT ne soit pas vu comme une valeur
de «démarcation» pour déterminer l’acceptabilité du niveau des substances relarguées. Plus la valeur
du rapport dose/AT est grande, plus forte est la probabilité que le patient et/ou l’utilisateur subisse des
effets indésirables; il est toutefois important de tenir compte également des facteurs tels que la gravité
des effets indésirables telle que vue dans l’étude qui sert de base à l’AT, de la pharmacocinétique du
composé, des conditions utilisées pour extraire les composés du dispositif médical et des hypothèses
par défaut ou prudentes utilisées pour dériver l’AT. L’ISO 10993-17 comprend des informations sur
l’utilisation clinique du dispositif médical et la disponibilité des matériaux alternatifs pour dériver
une limite autorisée (LA) et évaluer si le niveau d’un composé relargué par un dispositif médical est
acceptable.
Lorsque l’on étudie la présence dans un matériau de composants potentiellement toxiques qui sont
présents en faibles concentrations, et qu’aucune valeur d’apport tolérable (AT) ne peut être dérivée de
la littérature, il convient de tenir compte du concept de «seuil de préoccupation toxicologique». Il est
possible d’établir, en référence aux effets toxiques connus de la substance en question, en particulier
la dose toxique, que la substance est présente en quantités trop faibles pour présenter un risque
significatif.
L’ISO 10993-17 note que les patients ou les cliniciens sont rarement exposés à un seul résidu à la fois.
Il est plus probable que l’exposition concerne plusieurs composés libérés par le dispositif médical. Cette
co-exposition à plusieurs composés a le potentiel d’augmenter ou diminuer la toxicité d’un constituant
du mélange si ce composé a été administré seul.
La Figure 1 indique à l’utilisateur de vérifier si les données de toxicité pour les composés individuels sont
applicables si le patient ou le clinicien est exposé à ce composé dans un mélange chimique. Les données
sont rarement disponibles sur l’effet d’un composé en tant que constituant d’un mélange chimique et
cette exigence rend très complexe l’utilisation de données de toxicité pour les composés simples pour
l’évaluation biologique de dispositifs médicaux. Si les composés sont structurellement similaires,
ils peuvent entraîner un effet toxicologique additif. Pour les composés qui sont structurellement
différents, il est impossible de savoir si les produits chimiques peuvent avoir un effet toxicologique
additif ou inhibiteur. De plus, les composés peuvent interagir chimiquement, ce qui génère de nouveaux
produits chimiques qui peuvent introduire des risques toxicologiques d’un type similaire ou nouveau.
Des méthodes de traitement de l’appréciation du risque des mélanges sont données à l’Annexe B de
l’ISO 10993-17.
Les pratiques classiques relatives à la conception des dispositifs médicaux exigent de réexaminer une
appréciation du risque lorsqu’un changement de conception a lieu. Si la conception est modifiée, les
changements apportés au dispositif médical peuvent modifier la performance biologique du dispositif
médical. Il est donc important d’évaluer les effets d’un changement. Il convient d’identifier, d’évaluer,
d’apprécier et de maîtriser les risques biologiques associés à un changement. Il convient de ne pas mener
d’essais si les risques se révèlent inacceptables. Sinon, il convient qu’un supplément d’informations soit
obtenu. Il convient que les essais soient entrepris uniquement s’ils sont susceptibles d’aider à parvenir
à une conclusion. Il convient par conséquent de baser une justification des essais sur une analyse des
risques pertinents à partir des données existantes.
Il est important de comprendre que bien que les changements de matériaux déclenchent effectivement
la nécessité d’une réévaluation, il convient que le domaine d’application de cette réévaluation soit
approprié à la nature du changement et il convient qu’elle se concentre sur les matériaux modifiés
spécifiques, la nature et l’utilisation du dispositif médical et les interactions potentielles.
Si des essais sont considérés comme nécessaires, il convient d’utiliser une approche graduée comme
pour les essais originaux. Il convient de mener les essais dans l’ordre qui suit:
1) caractérisation physique et chimique;
2) essais in vitro;
3) essais sur les animaux.
Il convient de réaliser les essais finaux sur les animaux uniquement si les essais de caractérisation et les
études in vitro précédents n’ont pas fourni suffisamment d’informations.
Les changements typiques qui peuvent modifier la performance biologique d’un matériau ou d’un
dispositif médical final comprennent, entre autres:
— le traitement, par exemple la stérilisation, le nettoyage, le traitement de surface, le soudage, le
moulage par injection, l’usinage, l’emballage principal;
— la source du matériau, par exemple un nouveau fournisseur, une nouvelle installation;
— les spécifications du matériau, par exemple des tolérances plus grandes, de nouvelles spécifications;
— la formule, par exemple de nouveaux matériaux, de nouveaux additifs, des changements dans les
tolérances;
— les conditions de stockage, par exemple une durée de vie plus longue, des tolérances plus grandes,
de nouvelles conditions de transport;
— l’environnement biologique (c’est-à-dire des changements de l’utilisation clinique).
Les propriétés à prendre en compte à la suite d’un changement de matériau comprennent, entre autres:
— la composition chimique, par exemple la composition, la pureté, le profil des substances relarguées;
— les propriétés physiques, par exemple la morphologie, la topologie;
— les propriétés mécaniques, par exemple la résistance à l’usure, la résistance;
— la biostabilité, la stabilité environnementale et la stabilité chimique;
— les effets biologiques des propriétés électriques et de la CEM.
Les données de caractérisation chimique sont utilisées dans l’appréciation du risque pour juger de
l’équivalence, en termes toxicologiques, d’un matériau proposé par rapport à un matériau existant
cliniquement établi pour le même type d’exposition clinique. Les principes du jugement de l’équivalence
toxicologique sont décrits dans l’ISO 10993-18:2005, Annexe C.
Tout essai destiné à soutenir une évaluation biologique est censé faire partie intégrante du système
de gestion de la qualité d’un fabricant et est donc soumis aux mêmes exigences de validation et de
traçabilité que tout essai de contrôle de la qualité. La garantie que les conclusions relatives à la sécurité,
sur lesquelles se basent les décisions de développement et de marketing, sont fondées, est nécessaire.
La qualité d’une évaluation de la sécurité est fondée sur la qualité des données sous-jacentes. Il est donc
nécessaire de vérifier l’intégrité scientifique de tous les composants d’une évaluation. Les contrôles de
système de qualité applicables aux essais non cliniques sont connus sous le nom de bonnes pratiques de
laboratoire (BPL). Les études de BPL sont réalisées en fonction de normes de qualité définies dans des
laboratoires qui sont accrédités conformément à un plan gouvernemental mis en œuvre dans le monde
entier. Les études sont généralement menées suivant un système de qualité en laboratoire conforme à
l’ISO/IEC 17025 ou à une norme équivalente.
Annexe C
(informative)
C.1 Introduction
Une revue et évaluation de la littérature scientifique sont essentielles à la justification et la planification
d’une évaluation biologique d’un matériau ou d’un dispositif médical. L’objectif d’une telle revue est de
déterminer un arrière-plan scientifique à l’évaluation biologique. Elle fournit aussi des informations
essentielles pour estimer le rapport bénéfice/risque et obtenir une conduite éthique lors de l’évaluation
prévue comme l’établit l’ISO 10993-2.
NOTE Une telle revue de la littérature scientifique peut se révéler utile pour déterminer si les données
présentes dans la littérature sont suffisantes pour démontrer la sécurité biologique du dispositif médical
en question sans avoir à générer d’autres données à partir d’essais effectifs ou pour conclure que les données
disponibles ne sont pas suffisantes.
Une revue de la littérature scientifique est une activité qu’il convient de mener avec rigueur et
objectivité et qu’il est recommandé de faire vérifier par une tierce partie.
C.2 Méthodologie
C.2.1 Généralités
Avant d’effectuer la revue de la littérature scientifique, il est recommandé d’établir un protocole
d’identification, de sélection, de collecte et de revue de toutes les données/études existantes. Il convient
que ce protocole soit documenté et fondé sur les pratiques reconnues de revue systématique de la
littérature scientifique.
C.2.2 Objectif(s)
Il convient de définir clairement le(s) objectif(s) de la revue de la littérature scientifique. Il est
recommandé que les types d’études pertinents pour ces objectifs soient spécifiés, en tenant compte de
toute connaissance déjà reconnue sur le matériau ou dispositif médical.
Bibliographie
[1] ISO 7405, Art dentaire — Évaluation de la biocompatibilité des dispositifs médicaux utilisés en art
dentaire
[2] ISO 9000, Systèmes de management de la qualité — Principes essentiels et vocabulaire
[3] ISO 9001, Systèmes de management de la qualité — Exigences
[4] ISO 9004, Management de la qualité — Qualité d'un organisme — Lignes directrices pour obtenir
des performances durables
[5] ISO/TR 10993-22, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 22: Lignes directrices
sur les nanomatériaux
[6] ISO/TR 10993-33, Évaluation biologique des dispositifs médicaux — Partie 33: Directives sur les
essais pour évaluer la génotoxicité — Supplément à l'ISO 10993-3
[7] ISO 13485:2016, Dispositifs médicaux — Systèmes de management de la qualité — Exigences à des
fins réglementaires
[8] ISO/IEC 17025, Exigences générales concernant la compétence des laboratoires d'étalonnages et
d'essais
[9] ISO 18562 (toutes les parties), Évaluation de la biocompatibilité des voies de gaz respiratoires dans
les applications de soins de santé
[10] Previews B.I.O.S.I.S. Ovid Technologies, Inc, disponible à l’adresse: https://www.ovid.com/
[11] Guideline on the limits of genotoxic impurities, European Medicines Agency Evaluation of
Medicines for Human Use (EMEA), disponible à l’adresse: http://www.ema.europa.eu/ docs/
en_GB/document_library/Scientific_guideline/2009/09/WC500002903.pdf.
[12] [Black, J., Biological Performance of Materials: Fundamentals of Biocompatibility, CRC Press, 2006
[13] Boutrand J. ed. Biocompatibility and Performance of Medical Devices. Woodhead
Publishing, 2012
[14] Bush R.B. A Bibliography of Monographic Works on Biomaterials and Biocompatibility;
Update II. J. Biomed. Mater. Res. 1999, 48 pp. 335–341 [Appl Biomater]
[15] Tinkler J.J.B. Biological Safety and European Medical Device Regulations. Quality First
International Press, London, 2000
[16] Williams D.F. Fundamental aspects of biocompatibility. Biocompatibility. 1 CRC. 1980
[17] Williams Definitions D.F. in Biomaterials. Progress in Biomedical Engineering. 1987, 4
pp. 1–72
[18] EMBASE. Elsevier B.V., disponible à l’adresse: https://www.embase.com/
[19] IPCS. Organisation mondiale de la santé, disponible à l’adresse: https://www.who.int/ipcs/en/
[20] IRIS. Agence américaine de protection de l’environnement, disponible à l’adresse: https://www
.epa.gov/IRIS/
[21] PubMed. U.S. National Library of Medicine, disponible à l’adresse: https://www.ncbi.nlm.nih
.gov/pubmed
[22] SciFinder, American Chemical Society, disponible à l’adresse: https://www.cas
.org/SCIFINDER/SCHOLAR/index.html.
ICS 11.100.20
Prix basé sur 41 pages