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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

Université des Sciences et de la Technologie Houari-Boumediene

FACULTE DE GENIE ELECTRIQUE


DEPARTEMENT D’ELECTRONIQUE

Support de Cours pour Master Académique en Electronique


des Systèmes Embarqués

Les énergies renouvelables : le solaire


photovoltaïque

Présenté par :
Dr. BOUGHIAS Ouiza

Maître de Conférences au Département d’Electronique

2023-2024
Introduction générale

Ce cours est une unité de découverte, destiné aux étudiants de Master Electronique des
Systèmes Embarqués. Son volume horaire est d’une heure et demie de cours hebdomadaires en
ligne. Son objectif est de faire découvrir les énergies renouvelables et d’expliquer le principe
de fonctionnement des dispositifs photovoltaïques(PV). Un autre but est aussi de faire connaitre
les différents blocs qui composent un système photovoltaïque.

Dans le premier chapitre, nous parlerons des différents types d’énergies. Nous y développons
l’étude de l’énergie solaire photovoltaïque. Le second chapitre est consacré à l’étude de la
source solaire où nous discutons de l’intérêt du rayonnement solaire, du gisement solaire et de
l’énergie solaire.

Le troisième chapitre est consacré à la conversion photovoltaïque et à la technologie des cellules


solaires. Ensuite, nous présentons les caractéristiques solaires. Dans le quatrième chapitre, nous
développerons les différentes parties d’un système photovoltaïque, qui sont : les batteries, les
hacheurs, les onduleurs (les convertisseurs) et les régulateur MPPT.

La production d’énergies renouvelables est un défi de grande importance pour les années
à venir. En effet, les besoins énergétiques des sociétés industrialisées ne cessent d’augmenter.
Par ailleurs, les pays en voie de développement auront besoin de plus en plus d’énergie pour
mener à bien leur développement. De nos jours, une grande partie de la production mondiale
d’énergie est assurée à partir de sources fossiles comme le pétrole, le charbon et le gaz naturel.
La consommation de ces sources donne lieu à des émissions de gaz à effet de serre et donc une
augmentation de la pollution. Le danger supplémentaire est qu’une consommation excessive du
stock de ressources naturelles réduit les réserves de ce type d’énergie de façon dangereuse pour
les générations futures.

La communauté scientifique s’accorde sur le fait que l’aggravation du réchauffement


climatique dû à l’activité humaine joue un rôle majeur dans le changement climatique actuel.

A ce sujet, les énergies renouvelables, comme les énergies solaire, photovoltaïque, éolienne,
hydraulique ou géothermique,… apparaissent comme des énergies inépuisables et facilement
exploitables. Si l’on prend l’exemple du soleil, une surface de 145000 km2 (4% de la surface

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des déserts arides) des panneaux photovoltaïques (PV) suffiraient à couvrir la totalité des
besoins énergétiques mondiaux.

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Chapitre 1 : les sources des énergies renouvelables

I. Introduction :

Le problème quotidien dans le monde est de répondre à la demande croissante d’énergie.


L’énergie électrique est l’une des formes d’énergie les plus consommées dans le monde. De
plus, c’est l’un des facteurs les plus importants pour le développement de tout pays.

La plus grande partie de l’énergie consommée actuellement provient de l’utilisation des


combustibles fossiles tels que le pétrole, le charbon et le gaz naturel. Les fossiles sont en
quantité limitée et mettent beaucoup de temps à se former et sont non renouvelables. Il est
nécessaire de trouver une autre solution peu polluante pour prendre le relais.

Les énergies renouvelables apparaissent comme des énergies inépuisables et facilement


exploitables.

II. Les différents types d’énergies renouvelables

1. L’énergie solaire : il s’agit de la conversion de l’énergie solaire en électricité ou en


chaleur à l’aide de panneaux photovoltaïques ou de capteurs solaires. Dans ce type
d’énergie, le soleil est la principale source. Il existe deux types d’énergie solaire :

a) L’énergie solaire photovoltaïque : le rayonnement lumineux est directement converti


en électricité à l’aide de modules photovoltaïques.

Figure 1 : Module photovoltaïque

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b) L’énergie solaire thermique : le rayonnement solaire est converti en chaleur à l’aide de
capteurs thermiques.

Figure 2 : Chauffe-eau solaire

2. L’énergie éolienne : ce type d’énergie est produit par le vent, qui fait tourner des hélices
appelés éoliennes pour produire de l’électricité.

Figure 3 : Eolienne

3. L’énergie hydraulique : l’eau du barrage entraine des turbines qui produisent de


l’électricité.

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Figure 4 : L’énergie hydraulique

4. L’énergie géothermique : le sol produit naturellement de la chaleur que les humains


captent pour produire du chauffage individuel ou urbain.

Figure 5 : Centrale géothermique en Islande

5. La biomasse : il s’agit de l’énergie stockée sous forme organique. Cette énergie est
obtenue en brûlant du bois, ou des déchets agricoles, ou en transformant ces déchets en
gaz par fermentation. Il ne faut pas oublier que brûler des plantes produit des gaz à effet
de serre nocifs pour la planète. Elle est considérée comme renouvelable si l’on accepte
que les quantités brûlées ne dépassent pas les quantités produites.

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Figure 6 : Le cycle de la biomasse

La filière étudiée dans ce cours est l’énergie solaire qui est donc une possibilité de
développement efficace et durable tant que le soleil brille encore. C’est pour cela que les
recherches scientifiques se développent dans le sens de généraliser, améliorer et optimiser
l’exploitation des systèmes solaires. L’exploitation directe de l’énergie solaire relève d’une
technologie bien distincte : c’est de produire de l’électricité à partir de l’énergie solaire
photovoltaïque.

L’énergie photovoltaïque, en raison de sa disponibilité, de sa gratuité et de son caractère propre


et renouvelable fait partie des sources d’énergie les plus prometteuses pouvant jouer un rôle
majeur dans la résolution de la crise énergétique mondiale.

Chapitre 2 : Gisement solaire et énergie solaire

1. Géométrie solaire
1.1.Le système Terre-Soleil : le soleil est une étoile de forme pseudo-sphérique avec un
diamètre de 140.000 km. Il est situé à une distance moyenne de 150. 000 000 km de la
Terre dont le diamètre est de l’ordre de 12750 km.
Composé de matière gazeuse, essentiellement de l’hydrogène et de l’hélium, il est le
siège de réactions de fusions nucléaires permanentes et sa température de cœur atteint
107 °K.

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Figure 7 : Dimension du système Soleil-Terre

En comparant la Terre à un grain de sable de 1 mm de diamètre, la distance Terre-Soleil


serait de 12.5 m, le soleil étant alors une sphère de 12 cm de diamètre environ.

Figure 8 : Approche de l’échelle astronomique par rapport à notre échelle.

La distance entre la Terre et le Soleil est tellement grande que les rayons du Soleil arrivent droit
sur la surface de la Terre (Figure 10).

Figure 9 : Dispersion du rayonnement


Figure 10 : Rayonnement au niveau de solaire dans l’espace.
l’atmosphère terrestre.

1.2. Nature du rayonnement solaire : l’énergie qui nous vient du Soleil représente la quasi-
totalité de l’énergie disponible sur Terre. Cette énergie est produite par les réactions de
fusion thermonucléaire et elle est émise dans l’espace par la surface du Soleil, sous forme
d’ondes électromagnétiques dans le domaine visible, ultraviolet et infrarouge.

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Cette énergie lumineuse dite extraterrestre, c’est-à-dire avant son entrée dans
l’atmosphère, a été évaluée avec précision par la NASA, et vaut 1367 W/m2. Il s’agit de
l’irradiante reçue ou rayonnement solaire instantané à un instant donné au-dessus de
l’atmosphère terrestre. On appelle cette valeur la constante solaire, mais elle ne l’est pas tout à
fait à cause des légères variations de la distance Terre-Soleil et de l’activité solaire.

Figure 11: Nature du rayonnement traversant l’atmosphère


terrestre.

Le rayonnement de 1367 W/m2 subit des déperditions du fait de son absorption partielle
par les gaz atmosphériques et la vapeur d’eau. Ainsi le flux reçu sur la terre est estimé à 1000
W/m2 par ciel clair, qui correspond aux conditions standard.

Le soleil fournit en permanence une énergie solaire estimée à 11250 fois celle
consommée par l’humanité entière. Il suffit d’utiliser un quart de la superficie mondiale pour
couvrir tous les besoins en énergie électrique de la planète.

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III) Evolution du marché mondial de l’énergie photovoltaïque

Figure 12 : Puissance des installations ajoutées par différentes sources d’énergie en 2018.

En 2018, le photovoltaïque a connu des progrès significatifs en termes de capacité


d’installation au niveau mondial par rapport aux autres types d’énergie. Cependant, sa part
totale d’énergie renouvelable ne représente que 33% de l’énergie mondiale totale en 2017,
il reste donc encore du chemin à faire avant de pouvoir la considérer comme une réelle
alternative aux énergies fossiles.

Figure 13 : Evolution de la capacité des installations PV cumulatifs globaux 2000-2018 (MW).

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IV) Composantes du rayonnement solaire

Le soleil émet un flux lumineux (lumière). Le rayonnement solaire, appelé rayonnement


global est composé de trois composantes (direct, diffuse et albédo).

o Lorsque le ciel est dégagé, le rayonnement direct est un rayonnement provenant


directement du soleil.
o Lorsque le ciel contient des nuages, le rayonnement absorbé par le nuage puis se
propage, est appelé rayonnement diffus.
o Le rayonnement réfléchi par le sol est appelé l’albédo.

Figure 14 : Rayonnement global

Le soleil produit une puissance d’environ 1.7 1023 kW. Une partie de cette puissance
alimente la Terre en énergie, soit environ 8.5 1013 kW; seulement 70% (environ 6 1013 kW) de
cette puissance pénètre l’atmosphère. Le soleil nous envoie de l’énergie sous forme de
rayonnement électromagnétique. La longueur d’onde du rayonnement varie de 0.22 µm à
10 µm. La Figure 15 représente la variation de la répartition spectrale de ce rayonnement. Le
rayonnement solaire incident aux confins de l’atmosphère est de 342 W.m-2. La surface de la
terre n’absorbe que 168 W.m-2, et ce rayonnement se compose de 60% rayonnement direct et
40% rayonnement diffus.

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Figure 15 : Répartition spectrale du rayonnement.
o Spectre solaire
Le spectre du soleil est la décomposition en longueurs d’ondes ou en couleurs. La lumière est
composée de couleurs différentes, caractérisées par leur gamme de longueur d’onde. La
lumière est constituée de photons qui sont porteurs d’énergie, laquelle est reliée à leur longueur
d’onde par la formule suivante :

𝑐
𝐸 = ℎ𝜈 = ℎ
𝜆

Avec : ℎ la constante de Planck, 𝜈 la fréquence, 𝑐 la vitesse de la lumière et 𝜆 la longueur


d’onde.

V) Position du Soleil
Pour déterminer la position du soleil dans le ciel, nous utiliserons deux angles :
1) La hauteur (h) : c’est l’angle entre la direction du soleil et sa position sur le plan
horizontal.
2) L’azimut (a) : c’est l’angle entre cette projection et la direction Sud (0°).
L’azimut (a) est calculé positivement vers l’Ouest et négativement vers l’Est. Ces deux angles
sont en fonction de :
o La latitude du Lieu (L)
o La date (j), qui définit le numéro du jour de l’année
o L’heure solaire (Ts) par la journée

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Figure 16 : Aspect géométrique : repérage du soleil.

o Notion de l’Air masse :

Plus le soleil est bas sur l’horizontal, plus il y va traverser une épaisseur importante
d’atmosphère et plus il va subir de transformation.

On appelle l’Air masse, le rapport entre l’épaisseur d’atmosphère traversée par le rayonnement
direct pour atteindre le soleil et l’épaisseur traversée à la verticale du lieu.

AM0 : désigne le rayonnement solaire hors atmosphère c’est-à-dire le rayonnement qui ne


traverse pas l’atmosphère.

AM1 : désigne le rayonnement qui traverse une couche d’atmosphère.

AM1,5 : désigne le rayonnement qui traverse une couche et demie de la couche d’atmosphère.

AM2 : désigne le rayonnement qui traverse deux couches d’atmosphère.

Figure 17: L’Air masse AM0, AM1 et AM1,5

En 2018, la Chine reste le premier acteur mondial en termes d’installations PV cumulées


(34%), suivie par les Etats-Unis (12%), le Japon (11%) et l’Allemagne (9%). Plusieurs marchés

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hors l’Europe n’ont réservé qu’une petite partie de leur potentiel pour ce type d’installation.
Cependant, l’expérience dans ce domaine est encore à ses débuts pour la plupart des pays en
voie de développement, à savoir les pays Africains, le Moyen Orient, le Sud-Est Asiatique et
l’Amérique Latine.

Chapitre 3 : Systèmes PV

VI) Système Photovoltaïque

Un générateur PV est un ensemble d’équipements connectés pour exploiter l’énergie PV


afin de répondre aux besoins d’une charge. En fonction de la puissance nécessaire, les panneaux
peuvent être assemblés pour former un champ photovoltaïque.

Les modules photovoltaïques et les cellules solaires produisent de l’électricité en courant


continu (DC), comme les batteries.

o Pour alimenter des appareils en courant alternatif à partir de l’énergie PV, on a besoin
de convertisseurs DC/AC, qui sont appelé aussi Onduleurs.
o Les convertisseurs produisent un courant alternatif à partir d’un courant continu.
o Les tensions produites des panneaux photovoltaïques disponibles sur les marchés sont :
12 V, 24 V, 36 V, 48 V.

Un module PV ne peut pas alimenter de manière régulière une charge ou une application pour
deux raisons :

1- L’énergie fournie par un module PV est continu.


2- L’énergie fournie est très variable parce que l’énergie solaire varie en fonction de
l’heure de la journée et l’état de ciel (nuage ou claire).

Pour ces raisons, il faut stocker de l’énergie et la convertir ou la transformer en courant alternatif
(AC) pour certaines applications. Un système photovoltaïque est constitué d’un ensemble de
composants nécessaires pour alimenter une charge en toute fiabilité. Le schéma suivant
représente les fonctions principales d’un système PV.

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Figure 18 : Fonctions principales d’un système PV.

- La fonction ‘Contrôle’ est nécessaire pour garantir le bon fonctionnement des


composants et pour une durée de vie la plus longue possible. Citons l’exemple de la
batterie, un régulateur est nécessaire pour parer aux problèmes de surcharges ou de
décharges profondes de la batterie. Pour certaines applications, le courant continu
généré par le générateur PV est converti à l’aide d’un onduleur PV en courant alternatif.
- La fonction ‘Mesurer’ permet d’obtenir des informations sur le fonctionnement de
l’ensemble.

VI-1) Différentes configurations de systèmes photovoltaïques

Il existe quatre configurations d’un système PV :

1) Systèmes autonomes (au fil du soleil) : le panneau solaire fonctionne ‘au fil du soleil’,
c’est-à-dire que l’énergie électrique fournie au récepteur dépend de la puissance
d’ensoleillement. On peut les trouver dans les deux cas suivants :

a) Alimentation directe : dans ce cas, les fonctions se réduisent à la fonction ‘Produire’


et la fonction ‘Utiliser’. L’appareil est alimenté directement et ne fonctionnera qu’en
présence de la lumière et une fois que l’éclairement est suffisant pour atteindre la
puissance demandée ou requise.
Ceci est intéressant pour toutes les applications qui n’ont pas besoin de fonctionner
dans l’obscurité, et dont les besoins en énergie coïncident avec la présence de
lumière. Il y a de la lumière, le système fonctionne. Il n’y a pas de lumière, le
système s’arrête. Dans ce cas, il faut faire un bon dimensionnement pour le panneau
solaire pour avoir une puissance suffisante pour le bon fonctionnement de l’appareil
car la puissance de l’éclairement est variable.
Exemple : un calculateur, qui est le premier succès de la cellule solaire. Un
condensateur est placé comme tampon entre la photocellule et les circuits, pour
assurer les courants de démarrage des circuits et stocker les informations en
mémoire en cas de perte temporaire de lumière.

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C’est un stockage pour une durée très courte. Concernant le choix de la cellule
solaire, elle doit être capable d’alimenter les circuits en régime permanent sous un
éclairage compatible avec l’affichage de l’afficheur (environ 100 lux).
b) Pompage au fil du soleil : il s’agit de stocker de l’eau dans un réservoir. La pompe
solaire est connectée aux panneaux solaires via un régulateur ou un onduleur.
Le débit d’eau qui entre dans le réservoir est variable, et dépend directement du
rayonnement solaire, d’où l’expression ‘au fil du soleil’. L’utilisation de l’eau se fait
à tout moment en tirant sur le réservoir.

Figure 19 : Système PV d’un pompage au fil du soleil.

2) Systèmes autonomes avec stockage : c’est la configuration la plus courante des


systèmes photovoltaïques autonomes. Le système se fait souvent en courant continu.
Souvent, les besoins en électricité ne correspondent pas aux heures d’ensoleillement
mais à d’autres moments qui nécessitent une intensité régulière (éclairage ou
alimentation de réfrigérateurs par exemple). La batterie de ce système se charge pendant
la journée et sert de réservoir d’énergie permanent. Le système est alors équipé de
batteries qui permettent de stocker et de restituer l’électricité en cas de nécessité. Les
appareils alimentés par les batteries sont connectés via des régulateurs de charge.
Lorsque la batterie est pleine, le régulateur coupe la charge pour éviter une surcharge.
Cela entraine une perte d’une partie de l’énergie produite surtout en été. Si le récepteur
doit être alimenté par un courant alternatif, il est nécessaire de rajouter un convertisseur
DC/AC à la sortie de la batterie. Ceci va entrainer les conséquences suivantes :

- Augmentation de la taille et du coût de l’installation,

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- Efficacité énergétique diminuée (aucun convertisseur ne récupère 100% de l’énergie),
- Risque de panne totale en cas de problème avec le convertisseur si toute l’installation
électrique est alimentée par celui-ci.

Figure 20 : Système PV autonome avec stockage.

3) Systèmes autonomes hybrides : les systèmes photovoltaïques purement autonomes sont


limités car ils fournissent une énergie variable qui dépend de la saison. De plus cette
énergie est contrôlée pour ne pas détruire la batterie.
Un système hybride est un système qui dispose d’une autre source d’électricité
indépendante pour compléter l’apport photovoltaïque. Cette autre source peut être un
groupe électrogène (appelé aussi génératrice, éolienne).
Les éoliennes sont utilisées si le site est bien venteux et de préférence pendant les saisons
moins ensoleillées.

Figure 21 : Système photovoltaïque autonome hybride.

4) Systèmes raccordé au réseau : ce système est installé sur un site en réseau.


Généralement dans les maisons où les entreprises qui souhaitent utiliser une forme
d’énergie renouvelable et qui profitent d’un bon ensoleillement.

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L’avantage de cette solution est l’absence de batterie. L’énergie est injectée directement
dans le réseau local ou national. Ceci sans limite quantitative, toute l’énergie est
récupérée. Le compteur fonctionne dans les deux sens. Le courant continu des panneaux
doit être converti en courant alternatif à l’aide d’un onduleur, qui doit être homologué
par la compagnie d’électricité qui va recevoir ce courant. Car il doit respecter des
normes sur sa qualité ‘sinusoïdale’.

Figure 22 : Système photovoltaïque raccordé au réseau.

Chapitre 4 : Conversion PV, Cellules solaires, Caractéristiques solaires

VII) La conversion de la lumière en électricité

Cette partie est la partie importante du phénomène photovoltaïque, qui est la conversion
de la lumière en électricité. Le mot ‘photovoltaïque’ vient du grec ‘Photôs’ qui signifie lumière
et de ‘Volta’ qui est le nom du physicien italien qui, en 1800 découvrit la pile électrique. Mais
c’est le savant Français Antoine Becquerel, qui a mis en évidence cette conversion de l’énergie
en 1839.

La conversion de l’énergie solaire en énergie électrique est basée sur les mécanismes suivants :

1- Absorption de la lumière (photon) par le matériau constituant le dispositif.


2- Transfert de l’énergie des photons aux charges électriques (création de paires électron-
trou).
3- Séparation des photo-porteurs, ainsi créés, par le champ électrique d’une jonction créée
volontairement dans le semi-conducteur.
4- Collecte des porteurs photo générés par les contacts métalliques (électrodes).

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Pour que cette conversion photovoltaïque ait lieu, le matériau doit posséder des propriétés
optiques et électriques.

o L’absorption de la lumière : comme nous l’avons dit, la lumière se compose de


photons.
Chaque photon est porteur d’une énergie dépendant de sa longueur d’onde (ou couleur
du rayon). Un rayon lumineux qui arrive sur un solide peut subir trois effets :
- Soit, il est réfléchi (phénomène de réflexion) : la lumière est renvoyée par la surface de
l’objet.
- Soit, il est transmis (phénomène de transmission) : la lumière traverse l’objet.
- Sinon, il est absorbé (phénomène d’absorption) : la lumière pénètre dans l’objet et n’en
ressort pas, l’énergie est restituée sous une autre forme.

I
R
A

Dans un matériau photovoltaïque, une partie du flux lumineux absorbé est convertie à l’énergie
électrique. Il faut que le matériau soit capable d’absorber la lumière (surtout le visible). Pour
que la conversion soit maximale, il faut minimiser les pertes dues à la réflexion et la
transmission.

Nous allons nous intéresser à la lumière absorbée dans le matériau photovoltaïque et nous allons
expliquer comment son énergie est convertie en électricité.

Les photons absorbés vont tout simplement transférer une partie de leur énergie par collision
aux électrons de valence (périphériques). Cette énergie doit être supérieure à l’énergie du gap
et elle va permettre aux électrons périphériques de se libérer de l’attraction du noyau pour passer
d’un niveau d’énergie inférieur (BV) à un niveau d’énergie supérieur (BC), créant un
déséquilibre électrique au sein du matériau.

Ces électrons sont quasi-libres car ils se sont libérés de l’atome mais pas du matériau. Ceci se
traduit par la création de paires (électron-trou). Cette réaction entraine une différence de
potentiel électrique ainsi qu’un champ électrique interne. On génère ainsi une circulation de

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charges, les électrons dans un sens et les trous dans l’autre sens. Ce qui donne un courant
électrique : c’est l’effet photovoltaïque.

Pour récupérer les charges avant leur recombinaison, il faut réaliser une jonction en associant
deux semi-conducteurs de types différents, de type N et de type P : c’est la jonction PN.

Cette jonction PN après métallisation, constitue une cellule PV. La cellule PV est une photopile
à base de Silicium, qui est tout simplement une diode. La Figure 23 représente la structure d’une
cellule PV.

Figure 23 : Structure d’une cellule photovoltaïque

VIII) Schéma électrique équivalent d’une cellule PV à jonction PN

L’effet de l’éclairement d’une cellule solaire est l’apparition d’un courant photo-généré
Jph. Le modèle électrique de la cellule solaire idéale comportera donc un générateur de
courant de valeur Jph qui modélise l’éclairement et une diode en parallèle qui modélise la
jonction PN.

La Figure 24 représente un modèle électrique équivalent d’une cellule solaire. Le premier


schéma illustre le modèle idéal sans perte en tension, ni en courant. Le deuxième modèle
est le schéma équivalent de la cellule solaire en ajoutant deux résistances pour tenir compte
des pertes internes. Il s’agit de la résistance série et de la résistance parallèle.

Rs : représente la résistance série qui tient compte des pertes ohmiques du matériau, des
métallisations (électrodes).

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Rp : représente une résistance parallèle (résistance de fuite) provenant de courants parasites
(intérieurs du matériau, les impuretés).

Figure 24 : Schéma électrique équivalent d’une cellule solaire idéale et réelle.

Lorsqu’une cellule PV est illuminée, il y a apparition d’un photo-courant qui dépend de la


quantité de lumière incidente. Le courant délivré sur une charge par une cellule solaire idéale
éclairée, en négligeant la contribution de la résistance série, s’écrit :

𝑞𝑉
𝐽 = 𝐽𝑝ℎ − 𝐽𝑠 (exp ( ) − 1)
𝑘𝑇

IX) Caractéristiques électriques et paramètres de la cellule solaire

La Figure 25 illustre le tracé des caractéristiques J(V) courant-tension d’une cellule solaire
homo-jonction PN sous éclairement et à l’obscurité.

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Figure 25 : Caractéristique courant – tension sous obscurité et
sous éclairement d’une cellule solaire.

- La caractéristique à l’obscurité n’est rien d’autre que la caractéristique d’une jonction


PN.
- La courbe sous illumination est simplement décalée par rapport à la première d’une
valeur ICC qui traduit la génération constante du courant par la lumière.
- ICC : c’est le courant de court-circuit, il définit le courant que génère la photopile sous
lumière à tension nulle (en court-circuit).
- La tension VCO est la tension de circuit ouvert. VCO : tension de circuit ouvert (obtenue
pour I = 0), elle définit la tension de la photopile sous lumière à courant nul.

- La tension de circuit ouvert est donnée par la relation suivante :

𝑘𝑇 𝐽𝑝ℎ
𝑉𝑐𝑜 = 𝐿𝑛 ( + 1)
𝑞 𝐽𝑆

- Pour un fort éclairement


𝐽𝑝ℎ 𝑘𝑇 𝐽𝑝ℎ
≫ 1 ⇒ 𝑉𝑐𝑜 = 𝐿𝑛
𝐽𝑐𝑐 𝑞 𝐽𝑆

La tension VCO augmente avec le logarithme de Iph donc avec le logarithme de


l’illumination.

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Conclusion :

o Le courant d’une cellule solaire est proportionnel à l’éclairement et à la surface de la


cellule. Ce courant augmente avec la température.
o La tension en circuit ouvert d’une cellule solaire varie de manière logarithmique avec
l’éclairement et diminue avec la température.

XII) Puissance et rendement


La partie intéressante de la caractéristique courant-tension, pour l’utilisateur, c’est
celle qui génère de l’énergie. Ce n’est pas au point de tension de circuit ouvert, ni au
point de court-circuit, qui ne génèrent aucune énergie (la puissance est nulle), puisque
la puissance est le produit du courant par la tension.
Au point Pm, situé au ‘coude’ de la caractéristique, la puissance de la photopile est
maximale pour l’éclairement considéré.
Ce point dit de ‘puissance maximale’, est associé à une tension dite de tension
maximale Um ou Vm et de courant maximal Im.
Le point de puissance maximum (PMPP) est le produit d’un courant au point de courant
maximum (IMPP) et d’une tension au point maximale (UMPP).
Par exemple : si je considère une tension inférieure à Um (=0,3V), la puissance est
inférieure à Pm.
On voit bien que plus la courbe est carrée, plus la puissance maximale est élevée.
Cette propriété est mesurée par ce qu’on appelle Facteur de Forme FF, qui est
donné par la formule :

𝑃𝑚 𝐽𝑚 . 𝑉𝑚
𝐹𝐹 = =
𝐽𝑐𝑐 . 𝑉𝑐𝑜 𝐽𝑐𝑐 . 𝑉𝑐𝑜

Figure 26 : caractéristique puissance –tension d’une cellule PV.

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La caractéristique puissance-tension est représentée à la Figure 26.
Le rendement de conversion est le rapport de la puissance maximale produite sur la
puissance du rayonnement solaire incident qui arrive sur la cellule ou le module PV.

𝐽𝑚 𝑉𝑚 𝐽𝑐𝑐 . 𝑉𝑐𝑜
𝜂= = . 𝐹𝐹
𝑃𝑖 𝑃𝑖

Ce rendement est mesuré dans les conditions de référence, c’est à dire sous
l’ensoleillement de 1000 W/m2, à la température de 25°C et sous un spectre AM1,5. Ces
conditions normalisées sont dites ‘STC’ pour Standard Test Conditions.

o Les valeurs du rendement dépendent de la technologie des cellules solaires.


o Les cellules solaires sont basées sur du silicium élaboré avec différentes
technologies, et le silicium peut être cristallin ou amorphe.

Il existe trois générations de cellules PV selon l’évolution technologique :

XIII) Modules photovoltaïques


1) Association des cellules en série :
Les caractéristiques électriques d’une seule cellule sont généralement insuffisantes
pour alimenter les équipements électriques. Il faut associer les cellules en série pour obtenir
une tension plus importante :

- Un panneau photovoltaïque est un assemblage en série de cellules produisant une


tension de 12 volts.

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- La puissance d’un panneau solaire dépend de sa superficie, c’est-à-dire du nombre de
cellules PV. Ainsi, un panneau de 24 cellules PV délivrera une tension de 12 Volts,
quelle que soit l’ensoleillement.
- Pour faire fonctionner les appareils électriques, l’intensité I du panneau détermine la
puissance électrique car elle varie fortement avec la quantité d’ensoleillement.

a) Définition du Watt crête : la puissance crête d’une installation photovoltaïque est la


puissance maximale fournie par un module dans les conditions optimales (orientation,
inclinaison, ensoleillement,…). Elle s’exprime en Watt crête (Wc). On estime qu’un
module de 1 m2 produit 100 Wc.

b) Diodes « by-pass »

La mise en série des cellules peut être dangereuse lorsque l’une d’entre elles est à l’ombre,
car elle s’échauffera et risquera de se détruire. En effet, une cellule "masquée" l'intensité
qui la traverse va diminuer. De ce fait, elle empêche la circulation de l'intensité "normale"
produite par les autres modules. La tension aux bornes de cette cellule "masquée" augmente,
d’où apparition d’une surchauffe. C'est l'effet d'auto-polarisation inverse. Une telle cellule
est appelée "Hot spot". Pour supprimer ce problème et protéger la cellule « masquée », on
place des diodes «by-pass» en antiparallèles sur 18 ou 24 cellules de façon à court-circuiter
les cellules ombrées.

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Un panneau solaire dispose d'une à trois diodes by-pass, en fonction de son nombre de
cellules (en moyenne 36 cellules pour 3 diodes by-pass). En cas de masque de :

- Une diode : 100 % du module est en by-pass,


- Deux diodes : 50 % du module est en by-pass,
- Trois diodes : 33 % du module est en by-pass.

Exemple : au niveau de la deuxième rangée, le courant passe par la diode by-pass à cause de
l’ombrage.

2) Constitution d’un champ photovoltaïque

Afin d’obtenir la tension nécessaire à l’onduleur, les panneaux sont connectés en série. Ils
forment alors une chaîne de modules ou string. Ensuite, les chaînes sont associées en parallèle
et forment un champ photovoltaïque (champ PV).

Il faut également installer des diodes ou des fusibles en série sur chaque chaîne de
modules.

2023-2024
Ces protections sont utiles pour éviter qu’en cas d’ombre sur une chaîne, elle ne comporte
comme un récepteur et que le courant y circule en sens inverse et l’endommage.

2023-2024

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