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VACANCES BRUMEUSES

écrit par Maxime Robinet


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Personnages
Rodolphe Landry – 68 ans
Ancien poilu ayant combattu durant la Première Guerre mondiale et souffrant d’un
trouble de stress post-traumatique lié aux tranchées et aux nuages de gaz. Ta femme,
Simone, est décédée dans l’entre-deux-guerres. Grand-père de Gilles et Louise Landry.
En 1942, tu arrivas deux jours en retard à un rendez-vous fixé avec ton fils. En
entrant dans la maison, tu fis face à l’horreur. Ton fils, Hervé s’est donné la mort par
pendaison après avoir tué Lucille, sa femme, en l’étouffant avec un oreiller. Tu as découvert
leurs corps dans la cave. Hervé avait laissé un mot, expliquant qu’il avait fait des choses
impardonnables et condamné ses camarades de la résistance. Ne pouvant faire face, il a
décidé de se donner la mort, et d’emporter sa femme avec lui. Il savait que tu serais là pour
les enfants.
Malheureusement, en arrivant 2 jours après la date prévue, tu es devenu responsable de la
mort du petit Jules, qui avait quelques mois. Tu as donc décidé d’adopter Louise et Gilles,
que tu as retrouvés affamés dans leur chambre fermée à clé. Tu ne leur as jamais dévoilé la
vérité, sachant que cela les détruirait. Tu leur a raconté que leurs parents avaient été tués
par la Gestapo, car ils étaient résistants, et tu n’as jamais parlé de Jules, espérant qu’ils ne
posent jamais de question et oublient. Tu tentes tant bien que mal d’oublier le corps émacié
et sans vie du petit Jules. Tu as acheté un chien à Louise et Gilles par la suite, te disant que
cela les aiderait à oublier. C’était un griffon bâtard, nommé Sultan. Malheureusement, le
chien s’est pris dans un piège, et tu l’as retrouvé agonisant. Tu l’as achevé, et l’as enterré
sur le terrain de ta maison. Tu passes ton temps à écrire tes mémoires, notamment autour
de la Première Guerre mondiale, mais les souvenirs des tranchées te ramènent toujours à la
lâcheté de ton fils.
Louise fait des études de droit. Tu es fier d’elle, même si tu as du mal à soutenir son
regard plein d’innocence. Gilles a toujours été une forte tête, tu es fier de lui, car il est resté
droit dans ses bottes, malgré tout. Il est ouvrier dans une usine. Aucun des deux ne semble
avoir les tares de leur père.
Afin d’organiser des petites vacances avec Louise et Gilles, tu as décidé de louer un
petit gîte perdu dans le Mont Ventoux. Tu l’as trouvé dans le journal, suite à une offre. Tu as
téléphoné, et on t’a donné des instructions pour t’y rendre. Les clés sont cachées sous une
pierre. Tu dis que tu as payé peu, mais cela t’as en réalité coûté une bonne partie de tes
économies. Tu espères que cela te rapprochera de tes petits enfants, que tu sens s’éloigner
de toi.
Louise Landry – 19 ans
Tes parents sont morts en 1942, ils ont été tués par la Gestapo. Ton grand-père,
Rodolphe, t’a déjà raconté qu’ils étaient résistants pendant l’occupation allemande. Tu es
très fière de cela. Ton père s’appelait Hervé et ta mère Lucille. Tu as été adopté par ton
grand-père, Rodolphe. Pour toi, c’est lui ton père. Tu sais que ton frère, Gilles, n’est pas
forcément en accord avec lui. Tu ne sais pas pourquoi il y a une telle tension entre eux. Tu
penses que cela a un rapport avec tes parents ou la maison de tes parents. Tu as très peu
de souvenirs de cette maison, si ce n’est que parfois tu devais rester longtemps seul dans la
chambre avec ton frère, sans doute en raison des bombardements ou de la Gestapo.
Tu as le vieux souvenir d’un chien, Sultan, c’était un griffon bâtard. Tu l’aimais
beaucoup, mais du jour au lendemain, il a disparu. Tu y as repensé récemment. Tu étudies
le droit à Paris. Ton grand-père écrit ses mémoires de Poilu. Tu es fière de ça. Ton frère
travaille dans une usine, tu sais qu’il avait du mal à joindre les deux bouts il y a quelque
temps. Mais tu es fière de lui aussi. Il est censé te retrouver chez toi pour t’amener en
voiture jusqu’à Avignon, pour récupérer votre grand-père qui s’y rend en train. Ensuite, vous
allez vous rendre dans un gîte qu’il a loué. Tu ne sais pas où. Ce sont des petites vacances,
que tu attendais avec impatience, même si tu es un peu triste de t’éloigner de Lara Taylor, ta
compagne américaine qui travaille avec l’armée.

Gilles Landry – 23 ans


Tes parents sont morts en 1942. Ton grand-père, Rodolphe, raconte qu’ils étaient
résistants et qu’ils ont été tués par la Gestapo. Tu ne sais pas si tu y crois. Ton père
s’appelait Hervé.
Il avait une moustache et était souvent en colère contre Rodolphe, son père. Ta mère
s’appelait Lucille. Elle était douce et chantait souvent des berceuses, le soir. Tu te souviens
d’un soir où vous avez été enfermé avec ta sœur. Cela arrivait parfois quand des gens
venaient à la maison. Tu entendais les chuchotements venant d’en bas. Mais cette fois, il n’y
avait que le silence, puis la faim. Tu t’es occupé de ta petite sœur, Louise. Il y a eu des cris,
des bruits, puis ton grand-père est arrivé. Il vous a adopté ce jour-là. Il a dit de prendre
quelques affaires et vous êtes partis avec lui. Il y avait cette odeur immonde en provenance
de la cave. La maison dans laquelle vous viviez avait une entrée/salon, une cuisine, une
cave accessible depuis le mur sous l’escalier. Un étage avec deux chambres face à face
directement sous le toit. Puis vous avez déménagé à la campagne avec votre grand-père.
Il a acheté un chien, c’était un griffon bâtard qui s’appelait Sultan. Un jour, le chien n’est pas
rentré et deux jours après, tu as vu ton grand-père enterrer quelque chose dans le terrain, à
la nuit tombée. Il n’en a jamais reparlé, mais tu n’as jamais oublié. Comme tu n’as jamais
oublié ce vague souvenir d’un animal de compagnie que tu avais, avec tes parents… Mais
tu n’arrives jamais vraiment à t’en souvenir clairement, car tu étais petit. Tu as rapidement
fait en sorte de partir du domicile familial.
Ta sœur est brillante, elle trouvera toujours de quoi s’en sortir. La preuve, elle fait de
grandes études de droit. Toi, tu t’es cassé le dos à l’usine et puis tu as décidé de te mettre à
bosser pour la pègre locale. Ils payent bien, tellement que tu as pu t’acheter une nouvelle
voiture. Finalement, tu fais comme tes parents, tu es dans la résistance… mais dans ton
cas, ce n’est pas reconnu comme une fierté. Tu travailles pour M. Charrier, qui est le
“parrain” local. Tu habites dans le Nord. Tu vas passer chercher ta sœur à Paris, à qui tu
t’apprêtes à offrir une belle édition du Code civil pour la soutenir dans ses études.
Ta voiture est flambant neuve, une Peugeot 203 Berlin luxe Noire. Vous allez jusqu’à
Avignon pour prendre votre grand-père à la gare. Ensuite vous allez vous rendre dans un
gîte qu’il a loué, tu ne sais pas où. Ces vacances t’ennuient un peu, même si ça te fait plaisir
de voir ta sœur, que tu n’as pas vu depuis quelques mois.

Introduction
Paris, 1955. Gilles va chercher Louise avec sa voiture neuve. Rodolphe voyage dans le train
et rencontre une famille avec une jeune enfant qui pleure. Ils viennent s’excuser. Une fois
arrivés à Avignon, ils vont faire la rencontre d’un oisillon tombé d’un nid, qui meurt. Ils vont
ensuite chercher Rodolphe à la gare, pour se rendre ensemble à la maison de campagne.

L’emplacement du gîte n’est pas simple à trouver. Il se situe entre Malaucène et


Crillon-le-Brave, perdu au pied du Ventoux. Ils vont faire plusieurs rencontres sur le chemin :

- Vendeur itinérant qui vend des fruits et légumes. Il parle du fait que les forêts
alentour sont pleines de ruines, qui dateraient de l’antiquité, voire plus anciennes.

- Une petite vieille traînant une mule et un chariot bloquent la route. Elle leur indique le
chemin, elle connaît le lieu, mais elle les prévient que la route est dangereuse et
critique la voiture, qui est inadéquate pour ce type de terrain.

- Un facteur est inconscient au sol. Il est tombé de son vélo. Une fois relevé, il les
remercie et repart. Il prévient que l’orage est dangereux et leur donne les indications
finales pour atteindre le lieu.

L’orage tombe en même temps que le jour. En raison du terrain, cela génère des chutes de
pierres, des coulées de boue, etc. Les personnages ne pouvant pas atteindre leur
destination en raison des conditions climatiques, ils décident de dormir dans la voiture en
attendant que cela passe. Ils vont tous faire le cauchemar d’un feu, de douleur et de cris.

Le gîte
Le lendemain, ils atteignent la maison indiquant la bonne adresse. De l'extérieur elle n’est
pas entièrement visible à cause d’une brume épaisse. En entrant, Rodolphe et Gilles
réalisent qu’elle correspond en tout point à la maison de Hervé et Lucille. Louise était trop
jeune pour s’en souvenir.

La maison est très petite. Il y a une entrée qui fait office de salon, une cuisine avec réserve,
une salle d’eau et un étage sous toit avec deux chambres face à face. À la première visite,
les lieux sont clairement meublés de manière “moderne” et non dans l’agencement de
l’époque. Les pièces sont cependant de la même taille et organisées de la même manière, à
l’exception de la cuisine qui n’avait pas de paroi entre la pièce et la réserve. En regardant de
plus près, ce n’est pas un mur porteur. De même, les murs n’ont pas les bonnes tapisseries,
sauf si on regarde en dessous. Il y a de la tapisserie sur le mur de l’escalier, qui cache la
porte de la cave.

Purgatoire
Les personnages ont tous trouvé la mort durant la nuit. Leur voiture se trouve devant le gîte,
est carbonisée et contient les restes de leurs corps. Le passé va se matérialiser avec le
temps tout autour d’eux, afin qu’ils puissent réaliser leur sort. Chacun des personnages aura
l’occasion de se souvenir de ce qu’il s’est produit. Des échos du passé de chaque
personnage vont se faire entendre pour chacun d’entre eux. Louise entend un aboiement de
chien, réminiscence de Sultan. Il s’agit en réalité de Jules, son petit frère, qu’elle a oublié et
qu’elle confond avec un animal de compagnie. Gilles entend les chuchotements,
réminiscences de la période passée enfermée dans la chambre au premier étage pendant
plusieurs jours, où il tentait de distraire sa sœur de la faim. Rodolphe entend les pleurs de
Jules, en provenance du sous-sol.

Deux entités opposées, l’une tendant vers le chaos et la non-résolution des arcs
représentée par la petite vieille ; et une entité positive tendant vers l’acceptation des arcs
représentée par le facteur vont rendre visite aux protagonistes. Ils ne vont pas leur expliquer
ce qu’il s’est passé, leur but étant de les faire quitter ce lieu dans un sens ou dans l’autre. La
vieille va user de persuasion et va semer le trouble alors que le facteur sera plus neutre.
Chacun des personnages peut suivre l’une ou l’autre des entités, ou choisir de rester dans
les limbes.

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