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THESE
présentée en vue
d’obtenir le grade de
DOCTEUR
par
Thèse préparée dans le Laboratoire LAGIS, FRE CNRS 3303 à l’Ecole Centrale de Lille
et l’Unité de Recherche TRANSLOG, Tunis
Ecole Doctorale SPI 072 (EC Lille)
PRES Université Lille Nord-de-France
Titre : Gestion des risques et aide à la décision dans la chaîne logistique
hospitalière : Cas des blocs opératoires du CHU Sahloul
Résumé
Les systèmes hospitaliers sont des lieux de soins caractérisés par la variété des activités
et des situations auxquelles ils sont confrontés. Ceci engendre des interactions induisant
des situations imprévues liées à plusieurs risques.
La gestion des risques apparaît donc comme une préoccupation importante pour les
décideurs. Plus particulièrement, la gestion des risques dans les blocs opératoires est
d’une grande importance étant donné que ces derniers présentent des lieux hautement
stratégiques par rapport aux nombreuses activités qu’ils regroupent et des coûts qu’ils
engendrent. Le risque zéro n’existe pas, il peut néanmoins être réduit.
Ce travail de recherche a pour objectif de maîtriser la gestion des risques dans les blocs
opératoires. Cette recherche s’intègre dans le cadre d’une collaboration entre l’Ecole
Centrale de Lille et le CHU Sahloul de Sousse, terrain d’étude choisi pour mettre en
œuvre l’approche proposée. Etant donné qu’aucun système de gestion des risques n’a
été mis en place dans cet établissement, ce travail représenté un apport important et
original pour le CHU Sahloul.
Notre démarche se déroule en plusieurs étapes. Tout d’abord, suite à une comparaison
entre les méthodes de gestion des risques existantes, nous avons choisi d’adapter la
méthode de gestion des risques AMDEC (Analyse des Modes de Défaillances, de leurs
Effets et de leurs Criticités) aux blocs opératoires du CHU Sahloul de Sousse.
Nous proposons ensuite un système d’aide à la décision pour la gestion des risques
GRAMA (Gestion des Risques par une Approche Multi- Agent) afin d’orienter les
intervenants dans les blocs opératoires vers les meilleures décisions pour minimiser les
risques pouvant survenir. Enfin, une simulation basée sur l’approche proposée est mise
en œuvre au CHU Sahloul.
Abstract
The hospital systems are a place of health care distinguished by the variety of activities
and situations with which they are confronted. This creates interactions leading into
unexpected situations related to several risks.
The risk management appears as an important concern for the decisions makers. More
particularly, the risk management in the operating theatres has a major importance given
that they are about a highly strategic in relation to the many activities they include and
the costs they generate. The zero risk does not exist. Nevertheless, it can be reduced.
This research aims to control risk management in operating rooms. This research gets in
collaboration between l’Ecole Centrale de Lille and the University Hospital (UH) of
Sousse Sahloul, field of study chosen to implement the proposed approach. Since non
system of risk management has been implemented in this establishment, this work is
significant and original for the UH Sahloul.
Our approach is made up of several steps. First, following a comparison between the
existing methods of risk management, we chose to adapt the method of risk
management FMECA (Failure Modes, Effects and Criticality Analysis) in operating
rooms of UH Sahloul, Sousse.
We propose a decision support system for risk management based on multi-agent
approach in order to guide contributors in the operating rooms making the best
decisions to minimize risks which occur in UH Sahloul. Finally, a simulation based on
the proposed approach is implemented in the UH Sahloul.
A mes parents
A mon cher époux et ma fille
A mes beaux parents
A mes frères, ma sœur et leurs familles
A tous ceux qui m’aiment
Remerciements
Je tiens à remercier en premier lieu mon directeur de thèse Monsieur Slim HAMMADI,
Professeur à l’Ecole Centrale de Lille, pour ses conseils judicieux, pour m’avoir assuré
un cadre de travail serein, encouragée et encadrée tout au long de cette thèse.
Mes plus sincères remerciements s’adressent à Monsieur Béchir BEN SAAD, Directeur
de soins au CHU Sahloul de Sousse pour m’avoir accueillie au sein de cet établissement
et pour le temps qu’il m’a consacré. Je le remercie sincèrement pour ses explications
très précieuses, pour sa contribution à la réalisation de ce travail ainsi que pour avoir
accepté d’examiner cette thèse.
Je remercie du plus profond de mon cœur ma famille qui m’a toujours encouragée et
soutenue; jamais je n’aurais pu réussir sans son amour qui m’a permis de tenir et de
m’alimenter de courage et de détermination.
Enfin, que tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce travail,
trouvent ici le témoignage de ma profonde reconnaissance.
Tables des matières
LISTE DES FIGURES ------------------------------------------------------------------------ 15
LISTE DES TABLEAUX --------------------------------------------------------------------- 17
INTRODUCTION GENERALE ------------------------------------------------------------ 19
Etant soumis à des disjonctions contradictoires de ses tutelles, l’hôpital est une structure
organisationnelle dynamique fondée sur une philosophie, des politiques, des stratégies
et des plans qui sont parfois modifiés pour s’adapter aux changements du milieu.
La structure organisationnelle doit donc être modifiable pour permettre aux cadres de
travailler en harmonie et répondre adéquatement aux besoins demandés de ses usagers.
Il y a soixante ans, les organisations n’étaient pas aussi complexes qu’elles le sont
aujourd’hui. Elles étaient presque toutes structurées en fonction d’activités très bien
définies, mais après la seconde guerre mondiale, les dirigeants d’entreprises réalisent
que l’approche fonctionnelle ne suffit plus pour répondre entièrement à leurs besoins et
avec le temps, ils s’intéressent à d’autres aspects : la qualité des produits et des services,
la satisfaction des usagers et la gestion des risques.
Les structures hospitalières n’ont pas échappé à cet esprit de gestion et d’organisation
car les systèmes de santé ont beaucoup évolué au cours des dernières décennies. Ce
n’est réellement qu'à partir du XXème siècle que l’on peut véritablement parler de
systèmes de santé au sens moderne du terme, c'est-à-dire d'un ensemble articulé de
services, de méthodes et d'institutions qui concourent à un même objectif : apporter au
citoyen des prestations selon ses attentes en alternant l’équation coût/efficacité tout en
veillant à l’amélioration continue de la qualité des soins.
Au fil du temps, les systèmes de santé se sont complexifiés et l'on observe une
multiplication et une diversification des acteurs impliqués dans le champ de la santé
sous l’effet conjugué du développement sociodémographique et surtout culturel des
sociétés et l’ajout du secteur privé.
Devant cette évolution, les systèmes de santé sont confrontés à une mutation imposée
par les institutions de tutelle et les usagers. Cette mutation devrait les conduire à mettre
en place une organisation plus efficiente et les forcer à aller vers une gestion beaucoup
plus objective et rigoureuse des ressources. En résumé, une gestion rassurante est
garantie d’un service de qualité et des bonnes conditions de vie à l’hôpital. Outre sa
mission connue n’est pas à l’abri des risques engendrés par son activité
multidimensionnelle, ces risques sont évitables si l’on instaure une stratégie pour les
gérer.
19
Introduction Générale
L’industrie a été le premier secteur qui a développé une grande expérience, dans le
domaine de la gestion des risques, fondée sur l’identification et l’analyse des
vulnérabilités encourues, afin d’assurer la sécurité requise dans ses activités à travers la
mise en œuvre de mesures de réduction pertinentes et efficaces.
La prise en compte des risques dans l’hôpital est un sujet d’actualité. Or, par la nature
de ces activités, par le nombre et la variété des professionnels qui y travaillent, l’hôpital
est un lieu de soins, où l’exposition à des risques est perpétuellement présente. Les
risques ne concernent pas uniquement le patient et son entourage (infections
nosocomiales, complications, chutes, erreurs de diagnostic, erreurs dans
l’administration des médicaments, mauvais fonctionnement des équipements,...) mais
également le personnel (risques professionnels et environnementaux, indisponibilité,
état de santé, aérocontamination,…) et les biens (panne, détérioration des équipements,
absence, défaillance, incendies, inondations de locaux, etc.).
A l’heure actuelle, la sécurité du patient, de son entourage, du personnel et des biens
devient un enjeu incontournable pour les établissements de soins étant donné la gravité
des conséquences des incidents et accidents. Le risque nul n’existe pas, il peut
néanmoins être réduit ou maîtrisé.
A cet égard, ce travail est entrepris pour étudier une approche de gestion des risques
dans les établissements de santé et en particulier dans les blocs opératoires du CHU
Sahloul. En effet, dans un hôpital, le bloc opératoire est un lieu hautement stratégique, il
ne présente pas seulement le service le plus complexe à cause des ressources humaines
et matérielles qu’il mobilise et des contraintes de plus en plus restrictives, mais il est
aussi l’un des services les plus critiques qui engendre les coûts les plus importants, il est
aussi un point de convergence de nombreuses activités.
Par conséquent, le bloc opératoire est un système complexe susceptible de générer des
dysfonctionnements multiples produisant des conséquences de natures différentes,
pouvant être acceptables en adoptant un raisonnement de prévention. En effet, la
multiplicité des intervenants et des flux présents fait émerger des situations imprévues
pouvant entraîner des dommages, il faut donc rendre la gestion des risques aux blocs
opératoires au cœur des préoccupations des recherches.
L’objectif de ce travail est de faire un état des lieux sur les mesures et les moyens mis
en place en matière de gestion des risques au CHU Sahloul, plus particulièrement aux
blocs opératoires, et de proposer une approche globale de gestion des risques, à travers
l’adaptation de la méthode AMDEC (Analyse des Modes de Défaillances, de leurs
20
Introduction Générale
Effets et de leurs Criticités) couplée à une architecture multi-agents étant donné que les
modélisations par systèmes multi-agents s’envisagent comme un outil d’aide à la
décision.
Le choix de cette étude est motivé par :
- son originalité : tant qu’il s’agit de nouvelles informations pour le terrain choisi.
- sa pertinence : cible un problème d’actualité pour le système de santé tunisien.
- son utilité : en tant qu’indicateur de bonne gestion.
Le présent travail est composé de cinq chapitres.
Dans le premier chapitre, on commence par définir l’hôpital, exposer son évolution, ses
missions et sa présentation en tant qu’organisation hiérarchique. Ceci nous amène à
définir un système hospitalier et plus particulièrement le système hospitalier tunisien.
Par la suite, nous présentons les activités et les flux d’un hôpital pour refléter leurs
importances et leur variété. Ceci induit l’apparition d’un nouveau concept qui est la
chaîne logistique hospitalière et qui sera présentée après avoir évoqué les définitions du
concept de la logistique, son émergence et ses stades de maturité et la notion de la
chaîne logistique.
Le deuxième chapitre évoque la notion de risque dans la chaîne logistique hospitalière,
ceci vient après avoir présenté les définitions de la notion de risque, les différents
risques hospitaliers et leurs typologies, ainsi que la gestion des risques au milieu
industriel, ce qui permettra de parler de la gestion des risques au milieu hospitalier et
plus particulièrement au bloc opératoire. Par la suite, une étude bibliographique présente
un état de l’art sur les méthodes et les outils de gestion des risques dans les
établissements de soins. Ceci facilitera le choix de la méthode de gestion des risques
pour le terrain d’étude considéré qui sera arboré dans une dernière partie de ce chapitre.
Le troisième chapitre aborde le choix de la méthode de gestion des risques aux blocs
opératoires du CHU Sahloul de Sousse, ses différents types et en particulier au milieu
hospitalier. Ensuite, nous exposons les différentes étapes de l’application de la méthode
AMDEC aux blocs opératoires du CHU Sahloul de Sousse après avoir présenté le
terrain d’étude choisi pour ce travail.
Le quatrième chapitre présente les approches de modélisation des chaînes logistiques et
décrit l’approche adoptée dans ce travail, ainsi que ses motivations et applications dans
le contexte hospitalier. Ensuite, une présentation du système de gestion des risques
GRAMA (gestion des Risques par une Approche Multi-Agents) basé sur l’architecture
21
Introduction Générale
22
Chapitre I. Contexte hospitalier
et chaîne logistique hospitalière
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
I.1. Introduction
La maîtrise des dépenses conduit les systèmes hospitaliers à raisonner et optimiser les
flux physiques et informationnels liés à leurs activités, ces flux résument le vocable de
la logistique hospitalière qui peut contribuer fortement à la performance d’un hôpital.
L’objectif est de minimiser le coût logistique global dans un contexte d’amélioration de
la qualité des soins offerts aux patients.
Ce chapitre porte sur la présentation de l’hôpital, d’un système hospitalier et de ses
missions. Ceci nous a conduit à aborder le système hospitalier tunisien ainsi que les
activités et les flux au sein d’un système hospitalier.
Avant de présenter la logistique hospitalière et la chaîne logistique hospitalière, nous
allons préciser, dans ce qui suit, les notions de la logistique, de la chaîne logistique et
leurs évolutions.
Du latin « hospitalia » désignant « chambres pour les hôtes » et « refuge pour les
indigents », l’hôpital est un établissement aménagé de manière à pouvoir dispenser de
tous les soins médicaux et chirurgicaux. Cette définition est très restreinte et actuelle
(Chaabane S., 2004). En effet, l’hôpital a connu une évolution historique depuis le
moyen âge, il désignait un établissement religieux recevant des personnes démunies,
mendiants ou non.
Depuis l’ère caritative, l’hôpital est un établissement public ou privé où sont réalisés
tous les soins médicaux et chirurgicaux. Il comporte toutes les installations et les
appareillages nécessités par les problèmes multiples qu’imposent le diagnostic et le
traitement des maladies et des blessures (Jebali A., 2004).
Vers le XVIIème siècle, l’hôpital est étendu aux établissements laïcs analogues, il est
ainsi quasi similaire d’hospices1.
Au début du XIXème siècle, l’hôpital désignait un établissement public recevant et
traitant des personnes nécessitant des soins pour un temps relativement limité.
Aujourd’hui, l’hôpital touche l’ensemble des établissements d’hospitalisation et se
1
Établissement public ou privé où l'on reçoit et entretient, soit gratuitement, soit pour une rétribution peu
élevée, des enfants, des infirmes ou des vieillards hors d'état de subvenir à leurs propres besoins
(Dictionnaire de L'académie Française, 8ème édition).
25
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
limite parfois aux établissements publics, parfois encore aux établissements sous
dotation globale (Teil A., 2002).
De nos jours, on entend parler d’hôpital, de clinique, d’établissement de soins,
d’établissement de santé, de centre hospitalier ou d’établissement d’hospitalisation.
L’hôpital est aussi considéré comme étant un monde clos qui commence à s’ouvrir sur
son environnement, en raison de sa mission de plus en plus humanitaire. Il présente une
organisation complexe qui réalise des activités continues (24 h/24, toute l’année) et
sensibles (risque vital pour le patient) (Rollinger, 1997).
26
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
L’hôpital est considéré comme étant une organisation hiérarchique gouvernée par un
système central de gestion et d’approvisionnement et gérée par un conseil
d’administration et un directeur général. La direction est chargée de différentes unités :
les unités de soins (secteur de production de soins) et les unités administratives. Ces
unités sont subdivisées en services classés selon leurs activités (Jebali A., 2004).
Ainsi, un centre de responsabilité est une unité de l’hôpital qui peut comporter une ou
plusieurs activités sous une responsabilité unique avec une structure de fonctionnement
qui lui est propre (Combes, 1994). Une vision fonctionnelle des systèmes hospitaliers
peut être fournie par ces centres de responsabilité :
- Les services cliniques : ou lieu d’hébergement des patients.
- Les consultations : souvent incluses dans des services cliniques et servent de
filtre entre la demande du public et l’hôpital. Ainsi, le service d’urgence a une
place à part, puisque les malades viennent sans rendez-vous et relèvent en
principe des soins immédiats.
27
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
28
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
29
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
30
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
I.3.1. Présentation
La Tunisie est un pays du Nord de l’Afrique peuplée de 10 432 500 habitants en 2009 et
dont l’économie est diversifiée et basée essentiellement sur l’agriculture, les industries
manufacturières et le tourisme. Le PIB2 de ce pays est de l’ordre de 39 560 912 390
Dollars US en 2009 (Rapport de la Banque Mondiale, 2006).
L'amélioration du niveau de vie s'est traduite par une transition démographique et
épidémiologique. Depuis l'adoption du Plan d'Ajustement structurel (1986), la Tunisie
connaît un développement économique remarquable, avec une libéralisation progressive
et une bonne intégration dans le marché mondial (General Agreement on Tarifs and
Trade ou GATT en 1990, et l’accord d’association avec l'Union européenne en 1995).
Le pays est passé d'une économie agricole (huile, vins, blé) et minière (phosphates) à
une production plus diversifiée et plus industrialisée.
I.3.2. Caractéristiques
2
PIB : Produit Intérieur Brut.
31
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
32
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
Plusieurs auteurs ont décrit de façon précise les caractéristiques des produits et
informations circulant dans un établissement de soins. Une première étude a décrit les
flux circulant entre les services d’un établissement de soins par rapport aux activités
d’approvisionnement, de stockage et de distribution. Cette étude a dégagé les résultats
suivants (Tableau I.1).
Tableau I.1. Les flux hospitaliers (Eurosiris-Eurostaff, 1997)
Activités Approvisionnement, stockage Transfert entre services
Types et distribution
de Flux
Pharmaceutiques et Produits pharmaceutiques Examens médicaux, radiologie et
médicales Consommables médicaux autres imageries médicales
Matériels techniques Pièces de maintenance
Techniques Matériels et produits d’entretien Déchets hospitaliers
Pièces de rechange
Linges et produits textiles Linge propre, Linge sale
Fournitures de bureau Dossiers médicaux entre les services
Autres Produits alimentaires et archives
Repas
Examens ou dossier vers d’autres
établissements
Une autre recherche (Beaulieu et Landry, 1999) précise que les activités logistiques
d’un établissement de santé peuvent être représentées comme suit (figure I. 4).
Figure I. 4. Activités logistiques et flux liés d’un établissement de santé (Beaulieu et Landry, 1999)
33
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
D’après la figure précédente, les activités logistiques au sein d’un hôpital sont très
diverses et certaines d’entre elles génèrent des flux considérables pouvant être classés
comme suit : des flux de personnes et de matières, correspondants aux flux physiques,
ainsi que les flux d’informations associés (Aptel O., 2000).
Le flux principal qui sollicite les services d’un hôpital est un flux de patients. Ainsi, la
notion de flux dans les systèmes de production de soins s’associe à la notion de
processus de prise en charge. Par ailleurs, le séjour du patient dans un hôpital induit de
nombreux flux (informationnels, financiers et humains). Il consomme également
certains flux de matières (produits pharmaceutiques par exemple) et immobilise des
ressources aussi bien humaines que matérielles. La particularité de ces flux réside dans
leur aspect aléatoire vu que le traitement du patient ne peut être déterminé d’une façon
déterministe (Jebali A., 2004).
Les flux d’un hôpital se résument en flux physiques et flux informationnels pouvant se
présenter comme suit (figure I. 5).
Médicaments
Matériel à usage unique
Solutés nutritifs et produits diététiques
Flux de consommables
Produits d’hygiène
Prélèvements
Flux de produits Déchets
Matériels médicaux chirurgicaux
Flux financiers
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Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
Le terme « logistique » vient d’un mot grec qui signifie l’art du raisonnement et du
calcul. Dans le contexte militaire, la logistique concerne tout ce qui est nécessaire
(physiquement) pour permettre l’application sur le terrain des décisions stratégiques et
tactiques (transports, stocks, fabrication, achats, manutention) (Akbari Jokar, 2001;
d’après Pons, 1996).
La logistique industrielle repose plus particulièrement sur les activités de « soutien » à
la production. En effet, la logistique peut être définie comme étant la science permettant
de lier les différentes sources de création de valeur dans l’entreprise, elle vise en effet la
satisfaction du client par une coordination des flux des matières et des flux
d’informations, de l’acquisition des matières premières jusqu’à la distribution du
produit final (Christopher, 1998).
On peut ajouter la définition de la logistique proposée par Tixier (1996) :« C’est une
technique de la maîtrise de la circulation des flux d’information et de marchandises »,
de plus, la logistique concerne la maîtrise des flux de ressources humaines d’un système
de production.
35
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
La logistique est un aspect émergent, tant il a évolué et continue à élargir son champ
d’action au sein des firmes. Avant de définir la chaîne logistique et d’identifier ses
composantes, les différentes étapes d’évolution de la logistique seront présentées. Trois
grandes périodes sont à l’origine de cette évolution : « logistique séparée », « logistique
intégrée » et « logistique coopérée ».
Nous présenterons successivement ces trois stades de développement et nous nous
intéresserons plus précisément aux modes de transition d’un stade vers l’autre.
36
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
37
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
Le terme « chaîne logistique » vient de l’anglais Supply Chain, il existe une multitude
de définitions de la « chaîne logistique », le tableau I.3 recense quelques unes des
définitions rencontrées dans la littérature.
Tableau I.3. Définitions de la chaîne logistique
(Mahmoudi J., 2006)
Auteur (s), année Définition
La chaîne logistique peut être considérée comme le réseau
d’entreprises qui participent, en amont et en aval aux différents
Christopher, 1992 processus et activités qui créent de la valeur sous forme de
produits et de services apportés au consommateur final. En
d’autres termes, une chaîne logistique est composée de plusieurs
entreprises, en amont (fourniture de matières et composants) et en
aval (distribution) et du client final.
La chaîne logistique est un réseau d’installations qui assure les
Lee et Billington, fonctions d’approvisionnement en matières premières, de
1993 transformation de ces matières premières en composants puis en
produits finis, et de distribution des produits finis vers le client.
Ganeshan et al., La chaîne logistique est un réseau d’entités de production et de
1995 sites
Slats et al., 1997 la chaîne logistique est l’ensemble des processus logistiques de
l’acquisition de la matière première jusqu'à la distribution des
produits finis aux clients ultimes.
la chaîne logistique est un processus intégré où un certain
nombre d’entités travaillent ensemble dans la perspective de :
Beamon, 98 - acquérir la matière première,
- convertir ces matières en des produits finis spécifiques,
- délivrer ces produits aux clients.
Un système de sous-traitants, de producteurs, de distributeurs, de
Tayur et al., 1999 détaillants et de clients entre lesquels s’échangent les flux
matériels dans le sens des fournisseurs vers les clients et des flux
d’informations dans les deux sens.
Rota- Franz, 1998 La chaîne logistique d’un produit fini se définit comme
Rota-Franz et al., l’ensemble des entreprises qui interviennent dans les processus de
2001 fabrication, de distribution et de vente du produit, du premier des
fournisseurs au client ultime.
Une chaîne logistique est constituée de deux ou plusieurs
organisations indépendantes, liées par des flux physique,
Stadlter et Kilger, informationnel et financier. Ces organisations peuvent être des
2000 entreprises produisant des composants, des produits intermédiaires
et des produits finis, des prestataires de service logistique et même
le client lui-même.
Une chaîne logistique est un groupe d’au moins trois entités
Mentzer et al., directement impliquées dans les flux amont et aval de produits,
2001 services, finance et/ou information, qui vont d’une source jusqu’à
un client.
38
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
Bien que ces définitions mettent en évidence une cohérence quant à la finalité de la
chaîne logistique, elles se distinguent par leur orientation principale. La chaîne
logistique peut ainsi se définir en tant que :
- Succession de relations client/fournisseur (Tayur et al., 1999).
- Succession d’activités de création de valeur (La Londe et Masters, 1994).
- Fonctions ou processus : approvisionnement, transformation, distribution (Lee et
Billington, 1993).
Les définitions de la chaîne logistique reprennent cependant un certain nombre
d’idées communes (Hammami, 2003):
- Une chaîne logistique se rapporte à un produit fini.
- Elle fait intervenir plusieurs entreprises.
- Ces entreprises sont liées entre elles par trois flux : le flux d’informations, le flux
physique et le flux financier.
- Chacune des entreprises partenaires assure les fonctions d’approvisionnement,
de transformation/production, de distribution et de vente. Ce sont les quatre
processus clés que l’on rencontre dans toute entreprise.
- Une entreprise est potentiellement impliquée dans plusieurs chaînes logistiques.
En effet, une entreprise cherche généralement à multiplier ses entreprises-clients
et ses produits peuvent servir à l’élaboration de plusieurs produits finis.
Avant les années 1950, la variété des produits et des fournitures était réduite, il n’y avait
donc pas un service centralisé des achats. Néanmoins, le progrès technologique après la
39
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
deuxième guerre mondiale, a engendré une richesse de gamme de produits et une hausse
du nombre des livraisons.
Par conséquent, on commençait à fixer un service s’occupant des achats, de la gestion
de l’entrepôt et du contrôle des stocks (Jawab F., 2007).
Au cours des années soixante, on accordait des responsabilités accrues à la fonction
approvisionnement. D’une part, les centres hospitaliers procèdent à une intégration de
leur chaîne logistique interne en créant un service de gestion de matériel visant à
l’élimination du gaspillage et des duplications. D’autre part, on cherche à capturer la
valeur ajoutée offerte par les fournisseurs. A titre d’exemple, par des programmes de
gestion des stocks au point d’utilisation ou par des programmes de consignation pour
certaines fournitures du bloc opératoire (Rivard-Royer et al., 2002).
Enfin, depuis quelques années, le terme « logistique hospitalière » s’est imposé en ayant
comme vision l’intégration du flux d’information, du flux des matières et du flux des
patients à l’intérieur d’un établissement de santé (Landry et Beaulieu, 2002).
La logistique hospitalière est restée embryonnaire durant de très nombreuses années et
seules les restrictions budgétaires virtuellement appliquées depuis une vingtaine
d’années tendent à la faire évoluer. Il convient toutefois de moduler ce constat suivant le
caractère juridique public ou privé des hôpitaux. Les établissements privés à but lucratif
sont depuis une dizaine d’années très sensibilisés aux économies que peut permettre de
réaliser une logistique des flux efficace (Chow et Heaver, 1994).
Une deuxième vision des phases de développement de la logistique hospitalière propose
que ses niveaux de développement distinguent les flux physiques et les flux de patients.
3
Dans une stratégie flux poussé (Push), la planification à moyen terme (MTP) prévoit les quantités à produire de produits finis ou à
approvisionner de matières premières en tenant compte des problématiques de capacités. Si les commandes réellement reçues ne
correspondent pas aux prévisions utilisées au niveau (MTP), les quantités à produire ou à approvisionner ne changent pas.
40
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
- La logistique intégrée : qui suppose, au sein de l'hôpital, une gestion en flux tirés4, le
niveau des stocks étant ajusté en fonction des consommations réelles. La logistique
s'élargit [...] au reste de l'organisation, visant la coordination des flux entre les achats
(services économiques et pharmacie), les services de soins et de diagnostic (laboratoires
et imagerie) et la distribution (magasins centraux)». La figure suivante représente les
approches de pilotage des flux dans une chaîne logistique (figure I. 6).
4
Dans une stratégie flux tiré (Pull), la planification à moyen terme définit les nivaux de stocks souhaités. Les lancements en
production ou les commandes de matières premières s’adaptent à la consommation pour maintenir le niveau de stock au niveau
souhaité par la planification à moyen terme. Si ces limites de capacité sont atteintes, la rupture est uniformément répartie sur les
produits du fait d’une logique de réapprovisionnement plus régulière des stocks en flux tirés.
41
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
42
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
43
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
entrée jusqu’à leur sortie de l’établissement. Les flux de matières sont très variés, ils
peuvent néanmoins être classés selon leur sens par rapport à l’unité de soin
correspondante, on distingue alors les flux entrants à l’unité de soin des flux sortants :
- Flux entrants : dossier patient, produits sanguins labiles, médicaments et dispositifs
médicaux stériles et non stériles, dispositifs stérilisés, repas, linge propre,
consommables généraux, courrier – colis.
- Flux sortants : prélèvements, dispositifs à stériliser, vaisselle et linge sales, déchets et
courrier - colis.
La logistique hospitalière peut être aussi définie comme étant « la technologie de la
maîtrise des flux physiques et de la trajectoire des patients par les flux d’information ».
Cette définition d'une logistique de soutien dédiée à l’hôpital souligne l’existence au
sein de l’hôpital d’un flux spécifique (le flux des patients) (N. Sampieri et I.
Bongiovianni, 2000).
D’après les principales activités d’un centre hospitalier proposées par Swinehart et al en
1995 (figure I.2), la logistique hospitalière regroupe les activités de logistique interne
auxquelles peuvent s’ajouter un volet production, c’est-à-dire les activités de
transformation telles que l’imprimerie, les cuisines ou la centrale de stérilisation et, un
volet flux patients (Landry et Beaulieu, 2005), c’est-à-dire les activités de transport des
patients.
Une définition plus récente de la logistique hospitalière avance qu’il s’agit de
« l’ensemble des activités de conception, de planification, de gestion
d’approvisionnement, de fabrication (bien et service), de livraison et de gestion des
retours (logistique inverse), du fournisseur jusqu’au bénéficiaire (patients), tout en
prenant en compte les trajectoires des patients au sein de l’hôpital sans lesquels il n’y a
pas de flux de produits (pharmaceutiques)». Ces activités s’orchestrent par les flux
d’information entre les différents partenaires de la chaîne et débouchent sur des flux
financiers. La finalité étant de fournir un service optimal pour la qualité et la sécurité
des soins prodigués aux patients (Hassen T., 2006).
Derrière ces définitions, se cachent de multiples réalités, qui peuvent être très éloignées
les unes des autres. La variété des situations rencontrées s’explique notamment par une
double diversité (Hassen T., 2006) :
• La diversité des acteurs possibles au sein de la chaîne entraîne une diversité dans les
positions relatives du pouvoir logistique.
• La diversité des démarches logistiques liant les acteurs de la chaîne.
44
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
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Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
patients, à satisfaire les besoins des autres membres de l’équipe opératoire (personnel
infirmier et anesthésistes) et à utiliser efficacement les salles de réveil.
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Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
Flux de matériel
Par exemple, pour la fourniture médicale, on retrouve d’abord une chaîne logistique
externe liant le fournisseur au(x) magasin(s) de l’établissement de santé à travers
laquelle transite un flux d’information (numéro de produits, quantité, prix, etc.), un flux
de matériel et un flux de trésorerie.
À l’interne, une chaîne logistique réapprovisionne les unités de soins à partir de ou des
magasins, d’une centrale de distribution, etc. selon la structure mise en place. À l’unité
de soins, on retrouve généralement une réserve principale où sont stockées les
fournitures médicales. Cette réserve constitue rarement le dernier point de stockage, on
y retrouve également des réserves secondaires répondant aux besoins précis du
personnel soignant.
Une deuxième approche présente que la chaîne logistique hospitalière s’étale depuis les
fournisseurs jusqu’à l’établissement de santé constitué des services de base et des
services périphériques. Le long de cette chaîne peuvent circuler des flux physiques,
informationnels et financiers nécessaires afin d’offrir aux patients la qualité des soins
47
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
I.9. Conclusion
L’hôpital est un lieu de soins caractérisé par la variété de ses activités et des situations
auxquelles il est confronté. Ceci engendre des interactions induisant des situations
imprévues causant différents types de risques. La maîtrise de ces risques devient une
préoccupation primordiale. Ainsi, ce travail place la gestion des risques au cœur de sa
48
Chapitre I. Contexte hospitalier et chaîne logistique hospitalière
49
Chapitre II. La gestion des risques
dans la chaîne logistique hospitalière
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
II.1. Introduction
La mission d’un hôpital a évolué au fil du temps, il est de plus en plus caractérisé par un
environnement étoffé d’activités où le risque zéro n’existe pas. Le système hospitalier
se doit de maîtriser, de gérer et de prévenir le risque, mais les risques hospitaliers sont
de nature très variée, ainsi la gestion des risques s’inscrit aujourd’hui comme une
composante essentielle de la stratégie d’un système hospitalier.
Parallèlement, le monde industriel s’est muni d’outils de maîtrise des risques. Dans ce
contexte, il est intéressant d’étudier ces outils et de s’inspirer pour les adapter au milieu
hospitalier.
Ce chapitre est organisé comme suit : on commence par la notion de risque et de gestion
de risques, ensuite on passe à présenter la gestion des risques dans le milieu hospitalier
après avoir présenté les divers types des risques dans ce même milieu. Par la suite, on
présente une revue bibliographique de la gestion des risques dans le contexte hospitalier
et plus particulièrement dans le bloc opératoire ainsi que les méthodes et les outils de
gestion des risques dans les établissements de santé.
53
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
54
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
Les risques dans une chaîne logistique signifient l’éventualité des événements qui sont
provoqués par toutes sortes de facteurs imprévus dans la chaîne logistique (Finch,
2004). Les risques dans la chaîne logistique peuvent être classés en:
- risques engendrés par les entités de chaîne logistique (le fournisseur, le
fabricant, le distributeur, le détaillant, le client,…)
- risques provoqués par l'environnement externe (Zhang C., 2004).
Les risques dans une chaîne logistique peuvent être associés aux dangers qui peuvent
intervenir lors de l’évolution de cette même chaîne dans son environnement, qu’il soit
interne ou externe. Le risque peut donc être caractérisé à travers un événement
déclencheur possédant une probabilité d’occurrence plus ou moins importante, et
l’impact induit par la fréquence de cet événement (Mahmoudi J., 2006) :
- Les sources de risque interne : se trouvent dans les limites des parties de la
chaîne logistique et la marge du travail ou des incertitudes liées à la production
(par exemple échec de machine) aux incertitudes du système.
- Les sources extérieures : liées à l’interaction de l’environnement dans la chaîne
logistique à savoir le résultat des accidents (par exemple le feu), des actions
sociopolitiques (par exemple des protestations de carburant ou des attaques
terroristes) ou des forces majeures (par exemple temps ou tremblements de terre
extrêmes) (Zhang C. et Huang P., 2006).
Le risque dans une chaîne logistique est défini par la distribution de la perte résultant de
la variation des résultats possibles de chaîne logistique, de leur probabilité, et de leurs
valeurs subjectives. Les risques de la chaîne logistique comprennent les risques dus aux
variations de l'information et des flux des produits, qui commencent depuis le
fournisseur et conduisent à la livraison du produit final au consommateur (Roshan S.et
al., 2007).
Le tableau II.2 présente une récapitulation des origines des risques dans la chaîne
logistique.
55
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
Tableau II.2. Récapitulation des origines des risques dans une chaîne logistique
Auteur(s) Origine du risque dans la chaîne logistique
Finch, 2004 toutes sortes de facteurs imprévus
Zhang C., 2004 - les entités de chaîne logistique (le fournisseur, le
fabricant, le distributeur, le détaillant, le client,…)
- l'environnement externe
Mahmoudi, 2006 évolution de l’environnement interne ou externe
Zhang C. et Huang P., 2006 - les frontières des parties de la chaîne logistique et la
marge du travail ou des incertitudes liées à la
production (par exemple échec de machine) aux
incertitudes du système.
- le résultat des accidents, des actions sociopolitiques
ou des forces majeures
Roshan S.et al., 2007 les variations de l'information et des flux des produits.
La gestion des risques est la détermination systématique des risques et la mise en œuvre
de toutes les mesures nécessaires pour limiter l’exposition aux risques. Ce terme
recouvre des activités comme la collecte des données et d’informations, l’analyse et
l’évaluation des risques, la prescription et l’exécution des mesures, ainsi que le contrôle
et l’évaluation réguliers d’un processus et de ses résultats, sur la base de sources et de
stratégies internationales, communautaires et nationales (JO de l’Union Européenne du,
2005).
La gestion des risques peut être aussi représentée par une série de procédures et de
mesures faites par certains organismes pour faire face à toutes sortes d'exposition de
risque. Elle inclut habituellement l'identification, la mesure, le contrôle et la
surveillance de risque. Le processus de gestion des risques est centré sur la
compréhension des risques et la réduction de leurs effets. Les étapes du processus de
gestion des risques peuvent varier de l'identification/d'analyse (ou estimation) de risque,
par l'intermédiaire de mesure des risques (ou de l'évaluation), moyennant différentes
méthodes de gestion des risques (Norrman et Jansson, 2004).
De façon plus générale, la gestion des risques est une démarche collaborative qui doit
impliquer les différents acteurs de la chaîne logistique et non pas une action isolée
menée par une entreprise de la chaîne logistique (Mahmoudi J., 2006). Autrement dit,
l'identification et la gestion des risques découlent de l’intérieur et de l’extérieur de la
chaîne logistique, à travers une approche coordonnée, impliquant les membres de la
56
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
chaîne, afin de réduire la vulnérabilité de cette dernière dans son ensemble (Artebrant et
al., 2003).
A partir de ces définitions, on peut dégager que le risque a une double facette, interne
provenant de la chaîne et externe provenant de l’environnement dans lequel la chaîne
évolue. L’aspect fondamental ici est la réduction de la vulnérabilité.
Une définition proche de celle-ci affirme que «la gestion des risques dans les chaînes
logistiques est de définir, d’une façon collaborative, avec les partenaires, un ensemble
d’outils pour faire face aux risques et aux incertitudes causés par, ou ayant un impact
sur les activités et les ressources logistiques» (Norrman et Linroth, 2002). Cette
définition souligne l’importance de la définition et de l’utilisation de méthodes et
d’outils sur lesquels doit se baser la gestion des risques dans la chaîne logistique.
Suite à ces définitions, la gestion des risques acquiert un double volet (Quenon JL. et
Gautier R., 2000):
- un volet réactif : ayant pour finalité de limiter les causes et les conséquences
des événements indésirables par le biais des actions correctives.
- un volet préventif : qui identifie les problèmes avant leur apparition en
analysant les situations graves et leurs sensibilités puis mettre en place des
actions proactives et suivre leurs efficacités.
En outre, par la mise en place d’outils et de méthodes adéquats, la SCRM (Supply
Chain Risk Management) doit rationaliser les risques en les quantifiant, et de ce fait la
SCRM doit avoir un impact sur la prise de la décision. En d’autres termes, la SCRM est
un moyen pour mieux orienter et guider la décision.
Rappelons à ce propos que la SCRM est « l’identification et la gestion des risques
provenant de l’intérieur ou de l’extérieur de la chaîne logistique, à travers une approche
coordonnée, impliquant les membres de la chaîne, et cherchant à réduire la vulnérabilité
de cette dernière, c’est-à-dire de la chaîne logistique, dans sa globalité » (Artebrant et al.
2003).
La gestion du risque dans la SCRM est une discipline émergente (Norrman, 2003,
Zeigenbein, 2004) ayant pour but de comprendre et essayer d'éviter, les effets de
bouleversements néfastes pouvant avoir lieu dans une chaîne logistique (Norrman et
Jansson, 2004).
La démarche collaborative de gestion des risques est aboutie par la mise en place
d’outils et de méthodes que les différents acteurs d’une chaîne logistique définissent
57
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
ensemble afin d’optimiser la prise de décision contre les risques qui menacent la chaîne
logistique.
Les outils mathématiques sont considérés comme étant efficaces pour la compréhension
et la gestion des risques dans une chaîne logistique. Ceci est expliqué par un modèle
stochastique pour le problème multi-stade du réseau global de la chaîne logistique, qui
introduit les risques qui y sont liés tels que les risques de l’approvisionnement, de la
demande, de change et des perturbations (Goh M. et al, 2009). Goh M. et al. (2009) ont
proposé une approche basée sur la régulation « Moreau-Yosida » et ont désigné un
algorithme pour le traitement du problème multi-stade du réseau de la chaîne logistique
globale avec pour objectifs la maximisation des profits et la minimisation des risques.
La gestion des risques dans une chaîne logistiques est un problème multicritère de prise
de décision. La méthode « AHP flou » a été proposée afin d’établir les priorités aux
divers risques de la chaîne logistique. Selon des priorités, les firmes vont gérer les
risques dans les chaînes logistiques selon leurs importances relatives (Mohd N.F.,
2009).
Une autre approche basée sur la théorie des graphes a été développée pour atténuer la
vulnérabilité de la chaîne logistique (Wagner S.M, 2009).
L’identification et la prédiction des risques d’une chaîne logistique peuvent être aussi
atteintes par l’évaluation et la classification des fournisseurs en se basant sur leurs
stratégies, leurs structures, leurs performances et leurs attributs pendant les
modifications causées par des turbulences liées à l’environnement des fournisseurs
(Trkman P. et McCormack K., 2009). Cette approche est basée sur la théorie de la
contingence.
L’ingénierie des processus centrés sur les valeurs est une méthodologie d’identification
des risques dans la chaîne logistique (Neiger D. et al., 2009). Il s’agit ici d’adopter une
perspective holistique pour la modélisation des risques basée sur les processus à travers
la visualisation de la chaîne logistique comme une série de processus de valeur ajoutée
reliés.
Les divers risques de la chaîne logistique peuvent être modélisés avec les réseaux de
pétri (Tuncel G. et Alpan G., 2009). L’AMDEC (Analyse des Modes de Défaillances,
de leurs Effets et de leurs Criticités) a été utilisée afin d’étudier les facteurs de
perturbation sur le réseau de la chaîne logistique. Ce modèle procure un environnement
58
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
59
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
Ils peuvent toucher le patient lui-même, ou peuvent être liés à l’organisation, à l’activité
humaine, aux informations, aux activités médicales,…
A titre d’exemple, une première classification des risques hospitaliers reflète l’existence
de trois types (Grillet MH. et Mercatello A., 1997):
- technique : concerne le matériel et les médicaments. Il est le plus légiféré et sa
gestion est très réglementée au niveau étatique.
- défaillance humaine : implique un risque direct pour le patient et sa prévention
réside dans une politique de formation adaptée et la rédaction de documents
opérationnels.
- défaillance organisationnelle : le risque est lié à la chaîne d’événements dans la
prise en charge transversale du patient.
Cette classification est très générale par rapport à celles qui seront présentées
ultérieurement. Une deuxième classification reflète les principales catégories du risque
hospitalier. Ainsi, on distingue (Soncini E. et Petit A. 2002) :
- les risques liés aux actes médicaux et de soins : liés aux prestations de soins et
mettent en cause les opérateurs, les médecins, les infirmiers, les techniciens,…
- les risques infectieux nosocomiaux.
- les risques liés aux produits de santé : le risque médicamenteux, le risque
transfusionnel,…
- les risques liés à l’environnement et à l’organisation des soins.
- les risques liés à l’environnement de l’hôpital : le risque incendie, le risque
électrique et informatique
- le risque lié à l’eau ou l’air contaminé
- incidence des installations hospitalières sur l’environnement.
Une troisième classification dégage plus de risques en incluant plus de partenaires de
l’environnement hospitalier (Belot C., 2002). En effet, les risques hospitaliers peuvent
être liés à :
- l’activité clinique : leurs auteurs sont les praticiens et les auxiliaires médicaux.
La chaîne de soins étant complexifiée de part la spécialisation des professions,
l’utilisation de technologies de pointe et le morcellement des tâches. L’accident
médical est le risque le plus médiatisé et qui entraîne de nombreux désaccords.
S’en suivent l’ensemble des vigilances : pharmacovigilance, infectiovigilance,
anethésiovigilance, hémovigilance, matériovigilance. Les risques liés à la
recherche médicale trouvent également leur place dans cette catégorie. Le risque
60
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
déontologique est moins connu mais se pose avec acuité dans la mesure où il
peut entraîner des débats éthiques que le législateur n’a pas encore tranchés et
qui peuvent être sanctionnés au niveau ordinal, administratif ou pénal.
- l’activité hospitalière : les dommages aux biens sont nombreux et touchent
autant les patients que les personnels hospitaliers. Les risques incendie et
électrique sont les plus encourus et font l’objet d’une réglementation rigoureuse.
Les risques électroniques, informatiques et téléphoniques prennent une ampleur
croissante du fait de la de leur utilisation fréquente. Les risques
environnementaux en termes de gestion des déchets notamment, de dégâts des
eaux… sont autant de préoccupations plus ou moins récentes pour les
gestionnaires hospitaliers.
En parallèle, les risques pour les individus tels que les chutes, les pannes d’ascenseur,
les intoxications alimentaires, les vols et dégradations représentent des dommages qui
ne sont pas propres à l’hôpital mais qui sont perçus comme inadmissibles lorsqu’ils se
produisent dans l’hôpital. On peut également citer les risques inhérents à l’accessibilité
des locaux, aux patients mal orientés, à l’inadéquation des locaux.
En plus des risques liés aux activités cliniques et hospitalières, le risque social qui
représente l’impact des préjudices subis par les personnel hospitalier et l’absentéisme
pour le fonctionnement de l’organisation (agressions et atteintes à leur sécurité,
accidents, maladies professionnelles et conditions de travail, maternités et mesures
spécifiques d’accompagnement, politique de formation,…) et le risque de gestion dans
un contexte de restriction budgétaire lié directement à la santé financière et économique
d’un établissement de santé sont omniprésents dans un système hospitalier.
Une autre classification présente de façon détaillée les risques inhérents au système
hospitalier (Agence Nationale d’Accréditation des Etablissements de Santé, 2003) :
- les activités médicales et de soins : sont les risques iatrogènes qui ont une origine
thérapeutique, qui est provoquée par un acte ou un traitement médical (erreurs de
diagnostic, de traitement, maîtrise insuffisante ou non respect d’un geste technique,
d’une procédure), les risques liés à l’utilisation des produits de santé (médicaments,
produits sanguins, équipements médicaux, etc.), les risques infectieux nosocomiaux
(c’est-à-dire acquis en établissement de santé), mais aussi les risques liés à
l’organisation des soins et à l’environnement.
On inclut dans cette catégorie les risques liés à la non-observance des traitements par les
patients, et également les risques liés aux questions éthiques (acharnement
61
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
62
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
Manque à
gagner, pertes
Responsabilité
Actes
civile ou pénale
médicochirugicaux
Stérilisation Ecologie,
déchets et rejets
…
Perte,
Analyses Risque hospitalier
altération,…
Matériels,
Patients
équipements
…
Personnels Locaux
Visiteurs
63
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
La gestion des risques dans un hôpital est un domaine complexe qui s’intéresse non
seulement à coordonner ou fédérer les vigilances sanitaires réglementées, mais aussi à
mettre en place une politique globale de prévention des risques. C’est donc une
approche « systémique » qui repose sur trois étapes essentielles : signaler, analyser et
traiter, qui se bouclent et se continuent par la mesure des actions mises en œuvre
(Chafiq K., 2008).
La gestion des risques à l’hôpital pourrait être définie comme la fonction qui vise à
identifier, évaluer, éviter ou réduire des risques. Il s’agit d’une approche
multidisciplinaire car le risque est une entité qui ne connaît pas de bornes de discipline
ou de localisation (Eytan E., 2004). La gestion des risques dans l’établissement de
santé se fixe pour objectifs de réduire la fréquence de survenue des événements
indésirables et en prévenir l’incidence, minimiser les conséquences dommageables
de ces événements indésirables (mesures de protection), réduire la fréquence des
plaintes et contrôler le coût des contentieux. Pour atteindre ces objectifs, des
méthodes et des outils peuvent être adaptés à partir de ceux existant dans d’autres
univers professionnels dont le monde industriel.
La gestion des risques dans un établissement de santé s’attache à identifier et traiter les
causes des risques, quelque soit leur nature, pouvant affecter les patients, les visiteurs,
les professionnels et les biens de l’institution (Gérard J. et Fialon, P., 2000). Elle peut
concerner (Anhoury P. et Bertrand S., 2003) :
- les soins : la gestion des plaintes, la gestion des risques réglementés, la gestion
des ressources humaines soignantes et les risques liés aux processus de soins.
- la logistique et l’informatique : la maintenance et la sécurité, le système
d’informations, la maîtrise des plateaux techniques et les services logistiques.
- la finance et l’administration : la maîtrise du point ISA (Indice Synthétique
d'Activité), la gestion des ressources humaines, la maîtrise du budget
d’investissement et la maîtrise du budget d’exploitation.
- la stratégie et la communication : l’élaboration du projet d’établissement, le
suivi du contrat objectif et de moyens et le soutien au chiffre d’affaires et
actionnaires.
64
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
65
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
L’analyse des risques est pratiquée sur la base d’outils et de méthodes issus du domaine
de la sûreté de fonctionnement dans plusieurs secteurs de l’industrie tels que
l’agroalimentaire, le nucléaire, l’aéronautique et le chimique (Khatrouch I. et al., 2010).
La gestion d’un bloc opératoire est une tâche complexe car il s’agit non seulement de
planifier et d’ordonnancer les interventions en minimisant les coûts d’utilisation des
salles d’opérations, mais aussi de satisfaire les besoins et exigences des chirurgiens,
anesthésistes, infirmiers, de satisfaire les besoins des patients et de gérer toutes les
ressources matérielles. En plus, les ressources humaines et matérielles sont en quantités
limitées et sont régies par des règlementations légales à respecter (Fei et al., 2009).
La gestion des blocs opératoires est actuellement l’objet de multiples questionnements,
aussi bien sur le court terme que sur le long terme. Elle se heurte en effets aux
problèmes aigus d’emploi des ressources aussi bien humaines que matérielles, qui sont
aujourd’hui toutes deux disponibles en capacité finie.
Les travaux de recherche de Chaabane S. (2004) ont été effectués selon trois axes
principaux. En premier lieu, dans une perspective initiale descriptive, les différentes
activités, ressources et flux du processus opératoire ont été analysés. Cette analyse a
permis d’identifier les forces et les faiblesses d’un existant et de modéliser ses
différentes entités de gestion. Ensuite, les différentes étapes d’une organisation de
gestion d’un processus opératoire ont été proposées. Enfin, des outils de résolution ont
été proposés. Quatre problèmes de gestion ont été identifiés: la programmation des
interventions, la définition des plages horaires d’ouverture des salles d’opérations, la
planification du bloc opératoire et enfin l’ordonnancement des salles d’opérations.
Ce travail a proposé une extension de la méthode Hongroise pour la résolution des
problèmes de programmation et de planification opératoire. La définition des plages
horaires d’ouverture des salles d’opérations a été définie comme un problème linéaire.
L’ordonnancement des salles d’opérations a été identifié comme un problème de type
Flow-Shop Hybride à trois étages sans temps d’attente avec contraintes de précédences.
Il a été résolu à l’aide des règles connues d’ordonnancement et d’affectation (Chaabane
S., 2004).
Une deuxième approche proposée repose sur le paradigme systémique et met en œuvre
une approche d’Ingénierie Système. Le processus d’Ingénierie Système qui est mis en
exergue conjugue : la modélisation du système complexe à différents niveaux
66
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
II.4. Les Méthodes et les outils de la gestion des risques dans les
établissements de santé
La gestion des risques dans les établissements de santé doit être conduite comme dans
l’industrie selon deux approches (à posteriori et à priori) qui nécessiteront l’utilisation
de différentes méthodes. Ces dernières entrent dans le cadre d’approches rétrospectives
et approches prédictives (Vanura et al., 2002).
Cette approche est fondée sur le retour d’expérience, telle que pratiquée actuellement
dans les établissements, par la mise en œuvre d’un système de signalement des
évènements indésirables, peut être optimisée par l’utilisation des méthodes « diagramme
67
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
Elle consiste en une analyse méthodique des processus afin de prévoir les risques à
venir en utilisant une ou plusieurs des méthodes suivantes :
- la méthode AMDEC (Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de
leur
Criticité).
- la méthode HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point).
- la méthode HAZOP (Hazard and Operability study).
- la méthode « if what » (et si !).
Dans le tableau (tableau II.3) qui suit une récapitulation des ces différentes méthodes de
gestion de risques et leurs description.
Tableau II.3. Méthodes et outils de la gestion des risques dans les
établissements de santé
Approche rétrospective
Méthodes Description
Utilisée lors de la phase d’analyse des évènements indésirables signalés,
Diagramme permet de hiérarchiser et de visualiser l’importance relative de différents
de PARETO évènements pour les classer par ordre décroissant de fréquence et ainsi
déterminer les priorités.
C’est la mise en œuvre d’une représentation graphique claire, présentant
Diagramme pour un évènement constaté, les causes classées et hiérarchisées par
d’ISHIKAWA famille et sous famille autour des 5 M (Main d’œuvre, Matériel, Matière,
Méthode, Milieu).
Approche prédictive
Méthodes Description
très utilisée dans de nombreux secteurs industriels souhaitant évaluer la
fiabilité d’un processus et les risques inhérents. Appliqué en établissement
de santé, elle a un grand intérêt car elle permet :
- d’identifier les défaillances potentielles d’un processus
- de décrire les conséquences de ces défaillances sur l’organisation interne
AMDEC ou sur les patients.
- de classer les défaillances selon leur criticité (une défaillance est d’autant
plus critique qu’elle est fréquente, grave et difficilement détectable)
Les processus à analyser en priorité sont ceux qui correspondent à des
enjeux forts pour l’établissement du fait de leur impact sur la sécurité des
patients, leur satisfaction ou l’organisation interne.
Vise à évaluer les dangers potentiels sur un processus donné, et à
HACCP déterminer les mesures préventives correspondantes, ainsi que le système
de surveillance nécessaire.
68
Chapitre II. La gestion des risques dans la chaîne logistique hospitalière
Son application est surtout dans la restauration collective et elle est très
courante dans l’industrie agroalimentaire.
Utilisée dans l’industrie chimique pour passer en revue un procédé afin
HAZOP d’identifier si des déviations au procédé peuvent avoir des conséquences
indésirables.
C’est une méthode qui consiste à élaborer des « scenarii du pire » afin
d’aboutir à la définition de plans de protection.
« If what » devrait être réservée à un objectif d’optimisation des mesures de
sécurité devant être mises en œuvre face à des risques majeurs en gravité
mais d’occurrence faible.
II.5. Conclusion
Au fil du temps, les missions des systèmes de santé se sont multipliées induisant des
risques de natures différentes, la maîtrise des situations critiques nécessite une stratégie
de mise en place des outils et des méthodes de gestion des risques.
Cette stratégie est apparue dans le milieu industriel et a commencé à être généralisée
pour toucher le milieu hospitalier.
Le chapitre suivant présente une application d’une méthode de gestion des risques qui
est l’AMDEC au terrain d’étude choisi le CHU Sahloul de Sousse.
69
Chapitre III. L’AMDEC au CHU
Sahloul de Sousse
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
III.1. Introduction
Dans le but d’améliorer la qualité des soins à apporter aux patients, certains hôpitaux
mettent en place des approches de gestion des risques afin de minimiser l’apparition des
situations critiques affectant les patients, le personnel et les visiteurs.
Le CHU Sahloul de Sousse est un établissement de santé qui cherche à atteindre ce but,
c’est dans ce cadre que se situe notre étude de gestion des risques dans cet hôpital. En
effet, ce travail se situe au cœur de la problématique actuelle de la chaîne logistique
hospitalière.
Notre étude est menée aux blocs opératoires du CHU Sahloul de Sousse. Ce chapitre
commence par présenter les caractéristiques de notre terrain d’étude ainsi qu’un aperçu
de l’état des lieux de la gestion des risques au CHU Sahloul.
Ensuite, on explique notre choix de la méthode AMDEC comme approche de gestion
des risques et on présente les différentes étapes de l’adaptation de la méthode AMDEC
aux blocs opératoires du CHU Sahloul.
73
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
Une vision structurelle du CHU Sahloul permet de remarquer qu’il est composé de
différentes administrations présentées par l’organigramme qui suit (figure III.1).
74
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
75
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
76
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
III.2.2.1. Présentation
Le bloc opératoire au CHU Sahloul est composé de 23 salles de chirurgie. Les
spécialités chirurgicales présentes au CHU Sahloul sont : la Chirurgie orthopédique, la
Chirurgie générale, l’Urologie, la Chirurgie maxillo-faciale, la Neurochirurgie, la
Réanimation Anesthésie, la Chirurgie cardiovasculaire et thoracique et la Chirurgie des
brûlures graves.
En termes de compartiment, ces services chirurgicaux sont divisés en :
• un bloc septique,
• un bloc aseptique,
• un bloc incorporé dans l’unité d’hospitalisation
• un bloc des urgences qui est à la fois septique et aseptique.
En 2006, 13356 patients ont été pris en charge aux blocs opératoires du CHU Sahloul.
En 2008, ce chiffre est passé à 16286 patients.
Le bloc opératoire est ouvert du lundi au vendredi pour l’activité programmée, 7 jours
sur 7 et 24 heures sur 24 pour l’activité d’urgence. Une récapitulation des
caractéristiques chirurgicales aux blocs opératoires du CHU sahloul est présentée
(Tableau III.3).
Tableau III.3. Caractéristiques chirurgicales du CHU Sahloul
Services Nombre Nombre Effectif soignant Lits
de salles d’actes Médical Para- budgétisés
opératoires en médical
2008
BO Chirurgie 4 5744 17 18 60
orthopédique
BO Chirurgie générale 5 3156 13 12+1 sivp 60
BO Urologie 3 2427 15 10 60
BO Urgences 2 1698 Selon la 2+ 6 sivp 19
spécialité
77
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
78
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
79
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
D’après le tableau III.4, l’hôpital est une organisation complexe qui génère plusieurs
types de risques qui sont souvent gérés de façon diverse et séquencée. Les risques au
CHU Sahloul peuvent être liés à la structure et aux processus. En entrant dans les détails
de ces dimensions, on pourra dégager spécifiquement les risques organisationnels,
humains, mécaniques, thermiques, hydrauliques, pneumatiques, chimiques, radiations,
biologiques, informatiques et électriques spécifiques aux blocs opératoires du CHU
Sahloul de Sousse.
Notre travail de recherche consiste à proposer une approche de gestion des risques au
CHU Sahloul de Sousse et l’appliquer aux blocs opératoires étant donné qu’il s’agit
d’un élément essentiel dans l’activité de l’hôpital en raison de l’importance de ses
enjeux en termes de la sécurité des usagers (patient, personnel).
80
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
AMDEC est l'acronyme pour Analyse des Modes de Défaillance, de leurs Effets et de
leur Criticité. Il s’agit d’une méthodologie rigoureuse visant à identifier les modes
potentiels et traiter les défaillances avant qu'elles ne surviennent, avec l'intention de les
éliminer ou de minimiser les risques associés. Les "défaillances" peuvent être celles
d'un objet, d'une machine, d'un service ou d'un processus quelconque.
La méthode passe toujours par une analyse de type qualitative qui commence par une
analyse des causes de défaillance, ensuite une analyse des modes de défaillance et enfin
une analyse des effets de ces défaillances. Par la suite, une analyse quantitative est
effectuée, elle sert à évaluer la fréquence d’apparition de ces défaillances, la gravité de
ces défaillances et la probabilité que ces défaillances passent inaperçues.
Avant de mettre en œuvre cette méthode, il est nécessaire d’effectuer une étude
préalable du processus concerné et un découpage en différentes étapes. Chaque étape
fait alors l’objet d’une analyse des défaillances en se posant la question : « qu’est ce qui
pourrait aller mal se passer dans cette étape du processus ? ».
Chaque défaillance mise en évidence est ensuite analysée pour déterminer sa fréquence
(F), sa gravité (G) et sa détectabilité (D). La multiplication de ces trois valeurs permet
de calculer l’indice de criticité.
L’indice de criticité, valeur numérique, est utilisé pour effectuer un classement des
défaillances constatées permettant ainsi de définir les actions correctives à entreprendre
en priorité (indice de criticité élevé) et les défaillances qui peuvent être considérées
comme acceptables.
L’AMDEC s’applique bien aux processus du domaine de la santé, elle est simple à
mettre en œuvre, elle permet une quantification des risques et permet de quantifier
l’impact des mesures d’amélioration (Bonnabry P., 2005).
81
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
Compte tenu de son apport, cette méthode doit être utilisée en établissement de santé
pour étudier les risques potentiels dans les processus relativement complexes de prise en
charge des patients (circuit patient en plateau technique, circuit entrée programmée,….)
ou dans les processus logistiques transversaux (approvisionnements,..).
Cette méthode est également riche d’enseignements pour prévenir les risques dans la
phase de conception ou de restructuration d’un secteur d’activité nécessitant une
réorganisation en profondeur du processus concerné.
En conclusion, la possibilité de pouvoir mesurer ensuite par la variation de la criticité et
les progrès et les améliorations apportées rendent cette méthode attractive pour les
personnels. A ce titre, elle présente la méthode la plus appropriée pour proposer une
approche de gestion des risques au CHU Sahloul de Sousse.
Cinq types d’AMDEC peuvent être distingués : l’AMDEC procédé, l’AMDEC produit,
l’AMDEC service, l’AMDEC processus et l’AMDEC processus à l’hôpital (Landy,
2007). Mais dans tous les cas, il s’agit de mettre en évidence les défaillances qui sont
susceptibles d’affecter un système qui, dès lors, n’est plus apte à assurer la fonction
pour laquelle il a été conçu. La démarche pour conduire l'AMDEC sera donc la même,
quel que soit le type.
Avant de présenter l’application de l’AMDEC au CHU Sahloul, un aperçu sur les
différents types d’AMDEC est présenté.
82
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
83
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
L’état de l’art concernant la gestion des risques au milieu industriel ainsi qu’au milieu
hospitalier a permis de démontrer que des méthodes d’analyse et outils de résolution
issus du manufacturier peuvent être appliqués au domaine hospitalier. En particulier, la
méthode AMDEC destinée à la gestion des risques.
En effet, l’étude et la diminution des risques pour les patients et le personnel des
hôpitaux sont aujourd’hui devenues des objectifs privilégiés. Les premières expériences
sont encourageantes et la culture de prévention qui existe dans les hôpitaux
s’accommode parfaitement de la méthodologie AMDEC (Landy G., 2007).
Après avoir présenté les différents types d’AMDEC, notre approche consiste à
appliquer l’AMDEC processus à l’hôpital au CHU Sahloul et plus particulièrement aux
blocs opératoires.
Une étude AMDEC est un projet, qui doit se dérouler comme tous les projets, avec un
chef de projet, une équipe, des objectifs et une méthodologie. La démarche globale
comporte plusieurs étapes (figure III.2).
Les préparatifs selon le guide pratique ont consisté à (Landy G., 2002):
- Identifier l’équipe de travail (composition souhaitée par l’équipe de recherche).
- Déterminer le planning de travail et établir les invitations aux réunions en précisant les
objectifs, les dates, le lieu et heures de réunion.
- Préparer les moyens nécessaires pour la réunion : salle, paper board, crayon, collation
pour la pause.
84
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
Il s’agit de choisir le périmètre d’action, notre choix s’est porté sur les blocs opératoires
au CHU Sahloul de Sousse. Le bloc opératoire est un lieu où s’exercent des activités
hospitalières multiples et variées. Cette multiplicité nous permet de couvrir le plus
grand nombre de risques susceptibles de survenir.
Le choix du site de l’étude s’est porté sur les blocs opératoires du CHU Sahloul pour les
raisons suivantes (Achachi H., El Alaoui I. et El Ouadi A., 2010) :
- l’importance et indispensabilité du bloc opératoire.
- il s’agit d’un espace où se conjuguent plusieurs processus et où se côtoient de
multiples acteurs qui concourent au déroulement de l’acte chirurgical.
La volonté d’améliorer la qualité du fonctionnement des blocs opératoires en identifiant
et en atténuant les dysfonctionnements plausibles.
La phase primordiale de cette étape est la formation de l’équipe de travail. Les membres
de l’équipe de travail sont les personnels aux huit blocs opératoires et le responsable des
services des soins du CHU Sahloul. Des invitations ont été adressées aux membres de
l’équipe.
Notre tâche consistait à animer, coordonner les activités et piloter le projet, ceci est
assisté par le directeur des services des soins. Au cours de la première réunion de
l’équipe du projet, nous avons présenté la problématique, les objectifs et la démarche du
travail. Ensuite, un chronogramme de toutes les activités envisagées dans le plan
d’action a été validé par les membres de l’équipe.
La portée de l’étude doit être limitée très précisément. Dans le processus opératoire,
trois phases sont distinguées (Chaabane S., 2004) :
- phase pré-opératoire qui correspond à la prise en charge du patient jusqu’à la
veille de l’intervention.
- phase per-opératoire qui englobe et définit la période d’intervention.
- phase post-opératoire qui recouvre l’ensemble des soins reçus à l’issu de
l’intervention.
Le champ d’analyse défini par le groupe de travail se limite à la phase per-opératoire
étant donné la présence indispensable au sein du bloc opératoire avant l’arrivée du
85
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
patient jusqu’à ce qu’il parte induit plus d’efficacité et de précision des résultats. Cette
phase est la plus importante du processus opératoire. La figure suivante résume la phase
per-opératoire, sujet de ce travail (figure III.3).
L’approche choisie dans ce travail est l'approche fonctionnelle. Notre champ d’étude
assure les fonctions suivantes :
- la gestion de l’information
- l’arrivée du patient
- la prise en charge anesthésique
- l’acte opératoire
86
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
- le réveil du patient
- l’entretien de la salle d’opérations
L’approche fonctionnelle consiste à subdiviser ces phases en activités afin de dégager le
plus d’informations potentielles liées à ces processus (Tableau III.5).
Tableau III.5. Le processus opératoire
Processus Activités
Phase A: gestion de A1 : Identification du patient
l’information A2 : Rapport de l’anesthésiste
Phase B : Arrivée du B1 : Accueil et contrôle
patient B2 : Transfert sur plateau mobile
B3 : Acheminement vers la salle
Phase C : prise en charge C1 : Installation du patient pour anesthésie et mise en place du
anesthésique matériel de surveillance
C2 : Induction de l’anesthésie
C3 : Entretien de l’anesthésie
C4 : Arrêt de l’anesthésie
C5 : Note du déroulement d’anesthésie sur le dossier patient
Phase D : Acte opératoire D1 : Positionnement opératoire
D2 : Préparation cutanée
D3 : Drapage
D4 : Installation des instruments
D5 : Intervention chirurgicale
D6 : Remise en position de l’opération
Phase E : Réveil du patient E1 : Coordination avec le service post-opératoire sur la
disponibilité du lit et du dispositif
E2 : Transfert vers la salle post-opératoire générale (POG)
E3 : Accueil et installation en POG
E4 : Surveillance en POG
E5 : Transfert vers l’unité d’hospitalisation
Phase F : entretien de la F1 : Evacuation du matériel souillé et des déchets d’activité de
salle d’opérations soins
F2 : Nettoyage et pré désinfection des instruments
F3 : Bio nettoyage de la salle
F4 : Préparation de l’intervention suivante
F5 : Contrôle de la salle et des appareils
F6 : Mise à jour du document de maintenance
Ensuite, il suffit de considérer qu'une défaillance, c'est une fonction qui n'est plus
assurée, ou assurée de manière partielle, intermittente, ou encore qui est "trop bien"
assurée. L’étape suivante consiste à dégager tous les risques potentiels liés aux activités
ci-dessus.
Un aperçu de l’état des lieux en matière de gestion des risques au CHU Sahloul a été
présenté (section III.2.3). Cet état des lieux invite à proposer l’idée de l’amélioration de
la gestion des risques inhérents aux activités de l’hôpital. Afin de dégager les risques
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Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
potentiels aux blocs opératoires, des visites ont été effectuées dans les huit blocs
opératoires du CHU Sahloul à savoir : le bloc opératoire de chirurgie cardio-vasculaire
et thoracique, le bloc opératoire d’urologie, le bloc opératoire de chirurgie générale, le
bloc opératoire de chirurgie orthopédique, le bloc opératoire de neurochirurgie, le bloc
opératoire des urgences, le bloc opératoire des grands brûlés et le bloc opératoire de
chirurgie Maxillo-faciale.
Ces visites nous ont permis de dégager les dysfonctionnements possibles dans le
processus de gestion des risques. Les résultats de cette étape énoncent la présence de
144 situations dangereuses possibles (Annexe A).
Cette étape a été élaborée par un groupe multi-disciplinaire. Au cours des visites
effectuées, le personnel présent aux blocs opératoires a été coopératif et a permis
d’adapter l’application de l’AMEDC au CHU Sahloul en nous basant sur des travaux
effectués dans d’autres hôpitaux, en particulier celles expérimentées dans des centres
hospitaliers en France (DRASS Midi-Pyrénées- Commission de Coordination Régionale
des Vigilances CCREVI- janvier 2007).
Ceci ramène à effectuer l’analyse qualitative résumée en trois sous-phases :
- Analyse des causes de défaillances.
- Analyse des modes de défaillances.
- Analyse des effets de ces défaillances.
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Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
Cette étape est effectuée séparément pour chaque bloc afin de distinguer les risques les
plus graves spécifiquement pour chaque bloc opératoire, cette hiérarchisation des
risques contribue à la planification des actions de prévention et permet de débattre et de
déterminer les priorités des plans d’action.
89
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
A ce stade, notons que l’activité du bloc opératoire des urgences se présente comme
suit : le matin, l’activité est consacrée aux urgences traumatiques et l’après-midi, le bloc
opératoire des urgences est consacré aux opérations septiques provenant des services
d’orthopédie, maxillo-faciale et urologie. En plus, ce bloc est récemment structuré (Mai
2009), et il y a eu quelques modifications (nomination d’un nouveau chef de service,
recrutement d’une majeure part des contractuels). Pour tous les blocs du CHU Sahloul,
on suppose qu’on se limite dans ce travail aux patients à froid.
Les risques sont classés en différents niveaux dans un ordre croissant, en fonction de la
criticité, rappelons que la criticité C = G x F x D avec G : la gravité, F : la fréquence et
D : la probabilité de non détection.
Ceci est résumé par les figures évolutives des indices de criticité pour les blocs
opératoires du CHU Sahloul (figure III.4/ figure III.5/ figure III.6/ figure III.7/ figure
III.8/ figure III.9/ figure III.10/ figure III.11). L’ordre des figures présentées ci-après est
basé sur le nombre d’interventions par an effectuées dans chaque bloc en commençant
du plus élevé vers le plus faible.
Les différents risques vont être présentés comme suit : type de risque [numéro-activité].
A titre d’exemple, le Méca[2-D1] (figure III.4) est le deuxième risque Mécanique lié à
l’activité D1 : positionnement opératoire (voir Tableau III.5). Son indice de criticité est
égal à 64 (4 x 4 x 4).
Par exemple, le Hum [12-C1C2C3C4, 21-D5] (figure III.4) présente le risque Humain
numéro 12 lié aux activités C1, C2, C3 et C4 et le risque Humain numéro 21 lié à
l’activité D5.
90
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
91
Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
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Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
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Chapitre III. L’AMDEC au CHU Sahloul de Sousse
III.5. Conclusion
Une expérimentation des principales étapes de la méthode AMDEC a été présentée, ceci
nous a permis de dégager les criticités de toutes les situations à risques possibles aux
blocs opératoires du CHU Sahloul.
L’étape suivante consiste à ajouter l’approche multi-agents qui servira comme étant un
outil d’aide à la décision aux meilleures orientations des décideurs au CHU Sahloul de
Sousse. Le chapitre suivant présente les approches de modélisation des chaînes
logistiques et l’approche de gestion des risques adoptée au CHU Sahloul.
99
Chapitre IV. Modélisation à base
d’agents pour la génération des plans
d’action
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
IV.I. Introduction
Les établissements de santé sont confrontés à des évolutions continues de leurs chaînes
logistiques, il en découle une complexification des prises de décisions liées à la gestion
des activités hospitalières, ainsi qu’une multiplication des risques pouvant y être liés.
Des outils de modélisation sont alors nécessaires pour modifier les comportements des
établissements de santé et apporter une réponse individuelle et collective satisfaisante à
leurs usagers. Une telle évaluation est obtenue par la simulation et s’inscrire dans une
démarche globale d’aide à la décision.
Dans ce chapitre, on va commencer par présenter les différentes approches de
modélisation des chaînes logistiques et plus particulièrement celle adoptée dans ce
travail. Ensuite, nous allons avancer notre approche multi-agent proposée après avoir
présenté le concept d’agent, ses caractéristiques et ses différents types ainsi que la
notion de système multi-agents.
Ce chapitre présente une continuité de l’application de la méthode AMDEC et c’est en
ajoutant une approche multi-agent qui sera couplée aux résultats issus de l’AMDEC afin
de proposer un outil d’aide à la décision nécessaire pour la gestion des risques aux blocs
opératoires du CHU Sahloul de Sousse.
La modélisation permet de :
- Donner une image simple et de qualité de la réalité.
- Analyser, comprendre et communiquer le fonctionnement du système étudié.
- Définir un modèle de référence.
- Identifier les dysfonctionnements et les besoins.
- Aider à la construction d’un modèle de simulation.
- Aider à la spécification des caractéristiques des problèmes à résoudre.
La modélisation est un processus de représentation qui permet d'obtenir une image
approchée du système réel suite à une phase d'abstraction. Ce processus facilite l'étude
et la compréhension des systèmes. Modéliser un système nécessite la définition de
nombreuses hypothèses simplificatrices. Il n'est évidemment pas possible de décrire de
manière identique l'environnement réel dans lequel évolue le système que l'on désire
modéliser (Labarthe O., 2006).
103
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
L'étude des systèmes nécessite une représentation abstraite qui passe par la création d'un
modèle pouvant être aussi bien mental que conceptuel. Un modèle peut être obtenu de
différentes manières soit par équations mathématiques, soit par règles procédurales ou
encore par processus graphiques, et ce, selon différents niveaux d'abstraction.
La modélisation est une étape essentielle pour l'étude des systèmes complexes et
dynamiques. Pour la conception de modèles de chaînes logistiques, trois principales
approches de modélisation sont présentées : les modèles organisationnels, les modèles
analytiques et les modèles pour la simulation. Les modèles "organisationnels" offrent
une représentation qui ne permet pas d'obtenir une évaluation comportementale du
système dans le temps face aux stimuli environnementaux. Les modèles analytiques, qui
s'appuient sur une représentation mathématique du système, nécessitent des
approximations et sont limitées dans la prise en compte du temps. La conduite de
simulations permet une observation du comportement et de la dynamique du système
dans le temps (Labarthe O., 2006).
La conception de simulations repose essentiellement sur deux approches de
programmation : objets et agents. Les propriétés qui définissent les agents (autonomie,
pro-activité, réactivité et sociabilité) offrent des capacités de modélisation et de
simulation plus réalistes que l’approche basée sur les objets.
Les principales approches de modélisation des chaînes logistiques sont illustrées par le
schéma suivant (figure V.1).
104
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
105
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
106
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
Les modèles d’agent sont nombreux au travers de la littérature. L'agent perçoit les
modifications de son environnement et dispose de capacités d'actions sur celui-ci. Il
s'agit alors de déterminer, parmi les actions possibles, la plus appropriée afin que l'agent
puisse satisfaire ses objectifs (Wooldridge, 1999).
Outre le domaine d'application, les modèles d'Environnement, d'Interaction et
d'Organisation ont un effet sur le choix d'un modèle d'agent.
Trois principales architectures permettent d'apporter un élément de réponse à ces
problèmes de décisions: les architectures d'agents réactifs, les architectures d'agents
cognitifs et les architectures d'agents hybrides. Dans ce qui suit, une exposition des trois
principales classes d’agents est présentée.
107
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
Toutefois, il est possible de concevoir des systèmes hétérogènes comportant deux types
d’agents. Il est aussi possible de doter les agents cognitifs de capacité de réactions aux
événements : on parlera ainsi d’agent hybride.
108
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
IV.4.1. Présentation
109
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
dépassent les capacités ou les connaissances individuelles de chaque agent. Les agents
sont autonomes et peuvent être de natures hétérogènes » (Fayech, 2003).
L’organisation d’un système multi-agent comprend l’environnement, les objets de
l’environnement, les agents et leurs caractéristiques individuelles ainsi que leurs liens
d’interaction ; ces éléments sont résumés ci-dessous (figure IV.2).
La flexibilité et les interactions entre les agents facilitent l’ingénierie des systèmes
complexes. Les systèmes complexes sont toujours répartis et la décomposition en agents
est très importante pour contrôler la complexité (Huhns et Stephens, 1999).
Il s’ensuit que les décideurs ont besoin des moyens pour réduire la complexité d’un
système, afin d'augmenter leur capacité à modeler, concevoir et établir des systèmes
complexes distribués. La décentralisation de Multi-agent prend en considération ceci en
proposant la coordination des actions de chaque agent, sans interruption, avec les autres
agents. Ceci étant au lieu d’imposer à chaque agent un comportement prescrit au
moment de la conception.
En bref, quelques avantages des systèmes multi-agents révèlent que la modélisation
avec des agents (Jennings, 2000) :
110
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
Un système de gestion des risques basé sur une architecture multi-agent (GRAMA) doit
minimiser les criticités en offrant aux patients les soins attendus et en réduisant les
coûts. Ce problème est difficile à résoudre si les risques survenus sont multiples et
simultanés.
Après avoir commencé l’application de la méthode AMDEC dans le terrain cité ci-
dessus et déterminé les criticités de différentes situations de risques aux blocs
opératoires. Ce travail de recherche propose une approche de résolution afin d’aider les
décideurs aux meilleurs choix, se basant sur les résultats issus de l’AMDEC en ajoutant
les systèmes multi-agents comme étant gestionnaires des situations à criticités les plus
élevées.
Notre approche consiste à proposer pour chaque risque les mesures correctives
nécessaires afin d’éviter la répétition des situations dangereuses.
111
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
RH : Ressources Humaines
RM : Ressources Matérielles
112
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
113
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
Figure IV.4. GRAMA pendant la prise en charge d’un patient au bloc opératoire
114
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
Les comportements des différents agents du système sont décrits comme suit.
Dès l’arrivée d’un patient au bloc, l’AP est créé pour vérifier l’identité du patient et la
présence de son dossier. A ce stade, les risques pouvant survenir sont résumés par le
tableau suivant (tableau IV.2).
Tableau IV.2. Risques liés à la phase de gestion de l’information
Activités Risques
A1 : Identification du Erreur patient ; retard patient ; vérifications non effectuées ;
patient dossier patient (absent, incomplet, mélangé)
A2 : Rapport de Vérifications non effectuées ; dossier anesthésique (absent,
l’anesthésiste incomplet, mélangé)
115
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
Les risques qui peuvent se produire sont résumés par le tableau qui suit (tableau IV.3).
Tableau IV.3. Risques liés à la phase de l’arrivée du patient au bloc opératoire
Activités Risques
B1 : Accueil et contrôle Patient laissé seul ; plusieurs patients ; patient en retard ; patient
non préparé ; vérifications non effectuées
B2 : Transfert sur Matériel absent ; matériel de transfert défectueux ou cassé ;
plateau mobile transfert du patient en salle sur lit d’hospitalisation
B3 : Acheminement Salle non prête ; erreur de salle ; personnel indisponible
vers la salle
116
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
L’AAn a pour but de gérer l’un des risques résumés par le tableau suivant (tableauIV.4).
117
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
118
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
Un Agent AOi est responsable sur la gestion des risques qui peuvent se produire le long
de l’intervention chirurgicale, ces risques sont résumés par le tableau suivant (tableau
IV.5).
119
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
120
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
Les risques gérés pouvant survenir le long de la phase du réveil d’un patient sont
résumés par le tableau suivant (tableau IV.6).
121
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
122
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
L’Agent AE a pour rôle la gestion des risques qui peuvent se produire le long de la
phase d’entretien de la salle d’opération (tableau IV.7).
123
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
Le comportement normal des agents dans le système, lors de la prise en charge d’un
patient aux blocs opératoires peut être résumé par la figure IV.11. Le cheminement
d’un patient passe par les agents AP, AA, AAn, AO, AR et AE qui communiquent entre
eux de façon successive.
124
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
125
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
IV.6. Conclusion
La gestion des chaînes logistiques hospitalières s’oriente vers les exigences des patients
qui deviennent de plus en plus conscients et des ressources qui se raréfient au fil du
temps. Ces évolutions engendrent des situations différentes face auxquelles un système
126
Chapitre IV. Modélisation à base d’Agents pour la génération des plans d’action
de santé est confronté, ce qui induit un ensemble aussi élevés de risques inhérents à
l’activité hospitalière.
Afin d’étudier et d’analyser ces évolutions, il est nécessaire de modéliser ce système.
Les caractéristiques des systèmes multi-agents offrent la possibilité de représenter et
d’exprimer explicitement les individus, leurs comportements et leurs interactions. La
simulation par système multi-agents nous a permis d’orienter les décideurs vers les
meilleurs choix pour implanter la meilleure approche de gestion des risques basée sur
des agents communicants au CHU Sahloul.
Le chapitre suivant est consacré à l’expérimentation du système GRAMA aux blocs
opératoires du CHU Sahloul de Sousse.
127
Chapitre V. Expérimentation de
GRAMA aux blocs opératoires du
CHU Sahloul
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
V.1. Introduction
Le système de gestion des risques GRAMA proposé au CHU Sahloul est un outil d’aide
à la décision orienté aux décideurs afin de maîtriser les procédés de la gestion des
risques liés aux activités hospitalières, et particulièrement aux blocs opératoires.
Le chapitre suivant est consacré à l’expérimentation de l’approche de gestion des
risques basée sur les systèmes multi-agents proposée aux blocs opératoires du CHU
Sahloul de Sousse.
La phase d’expérimentation a pour but de refléter l’effet du système proposé sur la
maîtrise des risques aux blocs opératoires du CHU sahloul. Nous décrivons
l’application de l’approche de gestion des risques et nous montrons son apport en
termes de réduction de criticité des situations dangereuses face auxquelles sont
confrontés les intervenants au bloc opératoire.
Le principe de la méthode de gestion des risques proposée par le système GRAMA dans
ce travail consiste à appliquer des mesures correctives relatives aux risques les plus
critiques en orientant les gestionnaires aux décisions pertinentes, en se basant sur les
résultats issus du calcul et de la hiérarchisation des criticités avec la méthode AMDEC,
mais la détermination du nombre des risques à gérer reste un problème.
En l’occurrence, la nature de la recherche et le facteur temps imposent qu’il faut
sélectionner l’ensemble des situations les plus accrues en termes de criticité pour gérer
en priorité.
En nous basant sur les résultats issus des indices de criticité des risques calculés avec la
méthode AMDEC, on va présenter un exemple pour chaque bloc opératoire de
l’approche multi-agents GRAMA proposée. Pour les blocs ayant des risques à criticités
élevées égales, on a choisi, après consultation des membres de l’équipe de travail, qu’on
va prendre les risques les plus prioritaires.
L’évolution des indices de criticité des risques dans chaque bloc opératoire dépend de
quatre paramètres : la prise de conscience du risque, l’appropriation de l’esprit de
collaboration, l’action corrective et l’évaluation de l’action. La période d’évolution de la
criticité d’un risque varie d’un bloc à l’autre en fonction de la lourdeur des interventions
et des coûts qu’ils engendrent.
131
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
Le comportement global des agents du système proposé dans ce cas est illustré par la
figure qui suit (figure V.1).
132
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
133
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
134
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
Mesures
Moyens de correctives et
Causes détection Conséquences G F D C préventives,
ressources
nécessaires
Org7-B1 : Personnel absent, Programmation, Stress pour le 4 3 3 36 Prévenir la
Patient programmation planning patient quantité et la
laissé seul défectueuse, opératoire, qualité du
urgences mal gérées planning personnel pour
personnel chaque service
Le comportement global des agents du système proposé dans ce cas est illustré par la
figure qui suit (figure V.3).
135
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
136
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
Le comportement global des agents du système proposé est illustré par la figure qui suit
(figure V.5).
137
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
138
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
Figure V.7. Application de GRAMA au bloc opératoire des urgences : cas du risque indisponibilité
du personnel
139
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
Cette résolution implique une diminution des indices de gravité, de fréquence et de non
détection, ainsi que de l’indice de criticité du risque de l’indisponibilité du personnel,
ceci est présenté par le tableau suivant (tableau V.8).
Tableau V.8. Evolution de G, F, D et C au bloc opératoire des urgences : cas du
risque indisponibilité du personnel
Jours G F D C
Prise de conscience 1 2 2 3 12
2 2 2 3 12
3 2 2 2 8
Appropriation 4 2 2 2 8
5 2 1 2 2
6 1 1 1 1
7 1 1 1 1
8 1 1 1 1
Action 9 1 1 1 1
10 1 1 1 1
11 1 1 1 1
12 1 1 1 1
13 1 1 1 1
14 1 1 1 1
Evaluation 15 1 1 1 1
140
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
A cet effet, le comportement des agents du système proposé est résumé par la figure
suivante (figure V.9).
141
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
142
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
Après avoir choisi le risque à criticité la plus élevée au bloc opératoire de Chirurgie
Cardio-vasculaire et Thoracique, le système proposé cherche à résoudre ce problème lié
à la mise à jour du document de maintenance. Dans ce cas, le comportement des agents
du système est illustré par le diagramme suivant (figure V.11).
143
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
144
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
L’approche de gestion des risques proposée induit une diminution de l’indice de criticité
illustré par la figure V.12.
145
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
146
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
Selon le système de gestion des risques proposé dans ce travail, le risque le plus grave,
le plus fréquent et le moins détectable au bloc opératoire de Neuro-chirurgie est résolu
suite au comportement des agents du système illustré comme suit (figure V.15).
147
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
148
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
V.4. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons montré l’expérimentation du système GRAMA aux blocs
opératoires du CHU Sahloul de Sousse. Les résultats de cette expérimentation montrent
l’apport de cette approche pour la maîtrise des risques dans un hôpital face aux activités
de plus en plus diversifiées et complexes. En effet, ce système permet de minimiser la
criticité des situations dangereuses liées à l’activité et d’orienter les intervenants aux
149
Chapitre V. Expérimentation de GRAMA aux blocs opératoires du CHU Sahloul
150
CONCLUSION GENERALE
151
Conclusion générale
Ainsi, cette approche présente un outil d’aide à la décision qui oriente les décideurs vers
les meilleurs choix, étant donné que toute sorte de situation dangereuse a un effet sur
tous les usagers d’un hôpital (personnel, patient, visiteur).
Le risque existe à tous les niveaux d’un hôpital et son existence ne se limite pas au bloc
opératoire, ce qui implique que la gestion d’un hôpital est multidimensionnelle
caractérisée par l’émergence de l’équation coût/efficacité.
Sur le pan professionnel, ce travail a permis une adhésion collective à l’esprit
d’adaptation, d’apprentissage et d’évolutions professionnelle et une adoption
progressive des moyens de dotation du système de décision et de planification.
Dans nos travaux futurs, l’implantation du système GRAMA sera généralisée pour tout
l’hôpital et c’est par la coordination des efforts des intervenants internes à l’hôpital.
Ceci aidera à surmonter les problèmes liés aux ressources de plus en plus rares et
coûteuses et les problèmes liés à la répartition des ressources présentes. Nous proposons
donc d’étendre ces approches d’aide à la décision à tout l’hôpital avec ses différents
services et à d’autres établissements de santé.
152
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Annexes
Pneumatiques
Hydrauliques
Thermiques
Mécaniques
Humains
Organisationnels
Types de risques
Annexe A
Annexes
Informatiques
Biologiques
Electriques
Chimiques
Radiations Identification du patient
l’information
A: gestion de
A1
1
4
Rapport de l’anesthésiste
A2
1
2
Accueil et contrôle
B : Arrivée du patient
B1
1
3
6
Transfert sur plateau mobile
B2
1
2
Acheminement vers la salle
B3
2
C1
1
C2
1
1
1
12
1
9
1
Entretien de l’anesthésie
3
C3
1
Arrêt de l’anesthésie
C4
Note du déroulement d’anesthésie sur le dossier
C5
1
1
patient
Positionnement opératoire
D1
1
1
165
D : Acte opératoire
Préparation cutanée
D2
2
1
1
Drapage
D3
1
1
1
1
3
2
Intervention chirurgicale
D5
2
1
1
2
7
4
(POG)
Accueil et installation en POG
E3
1
1
1
2
Surveillance en POG
E4
1
1
1
d’activité de soins
F : entretien de la salle d’opérations
1
2
1
1
1
1
1
1
Annexes
166
Annexes
Annexe B
Les blocs opératoires sont représentés respectivement par B1, B2, B3, B4, B5, B6, B7 et B8 avec :
B1 : le bloc d’orthopédie
B2 : le bloc de chirurgie générale
B3 : le bloc d’urologie
B4 : le bloc des urgences
B5 : le bloc de chirurgie maxillo-faciale
B6 : le bloc de chirurgie cardio-vasculaire et thoracique
B7 : le bloc des grands brûlés
B8 : le bloc de neuro-chirurgie
167
Annexes
169
Annexes
B1 4 1 1 4
B2 3 2 1 6
B3 4 1 1 4
B4 4 1 1 4
B5 2 2 2 8
Org12-B1 : Erreur de Surcharge de travail, personnel Contrôle par le Retard/ report de B6 2 2 2 8
B7 4 1 1 4
patient insuffisant, inexpérimenté, personnel d’accueil l’intervention B8 4 1 1 4
défaut d’archivage
Org18- C1C2C3C4 : Non respect des Management des Erreur e dosage, gestes B1 4 1 1 4
B2 3 2 1 6
Personnel inexpérimenté recommandations, ressources humaines techniques non B3 1 1 1 1
programmation inadaptée appropriés B4 4 1 1 4
B5 2 1 1 2
B6 2 1 2 4
B7 3 1 1 3
B8 4 2 1 8
Org19-C1C2C3C4 : Manque d’information et de Incident, accident B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
Introduction d’un formation B3 2 1 1 2
équipement nouveau B4 4 1 1 4
B5 3 2 2 12
B6 2 1 1 2
B7 4 2 2 16
B8 4 1 1 4
Org20-C1C2C3C4 : Non disponibilité du DM Matériel de Retard, report B1 4 2 1 8
B2 3 2 1 6
DM absents suppléance B3 2 1 1 2
B4 4 1 1 4
B5 3 1 1 3
B6 3 2 1 6
B7 4 2 2 16
B8 4 1 3 12
Org21-C1C2C3C4 : Absence de maintenance et de Fiche de maintenance Incident, accident B1 4 1 1 4
B2 4 2 1 8
DM non fonctionnels ou contrôle B3 4 1 1 4
non conformes B4 4 1 1 4
B5 4 2 1 8
B6 2 2 2 6
B7 4 2 1 8
B8 4 4 3 48
Org22-C1C2C3C4 : Absence de contrôle, retard B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
Médicaments manquants défaillance du circuit du B3 1 1 1 1
médicament B4 4 1 1 4
B5 3 2 1 6
B6 4 2 1 8
B7 3 2 2 12
B8 3 4 3 36
Org23-C1C2C3C4 : Absence de contrôle, défaut Rationaliser le Incident, accident B1 1 3 4 12
B2 4 1 1 4
Médicaments mal rangés d’organisation de la pharmacie rangement B3 1 1 1 1
171
Annexes
ou mélangés du bloc B4 4 2 1 8
B5 4 1 1 4
B6 3 2 2 12
B7 4 1 1 4
B8 1 3 1 3
Org24-C1C2C3C4 : Information non transmise ou Contrôle par les Retard, report, accident B1 4 1 1 4
B2 3 2 1 6
Non respect de consignes non comprise intervenants B3 1 1 1 1
de jeune B4 2 1 1 2
B5 4 1 1 4
B6 2 1 1 2
B7 4 1 1 4
B8 4 2 2 16
Org25-C1C2C3C4 : CPA et/ou VPA mal Existence d’un Incident, accident B1 2 2 1 4
B2 3 2 1 6
Dossier incomplet renseignées, ou égarée, dossier d’anesthésie B3 1 1 1 1
information non comprise ou standardisé et B4 2 1 1 2
B5 2 2 1 4
non transmise par le patient complet B6 2 2 2 8
B7 4 1 1 4
B8 2 3 1 6
Org26-C5 : Absence de B1 4 1 1 4
B2 4 2 1 8
protocoles de B3 1 1 1 1
déroulement B4 4 1 1 4
B5 3 2 1 6
B6 2 1 1 2
B7 3 1 1 3
B8 4 1 1 4
Org27- D1 : Table Programmation défectueuse Programmation Report B1 3 4 1 12
B2 3 4 1 12
d’opération non adaptée effective et connue B3 1 1 1 1
au type de chirurgie, B4 2 1 1 2
B5 3 2 2 12
Accessoires manquants B6 3 2 1 6
B7 2 2 1 4
B8 3 3 1 9
Org28-D2 : Pas de Non respect de la Programmation Retard, infection B1 1 1 1 1
B2 2 1 1 2
préparation du patient programmation, mauvaise effective, connue B3 2 1 1 2
dans le délai application des B4 1 1 1 1
B5 2 1 1 2
recommandé (1h) recommandations B6 3 2 1 6
B7 4 1 1 4
B8 3 3 2 18
172
Annexes
173
Annexes
adapté à l’activité B6 3 1 1 3
B7 4 2 1 8
B8 4 1 3 12
Org35- D5 : Matériel Boites mal refaites, matériel Respect des listes de Infection, accident, B1 4 1 1 4
B2 4 2 1 8
inapproprié usé défectueux matériel de chaque incident B3 4 1 1 4
boite B4 2 2 1 4
B5 3 2 2 12
d’instrumentation et B6 3 2 2 12
contrôle à l’ouverture B7 4 1 1 4
B8 2 2 1 4
Org36- D5 : Matériel Programmation défectueuse, Incident, accident B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
non stérile pas de supervision par un B3 4 1 1 4
personnel qualifié B4 4 1 1 4
B5 4 1 1 3
B6 4 1 1 4
B7 4 1 1 4
B8 4 1 1 4
Org37- D6 : Manipulation défectueuse, Personnel en nombre Nécessité de reperfuser, B1 4 2 2 16
B2 4 2 1 8
Complication opératoire, imprudentes, personnel mal ou suffisant infection, reprise B3 4 1 1 1
Déconnexion d’un drain pas formé B4 2 1 1 2
B5 3 1 1 3
ou pansement arraché B6 2 1 1 2
B7 4 1 1 4
B8 4 2 1 8
Org38-E1 : Absence de Programmation défectueuse, Report des autres B1 4 2 1 8
B2 4 2 1 8
protocoles de suivi des absence de lit adapté interventions, prise en B3 4 1 1 4
liens charge dégradée du B4 3 2 1 6
B5 4 1 1 4
patient B6 2 1 1 2
B7 4 1 1 4
B8 4 4 3 48
Org39-E2 : Poste POG B1 4 2 2 16
B2 4 3 1 16
non disponible B3 4 4 1 16
B4 4 2 1 8
B5 4 3 1 12
B6 4 2 1 8
B7 4 1 1 4
B8 3 3 2 18
Org40-E3E4 : Matériel Surcharge de la POG Programmation et Retard dans la prise en B1 4 2 2 16
B2 4 3 1 12
indisponible, Personnel validation des sorties charge en POG B3 4 1 1 4
B4 4 1 1 4
174
Annexes
insuffisant, Personnel B5 4 2 1 8
B6 3 2 2 12
non formé B7 4 2 1 8
B8 3 3 2 18
Org41-E5 : Lit d’aval Insuffisance de RH, défaut de Surcharge de la POG, B1 4 2 1 8
B2 4 1 1 4
indisponible, Brancardier communication retard B3 2 1 1 2
non disponible ou en B4 4 2 1 8
B5 2 2 2 16
retard B6 3 2 2 12
B7 3 2 2 12
B8 3 3 2 18
Org42-F1F2F3 : Temps trop limité entre deux Consultation Risque de contamination B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
Transmission d’une interventions préanesthésique, du malade suivant, B3 4 1 1 4
pathologie infectieuse organisation de la risques B4 4 1 1 4
B5 4 1 1 4
programmation professionnels B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 4 3 3 36
Org43-F4F5 : Contrôle Temps trop limité, surcharge Programmation Retard, report, incident, B1 4 2 1 8
B2 4 2 1 8
non fait du tableau accident B3 2 4 1 8
B4 4 1 1 4
B5 3 2 1 6
B6 3 2 2 12
B7 3 1 1 3
B8 4 3 3 36
Org44-F4F5 : Contrôle Personnel manquant ou Management des Retard, report, incident, B1 3 2 1 6
B2 3 2 2 12
mal fait inexpérimenté ressources humaines accident B3 4 3 1 12
B4 4 1 1 4
B5 3 2 1 6
B6 3 1 1 4
B7 3 1 1 3
B8 4 2 3 24
Org45-F6 : Absence de Manque d’informations sur la organisation précise Retard, report, incident, B1 4 1 1 4
B2 4 2 1 8
protocoles patient ou l’intervention de la programmation accident B3 2 2 1 4
B4 4 1 1 4
B5 2 2 2 8
B6 2 2 2 8
B7 4 1 1 4
B8 4 2 3 24
Risques humains
Hum1-A1 : Vérifications Formation insuffisante Formation et Fautes opératoires B1 4 1 1 4
175
Annexes
176
Annexes
177
Annexes
B8 4 2 2 16
B1 4 2 1 8
Hum13-C1C2C3C4 : Troubles de l’humeur ou du Erreur, inattention, B2 3 2 1 6
Non respect de la caractère,… négligences, écart B3 2 1 1 2
B4 4 2 1 8
programmation volontaire/procédures B5 4 2 1 8
B6 3 2 1 6
B7 4 1 1 4
B8 3 3 2 18
Hum14-C1C2C3C4 : Conflits interpersonnels Erreur, inattention, B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
Non respect de la négligence, écart B3 2 1 1 2
programmation volontaire/procédures B4 4 2 1 8
B5 3 2 2 12
B6 2 1 1 2
B7 4 1 1 4
B8 4 1 1 4
Hum15-C1C2C3C4 : Capacités personnels, Erreur de B1 4 2 1 8
B2 3 2 1 6
Non respect de la surcharge de travail compréhension, B3 2 3 1 6
programmation d’interprétation : B4 4 1 1 4
B5 3 2 1 6
incident, accident B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 3 4 3 36
Hum16-C1C2C3C4 : Changement trop fréquent Erreur de B1 4 2 1 8
B2 4 3 1 12
Non respect de la d’équipe compréhension, B3 1 4 1 4
programmation d’interprétation : B4 1 1 1 1
B5 3 2 1 6
incident, accident B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 3 4 3 36
Hum17-C1C2C3C4 : Manque de temps de Erreur de B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
Non respect de la concertation compréhension, B3 2 4 1 8
programmation d’interprétation : B4 1 1 1 1
B5 3 2 1 6
incident, accident B6 2 1 1 2
B7 4 1 1 4
B8 3 2 1 6
Hum18- C5 : Oubli, Négligence de la part du Incident, accident B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
banalisation personnel B3 3 1 1 3
B4 4 1 1 4
B5 3 1 1 3
178
Annexes
B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 4 1 1 4
Hum19- D2 : Mauvais Défaillance Rédaction de Tous les risques B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
état de la zone opératoire d’accompagnement des protocoles et potentiels B3 4 2 1 8
soignants application B4 2 1 1 2
B5 3 1 1 3
B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 4 2 2 16
Hum20- D4 : Contrôle et Négligence et mauvaise état Accident B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
branchement défectueux psychologique B3 4 1 1 4
B4 4 1 1 4
B5 3 1 1 3
B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 4 1 1 4
Hum21-D5 : Non Conscience professionnelle Incident, accident B1 3 2 1 6
B2 2 3 1 6
respect médiocre B3 2 4 1 8
de la programmation B4 3 1 1 3
B5 2 2 1 4
B6 2 1 1 2
B7 1 1 3 3
B8 3 2 2 12
Hum22-D5 : techniques Défauts de pratique Lésion tissulaire B1 4 3 1 12
B2 3 3 1 9
opératoires : voies inopinée, anémie, choc B3 3 1 1 3
d’abord exerese de hémorragique, séquelles B4 4 1 1 4
B5 3 1 1 3
lésions, mise en place fonctionnelles B6 3 1 1 3
d’implants,… B7 4 1 1 4
B8 2 2 2 8
Hum23-D5 : Lésions imprévues Protocole de BPP Lésion tissulaire B1 4 1 1 4
B2 4 3 1 12
Compétence insuffisante inopinée, anémie, choc B3 4 3 1 12
hémorragique, séquelles B4 4 1 1 4
B5 3 1 1 3
fonctionnelles B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 4 2 2 16
Hum24-D5 : Etat de Non respect des bonnes Lésion tissulaire B1 4 2 1 8
B2 4 1 1 4
santé physique altéré pratiques inopinée, anémie, choc B3 3 2 1 6
B4 1 1 1 1
179
Annexes
hémorragique, séquelles B5 3 1 1 3
B6 2 1 1 2
fonctionnelles B7 4 1 1 4
B8 4 1 1 4
Hum25-D5 : Etat de Surcharge de travail, absence Erreur, accident B1 4 2 1 8
B2 4 3 1 12
santé psychologique pour formation difficile B3 3 4 1 12
altéré B4 4 1 1 4
B5 3 1 1 3
B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 2 3 2 12
Hum26-D5 : Conflits Pratique insuffisante pour Erreur, accident B1 4 1 1 4
B2 3 2 1 6
inter-hospitaliers maintien des compétences B3 2 1 1 2
B4 1 1 1 1
B5 2 1 1 2
B6 3 2 1 6
B7 4 1 1 4
B8 2 3 2 12
Hum27-D5 : Qualification insuffisante Erreur, accident B1 4 2 1 8
B2 4 2 1 8
Communication B3 1 2 1 2
défaillante B4 1 1 1 1
B5 3 2 1 6
B6 2 1 1 2
B7 4 1 1 4
B8 2 2 2 8
Hum28-E2 : Non Information non transmise, Prise en charge B1 4 3 1 12
B2 3 3 1 1
disponibilité du incomplète ou incomprises déficiente, accident B3 3 2 1 6
personnel B4 2 1 1 2
B5 3 1 1 3
B6 2 1 1 2
B7 4 1 1 4
B8 4 3 3 36
Hum29-E3 : Surveillance défectueuse Formation du Extubation trop précoce, B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
Communication personnel, complications opératoires B3 2 2 1 8
défaillante, prescription écrites et ou viscérales B4 4 1 1 4
B5 3 2 1 6
Hum E4 : Personnel respectées B6 3 1 1 3
incompétents B7 4 2 1 8
B8 4 2 2 16
Hum30-F1 : Persistance Négligences, déviances des Accidents de travail, B1 4 2 1 8
B2 3 2 1 6
de DASRI pratiques AES, infection croisée B3 2 1 1 2
180
Annexes
B4 4 1 1 4
B5 4 2 2 16
B6 2 1 1 2
B7 4 2 1 8
B8 4 1 3 12
Hum31- F1 : Persistance Connaissance non remise à Accidents de travail, B1 4 2 1 8
B2 4 2 1 8
de DASRI jour AES, infection croisée B3 3 2 1 6
B4 4 1 1 4
B5 4 1 1 4
B6 2 1 1 2
B7 4 2 1 8
B8 4 1 1 4
Hum32-F2, F3 : Connaissance non remise à Accidents de travail, B1 4 2 1 8
B2 3 2 1 6
Technique non maitrisée jour AES, infection croisée B3 3 1 1 3
ou non connue B4 4 1 1 4
B5 4 1 1 4
B6 2 1 1 2
B7 4 2 1 8
B8 4 2 2 16
Hum33-F2, F3 : Négligence, déviance Accidents de travail, B1 4 1 1 4
B2 3 1 1 3
Technique déficiente AES, infection croisée B3 3 2 1 6
B4 4 1 1 4
B5 4 2 1 8
B6 2 1 1 2
B7 4 1 1 4
B8 4 2 1 8
Hum34-F4 : Information Communication d’équipe Matériel manquant, B1 4 3 1 12
B2 4 2 1 8
insuffisante défaillante retard va et vient dans la B3 3 1 1 3
salle, stress B4 4 1 1 4
B5 3 2 1 6
B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 3 3 3 27
Hum35-F5 : Formation insuffisante Matériel du DM B1 4 2 1 8
B2 4 2 1 8
Vérifications non ou mal manquant ou défectueux, B3 3 1 1 3
effectuées retard va et vient dans la B4 4 1 1 4
B5 3 2 1 6
salle, stress B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 3 2 2 12
Hum36-F6 : B1 4 1 3 12
B2 4 3 1 12
181
Annexes
Banalisation de la part du B3 3 4 1 12
B4 4 1 1 4
personnel B5 3 2 1 6
B6 3 1 1 3
B7 4 2 1 8
B8 4 1 1 4
Risques mécaniques
Méca1-B2 : Défaillance Défaut de maintenance Signalement, Chute, blessure, B1 4 3 3 36
B2 4 3 3 36
matériel de transfert maintenance, écrasement d’une partie B3 4 2 1 8
défectueux ou cassé équipement anatomique du patient B4 4 1 1 4
B5 4 2 1 8
et/ou troubles musculo- B6 2 1 1 2
squelettique du personnel B7 4 2 1 8
B8 1 4 1 16
Méca2-D1 : Défaillance Défaut de maintenance Signalement, Report de l’intervention B1 4 3 3 64
B2 4 2 3 24
table : cassée, accessoire maintenance, B3 4 1 1 4
manquants équipement B4 4 1 1 4
B5 3 2 1 6
B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 4 3 1 12
Méca3-E2 : Défaillance Défaut de maintenance Signalement, Chute du patient B1 4 2 2 16
B2 4 3 1 12
matériel de transfert maintenance, endormi, blessure, B3 4 2 1 8
incomplet, cassé équipement écrasement d’une partie B4 4 1 1 4
B5 4 1 1 4
anatomique du patient, B6 3 2 1 6
arrachement sondes et B7 3 2 1 6
B8 4 3 1 12
drains du patient et/ou
troubles musculo-
squelettiques du
personnel
Méca4-F6 : B1 2 1 1 2
B2 3 3 1 9
Manipulation fortuite et B3 3 3 1 9
usure inutile B4 3 2 1 6
B5 4 2 1 8
B6 3 1 1 3
B7 3 2 1 6
B8 2 3 1 6
Risques thermique s
Therm1-C1 : Patient Absence et/ou défaillance des Thermostats sondes Hypothermie B1 2 2 3 12
182
Annexes
183
Annexes
Utilisation de laser, BE et
drapage non lissé,
Contact faisceau laser
avec champs ou produits
ou DM inflammables
Therm7-E4 : Patient Absence ou défaillance des Thermostats, sondes Hypothermie, brulure B1 4 3 1 12
B2 3 3 1 9
dénudé, moyens de réchauffement et thermiques pour le B3 3 1 1 3
Etat hémodynamique des moyens de surveillance et patient, dispositifs de B4 4 1 1 4
B5 4 1 1 4
instable clim défaillante réchauffement B6 4 1 1 4
externes B7 4 1 1 4
B8 4 4 2 16
Risques hydrauliques
Hydro1-E4 : Fuite ou rupture canalisation Surveillance, Infection du patient B1 4 1 1 4
B2 4 2 1 8
Contamination de maintenance B3 2 3 1 6
lavabos, Panne B4 4 1 1 4
B5 4 2 2 16
alimentation réseau d’eau B6 2 2 1 4
B7 4 1 1 4
B8 4 2 1 8
Hydro2-F2 : Panne Fuite ou rupture canalisation Surveillance, Retard ou report B1 4 1 1 4
B2 3 2 1 6
d’alimentation du réseau maintenance B3 2 3 1 6
d’eau B4 4 1 1 4
B5 3 2 2 12
B6 4 1 1 4
B7 4 1 1 4
B8 3 2 1 6
Hydro3-F3 : Panne Fuite ou rupture canalisation Surveillance, Retard ou report B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
d’alimentation du réseau maintenance B3 2 3 1 6
d’eau B4 4 1 1 4
B5 4 2 1 8
B6 4 1 1 4
B7 4 1 1 4
B8 3 2 1 6
Hydro4-F5 : Dégâts des Fuite ou rupture canalisation Surveillance, Report B1 4 2 1 8
B2 4 2 1 8
eaux maintenance B3 2 3 1 6
B4 2 1 1 2
B5 4 1 1 4
184
Annexes
B6 4 1 1 4
B7 4 2 1 8
B8 4 1 1 4
Hydro5- F6 : Panne Oubli de mise à jour Contrôle par le Retard des interventions B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
personnel de service suivantes B3 2 3 1 6
B4 2 1 1 2
B5 2 2 1 4
B6 4 1 1 4
B7 4 1 1 4
B8 2 1 1 2
Risques pneumatiques
Pneu1-C2 : Panne de gaz Ruptures, fuites par défaut de Matériel de Hypoxie, anoxie du B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
médicaux (défauts maintenance et défaut de suppléance, patient B3 4 1 1 4
d’alimentation) contrôle procédures de B4 4 1 1 4
B5 4 1 1 4
suppléance B6 4 2 2 16
B7 4 1 1 4
B8 4 1 1 4
Pneu2-C2 : fuite de gaz Ruptures, fuites par défaut de Check list suppléance Non endormissement du B1 4 1 1 4
B2 4 2 1 8
anesthésiant/ patient maintenance et défaut de patient B3 4 1 1 4
contrôle B4 4 1 1 4
B5 4 2 1 8
B6 4 2 1 8
B7 4 1 1 4
B8 4 4 3 48
Pneu3-C2 : fuite de gaz Ruptures, fuites par défaut de Check list suppléance Pollution chimique de la B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
anesthésiant/ personne maintenance et défaut de salle B3 4 1 1 4
contrôle et d’utilisation B4 4 1 1 4
B5 4 2 2 16
B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 4 3 3 36
Pneu4-C3 : Panne ou Ruptures, fuites par défaut de Monitorage patient et Mémorisation per op ou B1 4 1 3 12
B2 4 3 1 12
fuite de gaz anesthésiant maintenance et défaut de machine d’anesthésie, réveil du patient pendant B3 4 1 1 4
contrôle et d’utilisation surveillance l’intervention B4 4 1 1 4
B5 4 2 2 16
B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 4 2 1 8
Pneu5-C3 : Panne Ruptures, fuites par défaut de Matériel de Hypoxie, anoxie du B1 4 3 1 12
B2 4 1 1 4
185
Annexes
186
Annexes
l’air B8 3 3 1 9
187
Annexes
188
Annexes
contrôle) suppléance, B6 3 1 1 3
B7 4 2 1 8
procédures dégradées B8 4 2 2 16
Bio4-C2C3C4 : Micro- Mésusage du matériel Formation Hypoxie anoxie B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
organismes, utilisation de (hétérogénéité du parc, pas de réactualisation, notice B3 3 1 1 3
DM invasif, utilisation de formation initiale, pas de disponible B4 4 1 1 4
B5 3 1 1 3
flacons multi-doses, configuration type par service) B6 3 1 1 3
cupules B7 4 1 1 4
B8 4 2 1 8
Bio5- C2C3C4 : Mauvaise appréciation clinique Formation initiale, Hypoxie anoxie B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
Utilisation de (défaut de formation, anxiété, continue, B3 3 1 1 3
médicaments ou Produits trop de paramètres à surveiller, B4 4 1 1 4
B5 3 2 1 6
Sanguins Labiles relai avec transmission B6 4 2 1 8
insuffisante) B7 4 1 1 4
B8 4 2 2 16
Bio6-D2 : Mauvaise préparation, pas Protocole rédigé et Infection B1 4 1 1 4
B2 4 2 1 8
Contaminations de la d’antibioprohylaxie ou non- appliqué B3 4 2 1 8
zone opératoire conforme, non respect des B4 4 1 1 4
B5 4 2 1 8
bonnes pratiques B6 4 1 1 4
B7 4 1 1 4
B8 4 4 2 32
Bio7-D2 : Mélange ou Intolérance aux produits Respect bonne Manifestation cutanée B1 2 2 1 4
B2 2 2 1 4
utilisation des produits pratiques B3 3 3 1 9
antiseptiques et/ou B4 4 1 1 4
B5 4 2 1 8
détergents B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 3 2 1 6
Bio8-D3 : Mise en place Matériel inadapté, erreur de Respect bonne Mauvaise délimitation du B1 1 1 1 1
B2 2 1 1 2
des champs manipulation pratiques, champs champs, contamination B3 4 2 1 8
conformes aux du foyer opératoire B4 4 1 1 4
B5 4 2 1 8
normes B6 3 1 1 3
B7 4 2 2 16
B8 3 3 1 9
Bio9-D5 : Geste hypothermie absence d’usage Vérification des Infection ou B1 2 1 1 2
B2 2 2 1 4
chirurgicale unique ou niveau de traitement témoins de passage contamination du foyer B3 4 2 1 8
B4 4 1 1 4
189
Annexes
190
Annexes
191
Annexes
Risques électriques
Elec1-C1 : Absence de Panne électrique Groupe électrogène, Report , retard B1 4 1 1 4
B2 3 2 1 6
fonctionnement des DM sécurisation B3 3 2 1 6
électronique, batteries B4 4 1 1 4
B5 4 1 1 4
de secours B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 4 1 1 4
Elec2-C2 : Absence de Panne électrique Groupe électrogène, Surveillance moins B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
fonctionnement des DM sécurisation performante, réveil, B3 4 2 1 8
électronique, batteries report B4 4 1 1 4
B5 4 1 1 4
de secours, B6 3 1 1 3
insufflateur manuel B7 4 1 1 4
B8 4 1 1 4
Elec3-C3 : Absence de Panne électrique Groupe électrogène, Absence de ventilation B1 4 1 1 4
B2 4 2 1 8
fonctionnement des DM sécurisation artificielle, décès B3 4 2 1 8
électronique, batteries B4 4 1 1 4
B5 4 1 1 4
de secours, B6 4 1 1 4
insufflateur manuel, B7 4 1 1 4
B8 4 1 1 4
surveillance clinique
et ventilation
manuelle, lampe de
poche
Elec4-D4 : Absence Panne électrique Groupe électrogène, Retard B1 4 1 1 4
B2 3 2 1 6
d’éclairage et de sécurisation B3 3 2 1 6
fonctionnement de DM électronique B4 3 1 1 3
B5 4 1 1 4
B6 4 1 1 4
B7 4 1 1 4
B8 3 2 1 6
Elec5-D5 : Absence Panne électrique Groupe électrogène, Blessures, hémorragie, B1 4 1 1 4
B2 4 1 1 4
d’éclairage et de sécurisation décès B3 3 2 1 6
fonctionnement de DM électronique B4 3 1 1 3
B5 4 1 1 4
B6 3 1 1 3
B7 4 1 1 4
B8 3 3 1 9
Elec6-D5 : Panne Panne électrique Groupe électrogène Contamination B1 4 1 1 4
192
Annexes
193
Titre : Gestion des risques et aide à la décision dans la chaîne logistique hospitalière : Cas des blocs
opératoires du CHU Sahloul
Résumé
Les systèmes hospitaliers sont des lieux de soins caractérisés par la variété des activités et des situations
auxquelles ils sont confrontés. Ceci engendre des interactions induisant des situations imprévues liées à
plusieurs risques.
La gestion des risques apparaît donc comme une préoccupation importante pour les décideurs. Plus
particulièrement, la gestion des risques dans les blocs opératoires est d’une grande importance étant
donné que ces derniers présentent des lieux hautement stratégiques par rapport aux nombreuses activités
qu’ils regroupent et des coûts qu’ils engendrent. Le risque zéro n’existe pas, il peut néanmoins être réduit.
Ce travail de recherche a pour objectif de maîtriser la gestion des risques dans les blocs opératoires. Cette
recherche s’intègre dans le cadre d’une collaboration entre l’Ecole Centrale de Lille et le CHU Sahloul de
Sousse, terrain d’étude choisi pour mettre en œuvre l’approche proposée. Etant donné qu’aucun système
de gestion des risques n’a été mis en place dans cet établissement, ce travail représenté un apport
important et original pour le CHU Sahloul.
Notre démarche se déroule en plusieurs étapes. Tout d’abord, suite à une comparaison entre les méthodes
de gestion des risques existantes, nous avons choisi d’adapter la méthode de gestion des risques AMDEC
(Analyse des Modes de Défaillances, de leurs Effets et de leurs Criticités) aux blocs opératoires du CHU
Sahloul de Sousse.
Nous proposons ensuite un système d’aide à la décision pour la gestion des risques GRAMA (Gestion des
Risques par une Approche Multi- Agent) afin d’orienter les intervenants dans les blocs opératoires vers
les meilleures décisions pour minimiser les risques pouvant survenir. Enfin, une simulation basée sur
l’approche proposée est mise en œuvre au CHU Sahloul.
Mots clés : Logistique hospitalière, gestion des risques, méthode AMDEC, optimisation, aide à la
décision, système multi-agent.
Title: Risk Management and Decision Support in the hospital Supply Chain: Case of the operating
rooms of UH Sahloul
Abstract
The hospital systems are a place of health care distinguished by the variety of activities and situations
with which they are confronted. This creates interactions leading into unexpected situations related to
several risks.
The risk management appears as an important concern for the decisions makers. More particularly, the
risk management in the operating theatres has a major importance given that they are about a highly
strategic in relation to the many activities they include and the costs they generate. The zero risk does not
exist. Nevertheless, it can be reduced.
This research aims to control risk management in operating rooms. This research gets in collaboration
between l’Ecole Centrale de Lille and the University Hospital (UH) of Sousse Sahloul, field of study
chosen to implement the proposed approach. Since non system of risk management has been implemented
in this establishment, this work is significant and original for the UH Sahloul.
Our approach is made up of several steps. First, following a comparison between the existing methods of
risk management, we chose to adapt the method of risk management FMECA (Failure Modes, Effects and
Criticality Analysis) in operating rooms of UH Sahloul, Sousse.
We propose a decision support system for risk management based on multi-agent approach in order to
guide contributors in the operating rooms making the best decisions to minimize risks which occur in UH
Sahloul. Finally, a simulation based on the proposed approach is implemented in the UH Sahloul.
Key words: Hospital logistics, risk management, method FMECA, optimization, decision support, multi-
agent system.
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