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Leçon 18

produit scalaire

Dans tout le chapitre, le plan et l’espace sont munis d’un repère orthonormal .

1 rappels et définition
Si ~u et ~v sont deux vecteurs non nuls, le produit scalaire ~u · ~v est défini par

~u · ~v = k~uk × k~v k × cos(~u, ~v )

Si l’un des deux vecteurs est nul, ~u · ~v = 0.

conséquence si (~u, ~v ) est aigu, ~u · ~v > 0 et si (~u, ~v ) est obtus, ~u · ~v < 0

1.1 orthogonalité et colinéarité


~u · ~v = 0 ⇔ ~u ⊥ ~v ⇔ ~u = 0 ou ~u = 0 ou (~u, ~v ) = π2 à π près.
Si les vecteurs ~u et ~v sont colinéaires de même sens, ~u · ~v = k~uk × k~v k
Si les vecteurs sont colinéaires de sens opposés, ~u · ~v = −k~uk × k~v k
Dans les deux cas : si les vecteurs ~u et ~v sont colinéaires |~u · ~v | = k~uk × k~vk

1.2 propriétés
si ~u, ~v et w~ sont trois vecteurs et λ un réel,
– ~u · ~v = ~v · ~u
– ~u · (~v + w)
~ = ~u · ~v + ~u · w
~
– ~u · (λ~v ) = λ × ~u · ~v

utilisation quand on calcule ~u · ~v , il peut-être utile de décomposer ~v en ~v = v~1 + v~2 avec v~1 colinéaire à ~u et
v~2 orthogonal à ~u
Dans ce cas ~u · ~v = ~u(v~1 + v~2 ) = ~u · v~1 + ~u · v~2 = ~u · v~1
Comme v~1 colinéaire à ~u, le résultat est ±k~uk × kv~1 k

1.3 carré scalaire


La relation ~u · ~u = k~uk2 vient du fait que cos(~u, ~u) = 1

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2. VECTEUR NORMAL À UN PLAN LEÇON 18. PRODUIT SCALAIRE

identités remarquables

(~u + ~v )2 = ~u2 + 2~u · ~v + ~v 2 = k~u + ~v k2 = k~uk2 + 2~u · ~v + k~v k2


(~u − ~v )2 = ~u2 − 2~u · ~v + ~v 2 = k~u − ~v k2 = k~uk2 − 2~u · ~v + k~v k2
(~u + ~v ) · (~u − ~v ) = ~u2 − ~v 2 = k~uk2 − k~v k2

expression du produit scalaire


on en déduit

2~u · ~v = k~u + ~v k2 − k~uk2 − k~v k2


2~u · ~v = k~uk2 + k~v k2 − k~u − ~v k2

applications dans un triangle


Théorème 18.1 (Pythagore). ~u ⊥ ~v ⇔ (~u + ~v )2 = ~u2 + ~v 2
Démonstration. ~u ⊥ ~v ⇔ 2~u · ~v = 0 ⇔ k~u + ~v k2 − k~uk2 − k~vk2 = 0
Théorème 18.2. dans un triangle ABC, on a

−→ −→
2AB · AC = AB 2 + AC 2 − BC 2
C
b

~v
~u − ~v

b b

A ~u B
−−→ −→ −−
→ −→ −− → −→ −−→
Démonstration. il suffit de poser ~u = AB et ~v = AC. On en déduit ~u − ~v = AB − AC = AB + CA = CB.
La relation 2~u · ~v = k~uk2 + k~v k2 − k~u − ~v k2 donne le résultat.

1.4 coordonnées dans un repère orthonormal


dans l’espace
x  ′
x
Si ~u y et ~v y′ alors ~u · ~v = xx′ + yy ′ + zz ′
z z′
p −
−→ p
k~uk = x + y + z 2 et AB = kABk = (xB − xA )2 + (yB − yA )2 + (zB − zA )2
2 2

dans le plan
mêmes formules sans z.

2 vecteur normal à un plan


2.1 définition
On dit que le vecteur ~u est un vecteur normal au plan P si et seulement si ~u est non nul et ~u est orthogonal
à deux vecteurs non colinéaires du plan P. Dans ce cas ~u est orthogonal à tout vecteur de P.

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2. VECTEUR NORMAL À UN PLAN LEÇON 18. PRODUIT SCALAIRE

2.2 ensemble de points


−−→
Soit A un point de l’espace et ~u un vecteur non nul. L’ensemble des points M qui vérifient AM .~u = 0 est le
plan de vecteur normal ~u qui passe par A.

2.3 équation cartésienne d’un plan


a
Théorème 18.3. Un plan P de vecteur normal ~u b admet une équation de la forme
c

ax + by + cz + d = 0

 a si P admet une équation cartésienne de la forme ax + by + cz + d = 0, alors il admet un


Réciproquement,
vecteur normal ~u b
c
a
Démonstration. Si P est le plan qui passe par A(xA ; yA ; zA ) et de vecteur normal ~u b alors tout point
c
−−→ −−→  x−xA 
M (x, y, z) de P vérifie AM · ~u = 0 avec AM = y−yA ce qui donne a(x − xA ) + b(y − yA ) + c(z − zC ) = 0 ou
z−zC
encore ax + by + cz + d = 0 avec d = −axA − byA − czA .

Réciproquement si A(xA , yA , zA ) est un point du plan d’équation ax + by + cz + d = 0, alors axA + byA +


czA + d = 0 et donc d = −axA − byA − czA .
Tout point M (x, y, z) de P vérifie ax+by+cz−axA−byA −czA = 0 ou encore a(x−xA )+b(y−yA)+c(z−zC ) =
−−→
0 c’est-à-dire AM · ~u = 0

2.4 parallélisme et orthogonalité


Si deux plans P et P ′ admettent respectivement pour vecteur normal ~u et u~′ alors
– si ~u et u~′ sont colinéaires, P et P ′ sont parallèles ;
– si ~u et u~′ sont orthogonaux, P et P ′ sont perpendiculaires.

2.5 projeté orthogonal sur un plan


Si M est un point de l’espace qui n’appartient pas au plan P, alors le projeté orthogonal de M sur P est le
 K ∈P
point K qui vérifie
 − −→
KM ⊥ P
Si M ∈ P, alors K = M (M est son propre projeté orthogonal).

2.6 distance d’un point à un plan


On appelle distance du point M au plan P la distance du point M au point K projeté orthogonal de M sur
P. On a d(A, P) = AK
Théorème 18.4. Si A(xA , yA , zA ) et si le plan P a pour équation ax + by + cz + d = 0, alors

|axA + byA + czA + d|


d(A, P) = √
a 2 + b 2 + c2
a
Démonstration. D’après le le théorème 18.3, P admet pour vecteur normal ~u b . Si on appelle K le projeté
c
−−→
orthogonal de A sur le plan P, on a AK et ~u colinéaires.

−−→ −−→ −−→  xK −xA 


On en déduit , d’après 1.1 |AK · ~u| = kAKk × k~uk avec AK yK −yA
zK −zA

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3. TRIANGLE LEÇON 18. PRODUIT SCALAIRE

−−→
|AK · ~u| = |a(xK − xA ) + b(yK − yA ) + c(zK − zA )|
= |axK + byK + czK − axA − yA − czA |
= | − d − axA − yA − czA | car le point K appartient au plan P
= |axA + byA + czA + d|
−−→ √
Comme d(A, P) = AK = kAKk et comme k~uk = a2 + b2 + c2 , la conclusion se fait aisément en traduisant
−−→
|AK · ~u| = |axA + byA + czA + d|
par
p
AK × a2 + b2 + c2 = |axA + byA + czA + d|

3 triangle
3.1 calcul d’angle
~u · ~v
D’après 1, on peut calculer un angle avec la formule cos(~u, ~v ) =
k~uk × k~v k

3.2 relations dans le triangle


Théorème 18.5 (théorème de la médiane). Si I est le milieu de [AB], on a pour tout point M

AB 2
M A2 + M B 2 = 2M I 2 +
2
M
b

I
b b b

A B
−−→ −−→ −−→ − → −−→ −→
Démonstration. M A2 + M B 2 = M A2 + M B 2 = (M I + IA)2 + (M I + IB)2
−−→2 −−→ − → − →2 −−→2 −−→ −→ −→2
= M I + 2M I · IA + IA + M I + 2M I · IB + IB
−−→ −−→ − → −→ −
→ −→
= 2M I2 + 2M I · (IA + IB) + IA2 + IB 2
AB 2 −→ −→ AB
= 2M I 2 + car IA + IB = ~0 et IA = IB =
2 2

Théorème 18.6 (théorème de Al-Kashi). ( théorème de )

a2 = b2 + c2 − 2bc cos(Â)
pour la configuration suivante :
C
b

b a

 B̂
b b

A c B

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4. ENSEMBLES DE POINTS DANS L’ESPACE LEÇON 18. PRODUIT SCALAIRE

Démonstration.
−−→ −−
→ −→ −→ − −→ −→ −−→ −−
→ −→
a2 = BC 2 = BC 2 = (BA + AC)2 = (AC − AB)2 = AC 2 + AB 2 − 2AB · AC

−→ −→ −−
→ −→
= AC 2 + AB 2 − 2kABk × kACk × cos(AB, AC) = b2 + c2 − 2bc × cos(Â)

on peut aussi utiliser directement le théorème 18.2

4 ensembles de points dans l’espace


4.1 plan médiateur,sphère
Soient deux points A et B distincts de l’espace
définition. L’ensemble des points M tels que M A = M B est le plan médiateur de [AB]

−→
Théorème 18.7. Le plan médiateur de [AB] contient le point I, milieu de [AB] et est orthogonal à AB.
Démonstration. M est un point du plan médiateur de [AB ⇔ M A = M B
−−→ −−→
⇔ M A2 = M B 2 ⇔ M A2 = M B 2  
−−→2 −−→2 −−→ −−→ −−→ −−→
⇔ MA − MB = 0 ⇔ MA − MB · MA + MB = 0
−−
→ −−→ −−
→ −−→
⇔ BA · 2M I = 0 ⇔ BA · M I = 0

−→
M appartient au plan passant par I et orthogonal à BA
−−→ −−→
Théorème 18.8. L’ensemble des points M tels que M A · M B = 0 est la sphère de diamètre [AB].
Démonstration. Si on appelle I le milieu de [AB]
−−→ −−→ −−→ − → −−→ −→ −−→ −
→ −−→ −
→
M A · M B = 0 ⇔ M I + IA · M I + IB = 0 ⇔ M I + IA · M I − IA = 0
−−→ −

⇔ M I 2 − IA2 = 0 ⇔ M I 2 = IA2 ⇔ M I = IA
⇔ M appartient au cercle de centre I et de rayon IA
⇔ M appartient au cercle de diamètre [AB]

4.2 équation
La sphère de centre A(xA ; yA ; zA ) et de rayon r a pour équation

(x − xA )2 + (y − yA )2 + (z − zA )2 = r2

4.3 demi-espaces
L’ensemble des points M (x, y, z) qui vérifient ax + by + cz + d > 0 est un demi-espace dont la frontière est
le plan d’équation ax + by + cz + d = 0.
L’autre demi-espace est défini par ax + by + cz + d 6 0 .

5 adaptation au plan
On se place dans un plan muni d’un repère orthonormal

5.1 distance d’un point à une droite dans le plan


La distance du point A à la droite D d’équation cartésienne ax + by + c = 0 est égale à

|axA + byA + c|
d(A, D) = √
a2 + b 2

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6. ORTHOGONALITÉ DANS L’ESPACE LEÇON 18. PRODUIT SCALAIRE

5.2 ensemble de points dans le plan


L’ensemble des points M tels que M A = M B est la médiatrice de [AB]
−−→ −−→
L’ensemble des points M tels que M A · M B = 0 est le cercle de diamètre [AB].
Le cercle de centre A(xA ; yA ) et de rayon r a pour équation

(x − xA )2 + (y − yA )2 = r2

6 orthogonalité dans l’espace


6.1 avec des coordonnées
montrer l’orthogonalité de deux droites
il suffit de donner un vecteur directeur de chaque droite et de montrer que leur produit scalaire est nul.

montrer l’orthogonalité d’une droite et d’un plan


il suffit de donner un vecteur directeur de la droite, un vecteur normal au plan et de montrer que leur produit
scalaire est nul.

montrer que deux plans sont perpendiculaires


il suffit de donner un vecteur normal pour chacun des plans et de montrer que leur produit scalaire est nul.

6.2 sans coordonnées


montrer l’orthogonalité de deux droites
On peut montrer que deux droites D1 et D2 sont orthogonales en montrant que D1 est incluse dans un plan
P1 orthogonal à D2 .
Un cas classique : si les points E et F appartiennent au plan médiateur de [AB], la droite (EF ) est incluse
dans le plan médiateur de [AB], elle est donc orthogonale à (AB)
Un autre cas classique est donné par le point qui suit .

montrer l’orthogonalité d’une droite et d’un plan


On peut montrer qu’une droite D1 et un plan P sont orthogonaux en montrant que le plan P contient deux
droites non paralléles D2 et D3 qui sont chacune orthogonale à D1

montrer que deux plans sont perpendiculaires


Si la droite D1 est orthogonale à P1 , si la droite D2 est orthogonale à P2 et si les droites P1 et P2 sont
orthogonales, alors les plans P1 et P2 sont perpendiculaires.

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