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PCSI1-PCSI2 DNS n◦ 10 Corrigé 2022-2023

Rappel : si F et G sont deux sous-espaces supplémentaires de E, pour tout x ∈ E, il existe un unique couple de
E −→ K
vecteurs (xF , xG ) ∈ F × G tel que x = xF + xG . L’application p : s’appelle projecteur sur F
x −→ p(x) = xF
parallèlement à G (ou projecteur de base F et de direction G).
On dit que F est un plan vectoriel d’un espace vectoriel s’il existe (−
→u ,−

v ) ∈ E 2 tels que

F = Vect (−

u,−

v ) et si (−

u,−

v ) est une famille libre.


Rappel : On dit que F est une droite vectorielle s’il existe −

u ∈ E, −

u = 0 tel que F = Vect (−

u ).

Exercice 1 Soit E = RN , le R-espace vectoriel des suites à valeurs réelles.


On note B l’ensemble des suites réelles bornées.

1. Montrer que B est un sous-espace vectoriel de E.


Solution. On a B ⊂ E, B = ∅ car la suite nulle est bornée. Si (u, v) ∈ B et (λ, µ) ∈ R2 , alors il existe Mu , Mv
dans R tels que ∀n ∈ N, |un | ≤ Mu et |vn | ≤ Mv . Alors

|λun + µvn | ≤ |λ| |un | + |µ| |vn | ≤ |λ| Mu + |µ| Mv = M

Ainsi λu + µv ∈ B.
2. On note S l’ensemble des suites réelles u vérifiant la relation : ∀n ∈ N, 2un+2 = 9un+1 − 4un .
Justifier que S est un plan vectoriel.
C2
Solution. On a u ∈ S ⇐⇒ ∃ (C1 , C2 ) ∈ R2 tels que ∀n ∈ N, un = C1 4n + n . (l’équation caractéristique étant
2
2r2 − 9r + 4 = (2r − 1) (r − 4) = 0). Ainsi

S = Vect (R1 , R2 )

1
où R1 = (4n )n∈N et R2 = . Soient (λ, µ) ∈ R2 tels que λR1 + µR2 = 0 alors
2n n∈N

µ
∀n ∈ N, λ4n + =0
2n
λ+µ=0 1 1
Avec n = 0 et n = 1 on en déduit que µ ce qui donne facilement λ = µ = 0 (car 1 = 0, il
4λ + = 0 4 2
2
y a donc une unique solution, or λ = µ = 0 est solution).
3. Montrer que D = S ∩ B est une droite vectorielle.
Solution. Si d ∈ D alors d ∈ S et d est borneé. Puisque d ∈ S, il existe (C1 , C2 ) ∈ R2 tels que ∀n ∈ N,
C2
dn = C1 4n + n . Si C1 = 0, alors
2
C2
|dn | = C1 4n + ∼ |C1 | × 4n −−−−−→ +∞ et d n’est pas bornée
2n n→+∞

C2
Ainsi C1 = 0 d’où d = C2 R2 . Réciproquement, si d = C2 R2 , alors d ∈ S et d est bornée car |dn | = ≤ |C2 |.
2n
On a donc
S ∩ B = Vect (R2 ) est une droite.

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4. Avec H = {u ∈ E | u0 = 0} : montrer que H et D sont des sous-espaces supplémentaires de E.


Solution. Bon, il faut d’abord montrer que H est un sous-espace vectoriel de E. C’est simple car H ⊂ E, H = ∅
(la suite nulle a son premier terme nul), et si (u, v) ∈ H 2 , λ ∈ R, en posant w = λu + v, on a w0 = λu0 + v0 = 0.
Puis, par analyse-synthèse.
Analyse : Soit u ∈ E, on suppose qu’il existe v ∈ H et w ∈ D tels que u = v + w. Puisque w ∈ D, il existe
λ
λ ∈ R, w = λR2 ⇐⇒ ∀n ∈ N, wn = n . Mais v = u − w ∈ H ⇐⇒ v0 = u0 − w0 = u0 − λ = 0 ⇐⇒ λ = u0 . On
2
en déduit que w = u0 R2 et v = u − w. La décomposition si elle existe est unique.
u0
Synthèse : Pour u ∈ E, on pose w = u0 R2 = n et v = u−w. Alors u = v+w, w ∈ D et v0 = 0 =⇒ v ∈ H.
2 n∈N
Ce qui prouve que la décomposition existe toujours et est unique. On a bien H ⊕ D = E.
5. Soit t, suite constante égale à 3. Préciser p(t) où p est le projecteur sur H parallèlement à D.
Solution. D’après ce qui précède, si u ∈ H alors p (u) = u − u0 R2 , ainsi

3
p (t) = 3 − 3R0 = 3 −
2n n∈N

Exercice 2 Soit E = C ∞ (R, R) l’espace vectoriel des fonctions numériques de classe C ∞ sur R.

1. On note D l’ensemble des fonctions dérivables sur R et solutions de l’équation différentielle <<y ′ − xy = 0>>.
Prouver que D est un sous-espace vectoriel de E.
Solution. Attention ,il y a un piège. En effet, si f est dans D, f est simplement dérivable, or E est l’ensemble
des fonctions C ∞ . Il faut donc bien prouver que D est inclus dans E, donc que les fonctions de f sont bien de
classe C ∞ . Mais, on sait que

x2
f ∈ D ⇐⇒ ∃C ∈ R, ∀x ∈ R, f (x) = C exp xdx = C exp
2

x2
Posons ϕ : x −→ exp , la fonction ϕ est bien C ∞ sur R donc est un vecteur de E. Ceci prouve que
2
D = Vect (ϕ) est une droite de E (donc un sous-espace vectoriel de E).
2. B est l’ensemble des fonctions bornées de E. Montrer que B est un sous-espace vectoriel de E.
Solution. C’est banal... On a bien B ⊂ E, B = ∅ car la fonction nulle est bornée (par 12 par exemple). Si
(f, g) ∈ B 2 et (λ, µ) ∈ R2 , alors

|λf (x) + µg (x)| ≤ |λ| |f (x)| + |µ| |g (x)| ≤ |λ| × sup |f | + |µ| × sup |g| = M

(l’existence de sup |f | et de sup |g| est assurée car f et g sont bornées). Ainsi λf + µg est bornée.
3. Montrer que les sous-espaces B et D sont en somme directe. Sont-ils supplémentaires dans E?
Solution. Soit f ∈ D ∩ B, alors f ∈ D =⇒ ∃C ∈ R, f = Cϕ et f est bornée, il existe donc M ∈ R tel que

x2
∀x ∈ R, C exp ≤M
2

x2 −

Si C = 0, on a C exp −−−−−→ +∞ qui n’est pas borné, donc C = 0 et ainsi D ∩ B = 0 . La somme
2 x→+∞
est bien directe.
Il semble que non .... commençons l’analyse. Prenons f ∈ E quelconque, supposons que f = b + d où b est une

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fonction bornée et d ∈ D. Il existe C tel que d = C × ϕ. Ainsi f = b + dϕ =⇒ f− Cϕ est bornée. Ceci semble
impossible dans bien des cas !! Par exemple, si f : x −→ x, il existe donc C ∈ R tel que
x2
x −→ x − C exp soit bornée
2
x2 x2
Puisque x = o exp
, si C = 0, on a x − C exp −−−−−→ +∞, ce qui impose C = 0, et ainsi
x→+∞ 2 2 x→+∞
x −→ x devrait être bornée, absurde !!!!
Bref, ils ne sont pas supplémentaires.
1
4. Montrer que H = {f ∈ E | tf (t)dt = 0} et D sont des sous-espaces supplémentaires de E.
0
Solution. Bon, une fois de plus, on doit montrer que H est un sous-espace vectoriel de E. Ceci ne pose pas
1 1
de problème, on a H ⊂ E, si f = 0, alors tf (t) dt = 0dt = 0. Enfin, si (f, g) ∈ H 2 , λ ∈ R, on pose
0 0
h = λf + g, alors
1 1 1 1
t h (t) dt = t (λf (t) + g (t)) dt = λ tf (t) dt + g (t) dt = λ × 0 + 0 = 0
0 0 0 0

Ainsi h ∈ H. Puis toujours par analyse-synthèse.


Analyse : Soit f ∈ E, on suppose qu’il existe f = Cϕ ∈ D et h ∈ H tels que f = Cϕ + h. Puisque h ∈ H on a
1 1 1 1 1 1
t2
t h (t) dt = t (f − Cϕ) (t) dt = tf (t) dt − C tϕ (t) dt = tf (t) dt − C t exp dt = 0
0 0 0 0 0 0 2
1
1 1 tf (t) dt
t2 t2 √ 0
Or t exp dt = exp = e − 1 d’où C = √ . Ceci prouve que la décomposition si elle
0 2 2 0 e−1
existe est unique.
1 1
tf (t) dt tf (t) dt
0 x2 0
Synthèse : Soit f ∈ E, on pose d : x −→ √ exp , i.e. d = √ ϕ, et h = f − d. Alors
e−1 2 e−1
f = d + h, d ∈ D et
1
1 1 tf (t) dt 1
0√
th (t) dt = tf (t) dt − tϕ (t) dt = 0 =⇒ h ∈ H
0 0 e−1 0

ce qui prouve que la décomposition existe toujours. Conclusion E = D ⊕ H.


5. On note p, le projecteur sur H parallèlement à D : déterminer g = p(exp).
1
tet dt 1 1
Solution. On a alors g = exp − √ × ϕ. On calcule 0
tet dt avec une IPP pour avoir tet dt = 1 d’où
e−1 0 0

1 x2
∀x ∈ R, g (x) = ex − √ exp
e−1 2

Exercice 3 Soit E = D2 (R, R) l’espace vectoriel des fonctions numériques dérivables deux fois sur R. On note :
π
2
F = {f ∈ E, ∀x ∈ R, f ′′ (x) + 4f (x) = 0} et G= f ∈ E, f (t) dt = f (0) = 0 .
0

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1. Justifier que F et G sont des sous-espaces vectoriels de E.


Préciser une famille génératrice de F .
Solution. On a f ∈ F ⇐⇒ ∃ (C1 , C2 ), ∀x ∈ R, f (x) = C2 cos (2x) + C2 sin (2x). En posant u : x −→ cos (2x)
et v : x −→ sin (2x) , on a
F = Vect (u, v) est un sous-espace vectoriel de E.
Puis G ⊂ E, G = ∅ car la fonction nulle est dans G et si (f, g) ∈ G, λ ∈ R,
π π π
2 2 2
(f + λg) (0) = f (0) + λg (0) = 0 et (f + λg) (t) dt = f (t) dt + λ g (t) dt = 0
0 0 0

2. Montrer que E = F ⊕ G.
Solution. Analyse : Si ϕ ∈ E se décompose en ϕ = f + g où f ∈ F et g ∈ G, alors f ∈ f ⇐⇒ ∃ (C1 , C2 ),
f = C1 u + C2 v et g = ϕ − f ∈ G donc

g (0) = ϕ (0) − C1 cos (2 × 0) − C2 sin (2 × 0) = ϕ (0) − C1 = 0 =⇒ C1 = ϕ (0)


π π π π π
2 2 2 2 2
g (t) dt = ϕ (t) dt − C1 cos (2t) dt − C2 sin (2t) dt = ϕ (t) dt − C2 = 0
0 0 0 0 0

On en déduit que la décomposition est unique (si elle existe) et est donnée par
π
2
f (x) = ϕ (0) cos (2x) + ϕ (t) dt sin (2x) , g (x) = ϕ (x) − f (x)
0

Synthèse : On pose donc f et g ainsi, on a donc f ∈ F par construction et le calcul précédent donne g ∈ G. On
a donc ϕ = f + g où f ∈ F et g ∈ G. Ce qui prouve que

E =F ⊕G
π π π π
On peut vérifier que g (0) = ϕ (0) − f (0) = 0 et 0
2
g (u)du = 2
0
ϕ (u)du − 2
0 0
2
ϕ (t) dt sin (2u)du =
π π π
2
0 ϕ (u)du − 0
2
ϕ (t) dt × 2
0 sin (2u)du = 0.
3. Soit p, le projecteur sur F parallèlement à G : donner l’expression de p(cos).
π π
Solution. Avec ϕ (x) = cos x, on obtient 02 ϕ (t)dt = 02 cos (t)dt = 1, si on note p le projeté de la fonction
cosinus,on a
∀x ∈ R, p (x) = cos (2x) + sin (2x)

Exercice 4 On considère les sous-espaces vectoriels de E = R3 F et G suivants :

F = {(x, y, z) ∈ R3 , tels que y = z}

G = {(x, y, z) ∈ R3 , tels que x − y = 0 et z − 2y = 0}.

1.

(a) Donner une famille génératrice de F .


   
1 0
Solution. La famille  0  ,  1  est génératrice de F .
0 1

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(b) Donner une famille génératrice de G.


 
1
Solution. Le vecteur −
→c =  1  est générateur de G.
2
(c) Montrer que R3 = F ⊕ G
 
x
Solution. Soit  y  ∈ R3 , il s’agit de prouver qu’il existe un unique triplet (α, β, γ) ∈ R3 tel que
z
        
x 1 0 1  x=α+γ
 y  = α  0  + β  1  + γ  1  ⇐⇒ (S) : y = β + γ admet une unique solution

z 0 1 2 z = β + 2γ
∈F ∈G
 
1 0 1
La matrice du système est A =  0 1 1 , on a det A = 1 = 0, le système est de Cramer. Ceci donne
0 1 2
l’existence et l’unicité
 de la
 solution. R3 = F
Ainsi   ⊕ G.  
α x α x
(en effet (S) s’écrit A  β  =  y  ⇐⇒  β  = A−1  y ).
γ z γ z

2. Soit p le projecteur sur F parallèlement à G.


Soit −

u = (x, y, z) ∈ R3 . Calculer p(−

u ) en fonction de x ,y et z.
     
x 1 0
Solution. On peut résoudre le système et chercher α et β car p  y  = α  0  + β  1  mais il est plus
z 0 1
simple de déterminer γ (donc l’autre projecteur). En effet, on a immédiatement γ = z − y, ainsi
           
x x 1 x 1 x+y−z
p  y  =  y  − γ  1  =  y  − (z − y)  1  =  2y − z 
z z 2 z 2 2y − z

Exercice 5 Soit E = C ∞ (R, R), le R-espace vectoriel des fonctions définies sur R, indéfiniment dérivables et à valeurs
réelles.

1. On pose P = {f ∈ E | f est solution de l’équation différentielle 4y ′′ − 4y′ + 5y = 0}. Déterminer un système


générateur de F .
Solution. On résout l’équation différentielle 4y ′′ −4y ′ +5y = 0 dont l’équation caractéristique est 4r2 −4r+5 = 0.
1 1
Les solutions de cette dernière sont + i et − i. Ainsi
2 2
x
4f ′′ − 4f ′ + 5f = 0 ⇐⇒ ∃ (C1 , C2 ) ∈ R2 , ∀x ∈ R, f (x) = (C1 cos x + C2 sin x) e 2

On en déduit que
P = Vect (y1 , y2 )

x x
y1 (x) = cos (x) e 2 et y2 (x) = sin (x) e 2
Remarque : Soit ∆ : R −→ E définie par ∆ (f ) = 4f ′′ − 4f ′ + 5f . On vérifie facilement que ∆ ∈ L (E) (on a
bien ∆ (f ) ∈ E car f est C ∞ sur R, la linéarité provient ensuite de celle de la dérivation). On a alors P = ker ∆.

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2. Si a et b sont des réels, on définit l’ensemble Fa,b = {f ∈ E | f(a) = f (b) = 0}.


Montrer que Fa,b est un sous-espace vectoriel de E.
2
Solution. Banal, on a bien Fa,b ⊂ E, la fonction nulle est dans Fa,b et si (f, g) ∈ Fa,b , λ ∈ R, en posant
h = λf + g, on a h (a) = λf (a) + g (a) = 0 et de même h (b) = 0.
3. Dans cette question seulement : on prend a = 0 et b = π.
Fa,b et P sont-ils des sous-espaces supplémentaires de E ?
Solution. Soit f ∈ P ∩ F0,π , alors f ∈ P donc
x
∃ (C1 , C2 ) ∈ R2 , ∀x ∈ R, f (x) = (C1 cos x + C2 sin x) e 2

et f ∈ F0,π d’où
π
f (0) = C1 = 0 et f (π) = C1 e 2 = 0
On en déduit que C1 = 0, mais on ne retire aucune information sur C2 ! On a donc f = C2 y2 . Ainsi

Vect (y2 ) ⊂ P ∩ F0,π

Les deux sous espaces ne sont pas en somme directe.


Remarque : On peut aussi chercher à décomposer un vecteur quelconque de E. Analyse : Soit h ∈ E, on
suppose qu’il existe f ∈ F0,π et g ∈ P tels que h = f + g. Puisque g ∈ P, ∃ (C1 , C2 ) ∈ R2 , ∀x ∈ R, g (x) =
x π
(C1 cos x + C2 sin x) e 2 . Puis h (0) = f (0) + g (0) = C1 car f ∈ F0,π et h (π) = f (π) + g (π) = −C1 e 2 d’où
−π
C1 = −h (π) e 2 .
π
Si h (0) = −h (π) e− 2 on a une absurdité ! La fonction h ne se décompose pas sous la forme f + g (où f ∈ F0,π
π
et g ∈ P ) elle n’est donc pas dans F0,π + P . En revanche si h (0) = −h (π) e− 2 alors h se décompose bien sous
la forme f + g (où f ∈ F0,π et g ∈ P ), mais pas de manière unique car C2 est quelconque.
Bref, cela prouve que
π
F0,π + P = h ∈ E, h (0) = −h (π) e− 2
Donc F0,π + P = E (la fonction h définie par h (x) = x n’est pas dans la somme par exemple). Si vous voulez
exploiter la non unicité (lorsque la décomposition existe), il faut montrer que la somme n’est pas directe...
π
4. Dans cette question seulement : on prend a = 0 et b = .
2
Montrer que Fa,b et P sont des sous-espaces supplémentaires de E.
Solution. On se doute que cette fois ci, cela va macher. On travaille par analyse-synthèse.
Analyse : Soit f ∈ E, on suppose que f se décompose sous la forme

f = g + h où g ∈ F0, π2 et h ∈ P

On sait qu’il existe C1 et C2 réels tels que h = C1 y1 + C2 y2 et

f (0) = g (0) + h (0) = h (0) = C1 y1 (0) + C2 y2 (0) = C1


π π π π π π π
f =g +h =h = C1 y1 + C2 y2 = C2 e 4
2 2 2 2 2 2
π π
On en déduit que C1 = f (0) et C2 = f 2 e− 4 . Ainsi
π − π4
h = f (0) y1 + f e y2 est unique et g = f − h est unique
2

π π π
Synthèse : Soit f ∈ E, on pose g = f (0) y1 + f 2 e− 4 y2 et g = f − h. Alors g ∈ P et g (0) = g 2 = 0 donc
g ∈ F0, π2 . De plus
f =g+h
D’où E = F0, π2 + P. De plus d’après l’analyse, la décomposition est unique, les deux sous espaces sont bien
supplèmentaires.

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Exercice 6 Soit F = {P ∈ R3 [X] | P (1) = P ′ (1) = 0} et G = {P ∈ R3 [X] | P (0) = P (2) = 0}.

1. Déterminer des familles génératrices de F et de G.


Solution. On a P ∈ F ⇐⇒ 1 est racine double de P . Ainsi P ∈ F si et seulement s’il existe Q ∈ R1 [X] tel
2
que P = (X − 1) Q (le polynôme Q est de degré au plus 1 car est de degré au plus 3). On a donc
2 2 2
P ∈ F ⇐⇒ ∃ (a, b) ∈ R2 , P = (X − 1) (aX + b) ⇐⇒ P = aX (X − 1) + b (X − 1)
⇐⇒ P ∈ Vect X (X − 1)2 , (X − 1)2

De même P ∈ G ⇐⇒ 0 et 2 sont racines de P ⇐⇒ ∃ (a, b) ∈ R2 , P = X (X − 2) (aX + b) d’où

G = Vect X 2 (X − 2) , X (X − 2)

2. Montrer que F et G sont des sous-espaces supplémentaires de E = R3 [X].


Solution. On a F + G ⊂ E, il suffit de montrer la réciproque.
2 2
On sait que F +G = Vect X (X − 1) , (X − 1) , X 2 (X − 2) , X (X − 2) , soit P ∈ E, P = aX 3 +bX 2 +cX+d,
on cherche donc (α, β, γ, δ) ∈ R4 tels que
2 2
P = αX (X − 1) + β (X − 1) + γX 2 (X − 2) + δ X (X − 2)
= (α + γ) X 3 + (β − 2α − 2γ + δ) X 2 + (α − 2β − 2δ) X + β

On obtient alors le système 



 α+γ =a

−2α + β − 2γ + δ = b

 α − 2β − 2δ = c

β=d
dont la matrice associée est  
1 0 1 0
 −2 1 −2 1 
A= 
 1 −2 0 −2 
0 1 0 0
On a
1 0 0 0
1 0 1
−2 1 0 1
det A = = −2 −1 −2 =1=0
C3 −C1 1 −2 −1 −2
1 0 0
0 1 0 0
Il y a donc toujours une unique solution. Ainsi E = F ⊕ G.

Exercice 7 On rappelle :

1 0 0 1 0 0 0 0
E1,1 = , E1,2 = , E2,1 = et E2,2 = .
0 0 0 0 1 0 0 1

Soit F = {M ∈ M2 (R) | E2,2 M = 0} et G = {M ∈ M2 (R) | E1,1 M = 0}.

1. Montrer que F et G sont des sev de M2 (R).


a b 0 0 a b 0 0 0 0
Solution. On a M = ∈ F ⇐⇒ = = ⇐⇒ c = d = 0, ainsi
c d 0 1 c d c d 0 0

F = Vect (E1,1 , E1,2 )

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a b 1 0 a b a b
De même M = ∈ F ⇐⇒ = ⇐⇒ a = b = 0, ainsi
c d 0 0 c d 0 0

F = Vect (E2,1 , E2,2 )

Ce sont donc des sous-espaces vectoriels de E.


2. Identifier E1,1 + E2,2 . En déduire que F et G sont en somme directe.
Solution. On a E1,1 + E2,2 = I2 , ainsi M ∈ F ∩ G =⇒ E1,1 M = E2,2 M = 0 =⇒ (E1,1 + E2,2 ) M = I2 M =


M = 0. On a donc F ∩ G ⊂ 0 , la réciproque étant vraie, on a égalité donc somme directe.

3. Parmi les quatre matrices E1,1 , E1,2 , E2,1 et E2,2 , lesquelles sont dans F ? dans G ?
Solution. Voir question 1 car on choisit de décrire F et G comme vect.
4. En déduire que F et G sont supplémentaires dans M2 (R).
Solution. On a F + G ⊂ M2 (R), réciproquement, on sait que F + G = Vect (E1,1 , E1,2 , E2,1 , E2,2 ) =
M2 (R) car la famille (E1,1 , E1,2 , E2,1 , E2,2 ) engendre M2 (R).

Exercice 8 Soit E = M3 (R) l’ensemble des matrices 3 × 3, on note S l’ensemble des matrices symétriques et A
l’ensemble des matrices antisymétriques de E et F l’ensemble des matrices de S dont la somme des termes de chaque
ligne et chaque colonne est nul. On note :
       
1 −1 0 0 −1 1 0 0 0 1 1 1
E1 =  −1 1 0  , E2 =  −1 2 −1  , E3 =  0 1 −1  et B =  1 1 1 .
0 0 0 1 −1 0 0 −1 1 1 1 1
1. Montrer que S et A sont des sous-espaces supplémentaires de E.
Solution. C’est presque du cours. On a bien S ⊂ E et A ⊂ E, la matrice nulle est à lfois symétrique et
antisymétrique, donc S et A ne sont pas vides. Puis si (M, N ) ∈ S et λ ∈ R alors t (λM + N) = λt M + t N =
λM + N donc λM + N (de même avec (M, N ) ∈ A). Ainsi S et A sont des sous-espaces vectoriels de E.
Puis si M ∈ S ∩ A alors t M = M et t M = −M d’où M = −M =⇒ M = 0. La somme est directe. Pour finir,
on a pour M ∈ E
M + tM M − tM
M= +
2 2
∈S ∈A

Ainsi E ⊂ S + A, la réciproque étant vraie, on a E = S ⊕ A.


2.

(a) Soit M , une matrice dans S : justifier que si la somme sur chaque ligne de M vaut 0 alors la somme sur
chaque colonne également. En déduire, si M ∈ S : (M ∈ F ) ⇐⇒ (BM = 0).
t
Solution. La somme des lignes de M est égale à la somme  des colonnes
 de M = M car M ∈ S. Le
a b c
résultat est donc immédiat. Pour vous convaincre, si M =  b d e  ∈ S, la somme des lignes vaut
 c e f
 a+b+c
b + d + e et celle des colonnes est bien identique. De plus

c+f +e
    
a b c 1 1 1 a+b+c a+b+c a+b+c
MB =  b d e   1 1 1  =  b + d + e b + d + e b + d + e 
c e f 1 1 1 c+f +e c+f +e c+f +e
Ainsi M ∈ F ⇐⇒ MB = 0.

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(b) Montrer que F est un sous-espace de E.


Solution. On a bien F ⊂ E, la matrice nulle vérifie B × 0 = 0, enfin si (M, N ) ∈ F 2 et λ ∈ R, alors
B (λM + N ) = λBM + BN = 0 car BM = BN = 0 (M et N sont dans F )
On a donc un sous-espace vectoriel de E.
(c) Montrer que si (M, N) ∈ F 2 et M N = N M alors M N ∈ F .
Solution. Si M N = N M alors t (M N) = t N t M = N M = M N =⇒ M N ∈ S et BMN = 0 × N = 0
d’où MN ∈ F .
3.
(a) Montrer que la famille (E1 , E2 , E3 ) est libre.
Solution. Soient (α, β, γ) ∈ R3 tels que
     
1 −1 0 0 −1 1 0 0 0
αE1 + βE2 + γE3 = α −1 1 0  + β  −1 2 −1  + γ  0 1 −1 
0 0 0 1 −1 0 0 −1 1
   
α −α − β β 0 0 0
=  −α − β α + 2β + γ −β − γ  =  0 0 0 
β −β − γ γ 0 0 0
on en déduit (égalité coefficient par coefficient) que α = β = γ = 0. La famille est libre.
 
a b c
(b) Soit M =  b d e  ∈ S : montrer que M ∈ F se traduit par un système sur les coefficients
c e f
(a, b, c, d, e, f ). 
 a+b+c
Solution. Le système est (S) : b+d+e

c+f +e
(c) Résoudre ce système et exprimant les solutions à l’aide de a, c et f, en déduire que la famille B = (E1 , E2 , E3 )
est une base de F .  
 a+b+c  b = −a − c
Solution. On a donc b + d + e ⇐⇒ d = −b − e = a + 2c + f . On a donc
 
c+f +e e = −c − f
   
a b c a −a − c c
M =  b d e  ⇐⇒ F ⇐⇒ M =  −a − c a + 2c + f −c − f  = aE1 + cE2 + f E3
c e f c −c − f f
Ainsi F = Vect (E1 , E2 , E3 ) , on en déduit que B est libre et génératrice de F, c’est une base de F .
4. On rappelle que GL3 (R) est l’ensemble des matrices inversibles de E.
(a) L’ensemble GL3 (R) est-il un sous-espace vectoriel de E ?
Solution. Non, car la matrice nulle n’est pas inversible.
(b) Montrer que GL3 (R) ∩ F = ∅.
 
a −a − c c
Solution. Soit M =  −a − c a + 2c + f −c − f  ∈ F, alors
c −c − f f
 
a −a − c c
M ∼  −a − c a + 2c + f −c − f  n’est pas inversible
L1 +L2 +L3
0 0 0
donc GL3 (R) ∩ F = ∅.

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5. Soit M = ((ai,j )) ∈ E, on définit Tr (M ) = a11 + a22 + a33 dit trace de la matrice M.

(a) Montrer que P = {M ∈ F , Tr (M) = 0} est un plan vectoriel de E.


Montrer que la famille B2 = (E1 − E3 , E2 − E3 ) est une base de P .
 
a −a − c c
Solution. Soit M =  −a − c a + 2c + f −c − f  ∈ F , alors
c −c − f f

M ∈ P ⇐⇒ a + (a + 2c + f ) + f = 2 (a + c + f) = 0 ⇐⇒ f = −a − c
     
a −a − c c 1 −1 0 0 −1 1
⇐⇒ M =  −a − c c a  = a  −1 0 1  + c  −1 1 0 
c a −a − c 0 1 −1 1 0 −1
= a (E1 − E3 ) + c (E2 − E3 )

Ainsi
P = Vect (E1 − E3 , E2 − E3 )
2
Puisque
 la famille (E1 − E3 , E2 − E
3 ) est libre (car si (a, c) ∈ R sont tels que a (E1 − E3 )+c (E2 − E3 ) = 0
a −a − c c
alors  −a − c c a  = 0 =⇒ a = c = 0), on en déduit que B2 est une base de P .
c a −a − c
(b) Soit D = Vect (2E1 − E2 + 2E3 ) , montrer que D ⊕ P = F .
 
2λ −λ −λ
Solution. Si M ∈ D ∩ P, alors M = λ (2E1 − E2 + 2E3 ) =  −λ 2λ −λ  , or M ∈ P =⇒Tr(M ) =
−λ −λ 2λ
6λ = 0 =⇒ λ = 0 =⇒ M = 0. La somme est bien directe.
On a P + D ⊂ F. Réciproquement on sait que P + D = Vect ((E1 − E3 ) , (E2 − E3 ) , (2E1 − E2 + 2E3 )) ,
soit M = αE1 + βE2 + γE3 ∈ F, on cherche (u, v, w) ∈ R3 tels que

M = u (E1 − E3 ) + v (E2 − E3 ) + w (2E1 − E2 + 2E3 )


= (u + 2w) E1 + (v − w) E2 + (−u − v + 2w) E3

Puisque B est une base, on en déduit (unicité des coordonnées) que



 u + 2w = α
v−w =β

−u − v + 2w = γ
   
1 0 2 1 0 2
La matrice de ce système est P =  0 1 −1  ∼  0 1 −1  de rang 3, il y a donc
L3 +L2 +L1
−1 −1 2 0 0 3
toujours une unique solution. Ainsi F ⊂ P + D.
Remarque : les colonnes de P sont les coordonnées des vecteurs de (E1 − E3 ) , (E2 − E3 ) , (2E1 − E2 + 2E3 )
dans la base B de F .
(c) Soit M ∈ P de coodonnées (x, y) dans la base B2 . Calculer M 2 et M 3 , puis montrer que pour tout n ≥ 1,
on a M 2n ∈ D et M 2n+1 ∈ P .
Solution. Si M = x (E1 − E3 ) + y (E2 − E3 ) , alors
2 2
M 2 = x2 (E1 − E3 ) + xy ((E1 − E3 ) (E2 − E3 ) + (E2 − E3 ) (E1 − E3 )) + y2 (E2 − E3 )

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Solution. Un calcul simple montre que


 
2 −1 −1
2 2
(E1 − E3 ) = (E2 − E3 ) = (E1 − E3 ) (E2 − E3 )+(E2 − E3 ) (E1 − E3 ) =  −1 2 −1  = 2E1 −E2 +2E3
−1 −1 2

d’où
M 2 = x2 + xy + y2 (2E1 − E2 + 2E3 )
 
x −x − y y
On peut aussi écrire que M =  −x − y y x  , et calculer M 2 .
y x −x − y
Puis
M 3 = x2 + xy + y 2 (2E1 − E2 + 2E3 ) × (x (E1 − E3 ) + y (E2 − E3 ))
Un autre calcul donne
    
2 −1 −1 1 −1 0 3 −3 0
(2E1 − E2 + 2E3 )×(E1 − E3 ) =  −1 2 −1   −1 0 1  =  −3 0 3 −3 (E1 − E3 )
−1 −1 2 0 1 −1 0 3 −3

et
    
2 −1 −1 0 −1 1 0 −3 3
(2E1 − E2 + 2E3 )×(E2 − E3 ) =  −1 2 −1   −1 1 0  =  −3 3 0  = 3 (E2 − E3 )
−1 −1 2 1 0 −1 3 0 −3

d’où
M 3 = 3 x2 + xy + y2 M

n
Puis par récurrence, on montre que M 2n = 3n−1 x2 + xy + y2 (2E1 − E2 + 2E3 ) ∈ D et M 2n+1 =
n
3n x2 + xy + y 2 M ∈ P si n ≥ 1.
Pour n = 1, c’est montré. Puis
n n+1
M 2n+2 = M 2n+1 × M = 3n x2 + xy + y 2 M 2 = 3n x2 + xy + y2 (2E1 − E2 + 2E3 ) ∈ D

et
n n+1
M 2n+3 = M 2n+1 × M 2 = 3n x2 + xy + y 2 M 3 = 3n+1 x2 + xy + y 2 M ∈P

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