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Master
Spécialité : Mathématiques.
Option : Analyse Fonctionnelle.
Thème
Présenté par :
Tamouza Aicha.
Younes Selma.
Devant le jury :
Promotion 2017/2018
Remerciements
Tout d’abord et avant tout, louange à Dieu qui nous a guidé et donné la force, la
volonté, la patience et le courage pour accomplir ce modeste travail.
Nous voulons aussi remercier tous les enseignants qui ont contribué à notre forma-
tion, ainsi qu’à toute l’équipe du département de mathématiques.
Enfin, nous tenons à remercier très sincèrement tous nos proches et amis, qui nous
ont toujours soutenu et encouragé tout au long de la réalisation de ce mémoire.
Dédicaces
Je dédie ce mémoire
A l’homme de ma vie, mon exemple éternel, mon soutien moral et source de joie et
de bonheur. Celui qui n’a pas pu voir l’aboutissement de ce travail. Je sais que tu
aurais pu être fière de moi. Que dieu te garde dans son vaste paradis, à toi mon
père.
Aux personnes dont j’ai bien aimé la présence dans ce jour, à tous mes très chers
frères : Karim, Abd Elbaki, Youcef et leurs femmes. A Ali, Mohammed,
Abd Elmalek, sans oublier les petits Mehdi et Ritadj.
A mes tantes, mes oncles et leurs enfants. A ma chère amie et binôme Selma,
toutes mes amies, notamment : Khaoula, Khadija, Rachda, Nadira, Salima,
Meriem, Lamia et Fatima. Elles n’ont cessé de consentir pour moi, par leur
encouragement et leur profonde affection. Qu’elles m’ont donné l’avantage de me
consacrer entièrement et uniquement à mes études. Je vous souhaite du fond de
mon cœur une belle vie pleine de joie, de bonheur et de succès. A toute personne
que j’ai une place dans son cœur que je connais, j’estime et j’aime.
Tamouza Aicha
Dédicaces
A mes chers parents, aucune dédicace ne saurait exprimer mon respect, mon
amour éternel et ma considération pour les sacrifices que vous avez consenti pour
mon instruction et mon bien être. Je vous remercie pour tout le soutien et l’amour
que vous me portez depuis mon enfance et j’espère que votre bénédiction m’ac-
compagne toujours. Que ce modeste travail soit l’exaucement de vos vœux tant
formulés, le fruit de vos innombrables sacrifices, bien que je ne vous en acquitterai
jamais assez.
A mes chers frères Mohammed, Wail et Hosni pour leur appui et leurs encou-
ragements.
Younes Selma
Table des matières
Introduction 4
1 Préliminaires 8
3.1 Préliminaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
5
Table des matières 6
Notations
Espaces
Symboles et fonctions
Distances
Soient A et B deux sous ensemble de X,
Le calcul fractionnaire est une théorie des intégrales et des dérivées d’ordre
réel arbitraire ou même complexe. C’est une généralisation du calcul classique et
par conséquent préserve beaucoup des propriétés de base. En tant que zone de
développement intensif du calcul au cours des deux dernières décennies, elle offre
de formidables nouvelles caractéristiques de la recherche et devient ainsi de plus
en plus utilisée dans diverses applications.
Le terme calcul fractionnaire a plus de 300 ans. Le sujet est aussi vieux que le
calcul de la différenciation et remonte à des temps où Leibniz, Gauss et Newton ont
inventé ce genre de calcul. Dans une lettre adressée à L’Hôpital en 1695, Leibniz a
posé la question suivante (Miller et Ross 1993 [22]) : " Peut le sens de dérivées avec
ordres entiers se généralisent aux dérivées avec des ordres non entiers." L’histoire
raconte que L’Hôpital était quelque peu curieux à propos de cette question et a
répondu par une autre question à Leibniz : "Et si la commande sera de 1/2 ?"
Dans une lettre datée du 30 septembre 1695, Leibniz répond : "Cela conduira à un
paradoxe, dont un jour des conséquences utiles seront tirées." La question soulevée
par Leibniz pour une dérivée fractionnaire était un sujet récurrent au cours des
300 dernières années.
Les mathématiciens ont contribué à ce sujet au fil des années : Laplace (1812),
Fourier (1822), Abel (1823-1826), Liouville (1832-1837), Riemann (1847), Grün-
wald (1867-1872), Letnikov (1868-1872), Heaviside (1892-1912), Weyl (1917) et
4
Introduction 5
Erdélyi (1939-1965) et plusieurs (Voir Gorenflo and Mainardi [15]) ont apporté
des contributions majeures à la théorie du calcul fractionnaire. La première confé-
rence spécialisée sur le calcul fractionnaire et ses applications en 1974 à l’université
de New Haven, aux états-Unis, initie les livres les plus récents de (Miller and Ross
[22], Podlubny [26], etc).
Les dérivées d’ordre entier ont une interprétation physique claire et sont utili-
sées pour décrire différents concepts en physique classique. Par exemple, la position
d’un objet en mouvement peut être représentée en fonction du temps, la vitesse
de l’objet est alors la dérivée première de la fonction, l’accélération est la déri-
vée seconde et ainsi de suite. Les dérivées et les intégrales fractionnaires, étant la
généralisation des dérivées et des intégrales classiques, devraient avoir une significa-
tion encore plus large. Malheureusement, il n’y a pas de résultat dans la littérature
jusqu’à maintenant. Certains auteurs (Moshrefi-Torbati and Hammond [23]) consi-
dèrent les opérateurs fractionnaires comme des filtres linéaires et cherchent aussi
l’interprétation géométrique des opérateurs fractionnaires dans la géométrie frac-
tale, dont la géométrie classique est une sous-classe. Un autre auteur (Podlubny
[27]) fournit une interprétation physique de l’intégration fractionnaire en fonction
de deux échelles de temps différents, à savoir l’échelle homogène, à débit équilibré
et l’échelle de temps inhomogène.
La première application d’une semi-dérivée (dérivée d’ordre 1/2) est faite par
Abel en 1823 (voir [22]). Cette application du calcul fractionnaire est en relation
avec la solution de l’équation intégrale pour le problème de la tautochrone. Ce
problème concerne la détermination de la forme de la courbe telle que le temps de
descente de la masse ponctuelle sans frottement glisse le long de la courbe sous
l’action de la gravité indépendamment du point de départ.
Les dernières décennies prouvent que les dérivés et les intégrales d’ordre ar-
bitraire sont très commodes pour décrire les propriétés des matériaux réels, par
exemple les polymères. Les nouveaux modèles d’ordre fractionnaire sont plus sa-
Introduction 6
tisfaisants que les anciens modèles d’ordre entier. Les dérivées fractionnaires sont
un excellent outil pour décrire la mémoire et les propriétés héréditaires de di-
vers matériaux et processus alors que dans des modèles d’ordre entier, ces effets
sont négligés. Le calcul fractionnaire trouve aussi des applications dans différents
domaines de la science, y compris la théorie des fractales, l’analyse numérique,
la physique, l’ingénierie, la biologie, l’économie et la finance. Certaines proprié-
tés de la visco-élasticité sont formulées et résolues par M. Caputo avec sa propre
définition de la différenciation fractionnaire. Les intégrales et les dérivées frac-
tionnaires apparaissent aussi dans la théorie du contrôle des systèmes dynamiques
pour la description du système contrôlé et les équations différentielles fraction-
naires contrôlées.
Préliminaires
Dans ce chapitre, nous citons des notions d’analyse multivoque. D’abord, nous
présentons quelques fonctions spéciales qui sont fréquemment utilisées pour définir
les intégrales et les dérivées fractionnaires.
8
1.2. Fonctions spéciales 9
L’espace de toutes les fonctions absolument continues définies sur [a, b] est notée
AC [a, b] .
Définition 1.4. [20] Pour m ∈ N, on désigne par AC m [a, b] l’espace des fonc-
tions f ayant des dérivées jusqu’à l’ordre (m − 1) continues sur [a, b] telles que
f (m−1) ∈ AC [a, b] c’est à dire
En particulier,
AC 1 [a, b] = AC [a, b] .
Le nombre "factoriel z" défini par z! = z(z − 1)...1, ne semble pas pouvoir
exister pour un z autre qu’entier. Existe-il une fonction qui prolonge la notion du
1.2. Fonctions spéciales 10
Puisque cette intégrale donne l’air d’un quart de cercle. Le but de Wallis était
d’obtenir une expression de π. La seule intégrale qu’il a pu évoluer était
Z 1
z p (1 − z)q dz,
0
Lemme 1.6. Soit z un nombre complexe. La fonction t 7→ tz−1 e−t est intégrable
sur ]0, +∞[ si Re(z) > 0.
Cas particuliers.
Γ(1) = 1.
√
1
Γ = π.
2
Définition 1.11 (Fonction bêta).
Soient p, q ∈ C tels que Re(p) > 0 et Re(q) > 0, on définit la fonction bêta par
Z 1
β(p, q) = tp−1 (1 − t)q−1 dt. (1.6)
0
Définition 1.16. [10] Soient X, Y deux ensembles non vides. On appelle multi-
application définie sur X à valeurs dans Y toute application F définie sur X à
valeurs dans P(Y ) et on note F : X ⇒ Y. Alors, pour tout x ∈ X, F (x) est un
sous ensemble de Y.
Le domaine de F noté par dom(F ) est défini par
• On appelle image réciproque étroite de V qu’on note par F+−1 (V ) le sous ensemble
de X défini par
F+−1 (V ) = {x ∈ X : F (x) ⊆ V }.
1.4. Les multi-applications mesurables 13
gx : T −→ R
T −→ d(x, F (t)) est Σ − mesurable.
Théorème 1.22. [5] Soit (T, Σ, µ) un espace mesuré avec µ σ-finie, on suppose
que Σ est µ-complète et X un espace métrique séparable.
Soit F : T ⇒ X une multi-application à valeurs non vides fermées, alors les
assertions suivante sont équivalentes
1) F est Σ-mesurable.
2) gph(F ) ∈ Σ ⊗ B(X).
3) F −1 (B) ∈ Σ, pour tout borélien B de X.
4) F −1 (C) ∈ Σ, pour tout fermé C de X.
1.4. Les multi-applications mesurables 14
Définition 1.24. [5] Soit (T, Σ) une espace mesurable et soit F : T ⇒ X une
multi-application. On dit que l’application f : T −→ X est une sélection de F si
et seulement si f (t) ∈ F (t), pour tout t ∈ T.
Théorème 1.25. [5] Soient (T, Σ) une espace mesurable, (X, d) un espace mé-
trique complet séparable et soit F : T ⇒ X une multi-application à valeurs non
vides fermées. Si F est Σ− mesurable alors, elle admet une sélection Σ− mesurable
i.e., pour tout x ∈ dom(F ), f (x) ∈ F (x).
15
2.1. Intégrales fractionnaires de Riemann-Liouville 16
Démonstration.
Soit x ∈ [a, b], on a
Z x Z x
α−1 α−1
x−t f (t) dt ≤ x−a f (t) dt
a a
Z x
α−1
= (x − a) f (t) dt
a
α−1
≤ (x − a) kf k1 < +∞, si x ∈]a, b].
Donc Iaα f (x) existe presque partout sur [a, b].
En utilisant la définition (2.1) puis le théorème de Fubini, on trouve
Z b Z b Z x
1
(Iaα f )(x) dx = (x − t)α−1 f (t)dt dx
a a Γ(α) a
Z b Z x
1
≤ (x − t)α−1 f (t) dtdx
a Γ(α) a
Z bZ x
1
= (x − t)α−1 f (t) dtdx.
Γ(α) a a
Donc
Z b Z bZ b
1
(Iaα f )(x) dx ≤ |x − t|α−1 f (t) dxdt
a Γ(α) a t
Z b Z b
1 α−1
= f (t) (x − t) dx dt.
Γ(α) a t
2.1. Intégrales fractionnaires de Riemann-Liouville 17
Z b Z b
1
(Iaα f )(x) dx = f (t) (b − t)α dt.
a Γ(α + 1) a
D’où
b b
(b − a)α
Z Z
Iaα f )(x) dx ≤ f (t) dt,
a Γ(α + 1) a
et puisque f ∈ L1 [a, b] , on déduit que
Z b
(Iaα f )(x) dx < +∞,
a
Exemple 2.3.
Soit f (x) = c, on a
Z x
1
Iaα f (x − t)α−1 f (t)dt
(x) =
Γ(α) a
Z x
c
= (x − t)α−1 dt.
Γ(α) a
2.1. Intégrales fractionnaires de Riemann-Liouville 18
Exemple 2.4.
Soient α > 0, γ > −1 et f (x) = (x − a)γ alors,
Z x
α 1
(x − t)α−1 f (t)dt
Ia f (x) =
Γ(α) a
Z x
1
= (x − t)α−1 (t − a)γ dt.
Γ(α) a
Exemple 2.5.
Soit f (x) = xγ avec γ > −1. On a
Γ(γ + 1)
Iaα f (x) = xα+γ ·
Γ(γ + 1 + α)
Théorème 2.6. [30] Soient α, γ > 0, pour toute fonction f ∈ L1 [a, b] . On a
pour presque tout x ∈ [a, b]. Si de plus f ∈ C([a, b]), alors cette identité est vraie
pour tout x ∈ [a, b].
Démonstration.
Supposons d’abord que f ∈ L1 [a, b] , on a
Z x
α γ 1
Ia (Ia f ) (x) = (x − t)α−1 (Iaγ f )(t)dt
Γ(α) a
Z x Z t
1 α−1 1
= (x − t) (t − y)γ−1 f (y)dydt
Γ(α) a Γ(γ) a
Z x Z t
1 α−1
= (x − t) (t − y)γ−1 f (y)dydt.
Γ(α)Γ(γ) a a
Les deux intégrales figurant dans cette dernière égalité existent (en vertu du Théo-
rème 2.2 ) pour presque tout x ∈ [a, b], et le théorème de Fubini permet d’écrire
Z xZ t
α γ 1
Ia (Ia f ) (x) = (x − t)α−1 (t − y)γ−1 f (y)dydt
Γ(α)Γ(γ) a a
Z xZ x
1
= (x − t)α−1 (t − y)γ−1 f (y)dtdy.
Γ(α)Γ(γ) a y
2.1. Intégrales fractionnaires de Riemann-Liouville 20
Si f ∈ C([a, b]), en utilisant la densité de C [a, b] dans L1 [a, b] , la relation (2.3)
reste vraie.
2) Nous avons
Z x+h
1
Iaα f (x + h − t)α−1 f (t)dt.
(x + h) =
Γ(α) a
2) Si p < γ, alors
dp γ γ−p
Ia f (x) = Ia f (x). (2.6)
dxp
Démonstration.
1) Par la relation (2.1), on a pour δ > 0
Z x Z x
α (x − a)α 1 α−1 1
(x − t)α−1 f (x)dt
Ia f (x) − f (x) = (x − t) f (t)dt −
Γ(α + 1) Γ(α) a Γ(α) a
Z x
1
(x − t)α−1 f (t) − f (x) dt
=
Γ(α) a
Z x
1
6 (x − t)α−1 f (t) − f (x) dt
Γ(α) a
Z x−δ
1
= (x − t)α−1 f (t) − f (x) dt
Γ(α) a
Z x
1
+ (x − t)α−1 f (t) − f (x) dt.
Γ(α) x−δ
Puisque f ∈ C [a, b] , on a pour tout ε > 0
Z x−δ
(x − a)α 1
Iaα f (x − t)α−1 f (t) + f (x)
(x) − f (x) 6 dt
Γ(α + 1) Γ(α) a
Z x
1
+ (x − t)α−1 f (t) − f (x) dt
Γ(α) x−δ
Z x−δ
1
(x − t)α−1 f (t) + f (x)
6 dt
Γ(α) a
Z x
ε
+ (x − t)α−1 dt,
Γ(α) x−δ
2.1. Intégrales fractionnaires de Riemann-Liouville 22
donc
Z x−δ
(x − a)α
1
Iaα f α−1
(x) − f (x) 6 (x − t) sup |f (t)| + sup |f (x)| dt
Γ(α + 1) Γ(α) a t∈[a,x−δ] x∈[a,x−δ]
Z x
ε
+ (x − t)α−1 dt
Γ(α) x−δ
2M α α ε
= − δ + (x − a) + δα
αΓ(α) αΓ(α)
1 α α
α
= 2M (x − a) − δ + εδ ,
Γ(α + 1)
où M = sup |f (x)|, donc lorsque α −→ 0, on trouve
x∈[a,x−δ]
(x − a)α
1
Iaα f α α α
lim (x) − f (x) 6 lim 2M (x − a) − δ + εδ .
α→0 Γ(α + 1) α→0 Γ(α + 1)
Par conséquent,
(x − a)α
lim Iaα f (x) − lim
f (x) 6 ε,
α→0 α→0 Γ(α + 1)
d’où
lim Iaα f (x) = f (x).
α→0
Γ(γ) = (γ − 1)Γ(γ − 1)
= (γ − 1)(γ − 2)Γ(γ − 2)
= (γ − 1)(γ − 2)...(γ − p)Γ(γ − p).
Exemple 2.9.
Soit f la fonction définie sur R par f (x) = exp(kx), k > 0. On a par la relation
(2.1)
Z x
α 1
(x − u)α−1 exp(ku)du.
I−∞ f (x) =
Γ(α) −∞
Posons t = x − u,
Z 0
α −1
tα−1 exp k(x − t) dt
I−∞ f (x) =
Γ(α) +∞
Z +∞
1
= tα−1 exp k(x − t) big)dt
Γ(α) 0
exp(kx) +∞ α−1
Z
= t exp(−kt)dt.
Γ(α) 0
0
Ia0 f (x) = f (a) + Ia1 f (x)
Z x
0
= f (a) + f (t)dt
a
= f (x). (2.9)
Pour α = −1,
0
Ia−1 f (x) = f (x)
d
= f (x),
dx
i.e.
df
Ia−1 f = .
dx
Proposition 2.11. [2] Soit r un entier naturel et supposons que f (r) est intégrable
alors,
r−1
P (x−a)i (i)
f (x) = Iar f (r) (x) +
i!
f (a). (2.11)
i=0
2.1. Intégrales fractionnaires de Riemann-Liouville 25
Démonstration.
1) Soit r un entier naturel et supposons que f (r) est intégrable, on a (sachant que
Γ(1) = 1),
Z x
1
Ia1 f (r) (x − t)0 f (r) (t)dt
(x) =
Γ(1) a
Z x
1
= f (r) (t)dt
Γ(1) a
1 (r−1) (r−1)
= f (x) − f (a)
Γ(1)
= f (r−1) (x) − f (r−1) (a).
D’où
Ia1 f (r−1) (x) = Ia2 f (r) (x) + Ia1 f (r−1) (a) (x),
alors
f (r−2) (x) − f (r−2) (a) = Ia2 f (r) (x) + Ia1 f (r−1) (a) (x).
donc,
f (r−2) (x) − f (r−2) (a) = Ia2 f (r) (x) + (x − a)f (r−1) (a)
f (r−2) (x) = Ia2 f (r) (x) + (x − a)f (r−1) (a) + f (r−2) (a).
Par suite,
Ia1 f (r−2) (x) = Ia3 f (r) (x) + Ia1 (x − a)f (r−1) (a) (x) + Ia1 f (r−2) (a) (x)
2.1. Intégrales fractionnaires de Riemann-Liouville 26
et on a
Z x
1
Ia1 (x (r−1)
(x − t)0 (t − a)f (r−1) (a)dt
− a)f (a) (x) =
Γ(1) a
(x − a)2 (r−1)
= f (a).
2
C’est à dire, sachant (2.10)
(x − a)2 (r−1)
f (r−3) (x) − f (r−3) (a) = Ia3 f (r) (x) + (a) + (x − a)f (r−2) (a).
f
2
Il s’avère que
(x − a)2 (r−1)
f (r−3) (x) = Ia3 f (r) (x) + (a) + (x − a)f (r−2) (a) + f (r−3) (a).
f
2
Par induction sur n, on déduit que
r−1
P (x−a)i (i)
f (x) = Iar f (r) (x) +
i!
f (a).
i=0
Donc,
Z x Z t1 Z tn−1
Ian f Ia0 f (tn )dtn .
(x) = dt1 dt2 ...
a a a
uniformément convergente sur [a, b], alors on peut intervertir l’intégrale fraction-
naire de Riemann-Liouville et le signe limite comme suit
Démonstration.
Soit x ∈ [a, b],
Z x
1
(Iaα fk )(x) = (x − t)α−1 fk (t)dt
Γ(α) a
Z x
1
≤ (x − t)α−1 fk (t)dt
Γ(α) a
Z x
1
≤ sup fk (t) (x − t)α−1 dt
Γ(α) a t∈[a,x]
Z x
1
= kfk k∞ (x − t)α−1 dt
Γ(α) a
(x − a)α
= kfk k∞ < +∞.
Γ(α + 1)
2.1. Intégrales fractionnaires de Riemann-Liouville 28
Soit f la limite de la suite (fk ). Il est clair que f est continue et on a l’estimation
Z x Z x
α α 1 α−1 1
(Ia fk )(x) − (Ia f )(x) = (x − t) fk (t)dt − (x − t)α−1 f (t)dt
Γ(α) a Γ(α) a
Z x
1
(x − t)α−1 fk (t) − f (t) dt
=
Γ(α) a
Z x
1
≤ (x − t)α−1 fk (t) − f (t) dt
Γ(α) a
Z x
1
≤ sup fk (t) − f (t) (x − t)α−1 dt
Γ(α) t∈[a,x] a
Z x
1
= kfk − f k∞ (x − t)α−1 dt.
Γ(α) a
Définition 2.14. [18] Soit f une fonction intégrable définie sur [a,b], les dérivées
fractionnaires à droite (resp. à gauche) d’ordre 0 < α < 1 sont définies respective-
ment par Z x
1 d
Dαa+ f f (t)(x − t)−α dt.
(x) = (2.13)
Γ(1 − α) dx a
Z b
−1 d
α
f (t)(x − t)−α dt.
Db− f (x) = (2.14)
Γ(1 − α) dx x
Dans la suite, on utilisera l’équation (2.13), et on note simplement Dαa f .
Exemple 2.15.
1) La dérivée fractionnaire d’une fonction constante f ≡ c est
Z x
1 d
α
f (t)(x − t)−α dt
Da f (x) =
Γ(1 − α) dx a
Z x
1 d
= c(x − t)−α dt
Γ(1 − α) dx a
Z x
c d
= (x − t)−α dt
Γ(1 − α) dx a
Z x
c d
= (x − t)−α dt
Γ(1 − α) dx a
d (x − a)1−α
c
=
Γ(1 − α) dx 1−α
c
= (x − a)−α .
Γ(1 − α)
2) Soit f (x) = (x − a)γ , γ > −1 on a
Z x
1 d
α
f (t)(x − t)−α dt
Da f (x) =
Γ(1 − α) dx a
Z x
1 d
= (t − a)γ (x − t)−α dt.
Γ(1 − α) dx a
Le changement de variable t = a + s(x − a) donne
Z 1
1 d
α
(x − a)−α (1 − s)−α sγ (x − a)γ (x − a)ds
Da f (x) =
Γ(1 − α) dx 0
Z 1
1 d γ−α+1 γ −α
= (x − a) s (1 − s) ds
Γ(1 − α) dx 0
2.2. Dérivées fractionnaires de Riemann-Liouville 30
1 d
Dαa f γ−α+1
(x) = (x − a) β(γ + 1, −α + 1)
Γ(1 − α) dx
Γ(γ + 1)Γ(1 − α) d
= (x − a)γ−α+1
Γ(1 − α)Γ(γ − α + 2) dx
Γ(γ + 1)
= (γ − α + 1)(x − a)γ−α
Γ(γ − α + 2)
Γ(γ + 1)
= (γ − α + 1)(x − a)γ−α
(γ − α + 1)Γ(γ − α + 1)
Γ(γ + 1)
= (x − a)γ−α ·
Γ(γ − α + 1)
c
(Dαa f )(x) = (Dαa g)(x) = (x − a)−α
Γ(1 − α)
et
Z x
1 d
Dαa (f g) = c2 (x − t)−α dt
Γ(1 − α) dx a
Z x
c2
d −α
= (x − t) dt
Γ(1 − α) dx a
c2
= (x − a)−α .
Γ(1 − α)
Alors
c
f (Dαa g)(x) + g(Dαa f )(x) = c (x − a)−α
Γ(1 − α)
c
+c (x − a)−α
Γ(1 − α)
2c2
= (x − a)−α .
Γ(1 − α)
2.2. Dérivées fractionnaires de Riemann-Liouville 31
Donc,
2)
gDαa (f ) − f Dαa (g)
f
Dαa
6= ·
g g2
Contre exemple. On pose f (x) = (x − a)γ , γ > −1, et g(x) = c. On a
Γ(γ + 1)
(Dαa f )(x) = (x − a)γ−α ,
Γ(γ − α + 1)
c
(Dαa g)(x) = (x − a)−α ,
Γ(1 − α)
et
γ
α f α (x − a)
Da (x) = Da (x)
g c
Γ(γ + 1)
= (x − a)γ−α .
cΓ(γ − α + 1)
On conclut que
g(Dαa f )(x) − f (Dαa g)(x)
1 Γ(γ + 1) γ−α γ c −α
= 2 c (x − a) − (x − a) (x − a)
g 2 (x) c Γ(γ − α + 1) Γ(1 − α)
(x − a)γ−α
Γ(γ + 1) 1
= − .
c Γ(γ − α + 1) Γ(1 − α)
Donc,
Exemple 2.18.
1) Soit f (x) = (x − a)γ tel que γ > −1. Soit α un nombre non entier tel que
n − 1 < [α] < n. On a
Z x
1 dn
Dαa f (x − t)n−α−1 f (t)dt.
(x) = n
Γ(n − α) dx a
Z x
1 dn
= n
(x − t)n−α−1 (t − a)β dt.
Γ(n − α) dx a
Sachant que
dn
n
(x − a)n+γ−α = (γ − α + n)(γ − α + n − 1)...(γ − α + 2)(γ − α + 1)(x − a)γ−α
dx
Γ(γ − α + n + 1)
= (x − a)γ−α .
Γ(γ − α + 1)
Γ(γ + 1)Γ(γ − α + n + 1)
Dαa f (x) = (x − a)γ−α
Γ(γ − α + n + 1)Γ(γ − α + 1)
Γ(γ + 1)
= (x − a)γ−α .
Γ(γ − α + 1)
2.2. Dérivées fractionnaires de Riemann-Liouville 33
Il a aussi utilisé le développement en série pour collecter toutes les fonctions ex-
ponentielles
∞
X
f (x) = cn ebn x ,
n=0
où bn > 0 et cn ∈ R. D’où
∞
X
Dαa (f (x)) = Dαa cn e bn x
n=0
∞
X
= cn bα ebn x , ∀α ∈ R.
n=0
dn n−n
lim (Dαa f )(x) = I f (x)
α→n dxn
dn
= n Ia0 f (x)
dx
dn
lim (Dαa f )(x) = f (x)
α→n dxn
= f (n) (x).
dm−n m−n
I = id. (2.22)
dxm−n a
Théorème 2.22. [1] Soient f et g deux fonctions intégrables dont les dérivées
fractionnaires de Riemann-Liouville d’ordre α existent. Alors pour λ1 , λ2 ∈ R,
Daα λ1 f + λ2 g existe et on a
Démonstration.
Soient λ1 , λ2 ∈ R et f, g deux fonctions définies sur [a, b]. Moyennant la définition
de la dérivée de Riemann-Liouville, on aura
Z x
dn
α
1 n−α−1
Da λ1 f + λ2 g (x) = (x − t) (λ1 f + λ2 g)(t)dt
Γ(n − α) dxn a
Z x
dn
1 n−α−1
= (x − t) λ1 f (t) + λ2 g(t) dt
Γ(n − α) dxn a
Z x
dn
1 n−α−1
= (x − t) λ1 f (t)dt
Γ(n − α) dxn a
Z x
dn
1 n−α−1
+ (x − t) λ2 g(t)dt
Γ(n − α) dxn a
Z x
dn
λ1 n−α−1
= (x − t) f (t)dt
Γ(n − α) dxn a
Z x
dn
λ2 n−α−1
+ (x − t) g(t)dt
Γ(n − α) dxn a
Proposition 2.23. [20] Soient α, β > 0 tels que n − 1 < [α] < n et
m − 1 < [β] < m.
1) Pour f ∈ L1 ([a, b]), l’égalité
Démonstration.
1) Soit f ∈ L1 ([a, b]). Par la relation (2.15) on a,
n
α α d n−α α
Da Ia f (x) = I Ia f (x)
dxn a
n
d n
= I f (x).
dxn a
2) Soient α > β > 0. En vertus des relations (2.3) et (2.15). Pour presque tout
x ∈ [a, b], nous avons
dn
Dβa Iaα f n−β α
(x) = I Ia f (x)
dxn a
dn
n+α−β
= Ia f (x)
dxn
dn
n α−β
= I I f (x)
dxn a a
Iaα−β f (x).
=
3) Si β ≥ α > 0. On a pour presque tout x ∈ [a, b], et les relations (2.3), (2.15)
dm
β α m−β α
Da Ia f (x) = m Ia Ia f (x)
dx
dm
m+α−β
= m Ia f (x)
dx
dm
m−(β−α)
= m Ia f (x)
dx
= Dβ−α
a f (x).
2.2. Dérivées fractionnaires de Riemann-Liouville 37
Alors
r−1
P (x−a)i−α (i)
Dαa f (x) = Iar−α f (r) (x) +
Γ(i+1−α)
f (a).
i=0
2) Soit f une fonction localement intégrable définie sur [a, +∞). On pose α ∈ R,
tel que α > 0, et a ∈ R. La dérivée d’ordre α de f de borne inférieure a au sens
de Riemann-Liouville est définie par
x
dn
Z
1
Dαa f (x − t)n−α−1 f (t)dt.
(x) = (2.29)
Γ(n − α) dxn a
Exemple 2.26.
Soit f (x) = (x − a)γ avec γ > 0. Pour 0 < α ≤ 1, on a
Z x
C α 1
(x − t)n−α−1 f (n) (t)dt
Da f (x) =
Γ(n − α) a
Z x
1
= (x − t)n−α−1 ((t − a)γ )(n) dt. (2.32)
Γ(n − α) a
dn
(t − a)γ = γ(γ − 1)(γ − 2)...(γ − n + 1)(t − a)γ−n
dtn
Γ(γ + 1)
= (t − a)γ−n .
Γ(γ − n + 1)
Exemple 2.27.
1) La dérivée fractionnaire de Caputo d’une fonction constante f ≡ c.
Z x
C α 1
(x − t)n−α−1 f (n) (t)dt
Da f (x) =
Γ(n − α) a
Z x n
1 n−α−1 d
= (x − t) c dt
Γ(n − α) a dxn
=0
d’où
C
Dαa f (x) = 0.
Alors,
Z x
1/2 1
C
D0 f (x) = (x − t)−1/2 t(1) dt
Γ(1 − 1/2) 0
Z x
1
= (x − t)−1/2 dt
Γ(1/2) 0
Posons u = (x − t)1/2 ,
Z √x
C 1/2 1 2u
D0 f (x) =√ du
π 0 u
r
x
=2 .
π
Lemme 2.28. [17] Soient n ∈ N et α ∈ R tels que n − 1 < α < n et soit f une
fonction intégrable telle que C Dαa f (x) existe alors on a la propriétés suivantes
C
Dαa f (x) = f (n) (x).
lim (2.33)
α→n
2.3. Dérivées fractionnaires de Caputo 40
= f (n) (x).
Lemme 2.29. [17] Soient m, n ∈ N et α ∈ R tels que n − 1 < α < n. Soit f une
fonction telle que C Dαa f (·) existe. En général
m
dm C α
C α d C α+m
Da f (x) = Da f (x) 6= m Da f (x). (2.35)
dxm dx
Remarque 2.30. [17] Soit la fonction f telle que f (s) (a) = 0, s = 0, 1, 2, ...m.
Alors la dérivée fractionnaire de Caputo est commutative avec la dérivée d’ordre
m ∈ N i.e.,
dm dm
C
Dαa f (x) = C
Dα+m
a f (x) = m C
Dαa f (x). (2.36)
dxm dx
Définition 2.31. [4] Soient α > 0 un nombre réel, n = [α] + 1 et x ∈ AC n [a, b] .
La dérivée fractionnaire de Caputo d’ordre α est donnée par
Z x
C α 1
(x − t)n−α−1 f (n) (t)dt, x > a.
Da f (x) = (2.37)
Γ(n − α) a
Théorème 2.32. [1] Soient f et g deux fonctions intégrables définies sur [a,b]
telles que C
Dαa f et
Dαa g existent presque partout. De plus, soient λ1 et λ2 ∈ R
C
C α
Da λ1 f + λ2 g (x) = λ1 C Dαa f )(x) + λ2 (C Dαa g (x).
(2.38)
2.3. Dérivées fractionnaires de Caputo 41
Démonstration.
Soient λ1 , λ2 ∈ R et f, g deux fonctions définies sur [a, b], on a
Z x
C α 1
(x − t)n−α−1 (λ1 f + λ2 g)(n) (t)dt
Da λ1 f + λ2 g (x) =
Γ(n − α) a
Z x
1
(x − t)n−α−1 λ1 f (n) (t) + λ2 g (n) (t) dt
=
Γ(n − α) a
Z x
1
= (x − t)n−α−1 λ1 f (n) (t)dt
Γ(n − α) a
Z x
1
+ (x − t)n−α−1 λ2 g (n) (t)dt
Γ(n − α) a
Z x
λ1
= (x − t)n−α−1 f (n) (t)dt
Γ(n − α) a
Z x
λ2
+ (x − t)n−α−1 g (n) (t)dt
Γ(n − α) a
= λ1 C Dαa f (x) + λ2 C Dαa g (x).
Démonstration.
Substituant α, γ et n − 1 dans (2.35) il s’ensuite que
n−1
C γ d C γ+n−1
Da f (x) = D a f (x)
dxn−1
Dα−(n−1)+n−1
C
= a f (x)
= C Dαa f (x).
2.3. Dérivées fractionnaires de Caputo 42
Démonstration.
1) La série de Taylor de f au voisinage de 0 est
x2 (2) x3 xn − 1 (n−1)
f (x) = f (0) + xf (1) (0) + f (0) + f (3) (0) + ... + f (0) + Rn−1
2! 3! (n − 1)!
n−1
xk
f (k) (0)
P
= Γ(k+1)
+ Rn−1
k=0
En tenant compte à,
x
f (n) (t)(x − t)n−1
Z
Rn−1 = dt
0 (n − 1)!
Z x
1
= f (n) (t)(x − t)n−1 dt
Γ(n) 0
= I0n f (n) (x).
Donc
n−1
xk−α dn
Dα0 f I0n−α f (n)
f (k) (0) I0n
P
(x) = Γ(k−α+1)
+ dxn
(x) .
k=0
Par conséquent
n−1
P xk−α
C
Dα0 f (x) = Dα0 f (x) −
Γ(k−α+1)
f (k) (0).
k=0
2) D’autre part,
n−1
P xk−α
C
Dα0 f (x) = Dα0 f (x) −
Γ(k−α+1)
f (k) (0)
k=0
n−1
Γ(k+1)xk−α
= Dα0 f (x) −
f (k) (0)
P
Γ(k+1)Γ(k−α+1)
k=0
n−1
P Dα0 xk (k)
= Dα0 f (x) −
Γ(k+1)
f (0)
k=0
n−1
α P xk (k)
= D0 f (x) − Γ(k+1)
f (0) .
k=0
Le théorème suivant nous montre que la dérivée de Caputo n’est pas l’inverse
à droite de l’intégrale fractionnaire de Riemann-Liouville .
Théorème 2.36. [7, 20] Si f ∈ C([a, b]) et n − 1 < α ≤ n tel que n ∈ N∗ , alors
Démonstration.
En utilisant la propriété précédente (Dαa f = C Dαa f si f (k) (a) = 0,
k = 0, ..., n − 1) et la relation (2.26).
Théorème 2.37. [7, 20] Si f ∈ AC m ([a, b]) et si α > 0 alors, pour tout x ∈ [a, b]
n−1 k
X f (a)
Dαa f (x) = f (x) −
α C
(x − a)k .
Ia (2.43)
k=0
k!
Démonstration.
Par les relations (2.3), (2.14), (2.22) et (2.41) nous avons
n−1
α C α α α P xk (k)
Ia ( Da f ) (x) = Ia Da f (x) − k!
f (0)
k=0
n n−1
α d n−α P xk (k)
= Ia I f (x) − f (0)
dxn a k=0
k!
dn n
n−1
P xk (k)
= n Ia f (x) − k!
f (0)
dx k=0
n−1
P xk (k)
= f (x) − k!
f (0).
k=0
2.4. Résolution des équations différentielles d’ordre fractionnaire 45
Exemple 2.40.
1) Soit l’équation différentielle d’ordre fractionnaire
4
D03 y(x) = 0. (2.46)
4
On a 1 < α = 3
< 2. Nous pouvons donc utiliser la formule (2.45). En prenant la
transformée de Laplace des deux cotés de cette équation, il vient que
4
L{D03 y(x); s} = 0.
Donc
c1 s c2
L{y(x); s} = 4 · 4 +
s s3 3
2
où a est une constante réelle. Puisque 0 < α = 3
≤ 1, nous pouvons utiliser donc
la formule (2.44). En prenant la transformée de Laplace des deux membres de cette
équation on obtient,
2
L{D03 y(x); s} = L{ay(x); s}
= aL{y(x); s},
il s’ensuite que
2
2 −1
s 3 L{y(x); s} − D03 y(0) = aL{y(x); s}
i.e,
2 −1
s 3 L{y(x); s} − D03 y(0) = aL{y(x); s}. (2.49)
−1
Si nous supposons que cette valeur D03 y(0) existe, et nous l’appelons c1 , alors
l’équation (2.49) devient
2
s 3 L{y(x); s} − c1 = aL{y(x); s}.
2.4. Résolution des équations différentielles d’ordre fractionnaire 47
Par conséquent
c1
L{y(x); s} = 2
s −a
3
c1 −1 2
L−1
2 ; x = c1 x 3 E 2 , 2 (ax 3 ).
s −a
3 3 3
Non-
dm α
α+m
dm
c
Dαa ( c α+m
(D a f ) (x) = D a f (x) f ) (x) = D a f (x)
commutative dxm dxm
m
m
α d d α
6= Da ( m f ) (x). 6= (D f ) (x).
dx dxm a
c
f (x) = c, c = const Dαa c = 6= 0. c
Dαa c = 0.
Γ(1 − α)
49
3.1. Préliminaires 50
que pour une inclusion différentielle définie par une multi-application Lipschit-
zienne avec des valeurs non convexes, le théorème de Filippov consiste à prouver
l’existence d’une solution à partir d’un "quasi" ou "presque" solution. De plus, le
résultat fournit une estimation entre la solution "quasi" et la solution obtenue.
3.1 Préliminaires
Proposition 3.1. [9] Si X est complet, toute contraction admet un point fixe, i.e.,
il existe z ∈ X tel que z ∈ T (z).
Nous désignons par F ix(T ) l’ensemble de tous les points fixes de la multi-
application T .
Définition 3.3. [9] Une fonction x(·) ∈ C(I, R) est appelée solution du problème
(P) s’il existe une fonction v(·) ∈ L1 (I, R) avec
telle que −Dα0 x(t) = v(t) p.p. surI avec x(0) = x(1) = 0.
Nous avons besoin du résultat suivant.
3.2. Existence de solution pour une inclusion différentielle. 51
Lemme 3.4. [21] Supposons que x ∈ C ]0, 1[, R ∩ L1 ]0, 1[, R avec une dérivée
fractionnaire d’ordre α > 0 qui appartient à C ]0, 1[, R ∩L1 ]0, 1[, R . N ous avons
Hypothèses
(H1 ) F (·, ·) : I × R −→ P(R) a valeurs non vides fermées et pour chaque x ∈ R
F (·, x) est mesurable.
(H2 ) Il existe L(·) ∈ L1 (I, R) tel que pour presque tout t ∈ I, F (t, ·) est L(t)-
Lipschitzienne dans le sens où
H F (t, x), F (t, y) ≤ L(t)|x − y|, ∀x, y ∈ R
Lemme 3.5. [9] Soit f (·) : [0, 1] −→ R une fonction continue. Alors x(·) est
l’unique solution du problème aux limites
si et seulement si
Z 1
x(t) = G(t, s)f (s)ds, (3.4)
0
3.2. Existence de solution pour une inclusion différentielle. 52
où
α−1
1 t(1 − s) − (t − s)α−1 si 0 ≤ s < t ≤ 1
G(t, s) = α−1
Γ(α) t(1 − s) si 0 ≤ t < s ≤ 1.
Notons que
2
|G(t, s)| ≤ , ∀ t, s ∈ I.
Γ(α)
Démonstration. Puisque f ∈ L1 [0, 1] , par la Définition 3.3 et le Lemme 3.4,
nous avons
Par (3.2), on a
Si 0 ≤ t < s ≤ 1, alors
Z 1 Z 1
1 α−1 α−1 1
x(t) = t (1 − s) f (s)ds − (t − s)α−1 f (s)ds
Γ(α) 0 Γ(α) 0
Z 1
1 α−1
= t(1 − s) f (s)ds.
Γ(α) 0
On déduit que
α−1
1 t(1 − s) − (t − s)α−1 si 0 ≤ s < t ≤ 1
G(t, s) = α−1
Γ(α) t(1 − s) si 0 ≤ t < s ≤ 1
et Z 1
x(t) = G(t, s)f (s)ds,
0
avec si 0 ≤ s < t ≤ 1, on a
1
|G(t, s)| = [t(1 − s)]α−1 − (t − s)α−1
Γ(α)
1 α−1 α−1
≤ |t(1 − s)| + |(t − s)|
Γ(α)
1 α−1 α−1
≤ |(1 − s)| + |(1 − s)|
Γ(α)
2
|1 − s|α−1
=
Γ(α)
2
≤ ,
Γ(α)
et si 0 ≤ t < s ≤ 1,
1
|G(t, s)| = [t(1 − s)]α−1
Γ(α)
1 α−1
≤ t(1 − s)
Γ(α)
1 α−1
≤ t(1 − t)
Γ(α)
1
≤
Γ(α)
2
≤ .
Γ(α)
3.2. Existence de solution pour une inclusion différentielle. 54
Par conséquent,
2
|G(t, s)| ≤ , ∀ t, s ∈ I.
Γ(α)
Théorème 3.6. [9] Supposons que les hypothèses (H1 ) et (H2 ) sont satisfaites et
2
Γ(α)
kLk1 < 1.
Soit y(·) ∈ C(I, R) tel qu’il existe q(·) ∈ L1 (I, R) avec
et y(0) = y(1) = 0.
Alors pour tout ε > 0, il existe x(·) une solution de (P) satisfaisant pour tout
t ∈ I,
Z 1
2
|x(t) − y(t)| ≤ q(t)dt + ε. (3.7)
Γ(α) − 2kLk1 0
Il vient de la Définition 3.3 et le Lemme 3.5 que x(·) est solution de (P) si et
seulement si − Dα0 x(·) est un point fixe de T (·).
On doit montrer que T (u) est non vide et fermé pour tout u ∈ L1 (I, R).
Posons
Z 1
Z 1
K(t) = v ∈ F t, G(t, s)u(s)ds , |v(t)| ≤ d 0, F (t, G(t, s)u(s)ds) p.p.t ∈ I
0 0
0 R1
1−ε
En particulier pour ε = d 0, F (t, 0 G(t, s)u(s)ds) ,
ε0
Z 1
0
|u | < d 0, F (t, G(t, s)u(s)ds)
0
0 Z 1
1−ε
+ 0 d 0, F (t, G(t, s)u(s)ds)
ε 0
0 Z 1
1−ε
= 1+ 0 d 0, F (t, G(t, s)u(s)ds)
ε 0
Z 1
1
= 0 d 0, F (t, G(t, s)u(s)ds)
ε
Z 10
≤ d 0, F (t, G(t, s)u(s)ds) .
0
0 R1 0 R1
Donc, il existe u ∈ F (t, 0
G(t, s)u(s)) tel que |u | ≤ d 0, F (t, 0
G(t, s)u(s)ds) .
0
Ainsi u ∈ K(t) d’où la non vacuité des valeurs de K.
Montrons que K(·) est mesurable, pour cela il suffit de montrer que son graphe
est mesurable (Théorème 1.22 car à valeurs fermées). Nous avons
1
gph(K) = (t, v) ∈ I × L (I, R), v ∈ K(t)
Z 1
1
= (t, v) ∈ I × L (I, R), v ∈ F t, G(t, s)u(s)ds
0
Z 1
1
∩ (t, v) ∈ I × L (I, R), |v(t)| ≤ d 0, F (t, G(t, s)u(s)ds) p.p.
0
= gph Mu ∩ gph B(0, Γ (t))
où Z 1
Γ (t) = d 0, F (t, G(t, s)u(s)ds) .
0
R1
D’autre part, la fonction t −→ d 0, F (t, 0
G(t, s)u(s)ds) est mesurable.
Montrons que t 7−→ B(0, Γ (t)) est Σ-mesurable. Soit (vn )n∈N une suite dense dans
B(0, 1).
On pose
σn (t) = Γ (t)vn
Il est clair que σn (·) est Σ- mesurable car Γ (·) l’est aussi et
∀ t ∈ I, φ(t) ∈ K(t).
Autrement dit,
Z 1
φ(t) ∈ Mu (t) et |φ(t)| ≤ d 0, F (t, G(t, s)u(s)ds) .
0
3.2. Existence de solution pour une inclusion différentielle. 57
Or,
Z 1
|φ(t)| ≤ d 0, F (t, G(t, s)u(s)ds)
0
1 Z
≤ d 0, F (t, 0) + H F (t, 0), F (t, G(t, s)u(s)ds)
0
Z 1
≤ L(t) + L(t) G(t, s)u(s)ds
0
Z 1
≤ L(t) 1 + |G(t, s)||u(s)|ds
0
Z 1
2
≤ L(t) 1 + |u(s)|ds
Γ(α) 0
2
= L(t) 1 + kuk1 .
Γ(α)
Pour tout nk ∈ N,
Z 1
φnk (t) ∈ Mu (t) p.p. t ∈ I i.e., φnk (t) ∈ F (t, G(t, s)u(s)ds).
0
On conclut que , φ ∈ T (u) et donc T (u) est fermé dans L1 (I, R).
3.2. Existence de solution pour une inclusion différentielle. 58
Maintenant, vérifions que T (·) est une contraction sur L1 (I, R).
Étant donnés u, v ∈ L1 (I, R) et φ ∈ T (u). Soit δ > 0 et considérons la multi-
application H définie comme suit
Z 1
H(t) = Mu (t) ∩ x ∈ R, |φ(t) − x| ≤ L(t) G(t, s)(u(s) − v(s))ds + δ .
0
On a t 7−
→ Mu (t) est une fonction mesurable et
R1
C(t) = x ∈ R, |φ(t) − x| ≤ L(t) 0 G(t, s)(u(s) − v(s))ds + δ l’est aussi.
En effet,
gph C = {(t, x) ∈ I × R, x ∈ C(t)}
Z 1
= (t, x) ∈ I × R, |φ(t) − x| ≤ L(t) G(t, s) u(s) − v(s) d + δ
0
= gph B(φ(·), f (·)
où Z 1
f (t) = L(t) G(t, s) u(s) − v(s) ds + δ,
0
qui est une fonction mesurable.
Puisque F est à valeurs fermées, d’après la Proposition 1.23, on déduit que H(·)
est mesurable et par l’hypothèse (H2 ), H(·) est à valeurs non vides et fermées. En
effet, nous avons
Z 1 Z 1
H F t, G(t, s)u(s)ds , F t, G(t, s)v(s)ds
0 0
Z 1 Z 1
≤ L(t) G(t, s)u(s)ds − G(t, s)v(s)ds
0 0
Z 1
= L(t) G(t, s)(u(s) − v(s))ds .
0
Or
Z 1 Z 1
e F t, G(t, s)u(s)ds , F t, G(t, s)v(s)ds
0 0
Z 1
= sup d z, F t, G(t, s)v(s)ds .
z∈F t, 01 G(t,s)u(s)ds
R 0
3.2. Existence de solution pour une inclusion différentielle. 59
D’où,
2
d(φ, T (v)) ≤ kLk1 ku − vk1 .
Γ(α)
Donc,
2
sup d(φ, T (v)) ≤ kLk1 ku − vk1
φ∈T (u) Γ(α)
il vient que
2
H(T (u), T (v)) ≤ kLk1 ku − vk1 .
Γ(α)
Alors, T est une contraction sur L1 (I, R).
Étape 2. Considérons maintenant la multi-application
Il est claire que F1 (·, ·) satisfait les hypothèses (H1 ) et (H2 ). avec l’estimation
suivante
d(0, F (t, 0)) ≤ L(t) + |q(t)|, p.p. t ∈ I.
2
Procédant de même pour montrer que T1 est Γ(α)
kLk1 -contraction sur L1 (I, R) à
valeurs non vides fermées.
Étape 3. Soient u ∈ L1 (I, R) et φ ∈ T (u) et soit δ > 0. On définit la multi-
application H1 (·) comme suit
Posons
N (t) = z ∈ R, |φ(t) − z| ≤ q(t) + δ .
2
Nous appliquons la Proposition 3.2, on a T, T1 sont Γ(α)
kLk1 -contractions à valeurs
3.2. Existence de solution pour une inclusion différentielle. 62
Z 1
1
≤ 2 sup q(t)dt.
1− Γ(α)
kLk1 u∈L1 (I,R) 0
Z 1
1
= 2 q(t)dt. (3.9)
1− Γ(α)
kLk1 0
On a
Z 1 Z 1
|x(t) − y(t)| = G(t, s)u(s) + G(t, s)D0α y(s)ds
0 0
Z 1
α
= G(t, s) u(s) + D0 y(s) ds
0
Z 1
≤ G(t, s) u(s) + D0α y(s) ds
0
Z 1
2
≤ |u(s) + D0α y(s)|ds
Γ(α) 0
2
= ku + D0α yk1
Γ(α)
Z 1
2 1 Γ(α)
≤ 2 q(t)dt + ε
Γ(α) 1 − Γ(α) kLk1 0 2
2
= kqk1 + ε.
Γ(α) − 2kLk1
2kLk1
|x(t)| ≤ + ε, ∀ t ∈ I.
Γ(α) − 2kLk1
Conclusion
L’objectif principal de ce mémoire est de fournir une vue générale sur la théorie
de la différentiation fractionnaire, notamment celle de Riemann-Liouville et de
Caputo.
64
Bibliographie
[6] A. Benlabbes, Sur des problèmes aux conditions aux limites et à dérivées
fractionnaires. Thèse (2016), Univ. Sidi Bel Abbès.
65
Bibliographie 66
[22] K. Miller and B. Ross, An introduction to the fractional clculus and frac-
tional differential equations. John Wiley and Sons Inc., New York, (1993).
[24] K. B. Oldam and J. Spanier, The fractional calculs. Academic Press. Inc,
(1974).
[25] A. Ouahab, Some results for fractional boundary value problem of differen-
tial inclusions. Nonlinear Anal. Theory, Methods and Applications 69 (11),
(2008), 3877-3896.