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La tromperie repose certes sur l’habilité d’un trompeur mais ne peut s’accomplir que si elle

est soutenue par la crédulité de la personne dupée. Effectivement, c’est le manque de lucidité
qui fait que les gens se trompent aisément. Tourvel et le duc partagent cette caractéristique de
se laisser abuser par les apparences. En effet, Tourvel fait confiance au paraître du trompeur
Valmont auquel elle trouve sans cesse des excuses. Ainsi, ses louanges de libertin deviennent
des signes de « délicatesse ». Malgré la voix de la raison qui la prévient, celle de Volonge,
elle « annonce le désir d’être trompée » comme le dit Valmont, participant par là à l’opération
de la ruse. C’est le cas également du Duc qui refuse les alertes de Valori, Sire Maurice et du
Cardinal pour rester dans l’illusion que lui affiche Lorenzo. Même s’il le croit entremetteur
malin, il se refuse à se méfier de lui. Le duc annonce, comme Tourvel, le désir d’être trompé
et facilite le travail de Lorenzo. Dans le contexte politique de la guerre du Vietnam, La
Maison blanche ne fait aucun effort pour savoir ce qui se passe vraiment dans les manigances
des spécialistes de la solution des problèmes, « non que quelqu’un ait voulu délibérément les
abuser », mais seulement par manque de recherche de la vérité. Le trompé a en fait toujours
une part de responsabilité dans le processus du faire-croire.

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