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Texte 1 : Arendt, p.46-47 de « On peut juger… » à « L’intention de les lire.

Dans ce texte, Hannah Arendt aborde le sujet du danger du secret d’Etat.

Ce qui nous intéresse est que la Maison Blanche elle-même ne savait pas ce qui se passait.
Non pas qu’on cherchait à les tromper, mais qu’elle ne cherchait pas la vérité.

« Non pas que quelqu’un ait voulu ainsi délibérément les abuser »

Il en découle que le trompé est quelqu’un qui participe à sa tromperie. Le trompé ne cherche
pas suffisamment la vérité. Son indifférence, ou bien son manque de prudence font qu’il se
trompe.

Texte 2 : Laclos, p.102/ p.137

p.102, Du début de la lettre jusqu’à « vous ramener au mien. » p.104


p.137, de « Comme je m’en vais… » à « l’avoir connue. »

Cette lettre 11 répond à la lettre 9 où Volanges dit à Tourvel que Valmont est un homme
dangereux qui a su séduire et déshonorer toutes les femmes qu’il a connues sauf
Merteuil.

Dans cette lettre, Tourvel semble déjà abusée par les apparences, comme le montrent les
occurrences du verbe « paraître » et « sembler »: « Valmont paraît avoir déposé ses armes
meurtrières, avant d’entrer dans ce château. » ; « mais il me semble que celui qui est capable
d’une amitié aussi suivie pour une femme aussi estimable, n’est pas un libertin sans retour ».

Il est clair que Tourvel se laisse tromper par les façades d’un trompeur qui sait lui présenter
l’image qu’elle veut voir. On peut dire que Tourvel manque ici de lucidité.

Les concessions des aveugles

Le manque de lucidité se voit également dans les concessions que Tourvel répète au sujet de
Valmont. Malgré les signes qu’elle possède de sa fausseté, Tourvel trouve toujours des
excuses à Valmont :

« Il est peut-être un peu louangeur ; mais c’est avec tant de délicatesse qu’il accoutumerait
la modestie même à l’éloge. »
« Il est vrai qu’il rapporte rarement du gibier ; mais il assure qu’il est maladroit à cet
exercice. »

Le trompé est responsable de la tromperie dans la mesure où il s’aveugle et trouve parfois des
explications irrationnelles à l’illusion qui l’entoure, comme le fait Tourvel en disant :

« C’est apparemment l’air de la compagne qui a produit ce miracle »

Tourvel est pleinement dans l’illusion puisqu’elle parle déjà de « miracle ». L’illusion est
énorme quand elle croit au changement d’un libertin par l’effet de l’air de la compagne. Le
lecteur se rend compte qu’il s’agit d’une proie facile pour Valmont.

Valmont nous le dira lui-même dans sa lettre à Merteuil (p.227) : « Toute sa lettre annonce le
désir d’être trompée. »

Dans cette lettre à son amie (p.137), Cécile montre le visage de la dupe prête à être trompée.
Elle ne fait preuve d’aucun esprit critique et cède facilement aux arguments de Merteuil. Par
exemple, elle ne se demande pas pourquoi elle doit cacher les livres que lui offriraient
Merteuil et croit rapidement à l’excuse de l’éducation négligée de la maman.

En plus, la comparaison qu’elle fait entre sa mère et Merteuil est comique car elle montre le
comble de la naïveté du personnage : « C’est pourtant bien extraordinaire qu’une femme qui
ne m’est pas parente prenne plus de soin de moi que ma mère. »

Là également, même si elle qualifie la chose d’extraordinaire, elle y croit facilement.


Concession : « même si c’est incroyable, j’y crois »

Texte 3 : Musset, p.48-53


p.48 « Clément VII a laissé… » jusqu’à la fin de scène p.53

Cette scène met en relief la crédulité extrême du duc.

Le duc ne s’intéresse pas au passé de Lorenzo qui a fait de lui un homme redoutable et qui a
été banni de Rome pour avoir décapité les statues de l’arc de Constantin.

Malgré la multitude des voix de la raison, le duc refuse de croire et s’attache à l’image
illusoire qu’il a de Lorenzo (Valori + Sire Maurice + Le cardinal // Lorenzo)
Le duc répète le portrait qu’il a de Lorenzo, cette description qu’il fait de lui (lâche) s’impose
à lui et montre ainsi que Lorenzo a réussi à le charmer. (sens de la magie = ensorceler,
envouter)

Le duc fait aussi des concessions pour croire à Lorenzo, même s’il voit qu’il est un
entremetteur malin comme une « anguille », il croit que ce caractère est utilisé seulement en
sa propre faveur. Il n’imagine pas qu’il sera lui-même un jour victime de Lorenzo (manque
de lucidité et d’esprit critique)

A la fin de la scène, Lorenzo vient pour confirmer le portrait qui vient d’être dressé par le duc.
Il se montre lâche et s’évanouit à la vue d’une épée. Le duc est facilement convaincu et
réconforté par la scène.

Cette scène est jugée « incroyable » par la lucidité du Cardinal comme le montre la répétition
de l’expression « c’est bien fort. »

Le duc persiste dans son désir de se tromper.

La tromperie repose certes sur l’habilité d’un trompeur mais ne peut s’accomplir que si elle
est soutenue par la crédulité de la personne dupée. Effectivement, c’est le manque de lucidité
qui fait que les gens se trompent aisément. Tourvel et le duc partagent cette caractéristique de
se laisser abuser par les apparences. En effet, Tourvel fait confiance au paraître du trompeur
Valmont auquel elle trouve sans cesse des excuses. Ainsi, ses louanges de libertin deviennent
des signes de « délicatesse ». Malgré la voix de la raison qui la prévient, celle de Volonge,
elle « annonce le désir d’être trompée » comme le dit Valmont, participant par là à l’opération
de la ruse. C’est le cas également du Duc qui refuse les alertes de Valori, Sire Maurice et du
Cardinal pour rester dans l’illusion que lui affiche Lorenzo. Même s’il le croit entremetteur
malin, il se refuse à se méfier de lui. Le duc annonce, comme Tourvel, le désir d’être trompé
et facilite le travail de Lorenzo. Dans le contexte politique de la guerre du Vietnam, La
Maison blanche ne fait aucun effort pour savoir ce qui se passe vraiment dans les manigances
des spécialistes de la solution des problèmes, « non que quelqu’un ait voulu délibérément les
abuser », mais seulement par manque de recherche de la vérité. Le trompé a en fait toujours
une part de responsabilité dans le processus du faire-croire.

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