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Nouvelle édition,
KANGNI Kinvi
TOURE Saliou
ANALY SE HARMO NIQUE AB STRAITE
TABLE DES MATIERES
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3
1
II-3-3 Sous algèbre de Cartan d’une algèbre de Lie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 141
Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 269
2
Introduction
L’analyse Harmonique fut à l’origine, l’étude des séries de Fourier et des inté-
grales de Fourier portant sur des variables réelles. Le problème consistant, pour une
fonction donnée, à trouver les harmoniques qui la constituent (Analyse harmonique)
puis à la reconstituer à partir de ces harmoniques (Synthèse harmonique).
Ces questions n’ont cessé de se développer jusqu’à nos jours.On peut par exemple
les travaux de Bochner, de Plancherel, de Wiener, Paley - Wiener etc...
C’est seulement vers 1925, avec les travaux fondamentaux de H. Weyl, qu’on
s’est aperçu que les développements en série de Fourier des fonctions périodiques
n’exprimaient pas autre chose que la décomposition de la représentation régulière
du groupe compact T = R/Z , cas particulier du théorème de Peter-Weyl (III-2).
3
homomorphisme continu approprié.
Frobenius et Burnside se rendent compte que pour l’étude des groupes abstraits,
il y a intérêt à examiner les homomorphismes d’un groupe fini dans un groupe de
transformations linéaires. D’où l’introdution de la notion de représentation.
La théorie de représentation d’un groupe fini dûe à Frobenuis, d’une part, et celle
de la représentation des algèbres de Lie sémi-simples, mise au point par E. CAR-
TAN, d’autre part, conduisent Weyl à entamer l’étude des groupes de Lie globaux.
Il considère un groupe G qui est une variété linéaire de dimension finie et auquel
est associée une loi Crochet (u, v) 7−→ [u, v] qui est additive et homogène par rap-
port à chaque variable ; à la place de la commutativité et de l’associativité, on a les
relations [u, v] = − [v, u],
Ce manuel est le résultat des trois années de cours d’Analyse Harmonique dis-
pensé par l’auteur aux étudiants du D.E.A. de l’UFR de Mathématiques et Infor-
matique de l’Université de Cocody - Abidjan,
Il espère que ce cours suscitera chez le lecteur un intérêt particulier pour l’ana-
lyse Harmonique.
4
Dans ce cours, nous donnons les bases de l’analyse harmonique abstraite non
commutative.
Dans le deuxième chapitre, nous étudions des groupes topologiques de type par-
ticulier. Il s’agit des groupes de Lie et ses propriétés essentielles après avoir rappelé
quelques notions sur les variétés différentiables. Les groupes de Lie linéaires jouent
un très grand rôle en Analyse Harmonique. Nous en donnons quelques propriétés.
Dans le chapitre III, nous donnons la théorie des représentations qui est une
généralisation de l’analyse de Fourier classique.
L’analyse de Fourier est une méthode de décomposition des oscillations en oscil-
lations simples appelées oscillations harmoniques.
x = a cos nt + b sin nt
où t est le temps et x les coordonnées du points en mouvement.
L’oscillation f définie par :
∞
a0 X
f (x) = + an cos nt + bn sin nt
2 n=1
5
compacts développée par A. Weil et celle des représentations des groupes finis étu-
diée par G. Frobenius.
Cette méthode fournit un outil puissant pour former des représentations linéaires
d’un groupe à partir de celles de certains de ses sous-groupes.
Dans le chapitre IV, nous étudions les fonctions sphériques de type δ qui est une
extension des fonctions zonales sphériques classiques. Ces fonctions conduisent à la
transformation de Fourier généralisée Cf. [7]
Les auteurs remercient Madame KOUAO née KOUAKOU Ahou Marie
qui a bien voulu se charger de la confection matériel du texte.
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Chapitre 1
U V = {xy, x ∈ U et y ∈ V }
U −1 = x−1 , x ∈ U
7
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
c0 / : h : G × G −→ G est continue
(x, y) 7−→ xy −1
En effet montrons que c) ⇐⇒ c0 ).
Supposons f et g continues. Soit V un voisinage de xy −1 . Il existe donc un voi-
sinage U de x et W de y −1 tels que U W ⊂ V . Il existe aussi un voisinage W1 de y
tel que W1−1 ⊂ W . Donc U W1−1 ⊂ V et h est continue.
2) Le groupe multiplicatif R∗+ des nombres réels positifs, muni de la topologie induite
par celle de R est un groupe topologique.
3) Le groupe additif Rn (n ≥ 1), muni de la topologie définie par la distance eucli-
dienne est un groupe topologique.
4) Soient G1 et G2 deux groupes topologiques alors G1 × G2 est un groupe topolo-
gique.
∀ (x, y) et (x0 , y 0 ) ∈ G1 × G2 ,
8
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
9
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Preuve : (1) résulte du fait que les applications La , Ra et x 7−→ x−1 sont des
homéomorphismes.
(2) OU = {Oa , a ∈ U } et {aO, a ∈ U } sont ouvert comme réunion d’ou-
verts.
iv) Pour que G soit séparé, il faut et il suffit que {e} soit fermé dans G.
ii) exprime que l’application (x, y) −→ xy −1 est continue au point (e, e).
10
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
x = yw”w−1 ∈ yW W −1 ⊂ yV
11
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
12
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Soit x h ∈ OH, x ∈ O, h ∈ H
(f continue ⇐⇒ f ◦ π continue).
13
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Définition I-1-1-12
Tout groupe topologique est un espace homogène. En effet, pour tous x, y ∈ G,
posons a = yx−1 . La translation La est un homéomorphisme qui applique x à y donc
G est un espace homogène.Soit E un espace topologique (séparé) E est dit homogène
si pour tous ∀ x, y ∈ E, il existe un homéomorphisme f tel que f (x) = y.
Tout groupe topologique est un espace homogène. En effet, pour tous x, y ∈ G,
posons a = yx−1 . La translation La est un homéomorphisme qui applique x à y donc
G est un espace homogène.
Ce théorème montre que pour vérifier une propriété au voisinage d’un point x, il
suffit de la vérifier au voisinage.
Preuve : (i) (=⇒) Supposons G/H séparé donc {π (e)} est fermé dans G/H
donc
H = π −1 ({π (e)}) est un fermé.
(⇐=) Supposons H fermé.
L’ensemble des couples (x, y) ∈ G × G ayant même orbite par l’opération de H sur
G est l’ensemble des couples (x, y) ∈ G × G tel que
xH = yH ie yx−1 ∈ H.
Cet ensemble est fermé comme image réciproque de H par l’application conti-
nue (x, y) 7−→ xy par conséquent l’ensemble des orbites (des classes à gauche) est
−1
séparé.
14
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
(h x = fx ◦ π x ) .
fx est une bijection continue mais n’est pas en général un homéomprphisme.
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CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Preuve : Si G est compact, l’espace G/H est l’image de G par l’application conti-
nue π donc G/H est compact.
Supposons G est localement compact.
y 7−→ x−1 y,
Aussi a−1 C (a) est connexe comme image d’un connexe par une application conti-
nue et e ∈ a−1 C (a) donc
a−1 C (a) ⊂ G0
C (a) ⊂ aG0
C (a) = aG0 = G0 a.
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CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Preuve : Soit a ∈ H f : G −→ H
x 7−→ x−1 a x
f est une fonctgion continue d’un connexe G dans H donc est constante.
g = k s, k ∈ K et s ∈ S
Cette décomposition joue un très grand rôle dans la théorie des représentations in-
duites des groupes topologiques localement compact.
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CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Rappelons que sur un espace vectoriel de dimension finie, toutes les normes sont
équivalentes. Notons que la norme que nous considérons possède la propriété d’être
une norme d’algèbre,
kABk ≤ kAk kBk .
On vérifie que la multiplication dans M (n, R) est une application continue.
En effet
∞
X
−1
(I + A) = (−1)k Ak .
k=0
De plus
∞
X ∞
X
−1 1
(I + A) ≤ A k
≤ kAkk = .
k=0 k=0
1 − kAk
(b) Soit A une matrice inversible. Si B est une matrice telle que
−1
kB − Ak < A−1 ,
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CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
−1
alors B est inversible et, si kB − Ak ≤ ε kA−1 k ,
2
kA−1 k ε
B −1 − A−1 ≤ .
1 − kA−1 k ε
On peut écrire
B − A I + A−1 (B − A) ,
et on applique (a) à U = A−1 (B − A). Notons que kU k ≤ kA−1 k ε. Ainsi, si
−1
ε < kA−1 k , alors I + U est inversible et
kA−1 k
B −1 = (I + U )−1 A−1 , B −1 ≤ .
1 − kA−1 k ε
De plus
B −1 − A−1 = B −1 (A − B) A−1 ,
donc
2
kA−1 k ε
B −1 − A−1 ≤ .
1 − ε kA−1 k
Théorème I-1-1-23 - Le groupe GL (n, R), muni de la topologie induite par celle
de M (n, R), est un groupe topologique.
est compact, et que tout compact de GL (n, R) est contenu dans un ensemble de cette
forme.
C’est un sous-groupe fermé de GL (n, R) qui est distingué car c’est le noyau de
l’homomorphisme
det : GL (n, R) −→ R∗ .
b) On note O (n) le groupe orthogonal défini par
∀ x, y ∈ Rn , (gx |gy ) = (x | y ) ,
19
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
g T g = I, g −1 = g T ,
Les vecteurs colonnes sont unitaires et deux à deux orthogonaux, de même pour
les vecteurs lignes. Le sous-groupe O (n) est un sous-groupe compact de GL (n, R).
En effet, pour tout g de O (n),
kgk = 1, g −1 = 1.
b (x, y) = y T Bx.
g −1 = B −1 g T B.
on note O (n) = O (p, q). Le groupe O (p, q) est appelé groupe pseudo-orthogonal.
(c) Un autre exemple important est le cas d’une forme bilinéaire anti-
symétrique non dégénérée. Une telle forme n’existe que si n est pair, n = 2m, et il
existe une base par rapport à laquelle
m
X m
X
b (x, y) = − xi ym+i + xm+i yi ,
i=1 i=1
20
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
21
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
appartient à Pn , et p2 = A. Posons
k = gp−1 ,
alors
k T k = p−1 g T gp−1 = p−1 Ap−1 = I,
donc k est une matrice orthogonale, et g = kp.
(b) Unicité. Soit g ∈ GL (n, R) et supposons que
g = kp = k1 p1 ,
Ap1 = p31 = p1 A,
k1−1 k = p1 p−1 .
O (n) ∩ Pn = {I} ,
22
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
donc k = k1 , p = p1 .
(c) Continuité. Il est clair que l’application
O (n) × Pn −→ GL (n, R) ,
(k, p) 7−→ g = kp,
est continue. Pour montrer que l’application inverse est continue, considérons une
suite convergente {gm } dans GL (n, R),
lim gm = g.
m7−→∞
lim kmj = k0 .
j7−→∞
g = k1 dk2 ,
g = k1 dk2 ,
23
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
24
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
k2 = hθ k1 k ∈ K, ou k = k1 hθ k2 .
−1 −1
(b) Montrons par récurrence sur n que SO (n) est connexe. Pour
n = 2, SO (2) est homéomorphe à un cercle donc connexe. Supposons que SO (n − 1)
soit connexe. D’après (i) l’application
est surjective. Puisqu’elle est continue il en résulte que SO (n) est connexe.
Notons que SO (n) est connexe par arc.
g = kt,
est un homéomorphisme.
g = k1 t1 = k2 t2 , k1 , k2 ∈ K, t1 , t2 ∈ T,
alors
k2−1 k1 = t2 t−1
1 .
25
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
f1 = α11 v1 ,
f2 = α12 v1 + α22 v2 ,
···
fn = α1n v1 + ... + αnn vn ,
avec αii > 0. La matrice α = (αij ) appartient à T . Notons t son inverse. Il existe
une matrice orthogonale k telle que
n
X
fj = kij ei ,
i=1
K × T −→ G, (k, t) 7−→ kt
est continue. Son iverse est également continue. Elle résulte en effet de la suite des
opérations qui constituent le procédé d’orthogonalisation de Gram-Schmidt.
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CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
On rappelle que
kf k = sup |f (x)|
x∈X
On pose :
K (X) = U {K (X, K) , K compact de X}
K (X) est l’espace vectoriel des fonctions complexe continues à support compact.
On appelle mesure de Radon sur X, une forme linéaire µ sur K (X) ayant la
propriété suivante :
Pour toute partie compacte K de X, il existe un nombre MK ≥ 0 tel que pour toute
fonction f ∈ K (X, K), on ait.
|µ (f )| ≤ MK kf k∞ .
Cette définition coïncide avec la précédente lorsque X est compact. Elle exprime que
la restrictionµ|K(X,K) est continue pour la topologie induite par celle de Cc∞ (X).
27
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
On notera que K (X, K) est fermé dans Cc∞ (X), donc un espace de Banach.
La valeur de la mesure µ au point f ∈ K (X, K) est notée.
Z
µ (f ) ou f (x) dµ (x)
X
Une mesure µ est dite réelle si µ (f ) est réel lorsque f est réelle. On appelle
mesure complexe conjuguée de µ, la mesure µ définie par :
µ̄ (f ) = µ f¯ pour toute f ∈ K (X)
On l’appelle mesure de Dirac au point x (ou la mesure définie par la masse unité
au point x et on la note εx .
∀f ∈ K (R, K) , g f ∈ K (X)
et l’application f −→ µ (gf ) est une forme linéaire sur K (X). Montrons que c’est
une mesure.
∀f ∈ K (R, K) , kgf k ≤ kf k .Sup |g (x)|
x∈K
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CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
et
|µ (gf )| ≤ bK kf k où bK = aK Sup |g (x)|
x∈K
Dire que x ∈ Supp (µ) signifie que pour toute fonction f ∈ K (X) telle que
f (x) 6= 0, on a |µ| (|f |) > 0 ou encore que pour tout voisinage V de x, il existe une
fonction f ∈ K (X), de support contenu dans V et telle que µ (f ) 6= 0.
On a par définition Supp (µ) = Supp (|µ|) et il est clair que pour tout sca-
laire a 6= 0, on a Supp (a µ) = Supp (µ). Plus généralement, pour toute fonction g
localement |µ|- intégrable, on a Supp (g.µ) ⊂ Supp (g) ∩ Supp (µ), car si on pose
γ = g. |µ| et si un ouvert U ne rencontre pas Supp (g), ou ne rencontre pas Supp (µ),
on a |γ|∗ (U ) = 0.
29
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
2) Mesure de Haar
Soit G un groupe localement compact (métrisable et séparable). Pour toute fonc-
tion complexe f définie sur G, on pose :
−1
s f (x) = f s x ; fs (x) = f (x s)
f˜ (x) = f (x−1 )
s tf =s (t f ) et fs t = (fs )t .
Les applications x 7−→ x−1 x et x 7−→ x s sont des homéomorphisme de G donc les
fonctions s f et fs sont continues si et seulement si f est continue. En particulier si
f ∈ K (G) , s f et fs sont aussi dans K (G).
Théorème I-1-2-6 Sur tout groupe localement compact G, il existe une mesure
de Haar à gauche (resp à droite) µ et toute autre mesure de Haar à gauche (resp à
droite) sur G est de la forme Cµ où C est un nombre réel strictement positif.
30
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
α β
Soit g = ∈ SL (2, C) qu’on identifiera au point de C4 avec αδ−γβ = 1
γ δ
et dα dβ dγ dδ = d (αδ − γβ) dω = J d (αδ − γβ) où J est le Jacobien pour la trans-
formation dβ dγ dδ (α, β, γ, δ) −→ (αδ − γβ, β, γ, δ) .
31
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Preuve : Soit µ une mesure de Haar à gauche su G et soit f ∈ K (G) telle que
µ (f ) 6= 0
∀x, y ∈ G on a :
4G (xy) µ (f ) = µ f(xy)−1 = µ (fy−1 )x−1 = 4 (x) µ (fy−1 ) = 4 (x) 4 (y) µ (f ) .
d’où
4 (xy) = 4 (x) 4 (y) .
Montrons que 4G est continu. Comme 4 est un homomorphisme de groupe, il suffit
de montrer que 4 est continue au point e.
kµ (fx−1 − f )k ≤ M kfx−1 − f k∞ ∀x ∈ U.
Comme
on a
|4 (x) − 1| ≤ M kfx−1 − f k∞ ∀x ∈ U
Or toute fonction f ∈ K (G) est uniformément continu sur G. Donc il existe un
voisinage Ω de e, tel que :
ε
kfx−1 − f k∞ ≤ ∀x ∈ Ω
M
En posant V = U ∩ Ω, on a le résultat.
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CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Preuve : Posons Z
v (f ) = f x−1 4 x−1 dµ (x)
γ est une forme linéaire positive non identiquement nulle sur K (G) et on a pour
tout p ∈ G et pour toute f ∈ K (G) .
Z Z
v (p f ) = −1 −1
f p x 4 x −1
dµ (x) = fˇ (xp) 4 x−1 dµ (x)
G Z G Z
= 4 p−1 fˇ (x) 4 px−1 dµ (x) = f x−1 4 x−1 dµ (x) = ν (f ) .
G G
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CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Corollaire I-1-2-13 Soit µ une mesure de Haar à gauche sur un groupe localement
compact G. Alors G est unimodulaire si et seulement si
Z Z
−1
f x dµ (x) = f (x) dµ (x) ∗
G G
Preuve : L’intégrale de Riemann étant linéaire, µ est une forme linaire sur K (G)
et si f ∈ K+ (G), alors µ (f ) ≥ 0.
34
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Z Z+∞ Z+∞
f (x, y)
f (g) dµ (g) = dx dy
G x2
−∞ 0
et
Z Z+∞ Z+∞
f (x, y)
f (g) dν (g) = dx dy.
G x
−∞ 0
35
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Donc les mesures de Haar à gauche et à droite sont identiques et données par
Z Z
f (x11 , x12 , x21 , x22 )
f (g) dµ (g) = dx11 dx12 dx21 dx22 .
G x11 x22 − x12 x21
R4
u−1
s (µ) = R(s) µ = 4G (s) µ.
36
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
γ −→ gγ de Γsur Γ.
gγ = γ ⇐⇒ g = e.
37
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
K = {X ∈ G, σ (X) = X}
P = {X ∈ G, σ (X) = −X} et on a
38
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
On sait qu’il existe une mesure invariante sur tout groupe topologique localement
compact.
L’exemple suivant nous montre que sur un espace homogène, il n’existe pas
toujours une mesure invariante.
Il existe par contre, des mesures sur les espaces homogènes appelés mesures
quasi-invariantes.
39
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
4H (h)
ϕ (hg) = ϕ (g) , ∀h ∈ H.
4G (h)
ϕ (ġg 0 )
dµ (ġg 0 ) = dµ (g 0 )
ϕ (g 0 )
40
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
I. Généralités
Soient G un groupe localement compact, µ une mesure de Haar à gauche sur G
et K un sous-groupe compact de G.
Notons K∗ (G) l’espace des fonctions de K (G) qui sont biinvariantes par K,
c’est à dire des fonctions f qui vérifient :
∀k, k 0 ∈ K f (k x k 0 ) = f (x) .
Définition I-1-3-2 - On dit que (G, K) est une paire de Guelfand si l’algèbre de
convolution K∗ (G) est commutative.
Proposition I-1-3-3 - Soit (G, K) une paire de Guelfand. Alors le groupe G est
unimodulaire.
41
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
On en conclut que θ (µ) = µ d’où µ est laissé invariant par tout automorphisme
involutif
. Posons f θ (x) = f (θ (x)) ∀f ∈ K (G) .
La relation θ (µ) f = µ (f ) s’écrit :
Z Z
θ
∗∗ f (x) dµ (x) = f (x) dµ (x)
G G
a)
Z Z
(f ∗ g)θ (x) = f ∗ g (θ (x)) = f (y) g y −1 θ (x) dµ (y) = f (θ (y)) g θ (y)−1 θ (x) dµ (y)
Z G
θ θ −1
θ θ
= f (y) g y x dµ (y) = f ∗ g (x)
G
42
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
en vertu de la relation * *
f ∗g =g∗f
Il résulte de a) et b) que :
(f ∗ g)θ = f θ ∗ g θ = fˇ ∗ ǧ = (g ∗ f )∨ = (g ∗ f )θ
Définition I-1-3-5 - On dit que le groupe G opère sur X de façon doublement transitive
si
d (x, y) = d (x0 , y 0 ) =⇒ ∃ g ∈ G, x0 = g x et y 0 = g y.
car d est une distance invariante et d’après la double transitivité, il existe un élé-
ment k de G tel que x0 = kx0 et gx0 = kg −1 x0 , x0 = kx0 (donc k ∈ K) et
k −1 gx0 = g −1 x0 .
43
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
(Kθ )0 ⊂ K ⊂ Kθ
Preuve : Si (G, K) est une paire symétrique alors d’après I.3.3, pour tout élément
g de G on a K θ (g) K = Kg −1 K où θ est un automorphisme involutif de G, et alors
(G, K) est une paire de Guelfand.
G × En −→ En
(g, x) 7−→ g. x = k. x + a
Pour cette action, le groupe G opère sur l’espace En de façon doublement transitive
et d’après la proposition I.3.5.
(SO (n) × Rn , SO (n)) est une paire de Guelfand.
Les fonctions sur G biinvariantes par K s’identifient aux fonctions sur En qui
sont invariantes par K, c’est à dire radiales.
44
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
e0 = (1, 0, , ..., 0) ∈ S n ;
et comme il existe une correspondance biunivoque entre les points d’un espace homo-
gène du groupe G et les classes à gauche G/H où H est le groupe d’isotropie, alors
il vient donc qu’on peut identifier S n à SO (n + 1) / SO (n)
(S n ≡ SO (n + 1) / SO (n)) .
Une fonction f définie sur G biinvariante par K peut être considérée comme
une fonction sur S n invariante par K. Une telle fonction est dite zonale, elle ne dé-
pend que de la distance à e0 .
4) - Considérons le groupe
(SL (n, C) , SU (n)) est une paire symétrique, par conséquent c’est une
paire de Guelfand d’après le théorème I.3.7.
45
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
G = U (1, n, C) = {g ∈ M (n + 1, C) / g ∗ Jg = J} .
où
1
−1
J =
0
0
0 −1
Soient θ l’automorphisme involutif de G défini par :
θ (g) = Jg J
K = {g ∈ G | θ (g) = g}
On a alors :
K = U (1, n, C) ∩ U (1 + n, C)
où
U (1 + n, C) = {g ∈ M (n + 1, C) , g ∗ g = Id}
Il en résulte que K est un sous-goupe compact de G isomorphe au produit
U (1, C) × U (n, C)
46
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Proposition I-1-3-10
L’algèbre L1 (K B G\\K) est isométriquement isomorphe à L1K (G).
Preuve :
Soit l’application
φ : L1 (K B G\\K) −→ L1K (G)
F 7−→ f
telle que
f (x) = F (eK , x) ∀ x ∈ G
montrons que f est bien dans L1K (G). Pour F ∈ L1 (K B G\\K); x ∈ G et pour
tout k ∈ K on a :
F (k, x) = F ((eK , x)(k, e)) = F (eK , x) (1.2)
car F ∈ L1 (K B G\\K) et (k, e) ∈ K. Aussi
F (eK , k(x)) = F (kk −1 , ek(x)) = F ((k, e) (k −1 , x)) = F (k −1 , x) = F (eK , x)
(1.3)
grâce à (1.2). Ainsi ∀ x ∈ G, ∀ k ∈ K
k
f (x) = f (k(x)) = F (eK , k(x)) = F (eK , x) = f (x)
car (1.3). Donc f est bien dans L1K (G). Montrons ensuite que φ est une isométrie.
Z Z Z Z
kF k1 = |F (k, x)| dkdx = |F (eK , x)| dkdx
ZK G K G
47
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Définition I-1-3-11
Soit G un groupe localement compact, K un sous-groupe compact de Aut(G).
(G, K) est une paire de Gelfand si L1K (G) est commutative (pour la convolution).
Cette définition est en accord avec la définition usuelle grâce à la Proposition I.2.1.
Proposition I-1-3-12
Soient K, L deux sous-groupes compacts de Aut (G) . Supposons qu’il existe un
automorphisme u de G tel que L = u◦K ◦u−1 . Alors (G, K) est une paire de Gelfand
si et seulement si (G, L) est une paire de Gelfand.
Preuve
Soit
φ : L1 (G) −→ L1 (G)
f 7→ modG (u)f ◦ u
φ est un automorphisme d’espace vectoriel. Prenons ensuite f et g deux éléments
de L1 (G) et x ∈ G.
Z Z
−1
φ(f ) ∗ φ(g)(x) = φ(f )(y)φ(g)(y x)dy = modG (u)f (u(y)) modG (u)g(u(y −1 )u(x))dy
G G
= modG (u)f ∗ g(u(x)) = φ(f ∗ g)(x).
Ce qui montre que φ est un automorphisme d’algèbres. En outre si f ∈ L1L (G) alors
φ(f ) ∈ L1K (G) car pour x ∈ G et k ∈ K
φ(f )(k(x)) = modG (u)f (u(k(x))) = modG (u)f (u(k(u−1 (u(x)))))
= modG (u)f (u ◦ k ◦ u−1 (u(x)))
= modG (u)f (u(x)) = φ(f )(x)
48
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
est un isomorphisme d’algèbres. Par conséquent L1L (G) est commutative si et seule-
ment si L1K (G) est commutative. Ce qui achève la démonstration.
Remarque I-1-3-13
Soient K et L deux sous-groupes compacts de Aut (G) tels que K ⊂ L. Si (G, K)
est une paire de Gelfand alors (G, L) est une paire de Gelfand. En effet, pour toute
f ∈ L1L (G) on a
l
f = f, ∀ l ∈ L.
Comme K ⊂ L, alors
k
f = f, ∀ k ∈ K
donc f ∈ L1K (G). Par conséquent L1L (G) ⊂ L1K (G). Ainsi si L1K (G) est commutative,
alors L1L (G) l’est aussi.
Remarque I-1-3-14
Pour toute f ∈ L1 (G),posons
Z
K
f (x) = f (k(x))dk;
K
où dk est une mesure de Haar normalisée sur K. Alors on a f K ∈ L1K (G). En effet,
pour tout k 0 ∈ K
Z Z
k0 K K 0 0
f (x) = f (k (x)) = f (kk (x))dk = f (k(x))dk
K K
Supposons maintenant que G soit un groupe de Lie. Soit E 0 (G) l’espace des
distributions à support compact de G. (C’est le dual de C ∞ (G)). Pour tous D1 et
D2 ∈ E 0 (G) on définit la convolution par :
49
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Proposition I-1-3-15
Soient G un groupe de Lie connexe et K un sous-groupe compact de Aut (G). Si
(G, K) est une paire de Gelfand alors l’algèbre EK
0
(G) est commutative.
Pour la démonstration de la proposition I.2.6, nous avons besoin du Lemme sui-
vant :
Lemme I-1-3-16
CK∞
(G) est dense dans EK
0
(G), où CK
∞
(G) est l’ensemble des fonctions de classe C ∞
, K− invariantes à support compact.
Preuve
Soit D ∈ EK 0
(G), comme D ∈ E 0 (G) il existe une suite (fn )n≥1 d’éléments de
Cc (G) tel que (fn )n≥1 converge vers D.
∞
Les fnK forment une suite d’éléments de
∞
CK (G). Ainsi, pour toute ϕ ∈ Cc∞ (G), on a:
lim < fnK , ϕ >= lim < fn , ϕK >=< D; ϕK >=< DK ; ϕ >=< D; ϕ > car D ∈ EK
0
(G)
n−→+∞ n−→+∞
Donc fnK n≥1
converge vers D. D’où la conclusion.
fn ∗ gn = gn ∗ fn ∀n≥1
alors
lim fn ∗ gn = lim gn ∗ fn
n−→+∞ n−→+∞
soit
D1 ∗ D2 = D2 ∗ D1
Ce qui achève la démonstration.
Soit δ x la mesure de Dirac en x ∈ G et pour toute f ∈ K(G)
Z
K K K
< δ x , f >=< δ x , f >= f (x) = f (k(x)dk
K
50
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
x est une distribution K− invariante à support compact (le support étant K.x).
δK
On va terminer ce paragraphe par le théorème suivant qui sera très utile pour la suite.
Théorème I-1-3-17
Soient G un groupe de Lie connexe et K un sous-groupe compact de Aut(G). Si
(G, K) est une paire de Gelfand alors pour tous x, y ∈ G; xy ∈ (K.y)(K.x).
Preuve.
Pour tous x, y ∈ G et f ∈ Cc∞ (G)
Z Z
< δK
x ∗ δK
y ,f >= f (k1 (x)k2 (y))dk1 dk2
K K
et Z Z
< δK K
y ∗ δ x , f >= f (k(y)k 0 (x))dkdk 0 .
K K
Supposons que (G, K) soit une paire de Gelfand et supposons que pour un certain
x et un certain y on ait xy ∈/ (K.y)(K.x). On peut trouver une fonction positive
f ∈ K(G) telle que f (xy) = 1 ; f ((K.y)(K.x)) = {0} et ailleurs 0 < f < 1. Ainsi
x ∗ δ y , f i > 0 ,hδ y ∗ δ x , f i = 0
hδ K K K K
et par suite
δK K K K
x ∗ δ y 6= δ y ∗ δ x
ce qui est en contradiction avec le fait que (G, K) est une paire de Gelfand en vertu
de la Proposition I.2.6
On a la réciproque de ce théorème si G est unimodulaire. En effet, supposons
xy ∈ (K.y)(K.x) pour tous x, y ∈ G. Soient f et g ∈ L1K (G) alors
Z Z
−1
(f ∗ g)(x) = f (xy)g(y )dy = f [k(y)k 0 (x)]g(y −1 )dy
G G
or
k(y)k 0 (x) = (k 0 ◦ (k 0 )−1 ◦ k(y))k 0 (x) = k 0 (((k 0 )−1 ◦ k)(y)x) = k 0 (k1 (y)x)
en posant
k1 = (k 0 )−1 ◦ k.
Ainsi Z Z
0 −1
(f ∗ g)(x) = f [k (k1 (y)x]g(y )dy = f [(k1 (y)x]g(y −1 )dy
G G
51
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
III Exemples
52
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
K(G\\K)∼K(K\P )∼K(T \P )
donc (G, K) est une paire de Gelfand puisque K(T \P ) est commutatif.
– (4) G = S0(n) B Rn le groupe des déplacements et K = S0(n). Considérons
sur Rn , la structure euclidienne définie par le produit scalaire :
n
X
< x, y >= xi yi où x = (x1 , ........., xn ) , y = ( y1 , ........, yn ).
i=1
gx = kx + a.
n
!1/2
X
d(x, y) = kx − yk = (xi − yi )2
i=1
53
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Exemple I-2-1-1
L’espace euclidien Rn , la sphère S n , les espaces projectifs réels ou complexes, le
groupe orthogonale (comme sous-espace de Rn ) sont des variétés topologiques.
54
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
L’espace euclidien Rn est une variété analytique. Une carte (Uα , ϕα ) est définie
par un ouvert Uα = Rn et l’homéomorphime ϕα est tel que ϕα (p) = (x1 (p) , ...xn (p))
pour tout p ∈ Uα .
1/ N ⊂ M.
2/ Pour chaque carte (Uα , ϕα )α∈A avec ϕα (p) = (x1 (p) , x2 (p) , ...xn (p)), les
fonctions xi /N sont analytique dans N et à chaque point p ∈ N où elles sont définies,
on peut choisir un sous-ensemble (xi /N , xi /N , ...xi /N ) qui forme une carte en p.
55
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
L’ensemble des vecteurs tangents est un espace vectoriel réel appelé espace tangent.
Soit (U, ϕ) une carte en p.
∂f ∗
où ai = xi =xi (p) et gij ∈ A (p) .
∂xi
On obtient
Xn
∂f
∗
L f = a1 L x 1 n
+ ... + an L (x ) = L x i
qui est équivalente à (1)
i=1
∂xi
56
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
n
X
λi Li (p) = 0
i=1
n
X
∀j = 1...n, on a λi L pi xj = λj car ∂i xj = δ ij
i=1
Définition I-2-1-6 Un champ de vecteurs sur une ouvert U de M est une appli-
cation X qui à tout point p ∈ U associe un vecteur tangent X (p) en p de Tp M .
57
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
P
n
Ainsi, un champ de vecteur A est reprséenté par la formule a∗i ∂x∂ i où les fonction
i=1
a∗i = ai ◦ ϕ−1 sont les composantes de A suivant les coordonnées x1 , x2 , ...xn .
L’ensemble des champs de vecteurs est un espace vectoriel de dimension infinie.
Un champ de vecteurs est considéré comme une application X de C ω (M ) dans
C ω (M ).
Le produit XY de deux champs de vecteurs est bien défini mais n’est pas en gé-
néral un champ de vecteur.
Ainsi si A et B sont des champs, de vecteurs analytiques sur M leur produit de Lie
[A, B] est un champ de vecteur analytique sur M .
On déduit donc que l’ensemble des champs de vecteurs analytiques sur une va-
riété analytique est une algèbre de Lie réelle de dimension infinie.
58
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
P
Preuve : On choisit une carte (U, ϕ) en p telle que X = bi ∂i (p) .
On considère la fonction constante :
ai : U −→ R
P q −→ bi . .
Y = ai ∂i est un champ de vecteurs de classe C ∞ sur U tel que X = Y (p)
Soit φ : M −→ R tel que :
59
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
D’autre part, tout groupe de Lie est localement compact (une variété étant
localement euclidien), localement connexe métrisable et complet.
Exemples I-2-2-2 Un groupe de Lie connexe est dénombrable à l’infini donc sé-
parable.
60
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
On en déduit que G/k1 ∩k2 est un groupe de Lie, donc k1 ∩ k2 est un bon
sous-groupe.
Supposons ∩{k}
k∈F
= {e}. C’est le cas, d’après Montgomery et Zippin, si le
quotient G/G0 de G par la composante connexe neutre G0 est compact. Le groupe G
est alors canoniquement isomorphe à la limite projective des groupes de Lie G/k pour
k ∈ F. Si, de plus, G est métrisable, il existe une suite décroissante (kn ) de bons
sous-groupes telle que ∩kn = {e}. Le groupe G est alors canoniquement isomorphe
à la limite projective des G/kn .
3) Tous les sous-groupes fermés de GL (n, R) sont des groupes de Lie. Par
exemple le groupe spéciale linéaire SL (n), les groupes othogonaux (des formes qua-
dratiques non dégénérées), les groupes symplectique (groupe orthogonaux des formes
bilinéaire alternées non dégénérées) et les groupes unipotents standards Un , ...
61
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
62
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
1) H est un sous-groupe de G
2) H est une sous-variété analytique de G
63
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
? Nous allons montrer plus tard que si G est un groupe de Lie et si H est un
sous-groupe fermé de G ; alors H est un sous-groupe de Lie de G.
Ainsi O (n) , SL (n) et Sp (n) sont des sous-groupes de Lie fermés de GL (n, R).
64
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Alors Xe est l’unique champ de vecteurs invariant à gauche sur G tel que X
e (e) =
X et tout champ de vecteur invariant à gauche est de la forme X.e
d’où l’unicité. On pourra aussi utiliser le fait que l’application La est en particulier
une immersion.
Montrons que X e est analytique.
65
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
e est
Par conséquent, comme f, α et le produit dans G sont analytiques, alors X
un champ de vecteurs analytiques.
h i
e Ye est invariant à gauche.
Preuve : Il suffit de montrer que X,
Soient a∈ G et ϕ ∈ A (a). On a
h i h i
e Ye ϕ = X,
[dL (a)] X, e Ye (ϕ ◦ La ) = X ee Ye (ϕ ◦ La ) − Yee Xe (ϕ ◦ La )
e
e
e
= Xe Ye ϕ ◦ La − Yee Xϕ e ◦ La
= d L (a) Xee Ye ϕ − d L (a) Yee (Xϕ)
h i
= Xa Ye ϕ − Yea Xϕ e = X, e Ye ϕ.
a
h i
e Ye = [X, Y ] .
d’où d La X, a
e
L’ensemble L (G) des champs de vecteurs invariants à gauche est donc une
sous-algèbre de Lie de l’agèbre des champs de vecteurs C ∞ . L (G) est appelé al-
gèbre de Lie de G. On la note G.
Te G est aussi muni d’une structure d’algèbre de Lie en posant pour tous
h i
X, Y ∈ Te (G) , [X, Y ] = X, e Ye
e
66
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Exemple : Dans les paragraphes suivants, nous allons voir comment déterminer
l’algèbre de Lie des groupes de Lie linéaires.
67
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Alors
f (t + s) = f (t) f (s) , f (0) = 1, f 0 (0) = tr X,
donc f (t) = et tr X . Pour g ∈ G L (n, K) ,
g exp X g −1 = exp gXg −1 .
Si X est diagonalisable,
λ1
.. −1
X = g . g ,
λ
alors
e λ1
.. −1
exp X = g . g .
e λn
Si K = C, on peut utiliser la réduction de Jordan. Considérons le cas d’un bloc de
Jordan d’ordre k,
X = λI + N,
où
0 1 0
.. ..
. .
N = ...
1
0
68
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Soient λ et µ les valeurs propres de X ∈ M (2, R). Les valeurs prores de exp X
sont eλ et eµ . Si λ et µ sont réelles alors eλ et eµ sont positifs. Si λ et µ sont com-
plexes conjugués, les nombres eλ et eµ sont complexes conjugués, et s’ils sont réels,
ils sont égaux. Par suite, si a et b sont deux nombres réels négatifs, a 6= b, il n’existe
pas de matrice X ∈ M (2, R) telle que
a 0
exp X = .
0 b
On note Pn l’ensemble des matrices n × n symétriques réelles définies positives.
69
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Posons
log λ1
.. −1
X = k . k .
log λn
Alors exp X = p.
(b) Injectivité. Soient X et Y ∈ Sym (n, R) telles que exp X = exp Y. Diagona-
lisons X et Y ,
λ1
.. −1
X = k . k , k ∈ O (n) ,
λn
eλ1
... −1
exp X = k k ,
eλn
µ1
... −1
Y = h h , h ∈ O (n) ,
µn
eµ1
.. −1
exp Y = h . h .
µn
e
Il en résulte que X et Y sont diagonalisables dans une même base : on peut prendre
h = k, et alors eλi = eµi , donc λi = µi .
70
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
exp X = I + X + R (X) ,
avec ∞
X Xk
R (X) = ,
k=2
k!
et
kR (X)k = kXk ε (X) , lim ε (X) = 0.
X−→0
71
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Calculons la différentielle de Fk en A,
k−1
X k−1
X
d
(DFk )A X = (A + tX)k = A k−j−1
XA = j
Lk−j−1
A
j
RA X
dt t=0 j=0 j=0
On peut écrire
j
X
j j i j i
RA = (LA − ad A) = (−1) Lj−i
A (ad A) ,
i
i=0
Ainsi
k−1
X i k
(DFk )A X = (−1) k−i−1
LA (ad A)i X.
i+1
i=0
72
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
(b) Puisque
k(DFk )A k ≤ k kAkk−1 ,
la série des différentielles
X∞
1
(DFk )A
k=0
k!
converge uniformément sur toute boule de M (n, R). Par suite la différentielle de
l’application exponentielle est donnée par
∞ ∞
! ∞ !
X 1 X 1 j X (−1)k k
(D exp)A X = (DFk )A X = LA (ad A) X
k=0
k! j=0
j! k=0
(k + 1)!
X∞
(−1)k
= exp A (ad A)k X.
k=0
(k + 1)!
Ainsi
k−1
X X k−1
k−1 X j
k−1 X
X k−1
X
j j
ai z i
= i
z = zi = (z + 1)j
i i
i=0 i=0 j=i j=0 i=0 j=0
k
X k−1
X
(z + 1)k − 1 1 k i k
= = z = zi.
z z i i+1
i=1 i=0
Donc
k
ai = .
i+1
2. Logarithme d’une matrice.
73
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
exp (log g) = g.
log (exp X) = X.
Soit ∞
X
f (X) = ak z k
k=0
une série entière de rayon de convergence R > 0, et soit X ∈ M (n, R). Si kXk > R
on peut définir
X∞
f (X) = ak X k .
k=0
Lemme I-2-4-6 - Si
(?)
∞
X
|bm | kXkm < R,
m=1
(f ◦ g) (X) = f (g (X)) ,
74
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Supposons que
∞
X
|bm | kXkm R,
m=1
alors la série ∞
X
|cm | kXkm
m=0
est convergente et
∞ ∞ ∞
!
X X X
m
(f ◦ g) (X) = cm X = ak bm,k X m.
m=0 m=0 k=0
Puisque
∞ X
X ∞
|ak | |bm,k | kXkm < ∞,
m=0 k=0
on peut intervertir les sommations et
∞ ∞
! ∞ ∞
!k
X X X X
(f ◦ g) (X) = ak bm,k X m = ak bm X m .
k=0 m=k k=0 m=1
75
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
X∞
kXk m
< 1, .
m=1
m!
t2 t2
log F (t) = t (X + Y ) + X 2 + 2XY + Y 2 − (X + Y )2 + O t3
2 2
t2
= t (X + Y ) + [X, Y ] + O t3 .
2
Ceci démontre (i), et (ii) en est une conséquence.
76
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Preuve :
- De la proposition précédente on déduit
X Y 1 1
exp exp = exp (X + Y ) + O ,
k k k k2
k
X Y 1
exp exp = exp (X + Y ) + O ,
k k k
3. Sous-groupes à un paramètre.
γ : R −→ G,
avec A = γ 0 (0).
77
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
soit inversible. Il en résultera que γ est de classe C ∞ . Pour cela il suffit que kB − Ik <
1. Soit α ≥ 0, d’intégrale égale à un. Alors
Z ∞
kB − Ik ≤ α (s) kγ (−s) − Ik ds.
−∞
Puisque γ est continu en 0, pour tout ε > 0 il existe η > 0 tel que, si |s| ≤
η, kγ (s) − Ik ≤ ε. Si le support de α est contenu dans [−η, η], alors kB − Ik ≤ ε.
78
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
exp (t (X + Y )) ∈ G
donc (X, Y ) ∈ g.
Une algèbre de Lie réelle (resp. complexe) est un espace vectoriel G sur R (resp. C)
muni d’une application bilinéaire
G × G −→ G,
(X, Y ) 7−→ [X, Y ] ,
telle que
(1) [X, Y ] = − [Y, X] ,
(2) [X, [Y, Z]] = [[Y, X] , Z] + [Y, [X, Z]] .
[X, Y ] = XY − Y X
est une algèbre de Lie. Si G est un sous-groupe fermé de GL (n, R), alors G = Lie (G)
est une sous-algèbre de Lie de M (n, R), c’est l’algèbre de Lie de G.
79
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
A B
Lie (Sp (n, R)) = |A ∈ M (n, R) , B, C ∈ Sym (n, R) ,
C −AT
Lie (U (n)) = {X ∈ M (n, C)| X ∗ = −X} .
80
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
d
Ad (exp tX) = ad X.
dt t=0
Preuve : (a)
d d
Ad (exp tX) = exp ( tX) Y exp (−tX) = [X, Y ] .
dt t=0 dt t=0
(b) Posons
γ 1 (t) = Exp (t ad X) ,
γ 2 (t) = Ad (exp t X) .
γ 01 (0) = ad X,
γ 02 (0) = (D Ad)I ◦ (D exp)0 X = ad X,
81
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
appartiennent à G.
lim Xk = X ∈ M (n, R) .
k→∞
alors
exp (tX) = lim exp (λk Yk ) .
k→∞
et
kλk − [λk ] Yk k ≤ kYk k −→ 0,
donc
exp (tX) = lim (exp Yk )[λk ] ∈ G,
k→∞
Preuve : On raisonne par l’absurde. Dans le cas contraire il existerait une suite
Xk ∈ m de limite 0 telle que
gk = exp Xk , gk 6= I, gk ∈ G.
82
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
φ : G × M −→ GL (n, R) ,
exp V ∩ G = {I} .
donc g = exp X.
φ (U ∩ Rm ) = W ∩ V.
83
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
h 7−→ gh.
Soit U un voisinage de 0 dans M (n, R) et W0 un voisinage de I dans GL (n, R) tels
que l’application exponentielle soit un difféomorphisme de U sur W0 qui applique
U ∩ G sur W0 ∩ G. L’application composée φ = L (g) ◦ exp applique U sur W = gW0 ,
et U ∩ G sur W ∩ G.
6 - Formule de Campbell-Hausdorff.
- Soient G un groupe de Lie linéaire et G = Lie (G) son algèbre de Lie. La for-
mule de Campbell-Hausdorff exprime log (exp X exp Y ) (X, Y ∈ G) à l’aide d’une
série dont chaque terme est un polynôme homogène en X et Y faisant intervenir
des crochets successifs.
ez z 1 − e−z
Ψ (ez ) Φ (z) = = 1.
ez − 1 z
84
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Par suite si L est un endomorphisme tel que kLk < log 2, alors
Démonstration :
Preuve :
∞
X (g − I)k ∞
X βk 1
klog gk ≤ ≤ = log .
k=1
k k=1
k 1−β
D’après le lemme II-4-20,la fonction F est définie pour |t| ≤ 1. Si de plus kXk , kY k <
r notons que r < 21 log 2 , alors, d’après les lemmes III.4.20 et II. 4.21,
1
kF (t)k < log 2.
2
De l’inégalité
kXY − Y Xk ≤ 2 kXk kY k
85
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
On peut écrire
exp F (t) = exp X exp tY.
Donc, d’après le théorème,
F 0 (t) = Ψ (Ad (exp F ) (t)) Y = Ψ (Ad (exp X) Ad exp (tY )) Y = Ψ (Exp (ad X) Exp (ad tY )) Y.
donc Z 1
log (exp X exp Y ) = X + Ψ (Exp (ad X) Exp (ad Y )) Y dt.
0
86
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
(ad X)p1 (ad Y )q1 ... (ad X)pK (ad Y )qk (ad X)m
. Y,
p1 !q1 !...pk !qk !m!
avec
ε (0) = {m ∈ N}
et, pour k ≥ 1,
ε (k) = {p1 , q1 , ..., pk , qk , m ∈ N |pi + qi > 0, i = 1, ..., k } .
Puisque
∞
X (−1)k
Ψ (z) = (z − 1)k z,
k=0
k+1
nous avons
En remarquant que
Exp (t ad Y ) Y = Y,
nous obtenons ∞
X (−1)k
Ψ (Exp (ad X) Exp (t ad Y )) Y =
k=0
k+1
X (ad X)p1 (ad Y )q1 ... (ad X)pk (ad Y )qk (ad X)m
. tq1 +...+qk Y.
p1 !q1 !...pk !qk !m!
ε(K)
La convergence de la série est uniforme lorsque t varie dans [0, 1]. Le résultat an-
noncé est obtenu par intégration terme à terme puisque
Z 1
1
tq1 +...+qk dt = .
0 q 1 + ... + qk + 1
Corollaire I-2-4-23
1 1 1
log (exp X exp Y ) = X + Y + [X, Y ] + [X, [X, Y ]] + [Y, [Y, X]]
2 12 12
+ termes de degre ≥ 4.
87
CHAPITRE 1. LES GROUPES TOPOLOGIQUES
Preuve : - Les termes non nuls de degré 2 et 3 sont indiqués dans le tableau
suivant.
p1 q1 p2 q2 m
k
0 1 [X, Y ]
1
0 2 2
[X, [X, Y ]]
1 1 0 0 − 12 [X, Y ]
1 1 0 1 − 12 [X, [X, Y ]]
1 0 1 1 − 14 [Y, [X, Y ]]
1 2 0 0 − 14 [X, [X, Y ]]
1
2 1 0 1 0 0 3
[X, [X, Y ]]
1
2 0 1 1 0 0 6
[Y, [ X, Y ]]
88
Chapitre 2
Toutes les algèbres de Lie et tous les espaces vectoriels considérés seront de di-
mension finie sur K sauf mention du contraire.
Nous avons jugé utile de faire un rappel sur le produit tensoriel d’espaces vecto-
riels et d’applications linéaires en raison de l’importance de cette notion dans l’étude
des algèbres de Lie. Nous en profitons pour examiner le problème de l’extension du
corps des scalaires, ce qui nous permet d’introduire la complexifiée d’une algèbre de
Lie réelle.
89
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
[x, y] = − [y, x]
[x, y] = xy − yx.
On notera aL l’algèbre de Lie obtenue et on dit que aL est associée à l’algèbre asso-
ciative α.
90
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Exemple II-1-1-3 Si V est un espace vectoriel sur K (de dimension finie m),
l’ensemble L (V ) des endomorphismes de V est une algèbre associative, isomorphe à
l’algèbre Mm (K) des matrices carrées d’ordre m. L’algèbre de Lie associée à L (V )
est notée g` (V ) ou g` (m, K).
Définition II-1-1-4
On dit qu’une partie A de L est une sous-algèbre de Lie de L si A est un sous-
espace vectoriel de L et si [x, y] ∈ A quels que soient x, y ∈ A. Soit L une algèbre
de Lie. On dit qu’une partie B de L est un idéal de L si
(i) B est un sous-espace vectoriel de L
(ii) les relations x ∈ B et y ∈ L entraînent [x, y] ∈ B.
On dit qu’une partie A de L est une sous-algèbre de Lie de L si A est un sous-
espace vectoriel de L et si [x, y] ∈ A quels que soient x, y ∈ A.
Il est clair que tout idéal de L est une sous-algèbre de L ; par ailleurs, comme
[x, y] = − [y, x]
la notion d’idéal à gauche coïncide avec celle d’idéal à droite.
On voit facilement que toute intersection d’idéaux de L est un idéal de L et que
si I et J sont des idéaux de L, alors
I + J = {x + y : x ∈ I et y ∈ J}
est un idéal de L.
Exemple II-1-1-5 Si L est une algèbre de Lie, {0} est L sont des idéaux de L
dits triviaux.
Le centre Z (L) = {z ∈ L : [x, z] = 0 pour tout x ∈ L} est un idéal de L. Cela
résulte immédiatement de l’identité de Jacobi.
Notons que L est abélienne si et seulement si Z (L) = L.
91
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Démonstration Montrons que le crochet [ẋ, ẏ] ne dépend pas des représentants
x ∈ ẋ et y ∈ ẏ choisis.Si en effet x1 ∈ ẋ et y1 ∈ ẏ, on a x1 − x = u ∈ I et
y1 − y = v ∈ I.Alors
On vérifie ensuite facilement que le crochet [ẋ, ẏ] satisfait aux conditions (i) et (ii)
de la définition I.1.1.
On vérifie facilement qu’on définit bien ainsi une structure d’algèbre de Lie sur
L1 × L2 . De plus, en identifiant x ∈ L1 à (x, 0) et y ∈ L2 à (0, y) , L1 et L2
s’identifient à des sous-algèbres de Lie de L1 × L2 . L1 et L2 sont même des idéaux
de L1 × L2 puisque, par exemple [(x, 0) , (y1 , y2 )] = ([x, y1 ] , 0) ≡ [x, y1 ] ∈ L1 . De plus
tout élément de L1 est permutable à tout élément de L2 :
Soit L une algèbre de Lie sur K et soit (e1 , ..., en ) une base de l’espace vectoriel L.
Les éléments [ei , ej ] de L s’écrivent de façon unique sous la forme
n
X
[ei , ej ] = Cijk ek .
k=1
Les nombres Cijk sont appelés constantes de structure de l’algèbre de Lie L par
rapport à la base (e1 , ..., en ).
92
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Cijk = −Cijk ;
n
X
(Cijk Ck`m + Cj`k Ckim + C`ik Ckjm ) = 0.
k=1
93
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Exemple II-1-2-4 Soit L une algèbre de Lie. Pour chaque x ∈ L, désignons par
ad x l’application de L dans L qui, à tout y ∈ L, fait correspondre le crochet [x, y] :
(ad [x, y]) (z) = (ad xoady) (z) − (adyoadx) (z) = [ad x, ad y] (z) .
Donc
ad [x, y] = [ad x, ad y]
94
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
ce qui montre que x 7−→ ad x est bien un homomorphisme d’algèbres de Lie. Son
noyau est l’ensemble des x ∈ L tels que [x, y] = 0 pour tout y ∈ L. C’est le centre
de L.
La représentation x 7−→ ad x de L dans L s’appelle la représentation adjointe de
L.
Cet exemple est très important pour toute la suite du cours.
95
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
§ II-1-3. Dérivations
Défintion II-1-3-1 : Soit L une algèbre de Lie sur K. On appelle dérivation de
L, toute application linéaire d de L dans L telle que d ([x, y]) = [d (x) , y] + [x, d (y)]
quels que soient x, y ∈ L.
λ ∈ K, d1 + d2 , λd1 et [d1 , d2 ] = d1 ◦ d2 − d2 ◦ d1
(d1 + d2 ) ([x, y]) = d1 ([x, y]) + d2 ([x, y]) = [d1 (x) , y] + [x, d1 (y)] + [d2 (x) , y] + [x, d2 (y)]
= [(d1 + d2 ) (x) , y] + [x, (d1 + d2 ) (y)] .
(λd1 ) ([x, y]) = λd1 ([x, y]) = λ ([d1 (x) , y] + [x, d1 (y)]) = [λd1 (x) , y] + [x, λd1 (y)] .
[d1 , d2 ] ([x, y]) = (d1 ◦ d2 − d2 ◦ d1 ) ([x, y])
= d1 ([d2 (x) , y] + [x, d2 (y)]) − d2 ([d1 (x) , y] + [x, d1 (y)])
= [d1 d2 (x) , y] + [d2 (x) , d1 (y)] + [d1 (x) , d2 (y)] + [x, d1 d2 (y)]
− [d2 d1 (x) , y] − [d1 (x) , d2 (y)] − [d2 (x) , d1 (y)] − [x, d2 d1 (y)]
= [(d1 ◦ d2 − d2 ◦ d1 ) (x) , y] + [x, (d1 ◦ d2 − d2 ◦ d1 ) (y)]
= [[d1 , d2 ] (x) , y] + [x, [d1 , d2 ] (y)] .
On a ainsi démontré que Der (L) est bien une sous-algèbre de Lie de g` (L) .
(b) : Nous savons déjà que ad x est un endomorphisme de L.
D’après l’identité de Jacobi et l’antisymétrie du crochet, on a, quels que soient
x, y, z ∈ L :
96
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
c’est-à-dire
[d, ad x] = ad (d (x)) . (I-3-2)
Par suite ad (L) est un idéal de Der (L) .
Démonstration Soit d ∈ Der (L) .Nous devons démontrer que si x ∈ z (L), alors
d (x) ∈ z (L) .
Or la relation x ∈ z (L) équivaut à ad x = 0. D’après le Théorème I.3.2, (c) , (c) , ad (d (x)) =
[d, ad x] = 0;donc
d (x) ∈ z (L) .
Remarque II-1-3-4 Si L est une algèbre de Lie, il est évident qu’un sous-espace
vectoriel I de L est un idéal de L si et seulement si ad x (I) ⊂ I pour tout x ∈ L.
D’autre part, le Corollaire I.3.3 montre qu’il existe des idéaux de L qui sont stables
pour toute dérivation de L. Cela permet de poser la définition suivante.
Définition II-1-3-5 Soit L une algèbre de Lie ; On dit qu’un sous-espace vectoriel
I de L est un idéal caractéristique de L si I est stable pour toute dérivation de L.
97
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
98
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
{φ (ei , fj ) : i ≤ i ≤ m, i ≤ j ≤ n}
E ⊗ FK ou E ⊗ F.
99
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
100
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
où λ, ai ∈ K0 et xi ∈ E.
L’espace vectoriel E 0 = K0 ⊗K E ainsi obtenu s’appelle l’amplifié de E ou
l’amplication de l’espace vectoriel E par extension du corps de base K au corps K0 .
Démonstration
Soit (e1 , ..., en ) une base de E. Posons
e0i = 1 ⊗ ei pour 1 ≤ i ≤ n.
avec λi ∈ K0 , on voit que les e0i , 1 ≤ i ≤ n, engendrent E 0 Il est clair que ces
vecteurs sont K0 -linéairement indépendants ; ils forment donc une base de E 0 et par
suite dimK0 E 0 = n.
ū : E 0 −→ F 0 .
101
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Donc la matrice de l’application linéaire ū par rapport à la base (e0i )1≤i≤n est iden-
tique à la matrice de u par rapport à la base (ei )1≤i≤n .
On utilise souvent les résultats précédents lorsque l’extension K0 du corps K est
la clôture algébrique de.K.
En particulier, lorsque le corps de base est le corps R des réels et l’extension est
le corps des nombres complexes, nous allons construire le complexifié d’un espace
vectoriel réel E et l’algèbre de Lie complexifiée d’une algèbre de Lie réelle L.
Pour construire le complexifié de l’espace vectoriel réel E, on peut considérer E
et C comme des espaces vectoriels réels et former leur produit tensoriel
E 0 = C⊗R E.
x + iO, où x ∈ E.
102
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Définition II-1-5-4 Soit L une algèbre de Lie réelle. On appelle algèbre de Lie
complexifiée de L, l’algèbre de Lie Lc vérifiant les conditions suivantes :
(i) Lc est l’espace vectoriel complexifié de l’espace vectoriel réel L ;
(ii) Le crochet dans Lc est donné par
Notons qu’une algèbre de Lie complexe L de dimension n, dont une base est (e1 , ..., en )
peut être considérée comme algèbre de Lie réelle de dimension 2n, dont une base est
(e1 , ie1 , ..., en , ien ) .Cette algèbre de Lie réelle qu’on notera LR est appelée forme réelle de
L.
Théorème II-1-5-5 Soit L une algèbre de Lie réelle et soit B une sous-algèbre
de Lie (resp. un idéal) de L. Alors la complexifiée B c de B est une sous-algèbre de
Lie (resp. un idéal) de la complexifiée Lc de L.
x, y ∈ L et ξ, η ∈ V,
103
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
xv = π (x) v, x ∈ L, v ∈ V, (I-6-2)
Définition II-1-5-10 Soit L une K-algèbre de Lie. On dit qu’un L-module V est
simple ou irréductible, si V =
6 {0} et si les seuls sous-L-modules de V sont {0} et
V.
104
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
π (x) v = x.v, x ∈ L, v ∈ V
105
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Dans ce paragraphe, nous étudions les algèbres de Lie nilpotentes et les algèbres
de Lie résolubles. Il est divisé en cinq paragraphes.
Le paragraphe 1 donne la définition de la série centrale descendante, de la sé-
rie dérivée et des algèbres de lie nilpotentes et résolubles. Toutes ces notions sont
évidenmmet fondamentales pour la suite.Au paragaphe 2, on étudie les propriétés
élémentaires des algèbres de Lie nilpotentes et résolubles. On y définit également
les notions de radical et d’algèbre de Lie semi-simple. Nous donnons une caractéri-
sation du radical d’une algèbre de Lie et nous énonçons, au Théorème II.2.11, des
conditions équivalentes pour qu’une algèbre de Lie soit nilpotente.Le paragraphe 3
est consacré aux théorèmes d’Engel et de Lie.Le paragraphe 4 indroduit la forme
bilinéiaire symétrique associée à une représentation et la forme de Killing.Enfin le
paragraphe 5 traite du critère de Cartan sur la résolubilité d’une algèbre de Lie.
106
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
ThéorèmeII-2-1-2 Soit L une algèbre de Lie. Si A et B sont des idéaux (resp. des
idéaux caractéristiques) de L, alors [A, B] est un idéal (resp. un idéal caractéristique)
de L.
Comme
d ([x, y]) = [d (x) , y] + [x, d (y)] ∈ [A, B] ,
si A et B sont des idéaux et d une dérivation intérieure, [A, B] est un idéal. Le
même raisonnement montre que si A et B sont des idéaux caractéristiques et d une
dérivation quelconque, alors [A, B] est un idéal caractéristique.
Définition II-2-1-3 - Soit L une algèbre de Lie sur K. Posons C0 L = L et, par
récurrence sur n, Cn L = [L, Cn−1 L] . On voit, par récurrence sur n, que chaque Cn L
107
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Définition II-2-1-4 - On dit que l’algèbre de Lie L est nilpotente s’il existe un
entier n tel que Cn L = {0} .
Définition II-2-1-5 Soit L une algèbre, de Lie sur K. Posons D0 L = L et, par
récurrence sur n,
Dn L = Dn−1 L, Dn−1 L . (II-1-2)
On voit, par récurrence sur n, que chaque Dn L est un idéal caractéristique de Dn−1 L,
donc de L. On appelle série dérivée de l’algèbre de Lie L, la suite décroissante
L = D0 L ⊃ D1 L ⊃ ... ⊃ Dn L ⊃ ...
d’idéaux carctéristiques de L.
L’idéal D1 L = [L, L] s’appelle l’idéal dérivé de L.
Définition II-2-1-6 On dit que l’algèbre de Lie L est résoluble s’il existe un entier
n tel que Dn L = {0} .
Le plus petit entier n tel que Dn L = {0}s’appelle la classe de résolubilité de L
et on dit que L est résoluble de classe n.
Si L est une algèbre de Lie résoluble non nulle de classe n, on a Dn−1 L 6= {0}
et Dn L = [Dn−1 L, Dn−1 L] = {0} ; donc L contient l’idéal abélien Dn−1 L.Il est clair
qu’une algèbre de Lie abélienne est résoluble.
108
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Exemple II-2-1-10 Soit L = Tn (K) l’algèbre de Lie formée des matrices triangu-
laires supérieures d’ordre n à coefficients dans K : Tn (K) = {A = (aij ) : aij = 0 si i > j} .
On a D1 L = [L, L] = {M = (aij ) : aij = 0 si j < i + 1} et plus généralement
Dk L = {M = (aij ) : aij = 0 si j < i + k} .Comme Dn L = {0} , L est résoluble
de classe n. Notons que D1 L = Nn (K) est la sous-algèbre de Lie de g` (n, K) formée
des matrices trianglulaires supérieures de diagonale nulle ; les éléments de Nn (K)
sont appelés les matrices triangulaires supérieures strictes.
109
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
(ii) =⇒ (i) : Si I est un idéal de L et si L/I est abélienne, alors pour tous
x, y ∈ L, [x, y] + I = [x + I, y + I] = 0̇ = I.Donc [x, y] ∈ I et par suite D1 L ⊂ I..
110
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Cn A ⊂ Cn L et Dn A ⊂ Dn L..
φ (Cn L) = Cn L0 et φ (Dn L) = Dn L0
111
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
H = π −1 (A) = {x ∈ L : π (x) ∈ A} .
On voit facilement que H est une sous-algèbre de Lie de L si A est une sous-algèbre
de Lie de LI et I ⊂ H puisque si x ∈ I, π (x) = x + I = I = 0̇ ∈ A, i.e. x ∈ H.
On a π (H) = A par construction et π (H) = {h + I : h ∈ H} .
Comme I ⊂ H, on peut former HI = {h + I : h ∈ H} , ce qui montre que HI =
π (H) = A.
Supposons que A soit un idéal de LI. Alors quels que soient x ∈ L et
y ∈ H, π ([x, y]) = [π (x) , π (y)] ∈ A
puisque A est un idéal de LI ; donc [x, y] ∈ H et H est bien un idéal de L.
Nous allons donner une application immédiate de ce lemme.
R et S 0 R = S
112
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Théorème II-2-1-20 Le radical R d’une algèbre de Lie L est le plus petit idéal
de L tel que l’algèbre quotient LR soit semi-simple.
Démonstration Nous venons de voir que l’algèbre de Lie LR est semi-simple.
Il reste donc à montrer que si A est un idéal de L et si l’algèbre de Lie LA est
semi-simple, alors R ⊂ A.
Soit π l’homomorphisme canonique de L sur LA supposée semi-simple ; l’image
π (R) est un idéal résoluble de LA ; cet idéal est nécessairement nul puisque LA
est semi-simple ; donc R ⊂ A.
Les Théorèmes II.2.7 et II.2.8 donnent ainsi une caractérisation du radical R
d’une algèbre de Lie L : c’est l’idéal résoluble R de L tel que l’algèbre quotient LR
n’ait pas d’idéal résoluble non nul.
L = I0 ⊃ I1 ⊃ ... ⊃ In = {0}
[x, y] + I1 = [x + I1 , y + I1 ] = I1 = 0̇
Dk L ⊂ Ik si 0 ≤ k ≤ n.
L’hypothèse, In = {0}, entraîne alors Dn L = {0} et la condition (i) est vérifiée.
113
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Soit maintenant L une algèbre de Lie sur K. Nous nous proposons de construire
une suite croissante d’idéaux de L. Pour cela, posons
π : L −→ LCi L.
L = T0 ⊃ I1 ⊃ ... ⊃ In = {0}
(iii) Cn L = L.
(iv)
adx1 ◦ adx2 ◦ ... ◦ adxn = 0
quels que soient les éléments x1 , ..., xn de L.
Démonstration (i) =⇒ (ii) : Chaque Ck L est un idéal de L et L, Ck L =
Ck+1 L.Donc si L est nilpotente de classe n, on obtient la condition (ii) en prenant
Ik = Ck L.
(ii) =⇒ (i) : Supposons la condition (ii) vérifiée et montrons par récurrence sur
k, que Ck L ⊂ Ik .On a C1 L = [L, I0 ] ⊂ I1 .Supposons que l’on ait Ck L ⊂ Ik . Alors
114
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Ck+1 L = L, Ck L ⊂ [L, Ik ] ⊂ Ik+1 .L’hypothèse In = {0} entraîne donc Cn L = {0}
et la condition (i) est vérifiée.
Ainsi (i) ⇐⇒ (ii).
(ii) =⇒(iii) : Démontrons d’abord par récurrence sur r, que In−r Cr L. Cette
relation est vérifiée si r = 0 d’après l’hypothése. Supposons que pour l’indice
r, on ait In−r ⊂ Cr L.Alors[L, In−r−1 ] ⊂ In−r Cr L.Donc si π désigne l’homomor-
phisme canonique de L sur LCr L, on aura [π (L) , π (In−r−1 )] = π ([L, In−r−1 ]) ⊂
π (In−r ) ⊂ π (Cr L) = Cr L.Comme Cr L = 0̇ dans LCr L, on voit que π (In−r−1 ) ⊂
Z (LCr L) = π (Cr+1 L) .Donc In−r−1 < Cr+1 Let la relation est démontrée pour
l’indice r + 1.
Si on fait r = n dans la relation In−r Cr L, il vient L = I0 ⊂ Cn L, d’où l’on conclut
que Cn L = L et la condition (iii) est vérifiée.
(iii) =⇒(ii) : Posons Ir = Cn−r L; on obtient une suite décroissante (Ii )0≤i≤n
d’idéaux de L, avec I0 = L et In = {0} .Il suffit donc de montrer que pour
0 ≤ r ≤ n − 1,on a [L, Cn−r L] ⊂ Cn−r−1 L. ou, en posant n − r = i, [L, Ci L] ⊂ Ci−1 L.
Soient x ∈ L et y ∈ Ci L; comme Ci LCi−1 L est le centre de LCi−1 L, on
a, en notant π l’homomorphisme canonique de L sur LCi−1 L, 0̇ = [π (x) , π (y)] =
π ([x, y])ce qui montre que [x, y] ∈ Ci−1 L et par suite [L, Ci L] ⊂ Ci−1 L.La condition
(ii) est donc vérifiée. On a ainsi prouvé que (ii)⇐⇒(iii).
(i) ⇐⇒(iv) : On voit facilement par récurrence que Cn L est engendré par l’en-
semble des éléments de la forme
où
x1 , x2 , ..., xn , x ∈ L
Donc Cn L = {0} équivant à adx1 ◦ adx2 ◦ ... ◦ adxn = 0 quels que soient les
éléments x1 , ..., xn de L.
Exemple II-2-1-24 Soit L l’algèbre de Lie formée des matrices triangulaires su-
périeures d’ordre n à coefficients dans K telles que
115
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
0 0
∗
0
0 0
et ainsi de suite.
On vérifie facilement que
pour k = 0, 1, ..., n − 1.
Donc L est nilpotente de classe n.
Nous allons voir dans le paragraphe qui va suivre, comment on peut représenter
les éléments d’une algèbre de Lie d’endomorphismes par des matrices triangulaires.
116
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
A ∈ L (V ) .
adA : L (V ) −→ L (V )
est nilpotent.
où ẏ est la classe d’un élement y quelconque de L. D’après le Lemme II.3.1, adx est
nilpotent pour tout x ∈ L0 , donc les opérateurs γ (x) , x ∈ L0 , sont aussi nilpotents
dans LL0 et ils forment une algèbre de Lie de dimension n. D’après l’hypothèse
de récurrence, il existe un élément non nul ż de LL0 tel que
γ (x) ż = 0̇
117
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Corollaire II-2-2-3 Soit V un espace vectoriel non nul de dimension finie sur K et
soit L une sous-algèbre de Lie de g` (V ) dont les éléments sont des endomorphismes
nilpotents de V . Alors
a) Il existe une base de V par rapport à laquelle les matrices des endomor-
phismes de L sont triangulaires supérieures strictes.
b) L est une algèbre de Lie nilpotente.
c) Si r ≥ dim (V ) et si σ i ∈ L, 1 ≤ i ≤ r, on a σ 1 ◦ σ 2 ◦ ... ◦ σ r = 0.
ė2 = e2 + V1 6= 0̇
dans V V1 tel que σ̇ (ė2 ) = 0̇ pour tout σ ∈ L ; autrement dit, il existe
/ V1 tel que
e2 ∈ V, e2 ∈
σ (e2 ) = a12 e1 + 0.e2
pour tout σ ∈ L.
118
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
En continuant ainsi, on construit une base (e1 , ..., en ) de V telle que, pour tout
σ ∈ L, on ait
où (e1 , ..., ej−1 ) est le sous-espace vectoriel engendré par les vecteurs e1 , ..., ej − 1. La
matrice de σ par rapport à la base (e1 , ..., en ) est triangulaire supérieure stricte.b) :
Ceci résulte immédiatement de a) et de l’exemple II.2.12.
c) : résulte aussitôt de a) et de la multiplication matricielle.
Corollaire II-2-2-4 Pour qu’une algèbre de Lie L soit nilpotente, il faut et il suffit
que adx soit nilpotent pour tout x ∈ L.
”0 ({0} = V0 ⊂ V1 ⊂ ... ⊂ Vn = V
de V tel que
dim (Kk ) = k.
On dit qu’un endomorphisme u de V stabilise le drapeau (Vi )0≤i≤n ou que ce
drapeau est invariant par u si u (Vk ) ⊂ Vk pour tout k.
Supposons que les hypothèses du Théorème d’Engel soient vérifiées et montrons
par récurrence sur n = dim (V ), qu’il existe dans V , un drapeau invariant par tout
119
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Théorème II-2-2-7 (de Lie) Soit V un espace vectoriel non nul de dimension
finie sur un corps K algébriquement clos, de caractéristique 0. Soit L une K-algèbre
de Lie résoluble. Alors toute représentation π de L dans V admet un vecteur propre
dans V , i.e.il existe un vecteur non nul v de V qui est un vecteur propre de tous les
π (x) , x ∈ L.
Démonstration Nous allons démontrer le théorème par récurrence sur n = dim (L).
Si n = 1, le théorème est immédiat. Supposons-le vrai pour les algèbres de Lie réso-
lubles de dimension < n.
Puisque L est résoluble, D1 L = [L, L] est une sous-algèbre propre de L; LD1 L
étant commutative (Corollaire II.4.12), tout sous-espace vectoriel de LD1 L est un
idéal. Alors l’image inverse par l’application canonique de L sur LD1 L d’un idéal
de codimension un dans LD1 L est un idéal résoluble I de codimension un dans
L tel que D1 L ⊂ I ⊂ L.D’après l’hypothèse de récurrence, il existe un vecteur non
nul e0 ∈ V tel que π (y) e0 = γ (y) e0 pour tout y ∈ I,où λ : I −→ Kest une forme
linéaire. Fixons λ et soit x ∈ L tel que x ∈/ I ; alors L = Kx + I. Posons
ek = π (x)k e0 pour k = 0, 1, 2, ...
Puisque V est de dimmension finie, il existe un entier r ≥ 0 tel que les vecteurs
e0 , e1 , ..., er soient linéairement indépendants tandis que les vecteur e0 , e1 , ...er+1
sont linéairement dépendants. Soit W le sous-espace vectoriel de V engendré par les
vecteurs
e0 , e1 , ..., er
W est stable par π (x) car π (x) ek = ek+1 et ek+1 est dans W quel que soit k.
Montrons que W est stable par tout opérateur π (y), si y ∈ I. Pour cela, nous
allons démontrer par récurrence sur k, la relation
π (y) ek = λ (y) ek + ak−1 ek−1 + ... + a0 e0 (II-3-2)
120
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Corollaire II-2-2-8 Soit V un espace vectoriel non nul de dimension finie sur un
corps K algébriquement clos, de caractéristique nulle. Soient L une K-algèbre de Lie
résoluble et une représentation linéaire de L dans V . Si π est irréductible, alors
dim (V ) = 1.
Corollaire II-2-2-9 Soit V un espace vectoriel non nul de dimension finie sur un
corps K algébriquement clos, de caractéristique nulle. Soient L une K-algèbre de Lie
résoluble et π une représentation linéaire de L dans V . Alors, il existe une base de
V par rapport à laquelle la matrice de tout opérateur π (x) , x ∈ L, est triangulaire
supérieure..
121
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Corollaire II-2-2-10 Soit L une algèbre de Lie sur un corps algébriquement clos.
Pour que L soit résoluble, il faut et il suffit que D1 L soit nilpotente.
Théorème II-2-2-11 Soit V un espace vectoriel non nul de dimension finie sur
un corps K algébriquement clos Soient L une algèbre de Lie sur K et π une repré-
sentation de L dans V . Les conditions suivantes sont éauivalentes :
(i) L’algèbre de Lie π (L) = {π (x) ; x ∈ L} est résoluble.
(ii) Il existe dans V un drapeau invariant par tout opérateur π (x) , x ∈ L.
(iii) Il existe une base de V par rapport à laquelle les matrices des endomor-
phismes
π (x) , x ∈ L,
sont triangulaires supérieures.
Démonstration (i)=⇒(ii) : Supposons que π (L) soit une algèbre de Lie résoluble.
Si dim (V ) = 1, la condition (ii) est évidemment vérifiée. Supposons que nous ayons
démontré que (i)=⇒(ii) lorsque V est un espace vectoriel de dimension ≤ n − 1 et
soit n = dim (V ).
D’après le Théorème de Lie, la représentation π possède un vecteur propre non
nul v. Le sous-espace W = Kv est stable et la représentation π induit une repré-
sentation π̇ de L dans l’espace quotient V W . D’après l’hypothèse de récurrence,
122
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
il existe un drapeau 0̇ ⊂ V̇2 ⊂ ... ⊂ V̇n−1 = V W de V W , stable par tout
opérateur π̇ (x) , x ∈ L.Soit ρ : V −→ VW l’homomorphisme canonique.
Posons V1 = ρ −1
0̇ et Vk = ρ −1
V̇k si k = 2, ..., n − 1.Alors dim (Vk ) = k et
{0} ⊂ V1 ⊂ ... ⊂ Vn = V est un drapeau dans V , stable par tout opérateur π (x) , x ∈
L.(ii)=⇒(iii) : Soit {0} ⊂ V1 ... ⊂ Vn = V un drapeau dans V et soit (e1 , ..., en )
une base de V telle que V1 = Ke1 , V2 = Ke1 + Ke2 , ..., Vn = V.Alors, puisque
π (x) Vk ⊂ Vk si k = 1, 2, ..., n,la matrice de π (x) dans la base (e1 , e2 , ..., en ) , est
triangulaire supérieure ; ainsi (ii) entraîne (iii).
(iii)=⇒(i) : Si la condition (iii) est vérifiée, π (L) est isomorphe à l’algèbre de Lie
Tn (K) qui est résoluble d’après l’Exemple II.1.10 ; donc π (L) est résoluble.
{0} ⊂ L1 ⊂ ... ⊂ Ln = L
Démonstration Supposons que L soit une algèbre de Lie résoluble. Alors, comme
x 7−→ adx est un homomorphisme de L dans g` (L) , ad (L) est une algèbre de Lie
résoluble. D’après le Théorème II.3.11 (ii), il existe dans L, un drapeau {0} ⊂ L1 ⊂
... ⊂ Ln = Lstable par adx pour x ∈ L ; donc chaque Lk est un idéal de L.
Réciproquement si la condition (ii) est vérifiée, ad (L) est une algèbre de Lie
résoluble (Théorème II.3.11). ker (ad) est un idéal résoluble de L car c’est le centre
de L.Comme ad (L) ≈ L ker (ad)est résoluble, le Théorème II.2.4 montre que L
est résoluble.
123
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Théorème II-2-3-3 Soient L une algèbre de Lie sur K, f une forme bilinéaire
symétrique invariante sur L et soit I un idéal de L.
Alors :
a) L’orthogonal I ⊥ de I (par rapport à f ) est un idéal de L.
b) Si f est non dégénérée, I ∩ I ⊥ est un idéal abélien de L.
124
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
b) : Supposons que f soit non dégénérée ; il suffit de montrer que quels que
soient x, y ∈ I ∩ I ⊥ et z ∈ L, f ([x, y] , z) = 0.
Or f ([x, y] , z) = f (x, [y, z]) = 0.car d’une part x ∈ I, [y, z] ∈ I ∩ I ⊥ ⊂ I ⊥ et
d’autre par I et I ⊥ sont orthogonaux.
Démonstration Soit L une algèbre de Lie nilpotence et soit β (x, y) = T r (adx ◦ ady)
sa forme de Killing. D’après le Théorème II.2.11 (iv), adx ◦ ady est un opérateur
nilpotent. Comme un tel opérateur peut toujours être représenté par une matrice
triangulaire supérieure stricte, on voit que β (x, y) = 0 quels que soient x, y ∈ L.
125
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
u = s + n.
s = P (u) et n = Q (u) .
126
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Posons
λj
...
0
Sj = ..
0 .
λj
et
0 ∗
..
.
Nj = Aj − Sj = ...
0
0
Alors
Aj = Sj + Nj ,
où Sj est semi-simple, Nj est nilpotente et [Sj , Nj ] = 0.
Lr
Comme V = Vj , on obtient une base de V en réunissant des bases de V1 , ..., Vr ;
j=1
par rapport
à cette base, la matrice
de u est de la forme
A1
..
. 0
A= ... où Aj est la matrice de la restriction de u à Vj .
0
Ar
S1 N1
.. ..
. 0 . 0
En posant S = ... et N = ... il vient
0 0
Sr Nr
A = S+N,où S est une matrice semi-simple, N est une matrice nilpotente et [S, N ] =
127
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
128
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
u=s+n (II-5-1)
donc les endomorphismes adv et adw commutent. D’après le Lemme II.3.1, adw
est nilpotent. Montrons que adv est semi-simple.
Soit (e1 , ..., en ) une base de V formée de vecteurs propres de v et considérons
la base canonique (Eij )1≤i,j≤n . de L (V ) définie par les égalités Soit λi la valeur
propre de v associée au vecteur propre ei . Nous avons
(vEij − Eij v) ek = 0 si k 6= j,
(vEij − Eij v) ej − v (ei ) − λj ei = (λi − λj ) ei .Donc
ce qui montre que les Eij sont les vecteurs propres de adv associés aux valeurs
propres λi − λj . Ainsi adv est diagonalisable, i e. semi-simple.Voici maintenant le
dernier pas avant d’arriver au Théorème de Cartan.
M = {u ∈ g` (V ) : [u, A] ⊂ B} .
129
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
s (ei ) = λi ei avec λi ∈ K.
K étant de caractéristique zéro, son corps premier est isomorphe au corps Q des
nombres rationnels et K peut être considéré comme espace vectoriel sur Q. Soit
E ⊂ K l’espace vectoriel sur Q engendré par les λi .
Pour montrer que u est nilpotent, il suffit de montrer que s = 0, donc que
E = {0} ou encore que le dual E ∗ = {0}.
Pour cela, considérons une forme Q-linéaire f sur E et soit v l’endomorphisme
semi-simple de V défini par
Si (Eij )1≤j≤m est la base canonique de g` (V ) associée à la base (ei , ..., em ), on a (cf.
démonstration du Corollaire II.5.4),
(adv) Eij = (f (λi ) − f (λj )) Eij .Il existe un polynôme P (X) ∈ K [X] sans terme
constant tel que P (λi − λj ) = f (λi ) − f (λj )quels que soient i et j car si λi − λj =
λk − λr on a f (λi ) − f (λj ) = f (λk ) − f λr et si λi − λj = 0, f (λi ) − f (λj ) =
0.Utilisant l’expression de (ads) Eij , nous voyons que (adv) Eij = f (λi − λj ) Eij =
P (λi − λj ) Eij = P (ads) Eij ;d’où
adv = P (ads) .
Comme ads est un polynôme en adu sans terme constant (Corollaire II.5.4, adv
est un polynôme en adu. Donc, puisque (adu) (A) ⊂ B,on aaussi (adv) (A) ⊂
B,c’est-à-dire v ∈ M .D’après l’hypothèse, on a 0 = T r (uv) = T r (sv + nv) =
Pm
T r (sv) = λi f (λi )puisque nv est nilpotent, donc de trace nulle.On en déduit
m i=1
P P
m
0 = f λi f (λi ) = f (λi )2 ,ce qui entraîne f (λi ) = 0 pour tout i,donc
i=1 i=1
f = 0 ∈ E ∗ Comme f est arbitraire, on a bien E ∗ = {0} et le lemme est démontré.
130
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Remarque II-2-4-7 Le Théorème II.5.6 reste vrai si le corps K n’est pas algé-
briquement clos.
En effet,L si K n’est pas algébriquement
L clos, soit K̄ sa clôture algébrique. Soient
V = K̄ K V
0
et L = K̄ K Lles amplifications de V et L par extension de
0
Corollaire II-2-4-8 Soit L une algèbre de Lie sur un corps K algébriquement clos
de caractéristque zéro et soit π une représentation linéaire de L dans le K -espace
vectoriel V . Alors l’algèbre de Lie π (L) est résoluble si et seulement si L et D1 L
sont orthogonaux pour la forme bilinéaire β associée à π.
131
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
132
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Dans ce chapitre, nous allons étudier les algèbres de Lie semi-simples sur un
corps commutatif K de caractéristique nulle. Cette classe d’algèbres de Lie joue un
rôle essentiel dans l’étude de la structure et de la classification des algèbres de Lie.
Théorème II-3-1-1 Soit L une algèbre de Lie sur K. Les conditions suivantes
sont équivalentes :
(i) L est semi-simple ;
(ii) Tout idéal abélien de L est nul.
Si L n’est pas semi-simple, elle contient un idéal abélien non nul I qui coïncide
avec L puisque L est simple. Donc L est abélienne et par suite tout sous-espace
vectoriel de L est un idéal, contrairement à l’hypothèse.
133
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
134
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Démonstration Nous savons (Théorème III.1.6. (ii)) que l’algèbre de Lie LD1 L
est semi-simple ; comme elle est abélienne, donc résoluble, on a nécessairement
LD1 L = {0} ,c’est-à-dire L = D1 LNotons que la réciproque de ce théorème est
fausse .
Théorème II-3-1-8 Soit L une algèbre de Lie sur K.Les conditins suivantes sont
équivalentes :
(i) L est semi-simple ;
(ii) M M M
L = L1 L2 ... Lm
où les Li sont des idéaux de L qui sont des algèbres de Lie simple. De plus, cette
décomposition d’une algèbre de Lie semi-simple est unique.
135
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
D’une algèbre de Lie semi-simple L est unique, il suffit de démontrer que si I est un
idéal simple de L, alors I coïncide avec l’un des Li .
Soit donc I un idéal simple de L. Alors [I, L] est un idéal non nul de I puisque
L L
Z (L) = {0} .Donc [I, L] = I puisque I est simple. Mais comme [I, L] = [I, L1 ] ... [I, Lm ] ,
on a nécessairement [I, Lk ] = I pour un k ∈ [1, m]. Alors la relation I = [I, Lk ] ⊂
I ∩ Lk montre que I ⊂ Lk , donc I = Lk car Lk est simple. Les idéaux simples d’une
algèbre de Lie semi-simple L s’appellent les composantes simples de L.
Corollaire II-3-1-9 Soit L une algèbre de Lie semi-simple sur K. Alors L est
somme directe de ses idéaux simples Li et tout idéal de L est somme directe de
certains des Li .
Démonstration On a M M
L = L1 ... Lm ,
où les Li sont des idéaux simples de L. Soit I un idéal de L. Notons J l’ensemble des
indices j tels que I ∩ Lj 6= {0}et K l’ensemble des indices k tels que I ∩ Lk = {0} .Si
j ∈ J, I ∩ Lj est un idéal non nul de Lj , donc I ∩ Lj = Lj puisque Lj est simple.
L P
M
Alors Lj ⊂ I.Si a ∈ I, on peut écrire a = ai , avec ai ∈ Li .Si k ∈ K on a,
j∈J I+1
pour tout y ∈ Lk , [ak , y] = [a, y] ∈ I ∩ Lk = {0} ,ce qui montre que ak est dans le
centre de Lk ; donc ak = 0 car Lk est simple. Ainsi les composantes ak , k ∈ K,sont
nulles. On a donc M
I= Lj .
j∈J
136
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Démonstration (i) : Nous savons (Corollaire II.2.3) que f (R) est un idéal réso-
luble de L0 , donc f (R) ⊂ R0 .
Il reste à montrer que R0 ⊂ f (R) .
Pour cela, il suffit, d’après le Théorème II.2.8 de montrer que L0 f (R) est semi-
simple.
Soit I le noyau de f . Pour tout x ∈ L, l’application σ définie par
σ (ẋ) = f (x)+f (R) est un isomorphisme de l’algèbre de Lie L (R + I) sur l’al-
gèbre de Lie L0 f (R) .D’après le Théorème II.2.7, l’algèbre LR est semi-simple.
Donc L (R + I) ,qui est isomorphe à l’algèbre quotient (LR) ((R + I) R) ,est
semi-simple. Par suite, L0 f (R)est semi-simple et on a bien R0 ⊂ f (R) .(ii) résulte
aussitôt de (i).
β (E (x) , y) = T r (adE (x) ◦ ady) = T r ([E, adx] ◦ ady) = T r (E ◦ adx ◦ ady)−T r (adx ◦ E ◦ ady)
137
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Exemple II-3-1-12 Soit L = s` (2, K)l’algèbre de Lie formée des matrices carrées
d’ordre deux de trace nulle. Les matrices (écrites dans cet ordre)
0 1 0 0 1 0
x= , y= , h=
0 0 1 0 0 −1
forment une base de L avec le crochet définie par [h, x] = 2x, [h, y] = −2y, [x, y] = h.
Les matrices de adx, ady et adh sont respectivement
0 0 −2 0 0 0 2 0 0
0 0 0 , 0 0 2 , et 0 −2 0 .
0 1 0 −1 0 0 0 0 0
Un calcul
élémentaire montre que la matrice de la forme de Killing β de L est
0 4 0
M = 4 0 0 .Comme dét (M ) = −128, β est non dégénérée, donc L est
0 0 8
semi-simple.Montrons que L est simple. Soit I un idéal non nul de L et soit z =
a1 x + a2 y + a3 hun élément non nul de I. Supposons, par exemple que a1 6= 0.
Comme (ady)2 (z) = −2a1 , y,on a y ∈ I. Alors [x, y] = h ∈ Iet x = 12 [h, x] ∈ I, i.e
. I = L.Si on suppose que a2 6= 0, comme (adx)2 (z) = −2a2 x,on verrait de même
que I = L.Enfin si a1 = a2 = 0, comme l’élément non nul a3 h ∈ I, on a h ∈ I ;
alors x = 21 [h, x] ∈ I et y = − 12 [h, y] ∈ I,d’où I = L. L est bien une algèbre de
Lie simple.
138
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Soient (e1 , ..., en ) une base de L, et (f1 , ..., fn ) la base duale relativement à β, c’est-
à-dire telle que β (ei , fj ) = δ ij . Alors
Pn
(i) L’opérateur C = π (ei ) ◦ (fi ) commute à tous les π (x) , x ∈ L, et
i=1
on a T r (C) = n = dim (L) .(ii) Si π est irréductible, l’opérateur C {est un
automorphisme de V .
Donc l’endomorphisme C commute à tous les π (x) quel que soit x ∈ L. D’autre
139
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
part, on a
n
X n
X
T r (C) = T r (π (ei ) ◦ π (fi )) = β (ei , fi ) = n = dim (L) .
i=1 i=1
(ii) : Comme l’endomorphisme C commute à tous les π (x), son noyau Ker (C)
est invariant par tous les π (x) , x ∈ L.
En vertu de l’irréductibilité de, π on a Ker (C) = {0} ou Ker (C) = V.Si Ker (C) =
V,alors C = 0, donc 0 = T r (C) = nce qui est absurde puisque π est non nulle. Par
suite Ker (C) = {0}et C est un automorphisme de V .
Remarque II-3-2-4 Soient L une algèbre de Lie sur K,I un idéal de L et soit π
une représentation linéaire de L dans un K-espace vectoriel V de dimension finie.
Si on suppose que la restristion à I × I de la forme bilinéaire-associée à π est non
dégénérée, si (ei , ..., em ) et (f1 , ..., fm ) sont deux bases duales de I, l’opérateur
de Casimir de la représentation π (associé à I) est donné par
n
X
C= π (ei ) ◦ π (fi ) .
i=1
140
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Théorème II-3-3-2 Soit L une algèbre de Lie nilpotente et soit ,V une représen-
tation linéaire de L. Alors :
(i) Les sous-espaces V λ sont stables par les opérateurs π (x) , x ∈ L.
(ii) Si V λ 6= {0} , λ est un poides de π et c’est le seul poids de la restriction
de π à V . λ
141
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Pour n assez grand, tous les termes du membre de droite sont nuls ; donc [u, v] ∈
α + β n’est pas racine de L par rapport à H, on a L = {0} , d’où
α+β α+β
L
α .Si
L , L = {0} .(ii) résulte aussitôt de (i).
β
142
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
Remarque II-3-3-6 Une sous-algèbre de Cartan d’une algèbre de Lie L est une
sous-algèbre de Lie nilpotente maximale de L.
Exemple II-3-3-7 Si L est une algèbre de Lie nilpotente, alors L est la seule
sous-algèbre de Cartan de L car L = L0 .
Soit x un élément de l’algèbre de Lie L, et soit L0x le sous-espace vectoriel de
L formé des vecteurs y ∈ L tels que (adx)ny = 0 pour un entier n ≥ 0. Comme
x ∈ L0x , L0x 6= {0} si x 6= 0.
Le nombre r = inf dim (L0x )s’appelle le rang de l’algèbre de Lie L. On dit qu’un
x∈L
élément x ∈ L est régulier si dim (L0x ) = r.
Notons que toute algèbre de Lie non nulle L contient au moins
un élément régu-
lier. En effet, si x0 est un élément non nul de L et si dim
L x0 n’est pas minimale,
0
il existe un élément non nul x1 de L tel que dim L0x1 < dim L0x0 .En répétant
ce raisonnement, on aboutit à un élément xr pour lequel dim L0xr est minimale
puisque L est de dimension finie.
143
CHAPITRE 2. LES ALGEBRES DE LIE
σ (H) = H 0
On en déduit aussitôt :
Corollaire II-3-3-12 Soit L une algèbre de Lie. Alors toute sous-algèbre de Car-
tan H de L est de la forme L0x , où x est un élément régulier de L.
144
Chapitre 3
THEORIE DES REPRESENTATIONS
145
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
2) R 3 x 7−→ Tx0 = exp [ p x] I, p ∈ R.
T et T 0 sont des représentations de R . La représentation T 0 n’est pas bornée
sur R, mais bornée sur tout sous-ensemble borné de R.
146
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Définition III-1-1-3 Deux représentations U dans H et V dans H 0 sont dites
équivalentes s’il existe un isomorphisme S de H sur H 0 tel que : S U (x) =
V (x) S, ∀ x ∈ G.On dit que S entrelace U et V .
Preuve : Soit S un isomorphisme borné de H sur H 0 tel que STx = Tx0 S.On a en
prenant l’adjoint des deux membres Tx S ∗ = S ∗ Tx0 donc
Nous allons introduire le concept d’irréductible qui joue un très grand rôle dans
la théorie des représentations.
Définition III-1-1-7 Une représentation T d’un groupe G dans H est dite alge-
briquement irréductible, s’il n’admet pas de sous-ensembles propres invariants.
147
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Définition III-1-1-8 Une représentation T d’un groupe topologique G dans H est
dite topologiquement irréductible si elle n’admet pas de sous-espaces propres fermés
invariants.
∀ u ∈ H1 , v ∈ H1⊥ on a
(Tx v, u) = (v, Tx∗ u) = (v, Tx−1 u) = 0 car Tx−1 u ∈ H1 .Donc H1⊥ est invariant La
réciproque est évidente.
2) Soit H1 un sous-espace invariant et u ∈ H. Alors on a : Tx P1 u ∈ H1 ∀ x ∈
G et P1 Tx P1 u = Tx P1 udonc P1 Tx P1 = Tx P1 . En prenant l’adjoint on a :
P1 Tx∗ P1 = P1 Tu∗ ou P1 Tx−1 P1 = P1 Tx−1 Posons y = x−1 , on a : P1 Ty =
P1 Ty P1 = Ty P1 , ∀ y ∈ G.Réciproquement si P1 Tx = Tx P1 ∀ x ∈ G,
on a pour u1 ∈ H1 , Tx u1 = Tx P1 u1 = P1 Tx u1 ∈ H1 .Ainsi H1 est invariant.
148
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
u1
Le sous-espace H1 des vecteurs est invariant par T alors son complémentaire
0
0
orthogonal H1⊥ des vecteurs u n’est pas invariant.
u1
P Un espace de Hilbert H est somme directe des sous-espaces H1 , H2 , ... notée
⊕Hi si les conditions suivantes sont vérifiées.
i
1) Hi ⊥ Hj 0 ∀ i 6= j 0
2) Tout élément u ∈ H se décompose en série convergente
X
u= ui où ui ∈ Hi
i
Les représentations de dimension finie qui sont reductible mais non discrè-
tement réductible sont dites indécomposables (Voir l’exemple précédent).
149
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
H = H1 ⊕ H1⊥ .
150
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
On dit que T est isotypique si elle est primaire et s’il existe une sous-représentation
irréductible de T non triviale.
151
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Uk ∈ δ.
On dit que Mδ non réduits à {0} sont les composantes isotypiques de H. Le
nombre nδ (fini ou ∞) de représentations de classe δ dont la restriction de T à
Mδ est somme hilbertienne est appelé la multiplicité de δ dans T .
Il est clair que toute représentation irréductible est primaire.
Proposition III-1-1-19 Soit T une représentation primaire qui contient une sous-
représentation irréductible V . Alors, il existe un entier n ∈ N∗ tel que T ' nV =
| ⊕ V ⊕ .............
V {z ⊕ V}
n terme
Définition III-1-1-20 Un groupe est dit de type I ou isotypique s’il n’admet que
des représentations isotypiques.Ces représentations sont très utiles pour la reduction
du produit sensorielle des représentations.
152
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Proposition III-1-1-22 Soient (U, H) et (U 0 , H0 ) deux représentation unitaires
cycliques de G, de vecteurs cycliques v et v 0 . Si
En effet, soit (gi )i∈I un sous-ensemble fini de points de G, et (λi )i∈I des scalaires.
Alors
2
X X X
λi U (gi ) v = < λi U (gi ) v , λj U (gj ) v >
i∈I i∈I j∈I
XX X X
= λi λ̄j < U (gi ) v, U (gj ) v > = λi λ̄j < U gj−1 gi v, v >
i∈I j∈I i∈I j∈I
2
X X X
= λi λ̄j < U gi−1 gi 0
v ,v >=0 0
λi U (gi ) v 0
Comme kSuk2 = kuk2 , pour tout u dans ce sous-espace, qui est donc dans H, on
étend S en un opérateur unitaire de H sur H. Enfin, il est immédiat sur la formule de
définition que S ◦ U (g) = U 0 (g) ◦ S sur le sous-espace engendré par les {U (g) v}g∈G ;
on en déduit par continuité un opérateur unitaire entrelaçant U et U 0 .
Nous allons étudier les liens avec les représentations des algèbres de groupe.On
suppose maintenant que G est un groupe localement compact ; on note dx sa mesure
de Haar.
153
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
R
L’application (v, w) −→ < U (g) v, w > dµ (g) est bilinéaire et Rcontinue. Il existe
donc un opérateur continu, noté U (µ) tel que < U (µ) v, w > = G < U (g) v, w >
dµ (g) .De plus, comme |< U (u) v, w >| ≤ kµk . kvk . kwk, on en déduit kU (µ)k ≤
kµk .Si µ et v sont deux
R mesures bornées, on a U (µ ∗ v) = U (µ) ◦ U (v) .En effet
< U (µ ∗ v) v, w > = G < U (g) v, w > d (µ ∗ v) (g)
Z Z Z Z
0 0
= < U (gg ) v, w > dµ (g) d (g ) = < U (g) U (g 0 ) v, w > dµ (g) dv (g 0 )
Z Z Z
= < U (g) (U (g ) v) , w > dµ (g) dv (g 0 ) =
0
< U (µ) (U (g 0 )) v, w > dv (g 0 )
G G
= < U (µ) (U (v) v) , w > .
154
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Si f ∈ L1 alors
Z
ϕV ∗ f (g) = ϕV (g 0 ) f g 0−1 g dg 0 pour presque tout g ∈ G,
Z
= ϕV (g 0 ) (Lg0 f ) (g) dg 0
V
R R
Par suite ϕV ∗ f (g) − f (g)R |=| V ϕV (g0 ) (Lg0 f ) (g) dg 0 − V ϕV (g 0 ) dg 0 f (g) ,
d’où kϕV ∗ f − f k1 ≤ ϕV (g 0 ) dg 0 sup kLg0 f − f k = sup kLS f − f k1 .
g 0 ∈V g∈V
155
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Cela étant, soit v un vecteur
de la forme T (f ) w, avec w ∈ H et f dans L .
1
n n
! n
X X X
T (f ) wi = 0, alors 0 = T (Rg ϕV ) T (fI ) wi = T (Rg ϕV ∗ fi ) wi ,
i=1 i=1 i=1
On peut le prolonger par continuité à H tout entier ; pour vérifier que U est
une représentation, il suffit de vérifier que si w ∈ H1 .
156
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Outre l’ouvrage qui vient d’être cité, on pourra consulter le livre suivant pour
les résultats généraux sur la théorie des représentations :N. Naimark & A. Stern,
Théorie des représentations des groupes, Editions Mir, Moscou, 1979.
157
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
concept d’intégral direct de représentations et de leur espace. (Voir BARUT) [1].Nous
allons étudier les représentations irréductibles et les caractères des groupes abéliens
localement compacts.
1) |x̂ (x)| = 1
2) x̂ (x1 x2 ) = x̂ (x1 ) x̂ (x2 ) .On déduit de 1) et 2) que : x̂ (e) = 1 et x̂ (x−1 ) =
x̂ (x)−1 Ainsi un caractère est une représentation unitaire continue de dimension 1.
158
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
spectrale E (.) telle que :
Z
Tx = < x, x̂ > d E (x̂)
Ĝ
L’application x̂ −→ < x, x̂ > définit une fonction continue sur Ĝ qui vérifie
les conditions précédentes.n Donc, tout b̂
o x ∈ G définit un caractère x du groupe Ĝ,
b̂ b̂ x ∈ G .
par conséquent G ⊂ G = x,
b̂
Théorème III-1-1-29 L’application x −→ xb̂ de G dans G est un isomorphisme
b̂
topologique, G ' G.(C’est le théorème de dualité de Pontryagin).
159
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
III-1-2 - Représentations des Groupes Compacts.
G désigne dans tout ce paragraphe un groupe compact.Il existe alors une mesure
de Haar, invariante à droite et à gauche.
Comme sa masse totale est finie, on la choisit de sorte que sa masse vaille 1. L’exis-
tence de cette mesure va entraîner des conséquences importantes.
Soient kk et kk1 les normes associées aux produits < , > et < >1 .Par définition de
la continuité de U , et comme G est compact, on a ∀v ∈ H sup kU (g) vk < +∞.Du
g∈G
théorème de Banach-Steinhaus, on déduit l’existence d’une constante C > 0, telle
que pour tous g ∈ G,et v ∈ H, kU (g) vk ≤ C kvk .Appliquant cette inégalité au
vecteur w = U (g)−1 v, on en déduit
1
∀g ∈ G, ∀v ∈ H kU (g) vk ≥ kvk
C
L’équivalence des normes entraîne immédiatement que H est complet pour la norme
kk1 ; on obtient aussi la continuité de la représentation pour cette norme.
Dans l’étude des représentations d’un groupe compact, on peut donc dans
une large mesure se restreindre aux représentations unitaires. Voici un lemme décisif
pour leur étude.
160
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Lemme III-1-2-2 Soit (U, H) une représentation unitaire de G, et v unR élé-
ment non nul de H . Soit Kv l’opérateur défini par ∀w ∈ H R Kv (w) = G <
w, U (g) v > U (g) v dg,c’est à dire < Kv (w) , w0 > = G < w, U (g) v ><
U (g) v, w0 > dg.
Alors 1) Kv est un opérateur borné de l’espace H.
2) Kv∗ = Kv
3) Kv ◦ U (g) = U (g) ◦ Kv , pour tout g ∈ G
4) Kv est un opérateur compact.
Z Z
−1
= < w, U (g0 ) < w, U g0−1 g v > U (g) v dg
U (g) v >
ZG G
Z
= < w, U (g) v > U (g0 g) v dg = U (g0 ) < w, U (g) v > U (g) v dg
G G
= U (g0 ) (Kv (w)) .
Pour 4), on note d’abord que, puisque G est compact, l’ensemble {U (g) v}g∈G est un
compact de H. Il en est de même de son enveloppe convexe disquée Γv (on appelle
ainsi le plus petit sous-ensemble fermé convexe et stable par multiplication par un
nombre complexe de module inférieur ou égal à 1). Or, pour tout w ∈ H, tel que
kwk ≤ 1, Kv (w) ∈ kvk . Γv .
161
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Preuve : Choisissons en effet un vecteur v ∈ H, v 6= 0, et considérons l’opérateur
Kv associé. D’après un résultat classique sur les opérateurs hemitiens, il existe un
scalaire λ (qu’on peut choisir non nul puisque Kv 6= 0), et un sous-espace propre
correspondant Hλ = Ker (Kv − λ id) non réduit à {0} ; la propriété 3) montre que
Hλ est un sous-espace invariant par la représentation U ; enfin 4) implique que Hλ
est de dimension finie.
162
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Alors {U (g) e1 , ..., U (g) en } est encore une base orthonormée ; donc
n
X Z X
n
2
|< U (g) ei , w >| = < w, w > et |< U (g) ei , w >|2 = < w, w >
i=1 i=1
163
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
De plus, de la relation U (g) U (g0 ) = U (gg0 ), on déduit que
n
X
u1j (gg0 ) = u1i (g) uij (g0 ) , d’où
i=1
Xn
ej (gg0 ) = uij (g0 ) ei (g) .
i=1
164
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Preuve : Soit A un opérateur linéaire de H dans H0 , et posons
Z
à = U 0 (g)∗ A U (g) dg
G
∀g ∈ G; U 0 (g) Ã = Ã U (g)
Choisissant pour A l’opérateur de rang 1 donné par v 7−→< v.w > w0 , on en déduit
la relation cherchée.
Preuve : On sait déjà que les espaces EΛ sont deux à deux orthogonaux, d’après
les relations d’orthogonalité précédentes. Soit L le sous-espace fermé engendré par
les (EΛ )Λ∈Ĝ , et soit H = L ⊥ . L est invariant par la représentation régulière droite ;
il en est le même de L⊥ = H ; si H 6= {0} on peut trouver un sous-espace invariant
irréductible H1 ; soit Λ la classe d’équivalence de la restriction de la représentation
régulière droite à H1 ; choisissons v ∈ H1 , v 6= 0 , et posons
Z
u (x) = v (yx) v (y) dy =< Rx v, v > .
La fonction u n’est pas identiquement nulle, puisque u (e) = kvk2 > 0 et u est
continue comme convolée de deux fonctions de carré sommable. Maintenant u ∈ L⊥ ,
car si uij est un coefficient d’une représentation, on a
Z Z Z
u (x) uij (x) dx = v (yx) v̄ (y) uij (x) dx dy
Z Z n Z Z
X
−1
= v (z) v (y) uij y z dx dz = v (z) v̄ (y) uik y −1 ukj (z) dz
k=1
165
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
R
et par hypothèse v (z) ukj (z) dz = 0 pour tout k.
Enfin u ∈ εΛ , puisqu’on peut écrire u = < Rx v, v > .
D’où une contradiction.
X dΛ
X dΛ
X Z
f= dΛ f (g) uΛij (g) dg uΛij ,
Λ∈Ĝ i=1 j=1
166
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
C’est une conséquence immédiate des relations d’orthogonalité.
Pour tout Λ ∈ Ĝ, soit PΛ le projecteur orthogonal sur le sous-espace EΛ . Alors, pour
tout f ∈ L2 , PΛ f = dλ XΛ ∗ f , où dΛ est la dimension d’une représentation de
la classe Λ. En effet
X Z
PΛ f (x) = dΛ uc
ij (x) f (y) c
uij (y) dy
i, j G
Z X
−1
= dλ f (y) uc c
ij (x) uji y dy
i, j
Z X Z
= dλ f (y) cii xy −1 dy = dΛ
u f (y) XΛ xy −1 dy
i
Z
= dΛ XΛ (Z) f z −1 x dz = dΛ XΛ ∗ f.
PropositionIII-1-2-16
X
∀ f ∈ L2 (G) f (x) = dΛ tr f˜ (Λ) ◦ UΛ (x)−1
Λ∈Ĝ
Z X 2
|f (x)|2 dx = dΛ f˜ (Λ) ,
2
Λ∈Ĝ
167
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Théorème III-1-2-17 : La transformation du Fourier est injective.
Soit en effet µ ∈ M1 (G), telle que µ̃ (Λ) = 0 pour tout Λ ∈ Ĝ. Pour tout f ∈
L , µ ∗ f ∈ L2 , et µ]
2
∗ f (Λ) = µ̃ (Λ) ∗ f˜ (Λ) = 0.D’après la proposition précédente,
cela implique µ ∗ f = 0. En particulier,
R si f−1est une fonction continue, alors µ ∗ f est
continue, et par suite (µ ∗ f ) (e) = f (x ) dµ (x) = 0 ; µ est donc orthogonale
à toute fonction continue ; d’où µ = 0.
168
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
EiΛ le sous-espace engendré par les coefficients de la ième ligne. Le projecteur ortho-
gonal sur Ei est donné par f 7−→ dΛ uii ∗ f . En effet
Z n
X Z
−1
dΛ uii ∗ f (x) = dΛ uii xz f (z) dz = dΛ uij (x) uij (z) f (z) dz ;
j=1
ceci montre que si f est orthogonale à Ei , alors uii ∗ f = 0, et que, pour toute
f, uii ∗ f ∈ Ei ; enfin, appliquant la formule trouvée à l’un des uij , pour 1 ≤ j ≤ dΛ0 ,
on √
obtient le résultat
√ désiré.On déduit de ce qui précède que, pour tout f ∈ L
2
dΛ
X
T uij = T̃ (Λ)i uik ; mais
kj
k=1
X dΛ
X
−1
T Lx uij = T uik x ukj = uik x−1 T ukj
j=1
dΛ
X dΛ
X dΛ
X
= Lx T uij = (T (Λ)i )kj Lx uik = (T (Λ)i )kj ui` x−1 u`k
k=1 k=1 `=1
Ceci étant vrai pour tout x de G, et les {uik }1≤k≤dΛ étant indépendants, on en
PdΛ
déduit que T ukj = T̃ (Λ)i uk` ; T (Λ)i est donc indépendant de i, et pour
k=1 `j
tout 1 ≤ i, j ≤ dΛ , on a
dΛ
X
T uij = T uij = uik T̃ (Λ)kj
k=1
T ◦ UΛ = UΛ◦ T̃ (A)
169
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Le théorème admet une réciproque : si on se donne une famille d’opérateurs
T̃ (Λ), avec sup T̃ (Λ) < +∞, l’opérateur T définie par
Λ∈Ĝ
X
T f (x) = dΛ tr f˜ (Λ) ◦ T̃ (Λ) ◦ UΛ X −1 ,
Λ∈Ĝ
est une opérateur borné de L2 (G), d’après la formule de Plancherel. Enfin, il com-
mute aux translations à gauche, car
tr L]x0 f (Λ) ◦ T̃ (Λ) ◦ UΛ x
−1
= tr UΛ x−1 ◦ L ]x0 f (Λ) ◦ T̃ (Λ) ,
−1
tr UΛ x−1 ◦ UΛ (x0 ) ◦ f˜ (Λ) ◦ T̃ (Λ) = tr f˜ (Λ) ◦ T̃ (Λ) ◦ UΛ x−1 0 x ,
170
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
commuter avec tous les f˜ (Λ), où f ∈ L2 , c’est-à-dire à tous les endomorphismes de
l’espace de la représentation.
Notons
R µ̃λ le scalaire ainsi obtenu. En particulier en prenant la trace, on
a µ̃λ = dΛ XΛ (g) dµ (g). L’application µ −→ µ̃Λ est un caractère de l’algèbre
1
171
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
§.III-1-3 - Applications aux groupes de Heisenberg
1) Représentation du groupe de Heisenberg
[z, w] = 2 Im (z.ω̄) ∀ z, ω ∈ Cn
où
z = (z1 , z2 , ..., zn )
w = (w1 , w2 , ..., wn )
P
n
et z.ω̄ = zj .ω̄ j
j=1
Cette forme vérifie des propriétés suivantes :
∀ z, ξ et ω ∈ Cn et λ, µ ∈ R on a :
172
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Preuve : Soient de Hn et f ∈ L2 (Rn ). Alors on a :
Rλ (z, t) Rλ (z, t) f (ξ)
= eiλ(x.ξ+1/2x.y+ 4 t) Rλ (z 0 , t0 ) f (x + ξ)
1
pour tout ξ ∈ Rn .
On a aussi
Rλ ((z, t) (z 0 , t0 )) f (ξ) = Rλ (z + z 0 , t + t0 + [z, z 0 ]) f (ξ)
0 0 0 0 0
= eiλ((x+x ).ξ+1/2(x+x ).(y+y )+1/4(t+t +[z,z ])) f (ξx + x0 )
or [z, z 0 ] = 2 Im (x + iy) (x0 − iy 0 ) = 2 (x0 .y − x.y 0 ) donc
Rλ ((z, t) . (z 0 , t)) f (ξ) =
0 0 0 0 0 +1/2(q 0 .p−q.p0 )
= (eiλ(x+x ).ξ+1/2x.y+1/2xy +1/2x .y+1/2x .y +1/4(t+t) f (ξ + x + x0 )).
Z
≤ 2 |f (ξ + x) − f (ξ)|2 dx
Rn Z
1/2 2
eiλ(x.ξ+ 2 x.y+ 14 t) f (x) − f (x) dx
1
+2
Rn
R
et par continuité Rn
|f (ξ + x) − f (ξ)|2 dx −→ 0 et pour tout x ∈ Rn (presque)
p−→0
2
eiλ(x.ξ+ 2 x.y+1/4t) f (x) − f (x)
1
≤ 4 |f (x)|2 −→ 0 .
(z,t)−→(0,0)
173
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
2
et eiλ(x.ξ+ 2 x.y+1/4t) f (x) − f (x) ≤ 4 |f (x)|2 .Ainsi, d’après le théorème de conver-
1
R 2
gence dominée on a : Rn eiλ(x.ξ+ 2 x.y+1/4t) f (x) − f (x) dx −→ 0 et par conséquent
1
(z,t)−→0
Rλ (z, t) f − f −→ 0
L2 (Rn ) (z,t)−→(0,0)
.
Preuve : Il suffit de montrer que tout opérateur linéaire borné sur L2 (Rn ) qui
entrelace Rλ (z, t) (∀ (z, t) ∈ Hn ) est un multiple scalaire de l’opérateur identité sur
L2 (Rn ) .
Soit M un sous-espace fermé de L2 (Rn ), invariant pour Rλ (z, t) , ∀ (z, t) ∈
Hn , alors l’orthogonal M ⊥ est aussi invariant pour Rλ (z, t) .
Soient f ∈ M ⊥ et g ∈ M ., on a
Rλ (z, t) f, g = f, Rλ (−z, −t) g = 0 ∀ (z, t) ∈ Hn
M = L2 (Rn ) ou M = {0} .
Considérons maintenant un opérateur linéaire borné sur L2 (Rn ) qui entrelace Rλ (z, t) , (z, t) ∈
Hn
i.e. Rλ (z, t) Af (x) = A Rλ (z, t) f (x) , ∀ x ∈ Rn et (z, t) ∈ Hn .
D’autre part : eiλ(x.ξ+ 2 x.y+ 4 t) A f (ξ + x) = A eiλ(x.ξ+ 2 x.y+ 4 t) f (ξ + x) pour tous x ∈
1 1 1 1
Rn et (z, t) ∈ Hn .
Soit q = 0 et t = 0. Alors
donc A commute avec les translations sur Rn . Il existe donc une fonction T ∈ L2 (Rn )
telle que : (Af )Λ = τ fˆ, f ∈ L2 (Rn ) .
174
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
= (2π) −n/2
eiξ.(β−λx)
τ (β + λx) fˆ (β) dβ
Rn Z
où
Rα,β (z, t) f (ξ) = ei(αx+βy)f (ξ) , α, β ∈ Rn
ξ ∈ Rn , f ∈ L2 (Rn ) et (z, t) = (x + iy, t) dans H n .
Ainsiles seules représentations non triviales unitaires irréductibles de H n sur L2 (Rn )
sont Rλ , λ ∈ R .
175
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Soit λ un nombre réel non nul. L’espace de Bargmann R Hλ est l’espace des fonc-
2
tions ϕ analytiques dans Cn qui vérifient la condition : Cn e−|λ| kξk |ϕ (ξ)|2 d ξ < ∞
Muni de la norme kϕkλ définie par
n Z
2 |λ| 2
kϕkλ = e−|λ| kξk |ϕ (ξ)|2 dξ,
π Cn
= δ αβ α ! |λ|−|α|
et
Tλ (z, w) = T−λ (z̄; w) si λ < 0
Supposons que n = 1 et que λ = 1/2. Notons U = U1/2 la représentation du
groupe de Heisenberg H1 dans L2 (R) , H = H 1/2 l’espace de Bargmann de H1 dans
H.Considérons l’opérateur A défini sur L2 (R) par :
Z
2
−1/4 1/2η 2
A f (η) = π e e−1/2(ξ−η) f (ξ) dξ.
R
176
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Proposition III-1-3-5 L’opérateur A est un opérateur unitaire de L2 (R) dans
H qui entrelace les représentations U et T.
177
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
où on a posé ψ α (ξ) = ψ α1 (ξ 1 ) ...ψ αn (ξ n ) .
C’est aussi le groupe des matrices d’ordre n à coefficients complexes qui vérifient
t−
U ∗ = U −1 où U ∗ = U .
∀ ((z, w) , u) , ((z 0 , w0 ) , u0 ) ∈ G
178
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
2
t−1 [f (exp (−tX) x) − f (x)] − Xf (x)
2
≤ 2 t−1 [f (exp (−tX) x) − f (x)] + 2 |Xf (x)|2 ≤ 4 M
d’après le théorème de convergence bornée, on peut faire passer la limite sous le
signe somme. D’où le résultat.
179
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
On va munir E∞ d’une topologique plus fine que celle héritée de E.
Si (ãn ) converge vers f dans C ∞ (G, E) (an ∈ E∞ ) .Alors pour tout x ∈ G, f (x) =
U (x) f (1) (car ãn (x) = U (x) ãn (1)) .
Ainsi f est la fonction ã associée à a = f (1) dans E∞ .Ainsi nous allons munir E∞
d’une topologique induite par celle de C ∞ (G, E) (par l’identification a 7−→ ã). Alors
E∞ est complet pour cette topologique et est un espace de Fréchet si E est de Fréchet.
U (exp (tX) a) − a
U∞ (X) a = lim
t→0 t
Alors U∞ (X) a ∈ E∞ si a ∈ E∞ , X ∈ G et l’application X −→ U∞ (X) est une
représentation de G dans l’ensemble des endomorphismes continus de E∞ . L’exten-
sion de U à A sera notée de la même façon. Nous allons étudier une importante
extension d’un résultat familier d’Analyse Harmonique.
180
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
P
On écrit s = ai . Les séries sont dites absolument convergentes si
i∈I
X
|ai |α < ∞ ∀α ∈ U.
i∈I
Preuve : Comme K est compact, il existe une forme quadratique Q sur l’algèbre
de Lie K = Lie (K) qui est invariante sous l’action de la représentation adjointe de
une base orthonomale de K suivant Q.
K.Soient X1 , ...XnP
On pose Ω = 1 − n1 Xi2 . Ω appartient au centre de K. (l’agèbre universelle enve-
loppante de Kc ).
181
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
P
Lemme III–2-1-6 (Conservons les notations précédentes) .Alors d (δ)2 c (δ)−m <
δ∈K̂
∞ pour m assez grand.
182
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Donc |U (f ) b − U (h) b|α ≤ ε |b|α0 si |U (h) b − b|α ≤ ε |b|α0 + 1 .D’autre part,
comme
P h est K-fini, on peut trouver un sous-ensemble fini F de K̂ tel que h =
χ̄ ∗ h. Donc χ̄δ ∈ Z (L1 (K)) .Ainsi
δ∈F
183
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Proposition III–2-1-9 Soit Ẽ un sous-espace de E stable pour {U (k) , k ∈ K}
Posons Ẽ (δ) = Ẽ ∩ E (δ) δ ∈ K̂ .
P
Si Ẽ (δ) est dense dans E, Alors Ẽ (δ)cl = E (δ) .
δ∈E
P
Preuve : Ẽ (δ) est K-stable (évident).Soit a ∈ E (δ) et supposons an −→ a
δ∈K̂
ou an ∈ Ẽ.
Comme P (δ) est une application continue, P (δ) an −→ P (δ) a = a,mais P (δ) an ∈
Ẽ (δ) donc Ẽ (δ) = E (δ) .
Par conséquent E∞ ∩ E (δ) = E (δ) .
P
Remarques * EK = E (δ) , E (δ) ⊂ Eω si dim (E (δ)) < ∞
δ∈K̂
et X
Ẽ (δ) est dense dans E.
δ∈K̂
184
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
§.III-2-2 Représentation unitairement induite
d’un groupe de Lie
Soient G un groupe de Lie dénombrable à l’infini, H un sous-groupe fermé de
G, L une représentation unitaire de H dans un espace de Hilbert E.
L’objectif de ce paragraphe est de construire une représentation U L de G à partir
de L appelée représentation unitairement induite par L.
Lemme III-2-2-2 Soit f, g ∈ ξ L . On peut définir une mesure de Radon µf,g sur
G/H par
Z Z
(f (x) , g (x)) φ (x) dG x = φ̇ (ẋ) dµf,g (ẋ) = µf,g φ̇
G/H
185
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Preuve : Montrons que : φ̇ = 0 =⇒ µf,g φ̇ = 0. Fixons Ψ ∈ Cc (G) et
R R −1
−1
φ̇ = 0 H φ (xζ) dH ζ = H φ xζ δH ζ dH ζ = 0.On a :
Z Z
0 = (f (x) , g (x)) Ψ (x) φ xζ −1 δ H ζ −1 dH ζ dG x.
ZG ZH
= (f (x) , g (x)) φ (x) φ (x) φ xζ −1 δ H ζ −1 dG ξ dH (x)
ZH ZG
= (f (xζ) , g (xζ)) Ψ (xζ) φ (x) δ G (ζ) δ H ζ −1 dG x dH ζ
ZH G Z
= (f (x) , g (x)) φ (x) Ψ (xζ) dH ζ dG x
G H
R
Il suffit de prendre Ψ telle que H Ψ (xζ) dH ζ = 1 sur le support de φ.Soit E L le
sous-ensemble de E L des fonctions f telles que
R
Preuve : Soit φ ∈ Cc+ (G) tel que φ ≡ 1 sur ω.Alors ω
kf (x)k2 dG x ≤
R
G
2
φ (x) kf (x)k dG x = µf,f φ̇ ≤ kφk∞ kf k2
et d’après l’inégalité de Cauchy-Schwartz on a :
Z 1/2
Ωω = kφk∞ dG (x)
ω
186
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Preuve : Soit {fn } une suite de Cauchy dans E L telle que kfn − fn+1 k < 2−n .Soit
ω un compact de G. - On a :
Z
kfn (x) − fn+1 (x)k dG n < 2−n Ωω .
ω
Z ∞
!
X
= kfn (x) − fn+1 (x)k dG n < 2−n Ωω
ω 1
donc pour tout x ∈ ω, {fn (x)} est de Cauchy dans E. Posons f (x) = limfn (x) .f
n
est dG -mesurable et vérifie
1/2
δ H (ζ)
f (xζ) = L ζ −1 f (x) ζ ∈ H, x ∈ H
δ G (ζ)
∞
X Z
≤ 2i
kfn+i−1 (x) − fn+i (x)k2 φ (x) dG x
1 G
∞
X
≤ 2i kfn+i−1 (x) − fn+i (x)k2 φ̇ < 2−2n+2 φ̇
∞ ∞
1
R
D’après le lemme de Fatou, G
kfn (x) − f (x)k2 φ (x) dG x ≤ 2−2n+2 φ̇ En suppo-
∞
2
sant φ = 1 sur ω, on a kfn (.) − f (.)k est sommable sur ω et donc fn − f ∈ E L =⇒
f ∈ E L. .D’autre part, φ étant arbitraire, on a kfn − f k ≤ 2−2n+2 =⇒ f ∈ E L donc
fn −→ f dans E L .
187
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
c) f ∈ C ∞ (G, E) .
δ H (ζ)
En particulier ρH (ζ) = δ G (ζ)
On munit L C ∞ (G, E) de la topologie suivante :Soit ω un sous-ensemble compact de
G. Soit L Cω∞ (G, E) le sous-espace de
C (G, E) des fonctions dont le support est contenu dans ωH. MunissonsL Cω∞ (G, E)
L ∞
de la topologie induite par celle de C ∞ (G, E). Pour cette topologie L Cω∞ (G, E) est
un espace de Frechet.On munit donc L C ∞ (G, E) de la ! topologie limite inductive
Comme spt (f ) est compact et les opérateurs L (ζ) constituent un ensemble équi-
continue quand ζ décrit un sous-ensemble compact de H, la limite existe. Ainsi
f L ∈ C ∞ (G, E) et pour tout opérateur différentiel invariant à droite D ∈ A on a :
Z
L
Df (x) = ρH (ζ)−1/2 L (ζ) Df (xζ) dH (ζ)
H
En plus si f ∈ Cω∞ (G, E), alors f L ∈L Cω∞ (G, E) pour tout ω compact de G. Mon-
trons que l’application : f 7−→ f L est continue.
Il suffit de montrer que l’application f 7−→ f L de Cω ∞ (G, E) dans L Cω∞ (G, E) est
continue.
Supposons fn −→ 0 dans Cω∞ (G, E). Montrons que fn −→ 0 dans L Cω∞ (G, E).
Donc pour tout compact ω 1 de G, montrons que DfnL −→ 0 sur ω 1 .
188
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Si α ∈ Cc∞ (G/H) et h ∈L C ∞ (G, E), la fonction x 7−→ α (ẋ) h (x) est encore
dans L C ∞ (G, E) .Ainsi L C ∞ (G, E) est un Cc∞ (G/H)-module.
dans L Cc∞ (G, E) et L hL = h donc h −→L h est une inverse à droite continue de
f −→ f L . Par conséquent f −→ f L de Cc∞ (G, E) dans L C ∞ (G, E) est un morphisme
strict.
On rappelle que la topologie de E∞ n’est pas la topologie induite par E mais celle
induite par celle de C ∞ (H, E) par l’identification
189
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
•
Preuve : Soit φ ∈ CC+ (G) tel que φ̇ = 1 sur sup \ p f , f ∈ Cc∞ (G, E) .Soit g ∈ E L .
Comme f L∞ s’annule en dehors de ωH (ω = sup p (f )), la mesure µ f L∞ , g doit
être portée par s\up (f ). En utilisant le théorème de Fubini on a :
Z Z
f L∞ , g =µ f L∞ , g (G/H) = φ (x) f L∞ (x) , g (x) dG x = (f (x) , g (x)) dG x.
G
donc
f L∞ , g ≤ ΩSpt(f ) kf k∞ kgk =⇒ f L∞ ≤ Ωspt(f ) kf k∞ .
donc l’injection de L∞ C ∞ (G, E∞ ) dans E L est continue et admet donc une extension
continue à L C (G, E) d’après le lemme précédent.
L∞
hn = khn k ≤ Ωω hn −→ 0
L∞ L∞
Pour montrer que L∞ C ∞ (G, E∞ ) est dense dans E L , il suffitde montrer que
L∞
(f ⊗ a) engendre un sous-espace dense de E L E L étant complet .
⊥
Montrons (f ⊗ a)L∞ = {0} .Si (f ⊗ a)L∞ , g = 0 pour toute
R
g ∈ E L ( f ∈ Cc∞ (G) , a ∈ E∞ )on a G
f (x) (a, g (x)) dG (x) = 0, ∀ f ∈ Cc∞ (G)
et a ∈ E∞
donc (a, g (x)) = 0 pp sur G donc g (x) = 0 ∀ x ∈ G et g = 0 CQF D
190
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Remarque III-2-2-7 Soit S un sous-ensemble total dans E.
Alors (f ⊗ a)L∞ (f ∈ Cc∞ (G) , a ∈ S) est total dans E L .
g ∈ E L et U L (x) f = kf k
* L’application x −→ U L (x) f, f est continue sur G pour
f ∈ E L .Il suffit de
montrer que l’application : x −→ U L (x) (f ⊗ a)L∞ , (f ⊗ a)L∞ est continue sur
G, pour toute f ∈ Cc∞ (G) et a ∈ E∞ .D’autre part
Z
U L (x) (f ⊗ a)L∞ , (f ⊗ a)L∞ = f x−1 y a, (f ⊗ a)L∞ (y) dG y.
G
191
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Exemples III-2-2-9 1) - Si H = {1} , L la représentation triviale de dimen-
sion 1 de H, alors U L est la représentation regulière gauche de G dans L2 (G) .
Nous allons étudier le rapport entre les mesures de type positif et les repré-
sentations unitairement induites.
Pour une fonction ρ, on peut définir une mesure µρ sur G/H par la formule :
Z Z Z
f (x) ρ (x) dG x = dµρ (ẋ) f (x ζ) dH ζ ∀ f ∈ Cc (G) .
G G/H H
Preuve
R : a) - Pour toute f ∈ Cc (G), il est claire que la fonction x −→
δ (ζ) /δH (ζ) f (xζ) dH ζ est une fonction rho continue sur G et la mesure cor-
H G
respondant sur G/H a un support compact.
192
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
où Z
g (x) = f (x) (δ H (ζ) δ G (ζ))1/2 f xζ −1 dα (ζ) ∀ x ∈ G.
H
La fonction g ∈ Cc (G), donc on peut appliquer a) à g.
Soit ρf la fonction rho obtenue à partir de g, on a :
Z Z
δ G (ζ) ∗
ρf (x) = g (xζ) dH (ζ) = φfx ∗ φfx (ζ) dα (ζ)
H δ H (ζ) H
d’où le lemme.
∗
Preuve : Comme α est de type positif, on a, en particulier, α φfx ∗ φfx ≥
0 ∀ x ∈ G et f ∈ Cc (G) .
D’où
µρf (G/H ) = β (f ∗ ∗ f ) ≥ 0 ∀ f ∈ Cc (G)
193
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
et l’espace Eβ de la représentation B est le completé de Cc (H) /Iβ avec le produit
interne
Z 1/2
δ G (ζ)
(π β (f1 ) , π β (f2 )) = ∗
(f2 ∗ f1 ) (ζ) dα (ζ) où fi ∈ Cc (G) i = 1, 2.
H δ G (ζ)
Soit f ∈ Cc (G) .
1/2
δ G (ζ)
∀ x ∈ G, notons φfx (ζ) = f (xζ) ζ ∈ H donc φfx ∈ Cc (H) .
δ H (ζ)
Posons φf (x) = π α φfx , x ∈ G.
Alors φf est une fonction sur G à valeurs dans Eα vérifiant :
1/2
δ H (ζ)
φf (xζ) = A ζ −1 φf (x) , ζ ∈ H, x ∈ G.
δ G (ζ)
et d’autre part, d’après le lemme µρf (G/H ) = kπ β (f )k2 .On peut donc définir une
isométrie Q de Eβ dans E A telle que
Q (π β (f )) = φf , f ∈ Cc (G) .
194
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
III–2-3 Système d”Imprimitivité
Soient G un groupe localement compact séparable et K un sous-groupe compact
de G., L une représentation de K dans H et U L la représentation induite G dans
H L (selon Mackey).
E (X) = I , E (φ) = 0
E (Z1 ∩ Z2 ) = E (Z1 ) E (Z2 )
et
E ∗ (Z) = E (Z)
et ∞
X
E (U Zi ) = E (Zi ) ou Zi ∩ Zσ = φ
1
∀i 6= σ.
Par conséquent l’application Z 7−→ E (Z)∈ L H définit sur X une mesure
L
UgL0 E (Z) UgL0−1 u (g) = E (Z) UgL−1 u (gg0 )
0
• •
c0
= γ Z gg UgL−1 u (gg0 ) = χZ gg
c0 u (g)
0
= E Zg0−1 u (g)
car χZ (gg
c0 ) = χZ −1
(ġ)
g0
Ainsi à toute représentation induite U L de G, on peut lui associer une mesure spec-
trale E (Z) qui vérifie la propriété de transformation ~.
195
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
On a donc
n Z
Y
Tx = exp [i xk x̂k ] dE (x̂) ((2))
k= Rn
YZ Y
= exp [i xk x̂k ] dE (x̂k ) = exp [i xk Yk ]
Z R Z
où dE (x̂k ) = dE (x̂) et Yk = x̂k dE (x̂k ) .
Rn−1
196
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Exemple III–2-3-2 Soit G = T 3,1 le groupe des translations de l’espace de
Minkowski M 4 et soit x −→ Tx une représentation unitaire de G dans un espace de
Hilbert H. L’espace dual Ĝ est identifié en physique à l’espace moment P qui est
isomorphe à M 4 . Ainsi la formule (1) peut s’écrire sous la forme
Z 3
X
Tx = exp (i xp ) dE (p) , xp = µµ pµ
P µ=0
où E (.) est une mesure spectrale sur l’espace moment. L’ensemble des opérateurs
auto-adjoints définis par (2) est dans ce cas :
Z
Pµ = pµ dE (p) , µ = 0, 1, 2, 3
p
est la mesure spectrale associée aux moments Pµ . Comme Pµ est un opérateur ten-
soriel, d’après [1], on a :
3
X
UΛ−1 Pµ = UΛ−1 Pµ UΛ = Λµ−1γ = Λ−1
µ Pi
i=0
Ainsi
Z
ν
UΛ−1 Pµ UΛ = Λ−1
µ Pν d E (p)
2 −m2
Zp
= p0µ d E (Λp0 )
p0 2 =m2
et d’autre part on a :
Z
UΛ−1 Pµ UΛ = pµ d UΛ−1 E (p) UΛ
197
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Ainsi, la mesure spectrale de l’opérateur moment est un système d’imprimitivité
pour U basé sur l’espace moment.
0
Théorème III–2-3-5 Soient U L et U L deux représentations de G dans les es-
0
paces de Hilbert H L et H L induites par les représentations L et L0 du sous-groupe
fermé K ⊂ G.
Soit E (Z) (resp E 0 (Z)) le système d’imprimitivité canonique correspondant, où Z
est un sous-espace de Borel de K \ G. Alors l’espace R (L, L ) est
0
L0
isomporphe à l’espace S des opérateurs V ∈ L H , H L
tels que :
0 0
1) UgL V = V UgL pour tout g ∈ G i.e V ∈ R U L , U L
198
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
2) E 0 (Z) V = V E (Z) pour tout Z ⊂ K \ G.
199
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Comme les fonctions sous l’intégrale sont continues (Lemme 1), alors
((V v) (g) , V v (g)) ≤ kV k2 (v (g) , v (g))
pour tout g ∈ G.
V UgL = UgL V
=⇒ V = λ I
V E (Z) = E (Z) V
Le théorème suivant donne le critère d’irréductibilité de la paire U L , E .
200
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Théorème III–2-3-7 Soit U L une représentation d’un groupe localement compact
induitepar une représentation L du sous-groupe compact K de G. Alors la paire
U L , E est irréductible si et seulement si la représentation L est irréductible.
Théorème III–2-3-9
U L , E ' U L E 0 ⇐⇒ L ' L0
Preuve :
U L , E ' U L E 0 ⇐⇒ L ' L
⇐⇒ ∃ V unitaire qui vérifie ~
L ' L ⇐⇒ ∃ un opérateur unitaire d’entrelacement R ∈ R (L, L0 ) .
0
0
Remarque ? III–2-3-10 De ce théorème, si L ' L0 alors U L ' U L .Ces différents
théorème ne donnent pas le critère d’irréductibilité de U L .
Néanmoins dans le cas où le système d’imprimitivité E (Z) est associé à une mesure
spectrale d’une représentation d’un sous-groupe communtatif N de G (comme le cas
du produit semi-direct G = N × M ) on a l’irréductibilité de U L .
201
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
i
Théorème III–2-4-1 Soit G un groupe fini et K un sous-groupe de G. Soit U L
une représentation de G induite par une représentation irréductible Li de K.
i
Alors la multiplicité d’une représentation U j de G dans U L est égale à la multi-
plicité de la représentation U i dans la restriction de U j à K.
Ce théorème joue un rôle très important dans la théorie des représentations des
groupes finis et leurs applications.
où les lignes sont indexées par i qui désignent les représentations irréductibles Li
i
de K et les colonnes par j qui désignent es représentations irréductible U j de G et
i
n (i, j) la multiplicité de U j dans U L .
202
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
E1 ⊂ Z1 et E2 ⊂ Z2 on a :
x R
2) - Pour tout x ∈ K̂ on a U L ' Ĝ n (x, y) U y dβ x (y) ou U y sont des repré-
sentations irréductibles de G et la mesure β x associée à α.
3) - Pour tout y ∈ Ĝ
Z
UKy ' n (n, y) Lx dγ y (x)
K̂
où γ y est associée à α.Voir la démonstration dans Mackey [1] .Si G est compact, les
intégrales directes de 2/ et 3) se réduit aux sommes directes et on a :
i
X X
UGL ' n (i, j) UGj et UKj = n (h, j) LhK
j∈Ĝ h∈K̂
203
CHAPITRE 3. THEORIE DES REPRESENTATIONS
Exemple III–2-4-4 Soit G un groupe compact et g −→ Ug la représentation
régulière G dans l’espace de Hilbert H = L2 (G). Nous avons vu que cette représen-
tation se considère comme une représentation U L de G induite par la représentation
identité L = Id du sous-groupe K = {e} où e est l’élément neutre de G.
On sait que U n̂L est irréductible cf []. Ainsi la représentation U n̂L restreint
à K contient n̂L au plus une fois.
204
Chapitre 4
FONCTIONS SPHERIQUES
Définition IV-1-1-1 Une fonction sphérique (ou fonction zonale sphérique) sur
G relativement à K est une fonction ϕ continue sur G, biinvariante par K, telle
que l’application Z
f 7−→ χ (f ) = f (x) ϕ x−1 dµ (x) ,
G
soit un caractère de l’algèbre de convolution K \ (G), c’est-dire que
χ (f ∗ g) = χ (f ) χ (g) ; ∀ f, g ∈ K\ (G) .
205
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
où µK désigne la mesure de Haar normalisée du sous-groupe compact K. En parti-
culier ϕ (e) = 1.
Z
f ∗ g (x) = f (y) g y −1 x dµ (y)
G
et
Z Z Z
−1
ϕ (f ∗ g) = (f ∗ g) (x) ϕ x x dµ (x) = f (y) g (x) ϕ x−1 dµ (y) .
G G×G
Z Z
ϕ (f ) φ (g) = f (y) g (x) ϕ x−1 ϕ y −1 dµ (x) dµ (y) ϕ (f ∗ g) − ϕ (f ) ϕ (g)
G×G
Z Z
= ϕ x−1 y −1 − ϕ x−1 f (y) g (x) dµ (x) dµ (y)
Z ZG×G Z
−1 −1
−1
−1
= ϕ x ky dµK (k) − ϕ x ϕ y f (y) g (x) dµ (x) dµ (y)
G×G K
Z Z Z
−1
= ϕ xk y dµK (k) − ϕ (x) ϕ (y) f y −1 g x−1 dµ (x) dµ (y) .
G×G K
Proposition IV-1-1-4 Soit ϕ une fonction continue sur G, biinvariante par K.ϕ
est sphérique si et seulement si :
(i) ϕ (e) = 1
(ii) Pour toute fonction f de K\ (G), on a f ∗ϕ = χ (f ) .ϕ.
206
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Preuve Soit ϕ une fonction sphérique sur G.
(i) ϕ (e) = 1 En effet, d’après la proposition V-I-3, on a
et f ∗ ϕ = χ (f ) .ϕ
Réciproquement supposons (i) et (ii) soient vérifiées
Z Z Z
−1
χ (f ∗ g) = (f ∗ g) (x) ϕ x dµ (x) = f (x) g u−1 x ϕ x−1 dµ (x) dµ (y)
ZG Z G×G
= f (y) ϕ x−1 g y −1 x dµ (x) dµ (y)
ZG G Z
−1
= f (y) (g ∗ ϕ) y dµ (y) = f (y) χ (g) ϕ y −1 dµ (y)
G Z G
= χ (g) f (y) ϕ y −1 dµ (y) = χ (g) χ (f ) ∀f, g ∈ K\ (G)
G
207
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
On sait que tout caractère non nul d’une algèbre de Banach commutative est
une forme linéaire continue de norme 1 au plus. Or toute forme linéaire continue sur
L0 (G)\ s’écrit : Z
f 7−→ f ϕ0 dµ
208
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
autrement dit, une fonction sphérique sur G relativement à {e} est un homomor-
phisme continu de G dans le groupe U des nombres complexes de valeur absolue 1.
On appelle encore ces homomorphismes, les caractères du groupe commutatif loca-
lement compact G.
∆ϕ = λϕ
(iii) ϕ (0) = 1
f ∗ ϕ = χ (f ) ϕ ((1))
R
où χ (f ) = G
f (x) ϕ (−x) dµ (x) .
∆f ∗ ϕ = χ (∆f ) ϕ = f ∗ ∆ϕ = χ (f ) ∆ϕ
donc
χ (∆f ) ϕ = χ (f ) ∆ϕ.
et
χ (∆f )
∆ϕ = λϕ avec λ=
χ (f )
Réciproquement montrons que ϕ est sphérique. Soit f une fonction radiale sur En
continue et à support compact.
209
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
La fonction ψ = f ∗ ϕ est radiale comme composée de deux fonctions radiales et
de classe C ∞ .
∆ψ = ∆ (f ∗ ϕ) = f ∗ ∆ϕ = λ (f ∗ ϕ) = λψ
donc ψ est solution de l’équation ∆ψ = λψ, par conséquent ψ = Cϕ où C est un
nombre ne dépendant que de f , c’est-à-dire C = χ (f ) et par suite :
f ∗ ϕ = χ (f ) ϕ
Définition IV-1-1-8 Une fonction continue ϕ définie sur G est dite de type positif
si quels que soient les éléments x1 , x2 ...xN de G et les nombres complexes c1 , c2 ...cN
on a :
XN
ϕ x−1 i x j ci cj ≥ 0
i.j=1
ϕ : x 7−→ (u / π (x) u)
est continue et de type positif, on dit que ϕ est une fonction de type positif associée
à π.
210
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Preuve : ϕ est continue à cause du fait que la représentation π est continue et
unitaire.
Montrons que ϕ est de type positif.
n
X n
X n
X
ϕ x−1
i x j ci cj = u/π x−1
i x j u ci cj = u / π x−1
i π (xj ) u ci cj
i,j=1 i,j=1 i,j=1
n n n
!
X X X
= (ci π (xj ) u / cj π (xj ) u) = ci π (xj ) u / cj π (xj ) u
i,j=1 i=1 j=1
n 2
X
= ci π (xj ) u ≥0
i=1
et la proposition en résulte.
ϕ (x) = (u / π ϕ (x) u) .
Preuve : Soient ϕ une fonction continue sur G de type positif et biinvariante par
K et M0 (G) l’espace des mesures sur G de support fini, c’est-à-dire des mesures de
P
n
la forme µ = ai δ xi , δ xi étant la mesure de Dirac au point xi .Posons
i=1
Vϕ = {= µ ∗ ϕ / µ ∈ M0 (G)} ,
P
n P
n
où µ ∗ ϕ (x) = ai ϕ x−1
i x = ai xi ϕ (x) .Pour deux fonctions f = µ ∗ ϕ et
i=1 i=1
Pn P
n
g = ν ∗ ϕ de l’espace Vϕ avec µ == ai δ xi et ν == bi δ yi Posons
i=1 j=1
Z
(f /g) = µ ∗ ϕ (x) dν (x)
G
n
X Z n X
X n
(f / g) == ai ϕ x−1
i x dν (x) == ai bj ϕ x−1
i yj
i=1 G i=1 j=1
211
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Muni de ce produit scalaire, Vϕ est un espace préhilbertien. On définit la représen-
tation π de G dans Vϕ par : [π (x) f ] (y) = f (x−1 y). Si f et g sont deux fonctions
de Vϕ on a : (π (x) f / π (x) g) = (f / g) .En effet : (π (x) f / π (x) g) = (x f / x g)
et pour tout élément y ∈ G on a :
n
X
xf
−1
(y) = f x y = µ ∗ ϕ x y = −1
ai ϕ (xxi )−1 y
i=1
n
X
xg (y) = g x−1 y = ν ∗ ϕ x−1 y = bi ϕ (xyi )−1 y
j=1
n X
X n
(x f / x g) = ai bj ϕ x−1 −1
i x xyj = (f / g)
i=1 i=1
(u / π ϕ (x) u) = ϕ (x)
\
Lemme IV-1-1-12 Si ϕ est sphérique R alors pour toute fonction f de L (G) on
0
212
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
et comme u est cyclique on a :
Z Z
(π (f ) u / π (x) u) = π (y) u f (y) dµ (y) / π (x) u = (π (y) u / π (x) u) f (y) dµ (y)
G G
Z Z
−1
= u / π (y) π (x) u f (y) dµ (y) = u / π y −1 x u f (y) dµ (y)
ZG G
= ϕ y −1 x f (y) dµ (y) = f ∗ ϕ (x) = χ (f ) .ϕ (x)
G
= χ (f ) (u/π (x) u) = (χ (f ) u / π (x) u) .
est bilinéaire et continu. Il existe donc un opérateur continu noté π (µ) tel que
Z
(π (µ) v / w) = (π (s) v / w) dµ (s)
G
a) Soit v un vecteur de H
Z Z
π (k) P v = π (k) π (t) v dµK (t) = π (kt) v dµK (t)
Z K K
213
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
c) Soient u et v deux vecteurs de H
Z
∗
(P u / v) = (u / P v) = u / π (k) v dµK (k)
K
Z Z
= (u / π (k) v) dµK (k) = π k −1 u / v dµK (k)
K K
= (P u / v) donc P ∗ = P
d’où π (k) π (f ) x = π (f ) x ∈ HK .
π \ K\ (G) −→ L (HK )
f 7−→ π (f ) /HK
214
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
H1 est un sous-espace de H invariant pour π. Montrons que H1 est orthogonal à F2 .
Soit u2 un vecteur non nul de F2 on a :
π (k) u1 = u1 et π (k 0 ) u2 = u2 ∀k, k 0 ∈ K.
On peut donc écrire :
Z Z
(π (f ) u1 / u2 ) = (π (f ) π (k) u1 / π (k 0 ) u2 ) dµ (k) dµK (k 0 )
K×K
Z Z
= π k −1 π (f ) π (k) u1 / u2 dµK (k) dµK (k 0 )
Z ZK×K
= (π (εk−1 ∗ f ∗ εk−1 ) u1 / u2 ) dµK (k) dµK (k 0 ) = π f \ u1 / u2 = 0
K×K
en posant x = e on a = Cy = ϕ (y) .
D’autre part ϕ est biinvariante par K par conséquent ϕ est sphérique.
C.Q.F.D.
215
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Définition IV-1-1-16 Une fonction ϕ continue de type positif sur G est
dite pure si la représentation unitaire π ϕ est irréductible.
Ce qui montre que dim HK = 1 et par conséquent (π, H) est irréductible c’est-à-dire
que ϕ est pure.
216
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Exemple 2 Soient z un nombre complexe et u un vecteur unitaire de En . La
fonction ϕz définie par :
Z
ϕz (x) = ez(u/x) dσ (u)
S n−1
où S n−1 est la sphère unité de En et σ une mesure de Haar normalisée sur S n−1 , est
une fonction sphérique sur SO (n) × Rn relativement à SO (n) .
En effet, posons :
f (x) = ez(u/x)
donc Z
ϕz (x) = f (x) dσ (u) .
S n−1
Comme
∆f = z 2 f alors ∆ϕz (x) = z 2 ϕz (x)
et Z
ϕz (0) = dσ (u) = 1.
S n−1
Il résulte de la proposition II.1.7 que ϕz est une fonction sphérique.
En effet : Soit f une fonction continue sur SO (n + 1), biinvariante par SO (n).
Posons ψ = f ∗ ϕ` . La fonction ψ est biinvariante par SO (n) et considérée comme
une fonction sur S n , c’est donc une harmonique sphérique de degré ` et zonale.
Z
∀x ∈ G, ψ (x) = f ∗ ϕ` (x) = f (y) ϕ` y −1 x dµ (y) .
G
217
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
avec Z
χ` (f ) = f (y) ϕ` y −1 dµ (y)
G
et d’après la proposition, ϕ` est sphérique.
218
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
IV-1-2 FONCTIONS SPHERIQUES SUR UN GROUPE DE LIE
RESOLUBLE
I. Les paires de Gelfand résolubles
Dans ce chapitre il s’agit d’étudier les paires de Gelfand sur un groupe de Lie
résoluble connexe, simplement connexe. Mais nous nous intéresserons d’abord aux
paires de Gelfand sur un groupe de Lie nilpotent connexe, simplement connexe.
exp(k(X)) = k(exp X) ∀X ∈ N , k ∈ K.
où
Nr est l’orthogonal de N (r) dans N (r−1) .
Preuve :
N (n−1) = [N , N (n−2) ] = [N1 + N (1) , N (n−2) ]
= [N1 , N (n−2) ] + [N (1) , N (n−2) ]
or
219
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
donc N (n−1) = [N1 , N (n−2) ]et comme N (n−1) 6= 0,alors
[N1 , N (n−2) ] 6= 0
N (n−1) 6= {0}
Supposons n > 2 et soit X ∈ N1 , Y ∈ Nn−1 tel que [X, Y ] 6= 0. Ce qui est possible
puisque :
1 1
l(Y ) − Y = [Y, X] − [X, l(Y )]. (4.1)
2 2
on a l(Y ) − Y ∈ Nn−1 mais X ∈ N et Y ∈ N (n−2) (puisque N1 ⊂ N et Nn−1 ⊂
N (n−2) ).
Donc[X, Y ] ∈ N (n−1) ainsi que [X, l(Y )]. Ce qui implique que l(Y ) − Y ∈ N (n−1) .
220
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Par conséquent l(Y ) − Y = 0 puisque Nn−1 et N (n−1) sont des sous-espaces supplé-
mentaires othogonaux, et la relation (4.1) devient
[Y, X] = [X, Y ]
∀k ∈ K, ∀x ∈ G, π k (x) = π(k(x)).
donc
Wπ (k1 k2 )π(x)Wπ (k1 k2 )−1 = Wπ (k1 )Wπ (k2 )π(x)Wπ (k2 )−1 Wπ (k1 )−1
Soit
[Wπ (k1 )Wπ (k2 )]−1 Wπ (k1 k2 )π(x) = π(x)[Wπ (k1 )Wπ (k2 )]−1 Wπ (k1 k2 )
et d’après le lemme de Schur : [Wπ (k1 )Wπ (k2 )]−1 Wπ (k1 k2 ) = σ(k1 , k2 )IHπ où σ(k1 , k2 )
est un scalaire et IHπ est l’identité sur Hπ .
Soit encore Wπ (k1 k2 ) = σ(k1 , k2 )Wπ (k1 )Wπ (k2 ).Ce qui montre que Wπ est une re-
présentation projective avec pour multiplicateur
σ : Kπ × Kπ −→ C.
221
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
On va considérer dans la suite Wπ comme une représentation unitaire de Kπ . Kπ
étant compact, Wπ se décompose en P somme directe de représentations unitaires
irréductibles de Kπ ,c’est-à-dire Wπ = mtp(T, Wπ )T où mtp(T, Wπ ) est la multi-
cπ
T ∈K
plicité de T dans Wπ .
D’après la théorie de Mackey, si nous choisissons une représentation unitaire irréduc-
tible ρ de Kπ , alors la représentation R du produit semi-direct Kπ B N dans Hρ ⊗Hπ
définie par : R(k, x) = ρ(k) ⊗ π(x)Wπ (k); k ∈ Kπ , x ∈ N où ρ est la représenta-
tion contragrédiente de ρ ; est irréductible.La représentation induite indKBN
Kπ BN (R) est
aussi irréductible et toute représentation unitaire irréductible de K B N s’obtient de
cette manière et on a : indKBNKπ BN (R)/K ∼indKπ (R/Kπ ) = indKπ (ρ ⊗ Wπ ). Le résultat
K K
Preuve :
R(k, x) = ρ(k) ⊗ π(x)Wπ (k), k ∈ Kπ , x ∈ N
P
Posons δ = ρ ⊗ Wπ et écrivons δ = mtp(ϕ, δ)ϕ .Alors
bπ
ϕ∈K
X
indK
Kπ (δ) = mtp(ϕ, δ)indK
Kπ (ϕ)
bπ
ϕ∈K
P
et mtp(1K , indK
Kπ (δ)) = Kπ (ϕ)) en utilisant la réciprocité
mtp(ϕ, δ)mtp(1K , indK
bπ
ϕ∈K
de Frobénius on a :
mtp(1K , indK
Kπ (ϕ)) = mtp(ϕ, 1K /Kπ )
222
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
1 si ϕ = 1Kπ
or mtp(ϕ, 1K /Kπ ) = mtp(ϕ, 1Kπ ) = il s’ensuit que mtp(1K , indK
Kπ (δ)) =
0 sinon
mtp(1Kπ , δ) déterminons mtp(1Kπ , δ). Ecrivons
X
Wπ = mtp (T, Wπ ) T
bπ
T ∈K
P
Alors δ = ρ ⊗ Wπ = mtp (T, Wπ ) ρ ⊗ T et
bπ
T ∈K
X
mtp(1Kπ , δ) = mtp (T, Wπ ) mtp(1Kπ , ρ ⊗ T ) (4.2)
bπ
T ∈K
alors on a le résultat.
HK = {h ∈ H : π (k) h = h, ∀k ∈ K}
V = U ⊥.
223
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
On a : HK = U ⊕ V soit u1 un vecteur non nul de U . Posons
H1 = π(f )u1 / f ∈ L1 (G)
donc < π(f )u1 , u2 >=< π(f ] )u1 , u2 > comme f ] ∈ L1 (G\\K) et u1 ∈ U alors
π(f ] )u1 ∈ U
et < π(f )u1 , u2 >= 0 .Ainsi V = H1⊥ = {0} puisque H1 = H. Par suite
HK = U
Ce qui montre que π ] est irréductible et comme L1 (G\\K) est commutative, alors
dimHK ≤ 1
et comme
Wπ (k) ◦ π k (x) = π(x) ◦ Wπ (k), ∀x ∈ N
224
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
alors Wπ (k) ◦ π k (f ) = π(f ) ◦ Wπ (k) donc
Wπ (k) ◦ π(f ) = π(f ) ◦ Wπ (k)
comme pour toute ρ ∈ K b π , mtp(ρ, Wπ ) ≤ 1, alors chaque Hρ apparaît au plus
une fois dans la décomposition de Hπ et par suite π(f ) préserve chaque Hρ. Ainsi
Wπ (k)/Hρ ◦ π(f )/Hρ = π(f )/Hρ ◦ Wπ (k)/Hρ et Wπ/Hρ étant irréductible alors d’après
le Lemme de Schur
π(f )/Hρ = λ idHρ avec λ ∈ C.
c’est à dire que π(f ) agit comme un opérateur scalaire sur chaque Hρ . Il s’ensuit
que pour f et g ∈ L1K (N ), π(f ) et π(g) commutent. D’où
π(f ∗ g) = π(g ∗ f )
b , on conclut que f ∗ g = g ∗ f. ce qui
et cette égalité étant vraie pour toute π ∈ N
achève la démonstration.
Soit X un élément non nul de Sχ avec χ 6= 1 et λ une valeur propre de adX, alors il
existe Y ∈ S, Y 6= 0 tel que : ad (X) (Y ) = λY c’est-à-dire [X, Y ] = λY. Pour tout
k ∈ K, on a
k (λY ) = k ([X, Y ]) = [k (X) , k (Y )]
= χ (k) ad (X) (k (Y ))
225
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
soit
ad (X) (k (Y )) = χ (k)λk (Y )
Ainsi χ (k)λ est aussi une valeur propre de ad (X) pour tout k ∈ K. Comme S est
de dimension finie et χ 6= 1 alors λ = 0 et par suite ad (X) est nilpotent pour tout X.
Donc Sχ est nilpotent pour tout χ 6= 1, par conséquent Sχ ⊂ NS pour tout χ 6= 1
et S = S 0 + NS . Revenons au cas général ; K étant compact et connexe, alors K est
réunion de ses tores maximaux . Soit X ∈ S, pour tout k ∈ K il existe T ⊂ K tel que
k ∈ T. D’après ce qui précède S = S 00 + NS où S00 = {X ∈ S : t(X) = X, ∀t ∈ T} .
On a donc
R k(X) ≡ X(mod NS ), pour tout k ∈ K. Il s’ensuit que
X0 = K k(X)dk ≡ X(mod NS ) et comme X0 ∈ S0 et X quelconque alors
S = S 0 + NS .
Soit X ∈ S, on définit iX ∈ Aut(S) par iX (y) = exp(X)y exp(−X), pour tout
y ∈ S. Notons N le groupe de Lie connexe associé à NS .
Théorème IV-1-2-7 Supposons K connexe. Alors (S, K) est une paire de Gelfand
si et seulement si (N, K) est une paire de Gelfand et pour tout X ∈ S0 et y ∈ S il
existe k ∈ K tel que iX (y) = k(y)
Preuve : (=⇒)Supposons que (S, K) est une paire de Gelfand. Alors en vertu du
Théorème I.2.8 on a pour tous x, y ∈ N ; xy ∈ (K.y) (K.x) (puisque N ⊂ S). N
étant nilpotent simplement connexe donc unimodulaire, on applique la réciproque
du Théorème I.2.8. et donc (N, K) est une paire de Gelfand. En outre si X ∈ S0
et y ∈ S, alors
Ainsi il existe k ∈ K tel que exp(X) y = k(y) exp(X), soit exp (X) y exp(−X) =
k(y), soit encore iX (y) = k(y).
(⇐=)Réciproquement supposons que (N, K) est une paire de Gelfand et pour tous
226
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
car (N, K) est une paire de Gelfand.
(K. exp(X)x)(K. exp (Y ) y) = exp(X)(K. exp(Y )y) exp (−X) exp (X) (K.x)
= (K. exp(Y )y)(K. exp (X) x)
Corollaire IV-1-2-8 Si (S, K)est une paire de Gelfand alors S est de type−R.
donc
iX (exp(Y ) = exp(exp(ad(X)(Y ))) (4.3)
(S, K) étant une paire de Gelfand si on prend X dans S0 alors d’après le Théorème
II.2.2, il existe k ∈ K tel que iX (exp(Y )) = k(exp (Y )) = exp (k (Y )) . D’après (4.3)
on a donc : exp (k (Y )) = exp(exp(ad(X)(Y ))),ce qui implique
Par suite kY k = kexp(ad(X) (Y ))koù k.k est une norme K−invariante sur S. Ainsi
exp(ad(X)) est un opérateur orthogonal. Par conséquent les valeurs propres de
ad(X) sont dans iR pour tout X ∈ S0 . Maintenant prenons X dans NS , alors
ad(X) est nilpotent (puisque NS nilpotent) et par suite toutes les valeurs propres
de ad(X) sont nulles. Ce qui achève la démonstration puisque S = So + NS .
V-3. Exemples
a- Le groupe de Heisenberg
Soit Hn = Cn × R le groupe de Heisenberg de dimension 2n + 1, muni de la
multiplication :
0 0 0 0 1 0
(z, t) (z , t ) = z + z , t + t + Im (zz )
2
227
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Soit U (n) le groupe unitaire de Cn . Tout k ∈ U (n) définit un automorphisme
de Hn :
k : Hn −→ Hn
(z, t) 7−→ (k (z) , t)
En effet
1 1
k ((z, t) (z 0 , t0 )) = k(z + z 0 , t + t0 + Im (zz 0 )) = (k(z) + k(z 0 ), t + t0 + Im (zz 0 ))
2 2
1
0 0
= (k(z) + k(z ), t + t + Im(k(z)k(z ))) = (k(z), t)(k(z 0 ), t0 )
0
2
car k conserve le produit scalaire hermitien. Donc k est un homomorphisme
et la bijection est due à k. Ainsi U (n) définit un groupe compact d’automor-
phismes de Hn . Les représentations irréductibles de Hn sont paramétrisées par
les
λ ∈ R∗ . Pour λ ∈ R∗ ,soit π λ un élément de H b n , il existe alors une réalisation
de π λ sur Hλ = {f : C −→ C, holomorphe :
n
Z
|f (w)|2 exp(−2|λ||w|2 )dw < +∞}.
Cn
Pour λ > 0 on a :
π λ (z, t)f (w) = exp(−iλt + λ(2 < w, z > −|z|2 )f (w − z)
et pour λ < 0 on a :
π λ (z, t)f (w) = exp −iλt − λ 2 < w, z > −|z|2 f (w − z)
où hw, zi est le produit scalaire hermitien sur Cn .
Déterminons Kπλ pour λ ∈ R∗ .Kπλ = {k ∈ U (n) : (π λ )k ∼π λ } . Tout k ∈ U (n)
définit un opérateur unitaire Wλ (k) de Hλ de la façon suivante :
Wλ (k) f (z) = f (k −1 (z)) avec f ∈ Hλ et z ∈ Cn et on montre que Wλ (k) est un
opérateur d’entrelacement de π λ et (π λ )k. En effet : pour λ > 0
Wλ (k) π λ k −1 (z) , t f (w) = π λ k −1 (z) , t f k −1 (w)
= exp(−iλt + λ(2 < w, z > − |z|2 ))f k −1 (w − z)
= exp(−iλt + λ(2 < w, z > − |z|2 ))Wλ (k) f (w − z)
= π λ (z, t) Wλ (k) f (w)
d’où Wλ (k) (π λ )k−1 (z, t) = π λ (z, t) Wλ (k) et par suite
(π λ )k (z, t) = Wλ (k) π λ (z, t) Wλ (k)−1 .
On montre de même cette relation pour λ < 0. Ainsi pour tout k ∈ U (n) , (π λ )k ∼π λ;
par conséquent Kπλ = U (n) pour tout λ ∈ R∗ . Si K est un sous-groupe compact de
U (n) alors le stabilisateur Kπλ = K, la représentation d’entrelacement étant Wλ /K .
228
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Théorème IV-1-2-9 Soit K un sous-groupe fermé du groupe unitaire U (n). Les
propositions suivantes sont équivalentes.
(i) (Hn , K) est une paire de Gelfand.
(ii) K agit sans multiplicités sur l’espace des polynômes C[Cn ].
Preuve : Soit (z1 , ........, zn ) une base orthonormale de Cn . L’espace C[Cn ] est en-
gendré par les monômes z α , α ∈ Nn . Notons C[Cn ]r le sous-espace des polynômes
homogènes de dégré r(r ∈ N). Pour tout λ 6= 0, l’espace Hλ est somme directe
orthogonale des C[Cn ]r (r ∈ N). Soit ρ la représentation de K dans C[Cn ] associée
à l’action de K sur Cn , on a ρ (k) (P (z)) = P (k −1 (z)) = Wλ (k) P (z). ρ laisse les
C[Cn ]r invariants. Ainsi Wλ se décompose en somme directe des Wλr = Wλ /C[Cn ]r .
Si les C[Cn ]r ne sont pas irréductibles, on les décompose en somme directe de sous-
espaces irréductibles. Ainsi si (Hn , K) est une paire de Gelfand, d’après le Théorème
II.1.3, Wλ se décompose sur K b avec des multiplicités ≤ 1et il en est de même pour
ρ, par conséquent K agit sur C[Cn ] sans multiplicités. Réciproquement si K agit sur
C[Cn ] sans multiplicités alors Wλ se décompose sur K b avec des multiplicités ≤ 1 et
donc (Hn , K) est une paire de Gelfand en vertu du Théorème II.1.3.
229
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
La loi du groupe est :
(t, z) (t0 , z 0 ) = t + t0 ; z + eit z 0 .
On montre que D(2) S = {(0, 0)} et par suite S est un groupe de Lie ré-
soluble simplement connexe de classe 2 . On montre par contre que S n’est
pas nilpotent (∀n ∈ N, C (n) S = C). K = U (1) définit un groupe compact
d’automorphismes de S. Pour chaque k ∈ K, on a :
k : S −→ S
(t, z) 7−→ (t, k(z))
0
avec k = eit et en vertu du Théorème II.2.2,(S, K) est une paire de Gelfand.
230
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
c. Fonctions sphériques sur les groupes de Lie nilpotents
Lemme IV-1-2-10 Soit φ une fonction K-sphérique bornée sur N . Alors il existe
b et un vecteur unitaire η ∈ Hπ telle que :
une représentation (π, Hπ ) ∈ N
Z
φ (x) = < π (k (x)) η, η > dk,
K
pour tout x ∈ N.
e (f ) η = χφ (f ) η
π (f ) η = π
donc
Z
χφ (f ) = χφ (f ) < η, η >=< π (f ) η, η >= f (x) < π (x) η, η > dx
Z Z N Z Z
= f (x) < π (k (x)) η, η > dkdx = f (x) ( < π (k (x)) η, η > dk)dx
N K N K
c’est à dire
Z Z Z
φ(x)f (x) dx = f (x) ( < π (k (x)) η, η > dk)dx
N N K
231
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Ceci étant vraie pour toute f ∈ L1K (N ) alors
Z
φ (x) = < π (k (x)) η, η > dk.
K
Xn X n Z
= < cj π(k(xj ))η, ci π (k (xi )) η > dk
i=1 j=1 K
Z n
X n
X Z n
X
2
232
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Preuve Si k 0 ∈ Kπ0 alors π 0k0 ' π 0 et donc π 0k0 (x) = Wπ0 (k 0 ) π 0 (x) Wπ0 (k 0 )−1 pour
tout x ∈ N. Ainsi
−1 −1
π k0 k0 k0−1 (x) = π 0k0 (k0−1 (x)) = Wπ0 (k 0 ) π 0 (k0−1 (x))Wπ0 (k 0 )
= Wπ0 (k 0 ) π (x) Wπ0 (k 0 )
(4.4)
Ce qui montre que π k0 k0 k0−1 ' π c’est-à-dire k0 k 0 k0−1 ∈ Kπ soit Kπ0 ⊂ k0−1 Kπ0 k0 .Maintenant
soit k ∈ Kπ alors π k ' π et donc π k (x) = Wπ (k) π (x) Wπ (k −1 )Ainsi
π 0k−1 kk0 (x) = π kk0 (x) = Wπ (k) π (k0 (x)) W π k −1 = Wπ (k) π 0 (x) Wπ k −1 (4.5)
0
Ce qui implique k0−1 kk0 ∈ Kπ0 et par suite k0−1 Kπ k0 ⊂ Kπ0 De (A) et (B) on déduit
que k0−1 Kπ k0 = Kπ0 d’où la conclusion.
Ainsi si Vα est invariant par Wπ alors Wπ0 (k 0 ) Vα = λWπ (k0 k 0 k0−1 )Vα ⊂ Vα .Supposons
maintenant que Vα est invariant par Wπ0 . De même d’après (4.5) et (??) on a
Wπ (k) = γWπ0 (k0−1 k 0 k0 ), γ ∈ Cpour tout k ∈ Kπ d’où le résultat attendu.
b et η ∈ Hπ
Théorème IV-1-2-13 Soit π ∈ N
(i) φπ,η est une fonction K-sphérique si et seulement si η ∈ Vα pour un certain α
et ||η|| = 1
(ii) φπ,η = φπ0 ,ξ si et seulement si il existe un k0 ∈ K tel que π 0 = π k0 , η et ξ
appartiennent à un même Vα .
Preuve Soit f ∈ L1K (N ) , π (f ) est un opérateur scalaire sur chaque Vα .(se conférer
à la réciproque du Théorème II.1.3 et remplacer Hρ par Vα ). Ainsi π (f ) = λf idVα
sur Vα avec λf ∈ C. Remarquons que :
233
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
(i) (⇐=) Supposons η ∈ Vα et kηk = 1
Z
φπ,η (x) = < π (k (x)) η, η > dk
K
φπ,η est continue sur N , bornée et K−invariante. Il suffit de montrer que χφπ,η est
un caractère de L1K (N ) . Soit f ∈ L1K (N )
Z Z Z
χφπ,η (f ) = φπ,η (x) f (x) dx = < π (k (x)) η, η > f (x) dkdx
ZN N K
donc χφπ,η est un caractère de L1K (N ) et par suite φπ,η est une fonction K−sphérique.
(=⇒) Réciproquement supposons P φπ,η K−sphérique avec η ∈ Hπ et π ∈ N b . On peut
supposer ||η|| = 1. Comme Hπ = Vα alors
α
X X
η= η 0α = tα η α avec η α ∈ Vα ; ||η α || = 1 et tα ≥ 0
α α
De plus
XX X X
||η||2 =< η, η >= tβ tα < η β , η α >= t2α < η α , η α >= t2α
β α α α
P2
ce qui entraine que tα = 1. Alors pour toute f ∈ L1K (N ) on a
α
Ce qui entraine X
χφπ,η = t2α χφπ,η
α
α
et X
φπ,η = t2α φπ,ηα .
α
234
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
φπ,η étant K-sphérique, définie positive alors φπ,η est pure, donc aussi extrémale.
(Se conférer à la Proposition 0.5.11). Ainsi φπ,η ne peut être une somme convexe de
fonctions K−sphériques. Donc φπ,η = φπ,ηα pour un certain α. Ce qui implique que
η = η α (tous les tβ étant nuls sauf tα = 1) donc η ∈ Vα pour un certain α.
(ii) (⇐=) Supposons qu’il existe k0 ∈ K tel que π 0 = π k0 et η, ξ appartiennent à un
même Vα ⊂ Hπ . Alors pour toute f ∈ L1K (N )
Z Z
χφπ,η (f ) = < π (f ) η, η >=< π (f ) ξ, ξ >= < π (k (x)) ξ, ξ > f (x) dkdx
Z Z N K
235
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
puisque A est unitaire. Ainsi
m m m
1 XX 1 X 1 X
R (k) v = √ ( aij aki )vj ⊗ vk = √ δ kj vj ⊗ vk = √ vj ⊗ vj = v
m j,k i m j,k m j=1
et
(kπ , n) ∈ Kπ B N et (k, g) ∈ K B N
f ((kπ , n) (k, g)) = R(kπ , nkπ (g))f (k, e) . = R((kπ , n) (e, g))f (k, e) = R (kπ , n) R(e, g)f (k, e)
= R(kπ , n)f ((e, g) (k, e)) = R(kπ , n)f (k, g)
puisque
m m
1 X 1X
2
||v|| = || √ vi ⊗ vi ||2 = kvi ⊗ vi k2 = 1
m i=1 m i=1
236
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
(les vecteurs vi ⊗ vj forment un système orthonormal). Alors en se référant au Thèo-
rème III.1.5, l’application φe : x 7−→< R e (x) f, f > définit une fonction K-sphérique
sur K B N . Notons φ la restriction de φ eàN
Z Z
e
φ(n) = < R (n) f, f >= e
< R (n) f (k), f (k) > dk = < f ((k, e) (e, n)) , f (k) > dk
K/Kπ K/Kπ
Z Z
= < f (k, k (n)) , f (k) > dk = < (1 ⊗ π (k (n))) v, v > dk.
K/Kπ K/Kπ
Ainsi
Z Xm Z X m
1 1
φ (n) = < π (k (n)) vi , vi > dk = < π (k (n)) vi , vi > dk
m K/Kπ i=1 m K i=1
Z m m
1 X 1 X
= < π (k (n)) √ vi , √ vj > dk = φπ,η0
K m i=1 m j=1
1 Pm
avec η 0 = √ vi . Ainsi φ = φπ,η0 . De même au couple (π 0 , Wπ0 /Vβ ), on peut
m i=1
construire une fonction K−sphérique φ e0 sur K B N dont la restriction φ0 = φe0
/N
0 0 1 P p
à N est égale à φπ0 ,ξ0 , avec ξ ∈ Vβ et ξ = √ ui où {u1 , ......, up } est une base
p i=1
orthonormale de Vβ . Pour tout η ∈ Vα et tout ξ ∈ Vβ on a φπ,η = φπ,η0 et φπ0 ,ξ = φπ0 ,ξ0 ,
d’après ce qui précède. Ainsi si φπ,η = φπ0 ,ξ alors φπ,η0 = φπ0 ,ξ0 et par suite φ = φ0 ce
qui implique φ e=φ e0 (puisque φ e (k, n) = φ e ((e, n) (k, e)) = φ (n)) on a alors R e' R e0
en vertu de la Proposition 0.5.12
Puisque R e est définie par la paire (π, Wπ/Vα ) et R e0 par la paire (π 0 , Wπ0 /V ) alors
β
il existe k0 ∈ K tel que
π 0 ' π ko
237
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
et Wπ0 /Vβ ' Wπ/Vα ◦ ik0 où ik0 : Kπ0 −→ k0 kπ0 k0−1 . Comme (N, K) est une paire de
Gelfand, chaque Kπ −module irréductible Vα apparaît au plus une fois dans Hπ0 .
Alors
Vβ = Vα .
238
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Ainsi
Z
φ(y)φ(exp (X))φ(exp (Y )) = φ(y)φ[exp (X) exp (Y )] = φ[yk(exp (X) exp (Y ))]dk
Z K
On conclut donc :
φ(exp((t + t0 )X)) = φ(exp (tX) exp (t0 X)) = φ(exp (tX))φ(exp (t0 X)).
alors
p p
k (z) = k (n (z)) Π exp((ti (z)) k(Xi )) = k (n (z)) Π exp (ti (z) Xi ) .
i=1 i=1
239
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
p
Ainsi yk (z) = n(y)k (n (z)) Π exp[(ti (y) + ti (z))Xi ] et par suite
i=1
alors
Z Z
φ(yk (z))dk = Ψ(n(y)k (n (z)))dk · exp(i < a, t(y) + t (z) >)
K K
= Ψ(n(y))Ψ (n (z)) exp(i < a, t(y) >) exp(i < a, t(z) >) = φ(y)φ (z)
240
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Exemples
et λ.x =< λ, x > où <, > est le produit scalaire euclidien sur Rn .
(2) Supposons maintenant que l’on soit dans la situation de la Proposition I.1.7 à
savoir G contient un sous-groupe fermé commutatif distingué A et un sous-
groupe compact K tels que l’application (t, s) 7−→ ts de K × A dans C soit
un homéomorphisme.
Soit α un homomorphisme continu de A dans le groupe C∗ . On définit sur G une
fonction de C (G\\K) en posant, pour x = ts avec t ∈ K et
Z
s ∈ A : ϕ (x) = α usu−1 dmK (u)
K
où mK est la mesure de Haar normalisée sur K. Montrons que ϕ est une fonction
K−sphérique sur G en vérifiant que
Z
ϕ (x) ϕ(y) = ϕ(xvy)dmK (v)
K
pour tous x, y ∈ G. Si x = t1 s1 , y = t2 s2 avec t1 , t2 dans K et s1 , s2 dans A, on a
pour v ∈ K
−1
xvy = t1 s1 vt2 s2 = t1 vt2 t−1 −1
2 v s1 vt2 s2 = t1 vt2 (((vt2 ) s1 vt2 )s2 )
Ainsi :
Z Z Z
ϕ(xvy)dmK (v) = α(u((vt2 )−1 s1 vt2 )s2 u−1 )dmK (u) dmK (v)
K ZK ZK
−1
= α vt2 u−1 s1 vt2 u−1 us2 u−1 dmK (u) dmK (v)
ZK ZK
−1
= ( α( vt2 u−1 s1 vt2 u−1 )dmK (v))α us2 u−1 dmK (u)
ZK Z K
= α(vs1 v −1 )α us2 u−1 dmK (u) dmK (v)
K K
241
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Prenons par exemple pour G le groupe des déplacements euclidiens de déterminant
1 formé des matrices :
cos θ sin θ 0
− sin θ cos θ 0
x y 1
où θ ∈ [0,2π[,
x, y ∈ R.
cos θ sin θ 0
K= − sin θ cos θ 0 , θ ∈ [0, 2π[ l’ensemble des matrices de G tels que
0 0 1
1 0 0
x = y = 0 et A = 0 1 0 , x, y ∈ R l’ensemble des matrices de G tel que
x y 1
θ = 0. Une double classe KsK (s ∈ G) est formée des matrices de G pour lesquelles
x2 +y 2 a une même valeur rp 2
de sorte que les fonctions de C (G\\K) sont les fonctions
de la forme Ψ (r) avec r = x2 + y 2 et Ψ est une fonction continue dans [0, +∞[. Le
groupe A s’identifie à R2 et tout homomorphisme continu α de R2 dans C∗ est de
forme α : (x, y) 7−→ exp(λx + µy) où λ et µ sont des nombres R complexes arbitraires.
On a vu plus haut que la fonction ϕ définie par ϕ (x) = K α (usu ) dmK (u) est
−1
et
π λ (z, t) f (w) = exp(−iλt + λ(2 < w, z > − |z|2 ))f (w − z) , ∀ λ > 0.
On a montré que Kπ = K, pour tout sous-groupe compact K de U (n). Sup-
posons que K agit sans multiplicités sur C [Cn ] et notons <, >λ le produit
scalaire sur Hλ et soit Hλ = ⊕Vα , où Vα est un sous-espace Kπ −irréductible.
α
Alors d’après le Lemme III.2.1
Z
φπλ,f (z, t) = < π λ (k (z, t)) f, f > dk
K
242
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
est une fonction K−sphérique sur Hn dès que f est un vecteur unitaire ap-
partenant à un certain Vα . Comme Kπ = K alors ∀ k ∈ K,
donc Z
φπλ,f (z, t) = < π λ (z, t) Wλ (k)−1 f, Wλ (k)−1 f >λ dk
K
alors
Z
1 X 1 X
φπλ,f (z, t) = < π λ (z, t) Wλ (k)−1 √ fi , Wλ (k)−1 √ fj >λ dk
K m i m j
Z X
1
= < π λ (z, t) Wλ (k)−1 fi , Wλ (k)−1 fj >λ dk
m K i,j
Z X
1
= < π λ (z, t) fj , fj >λ dk
m K j
Z
1X 1X 2
= < π λ (z, t) fj , fj >λ = π λ (z, t) fj (w) fj (w)e−2|λ||w| dw
m j m j Cn
Z
1X 2 2
= e−iλt+λ(2<w,z>−|z| fj (w − z) fj (w)e−2|λ||w| dw
m j Cn
1 −iλt X
= e < π λ (z, 0) fj , fj >λ
m j
Z
1 −iλt X 2
eλ(2<w,z>−|z| ) fj (w − z) fj (w)e−2|λ||w| dw
2
= e
m j Cn
243
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Ainsi :
1X 1X
Ψπλ,f (z) = < π λ (z, 0) fi , fi >= < dλ π 1 (δ λ (z, o)) d−1
λ fi , fi >
m i m i
1X 1X
= < π 1 (δ λ (z, o)) d−1λ f ,
i λd−1
f i >= < π 1 (δ λ (z, o)) fi , fi >
m i m i
1X 1 1
= < π 1 (λ 2 z, o)fi , fi >= Ψπ1,f (λ 2 z),
m i
donc
1
φπλ ,f = exp(−iλt)Ψπ1,f (λ 2 z), ∀ λ > 0
∀ λ < 0,
1
φλ,f = φ|λ|,f = exp(−i |λ| t)Ψπ1,f (|λ| 2 z)
1
= exp(i |λ| t)Ψπ1,f (|λ| 2 z)
gx : X (A) −→ C
Preuve :
∀x ∈ A, kgxk = Sup |(gx) (χ)| = Sup |χ (X)| .
κ∈X(A) χ∈X(A)
et comme χ est une forme linéaire continue de norme 1, on en déduit que x 7−→ gx
est continue. D’autre part :
244
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
donc
g (x y) = g x . g y
C.Q.F.D.
Soient (G, K) une paire de Guelfand, S (G/K) l’espace des fonctions sphériques
bornées sur G relativement à K et µ une mesure de Haar à gauche.R Nous avons vu
que si ϕ appartient à S (G/K), l’application f 7−→ χϕ (f ) = G f (x) ϕ (x−1 ) dµ (x)
est un caractère de L1 (G)\ et tout caractère de L1 (G)\ est de cette forme. Par consé-
quent l’application ϕ −→ χϕ est bijective et permet d’identifier l’espace S (G/K)
au spectre de l’algèbre de Banach L1 (G)\ .
gf
X L1 (G)\ −→ C
& % Ff
S (G/K)
et F f ◦ F = g f.
F étant un homéormorphisme, d’après ce diagramme, la transformée de Guelfand
d’un élément f de L1 (G)\ peut être identifiée à la fonction complexe F f définie sur
S (G/K) par Z
F f (ϕ) = f (x) ϕ x−1 dµ (x)
G
d’où la définition suivante.
245
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Définition IV-1-3-6 Soit f une fonction de L1 (G)\ .
On appelle transformée de Fourier sphérique de la fonction f, la fonction
F f définie sur S (G/K) par :
Z
(F f ) (ϕ) = f (x) ϕ x−1 dµ (x) .
G
F : f 7−→ F f de L1 (G)\
dans CC X L1 (G)\ est appelée la transformation de Fourier sphérique.
C’est encore la transformation de Guelfand associée à l’algèbre de Banach
L1 (G)\ .
c) F (s f ) (ϕ) = ϕ (s) F f (ϕ) et F̄ (fs ) (ϕ) = ϕ (s−1 ) F̄ f (ϕ) .
F (f ∗ g) = (F f ) (F g) ∀f, g ∈ L1 (G)\
F (f ∗ g) (ϕ) = χϕ ( f ∗ g) = χϕ (f ) . χϕ (g)
= F f (ϕ) . F f (ϕ) = (F f ) (F g) (ϕ)
246
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
pour tout ϕ ∈ S (G/K) et f ∈ L1 (G)\
Z
F (s f ) (ϕ) = f s−1 x ϕ x−1 dµ (x)
ZG Z Z
= f (x) ϕ x−1 s−1 dµ (x) = f (x) ϕ x−1 dµK (t)
ZG Z G×K
= f (x) .ϕ x−1 t s−1 dµ (x) dµK (t)
G×K
Z Z
= f (x) ϕ x−1 ϕ s−1 dµ (x) = ϕ s−1 f (x) ϕ x−1 dµ (x)
G G
= ϕ s−1 (F f ) (ϕ) .
c) Montrons que
Z Z
−1
F (fs ) (ϕ) = f (x s) ϕ x dµ (x) = f (x) ϕ s x−1 dµ (x)
ZG Z G Z Z
−1
= f (x) ϕ s x dµ (x) dµK (t) = f (x t) ϕ s x−1 dµ (x) dµK (t)
Z G×K Z G×K
= f (x) ϕ s t x−1 dµK (t) dµ (x)
ZG K
ϕ (s) = f (x) ϕ x−1 dµ (x) = ϕ (s) F (f ) (ϕ) .
G
C.Q.F.D.
247
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Alors :
F (u ∗ v) = (F u) (F v) . Et
F̄ (u ∗ v) = F̄ u F̄ v
En général ces égalités ne sont pas vraies si u est invariante à gauche et v à droite
par K.
T r (π ϕ (f )) = F̄ (f ) (ϕ)
F̄ (f ) (ϕ) = (π ϕ (f ) x0 , x0 )
248
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
En effet :
Z Z
F̄ (f ) (ϕ) = f (x) ϕ (x) dµ (x) = f (x) (x0 / π ϕ (x) x0 ) dµ (x)
G G
Z Z
−1
−1
= f (x) π ϕ x x0 / x0 dµ (x) = f (x) π ϕ x x0 / x0 dµ (x)
G G
= (π ϕ (f ) x0 / x0 ) = (T r (π ϕ (f )))
T r (π ϕ (f ) π ϕ (g) ) = (π ϕ (f ) π ϕ (g)∗ x0 / x0 ) = (π ϕ (f ) x0 / π ϕ (g) x0 )
∗
Z Z
= f (x) π ϕ (x) x0 dµ (x) / g (y) π ϕ (y) x0 dµ (y)
Z ZG G
C.Q.F.D.
249
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Proposition IV-1-3-15 Pour toute fonction f de L1 (G)\ et v une mesure
bornée sur G on a :
F (v ∗ f ) = F (f ∗ v) = (F v) (F f )
Preuve : Nous savons que si une mesure v et une fonction f sont convolables alors
pour tout x ∈ G
Z
v ∗ f (x) = f s−1 x dv (s)
ZG Z Z
−1
F (v ∗ f ) ϕ = v ∗ f (x) ϕ x dµ (x) = f s−1 x ϕ x−1 dµ (x) dv (s)
ZG Z Z G×G
= ϕ (x) ϕ x−1 s−1 dµ (x) dv (s) dµK (t)
Z Z ZG×G×K
= f t−1 x ϕ x−1 t s−1 dµ (x) dv (s) dµK (t)
Z Z G×G×K
= f (x) ϕ x−1 ϕ s−1 dv (s) dµ (x)
Z G×G Z
−1
= ϕ s dv (s) f (x) ϕ x−1 dµ (x) = F v (ϕ) . F f (ϕ) .
G G
C.Q.F.D.
250
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
§ IV-2 FONCTION SPHERIQUE DE TYPE δ
Soit Jc (G) l’ensemble des fonctions f de K (G) qui sont centrales par K
(i.e. f (kx) = f (xk) ∀k ∈ K et x ∈ G) .
251
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
est une sous-algèbre de K (G) et l’application f 7−→ fK ,avec fK (x) =
R Jc (G) −1
K
f (kxk ) dk, est une projection de K (G) sur Jc (G) .
Pour deux éléments f, g ∈ K (G), on a les propriétés suivantes : (fK ∗ g)K =
fK ∗ gK = (f ∗ gK )K .et
Posons
Kδ (G) ∩ Jc (G) = Kδ\ (G) .
Kδ\ (G) est une sous-algèbre de K (G) et l’application f 7−→ χ̄δ ∗fK est une projection
de K (G) sur Kδ\ (G). (Cette algèbre non commutative Kδ\ (G) a été définie par G.
Warner dans.
252
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Définition IV–2-1-5 Soit u = (u1 , u2 ) une représentation double de K sur un
espace de Banach de dimension finie E. Une fonction ϕ est dite u-sphérique si ϕ
est une fonction continue de G sur E telle que :
Soit uδ̌ une représentation unitaire irréductible de K dans la classe duale δ̌ sur
un espace Eδ̌ . Pour tout endomorphisme T de Fδ̌ , on définit le nombre suivant
σ (T ) = d δ̌ tr (T ). On montre que pour tout
Z
T ∈ Fδ̌ = HomC (Eδ̌ , Eδ̌ ) on a : T = uδ̌ k −1 σ (uδ̌ (k) T ) dk.
K
Proposition IV–2-1-6 L’algèbre Kδ\ (G) est isomorphe à l’algèbre Uc,δ (G) des
fonctions continues à support compact ψ de G dans Fδ̌ = HomC (Eδ , Eδ ) et qui
vérifient la relation :
f 7−→ ψ δf est surjective. En effet : Soit ψ ∈ Uc,δ (G). Posons f (x) = σ (ψ (x))
f kx k −1 = σ ψ kx k −1 = σ uδ̌ (k) ψ (x) uδ̌ k −1
= σ (ψ (x)) = f (x) donc f ∈ Jc (G)
Z Z
et χ̄δ ∗ f (x) = −1
χ̄δ (k) f k x dk = d δ̌ χδ̌ (k) tr ψ k −1 x dk
K Z K
−1
= d δ̌ tr (uδ̌ (k)) σ ψ k x dk
ZK
= d δ̌ tr (uδ̌ (k)) σ uδ̌ k −1 ψ (x) dk
K
= d δ̌ tr (ψ (x)) = f (x) donc f ∈ Kδ\ (G) .
253
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Il suffit de prendre ψ δf = ψ et f 7−→ ψ δf est surjective. D’autre part :
Z
δ δ
ψ f ∗ ψ g (x) = ψ δf (xy) ψ δg y −1 d (y)
ZG Z Z
−1
−1
−1
= uδ̌ k1 f (k1 xy) dk1 uδ̌ k2 g k2 y dk2 dy
G K K
Z Z Z
= uδ̌ k1−1 k2−1 f (k1 xy) g k2 y −1 dk1 dk2 dy
ZK ZG ZK
= uδ̌ k1−1 k2−1 f (k1 xy k2 ) g y −1 dk1 dk2 dy
ZK ZG K Z
−1
−1
= uδ̌ k f (k xy) g y dy dk = uδ̌ k −1 f ∗ g (kx) dk
K G K
= ψ δf ∗g (x)
C.Q.F.D.
On considère une représentation de Banach irréductible U de G sur E.
254
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Définition IV–2-1-10 Une semi-norme ρ sur G est une fonction positive semi-
continue inférieurement et bornée sur tout compact de G telle que :
On montre que le produit de convolution est continu pour cette norme k.kρ et on dé-
finit comme précédemment les sous-algèbres ρKδ\ (G) et ρKδ (G) de l’algèbre ρK (G) .
kf (x)k
sup <∞
x∈G ρ (x)
255
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Proposition IV–2-2-4 Soit φ une fonction continue quasi-bornée sur G à valeurs
dans HomC (E, E) telle que
φK = φ et χδ ∗ φ = φ.
Preuve Soit φ une fonction sphérique de type δ. Comme pour tout f ∈ K (G) ,
φK (f ) = φ (fK ) et χδ ∗φ (f ) = fˇ∗χδ ∗φ (1) = φ (χ̄δ ∗ f ) on a pour tout g ∈ K (G) ,
Nous allons montrer que l’existence d’une fonction sphérique de type δ sur G
de hauteur non nulle est toujours liée à l’existence d’une représentation de Banach
irréductible du groupe G.
Preuve Soit l’algèbre I (δ) = C (K) ∗ χ̄δ = {f ∗ χ̄δ , f ∈ C (K)} qu’on identifie à
l’algèbre Md(δ) (C) des matrices carrées d’ordre d (δ) à coefficients complexes.
L’application bilinéaire (φ, f ) 7−→ φ ∗ f de I (δ) × Kδ\ (G) dans K (G) induit une
unique application linéaire du produit tensoriel I(δ) ⊗ Kδ\ (G) dans K (G) lequel
256
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
produit tensoriel est isomorphe à la sous-algèbre Kδ (G) de K (G) (voir [16] Propo.
4.5.1.8).
En effet :
i) ∀x ∈ G, k ∈ G, 1 ⊗ φUδ (kx k −1 ) = ψ Uδ,K (kx k −1 )
R
= K Uδ (k 0 ) ψ Uδ (kx k −1 ) Uδ (k 0−1 ) dk 0
or ψ Uδ (kx k −1 ) = Uδ (k) ψ Uδ (x) Uδ (k −1 )
donc 1 ⊗ φδ (kx k ) = ψ Uδ,K (x) = 1 ⊗ φUδ (x) et φUδ (kx k −1 ) = φUδ (x) .
U −1
R
(ii) ∀x ∈ G, 1 ⊗ χδ ∗ φUδ (x) = 1 ⊗ K χδ (k) φUδ (k −1 x) dk
Z Z
−1
= U
χδ (k) ψ δ,K k x dk = χδ (k) Uδ k −1 x ψ Uδ,K (x) dk
K K
Z Z
U −1
U −1
= ψ δ,K (x) χδ (k) 1 ⊗ uδ k x dk = ψ δ,K (x) 1 ⊗ σ (uδ (k)) uδ k dk
K K
= ψ Uδ,K (x) = 1 ⊗ φUδ (x)
257
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
et χδ ∗ φUδ = φUδ .D’autre part si f ∈ Kδ\ (G) on a :
Z Z Z
1⊗ f (x) φUδ (x) dx = f (x) 1 ⊗ φUδ (x) dx = f (x) ψ Uδ (x) dx
G ZG Z G
U −1
= f (x) ψ δ kx k dk dx
G K
Z
= P (δ) f (x) U (x) dx P (δ) = U (χ̄δ ∗ f ∗ χ̄δ ) = Uδ (f ) = 1 ⊗ uδ (f ) .
G
R
Ainsi uδ (f ) = f (x) φUδ (x) dx, par conséquent φUδ est sphérique de type δ et
G
ψ Uδ : x 7−→ d (δ) tr φUδ (x) est a fonction trace sphérique de type δ correspondante.
C.Q.F.D.
Soit A une algèbre normée involutive complexe et Xm (A) l’ensemble des répré-
sentations unitaires irréductibles de A de dimension finie m.
Soit Sδm (G) l’ensemble des fonctions sphériques de type δ sur G de hauteur m.
Nous allons montrer
que
si φ est une fonction de Sδm (G), il existe une représenta-
R
tion uφδ ∈ Xm Kδ\ (G) telle que uφδ (f ) = G f (x) φ (x) dx et réciproquement. Ce
qui permettra d’identifier les espaces Sδm (G) et Xm Kδ\ (G) et ensuite définir la
transformation de Fourier sphérique de type δ.
Définition IV–2-2-7 Un idéal à gauche J dans une algèbre associative A est dit
régulier s’il existe un élément u ∈ A tel que xu ≡ x mod J pour tout x ∈ A.
258
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Lemme IV–2-2-8 Soit ρ une semi-norme sur G, I un idéal à gauche régulier
maximal dans l’algèbre ρ Kδ (G) et J = {f ∈ρ K (G) , χ̄δ ∗ g ∗ f ∗ χ̄δ ∈ I, ∀g ∈ρ K (G)} .
J est idéal à gauche régulier maximal dans ρ K (G) , I = J ∩ρ Kδ (G)
et f ∗ χ̄δ ≡ f mod J ∀f ∈ρ K (G) .
Preuve : J est un idéal à gauche dans ρ K (G) (évident). Comme I est régulier, il
existe u ∈ρ Kδ (G) tel que k ∗ u ≡ k mod I ∀k ∈ρ Kδ (G).
= h ∗ u − h où
et par conséquent J est régulier. Comme χ̄δ ∗g∗(f ∗ χ̄δ − f )∗ χ̄δ = 0 alors f ∗ χ̄δ −f ∈
J et f ∗ χ̄δ ≡ f mod J. Montrons que I = J ∩ρ Kδ (G) .
Comme I est un idéal maximal dans ρ Kδ (G) il suffit de montrer que J ∩ρ Kδ (G)
est non triviale et contenant I.
Soit J 0 un idéal à gauche contenant J et tel que J 0 6=ρ K (G). D’après le même
raisonnement que précédemment I = J 0 ∩ρ Kδ (G) .
Soit f ∈ J 0 , f ∗ χ̄δ − f ∈ J ⊂ J 0 =⇒ f ∗ χ̄δ ∈ J 0
=⇒ χ̄δ ∗ g ∗ f ∗ χ̄δ ∈ J 0
=⇒ χ̄δ ∗ g ∗ f ∗ χ̄δ ∈ J 0 ∩ρ Kδ (G) = I
=⇒ f ∈ J.
C.Q.F.D.
259
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Lemme IV–2-2-9 Soit une fonction continue ψ sur G telle que
ψ = ψ K , χδ ∗ ψ = ψ
C.Q.F.D.
(i) fˇ ∗ ψ =
ψ∗f
ˇ ∀f ∈ρ Kδ (G)
(ii) ˇ
Iψ = f ∈ ρ Kδ (G) , f ∗ ψ = 0 est un idéal bilatère régulier de ρ Kδ (G)
(iii) f ∈ Iψ ∩ Kδ (G) ⇐⇒ uδ (f ) = 0.
Comme K (G) est dense dans ρ K (G) et que l’application f 7−→ χ̄δ ∗ fK est une
projection continue de ρ K (G) sur ρ Kδ\ (G) alors Kδ\ (G) est dense dans ρ Kδ\ (G) et
fˇ ∗ ψ ˇ \
o L’égalité demeure si on remplace f par εk ∗ f (k ∈ K)
n = ψ ∗ f ∀f ∈ ρ Kδ (G).
car εk ∗ f ; f ∈ρ Kδ\ (G) est total dans ρ Kδ (G). (cf. [16] Th. 4.5.1.11).
260
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
(ii) La relation (i) et l’égalité (f ∗ g)V = ǧ ∗ fˇ pemettent d’affirmer que Iψ
est un idéal bilatère de ρ Kδ (G). Montrons que Iψ est régulier.
Prenons u ∈ Kδ\ (G) tel que uδ (u) soit l’opérateur identique dans l’espace de la
représentation uδ . Ainsi on a : ψ ∗ ǔ = ǔ ∗ ψ = ψ et si f ∈ ρ Kδ (G) alors
(f ∗ u − f )V ∗ ψ = ǔ ∗ fˇ ∗ ψ − fˇ ∗ ψ = ǔ = ψ ∗ fˇ − fˇ ∗ ψ = ψ ∗ fˇ − fˇ ∗ ψ = 0.
C.Q.F.D.
Théorème IV–2-2-11 Soit ψ une fonction continue quasi-bornée sur G telle que
ψ K = ψ et χδ ∗ ψ = ψ.
ψ est une fonction trace sphérique de type δ et de hauteur m si et seulement si,
il existe une représentation irréductible uδ de dimension m de Kδ\ (G) telle que :
Z
ψ (f ) = f (x) ψ (x) dx = d (δ) tr (uδ (f )) ∀f ∈ Kδ\ (G)
G
261
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
D’autre part f ∗ χ̄δ ≡ f mod J ∀f ∈ ρ K (G). Donc f 7−→ f + J est un homomor-
phisme de ρ Kδ (G) sur E (δ) et comme I = J∩ ρ Kδ (G) alors UI ' Uδ .
262
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Corollaire IV–2-2-13 Soit ϕ une fonction continue quasi-bornée de G dans
HomC (E, E) où E est un espace vectoriel de dimension finie telle que
ϕK = ϕ et χδ ∗ ϕ = ϕ.
ϕ est sphérique de type δ si et seulement si pour toute fonction f ∈ Kδ\ (G), il existe
un endomorphisme uδ (f ) de Eδ tel que
f ∗ ϕ = uδ fˇ .ϕ.
Z Z Z Z
= f ky −1 −1
ϕ ky k x dy dk = f y −1
ϕ (y) ϕ (x) dy = ϕ (x) fˇ (y) ϕ (y) dy
G K G G
= ϕ (x) uδ fˇ
Réciproquement supposons que pour tout élément f de Kδ\ (G, ) , f ∗ ϕ = uδ fˇ .ϕ.
Z Z Z
−1
f ∗ ϕ (x) = f (y) ϕ y x dy = f ky −1 k −1 ϕ ky k −1 x dy dk
Z Z G K
= f y −1 ϕ ky k −1 x dy dk
G KZ
uδ fˇ ϕ (x) = ϕ (x) f y −1 ϕ (y) dy
f ∗ ϕ (x) = uδ fˇ ϕ (x)
Z Z
= f y −1
ϕ (x) ϕ (y) − ϕ ky k x dk dy = 0 ∀f ∈ Kδ\ (G, )
−1
G K
R
donc K
ϕ (ky k −1 x) dk = ϕ (x) ϕ (y) et la fonction ϕ est sphérique de type δ.
C.Q.F.D.
263
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
IV-2-3 - Quelques propriétés différentielles
Soient G un groupe de Lie connexe unimodulaire, K un sous-groupe uniformément
large de G, A l’algèbre enveloppante universelle de la complexifiée Gc de l’algèbre de
Lie G du groupe de Lie G., ξ le centre de A et χ le centralisateur de Kc dans A.
La projection canonique de A sur χ est définie par :
Z
D 7−→ DK = Ad (k) D dk.
K
Preuve : Soient a1 , a2 , ...an une base de E (δ) , zi une forme linéaire sur E (δ)
telle que zi (aj ) = δ ij .
d
∀D ∈ a, D ãi (x) = U (x exp t X) = U (x) U∞ (D) ai
dt t=0
d
= U (x) U (exp t X)
dt t=0
donc
X X X
Zψ Uδ (x) = Z zi ◦ ãi (x) = zi ◦ Zãi (x) = zi ◦ [U (x) U∞ (Z) ai ]
i i i
X
= < U (x) U∞ (Z) ai , zi > = KU (Z) ψ Uδ (x) .
i
264
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Remarque IV-2-3-2 Soit U une représentation T ⊂ I de Banach de G sur E., Eω
l’espace des vecteurs analytiques dans E pour U on a
X
EK = E (δ) ⊂ Eω
b
δ∈K
Ceci montre que pour tout δ fixé dans K, b tel que δ soit contenue dans U/K les
fonctions ψ δ et φδ sont analytique sur G.
U U
i.e. Tδ,V (f ) = TU (f ∗ χ̄δ ) ∀f ∈ D (G) .En utilisant le fait que les E (δ)
sont orthogonaux deux à deux, pour δ 0 fixé dans K b
on a :
X Z
TU,δ0 (f ) = TU (f ∗ χ̄δ ) = tr (P (δ) U (f ) P (δ 0 ) P (δ)) = f (x) ψ Uδ0 (x) dx
b G
δ∈K
265
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Preuve : Pour tous x, y ∈ G, on a :
Z
φ kxk −1 y dk = ϕ (x) φ (y) .
K
Donc si T est un distribution sur G à support compact qui commute avec les δ k on
a: Z Z Z
−1
φ kxk y dk dT (f ) = ϕ (x) φ (y) dT (y)
G K G
R R
donc G φ (xy) dT (y) = φ (x) G ϕ (y) dT (y) .On note D −→ TD l’identification de
a avec, l’algèbre des distributions de support {1} . R
Si D ∈ χ, TD commute avec δ k et on a Dφ (X) = φ∗ŤD (x) = G φ (xy −1 ) dŤD (y) =
φ (x) [Dφ (1)] Notons uφ la représentation de χ définie par uφ (D) = Dφ (1) ,uφ est
irréductible si uφ (χ) = HomC (E, E) .
et z◦φ est une fonction analytique non nulle. Il existe donc D ∈ χ tel que D (z ◦ φ) 6=
0 ⇐⇒ z ◦ Dφ (1) 6= 0 et < Dφ (1) , z >6= 0 absurde.
b
Alors φ est une fonction sphérique sur G de type δ (pour une classe δ ∈ K).
266
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
P
n P
Il existe donc ck ∈ C, 0 ≤ k ≤ n tel que Ck ∆k φ = 0 comme Ck ∆k est
k=1 1
elliptique alors φ est analytique.
R
Montrons que φ (.k.k −1 ) dk = φ (.) φ (.) .
Fixons x ∈ G. Comme φ est analytique, il existe un voisinage O de zéro dans G
tel que pour tout Y ∈ O, on ait :
Z Z Z X ∞
1
φ xk exp Y k −1
dk = φ (x exp ( Ad (k) Y )) dk = (Ad (k) Y )m φ (x) dk
K K K m=0 m !
X∞ X∞
1 m 1
= (YK ) φ (x) = (x) (YK )m φ (1) = φ (x) φ (exp Y )
m=0
m! m=0
m!
car D φ (1) = DK φ (1) et φ est K-centrale et comme φ est analytique, on peut donc
l’étendre sur tout G.
Supposons que φ 0 et montrons qu’il existe un δ ∈ K b tel que φ ∗ χδ (1) 6= 0.
Z
∀x ∈ G, φ ∗ χδ (x) = φ (xk) χδ (k) dk
K
Z Z Z
= φ xk 0 k k 0−1 dk χδ (k) dk = φ (x) φ (k) χδ (k) dk = φ (x) φ ∗ χδ (1)
K K K
φ Mδ = φ ∗ χδ = (φ ∗ χδ ) ∗ χδ = φ Mδ2
donc
Mδ = 1 et φ ∗ χδ = φ.
R
Comme φK = φ et φ ∗ χδ = φ alors f −→ G f (x) φ (x) dx est une représentation
de Kδ\ (G) dans E.
Montrons que cette représentation est irréductible. D (G) est faiblement dense
dans l’algèbre des distributions sur G à support compact.
267
CHAPITRE 4. FONCTIONS SPHERIQUES
Remarque IV-2-3-6 Si m (δ) est un entier ≥ 1 tel que δ sont contenu au plus
m (δ) fois dans toute représentation de Banach T ⊂ I de G. Alors dim (E) ≤ m (δ) .
268
Bibliographie
269
BIBLIOGRAPHIE
270