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Clara Campoamor

1888-1972
Clara Campoamor, en avance sur son temps.
Carmen Eulalia Campoamor Rodríguez (Clara Campoamor) était une avocate,
écrivaine, politicienne et défenseure des droits des femmes espagnole. Pendant
la Deuxième République, elle créa l'Union Républicaine des Femmes et fut l'une
des principales promotrices du droit de vote des femmes en Espagne, inscrit
dans la Constitution de 1931 et exercé pour la première fois lors des
élections de 1933.

Malheureusement, elle a vécu une période difficile pour les Républicains ;


Avec le déclenchement de la guerre civile espagnole, elle fut contrainte de
s'exiler en Suisse, où elle mourut.

Après la guerre, ses idées sur le suffrage universel n’ont été utilisées qu’à
la fin de la dictature, on peut donc dire qu’elle était certainement une femme
en avance sur son temps (en Espagne).
Trajectoire
Clara Campoamor Rodríguez est née le 12 février 1888 à
Madrid, fille de Pilar Rodríguez Martínez, couturière, et de
Manuel Campoamor Martínez, comptable de journal. Elle avait
deux frères, dont un seul, Ignacio, a survécu.
En 1898, à l'âge de dix ans, la mort de son père amène Clara
à abandonner ses premières études pour collaborer à
l'économie familiale. Elle travaille comme couturière,
vendeuse et téléphoniste et, aux concours de juin 1909, elle
obtient un poste d'assistante de deuxième classe dans le
corps télégraphique auxiliaire du ministère de l'Intérieur.
En 1914, elle obtient un poste au Ministère de l'Instruction
Publique, avec la première place au concours, ce qui lui
permet de retourner à Madrid, où elle est nommée professeur
spécial de sténographie et de dactylographie dans les écoles
pour adultes. Au cours des années suivantes, elle alterne ce
travail avec ceux de traductrice française et dactylographe
adjointe au sein du Service de Construction Civile du
Ministère lui-même.
En 1920, elle commence ses études secondaires, obtient le
diplôme puis s'inscrit à la Faculté de droit, dont elle sort
diplômé le 19 décembre 1924.
Elle était l'une des rares femmes avocates d'Espagne
lorsqu'elle adhéra en 1925 au Barreau de Madrid, où elle
exerça sa profession jusqu'en 1931.
Le suffrage universel
Après la proclamation de la Deuxième République, Clara Campoamor
fut élue députée de la circonscription de la ville de Madrid lors
des élections de 1931 - alors les femmes pouvaient être élues
mais ne pouvaient pas voter - où elle fit partie de l'équipe qui
prépara le projet de Constitution de la nouvelle République
composée de vingt et un députés.
Au sein de cette instance, elle s'est battu pour établir la
non-discrimination fondée sur le sexe, l'égalité juridique des
fils et des filles nés dans et hors mariage, le divorce et le
suffrage universel, souvent appelé « suffrage féminin ». Elle a
tout réalisé, sauf ce qui concernait le vote, qui devait être
débattu dans les Cortes d'Espagne.
Les partis républicains radicaux ne voulaient pas que les
femmes votent parce qu’on pensait qu’elles étaient fortement
influencées par l’Église et qu’elles voteraient en faveur de
la droite. C'est pour cette raison que le Parti
radical-socialiste a confronté Clara à une autre députée de
renom, Victoria Kent, opposée au vote des femmes. Le débat
final qui s'est tenu le 1er octobre a été un événement.
Campoamor a été considéré comme vainqueur et l'approbation
de l'article 36, qui rend possible le droit de vote des
femmes, a été obtenue avec 161 voix pour et 121 contre.
Enfin, le suffrage universel était arrivé, même s'il
n'allait pas perdurer.
Clara n'a pas pu renouveler son siège en 1933, cependant,
elle a obtenú le poste de directrice générale de la Charité
et de l'Assistance sociale.
Exilé
Lorsque la guerre civile éclate, et par crainte de représailles, elle
s'exile à Lausanne, où elle travaille comme traductrice.

Durant son exil, elle combine son travail avec l'écriture de divers
ouvrages sur le féminisme et son expérience dans la sphère politique.

Elle a vécu plus d'une décennie à Buenos Aires, où elle gagnait sa vie
en traduisant, en donnant des conférences et en écrivant des
biographies (de Concepción Arenal, Sor Juana Inés de la Cruz,
Quevedo...). Elle publie vingt-neuf textes informatifs dans la revue
féminine Chabela entre 1943 et 1945 et réalise des traductions de
nombreux ouvrages du français, par exemple de Victor Hugo et d'Émile
Zola. Elle tenta de rentrer en Espagne à la fin des années 40, mais y
renonça lorsqu'elle apprit qu'elle était poursuivie pour appartenance à
une loge maçonnique.
En 1955, elle retourne à Lausanne (Suisse), où elle
travaille dans un cabinet d'avocats jusqu'à perdre la vue.
Elle mourut d'un cancer le 30 avril 1972. Comme son corps ne
pouvait pas être transféré en Espagne, elle dut être
incinéré, les cendres clandestinement transportées dans le
pays et transférées quelques jours plus tard au cimetière de
Polloe à Saint-Sébastien. Ont été enterrés et sont conservés
jusqu'à aujourd'hui dans le panthéon de la famille Monsó
Riu, car Clara est la marraine de la famille.
Réalisations, idées.
● Deuxième femme à adhérer au Barreau de Madrid.
● Première femme à défendre une affaire devant la
Cour suprême.
● Première femme à occuper le conseil
d'administration de l'Ateneo de Madrid.
● Première femme à prendre la parole au Congrès.
● Première femme espagnole à prendre la parole
devant la Société des Nations.
Clara Campoamor, en tant que grande défenseure des
droits des femmes, était une militante proche des
idées des partis politiques de gauche, mais elle
n'était affiliée à aucun. Il a également défendu la
loi sur le divorce et créé et soutenu de nombreuses
aides d'État et retraites.
La plupart des sources la définissent comme une
citoyenne plutôt que comme une politicienne,
soucieuse du peuple plutôt que des sphères sociales
supérieures.
Reconnaissances
Après la Transition, des hommages et des
reconnaissances ont été réalisés, jugés
rares par les organisations pour
l'égalité des femmes ; divers instituts,
écoles, centres culturels, associations
de femmes, parcs et rues portent son
nom.
● Création en 2005 du Prix « Clara Campoamor » Femme et
Parlement, décerné par le Congrès des Députés, le Sénat et le
Ministère de la Présidence.
● En 1988, Correos a lancé un timbre commémorant le premier
centenaire de la naissance de Clara Campoamor.
● En 2006, à l'occasion du 75e anniversaire de l'approbation du
droit de vote des femmes en Espagne, divers groupes ont lancé
une campagne pour demander la reconnaissance par le Congrès
des députés de leurs contributions en plaçant un buste dans
ses installations.
● En 2007, le ministère des Travaux publics a lancé le navire
polyvalent Clara Campoamor (BS-32), nommé en son honneur et
exploité par la Société de sauvetage et de sécurité maritime.
● En 2021, pour commémorer le 90e anniversaire de l'approbation
du droit de vote des femmes, SER Podcast a lancé Clara
Conquista, composée de deux épisodes.
Clara Campoamor était militante, avocate,
écrivaine et politicienne, mais elle était
bien plus que cela. Clara Campoamor était
une grande défenseure des droits des femmes
et la voix de millions de femmes espagnoles
dans une génération opprimée.

FIN
Bibliographie.
● Aguado, Ana: “Entre lo público y lo privado: sufragio y divorcio en la Segunda República”. Ayer
60, (2005), pp. 105-234.
● Aresti, Nerea: "Los argumentos de la exclusión. Mujeres y liberalismo en la España
contemporánea". En Mujeres y constitucionalismo histórico español: seis estudios, 13-52.
Oviedo, Universidad de Oviedo, 2014.
● Capel, Rosa Mª: "El sagrado derecho de votar". En Historia de las mujeres en España y
América Latina. Vol. IV: Del siglo XX a los umbrales del XXI, 77-100. Madrid, Cátedra, 2006.
● Fernando Centenera Sánchez-Seco (2017). «Clara Campoamor y el valor de la igualdad: Una
Propuesta Docente». Revista Jurídica de Investigación e Innovación Educativa.
● García Méndez, Esperanza: La actuación de la mujer en las Cortes de la II República. Madrid,
Almena, 1979.
● Fagoaga, Concha; Saavedra, Paloma (2006). Clara Campoamor: la sufragista española.
Instituto de la Mujer.

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