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Descriptif de français
Nom: Chabouni
Prénom : Omar Rayan
Classe : 1 ère STMG
Année scolaire : 2023 /2024
Objet d’étude I :
Objet d’étude II :
Objet d’étude IV :
Le Bal
Mme de Clèves avait ouï parler de ce prince à tout le monde, comme de ce qu’il
y avait de mieux fait et de plus agréable à la cour ; et surtout Mme la Dauphine
le lui avait dépeint d’une sorte, et lui en avait parlé tant de fois, qu’elle lui avait
donnée de la curiosité, et même de l’impatience de le voir. Elle passa tout le
jour des fiançailles chez elle à se parer, pour se trouver le soir au bal et au festin
royal qui se faisait au Louvre. Lorsqu’elle arriva, l’on admira sa beauté et sa
parure ; le bal commença et, comme elle dansait avec M. de Guise, il se fit un
assez grand bruit vers la porte de la salle, comme de quelqu’un qui entrait et à
qui on faisait place. Mme de Clèves acheva de danser et, pendant qu’elle
cherchait des yeux quelqu’un qu’elle avait dessein de prendre, le roi lui cria de
prendre celui qui arrivait. Elle se tourna et vit un homme qu’elle crut d’abord ne
pouvoir être que M. de Nemours, qui passait par-dessus quelques sièges pour
arriver où l’on dansait. Ce prince était fait d’une sorte qu’il était difficile de
n’être pas surprise de le voir quand on ne l’avait jamais vu, surtout ce soir-là, où
le soin qu’il avait pris de se parer augmentait encore l’air brillant qui était dans
sa personne ; mais il était difficile aussi de voir Mme de Clèves pour la
première fois sans avoir un grand étonnement. M. de Nemours fut tellement
surpris de sa beauté que, lorsqu’il fut proche d’elle, et qu’elle lui fit la
révérence, il ne put s’empêcher de donner des marques de son admiration.
Quand ils commencèrent à danser, il s’éleva dans la salle un murmure de
louanges. Le roi et les reines se souviennent qu’ils ne s’étaient jamais vus, et
trouvèrent quelque chose de singulier de les voir danser ensemble sans se
connaître. Ils les appelèrent quand ils eurent fini sans leur donner le loisir de
parler à personne et leur demandèrent s’ils n’avaient pas bien envie de savoir
qui ils étaient, et s’ils ne s’en doutaient point.
– Pour moi, Madame, dit M. de Nemours, je n’ai pas d’incertitude ; mais
comme Mme de Clèves n’a pas les mêmes raisons pour deviner qui je suis que
celles que j’ai pour la reconnaître, je voudrais bien que Votre Majesté eût la
bonté de lui apprendre mon nom. – Je crois, dit Mme la Dauphine, qu’elle le sait
aussi bien que vous savez le sien.
– Je vous assure, Madame, reprit Mme de Clèves, qui paraissait un peu
embarrassée, que je ne devine pas si bien que vous pensez. – Vous devinez fort
bien, répondit Mme la Dauphine ; et il y a même quelque chose d’obligeant
pour M. de Nemours à ne vouloir pas avouer que vous le connaissez sans l’avoir
jamais vu.
La reine les interrompit pour faire continuer le bal ; M. de Nemours prit la reine
Dauphine. Cette princesse était d’une parfaite beauté et avait paru telle aux yeux
de M. de Nemours avant qu’il allât en Flandre ; mais, de tout le soir, il ne put
admirer que Mme de Cleves.
Meursault est retourne sur la place où peut avant avait éclaté une altercation
entre son ami Raymond et deux arabes. Toute semble terminé lorsque Meursault
à qui Raymond avait donné un revolver rencontre par hasard un des deux
arabes.
Il était seul. Il reposait sur le dos, les mains sous la nuque, le front dans les
ombres du rocher, tout le corps au soleil. Son bleu de chauffe fumait dans la
chaleur. J'ai été un peu surpris. Pour moi, c'était une histoire finie et j'étais venu
là sans y penser. Dès qu'il m'a vu, il s'est soulevé un peu et a mis la main dans sa
poche. Moi, naturellement, j'ai serré le revolver de Raymond dans mon veston.
Alors de nouveau, il s'est laissé aller en arrière, mais sans retirer la main de sa
poche. J'étais assez loin de lui, à une dizaine de mètres. Je devinais son regard
par instants, entre ses paupières mi-closes. Mais le plus souvent, son image
dansait devant mes yeux, dans l'air enflammé. Le bruit des vagues était encore
plus paresseux, plus étalé qu'à midi. C'était le même soleil, la même lumière sur
le même sable qui se prolongeait ici. Il y avait déjà deux heures que la journée
n'avançait plus, deux heures qu'elle avait jeté l'ancre dans un océan de métal
bouillant. À l'horizon, un petit vapeur est passé et j'en ai deviné la tache noire au
bord de mon regard, parce que je n'avais pas cessé de regarder l'Arabe. J'ai
pensé que je n'avais qu'un demi-tour à faire et ce serait fini. Mais toute une
plage vibrante de soleil se pressait derrière moi. J'ai fait quelques pas vers la
source. L'Arabe n'a pas bougé. Malgré tout, il était encore assez loin. Peut-être à
cause des ombres sur son visage, il avait l'air de rire. J'ai attendu. La brûlure du
soleil gagnait mes joues et j'ai senti des gouttes de sueur s'amasser dans mes
sourcils. C'était le même soleil que le jour où j'avais enterré maman et, comme
alors, le front surtout me faisait mal et toutes ses veines battaient ensemble sous
la peau. À cause de cette brûlure que je ne pouvais plus supporter, j'ai fait un
mouvement en avant. Je savais que c'était stupide, que je ne me débarrasserais
pas du soleil en me déplaçant d'un pas. Mais j'ai fait un pas, un seul pas en
avant. Et cette fois, sans se soulever, l'Arabe a tiré son couteau qu'il m'a
présenté dans le soleil. La lumière a giclé sur l'acier et c'était comme une longue
lame étincelante qui m'atteignait au front. Au même instant, la sueur amassée
dans mes sourcils a coulé d'un coup sur les paupières et les a recouvertes d'un
voile tiède et épais. Mes yeux étaient aveuglés derrière ce rideau de larmes et de
sel. Je ne sentais plus que les cymbales du soleil sur mon front et,
indistinctement, le glaive éclatant jailli du couteau toujours en face de moi.
Cette épée brûlante rongeait mes cils et fouillait mes yeux douloureux. C'est
alors que tout a vacillé. La mer a charrié un souffle épais et ardent. Il m'a
semblé que le ciel s'ouvrait sur toute son étendue pour laisser pleuvoir du feu.
Tout mon être s'est tendu et j'ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a
cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse et c'est là, dans le bruit à la fois sec et
assourdissant, que tout a commencé. J'ai secoué la sueur et le soleil. J'ai compris
que j'avais détruit l'équilibre du jour, le silence exceptionnel d'une plage où
j'avais été heureux. Alors, j'ai tiré encore quatre fois sur un corps inerte où les
bals s'enfonçaient sans qu'il y parût. Et c'était comme quatre coups brefs que je
frappais sur la porte du malheur.
Albert Camus, l’Etranger, 1942
Le Théâtre
Texte 1
Acte I, Scène 1
GUSMAN Je ne sais pas, de vrai, quel homme il peut être, s'il faut qu'il nous ait
fait cette perfidie ; et je ne comprends point comme après tant d'amour et tant
d'impatience témoignée, tant d'hommages pressants, de vœux, de soupirs et de
larmes, tant de lettres passionnées, de protestations ardentes et de serments
réitérés, tant de transports enfin et tant d'emportements qu'il a fait paraître,
jusqu'à forcer, dans sa passion, l'obstacle sacré d'un couvent, pour mettre Done
Elvire en sa puissance, je ne comprends pas, dis-je, comme, après tout cela, il
aurait le cœur de pouvoir manquer à sa parole.
Scène 5.
DOM JUAN, UN SPECTRE en femme voilée, SGANARELLE.
LE SPECTRE, en femme voilée. - Dom Juan n’a plus qu’un moment à
pouvoir profiter de la miséricorde du Ciel, et s’il ne se repent ici, sa perte est
résolue.
SGANARELLE. - Entendez-vous, Monsieur ?
DOM JUAN. - Qui ose tenir ces paroles ? Je crois connaître cette voix.
SGANARELLE. - Ah, Monsieur, c’est un spectre, je le reconnais au marcher.
DOM JUAN. - Spectre, fantôme, ou diable, je veux voir ce que c’est. Le
Spectre change de figure, et représente le temps avec sa faux à la main.
SGANARELLE. - Ô Ciel ! voyez-vous, Monsieur, ce changement de figure ?
DOM JUAN. - Non, non, rien n’est capable de m’imprimer de la terreur, et je
veux éprouver avec mon épée si c’est un corps ou un esprit. Le Spectre s’envole
dans le temps que Dom Juan le veut frapper.
SGANARELLE. - Ah, Monsieur, rendez-vous à tant de preuves, et jetez-vous
vite dans le repentir.
DOM JUAN. - Non, non, il ne sera pas dit, quoi qu’il arrive, que je sois capable
de me repentir, allons, suis-moi.
Scène 6.
LA STATUE, DOM JUAN, SGANARELLE.
LA STATUE. - Arrêtez, Dom Juan, vous m’avez hier donné parole de venir
manger avec moi.
DOM JUAN. - Oui, où faut-il aller ?
LA STATUE. - Donnez-moi la main.
DOM JUAN. - La voilà.
LA STATUE. - Dom Juan, l’endurcissement au péché traîne une mort funeste,
et les grâces du Ciel que l’on renvoie, 25 ouvrent un chemin à sa foudre.
DOM JUAN.- Ô Ciel, que sens-je ? Un feu invisible me brûle, je n’en puis
plus, et tout mon corps devient un brasier ardent, ah ! Le tonnerre tombe avec
un grand bruit et de grands éclairs sur Dom Juan, la terre s’ouvre et l’abîme, et
il sort de grands feux de l’endroit où il est tombé.
SGANARELLE. - Voilà par sa mort un chacun satisfait, Ciel offensé, lois
violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à
mal, maris poussés à bout, tout le monde est content ; il n’y a que moi seul de
malheureux, qui après tant d’années de service, n’ai point d’autre récompense
que de voir à mes yeux l’impiété de mon maître, punie par le plus épouvantable
châtiment du monde
Molière, Dom Juan, “le dénouement”, 1
Texte 3
La transformation de Jean
Bérenger
Vous vous trompez, Jean. C'est un ménage très uni, au contraire.
Jean
Très uni, vous en êtes sur ? Hum, hum, BRR…
Bérenger, se dirigeant vers la salle de bain dont Jean lui claque la porte au nez
Très uni. La preuve, c'est que…
Texte 4
Le Monologue final
BERENGER - (Il retourne vers la glace.) Un homme n'est pas laid, un homme
n'est pas laid ! (Il se regarde en passant la main sur sa figure.) Quelle drôle de
chose ! A quoi je ressemble alors ? A quoi ? (Il se précipite vers un placard, en
sort des photos, qu'il regarde.) Des photos ! Qui sont-ils tous ces gens-là ? M.
Papillon, ou Daisy plutôt ? Et celui-là, est-ce Botard ou Dudard, ou Jean ? ou
moi, peut-être ! (Il se précipite de nouveau vers le placard d'où il sort deux ou
trois tableaux.) Oui, je me reconnais ; c'est moi, c'est moi ! (Il va raccrocher les
tableaux sur le mur du fond, à côté des têtes des rhinocéros.) C'est moi, c'est
moi. (Lorsqu'il accroche les tableaux, on s'aperçoit que ceux-ci représentent un
vieillard, une grosse femme, un autre homme. La laideur de ces portraits
contraste avec les têtes des rhinocéros qui sont devenues très belles. Bérenger
s'écarte pour contempler les tableaux.) Je ne suis pas beau, je ne suis pas beau.
(Il décroche les tableaux, les jette par terre avec fureur, il va vers la glace.) Ce
sont eux qui sont beaux. J'ai eu tort ! Oh, comme je voudrais être comme eux. Je
n'ai pas de corne, hélas ! Que c'est laid, un front plat. Il m'en faudrait une ou
deux, pour rehausser mes traits tombants. Ça viendra peut-être, et je n'aurai plus
honte, je pourrai aller tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! (Il regarde les
paumes de ses mains.) Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? (Il
enlève son veston, défait sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.) J'ai la
peau flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais avoir une
peau dure et cette magnifique couleur d'un vert sombre, une nudité décente, sans
poils, comme la leur ! (Il écoute les barrissements.) Leurs chants ont du charme,
un peu âpre, mais un charme certain ! Si je pouvais faire comme eux. (Il essaye
de les imiter.) Ahh, Ahh, Brr ! Non, ça n'est pas ça ! Essayons encore plus fort !
Ahh, Ahh, Brr ! non, non, ce n'est pas ça, que c'est faible, comme cela manque
de vigueur ! Je n'arrive pas à barrir. Je hurle seulement. Ahh, Ahh, Brr ! Les
hurlements ne sont pas des barrissements ! Comme j'ai mauvaise conscience,
j'aurais dû les suivre à temps. Trop tard maintenant ! Hélas, je suis un monstre,
je suis un monstre. Hélas, jamais je ne deviendrai 40 rhinocéros, jamais,
jamais ! Je ne peux plus changer. Je voudrais bien, je voudrais tellement, mais
je ne peux pas. Je ne peux plus me voir. J'ai trop honte ! (Il tourne le dos à la
glace.) Comme je suis laid ! Malheur à celui qui veut conserver son originalité !
(Il a un brusque sursaut.) Eh bien tant pis ! Je me défendrai contre tout le monde
! Ma carabine, ma carabine ! (Il se retourne face au mur du fond où sont fixées
les têtes des rhinocéros, tout en criant :) Contre tout le monde, je me défendrai,
contre tout le monde, je me défendrai ! Je suis le dernier homme, je le resterai
jusqu'au bout ! Je ne capitule pas ! – Rideau
L’incendie
Ben Youb se baissa à cet instant et ramassa une poignée de terre dans un sillon.
II montra dans sa paume cette poudre brune aux autres hommes. II la présenta
d'un geste circulaire. A mi-voix, avec un accent de gravité plein de tristesse, il
prononça :
Un jour viendra où nos enfants nous demanderont des comptes terribles. Ils se
lèveront pour nous maudire... J'entrevois l'avenir. Je vois mes petits-fils,
justement irrités, charger d'anathèmes la mémoire de leur aïeul... Je les vois
s'avancer vers moi, et que disent-ils ? Dieu Tout-Puissant !
Si vous abandonnez votre terre..., reprit-il sourdement, vos enfants, vos petits-
enfants et arrière-petits-enfants... jusqu'à la dernière génération, vous
demanderont des comptes. Vous n'aurez point mérité d'eux, de votre pays, de
l'avenir...
Ne sommes-nous pas comme des étrangers dans notre pays ! Par Dieu, mes
voisins, je vous dis les choses comme je les pense. On croirait que c'est nous les
étrangers, et les étrangers les vrais gens d'ici. Devenus les maîtres de tout, ils
veulent devenir du coup nos maîtres aussi. Et, gorgés des richesses de notre sol,
ils se font un devoir de nous haïr. Naturellement ils savent cultiver ; pour ça, ils
le savent bien ! N'empêche que ces terres sont toutes à nous. Travaillées avec
l'araire ou même pas travaillées du tout, elles nous ont été enlevées. Maintenant,
avec elles, avec notre propre terre, ils nous étouffent. Ne croyez-vous pas qu'on
est tous encagés comme dans une prison, pris à la gorge ? On ne peut plus
respirer, frères, on ne peut plus !
Texte 3
Actes et paroles
Discours à l'assemblée
Je ne suis pas, messieurs, de ceux qui croient qu'on peut supprimer la souffrance
en ce monde ; la souffrance est une loi divine ; mais je suis de ceux qui pensent
et qui affirment qu'on peut détruire la misère.
Il y a dans Paris, dans ces faubourgs de Paris que le vent de l'émeute soulevant
naguère si aisément, il y a des rues, des maisons, des cloaques, où des familles,
des familles entières, vivent pêle-mêle, hommes, femmes, jeunes filles, enfants,
n'ayant pour lits, n'ayant pour couvertures, J'al presque dit pour vêtement, que
des monceaux infects de chiffons en fermentation, ramassés dans la fange du
coin des bornes, espèce de fumier des villes, où des créatures s'enfouissent
toutes vivantes pour échapper au froid de l'hiver.
Eh bien, messieurs, je dis que ce sont là des choses qui ne doivent pas être ; je
dis que la société doit dépenser toute sa force, toute sa sollicitude, toute son
intelligence, toute sa volonté, pour que de telles choses ne soient pas ! Je dis que
de tels faits, dans un pays civilisé, engagent la conscience de la société tout
entière ; que je m'en sens, moi qui parle, complice et solidaire, et que de tels
faits ne sont pas seulement des torts envers l'homme, que ce sont des crimes
envers Dieu !
Texte 4
Nedjma