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REGARDER LE MONDE, INVENTER DES MONDES

Visions poétiques du monde

UNITÉ 10
Les poètes : voyageurs de la modernité
Durée approximative : 7 h 30
Cette unité 10 poursuit le thème du cycle 4 : REGARDER LE MONDE, INVENTER DES MONDES, sur lequel tu as déjà tra-
vaillé à l’unité 1. C’est à nouveau sous l’aspect des Visions poétiques du monde que l’étude sera construite.
Dans cette unité, tu vas partir en voyage et parcourir le monde, de Montmartre à New York, en passant par la Sibérie. Tu
voyageras en train, en auto ou en bateau, mais toujours en compagnie de poètes. Au XXe siècle, les progrès techniques
ont considérablement modifié le rapport que les hommes entretiennent avec l’espace. Les poètes que tu vas découvrir
ont su capter et fixer dans leurs textes les particularités du voyage moderne. Pour cela, ils ont dû renouveler les formes
poétiques traditionnelles et en forger d’autres, plus souples, plus libres, capables de recueillir et de transcrire les vibra-
tions, parfois les soubresauts, d’un monde en pleine mutation. C’est donc également à un voyage à travers la modernité
poétique que cette unité t’invite maintenant.
Alors accepte la proposition de Rimbaud, rédigée dans un wagon, le 7 octobre 1870 :
L’hiver, nous irons dans un petit wagon rose
Avec des coussins bleus.
Nous serons bien…

SÉANCE 1

Découvrir une forme poétique nouvelle : le calligramme


« La Petite Auto », Guillaume Apollinaire 87
SÉANCE 2

Étudier un poème en vers libres : « Ode », Valery Larbaud 90


SÉANCE 3

Analyser un poème de la modernité : « La Prose du Transsibérien


et de la petite Jehanne de France », Blaise Cendrars 94
SÉANCE 4

Étudier un poème en prose « Pensée en mer », Paul Claudel 98


SÉANCE 5

Découvrir le regard du poète sur une ville moderne :


« À New York » Léopold Sédar Senghor 101
SÉANCE 6

Je m’évalue 104

86 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10


SÉANCE 1
Découvrir une forme poétique nouvelle : le calligramme
« La Petite Auto », Guillaume Apollinaire

Durée approximative : 1 heure


La première unité t’emmène dans une « petite auto », aux côtés de Guillaume Apollinaire, au moment où la Première
Guerre mondiale éclate. Tu découvriras une forme poétique originale, le calligramme et travailleras sur l’orthographe et
l’accord de « leur ».
Ouvre une nouvelle page dans ton cahier. En haut, note le numéro et le titre de l’unité en rouge. Encadre-­les.
Saute deux lignes, puis note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Fais ensuite le travail demandé.
À présent, lis deux fois le texte qui suit.
LA PETITE AUTO

1 Le 31 du mois d’Août 1914


Je partis de Deauville un peu avant minuit
Dans la petite auto de Rouveyre1

Avec son chauffeur nous étions trois

5 Nous dîmes adieu à toute une époque


Des géants furieux se dressaient sur l’Europe
Les aigles quittaient leur aire2 attendant le soleil
Les poissons voraces montaient des abîmes
Les peuples accouraient pour se connaître à fond
10 Les morts tremblaient de peur dans leurs sombres demeures

Les chiens aboyaient vers là-­bas où étaient les frontières


Je m’en allais portant en moi toutes ces armées qui se battaient
Je les sentais monter en moi et s’étaler les contrées où elles serpentaient
Avec les forêts les villages heureux de la Belgique
15 Francorchamps3 avec l’Eau Rouge4 et les pouhons5
Région par où se font toujours les invasions
Artères ferroviaires où ceux qui s’en allaient mourir
Saluaient encore une fois la vie colorée
Océans profonds où remuaient les monstres
20 Dans les vieilles carcasses naufragées
Hauteurs inimaginables où l’homme combat
Plus haut que l’aigle ne plane
L’homme y combat contre l’homme
Et descend tout à coup comme une étoile filante
25 Je sentais en moi des êtres neufs pleins de dextérité6
Bâtir et aussi agencer un univers nouveau
Un marchand d’une opulence7 inouïe et d’une taille prodigieuse
Disposait un étalage extraordinaire
Et des bergers gigantesques menaient
30 De grands troupeaux muets qui broutaient les paroles
Et contre lesquels aboyaient tous les chiens sur la route

Notes :

1. « Rouveyre » : ami d’Apollinaire, journaliste et dessinateur.


2. « aire » : nid des grands oiseaux de proie, comme l’aigle.
3. « Francorchamps » : village belge appartenant à la commune de Stavelot où Apollinaire séjourna à l’âge de 19 ans.
4. « l’Eau Rouge » : rivière belge.
5. « pouhon » : source minérale ferrugineuse, c’est‑à-­dire qui contient du fer.
6. « dextérité » : habileté, adresse.
7. « opulence » : richesse.

CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 1 87


35 Et quand après avoir passé l’après-midi
Par Fontainebleau
Nous arrivâmes à Paris
Au moment où l’on affichait la mobilisation1
Nous comprîmes mon camarade et moi
40 Que la petite auto nous avait conduits dans une époque
Nouvelle
Et bien qu’étant déja tous des hommes mûrs
Nous venions cependant de naître
— Guillaume Apollinaire, « La Petite Auto », in Calligrammes, 1918.
Notes :

1. « mobilisation » : mise sur le pied de guerre des forces militaires d’un pays par le rappel dans les armées de
tous ceux qui sont désignés pour y servir en temps de paix.

Pour vérifier ta bonne compréhension du poème, réponds maintenant aux questions qui suivent.

A. Analyser le contexte historique du poème


1. a) Quelle est la date exacte du voyage fait par le poète dans la petite auto ?
b) Quel évènement historique la France s’apprête-­t‑elle à vivre ?
c) Relève dans la fin du poème un terme qui le confirme.
d) Par quelle région les armées adverses arrivent-­elles ? Cite le texte à l’appui de ta réponse.
2. a) Que désigne l’expression « des géants furieux » employée au vers 6 ?
b) Dans les vers 6 à 9, quels verbes de mouvement expriment les préparatifs de la guerre ?
c) Souligne, dans les vers 11 à 24, les termes se rapportant au combat.
d) Le poète emploie le champ lexical des animaux pour parler des forces qui vont s’affronter : relèves-­en trois
exemples.
e) Quel effet produit l’utilisation de ce champ lexical ?
Tu peux vérifier tes réponses dans le corrigé et poursuivre ton travail.

B. L’entrée dans une époque nouvelle


1. a) Le poète a conscience qu’une période est en train de s’achever. Quel vers, situé au début du poème, l’exprime
clairement ?
b) Relève, entre les vers 11 et 19, deux groupes nominaux traduisant le bonheur de l’avant-­guerre.

88 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 1


2. a) Le poète ressent d’une manière très intime les évènements historiques qui se profilent. Retrouve trois expres-
sions qui le montrent.
b) Relève les trois termes appartenant au champ lexical de la nouveauté.
c) « Nous venions […] de naître » (v.43) : que cherche à exprimer Apollinaire par cette expression ?
3. D’après tes réponses aux questions précédentes, explique en quoi ce voyage en voiture est aussi un voyage dans
le temps.

C. Le calligramme : une forme poétique nouvelle


1. a) Un dessin est intercalé dans le poème, entre les vers 31 et 35. Que représente-­t‑il ?
b) Quels indices, contenus dans le poème, peuvent en faciliter l’identification ?
c) De quoi sont formés les différents éléments du dessin ?
2. Voici, sous sa forme versifiée traditionnelle, le texte formant le dessin :
Je n’oublierai jamais ce voyage nocturne où nul de nous ne dit un mot.
Ô départ sombre où mouraient nos 3 phares
Ô nuit tendre d’avant la guerre
Ô villages où se hâtaient
Maréchaux-­ferrants rappelés
Entre minuit et une heure du matin
Vers Lisieux la très bleue
Ou bien
Versailles d’or
Et 3 fois nous nous arrêtâmes pour changer un pneu qui avait éclaté.
a) Ce texte correspond-­il au thème développé dans le poème ? Justifie ta réponse en t’appuyant sur des
exemples précis.
b) Relève deux termes qui expriment l’opposition entre le bonheur d’avant-­guerre et le malheur qui s’installe.
c) Quel effet produit la présence d’un tel dessin au milieu d’un poème consacré à la déclaration de guerre ?
Tu peux maintenant vérifier toutes tes réponses dans le corrigé avant de lire et de mémoriser le « Je retiens » suivant.

JE RETIENS
Une forme poétique moderne : le calligramme
Au début du XXe siècle, les peintres cubistes comme Picasso introduisent des lettres et des collages dans leurs
dessins. Apollinaire intègre à son tour le dessin à sa poésie par l’emploi du calligramme. Un calligramme est un
poème dont les vers sont disposés de manière à figurer un objet en rapport avec le poème. Il incarne un nouveau
mode d’expression qui donne à la poésie un aspect visuel et suggère une autre manière de lire.

D. Orthographe et accord de leur


1. « Les aigles quittaient leur aire attendant le soleil »
« Les morts tremblaient de peur dans leurs sombres demeures »
Apollinaire évoque les hommes qui vont combattre et leur consacre un poème.
a) Observe l’orthographe des mots en gras. Que peux-­tu en conclure ? leur saccord que lorsqu'il est devant un nom
b) Ces mots appartiennent-­ils toujours à la même classe grammaticale ? non,
Tu peux maintenant vérifier tes réponses avant de recopier le « Je retiens » qui suit afin de le mémoriser.

JE RETIENS
Orthographe et accord de leur
Employé comme déterminant possessif et placé devant un nom, leur s’accorde en fonction du nombre d’objets
possédés :
Les villages ont perdu leur tranquillité. / Les hommes abandonnent leurs habitudes.
Employé comme pronom personnel complément, et placé devant un verbe, leur ne prend pas d’s : c’est le pluriel
de « lui ».
Les affiches de mobilisation leur apprennent l’entrée en guerre.

CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 1 89


Effectue l’exercice suivant pour t’entraîner.
2. a) Complète les phrases suivantes avec leur ou leurs.
— Les soldats partiront défendre ______leur patrie.
— Certains ne se relèveront pas de _________
leurs blessures.
— Les calligrammes intégrés dans les poèmes _______ leur donnent une dimension visuelle.
— Les poètes empruntent aux peintres certaines de _______
leurs techniques.
b) Parmi ces phrases, quelles sont celles dans lesquelles « leur » est employé comme pronom ?

SÉANCE 2
Étudier un poème en vers libres : « Ode », Valery Larbaud

Durée approximative : 1 h 30
Dans cette séance, tu vas monter à bord des trains de luxe, en compagnie de Valery Larbaud. Sous le pseudonyme de
A. O. Barnabooth, le poète, disposant d’une immense fortune personnelle, nous fait partager ses voyages dans les paque-
bots et les trains de luxe. Cette séance sera pour toi l’occasion d’étudier une autre forme poétique moderne, le vers libre.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Fais ensuite le travail
demandé.

Lis attentivement le texte qui suit. Tu peux aussi l’écouter à la piste 30.

ODE1

1 Prête-moi ton grand bruit, ta grande allure si douce,


Ton glissement nocturne à travers l’Europe illuminée,
Ô train de luxe ! et l’angoissante musique
Qui bruit2 le long de tes couloirs de cuir doré,
5 Tandis que derrière les portes laquées, aux loquets3 de cuivre lourd,
Dorment les millionnaires.
Je parcours en chantonnant tes couloirs
Et je suis ta course vers Vienne et Budapesth,
Mêlant ma voix à tes cent mille voix,
10 Ô Harmonika-Zug4 !

J’ai senti pour la première fois toute la douceur de vivre,


Dans une cabine du Nord-Express5, entre Wirballen et Pskow6.
On glissait à travers des prairies où des bergers,
Au pied de groupes de grands arbres pareils à des collines,
15 Étaient vêtus de peaux de moutons crues et sales…
(Huit heures du matin en automne, et la belle cantatrice
Aux yeux violets chantait dans la cabine à côté.)
Et vous, grandes places à travers lesquelles j’ai vu passer la Sibérie et les monts du Samnium7,
La Castille8 âpre et sans fleurs, et la mer de Marmara9 sous une pluie tiède !
Notes :

1. « ode » : poème lyrique destiné à célébrer des événements importants ou de grands personnages.
2. « bruit » : (du verbe bruire) fait du bruit.
3. « loquets » : sorte de verrou.
4. 
« Harmonika-­Zug » : mot allemand signifiant « train harmonica ». L’Harmonika-­Zug était un célèbre train de nuit
au début du XXe siècle en Allemagne.
5. « Nord-­Express » : train, créé en 1896, qui relie les grandes capitales d’Europe.
6. « Wirballen et Pskow » : villes de Lituanie et de Biélorussie.
7. « Samnium » : région montagneuse de l’Italie.
8. « Castille » : région du centre de l’Espagne.
9. « mer de Marmara » : mer qui relie la mer Noire à la mer Égée.

90 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 2


20 Prêtez-moi, Ô Orient-Express1, Sud-Brenner-Bahn2, prêtez-moi
Vos miraculeux bruits sourds et
Vos vibrantes voix de chanterelle3 ;
Prêtez-moi la respiration légère et facile
Des locomotives hautes et minces, aux mouvements
25 Si aisés, les locomotives des rapides,
Précédant sans effort quatre wagons jaunes à lettres d’or
Dans les solitudes montagnardes de la Serbie,
Et, plus loin, à travers la Bulgarie pleine de roses…
Ah ! il faut que ces bruits et que ce mouvement
30 Entrent dans mes poèmes et disent
Pour moi ma vie indicible, ma vie
D’enfant qui ne veut rien savoir, sinon
Espérer éternellement des choses vagues.
—Valery Larbaud, « Ode », in Les Poésies de A.O. Barnabooth © Éditions Gallimard
« Tous les droits d’auteur de ce texte sont réservés. Sauf autorisation, toute utilisation de celui-ci autre que la consultation
individuelle et privée est interdite » www.gallimard.fr

Notes :

1. « Orient-­Express » : train de luxe, créé en 1883, qui relie Paris à Istanbul, en passant par Vienne.
2. « Sud-­Brenner-­Bahn » : train du sud de l’Autriche.
3. « chanterelle » : corde la plus fine, ayant le son le plus aigu, dans un instrument à corde.
Vérifie ta bonne compréhension du texte en répondant aux questions qui suivent.

A. Une « ode » aux trains de luxe


1. a) À qui s’adresse le poète dès le premier vers ?
b) Comment s’appelle le procédé par lequel un auteur interpelle un destinataire présent ou absent ?
c) Souligne dans l’ensemble du texte les mots appartenant au champ lexical du train.
d) « Prêtez-­moi la respiration légère et facile
Des locomotives hautes et minces » (v. 23-24)
Quelle figure de style est employée dans ces deux vers pour décrire les locomotives ?
2. « Ô train de luxe ! »
a) Quels sont les quatre trains de luxe évoqués dans le poème ?
b) Relève dans l’ensemble du poème les détails qui traduisent l’aspect luxueux de ces trains.
c) À quel genre de passagers ces trains sont-­ils destinés ? Cite deux exemples de ces passagers pris dans le
texte.
3. a) De manière générale, le lexique employé pour décrire les trains est-­il mélioratif ou péjoratif ?
b) En t’appuyant sur l’ensemble de tes réponses précédentes, explique quelle image le poète veut donner de ces
trains.
Vérifie maintenant tes réponses dans le livret de corrigés avant de poursuivre ton travail.

B. L’écriture poétique du voyage


1. a) Le poème juxtapose de nombreuses références géographiques. Classe les noms de lieux dans le tableau qui
suit selon ce qu’ils désignent : Vienne – Samnium – Castille – Sibérie – Marmara – Serbie – Bulgarie – Wirballen –
Budapesth.

villes régions pays mer

— — — —
— — — —
— — — —
b) Certains de ces lieux sont associés à une caractéristique précise. Retrouve-­les en reliant les propositions
suivantes.

CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 2 91


pleine de roses • • Entre Wirballen et Pskow
âpre et sans fleurs • • La Castille
des bergers vêtus de peaux • • Mer de Marmara
une pluie tiède • • Bulgarie
c) Pourquoi l’évocation de ces différents lieux peut-­elle provoquer chez le lecteur un sentiment de dépaysement ?
2. a) Dans la première strophe, quelles expressions désignent le mouvement du train ?
b) « On glissait » (v. 13) : quelle impression suggère l’emploi du verbe « glisser » ?
c) Dans les vers 23 à 28, relève les termes qui confirment et développent cette impression.
3. a) Relève et classe dans le tableau suivant les termes évoquant le bruit et la musique.

Le bruit La musique

b) Quel vers exprime une harmonie entre la voix du poète et les bruits du train ?
c) En quoi l’expression « Harmonika-­Zug » associe-­t‑elle une sensation visuelle et une sensation auditive au train ?
4. a) Quel nom, employé au vers 11, traduit le plaisir ressenti par le poète lors de ses voyages en train ?
b) Retrouve dans le début du poème un adjectif de la même famille.
c) Comment pourrais-­tu résumer en quelques mots l’impression générale ressentie par le poète lors de ses
voyages à bord des trains de luxe ?
Compare tes réponses avec celles du corrigé puis lis et mémorise le « Je retiens » qui suit.

JE RETIENS
L’écriture poétique du voyage
L’évocation du voyage dans la poésie s’appuie sur l’emploi des procédés suivants :
— La présence de termes géographiques connotant l’exotisme et suscitant le rêve.
— Le champ lexical du mouvement, ainsi que celui du train (ou du bateau)
— Le lexique des sensations (couleurs, bruits…) et des sentiments

C. Comprendre l’emploi du vers libre


1. a) Le poète veut emprunter aux trains certaines de leurs caractéristiques : souligne les vers qui résument ce
projet à la fin du poème.
b) Associe les expressions suivantes pour comprendre ce que le poète cherche à traduire dans son écriture.
« ta grande allure » • • « ces bruits »
« vos vibrantes voix » • • « ce mouvement »
« ton glissement » •
« vos miraculeux bruits sourds » •
c) « […] et disent
Pour moi ma vie indicible […] » (v. 31-32)
Souligne dans cette expression deux termes qui s’opposent. Que traduit leur rapprochement ?
2. a) Les vers employés sont-­ils de longueur régulière ?
b) Le poème comporte-­t‑il des rimes ?
c) Observe les différentes strophes. Quelle remarque peux-­tu faire sur leur taille ?
d) En quoi ces choix permettent-­ils au poète de faire entrer dans son écriture le « mouvement » des trains ?
3. a) « ton grand bruit » (v. 1) - « l’angoissante musique qui bruit » (v. 4)
Les mots en gras appartiennent-­ils à la même classe grammaticale ? Justifie ta réponse.
b) « tandis que derrière les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd » (v. 5)
Souligne dans ce vers deux paronymes (mots dont la prononciation est très proche).
c) « Et je suis ta course » (v. 8)
Quelles sont les deux interprétations possibles du verbe en gras ?

92 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 2


JE SAIS DÉJÀ
Assonance et allitération
L’assonance est la répétition d’un même son vocalique (= voyelle).
L’allitération est la répétition d’un même son consonantique (= consonne).
4. a) « Vos vibrantes voix de chanterelle » (v. 22)
Observe les éléments surlignés. Quel son consonantique est répété ? Quel effet cette allitération peut-­elle tra-
duire ?
b) « Qui bruit le long de tes couloirs de cuir doré,
Tandis que derrière les portes laquées, aux loquets de cuivre lourd » (v. 4-5)
Surligne dans ces deux vers les sons consonantiques et vocaliques qui sont répétés.
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigé puis lis et apprends le « Je retiens » suivant.

JE RETIENS
Le poème en vers libres
Un poème en vers libres se caractérise par un retour à la ligne qui crée des vers de longueur irrégulière (et
pouvant largement dépasser les 12 syllabes de l'alexandrin) et par l’abandon des rimes. La musicalité du poème
est assurée par l’utilisation régulière d’assonances et d’allitérations. Les rimes traditionnelles sont remplacées
par des jeux d’homonymie et de paronymie dont le poète exploite habilement les ressources. Plus souple que
le poème à forme fixe, le poème en vers libres permet une grande variété d’effets. Ainsi, dans ce poème, Valery
Larbaud fait le choix de la forme libre pour faire entendre dans son écriture même la musique particulière des
trains.

D. Expression écrite – étude de l’image


Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Voici une affiche publicitaire pour l’Orient Express, réalisée en 1889. Observe-­la attentivement.

— Affiche publicitaire pour l’Orient Express, anonyme, 1889, lithographie.

CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 2 93


Étudie les différents moyens par lesquels cette affiche publicitaire peut donner envie de voyager. Rédige, en
quelques lignes, un petit paragraphe argumenté.
Pour réussir cet exercice tu dois :
— identifier les éléments visuels présents sur l’affiche
— étudier la typographie utilisée (taille et forme des lettres imprimées, mise en page du texte).
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les consignes en complétant le
tableau ci-­dessous.

Je vérifie que… Fait


j’ai identifié les éléments visuels présents sur l’affiche.
j’ai étudié la typographie utilisée.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton paragraphe argumenté sur ton cahier. Lis ensuite dans le corrigé
un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.

Le coin des curieux

Les trains de luxe

À la fin du XIXe siècle, l’attrait pour les voyages est favorisé par le développement des chemins de fer et l’appa-
rition de grands paquebots qui permettent de traverser le monde. Des trains de luxe, aux noms évocateurs,
parcourent les continents, laissant dans leur sillage un parfum de mystère et d’exotisme :
• le Nord-­Express (1896) relie les grandes capitales européennes.
• l’Orient-­Express (1883) assure la liaison entre Paris, Vienne et Istanbul.
• le Transsibérien (à partir de 1891) relie Moscou à Pékin ou Vladivostok (sur la côte pacifique).
La littérature exploitera abondamment l’imaginaire associé à ces trains de luxe (tu peux lire un célèbre roman
policier : Le Crime de l’Orient Express d’Agatha Christie).

SÉANCE 3
Analyser un poème de la modernité : « La Prose du Transsibérien et de la petite
Jehanne de France », Blaise Cendrars

Durée approximative : 1 heure


La séance suivante t’emmène sur les traces de Blaise Cendrars, pour un voyage en Sibérie. Au début du XXe siècle, alors
qu’il n’a que 16 ans, le jeune Blaise Cendrars prend le Transsibérien pour la Russie où il a trouvé un emploi. Il est accom-
pagné par une jeune fille, Jeanne. Le trajet dure une dizaine de jours, à travers la Russie alors en guerre contre le Japon.
Quelques années plus tard, il rapporte cette expérience dans un long poème novateur, Prose du Transsibérien et de la
petite Jehanne de France, dont tu vas lire un extrait. Tu étudieras également l’orthographe et l’accord du mot « tout ».
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Fais ensuite le travail
demandé.

Lis attentivement le texte qui suit. Tu peux en écouter le début à la piste 31.

94 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 3


PROSE DU TRANSSIBÉRIEN ET DE LA PETITE JEHANNE DE FRANCE

v. 1 […] J’ai passé mon enfance dans les jardins suspendus de Babylone
Et l’école buissonnière, dans les gares devant les trains en partance
Maintenant, j’ai fait courir tous les trains derrière moi
Bâle1-Tombouctou2
v. 5 J’ai aussi joué aux courses à Auteuil et à Longchamp
Paris-New York
Maintenant, j’ai fait courir tous les trains tout le long de ma vie
Madrid-Stockholm
Et j’ai perdu tous mes paris
v. 10 Il n’y a plus que la Patagonie3, la Patagonie, qui convienne à mon immense tristesse, la Patagonie, et un
voyage dans les mers du Sud
Je suis en route
J’ai toujours été en route
Je suis en route avec la petite Jehanne de France
Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues
v. 15 Le train retombe sur ses roues
Le train retombe toujours sur toutes ses roues

« Blaise, dis, sommes-nous bien loin de Montmartre4 ?


Nous sommes loin, Jeanne, tu roules depuis sept jours
Tu es loin de Montmartre, de la Butte qui t’a nourrie, du Sacré-Coeur contre lequel tu t’es blottie
v. 20 Paris a disparu et son énorme flambée
Il n’y a plus que les cendres continues
La pluie qui tombe
La tourbe5 qui se gonfle
La Sibérie qui tourne
v. 25 Les lourdes nappes de neige qui remontent
Et le grelot de la folie qui grelotte comme un dernier désir dans l’air bleui
Le train palpite au coeur des horizons plombés
Et ton chagrin ricane…

« Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre ? »


v. 30 Les inquiétudes
Oublie les inquiétudes
Toutes les gares lézardées6 obliques sur la route
Les fils télégraphiques auxquels elles pendent

Notes :

1. « Bâle » (v. 4) : ville suisse.


2. « Tombouctou » (v. 4) : ville du Mali, en Afrique.
3. « Patagonie » (v. 10) : région située au sud du Chili et de l’Argentine.
4. « Montmartre » (v. 17) : colline et quartier de Paris, sur laquelle se trouve la basilique du Sacré-­Cœur.
5. « tourbe » (v. 23) : terre constituée de végétaux décomposés.
6. « lézardées » (v. 32) : fissurées.

CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 3 95


Les poteaux grimaçants qui gesticulent et les étranglent
v. 35 Le monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique1 tourmente
Dans les déchirures du ciel les locomotives en furie
S’enfuient
Et dans les trous
Les roues vertigineuses les bouches les voix
v. 40 Et les chiens du malheur qui aboient à nos trousses
Les démons sont déchaînés
Ferrailles
Tout est un faux accord

Le broun-roun-roun des roues


v. 45 Chocs
Rebondissements
Nous sommes un orage sous le crâne d’un sourd…
— Blaise Cendrars, extrait de la « Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France »,
in Du Monde entier, 1913 © Blaise Cendrars / Succession Blaise Cendrars

Notes :

1. « sadique » (v. 36) : qui prend plaisir à faire souffrir.


Tu peux maintenant répondre aux questions suivantes pour vérifier ta bonne compréhension du texte.

A. Comprendre la situation d’énonciation


1. a) Que nous apprennent les vers 1 et 2 sur le caractère du poète lorsqu’il était enfant ?
b) Le poète a-­t‑il beaucoup voyagé ? Tu répondras en citant le texte.
c) Quels indices montrent que ce poème retrace une expérience vécue par le poète ?
2. a) À qui le poète s’adresse-­t‑il à partir du vers 18 ?
b) « Dis, Blaise, sommes-­nous bien loin de Montmartre ? » (v. 29)
Comment les paroles sont-­elles rapportées ? Quels éléments confirment ta réponse ?
c) La présence du dialogue est-­elle habituelle dans la poésie ?
3. a) Où se trouvent les deux personnages ?
b) En quoi l’évocation de Paris (vers 19 et 20) s’oppose-­t‑elle à la description des paysages rencontrés ?
c) En t’aidant du paratexte*, rappelle dans quelle situation se trouve le pays traversé.
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigé, avant de poursuivre ton travail.

B. Une vision chaotique de la réalité


1. a) Pourquoi, lors d’un voyage en train, la réalité est-­elle perçue par fragments ?
b) Dans les vers 22 à 25, comment la progression du train dans les plaines de Sibérie est-­elle traduite ?
c) « et le grelot de la folie qui grelotte » (v. 26) : quels sont les deux types de sensation (olfactive, visuelle, audi-
tive, tactile…) auxquels les mots en gras font référence ?
d) Quel effet produit le rapprochement de ces deux mots aux sonorités presque identiques ?
2. a) Relis les vers 32 à 36. Pourquoi peut-­on dire qu’ils proposent une vision fantastique et déformée de la réalité ?
b) « Les poteaux grimaçants qui gesticulent et les étranglent » (v. 34) : quelle figure de style renforce cette vision
fantastique ?
c) À quel champ lexical appartiennent les mots suivants : « étranglent », « sadique », « tourmente », « déchirures »,
« déchaînés » ?
d) Relève deux expressions montrant que le monde décrit ici s’ouvre à la fois vers le haut et vers le bas.
e) Par quelles métaphores la guerre est-­elle évoquée entre les vers 23 et 27 ?

96 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 3


3. Voici un tableau du peintre futuriste Gino Severini. Observe-­le attentivement. Quel point commun perçois-­tu
dans la manière dont le poème et le tableau représentent la réalité ?


Gino Severini (1883-1966), Le Train entre les maisons
© The Bridgeman Art Library / ADAGP
Compare tes réponses avec celles contenues dans le corrigé avant de continuer ton travail.

C. La modernité de l’écriture
1. a) Quelle forme poétique Blaise Cendrars adopte-­t‑il dans ce poème ? Tu étudieras notamment les vers em-
ployés, et la présence ou non de rimes.
b) Ce poème est-­il ponctué ? Justifie ta réponse.
c) « Le monde s’étire s’allonge et se retire comme un accordéon qu’une main sadique tourmente » (v. 36) :
qu’exprime la longueur démesurée de ce vers ?
d) Relève dans le poème un vers monosyllabique (= ne comportant qu’une seule syllabe).
e) Compare ce poème à celui de Valery Larbaud, « Ode » (séance 2) : lequel des deux te paraît se libérer le plus
radicalement de la poésie traditionnelle ? Justifie ta réponse.
2. Un peu plus loin dans son long poème, dans un passage non reproduit dans cette unité, Cendrars écrit : « J’ai
déchiffré tous les textes confus des roues »
a) Relève dans les vers 26 à la fin le champ lexical des bruits et de la musique.
b) On appelle onomatopée un mot créé pour retranscrire un son. Relève dans la fin du poème une onomatopée.
Quel bruit transcrit-­elle ?
c) La « musique » des trains te paraît-­elle aussi harmonieuse dans ce poème que dans « Ode », le poème de
Valery Larbaud ? Relève un vers à l’appui de ta réponse.
Pour aller plus loin…
3. Le trajet en train est fait, nous dit Cendrars, de « chocs » et de « rebondissements ». Observe attentivement les
trois vers qui suivent :
« Le train fait un saut périlleux et retombe sur toutes ses roues
Le train retombe sur ses roues
Le train retombe toujours sur toutes ses roues »
a) Si l’expression surlignée exprime le « choc », par quel procédé les rebondissements sont-­ils traduits ?
b) En quoi la musicalité de ces trois vers fait-­elle entendre parfaitement le « faux accord » et le « broun-­roun-­
roun » des roues ?
Tu peux maintenant vérifier tes réponses dans le livret de corrigés.

D. Orthographe et accord de tout


1. Phrase 1 : « J’ai fait courir tous les trains derrière moi. »
Phrase 2 : « Le train retombe toujours sur toutes ses roues. »
Phrase 3 : La Sibérie est inquiétante avec ses paysages tout blancs.
a) Dans quelles phrases le mot tout s’accorde-­t‑il ?
b) Dans la phrase 3, par quel autre mot peut-­on remplacer tout ?

CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 3 97


Vérifie tes réponses puis lis et mémorise le « Je retiens » qui suit.

JE RETIENS
Orthographe et accord de tout (tous, toute, toutes)
• Employé comme déterminant indéfini et placé devant un nom (ou un pronom), tout s’accorde en genre et
en nombre avec le nom qu’il introduit :
J’écoute de la musique tous les jours et je connais toutes les nouveautés.
• Employé comme pronom indéfini, tout varie en genre et en nombre :
Tout va bien ! J’ai recompté les cartes, elles sont toutes là.
• Employé comme adverbe, tout (= entièrement) est invariable sauf devant un adjectif féminin commençant
par une consonne ou un h aspiré :
La demeure était tout illuminée avec ses escaliers tout blancs et ses portes toutes bleues.

Entraîne-­toi en effectuant le petit exercice suivant.


2. Complète les phrases suivantes avec tout, tous, toute, ou toutes.
a) J’ai visité _________ les pays et ________ les capitales d’Europe.
b) Elles sont rentrées ________ enchantées et __________ ravies de leur voyage.
c) ______ leurs cartes postales sont là, je les ai _______ reçues.
d) _____ était tranquille, _______ la ville semblait dormir.
e) Soyez _____ bien à l’heure demain, nous n’aurons pas ______ la journée !

SÉANCE 4
Étudier un poème en prose « Pensée en mer », Paul Claudel
Durée approximative : 1h30
Dans cette séance, tu vas découvrir et étudier une autre forme poétique moderne : le poème en prose. Paul Claudel, écri-
vain et diplomate, exerça les fonctions de consul aux États-­Unis, puis en Chine, et fut ambassadeur de France au Japon.
Grand voyageur, il évoque dans son recueil Connaissance de l’Est, ses différents séjours en Asie.
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Fais ensuite le travail
demandé.
Lis attentivement le texte qui suit.
PENSÉE EN MER
1 Le bateau fait sa route entre les îles ; la mer est si calme qu’on dirait qu’elle n’existe pas. Il est onze
heures du matin, et l’on ne sait s’il pleut ou non.
La pensée du voyageur se reporte à l’année précédente. Il revoit sa traversée de l’Océan dans la nuit et
la rafale, les ports, les gares, l’arrivée le dimanche gras1, le roulement vers la maison, tandis que d’un
5 oeil froid il considérait au travers2 de la glace souillée de boue les fêtes hideuses de la foule3. On allait lui
remontrer les parents, les amis, les lieux, et puis il faut de nouveau partir. Amère entrevue ! comme s’il
était permis à quelqu’un d’étreindre4 son passé.
C’est ce qui rend le retour plus triste qu’un départ. Le voyageur rentre chez lui comme un hôte5 ; il
est étranger à tout, et tout lui est étrange. Servante, suspends seulement le manteau de voyage et ne
10 l’emporte point. De nouveau, il faudra partir ! À la table de famille le voici qui se rassied, convive suspect
et précaire6. Mais, parents, non ! Ce passant que vous avez accueilli, les oreilles pleines du fracas des
trains et de la clameur de la mer, oscillant7, comme un homme qui rêve, du profond mouvement qu’il sent
encore sous ses pieds et qui va le remporter, n’est plus le même homme que vous conduisîtes au quai
fatal8. La séparation a eu lieu, et l’exil9 où il est entré le suit.
— Paul Claudel, Connaissance de l’Est © Mercure de France, 1900.
Notes :

1. « le dimanche gras » (l. 4) : un jour gras est un jour où l’Église permet aux fidèles de manger de la viande.
2. « au travers de la glace souillée » (l. 5) : à travers la vitre de la voiture.
3. « les fêtes hideuses de la foule » (l. 5-6) : Le dimanche gras est le dernier dimanche avant le Carême. Situé entre
le Jeudi gras et le Mardi gras, il fait partie des célébrations du Carnaval.
4. « étreindre » (l. 7) : serrer, retenir.
5. « hôte » (l. 8) : ici, personne que l’on invite, à qui l’on offre l’hospitalité.
6. « précaire » (l. 11) : incertain, passager.
7. « oscillant » (l. 12) : animé d’un mouvement alternatif, se balançant.
8. « quai fatal » (l. 14) : quai où l’on fait les adieux.
9. « exil » (l. 14) : situation de celui qui est banni de sa patrie ou obligé de vivre loin de chez lui.

98 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 4


As-­tu bien lu ce texte ? Pour le vérifier, réponds aux questions qui suivent.

A. Le souvenir du retour
1. a) Dans quel endroit le poème prend-­il naissance ? Les informations données sur ce lieu sont-­elles précises ?
b) Relève, dans les deux premières lignes, deux expressions qui montrent que la réalité qui entoure le voyageur
est imprécise
c) En quoi les conditions décrites dans ces lignes favorisent-­elles la rêverie du voyageur ?
Concentre-­toi maintenant sur le paragraphe compris entre les lignes 3 et 7.
2. a) Quelle expression marque le début du souvenir ?
b) Résume en une ou deux phrases les souvenirs évoqués.
3. a) Quelles sont les trois étapes qui constituent le voyage du retour ?
b) « Il revoit sa traversée de l’Océan dans la nuit et la rafale […]. » (l. 3-4)
À quel grand voyageur de la mythologie grecque cette expression peut-­elle faire penser ?
c) Quelle expression est employée par le poète à la ligne 5 pour désigner les festivités populaires qui se dé-
roulent dans la rue ? Cette expression est-­elle péjorative* ou méliorative* ?
d) Le voyageur est-­il heureux de retrouver sa famille ? Justifie ta réponse en citant le texte.
e) Relève, dans la fin de ce paragraphe, une expression qui résume l’impression laissée au voyageur par la visite
dans sa famille.
Vérifie tes réponses dans le livret de corrigé puis poursuis ton travail.

B. L’éternel exil du voyageur


Les questions qui suivent portent sur le paragraphe compris entre les lignes 8 et 15.
1. a) A u début de ce paragraphe, quel adjectif qualificatif confirme l’impression ressentie par le voyageur à son
retour ?
b) Comment le voyageur est-­il reçu chez lui ? Pour répondre, tu t’appuieras sur une comparaison employée au
début du paragraphe.
2. a) Pourquoi le voyageur est-­il perçu comme « un convive précaire » (l. 11) ? Cite un passage du texte pour justifier
ta réponse.
b) Quel sens peux-­tu donner au terme « passant » (l. 11) employé pour désigner le voyageur ?
c) « De nouveau, il faudra partir ! » (l. 10). À quelle expression du paragraphe précédent cette phrase fait-­elle
écho ?
d) Que traduit la présence du modalisateur* « il faudra » ?
e) Dans les dernières lignes du texte, quels indices montrent que le voyageur, même parmi les siens, est encore
en voyage ?
3. a) Dans la dernière phrase du texte, à quoi est associé l’exil ?
b) Explique le sens de l’expression : « l’exil où il est entré le suit » (l. 14)
c) À quelle personne le poète parle-­t‑il de lui-­même ?
d) En quoi ce choix renforce-­t‑il l’impression d’exil ressentie par le poète ?

C. Analyser un poème en prose


1. a) Quels éléments traditionnels de la poésie n’apparaissent pas dans ce texte ?
b) « les oreilles pleines du fracas des trains et de la clameur de la mer » (l. 11-12)
Que peut exprimer cette allitération en [r] ?
c) « Servante, suspends seulement le manteau de voyage » (l. 9) : surligne les allitérations et les assonances
contenues dans ce passage.
d) Que peuvent suggérer ces répétitions sonores ?
e) « la mer » (l. 12) : à quel adjectif employé plus haut dans le poème les sonorités de ce groupe nominal font-­
elles écho ?
2. a) Dans l’expression « il est étranger à tout, et tout lui est étrange » (l. 9), sur quels mots le poète joue-­t‑il ?
b) Quelle figure de style reconnais-tu dans ce passage ?
c) Quel effet, quelle impression cette figure produit-elle sur le lecteur ?
3. « et l’on ne sait pas s’il pleut ou non » (l. 2)

CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 4 99


« et puis il faut de nouveau partir » (l. 6)
« et tout lui est étrange » (l. 9)
« et l’exil où il est entré le suit » (l. 14)
a) Quel est le point commun à toutes ces propositions ?
b) Quel effet est ainsi produit dans le mouvement des phrases ?
c) Comment peux-­tu rapprocher cette construction grammaticale du mouvement « oscillant » dont le voyageur
se sent affecté et qui le remportera ?
4. a) Le lexique employé dans le poème te semble-­t‑il familier, courant, ou soutenu ? Cite deux exemples à l’appui
de ta réponse.
b) « vous conduisîtes » (l. 14). À quel temps est conjugué le verbe conduire ? L’emploi de ce temps à la 2e per-
sonne du pluriel est-­il habituel ?
c) Que peux-­tu en déduire sur le ton employé ici ?
Compare maintenant tes réponses avec celles contenues dans le corrigé puis recopie et mémorise le « Je retiens » qui
suit.

JE RETIENS
Le poème en prose
Le poème en prose se développe dans la seconde moitié du XIXe siècle, avec des auteurs comme Baudelaire
ou Rimbaud. Il ne comporte ni vers ni rimes mais s’appuie sur des échos sonores internes (assonances et alli-
térations). Le poème en prose accorde également une grande importance au rythme et à la construction des
phrases, et emploie souvent un lexique soutenu.

D. Vocabulaire : autour du mot hôte


Le mot hôte vient du nom latin hospes, qui peut désigner à la fois la personne qui reçoit et celle qui est reçue. Com-
plète les phrases suivantes à l’aide de ces mots appartenant à la même famille : hôtelier, hospitalier, hôtel, hospita-
lité, hospitaliser, inhospitalier.
1. Nous avons passé la nuit dans un ___________ charmant et très confortable.
2. Pendant son périple, Ulysse a visité un monde souterrain menaçant et _____________.
3. Ces gens sont adorables, je leur offre volontiers l’_______________.
4. Passionnée de cuisine, elle va poursuivre ses études dans un lycée ___________.
5. Pour la guérir, il n’y a pas d’autre choix que de l’_____________.
6. Cet homme est très _____________, sa maison est ouverte à tous.
Vérifie tes réponses puis effectue le dernier exercice.

E. Expression écrite
Pour terminer cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Voici le début d’un poème de Joachim Du Bellay, évoquant la joie du retour parmi les siens :
« Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-­là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge ! »
Penses-­tu, comme Claudel, que le retour soit plus triste que le départ, ou crois-­tu, avec Du Bellay, qu’il est bon
de rentrer chez soi après un long voyage ? Tu développeras ton point de vue dans un paragraphe argumenté de
quelques lignes.
Pour réussir cet exercice tu dois :
— exposer clairement ton point de vue : la thèse
— employer deux ou trois arguments à l’appui de ton point de vue
— proposer quelques exemples précis pour illustrer tes arguments
— vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les consignes en complétant le
tableau ci-­dessous.

100 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 4


Je vérifie que… Fait
j’ai exposé clairement mon point de vue, ma thèse.
j’ai employé deux ou trois arguments pour appuyer ta thèse.
j‘ai proposé des exemples précis pour illustrer mes arguments.
j’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton paragraphe argumenté sur ton cahier. Lis ensuite dans le corrigé
un exemple de ce qu’il était possible d’écrire.

SÉANCE 5
Découvrir le regard du poète sur une ville moderne :
« À New York » Léopold Sédar Senghor

Durée approximative : 1 h 30
C’est à New York que s’achève cette unité consacrée aux poètes voyageurs. Dans le poème que tu vas lire, Léopold Sédar
Senghor, écrivain d’origine sénégalaise, évoque la ville de New York où il s’est rendu lors d’un voyage officiel à l’O.N.U. Tu
vas découvrir le regard du poète sur la grande ville moderne à travers un extrait de son poème « À New York ».
Prends maintenant ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Fais ensuite le travail
demandé.
Lis attentivement le texte qui suit.

À NEW YORK
(pour un orchestre de jazz1 : solo de trompette)
1 New York! D’abord j’ai été confondu2 par ta beauté, ces grandes filles d’or aux jambes longues.
Si timide d’abord devant tes yeux de métal bleu, ton sourire de givre
Si timide. Et l’angoisse au fond des rues à gratte-ciel
Levant des yeux de chouette parmi l’éclipse du soleil.
5 Sulfureuse3 ta lumière et les füts4 livides5, dont les têtes foudroient le ciel
Les gratte-ciel qui défient les cyclones sur leurs muscles d’acier et leur peau patinée de pierres.
Mais quinze jours sur les trottoirs chauves de Manhattan6
– C’est au bout de la troisième semaine que vous saisit la fièvre en un bond de jaguar
Quinze jours sans un puits ni pâturage, tous les oiseaux de l’air
10 Tombant soudain et morts sous les hautes cendres des terrasses.
Pas un rire d’enfant en fleur, sa main dans ma main fraiche
Pas un sein maternel, des jambes de nylons7. Des jambes et des seins sans sueur ni odeur.
Pas un mot tendre en l’absence de lèvres, rien que des cours artificiels payés en monnaie forte
Et pas un livre où lire la sagesse. La palette du peintre fleurit des cristaux de corail.
15 Nuits d’insomnie o nuits de Manhattan ! si agitées de feux follets, tandis que les klaxons hurlent
[des heures vides
Et que les eaux obscures charrient des amours hygiéniques, tels des fleuves en crue des cadavres
[d’enfants.
— Léopold Sédar Senghor, « New York », Éthiopiques (1956) in Œuvre Poétique
© Éditions du Seuil, 1964, 1973, 1979, 1984, 1990

Notes :

1. 
« jazz » : musique afro-­américaine née au début du XXe siècle dans les communautés noires du sud des États-­Unis.
2. « confondu » (v. 1) : troublé, stupéfait.
3. « sulfureuse » (v. 5) : semblable au soufre, cristal inflammable que la tradition associe à l’enfer.
4. 
« fût » (v. 5) : partie du tronc d’un arbre comprise entre le sol et les premières branches. Ici, le terme désigne par
métaphore les gratte-­ciel.
5. « livides » (v. 5) : pâles.
6. « nylon » (v. 12) : matière synthétique utilisée pour fabriquer les collants.
7. « Manhattan » (v. 7 et 15) : quartier des affaires de New York où sont concentrés de gigantesques gratte-­ciel.

CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 5 101


Pour vérifier ta bonne compréhension du poème, réponds maintenant aux questions qui suivent.

A. Un regard contrasté sur la ville


1. Relis les vers 1 à 6.
a) À qui le poète s’adresse-­t‑il dans le premier vers ?
b) Par quel aspect de la ville le poète est-­il d’abord troublé ?
c) Le poète est impressionné par la grande ville : encadre l’adjectif, employé aux vers 2 et 3, qui le confirme.
d) Que suggère de façon implicite* l’emploi de l’adverbe « d’abord » (v. 1 et 2) ?
e) Au vers 6, quel aspect des gratte-­ciel le poète met-­il en valeur ?
2. a) Quel vers marque un tournant dans le regard porté sur la ville ? Justifie ta réponse.
b) Observe les premiers mots des vers 11 à 14. Sur quelle figure de style sont-­ils construits ?
c) Quel aspect de la ville cette figure de style met-­elle en valeur ?
d) « sans un puits ni pâturage » (v. 8) / « sans sueur ni odeur » (v. 12) : d’après ces expressions, que manque-­t‑il à
la ville ?
e) Quel adjectif, employé au vers 13, exprime parfaitement l’image de la ville selon le poète ? Quel adjectif anto-
nyme (= de sens contraire) pourrais-­tu proposer ?
f) Pourquoi les nuits à Manhattan sont-­elles des « nuits d’insomnie » (v.15) ?
3. En t’appuyant sur l’ensemble de tes réponses, explique en quelques phrases en quoi le regard posé sur la ville
est un regard contrasté. Tu montreras notamment les oppositions qui construisent cette image de la ville.
Tu peux vérifier tes réponses dans le livret de corrigé, puis poursuivre ton travail.

B. Une vision poétique : l’emploi des images


1. a) « tes yeux de métal bleu, ton sourire de givre » (v. 2). Comment s’appelle la figure de style par laquelle le
poète attribue des caractéristiques humaines à la ville ?
b) Complète le tableau suivant en retrouvant dans le poème les termes qui donnent vie à la ville :

Éléments urbains Caractéristiques humaines


— Les gratte-­ciel —


— Les trottoirs —
— Les klaxons —
c) De la ville ou de ses habitants, qu’est-­ce qui te semble le plus vivant ? Justifie ta réponse en t’appuyant sur
des exemples précis.
2. « levant des yeux de chouette » (v. 4)
« les fûts livides » (v. 5)
« en un bond de jaguar » (v. 8)
a) Sur quelle figure de style ces trois expressions sont-­elles construites ?
b) À quel champ lexical appartiennent les mots en gras ?
c) Relève dans le texte d’autres termes appartenant à ce champ lexical.
d) En quoi l’origine du poète permet-­elle de comprendre l’emploi de ce champ lexical ?
Tu peux maintenant comparer tes réponses avec celles proposées dans le corrigé. Puis, lis et mémorise le « Je retiens »
qui suit.

JE RETIENS
Le regard du poète sur la ville moderne
La ville devient un thème poétique dès la deuxième moitié du XIXe siècle, notamment dans les poèmes de Bau-
delaire, Rimbaud ou Verhaeren. Au début du XXe siècle, l’architecture nouvelle de verre, de béton et de métal lui
donne un nouveau visage. Des poètes comme Cendrars et Apollinaire en font l’éloge.
Cependant chez d’autres artistes, l’admiration et l’enthousiasme cèdent la place à un regard critique porté sur
les villes modernes, où règnent les constructions et les relations artificielles. Certains, comme Sédar Senghor,
déplorent l’absence de nature et d’humanité. La figure de la personnification est souvent employée par les
poètes pour décrire la ville.

102 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 5


Le coin des curieux

La négritude
Léopold Sédar Senghor est l’un des fondateurs de la négritude, courant littéraire qui affirme l’originalité de la
culture noire, et invite les écrivains noirs à revendiquer leurs racines. La négritude prend naissance dans un
contexte d’anticolonialisme et s’exprime par les références à la nature et aux civilisations africaines.

C. Expression écrite
Pour conclure cette séance, tu vas faire un petit exercice d’écriture.
Voici un tableau de Marcel Gromaire, représentant New York et le pont de Brooklyn. Observe-­le attentivement.

— Marcel Gromaire (1892-1971), Brooklyn Bridge, 1950


À partir des éléments observés sur ce tableau, rédige un petit poème d’une quinzaine de vers libres dans lequel tu
décriras la ville de New York et rapporteras les sentiments qu’elle t’inspire.
Pour réussir cet exercice tu dois :
— rédiger un poème d’une quinzaine de vers libres
— rapporter les sentiments inspirés par la grande ville
— proposer des personnifications pour décrire New York
— utiliser des métaphores qui font appel au lexique de la nature
— vérifier l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Fais d’abord cet exercice sur ta feuille de brouillon. Vérifie ensuite que tu as bien respecté les consignes en complétant le
tableau ci-­dessous.

Je vérifie que… Fait


j’ai rédigé un poème d’une quinzaine de vers libres.
j’ai rapporté les sentiments que m’inspire la grande ville.
j‘ai proposé des personnifications pour décrire New York.
j’ai utilisé des métaphores qui font appel au lexique de la nature.
j’ai vérifié l’orthographe, les accords sujet/verbe et la ponctuation.
Si toutes les consignes ont été respectées, recopie ton poème sur ton cahier. Lis ensuite dans le corrigé un exemple de ce
qu’il était possible d’écrire.

CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 5 103


SÉANCE 6
Je m’évalue
Durée approximative : 1 heure
Comme à la fin de chaque unité, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra de faire le point sur ce que
tu dois savoir, et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir. Complète maintenant le tableau suivant. Tu peux bien
sûr utiliser ton cours si tu as oublié quelque chose. Quand tu auras fini, prends le corrigé afin de vérifier tes réponses. Il
est très important que ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreur.

Je connais Je suis capable de


 Les différentes formes poétiques modernes :  Citer un poète qui s’est illustré dans chacune de
 Le _________________ dont la disposition des ces formes modernes :
mots forme un dessin significatif.
 Le ___________ en _________________ qui se  ______________________________________
caractérise par des vers de longueur irrégulière
et l’abandon des rimes.  ______________________________________
 Le ___________ en _____________ qui ne com-
porte ni vers ni rimes.
 ______________________________________
 L’orthographe et les accords de leur :  Compléter les phrases suivantes par leur ou
leurs, selon les cas.
a) Les voyageurs aiment raconter ______ souvenirs.
• Quand leur est ________________________, il
b) Les poètes ont parlé des trains dans _________
s’accorde en nombre avec le nom qu’il introduit.
textes.
• Quand leur est un c) Ils ont tenté de ____________ emprunter ______
___________________________, il est invariable. musique particulière.
d) Il est intéressant d’étudier ___________ vision du
monde moderne.
 L’orthographe et les accords de tout :  Compléter les phrases suivantes par tout, tous,
toute ou toutes :
• Lorsque tout est un d___________
a) _______ une vie ne suffirait pas pour faire
i_______________, il s’accorde en genre et en
_______ les voyages intéressants.
nombre avec le nom qu’il introduit.
b) Je prends beaucoup de photos en voyage et je les
• Lorsque tout est un p__________ i__________, il garde _______.
varie en genre et en nombre. c) ________ me plaît dans les récits de voyage.
d) La petite Jehanne est ________ inquiète et
• Quand tout est un a__________, il est invariable,
_______ frémissante dans le Transsibérien.
sauf devant les a___________ f__________ com-
e) J’ai traversé ________ les océans, et parcouru
mençant par une consonne ou un h aspiré.
_____________ les mers.

 Les caractéristiques de l’écriture poétique du  Compléter les phrases suivantes sur les
voyage : poèmes étudiés :
a) L’évocation du train est présente dans
• La présence de nombreux termes les poèmes de _______________ et de
g_____________ qui suscitent le rêve. _______________________.
b) La région que traverse Blaise Cendrars est la
• L’emploi du champ lexical du m______________. _____________.
• Le lexique des s___________ et des c) Valery Larbaud éprouve un sentiment de
s_______________. p____________ lors de ses voyages dans les
trains de luxe.
d) L’emploi du vers libre permet de transcrire le
m________________ et la m____________des
trains.
e) Apollinaire nous rapporte son voyage à bord
d’une ____________________.
f) Claudel considère que le r___________ est plus
triste que le d____________ parce que le voya-
geur est devenu un éternel é___________.

104 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 10 – Séance 6

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