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Guide de référence

normes et standards pour la prise en charge


des enfants victimes de violence
- Je ne peux, en Ma qualité d’Amir Al Mouminine, autoriser ce que Dieu a
prohibé, ni interdire ce que le Très-Haut a autorisé;
- Il est nécessaire de s’inspirer des desseins de l’Islam tolérant qui honore
l’Homme et prône la justice, l’égalité et la cohabitation harmonieuse,
et de s’appuyer sur l’homogénéité du rite malékite, ainsi que sur
l’Ijtihad qui fait de l’Islam une religion adaptée à tous les lieux et toutes
les époques, en vue d’élaborer un Code moderne de la Famille, en
parfaite adéquation avec l’esprit de notre religion tolérante.
- Le Code ne devrait pas être considéré comme une loi édictée à l’intention
exclusive de la femme, mais plutôt comme un dispositif destiné à toute
la famille, père, mère et enfants. Il obéit au souci, à la fois, de lever
l’iniquité qui pèse sur les femmes, de protéger les droits des enfants, et
de préserver la dignité de l’Homme.
Qui, parmi vous, accepterait que sa famille, sa femme et ses enfants soient
jetés à la rue, ou que sa fille ou sa sœur soit maltraitée ?

Discours De s.M. le roi MohaMMeD Vi lors De l’ouVerture De la 2èMe année


législatiVe De la 7èMe législature lunDi 25 Mars 2013
Préambule

La violence est considérée comme la violation des droits fondamentaux de la personne.


La violence à l’égard des enfants est expansive et insidieuse, et interpelle de plus en plus
la communauté nationale et internationale. Il s’agit d’un phénomène social nécessitant le
développement d’actions soutenues de sensibilisation, de formation et de prévention.
L’Organisation des Nations Unies préoccupée par les différentes formes de violence qui
touchent les enfants et qui sévissent partout dans le monde a conduit à décréter en 1989
une Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CDE), ratifiée en 1993 par Feu Sa
Majesté Le Roi Hassan II que Dieu ait son âme en sa sainte miséricorde; marquant une
étape nouvelle dans la promotion des Droits de l’Enfant, avec la mise en place de l’Observatoire
National des Droits de l’Enfant en 1994, sous la présidence effective de son Altesse Royale
la Princesse Lalla Meryem.
A cet effet, lors de la 1ère session du parlement de l’enfant en 1999 , Son Altesse Royale la
Princesse Lalla MERIEM a prononcé lors de son discours; « ce qui importe ce n’est pas le
monde que nous laisserons à nos Enfants, mais plutôt les enfants que nous laisserons à ce
monde ».
Engagé depuis, le Maroc a ratifié plusieurs conventions internationales et adopté
plusieurs résolutions et recommandations intégrant la violence en tant que problème
de santé publique.
Parallèlement une forte mobilisation des instances gouvernementales ainsi que de
nombreux programmes et actions ont été mis en œuvre pour informer et sensibiliser les
différents intervenants en matière de protection de l’enfant.
C’est dans ce contexte et pour honorer les engagements de notre pays sous la conduite
éclairée de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste et pour rendre effective la
protection des enfants contre les violences que le Ministère de la Santé a développé une
stratégie basée sur la mise en place d’unités intégrées d’accueil et de prise en charge des
femmes et enfants victimes de violence ; d’abord en 2006 au niveau de la région de
Marrakech- Tensift- Al Haouz suivie d’une généralisation de ces unités intégrées aux
hôpitaux du royaume.
Concomitamment à cette importante démarche, le ministère de la santé a élaboré un
premier guide sur les Normes et Standards pour la prise en charge des femmes et des
enfants victimes de violence.
Fruit d’une réflexion menée par les pouvoirs publics et écrit par des personnes ressources
appartenant à différents domaines impliqués dans la protection de l’enfance, le premier

3
guide de référence sur les normes et standards de prise en charge des femmes et enfants
victimes de violence a eu comme ambition de faire comprendre la spécificité de la violence
faite aux femmes et celle faite aux enfants, leurs différentes formes, leurs causes et leurs
conséquences pour les victimes et pour la société.
Partant des acquis et fort d’une expérience de plusieurs années, après l’intervention des services de
santé en matière de PEC de la violence à l’égard des enfants, le ministère de la santé, en collaboration
avec L’UNICEF, œuvre à la révision du précédent guide édité en 2007.
Le présent guide spécifique de l’enfant victime de violence s’inscrit dans le cadre de la Politique
publique intégrée de protection de l’enfance.
En effet La reconnaissance de cette dimension santé à la violence à l’égard de l’enfant corroborée à
l’ampleur du phénomène, placent le professionnel de santé en tant qu’acteur privilégié et premier
intervenant dans la chaîne de prise en charge des enfants victimes de violence.
Le but de cette révision et de développer et renforcer les compétences des professionnels de santé
en matière de PEC des EVV et circonduire des mécanismes de coordination efficaces avec les autres
départements concernés par cette problématique notamment l’ONDE, la Justice , Le Ministère du
Développement Social, de la Famille et de la Solidarité ,le ministère de l’intérieur, et les autres
départements ministériels appelés à intervenir dans le domaine de la protection de l’enfance.
Ce guide est destiné aux médecins, psychologue, assistantes sociales, médecin-chefs ...., afin de leur
permettre d’adopter les conduites appropriées et mettre en œuvre de manière effective les mesures
de promotion et de protection des droits humains des enfants, et de contribuer efficacement à
la réduction de ce fléau qui détruit le potentiel humain et absorbe des ressources financières et
matérielles dont le pays a besoin pour son développement humain durable.

4
Introduction INTRODUCTION
Ce nouveau guide est une version actualisé du guide de référence de 2007, il aborde la question,
tant au plan
Ce nouveau international
guide que national,
est une version en corrélation
actualisée étroite
du guide deavec les aspects
référence de Genre,
2007,Protection
il aborde la
question, tant au
de l’enfant, plan
Droits international
humains que national, en corrélation étroite avec les aspects
et Santé publique.
Genre, Protection de l’enfant, Droits humains et Santé publique.

Outil de sensibilisation
et de prévention.

outil de concertation Supports


et de coordination d’information pour
Guide Référentiel
les partenaires
sociaux

Support pédagogique
pour la formation

Les normes et standards constituent un archétype important pour sensibiliser, informer


Les normes et standards constituent un archétype important pour sensibiliser, informer former
former et prévenir les professionnels de santé et les intervenants dans le domaine de la
et prévenir les professionnels de santé et les intervenants dans le domaine de la protection de
protection de l’enfance sur les aspects spécifiques de la violence à l’égard de l’enfant.
l’enfance sur les aspects spécifiques de la violence à l’égard de l’enfant.
L’enjeu est de percevoir les aspects légaux dans la réalité de la prestation de service et
L’enjeu
d’acquérir lesest de percevoir requises
compétences les aspects légaux dansdelacombler
permettant réalité deleslainsuffisances
prestation de et
service et
d’’aborder
de façon plus intégrée
d’acquérir la protection
les compétences requisesdes victimesdede
permettant violence.
combler les insuffisances et d’’aborder de
façon plus intégrée
Par conséquent la protection des de
les professionnels victimes de violence.
santé, sont des acteurs essentiels des dispositifs
d’accueil, de soins, d’information
Par conséquent etded’accompagnement
les professionnels santé, sont des acteursdes victimes
essentiels de violence.
des dispositifs d’accueil,
de soins, d’information et d’accompagnement des victimes de violence.

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Présentation du Guide

Ce guide de référence s’inscrit parmi les priorités d’action gouvernementale dans le domaine
sanitaire en matière de lutte contre la violence à l’égard des enfants. Il s’adresse
prioritairement aux professionnels de santé confrontés, dans le cadre de leur pratique
quotidienne, aux différentes formes de violence.
De fait, dans ce domaine, une actualisation du guide des normes et standards s’impose. Ce
nouveau guide de référence aborde le phénomène complexe de la violence à l’égard des
enfants de manière plus globale et intégrée.

FINALITE DU GUIDE
• Mettre les enfants victimes de violence au cœur du système de soins en amenant
les établissements de santé et les prestataires de soins à organiser le dépistage des
violences et à prendre en charge les victimes en veillant à la sauvegarde des aspects
sociaux et des droits humains.
• Développer et Renforcer les compétences du personnel de santé par l’adoption de
protocoles et de normes adaptées aux besoins locaux pour la gestion des différentes
formes de violence.
• Prendre des mesures pour permettre au système de santé d’apporter, en partenariat
avec les différents intervenants de protection de l’enfance, une réponse mieux
adaptée aux besoins d’accueil, d’accompagnement, de prise en charge médicale et
psychosociale et de suivi médico-légal des enfants victime de violence.

OBJECTIFS DU GUIDE
Objectif général
Sensibilisation et renforcement des compétences des professionnels de santé en matière
de prise en charge mais aussi de prévention et protection des droits des enfants victimes
de violence, en harmonie avec les normes internationales récemment adoptées.
Objectifs spécifiques
• Acquérir une compréhension conceptuelle du phénomène de la violence en précisant
l’ampleur du problème et son contexte particulièrement complexe, sur la base d’une
information précise et actualisée.
• Connaître les législations, les politiques, stratégies et programmes d’action entrepris
au niveau national et international de même que les réformes engagées s’appuyant
sur les engagements du Maroc pour ce qui concerne les conventions, traités et
conférences relatifs aux droits humains en général des enfants.

6
• Maîtriser les protocoles, les conduites à tenir et les approches cliniques,
médico- légales, psychologiques, et sociales ainsi que les structures et les unités de
prise en charge globale permettant d’adopter et d’affiner les interventions face aux
différentes formes de violence faite aux enfants.

UTILISATION DU GUIDE
C’est un support pédagogique pour la formation des professionnels de santé et un support
d’information pour les acteurs de protection de l’enfance.
Il statue sur la gravité du phénomène de la violence et identifie leurs responsabilités dans
la protection de la santé et des droits humains et sociaux des enfants victimes, à tous les
niveaux du système de soins.
Il est décliné en différents chapitres et paragraphes précisant les données nécessaires pour
apprendre et pour enseigner et constitue un véritable vecteur de formation continue.
Elaboré dans un esprit de prise en charge et de suivi ; Son contenu est structuré à travers
une perspective qui intègre l’approche cycle de vie, la composante Genre et les droits
humains des enfants.
Il définit ainsi le cadre conceptuel et opérationnel de la violence en intégrant les éléments
essentiels qui permettent aux utilisateurs du guide de comprendre la violence, ses formes,
ses causes et ses conséquences sur la santé en général et la santé sexuelle et reproductive
en particulier.
Conçu pour une bonne compréhension et prise en compte des aspects humains, juridiques
et socioculturels, le contenu consacre une place importante au développement des droits
humains et des instances institutionnelles, nationales et internationales, qui veillent à la
mise en place des mécanismes de protection contre la violence, sa prévention et son éradication
sur le plan social et légal.
Ce nouveau document expose le cadre et les orientations appropriées en matière de
guidance et de gestion clinique de la violence. Il explique comment procéder à l’examen
physique, enregistrer les faits et pourvoir les soins médicaux appropriés au sein des unités
et services de soins prévus à cet effet. Il retrace les informations sur le système de référence
et les procédures à suivre pour accéder aux services de police, à l’assistance juridique et au
soutien communautaire des organisations non gouvernementales(ONG).

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Remerciements

Sont vivement remerciées toutes les personnes et


professionnels de santé toutes catégories confondues
ayant participé aux ateliers de révision sous l’encadre-
ment et l’animation du Pr Badra Benjelloune Dakhama
Chef du service des urgences pédiatriques au CHU de
Rabat; Sans leur disponibilité et leur collaboration,
cette révision n’aurait pas été possible.

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Sommaire
Préambule : 3
Introduction : 5
Présentation du Guide : 6
Remerciements : 8
Abréviations : 13

Première partie : Violence et droits humains : 15

Chapitre 1 : problématique de la violence a l’égard des enfants : 17


1. Données épidémiologiques mondiales : 17
2 . L e contexte national : état des lieux : 19
3. Culture du silence : 20
Chapitre 2 : cadre conceptuel de la violence : 22
Section 1 : violence et violence fondée sur le genre : 22
1 - Violence et Maltraitance : 22
2 - Violence fondée sur le genre : 23
Section 2 : Les formes de violences envers l’enfant : 24
1 - Les négligences : 24
2 - Les violences physiques : 25
3 - Les violences psychologiques : 25
4 - Les violences sexuelles : 25
Section 3 : Les enfants à risque et les facteurs de risques de la violence
à l’égard des enfants : 26
1 - Facteurs liés à l’enfant : 26
2 - Facteurs liés au parent ou à la personne qui s’occupe de l’enfant : 26
3 - Facteurs relationnels : 27
4 - Facteurs communautaires et sociétaux : 27
Section 4 : les conséquences de la violence sur le développement de l’enfant : 28
Chapitre 3 : cadre normatif : les droits spécifiques aux enfants : 30
Section 1 : aperçu général sur les droits humains : 30
Section 2 : droits humains et législation en matière de protection des droits
de l’enfant : 32
1. Législation internationale : 33
1.1. Convention des Droits de l’Enfant (CDE) : 34
1.2. Les protocoles facultatifs à la convention des doits de l’enfant : 35
1. 3. Conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)
relatives au travail des enfants : 36
1.4. La Convention supplémentaire relative à l’abolition de l’esclavage,
de la traite des esclaves, et des institutions et pratiques analogues
à l’esclavage du 7 septembre 1956 : 36

9
1. 5. Autres Engagements internationaux du Maroc : 37
2. Législation nationale : 37
2.1 La Constitution de 2011 : 37
2.2 Le code de la famille : 39
2.3 Acquis dans les législations civiles et pénales : 39
2.3.1 Code du travail : 39
2.3.2 Code du commerce : 40
2.3.3 Code de la nationalité : 40
2.3.4 Code Pénal : 41
2.3.5 Le code de procédure pénale : 46
2.3.5 le code de déontologique : 47
3. Dispositifs institutionnels : 48
3.1. Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) : 48
3.2 Le Dispositif national de protection de l’enfant : 49
Chapitre 4 : Cadre Politique Stratégies et Programmes d’Actions : 52
Section 1 : Programmes d’action des conferences internationales : 52
1 - Sommet de l’Enfant (2000) : 53
2 - Déclaration du Millénaire (OMD) (2000-2005) : 53
3 - Les Objectifs de Développement Durable ( ODD ) à l’horizon 2030 : 54
Section 2 : Politiques strategies et programmes d’actions au niveau national : 55
1- Plan d’Action National pour l’Enfance (2006 - 2015) : 56
2 - La Stratégie Sectorielle « Santé » pour la période 2012- 2016 : 56
3 - La Politique Publique Intégrée de Protection de l’Enfance au Maroc (PIPPEM) : 57
4 - Programme national de la santé pour la prise en charge des femmes et
des enfants victimes de violence : 58

Deuxième partie : Prise en charge au niveau des structures de sante : 59


Chapitre 1 : Prise en charge des enfants victimes de violence : 61
Section 1 : Les aspects cliniques de la prise en charge : 62
1 - Accueillir et preparer L’Enfant : 63
2 - L’Anamnèse : 63
3 - L’examen médical : 67
3.1 Préparer l’enfant pour l’examen : 67
3.2 Examen général : 68
3.3 Examen somatique : 68
3.3.1 Lésions tégumentaires : 68
3.3.2 Lésions du squelette : 69
3.3.3 Lésions neurologiques : 70
3.3.4 rechercher une intoxication : 71
3.3.5 Rechercher l’existence de signes en faveur de lésions
viscérales : thoraciques, abdominales… : 71
3.4 Examen sexuel : 71
3.4.1 Examen génital : 71

10
3.4.2 Examen de la région anale : 74
4 - Evaluation du retentissement psychologique : 75
5 - Examens complémentaires et prélèvements à réaliser : 77
5.1 En cas d’agression physique : 77
5.2 En cas d’agression sexuelle : 77
5.3 Recherche d’une éventuelle grossesse : 77
5.4 Recherche de toxiques : 77
6 - Collecter les preuves médico-légales : 78
7 - Traitement des enfants victimes de violence : 81
7.1 Traitement curatif : 81
7.2 Traitement prophylactique : 83
7.2.1 Prévention du tétanos : 83
7.2.2 Prévention d’une grossesse : 83
7.2.3 Prévention des IST bactériennes : 84
7.2.4 Prévention des IST virales : 84
8 - Hospitalisation de la victime : 85
9 - Suivi de l’enfant victime de violence : 86
10 - Certificat Médico-légal : 87
10.1 Règles générales de rédaction : 87
10.2 Le contenu proprement dit du certificat doit comprendre
trois rubriques de base : 87
11 - Le Signalement : 90
12 - Comment documenter le cas : 91
Section 2 : Le rôle de l’assistante sociale : 92
1 - L’accueil et l’entretien avec l’enfant victime de violence et sa famille : 92
2 - Le diagnostic social : 94
3 - L’intervention : 94
4 - Suivi et évaluation : 95
5 - Travaux rédactionnels : 96
Chapitre 2 : Les niveaux de prise en charge des enfants victimes de violence : 97
Section 1: Les structures de santé dédiées à la pec des enfants victimes
de violence : 98
1 - Les Niveaux de PEC des enfants victimes de violence : 98
2 - La référence/contre référence entre les différents niveaux : 100

Section 2 : Auto evaluation des de la prise en charge des enfants victimes


de violence par le professionnel de sante : 101

Troisième partie : Cadre operationnel système d’organisation et de


coordination des structures de prise en charge : 103

Chapitre 1 : Organisation et fonctionnement des unites integrees de prise


en charge des femmes et des enfants victimes de violence : 105
1 - Les fonctions des unités de prise en charge : 105

11
2 - Organisation des unités de prise en charge : 106
2.1. Lieu d’implantation et gestion des unités : 107
2.2. Les ressources humaines : 107
2.3. Les ressources matérielles et pharmaceutiques : 108
3 - Fonctionnement de l’unité : 108
3.1. Horaires de travail : 108
3.2. Circuit de PEC : 108
3.3. Transcription des données : 108
4 - Système d’information : 108
5. Système de suivi et d’évaluation : 110
Chapitre 2 : Mecanismes de coordination et de collaboration : 111
1 - Les principaux intervenants et leur rôle : 111
1.1. Les principaux intervenants : 111
1.2. Les rôles des intervenants dans la coordination et la collaboration : 112
1.2.1 Secteur de la santé : 112
1.2.2 Secteur de la justice : 112
1.2.3 La police et la Gendarmerie royale : 112
1.2.4 Unités de protection de l’enfance : 113
1.2.5 l’Observatoire National des Droits de l’Enfant : 113
1.2.6 ONG, société civile … : 114
2 - Le système de référence pour la prestation multisectorielle : 114
Références : 115

ANNEXES : 119

Annexe 1 : Exemple du formulaire de consentement : 121


Annexe 2 : Classification de Tanner pour évaluer le stade pubertaire : 122
Annexe 3 : Dossier medical pour enfant victime de violence /
formulaire d’anamnèse et d’examen : 124
Annexe 4 : circuit hospitalier preferentiel des femmes et enfants
victimes de violence : 138
Annexe 5 : Classification médico-légale des blessures : 139
Annexe 6 : Schéma des différentes formes de l’hymen : 140
Annexe 7 : Modèle du certificat médico-légal : 141
Annexe 8 : Modèle de signalement : 143
Annexe 9 : Check-list pour les besoins en matière de gestion clinique des enfants
survivants à la violence : 144
Annexe 10 : Modèle de fiche de liaison : 145
Annexe 11 : algorithme de la prise en charge syndromique des IST : 146
Annexe 12 : Etude(s) de cas : 147
Annexe 13 : Circulaire 1040 et directives de suivi : 149
Annexe 14 : Supports du systeme d’information : 157
Annexe 15 : Aperçu de la trousse INSPIRE pour la prevention de la violence à l’encontre
des enfants âgés de 0 à 18 ans et la lute contre cette violence : 171

12
Abréviations
BO Bulletin Officiel
CDE Convention Internationale des Droits de l’Enfant
CHP Centre Hospitalier Provincial
CHR Centre Hospitalier Régional
CHU Centre Hospitalier Universitaire
CML Certificat Médico-Légal
CNDH Conseil National des Droits de l’Homme
CSE Centres de Sauvegarde de l’Enfance
DGSN Direction Générale de la Sûreté Nationale
EMS Etablissements Médico-Sociaux
ESSP Etablissement de Soins de Santé Primaire
EVV Enfant Victime de Violence
FEVV Femmes et Enfants Victimes de Violence
IST Infections Sexuellement Transmissibles
ITP Incapacité de Travail Personnel
HCP Haut-Commissariat au Plan
LMPE Ligue Marocaine pour la Protection de l’Enfance
ODD Objectifs de Développement Durable
OIT Conventions de l’Organisation Internationale du Travail
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONDE Observatoire National des Droits de l’Enfant
ONG Organisation Non Gouvernemental
ONU Organisation des Nations Unis
PANE Plan d’Action National de protection de l’Enfance

13
PEC Prise En Charge
PIPPEM Politique Publique Intégrée de Protection de l’Enfance au Maroc
PNPFEVV Programme National de Prise en Charge des Femmes et Enfants
Victimes de Violence
PS Professionnels de Santé
PV Procès-Verbal
RESSP Réseau des établissements de Soins de Santé Primaire
SEFEPH Secrétariat d’État chargé de la Famille, de l’Enfance et des Personnes
Handicapées
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
UIPECFEVV Unité Intégrée de Prise ne Charge des Femmes et Enfants Victimes de
Violence
UPE Unité de Protection de l’Enfance
VFG Violence Fondée sur le Genre

14
Première partie

Violence
et droits humains
Violence et droits humains

Chapitre 1 : problématique de la violence à l’égard des enfants

Ce Chapitre expose le problème posé par la violence à l’égard des enfants et le contexte
particulier dans lequel elle sévi quelles que soient la société et la culture, dans le monde
ou au Maroc.
Bien que souvent considérée comme un problème individuel, la violence envers les enfants est, en
réalité, un problème sociétal, induit par les inégalités économiques et sociales et les faibles niveaux
d’instruction. Elle est alimentée par des normes sociales considérant la violence comme un moyen
acceptable de résoudre les conflits, approuvant la domination des adultes sur les enfants et
encourageant les discriminations. Elle est rendue possible par une insuffisance de la consécration de
la primauté du droit pour prévenir la violence et les différents déterminants socioculturels qui s’y
référent. Aussi le manque de données probantes au niveau national sur les actes de violence et sur les
auteurs de celle-ci, ne permettent pas de réadapter aux changements survenus dans le contexte socio
économique de la société marocaine les interventions de prise en charge des victimes et leurs suivi.

1. Données épidémiologiques mondiales


Partout dans le monde, les violences à l’encontre des enfants constituent un phénomène
largement répandu. Un rapport de l’UNICEF en 2014 a présenté les dernières Statistiques
sur la violence envers les enfants, à partir des données de 190 pays. En étudiant les formes
de violence ainsi que les attitudes et normes sociales dans le monde, il met en lumière un
problème jusqu’à présent insuffisamment documenté.
Ce rapport fournit des preuves de l’omniprésence de la violence dans la vie des enfants de
toutes les couches de la société, dans le monde entier. La violence interpersonnelle prend
de nombreuses formes – physique, sexuelle et émotionnelle – et a lieu dans de nombreux
contextes, notamment le foyer, l’école, la communauté et sur Internet.
De même, les auteurs de violences contre les enfants sont très variés. Ils peuvent être
des membres de leur famille, leurs amis, leurs enseignants, leurs voisins, des inconnus ou
même d’autres enfants. Cette violence se traduit par des blessures, des souffrances et de
l’humiliation; et elle peut tuer.
Ainsi selon ce rapport en 2012, presque 95 000 enfants et adolescents de moins de 20
ans ont été victimes d’homicide, ce qui en fait l’une des principales causes de décès et
de blessures évitables chez les enfants. La grande majorité des victimes (85 000 enfants)
vivaient dans des pays à revenu faible et intermédiaire.

17
Violence et droits humains

Les données montrent que beaucoup plus d’enfants subissent des violences dans le cadre
de la discipline – généralement chez eux et dès leur plus jeune âge. En moyenne, environ
6 enfants sur 10 dans le monde (presque un milliard) âgés de 2 à 14 ans sont soumis à
des châtiments physiques (corporels) infligés par les personnes qui s’occupent d’eux de
manière régulière. Pour la plupart, les enfants sont exposés à un mélange de châtiment
physique et d’agression psychologique.
Les agressions physiques entre élèves sont communes, notamment chez les garçons. Dans
25 pays disposant de données comparables, la prévalence des agressions physiques entre
élèves âgés de 13 à 15 ans varie entre 20 à plus de 50 % selon les pays.
Parmi les filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde, près d’un quart (environ 70 millions) ont
affirmé avoir été victimes d’une forme de violence physique ou une autre depuis l’âge de 15 ans.
Néanmoins, au moins un garçon adolescent sur quatre âgé de 15 à 19 ans a affirmé avoir
subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans dans des pays à revenu faible et
intermédiaire. Les auteurs de violences les plus communément signalés comprennent des
membres de la famille, des amis ou connaissances et des professeurs.
Environ 120 millions de filles dans le monde (un peu plus d’une sur dix) ont subi des
rapports sexuels forcés ou d’autres actes sexuels forcés à un moment de leur vie.
Les garçons subissent également des violences sexuelles, mais dans des proportions bien
moins importantes que les filles.
Les données fournies dans ce rapport montrent clairement qu’un nombre trop élevé
d’enfants ne sont pas adéquatement protégés contre la violence. La plupart des violences
envers les enfants sont commises par les personnes chargées de s’occuper d’eux ou avec
lesquelles ils sont en rapport au quotidien – les aidants familiaux, les pairs...
Les enfants sont aussi souvent privés de la protection dont ils ont besoin et qu’ils méritent de
la part de l’État. Seuls 39 pays dans le monde protègent juridiquement les enfants de toutes
les formes de châtiments corporels, y compris à la maison. En outre, il existe des écarts
importants entre les protections accordées aux victimes de violences adultes et enfants.
« Par exemple, si un adulte est frappé par un proche ou un pair, cela est généralement considéré
comme un comportement inacceptable et des dispositions juridiques existent le plus souvent pour
protéger les droits de la victime. Par contre, si des enfants sont violemment punis par leurs parents
ou d’autres aidants familiaux, ces actes sont généralement considérés comme sans conséquences, et
les mêmes types et degré de protection juridique ne sont généralement pas prévus. Ce manque de
protection – associé à des attitudes et normes sociales justifiant certains actes de violence envers
les enfants – crée un environnement dans lequel de nombreuses formes de violence sont considérées
comme normales et restent impunies. »

18
Violence et droits humains

2 . Le contexte national : état des lieux


La plupart des enquêtes rendent compte de la difficulté d’apprécier l’étendue du phénomène
de la violence à l’égard de l’enfant, en partie expliqué par le caractère tabou et l’insuffisance
de signalement et de dénonciation de nombreux actes de violence.
Les données disponibles à l’état actuel proviennent surtout des institutions de prise en
charges des enfants victimes de violence.
Ainsi selon les données publiées par l’UNICEF en 2014 dans le cadre d’ une « Etude sur la
violence sexuelle à l’encontre des enfants au Maroc », il s’avère qu’entre 2001-2004 la
violence sexuelle représentait 17,1% des affaires de violences perpétrées contre les mineurs
et portées en justice. Elle rapporte également qu’entre 2010 et 2012, les données
quantitatives recueillies auprès du Ministère de la Justice et des Libertés montrent que la
violence sexuelle sur mineurs représente 26% des cas traités, alors que les données de la
gendarmerie royale font état de 27% de violence sexuelles déclarées en 2004 versus 31,5%
en 2005 et 28,66% des cas enregistrés entre 2007 et 2012. La sureté nationale notait en
2005 : 52,8% de cas de violences sexuelles envers les enfants dans une proportion de 60,4%
de garçons pour 40,1% filles. Par contre les données de la DGSN, révèlent que 11 599 cas
de violence sexuelle sur mineurs ont été enregistrés de 2007 à 2012, dont 8 129 filles
concernées (70%) contre 3 470 garçons (30%).
Entre la période 2000 à 2009, les cas déclarés au centre d’écoute de L’ONDE incluaient
29,6 % d’agressions sexuelles ; 25,5% d’agressions physiques et 23,3% de négligences.
Pour les agressions sexuelles elles proviennent dans 19% du milieu urbain et dans 25% du
milieu rural; 25% des enfants victimes de violence sexuelle sont âgés de moins de 6 ans,
26% sont âgés de 7 à12 ans et 38% sont âgés de 13 et 18 ans. Par ailleurs aucun milieu social
n’est épargné cependant elle touche davantage l’enfant livré à lui-même (abandon, rue…)
Les statistiques du ministère de la santé relatives au phénomène de violence font état d’une
augmentation du nombre de cas de violence pris en charge dans les hôpitaux entre 2012 -
2015 et d’une prépondérance des actes de violences en milieu urbain (Tableau 1)
Tableau 1 : Répartition des enfants victimes de violence pris en charge dans les centres
hospitalier hors CHU par type de violence et par milieu

Violence sexuelle Violence Physique


Ensemble
Urbain Rural Migrants Total Urbain Rural Migrants Total
2012 333 148 0 481 1060 273 0 1333 1814
2013 487 231 0 718 1313 413 10 1736 2454
2014 607 283 1 891 2928 771 0 3699 4590
2015 586 312 0 898 2810 1017 7 3834 4732

19
Violence et droits humains

Il ressort de toutes ces données que les filles sont plus exposées à la violence sexuelle et
que toutes les tranches d’âge sont concernées. Le milieu urbain parait plus touché que le
milieu rural, ce qui ne saurait occulter l’effet d’une sous notification et d’un manque de
dénonciation et de divulgation dans un environnement ou ce phénomène relève encore du
domaine du tabou social.
Selon le profil des auteurs de ces violences, les données de la DGSN montrent qu’il s’agit le
plus souvent de voisins, de proches, d’employeurs, de parents et d’éducateurs. les données
du Ministère de la Justice et des Libertés (2012) révèlent que pour la violence sexuelle, ce
sont dans la plupart des cas des abuseurs masculins adultes (86%) et masculins mineurs
(12%) dans une moindre mesure.
Ces violences sont perpétrées en premier lieu dans la rue (67%), au sein des familles (16%),
dans les établissements scolaires (8%)… (Données de la DGSN 2012)
Et ce ne sont là que les données de la partie visible de l’iceberg, la face cachée en dissimule
davantage, en raison notamment du caractère occulte de la violence, largement entretenu par ce qui
est qualifié aujourd’hui de culture du silence.

3. Culture du silence
Phénomène difficile à cerner du fait de son caractère invisible, et largement tabou qui
génère une culture du silence. Le rapport de l’Unicef 2014 révèle que près de la moitié des
adolescentes âgées de 15 à 19 ans qui signalent avoir déjà subi des violences physiques et/
ou sexuelles affirment n’en avoir jamais parlé à personne.
Parmi les adolescentes de 15 à 19 ans ayant déjà été victimes de violences physiques et/
ou sexuelles, environ 7 sur 10 ont affirmé n’avoir jamais cherché d’aide pour y mettre fin.
Les raisons sont variées, mais de nombreuses filles ont affirmé qu’elles ne se rendaient pas
compte que ce qu’elles subissaient était une forme de violence ou qu’elles ne considéraient
pas ces violences comme un problème. Des données limitées révèlent que, dans certains
pays, les garçons sont même moins susceptibles que les filles de demander de l’aide. Et,
comme les filles, la plupart des garçons ne parlent pas de leur expérience de la violence,
indépendamment de son type, parce qu’ils ne la considèrent pas comme un problème.
Lorsque les jeunes femmes victimes demandent de l’aide, c’est en général à leur propre
famille. Il y a beaucoup plus de chances qu’elles demandent un soutien à des individus
qu’elles connaissent personnellement qu’à des institutions, comme les services de police,
les centres médicaux, les établissements d’aide juridique, les groupes religieux et/ou les
services sociaux, même lorsqu’elles savent qu’elles peuvent y trouver de l’aide.
La contribution à la culture du silence trouve généralement son origine dans le manque de
confiance dans les mécanismes de recours, la qualité de l’abuseur (inceste), le traitement
médiatique des cas de violence, la victimisation de l’enfant et la crainte de représailles.

20
Violence et droits humains

Les milieux aisés ne dévoilent pas la violence sexuelle dont sont victimes leur enfant par
crainte de leur position sociale et/ou de la stigmatisation de leur enfant.
Les filles craignent la réaction familiale, la réaction de l’entourage, des membres de la
famille, du voisinage et du père lui même. La réticence du garçon est conséquente d’une
atteinte à sa virilité.

21
Violence et droits humains

Chapitre 2 : cadre conceptuel de la violence

La violence se manifeste selon de nombreuses formes : négligence, violence physique


et émotionnelle, agressions sexuelles, traite, torture, traitements et châtiments
inhumains ou dégradants, mariage forcé ou précoce, mendicité et travail forcé. Ces
actes de violence ont des conséquences graves et à long terme. Ils compromettent le
développement de l’enfant, augmentent le risque de problèmes de santé et d’échec
scolaire. Souvent, la violence est liée à la pauvreté et à l’exclusion sociale et constitue
un véritable frein au développement, et des enfants et de la société. L’impact de la
violence a aussi des effets néfastes sur les économies nationales.

Objectifs
• Définir ce qu’est la violence / Maltraitance;
• Définir ce qu’est le genre, son rôle et la manière dont il affecte le statut des femmes et des
hommes;
• Définir la violence fondée sur le genre;
• Identifier les critères de définition, les formes et les causes de la violence faite aux enfants;
• Identifier les conséquences de la violence sur la santé de l’enfant.

SECTION 1 : VIOLENCE ET VIOLENCE FONDÉE SUR LE GENRE

1 - Violence et Maltraitance
Selon le Rapport mondial sur la violence et la santé (OMS, 2002) la violence est «l’usage
délibéré ou la menace d’usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même,
contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fort
d’entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal développement ou une carence».
Dans ce même rapport l’OMS reprend une définition de la maltraitance proposée dans
le cadre d’une consultation sur la prévention de la maltraitance de l’enfant (1999) et qui
stipule que « La maltraitance de l’enfant s’entend de toutes les formes de mauvais
traitements physiques et/ou affectifs, de sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligent,
ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de
l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité dans le contexte d’une relation de responsabilité,
de confiance ou de pouvoir » .
Le Conseil de l’Europe (1987) définit la maltraitance comme étant une violence qui se
caractérise par « tout acte ou omission commis par une personne, s’il porte atteinte à la vie, à
l’intégrité corporelle ou psychique ou à la liberté d’une autre personne ou compromet gravement
le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière ».

22
Violence et droits humains

2 - Violence fondée sur le genre


La déclaration des Nations Unies portant sur la violence contre les femmes (1993) a été
formulée dans le souci de mettre à disposition une base commune pour la compréhension
de la violence à l’encontre des femmes ; Selon son article 1, il s’agit de “ tous les actes de
violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des
souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte
ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou dans la vie privée “.
La Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard
des femmes et la violence domestique (2011) dans son article 3 stipule que « le terme - genre
- désigne les rôles, les comportements, les activités et les attributions socialement construits, qu’une
société donnée considère comme appropriés pour les femmes et les hommes ». Il note également que
« le terme - violence à l’égard des femmes fondée sur le genre - désigne toute violence faite à l’égard
d’une femme parce qu’elle est une femme ou affectant les femmes de manière disproportionnée ». Il
précise également que le terme « femme » au titre de cette même convention inclut les filles
de moins de 18 ans.
Ainsi, la principale caractéristique qui permet de distinguer la violence fondée sur le genre
des autres formes de violence, est celle qui consiste à utiliser la force et/ou la coercition,
physique ou psychologique, d’une façon prédominante, contre les filles à chaque étape
de leur vie et cette violence fondée sur le genre est socialement tolérée. Ceci est mis en
exergue non pas pour négliger l’importance de la violence contre les garçons mais pour
souligner une différence singulière : C’est une forme de violence que les filles subissent
d’abord et avant tout à cause de leur sexe et de leur identité Genre dans la société.
En tant que filles, elles font face à une discrimination systématique de la part d’un système
retranché dans ses croyances et qui a rationalisé des relations de pouvoir fondé sur le
Genre, perpétuant un modèle universel de soumission/ subordination qui place les filles à
un niveau très élevé de vulnérabilité vis-vis des actes et/ou menaces physiques, sexuelles
et psychologiques pratiqués par les hommes, membres de leurs familles ou de leur
communauté qui comprennent, les frères, le père, les “ petits copains “ ou amoureux,
les professeurs ...
Selon l’article 2 de la déclaration des nations unies sur l’élimination de la violence à
l’encontre des femmes celle-ci peut revêtir les formes suivantes :
« La violence physique, sexuelle et psychologique exercée au sein de la famille, y compris les coups, les
sévices sexuels infligés aux enfants de sexe féminin au foyer … les mutilations génitales et autres
pratiques traditionnelles préjudiciables … et la violence liée à l’exploitation… »
Il est aussi important de considérer la violence à l’encontre des enfants et tout
particulièrement la fille dans une perspective « cycle de vie ». Ainsi selon telle ou telle
étape du cycle de vie les filles vont très probablement expérimenter et subir des formes
spécifiques de violence fondée sur le genre. (Voir Annexe 12 : Etude de cas)

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Violence et droits humains

INSPIRE,Sept stratégies pour mettre fin à la violence à l’encontre des enfants, OMS, 2016

SECTION 2 : LES FORMES DE VIOLENCES ENVERS L’ENFANT

Les violences envers les enfants peuvent revêtir des formes multiples et être commises
dans des lieux divers. On distingue :

1 - Les négligences
La négligence se définit par la non dispensation de soins nécessaires ou de l’attention
voulue par les parents ou les personnes en charge d’un enfant pour assurer son
développement émotionnel, psychologique ou physique.
À la différence de la violence physique et de l’abus sexuel, qui sont habituellement
rattachés à un incident spécifique, la négligence met souvent en cause des situations
chroniques qui ne sont pas aussi faciles à identifier.
Elles comportent des carences sévères, prolongées et répétées : affectives, alimentaires, de soins
médicaux, de sécurité, d’éducation, d’instruction, de socialisation pouvant aboutir à une dénutrition,
une hypotrophie staturo-pondérale, ou un nanisme psychosocial, la non inscription à l’état civil…

24
Violence et droits humains

Donc « la négligence, ou privation ou défaut de soins, renvoie au fait qu’un parent ne veille pas au
développement de l’enfant – s’il est en position de le faire – dans un ou plusieurs des domaines
suivants : santé, éducation, développement affectif, nutrition, foyer et conditions de vie sans
danger » (Rapport mondial sur la santé et la violence, OMS, 2002)

2 - Les violences physiques


« On entend par violence physique infligée aux enfants des actes commis par un tuteur qui
entraînent des dommages corporels ou risquent d’en entrainer » (Rapport mondial sur la santé
et la violence, OMS, 2002). Les sévices physiques consistent à appliquer délibérément, sur
n’importe quelle partie du corps d’un enfant, une force qui provoque ou peut provoquer
une blessure non accidentelle. La notion de blessure induit tout dommage tissulaire qui
dépasse le stade de la simple rougeur résultant d’un traumatisme. La notion de dommage
tissulaire inclut les ecchymoses, les brûlures, les contusions, les piqûres, les fractures, les
ruptures de viscères, les pertes de fonctions d’un membre ou d’un organe.

3 - Les violences psychologiques


« On entend par violence psychologique le fait de ne pas veiller à offrir un environnement
convenable et positif, et de commettre des actes qui nuisent à la santé et au développement
affectifs de l’enfant » (Rapport mondial sur la santé et la violence, OMS, 2002). Les
sévices psychologiques englobent des actes ou omissions de la part des parents ou
des personnes chargées de prendre soin de l’enfant, qui causent ou pourraient causer
de sérieux troubles comportementaux, cognitifs, émotionnels ou mentaux. Ils incluent
entre autre les manifestations de rejet affectif, l’isolement social, le sadisme verbal,
les humiliations (cruauté mentale), les punitions, l’intimidation, l’exploitation, et les
exigences inadaptées à l’âge de l’enfant.

4 - Les violences sexuelles


« On entend par violence sexuelle les actes que commet un tuteur sur la personne d’un enfant pour
en retirer un plaisir sexuel » (Rapport mondial sur la santé et la violence, OMS, 2002).
La violence sexuelle est définie comme toute participation d’un enfant ou d’un adolescent
à des activités sexuelles qu’il n’est pas en mesure de comprendre qui sont inappropriées
à son âge et à son développement psycho-sexuel qu’il subit sous la contrainte ; par la
violence ou la séduction ou qui transgressent les tabous sociaux.
L’abus sexuel inclut les caresses, les relations sexuelles, l’inceste, la sodomie,
l’exhibitionnisme et l’exploitation commerciale sous forme d’incitation à la prostitution
ou de production de matériel pornographique.

25
Violence et droits humains

SECTION 3 : LES ENFANTS À RISQUE ET LES FACTEURS DE RISQUES DE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES ENFANTS

L’enfant à risque est un mineur qui connaît des conditions d’existence risquant de mettre
en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité ou son entretien, mais qui n’est pas pour autant
maltraité. La notion de risque apparaît soit à partir d’une souffrance de l’enfant lui-même
(voir les violences psychologiques), soit à partir d’une situation de perturbation adulte
autour d’un enfant.
Les enfants à risque sont notamment les enfants prématurés, ou porteurs de handicaps
congénitaux, les enfants migrants, les enfants témoins de scènes de violences, les enfants
dont les premières années ont été entrecoupées de séparations familiales, de ruptures,
d’hospitalisations.
Les situations à risque sont notamment les grands délabrements familiaux y compris
la violence conjugale, les discontinuités de la charge parentale, l’isolement maternel,
une pathologie psychiatrique parentale, notamment dépression, conduites addictives,
dégradation socioculturelle.
La ligne de partage entre enfants maltraités et enfants à risque est souvent difficile à
établir. Dans les deux cas il s’agit d’un enfant en danger.
Plusieurs facteurs de risque en matière de violence des enfants ont été recensés. Ils ne sont
pas présents dans tous les contextes sociaux et culturels mais ils peuvent donner une idée
générale lorsque l’on tente de comprendre les causes du phénomène.

1 - Facteurs liés à l’enfant


Facteurs inhérents à l’enfant lui même et le prédisposent à être victime de violence, tel que
la séparation lors des premiers jours de vie, son caractère hyperactif ou turbulent, aussi
quand il s’agit d’un enfant à besoins spécifiques, porteur d’une anomalie physique ou un
handicap mental, la prématurité, les pleurs incessants …

2 - Facteurs liés au parent ou à la personne qui s’occupe de l’enfant


Plusieurs facteurs chez le parent de l’enfant ou la personne qui s’occupe de lui peuvent
augmenter le risque de violence:
• Grossesse accidentelle ou attitude parentale négative face à la grossesse;
• Age jeune des parents;
• Famille monoparentale ou parent(s) délinquant(s);

26
Violence et droits humains

• Faible niveau de scolarité;


• Manque de connaissances sur le développement de l’enfant ou attente peu réaliste
par rapport aux possibilités de l’enfant;
• Troubles psychiatriques;
• Exposition à la violence familiale dans l’enfance;
• Toxicomanie et alcoolisme;
• Difficultés financières.

3 - Facteurs relationnels
Plusieurs facteurs relevant des relations au sein des familles, entre amis et pairs peuvent
accroître le risque de violence envers les enfants :
• Problèmes du couple;
• Aabsence d’attachement affectif parent-enfant;
• Famille nombreuse;
• Troubles psychiques, handicap physique chez un membre de la famille;
• Violences entre d’autres membres de la famille;
• Absence de soutien familial.

4 - Facteurs communautaires et sociétaux


Parmi les caractéristiques de l’environnement communautaire ou social associées à l’aug-
mentation du risque de violence à l’encontre des enfants on peut citer la précarité et les
inégalités socio-économiques, l’isolement social et l’absence d’un réseau de soutien social,
la facilité d’accès à l’alcool et aux drogues, la tolérance sociale de la violence en général et
tout particulièrement des châtiments corporels, une culture sociale qui amoindrit le statut
de l’enfant dans les relations parents-enfants et définit les attributions et les rôles sociaux
de chacun selon son sexe. Aussi l’absence et l’inefficacité des politiques et programmes
visant à lutter contre toutes les formes de violence touchant les enfants.

27
Violence et droits humains

SECTION 4 : LES CONSÉQUENCES DE LA VIOLENCE SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’ENFANT

Il est important de comprendre que la violence envers l’enfant altère son harmonie
relationnelle et déstabilise la structuration de sa personnalité, et ce, à différentes périodes
de son développement. Les effets psychoaffectifs et sociaux consécutifs à la violence subie
peuvent, selon l’approche cognitive de développement de l’enfant, se traduire ainsi :
Durant l’étape sensori-motricielle (1ére et 2éme année de la vie) : L’enfant dépendant

de son entourage lors de cette période ; une négligence grave, une maltraitance
aboutiront à un état de malnutrition sévère voire un retard psychomoteur : retard
d’acquisition posturale et retard de langage.
Au cours de l’étape pré-opérationnelle de développement (2 à 7 ans) qui est la phase

de la pensée intuitive : L’enfant exprimera ce qu’il a subi à travers des plaintes
somatiques ou des troubles de comportement. Le dessin aidera l’enfant à exprimer
les violences subies et également aidera l’enfant à la résilience psychothérapique.
L’enfant “ se fait victime “ par sa vulnérabilité, par sa confiance démesurée et
développe une culpabilité face à la violence dont il fait l’objet, car il s’en octroie une
part de responsabilité. Le phénomène de violence (surtout l’abus sexuel) n’est pas
verbalisé et s’exprimera par des plaintes ou un comportement inhabituel qu’il faudra
décoder.
Pendant l’étape opérationnelle formelle (à partir de 13 ans jusqu’à l’âge adulte) qui

est la phase de la pensée abstraite : L’enfant sera doublement affecté par l’impact
psychoaffectif de la violence subie et par les retombées familiales de la mise en
culpabilité de son agresseur, s’il s’agit d’un proche qu’il essayera parfois de protéger.
Cette souffrance peut engendrer des troubles de conduites : fugue, suicide...

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Violence et droits humains

INSPIRE,Sept stratégies pour mettre fin à la violence à l’encontre des enfants, OMS, 2016

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Violence et droits humains

Chapitre 3 : cadre normatif : les droits spécifiques aux enfants

La violence à l’égard de l’enfant représente une problématique complexe et difficile à


traiter. Cette problématique demande une politique et des pratiques coordonnées
impliquant plusieurs secteurs relevant de tous les niveaux de pouvoir : social, médical,
judiciaire.
Reconnue comme une priorité de santé publique, prendre en charge la violence ne focalise
pas le professionnel de santé dans une relation de soins étroite. La dimension humaine,
juridique et socioculturelle doit être est prise en compte à tous les niveaux d’intervention
et de prise en charge.
Ce chapitre répond à ces spécificités. Il consacre une place importante au développement
des droits humains et des instances institutionnelles, nationales et internationales, qui
veillent à la mise en œuvre du dispositif juridique consacrant la protection des enfants.
Il comprend le cadre législatif et institutionnel, les principaux engagements du Maroc
en matière d’adhésion aux instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de
l’Homme et les principales réformes entreprises en vue d’ancrer la démocratie dans les
faits et les mœurs et d’instaurer l’Etat de Droit.
Objectifs
• exposer les lois nationales et internationales traitant des droits humains des enfants;
• Présenter les principaux engagements du Maroc en matière d’adhésion aux
instruments juridiques internationaux relatifs aux Droits de l’Homme;
• Définir les composantes clés de l’approche Droits Humains dans la programmation
des actions de santé.

SECTION 1 : APERÇU GÉNÉRAL SUR LES DROITS HUMAINS

Principes généraux des Droits Humains


Les Droits de l’Homme sont des droits reconnus à tout être humain et dont il doit jouir
simplement parce qu’étant un être humain.
A la Conférence Mondiale de 1993 sur les droits de l’Homme, les gouvernements ont
réaffirmé dans la Déclaration de Vienne que « Les Droits de l’Homme sont des droits acquis
à la naissance de tout être humain et que la protection des droits de l’Homme incombe en
premier lieu aux gouvernements ».

30
Violence et droits humains

Les obligations internationales actuelles en matière de Droits de l’Homme tirent leur source
de la Charte des Nations Unies qui affirme que « Les Droits de l’Homme sont basés sur le
principe fondamental selon lequel toutes les personnes ont une dignité humaine inhérente
à leur personne et cela sans distinction de sexe, race, couleur de la peau, langue, nationalité,
âge, classe ou convictions religieuses ou politiques; ils jouissent à titre égal de leurs droits ».

• Types de droits
En vue de traduire les principes de la Déclaration Universelle en droits humains ayant force
de loi (au moins pour les Etats qui les ont ratifiés), l’Assemblée Générale l’a divisée en deux
‘’pactes’’, l’un sur les droits civils et politiques, l’autre sur les droits sociaux, culturels et
économiques.

• Principes fondamentaux des Droits Humains


La conférence mondiale sur les Droits Humains a confirmé les principes fondamentaux des
Droits Humains et les valeurs qui les sous-tendent.

31
Violence et droits humains

SECTION 2 : DROITS HUMAINS ET LÉGISLATION EN MATIÈRE DE PROTECTION DES DROITS DE L’ENFANT

Les enfants sont protégés par les instruments généraux des Droits Humains. En outre, ils
ont droit à la protection que leur accorde la Convention internationale relative aux Droits
de l’Enfant. Le tableau ci-dessous consigne les principaux droits sociaux et économiques en
faveur de la protection de l’enfant.

32
Violence et droits humains

Corollaire des Droits humains « activés » en cas de violence envers l’enfant


Droit à la santé Accès facile aux soins
circuit bien identifié
Soins et prise en charge de qualité
Droit au respect de la dignité humaine Garantir la confidentialité et l’intimité aux EVV
Informer les EVV et obtenir leur consentement
Offrir un environnement médical/sanitaire adéquat
Droit à la non discrimination Accès équitable aux soins pour tout EVV quelque soit
le sexe, race, couleur, origine nationale appartenance
sociale ou ethnique
Droit à l’information Selon un langage adapté à l’enfant
Information simple, claire et appropriée de toutes les
options légales disponibles
Doit s’adresser aussi bien à l’enfant qu’aux titulaires de
l’autorité parentale
Droit à l’autodétermination Eclairé par l’information de l’EVV et sa famille
Obtenir le consentement de l’enfant pour la PEC
médico-socio-psycho-judiciaire
Respecter le vœu de l’enfant d’être accompagné
pendants les soins
En cas de refus de PEC à recourir au signalement
Droit à l’intimité Assurer un cadre d’intimité notamment pour enfant
victimes d’abus sexuel
Limiter l’environnement médical de l’EVV aux
professionnels de santé nécessaires aux soins
Droit à la confidentialité Archiver confidentiellement toutes les informations
Relatives au statut médical et médicolégal de l’EVV
Ces information pourront être transmises uniquement à
qui de droit (professionnels de santé, police, justice).

1. Législation internationale
Le monde célèbre le 20 novembre La journée internationale des droits de l’enfant, ou journée
mondiale de l’enfance. Au Maroc, cette date coïncide avec le 20ème anniversaire de la
ratification par le Maroc de la Convention des droits de l’enfant.

33
Violence et droits humains

1.1. Convention des Droits de l’Enfant (CDE)


La Convention Internationale des Droits de l’Enfant est une promesse faite il y a vingt ans,
aux enfants, d’un monde plus respectueux de leurs droits. En ratifiant la CDE en 1993, le
Royaume du Maroc a ainsi placé les droits de l’enfant au centre des préoccupations des
pouvoirs publics.
Outre le caractère juridique la Convention propose une certaine conception de l’enfant
qui doit tout à la fois être protégé, bénéficier de prestations spécifiques et
être considéré comme acteur de sa propre vie. Ainsi, on retiendra surtout que l’enfant
est considéré comme sujet de droit à part entière pour la première fois par un texte
international. La notion d’ “intérêt supérieur de l’enfant” affirmée à l’article 3 est particuliè-
rement importante et exige que l’on considère l’ensemble des droits de la Convention.
Ces derniers sont énoncés dans la convention selon quatre fondements (les quatre « P » de
la CIDE) :
• Protection : fait référence au respect de l’intégrité physique;
• Prestations : en particulier le droit de l’enfant à bénéficier de soins de santé,
d’éducation ou de sécurité sociale;
• Participation : ou droit de l’enfant à faire quelque chose, agir lui-même, dans la
mesure de ses moyens, et participer aux décisions qui concernent sa vie. On s’attache
ici aux libertés d’expression (art. 12), d’information (art. 13), d’association (art. 15);
• Plaidoyer : tous les adultes, en particulier les professionnels de l’enfance doivent être
les défenseurs.
Cependant la Protection est le thème transversal que l’on retrouve tout au long de la
convention, On peut mentionner en particulier les articles suivants:
Article 19
Droit d’être protégé contre toute forme de violence ou de mauvais traitements perpétrés par les
parents ou par toute autre personne à qui il est confié
Article 32
Droit de l’enfant à être protégé contre l’exploitation économique et de n’être astreint à
aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation, sa
santé ou son développement.
Article 34
Droit de l’enfant à être protégé contre la violence et l’exploitation sexuelle y compris la
prostitution et à toute production pornographique.

34
Violence et droits humains

Article 35
Droit à être protégé contre la vente, la traite et l’enlèvement.
Article 36
protection contre toutes autres formes d’exploitation non citées dans les autres articles de
la convention.
Article 37
Droit à être protégé contre la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants et
les privations de liberté
Article 38
protection contre l’enrôlement dans les conflits armés
Article 39
fait à l’Etat l’obligation de faire en sorte que les enfants victimes de conflits armés, de
torture, de négligence, d’exploitation ou de sévices bénéficient de traitements appropriés
pour assurer leur réadaptation et leur réinsertion sociale.

1.2. Les protocoles facultatifs à la convention des doits de l’enfant


Les Protocoles facultatifs apportent une nette amélioration au droit international existant.
L’Assemblée générale des Nations Unies a adopté en 2000 deux Protocoles facultatifs à la
Convention internationale des droits de l’enfant, afin de renforcer la protection juridique
des enfants contre les pires formes d’exploitation il s’agit du:
• Protocole facultatif concernant la vente d’enfant, la prostitution des enfants et la
pornographie mettant en scène des enfants, adopté le 25 mai 2000, entré en vigueur
le 18 janvier 2002, ratifié par le Maroc le 2 octobre 2001, il demande que ces graves
violations des droits des enfants soient reconnues comme des crimes, et appelle à la
sensibilisation du public et encourage une meilleure coopération internationale pour
les combattre.
• Protocole facultatif se rapportant à la Convention internationale des droits de
l’enfant, concernant l’implication d’enfants dans les conflits armés, adopté le 25 mai
2000, entré en vigueur le 12 février 2002, ratification par le Maroc le 22 mai 2002.
Le 3 protocole facultatif à la Convention des droits de l’enfant renforce et complète
ème

les mécanismes nationaux et régionaux permettant aux enfants de présenter des plaintes
pour violation de leurs droits. Ce protocole a été adopté par l’ONU en 2011 et ratifié par
le Maroc le 27 Novembre 2014; établissant une procédure de plainte individuelle en
cas violations de droits de l’enfant, le nouveau traité donne la possibilité aux enfants, ou

35
Violence et droits humains

à leurs représentants, de déposer une plainte devant un comité international d’experts en


droits de l’enfant, s’ils n’ont pu obtenir de réparation pour ces violations dans leur propre
pays. Cet instrument permet une mise en œuvre plus efficace de la CDE. Toutes les formes
de violations des droits de l’enfant, allant de l’impossibilité d’accéder à l’éducation primaire
à l’exploitation sexuelle, pourront être présentées devant le Comité des droits de l’enfant.

1. 3. Conventions de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)


relatives au travail des enfants
Selon le Bureau International du Travail on peut parler de travail dès lors que l’enfant est
employé plus de deux heures par jour, même en apprentissage. A ce titre deux conventions
importantes sont à citer :
• La Convention de l’OIT n° 182 sur les pires formes de travail des enfants, entrée
en vigueur le 19 novembre 2000, ratifiée par le Maroc le 26 janvier 2001, publiée
au B.O. du 4 décembre 2003, p. 1319, en même temps que la recommandation n°
190 concernant l’interdiction des pires formes de travail des enfants et l’action
immédiate en vue de leur élimination,( p 1324).
• La Convention de l’OIT n° 138 concernant l’âge minimum d’admission à l’emploi, entrée en
vigueur le 19 juin 1976, ratifiée par le Maroc le 6 janvier 2000, publiée au Bulletin officiel
du 20 juillet 2000, p. 681. Elle stipule dans son article 2 paragraphe 3 que « l’âge minimum
… ne devra pas être inférieur à l’âge auquel cesse la scolarité obligatoire, ni en tout cas à 15
ans ». L’article 3 paragraphe 1 déclare que « l’âge minimum d’admission à tout type d’emploi
ou de travail qui, par sa nature ou les conditions dans lesquelles il s’exerce, est susceptible de
compromettre la santé, la sécurité ou la moralité des adolescents ne devra pas être inférieur
à 18 ans ».

1.4. La Convention supplémentaire relative à l’abolition de l’esclavage,


de la traite des esclaves, et des institutions et pratiques analogues
à l’esclavage du 7 septembre 1956
Entrée en vigueur le 30 avril 1957, et ratifié par le Maroc le 11 mai 1959, elle a été
adoptée par la Conférence de plénipotentiaires des Nations Unies, Laquelle Conférence a
été convoquée en application de la résolution 608 (XXI) adoptée par le Conseil économique
et social de l’Organisation des Nations Unies le 30 avril 1956. Selon l’article 1er in fine de
cette convention, les Etats parties s’engagent à prendre toutes mesures pour éliminer
«toute institution ou pratique en vertu de laquelle un enfant ou un adolescent est remis, soit par
ses parents ou par l’un deux, soit par son tuteur, à un tiers, contre paiement ou non, en vue de
l’exploitation de la personne ou du travail dudit enfant ou adolescent».

36
Violence et droits humains

1. 5. Autres Engagements internationaux du Maroc


Il existe d’autres engagements du Maroc en matière d’adhésion aux instruments juridiques
internationaux relatifs aux droits humains, nous en citerons ci-après :
• Le pacte international relatif aux droits civils et politiques;
• Le pacte international relatif aux droits économiques sociaux et culturels;
• La convention de la lutte contre la discrimination dans le domaine de l’enseignement;
• Convention pour la répression de la traite des êtres humains, de l’exploitation, de la
prostitution d’autrui;
• Convention supplémentaire de l’abolition de l’esclavage, de la traite des esclaves et
les institutions et pratiques analogues à l’esclavage;
• L’accord international contre la torture;
• Protocole relatif à l’immigration clandestine.
La concrétisation des engagements du Maroc sur le plan international apparaît clairement
dans le dispositif législatif et institutionnel qui a été mis en place pour assurer la protection
des enfants. c’est l’objectif de la deuxième partie de cette section.

2. Législation nationale
En plus de la ratification des conventions internationales, le Maroc a aussi initié des
mesures d’harmonisation de la législation interne avec les dispositions des instruments
internationaux relatifs aux Droits Humains concernant l’enfant.

2.1 La Constitution de 2011


Suite au référendum du 1er juillet 2011, le Maroc a adopté une nouvelle constitution qui
consacre les droits de l’Homme tels que reconnus universellement et stipule la protection
de ces droits, en prenant en considération leur universalité et leur indivisibilité.
La constitution marocaine a adopté l’ensemble des droits de l’Homme prévus dans la
déclaration universelle des droits de l’Homme, consacré la primauté des conventions
internationales ratifiées par le Maroc sur la législation nationale et affirmé l’engagement
du Maroc à harmoniser ces législations avec les dispositions de ces conventions.
Dans ce qui suit une énumération sommaire des textes de droits garantis par la
constitution pour la protection de l’enfant :
• La non discrimination dans les droits : « bannir et combattre toute discrimination
à l’encontre de quiconque, en raison du sexe, de la couleur, des croyances, de la
culture, de l’origine sociale ou régionale, de la langue, de l’handicap ou de quelque
circonstance personnelle que ce soit » (préambule);

37
Violence et droits humains

• Le droit à l’égalité devant la loi : La loi est l’expression suprême de la volonté de la


nation. Tous, personnes physiques ou morales, y compris les pouvoirs publics, sont
égaux devant elle et tenus de s’y soumettre… (article 6);
• L’égalité des droits : l’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à
caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental (article 19);
• Le droit à la vie : « Le droit à la vie est le droit premier de tout être humain. La loi
protège ce droit » (article 20);
• Le droit à la sécurité de la personne : tous ont droit à la sécurité de leur personne,
de leurs proches et de leurs biens. Les pouvoirs publics assurent la sécurité des
populations et du territoire national dans le respect des libertés et droits
fondamentaux garantis à tous (article 21);
• Le droit à la protection contre la torture, les peines ou traitements cruels, inhumains
ou dégradants: Il ne peut être porté atteinte à l’intégrité physique ou morale de
quiconque, en quelque circonstance que ce soit et par quelque personne que ce soit,
privée ou publique. Nul ne doit infliger à autrui, sous quelque prétexte que ce soit,
des traitements cruels, inhumains, dégradants ou portants atteinte à la dignité. La
pratique de la torture, sous toutes ses formes et par quiconque, est un crime puni
par la loi (article 22).
• « La famille, fondée sur le lien légal du mariage, est la cellule de base de la société.
L’état œuvre à garantir, par la loi, la protection de la famille sur les plans juridique,
social et économique, de manière à garantir son unité, sa stabilité et sa préservation»
(Article 31), ce qui assure une égale protection juridique et une égale considération
sociale et morale à tous les enfants, abstraction faite de leur situation familiale;
• « L’enseignement fondamental est un droit de l’enfant et une obligation de la famille
et de l’Etat » (article 32);
• Le droit à un recours effectif devant la justice : l’accès à la justice est garanti à toute
personne pour la défense de ses droits et de ses intérêts protégés par la loi (article
118);
• La protection de la famille et de l’enfance est l’une des priorités de la nouvelle
Constitution. La création du Conseil national de la famille et de l’enfance est
l’expression d’un engagement de l’Etat. L’article 169 de la constitution du Royaume
indique que la mission du Conseil consultatif de la famille et de l’enfance consiste
en le suivi de la situation de la famille et de l’enfance, l’émission d’avis sur les plans
nationaux relatifs à ces domaines, l’animation du débat public sur la politique
familiale et le suivi de la réalisation des programmes nationaux, initiés par les
différents départements, structures et organismes compétents.

38
Violence et droits humains

2.2 Le code de la famille

DAHIR N° 1-04-22 DU 12 HIJA 1424 (3 FEVRIER 2004) PORTANT PROMULGA-


TION DE LA LOI N° 70-03 PORTANT CODE DE LA FAMILLE.

Afin de préserver les droits de l’enfant conformément à la loi et garantir sa protection Plu-
sieurs dispositions du Code de la famille de 1956 ont été révisées en 2004, tenant compte
des dispositions pertinentes des conventions internationales ratifiées par le Maroc, afin de
préserver les droits et la dignité des enfants.
Dans l’article 54 du code la famille un certains nombres de devoirs des parents à l’égard de
leurs enfants sont énoncés spécifiques à la protection de l’enfant, citons :
• assurer leur protection et veiller sur leur santé depuis la conception jusqu’à l’âge de
la majorité;
• établir et préserver leur identité, notamment par le nom, la nationalité et
l’inscription à l’état civil;
• prendre toutes mesures possibles en vue d’assurer la croissance normale des enfants,
en préservant leur intégrité physique et psychologique et en veillant sur leur santé
par la prévention et les soins;
• assurer leur orientation religieuse et leur inculquer les règles de bonne conduite et
les nobles idéaux qui favorisent l’honnêteté dans la parole et l’action et écartent le
recours à la violence préjudiciable au corps et à l’esprit, et s’abstenir, en outre, de ce
qui est de nature à compromettre les intérêts de l’enfant.
Outre les droits précités, l’enfant handicapé a droit à une protection spécifique, compte
tenu de son état, notamment à un enseignement et à une qualification adaptée à son
handicap en vue de faciliter son insertion dans la société.

2.3 Acquis dans les législations civiles et pénales


2.3.1 Code du travail
Sur la base d’un arsenal juridique ; Des mesures légales ont été entreprises pour lutter
contre le travail des enfants au Maroc :
- Le code du travail fixe l’âge d’admission au travail à 15 ans révolus. (Loi 19.12). Il liste
les travaux interdits aux enfants entre 15 et 18 ans et pouvant constituer des activités
dangereuses pour l’enfant.

39
Violence et droits humains

Pour cette tranche d’âge, le code stipule que le mineur ne peut travailler
sans autorisation écrite préalablement remise par l’agent chargé de l’inspection du travail,
et après consultation de son tuteur.
- Le même code punit d’une amende de 25 000 à 30 000 DH tout employeur qui engage
un salarié mineur de moins de 15 ans. La récidive est passible d’une amende portée au
double et d’un emprisonnement de 6 jours à 3 mois.

2.3.2 Code du commerce


En ce qui concerne La capacité d’un mineur d’exercer un commerce la loi le protège selon
les articles suivants du code de commerce :
Article 13 : L’autorisation d’exercer le commerce par le mineur et la déclaration anticipée
de majorité prévues par le code du statut personnel, doivent être inscrites au registre du
commerce.
Article 14 : Le tuteur testamentaire ou datif ne peut exploiter les biens du mineur dans le
commerce, qu’après autorisation spéciale du juge conformément aux dispositions du code
du statut personnel.
Cette autorisation doit être inscrite au registre du commerce du tuteur testamentaire ou datif.
En cas d’ouverture d’une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire imputable
à la mauvaise gestion du tuteur testamentaire ou datif, ce dernier est passible des sanctions
prévues au titre V du livre V de la loi n°15-95 du code de commerce.

2.3.3 Code de la nationalité


En 2007 la révision du Code marocain de nationalité ou loi 62-06 a permis l’octroi par la
mère de sa nationalité marocaine à ses enfants nés d’un père étranger, à condition que
son mariage soit contracté conformément aux dispositions légales prévues par le Code
de la famille qui exige, pour la Marocaine musulmane, que le mari doit être de confession
musulmane et soumet les Marocaines de confession juive aux règles du statut personnel
hébraïque marocain.
Elle privilégie en outre l’intérêt de l’enfant issu d’un mariage mixte où l’un des parents est
porteur de la nationalité d’un pays qui interdit la double nationalité, en donnant la possibilité
d’une part, à la mère marocaine qui a transmis sa nationalité à son enfant de présenter une
déclaration de renoncement à la nationalité marocaine de cet enfant avant qu’il n’atteigne la
majorité et d’autre part, à l’enfant, une fois devenu majeur, soit de renoncer à sa nationalité
marocaine soit de la récupérer si sa mère avait fait une déclaration de renoncement avant sa
majorité.

40
Violence et droits humains

Cet amendement a permis ainsi à toutes les citoyennes marocaines de bénéficier du droit
de transmettre leur nationalité à leurs enfants, tout en prenant en considération la
protection de l’intérêt suprême de l’enfant et de ses droits et la reconnaissance de sa pleine
citoyenneté dès sa naissance.

2.3.4 Code Pénal


Le code pénal protège l’enfant contre tout ce qui peut nuire à son éducation, à sa moralité,
à son intégrité physique et à sa survie.
L’engagement pris par le Maroc à respecter les droits de l’enfant sur la base des principes de
la Constitution et de la loi Islamique et à traduire la CIDE dans les faits a rendu nécessaire la
promulgation de la loi n° 24-03 en 2003 par dahir n° 1-03-207 du 11 novembre 2003, parue
au B.O. du 5 janvier 2004, pour compléter le code pénal et renforcer le droit de l’enfant à la
protection contre toutes les formes de violence, de négligence et d’exploitation.

La protection prévue par le code pénal contre l’abandon :


Article 459
Quiconque expose ou délaisse en un lieu solitaire, un enfant de moins de quinze ans ou un
incapable, hors d’état de se protéger lui même à raison de son état physique ou mental, est,
pour ce seul fait, puni de l’emprisonnement d’un à trois ans.
S’il est résulté de l’exposition ou du délaissement une maladie ou incapacité de plus de
vingt jours, la peine est l’emprisonnement de deux à cinq ans.
Si l’enfant ou l’incapable est demeuré mutilé ou estropié, ou s’il est resté atteint d’une infir-
mité permanente, la peine est la réclusion de cinq à dix ans.
Si l’exposition ou le délaissement a occasionné la mort, la peine est la réclusion de dix à
vingt ans.
Article 460
Si les coupables sont les ascendants ou toutes autres personnes ayant autorité sur l’enfant
ou l’incapable, ou en ayant la garde, la peine :
Est l’emprisonnement de deux à cinq ans dans les cas prévus au 1er alinéa de l’article précédent;
-Est portée au double de celle édictée par l’alinéa 2 de cet article dans le cas prévu audit
alinéa;
Est la réclusion de dix à vingt ans dans le cas prévu au 3e alinéa dudit article;
Est la réclusion de vingt à trente ans dans le cas prévu au 4e alinéa dudit article.

41
Violence et droits humains

Article 461
Quiconque expose ou délaisse en un lieu non solitaire, un enfant de moins de quinze ans ou
un incapable hors d’état de se protéger lui même à raison de son état physique ou mental,
est, pour ce seul fait, puni de l’emprisonnement de trois mois à un an.
S’il est résulté de l’exposition ou du délaissement une maladie ou incapacité de plus de
vingt jours, la peine est l’emprisonnement de six mois à deux ans. Si l’enfant ou l’incapable
est demeuré mutilé ou estropié ou s’il est resté atteint d’une infirmité permanente, la peine
est l’emprisonnement de deux à cinq ans.
Si la mort a été occasionnée, la peine est la réclusion de cinq à dix ans.
Article 462
Si les coupables sont les ascendants ou toutes autres personnes ayant autorité sur l’enfant
ou l’incapable ou en ayant la garde, la peine :
Est l’emprisonnement de six mois à deux ans dans le cas prévu au 1er alinéa de l’article
précédent;
Est l’emprisonnement d’un à trois ans dans le cas prévu à l’alinéa 2 dudit article;
Est portée au double dans le cas prévu à l’alinéa 3 dudit article;
Est la réclusion de cinq à vingt ans dans le cas prévu à l’alinéa 4 dudit article.
Article 463
Si la mort a été occasionnée avec intention de la provoquer, le coupable est puni, selon les
cas, des peines prévues aux articles 392 à 397.

La protection prévue par le code pénal contre la vente d’enfants:


Article 467-1
Est punie de l’emprisonnement de deux à dix ans et d’une amende de cinq mille à deux
millions de dirhams toute personne qui vend ou acquiert un enfant de moins de dix-huit
ans.
On entend par vente d’enfants tout acte ou toute transaction faisant intervenir le transfert
d’un enfant d’une ou plusieurs personnes à une ou plusieurs autres personnes moyennant
contrepartie de quelque nature que ce soit.
La peine prévue au 1er alinéa du présent article est applicable à quiconque : provoque les
parents ou l’un d’entre eux, le kafil, le tuteur testamentaire, le tuteur datif, la personne
ayant une autorité sur lui ou la personne chargée de sa protection à vendre un enfant de
moins de dix-huit ans, porte son assistance à ladite vente ou la facilite ;

42
Violence et droits humains

- fait office d’intermédiaire, facilite ou porte assistance à la vente ou à l’achat, par quelque
moyen que ce soit d’un enfant de moins de dix-huit ans.
La tentative de ces actes est réprimée de la même peine que celle prévue pour l’infraction
consommée.
Le jugement peut prononcer à l’encontre du condamné, la privation d’un ou de plusieurs
droits prévus à l’article 40 et l’interdiction de résidence de cinq à dix ans.

La protection prévue par le code pénal contre le travail forcé:


Article 467- 2
Sans préjudice des peines plus graves, est puni de l’emprisonnement d’un an à trois ans et
d’une amende de cinq mille à vingt mille dirhams, quiconque exploite un enfant de moins
de quinze ans pour l’exercice d’un travail forcé, fait office d’intermédiaire, ou provoque
cette exploitation.
On entend par travail forcé, au sens de l’alinéa précédent, le fait de contraindre un enfant
à exercer un travail interdit par la loi ou à effectuer un travail préjudiciable à sa santé, à sa
sûreté, à ses mœurs ou à sa formation.

La protection prévue par le code pénal contre la pornographie mettant en scène
des enfants
Article 497
Quiconque excite, favorise ou facilite la débauche ou la prostitution des mineurs de moins
de dix-huit ans, est puni de l’emprisonnement de deux à dix ans et d’une amende de vingt
mille à deux cent mille dirhams.
Article 503-2
Quiconque provoque, incite ou facilite l’exploitation d’enfants de moins de dix-huit ans
dans la pornographie par toute représentation, par quelque moyen que ce soit, d’un acte
sexuel réel, simulé ou perçu ou toute représentation des organes sexuels d’un enfant à des
fins de nature sexuelle, est puni de l’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende
de dix mille à un million de dirhams.
La même peine est applicable à quiconque produit, diffuse, publie, importe, exporte,
expose, vend ou détient des matières pornographiques similaires.
Ces actes sont punis même si leurs éléments sont commis en dehors du Royaume.

43
Violence et droits humains

La peine prévue au premier alinéa du présent article est portée au double lorsque l’auteur est
l’un des ascendants de l’enfant, une personne chargée de sa protection ou ayant autorité sur lui.
La même peine est applicable aux tentatives de ces actes.
Le jugement de condamnation ordonne la confiscation et la destruction des matières
pornographiques.
Le tribunal peut ordonner la publication ou l’affichage du jugement.
En outre, le jugement peut ordonner, le cas échéant, le retrait de la licence dont le condamné
est bénéficiaire. Il peut, également, prononcer la fermeture temporaire ou définitive des
locaux.

La protection prévue par le code pénal contre les violences envers l’enfant
Article 408
Quiconque volontairement fait des blessures ou porte des coups à un enfant âgé de moins
de quinze ans ou l’a volontairement privé d’aliments ou de soins au point de compromettre
sa santé, ou commet volontairement sur cet enfant toutes autres violences ou voies de fait
à l’exclusion des violences légères, est puni de l’emprisonnement d’un an à trois ans.
Article 409
Lorsqu’il est résulté des coups, blessures, violences, voies de fait ou privations visés à
l’article précédent, une maladie, une immobilisation ou une incapacité de travail supérieure
à vingt jours, ou s’il y a eu préméditation, guet-apens ou usage d’une arme, la peine est
l’emprisonnement de deux à cinq ans.
Le coupable peut, en outre, être frappé pour cinq ans au moins et dix ans au plus de l’interdiction
d’un ou plusieurs des droits mentionnés à l’article 40 du présent code et de l’interdiction de séjour.
Article 410
Lorsqu’il est résulté des coups, blessures, violences, voies de fait ou privations visés à
l’article 408, une mutilation, amputation, privation de l’usage d’un membre, cécité, perte
d’un œil ou autres infirmités permanentes, la peine est la réclusion de dix à vingt ans.
Si la mort en est résulté sans intention de la donner, la peine est celle de la réclusion de
vingt à trente ans.
Si la mort en est résulté, sans intention de la donner, mais par l’effet de pratiques
habituelles, la peine est celle de la réclusion perpétuelle.
Si les coups, blessures, violences, voies de fait ou privations ont été pratiqués avec l’intention
de provoquer la mort, l’auteur est puni de mort.

44
Violence et droits humains

Article 411
Lorsque le coupable est un ascendant ou toute autre personne ayant autorité sur l’enfant
ou ayant sa garde, il est puni :
1° Dans le cas prévu à l’article 408, de l’emprisonnement de deux à cinq ans;
2° Dans le cas prévu à l’article 409, du double de la peine d’emprisonnement édictée audit
article.
Dans les cas prévus aux deux paragraphes précédents le coupable peut, en outre, être
frappé pour cinq ans au moins et dix ans au plus de l’interdiction d’un ou plusieurs des
droits mentionnés à l’article 40 du présent code et de l’interdiction de séjour.
3° Dans le cas prévu à l’alinéa 1 de l’article 410, de la réclusion de vingt à trente ans;
4° Dans le cas prévu à l’alinéa 2 de l’article 410, de la réclusion perpétuelle;
5° Dans les cas prévus aux alinéas 3 et 4 de l’article 410, de la peine de mort.

Article 482
Sont punis de l’emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 200 à 500 dirhams,
que la déchéance de la puissance paternelle soit ou non prononcée à leur égard, les père
et mère qui compromettent gravement par de mauvais traitements, par des exemples
pernicieux d’ivrognerie ou d’inconduite notoire, par un défaut de soins ou par un manque
de direction nécessaire, soit la santé, soit la sécurité, soit la moralité de leurs enfants ou
d’un ou plusieurs de ces derniers. Les coupables peuvent, en outre, être frappés pour cinq
ans au moins et dix ans au plus de l’interdiction d’un ou plusieurs des droits mentionnés à
l’article 40 du présent code.
Article 486
Le viol est l’acte par lequel un homme a des relations sexuelles avec une femme contre le
gré de celle-ci. Il est puni de la réclusion de cinq à dix ans.
Toutefois si le viol a été commis sur la personne d’une mineure de moins de dix-huit ans,
d’une incapable, d’une handicapée, d’une personne connue par ses facultés mentales faibles,
ou d’une femme enceinte, la peine est la réclusion de dix à vingt ans203.
Article 487
Si les coupables sont les ascendants de la personne sur laquelle a été commis l’attentat, s’ils
sont de ceux qui ont autorité sur elle, s’ils sont ses tuteurs ou ses serviteurs à gages, ou les
serviteurs à gages des personnes ci-dessus désignées, s’ils sont fonctionnaires ou ministres
d’un culte, ou si le coupable quel qu’il soit, a été aidé dans son attentat par une ou plusieurs
personnes, la peine est :

45
Violence et droits humains

La réclusion de cinq à dix ans, dans le cas prévu à l’article 484;


La réclusion de dix à vingt ans, dans le cas prévu à l’article 485, alinéa 1;
La réclusion de vingt à trente ans, dans le cas prévu à l’article 485, alinéa 2;
La réclusion de dix à vingt ans, dans le cas prévu à l’article 486, alinéa 1;
La réclusion de vingt à trente ans, dans le cas prévu à l’article 486, alinéa 2.

2.3.5 Le code de procédure pénale


Le code de procédure pénale a consacré son titre 6 du Livre7 à la protection des enfants
victimes de crimes ou de délits, en particulier les articles 510 et 511.
La garantie de la protection des mineurs victimes de moins de 18 ans est du ressort du juge
des mineurs lorsqu’il s’agit de délits commis à leur encontre qui relèvent de la compétence
du tribunal de première instance et du magistrat chargé des mineurs en cas de crimes ou
de délits dont la Cour d’appel reste compétente.
Le mineur peut déposer directement plainte dénonçant tout comportement dont il est victime,
De même, les associations œuvrant dans le domaine de la protection de
l’enfance, reconnues d’utilité publique, peuvent se constituer partie civile pour
défendre les intérêts de l’enfant victime (art. 7 du code de procédure pénale),
Lorsque le mineur a été victime d’une infraction commise à son encontre par l’un de ses
parents, son tuteur, son kafil ou toute personne qui le prend en charge, le délai de
prescription court à nouveau et pour la même durée à partir de la date où le mineur atteint
l’âge de la majorité (art. 5 du CPP).
La protection assurée par le juge des mineurs est de deux ordres :
Une protection provisoire, c’est-à-dire lorsque l’infraction est commise sur le mineur.
Elle consiste dans la remise du mineur victime à une personne digne de confiance ou son
placement dans une institution privée ou déclarée d’utilité publique habilitée à cet effet ou
encore le remettre à un service ou établissement public chargé de l’assistance à l’enfance.
Ces mesures de protection sont revêtues de l’exécution provisoire.
En cas d’urgence, si l’état de santé du mineur victime de violences nécessite un examen
clinique, tant le juge des mineurs, le magistrat chargé des mineurs que le parquet peuvent
ordonner que le mineur soit soumis à une expertise médicale, psychologique ou
psychanalytique pour déterminer la nature et l’ampleur du préjudice subi par lui et de voir
s’il a besoin d’un traitement approprié à son état.
L’effet de cette dernière mesure dure jusqu’au prononcé d’un jugement définitif au sujet
du crime ou du délit dont le mineur a été victime.

46
Violence et droits humains

Une protection à posteriori, c’est-à-dire qui prend effet après le jugement.


Le parquet peut, en effet, déférer l’affaire au juge des mineurs ou au magistrat chargé des
mineurs afin de prendre les mesures de protection adéquates chaque fois que l’intérêt du
mineur l’exige.
Qualifications pénales des coups et blessures volontaires

Infractions Q u a l i fi c a t i o n Juridiction compé- peines prévues


pénale tente

Voies de faits ou Contravention Tribunal com. et Détention de 1 à 15


violences légères d’Adt jours

CBV avec ITP ≤ 20 Délit ( art. 400 CP ) Tribunal de 1ère Emprisonnement :


jours instance 1 mois à 1 an

CBV avec ITP > 20 Délit Tribunal de 1ère Emprisonnement :


jours ( art. 401 CP ) instance an à 3 ans 1

CBV avec infirmité Crime (art. 402 CP) cour d’appel Réclusion de 5 à 10
permanente ans

Il existe des circonstances aggravantes : emploi d’une arme, qualité de la victime ou de


l’auteur.

2.3.5 le code de déontologique


Les enfants victimes de violence ne sont pas des patients comme les autres. Le rôle des
professionnels de la santé ne saurait se limiter à une prise en charge de ces victimes dans
le cadre d’une relation de soins étroite.
Le code de déontologie médicale marocain reconnaît par ailleurs le rôle du médecin comme
auxiliaire de la justice quand il s’agit de faire des constatations sur l’état de santé d’une
personne. L’article 22 de ce code stipule à cet effet :
“ Le rôle du médecin comporte l’établissement, conformément aux constatations médicales
qu’il est en mesure de faire, des certificats, attestations ou documents dont la production
est prescrite par la loi “.
Dans le cadre de la relation médecin - malade, le premier ne peut refuser au second la
délivrance d’un certificat attestant des blessures constatées, sinon il y aurait inexécution
par le médecin du contrat médical.
La prise en charge médico-légale des enfants victimes de violences n’est pas seulement une
prescription déontologique, mais le statut même du corps interministériel des médecins

47
Violence et droits humains

charge ces derniers de missions de prévention et d’éducation sanitaires consistant entre


autres en la promotion de la santé de la mère et de l’enfant. Il prévoit également que parmi
les missions de diagnostic, de traitement et des soins d’urgences attribuées aux médecins
de ce corps, il y a la délivrance des certificats médicaux et tout acte d’expertise médico-légale
dont ils sont requis.
Enfin, il faut rappeler que cette prise en charge est obligatoire dans le cadre d’une réquisition
policière ou judiciaire puisque tout médecin est tenu de déférer, sous peine de sanctions, aux
réquisitions de l’autorité publique.
Dans le même sens, le code de déontologie médicale (article 25) enjoigne au médecin un
rôle protecteur : « Appelé d’urgence auprès d’un mineur ou autre incapable et lorsqu’il est
impossible de recueillir en temps utile le consentement de son représentant légal, le médecin
doit user immédiatement de toutes ses connaissances et de tous les moyens dont il dispose
pour parer au danger menaçant : il ne peut cesser ses soins qu’après que tout danger est
écarté ou tout secours inutile ou après avoir confié le malade aux soins d’un confrère. »
Toutes ces dispositions légales et déontologiques, au-delà même des motivations
humanitaires et éthiques qui conditionnent la profession médicale, invitent les
professionnels de la santé à s’intégrer activement dans l’accueil et la prise en charge
médicale des enfants victimes de violences.

3. Dispositifs institutionnels
3.1. Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE)
L’Observatoire National des Droits de l’Enfant, a œuvré depuis sa création pour l’élaboration
d’actions en vue d’accélérer le processus de la mise en œuvre de la Convention des Nations
Unies relative aux Droits de l’Enfant.
La mise en place de cette institution en 1999 a constitué une phase essentielle de la
consolidation et de l’approfondissement des actions menées en faveur de l’enfant au
Maroc. Grâce aux missions suivantes:
• Analyser de façon continue la situation de l’enfant en matière de protection et
promotion de ses droits, et évaluer l’impact des actions engagées dans les domaines
afférent au bien-être de l’enfant, afin d’actualiser les défis à relever.
• Informer, sensibiliser et conseiller les différentes instances concernées par la
protection de l’enfant et la promotion de ses droits, tant à l’échelon national que
régional.
• Engager des actions démonstratives promotionnelles des droits de l’enfant dans les
domaines de la santé, l’éducation, le juridique, les loisirs, la culture, etc.
• Coordonner des initiatives intersectorielles engagées par les partenaires nationaux
et internationaux en faveur de la protection de l’enfant et la promotion de ses droits

48
Violence et droits humains

3.2 Le Dispositif national de protection de l’enfant


Ce dispositif national initié par la politique publique intégrée de protection de l’enfance
compte un ensemble d’intervenants multisectoriels et non gouvernementaux nous en
citerons sans être exhaustif :

Les unités de protection de l’enfance


fruit du plan d’action national de protection de l’enfance 2006-2015 (PANE), sous l’égide de
l’Ex-Secrétariat d’Etat à l’Enfance, ces unités ont pour mission :
• la protection urgente à travers l’orientation vers les intervenants spécialisés : Juges,
psychologues, médecins et médecins légistes etc.
• l’accompagnement de l’enfant dans tout le circuit de protection et le suivi de la prise
en charge. la prévention à travers des actions de sensibilisation et de diffusion de la
culture des droits de l’enfant.
• Le recueil et la diffusion des données sur la violence à l’égard des enfants.

les cellules de prise en charge juridique des femmes et enfants au niveau des
tribunaux
Ces cellules comprennent des assistantes sociales et différents représentants du système
juridique dédiés à la prise en charge juridique entre autres des enfants victimes de violence.

Les centres de sauvegarde de l’enfance (CSE)


Ce sont des établissements socio-éducatifs relevant du ministère de la Jeunesse et des
Sports qui accueillent, sur décision judiciaire, des enfants en conflit avec la loi ainsi que des
enfants en situation difficile. Ils ont pour missions d’assurer la rééducation et la réinsertion
des enfants placés.

La ligue marocaine de protection de l’enfance


La Ligue Marocaine pour la Protection de l’Enfance est une association non gouver-
nementale reconnue d’utilité publique dont les premiers statuts remontent à 1985.
La LMPE a pour objectif principal d’assurer la protection sociale de l’enfance et
particulièrement celle des enfants abandonnés qui vivent dans des conditions sanitaires
et éducatives pénibles. A ce titre, elle gère dans plusieurs villes :

49
Violence et droits humains

• Des crèches pour nourrissons abandonnés ou issus de familles nécessiteuses;


• Des jardins d’enfants pour soulager les mères actives absentes du domicile familial
durant la journée;
• Des sites de rencontre des enfants démunis pour assurer leur épanouissement sur
les plans : physique, moral, pédagogique, sanitaire, nutritionnel et éducatif;
• Des internats pour enfants abandonnés ou relevant de cas sociaux précaires;
• Des séminaires et conférences sur l’enfance et toutes manifestations de bienfai
sance au profit de l’enfance en situation particulièrement difficile.

Le conseil national des droits de l’homme(CNDH)


Le Conseil national des droits de l’Homme est l’institution nationale chargée de la promotion
et de la protection des droits de l’Homme au Royaume du Maroc. Créé en mars 2011
selon les termes du Dahir n° 1-11-19 (remplaçant l’ancien Conseil consultatif des droits de
l’Homme créé en 1990), le Conseil élabore des rapports annuels sur la situation des droits
de l’Homme qu’il présente devant les deux chambres du parlement.
Le CNDH est doté de compétences régionales à travers des commissions régionales des
droits de l’Homme dont les présidents sont nommés par Dahir. Ces commissions régionales
ont pour missions d’assurer le suivi et le contrôle de la situation des droits de l’Homme au
niveau régional, recevoir et examiner les plaintes et les violations qui leur sont soumises
et élaborer des rapports spéciaux ou périodiques sur les mesures prises pour le traitement
des affaires et des plaintes à caractère régional ou local.
Conformément aux missions et aux prérogatives qui lui sont dévolues, le CNDH procède, à
l’analyse de la situation des enfants et de prise en charge des enfants aux normes définies
par la Convention relative aux droits de l’Enfant (CDE).
Il a dans ce sens, l’aptitude de formuler des recommandations et actions touchant plusieurs
niveaux : le politique, l’application des lois, les structures d’accueil des enfants, la forma-
tion et le renforcement des capacités, ainsi que les mécanismes de recours pour les enfants.
Le CNDH est doté de prérogatives et d’attributions au niveau national et régional qui lui
garantissent plus d’indépendance et d’impact dans la protection et la défense des droits de
l’Homme :
• Veille à l’observation, à la surveillance et au suivi de la situation des droits de l’Homme
aux niveaux national et régional;
• Surveille les cas de violations et peut procéder aux investigations et enquêtes
nécessaires;
• Élabore des rapports sur ses observations et investigations et les soumet aux autorités
compétentes accompagnés des recommandations y relatives;

50
Violence et droits humains

• Contribue à la mise en œuvre des mécanismes prévus par les conventions internationales
relatives aux droits de l’Homme auquel le Maroc a adhéré;
• Effectue des visites aux centres de protection de l’enfance et de la réinsertion et
élabore des rapports sur les visites et les soumet aux autorités compétentes;
• Examine et étudie l’harmonisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur
avec les conventions internationales des droits de l’homme et au droit international
humanitaire et propose les recommandations qu’il juge opportunes aux autorités
gouvernementales.

51
Violence et droits humains

Chapitre 4 : Cadre Politique


Stratégies et Programmes d’Actions

Reconnaissant la violence envers l’enfant comme un problème de Santé Publique ayant


un impact direct sur la santé et les droits humains des enfants, les pouvoirs publics,
en particulier les décideurs et planificateurs de la Santé, ont inscrit la lutte contre ce fléau
parmi leurs priorités.
Dans ce contexte, sachant que la lutte contre ce fléau passe par l’élimination de toute forme
de discrimination, le gouvernement Marocain a mis en œuvre les reformes nécessaires, y
compris législatives en vue de consacrer les droits humains et les libertés fondamentales
de l’enfant. Le cadre normatif á lui seul ne pouvant suffire, plusieurs autres actions ont
été initiées et ont abouti á l’adoption de politiques, stratégies et programmes pour
accompagner et appuyer le processus de lutte avec un partenariat dynamique comprenant
les institutions et organisations de la société civile et les partenaires internationaux.
Ce chapitre qui constitue le prolongement et le cadre opérationnel du cadre normatif, présente
ces politiques, stratégies et programmes adoptés que le professionnel de santé se doit de
connaître afin de les appliquer à la lutte contre le phénomène dans son contexte local.
Objectifs
Informer sur les politiques, stratégies et programmes d’actions traitant des violences faites
aux enfants, en particulier :
• Dispositif politique et stratégique mis en place en matière d’équité et d’égalité en
faveur de l’enfant;
• Programmes de prise en charge des enfants victimes de violence;
• Programmes d’actions en matière de mobilisation sociale et plaidoyer.
• Mise en place des structures de services dans le secteur public et la société civile.

Section 1 : Programmes d’action des conférences internationales

Les phases et actions internationales les plus importantes, dont l’effet a considérablement
influencé les politiques, stratégies et programmes d’actions nationaux, y compris dans
notre pays, en matière de lutte contre la VFG et la violence envers l’enfant sont :

52
Violence et droits humains

1 - Sommet de l’Enfant (2000)


La Déclaration qui résulte de ce Sommet et qui a été promu sous le titre de “Un monde
digne pour les enfants”, a adopté un Plan d’action définissant, entre autres, les objectifs
et les stratégies à mettre en œuvre pour relever les défis auxquels font face les jeunes
générations. La déclaration dégage quatre priorités : la santé, l’éducation, la protection
contre les abus, l’exploitation et la violence, et la lutte contre le sida.
Le Sommet a incité les Etats membres “à mobiliser, avec le concours de toute la société,
un mouvement mondial pour créer un monde digne des enfants, c’est-à-dire un monde où
tous les enfants, y compris les adolescents, ont toutes les possibilités de développer leur
personnalité dans un environnement sûr qui les soutienne”.

2 - Déclaration du Millénaire (OMD) (2000-2005)


La déclaration du millénaire est une déclaration officielle de l’organisation des Nations
unies de l’an 2000, signée le 8 septembre 2000 à New York.
Elle affirme entre autres « nous sommes collectivement tenus de défendre, au niveau
mondial, les principes de la dignité humaine, de l’égalité et de l’équité. ».
Cette déclaration était suivie par la concrétisation de huit « Objectifs du millénaire pour le
développement » (OMD) à atteindre en 2015 :
• Réduire l’extrême pauvreté et la faim;
• Assurer l’éducation primaire pour tous;
• Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes;
• Réduire la mortalité infantile;
• Améliorer la santé maternelle;
• Combattre le VIH/sida, le paludisme et d’autres maladies;
• Préserver l’environnement;
• Mettre en place un partenariat mondial pour le développement.
La Déclaration du Millénaire représente la promesse la plus importante jamais faite aux
populations les plus démunies. Le cadre de responsabilisation des Objectifs du Millénaire
pour le Développement qui découle de cette déclaration a engendré un niveau sans
précédent d’engagements et de partenariats pour permettre aux citoyens du monde de
mener une vie décente et plus saine et pour créer un environnement qui contribuera à la
paix et la sécurité.

53
Violence et droits humains

3 - Les Objectifs de Développement Durable ( ODD ) à l’horizon 2030


« En 2015, la communauté mondiale se trouve à un carrefour historique. Alors que le délai fixé pour
atteindre les OMD expire, le monde a la possibilité de tirer parti des succès et de la dynamique des
OMD, tout en ayant de nouvelles ambitions pour l’avenir que nous voulons. Un nouveau programme
audacieux est élaboré pour transformer le monde afin qu’il réponde mieux aux besoins des humains
et aux critères d’une transformation économique, tout en protégeant l’environnement, en assurant
la paix et en respectant les droits de l’homme. Au cœur de ce programme se trouve le développement
durable, qui doit devenir une réalité pour tous les habitants de la planète. »Rapport des nations
unies 2015
L’année 2015 marque la fin de l’ère des objectifs du Millénaire pour le développement
(OMD), un nouveau cadre de développement mondial est mis en place. Le « Programme de
développement pour l’après-2015 » avec la formulation d’un nouvel ensemble d’objectifs et
de cibles – les objectifs de développement durable (ODD) – qui s’appuient sur les progrès
réalisés dans le cadre des OMD. Les questions fondamentales touchant les enfants sont
intégrées aux objectifs et cibles : les points forts des OMD ont été améliorés, et de
nombreux domaines qui n’étaient pas spécifiés dans les OMD – notamment la réduction
des inégalités, l’élimination de la violence envers les enfants et la lutte contre la pauvreté
des enfants, sont désormais reconnus et pris en considération.
Le futur bien-être des enfants dans le monde dépendra du degré de réussite des pays à
progresser vers les objectifs en associant croissance économique, équité sociale et protection
de l’environnement.
Les points essentiels retenus pour tous les objectifs et cibles :
• Un programme universel pour les enfants, pour recevoir une éducation de qualité
et de vivre à l’abri de la violence et des abus.
• La participation significative des enfants et des jeunes, filles comme garçons dans
les processus de prise de décisions.
• L’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes et les filles : Adopter et
renforcer des politiques rationnelles et des législations applicables pour la promo-
tion de l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et filles à tous
les niveaux et mettre fin à toutes les formes de discrimination et Éliminer toutes les
formes de violence envers les filles dans les sphères publique et privée, notamment
la traite, l’exploitation sexuelle et les autres types d’exploitation
• Éliminer toutes les pratiques néfastes, comme le mariage des enfants, le mariage
précoce, le mariage forcé et les mutilations génitales féminines
• Reconnaître et valoriser la prestation de soins et le travail domestique non rémunérés
via la création de politiques de services publics, d’infrastructures et de protection
sociale.

54
Violence et droits humains

• Permettre un accès à la justice pour tous et mettre en place des institutions


efficaces, responsables et sans exclusion à tous les niveaux
• L’inclusion de l’enregistrement des naissances, essentiel pour garantir le droit
fondamental des enfants à une identité.

SECTION 2 : POLITIQUES STRATEGIES ET PROGRAMMES D’ACTIONS AU NIVEAU NATIONAL

L’adoption par le Maroc de La déclaration du millénaire de l’organisation des Nations


unies en septembre 2000 l’engageait à défendre au niveau mondial, les principes de la
dignité humaine, de l’égalité et de l’équité. Selon un schéma directeur pour l’avènement
d’un monde meilleur.
Depuis l’adoption par le Maroc de la Déclaration du Millénaire en 2000, le Haut Commissariat
au Plan (HCP) s’est chargé de coordonner des rapports nationaux sur les OMD comme
instruments de suivi des engagements du pays en la matière et ce jusqu’ à l’horizon 2015.
Le rapport sur les OMD 2010 révèle la mise en œuvre de la stratégie nationale de lutte
contre la violence par le biais de démarche de sensibilisation et de conscientisation sociétale
pour influencer et changer le comportement envers ce phénomène. Dans ce cadre, des
campagnes de mobilisation sociale ont été organisées annuellement en collaboration
étroite avec les acteurs institutionnels et de la société civile.
Ce même rapport met en exergue les efforts entrepris par le gouvernement particulièrement
pour assurer la protection, améliorer la condition de la femme et abolir les discriminations
fondées sur le genre.
Depuis la ratification par le Maroc de la CDE en 1993, la protection des droits de l’enfant
a été, placés au centre des préoccupations des pouvoirs publics, ainsi la création du
Secrétariat d’État chargé de la Famille, de l’Enfance et des Personnes Handicapées (SEFEPH),
et la création de l’Observatoire National des Droits de l’Enfant (ONDE) sous la présidence de
SAR la Princesse Lalla Meryem a constitué un tournant et a donné une impulsion à la prise
de conscience pour la nécessité de la mise en place par les pouvoirs publics de politiques
et programmes spécifiques et dédiés à la protection de l’enfance au Maroc. Ainsi, et en
harmonisation avec les dispositions des conventions internationales ratifiées, de nombreuses
dispositions édictées dans le cadre de Codes et de textes de Lois sont apparues en la
matière : Code de la famille, Code de travail, Loi sur la Kafala, aussi plusieurs politiques
stratégies et programmes ont vu le jour nous en citerons quelques unes sans être exhaustif.

55
Violence et droits humains

1- Plan d’Action National pour l’Enfance (2006 - 2015)


En 2005, le Maroc a adopté le Plan d’action national pour l’enfance, 2006-2015 (PANE), «un
Maroc digne de ses enfants», visant à concrétiser les engagements pris par le pays lors de la
Session Extraordinaire de l’Assemblée Générale des Nations Unies (un Monde digne des
enfants, Mai 2002), ainsi que l’atteinte des objectifs du Millénaire pour le Développement.
Ce Plan d’Action a été conçu pour répondre efficacement aux impératifs d’un état de droit
où les intérêts supérieurs de l’enfant sont une priorité nationale. Avec une portée multisec-
torielle, il s’était proposé d’atteindre en 2015, 10 objectifs majeurs:
• Faire progresser le droit de l’enfant à une vie saine;
• Faire progresser le droit de l’enfant au développement;
• Faire progresser le droit de l’enfant à la protection;
• Renforcer les droits de l’enfant par la généralisation de l’inscription à l’état civil et à
la participation;
• Développer une meilleure équité;
• Renforcer les capacités des détenteurs d’obligations à l’égard des enfants;
• Accroître et optimiser les ressources budgétaires et humaines allouées à la
réalisation des droits de l’enfant;
• Créer les mécanismes de partenariat et de responsabilisation;
• Développer un système d’information et un dispositif de suivi de l’exercice des droits
de l’enfant;
• Assurer les conditions de mises en œuvre du PANE dans une approche inter et
multisectorielle.

2 - La Stratégie Sectorielle « Santé » pour la période 2012- 2016


La Stratégie Sectorielle « Santé » pour la période 2012- 2016 fait suite aux dispositions
de la nouvelle constitution et s’inscrit dans le programme du gouvernement selon une
approche droits humains et une approche démocratie sanitaire. Elle comprend sept axes
stratégiques dont le deuxième est consacré au « Renforcement de la santé de la mère et de
l’enfant ».
En ce qui concerne les enfants victimes de violence, leur prise en charge intégrée médicale,
psychologique, sociale et médico-légale, s’inscrit dans l’axe 3 relatif à « la promotion de la
santé des populations à besoins spécifiques » par les actions et mesures suivantes :
Action 55 : Renforcement des capacités d’action des unités de prise en charge des FEVV
- Généralisation de la mise en place d’unités de prise en charge des FEVV;

56
Violence et droits humains

- Formalisation et opérationnalisation du circuit de prise en charge des FEVV;


- Redynamisation de la circulaire ministérielle relative à l’instauration des unités de prise
en charge des FEVV et l’identification des points focaux régionaux;
- Renforcement des compétences des professionnels de santé en en matière de violence
fondée sur le genre (VFG).
Action 56 : Développement du partenariat et de la coordination
- Formation des éducatrices paires en matière de VFG;
- Elaboration d’un cadre de référence de partenariat en matière de VFG et sa diffusion
au niveau des services déconcentrés;
- Promotion de l’action de proximité à travers le partenariat avec les ONG;
- Préparation et animation d’une journée de sensibilisation contre la VFG pour le grand
public.
Action 57 : Développement du système d’information et évaluation des activités
- Instauration d’une autoévaluation des unités de prise en charge des FEVV;
- Evaluation organisationnelle des unités de prise en charge des FEVV;
- Généralisation de l’informatisation des unités de prise en charge des FEVV.

3 - La Politique Publique Intégrée de Protection de l’Enfance au


Maroc (PIPPEM)
Le 20 novembre 2013, la commémoration de la journée mondiale des droits de l’enfant au
Maroc a été marquée par le lancement du processus d’élaboration de la politique intégrée
de la protection de l’enfant.
Cette politique Ciblant les enfants vulnérables de moins de 18 ans, s’inscrit dans le cadre
de la mise en œuvre de la nouvelle constitution et corrobore le programme gouvernemental
2012-2016. C’est aussi une réponse aux recommandations de l’évaluation à mi-parcours du
Plan d’Action National pour l’Enfance 2006-2015 qui prône le renforcement des mesures
visant à protéger les enfants contre les violences et couvre, dans une optique d’équité, les
enfants les plus vulnérables à travers une stratégie pluri et interdisciplinaire dont le plan
d’action de mise en œuvre est cordonné par le ministère de la Famille, de la Solidarité de
l’égalité et du développement social. Ces objectifs comprennent :
1 - l’intégration de la protection de l’enfance dans les politiques et programmes publics,
le renforcement des efforts concernant le volet prévention et la consécration du cadre
juridique relatif à la protection de l’enfant.

57
Violence et droits humains

2 - la mise en place de standards de services et de pratiques, de mécanismes de recours


et de monitoring, de dispositifs territoriaux intégrés de protection de l’enfance, ainsi
que la création d’un système d’information, de suivi et d’évaluation efficace et unifié;
cette politique inclue des partenariats entre secteurs publics et associations; basés
sur un conventionnement définissant clairement les rôles et les responsabilités des
parties prenantes .

4 - Programme national de la santé pour la prise en charge des


femmes et des enfants victimes de violence
Institutionnalisé par la circulaire du Ministre de la santé N° 041DP/2017 le 30 aout 2017, ce
programme vise à atteindre les objectifs suivants :
• Assurer une prise en charge intégrée médicale et médico-sociale des femmes et des
enfants victimes de violence au niveau des Unités intégrées de Prise en charge crées
à cet effet au niveau des hôpitaux;
• Améliorer l’accès des femmes et enfants victimes de violence à une prise en charge
intégrée et globale au niveau du réseau de soins de santé primaire;
• Contribuer à la lutte contre le phénomène de la violence à l’égard des femmes et des
enfants et renforcer la Prévention;
• Développer la collaboration et la coordination avec toutes les parties prenantes en
vue de soutenir les interventions développées par le programme.
Avec une approche santé publique il définit le cadrage stratégique de toutes les interven-
tions et les actions à mettre en place au niveau de tout le système de soins pour apporter
une prise en charge de qualité aux victimes mais aussi pour contribuer à l’effort préventif
auprès d’autres départements et partenaires (pour plus de détails se référer au document
de cadrage du programme).

58
Deuxième partie

Prise en charge
au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

CHAPITRE 1 : PRISE EN CHARGE DES ENFANTS VICTIMES


DE VIOLENCE

Le professionnel de santé confronté à la violence à l’ égard de l’enfant peut être le médecin


traitant de l’enfant, un médecin généraliste inconnu de la famille, un médecin d’un service
d’urgence, un gynécologue, un pédiatre, un psychologue, un psychiatre, une assistante
sociale un médecin scolaire.
En face de lui, la victime peut être un nourrisson, un enfant, un adolescent, fille ou garçon;
seule ou accompagnée de ses deux parents ou de l’un des deux, d’un autre membre de
la famille, d’une assistante sociale, de la police ou de la gendarmerie royale avec ou sans
réquisition, d’un membre d’ONG.
L’entretien peut avoir lieu dans un cabinet privé, dans un centre de santé, dans un établissement
scolaire, à l’hôpital dans un service clinique, aux urgences ou dans une unité d’accueil et de
prise en charge d’enfants victimes de violences ou dans toute autre institution.
La violence peut être de tous genre. Elle peut être clairement révélée par l’enfant ou par
son accompagnant, ou seulement suggérée avec plus ou moins de gêne et d’hésitation, ou
bien non évoquée mais suspecté par les données anamnestiques et/ou cliniques.
L’auteur présumé est nommé ou non, l’enfant vit avec l’auteur ou non. Les faits sont récents
ou anciens, uniques ou répétés.
La prise en charge de l’enfant victime de violence nécessite une collaboration multidisciplinaire;
médicale, psychologique, sociale est juridique. Les situations de violence à l’encontre des enfants
sont très diverses, complexes, multi contextuelles et potentiellement dangereuses.

Objectifs général
Accroître les connaissances des professionnels de santé et leur permettre d’acquérir des
habilités pour améliorer la prise en charge médicale, psychosociale et médico-légale des
enfants victimes de violence .

Objectifs spécifiques
• Accueillir et écouter les enfants victimes de violence et leurs accompagnateurs;
• Adopter les règles d’accueil et d’entretien de l’EVV;
• Dépister /reconnaître une violence non révélée;
• Informer et orienter l’EVV et son tuteur légal;
• Assurer la PEC multidisciplinaire de l’ EVV;
• Etablir un constat médical et informer la famille et l’enfant sur ses droits;
• Assurer le suivi des enfants;
• Orienter vers les réseaux adaptés en fonction des besoins des victimes.

61
Prise en charge au niveau
Prisedes
en charge
structures
au niveau
de santé
des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

1 - Accueillir et preparer L’Enfant


SECTION 1 : LES ASPECTS CLINIQUES DE LA PRISE EN CHARGE
Tout professionnel de santé peut être amené à recevoir un ’enfant victime de violence
La prise en charge clinique de l’enfant victime de violence est bien codifiée et répond à des
normes standardisées.
Informé de la nature du problème, le rôle du professionnel de santé face à un enfant
victime de violence est double le protéger et le soigner. De la qualité de l’accueil dépendra
l’acquisition de la confiance de la victime. L’entretien doit permettre de réunir à travers
l’anamnèse les premières informations relatives au vécu clinique de la victime afin de
la préparer à l’examen médical dont il faudra expliquer le déroulement et les différentes
étapes. Pour éviter toute déperdition de preuves, il doit pratiquer tous les examens
En paracliniques nécessaires
dehors d’une urgence médicaux
vitale, l’accueild’urgence, en faisant
doit se dérouler si besoin
dans un lieu appel
calmeaux spécialistes.
et rassurant à
l’abri de l’agitation
La rédaction et de l’indiscrétion
du dossier médical suit des sallesd’un
la trame d’admission des urgences.
dossier pédiatrique où dessins indiquant
la•topographie desêtre
L’attente doit lésions voire
la plus des photographies
courte possible; y seront insérées.
Le•traitement
Se rappelercuratif
qu’il est
ou possible
préventifque l’auteurdu
découlera desbilan
abuslésionnel
soit un membre
constaté.deErigés
la famille de
par l’OMS
l’enfant;
les recommandations pour le traitement des IST sont claires.
• Respecter son désir d’être accompagné d’une personne de sa famille lors de
L’aboutissement de cette prise en charge est la rédaction d’un certificat médical et d’un
l’entretien;
signalement aux autorités judiciaires.
• Se presenter à L’Enfant;
Dans cette décision
• S’asseoir d’autres
à la hauteur acteurs
du regard de interviennent dans le dans
l’enfant et le regarder cadreles
d’une
yeux;prise en charge
multidisciplinaire, à savoir
• Rassurer l’enfant en lui l’assistante sociale
disant qu’il/elle ne et le pas
doit psychologue ou le psychiatre.
s’inquiéter;
• Poser des questions sur des sujets neutre (par exemple : école, copains, activités
favorites, avec qui l’enfant vit-il).
La prise en charge se déroule en six étapes :

Accueil Recueil de
l’anamnèse Examen clinique Traitement Dossier médical Hospitalisation

Au cours de cette prise en charge : il y a trois impératifs à prendre en considération :

2 - L’Anamnèse
Lignes de conduite générale :
• S’entretenir avec l’enfant ou l’adolescent seul sauf si le petit enfant ne peut être
rassuré que par la présence de l’un des parents;
• Il importe de prendre son temps pour établir un bon dialogue adapté à l’âge de
l’enfant et à sa phase de développement psychologique;

62 63
Prise en charge au niveau des structures de santé

• Il faut toujours commencer à aborder avec lui des généralités en posant des
questions sur des sujets neutre (par exemple : école, copains, activités favorites,
environnement familial …), ensuite entamer le sujet sur les raisons de sa visite;
• Commencer l’entretien par des questions ouvertes de type « pourquoi es-tu ici
aujourd’hui ? » ou « qu’est qu’on t’a dit avant de venir ici ? »;
• Rassurer l’enfant en lui disant qu’il peut tranquillement répondre « je ne sais pas »;
• Faire preuve de patience, s’adapter au rythme de l’enfant, ne pas interrompre le fil
de ses pensées;
• Laisser l’enfant parler librement de son histoire et des faits dont il a été victime. Si
un blocage apparaît, il faut tenter de le contourner au lieu de le heurter de front et
parfois savoir attendre;
• L’entretien ne doit pas être suggestif et être le moins direct possible afin de ne pas
induire les réponses, surtout chez un très jeune enfant;
• Poser des questions ouvertes pour obtenir des informations sur l’agression;
• Poser des questions fermées : oui-non uniquement pour clarifier les détails;
• Si les questions ouvertes suscitent chez l’enfant de l’angoisse, on peut alterner de
temps en temps par des questions fermées;
• Le vocabulaire doit pouvoir être compris par l’enfant. Pour cela, il faudra utiliser ses
propres mots et termes quand cela est possible;
• Les questions doivent être simples car l’enfant ne demande pas spontanément de
reformuler une question incomprise;
• Si l’enfant ne parle pas, le professionnel de santé peut lui dire qu’il pourra parler plus
tard. Il lui exprime qu’il comprend que c’est très difficile de dire certaines choses,
surtout s’il a subi des pressions ou des menaces;
• Il faut s’adapter aux besoins de l’enfant en situation d’handicap;
• On peut s’aider par des techniques de jeux ou de dessins;
• A la fin de l’entretien, il faut toujours demander à l’enfant s’il n’a rien à ajouter, puis
faire une synthèse du récit et le rapporter fidèlement sur le dossier médical avec les
propres termes de l’enfant;
• Il faut lui expliquer ses droits en des termes très simples tout en manifestant notre
désir de l’aider, et informer son tuteur ou représentant légal sur nos limites .il est
exclu de le juger ou de lui faire la morale .il faut faire référence à une équipe
multidisciplinaire consacrée à sa prise en charge et obtenir son consentement pour
l’examiner;

64
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

• Le soignant doit écouter, rassurer;


• Parler d’une voix calme;
• Laisser l’enfant raconter son histoire comme il le préfère;
• Les questions doivent être posées gentiment en s’adaptant au rythme de
l’enfant;
• Poser des questions simples et s’assurer qu’il a compris;
• Encourager en cas de révélations;
• Utiliser les propres mots et termes de l’enfant;
• Respecter ses blocages;
• Prendre le temps de rassembler toutes les informations nécessaires sans au-
cune hâte
• Eviter toute distraction ou interruption pendant le récit des faits;
• Écouter les détails, sans les interpréter;
• Ne pas anticiper, ni suggérer, ni interpréter.
Eléments importants à recueillir
L’entretien de l’enfant et de l’entourage est une étape clé du diagnostic de la maltraitance,
l’heure et le lieu de son déroulement doivent être notés, l’anamnèse doit préciser :
• Nom, prénom, âge;
• La structure familiale, divorce, privé de famille;
• L’environnement familial : niveau socio-économique, habitat, profession des parents,
leurs habitudes toxiques, leurs antécédents psychiatriques;
• Le déroulement de la grossesse et de l’accouchement;
• L’histoire du développement de l’enfant, statut vaccinal, sa scolarité et les
événements importants de sa vie;
• La scolarité: la notion de fléchissement scolaire si elle existe;
• Ses antécédents médicaux et chirurgicaux, les anomalies de développement
sensoriel et psychomoteur;
• La notion d’hospitalisations ou recours antérieurs aux services des urgences et leurs
motifs;
• Préciser la date, l’heure et le lieu des faits;
• Son accompagnant, son tuteur légal;
• Préciser la nature des abus (physique, sexuel, psychologique ou négligence);
• Déterminer leurs auteurs et leurs présumé relation avec l’enfant;
• Préciser leur ancienneté, leur répétition, le délai de recours aux soins, leur
mécanisme lésionnel, les symptômes ressentis;

65
Prise en charge au niveau des structures de santé

• Rechercher la notion de consultations antérieures pour des faits de violence et les


traitements reçus;
• Préciser l’histoire des troubles comportementaux s’ils existent : date d’apparition,
modes évolutifs, circonstances de survenue;
• Rechercher des signes en faveur d’une hypertension intracrânienne: vomissements
associés à des troubles de la vigilance d’intensité variable.

Au stade de l’entretien, la possibilité d’une violence peut être évoquée devant l’existence
de certains éléments :

• L’existence d’accidents et de passage aux urgences à répétition;


• Le délai parfois inexplicable entre le début des signes et la consultation
médicale;
• Le manque d’intérêt pour la gravité possible de la condition médicale de
l’enfant;
• Signes comportementaux ou émotionnels inhabituels;
• Des histoires connues de violence dans l’entourage.

En cas d’abus sexuel, préciser en outre :


• Les circonstances de l’agression avec recherche de coup et de blessures associés,
brulures, de violences verbales, de menaces ou de séquestration éventuelle
ingestion de produits toxiques ou drogues.
• le déroulement de l’agression :
o Existence ou non d’attouchements sexuels réalisés ou subis (oraux, vaginaux,
anaux, organes génitaux externes).
o notion de pénétration sexuelle (orale, vaginale, anale.)
o existence ou non d’éjaculations, leur nombre et leur site. Il convient de faire
préciser également si l’auteur portait ou non un préservatif.
o existence de douleurs ou de saignements
• le comportement après l’agression : changement de vêtements, toilette intime ou
exonération anale;
• chez la fille pubère on précisera la date des dernières règles, une éventuelle
contraception en cours, l’activité sexuelle antérieure ainsi que l’état de la virginité;
• En cas d’abus sexuel non dévoilé, certains signes d’appel sont à rechercher à
l’entretien avec les parents :
o douleurs abdominales, pelviennes ou périnéales répétées;

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Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

o épisodes fréquents de cystite ou de vulvite non expliqués;


o saignement vaginal ou rectal;
o énurésie récente chez un enfant ayant acquis une propreté diurne et nocturne,
encoprésie.
• troubles généraux du comportement (dépression, insomnie, anorexie, boulimie,
tentative de suicide, fugue, échec scolaire, …) leur date d’apparition, modes
évolutifs, circonstances de survenue.
o comportements à connotation sexuelle chez les plus jeunes enfants incongrus
pour leur âge (paroles, gestes, propositions aux autres enfants de jeux érotiques).

3 - L’examen médical
3.1 Préparer l’enfant pour l’examen
Il faut commencer par Obtenir le consentement :
Commenter le formulaire de consentement pour l’examen et la collecte des preuves
médico-légales (contenu dans le dossier médical de l’enfant voir Annexe 1) avec l’enfant et/
ou du parent ou tuteur, en expliquant ce qu’il contient.
Demander la signature, une fois le contenu du formulaire a été compris. Si le parent ou le
tuteur n’est pas en mesure d’écrire, se procurer l’empreinte de son pouce et la signature
d’un témoin. S’il y a refus au consentement ou si le parent ou le tuteur est soupçonné d’être
l’auteur des abus; dans ce cas procéder au signalement.
• Cet examen ne doit pas constituer un traumatisme supplémentaire pour l’enfant et il
ne doit pas être vécu comme une seconde agression.
• Il ne doit être pratiqué que lorsque l’enfant est en confiance et prêt à l’accepter.
• Expliquer à l’enfant ce qui doit se passer pendant l’examen, en utilisant des termes
qu’il/elle peut comprendre
• Encourager l’enfant à poser, à tout moment pendant l’examen, n’importe quelle
question sur des sujets qui l’inquiètent ou qu’il/elle ne comprend pas.
Avec une préparation adéquate, la plupart des enfants seront en mesure de se détendre et
de participer à l’examen.
Dans de rares cas, l’enfant ne peut pas être examiné car il est très agité. Seulement dans les
cas où l’enfant ne peut pas être calmé et que son traitement est urgent, on peut utiliser des
calmants comme l’un des médicaments suivants :

Diazépam : par voie orale ou rectale : 0,5 mg/ kg de poids corporel; maxi-
mum 10 mg ou Hydroxyzine par voie orale

67
Prise en charge au niveau des structures de santé

Il est possible que l’enfant souffre et qu’il ne parvienne pas à se relaxer à cause de la
douleur. Dans ce cas, lui administrer du paracétamol ou d’autres simples analgésiques
pour soulager sa douleur. Attendre que ces médicaments agissent avant de procéder à
l’examen.
• Ne jamais forcer un enfant terrorisé et qui fait de la résistance, afin de compléter un
examen. Ceci risque d’aggraver son état de peur et d’anxiété et augmenter l’impact
psychologique de l’abus.

3.2 Examen général


apprécier l’aspect général de l’enfant : état nutritionnel, état vestimentaire et d’hygiène,
son attitude : craintif, apathique, agité, instable, agressif, débordant d’affection pour les
étrangers ou avec une conduite d’évitement vis-à-vis des parents;
évaluer la croissance staturo-pondérale, la mesure du périmètre crânien, les acquisitions
psychomotrices et le stade pubertaire (stades de Tanner : voir annexe 2);
en cas d’agression sexuelle, compléter par l’examen des vêtements, à la recherche de
tâches de sperme, de débris et de corps étrangers.

3.3 Examen somatique


3.3.1 Lésions tégumentaires
Rechercher les différentes lésions tégumentaires en appréciant leur aspect (voir classification
des blessures annexe 5), topographie et dimension :
• Les plaies et écorchures souvent d’aspect polymorphe.
• Les ecchymoses et les hématomes évocateurs par leur multiplicité, leur âge différent
et par certaines localisations spécifiques :
tronc, lombes, fesses, visage et cuir chevelu pouvant correspondre difficilement à des
zones de chutes accidentelles,
face interne des cuisses et des bras, poignets, chevilles en rapport avec des manœuvres
d’écartement et de contention lors d’une agression sexuelle.
• Les griffures sous forme d’érosions linéaires parallèles ou d’éraflures en coups d’ongle
provoquant parfois des arrachements épidermiques.
• Les brûlures provoquées par objets divers (cigarette, fer à repasser…)
• Les lésions de la muqueuse buccale et nasale : plaie du sillon gingival et fracture du
cartilage nasal. En cas d’agression sexuelle, rechercher des pétéchies du palais, des
ecchymoses ou des déchirures du frein de la langue pouvant être observés lors des
contacts oro-génitaux.

68
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

• L’alopécie sous forme d’une plaque pseudo-péladique ou de zone de raréfaction de


la chevelure secondaire à des arrachements brutaux et répétés des cheveux.

3.3.2 Lésions du squelette


Rechercher par l’examen du squelette des signes ou des séquelles de fractures dont les
caractères cliniques et radiologiques sont fonction de l’âge de l’enfant :

Chez le nourrisson :
Noter tout gonflement, impotence ou douleurs à la mobilisation des membres. Mais

assez souvent, les fractures sont cliniquement latentes et ne sont découvertes que
sur des clichés radiologiques.
Réaliser des radiographies systématiques du squelette, non seulement devant tout

signe clinique pouvant évoquer une fracture mais devant tout nourrisson porteur de
lésions suspectes.

69
Prise en charge au niveau des structures de santé

Chez l’enfant :
• Les fractures n’ont aucun caractère spécifique.
• Envisager la possibilité de mauvais traitement devant l’association d’une fracture
à d’autres lésions significatives ou la découverte radiologique de cals de fractures
anciennes.

3.3.3 Lésions neurologiques


Faire un examen neurologique systématique à la recherche de signes déficitaires en rapport
avec des lésions crânio-cérébrales. Ces dernières représentent, en effet, la principale cause
de décès dans les cas de maltraitance à enfants.
• cliniquement, il faut être alerté par des signes d’altération neurologique sévère :
coma, convulsions, hypothermie ou des signes plus frustes : somnolence,
vomissements, apathie, irritabilité.
• rechercher à l’examen des signes cliniques d’hypertension intracrânienne : fontanelle
tendue, périmètre crânien augmenté, vomissements associés à des troubles de la
vigilance d’intensité variable.

70
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

• réaliser un scanner cérébral qui met en évidence l’hématome sous dural ou sous
arachnoïdien et le fond d’œil qui peut montrer une hémorragie rétinienne.

Un traumatisme crânien non documenté est en faveur de maltraitance jusqu’à preuve du contraire

3.3.4 rechercher une intoxication


Rechercher des signes neurologiques en rapport avec une intoxication aux produits toxiques
(drogue, alcool, médicament...)

3.3.5 Rechercher l’existence de signes en faveur de lésions viscérales :


thoraciques, abdominales…
Les lésions viscérales sont diverses selon la nature et le siège du traumatisme :
• lésions thoraciques : hémothorax, pneumothorax, contusion pulmonaire suite à des
fractures costales.
• lésions abdominales : rupture ou fissuration hépatique, splénique ou rénale,
désinsertion mésentérique…

3.4 Examen sexuel


3.4.1 Examen génital
L’examen génital chez la fille doit commencer par l’examen des cuisses, vulve puis l’hymen.
Chez la fillette pré-pubère
• Une enfant moins de 3 ans peut parfois être examinée assise ou couchée sur les
genoux de la personne qui l’accompagne ou de l’infirmière qui lui écarte les cuisses.

71
Prise en charge au niveau des structures de santé
- en position dorsale dite de grenouille : étendue sur le dos, les jambes pliées et les
genoux écartés vers l’extérieur avec des talons collés près des fesses. L’écartement des
• L’examen de la fillette peut se faire de deux façons :
- engrandes
positionlèvres
dorsale
et dite
leur de grenouille
traction : étendue
vers le haut puissurvers
le dos,
le baslespermettent
jambes pliées
une et les
ouverture
- en position dorsale
genoux
ditevers
de l’extérieur
grenouilleavec
: étendue sur le dos, les jambes pliées et les genoux
largeécartés
de l’orifice hyménal (Voir des talons
Schéma des collés près des
différentes fesses.
formes L’écartement
de l’hymen des6).
: annexe
écartés vers l’extérieur avec des talons collés près des fesses. L’écartement des grandes
lèvres et grandes
leur- en lèvres etvers
position
traction leur le
traction
haut vers
genu-pectorale le vers
: c’est
puis haut puis verspermettent
la meilleure
le bas le bas permettent
position pour une une ouverture
ouvrirouverture
l’orifice hyménal,
large de
largeavec
l’orifice hyménal de l’orifice
(Voir hyménal
traction Schéma (Voir Schéma
desle différentes
labiale vers haut suiviedesd’une
différentes
formes deformes
traction vers ledebas.
l’hymen l’hymen
: annexe: annexe
6). 6).
- engenu-pectorale
- en position position genu-pectorale
: c’est la: c’est la meilleure
meilleure position
position pourpour ouvrirl’orifice
ouvrir l’orifice hyménal,
hyménal, avec
 Apprécier la forme de l’orifice hyménal, l’aspect du bord libre et l’état péri- hyménal.
traction labiale vers le
avec traction hautvers
labiale suivie d’une
le haut traction
suivie vers levers
d’une traction bas.
le bas.

• Apprécier la forme de l’orifice hyménal, l’aspect du bord libre et l’état péri- hyménal.
 Apprécier la forme de l’orifice hyménal, l’aspect du bord libre et l’état péri- hyménal.

 Relever les lésions constatées : contusions, déchirures traumatiques récentes,


• Relever les lésionsouconstatées
sanguinolentes : contusions, déchirures traumatiques récentes,
anciennes cicatrisées.
sanguinolentes ou anciennes
Relever les lésions cicatrisées.
constatées : contusions, déchirures traumatiques récentes,
sanguinolentes ou anciennes cicatrisées.

 Examiner
• Examiner les cuisses,
les cuisses, le pubis,
le pubis, lesles grandesetetpetites
grandes petites lèvres,
lèvres, leleclitoris,
clitoris, l’urètre et la
l’urètre et la
fourchette postérieure
fourchette à laà recherche
postérieure la recherchededetraces
tracesde de traumatisme
traumatisme récentrécent : abrasion,
: abrasion,
ecchymose,
Examiner lespétéchies,
ecchymose,cuisses, hématome,
le pubis,
pétéchies,
érythème,
les grandes
hématome, et petites lacération,
érythème,
ou des
lèvres, le clitoris,
lacération, ou des l’urètreséquelles
et la de de
séquelles
traumatisme chronique : hypertrophie du clitoris ou de son capuchon, dépression de
fourchette postérieure
traumatisme à la: hypertrophie
chronique recherche de traces deoutraumatisme récentdépression
: abrasion,de la
la fourchette postérieure, pigmentationdu ouclitoris de son capuchon,
hypopigmentation…
ecchymose,
fourchettepétéchies, hématome,
postérieure, érythème,
pigmentation lacération, ou des séquelles de
ou hypopigmentation…
• Rechercher des lésions : condylomes, ulcérations, vésicules : symptômes évoquant
traumatisme chronique
Rechercher : hypertrophie
des lésions du clitoris
: condylomes, ou devésicules
ulcérations, son capuchon, dépression
: symptômes de la une
évoquant
uneIST…
fourchette
IST… postérieure, pigmentation ou hypopigmentation…
 Rechercher des lésions : condylomes, ulcérations, vésicules : symptômes évoquant une
IST…

72
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

Condylomes acuminés

Chez l’adolescente
• Faire l’examen sur une table gynécologique avec un bon éclairage.
• Reporter les lésions traumatiques au schéma du quadrant horaire.
• Réaliser l’examen comme précédemment décrit. La zone postérieure de l’insertion
de l’hymen peut être étalée après bombement de la cloison recto-vaginale par un
toucher rectal. Le bord libre de l’hymen peut être mieux étudié en introduisant par
l’orifice hyménal une sonde de Foley, celle-ci est gonflée en arrière de la membrane
hyménale puis retirée doucement vers l’opérateur.
• Rechercher chez la vierge les signes d’une défloration récente : déchirures complètes
ou incomplètes siégeant le plus souvent entre 04h et 08h en position de décubitus
dorsal, sous forme de plaie inégale, saignante et tuméfiée. Leur cicatrisation dure
de cinq à huit jours et en cas d’infection la durée peut être augmentée. Dans le cas
de l’hymen complaisant (dilatable), l’orifice hyménéal est large sans lésions, parfois
admettant deux doigts (ne pas confondre lésions cicatrisées et encoches hyménales
naturelles).
• Rechercher en cas d’absence de virginité d’autres signes témoignant de l’acte sexuel
telle qu’une lésion vulvaire ou vaginale, la présence de sperme dans le vagin ou une
complication à type de grossesse ou de contamination infectieuse.

Chez le garçon
Examiner le pubis, la verge et le scrotum qui sont rarement le siège de lésions à type de :
• déchirure de l’orifice urétral ou du frein prépucial,
• présence de sang, d’un œdème du prépuce ou de tout le pénis,
• hématomes ou de plaies du scrotum.

73
Prise en charge au niveau des structures de santé

3.4.2 Examen de la région anale


Il faut examiner systématiquement et minutieusement l’anus et la marge anale :
• Décrire les lésions en les chiffrant par rapport au quadrant horaire et en précisant la
position d’examen (gynécologique ou génupectorale);
• Rechercher :
o Des lésions péri-anales à type d’ecchymoses (empreintes fortes de doigts par
exemple), douleur à la palpation, œdème, érythème, abrasions cutanées.
o Des lésions de la muqueuse anale (déchirures, fissures, béance spontanée de
l’anus) en déplissant doucement la muqueuse.
• A noter que ces lésions ne sont pas spécifiques d’un contact sexuel : Penser toujours
à d’autres diagnostics notamment des lésions de grattage secondaires à une
oxyurose, une constipation, des hémorroïdes ou un eczéma.
• compléter l’examen par le toucher rectal avec un petit doigt pour apprécier la
tonicité du sphincter (une béance anale est parfois retrouvée). Parfois, il ne pourra
être réalisé en raison de douleurs anales trop vives d’où l’indication d’une prémédication.
• préciser si le doigtier revient souillé de sang ou par un autre suintement ou s’il est
douloureux. La béance et l’hypotonicité anale peuvent évoquer un abus sexuel. Elles
sont cependant insuffisantes pour affirmer une pénétration.
• Au moindre doute, réaliser une anuscopie avec rectoscopie en milieu spécialisé.
• Noter tout aspect suspect : Condylomes, vésicules, écoulement, sperme …

74
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

L’examen est le plus souvent normal;


Ce qui ne permet en aucun cas d’exclure la réalité d’un abus sexuel. En effet la
révélation d’un abus intervient souvent tardivement après les faits et la plupart des
victimes sont examinées plusieurs jours après l’agression.
De plus un certains nombres d’abus ne laissent aucune traces visibles sur le corps
de l’enfant : attouchements sexuels sans pénétration, fellations. C’est souligner
l’importance qui doit être accordée à la parole de l’enfant.

4 - Evaluation du retentissement psychologique


Cette évaluation doit systématiquement faire partie de la prise en charge initiale. Cette
évaluation sera de préférence menée par un pédopsychiatre, un psychiatre ou au moins
avec l’aide d’un psychologue. Le temps consacré à cette évaluation doit être suffisant pour
permettre à l’enfant de s’exprimer et comprendre réellement le vécu de l’enfant et le
retentissement du traumatisme. Il est nécessaire de respecter le choix de l’enfant quant
à la présence ou la séparation de ses parents lors de cet examen. il faut être attentif à ses
réactions émotionnelles (Mimique, grimace, rougeur du visage...)
Lors de cette évaluation psychologique, rechercher des signes de traumatismes de l’enfance :
• Le refoulement, une attitude craintive, des comportements de régression, phobies
sociales, des peurs paniques, des conduites d’évitement, un caractère irritable, une
hypervigilance...
• Dépression
• Enurésie -encoprésie chez les plus jeunes
• Activités auto-érotiques compulsives
• Troubles du sommeil
• Perte des activités créatrices et du jeu.
Rechercher également, des comportements évocateurs de contexte de maltraitance ou
négligence :
• indifférence aux soins
• hostilité
• fuite du regard
• cris – pleurs incessants
• quêtte affective
• réactions de défense

75
Prise en charge au niveau des structures de santé

Référer et orienter l’enfant vers le psychologue ou le pédopsychiatre dans les cas suivants

• Anxiété, dépression, faible estime de soi, idées ou comportements suicidaires;


• Comportement perturbateur ou agressif, hyperactivité ou bien timidité, passivité et
repli sur soi;
• Troubles du sommeil ou cauchemars, troubles de conduites alimentaires;
• Régression des aptitudes (énurésie etc);
• Crainte inhabituelle des contacts physiques avec autres personnes;
• Absentéismes scolaires, fugue, prostitution, délinquance.

La présence de ces signes n’est pas spécifique à une forme particulière de mauvais
traitement et doit imposer le recours à un avis spécialisé.
Lors de l’évaluation psychologique, l’évaluation des parents eux-mêmes est nécessaire pour
juger de leur capacité ou incapacité transitoire à assurer un soutien à l’enfant. Il est important
de les rassurer et les déculpabiliser car ils peuvent se sentir responsables de ce qui arrive à
l’enfant et douter de leur capacité à le protéger.
Dans le cas où lors de l’évaluation initiale l’enfant ne présente pas ces signes, ils doivent
être recherchés lors des consultations de suivi.

Le syndrome de Münchhausen par procuration


Il s’agit d’une pathologie rare induite chez l’enfant par un parent ou une allégation des
symptômes inexistants.
Le syndrome de Münchhausen par procuration doit être évoqué devant :
• des symptômes récidivants inexpliqués, pas toujours constatés;
• un nomadisme médical;
• une discordance entre l’anamnèse et l’examen clinique;
• l’évolution favorable des symptômes suite à la séparation parent(s)/enfant.

76
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

5 - Examens complémentaires et prélèvements à réaliser


5.1 En cas d’agression physique
Les examens sont orientés en fonction des données de l’examen clinique, toutefois chez le
jeune enfant présentant des signes de violence un bilan radiologique complet du squelette
doit être fait. Les autres examens sont prescrits en fonction du tableau clinique :
• un fond d’œil, échographie transfontanellaire, examen ORL…
• échographie, TDM, IRM, …

5.2 En cas d’agression sexuelle


Se référer à la partie recherche d’IST dans le chapitre (collecter les preuves médico-légales)

5.3 Recherche d’une éventuelle grossesse


Chez l’adolescente réglée, par le dosage plasmatique ou urinaire des béta-HCG.

5.4 Recherche de toxiques


En cas d’agression récente elle pourra identifier une soumission médicamenteuse ou
toxique.
• Effectuer la recherche de toxiques en cas de signe d’appel (confusion, amnésie,
hallucination...), de signes neuro-végétatifs (hypotonie, hypotension et bradycardie)
ou en cas de déclaration de la victime allégeant une intoxication;
• Procéder à un prélèvement de sang, des urines et d’une mèche de cheveux coupée à
ras du cuir chevelu et orientée par une cordelette du côté de la racine;
• Un parent ou un tuteur légal doit donner le consentement pour l’examen de
l’enfant et la collecte des preuves médico-légales, à moins que la personne en
question ne soit soupçonnée d’être l’auteur des abus. Dans ce cas, ou s’il y a refus
au consentement, On procède à un signalement judiciaire;
• Les adolescents mineurs peuvent être en mesure de donner leur propre
consentement. L’enfant ne doit jamais être examiné contre son gré, quelle que soit
son âge, à moins que l’examen ne soit nécessaire pour des raisons médicales.

77
Prise en charge au niveau des structures de santé

6 - Collecter les preuves médico-légales


Le principal objectif de l’examen est de déterminer le traitement médical à administrer.
Toutefois, il est nécessaire de collecter à l’entretien et à l’examen clinique des preuves
médico-légales qui aideront à faire établir la preuve de la violence au profit de la justice.

Avant de collecter les preuves médico-légales, le prestataire de service doit connaître les
laboratoires effectuant les analyses et la façon d’y accéder.
La nature des preuves prélevées dépend des ressources et des dispositions locales.
Ne pas collecter des preuves qui ne peuvent pas être traitées.

Intérêt des preuves médico-légales


• Pour confirmer le récit de l’enfant ou de son entourage;
• Pour confirmer un contact sexuel récent;
• Pour démontrer qu’il y a eu un emploi de la force ou de moyens de coercition lors
d’une agression sexuelle;
• Si possible, pour identifier l’agresseur;
• Pour disposer d’éléments pouvant servir pour un témoignage en justice.

Les prélèvements à effectuer ont pour but de permettre


• la surveillance médicale de la victime;
• la recherche de sperme ou de liquide séminal;
• l’identification génétique de l’agresseur à travers les substances repérées sur le corps
de la victime ou sur le lieu de l’agression qui garde parfois des traces de sang, sperme,
salive ou un autre matériel biologique de l’agresseur;
• La mise en évidence de substance psycho-active si la victime a été droguée.

Quels prélèvements à réaliser en cas d’agression sexuelle :


Prélèvements médicaux :
Dans l’agression récente, ils seront effectués pour évaluer l’état de santé initial de la victime
et dans l’agression ancienne pour dépister au plutôt les complications (grossesse, IST).

78
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

Recherche d’infections sexuellement transmissibles (IST):


La décision de procéder à des prélèvements en vue de rechercher des IST doit être prise au
cas par cas, il est impératif au cas ou :
• L’enfant présente des symptômes d’IST : écoulement vaginal, uréthral, ulcérations
génitales;
• L’auteur présumé est connu pour être porteur d’une IST ou à haut risque de contracter
une IST;
• Des membres de la famille ou autres proches ont des IST ou des symptômes d’IST;
• L’enfant ou ses parents, très inquiets, demandent que les prélèvements soient faits.
Si la réalisation des prélèvements est indiquée, faire lors de la prise en charge initiale :
Prélèvements locaux :
• Prélèvement urinaire (pour procéder à une éventuelle PCR);
• Recherche d’une infection à T. vaginalis sur une préparation microscopique à l’état
frais de prélèvement vaginal.
Chez la fille pré-pubère, faire les prélèvements seulement en présence de symptômes
(écoulement vaginal, douleur) en évitant les échantillons cervicaux qui ne sont indiqués que
pour les adolescentes (celles à un stade II de Tanner ou plus).
Sérologies :
Faire les sérologies du VIH 1 et 2, VDRL TPHA, hépatite (Ag HBs, Ac anti-HBc )

Dépistage des IST suite à un abus sexuel :

Tests de Dépistage
Chez la fille • Sérologie syphilitique : TPHA- VDRL
• Sér ologie HIV
• Sérologie de l’Hépatite B
• PCR dans urines
Chez le garçon • Sérologie syphilitique : TPHA- VDRL
• Sérologie HIV : <18mois PCR pour VIH
• Sérologie de l’Hépatite B.
• PCR dans urines

79
Prise en charge au niveau des structures de santé

Il faut garder à l’esprit que si l’agression sexuelle est récente, les analyses seront
négatives à moins que l’enfant n’ait déjà une IST préexistante. Un examen physique
de contrôle une semaine après la dernière exposition sexuelle peut être nécessaire
pour permettre des prélèvements appropriés.

Prélèvements médico-légaux :
Le praticien peut être amené à effectuer des prélèvements en vue de rechercher du sperme
et/ou des analyses génétiques. Ces preuves médico-légales doivent être prélevées pendant
l’examen médical. Pour ce faire, il est nécessaire de :
• Obtenir l’accord de l’enfant et/ou du parent ou tuteur;
• Travailler systématiquement à partir du formulaire d’examen médical contenu dans
le dossier médical (voir Annexe 3);
• Expliquer à l’enfant et à son parent/ou tuteur tout ce qui est fait et pourquoi;
• Afin de garder leur valeur probante, effectuer ces prélèvements sous réquisition
judiciaire et les faire saisir et sceller par un officier de police judiciaire.

Lors de la collecte des échantillons, les principes suivants doivent être respectés :
1- Eviter la contamination. S’assurer que les spécimens ne sont pas contaminés par
d’autres matériaux. Mettre toujours des gants stériles. Les systèmes modernes
d’extraction de l’ADN sont très sensibles et peuvent détecter du matériel étranger
à partir de très faible quantité.
2- Collecter le plus rapidement possible les échantillons. Les chances de collecter des
preuves médico-légales diminuent avec le temps. Idéalement, faire les prélèvements
dans les 24 heures. Après 72 heures, le rendement des prélèvements est
considérablement réduit.
3- Conditionner, conserver de façon appropriée les échantillons selon les recommandations
des laboratoires d’analyses.
4- Etiqueter correctement les échantillons avec la mention du nom de l’enfant, sa date
de naissance, l’identité du professionnel de la santé, la nature de l’échantillon et la
date et heure du prélèvement.
5- Sécuriser les prélèvements. Seules les personnes autorisées sont habilitées à les
manipuler. La documentation doit inclure la signature de tous ceux qui ont été en
possession des preuves à un moment ou à un autre (de la personne qui les a
prélevées à celle qui les transporte au tribunal), afin d’éviter tout risque de
manipulation frauduleuse.

80
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

6- Répertorier dans le dossier médical la liste des échantillons prélevés et leur devenir.
* prélèvements à la recherche de sperme :
• Effectuer la recherche de sperme dans les agressions sexuelles récentes datant de
moins de 72h;
• Effectuer les prélèvements dans tous les sites susceptibles de contenir du sperme
(bouche, canal anal, vulve, vagin, périnée);
• Utiliser des écouvillons de coton sec stériles qui seront séchés ensuite a l’air libre
avant de les replacer dans leur tube protecteur. Au mieux ils seront congelés à –
18°C et à défaut à + 4°C pendant 48h au maximum avant leur acheminement au
laboratoire d’analyse.

Limites de réalisation des prélèvements en fonction des sites


Vagin : 72 à 96 heures
Anus : 72 heures
Bouche : 48 heures
Peau : 24h

* prélèvement de poils ou cheveux étrangers découverts sur l’enfant ou sur ses vêtements
• Les conserver dans une enveloppe en papier à température ambiante;
• Aucun délai par rapport à l’agression n’est nécessaire.
* prélèvement de vêtements tachés
• Sécher toute tache suspecte si besoin;
• Conserver à température ambiante dans une enveloppe en papier.

7 - Traitement des enfants victimes de violence


En cas de violences physiques ou sexuelles, des traitements peuvent être prescrits Ils
pourront être curatifs mais aussi préventifs.

7.1 Traitement curatif


Adapter la prise en charge thérapeutique au bilan lésionnel et à la symptomatologie
clinique.

81
Prise en charge au niveau des structures de santé

• Désinfecter les plaies, réaliser les sutures;


• En présence de plaies fortement contaminées, administrer des antibiotiques et des
analgésiques;
• Ne pas hésiter à recourir aux antalgiques;
• En cas d’intoxication, le traitement médical symptomatique sera adapté à l’état de
l’enfant;
• En cas d’infection sexuellement transmissible, un traitement adapté sera prescrit
(voir tableau 1);
• En l’absence d’un diagnostic étiologique des IST, utiliser les algorithmes de la prise
en charge syndromique des IST (voir Annexe 11).

Tableau 1 : Régime thérapeutique des IST recommandé par l’OMS pour les enfants et les
adolescents (peut aussi être utilisé comme traitement prophylactique)a
IST MEDICAMENT VOIE D’ADMINISTRATION ET POSOLOGIE
N. Gonorrhoea Ceftriaxone 125 mg IM en dose unique
ou 400 mg per os en dose unique pour
enfant de moins de 12 ans, 8 mg/kg per os en dose unique
Cefixime
en cas d’allergie aux bétalactamines à macrolide

Chlamydia T. Doxycyclineb si poids ≥ 45 Kg, : 100 mg per os, deux fois par jour pendant
7 jours
ou si poids < 45 Kg : 2.2 mg/Kg per os, deux fois par jour
pendant 7 jours
Azithromycine
20 mg/kg par voie orale, dose unique
Trichomonas Métronidazole 30 à 40mg/kg de poids corporel par voie orale,
3 fois par jour pendant 7jours

Syphilis Benzathine 50 000 UI/kg par voie intramusculaire


Pénicillinec (jusqu’à 2,4 millions UI), en dose unique
ou 500 mg per os, deux fois par jour pendant 14 jours
Tetracyclineb,d

IM = intramusculaire; UI = Unité Internationale.


a
Le régime qui suit est donné à titre indicatif et ne comprend pas tous les traitements
disponibles contre les IST.
b
Contre-indiqué durant la grossesse et chez l’enfant de moins de 8 ans
c
Si pas d’allergie à la Pénicilline.
d
Si allergie à la Pénicilline.

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Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

7.2 Traitement prophylactique


7.2.1 Prévention du tétanos
Sur la base du tableau ci-dessous, décider s’il faut administrer le toxoïde tétanique (TT),
qui assure une protection active, et l’immunoglobuline antitétanique (TIG), qui assure une
protection passive.

Guide pour l’administration du toxoïde tétanique et de l’immunoglobuline tétanique


en cas de blessures
Si les blessures sont propres et ont
Antécédents moins de 6 heures ou en cas de Toutes les autres blessures
d’immunisation blessures peu importants
tétanique
TT TIG TT TIG

Incertain ou <3 Oui Non Oui Oui


Non, sauf si Non, sauf si
dernière dose il
ou plus 3 Non dernière dose il y Non
y a >10 ans
a >5 ans

• Si le vaccin et l’immunoglobuline sont administrés en même temps, il est important


d’utiliser des aiguilles et des seringues séparées ainsi que des endroits différents
d’injection.
• Conseiller aux parents de compléter le programme de vaccination (deuxième dose
après 4 semaines, troisième dose entre 6 mois et un an).

7.2.2 Prévention d’une grossesse


La prévention de la grossesse doit se faire par une contraception d’urgence dans les
72 heures après l’abus, L’OMS recommande l’un des médicaments suivants pour la
contraception d’urgence :
• Lévonorgestrel administré en 1 seule dose (1,5 mg) ou en 2 prises (de 0,75 mg
chacune espacées de 12 heures);
• Acétate d’ulipristal, administré en 1 seule dose de 30 mg.

83
Prise en charge au niveau des structures de santé

Se rappeler : la contraception d’urgence :

• est réservée aux situations d’urgence et de détresse caractérisée;


• ne permet pas d’éviter une grossesse dans tous les cas;
• Ce n’est pas une méthode d’interruption de grossesse, c’est-à-dire ces
médicaments ne provoquent pas l’interruption de grossesse déjà encoure.

7.2.3 Prévention des IST bactériennes


Celle-ci n’est pas systématique étant donné que le risque de contracter une IST bactérienne
par un enfant suite à un abus sexuel est relativement faible. Le traitement présomptif doit
être discuté au cas par cas notamment :
• Si le rapport sexuel a comporté un acte de pénétration sexuelle;
• Si le dépistage des IST et le suivi n’est pas certain;
• Si l’agresseur est connu porteur d’une IST ou appartient à un groupe à risque;
• Si l’adolescent ou le parent ou tuteur de l’enfant réclament le traitement présomptif.
Protocole de la prophylaxie des IST bactériennes chez les enfants victimes d’abus sexuel.

Ceftriaxone 125mg en intramusculaire en une dose ou Cefixime 400 mg per os en


dose unique, pour enfant de moins de 12 ans : 8 mg/kg per os en dose unique
Plus
Metronidazole 20 à30 mg/kg par voie orale 3 fois par jour pendant 7 jours
Plus
Doxycycline** : 100 mg per os, deux fois par jour pendant 7 jours si poids ≥ 45 Kg,
et 2.2 mg/Kg per os, deux fois par jour pendant 7 jours si poids < 45 Kg ou Azithro-
mycine 20mg/kg en une dose orale

** les cyclines sont contre indiqués chez l’enfant de moins de 8 ans

7.2.4 Prévention des IST virales


• Evaluer le risque de contamination par le VIH en fonction des éléments suivants :
o Nature de l’agression (pénétration vaginale, orale, anale);
o Traumatisme vaginal ou anal (avec saignement);

84
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

o Existence d’une IST ou d’une lésion génitale aussi bien chez l’enfant que chez
l’agresseur;
o Connaissance du statut sérologique de l’agresseur : à défaut, connaissance de ses
conduites à risque ou de son appartenance à un groupe à risque;
o Agressions ou agresseurs multiples.
• S’il existe un risque identifiable, l’enfant doit être référé au médecin habilité pour la
prise en charge des accidents d’exposition (programme trithérapie);
• Le traitement doit être débuté au mieux dans les 48 heures, au maximum dans les
72 heures;
• Habituellement, une trithérapie est prescrite ; parfois seulement une bithérapie
(risque faible, difficultés prévisibles d’observance, traitements associés…);
• En cas d’agression de moins de 8 jours, en l’absence de vaccination contre l’hépatite
B ou en cas de vaccination douteuse ou incomplète : faire une injection de vaccin
contre l’hépatite B;
• La poursuite ou non de la vaccination sera discutée selon le résultat de la sérologie
initiale;
• Discuter dans certains cas, avec l’infectiologue, l’administration de gammaglobulines
spécifiques VHB si l’enfant n’était pas vacciné et que l’agresseur est connu porteur
d’une hépatite aiguë B.

8 - Hospitalisation de la victime
L’hospitalisation de l’enfant s’impose devant :
• La gravité des lésions physiques constatées;
• L’ampleur du retentissement psychologique;
• Des perturbations socio-familiales rendant l’écartement de l’enfant judicieux;
• Pour compléter le bilan;
• La procédure judiciaire.
L’hospitalisation permet en outre de :
• Mettre en place les traitements médicaux et/ou chirurgicaux appropriés;
• Observer l’évolution des lésions et du comportement;
• Susciter une concertation pluri-disciplinaire.

85
Prise en charge au niveau des structures de santé

Se rappeler, une hospitalisation est nécessaire :


• Si des soins spécialisés sont nécessaires;
• Pour protéger l’enfant contre l’entourage/milieu à risque;
• S’il y a besoin d’observer pour confirmer ou compléter l’évaluation
(pluridisciplinaire);
• Et Pour rédiger le signalement en différé.

9 - Suivi de l’enfant victime de violence


Le suivi de l’EVV est important il permet de :
• Contrôler la guérison de lésions préexistantes;
• S’assurer de la bonne observance thérapeutique;
• Référer vers le psychologue ou le psychiatre;
• Assurer le suivi biologique et sérologique ultérieur : à 1 mois; 3 mois; 6 mois.
o En cas d’agression récente :
• faire un bilan sérologique à 3 mois après l’agression :
• VIH 1 et 2;
• TPHA-VDRL;
• Ag HBs, Ac anti-HBc sauf si Ac anti-HBs positif sur le bilan initial;
• transaminases;
• Faire un bilan à 6 mois : VIH 1 et 2, transaminases.
o En cas d’agression ancienne de moins de 1 an :
• faire le bilan sérologique initial;
• faire un contrôle sérologique adapté en fonction du délai écoulé depuis l’agres-
sion.
o En cas d’agression ancienne de plus de 1 an :
• Faire le bilan sérologique initial uniquement.

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Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

10 - Certificat Médico-légal

La rédaction du certificat médico-légal est un temps essentiel de la prise en charge


de l’enfant victime de violence.
Ce document matérialise les blessures subies et constitue souvent l’élément de
preuve principal dans un éventuel procès contre l’auteur de l’agression.
Ce certificat peut être établi soit à la demande du représentant légal de l’enfant soit
sur réquisition de l’autorité judiciaire (officiers de police judiciaire ou de gendarme-
rie, procureur du Roi, juge de l’instruction). La réquisition peut être verbale en cas
d’urgence, mais dans tous les cas elle est confirmée par écrit.
Tout médecin peut être requis pour procéder à des constatations médico-légales et
il est obligé d’accepter. La récusation est exceptionnellement possible, s’il s’agit d’un
parent ou d’un allié du médecin requis.

10.1 Règles générales de rédaction


• Se rappeler que le certificat médico-légal est un acte médical, ce qui signifie qu’il ne
peut être établi que par un médecin, que l’examen de l’enfant est toujours nécessaire
et que la responsabilité du signataire est engagée;
• Etablir le certificat sur un document pré imprimé ou sur papier libre, et y faire figurer
deux mentions indispensables sous peine de nullité : l’identité du médecin et celle
de l’enfant et de son tuteur légal;
• Faire authentifier le certificat par une signature manuscrite;
• Faire dater le certificat du jour de la rédaction et de la signature. Le certificat peut
être rédigé à distance de l’examen mais en aucun cas il ne peut être antidaté ou
postdaté;
• Accepter d’anti-ou de postdater un tel document constituerait un faux en écritures,
passibles de poursuites pénales.

10.2 Le contenu proprement dit du certificat doit comprendre trois


rubriques de base :
Dires et doléances de la victime
• Faire distinguer ce paragraphe, de façon à ce qu’il apparaisse clairement que ce qu’y
figure est la retranscription de ce que dit l’enfant ou son accompagnant et non les
constatations du médecin;

87
Prise en charge au niveau des structures de santé

• Mettre les allégations au conditionnel. Le médecin n’ayant pas assisté à l’agression,


il n’a pas à se porter garant de ce qui s’est passé;
• Recueillir uniquement les éléments susceptibles d’éclairer ou d’orienter l’examen
clinique et la compréhension des blessures : date et lieu des faits, relation avec
l’agresseur, types de violences subies, fréquence, usage de force ou de menace,
armes utilisées, localisations des coups reçus ainsi que les signes fonctionnels
subjectifs ressentis.
L’examen clinique et les examens complémentaires
• Noter les données de l’examen général, préciser le développement staturo-pondéral
et pubertaire ainsi que les facultés de discernement de l’enfant;
• Noter les éléments permettant d’apprécier le retentissement psychologique;
• Décrire avec précision les blessures afin de pouvoir rendre possible la discussion de
leur mécanisme de production;
• En cas d’agression sexuelle, noter les lésions traumatiques génito-anales et le
caractère ancien ou récent de la défloration si elle existe;
• Evaluer et signaler le risque de grossesse chez la fille pubère;
• Signaler les lésions correspondantes à des séquelles antérieures pouvant interférer
avec le traumatisme actuel et ceci dans un souci de faciliter ultérieurement une
imputabilité correcte des différentes séquelles;
• Mentionner les examens complémentaires pratiqués et leurs résultats;
• Préciser les traitements instaurés ainsi que l’existence d’une hospitalisation
éventuelle;
La conclusion médico-légale.

* Détermination de l’incapacité de travail personnel


• Respecter la terminologie légale du code pénal et utiliser la formulation ‘l’incapacité
de travail personnel’ (ITP). Cette incapacité de travail personnel ne doit pas s’entendre
comme une incapacité absolue et nul n’exige que la victime soit grabataire ou comateuse.
Elle n’implique pas nécessairement l’impossibilité pour la victime de se livrer à un
effort physique afin d’accomplir elle-même certaines tâches de la vie quotidienne;
• Fixer l’ITP en fonction des lésions physiques et sans tenir compte des circonstances
de l’agression relatée par la victime.

88
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

*Dans les agressions sexuelles :


• Conclure à l’existence ou non de lésions récentes ou anciennes en précisant leur
compatibilité avec les allégations d’agression sexuelle ; mais en gardant à l’esprit que
l’absence de lésions ne permet pas de conclure à l’absence d’agression;
• Déterminer l’ITP en cas de violences physiques associées ou si retentissement
psychique. Ceci témoignera de la gravité des blessures mais n’aura aucune incidence
sur la qualification des faits (voir annexe 7 : Modèle de CML).
* Les réserves quant aux séquelles ultérieures
• Mentionner chaque fois que les blessures risquent de laisser persister des séquelles,
des réserves pour l’avenir (Incapacité permanente partielle). Ces séquelles peuvent
en effet répondre à l’un des éléments constitutifs de l’infraction prévue par l’article
402 du code pénal incriminant les coups et blessures volontaires entraînant une
mutilation, une amputation, privation de l’usage d’un membre, cécité, perte d’un œil
ou une infirmité permanente. La notion d’infirmité permanente, suppose la perte de
la fonction de l’organe considéré ou son ablation, ou d’un membre;
• Garder à l’esprit, qu’il revient au seul juge, bien éclairé par le médecin sur la nature
et la gravité des séquelles, de retenir ou d’écarter la notion de l’infirmité permanente
dans chaque cas.

A faire :

• Demeurer dans le cadre du certificat demandé en se limitant aux seuls


éléments objectifs constatés sans mentionner les informations qui violeraient
le secret professionnel;
• Ne remettre le certificat qu’au représentant légal de l’enfant ou à l’autorité
requérante;
• En cas de réquisition, ne noter que les éléments de nature à répondre aux
questions posées par l’autorité judiciaire;
• Un double du certificat doit être consigné dans le dossier médical du patient.

89
Prise en charge au niveau des structures de santé

A ne pas faire :

• Rapporter les dires de l’enfant en rapportant ses propres mots;


• Conclure en qualifiant l’infraction et en désignant l’auteur. Ceci relève de
l’autorité judiciaire;
• En cas d’agression sexuelle : conclure à l’absence d’agression lorsque
l’examen clinique ne montre aucune lésion.

11 - Le Signalement
Le signalement consiste à alerter l’autorité administrative judiciaire compétente en vue
d’une intervention institutionnelle. Son objectif n’est pas de dénoncer l’auteur des faits,
mais de signaler une situation de danger vis-à-vis d’un enfant.
Le signalement pose toujours de délicats problèmes pour le praticien, d’autant plus que la
violence n’est le plus souvent que suspectée.

L’article 446 du code pénal dans son 2ème alinéa donne seulement la permission
- sans obligation - au médecin de signaler aux autorités judiciaires administratives
compétentes, les faits délictueux et les actes de mauvais traitements ou de privation
perpétrés contre des mineurs de moins de 18 ans; en l’exonérant d’une poursuite
pour violation du secret professionnel. Cependant, le praticien, en cas d’inaction,
risque de se voir poursuivi pour non assistance à personne en danger (Art 431 du
code pénal), ou pour non dénonciation d’un crime (Art 299 du code pénal).

En pratique
• S’il existe une suspicion de mauvais traitements, hospitaliser l’enfant dans un service
de pédiatrie. Cette hospitalisation permettra de :
o Mettre l’enfant à l’abri d’un éventuel péril imminent;
o Compléter l’évaluation clinique et éliminer d’autres diagnostics différentiels;
o Suivre l’évolution de l’enfant dans le temps en observant notamment si les lésions
sont spontanément résolutives quand il est éloigné du milieu familial.
• Si le diagnostic de sévices graves est posé avec existence d’un risque immédiat pour
l’enfant, signaler aussitôt au procureur du Roi, qui a toute autorité pour prendre
les décisions qui s’imposent. Ce signalement pourra se faire par appel téléphonique
mais il est obligatoire de le confirmer par écrit;

90
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

• Rédiger le signalement comme un certificat médical daté et signé (voir Annexe 8);
• Adresser le signalement au procureur du Roi du tribunal dont dépend le domicile de
la famille;
• Ne jamais remettre le signalement à un tiers, fût-il parent de la victime ou personne
de confiance.

12 - Comment documenter le cas


• Utiliser le dossier médical pour enfant victime de violence (Document vert) et
renseigner le formulaire d’anamnèse et d’examen médical (voir Annexe 3);
• Documenter l’entretien en précisant les déclarations importantes faites par l’enfant
ou l’entourage concernant le récit des faits;
• Ne pas avoir peur de noter le nom de l’agresseur, mais utiliser des expressions du
type “l’enfant affirme” ou “l’enfant raconte”;
• Transcrire les résultats de l’examen de manière claire, complète, objective dans le
formulaire de l’examen en précisant pour chaque lésion :
a. Son type : en utilisant un lexique adapté (voir Annexe 4);
b. Sa localisation par rapport aux repères anatomiques les plus proches;
c. Sa forme, sa dimension et sa coloration;
• Noter tous les éléments constatés sur des pictogrammes du corps humain (voir
Annexe 3);
• Prendre des photographies des lésions après consentement de l’enfant et/ou de son
parent ou tuteur et inclure des repères anatomiques pour situer les blessures;
• Noter l’aspect des vêtements : les vêtements déchirés ou tachées sont utiles pour
prouver qu’il y a eu violence;
• Noter la présence de corps étrangers (terre, feuilles, herbe) sur les vêtements, le
corps ou dans les cheveux peut confirmer le récit de la victime;
• Garder la copie du certificate médicolégal.

91
Prise en charge au niveau des structures de santé

SECTION 2 : LE ROLE DE L’ASSISTANTE SOCIALE

L’assistante sociale reçoit quotidiennement des enfants victimes de violence, ceux-ci


arrivent soit spontanément, soit sont orientés vers elle par le médecin, dans certains cas,
elle est amenée à déceler des traces de maltraitances (coups, lésions,…) sur un enfant dont
la famille a sollicité le service social pour une autre raison. Les EVV arrivent à l’hôpital
traumatisés, apeurés. L’assistante sociale leur apporte tout le réconfort, le soutien et l’aide
appropriée, ce qui les met en confiance et diminue leur angoisse. La prise en charge sociale
des enfants victimes de violence ne peut se faire dans l’isolement. L’assistante sociale doit
faire partie d’une chaine de prise en charge ou chaque maillon conjugue son action avec
celle de l’autre et dont l’objectif est d’assurer une meilleure prise en charge médicale,
psychologique et sociale.

1 - L’accueil et l’entretien avec l’enfant victime de violence et sa


famille
L’accueil est le premier acte social auquel les assistants sociaux doivent être préparés. Il
constitue une prestation mais aussi une éthique, un mode d’organisation et un préalable à
la circulation de la parole. Il s’agit d’établir une relation d’aide significative dès le premier
contact. Une relation que l’assistante sociale tendra à renforcer pendant l’entretien au
cours duquel il (elle) doit :
• Rassurer, grâce à une écoute active afin de créer avec l’enfant un lien rassurant,
sécurisant, réconfortant qui facilite sa prise en charge. Ecouter et rassurer l’enfant,
passe à travers des expressions tels que « je te crois » « tu as bien fais de m’en
parler », « ce n’est pas ta faute » « je te remercie de m’avoir fait confiance » « tu ne
vas pas rester seul, tu seras aidé ». La famille doit également être rassurée en vue de
dédramatiser la situation;
• Etre positif, l’assistante sociale doit se considérer positivement et considérer l’enfant
de la même manière;
• Etre disponible, il (elle) doit manifester sa disposition à travers une attitude
d’attention particulière portée à l’enfant avec :
- Les paroles de bienvenue chaleureuses et vraies que l’on prononce en se présentant,
en expliquant sa fonction « je suis l’assistante sociale, je m’appelle… mon rôle est
de … »;
- Des expressions corporelles adaptées (un sourire vrai, authentique a le pouvoir de
réchauffer les rapports humains ; un regard encourageant compatissant en étant
au même niveau que l’enfant, a des effets positifs indéniables);

92
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

- Un contact, comme une poignée de mains, une main posée sur l’épaule, rend le
rapport plus « humain ».
• Comprendre l’enfant et sa famille, l’assistant(e) social(e) doit faire preuve
d’empathie. C’est une capacité à comprendre l’autre, ce qu’il vit, ce qu’il ressent,
se mettre à sa place dans l’épreuve, sans toutefois mettre ses propres émotions sur
celles de l’enfant (qui est différent de nous) sans tomber dans l’apitoiement ni
l’affectivité;
• Respecter L’Enfant en tant qu’être humain; Il ne faut jamais traiter un enfant
maltraité comme un cas. Les croyances de l’enfant ou de sa famille sont respectées,
la vie privée est traitée avec égard, son intimité est préservée et les informations
recueillies resteront confidentielles;
• Eviter les jugements de valeur; c’est l’un des principes fondamentaux du service
social, il implique que l’assistante sociale doit rejeter toute pensée ou envie
d’évaluer dans quelle mesure l’enfant est responsable de sa situation actuelle. Ne
pas être jugé est pour l’enfant un besoin primordial, il craint être étiqueté et par
conséquent, peut se réfugier dans une attitude de défense qui entrave le bon
établissement de la relation d’aide qui le lie à l’assistante sociale ;
L’entretien doit se dérouler dans un endroit calme et isolé. Il doit être mené avec tact.
Les informations recueillies lors de l’entretien détermineront le diagnostic social de
la situation et par conséquent l’intervention appropriée. Tout au long de l’entretien,
ctionnel, et doit observer les attitudes suivantes :
a. La réceptivité, à savoir l’ensemble des comportements qui montrent à l’enfant qu’on
est attentif à lui (le contact visuel, les expressions corporelles telles que les
mimiques …);
b. L’encouragement : ensemble des comportements qui aident l’enfant à poursuivre
l’entretien : acquiescements verbaux, hochements de tête…
c. Les questions : L’assistante sociale doit privilégier les questions ouvertes qui laissent
à l’enfant une plus grande liberté pour la réponse et permet de recueillir des
informations plus riches et plus détaillées;
d. Le dialogue doit être dans les mots que l’enfant comprend, les messages doivent
rester simples; utiliser des techniques de reformulation et de validation; respecter
les réticences de l’enfant notamment en cas d’abus sexuel; privilégier le langage non
verbal.

93
Prise en charge au niveau des structures de santé

2 - Le diagnostic social
S’appuie sur les connaissances sociales, juridiques et psychologiques de l’assistant(e)
social(e), sur les éléments recueillis lors de l’entretien et l’observation, mais aussi et surtout
son expérience professionnelle. Il concrétise la compréhension du problème en dévoilant
les « causes » et vise à établir la prise en charge la plus efficace et la plus adaptée possible
à la situation de l’enfant.
Dans le ce diagnostic social on distingue trois éléments importants :
• Le diagnostic étiologique : Qui consiste en la recherche des facteurs étiologiques
actuels ou passés (précarité, famille disloquée, mesures éducatives trop rigides,
croyances religieuses hermétiques…) qui auraient engendré le problème de violence
ou qui le maintiennent et ceci à travers l’étude du vécu de l’enfant.
• Le Diagnostic de classification : fait appel à certaines caractéristiques de l’enfant :
l’âge, le sexe, l’appartenance, le niveau scolaire, la profession des parents…afin
de distinguer entre les besoins élémentaires de l’enfant et ses besoins d’épanouissement
et par quels moyens d’action on va les satisfaire.
• Le Diagnostic dynamique : cherche à exprimer l’interaction des forces qui sont
en œuvre pour la création du problème ou dans son traitement, il s’agit de détecter
l’interaction entre l’enfant VV et les autres personnes ou systèmes de façon à voir
quel changement portant sur quel élément peut affecter la situation dans son
ensemble, c’est donc la recherche des causes dynamiques du problème.

3 - L’intervention
L’intervention est un acte qui doit être planifié à l’avance et conçu conjointement entre
l’assistant(e) social(e), l’enfant et sa famille pour permettre une meilleure adhésion des
deux parties au processus de la résolution du problème.
A l’issue de l’établissement d’un diagnostic efficace et adapté, il y a deux volets principaux
pour tout traitement social selon les exigences de chaque situation :
a) Traitement de la personnalité :
Son objectif est de renforcer l’empowerment de l’enfant et d’améliorer sa capacité d’adaptation
sociale en lui permettant de reprendre le contrôle sur sa vie et se libérer du sentiment de la
victimisation. Et ce à travers un soutien et un accompagnement psychologique (Il ne s’agit
pas d’une intervention psychologique profonde)
a) Intervention sur l’environnement :
L’assistant(e) social(e) oriente les efforts vers les forces latentes dans le milieu social de
l’enfant afin d’abolir les tensions de destruction provenant de l’environnement, et qui

94
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

menacent l’équilibre psychologique et social de l’enfant. C’est une opération de modification


de l’environnement à travers :
- La réinsertion familiale : par la médiation et la sensibilisation des membres de la
famille, notamment en cas de rejet ou abandon familial (exemple d’une fille enceinte
suite à un viol);
- La réinsertion scolaire : en coordonnant les efforts avec les unités d’écoute en milieu
scolaire afin de faciliter le retour de l’enfant au sein de l’école et lui rendre une place
auprès de ses pairs;
- L’étayage social : il s’agit de l’ensemble des interactions d’assistance permettant à la
famille maltraitante d’apprendre à organiser ses conduites afin de pouvoir résoudre
seule les problèmes socio-éducatifs qu’elle ne savait pas résoudre au départ, Il est le
plus souvent indispensable, car rares sont les familles maltraitantes qui ne soient pas
en difficulté sur le plan socio-éducatif. Cet étayage permet à la famille de s’ouvrir sur
l’extérieur, de reconnaître sa propre souffrance et celle qu’elle fait subir à l’enfant;
- L’information de l’enfant et de sa famille de leurs droits, de l’organisation judiciaire,
des procédures …
- L’accompagnement dans les démarches au sein de l’hôpital afin de faciliter l’accès aux
soins. Elle doit les aider à :
• Accepter la réalité quelle qu’elle soit et éclairer le sens qu’ils peuvent donner à cette
épreuve;
• Devenir acteurs de leurs propres décisions et choix;
• Valoriser les potentialités de l’enfant;
• Partager leurs émotions et leurs ressenti.
- L’orientation vers les autres structures et les cellules d’accueil et de prise en charge de
tous les autres partenaires du dispositif national de protection de l’enfance et ce selon
les besoins de chaque cas.

4 - Suivi et évaluation
L’assistant(e) social(e) doit assurer le suivi des enfants victimes violence en gardant le lien
avec tous les autres partenaires de la chaine de prise en charge. Il (Elle) doit aussi procéder
à l’évaluation de ses activités et de la qualité des prestations fournies. L’autoévaluation
permet à l’assistant(e) social(e) d’estimer l’efficacité des ses interventions et d’apprécier
la pertinence de l’utilisation des ressources ainsi que le changement opéré dans la vie de
l’enfant par rapport aux objectifs escomptés. Cela lui permettra, un cumul d’expériences
nécessaire au réajustement de ses interventions.

95
Prise en charge au niveau des structures de santé

5 - Travaux rédactionnels
L’assistant(e) social(e) doit aussi veiller à :
• Recueillir les informations nécessaires pour renseigner le système d’information des
EVV selon les modalités et les directives établies par le programme national de la
santé pour la prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence;
• Veiller à ce que le dossier médical de l’enfant soit bien rempli par le médecin traitant;
• Rédiger les fiches de liaison;
• Etablir les rapports statistiques;
• Veiller à l’archivage des documents (Dossier médical et formulaires de notification…)
afin d’assurer la traçabilité de ses activités.

En résumé : le rôle de l’assistant(e) social(e) est d’assurer :

1 - un accueil chaleureux, respectueux et sécurisant


2 - un entretien selon une écoute active, objective, attentive avec empathie;
3 - une évaluation de la situation afin d’assoir la conduite à tenir;
4 - un accompagnement social dans toutes les démarches nécessaires à l’hôpital, mais aussi
vers les structures des autres partenaires de la prise en charge;
5 - une facilitation des démarches à l’extérieur de l’hôpital, par contact téléphonique des
différents partenaires externes;
6 - un suivi de la situation, en maintenant le lien avec les différents partenaires (membres
du réseau local identifié) pour avoir un feedback;
7 - un recueil des informations selon les dispositions du système d’information établit par
le PNPFEVV;
8 - un établissement des rapports statistiques; et
9 - un archivage des documents.

96
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

CHAPITRE 2 : LES NIVEAUX DE PRISE EN CHARGE


DES ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCE

Pertinence du chapitre
Tous les professionnels de santé, quelque soit leur niveau d’intervention, sont ou seront
confrontés aux problèmes de prise en charge des enfants victimes de violence. Chacun
selon son niveau peut apporter aide, soutien, soins et référence aux enfants victimes de
violence.
Cette prise en charge étant institutionnalisée et intégrée dans le système de santé au niveau
des structures existantes, il faudra aussi que le professionnel de santé puisse appréhender
et maitriser le circuit de prise en charge afin d’éviter que les EVV ne soient “ perdues “ et
livrés à eux même sans accompagnement ni orientation dans le circuit complexe des
structures de santé notamment aux urgences.
Quelque soit le niveau de PEC, les professionnels de santé travailleront dans le cadre d’un
réseau groupant les partenaires impliqués : le système de santé, le système judiciaire à
travers les tribunaux, la police judiciaire, parfois la gendarmerie royale et la société civile,
par le biais des associations/centres d’écoute.
Ce chapitre aborde dans cette perspective les niveaux d’intervention auprès des EVV et ce
faisant il précise les rôles et définit les tâches par niveau et par profil des professionnels de
santé impliqués afin de les faire connaître aux praticiens et favoriser leur application dans
les processus de prise en charge.

Objectifs
- Répertorier les différentes structures et niveaux d’intervention auprès des EVV
- Définir les tâches par niveau et par profil des professionnels
- Identifier les systèmes de référence contre référence ente les différents niveaux
- Orienter vers les structure/centres appropriés en fonction de l’évaluation de la
situation clinque et des besoins des patient(e)s

97
Prise en charge au niveau des structures de santé

SECTION 1: LES STRUCTURES DE SANTÉ DÉDIÉES À LA PEC DES ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCE

1 - Les Niveaux de PEC des enfants victimes de violence


Structures de soins de santé primaire
Les établissements de soins de santé primaires sont impliqués dans la prise en charge des
enfants victimes de violence dans le cadre de la filière de soins développée pour la prise en
charge des femmes et des enfants victimes de violence, ils constituent une porte d’entrée
importante pour bon nombre de victimes d’où l’importance d’en faciliter l’accessibilité.
Que ce soit au niveau des centres de santé toutes catégories confondues ou dans les
établissements médico-sociaux, les médecins, infirmières et sages femmes ont un rôle
important à jouer en matière de soutien de première ligne à apporter aux victimes tel que
recommandé par l’OMS. Ils doivent assurer aux enfants victimes de violence le meilleur
accueil possible, il est impératif que les victimes de violence soient vues en priorité, il
faut réduire les délais d’attente et ne pas les laisser dans les salles d’attente encombrées.
Aussi, ces professionnels ont un grand rôle à jouer en matière de dépistage des violences
cachés dans le cadre de leurs activités routinières ainsi que dans le cadre des activités
promotionnelles et préventives développées à leur niveau. Ainsi :

L’infirmière, la sage-femme se doivent :


• D’assurer un accueil personnalisé, chaleureux, empathique des EVV;
• D’assurer une écoute active;
• De prodiguer les premiers soins;
• De renseigner le système d’information mise en place par le PNPFEVV;
• De référer au médecin .
Le médecin se doit :
• D’assurer un accueil personnalisé, chaleureux, empathique des EVV;
• D’assurer une écoute active;
• Recueillir l’histoire de la victime en mettant la victime en confiance;
• De faire un examen clinique aussi complet que possible des victimes de violence;
• De noter les éléments recueillis dans le dossier médical de l’enfant victime de
violence;
• De prodiguer les soins nécessaires;
• D’orienter vers l’UIPEC FEVV si nécessaire;
• De renseigner la victime sur ses droits et la référer vers une association/centre
d’écoute, les autorités judiciaires selon les besoins exprimés;

98
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

• De rédiger le certificat médico-légal (annexe 7) si la victime le demande ou si


l’autorité judiciaire le réclame. Remettre une copie en main propre à la victime et en
conserver une dans le dossier médical;
• De rédiger un signalement judiciaire (annexe 8) selon l’article 446 du code pénal (voir
chapitre signalement judiciaire);
• D’assurer le suivi des victimes de violence.

Les Hôpitaux (locaux, provinciaux et préfectoraux, régionaux)


Au niveau hospitalier la prise en charge des enfants victimes de violence est organisée
selon un circuit préférentiel (voir annexe 4) au niveau des hôpitaux, lequel circuit est
organisé et coordonné par des structures implantées par la circulaire N° 1040 depuis 2008
(voir annexe 13) appelées les Unités intégrées de prise en charge des femmes et des enfants
victimes de violence. Ces unités sont rattachées selon les dispositions de la circulaire au
service des urgences. Les médecins en charge des EVV sont généralement les médecins
des services des urgences. Ces unités travaillent en étroite collaboration avec les services/
structures internes au sein de l’hôpital et avec les partenaires incontournables dans la prise
en charge des EVV aux autres unités.
Les professionnels de santé de ce niveau devront assurer en plus des tâches du niveau des
SSP, toutes les tâches qui requiert l’utilisation du plateau technique spécialisé de l’hôpital
et l’expertise des professionnels de santé spécialisés. Pour les grandes structures
hospitalières, il est primordial de bien accueillir les EVV et s’assurer qu’ils ne soient pas
perdus au milieu des services d’urgence ou qu’ils ne soient référés d’un service vers un
autre.
Selon l’importance et la disponibilité en équipement des structures hospitalières, et en
ressources humaines la prise en charge des EVV doit être globale et complète. En effet
certaines structures disposent de spécialistes notamment de pédiatres, de gynécologues,
de médecins légistes, de psychiatres, psychologue et d’assistante sociale qui peuvent
assurer une prise en charge intégrée et de qualité.
Dans les UIPFEVV, Il faudra :
• Veiller à mettre en place un accueil satisfaisant des EVV;
• Faciliter l’accès rapide vers les spécialistes au sein même de l’hôpital pour des
examens plus approfondis : cliniques ou biologiques;
• Traiter les aspects médicolégaux requérant une expertise dans le domaine si la
structure dispose de médecins légistes;
• Référer vers d’autres structures si nécessaire;
• Renseigner le système d’information selon les dispositions et directives du PNPFEVV
pour le suivi et l’évaluation.

99
Prise en charge au niveau des structures de santé

Les assistant(e)s social(e)s des UIPFEVV coordonnent toutes les étapes de cette prise en
charge et s’assurent de l’effectivité du circuit préférentiel de prise en charge au sein de la
structure hospitalière.

Les Centres Hospitaliers Universitaires


A ce niveau, les EVV peuvent soit se présenter directement, soit être référés par des
services du niveau 1 et 2, ou par les autorités judiciaires, les associations...Il s’agit du
niveau de référence le plus élevé.
Ces structures disposent de spécialistes, gynécologues, pédiatres, médecins légistes,
psychologues, psychiatres, assistant(e)s social(e)s...En plus des prestations assurées par les
autres niveaux ils disposent du plateau technique, de l’expertise médicale et médicolégale
permettant de prendre en charge les cas les plus compliqués.

2 - La référence/contre référence entre les différents niveaux


Quelque soit le niveau de prise en charge, les différentes structures dans une même
province ou région devront impérativement développer des relations de coordination
afin de faciliter la référence/contre référence au profit d’une prise en charge de qualité
des enfants victimes de violence, et ce dans le cadre du respect de la filière de soins
mise en place par le PNPFEVV.

100
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante

SECTION 2 : AUTO EVALUATION DES DE LA PRISE EN CHARGE DES ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCE
PAR LE PROFESSIONNEL DE SANTE

Afin d’assurer les différentes tâches faisant partie de la séquence de soins fondée sur de
bonnes pratiques pour la PEC de l’EVV, les indicateurs de processus (tableau ci-dessous)
permettent d’évaluer la conformité de la prise en charge par rapport au guide de référence.

Etapes de la prise en charge clinique Indicateurs de processus

Étape accueil Délai d’attente court


Lieu d’entretien calme
Victime informé du déroulement de la PEC
Consentement obtenu
Respect du désir de l’enfant d’être accompagné
ou non d’un membre de sa famille.
Étape entretien Le professionnel s’est présenté à la victime
Respect de l’intimité
Respect du récit libre de l’enfant
Ecoute active et neutre
Recueil Exhaustif des informations dans le Dossier
médical
Information de la victime sur ses droits
Étape Examen clinique Enfant a été préparé pour l’examen
A donné son consentement
Etat général de la victime a été apprécié
L’état nutritionnel et vaccinal a été évalué
Prise des constantes faites: poids taille, PC…
Examen somatique fait
Examen génital fait
Examen anal fait
Evaluation de l’état psychologique de l’enfant
Étape Examen complémentaires violence Selon l’indication :
physique NFS
Radiographies du squelette
TDM,
échographie
Étape Examen complémentaires violence Sérologie VDRL-TPHA.
sexuelle Sérologie hépatite B
Test rapide VIH
Test de grossesse
Prélèvement des urines(PCR) : recherche des IST
Prélèvement de sperme
Prélèvement des vêtements tachés
BHCG Sanguin
Bilan toxicologique

101
Prise en charge au niveau des structures de santé

)Etapes de la prise en charge clinique (suite )Indicateurs de processus (suite

Étape Dossier médical Informations exhaustives


Dossier archivé
Étape Prélèvements médico-légaux Prélèvements effectués
Conservation respectée
Étape traitement Selon l’indication : protocoles appliqués

Etape certificat médico-légal CML transcrit sur modèle pré imprimé


CML attribué au représentant légal
Double du CML gardé dans le dossier
Etape signalement Signalement transcrit sur modèle pré imprimé

Etape suivi Suivi social accompli


Revu en consultation selon le protocole de prise en
charge
Référé selon les besoins de prise en charge
Etape système d’information Système d’information renseigné selon les
directives du PNPFEVV

102
Troisième partie

Cadre operationnel
système d’organisation et de
coordination des structures de prise en charge
Cadreoperationnelsystèmed’organisationetdecoordination
des structures de prise en charge

CHAPITRE 1 : ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DES UNITES


INTEGREES DE PRISE EN CHARGE DES FEMMES ET
DES ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCE

Aborder la problématique d’un enfant victime de violence et de sa famille nécessite


l’intervention d’un professionnel qualifié, familiarisé à la question de la violence.
L’intervention médico-psycho-sociale déjà décrite précédemment a deux corolaires
arrêter le processus de violence et instaurer une prise en charge approprié. Aussi cette
action sous entends, l’intention de soin et de réparation mais aussi un véritable souci de
réinscription dans un système de valeurs et de repères reconnus par la collectivité.
L’unité de prise en charge de l’EVV joue un rôle pivot et constitue une interface avec les
services et départements de protection de l’enfance, et principalement le parquet dont elle
est un interlocuteur incontournable.
Les missions qui lui sont dévolues obéissent à des circulaires ministérielles qui déclinent,
l’architecture, l’organisation et le fonctionnement de cette cellule qui dispose d’une équipe
pluridisciplinaire ayant des compétences techniques dans le domaine social, médical et
médicolégal.
Cette Unité à un rôle central pour une meilleure visibilité du phénomène de violence, elle
doit agir avec bienveillance et exemplarité pour que les services soient dispensés avec
respect et équité en impliquant les acteurs en coresponsabilité et en veillant avec
prévoyance au meilleur intérêt de l’EVV et de sa famille.
Le contenu de ce chapitre permettra aux professionnel de santé impliqués dans la prise en
charge des EVV de :
• discerner les aspects fonctionnels et organisationnels de la prise en charge;
• consacrer les ressources nécessaires pour la mise en place des structures de prise
en charge;
• comprendre les circuits interne et externe de la prise en charge;
• utiliser des différents supports d’informations appropriés;
• distinguer les mécanismes de coordination avec les Partenaires impliqués dans la
protection de l’enfance.

1 - Les fonctions des unités de prise en charge


La circulaire ministérielle n°1040 du 17 juin 2008 et les Directives de son suivi (Annexe
13) avaient énoncés les grandes lignes des modalités fonctionnelles et organisationnelles
de ces unités. Cela dit, il appartient à chaque structure hospitalière selon ses capacités et
ses ressources et selon le contexte local d’appliquer au mieux ces directives afin que ses

105
Cadre operationnel système d’organisation et de coordination
des structures de prise en charge

unités puissent s’acquitter de leur mission qui est celle - comme leur nom l’indique - d’offrir
une prise en charge intégrée des enfants victimes de violence sur les plans médical,
médico-légal et psycho-social.

Une unité de prise en charge des EVV doit assurer les activités suivantes :
1. L’accueil de l’EVV;
2. Une prise en charge médicale, et médico-légale;
3. Une prise en charge psychologique;
4. Une prise en charge sociale;
5. Une information sur les questions de violence à l’égard des enfants, leurs
conséquences, sur les droits des victimes et les services disponibles;
6. Une sensibilisation des PS en matière de violence à l’égard des enfants;
7. L’utilisation du système d’information mis en place (collecte, analyse, suivi et
diffusion des données relative à la violence à l’égard des enfants);
8. L’orientation et la coordination à l’intérieur de l’hôpital en application du
circuit préférentiel de prise en charge mis en place au sein de l’hôpital, ainsi
qu’à l’extérieur avec les différents partenaires;
9. La référence-contre référence standardisée;
10. Un suivi régulier des indicateurs de productivité et de la qualité de la prise en
charge des EVV;
11. Disposer d’un listing des partenaires concernés;
12. Application des normes, protocoles, conduites à tenir de référence recommandés
par le MS pour la PEC;
13. Faire connaître l’unité et diffuser l’information sur sa disponibilité auprès des inter-
venants potentiels et de la population;
14. Participer à la formation continue des PS et former les nouvelles recrues;
15. Assurer le plaidoyer en faveur des EVV (interne et externe);
16. Favoriser le partage/échange de bonnes pratiques entre les unités du système de
santé et les autres partenaires.

2 - Organisation des unités de prise en charge


Les Directives de suivi de la mise en œuvre de la circulaire 1040 de 2008 (Annexe 13)
tracent les grandes lignes organisationnelles de ces unités, mais il appartient à chaque
unité de réadapter son organisation selon son contexte local ; le plus important c’est que
les principes de la prise en charge soient respectés et que l’organisation fonctionnelle soit
optimale de telle façon à assurer une prise en charge de qualité pour les victimes.

106
Cadreoperationnelsystèmed’organisationetdecoordination
des structures de prise en charge

2.1. Lieu d’implantation et gestion des unités


L’unité de prise en charge des FEVV est implantée au niveau de toutes les structures
hospitalières qui s’y prêtent (Hôpitaux de proximité, CHP, CHR…) et rattachée au service
des urgences de la structure hospitalière.
Permettant d’assurer le confort, l’intimité, la confidentialité, et une relation humaine
personnalisée aux victimes de violence. Elle est individualisée dans un local à part à
proximité des urgences identifiable uniquement par les professionnels de soins de la
structure hospitalière.
Elle est sous la responsabilité du médecin chef du service des urgences, et l’assistante
sociale représente le point focal qui coordonne tous le processus de prise en charge et ce
dans le cadre du circuit préférentiel mis en place.
Elle doit disposer en principe de trois salles (espaces) :
- une salle d’attente;
- une salle de consultation médicale;
- une salle de consultation psycho sociale.

Deux éléments essentiels sont à prendre en considération :


• Garantir la facilité d’accès pour les enfants victimes de violence aux différents
services concernés : de l’admission à l’unité, jusqu’aux autres services impli-
qués.
• Assurer l’accompagnement psychosocial par l’assistant(e) social(e), qui facilite
également l’accès aux différents services et prestations de l’hôpital.

2.2. Les ressources humaines


L’unité doit coordonner le travail d’une équipe multidisciplinaire formée et sensibilisée aux
spécificités de la prise en charge des victimes de violence, il s’agit de :
• Médecins (généraliste, urgentiste ou pédiatre, médecin légiste, psychiatre…);
• L’assistant(e) social(e), le psychologue, l’infirmière…
Il est primordial de souligner le rôle capital de l’assistant(e) social(e) dans la coordination
de tout le processus de prise en charge d’où l’importance qu’au minimum un(e) AS soit
complètement dédié à la prise en charge des victimes de violence au niveau des structures
hospitalières de petites taille et plus quand il s’agit de structures drainant un grand nombre
de population.

107
Cadre operationnel système d’organisation et de coordination
des structures de prise en charge

L’assistante sociale est l’élément pivot dans la prise en charge des EVV.

2.3. Les ressources matérielles et pharmaceutiques


Conformément à la circulaire ministérielle n°1040, l’unité est partie intégrante de l’hôpital,
ainsi la planification de sa gestion administrative et budgétaire est assurée par la Direction
de l’hôpital sur les base des besoins formulés par l’AS notamment pour tout ce qui est
Matériel pour l’examen médical, matériel de prélèvement, Kits de dépistage des IST,
traitement préventif des IST, pilule contraceptive d’urgence, matériel de bureau, supports
du système d’information …)

3 - Fonctionnement de l’unité
3.1. Horaires de travail
L’unité fonctionne selon l’horaire administratif normal tout en tenant compte du contexte
et des ressources disponibles de façon permanente, cela dit, la prise en charge est
organisée de telle sorte que la continuité du service soit garantie 24h/24 en coordination
avec les services des urgences et de pédiatrie.

3.2. Circuit de PEC


Le rôle des différents intervenants est décrit dans le chapitre “niveaux de prise en charge”.
(Voir Egalement Annexe 4)

3.3. Transcription des données


Le médecin est en charge de la rédaction du dossier médical, du certificat médicolégal, du
Signalement judiciaire, des fiches de référence ou de liaison.
L’assistante sociale est en charge de transcription des données sur les différents supports
du système d’information élaboré par le PNPFEVV, le dossier social, la fiche de référence ou
de liaison et elle peut également procéder au signalement judiciaire.

4 - Système d’information
Les modèles des Supports papiers du système d’information sont élaborés par le PNPFEVV
et peuvent être sujets à modification selon les évolutions que peut connaitre cette prise en

108
Cadreoperationnelsystèmed’organisationetdecoordination
des structures de prise en charge

charge (Voir Annexe 14).


Le registre enfant sert à enregistrer les enfants transférés à l’unité
• Il permet de collecter les données pour le suivi des indicateurs de monitorage et
l’évaluation de la performance de l’unité;
• Il contient les informations suivantes : N° d’ordre, Nom, Prénom, accompagné par,
adresse, âge, sexe, date de l’agression, relation avec l’agresseur, le type d’agression,
la décision prise : hospitalisation, référence vers un service spécialisé, vers un centre
d’écoute ou la justice.
• Il est tenu par l’assistante sociale, il permet :
• l’enregistrement de toutes les données relatives aux personnes victimes de violence :
milieu urbain, rural, migrant, enfant à besoin spécifiques;
• un contrôle rapide des enfants pris en charge.
Le Formulaire de prise en charge
Contient des informations plus détaillées, lesquelles sont également saisies dans
l’application informatique dédiée. (Annexe 14)

Le dossier médical pour EVV


Voir Annexe 3.

La fiche de liaison
• Elle est utilisée pour adresser l’EVV à d’autres structures selon les besoins de sa prise
en charge. (Annexe 10)

Rapports périodiques
Les données sont collectées, archivées par l’assistante sociale, elle est responsable de la
rédaction des rapports d’activité trimestriel et annuel à adresser au PNPFEVV au niveau de
la Direction de la Population.

Signalement au procureur (annexe 8)


Le signalement est rédigé en deux copies :
• une copie pour le procureur;
• une copie est gardée dans le dossier médical.
Ce signalement a pour but d’informer le parquet sur les agressions et permet au procureur
de déclencher la procédure judiciaire.

109
Cadre operationnel système d’organisation et de coordination
des structures de prise en charge

Le certificat médicolégal (Annexe 7)


Voir chapitre CML (page 87)

5. Système de suivi et d’évaluation


Les données colligées seront analysées régulièrement afin d’évaluer les activités de l’unité,
et corriger les dysfonctionnements. Ces données permettent également :
• La planification des activités et des besoins de l’unité;
• D’aider les responsables à exposer les problématiques liées à la prise en charge des
victimes au niveau des commissions locales de coordination et d’assurer le plaidoyer
nécessaire à améliorer la qualité de celle-ci.
Le PNPFEVV définit les indicateurs de suivi évaluation qu’il convient aux différents niveaux
de respecter.

110
Cadreoperationnelsystèmed’organisationetdecoordination
des structures de prise en charge

CHAPITRE 2 : MECANISMES DE COORDINATION ET DE


COLLABORATION

La prise en charge des EVV ne peut se concevoir que dans le cadre d’un partenariat entre
les différentes structures ou entités qui sont impliquées chacune selon ses compétences
et responsabilités pour assurer aux victimes de violence une prise en charge complète et
globale.

Objectifs
Ce chapitre permet aux professionnels de santé impliqués dans la prise en charge des EVV
de :
• Maîtriser les mécanismes d’orientation des EVV;
• Répertorier les mécanismes et les structures de coordination;
• Identifier le rôle de chaque partenaire membre du réseau de prise en charge des EVV.

1 - Les principaux intervenants et leur rôle


1.1. Les principaux intervenants
La prise en charge des enfants victimes de violence ne peut se faire que dans le cadre d’un
réseau intégré de prise en charge regroupant les partenaires suivants :
• le Ministère de la santé;
• le Ministère de la famille de la solidarité de l’égalité et du développement social;
• le Ministère de la justice;
• la Direction Générale de la Sûreté Nationale;
• la Gendarmerie Royale;
• l’Observatoire national des droits de l’enfant;
• La société civile à travers les associations et ONG;
• Les Organismes du système des Nations Unies.

111
Cadre operationnel système d’organisation et de coordination
des structures de prise en charge

1.2. Les rôles des intervenants dans la coordination et la


collaboration
Les différents intervenants ont des activités spécifiques mais partagent des activités
communes qui sont :
• participation aux réunions des comités de coordination;
• Etablissements des rapports d’activités;
• Participation aux sessions de formation continue et aux activités de plaidoyer
régional, provincial, central ...).

1.2.1 Secteur de la santé :


Comme pour les structures hospitalières ou l’assistante sociale représente le point focal
du circuit préférentiel de prise en charge, dans les structures de première ligne (ESSP et
EMS), l’activité de prise en charge des EVV est coordonnée par l’assistant(e) social(e) de la
Délégation provincial/préfectorale en collaboration avec le chef du service du RESSP. (Voir
Document de cadrage du PNPFEVV).

1.2.2 Secteur de la justice


Son rôle est prépondérant dans l’accueil et l’écoute des EVV référées par l’unité, la police
ou venues de leur propre chef, il :
• Active les procédures judiciaires;
• Assure le Suivi des cas;
• Collecte des données;

1.2.3 La police et la Gendarmerie royale


Assurent selon leurs champs de compétences la sécurité des EVV et interviennent dans :
• l’accueil, écoute des EVV adressées par l’unité, la justice, l’ONG ou auto référés;
• l’établissement des PV;
• le conseil et l’activation de la procédure de transmission au parquet;
• l’accompagnement des victimes (justice, santé, ONG...);

112
Cadreoperationnelsystèmed’organisationetdecoordination
des structures de prise en charge

1.2.4 Unités de protection de l’enfance


L’Unité de Protection de l’Enfance(UPE) est une structure de coordination des actions
menées par les acteurs locaux œuvrant dans la protection des enfants victime de violences
et un outil institutionnalisant la prise en charge multisectorielle et intégrée des enfants en
situation de danger. Elle œuvre principalement dans trois volets :
Protection d’urgence
• Assurer la permanence d’accueil, l’écoute des enfants victime de violences;
• Orienter vers les intervenants spécialisés (juges, médecins, psychiatres, médecins
légiste …);
• Assurer l’accompagnement social des enfants victimes de violence;
• Evaluer la prise en charge.

Prévention
• Fournir l’information, la sensibilisation et contribuer à la promotion des droits de
l’enfant;
• Elaborer et diffuser les documents appropriés sur les textes législatifs, le circuit
de protection, les listes des professionnels et les guides spécifiques destinés aux
spécialistes;
• Elaborer et coordonner un plan d’action pour la promotion de la protection locale.

1.2.5 l’Observatoire National des Droits de l’Enfant


Assure :
• L’accueil et la réception des plaintes des enfants maltraités en particulier ceux
victimes de sévices sexuels, physiques et psychologiques en leurs réservant, ainsi
qu’à leurs tuteurs, une écoute active;
• L’intervention auprès des instances administratives et juridiques concernées pour
une prise en charge juridique directe aux enfants victimes (procureurs avocats);
• Le contact avec les UIPFEVV des hôpitaux du royaume pour assurer une prise en
charge médicale et psychosociale;
• La formation en matière de protection des droits de l’enfant : juges, avocats, défenseurs
des droits de l’enfant, fonctionnaires chargés de l’application et l’exécution de la loi;
• Le suivi de la jurisprudence relative aux dispositions de la convention onusienne des
droits de l’enfant (collecte et documentation);

113
Cadre operationnel système d’organisation et de coordination
des structures de prise en charge

1.2.6 ONG, société civile …


Les organisations de la société civile (ONG) ont un rôle constructif de sensibilisation de
l’opinion nationale, sur les droits de l’enfant et participent à la prévention et à la lutte
contre la violence a l’égard des enfants. Ce sont des acteurs essentiels qui apportent un
appui technique et matériel dans des programmes de réhabilitation.
Leur participation active dans la lutte contre la violence et la discrimination en fait des
partenaires indissociables de la cause des EVV (Ecoute appui, hébergement d’urgence), ils
offrent une assistance et une aide à la réinsertion par :
• Accueil, écoute des EVV adressées par l’unité, la police, la Gendarmerie Royale, la
justice ou auto référé;
• Information sur les procédures judiciaires en cas de recours judiciaire;
• Accompagnement des enfants aux différentes étapes du circuit (tribunaux, police,
santé, gendarmerie royale...);
• Placement des enfants victimes de violence dans des centres d’accueil si nécessaire
et dans la mesure du possible après autorisation du procureur.

2 - Le système de référence pour la prestation multisectorielle


La lutte contre la violence à l’égard des enfants est une activité multisectorielle qui exige
un effort soutenu basé sur un partenariat, une coordination efficace et un engagement
partagé par les différentes parties concernées. Cet engagement nécessite la mise en place
et l’exécution de programmes/plans d’action spécifiques aux différents partenaires conformément
à leurs missions respectives, cela dit, tous ces partenaires doivent coordonner leurs actions
et interventions dans l’intérêt supérieur de l’enfant.
L’assistante sociale de l’unité de prise en charge des EVV au niveau de l’hôpital joue le rôle
de relais entre cette unité et les partenaires. L’UIPFEVV travaille en étroite collaboration
avec le système judiciaire, notamment la cellule d’accueil d’enfants prévue à cet effet au
niveau du tribunal de 1ère instance et des commissariats de police (en milieu urbain) et la
gendarmerie royale (en milieu rural)et également avec les centre d’écoute et d’appui des
ONG et les unités de protection de l’enfance. Aussi les responsables au niveau des services
déconcentrés du Ministère de la santé sont amenés à participer aux travaux des comités
provinciaux et régionaux institutionnalisés par le ministère de la justice circulaire n°20 du
12/10/10 qui permettent de réunir tous les acteurs pour assurer un suivi et une évaluation
de cette prise en charge multisectorielle.

114
Références

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pregnancy and birthweight. Journal of the American Medical Women’s Association,
2002, 57(4) : 208–214
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in the European Region. Bulletin of the World Health Organization. 2014; 92:641–655B.
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• Black MC, Breiding MJ. Adverse health conditions and health risk behaviors associated
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• British Columbia Centre of Excellence for Women’s Health. Review of Interventions to
Identify, Prevent, Reduce and Respond to Domestic Violence. 2013. http://www.nice.
org.uk/guidance/ph50/resources/review-of-interventions-to-identify-prevent-reduceand-
respond-to-domestic-violence2 (accessed July 17, 2014)
• Claudia Garcia – Moreno and al, The health –systems response to violence against
women, the Lancet, Nov 2014, http://dx.doi.org/10.1016 /S0140-6736(14)61837-7 )
• Colombini M, Mayhew S, Watts C. Health-sector responses to intimate partner violence
in low- and middle-income settings: a review of current models, challenges and
opportunities. Bull World Health Organ 2008; 86: 635–42).
• Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) adopté par l’Assemblée générale
des Nations unies en 1989 dans le but de reconnaître et protéger les droits spécifiques
des enfants.
• Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
(en anglais Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination Against
Women, CEDAW) a été adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée générale des
Nations Unies.
• Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, New York, Nations
Unies, 23 février 1994, (Résolution No. A/RES/48/104)
• Décret n° 2-14-5 6 2 du 21 juillet 2014 (7 chaoual 1436), relatif à l’organisation de l’offre
de soins, à la carte sanitaire et aux schémas régionaux de l’offre de soins. Paru au B.O
n° 6388 – 4 kaada 1436 (20-08-2015) et pris pour l’application de la Loi-cadre n° 34-09
relative au système de santé et à l’offre de soins.
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• Klugman, J., Hanmer, L., Twigg, S., Hasan, T., McCleary-Sills, J., and Santa Maria, J. Voice
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• Loi n° 120-13 modifiant et complétant la Loi n° 65-00 portant Code de la couverture
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• Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels adopté à New
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• Prise en charge de la violence basée sur le genre dans les situations d’urgence, guide
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• Rapport de la Conférence internationale sur la population et le développement, Le Caire,
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• Résolution A61/299 points 25,26 et 27, Assemblé Générale des Nations Unies, 2006
• Résolution A61/299 point 28, Assemblé Générale des Nations Unies, 2006
• Résolution A61/299 point 30, Assemblé Générale des Nations Unies, 2006
• Résolution A61/299 point 34, Assemblé Générale des Nations Unies, 2006
• Résolution A61/299 point 37, Assemblé Générale des Nations Unies, 2006
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• World Bank, World Development Report 1993: investing in health., Oxford University
Press, 1993.

117
118
ANNEXES

119
120
Annexe 1 : Exemple du formulaire de consentement

121
Annexe 2 : Classification de Tanner pour évaluer le stade pubertaire

FILLE :
Stade Développement mammaire Pilosité pubienne
1 pas de tissu glandulaire Pas de pilosité

2 Tissu glandulaire palpable Poils fins épars le long des


grandes lèvres

Taille des seins augmentée, profil arrondi de


3 l’aréole et du mamelon Poils pubiens pigmentés

Taille des seins augmentée, Poils plus durs recouvrant le


mont de Vénus
4 Saillie de l’aréole et du mamelon

5 Sein adulte Pilosité adulte

GARÇON :
Stade )Testicules (longueur moyenne Pilosité pubienne
1 Inférieure à 2,5 cm Pas de pilosité

2 Supérieure à 2,5 cm, amincissement du Poils épars sur le scrotum


scrotum

3 à 3,5 cm ; épaississement du pénis 3 Poils pubiens pigmentés

4 à 4 cm 3,5 Poils plus durs sur le pubis

5 Plus de 4 cm ; taille de pénis adulte Pilosité adulte

122
123
Annexe 3 : Dossier MEDICAL POUR ENFANT VICTIME DE VIOLENCE /
formulaire d’anamnèse et d’examen

124
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136
137
Annexe 4 : circuit hospitalier preferentiel des femmes et enfants
victimes de violence

138
Annexe 5 : Classification médico-légale des blessures
LES CONTUSIONS
On parle de contusion lorsque l’agent vulnérant provoque une attrition des tissus sans
rompre la surface de la peau. Elles regroupent :

C’est un arrachage épidermique par frottement ou pince-


ment. Plusieurs synonymes : écorchure, éraflure, excoriation,
Abrasion épidermique égratignure ou dermabrasion. Les griffures sont une forme
particulière des abrasions épidermiques

C’est une extravasation sanguine au sein des tissus secon-


daire à une rupture capillaire traumatique. Elle subis une
modification tinctoriale avec le temps au rythme de la phase
de dégradation de l’hémoglobine permettant une datation
Ecchymose approximative de la blessure.

C’est une collection sanguine circonscrite développé dans un


tissu où elle constitue une cavité néoformée, il se différencie
Hématome de l’ecchymose par l’abondance du sang collecté.

Écrasements /les fractures Écrasement des tissus moux / solution de continuité de l’os

LES PLAIES
C’est une solution de continuité des téguments ou des muqueuses ; elles peuvent être
classées en deux catégories :
Plaie simple Plaie franche, pas de perte de substance où les berges sont nettes
et franches
Plaie contuse Regroupe les caractères d’une plaie et d’une contusion. Les
berges sont contuses et déchiquetés, le fond est sanguinolent et
meurtri, et il peut exister une perte de substance.

LES BRULURES
Elles représentent une lésion corporelle secondaire à l’action de la chaleur, certaines
radiations, des flammes et des produits corrosifs.

1er degré Présence d’un érythème.


2ème degré Présence de phlyctènes.
3ème degré Se présente comme une escarre, nécrose cutanée adhérente,
sans phlyctène et de couleur plus ou moins foncée.

139
Annexe 6 : Schéma des différentes formes de l’hymen

140
Annexe 7 : Modèle du certificat médico-légal

CERTIFICAT MEDICAL

Je soussigné :…………………………(Nom, prénom) Docteur en médecine,

Je certifie avoir examiné ce jour……….(heure, jour, mois, année)………....……………….


L’enfant : …………………… (nom, prénom), né(e) le :…………………(jour, mois, année)
Domicilié à : …………………………...…… (adresse précise des parents et/ou de l’enfant)
Accompagné de …………………………………………….( nom, prénom, lien de parenté)

A l’entretien, l’enfant m’a dit : «……………………………………………………….………….


………………………………………….. » (citer le plus fidèlement possible les paroles de
l’enfant sans chercher à les interpréter).
A l’entretien, la personne accompagnant l’enfant a déclaré : « ……………………………
…………………………………………………………………………………… …….…»

Cet enfant présente les signes suivants :


- à l’examen général :………………………………(préciser le comportement de l’enfant,
prostration, excitation, calme, frayeur, mutisme, pleurs…)
- à l’examen somatique :……………………..(donner la description précise de toute lésion
observée, traces d’ecchymoses, érosions cutanées, traces de griffures, morsures, strangula-
tion, tuméfactions, brûlures………….indiquer le siège, l’étendue, le nombre, le caractère
ancien ou récent, les éléments de gravité…….)
- à l’examen génital :…………………………….….(signes de défloration récente ou an-
cienne, lésions traumatiques…)
- à l’examen anal :……………………………..(lésions traumatiques décelables….)

Les examens complémentaires ont objectivé........................................... (Préciser la nature


de ces examens et leurs conclusions positives et négatives).

141
L’état de l’enfant a nécessité ............... (citer les principaux traitements instaurés et la
durée d’hospitalisation éventuelle).

En conclusion, cet enfant présente (ou non) des traces de violences récentes et une réaction
psychique compatible (ou non) avec l’agression qu’il (elle) dit avoir subie.

La durée de l’Incapacité de Travail Personnel (ITP) pourrait être de ………...........jours sous


réserve de complications.

Des séquelles pourraient persister donnant lieu à une Incapacité Permanente Partielle (IPP)
à expertiser ultérieurement.

Certificat fait ce jour et remis en mains propres à (autorités requérantes, parent / tuteur)

Signature du médecin

142
Annexe 8 : Modèle de signalement

SIGNALEMENT A ADRESSER AU PROCUREUR DU ROI


OBJET : SIGNALEMENT D’UN ENFANT EN DANGER
Monsieur le Procureur,

Je tiens à porter à votre connaissance les faits suivants :


J’ai examiné ce jour (heure, jour, mois, année)……………………………………………………
L’enfant…………………. (nom, prénom), né le ………........................................... (jour,
mois, année)
domicilié à : …………………………………………………….................. (adresse précise)
accompagné de…………………………………….………. ( nom, prénom, lien de parenté)
La personne accompagnatrice nous a dit que : ………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
……………………
L’enfant nous dit que : ………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………
L’examen clinique retrouve : ( description des lésions) ………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………
Les faits constatés m’amènent à penser que cet enfant est en danger.
Je vous prie de croire, Monsieur le Procureur, l’expression de mes sentiments respectueux.
Signature du médecin

(Si un certificat médico-légal est établi, le joindre)

143
Annexe 9 : Check-list pour les besoins en matière de gestion
clinique des enfants survivants à la violence.

Cadre et équipement
• salle d’examen discrète et tranquille
• table d’examen
• éclairage
• autoclave ou tout au moins un accès à une autoclave pour la stérilisation du matériel
• échelles de hauteur et diagrammes de poids pour enfants
• balance
Personnel
• professionnels de santé formés et disponible 24/24h
• présence d’une assistante sanitaire dans la salle pendant l’examen

• gants stériles
• matériel stérile pour les soins des lésions et matériel de suture
• aiguilles/seringues et tube pour collecter le sang
• ruban mètre pour mesurer la taille des lésions
• écouvillons stériles pour les prélèvements médico-légaux
• sacs en papier pour la collecte des preuves
• rubans adhésifs pour fermer et étiqueter les conteneurs/sacs
Médicaments
• pour le traitement des MST, selon le protocole national
• pilules contraceptives d’urgence
• toxoide tétanique, immunoglobuline tétanique
• vaccin contre hépatite B
• analgésiques (ex : paracétamol)
• sédatifs (diazépam)
• anesthésique local pour les sutures
• antibiotique pour le traitement des plaies
Fournitures administratives
• formulaires de consentement.
• formulaires de signalement.
• diagramme médical avec pictogramme.
• endroits fermés pour garder les rapports confidentiels.

144
Annexe 10 : Modèle de fiche de liaison

Royaume du Maroc
Direction de la Population
Division de la Santé Maternelle et Infantile
Unité de lutte contre la violence Fondée sur le Genre

FICHE DE LIAISON

Date de la référence :……………………………………………………………………………………

N° du dossier :………………….…………………………………..………………………………………

Nom et Prénom de la Victime :………………………….………………………………………….

Description du cas :……………………………………………………………………………………….

Motif de la référence :………………………….……………………………………………………….

………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………

………………………………………………………………………………………………………………………

……………………………… …………………………………………………………………….………………..

Signature et cachet

145
Annexe 11 : Algorithme de la prise en charge syndromique des IST

Symptômes
Syndromes Signes (examen) principaux Germes les plus Courants
)interrogatoire)
E c o u l e m e n t Ecoulement urétral Ecoulement urétral (au be- - Neisseria Gonorrhae
urétral soin demandez au patient (gonococcie)
Dysurie
de compresser son pénis à - Chlamydia trachomatis
Pollakiurie la base au gland) (chlamydiose)

Douleurs pelviennes - Gonocoque


Douleurs Ecoulement vaginal - Chlamydia
Dyspareunie
pelviennes Sensibilité pelvienne - Infections mixtes aérobies et à
Ecoulement vaginal anaérobies
VAGINITE
Ecoulement vaginal - Trichomonas
Ecoulement Démangeaison - Candidas
Ecoulement vaginal
vaginal vaginale - Autres germes
Dysurie - CERVICITE
Dyspareunie - Gonocoque
- Chlamydia
- Mycoplasmes

Ulcère génital - Tréponème pale (Syphilis)


Lésion génitale - Hémophilus ducreyi (Chancre
Ulcère génital Ganglions inguinaux
mou)
hypertrophiés - Herpès virus (Herpès génital)

146
Annexe 12 : Etude(s) de cas

La vie d’une petite fille appelée à devenir une femme


ou une femme, encore petite fille...
Fatima est née dans une famille de six enfants (quatre garçons et deux filles), elle était le
quatrième enfant et la plus jeune fille. Sa famille vit de la culture agricole et gagne un peu
d’argent en vendant sa récolte. Souvent il n’y avait pas assez de nourriture de la famille.
Comme dans la plupart des familles de la communauté, son père et ses frères mangent
d’abord, puis c’est son tour et celui de sa sœur, et enfin sa mère qui est toujours la dernière
à manger. Fatima s’est développée très lentement, mais ceci a été considéré comme plus
ou moins normal.
Fatima a commencé l’école quand elle avait six ans, mais après trois ans elle a dû s’arrêter
parce qu’il n’y avait pas assez d’argent pour envoyer tous les enfants dans la famille. Tandis
que Fatima et sa sœur plus âgée restaient à la maison pour aider leur mère dans les travaux
des champs, à s’occuper des enfants, et d’autres tâches ménagères, les deux frères plus
âgés continuent à aller à l’école.
Lorsque Fatima avait douze ans, la famille n’était pas en bonne situation financière. Ses
membres ont dû apprendre quelques nouvelles techniques agricoles pour produire et
vendre un peu plus de leur récolte. Fatima a voulu retourner à l’école, mais son père a
refusé. L’école était éloignée, et il n’a pas voulu qu’elle entreprenne cette longue distance.
En outre, il y avait seulement un professeur féminin à l’école, et il n’a pas considéré approprié
que les hommes enseignent à sa fille, qui s’approchait de la puberté. Il a expliqué à son
épouse que Fatima se marierait bientôt, et de là elle n’avait aucun besoin d’aller à l’école
et risquer d’être “ endommagée “. Sa sœur plus âgée, Aicha, qui avait dix-sept, était déjà
mariée depuis deux ans avait un enfant et en attendait un deuxième.
Quand Fatima a eu quinze ans, elle a été mariée à Ahmed et est allée vivre dans sa famille.
Dans les quatre mois qui ont suivi leur mariage, elle était enceinte et a eu trois filles avant
d’atteindre dix-huit ans. Elle était toujours fatiguée, sa santé était précaire, et se sentait
souvent seule et déprimée. Bien que ne sachant pas très bien lire, elle avait entendu
quelque chose au sujet de la planification familiale et suggéré à Ahmed de pouvoir en bénéficier
afin de pouvoir se reposer pendant quelques années. Ahmed est devenu furieux et
l’a battue. Il lui a précisé qu’elle ne lui avait pas encore donné un fils, et que seul lui avait
le droit de penser ou de décider de la taille de leur famille, et que la planification de famille
était artificielle de toute façon. Fatima a eu le sentiment qu’elle n’a eu que ce qu’elle
méritait pour son comportement effronté et présomptueux, n’a pas plus évoqué le sujet et
sa santé a continué à se détériorer.

147
Les rapports sexuels étaient très souvent douloureux pour Fatima. Elle a été traitée
plusieurs fois au centre de santé pour des pertes et des irritations vaginales. Les infirmières
lui ont donné des brochures décrivant sa maladie, mais ses capacités de lecture étaient
limitées. Elle avait peur de demander à ses amies de les lire pour les images embarrassantes
qui y figurent. Elle revenait chaque fois au centre de santé avec le même problème, les
infirmières lui ont dit qu’elle attrapait la maladie à cause des rapports sexuels non protégés
avec son mari et qu’il devait employer les condoms pour se (elle) protéger, et que ce serait
vraiment ennuyeux pour elle, si elle ne les employait pas. En fait, Fatima croyait que seules
les prostituées utilisaient les condoms et qu’Ahmed les refaisait. Le quatrième enfant de
Fatima était un garçon, et Ahmed en était heureux. Il a attendu avec intérêt son deuxième
et troisième fils. Entre-temps, Fatima était de plus en plus fatiguée, inquiète, et triste. Elle
avait une vie difficile faite de travail dur, du lever du soleil jusqu’au crépuscule, pour s’occuper
de sa famille. La famille parvenait à peine à se maintenir et était toujours à la limite du
désastre.
Fatima craignait que comme elle, ses filles ne puissent pas aller à l’école. Elle a voulu que
les choses soient différentes pour elles et qu’elles aient l’opportunité de terminer leurs
études, de trouver du travail, et de faire les choix qu’elle n’a pas pu faire. Elle a compris que
le seul moyen de garantir cela à ses filles était de gagner de l’argent, mais elle n’avait jamais
fini l’école et n’a aucune qualification.
Comment pourrait-elle alors gagner de l’argent? Comment pourrait-elle jamais rendre les
choses différentes pour ses filles? Plus le temps passait, et plus Fatima semblait se
résigner à sa situation. Elle a fini par croire qu’elle ne pourrait pas changer la manière dont
les choses étaient faites. Le pourra t-elle?

148
ANNEXE 13 : CIRCULAIRE 1040 ET DIRECTIVES DE SUIVI

149
150
151
152
153
154
155
156
Programme national de la santé pour la prise en charge des femmes et enfants victimes de violence

Registre des enfants victimes de violence

Adresse/Provenance sexe Handicap

Milieu
U
Date de déclaration Date de la violence Nom et prénom Age

N° d'ordre
R Oui Non
Fille
Garçon

Urbain

Rural
Ensemble
ANNEXE 14 : SUPPORTS DU SYSTEME D’INFORMATION

Migrant

Totaux

157
158
Physique
Sexuelle
Type de violence

Psychologique
Privation et negligence
Traite
Medicale
Psychologique
Hospitalisation
Prise en charge

Pillule d'urgence
Oui
CML

Non
Oui
Signalement

Non

Medecin specialiste Transfert


Autorités judiciaires
Association/ centres d'ecoute
Orientation

Autres à préciser
159
M
Sexe

F
Age

Père /Mère
Famille de la victime (
frère sœur, tante,
oncle,….)
Professeur/Instituteur
Collègues, Ami (es )
Aucun lien
Lien avec la victime

Inconnu
Identification de l'agresseur

Autres à préciser
Oui
Non
Personne addictive

NSP
Type d'addiction
Observation
160
161
‫‪  ‬‬
‫‪  ‬ﺍاﻻﺳﺗﻣﺎﺭرﺓة ﺍاﻟﺧﺎﺻﺔ ﺑﺎﻟﺗﻛﻔﻝل ﺑﺎﻷﻁطﻔﺎﻝل ﺿﺣﺎﻳﯾﺎ ﺍاﻟﻌﻧﻑف‬ ‫‪  ‬‬

‫‪  ‬‬ ‫ﺷﺑﻛﺔ ﻣﺅؤﺳﺳﺎﺕت ﺍاﻟﺭرﻋﺎﻳﯾﺔ ﺍاﻟﺻﺣﻳﯾﺔ ﺍاﻷﻭوﻟﻳﯾﺔ‬

‫‪  ‬‬ ‫‪  ‬‬
‫‪  ‬‬ ‫ﺳﻨﺔ‬ ‫ﺭرﻗﻢ ﺗﺴﻠﺴﻠﻲ‬ ‫‪  ‬‬
‫‪  ‬‬
‫ﺍاﻟﻁطﻔﻝل‬ ‫ﺍاﺣﺩد ﺍاﻟﺟﻳﯾﺭرﺍاﻥن‬ ‫ﺃأﺣﺪ ﺍاﻷﻗﺎﺭرﺏب‬ ‫ﺍاﻻﻡم‬ ‫ﺍاﻷﺏب‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﻟﻭوﺣﺩدﻩه‬
‫‪ ‬ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪ ‬ﺍاﻟﺪﺭرﻙك‬ ‫ﺍاﻟﺸﺮﻁطﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﺎﻟﻤﺆﺳﺴﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﻤﺆﺳﺴﺔ‬
‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺘﻌﻠﻴﯿﻤﺔ‬ ‫ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ‬

‫‪ ‬ﺃأﻧﺜﻰ‬ ‫‪ ‬ﺫذﻛﺮ‬
‫ﺍاﺳﻡم ﺍاﻟﻁطﻔﻝل‪ ............................................:‬ﺗﺎﺭرﻳﯾﺦ ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد‪ ........................................:‬ﻣﻛﺎﻥن ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد‪............................:‬‬
‫‪ ‬ﺍاﺧﺮ‬ ‫‪ ‬ﻣﻬﮭﺎﺟﺮ ﻣﻦ ﺟﻨﻮﺏب ﺍاﻟﺼﺤﺮﺍاء‬ ‫‪ ‬ﻣﻐﺮﺑﻴﯿﺔ‬
‫‪ ‬ﺷﺒﻪﮫ ﺣﻀﺮﻱي‬ ‫‪ ‬ﺣﻀﺮﻱي ‪ ‬ﻗﺮﻭوﻱي‬
‫‪ ‬ﻻ‬ ‫‪ ‬ﻧﻌﻢ‬
‫ﺣﺮﻛﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺣﺴﻴﯿﺔ‬ ‫‪ ‬ﺫذﻫﮬﮪھﻨﻴﯿﺔ‬
‫‪ ‬ﻻ‬ ‫‪ ‬ﻧﻌﻢ‬
‫ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺗﺄﻫﮬﮪھﻴﯿﻠﻲ‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺇإﻋﺪﺍاﺩدﻱي‬ ‫‪ ‬ﺍاﺑﺘﺪﺍاﺋﻲ‬ ‫‪ ‬ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺃأﻭوﻟﻲ‬
‫ﺑﺪﻭوﻥن‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﻏﻴﯿﺮ ﻧﻈﺎﻣﻲ‬ ‫‪ ‬ﺗﻜﻮﻳﯾﻦ ﻣﻬﮭﻨﻲ‬ ‫‪ ‬ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺍاﻷﺻﻴﯿﻞ‬
‫‪ ‬ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬
‫ﺃأﺭرﻣﻝل)ﺓة(‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﻣﻁطﻠﻕق)ﺓة(‬ ‫‪ ‬ﻣﺗﺯزﻭوﺝج)ﺓة(‬ ‫ﺃأﻋﺰﺏب‬ ‫‪‬‬
‫‪ o‬ﺣﺮﻓﻲ‬
‫‪ o‬ﻋﺎﻣﻞ ﻣﻨﺰﻟﻲ‬
‫‪ o‬ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﻤﻌﻤﻞ ﺍاﻭو ﻣﺤﻞ‬
‫ﺗﺠﺎﺭرﻱي‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﺪﻭوﻥن‬ ‫‪‬‬ ‫ﻳﯾﺸﺘﻐﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﻳﯾﺘﻤﺪﺭرﺱس‬
‫‪ o‬ﺑﺎﺋﻊ ﻣﺘﺠﻮﻝل‬
‫ﻣﺘﺴﻮﻝل‬ ‫‪o‬‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪o‬‬

‫ﺻﺎﺣﺐ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻮﻅظﻒ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم‬ ‫‪‬‬
‫ﻋﺎﻁطﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺁآﺧﺮ‬ ‫‪‬‬
‫‪ ‬ﺻﺎﺣﺒﺔ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة‬ ‫ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻮﻅظﻔﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم‬ ‫‪‬‬
‫‪ ‬ﻋﺎﻁطﻠﺔ‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺁآﺧﺮ‬ ‫‪‬‬
‫‪ ‬ﺃأﺭرﻣﻞ‬ ‫ﺃأﻡم ﻋﺎﺯزﻳﯾﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻄﻠﻘﻴﯿﻦ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺘﺰﻭوﺟﻴﯿﻦ‬ ‫‪‬‬

‫‪ ‬ﺃأﺧﺮ‬ ‫ﺍاﻷﺑﻮﻳﯾﻦ ﻣﺘﻮﻓﻴﯿﻴﯿﻦ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺃأﺭرﻣﻠﺔ‬ ‫‪‬‬

‫‪ ‬ﺍاﻟﻜﻔﻴﯿﻞ‬ ‫ﺍاﻷﻡم‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻷﺏب‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻷﺑﻮﻳﯾﻦ‬ ‫‪‬‬


‫ﻣﺆﺳﺴﺔ ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ‬
‫‪ ‬ﺍاﻟﺸﺎﺭرﻉع‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫ﺃأﺣﺪ ﺍاﻷﻗﺎﺭرﺏب‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬
‫ﺟﺎﻣﻌﻲ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺗﺄﻫﮬﮪھﻴﯿﻠﻲ‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺍاﻹﻋﺪﺍاﺩدﻱي‬ ‫‪ ‬ﺍاﺑﺘﺪﺍاﺋﻲ‬ ‫ﺑﺪﻭوﻥن‬ ‫‪‬‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﻏﻴﯿﺮ‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺗﻜﻮﻳﯾﻦ ﻣﻬﮭﻨﻲ‬ ‫ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺃأﺻﻴﯿﻞ‬ ‫‪‬‬
‫ﻧﻈﺎﻣﻲ‬
‫‪ ‬ﻻ‬ ‫ﻧﻌﻢ‬ ‫‪‬‬

‫‪162‬‬
‫ﺍاﻟﺨﻨﻖ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﺴﻤﻴﯿﻢ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺤﺮﻕق‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻀﺮﺏب ‪ /‬ﺍاﻟﺠﺮﺡح‬ ‫‪‬‬
‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻬﮭﺰ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺘﻌﺮﻱي ﺃأﻣﺎﻡم ﺍاﻟﻄﻔﻞ‬ ‫ﺍاﻟﺘﺤﺮﺵش‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻹﻳﯾﻼﺝج‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻤﻼﻣﺴﺔ ﺍاﻟﺠﻨﺴﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﻠﻔﻈﻲ‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﻓﻲ‬ ‫ﺗﻌﺮﻳﯾﺾ ﺍاﻟﻄﻔﻞ‬ ‫ﺍاﻟﺘﺤﺮﻳﯾﺾ ﻋﻠﻰ ﺍاﻟﺒﻐﺎء‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺪﻋﺎﺭرﺓة‬ ‫ﻟﻤﺸﺎﻫﮬﮪھﺪ ﺇإﺑﺎﺣﻴﯿﺔ‬
‫ﺍاﻟﺘﻬﮭﺪﻳﯾﺪ ‪/‬ﺍاﻻﺑﺘﺰﺍاﺯز‬ ‫ﺍاﻟﻌﺰﻝل ‪/‬‬ ‫ﺍاﻟﺤﺮﻣﺎﻥن ﺍاﻟﻌﺎﻁطﻔﻲ‬ ‫ﺍاﻟﺴﺐ ﻭو ﺍاﻟﺸﺘﻢ‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻻﺣﺘﺠﺎﺯز‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﻤﻴﯿﻴﯿﺰ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﺤﻘﻴﯿﺮ‬ ‫‪‬‬

‫ﺍاﻟﺼﺤﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻨﻈﺎﻓﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻤﻠﺒﺲ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﻐﺬﻳﯾﺔ‬ ‫‪‬‬


‫ﺍاﻟﺘﻨﺸﺌﺔ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﯿﺔ‬ ‫ﻋﺪﻡم ﺍاﻟﺘﺴﺠﻴﯿﻞ ﻓﻲ‬ ‫ﺍاﻟﺴﻼﻣﺔ‬
‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﻌﻠﻴﯿﻢ‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺤﺎﻟﺔ ﺍاﻟﻤﺪﻧﻴﯿﺔ‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬
‫ﻻ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻧﻌﻢ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﺧﺮ‬ ‫ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﺍاﻟﻘﻬﮭﺮﻱي‬ ‫ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﻓﻲ‬ ‫ﺍاﻟﺘﺴﻮﻝل‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﻓﻲ ﻣﺠﺎﻝل ﺍاﻟﻌﻤﻞ‬ ‫ﺍاﻟﺪﻋﺎﺭرﺓة‬

‫ﺣﺮﻭوﻕق‬ ‫‪‬‬ ‫ﺟﺮﻭوﺡح‬ ‫‪‬‬ ‫ﺭرﺿﻮﺽض‬ ‫‪‬‬ ‫ﺧﺪﻭوﺵش‬ ‫‪‬‬


‫ﻣﻮﺕت‬ ‫‪‬‬ ‫ﻋﺎﻫﮬﮪھﺔ ﻣﺴﺘﺪﻳﯾﻤﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻛﺴﻮﺭر‬ ‫‪‬‬
‫ﺇإﺻﺎﺑﺎﺕت ﻋﻠﻰ ﻣﺴﺘﻮﻯى‬
‫‪ ‬ﺳﻴﯿﺪﺍا‬ ‫ﺣﻤﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻓﺘﻀﺎﺽض ﺍاﻟﺒﻜﺎﺭرﺓة‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻷﻋﻀﺎء ﺍاﻟﺠﻨﺴﻴﯿﺔ‬
‫ﺃأﻣﺮﺍاﺽض ﺃأﺧﺮﻯى ﻣﻨﻘﻮﻟﺔ ﺟﻨﺴﻴﯿﺎ‬ ‫‪‬‬
‫‪ ‬ﺗﺒﻮﻝل ﻻﺇإﺭرﺍاﺩدﻱي‬ ‫ﻛﻮﺍاﺑﻴﯿﺲ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺧﻮﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺗﻮ ﺛﺮ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﺿﻄﺮﺍاﺑﺎﺕت‬ ‫ﺍاﺿﻄﺮﺍاﺑﺎﺕت ﻓﻲ‬
‫‪ ‬ﻣﺸﺎﻛﻞ ﺩدﺭرﺍاﺳﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻧﻄﻮﺍاء‬ ‫‪‬‬
‫ﺳﻠﻮﻛﻴﯿﺔ‬ ‫ﺍاﻟﺘﻐﺬﻳﯾﺔ‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺤﺎﻭوﻟﺔ ﺍاﻧﺘﺤﺎﺭر‬ ‫‪‬‬ ‫ﻫﮬﮪھﺮﻭوﺏب‬ ‫‪‬‬

‫ﺍاﻟﻤﺪﺭرﺳﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻜﺎﻥن ﻋﺎﻡم‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻤﻌﺘﺪﻱي‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻄﻔﻞ‬ ‫‪‬‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻜﺎﻥن ﺍاﻟﻌﻤﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﺰﻭوﺟﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻤﺆﺳﺴﺔ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻛﺜﺮ ﻣﻦ ﻣﺮﺓة‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻭوﻝل ﻣﺮﺓة‬ ‫‪‬‬

‫ﻁطﻠﺐ ﺍاﺳﺘﺸﺎﺭرﺓة ﻁطﺒﻴﯿﺔ‬


‫‪ ‬ﻁطﻠﺐ ﺗﻜﻔﻞ ﻧﺘﻴﯿﺠﺔ ﺣﺎﻟﺔ ﻋﻨﻒ‬ ‫‪‬‬
‫ﺭرﻭوﺗﻴﯿﻨﻴﯿﺔ‬
‫ﺗﺴﻠﻴﯿﻢ ﺷﻬﮭﺎﺩدﺓة ﻁطﺒﻴﯿﺔ‪:‬‬
‫ﺗﻮﺟﻴﯿﻪﮫ ﻧﺤﻮ ﻭوﺣﺪﺓة‬
‫ﺍاﻻﺳﺘﻔﺎﺩدﺓة ﻣﻦ ﺍاﻷﻧﺸﻄﺔ‬
‫ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ ﺑﺎﻟﻨﺴﺎء ﻭو‬
‫‪ ‬ﺍاﻟﺘﺤﺴﻴﯿﺴﻴﯿﺔ ﺣﻮﻝل‬ ‫‪ o ‬ﺍاﻗﻞ ﻣﻦ ‪ 8‬ﺃأﻳﯾﺎﻡم‬ ‫‪‬‬ ‫ﺗﻘﺩدﻳﯾﻡم ﻋﻼﺟﺎﺕت ﺃأﻭوﻟﻳﯾﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻷﻁطﻔﺎﻝل ﺿﺤﺎﻳﯾﺎ‬
‫ﺍاﻟﻌﻨﻒ‬ ‫‪ o‬ﺑﻴﯿﻦ ‪ 08‬ﻭو ‪ 21‬ﻳﯾﻮﻡم‬ ‫ﺍاﻟﻌﻨﻒ ﺑﺎﻟﻤﺴﺘﺸﻔﻰ‬
‫‪ o‬ﺃأﻛﺜﺮ ﻣﻦ ‪ 21‬ﻳﯾﻮﻡم‬

‫‪163‬‬
164
‫‪  ‬‬ ‫‪  ‬ﺍاﻻﺳﺗﻣﺎﺭرﺓة ﺍاﻟﺧﺎﺻﺔ ﺑﺎﻟﺗﻛﻔﻝل ﺑﺎﻷﻁطﻔﺎﻝل ﺿﺣﺎﻳﯾﺎ ﺍاﻟﻌﻧﻑف‬ ‫‪  ‬‬
‫‪  ‬‬
‫‪  ‬ﺷﺑﻛﺔ ﺍاﻟﻣﺳﺗﺷﻔﻳﯾﺎﺕت‬
‫‪  ‬‬ ‫‪  ‬‬
‫‪  ‬‬ ‫ﺳﻨﺔ‬ ‫ﺭرﻗﻢ ﺗﺴﻠﺴﻠﻲ‬ ‫‪  ‬‬
‫‪  ‬‬
‫ﺍاﻟﻁطﻔﻝل‬ ‫ﺍاﺣﺩد ﺍاﻟﺟﻳﯾﺭرﺍاﻥن‬ ‫ﺃأﺣﺪ ﺍاﻷﻗﺎﺭرﺏب‬ ‫ﺍاﻻﻡم‬ ‫ﺍاﻷﺏب‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﻟﻭوﺣﺩدﻩه‬
‫‪ ‬ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪ ‬ﺍاﻟﺪﺭرﻙك‬ ‫ﺍاﻟﺸﺮﻁطﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﺎﻟﻤﺆﺳﺴﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﻤﺆﺳﺴﺔ‬
‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺘﻌﻠﻴﯿﻤﺔ‬ ‫ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ‬
‫ﻻ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻧﻌﻢ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻫﮬﮪھﻝل ﺳﺑﻕق ﺍاﻟﺗﺑﻠﻳﯾﻎ ﻋﻥن ﺍاﻟﻌﻧﻑف؟‬
‫‪ ‬ﺍاﺧﺮ‬ ‫‪ ‬ﺍاﻟﺪﺭرﻙك‬ ‫‪ ‬ﺍاﻟﺸﺮﻁطﺔ‬ ‫‪ ‬ﺧﻠﻴﯿﺔ ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ ﺑﺎﻟﻨﺴﺎء ﻭو‬ ‫ﻣﺴﺘﺸﻔﻰ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺮﻛﺰ ﺻﺤﻲ‬ ‫ﺍاﻳﯾﻥن ﺗﻡم ﺍاﻟﺗﺑﻠﻳﯾﻎ؟‬
‫‪‬‬

‫‪ ‬ﺃأﻧﺜﻰ‬ ‫‪ ‬ﺫذﻛﺮ‬
‫ﺍاﺳﻡم ﺍاﻟﻁطﻔﻝل‪ ............................................:‬ﺗﺎﺭرﻳﯾﺦ ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد‪ ........................................:‬ﻣﻛﺎﻥن ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد‪............................:‬‬
‫‪ ‬ﺍاﺧﺮ‬ ‫‪ ‬ﻣﻬﮭﺎﺟﺮ ﻣﻦ ﺟﻨﻮﺏب ﺍاﻟﺼﺤﺮﺍاء‬ ‫‪ ‬ﻣﻐﺮﺑﻴﯿﺔ‬
‫‪ ‬ﺷﺒﻪﮫ ﺣﻀﺮﻱي‬ ‫‪ ‬ﺣﻀﺮﻱي ‪ ‬ﻗﺮﻭوﻱي‬
‫ﻻ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻧﻌﻢ‬ ‫‪‬‬
‫ﺣﺮﻛﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺣﺴﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺫذﻫﮬﮪھﻨﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﻻ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻧﻌﻢ‬ ‫‪‬‬
‫ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺗﺄﻫﮬﮪھﻴﯿﻠﻲ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺇإﻋﺪﺍاﺩدﻱي‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺍاﺑﺘﺪﺍاﺋﻲ‬ ‫ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺃأﻭوﻟﻲ‬ ‫‪‬‬
‫ﺑﺪﻭوﻥن‬ ‫‪‬‬ ‫ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﻏﻴﯿﺮ ﻧﻈﺎﻣﻲ‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺗﻜﻮﻳﯾﻦ ﻣﻬﮭﻨﻲ‬ ‫ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺍاﻷﺻﻴﯿﻞ‬ ‫‪‬‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬
‫ﺃأﺭرﻣﻝل)ﺓة(‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﻣﻁطﻠﻕق)ﺓة(‬ ‫‪ ‬ﻣﺗﺯزﻭوﺝج)ﺓة(‬ ‫ﺃأﻋﺰﺏب‬ ‫‪‬‬
‫‪ o‬ﺣﺮﻓﻲ‬
‫‪ o‬ﻋﺎﻣﻞ ﻣﻨﺰﻟﻲ‬
‫‪ o‬ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﻤﻌﻤﻞ ﺍاﻭو ﻣﺤﻞ‬
‫ﺗﺠﺎﺭرﻱي‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﺪﻭوﻥن‬ ‫‪‬‬ ‫ﻳﯾﺸﺘﻐﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻳﯾﺘﻤﺪﺭرﺱس‬ ‫‪‬‬
‫‪ o‬ﺑﺎﺋﻊ ﻣﺘﺠﻮﻝل‬
‫ﻣﺘﺴﻮﻝل‬ ‫‪o‬‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪o‬‬

‫ﺻﺎﺣﺐ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻮﻅظﻒ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم‬ ‫‪‬‬
‫ﻋﺎﻁطﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺁآﺧﺮ‬ ‫‪‬‬
‫ﺻﺎﺣﺒﺔ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻮﻅظﻔﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم‬ ‫‪‬‬
‫ﺭرﺑﺔ ﺑﻴﯿﺖ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺁآﺧﺮ‬ ‫‪‬‬
‫ﺃأﺭرﻣﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺃأﻡم ﻋﺎﺯزﻳﯾﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻄﻠﻘﻴﯿﻦ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺘﺰﻭوﺟﻴﯿﻦ‬ ‫‪‬‬

‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻷﺑﻮﻳﯾﻦ ﻣﺘﻮﻓﻴﯿﻴﯿﻦ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺃأﺭرﻣﻠﺔ‬ ‫‪‬‬

‫ﺍاﻟﻜﻔﻴﯿﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻷﻡم‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻷﺏب‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻷﺑﻮﻳﯾﻦ‬ ‫‪‬‬


‫ﻣﺆﺳﺴﺔ ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ‬
‫ﺍاﻟﺸﺎﺭرﻉع‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫ﺃأﺣﺪ ﺍاﻷﻗﺎﺭرﺏب‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﺰﻭوﺟﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬
‫ﺟﺎﻣﻌﻲ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺗﺄﻫﮬﮪھﻴﯿﻠﻲ‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺍاﻹﻋﺪﺍاﺩدﻱي‬ ‫‪ ‬ﺍاﺑﺘﺪﺍاﺋﻲ‬ ‫ﺑﺪﻭوﻥن‬ ‫‪‬‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﻏﻴﯿﺮ‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺗﻜﻮﻳﯾﻦ ﻣﻬﮭﻨﻲ‬ ‫ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺃأﺻﻴﯿﻞ‬ ‫‪‬‬
‫ﻧﻈﺎﻣﻲ‬
‫‪ ‬ﻻ‬ ‫ﻧﻌﻢ‬ ‫‪‬‬

‫‪165‬‬
‫ﺍاﻟﺨﻨﻖ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﺴﻤﻴﯿﻢ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺤﺮﻕق‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻀﺮﺏب ‪ /‬ﺍاﻟﺠﺮﺡح‬ ‫‪‬‬
‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻬﮭﺰ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺘﻌﺮﻱي ﺃأﻣﺎﻡم ﺍاﻟﻄﻔﻞ‬ ‫ﺍاﻟﺘﺤﺮﺵش‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻹﻳﯾﻼﺝج‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻤﻼﻣﺴﺔ ﺍاﻟﺠﻨﺴﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﻠﻔﻈﻲ‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﻓﻲ‬ ‫ﺗﻌﺮﻳﯾﺾ ﺍاﻟﻄﻔﻞ‬ ‫ﺍاﻟﺘﺤﺮﻳﯾﺾ ﻋﻠﻰ ﺍاﻟﺒﻐﺎء‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺪﻋﺎﺭرﺓة‬ ‫ﻟﻤﺸﺎﻫﮬﮪھﺪ ﺇإﺑﺎﺣﻴﯿﺔ‬
‫ﺍاﻟﺘﻬﮭﺪﻳﯾﺪ ‪/‬ﺍاﻻﺑﺘﺰﺍاﺯز‬ ‫ﺍاﻟﻌﺰﻝل ‪/‬‬ ‫ﺍاﻟﺤﺮﻣﺎﻥن ﺍاﻟﻌﺎﻁطﻔﻲ‬ ‫ﺍاﻟﺴﺐ ﻭو ﺍاﻟﺸﺘﻢ‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻻﺣﺘﺠﺎﺯز‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﻤﻴﯿﻴﯿﺰ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﺤﻘﻴﯿﺮ‬ ‫‪‬‬

‫ﺍاﻟﺼﺤﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻨﻈﺎﻓﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻤﻠﺒﺲ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﻐﺬﻳﯾﺔ‬ ‫‪‬‬


‫ﺍاﻟﺘﻨﺸﺌﺔ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﯿﺔ‬ ‫ﻋﺪﻡم ﺍاﻟﺘﺴﺠﻴﯿﻞ ﻓﻲ‬ ‫ﺍاﻟﺴﻼﻣﺔ‬
‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﻌﻠﻴﯿﻢ‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺤﺎﻟﺔ ﺍاﻟﻤﺪﻧﻴﯿﺔ‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬
‫ﻻ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻧﻌﻢ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﺧﺮ‬ ‫ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﺍاﻟﻘﻬﮭﺮﻱي‬ ‫ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﻓﻲ‬ ‫ﺍاﻟﺘﺴﻮﻝل‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﻓﻲ ﻣﺠﺎﻝل ﺍاﻟﻌﻤﻞ‬ ‫ﺍاﻟﺪﻋﺎﺭرﺓة‬

‫ﺣﺮﻭوﻕق‬ ‫‪‬‬ ‫ﺟﺮﻭوﺡح‬ ‫‪‬‬ ‫ﺭرﺿﻮﺽض‬ ‫‪‬‬ ‫ﺧﺪﻭوﺵش‬ ‫‪‬‬


‫ﻣﻮﺕت‬ ‫‪‬‬ ‫ﻋﺎﻫﮬﮪھﺔ ﻣﺴﺘﺪﻳﯾﻤﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻛﺴﻮﺭر‬ ‫‪‬‬
‫ﺇإﺻﺎﺑﺎﺕت ﻋﻠﻰ ﻣﺴﺘﻮﻯى‬
‫ﺳﻴﯿﺪﺍا‬ ‫‪‬‬ ‫ﺣﻤﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻓﺘﻀﺎﺽض ﺍاﻟﺒﻜﺎﺭرﺓة‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻷﻋﻀﺎء ﺍاﻟﺠﻨﺴﻴﯿﺔ‬
‫ﺃأﻣﺮﺍاﺽض ﺃأﺧﺮﻯى ﻣﻨﻘﻮﻟﺔ ﺟﻨﺴﻴﯿﺎ‬ ‫‪‬‬
‫‪ ‬ﺗﺒﻮﻝل ﻻﺇإﺭرﺍاﺩدﻱي‬ ‫ﻛﻮﺍاﺑﻴﯿﺲ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺧﻮﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺗﻮ ﺛﺮ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﺿﻄﺮﺍاﺑﺎﺕت ﻓﻲ‬
‫ﺍاﺿﻄﺮﺍاﺑﺎﺕت ﺳﻠﻮﻛﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺸﺎﻛﻞ ﺩدﺭرﺍاﺳﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻧﻄﻮﺍاء‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺘﻐﺬﻳﯾﺔ‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺤﺎﻭوﻟﺔ ﺍاﻧﺘﺤﺎﺭر‬ ‫‪‬‬ ‫ﻫﮬﮪھﺮﻭوﺏب‬ ‫‪‬‬

‫ﺍاﻟﻤﺪﺭرﺳﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻜﺎﻥن ﻋﺎﻡم‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻤﻌﺘﺪﻱي‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻄﻔﻞ‬ ‫‪‬‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻜﺎﻥن ﺍاﻟﻌﻤﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻤﺆﺳﺴﺔ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﺰﻭوﺟﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻛﺜﺮ ﻣﻦ ﻣﺮﺓة‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻭوﻝل ﻣﺮﺓة‬ ‫‪‬‬

‫ﻁطﻠﺐ ﺷﻬﮭﺎﺩدﺓة ﻁطﺒﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺗﻜﻔﻞ ﻧﻔﺴﻲ‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺗﻜﻔﻞ ﻁطﺒﻲ‬ ‫ﻁطﻠﺐ ﻣﻌﻠﻮﻣﺎﺕت‬ ‫‪‬‬
‫ﻁطﻠﺏب ﺍاﻟﻣﺳﺎﻋﺩدﺓة‬
‫‪ ‬ﺃأﺧﺭرﻯى‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻻﺟﺗﻣﺎﻋﻳﯾﺔ‬
‫ﺗﻮﺟﻴﯿﻪﮫ ﻧﺤﻮ ﻁطﺒﻴﯿﺐ ﻣﺨﺘﺺ‪:‬‬
‫‪ o‬ﻁطﺐ ﺍاﻷﻁطﻔﺎﻝل‬
‫‪ o‬ﺟﺮﺍاﺣﺔ ﺍاﻷﻁطﻔﺎﻝل‬
‫ﺗﺴﻠﻴﯿﻢ ﺷﻬﮭﺎﺩدﺓة ﻁطﺒﻴﯿﺔ‪:‬‬ ‫‪ o‬ﻁطﺐ ﺍاﻟﻨﺴﺎء ﻭو ﺍاﻟﺘﻮﻟﻴﯿﺪ‬
‫‪ o‬ﺟﺮﺍاﺣﺔ ﺍاﻟﻌﻈﺎﻡم ﻭو‬ ‫ﺍاﺳﺗﺷﻔﺎء‪:‬‬
‫ﺍاﻟﻤﻔﺎﺻﻞ‬ ‫‪ o ‬ﻟﺩدﻭوﺍاﻋﻲ ﻁطﺑﻳﯾﺔ‬ ‫ﻋﻼﺟﺎﺕت ﺃأﻭوﻟﻳﯾﺔ‬
‫‪ o‬ﺍاﻗﻞ ﻣﻦ ‪ 8‬ﺃأﻳﯾﺎﻡم‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫‪ o‬ﻁطﺐ ﺍاﻷﺷﻌﺔ‬ ‫‪ o‬ﻟﺩدﻭوﺍاﻋﻲ ﺣﻣﺎﺋﻳﯾﺔ‬
‫‪ o‬ﺑﻴﯿﻦ ‪ 08‬ﻭو ‪ 21‬ﻳﯾﻮﻡم‬
‫‪ o‬ﻁطﺐ ﺍاﻟﺒﻴﯿﻮﻟﻮﺟﻴﯿﺎ‬
‫‪ o‬ﺃأﻛﺜﺮ ﻣﻦ ‪ 21‬ﻳﯾﻮﻡم‬ ‫)ﺍاﻟﻤﺨﺘﺒﺮ(‬
‫‪ o‬ﺍاﻟﻄﺐ ﺷﺮﻋﻲ‬
‫‪ o‬ﺍاﻟﻄﺐ ﻧﻔﺴﻲ‬
‫‪ o‬ﺍاﺧﺮ‬

‫ﺍاﻟﻌﻼﺝج ﺍاﻟﻭوﻗﺎﺋﻲ ﺿﺩد‬


‫ﺣﺒﻮﺏب ﺍاﻟﻤﻨﻊ‬
‫‪ ‬ﺗﺒﻠﻴﯿﻎ ﻗﻀﺎﺋﻲ‬ ‫‪ ‬ﻣﺘﺎﺑﻌﺔ ﻧﻔﺴﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻷﻣﺭرﺍاﺽض ﺍاﻟﻣﺗﻧﻘﻠﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻻﺳﺘﻌﺠﺎﻟﻲ ﻟﻠﺤﻤﻞ‬
‫ﺟﻧﺳﻳﯾﺎ‬

‫ﺗﻭوﺟﻳﯾﻪﮫ ﻧﺣﻭو ﻣﺻﺎﻟﺢ‬


‫ﺗﻭوﺟﻳﯾﻪﮫ ﻧﺣﻭو ﺟﻣﻌﻳﯾﺔ‬ ‫ﺧﺎﺭرﺟﻳﯾﺔ‪:‬‬
‫‪ ‬ﻣﺗﺧﺻﺻﺔ ﻓﻲ ﺣﻣﺎﻳﯾﺔ‬ ‫‪ o‬ﺍاﻟﺷﺭرﻁطﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﻁطﻔﻭوﻟﺔ‬ ‫‪ o‬ﺍاﻟﺩدﺭرﻙك ﺍاﻟﻣﻠﻛﻲ‬
‫‪ o‬ﺍاﻟﻣﺣﻛﻣﺔ‬

‫‪166‬‬
167
‫‪  ‬‬
‫‪  ‬ﺍاﻻﺳﺗﻣﺎﺭرﺓة ﺍاﻟﺧﺎﺻﺔ ﺑﺎﻟﺗﻛﻔﻝل ﺑﺎﻷﻁطﻔﺎﻝل ﺿﺣﺎﻳﯾﺎ ﺍاﻟﻌﻧﻑف‬ ‫‪  ‬‬

‫‪  ‬‬ ‫ﺑﺎﻟﻣﺅؤﺳﺳﺎﺕت ﺍاﻟﻁطﺑﻳﯾﺔ ﺍاﻻﺟﺗﻣﺎﻋﻳﯾﺔ‬

‫‪  ‬‬ ‫‪  ‬‬
‫‪  ‬‬ ‫ﺳﻨﺔ‬ ‫ﺭرﻗﻢ ﺗﺴﻠﺴﻠﻲ‬ ‫‪  ‬‬
‫‪  ‬‬
‫ﺍاﻟﻁطﻔﻝل‬ ‫ﺍاﺣﺩد ﺍاﻟﺟﻳﯾﺭرﺍاﻥن‬ ‫ﺃأﺣﺪ ﺍاﻷﻗﺎﺭرﺏب‬ ‫ﺍاﻻﻡم‬ ‫ﺍاﻷﺏب‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﻟﻭوﺣﺩدﻩه‬
‫‪ ‬ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪ ‬ﺍاﻟﺪﺭرﻙك‬ ‫ﺍاﻟﺸﺮﻁطﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﺎﻟﻤﺆﺳﺴﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﻤﺆﺳﺴﺔ‬
‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺘﻌﻠﻴﯿﻤﺔ‬ ‫ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ‬

‫‪ ‬ﺃأﻧﺜﻰ‬ ‫‪ ‬ﺫذﻛﺮ‬
‫ﺍاﺳﻡم ﺍاﻟﻁطﻔﻝل‪ ............................................:‬ﺗﺎﺭرﻳﯾﺦ ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد‪ ........................................:‬ﻣﻛﺎﻥن ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد‪............................:‬‬
‫‪ ‬ﺍاﺧﺮ‬ ‫‪ ‬ﻣﻬﮭﺎﺟﺮ ﻣﻦ ﺟﻨﻮﺏب ﺍاﻟﺼﺤﺮﺍاء‬ ‫‪ ‬ﻣﻐﺮﺑﻴﯿﺔ‬
‫‪ ‬ﺷﺒﻪﮫ ﺣﻀﺮﻱي‬ ‫‪ ‬ﺣﻀﺮﻱي ‪ ‬ﻗﺮﻭوﻱي‬
‫‪ ‬ﻻ‬ ‫‪ ‬ﻧﻌﻢ‬
‫ﺣﺮﻛﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺣﺴﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺫذﻫﮬﮪھﻨﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬
‫‪ ‬ﻻ‬ ‫‪ ‬ﻧﻌﻢ‬
‫ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺗﺄﻫﮬﮪھﻴﯿﻠﻲ‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺇإﻋﺪﺍاﺩدﻱي‬ ‫‪ ‬ﺍاﺑﺘﺪﺍاﺋﻲ‬ ‫‪ ‬ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺃأﻭوﻟﻲ‬
‫ﺑﺪﻭوﻥن‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﻏﻴﯿﺮ ﻧﻈﺎﻣﻲ‬ ‫‪ ‬ﺗﻜﻮﻳﯾﻦ ﻣﻬﮭﻨﻲ‬ ‫‪ ‬ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺍاﻷﺻﻴﯿﻞ‬
‫‪ ‬ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬
‫ﺃأﺭرﻣﻝل)ﺓة(‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﻣﻁطﻠﻕق)ﺓة(‬ ‫‪ ‬ﻣﺗﺯزﻭوﺝج)ﺓة(‬ ‫ﺃأﻋﺰﺏب‬ ‫‪‬‬
‫‪ o‬ﺣﺮﻓﻲ‬
‫‪ o‬ﻋﺎﻣﻞ ﻣﻨﺰﻟﻲ‬
‫‪ o‬ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﻤﻌﻤﻞ ﺍاﻭو ﻣﺤﻞ‬
‫ﺗﺠﺎﺭرﻱي‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﺪﻭوﻥن‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﻳﯾﺸﺘﻐﻞ‬ ‫ﻳﯾﺘﻤﺪﺭرﺱس‬ ‫‪‬‬
‫‪ o‬ﺑﺎﺋﻊ ﻣﺘﺠﻮﻝل‬
‫ﻣﺘﺴﻮﻝل‬ ‫‪o‬‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪o‬‬

‫ﺻﺎﺣﺐ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻮﻅظﻒ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم‬ ‫‪‬‬
‫ﻋﺎﻁطﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺁآﺧﺮ‬ ‫‪‬‬
‫‪ ‬ﺻﺎﺣﺒﺔ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة‬ ‫ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻮﻅظﻔﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم‬ ‫‪‬‬
‫‪ ‬ﻋﺎﻁطﻠﺔ‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص‬ ‫‪‬‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺁآﺧﺮ‬ ‫‪‬‬
‫‪ ‬ﺃأﺭرﻣﻞ‬ ‫ﺃأﻡم ﻋﺎﺯزﻳﯾﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻄﻠﻘﻴﯿﻦ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺘﺰﻭوﺟﻴﯿﻦ‬ ‫‪‬‬

‫‪ ‬ﺃأﺧﺮ‬ ‫ﺍاﻷﺑﻮﻳﯾﻦ ﻣﺘﻮﻓﻴﯿﻴﯿﻦ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺃأﺭرﻣﻠﺔ‬ ‫‪‬‬

‫‪ ‬ﺍاﻟﻜﻔﻴﯿﻞ‬ ‫ﺍاﻷﻡم‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻷﺏب‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻷﺑﻮﻳﯾﻦ‬ ‫‪‬‬


‫ﻣﺆﺳﺴﺔ ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ‬
‫‪ ‬ﺍاﻟﺸﺎﺭرﻉع‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﺰﻭوﺟﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺃأﺣﺪ ﺍاﻷﻗﺎﺭرﺏب‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫‪‬‬
‫ﺟﺎﻣﻌﻲ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺗﺄﻫﮬﮪھﻴﯿﻠﻲ‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺍاﻹﻋﺪﺍاﺩدﻱي‬ ‫‪ ‬ﺍاﺑﺘﺪﺍاﺋﻲ‬ ‫ﺑﺪﻭوﻥن‬ ‫‪‬‬
‫ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف‬ ‫ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﻏﻴﯿﺮ‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺗﻜﻮﻳﯾﻦ ﻣﻬﮭﻨﻲ‬ ‫ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺃأﺻﻴﯿﻞ‬ ‫‪‬‬
‫ﻧﻈﺎﻣﻲ‬
‫‪ ‬ﻻ‬ ‫ﻧﻌﻢ‬ ‫‪‬‬

‫‪168‬‬
‫ﺍاﻟﺨﻨﻖ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﺴﻤﻴﯿﻢ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺤﺮﻕق‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻀﺮﺏب ‪ /‬ﺍاﻟﺠﺮﺡح‬ ‫‪‬‬
‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻬﮭﺰ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺘﻌﺮﻱي ﺃأﻣﺎﻡم ﺍاﻟﻄﻔﻞ‬ ‫ﺍاﻟﺘﺤﺮﺵش‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻹﻳﯾﻼﺝج‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻤﻼﻣﺴﺔ ﺍاﻟﺠﻨﺴﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﻠﻔﻈﻲ‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﻓﻲ‬ ‫ﺗﻌﺮﻳﯾﺾ ﺍاﻟﻄﻔﻞ‬ ‫ﺍاﻟﺘﺤﺮﻳﯾﺾ ﻋﻠﻰ ﺍاﻟﺒﻐﺎء‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺪﻋﺎﺭرﺓة‬ ‫ﻟﻤﺸﺎﻫﮬﮪھﺪ ﺇإﺑﺎﺣﻴﯿﺔ‬
‫ﺍاﻟﺘﻬﮭﺪﻳﯾﺪ ‪/‬ﺍاﻻﺑﺘﺰﺍاﺯز‬ ‫ﺍاﻟﻌﺰﻝل ‪/‬‬ ‫ﺍاﻟﺤﺮﻣﺎﻥن ﺍاﻟﻌﺎﻁطﻔﻲ‬ ‫ﺍاﻟﺴﺐ ﻭو ﺍاﻟﺸﺘﻢ‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻻﺣﺘﺠﺎﺯز‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﻤﻴﯿﻴﯿﺰ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﺤﻘﻴﯿﺮ‬ ‫‪‬‬

‫ﺍاﻟﺼﺤﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻨﻈﺎﻓﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻤﻠﺒﺲ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﻐﺬﻳﯾﺔ‬ ‫‪‬‬


‫ﺍاﻟﺘﻨﺸﺌﺔ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﯿﺔ‬ ‫ﻋﺪﻡم ﺍاﻟﺘﺴﺠﻴﯿﻞ ﻓﻲ‬ ‫ﺍاﻟﺴﻼﻣﺔ‬
‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﺘﻌﻠﻴﯿﻢ‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﺤﺎﻟﺔ ﺍاﻟﻤﺪﻧﻴﯿﺔ‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬
‫ﻻ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻧﻌﻢ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﺧﺮ‬ ‫ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﺍاﻟﻘﻬﮭﺮﻱي‬ ‫ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﻓﻲ‬ ‫ﺍاﻟﺘﺴﻮﻝل‬
‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﻓﻲ ﻣﺠﺎﻝل ﺍاﻟﻌﻤﻞ‬ ‫ﺍاﻟﺪﻋﺎﺭرﺓة‬

‫ﺣﺮﻭوﻕق‬ ‫‪‬‬ ‫ﺟﺮﻭوﺡح‬ ‫‪‬‬ ‫ﺭرﺿﻮﺽض‬ ‫‪‬‬ ‫ﺧﺪﻭوﺵش‬ ‫‪‬‬


‫ﻣﻮﺕت‬ ‫‪‬‬ ‫ﻋﺎﻫﮬﮪھﺔ ﻣﺴﺘﺪﻳﯾﻤﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻛﺴﻮﺭر‬ ‫‪‬‬
‫ﺇإﺻﺎﺑﺎﺕت ﻋﻠﻰ ﻣﺴﺘﻮﻯى‬
‫‪ ‬ﺳﻴﯿﺪﺍا‬ ‫ﺣﻤﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻓﺘﻀﺎﺽض ﺍاﻟﺒﻜﺎﺭرﺓة‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻷﻋﻀﺎء ﺍاﻟﺠﻨﺴﻴﯿﺔ‬
‫ﺃأﻣﺮﺍاﺽض ﺃأﺧﺮﻯى ﻣﻨﻘﻮﻟﺔ ﺟﻨﺴﻴﯿﺎ‬ ‫‪‬‬
‫‪ ‬ﺗﺒﻮﻝل ﻻﺇإﺭرﺍاﺩدﻱي‬ ‫ﻛﻮﺍاﺑﻴﯿﺲ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺧﻮﻑف‬ ‫‪‬‬ ‫ﺗﻮ ﺛﺮ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﺿﻄﺮﺍاﺑﺎﺕت‬ ‫ﺍاﺿﻄﺮﺍاﺑﺎﺕت ﻓﻲ‬
‫‪ ‬ﻣﺸﺎﻛﻞ ﺩدﺭرﺍاﺳﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻧﻄﻮﺍاء‬ ‫‪‬‬
‫ﺳﻠﻮﻛﻴﯿﺔ‬ ‫ﺍاﻟﺘﻐﺬﻳﯾﺔ‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﺤﺎﻭوﻟﺔ ﺍاﻧﺘﺤﺎﺭر‬ ‫‪‬‬ ‫ﻫﮬﮪھﺮﻭوﺏب‬ ‫‪‬‬

‫ﺍاﻟﻤﺪﺭرﺳﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻜﺎﻥن ﻋﺎﻡم‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻤﻌﺘﺪﻱي‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻄﻔﻞ‬ ‫‪‬‬
‫ﺃأﺧﺮ‬ ‫‪‬‬ ‫ﻣﻜﺎﻥن ﺍاﻟﻌﻤﻞ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﺰﻭوﺟﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻟﻤﺆﺳﺴﺔ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﯿﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻛﺜﺮ ﻣﻦ ﻣﺮﺓة‬ ‫‪‬‬ ‫ﺍاﻭوﻝل ﻣﺮﺓة‬ ‫‪‬‬

‫ﻁطﻠﺐ ﺍاﺳﺘﺸﺎﺭرﺓة ﻁطﺒﻴﯿﺔ‬


‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﻁطﻠﺐ ﺗﻜﻔﻞ ﻧﺘﻴﯿﺠﺔ ﺣﺎﻟﺔ ﻋﻨﻒ‬ ‫‪‬‬
‫ﺭرﻭوﺗﻴﯿﻨﻴﯿﺔ‬
‫ﺗﺴﻠﻴﯿﻢ ﺷﻬﮭﺎﺩدﺓة ﻁطﺒﻴﯿﺔ‪:‬‬

‫ﺍاﻻﺳﺘﻔﺎﺩدﺓة ﻣﻦ ﺍاﻷﻧﺸﻄﺔ‬ ‫‪ o‬ﺍاﻗﻞ ﻣﻦ ‪ 8‬ﺃأﻳﯾﺎﻡم‬ ‫ﺗﻮﺟﻴﯿﻪﮫ ﻧﺤﻮ ﻭوﺣﺪﺓة ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ‬


‫‪ ‬ﺍاﻟﺘﺤﺴﻴﯿﺴﻴﯿﺔ ﺣﻮﻝل‬ ‫‪ o‬ﺑﻴﯿﻦ ‪ 08‬ﻭو ‪21‬‬ ‫‪‬‬ ‫‪ ‬ﺑﺎﻟﻨﺴﺎء ﻭو ﺍاﻷﻁطﻔﺎﻝل ﺿﺤﺎﻳﯾﺎ‬ ‫ﺗﻘﺩدﻳﯾﻡم ﻋﻼﺟﺎﺕت ﺃأﻭوﻟﻳﯾﺔ‬ ‫‪‬‬
‫ﺍاﻟﻌﻨﻒ‬ ‫ﻳﯾﻮﻡم‬ ‫ﺍاﻟﻌﻨﻒ ﺑﺎﻟﻤﺴﺘﺸﻔﻰ‬
‫‪ o‬ﺃأﻛﺜﺮ ﻣﻦ ‪21‬‬
‫ﻳﯾﻮﻡم‬

‫‪169‬‬
170
ANNEXE 15 : Aperçu de la trousse INSPIRE pour la prevention de la
violence à l’encontre des enfants âgés de 0 à 18 ans et
la lute contre cette violence

171
Direction de la Population
Division de la Santé Maternelle et Infantile
Service de la Protection de la Santé de la Mère
Unité de Lutte Contre la Violence Fondée sur le Genre

Route de Casa, Km 4,5. Rabat

Année 2017

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