Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
3
guide de référence sur les normes et standards de prise en charge des femmes et enfants
victimes de violence a eu comme ambition de faire comprendre la spécificité de la violence
faite aux femmes et celle faite aux enfants, leurs différentes formes, leurs causes et leurs
conséquences pour les victimes et pour la société.
Partant des acquis et fort d’une expérience de plusieurs années, après l’intervention des services de
santé en matière de PEC de la violence à l’égard des enfants, le ministère de la santé, en collaboration
avec L’UNICEF, œuvre à la révision du précédent guide édité en 2007.
Le présent guide spécifique de l’enfant victime de violence s’inscrit dans le cadre de la Politique
publique intégrée de protection de l’enfance.
En effet La reconnaissance de cette dimension santé à la violence à l’égard de l’enfant corroborée à
l’ampleur du phénomène, placent le professionnel de santé en tant qu’acteur privilégié et premier
intervenant dans la chaîne de prise en charge des enfants victimes de violence.
Le but de cette révision et de développer et renforcer les compétences des professionnels de santé
en matière de PEC des EVV et circonduire des mécanismes de coordination efficaces avec les autres
départements concernés par cette problématique notamment l’ONDE, la Justice , Le Ministère du
Développement Social, de la Famille et de la Solidarité ,le ministère de l’intérieur, et les autres
départements ministériels appelés à intervenir dans le domaine de la protection de l’enfance.
Ce guide est destiné aux médecins, psychologue, assistantes sociales, médecin-chefs ...., afin de leur
permettre d’adopter les conduites appropriées et mettre en œuvre de manière effective les mesures
de promotion et de protection des droits humains des enfants, et de contribuer efficacement à
la réduction de ce fléau qui détruit le potentiel humain et absorbe des ressources financières et
matérielles dont le pays a besoin pour son développement humain durable.
4
Introduction INTRODUCTION
Ce nouveau guide est une version actualisé du guide de référence de 2007, il aborde la question,
tant au plan
Ce nouveau international
guide que national,
est une version en corrélation
actualisée étroite
du guide deavec les aspects
référence de Genre,
2007,Protection
il aborde la
question, tant au
de l’enfant, plan
Droits international
humains que national, en corrélation étroite avec les aspects
et Santé publique.
Genre, Protection de l’enfant, Droits humains et Santé publique.
Outil de sensibilisation
et de prévention.
Support pédagogique
pour la formation
5
Présentation du Guide
Ce guide de référence s’inscrit parmi les priorités d’action gouvernementale dans le domaine
sanitaire en matière de lutte contre la violence à l’égard des enfants. Il s’adresse
prioritairement aux professionnels de santé confrontés, dans le cadre de leur pratique
quotidienne, aux différentes formes de violence.
De fait, dans ce domaine, une actualisation du guide des normes et standards s’impose. Ce
nouveau guide de référence aborde le phénomène complexe de la violence à l’égard des
enfants de manière plus globale et intégrée.
FINALITE DU GUIDE
• Mettre les enfants victimes de violence au cœur du système de soins en amenant
les établissements de santé et les prestataires de soins à organiser le dépistage des
violences et à prendre en charge les victimes en veillant à la sauvegarde des aspects
sociaux et des droits humains.
• Développer et Renforcer les compétences du personnel de santé par l’adoption de
protocoles et de normes adaptées aux besoins locaux pour la gestion des différentes
formes de violence.
• Prendre des mesures pour permettre au système de santé d’apporter, en partenariat
avec les différents intervenants de protection de l’enfance, une réponse mieux
adaptée aux besoins d’accueil, d’accompagnement, de prise en charge médicale et
psychosociale et de suivi médico-légal des enfants victime de violence.
OBJECTIFS DU GUIDE
Objectif général
Sensibilisation et renforcement des compétences des professionnels de santé en matière
de prise en charge mais aussi de prévention et protection des droits des enfants victimes
de violence, en harmonie avec les normes internationales récemment adoptées.
Objectifs spécifiques
• Acquérir une compréhension conceptuelle du phénomène de la violence en précisant
l’ampleur du problème et son contexte particulièrement complexe, sur la base d’une
information précise et actualisée.
• Connaître les législations, les politiques, stratégies et programmes d’action entrepris
au niveau national et international de même que les réformes engagées s’appuyant
sur les engagements du Maroc pour ce qui concerne les conventions, traités et
conférences relatifs aux droits humains en général des enfants.
6
• Maîtriser les protocoles, les conduites à tenir et les approches cliniques,
médico- légales, psychologiques, et sociales ainsi que les structures et les unités de
prise en charge globale permettant d’adopter et d’affiner les interventions face aux
différentes formes de violence faite aux enfants.
UTILISATION DU GUIDE
C’est un support pédagogique pour la formation des professionnels de santé et un support
d’information pour les acteurs de protection de l’enfance.
Il statue sur la gravité du phénomène de la violence et identifie leurs responsabilités dans
la protection de la santé et des droits humains et sociaux des enfants victimes, à tous les
niveaux du système de soins.
Il est décliné en différents chapitres et paragraphes précisant les données nécessaires pour
apprendre et pour enseigner et constitue un véritable vecteur de formation continue.
Elaboré dans un esprit de prise en charge et de suivi ; Son contenu est structuré à travers
une perspective qui intègre l’approche cycle de vie, la composante Genre et les droits
humains des enfants.
Il définit ainsi le cadre conceptuel et opérationnel de la violence en intégrant les éléments
essentiels qui permettent aux utilisateurs du guide de comprendre la violence, ses formes,
ses causes et ses conséquences sur la santé en général et la santé sexuelle et reproductive
en particulier.
Conçu pour une bonne compréhension et prise en compte des aspects humains, juridiques
et socioculturels, le contenu consacre une place importante au développement des droits
humains et des instances institutionnelles, nationales et internationales, qui veillent à la
mise en place des mécanismes de protection contre la violence, sa prévention et son éradication
sur le plan social et légal.
Ce nouveau document expose le cadre et les orientations appropriées en matière de
guidance et de gestion clinique de la violence. Il explique comment procéder à l’examen
physique, enregistrer les faits et pourvoir les soins médicaux appropriés au sein des unités
et services de soins prévus à cet effet. Il retrace les informations sur le système de référence
et les procédures à suivre pour accéder aux services de police, à l’assistance juridique et au
soutien communautaire des organisations non gouvernementales(ONG).
7
Remerciements
8
Sommaire
Préambule : 3
Introduction : 5
Présentation du Guide : 6
Remerciements : 8
Abréviations : 13
9
1. 5. Autres Engagements internationaux du Maroc : 37
2. Législation nationale : 37
2.1 La Constitution de 2011 : 37
2.2 Le code de la famille : 39
2.3 Acquis dans les législations civiles et pénales : 39
2.3.1 Code du travail : 39
2.3.2 Code du commerce : 40
2.3.3 Code de la nationalité : 40
2.3.4 Code Pénal : 41
2.3.5 Le code de procédure pénale : 46
2.3.5 le code de déontologique : 47
3. Dispositifs institutionnels : 48
3.1. Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE) : 48
3.2 Le Dispositif national de protection de l’enfant : 49
Chapitre 4 : Cadre Politique Stratégies et Programmes d’Actions : 52
Section 1 : Programmes d’action des conferences internationales : 52
1 - Sommet de l’Enfant (2000) : 53
2 - Déclaration du Millénaire (OMD) (2000-2005) : 53
3 - Les Objectifs de Développement Durable ( ODD ) à l’horizon 2030 : 54
Section 2 : Politiques strategies et programmes d’actions au niveau national : 55
1- Plan d’Action National pour l’Enfance (2006 - 2015) : 56
2 - La Stratégie Sectorielle « Santé » pour la période 2012- 2016 : 56
3 - La Politique Publique Intégrée de Protection de l’Enfance au Maroc (PIPPEM) : 57
4 - Programme national de la santé pour la prise en charge des femmes et
des enfants victimes de violence : 58
10
3.4.2 Examen de la région anale : 74
4 - Evaluation du retentissement psychologique : 75
5 - Examens complémentaires et prélèvements à réaliser : 77
5.1 En cas d’agression physique : 77
5.2 En cas d’agression sexuelle : 77
5.3 Recherche d’une éventuelle grossesse : 77
5.4 Recherche de toxiques : 77
6 - Collecter les preuves médico-légales : 78
7 - Traitement des enfants victimes de violence : 81
7.1 Traitement curatif : 81
7.2 Traitement prophylactique : 83
7.2.1 Prévention du tétanos : 83
7.2.2 Prévention d’une grossesse : 83
7.2.3 Prévention des IST bactériennes : 84
7.2.4 Prévention des IST virales : 84
8 - Hospitalisation de la victime : 85
9 - Suivi de l’enfant victime de violence : 86
10 - Certificat Médico-légal : 87
10.1 Règles générales de rédaction : 87
10.2 Le contenu proprement dit du certificat doit comprendre
trois rubriques de base : 87
11 - Le Signalement : 90
12 - Comment documenter le cas : 91
Section 2 : Le rôle de l’assistante sociale : 92
1 - L’accueil et l’entretien avec l’enfant victime de violence et sa famille : 92
2 - Le diagnostic social : 94
3 - L’intervention : 94
4 - Suivi et évaluation : 95
5 - Travaux rédactionnels : 96
Chapitre 2 : Les niveaux de prise en charge des enfants victimes de violence : 97
Section 1: Les structures de santé dédiées à la pec des enfants victimes
de violence : 98
1 - Les Niveaux de PEC des enfants victimes de violence : 98
2 - La référence/contre référence entre les différents niveaux : 100
11
2 - Organisation des unités de prise en charge : 106
2.1. Lieu d’implantation et gestion des unités : 107
2.2. Les ressources humaines : 107
2.3. Les ressources matérielles et pharmaceutiques : 108
3 - Fonctionnement de l’unité : 108
3.1. Horaires de travail : 108
3.2. Circuit de PEC : 108
3.3. Transcription des données : 108
4 - Système d’information : 108
5. Système de suivi et d’évaluation : 110
Chapitre 2 : Mecanismes de coordination et de collaboration : 111
1 - Les principaux intervenants et leur rôle : 111
1.1. Les principaux intervenants : 111
1.2. Les rôles des intervenants dans la coordination et la collaboration : 112
1.2.1 Secteur de la santé : 112
1.2.2 Secteur de la justice : 112
1.2.3 La police et la Gendarmerie royale : 112
1.2.4 Unités de protection de l’enfance : 113
1.2.5 l’Observatoire National des Droits de l’Enfant : 113
1.2.6 ONG, société civile … : 114
2 - Le système de référence pour la prestation multisectorielle : 114
Références : 115
ANNEXES : 119
12
Abréviations
BO Bulletin Officiel
CDE Convention Internationale des Droits de l’Enfant
CHP Centre Hospitalier Provincial
CHR Centre Hospitalier Régional
CHU Centre Hospitalier Universitaire
CML Certificat Médico-Légal
CNDH Conseil National des Droits de l’Homme
CSE Centres de Sauvegarde de l’Enfance
DGSN Direction Générale de la Sûreté Nationale
EMS Etablissements Médico-Sociaux
ESSP Etablissement de Soins de Santé Primaire
EVV Enfant Victime de Violence
FEVV Femmes et Enfants Victimes de Violence
IST Infections Sexuellement Transmissibles
ITP Incapacité de Travail Personnel
HCP Haut-Commissariat au Plan
LMPE Ligue Marocaine pour la Protection de l’Enfance
ODD Objectifs de Développement Durable
OIT Conventions de l’Organisation Internationale du Travail
OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONDE Observatoire National des Droits de l’Enfant
ONG Organisation Non Gouvernemental
ONU Organisation des Nations Unis
PANE Plan d’Action National de protection de l’Enfance
13
PEC Prise En Charge
PIPPEM Politique Publique Intégrée de Protection de l’Enfance au Maroc
PNPFEVV Programme National de Prise en Charge des Femmes et Enfants
Victimes de Violence
PS Professionnels de Santé
PV Procès-Verbal
RESSP Réseau des établissements de Soins de Santé Primaire
SEFEPH Secrétariat d’État chargé de la Famille, de l’Enfance et des Personnes
Handicapées
UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’Enfance
UIPECFEVV Unité Intégrée de Prise ne Charge des Femmes et Enfants Victimes de
Violence
UPE Unité de Protection de l’Enfance
VFG Violence Fondée sur le Genre
14
Première partie
Violence
et droits humains
Violence et droits humains
Ce Chapitre expose le problème posé par la violence à l’égard des enfants et le contexte
particulier dans lequel elle sévi quelles que soient la société et la culture, dans le monde
ou au Maroc.
Bien que souvent considérée comme un problème individuel, la violence envers les enfants est, en
réalité, un problème sociétal, induit par les inégalités économiques et sociales et les faibles niveaux
d’instruction. Elle est alimentée par des normes sociales considérant la violence comme un moyen
acceptable de résoudre les conflits, approuvant la domination des adultes sur les enfants et
encourageant les discriminations. Elle est rendue possible par une insuffisance de la consécration de
la primauté du droit pour prévenir la violence et les différents déterminants socioculturels qui s’y
référent. Aussi le manque de données probantes au niveau national sur les actes de violence et sur les
auteurs de celle-ci, ne permettent pas de réadapter aux changements survenus dans le contexte socio
économique de la société marocaine les interventions de prise en charge des victimes et leurs suivi.
17
Violence et droits humains
Les données montrent que beaucoup plus d’enfants subissent des violences dans le cadre
de la discipline – généralement chez eux et dès leur plus jeune âge. En moyenne, environ
6 enfants sur 10 dans le monde (presque un milliard) âgés de 2 à 14 ans sont soumis à
des châtiments physiques (corporels) infligés par les personnes qui s’occupent d’eux de
manière régulière. Pour la plupart, les enfants sont exposés à un mélange de châtiment
physique et d’agression psychologique.
Les agressions physiques entre élèves sont communes, notamment chez les garçons. Dans
25 pays disposant de données comparables, la prévalence des agressions physiques entre
élèves âgés de 13 à 15 ans varie entre 20 à plus de 50 % selon les pays.
Parmi les filles âgées de 15 à 19 ans dans le monde, près d’un quart (environ 70 millions) ont
affirmé avoir été victimes d’une forme de violence physique ou une autre depuis l’âge de 15 ans.
Néanmoins, au moins un garçon adolescent sur quatre âgé de 15 à 19 ans a affirmé avoir
subi des violences physiques depuis l’âge de 15 ans dans des pays à revenu faible et
intermédiaire. Les auteurs de violences les plus communément signalés comprennent des
membres de la famille, des amis ou connaissances et des professeurs.
Environ 120 millions de filles dans le monde (un peu plus d’une sur dix) ont subi des
rapports sexuels forcés ou d’autres actes sexuels forcés à un moment de leur vie.
Les garçons subissent également des violences sexuelles, mais dans des proportions bien
moins importantes que les filles.
Les données fournies dans ce rapport montrent clairement qu’un nombre trop élevé
d’enfants ne sont pas adéquatement protégés contre la violence. La plupart des violences
envers les enfants sont commises par les personnes chargées de s’occuper d’eux ou avec
lesquelles ils sont en rapport au quotidien – les aidants familiaux, les pairs...
Les enfants sont aussi souvent privés de la protection dont ils ont besoin et qu’ils méritent de
la part de l’État. Seuls 39 pays dans le monde protègent juridiquement les enfants de toutes
les formes de châtiments corporels, y compris à la maison. En outre, il existe des écarts
importants entre les protections accordées aux victimes de violences adultes et enfants.
« Par exemple, si un adulte est frappé par un proche ou un pair, cela est généralement considéré
comme un comportement inacceptable et des dispositions juridiques existent le plus souvent pour
protéger les droits de la victime. Par contre, si des enfants sont violemment punis par leurs parents
ou d’autres aidants familiaux, ces actes sont généralement considérés comme sans conséquences, et
les mêmes types et degré de protection juridique ne sont généralement pas prévus. Ce manque de
protection – associé à des attitudes et normes sociales justifiant certains actes de violence envers
les enfants – crée un environnement dans lequel de nombreuses formes de violence sont considérées
comme normales et restent impunies. »
18
Violence et droits humains
19
Violence et droits humains
Il ressort de toutes ces données que les filles sont plus exposées à la violence sexuelle et
que toutes les tranches d’âge sont concernées. Le milieu urbain parait plus touché que le
milieu rural, ce qui ne saurait occulter l’effet d’une sous notification et d’un manque de
dénonciation et de divulgation dans un environnement ou ce phénomène relève encore du
domaine du tabou social.
Selon le profil des auteurs de ces violences, les données de la DGSN montrent qu’il s’agit le
plus souvent de voisins, de proches, d’employeurs, de parents et d’éducateurs. les données
du Ministère de la Justice et des Libertés (2012) révèlent que pour la violence sexuelle, ce
sont dans la plupart des cas des abuseurs masculins adultes (86%) et masculins mineurs
(12%) dans une moindre mesure.
Ces violences sont perpétrées en premier lieu dans la rue (67%), au sein des familles (16%),
dans les établissements scolaires (8%)… (Données de la DGSN 2012)
Et ce ne sont là que les données de la partie visible de l’iceberg, la face cachée en dissimule
davantage, en raison notamment du caractère occulte de la violence, largement entretenu par ce qui
est qualifié aujourd’hui de culture du silence.
3. Culture du silence
Phénomène difficile à cerner du fait de son caractère invisible, et largement tabou qui
génère une culture du silence. Le rapport de l’Unicef 2014 révèle que près de la moitié des
adolescentes âgées de 15 à 19 ans qui signalent avoir déjà subi des violences physiques et/
ou sexuelles affirment n’en avoir jamais parlé à personne.
Parmi les adolescentes de 15 à 19 ans ayant déjà été victimes de violences physiques et/
ou sexuelles, environ 7 sur 10 ont affirmé n’avoir jamais cherché d’aide pour y mettre fin.
Les raisons sont variées, mais de nombreuses filles ont affirmé qu’elles ne se rendaient pas
compte que ce qu’elles subissaient était une forme de violence ou qu’elles ne considéraient
pas ces violences comme un problème. Des données limitées révèlent que, dans certains
pays, les garçons sont même moins susceptibles que les filles de demander de l’aide. Et,
comme les filles, la plupart des garçons ne parlent pas de leur expérience de la violence,
indépendamment de son type, parce qu’ils ne la considèrent pas comme un problème.
Lorsque les jeunes femmes victimes demandent de l’aide, c’est en général à leur propre
famille. Il y a beaucoup plus de chances qu’elles demandent un soutien à des individus
qu’elles connaissent personnellement qu’à des institutions, comme les services de police,
les centres médicaux, les établissements d’aide juridique, les groupes religieux et/ou les
services sociaux, même lorsqu’elles savent qu’elles peuvent y trouver de l’aide.
La contribution à la culture du silence trouve généralement son origine dans le manque de
confiance dans les mécanismes de recours, la qualité de l’abuseur (inceste), le traitement
médiatique des cas de violence, la victimisation de l’enfant et la crainte de représailles.
20
Violence et droits humains
Les milieux aisés ne dévoilent pas la violence sexuelle dont sont victimes leur enfant par
crainte de leur position sociale et/ou de la stigmatisation de leur enfant.
Les filles craignent la réaction familiale, la réaction de l’entourage, des membres de la
famille, du voisinage et du père lui même. La réticence du garçon est conséquente d’une
atteinte à sa virilité.
21
Violence et droits humains
Objectifs
• Définir ce qu’est la violence / Maltraitance;
• Définir ce qu’est le genre, son rôle et la manière dont il affecte le statut des femmes et des
hommes;
• Définir la violence fondée sur le genre;
• Identifier les critères de définition, les formes et les causes de la violence faite aux enfants;
• Identifier les conséquences de la violence sur la santé de l’enfant.
1 - Violence et Maltraitance
Selon le Rapport mondial sur la violence et la santé (OMS, 2002) la violence est «l’usage
délibéré ou la menace d’usage délibéré de la force physique ou de la puissance contre soi-même,
contre une autre personne ou contre un groupe ou une communauté, qui entraîne ou risque fort
d’entraîner un traumatisme, un décès, un dommage moral, un mal développement ou une carence».
Dans ce même rapport l’OMS reprend une définition de la maltraitance proposée dans
le cadre d’une consultation sur la prévention de la maltraitance de l’enfant (1999) et qui
stipule que « La maltraitance de l’enfant s’entend de toutes les formes de mauvais
traitements physiques et/ou affectifs, de sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligent,
ou d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un préjudice réel ou potentiel pour la santé de
l’enfant, sa survie, son développement ou sa dignité dans le contexte d’une relation de responsabilité,
de confiance ou de pouvoir » .
Le Conseil de l’Europe (1987) définit la maltraitance comme étant une violence qui se
caractérise par « tout acte ou omission commis par une personne, s’il porte atteinte à la vie, à
l’intégrité corporelle ou psychique ou à la liberté d’une autre personne ou compromet gravement
le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière ».
22
Violence et droits humains
23
Violence et droits humains
INSPIRE,Sept stratégies pour mettre fin à la violence à l’encontre des enfants, OMS, 2016
Les violences envers les enfants peuvent revêtir des formes multiples et être commises
dans des lieux divers. On distingue :
1 - Les négligences
La négligence se définit par la non dispensation de soins nécessaires ou de l’attention
voulue par les parents ou les personnes en charge d’un enfant pour assurer son
développement émotionnel, psychologique ou physique.
À la différence de la violence physique et de l’abus sexuel, qui sont habituellement
rattachés à un incident spécifique, la négligence met souvent en cause des situations
chroniques qui ne sont pas aussi faciles à identifier.
Elles comportent des carences sévères, prolongées et répétées : affectives, alimentaires, de soins
médicaux, de sécurité, d’éducation, d’instruction, de socialisation pouvant aboutir à une dénutrition,
une hypotrophie staturo-pondérale, ou un nanisme psychosocial, la non inscription à l’état civil…
24
Violence et droits humains
Donc « la négligence, ou privation ou défaut de soins, renvoie au fait qu’un parent ne veille pas au
développement de l’enfant – s’il est en position de le faire – dans un ou plusieurs des domaines
suivants : santé, éducation, développement affectif, nutrition, foyer et conditions de vie sans
danger » (Rapport mondial sur la santé et la violence, OMS, 2002)
25
Violence et droits humains
SECTION 3 : LES ENFANTS À RISQUE ET LES FACTEURS DE RISQUES DE LA VIOLENCE À L’ÉGARD DES ENFANTS
L’enfant à risque est un mineur qui connaît des conditions d’existence risquant de mettre
en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité ou son entretien, mais qui n’est pas pour autant
maltraité. La notion de risque apparaît soit à partir d’une souffrance de l’enfant lui-même
(voir les violences psychologiques), soit à partir d’une situation de perturbation adulte
autour d’un enfant.
Les enfants à risque sont notamment les enfants prématurés, ou porteurs de handicaps
congénitaux, les enfants migrants, les enfants témoins de scènes de violences, les enfants
dont les premières années ont été entrecoupées de séparations familiales, de ruptures,
d’hospitalisations.
Les situations à risque sont notamment les grands délabrements familiaux y compris
la violence conjugale, les discontinuités de la charge parentale, l’isolement maternel,
une pathologie psychiatrique parentale, notamment dépression, conduites addictives,
dégradation socioculturelle.
La ligne de partage entre enfants maltraités et enfants à risque est souvent difficile à
établir. Dans les deux cas il s’agit d’un enfant en danger.
Plusieurs facteurs de risque en matière de violence des enfants ont été recensés. Ils ne sont
pas présents dans tous les contextes sociaux et culturels mais ils peuvent donner une idée
générale lorsque l’on tente de comprendre les causes du phénomène.
26
Violence et droits humains
3 - Facteurs relationnels
Plusieurs facteurs relevant des relations au sein des familles, entre amis et pairs peuvent
accroître le risque de violence envers les enfants :
• Problèmes du couple;
• Aabsence d’attachement affectif parent-enfant;
• Famille nombreuse;
• Troubles psychiques, handicap physique chez un membre de la famille;
• Violences entre d’autres membres de la famille;
• Absence de soutien familial.
27
Violence et droits humains
Il est important de comprendre que la violence envers l’enfant altère son harmonie
relationnelle et déstabilise la structuration de sa personnalité, et ce, à différentes périodes
de son développement. Les effets psychoaffectifs et sociaux consécutifs à la violence subie
peuvent, selon l’approche cognitive de développement de l’enfant, se traduire ainsi :
Durant l’étape sensori-motricielle (1ére et 2éme année de la vie) : L’enfant dépendant
de son entourage lors de cette période ; une négligence grave, une maltraitance
aboutiront à un état de malnutrition sévère voire un retard psychomoteur : retard
d’acquisition posturale et retard de langage.
Au cours de l’étape pré-opérationnelle de développement (2 à 7 ans) qui est la phase
de la pensée intuitive : L’enfant exprimera ce qu’il a subi à travers des plaintes
somatiques ou des troubles de comportement. Le dessin aidera l’enfant à exprimer
les violences subies et également aidera l’enfant à la résilience psychothérapique.
L’enfant “ se fait victime “ par sa vulnérabilité, par sa confiance démesurée et
développe une culpabilité face à la violence dont il fait l’objet, car il s’en octroie une
part de responsabilité. Le phénomène de violence (surtout l’abus sexuel) n’est pas
verbalisé et s’exprimera par des plaintes ou un comportement inhabituel qu’il faudra
décoder.
Pendant l’étape opérationnelle formelle (à partir de 13 ans jusqu’à l’âge adulte) qui
est la phase de la pensée abstraite : L’enfant sera doublement affecté par l’impact
psychoaffectif de la violence subie et par les retombées familiales de la mise en
culpabilité de son agresseur, s’il s’agit d’un proche qu’il essayera parfois de protéger.
Cette souffrance peut engendrer des troubles de conduites : fugue, suicide...
28
Violence et droits humains
INSPIRE,Sept stratégies pour mettre fin à la violence à l’encontre des enfants, OMS, 2016
29
Violence et droits humains
30
Violence et droits humains
Les obligations internationales actuelles en matière de Droits de l’Homme tirent leur source
de la Charte des Nations Unies qui affirme que « Les Droits de l’Homme sont basés sur le
principe fondamental selon lequel toutes les personnes ont une dignité humaine inhérente
à leur personne et cela sans distinction de sexe, race, couleur de la peau, langue, nationalité,
âge, classe ou convictions religieuses ou politiques; ils jouissent à titre égal de leurs droits ».
• Types de droits
En vue de traduire les principes de la Déclaration Universelle en droits humains ayant force
de loi (au moins pour les Etats qui les ont ratifiés), l’Assemblée Générale l’a divisée en deux
‘’pactes’’, l’un sur les droits civils et politiques, l’autre sur les droits sociaux, culturels et
économiques.
31
Violence et droits humains
Les enfants sont protégés par les instruments généraux des Droits Humains. En outre, ils
ont droit à la protection que leur accorde la Convention internationale relative aux Droits
de l’Enfant. Le tableau ci-dessous consigne les principaux droits sociaux et économiques en
faveur de la protection de l’enfant.
32
Violence et droits humains
1. Législation internationale
Le monde célèbre le 20 novembre La journée internationale des droits de l’enfant, ou journée
mondiale de l’enfance. Au Maroc, cette date coïncide avec le 20ème anniversaire de la
ratification par le Maroc de la Convention des droits de l’enfant.
33
Violence et droits humains
34
Violence et droits humains
Article 35
Droit à être protégé contre la vente, la traite et l’enlèvement.
Article 36
protection contre toutes autres formes d’exploitation non citées dans les autres articles de
la convention.
Article 37
Droit à être protégé contre la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants et
les privations de liberté
Article 38
protection contre l’enrôlement dans les conflits armés
Article 39
fait à l’Etat l’obligation de faire en sorte que les enfants victimes de conflits armés, de
torture, de négligence, d’exploitation ou de sévices bénéficient de traitements appropriés
pour assurer leur réadaptation et leur réinsertion sociale.
les mécanismes nationaux et régionaux permettant aux enfants de présenter des plaintes
pour violation de leurs droits. Ce protocole a été adopté par l’ONU en 2011 et ratifié par
le Maroc le 27 Novembre 2014; établissant une procédure de plainte individuelle en
cas violations de droits de l’enfant, le nouveau traité donne la possibilité aux enfants, ou
35
Violence et droits humains
36
Violence et droits humains
2. Législation nationale
En plus de la ratification des conventions internationales, le Maroc a aussi initié des
mesures d’harmonisation de la législation interne avec les dispositions des instruments
internationaux relatifs aux Droits Humains concernant l’enfant.
37
Violence et droits humains
38
Violence et droits humains
Afin de préserver les droits de l’enfant conformément à la loi et garantir sa protection Plu-
sieurs dispositions du Code de la famille de 1956 ont été révisées en 2004, tenant compte
des dispositions pertinentes des conventions internationales ratifiées par le Maroc, afin de
préserver les droits et la dignité des enfants.
Dans l’article 54 du code la famille un certains nombres de devoirs des parents à l’égard de
leurs enfants sont énoncés spécifiques à la protection de l’enfant, citons :
• assurer leur protection et veiller sur leur santé depuis la conception jusqu’à l’âge de
la majorité;
• établir et préserver leur identité, notamment par le nom, la nationalité et
l’inscription à l’état civil;
• prendre toutes mesures possibles en vue d’assurer la croissance normale des enfants,
en préservant leur intégrité physique et psychologique et en veillant sur leur santé
par la prévention et les soins;
• assurer leur orientation religieuse et leur inculquer les règles de bonne conduite et
les nobles idéaux qui favorisent l’honnêteté dans la parole et l’action et écartent le
recours à la violence préjudiciable au corps et à l’esprit, et s’abstenir, en outre, de ce
qui est de nature à compromettre les intérêts de l’enfant.
Outre les droits précités, l’enfant handicapé a droit à une protection spécifique, compte
tenu de son état, notamment à un enseignement et à une qualification adaptée à son
handicap en vue de faciliter son insertion dans la société.
39
Violence et droits humains
Pour cette tranche d’âge, le code stipule que le mineur ne peut travailler
sans autorisation écrite préalablement remise par l’agent chargé de l’inspection du travail,
et après consultation de son tuteur.
- Le même code punit d’une amende de 25 000 à 30 000 DH tout employeur qui engage
un salarié mineur de moins de 15 ans. La récidive est passible d’une amende portée au
double et d’un emprisonnement de 6 jours à 3 mois.
40
Violence et droits humains
Cet amendement a permis ainsi à toutes les citoyennes marocaines de bénéficier du droit
de transmettre leur nationalité à leurs enfants, tout en prenant en considération la
protection de l’intérêt suprême de l’enfant et de ses droits et la reconnaissance de sa pleine
citoyenneté dès sa naissance.
41
Violence et droits humains
Article 461
Quiconque expose ou délaisse en un lieu non solitaire, un enfant de moins de quinze ans ou
un incapable hors d’état de se protéger lui même à raison de son état physique ou mental,
est, pour ce seul fait, puni de l’emprisonnement de trois mois à un an.
S’il est résulté de l’exposition ou du délaissement une maladie ou incapacité de plus de
vingt jours, la peine est l’emprisonnement de six mois à deux ans. Si l’enfant ou l’incapable
est demeuré mutilé ou estropié ou s’il est resté atteint d’une infirmité permanente, la peine
est l’emprisonnement de deux à cinq ans.
Si la mort a été occasionnée, la peine est la réclusion de cinq à dix ans.
Article 462
Si les coupables sont les ascendants ou toutes autres personnes ayant autorité sur l’enfant
ou l’incapable ou en ayant la garde, la peine :
Est l’emprisonnement de six mois à deux ans dans le cas prévu au 1er alinéa de l’article
précédent;
Est l’emprisonnement d’un à trois ans dans le cas prévu à l’alinéa 2 dudit article;
Est portée au double dans le cas prévu à l’alinéa 3 dudit article;
Est la réclusion de cinq à vingt ans dans le cas prévu à l’alinéa 4 dudit article.
Article 463
Si la mort a été occasionnée avec intention de la provoquer, le coupable est puni, selon les
cas, des peines prévues aux articles 392 à 397.
42
Violence et droits humains
- fait office d’intermédiaire, facilite ou porte assistance à la vente ou à l’achat, par quelque
moyen que ce soit d’un enfant de moins de dix-huit ans.
La tentative de ces actes est réprimée de la même peine que celle prévue pour l’infraction
consommée.
Le jugement peut prononcer à l’encontre du condamné, la privation d’un ou de plusieurs
droits prévus à l’article 40 et l’interdiction de résidence de cinq à dix ans.
La protection prévue par le code pénal contre la pornographie mettant en scène
des enfants
Article 497
Quiconque excite, favorise ou facilite la débauche ou la prostitution des mineurs de moins
de dix-huit ans, est puni de l’emprisonnement de deux à dix ans et d’une amende de vingt
mille à deux cent mille dirhams.
Article 503-2
Quiconque provoque, incite ou facilite l’exploitation d’enfants de moins de dix-huit ans
dans la pornographie par toute représentation, par quelque moyen que ce soit, d’un acte
sexuel réel, simulé ou perçu ou toute représentation des organes sexuels d’un enfant à des
fins de nature sexuelle, est puni de l’emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende
de dix mille à un million de dirhams.
La même peine est applicable à quiconque produit, diffuse, publie, importe, exporte,
expose, vend ou détient des matières pornographiques similaires.
Ces actes sont punis même si leurs éléments sont commis en dehors du Royaume.
43
Violence et droits humains
La peine prévue au premier alinéa du présent article est portée au double lorsque l’auteur est
l’un des ascendants de l’enfant, une personne chargée de sa protection ou ayant autorité sur lui.
La même peine est applicable aux tentatives de ces actes.
Le jugement de condamnation ordonne la confiscation et la destruction des matières
pornographiques.
Le tribunal peut ordonner la publication ou l’affichage du jugement.
En outre, le jugement peut ordonner, le cas échéant, le retrait de la licence dont le condamné
est bénéficiaire. Il peut, également, prononcer la fermeture temporaire ou définitive des
locaux.
La protection prévue par le code pénal contre les violences envers l’enfant
Article 408
Quiconque volontairement fait des blessures ou porte des coups à un enfant âgé de moins
de quinze ans ou l’a volontairement privé d’aliments ou de soins au point de compromettre
sa santé, ou commet volontairement sur cet enfant toutes autres violences ou voies de fait
à l’exclusion des violences légères, est puni de l’emprisonnement d’un an à trois ans.
Article 409
Lorsqu’il est résulté des coups, blessures, violences, voies de fait ou privations visés à
l’article précédent, une maladie, une immobilisation ou une incapacité de travail supérieure
à vingt jours, ou s’il y a eu préméditation, guet-apens ou usage d’une arme, la peine est
l’emprisonnement de deux à cinq ans.
Le coupable peut, en outre, être frappé pour cinq ans au moins et dix ans au plus de l’interdiction
d’un ou plusieurs des droits mentionnés à l’article 40 du présent code et de l’interdiction de séjour.
Article 410
Lorsqu’il est résulté des coups, blessures, violences, voies de fait ou privations visés à
l’article 408, une mutilation, amputation, privation de l’usage d’un membre, cécité, perte
d’un œil ou autres infirmités permanentes, la peine est la réclusion de dix à vingt ans.
Si la mort en est résulté sans intention de la donner, la peine est celle de la réclusion de
vingt à trente ans.
Si la mort en est résulté, sans intention de la donner, mais par l’effet de pratiques
habituelles, la peine est celle de la réclusion perpétuelle.
Si les coups, blessures, violences, voies de fait ou privations ont été pratiqués avec l’intention
de provoquer la mort, l’auteur est puni de mort.
44
Violence et droits humains
Article 411
Lorsque le coupable est un ascendant ou toute autre personne ayant autorité sur l’enfant
ou ayant sa garde, il est puni :
1° Dans le cas prévu à l’article 408, de l’emprisonnement de deux à cinq ans;
2° Dans le cas prévu à l’article 409, du double de la peine d’emprisonnement édictée audit
article.
Dans les cas prévus aux deux paragraphes précédents le coupable peut, en outre, être
frappé pour cinq ans au moins et dix ans au plus de l’interdiction d’un ou plusieurs des
droits mentionnés à l’article 40 du présent code et de l’interdiction de séjour.
3° Dans le cas prévu à l’alinéa 1 de l’article 410, de la réclusion de vingt à trente ans;
4° Dans le cas prévu à l’alinéa 2 de l’article 410, de la réclusion perpétuelle;
5° Dans les cas prévus aux alinéas 3 et 4 de l’article 410, de la peine de mort.
Article 482
Sont punis de l’emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 200 à 500 dirhams,
que la déchéance de la puissance paternelle soit ou non prononcée à leur égard, les père
et mère qui compromettent gravement par de mauvais traitements, par des exemples
pernicieux d’ivrognerie ou d’inconduite notoire, par un défaut de soins ou par un manque
de direction nécessaire, soit la santé, soit la sécurité, soit la moralité de leurs enfants ou
d’un ou plusieurs de ces derniers. Les coupables peuvent, en outre, être frappés pour cinq
ans au moins et dix ans au plus de l’interdiction d’un ou plusieurs des droits mentionnés à
l’article 40 du présent code.
Article 486
Le viol est l’acte par lequel un homme a des relations sexuelles avec une femme contre le
gré de celle-ci. Il est puni de la réclusion de cinq à dix ans.
Toutefois si le viol a été commis sur la personne d’une mineure de moins de dix-huit ans,
d’une incapable, d’une handicapée, d’une personne connue par ses facultés mentales faibles,
ou d’une femme enceinte, la peine est la réclusion de dix à vingt ans203.
Article 487
Si les coupables sont les ascendants de la personne sur laquelle a été commis l’attentat, s’ils
sont de ceux qui ont autorité sur elle, s’ils sont ses tuteurs ou ses serviteurs à gages, ou les
serviteurs à gages des personnes ci-dessus désignées, s’ils sont fonctionnaires ou ministres
d’un culte, ou si le coupable quel qu’il soit, a été aidé dans son attentat par une ou plusieurs
personnes, la peine est :
45
Violence et droits humains
46
Violence et droits humains
CBV avec infirmité Crime (art. 402 CP) cour d’appel Réclusion de 5 à 10
permanente ans
47
Violence et droits humains
3. Dispositifs institutionnels
3.1. Observatoire national des droits de l’enfant (ONDE)
L’Observatoire National des Droits de l’Enfant, a œuvré depuis sa création pour l’élaboration
d’actions en vue d’accélérer le processus de la mise en œuvre de la Convention des Nations
Unies relative aux Droits de l’Enfant.
La mise en place de cette institution en 1999 a constitué une phase essentielle de la
consolidation et de l’approfondissement des actions menées en faveur de l’enfant au
Maroc. Grâce aux missions suivantes:
• Analyser de façon continue la situation de l’enfant en matière de protection et
promotion de ses droits, et évaluer l’impact des actions engagées dans les domaines
afférent au bien-être de l’enfant, afin d’actualiser les défis à relever.
• Informer, sensibiliser et conseiller les différentes instances concernées par la
protection de l’enfant et la promotion de ses droits, tant à l’échelon national que
régional.
• Engager des actions démonstratives promotionnelles des droits de l’enfant dans les
domaines de la santé, l’éducation, le juridique, les loisirs, la culture, etc.
• Coordonner des initiatives intersectorielles engagées par les partenaires nationaux
et internationaux en faveur de la protection de l’enfant et la promotion de ses droits
48
Violence et droits humains
les cellules de prise en charge juridique des femmes et enfants au niveau des
tribunaux
Ces cellules comprennent des assistantes sociales et différents représentants du système
juridique dédiés à la prise en charge juridique entre autres des enfants victimes de violence.
49
Violence et droits humains
50
Violence et droits humains
• Contribue à la mise en œuvre des mécanismes prévus par les conventions internationales
relatives aux droits de l’Homme auquel le Maroc a adhéré;
• Effectue des visites aux centres de protection de l’enfance et de la réinsertion et
élabore des rapports sur les visites et les soumet aux autorités compétentes;
• Examine et étudie l’harmonisation des textes législatifs et réglementaires en vigueur
avec les conventions internationales des droits de l’homme et au droit international
humanitaire et propose les recommandations qu’il juge opportunes aux autorités
gouvernementales.
51
Violence et droits humains
Les phases et actions internationales les plus importantes, dont l’effet a considérablement
influencé les politiques, stratégies et programmes d’actions nationaux, y compris dans
notre pays, en matière de lutte contre la VFG et la violence envers l’enfant sont :
52
Violence et droits humains
53
Violence et droits humains
54
Violence et droits humains
55
Violence et droits humains
56
Violence et droits humains
57
Violence et droits humains
58
Deuxième partie
Prise en charge
au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
Objectifs général
Accroître les connaissances des professionnels de santé et leur permettre d’acquérir des
habilités pour améliorer la prise en charge médicale, psychosociale et médico-légale des
enfants victimes de violence .
Objectifs spécifiques
• Accueillir et écouter les enfants victimes de violence et leurs accompagnateurs;
• Adopter les règles d’accueil et d’entretien de l’EVV;
• Dépister /reconnaître une violence non révélée;
• Informer et orienter l’EVV et son tuteur légal;
• Assurer la PEC multidisciplinaire de l’ EVV;
• Etablir un constat médical et informer la famille et l’enfant sur ses droits;
• Assurer le suivi des enfants;
• Orienter vers les réseaux adaptés en fonction des besoins des victimes.
61
Prise en charge au niveau
Prisedes
en charge
structures
au niveau
de santé
des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
Accueil Recueil de
l’anamnèse Examen clinique Traitement Dossier médical Hospitalisation
2 - L’Anamnèse
Lignes de conduite générale :
• S’entretenir avec l’enfant ou l’adolescent seul sauf si le petit enfant ne peut être
rassuré que par la présence de l’un des parents;
• Il importe de prendre son temps pour établir un bon dialogue adapté à l’âge de
l’enfant et à sa phase de développement psychologique;
62 63
Prise en charge au niveau des structures de santé
• Il faut toujours commencer à aborder avec lui des généralités en posant des
questions sur des sujets neutre (par exemple : école, copains, activités favorites,
environnement familial …), ensuite entamer le sujet sur les raisons de sa visite;
• Commencer l’entretien par des questions ouvertes de type « pourquoi es-tu ici
aujourd’hui ? » ou « qu’est qu’on t’a dit avant de venir ici ? »;
• Rassurer l’enfant en lui disant qu’il peut tranquillement répondre « je ne sais pas »;
• Faire preuve de patience, s’adapter au rythme de l’enfant, ne pas interrompre le fil
de ses pensées;
• Laisser l’enfant parler librement de son histoire et des faits dont il a été victime. Si
un blocage apparaît, il faut tenter de le contourner au lieu de le heurter de front et
parfois savoir attendre;
• L’entretien ne doit pas être suggestif et être le moins direct possible afin de ne pas
induire les réponses, surtout chez un très jeune enfant;
• Poser des questions ouvertes pour obtenir des informations sur l’agression;
• Poser des questions fermées : oui-non uniquement pour clarifier les détails;
• Si les questions ouvertes suscitent chez l’enfant de l’angoisse, on peut alterner de
temps en temps par des questions fermées;
• Le vocabulaire doit pouvoir être compris par l’enfant. Pour cela, il faudra utiliser ses
propres mots et termes quand cela est possible;
• Les questions doivent être simples car l’enfant ne demande pas spontanément de
reformuler une question incomprise;
• Si l’enfant ne parle pas, le professionnel de santé peut lui dire qu’il pourra parler plus
tard. Il lui exprime qu’il comprend que c’est très difficile de dire certaines choses,
surtout s’il a subi des pressions ou des menaces;
• Il faut s’adapter aux besoins de l’enfant en situation d’handicap;
• On peut s’aider par des techniques de jeux ou de dessins;
• A la fin de l’entretien, il faut toujours demander à l’enfant s’il n’a rien à ajouter, puis
faire une synthèse du récit et le rapporter fidèlement sur le dossier médical avec les
propres termes de l’enfant;
• Il faut lui expliquer ses droits en des termes très simples tout en manifestant notre
désir de l’aider, et informer son tuteur ou représentant légal sur nos limites .il est
exclu de le juger ou de lui faire la morale .il faut faire référence à une équipe
multidisciplinaire consacrée à sa prise en charge et obtenir son consentement pour
l’examiner;
64
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
65
Prise en charge au niveau des structures de santé
Au stade de l’entretien, la possibilité d’une violence peut être évoquée devant l’existence
de certains éléments :
66
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
3 - L’examen médical
3.1 Préparer l’enfant pour l’examen
Il faut commencer par Obtenir le consentement :
Commenter le formulaire de consentement pour l’examen et la collecte des preuves
médico-légales (contenu dans le dossier médical de l’enfant voir Annexe 1) avec l’enfant et/
ou du parent ou tuteur, en expliquant ce qu’il contient.
Demander la signature, une fois le contenu du formulaire a été compris. Si le parent ou le
tuteur n’est pas en mesure d’écrire, se procurer l’empreinte de son pouce et la signature
d’un témoin. S’il y a refus au consentement ou si le parent ou le tuteur est soupçonné d’être
l’auteur des abus; dans ce cas procéder au signalement.
• Cet examen ne doit pas constituer un traumatisme supplémentaire pour l’enfant et il
ne doit pas être vécu comme une seconde agression.
• Il ne doit être pratiqué que lorsque l’enfant est en confiance et prêt à l’accepter.
• Expliquer à l’enfant ce qui doit se passer pendant l’examen, en utilisant des termes
qu’il/elle peut comprendre
• Encourager l’enfant à poser, à tout moment pendant l’examen, n’importe quelle
question sur des sujets qui l’inquiètent ou qu’il/elle ne comprend pas.
Avec une préparation adéquate, la plupart des enfants seront en mesure de se détendre et
de participer à l’examen.
Dans de rares cas, l’enfant ne peut pas être examiné car il est très agité. Seulement dans les
cas où l’enfant ne peut pas être calmé et que son traitement est urgent, on peut utiliser des
calmants comme l’un des médicaments suivants :
Diazépam : par voie orale ou rectale : 0,5 mg/ kg de poids corporel; maxi-
mum 10 mg ou Hydroxyzine par voie orale
67
Prise en charge au niveau des structures de santé
Il est possible que l’enfant souffre et qu’il ne parvienne pas à se relaxer à cause de la
douleur. Dans ce cas, lui administrer du paracétamol ou d’autres simples analgésiques
pour soulager sa douleur. Attendre que ces médicaments agissent avant de procéder à
l’examen.
• Ne jamais forcer un enfant terrorisé et qui fait de la résistance, afin de compléter un
examen. Ceci risque d’aggraver son état de peur et d’anxiété et augmenter l’impact
psychologique de l’abus.
68
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
Chez le nourrisson :
Noter tout gonflement, impotence ou douleurs à la mobilisation des membres. Mais
assez souvent, les fractures sont cliniquement latentes et ne sont découvertes que
sur des clichés radiologiques.
Réaliser des radiographies systématiques du squelette, non seulement devant tout
signe clinique pouvant évoquer une fracture mais devant tout nourrisson porteur de
lésions suspectes.
69
Prise en charge au niveau des structures de santé
Chez l’enfant :
• Les fractures n’ont aucun caractère spécifique.
• Envisager la possibilité de mauvais traitement devant l’association d’une fracture
à d’autres lésions significatives ou la découverte radiologique de cals de fractures
anciennes.
70
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
• réaliser un scanner cérébral qui met en évidence l’hématome sous dural ou sous
arachnoïdien et le fond d’œil qui peut montrer une hémorragie rétinienne.
Un traumatisme crânien non documenté est en faveur de maltraitance jusqu’à preuve du contraire
71
Prise en charge au niveau des structures de santé
- en position dorsale dite de grenouille : étendue sur le dos, les jambes pliées et les
genoux écartés vers l’extérieur avec des talons collés près des fesses. L’écartement des
• L’examen de la fillette peut se faire de deux façons :
- engrandes
positionlèvres
dorsale
et dite
leur de grenouille
traction : étendue
vers le haut puissurvers
le dos,
le baslespermettent
jambes pliées
une et les
ouverture
- en position dorsale
genoux
ditevers
de l’extérieur
grenouilleavec
: étendue sur le dos, les jambes pliées et les genoux
largeécartés
de l’orifice hyménal (Voir des talons
Schéma des collés près des
différentes fesses.
formes L’écartement
de l’hymen des6).
: annexe
écartés vers l’extérieur avec des talons collés près des fesses. L’écartement des grandes
lèvres et grandes
leur- en lèvres etvers
position
traction leur le
traction
haut vers
genu-pectorale le vers
: c’est
puis haut puis verspermettent
la meilleure
le bas le bas permettent
position pour une une ouverture
ouvrirouverture
l’orifice hyménal,
large de
largeavec
l’orifice hyménal de l’orifice
(Voir hyménal
traction Schéma (Voir Schéma
desle différentes
labiale vers haut suiviedesd’une
différentes
formes deformes
traction vers ledebas.
l’hymen l’hymen
: annexe: annexe
6). 6).
- engenu-pectorale
- en position position genu-pectorale
: c’est la: c’est la meilleure
meilleure position
position pourpour ouvrirl’orifice
ouvrir l’orifice hyménal,
hyménal, avec
Apprécier la forme de l’orifice hyménal, l’aspect du bord libre et l’état péri- hyménal.
traction labiale vers le
avec traction hautvers
labiale suivie d’une
le haut traction
suivie vers levers
d’une traction bas.
le bas.
• Apprécier la forme de l’orifice hyménal, l’aspect du bord libre et l’état péri- hyménal.
Apprécier la forme de l’orifice hyménal, l’aspect du bord libre et l’état péri- hyménal.
Examiner
• Examiner les cuisses,
les cuisses, le pubis,
le pubis, lesles grandesetetpetites
grandes petites lèvres,
lèvres, leleclitoris,
clitoris, l’urètre et la
l’urètre et la
fourchette postérieure
fourchette à laà recherche
postérieure la recherchededetraces
tracesde de traumatisme
traumatisme récentrécent : abrasion,
: abrasion,
ecchymose,
Examiner lespétéchies,
ecchymose,cuisses, hématome,
le pubis,
pétéchies,
érythème,
les grandes
hématome, et petites lacération,
érythème,
ou des
lèvres, le clitoris,
lacération, ou des l’urètreséquelles
et la de de
séquelles
traumatisme chronique : hypertrophie du clitoris ou de son capuchon, dépression de
fourchette postérieure
traumatisme à la: hypertrophie
chronique recherche de traces deoutraumatisme récentdépression
: abrasion,de la
la fourchette postérieure, pigmentationdu ouclitoris de son capuchon,
hypopigmentation…
ecchymose,
fourchettepétéchies, hématome,
postérieure, érythème,
pigmentation lacération, ou des séquelles de
ou hypopigmentation…
• Rechercher des lésions : condylomes, ulcérations, vésicules : symptômes évoquant
traumatisme chronique
Rechercher : hypertrophie
des lésions du clitoris
: condylomes, ou devésicules
ulcérations, son capuchon, dépression
: symptômes de la une
évoquant
uneIST…
fourchette
IST… postérieure, pigmentation ou hypopigmentation…
Rechercher des lésions : condylomes, ulcérations, vésicules : symptômes évoquant une
IST…
72
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
Condylomes acuminés
Chez l’adolescente
• Faire l’examen sur une table gynécologique avec un bon éclairage.
• Reporter les lésions traumatiques au schéma du quadrant horaire.
• Réaliser l’examen comme précédemment décrit. La zone postérieure de l’insertion
de l’hymen peut être étalée après bombement de la cloison recto-vaginale par un
toucher rectal. Le bord libre de l’hymen peut être mieux étudié en introduisant par
l’orifice hyménal une sonde de Foley, celle-ci est gonflée en arrière de la membrane
hyménale puis retirée doucement vers l’opérateur.
• Rechercher chez la vierge les signes d’une défloration récente : déchirures complètes
ou incomplètes siégeant le plus souvent entre 04h et 08h en position de décubitus
dorsal, sous forme de plaie inégale, saignante et tuméfiée. Leur cicatrisation dure
de cinq à huit jours et en cas d’infection la durée peut être augmentée. Dans le cas
de l’hymen complaisant (dilatable), l’orifice hyménéal est large sans lésions, parfois
admettant deux doigts (ne pas confondre lésions cicatrisées et encoches hyménales
naturelles).
• Rechercher en cas d’absence de virginité d’autres signes témoignant de l’acte sexuel
telle qu’une lésion vulvaire ou vaginale, la présence de sperme dans le vagin ou une
complication à type de grossesse ou de contamination infectieuse.
Chez le garçon
Examiner le pubis, la verge et le scrotum qui sont rarement le siège de lésions à type de :
• déchirure de l’orifice urétral ou du frein prépucial,
• présence de sang, d’un œdème du prépuce ou de tout le pénis,
• hématomes ou de plaies du scrotum.
73
Prise en charge au niveau des structures de santé
74
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
75
Prise en charge au niveau des structures de santé
Référer et orienter l’enfant vers le psychologue ou le pédopsychiatre dans les cas suivants
La présence de ces signes n’est pas spécifique à une forme particulière de mauvais
traitement et doit imposer le recours à un avis spécialisé.
Lors de l’évaluation psychologique, l’évaluation des parents eux-mêmes est nécessaire pour
juger de leur capacité ou incapacité transitoire à assurer un soutien à l’enfant. Il est important
de les rassurer et les déculpabiliser car ils peuvent se sentir responsables de ce qui arrive à
l’enfant et douter de leur capacité à le protéger.
Dans le cas où lors de l’évaluation initiale l’enfant ne présente pas ces signes, ils doivent
être recherchés lors des consultations de suivi.
76
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
77
Prise en charge au niveau des structures de santé
Avant de collecter les preuves médico-légales, le prestataire de service doit connaître les
laboratoires effectuant les analyses et la façon d’y accéder.
La nature des preuves prélevées dépend des ressources et des dispositions locales.
Ne pas collecter des preuves qui ne peuvent pas être traitées.
78
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
Tests de Dépistage
Chez la fille • Sérologie syphilitique : TPHA- VDRL
• Sér ologie HIV
• Sérologie de l’Hépatite B
• PCR dans urines
Chez le garçon • Sérologie syphilitique : TPHA- VDRL
• Sérologie HIV : <18mois PCR pour VIH
• Sérologie de l’Hépatite B.
• PCR dans urines
79
Prise en charge au niveau des structures de santé
Il faut garder à l’esprit que si l’agression sexuelle est récente, les analyses seront
négatives à moins que l’enfant n’ait déjà une IST préexistante. Un examen physique
de contrôle une semaine après la dernière exposition sexuelle peut être nécessaire
pour permettre des prélèvements appropriés.
Prélèvements médico-légaux :
Le praticien peut être amené à effectuer des prélèvements en vue de rechercher du sperme
et/ou des analyses génétiques. Ces preuves médico-légales doivent être prélevées pendant
l’examen médical. Pour ce faire, il est nécessaire de :
• Obtenir l’accord de l’enfant et/ou du parent ou tuteur;
• Travailler systématiquement à partir du formulaire d’examen médical contenu dans
le dossier médical (voir Annexe 3);
• Expliquer à l’enfant et à son parent/ou tuteur tout ce qui est fait et pourquoi;
• Afin de garder leur valeur probante, effectuer ces prélèvements sous réquisition
judiciaire et les faire saisir et sceller par un officier de police judiciaire.
Lors de la collecte des échantillons, les principes suivants doivent être respectés :
1- Eviter la contamination. S’assurer que les spécimens ne sont pas contaminés par
d’autres matériaux. Mettre toujours des gants stériles. Les systèmes modernes
d’extraction de l’ADN sont très sensibles et peuvent détecter du matériel étranger
à partir de très faible quantité.
2- Collecter le plus rapidement possible les échantillons. Les chances de collecter des
preuves médico-légales diminuent avec le temps. Idéalement, faire les prélèvements
dans les 24 heures. Après 72 heures, le rendement des prélèvements est
considérablement réduit.
3- Conditionner, conserver de façon appropriée les échantillons selon les recommandations
des laboratoires d’analyses.
4- Etiqueter correctement les échantillons avec la mention du nom de l’enfant, sa date
de naissance, l’identité du professionnel de la santé, la nature de l’échantillon et la
date et heure du prélèvement.
5- Sécuriser les prélèvements. Seules les personnes autorisées sont habilitées à les
manipuler. La documentation doit inclure la signature de tous ceux qui ont été en
possession des preuves à un moment ou à un autre (de la personne qui les a
prélevées à celle qui les transporte au tribunal), afin d’éviter tout risque de
manipulation frauduleuse.
80
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
6- Répertorier dans le dossier médical la liste des échantillons prélevés et leur devenir.
* prélèvements à la recherche de sperme :
• Effectuer la recherche de sperme dans les agressions sexuelles récentes datant de
moins de 72h;
• Effectuer les prélèvements dans tous les sites susceptibles de contenir du sperme
(bouche, canal anal, vulve, vagin, périnée);
• Utiliser des écouvillons de coton sec stériles qui seront séchés ensuite a l’air libre
avant de les replacer dans leur tube protecteur. Au mieux ils seront congelés à –
18°C et à défaut à + 4°C pendant 48h au maximum avant leur acheminement au
laboratoire d’analyse.
* prélèvement de poils ou cheveux étrangers découverts sur l’enfant ou sur ses vêtements
• Les conserver dans une enveloppe en papier à température ambiante;
• Aucun délai par rapport à l’agression n’est nécessaire.
* prélèvement de vêtements tachés
• Sécher toute tache suspecte si besoin;
• Conserver à température ambiante dans une enveloppe en papier.
81
Prise en charge au niveau des structures de santé
Tableau 1 : Régime thérapeutique des IST recommandé par l’OMS pour les enfants et les
adolescents (peut aussi être utilisé comme traitement prophylactique)a
IST MEDICAMENT VOIE D’ADMINISTRATION ET POSOLOGIE
N. Gonorrhoea Ceftriaxone 125 mg IM en dose unique
ou 400 mg per os en dose unique pour
enfant de moins de 12 ans, 8 mg/kg per os en dose unique
Cefixime
en cas d’allergie aux bétalactamines à macrolide
Chlamydia T. Doxycyclineb si poids ≥ 45 Kg, : 100 mg per os, deux fois par jour pendant
7 jours
ou si poids < 45 Kg : 2.2 mg/Kg per os, deux fois par jour
pendant 7 jours
Azithromycine
20 mg/kg par voie orale, dose unique
Trichomonas Métronidazole 30 à 40mg/kg de poids corporel par voie orale,
3 fois par jour pendant 7jours
82
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
83
Prise en charge au niveau des structures de santé
84
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
o Existence d’une IST ou d’une lésion génitale aussi bien chez l’enfant que chez
l’agresseur;
o Connaissance du statut sérologique de l’agresseur : à défaut, connaissance de ses
conduites à risque ou de son appartenance à un groupe à risque;
o Agressions ou agresseurs multiples.
• S’il existe un risque identifiable, l’enfant doit être référé au médecin habilité pour la
prise en charge des accidents d’exposition (programme trithérapie);
• Le traitement doit être débuté au mieux dans les 48 heures, au maximum dans les
72 heures;
• Habituellement, une trithérapie est prescrite ; parfois seulement une bithérapie
(risque faible, difficultés prévisibles d’observance, traitements associés…);
• En cas d’agression de moins de 8 jours, en l’absence de vaccination contre l’hépatite
B ou en cas de vaccination douteuse ou incomplète : faire une injection de vaccin
contre l’hépatite B;
• La poursuite ou non de la vaccination sera discutée selon le résultat de la sérologie
initiale;
• Discuter dans certains cas, avec l’infectiologue, l’administration de gammaglobulines
spécifiques VHB si l’enfant n’était pas vacciné et que l’agresseur est connu porteur
d’une hépatite aiguë B.
8 - Hospitalisation de la victime
L’hospitalisation de l’enfant s’impose devant :
• La gravité des lésions physiques constatées;
• L’ampleur du retentissement psychologique;
• Des perturbations socio-familiales rendant l’écartement de l’enfant judicieux;
• Pour compléter le bilan;
• La procédure judiciaire.
L’hospitalisation permet en outre de :
• Mettre en place les traitements médicaux et/ou chirurgicaux appropriés;
• Observer l’évolution des lésions et du comportement;
• Susciter une concertation pluri-disciplinaire.
85
Prise en charge au niveau des structures de santé
86
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
10 - Certificat Médico-légal
87
Prise en charge au niveau des structures de santé
88
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
A faire :
89
Prise en charge au niveau des structures de santé
A ne pas faire :
11 - Le Signalement
Le signalement consiste à alerter l’autorité administrative judiciaire compétente en vue
d’une intervention institutionnelle. Son objectif n’est pas de dénoncer l’auteur des faits,
mais de signaler une situation de danger vis-à-vis d’un enfant.
Le signalement pose toujours de délicats problèmes pour le praticien, d’autant plus que la
violence n’est le plus souvent que suspectée.
L’article 446 du code pénal dans son 2ème alinéa donne seulement la permission
- sans obligation - au médecin de signaler aux autorités judiciaires administratives
compétentes, les faits délictueux et les actes de mauvais traitements ou de privation
perpétrés contre des mineurs de moins de 18 ans; en l’exonérant d’une poursuite
pour violation du secret professionnel. Cependant, le praticien, en cas d’inaction,
risque de se voir poursuivi pour non assistance à personne en danger (Art 431 du
code pénal), ou pour non dénonciation d’un crime (Art 299 du code pénal).
En pratique
• S’il existe une suspicion de mauvais traitements, hospitaliser l’enfant dans un service
de pédiatrie. Cette hospitalisation permettra de :
o Mettre l’enfant à l’abri d’un éventuel péril imminent;
o Compléter l’évaluation clinique et éliminer d’autres diagnostics différentiels;
o Suivre l’évolution de l’enfant dans le temps en observant notamment si les lésions
sont spontanément résolutives quand il est éloigné du milieu familial.
• Si le diagnostic de sévices graves est posé avec existence d’un risque immédiat pour
l’enfant, signaler aussitôt au procureur du Roi, qui a toute autorité pour prendre
les décisions qui s’imposent. Ce signalement pourra se faire par appel téléphonique
mais il est obligatoire de le confirmer par écrit;
90
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
• Rédiger le signalement comme un certificat médical daté et signé (voir Annexe 8);
• Adresser le signalement au procureur du Roi du tribunal dont dépend le domicile de
la famille;
• Ne jamais remettre le signalement à un tiers, fût-il parent de la victime ou personne
de confiance.
91
Prise en charge au niveau des structures de santé
92
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
- Un contact, comme une poignée de mains, une main posée sur l’épaule, rend le
rapport plus « humain ».
• Comprendre l’enfant et sa famille, l’assistant(e) social(e) doit faire preuve
d’empathie. C’est une capacité à comprendre l’autre, ce qu’il vit, ce qu’il ressent,
se mettre à sa place dans l’épreuve, sans toutefois mettre ses propres émotions sur
celles de l’enfant (qui est différent de nous) sans tomber dans l’apitoiement ni
l’affectivité;
• Respecter L’Enfant en tant qu’être humain; Il ne faut jamais traiter un enfant
maltraité comme un cas. Les croyances de l’enfant ou de sa famille sont respectées,
la vie privée est traitée avec égard, son intimité est préservée et les informations
recueillies resteront confidentielles;
• Eviter les jugements de valeur; c’est l’un des principes fondamentaux du service
social, il implique que l’assistante sociale doit rejeter toute pensée ou envie
d’évaluer dans quelle mesure l’enfant est responsable de sa situation actuelle. Ne
pas être jugé est pour l’enfant un besoin primordial, il craint être étiqueté et par
conséquent, peut se réfugier dans une attitude de défense qui entrave le bon
établissement de la relation d’aide qui le lie à l’assistante sociale ;
L’entretien doit se dérouler dans un endroit calme et isolé. Il doit être mené avec tact.
Les informations recueillies lors de l’entretien détermineront le diagnostic social de
la situation et par conséquent l’intervention appropriée. Tout au long de l’entretien,
ctionnel, et doit observer les attitudes suivantes :
a. La réceptivité, à savoir l’ensemble des comportements qui montrent à l’enfant qu’on
est attentif à lui (le contact visuel, les expressions corporelles telles que les
mimiques …);
b. L’encouragement : ensemble des comportements qui aident l’enfant à poursuivre
l’entretien : acquiescements verbaux, hochements de tête…
c. Les questions : L’assistante sociale doit privilégier les questions ouvertes qui laissent
à l’enfant une plus grande liberté pour la réponse et permet de recueillir des
informations plus riches et plus détaillées;
d. Le dialogue doit être dans les mots que l’enfant comprend, les messages doivent
rester simples; utiliser des techniques de reformulation et de validation; respecter
les réticences de l’enfant notamment en cas d’abus sexuel; privilégier le langage non
verbal.
93
Prise en charge au niveau des structures de santé
2 - Le diagnostic social
S’appuie sur les connaissances sociales, juridiques et psychologiques de l’assistant(e)
social(e), sur les éléments recueillis lors de l’entretien et l’observation, mais aussi et surtout
son expérience professionnelle. Il concrétise la compréhension du problème en dévoilant
les « causes » et vise à établir la prise en charge la plus efficace et la plus adaptée possible
à la situation de l’enfant.
Dans le ce diagnostic social on distingue trois éléments importants :
• Le diagnostic étiologique : Qui consiste en la recherche des facteurs étiologiques
actuels ou passés (précarité, famille disloquée, mesures éducatives trop rigides,
croyances religieuses hermétiques…) qui auraient engendré le problème de violence
ou qui le maintiennent et ceci à travers l’étude du vécu de l’enfant.
• Le Diagnostic de classification : fait appel à certaines caractéristiques de l’enfant :
l’âge, le sexe, l’appartenance, le niveau scolaire, la profession des parents…afin
de distinguer entre les besoins élémentaires de l’enfant et ses besoins d’épanouissement
et par quels moyens d’action on va les satisfaire.
• Le Diagnostic dynamique : cherche à exprimer l’interaction des forces qui sont
en œuvre pour la création du problème ou dans son traitement, il s’agit de détecter
l’interaction entre l’enfant VV et les autres personnes ou systèmes de façon à voir
quel changement portant sur quel élément peut affecter la situation dans son
ensemble, c’est donc la recherche des causes dynamiques du problème.
3 - L’intervention
L’intervention est un acte qui doit être planifié à l’avance et conçu conjointement entre
l’assistant(e) social(e), l’enfant et sa famille pour permettre une meilleure adhésion des
deux parties au processus de la résolution du problème.
A l’issue de l’établissement d’un diagnostic efficace et adapté, il y a deux volets principaux
pour tout traitement social selon les exigences de chaque situation :
a) Traitement de la personnalité :
Son objectif est de renforcer l’empowerment de l’enfant et d’améliorer sa capacité d’adaptation
sociale en lui permettant de reprendre le contrôle sur sa vie et se libérer du sentiment de la
victimisation. Et ce à travers un soutien et un accompagnement psychologique (Il ne s’agit
pas d’une intervention psychologique profonde)
a) Intervention sur l’environnement :
L’assistant(e) social(e) oriente les efforts vers les forces latentes dans le milieu social de
l’enfant afin d’abolir les tensions de destruction provenant de l’environnement, et qui
94
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
4 - Suivi et évaluation
L’assistant(e) social(e) doit assurer le suivi des enfants victimes violence en gardant le lien
avec tous les autres partenaires de la chaine de prise en charge. Il (Elle) doit aussi procéder
à l’évaluation de ses activités et de la qualité des prestations fournies. L’autoévaluation
permet à l’assistant(e) social(e) d’estimer l’efficacité des ses interventions et d’apprécier
la pertinence de l’utilisation des ressources ainsi que le changement opéré dans la vie de
l’enfant par rapport aux objectifs escomptés. Cela lui permettra, un cumul d’expériences
nécessaire au réajustement de ses interventions.
95
Prise en charge au niveau des structures de santé
5 - Travaux rédactionnels
L’assistant(e) social(e) doit aussi veiller à :
• Recueillir les informations nécessaires pour renseigner le système d’information des
EVV selon les modalités et les directives établies par le programme national de la
santé pour la prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence;
• Veiller à ce que le dossier médical de l’enfant soit bien rempli par le médecin traitant;
• Rédiger les fiches de liaison;
• Etablir les rapports statistiques;
• Veiller à l’archivage des documents (Dossier médical et formulaires de notification…)
afin d’assurer la traçabilité de ses activités.
96
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
Pertinence du chapitre
Tous les professionnels de santé, quelque soit leur niveau d’intervention, sont ou seront
confrontés aux problèmes de prise en charge des enfants victimes de violence. Chacun
selon son niveau peut apporter aide, soutien, soins et référence aux enfants victimes de
violence.
Cette prise en charge étant institutionnalisée et intégrée dans le système de santé au niveau
des structures existantes, il faudra aussi que le professionnel de santé puisse appréhender
et maitriser le circuit de prise en charge afin d’éviter que les EVV ne soient “ perdues “ et
livrés à eux même sans accompagnement ni orientation dans le circuit complexe des
structures de santé notamment aux urgences.
Quelque soit le niveau de PEC, les professionnels de santé travailleront dans le cadre d’un
réseau groupant les partenaires impliqués : le système de santé, le système judiciaire à
travers les tribunaux, la police judiciaire, parfois la gendarmerie royale et la société civile,
par le biais des associations/centres d’écoute.
Ce chapitre aborde dans cette perspective les niveaux d’intervention auprès des EVV et ce
faisant il précise les rôles et définit les tâches par niveau et par profil des professionnels de
santé impliqués afin de les faire connaître aux praticiens et favoriser leur application dans
les processus de prise en charge.
Objectifs
- Répertorier les différentes structures et niveaux d’intervention auprès des EVV
- Définir les tâches par niveau et par profil des professionnels
- Identifier les systèmes de référence contre référence ente les différents niveaux
- Orienter vers les structure/centres appropriés en fonction de l’évaluation de la
situation clinque et des besoins des patient(e)s
97
Prise en charge au niveau des structures de santé
SECTION 1: LES STRUCTURES DE SANTÉ DÉDIÉES À LA PEC DES ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCE
98
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
99
Prise en charge au niveau des structures de santé
Les assistant(e)s social(e)s des UIPFEVV coordonnent toutes les étapes de cette prise en
charge et s’assurent de l’effectivité du circuit préférentiel de prise en charge au sein de la
structure hospitalière.
100
Prise en charge au niveau des structures de santé
Prise en charge au niveau des structures de sante
SECTION 2 : AUTO EVALUATION DES DE LA PRISE EN CHARGE DES ENFANTS VICTIMES DE VIOLENCE
PAR LE PROFESSIONNEL DE SANTE
Afin d’assurer les différentes tâches faisant partie de la séquence de soins fondée sur de
bonnes pratiques pour la PEC de l’EVV, les indicateurs de processus (tableau ci-dessous)
permettent d’évaluer la conformité de la prise en charge par rapport au guide de référence.
101
Prise en charge au niveau des structures de santé
102
Troisième partie
Cadre operationnel
système d’organisation et de
coordination des structures de prise en charge
Cadreoperationnelsystèmed’organisationetdecoordination
des structures de prise en charge
105
Cadre operationnel système d’organisation et de coordination
des structures de prise en charge
unités puissent s’acquitter de leur mission qui est celle - comme leur nom l’indique - d’offrir
une prise en charge intégrée des enfants victimes de violence sur les plans médical,
médico-légal et psycho-social.
Une unité de prise en charge des EVV doit assurer les activités suivantes :
1. L’accueil de l’EVV;
2. Une prise en charge médicale, et médico-légale;
3. Une prise en charge psychologique;
4. Une prise en charge sociale;
5. Une information sur les questions de violence à l’égard des enfants, leurs
conséquences, sur les droits des victimes et les services disponibles;
6. Une sensibilisation des PS en matière de violence à l’égard des enfants;
7. L’utilisation du système d’information mis en place (collecte, analyse, suivi et
diffusion des données relative à la violence à l’égard des enfants);
8. L’orientation et la coordination à l’intérieur de l’hôpital en application du
circuit préférentiel de prise en charge mis en place au sein de l’hôpital, ainsi
qu’à l’extérieur avec les différents partenaires;
9. La référence-contre référence standardisée;
10. Un suivi régulier des indicateurs de productivité et de la qualité de la prise en
charge des EVV;
11. Disposer d’un listing des partenaires concernés;
12. Application des normes, protocoles, conduites à tenir de référence recommandés
par le MS pour la PEC;
13. Faire connaître l’unité et diffuser l’information sur sa disponibilité auprès des inter-
venants potentiels et de la population;
14. Participer à la formation continue des PS et former les nouvelles recrues;
15. Assurer le plaidoyer en faveur des EVV (interne et externe);
16. Favoriser le partage/échange de bonnes pratiques entre les unités du système de
santé et les autres partenaires.
106
Cadreoperationnelsystèmed’organisationetdecoordination
des structures de prise en charge
107
Cadre operationnel système d’organisation et de coordination
des structures de prise en charge
L’assistante sociale est l’élément pivot dans la prise en charge des EVV.
3 - Fonctionnement de l’unité
3.1. Horaires de travail
L’unité fonctionne selon l’horaire administratif normal tout en tenant compte du contexte
et des ressources disponibles de façon permanente, cela dit, la prise en charge est
organisée de telle sorte que la continuité du service soit garantie 24h/24 en coordination
avec les services des urgences et de pédiatrie.
4 - Système d’information
Les modèles des Supports papiers du système d’information sont élaborés par le PNPFEVV
et peuvent être sujets à modification selon les évolutions que peut connaitre cette prise en
108
Cadreoperationnelsystèmed’organisationetdecoordination
des structures de prise en charge
La fiche de liaison
• Elle est utilisée pour adresser l’EVV à d’autres structures selon les besoins de sa prise
en charge. (Annexe 10)
Rapports périodiques
Les données sont collectées, archivées par l’assistante sociale, elle est responsable de la
rédaction des rapports d’activité trimestriel et annuel à adresser au PNPFEVV au niveau de
la Direction de la Population.
109
Cadre operationnel système d’organisation et de coordination
des structures de prise en charge
110
Cadreoperationnelsystèmed’organisationetdecoordination
des structures de prise en charge
La prise en charge des EVV ne peut se concevoir que dans le cadre d’un partenariat entre
les différentes structures ou entités qui sont impliquées chacune selon ses compétences
et responsabilités pour assurer aux victimes de violence une prise en charge complète et
globale.
Objectifs
Ce chapitre permet aux professionnels de santé impliqués dans la prise en charge des EVV
de :
• Maîtriser les mécanismes d’orientation des EVV;
• Répertorier les mécanismes et les structures de coordination;
• Identifier le rôle de chaque partenaire membre du réseau de prise en charge des EVV.
111
Cadre operationnel système d’organisation et de coordination
des structures de prise en charge
112
Cadreoperationnelsystèmed’organisationetdecoordination
des structures de prise en charge
Prévention
• Fournir l’information, la sensibilisation et contribuer à la promotion des droits de
l’enfant;
• Elaborer et diffuser les documents appropriés sur les textes législatifs, le circuit
de protection, les listes des professionnels et les guides spécifiques destinés aux
spécialistes;
• Elaborer et coordonner un plan d’action pour la promotion de la protection locale.
113
Cadre operationnel système d’organisation et de coordination
des structures de prise en charge
114
Références
• Altarac M, Strobino D. Abuse during pregnancy and stress because of abuse during
pregnancy and birthweight. Journal of the American Medical Women’s Association,
2002, 57(4) : 208–214
• Bellis MA, Hughes K, Leckenby N, Jones L, Baban A, Kachaeva M et al. Adverse childhood
experiences and associations with health-harming behaviours in young adults: surveys
in the European Region. Bulletin of the World Health Organization. 2014; 92:641–655B.
doi: http://dx.doi. org/10.2471/BLT.13.129247
• Black MC, Breiding MJ. Adverse health conditions and health risk behaviors associated
with intimate partner violence – United States, 2005. Morbidity and Mortality Weekly
Report, 2008, 57(5):113–117
• British Columbia Centre of Excellence for Women’s Health. Review of Interventions to
Identify, Prevent, Reduce and Respond to Domestic Violence. 2013. http://www.nice.
org.uk/guidance/ph50/resources/review-of-interventions-to-identify-prevent-reduceand-
respond-to-domestic-violence2 (accessed July 17, 2014)
• Claudia Garcia – Moreno and al, The health –systems response to violence against
women, the Lancet, Nov 2014, http://dx.doi.org/10.1016 /S0140-6736(14)61837-7 )
• Colombini M, Mayhew S, Watts C. Health-sector responses to intimate partner violence
in low- and middle-income settings: a review of current models, challenges and
opportunities. Bull World Health Organ 2008; 86: 635–42).
• Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) adopté par l’Assemblée générale
des Nations unies en 1989 dans le but de reconnaître et protéger les droits spécifiques
des enfants.
• Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes
(en anglais Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination Against
Women, CEDAW) a été adoptée le 18 décembre 1979 par l’Assemblée générale des
Nations Unies.
• Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, New York, Nations
Unies, 23 février 1994, (Résolution No. A/RES/48/104)
• Décret n° 2-14-5 6 2 du 21 juillet 2014 (7 chaoual 1436), relatif à l’organisation de l’offre
de soins, à la carte sanitaire et aux schémas régionaux de l’offre de soins. Paru au B.O
n° 6388 – 4 kaada 1436 (20-08-2015) et pris pour l’application de la Loi-cadre n° 34-09
relative au système de santé et à l’offre de soins.
• Directives de l’Inter-Agency Standing Committee (IASC), « en vue d’interventions contre
la violence basée sur le sexe dans les situations de crise humanitaire », 2005.
115
• Duvvury et al. Intimate Partner Violence: Economic costs and implications for growth
and development, VAP, No.3, Nov 2013.
• Global and regional estimates of violence against women: prevalence and health effects
of intimate partner violence and non-partner sexual violence, World Health Organization,
2013
• Global and regional estimates of violence against women: prevalence and health effects
of intimate partner violence and non-partner sexual violence, World Health
Organization, P7, 2013.
• Heise, Lori L. What works to prevent partner violence: An evidence overview. STRIVE
Research Consortium, 2011
• Howard LM et al. Domestic violence and severe psychiatric disorders: prevalence and
interventions. Psychological Medicine, 2010, 40(6):881–893.
• INSPIRE Sept stratégies pour mettre fin à la violence à l’encontre des enfants, http://
apps.who.int/iris/bitstream/10665/246213/1/WHO-NMH-NVI-16.7-fre.pdf
• Klugman, J., Hanmer, L., Twigg, S., Hasan, T., McCleary-Sills, J., and Santa Maria, J. Voice
and Agency: Empowering Women and Girls for Shared Prosperity, World Bank Group,
2014
• Leeb TR, Lewis T, Zolotor AJ. A review of physical and mental health consequences
of child abuse and neglect and implications for practice. American Journal of Lifestyle
Medicine. 2011;5(5):454–468.
• Loi cadre n° 34-09 relative au système de santé et à l’offre de soins, promulguée par
Dahir n°1-11-83 du 29 rejeb 1432 (2 juillet 2011).
• Loi n° 120-13 modifiant et complétant la Loi n° 65-00 portant Code de la couverture
médicale de base, promulguée par Dahir n° 1-14-141 du 25 chaoual 1435 (22 août 2014).
• Miller AH. Neuroendocrine and immune system interactions in stress and depression.
Psychiatric Clinics of North America, 1998, 21(2):443–463
• Morrison, A. and M.B. Orlando. 1999. “The Socioeconomic Costs of Domestic Violence:
Chile and Nicaragua, ” in ,” in Morrison and Biehl (eds.), Too Close to Home: Domestic
Violence in the Americas. Washington, D.C.: Inter-American Development Bank
• Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels adopté à New
York le 16 décembre 1966 par l’Assemblée générale des Nations unies dans sa résolution
2 200 A (XXI).
• Prise en charge de la violence basée sur le genre dans les situations d’urgence, guide
d’accompagnement de la formation en ligne, P 8, UNFPA.
• Rapport de la Conférence internationale sur la population et le développement, Le Caire,
5-13 septembre 1994, Document coté sous référence : A/CONF.171/13/Rev., Publication
des Nations Unies, Numéro de vente : 95.XIII.18 ; Nations Unies, New York, 1995.
116
• Rapport mondial sur la violence et la santé, OMS, Genève, 2002.
• Résolution A61/299 points 25,26 et 27, Assemblé Générale des Nations Unies, 2006
• Résolution A61/299 point 28, Assemblé Générale des Nations Unies, 2006
• Résolution A61/299 point 30, Assemblé Générale des Nations Unies, 2006
• Résolution A61/299 point 34, Assemblé Générale des Nations Unies, 2006
• Résolution A61/299 point 37, Assemblé Générale des Nations Unies, 2006
• Responding to intimate partner violence and sexual violence against women: WHO
clinical and policy guidelines, World health organisation, 2013
• Sunita Kishor and Kiersten Johnson, Profiling Domestic Violence: A Multi-Country Study
(Columbia, MD: ORC Macro, 2004).
• Système d’information des femmes et enfants victimes de violence, Direction de la
Population, Ministère de la santé, 2014
• Wadhwa PD, Entinger S, Buss C, Lu MC. The contribution of maternal stress to preterm
birth: issues and considerations. Clinical Perinatology, 2011, 39:351–384.
• Warshaw C. Intimate partner abuse : Developing a framework for change in medical
education. Acad Med 1997; 72 (1suppl) : S26 -37).
• World Bank, World Development Report 1993: investing in health., Oxford University
Press, 1993.
117
118
ANNEXES
119
120
Annexe 1 : Exemple du formulaire de consentement
121
Annexe 2 : Classification de Tanner pour évaluer le stade pubertaire
FILLE :
Stade Développement mammaire Pilosité pubienne
1 pas de tissu glandulaire Pas de pilosité
GARÇON :
Stade )Testicules (longueur moyenne Pilosité pubienne
1 Inférieure à 2,5 cm Pas de pilosité
122
123
Annexe 3 : Dossier MEDICAL POUR ENFANT VICTIME DE VIOLENCE /
formulaire d’anamnèse et d’examen
124
125
126
127
128
129
130
131
132
133
134
135
136
137
Annexe 4 : circuit hospitalier preferentiel des femmes et enfants
victimes de violence
138
Annexe 5 : Classification médico-légale des blessures
LES CONTUSIONS
On parle de contusion lorsque l’agent vulnérant provoque une attrition des tissus sans
rompre la surface de la peau. Elles regroupent :
Écrasements /les fractures Écrasement des tissus moux / solution de continuité de l’os
LES PLAIES
C’est une solution de continuité des téguments ou des muqueuses ; elles peuvent être
classées en deux catégories :
Plaie simple Plaie franche, pas de perte de substance où les berges sont nettes
et franches
Plaie contuse Regroupe les caractères d’une plaie et d’une contusion. Les
berges sont contuses et déchiquetés, le fond est sanguinolent et
meurtri, et il peut exister une perte de substance.
LES BRULURES
Elles représentent une lésion corporelle secondaire à l’action de la chaleur, certaines
radiations, des flammes et des produits corrosifs.
139
Annexe 6 : Schéma des différentes formes de l’hymen
140
Annexe 7 : Modèle du certificat médico-légal
CERTIFICAT MEDICAL
141
L’état de l’enfant a nécessité ............... (citer les principaux traitements instaurés et la
durée d’hospitalisation éventuelle).
En conclusion, cet enfant présente (ou non) des traces de violences récentes et une réaction
psychique compatible (ou non) avec l’agression qu’il (elle) dit avoir subie.
Des séquelles pourraient persister donnant lieu à une Incapacité Permanente Partielle (IPP)
à expertiser ultérieurement.
Certificat fait ce jour et remis en mains propres à (autorités requérantes, parent / tuteur)
Signature du médecin
142
Annexe 8 : Modèle de signalement
143
Annexe 9 : Check-list pour les besoins en matière de gestion
clinique des enfants survivants à la violence.
Cadre et équipement
• salle d’examen discrète et tranquille
• table d’examen
• éclairage
• autoclave ou tout au moins un accès à une autoclave pour la stérilisation du matériel
• échelles de hauteur et diagrammes de poids pour enfants
• balance
Personnel
• professionnels de santé formés et disponible 24/24h
• présence d’une assistante sanitaire dans la salle pendant l’examen
• gants stériles
• matériel stérile pour les soins des lésions et matériel de suture
• aiguilles/seringues et tube pour collecter le sang
• ruban mètre pour mesurer la taille des lésions
• écouvillons stériles pour les prélèvements médico-légaux
• sacs en papier pour la collecte des preuves
• rubans adhésifs pour fermer et étiqueter les conteneurs/sacs
Médicaments
• pour le traitement des MST, selon le protocole national
• pilules contraceptives d’urgence
• toxoide tétanique, immunoglobuline tétanique
• vaccin contre hépatite B
• analgésiques (ex : paracétamol)
• sédatifs (diazépam)
• anesthésique local pour les sutures
• antibiotique pour le traitement des plaies
Fournitures administratives
• formulaires de consentement.
• formulaires de signalement.
• diagramme médical avec pictogramme.
• endroits fermés pour garder les rapports confidentiels.
144
Annexe 10 : Modèle de fiche de liaison
Royaume du Maroc
Direction de la Population
Division de la Santé Maternelle et Infantile
Unité de lutte contre la violence Fondée sur le Genre
FICHE DE LIAISON
N° du dossier :………………….…………………………………..………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………… …………………………………………………………………….………………..
Signature et cachet
145
Annexe 11 : Algorithme de la prise en charge syndromique des IST
Symptômes
Syndromes Signes (examen) principaux Germes les plus Courants
)interrogatoire)
E c o u l e m e n t Ecoulement urétral Ecoulement urétral (au be- - Neisseria Gonorrhae
urétral soin demandez au patient (gonococcie)
Dysurie
de compresser son pénis à - Chlamydia trachomatis
Pollakiurie la base au gland) (chlamydiose)
146
Annexe 12 : Etude(s) de cas
147
Les rapports sexuels étaient très souvent douloureux pour Fatima. Elle a été traitée
plusieurs fois au centre de santé pour des pertes et des irritations vaginales. Les infirmières
lui ont donné des brochures décrivant sa maladie, mais ses capacités de lecture étaient
limitées. Elle avait peur de demander à ses amies de les lire pour les images embarrassantes
qui y figurent. Elle revenait chaque fois au centre de santé avec le même problème, les
infirmières lui ont dit qu’elle attrapait la maladie à cause des rapports sexuels non protégés
avec son mari et qu’il devait employer les condoms pour se (elle) protéger, et que ce serait
vraiment ennuyeux pour elle, si elle ne les employait pas. En fait, Fatima croyait que seules
les prostituées utilisaient les condoms et qu’Ahmed les refaisait. Le quatrième enfant de
Fatima était un garçon, et Ahmed en était heureux. Il a attendu avec intérêt son deuxième
et troisième fils. Entre-temps, Fatima était de plus en plus fatiguée, inquiète, et triste. Elle
avait une vie difficile faite de travail dur, du lever du soleil jusqu’au crépuscule, pour s’occuper
de sa famille. La famille parvenait à peine à se maintenir et était toujours à la limite du
désastre.
Fatima craignait que comme elle, ses filles ne puissent pas aller à l’école. Elle a voulu que
les choses soient différentes pour elles et qu’elles aient l’opportunité de terminer leurs
études, de trouver du travail, et de faire les choix qu’elle n’a pas pu faire. Elle a compris que
le seul moyen de garantir cela à ses filles était de gagner de l’argent, mais elle n’avait jamais
fini l’école et n’a aucune qualification.
Comment pourrait-elle alors gagner de l’argent? Comment pourrait-elle jamais rendre les
choses différentes pour ses filles? Plus le temps passait, et plus Fatima semblait se
résigner à sa situation. Elle a fini par croire qu’elle ne pourrait pas changer la manière dont
les choses étaient faites. Le pourra t-elle?
148
ANNEXE 13 : CIRCULAIRE 1040 ET DIRECTIVES DE SUIVI
149
150
151
152
153
154
155
156
Programme national de la santé pour la prise en charge des femmes et enfants victimes de violence
Milieu
U
Date de déclaration Date de la violence Nom et prénom Age
N° d'ordre
R Oui Non
Fille
Garçon
Urbain
Rural
Ensemble
ANNEXE 14 : SUPPORTS DU SYSTEME D’INFORMATION
Migrant
Totaux
157
158
Physique
Sexuelle
Type de violence
Psychologique
Privation et negligence
Traite
Medicale
Psychologique
Hospitalisation
Prise en charge
Pillule d'urgence
Oui
CML
Non
Oui
Signalement
Non
Autres à préciser
159
M
Sexe
F
Age
Père /Mère
Famille de la victime (
frère sœur, tante,
oncle,….)
Professeur/Instituteur
Collègues, Ami (es )
Aucun lien
Lien avec la victime
Inconnu
Identification de l'agresseur
Autres à préciser
Oui
Non
Personne addictive
NSP
Type d'addiction
Observation
160
161
ﺍاﻻﺳﺗﻣﺎﺭرﺓة ﺍاﻟﺧﺎﺻﺔ ﺑﺎﻟﺗﻛﻔﻝل ﺑﺎﻷﻁطﻔﺎﻝل ﺿﺣﺎﻳﯾﺎ ﺍاﻟﻌﻧﻑف
ﺳﻨﺔ ﺭرﻗﻢ ﺗﺴﻠﺴﻠﻲ
ﺍاﻟﻁطﻔﻝل ﺍاﺣﺩد ﺍاﻟﺟﻳﯾﺭرﺍاﻥن ﺃأﺣﺪ ﺍاﻷﻗﺎﺭرﺏب ﺍاﻻﻡم ﺍاﻷﺏب
ﻟﻭوﺣﺩدﻩه
ﺃأﺧﺮ ﺍاﻟﺪﺭرﻙك ﺍاﻟﺸﺮﻁطﺔ ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﺎﻟﻤﺆﺳﺴﺔ ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﻤﺆﺳﺴﺔ
ﺍاﻟﺘﻌﻠﻴﯿﻤﺔ ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ
ﺃأﻧﺜﻰ ﺫذﻛﺮ
ﺍاﺳﻡم ﺍاﻟﻁطﻔﻝل ............................................:ﺗﺎﺭرﻳﯾﺦ ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد ........................................:ﻣﻛﺎﻥن ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد............................:
ﺍاﺧﺮ ﻣﻬﮭﺎﺟﺮ ﻣﻦ ﺟﻨﻮﺏب ﺍاﻟﺼﺤﺮﺍاء ﻣﻐﺮﺑﻴﯿﺔ
ﺷﺒﻪﮫ ﺣﻀﺮﻱي ﺣﻀﺮﻱي ﻗﺮﻭوﻱي
ﻻ ﻧﻌﻢ
ﺣﺮﻛﻴﯿﺔ ﺣﺴﻴﯿﺔ ﺫذﻫﮬﮪھﻨﻴﯿﺔ
ﻻ ﻧﻌﻢ
ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺗﺄﻫﮬﮪھﻴﯿﻠﻲ ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺇإﻋﺪﺍاﺩدﻱي ﺍاﺑﺘﺪﺍاﺋﻲ ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺃأﻭوﻟﻲ
ﺑﺪﻭوﻥن ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﻏﻴﯿﺮ ﻧﻈﺎﻣﻲ ﺗﻜﻮﻳﯾﻦ ﻣﻬﮭﻨﻲ ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺍاﻷﺻﻴﯿﻞ
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف
ﺃأﺭرﻣﻝل)ﺓة( ﻣﻁطﻠﻕق)ﺓة( ﻣﺗﺯزﻭوﺝج)ﺓة( ﺃأﻋﺰﺏب
oﺣﺮﻓﻲ
oﻋﺎﻣﻞ ﻣﻨﺰﻟﻲ
oﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﻤﻌﻤﻞ ﺍاﻭو ﻣﺤﻞ
ﺗﺠﺎﺭرﻱي
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف ﺑﺪﻭوﻥن ﻳﯾﺸﺘﻐﻞ ﻳﯾﺘﻤﺪﺭرﺱس
oﺑﺎﺋﻊ ﻣﺘﺠﻮﻝل
ﻣﺘﺴﻮﻝل o
ﺃأﺧﺮ o
ﺻﺎﺣﺐ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص ﻣﻮﻅظﻒ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم
ﻋﺎﻁطﻞ ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف ﺁآﺧﺮ
ﺻﺎﺣﺒﺔ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص ﻣﻮﻅظﻔﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم
ﻋﺎﻁطﻠﺔ ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف ﺁآﺧﺮ
ﺃأﺭرﻣﻞ ﺃأﻡم ﻋﺎﺯزﻳﯾﺔ ﻣﻄﻠﻘﻴﯿﻦ ﻣﺘﺰﻭوﺟﻴﯿﻦ
162
ﺍاﻟﺨﻨﻖ ﺍاﻟﺘﺴﻤﻴﯿﻢ ﺍاﻟﺤﺮﻕق ﺍاﻟﻀﺮﺏب /ﺍاﻟﺠﺮﺡح
ﺍاﻟﻬﮭﺰ
ﺍاﻟﺘﻌﺮﻱي ﺃأﻣﺎﻡم ﺍاﻟﻄﻔﻞ ﺍاﻟﺘﺤﺮﺵش
ﺍاﻹﻳﯾﻼﺝج ﺍاﻟﻤﻼﻣﺴﺔ ﺍاﻟﺠﻨﺴﻴﯿﺔ
ﺍاﻟﻠﻔﻈﻲ
ﺃأﺧﺮ ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﻓﻲ ﺗﻌﺮﻳﯾﺾ ﺍاﻟﻄﻔﻞ ﺍاﻟﺘﺤﺮﻳﯾﺾ ﻋﻠﻰ ﺍاﻟﺒﻐﺎء
ﺍاﻟﺪﻋﺎﺭرﺓة ﻟﻤﺸﺎﻫﮬﮪھﺪ ﺇإﺑﺎﺣﻴﯿﺔ
ﺍاﻟﺘﻬﮭﺪﻳﯾﺪ /ﺍاﻻﺑﺘﺰﺍاﺯز ﺍاﻟﻌﺰﻝل / ﺍاﻟﺤﺮﻣﺎﻥن ﺍاﻟﻌﺎﻁطﻔﻲ ﺍاﻟﺴﺐ ﻭو ﺍاﻟﺸﺘﻢ
ﺍاﻻﺣﺘﺠﺎﺯز
ﺃأﺧﺮ ﺍاﻟﺘﻤﻴﯿﻴﯿﺰ ﺍاﻟﺘﺤﻘﻴﯿﺮ
ﺍاﻟﻤﺪﺭرﺳﺔ ﻣﻜﺎﻥن ﻋﺎﻡم ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻤﻌﺘﺪﻱي ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻄﻔﻞ
ﺃأﺧﺮ ﻣﻜﺎﻥن ﺍاﻟﻌﻤﻞ ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﺰﻭوﺟﻴﯿﺔ ﺍاﻟﻤﺆﺳﺴﺔ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﯿﺔ
ﺍاﻛﺜﺮ ﻣﻦ ﻣﺮﺓة ﺍاﻭوﻝل ﻣﺮﺓة
163
164
ﺍاﻻﺳﺗﻣﺎﺭرﺓة ﺍاﻟﺧﺎﺻﺔ ﺑﺎﻟﺗﻛﻔﻝل ﺑﺎﻷﻁطﻔﺎﻝل ﺿﺣﺎﻳﯾﺎ ﺍاﻟﻌﻧﻑف
ﺷﺑﻛﺔ ﺍاﻟﻣﺳﺗﺷﻔﻳﯾﺎﺕت
ﺳﻨﺔ ﺭرﻗﻢ ﺗﺴﻠﺴﻠﻲ
ﺍاﻟﻁطﻔﻝل ﺍاﺣﺩد ﺍاﻟﺟﻳﯾﺭرﺍاﻥن ﺃأﺣﺪ ﺍاﻷﻗﺎﺭرﺏب ﺍاﻻﻡم ﺍاﻷﺏب
ﻟﻭوﺣﺩدﻩه
ﺃأﺧﺮ ﺍاﻟﺪﺭرﻙك ﺍاﻟﺸﺮﻁطﺔ ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﺎﻟﻤﺆﺳﺴﺔ ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﻤﺆﺳﺴﺔ
ﺍاﻟﺘﻌﻠﻴﯿﻤﺔ ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ
ﻻ ﻧﻌﻢ ﻫﮬﮪھﻝل ﺳﺑﻕق ﺍاﻟﺗﺑﻠﻳﯾﻎ ﻋﻥن ﺍاﻟﻌﻧﻑف؟
ﺍاﺧﺮ ﺍاﻟﺪﺭرﻙك ﺍاﻟﺸﺮﻁطﺔ ﺧﻠﻴﯿﺔ ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ ﺑﺎﻟﻨﺴﺎء ﻭو ﻣﺴﺘﺸﻔﻰ ﻣﺮﻛﺰ ﺻﺤﻲ ﺍاﻳﯾﻥن ﺗﻡم ﺍاﻟﺗﺑﻠﻳﯾﻎ؟
ﺃأﻧﺜﻰ ﺫذﻛﺮ
ﺍاﺳﻡم ﺍاﻟﻁطﻔﻝل ............................................:ﺗﺎﺭرﻳﯾﺦ ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد ........................................:ﻣﻛﺎﻥن ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد............................:
ﺍاﺧﺮ ﻣﻬﮭﺎﺟﺮ ﻣﻦ ﺟﻨﻮﺏب ﺍاﻟﺼﺤﺮﺍاء ﻣﻐﺮﺑﻴﯿﺔ
ﺷﺒﻪﮫ ﺣﻀﺮﻱي ﺣﻀﺮﻱي ﻗﺮﻭوﻱي
ﻻ ﻧﻌﻢ
ﺣﺮﻛﻴﯿﺔ ﺣﺴﻴﯿﺔ ﺫذﻫﮬﮪھﻨﻴﯿﺔ
ﻻ ﻧﻌﻢ
ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺗﺄﻫﮬﮪھﻴﯿﻠﻲ ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺇإﻋﺪﺍاﺩدﻱي ﺍاﺑﺘﺪﺍاﺋﻲ ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺃأﻭوﻟﻲ
ﺑﺪﻭوﻥن ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﻏﻴﯿﺮ ﻧﻈﺎﻣﻲ ﺗﻜﻮﻳﯾﻦ ﻣﻬﮭﻨﻲ ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺍاﻷﺻﻴﯿﻞ
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف
ﺃأﺭرﻣﻝل)ﺓة( ﻣﻁطﻠﻕق)ﺓة( ﻣﺗﺯزﻭوﺝج)ﺓة( ﺃأﻋﺰﺏب
oﺣﺮﻓﻲ
oﻋﺎﻣﻞ ﻣﻨﺰﻟﻲ
oﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﻤﻌﻤﻞ ﺍاﻭو ﻣﺤﻞ
ﺗﺠﺎﺭرﻱي
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف ﺑﺪﻭوﻥن ﻳﯾﺸﺘﻐﻞ ﻳﯾﺘﻤﺪﺭرﺱس
oﺑﺎﺋﻊ ﻣﺘﺠﻮﻝل
ﻣﺘﺴﻮﻝل o
ﺃأﺧﺮ o
ﺻﺎﺣﺐ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص ﻣﻮﻅظﻒ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم
ﻋﺎﻁطﻞ ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف ﺁآﺧﺮ
ﺻﺎﺣﺒﺔ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص ﻣﻮﻅظﻔﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم
ﺭرﺑﺔ ﺑﻴﯿﺖ ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف ﺁآﺧﺮ
ﺃأﺭرﻣﻞ ﺃأﻡم ﻋﺎﺯزﻳﯾﺔ ﻣﻄﻠﻘﻴﯿﻦ ﻣﺘﺰﻭوﺟﻴﯿﻦ
165
ﺍاﻟﺨﻨﻖ ﺍاﻟﺘﺴﻤﻴﯿﻢ ﺍاﻟﺤﺮﻕق ﺍاﻟﻀﺮﺏب /ﺍاﻟﺠﺮﺡح
ﺍاﻟﻬﮭﺰ
ﺍاﻟﺘﻌﺮﻱي ﺃأﻣﺎﻡم ﺍاﻟﻄﻔﻞ ﺍاﻟﺘﺤﺮﺵش
ﺍاﻹﻳﯾﻼﺝج ﺍاﻟﻤﻼﻣﺴﺔ ﺍاﻟﺠﻨﺴﻴﯿﺔ
ﺍاﻟﻠﻔﻈﻲ
ﺃأﺧﺮ ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﻓﻲ ﺗﻌﺮﻳﯾﺾ ﺍاﻟﻄﻔﻞ ﺍاﻟﺘﺤﺮﻳﯾﺾ ﻋﻠﻰ ﺍاﻟﺒﻐﺎء
ﺍاﻟﺪﻋﺎﺭرﺓة ﻟﻤﺸﺎﻫﮬﮪھﺪ ﺇإﺑﺎﺣﻴﯿﺔ
ﺍاﻟﺘﻬﮭﺪﻳﯾﺪ /ﺍاﻻﺑﺘﺰﺍاﺯز ﺍاﻟﻌﺰﻝل / ﺍاﻟﺤﺮﻣﺎﻥن ﺍاﻟﻌﺎﻁطﻔﻲ ﺍاﻟﺴﺐ ﻭو ﺍاﻟﺸﺘﻢ
ﺍاﻻﺣﺘﺠﺎﺯز
ﺃأﺧﺮ ﺍاﻟﺘﻤﻴﯿﻴﯿﺰ ﺍاﻟﺘﺤﻘﻴﯿﺮ
ﺍاﻟﻤﺪﺭرﺳﺔ ﻣﻜﺎﻥن ﻋﺎﻡم ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻤﻌﺘﺪﻱي ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻄﻔﻞ
ﺃأﺧﺮ ﻣﻜﺎﻥن ﺍاﻟﻌﻤﻞ ﺍاﻟﻤﺆﺳﺴﺔ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﯿﺔ ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﺰﻭوﺟﻴﯿﺔ
ﺍاﻛﺜﺮ ﻣﻦ ﻣﺮﺓة ﺍاﻭوﻝل ﻣﺮﺓة
ﻁطﻠﺐ ﺷﻬﮭﺎﺩدﺓة ﻁطﺒﻴﯿﺔ ﺗﻜﻔﻞ ﻧﻔﺴﻲ ﺗﻜﻔﻞ ﻁطﺒﻲ ﻁطﻠﺐ ﻣﻌﻠﻮﻣﺎﺕت
ﻁطﻠﺏب ﺍاﻟﻣﺳﺎﻋﺩدﺓة
ﺃأﺧﺭرﻯى
ﺍاﻻﺟﺗﻣﺎﻋﻳﯾﺔ
ﺗﻮﺟﻴﯿﻪﮫ ﻧﺤﻮ ﻁطﺒﻴﯿﺐ ﻣﺨﺘﺺ:
oﻁطﺐ ﺍاﻷﻁطﻔﺎﻝل
oﺟﺮﺍاﺣﺔ ﺍاﻷﻁطﻔﺎﻝل
ﺗﺴﻠﻴﯿﻢ ﺷﻬﮭﺎﺩدﺓة ﻁطﺒﻴﯿﺔ: oﻁطﺐ ﺍاﻟﻨﺴﺎء ﻭو ﺍاﻟﺘﻮﻟﻴﯿﺪ
oﺟﺮﺍاﺣﺔ ﺍاﻟﻌﻈﺎﻡم ﻭو ﺍاﺳﺗﺷﻔﺎء:
ﺍاﻟﻤﻔﺎﺻﻞ o ﻟﺩدﻭوﺍاﻋﻲ ﻁطﺑﻳﯾﺔ ﻋﻼﺟﺎﺕت ﺃأﻭوﻟﻳﯾﺔ
oﺍاﻗﻞ ﻣﻦ 8ﺃأﻳﯾﺎﻡم
oﻁطﺐ ﺍاﻷﺷﻌﺔ oﻟﺩدﻭوﺍاﻋﻲ ﺣﻣﺎﺋﻳﯾﺔ
oﺑﻴﯿﻦ 08ﻭو 21ﻳﯾﻮﻡم
oﻁطﺐ ﺍاﻟﺒﻴﯿﻮﻟﻮﺟﻴﯿﺎ
oﺃأﻛﺜﺮ ﻣﻦ 21ﻳﯾﻮﻡم )ﺍاﻟﻤﺨﺘﺒﺮ(
oﺍاﻟﻄﺐ ﺷﺮﻋﻲ
oﺍاﻟﻄﺐ ﻧﻔﺴﻲ
oﺍاﺧﺮ
166
167
ﺍاﻻﺳﺗﻣﺎﺭرﺓة ﺍاﻟﺧﺎﺻﺔ ﺑﺎﻟﺗﻛﻔﻝل ﺑﺎﻷﻁطﻔﺎﻝل ﺿﺣﺎﻳﯾﺎ ﺍاﻟﻌﻧﻑف
ﺳﻨﺔ ﺭرﻗﻢ ﺗﺴﻠﺴﻠﻲ
ﺍاﻟﻁطﻔﻝل ﺍاﺣﺩد ﺍاﻟﺟﻳﯾﺭرﺍاﻥن ﺃأﺣﺪ ﺍاﻷﻗﺎﺭرﺏب ﺍاﻻﻡم ﺍاﻷﺏب
ﻟﻭوﺣﺩدﻩه
ﺃأﺧﺮ ﺍاﻟﺪﺭرﻙك ﺍاﻟﺸﺮﻁطﺔ ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﺎﻟﻤﺆﺳﺴﺔ ﻣﺴﺆﻭوﻝل ﺑﻤﺆﺳﺴﺔ
ﺍاﻟﺘﻌﻠﻴﯿﻤﺔ ﺍاﻟﺘﻜﻔﻞ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻲ
ﺃأﻧﺜﻰ ﺫذﻛﺮ
ﺍاﺳﻡم ﺍاﻟﻁطﻔﻝل ............................................:ﺗﺎﺭرﻳﯾﺦ ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد ........................................:ﻣﻛﺎﻥن ﺍاﻻﺯزﺩدﻳﯾﺎﺩد............................:
ﺍاﺧﺮ ﻣﻬﮭﺎﺟﺮ ﻣﻦ ﺟﻨﻮﺏب ﺍاﻟﺼﺤﺮﺍاء ﻣﻐﺮﺑﻴﯿﺔ
ﺷﺒﻪﮫ ﺣﻀﺮﻱي ﺣﻀﺮﻱي ﻗﺮﻭوﻱي
ﻻ ﻧﻌﻢ
ﺣﺮﻛﻴﯿﺔ ﺣﺴﻴﯿﺔ ﺫذﻫﮬﮪھﻨﻴﯿﺔ
ﻻ ﻧﻌﻢ
ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺗﺄﻫﮬﮪھﻴﯿﻠﻲ ﺛﺎﻧﻮﻱي ﺇإﻋﺪﺍاﺩدﻱي ﺍاﺑﺘﺪﺍاﺋﻲ ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺃأﻭوﻟﻲ
ﺑﺪﻭوﻥن ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﻏﻴﯿﺮ ﻧﻈﺎﻣﻲ ﺗﻜﻮﻳﯾﻦ ﻣﻬﮭﻨﻲ ﺗﻌﻠﻴﯿﻢ ﺍاﻷﺻﻴﯿﻞ
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف
ﺃأﺭرﻣﻝل)ﺓة( ﻣﻁطﻠﻕق)ﺓة( ﻣﺗﺯزﻭوﺝج)ﺓة( ﺃأﻋﺰﺏب
oﺣﺮﻓﻲ
oﻋﺎﻣﻞ ﻣﻨﺰﻟﻲ
oﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﻤﻌﻤﻞ ﺍاﻭو ﻣﺤﻞ
ﺗﺠﺎﺭرﻱي
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف ﺑﺪﻭوﻥن ﻳﯾﺸﺘﻐﻞ ﻳﯾﺘﻤﺪﺭرﺱس
oﺑﺎﺋﻊ ﻣﺘﺠﻮﻝل
ﻣﺘﺴﻮﻝل o
ﺃأﺧﺮ o
ﺻﺎﺣﺐ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص ﻣﻮﻅظﻒ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم
ﻋﺎﻁطﻞ ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ ﻣﺴﺘﺨﺪﻡم ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف ﺁآﺧﺮ
ﺻﺎﺣﺒﺔ ﻣﻬﮭﻨﺔ ﺣﺮﺓة ﺍاﻁطﺎﺭر ﻋﺎﻟﻲ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص ﻣﻮﻅظﻔﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻌﺎﻡم
ﻋﺎﻁطﻠﺔ ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﻐﻴﯿﺮ ﻣﻬﮭﻴﯿﻜﻞ ﻣﺴﺘﺨﺪﻣﺔ ﺑﺎﻟﻘﻄﺎﻉع ﺍاﻟﺨﺎﺹص
ﻏﻴﯿﺮ ﻣﻌﺮﻭوﻑف ﺁآﺧﺮ
ﺃأﺭرﻣﻞ ﺃأﻡم ﻋﺎﺯزﻳﯾﺔ ﻣﻄﻠﻘﻴﯿﻦ ﻣﺘﺰﻭوﺟﻴﯿﻦ
168
ﺍاﻟﺨﻨﻖ ﺍاﻟﺘﺴﻤﻴﯿﻢ ﺍاﻟﺤﺮﻕق ﺍاﻟﻀﺮﺏب /ﺍاﻟﺠﺮﺡح
ﺍاﻟﻬﮭﺰ
ﺍاﻟﺘﻌﺮﻱي ﺃأﻣﺎﻡم ﺍاﻟﻄﻔﻞ ﺍاﻟﺘﺤﺮﺵش
ﺍاﻹﻳﯾﻼﺝج ﺍاﻟﻤﻼﻣﺴﺔ ﺍاﻟﺠﻨﺴﻴﯿﺔ
ﺍاﻟﻠﻔﻈﻲ
ﺃأﺧﺮ ﺍاﻻﺳﺘﻐﻼﻝل ﻓﻲ ﺗﻌﺮﻳﯾﺾ ﺍاﻟﻄﻔﻞ ﺍاﻟﺘﺤﺮﻳﯾﺾ ﻋﻠﻰ ﺍاﻟﺒﻐﺎء
ﺍاﻟﺪﻋﺎﺭرﺓة ﻟﻤﺸﺎﻫﮬﮪھﺪ ﺇإﺑﺎﺣﻴﯿﺔ
ﺍاﻟﺘﻬﮭﺪﻳﯾﺪ /ﺍاﻻﺑﺘﺰﺍاﺯز ﺍاﻟﻌﺰﻝل / ﺍاﻟﺤﺮﻣﺎﻥن ﺍاﻟﻌﺎﻁطﻔﻲ ﺍاﻟﺴﺐ ﻭو ﺍاﻟﺸﺘﻢ
ﺍاﻻﺣﺘﺠﺎﺯز
ﺃأﺧﺮ ﺍاﻟﺘﻤﻴﯿﻴﯿﺰ ﺍاﻟﺘﺤﻘﻴﯿﺮ
ﺍاﻟﻤﺪﺭرﺳﺔ ﻣﻜﺎﻥن ﻋﺎﻡم ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻤﻌﺘﺪﻱي ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﻄﻔﻞ
ﺃأﺧﺮ ﻣﻜﺎﻥن ﺍاﻟﻌﻤﻞ ﺑﻴﯿﺖ ﺍاﻟﺰﻭوﺟﻴﯿﺔ ﺍاﻟﻤﺆﺳﺴﺔ ﺍاﻻﺟﺘﻤﺎﻋﻴﯿﺔ
ﺍاﻛﺜﺮ ﻣﻦ ﻣﺮﺓة ﺍاﻭوﻝل ﻣﺮﺓة
169
170
ANNEXE 15 : Aperçu de la trousse INSPIRE pour la prevention de la
violence à l’encontre des enfants âgés de 0 à 18 ans et
la lute contre cette violence
171
Direction de la Population
Division de la Santé Maternelle et Infantile
Service de la Protection de la Santé de la Mère
Unité de Lutte Contre la Violence Fondée sur le Genre
Année 2017