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GUIDE DE REFERENCE
SA MAJESTE LE ROI MOHAMMED VI
QUE DIEU L’ASSISTE
SON ALTESSE ROYALE LA PRINCESSE LALLA MERYEM
Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
INTRODUCTION
La violence à l’égard des femmes et des enfants est un sujet qui préoccupe de plus en plus la
communauté nationale et internationale. Elle est considérée comme la violation des droits
fondamentaux de la personne.
L’opinion internationale préoccupée par les différentes formes de violence qui touchent les
femmes et qui sévissent un peu partout dans le monde a conduit l’Organisation des Nations
Unies en 1979 à décréter une Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes
de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) Cette convention a été ratifiée par de
nombreux pays dans le monde dont le Maroc.
La Convention internationale des Droits de l’Enfant (CDE), ratifiée en 1993 par Notre Regretté
Père, Feu Sa Majesté Le Roi Hassan II que Dieu ait son âme en sa sainte miséricorde, a
marqué une étape nouvelle dans la promotion des Droits de l’Enfant, avec la mise en place de
l’Observatoire National des Droits de l’Enfant en 1994, que nous avons l’honneur de présider.
Dans sa résolution WHA 49-25 de 1996, l’Organisation Mondiale de la Santé déclare que la
violence est un problème de santé publique de plus en plus alarmant ce qui est en adéquation
avec les recommandations des conférences internationales notamment la Conférence
Internationale sur la Population et le Développement (CIPD) qui a eu lieu au Caire en 1994 et
celle qui a eu lieu à Beijing en 1995 qui appellent à l’appréciation des conséquences de la
violence sur la santé des victimes. La reconnaissance de cette dimension santé sera
corroborée par l’ampleur du phénomène sur le coût économique de la violence en tant que
problème de santé publique.
Ainsi, l’intervention des services de santé a une importance capitale dans la détection, le
diagnostic et la prise en charge des lésions engendrées par la violence et les mauvais
traitements. Les professionnels de santé sont à ce titre le premier interlocuteur et l’acteur
privilégié dans la chaîne de prise en charge des femmes et des enfants victimes de violence.
C’est ainsi que le Ministère de la Santé a développé une stratégie basée sur la mise en place
de centres d’écoute et d’orientation au niveau des hôpitaux dont la mission essentielle est
d’accueillir les femmes et les enfants victimes de violence et de maltraitance, d’évaluer leur état
de santé sur le plan médico-psychologique et de les orienter vers les structures compétentes.
Cette stratégie sera progressivement étendue aux autres régions dans un proche avenir.
Par ailleurs, et en collaboration avec l’Observatoire National des Droits de l’Enfant et les
Organisations Internationales (UNFPA, UNICEF), un processus participatif a été initié par à la
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femmes et des enfants survivants à la violence
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création de la première unité intégrée de prise en charge des femmes et des enfants victimes
de violence au niveau de la région de Marrakech- Tensift- Al Haouz que nous avons inauguré
en Janvier 2006.
C’est dans ce contexte et pour honorer les engagements de notre pays sous la conduite
éclairée de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste et pour rendre effective la
protection des femmes et des enfants contre les violences que le Ministère de la Santé a
élaboré le présent guide sur les Normes et Standards pour la prise en charge des femmes et
des enfants victimes de violence.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Préambule
INTRODUCTION
La violence à l’encontre des femmes et envers les enfants est pluridimensionnelle et nécessite
une action à multiples facettes. Le guide aborde la question, tant au plan international que
national, en corrélation étroite avec les aspects Genre, Protection de l’enfant, Droits humains
et Santé publique. Fruit d’une réflexion menée par les pouvoirs publics, ce guide de référence
sur les normes et standards de prise en charge des femmes et des enfants survivant(e)s à la
violence s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de lutte contre la
violence à l’encontre des femmes et du Plan d’action national de lutte contre la maltraitance
envers les enfants. Il vise principalement à rendre plus efficace la qualité de prise en charge
et la participation du secteur de la santé à la lutte contre ces phénomènes sociaux plus
harmonieuse.
Des personnes ressources appartenant à ces différents domaines y ont collaboré, en ayant
comme ambition de mieux faire comprendre la spécificité de la violence faite aux femmes et
celle faite aux enfants, leurs différentes formes, leurs causes et leurs conséquences
dramatiques pour les victimes et pour la société.
L’élaboration des normes et standards constitue une importante action laquelle contribuera, à
terme, à sensibiliser et à renforcer les capacités des professionnel(le)s de santé auxquel(le)s
ce guide est destiné : médecins, sages femmes, infirmiers, assistantes sociales,
gestionnaires...., afin de leur permettre d’adopter les conduites appropriées et d’aborder de
façon plus intégrée le phénomène complexe de la violence en mettant en œuvre et de manière
effective les mesures de promotion et de protection des droits humains des femmes et des
enfants.
L’enjeu est de traduire toutes les possibilités légales dans la réalité de la prestation de service
et de disposer d’un savoir faire, connaissances et compétences, qui leur permettra de combler
les insuffisances et les obstacles éventuels afin d’offrir le maximum de protection aux victimes
de violence.
Il est attendu que ce guide soit véritablement utile aux utilisateurs et aux utilisatrices et à ceux
et celles qui seront en charge de la formation ainsi qu’aux partenaires sociaux et leur permettra
d’apporter une contribution plus efficace à la réduction de ce fléau qui détruit des ressources
humaines et absorbe des ressources financières et matérielles dont le pays a besoin pour son
développement humain durable.
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OBJECTIFS
* Objectif général
Ce guide vise la sensibilisation des personnels de la santé vis-à-vis du phénomène complexe
de la violence et le renforcement de leurs capacités techniques et institutionnelles en matière
de lutte, prévention et protection des droits humains des femmes et enfants survivant(e)s à la
violence.
* Objectifs spécifiques
- Acquérir une compréhension conceptuelle du phénomène de la violence en précisant
l’ampleur du problème et son contexte particulièrement complexe, sur la base d’une
information précise et actualisée.
- Connaître les législations, les politiques, stratégies et programmes d’action entrepris au
niveau national et international de même que les réformes engagées s’appuyant sur les
engagements du Maroc pour ce qui concerne les conventions, traités et conférences
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relatifs aux droits humains en général et aux droits humains des femmes et des enfants en
particulier.
- Maîtriser les protocoles, les conduites à tenir et les approches clinique, médico-
légale et psychosociale ainsi que les structures et les unités de prise en charge
globale permettant d’adopter et d’affiner les interventions face aux différentes
formes de violence faite aux femmes et aux enfants
UTILISATION DU GUIDE
En plus de sa fonction référentielle, ce guide est un outil de sensibilisation qui doit susciter la
réflexion des personnels de santé sur le phénomène de la violence. En premier lieu, il s’agit de
leur rappeler sa gravité et leurs responsabilités dans la protection de la santé et des droits
humains et sociaux des survivant(e)s à la violence, en plus de sa prévention. Chacun/e, de
son lieu d’exercice, pourra trouver dans les différents chapitres et paragraphes du guide les
informations nécessaires dont il/elle aura besoin pour atteindre ce but.
A cet égard, le guide constitue un véritable vecteur de formation continue et peut être utilisé
aussi bien pour apprendre que pour enseigner. C’est un outil de travail pour le/la
professionnel/le de santé, un support pédagogique pour la formation et un support
d’information pour les partenaires sociaux. Il fournit à cet effet, aux uns et aux autres, des
informations et des orientations détaillées sur les modes appropriés de gestion,
d’accompagnement et de prise en charge clinique et psychosociale de la VFG et de la
maltraitance envers l’enfant, et ce, à tous les niveaux du système de soins.
Le guide de référence peut être aussi utilisé comme un outil de concertation et de coordination
qui doit permettre un échange réel et fructueux entre les professionnel(le)s de santé et leurs
partenaires sur les normes et standards requis pour lutter, de concert, contre ce fléau.
PRESENTATION DU GUIDE
Ce guide est principalement conçu pour la prise en charge et le suivi clinique et psychosocial
des femmes et des enfants survivant(e)s à la violence. Son contenu est structuré à travers une
perspective qui intègre l’approche cycle de vie, la composante Genre et les droits humains des
femmes et des enfants.
Dans cette optique, et afin de favoriser la compréhension du cadre conceptuel et opérationnel
dans lequel s’inscrit la violence, le guide décrit le contexte social, familial et relationnel au sein
duquel s’exerce la violence sous toutes ses formes et à toutes les étapes de la vie des femmes
et des enfants. Il définit ainsi le cadre conceptuel et opérationnel de la violence en intégrant les
éléments essentiels qui permettent aux utilisateurs/trices du guide de comprendre ce que sont
la violence, ses formes physiques, sexuelles et psychologiques, ses causes et ses
conséquences sur la santé en général et la santé sexuelle et reproductive en particulier.
Conçu pour une bonne compréhension et prise en compte des aspects humains, juridiques et
socioculturels, le contenu consacre une place importante au développement des droits
humains et des instances institutionnelles, nationales et internationales, qui veillent à la mise
en place des mécanismes de protection contre la violence, sa prévention et son éradication sur
le plan social et légal.
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
* Prise en Charge
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Première Partie
VIOLENCE
ET
DROITS HUMAINS
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Chapitre 1
PROBLEMATIQUE DE LA VIOLENCE A
L’EGARD DES FEMMES ET DES
ENFANTS
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Pertinence du chapitre
Ce chapitre présente le problème que posent la violence à l’égard des femmes et
la violence à l’égard des enfants et le contexte particulier dans lequel elles
sévissent quelles que soient la société et la culture, dans le monde ou au Maroc.
Le chapitre dresse l’état des lieux en faisant ressortir les manifestations
épidémiologiques de la violence, à partir des données disponibles, de sources
variées lesquelles, même si insuffisantes pour rendre compte de façon fiable de la
réalité, sont toutefois indicatives du phénomène. Cela est dû essentiellement au
caractère tabou qui l’entoure organisant, autour de la violence, un mur de silence
dans la majorité des pays, y-compris au Maroc. Les données sont très rares et
le phénomène moins apparent, voire “invisible” ou est-ce un refus de le voir ?
Objectifs
- Rendre compte de l’ampleur du problème que pose la violence fondée sur le genre
et du contexte particulièrement complexe dans lequel elle sévit,
- Comprendre à quoi renvoie la culture du silence face à la violence,
- Présenter les manifestations épidémiologiques de la violence, en termes
d’incidence et de prévalence, en relation avec le contexte social.
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- Environ 57 000 enfants de moins de 15 ans ont été tués en 2000 et ce sont les enfants
de 0 - 4 ans qui sont les plus exposés. Mais les victimes de sévices n’entraînant pas de
mort ou de manque de soins sont plus nombreuses.
- Les traumatismes crâniens sont la principale cause de décès, suivis par les
traumatismes abdominaux et l’étouffement provoqué
- Presque partout, les garçons sont plus souvent battus et victimes d’un châtiment
corporel que les filles, tandis que ces dernières sont plus exposées au risque
d’infanticide, de violence sexuelle, de manque de soins ou de prostitution forcée.
Et ce ne sont là que les données de la partie visible de l’iceberg, la face cachée en dissimule
davantage, en raison notamment du caractère occulte de la violence, largement entretenu par
ce qui est qualifié aujourd’hui de culture du silence.
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Mesurer l’ampleur de la violence fondée sur le genre est difficile. Les incohérences dans les
définitions de la violence fondée sur le genre sont une raison fondamentale de la pénurie
d’études comparatives.
Une autre difficulté principale est l’absence de témoignages. Quelles que soient les cultures ou
les sociétés, les femmes, victimes principales de la violence fondée sur le genre, hésitent ou
peinent à rapporter des incidents vécus de violence. En effet, trop souvent ces violences sont
subies dans le silence et comme une fatalité, et certaines survivantes y voient même un mode
de vie. C’est ainsi qu’elles hésitent voire se refusent à signaler ces incidents, y- compris auprès
des personnes qui leur sont proches (famille ou amies) ou à demander réparation parce
qu’elles croient à tort ou à raison que/qu’:
- on ne peut rien faire pour elles,
- il s’agit d’un incident isolé,
- toute réaction pourrait provoquer d’autres comportements violents,
- d’autres conséquences comme l’abandon familial ou que,
- d’une façon ou d’une autre, elle l’a bien méritée...
Les autorités légales prennent rarement une mesure appropriée faute de cadre juridique clair
ou son absence totale pour certains pays pour ne pas dire encourageant, renforçant ou
justifiant la violence pour certains autres ; beaucoup de femmes sont ignorantes de leurs droits
légaux; et les femmes peuvent être agressées, punies ou même menacées, par des discours
dépourvus de sensibilité, humiliants, culpabilisateurs, accusateurs et/ou carrément attaquées
physiquement.
Une grande partie de l’information et de la documentation disponibles sur la violence fondée
sur le genre établit une configuration universelle des abus subis par les femmes et les filles.
Elle est seulement différenciée dans la forme et l’envergure par les contextes culturels et
sociaux spécifiques dans lesquels elle se produit. L’une des frappantes vérités au sujet de la
nature de la violence subie par les filles et les femmes est que, dans la grande majorité des
cas, elle est perpétuée par les partenaires mâles avec lesquels elles ont des rapports intimes
ou interdépendants. Ceci signifie que, contrairement à la sagesse conventionnelle qui affirme
que la famille est un havre de paix, d’amour ..., les filles et les femmes risquent plus de violence
de la part des membres de leur famille qui sont socialement responsables de leur protection e
det leur bien-être.
La violence que subissent les femmes a lieu la plupart du temps dans l’intimité de leurs foyers
ce qui a largement contribué à une “culture du silence” quant aux conséquences sur la santé
et, en particulier, la santé reproductive et sexuelle des filles et des femmes de toutes les
couches sociales. La perception de la violence à l’encontre des femmes en tant que question
essentiellement domestique et familiale et donc privée, a contribué, dans une large mesure, à
de sérieuses lacunes dans la définition des politiques en santé publique et à l’absence de
programmes appropriés.
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- la nature de la violence :
o 67 % des infractions sont des atteintes à la pudeur,
o 66% des infractions sont des atteintes à l’intégrité physique ;
* Enquête statistique2 sur la violence à l’encontre de la femme à travers l’analyse des affaires
pénales
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- la procédure judiciaire :
o 42% des affaires ont été jugées dans une période ne dépassant pas un mois,
o 66% des PV parviennent de la police,
o 80 % des inculpés ont été condamnés dont: 64% ont bénéficié d’un sursis
Par ailleurs, un rapport d’ANARUZ, réseau de centres d’écoute sur les violences fondées sur
le genre au Maroc, relève que près de 91,7 % des femmes violentées affirment l’avoir été par
leur mari ou autres personnes avec lesquelles elles entretiennent des relations intimes.
Se référant aux témoignages de femmes victimes de la violence et aux cas de violences
enregistrées (1er septembre 2005 au 15 février 2006), le rapport fait état d’une prédominance
des violences juridiques (43,9 % des cas), suivies des violences physiques (26,2 %) et
psychologiques (18,7 %).
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Il en ressort aussi que ces violences ont eu des répercussions sur la santé de 88 % des
personnes sondées. Les principales données fournies par le numéro vert national pour les
femmes et filles victimes de violence entre la période du 26 décembre 2005 au 13 octobre 2006
fait état de 15.015 déclarations de violence. Les formes de violence déclarées se répartissent
en violence juridique (41,2%), physique/corporelle (30 %), psychologique (18 %), sexuelle
(9,2%) et économique (0,2%).
Cette étude révèle la violence et la dislocation familiale comme étant des causes
déterminantes de l’exploitation sexuelle des enfants. Prés de 2/3 (sur 100 mineur(e)s
prostitué(e)s) des jeunes filles prostituées viennent des familles monoparentales et 68%
des garçons affirment avoir été victime de maltraitance parentale.
* Données de l’ONDE
Elles fournissent le récapitulatif des activités routinières des différents centres d’écoute.
Elles montrent que durant l’année 2005, sur 1092 cas de violences rapportés :
- 783 cas sont victimes de violences physiques (72%) et 309 de violences sexuelles
(28%)
- 652 actes portés contre les garçons (60%) et 440 contre les filles (40%)
- 381 cas concernent les 15 - 18 ans (35%), 409 les 10 - 15 ans (37%), 211 les 5 - 10 ans
et 85 les 0 - 5 ans.
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Chapitre 2
CADRE CONCEPTUEL DE LA
VIOLENCE
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Pertinence du chapitre
La violence faite aux femmes et aux enfants est abordée dans ce chapitre en
corrélation étroite avec les concepts “Genre” concernant la femme et “Maltraitance”
concernant l’enfant. Ces concepts sont employés pour transcender l’acception
étymologique du terme violence faite aux femmes et aux enfants et refléter
significativement son sens large, conceptuel et juridique, et ses différentes facettes.
Sont ainsi abordés, après la clarification du sens, les formes physique, sexuelle et
psychologique de la violence, ses causes et conséquences, tant sur la santé en
général que la santé sexuelle et reproductive, y compris les répercussions
socioculturelles et économiques qu’elle engendre. Tout ceci, en lien du phénomène
avec la justice sociale, l’équité, l’égalité et les questions de gouvernance tels que les
droits humains, la citoyenneté, la pauvreté, la santé et l’éducation.
Le chapitre couvre ces aspects et les présente avec suffisamment de détails, afin de
favoriser une compréhension commune du phénomène et provoquer la
sensibilisation des intervenants, à même de faire sortir la violence de son silence et
lever le tabou social organisé autour d’elle. L’intérêt du chapitre ne se limite pas là,
il se veut aussi un corpus destiné à renforcer les capacités des professionnels de
santé, notamment pour la prise en compte des intérêts des femmes et des enfants
lors de l’identification des mesures politiques et stratégiques ainsi que les
programmes d’actions destinés à améliorer la prise en charge des femmes et
enfants survivants à la violence.
Objectifs
• Concernant la violence fondée sur le genre:
- Définir ce qu’est la violence
- Définir ce qu’est le genre, son rôle et la manière dont il affecte le statut des
femmes et des hommes
- Définir la violence fondée sur le genre
- Identifier les critères de définition, les formes et les causes de la violence faite aux
femmes
- Evaluer l’impact de la violence sur les plans santé, santé reproductive et sexuelle
• Concernant la maltraitance:
- Définir ce qu’est la maltraitance
- Décrire les étapes de l’enfance
- Identifier les formes de violences envers les enfants selon les différentes étapes
de l’enfance
- Evaluer l’impact de la maltraitance sur les droits de l’enfant et son bien être.
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SECTION 1 :
VIOLENCE A L’EGARD DES FEMMES / VFG
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En plus de la déclaration des Nations Unies, d’autres tentatives existent et qui ont pour but
essentiel de mieux articuler les dimensions complexes qui constituent la violence fondée sur le
genre. Dans ce contexte nous pouvons citer la définition Du l’UNFPA et qui reflète d’une façon
satisfaisante les aspects essentiels de la question :
“ La violence fondée sur le Genre est la violence qui implique les hommes et les femmes et
dans laquelle la victime est habituellement la femme et cette violence tient son origine des
relations de pouvoir, inégales entre les hommes et les femmes. La violence est dirigée d’une
façon spécifique contre la femme et l’affecte d’une façon disproportionnelle, parce qu’elle est
une femme. Elle inclut, mais n’est pas limitée uniquement à cela, les pratiques et les torts
physiques, sexuels et psychologique (y-compris l’intimidation, la souffrance, la coercition, et/ou
la privation de la liberté au sein de la famille ou de la communauté en général. La violence
perpétrée ou pardonnée par l’Etat). “
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J’ai reçu des fleurs aujourd’hui. Aujourd’hui, c’était un jour spécial. C’était le jour de mes
funérailles. Hier, dans la nuit, il m’a finalement tuée... Il m’a battue à mort. Si seulement j’avais
trouvé assez de courage pour le quitter, je n’aurais pas reçu de fleurs aujourd’hui.
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Certaines recherches ont démontré que la probabilité de la mortalité infantile avant l’âge de
cinq ans est nettement plus élevée dans le cas des enfants dont les mères sont battues que
pour ceux dont les mères ne le sont pas. Dans le même sens, nombre de fausses couches, de
naissances prématurées, et de naissances de bébés dont le poids est anormalement bas sont
dus à l’effet néfaste de la violence domestique.
La moitié des femmes qui sont assassinées le sont par leur partenaire (mari ou petit ami) actuel
ou passé. Dans certains pays, cette proportion atteint 70%. Une femme sur 4 dans le monde
va faire l’expérience, au moins une fois dans sa vie, d’une violence sexuelle exercée par son
partenaire intime.7
Finalement, la morbidité et parfois la mortalité qui en résultent sont à la fois des pertes
palpables et intangibles pour leurs familles, leur communauté et le développement de la
société.
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que ce serait vraiment ennuyeux pour elle, si elle ne les employait pas. En fait, Fatima
croyait que seules les prostituées utilisaient les condoms et qu’Ahmed les refuserait.
Le quatrième enfant de Fatima était un garçon, et Ahmed en était heureux. Il a attendu avec
intérêt son deuxième et troisième fils. Entre-temps, Fatima était de plus en plus fatiguée,
inquiète, et triste. Elle avait une vie difficile faite de travail dur, du lever du soleil jusqu’au
crépuscule, pour s’occuper de sa famille. La famille parvenait à peine à se maintenir et était
toujours à la limite du désastre.
Fatima craignait que comme elle, ses filles ne puissent pas aller à l’école. Elle a voulu que
les choses soient différentes pour elles et qu’elles aient l’opportunité de terminer leurs
études, de trouver du travail, et de faire les choix qu’elle n’a pas pu faire. Elle a compris que
le seul moyen de garantir cela à ses filles était de gagner de l’argent, mais elle n’avait
jamais fini l’école et n’a aucune qualification.
Comment pourrait-elle alors gagner de l’argent? Comment pourrait-elle jamais rendre les
choses différentes pour ses filles? Plus le temps passait, et plus Fatima semblait se résigner
à sa situation. Elle a fini par croire qu’elle ne pourrait pas changer la manière dont les choses
étaient faites. Le pourra t-elle?
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Dans tous les cas, les conséquences cachées de la VFG sur la santé ont une charge pesante
sur le bien être des femmes et souvent leur survie. Finalement, la morbidité et parfois la
mortalité des femmes qui en résultent sont à la fois des pertes palpables et intangibles pour
leurs familles, leur communauté et le développement de la société. Les exemples en sont
malheureusement multiples.
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SECTION 2 :
VIOLENCE ET MALTRAITANCE ENVERS L’ENFANCE
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o La notion de dommage tissulaire inclut les ecchymoses, les brûlures, les déchirures, les
piqûres, les fractures, les ruptures de viscères, les pertes de fonctions d’un membre ou
d’un organe.
- Les violences psychologiques
o Les sévices psychologiques englobent des actes ou omissions de la part des parents
ou des personnes chargées de prendre soin de l’enfant, qui causent ou pourraient causer
de sérieux troubles comportementaux, cognitifs, émotionnels ou mentaux. Ils incluent
entre autre les manifestations de rejet affectif, l’isolement social, le sadisme verbal, les
humiliations (cruauté mentale).
o les punitions, l’intimidation, l’exploitation, et les exigences inadaptées à l’âge de
l’enfant.
- Les abus sexuels
o L’abus sexuel est défini comme toute participation d’un enfant ou d’un adolescent à des
activités sexuelles qu’il n’est pas en mesure de comprendre qui sont inappropriées à son
âge et à son développement psycho-sexuel qu’il subit sous la contrainte ; par la violence
ou la séduction ou qui transgressent les tabous sociaux.
o L’abus inclut les caresses, les relations sexuelles, l’inceste, la sodomie,
l’exhibitionnisme et l’exploitation commerciale sous forme d’incitation à la prostitution ou
de production de matériel pornographique.
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selon les quatre étapes que définit l’approche cognitive de développement de l’enfant, se
traduire ainsi :
* Durant l’étape sensori-motricielle (1ére et 2éme année de la vie) :
L’enfant dépendant de son entourage lors de cette période ; une négligence grave, une
maltraitance aboutiront à un état de malnutrition sévère voire un retard psychomoteur : retard
d’acquisition posturale et retard de langage.
* Au cours de l’étape pré-opérationnelle de développement (2 à 7 ans) qui est la phase de
la pensée intuitive :
L’enfant exprimera ce qu’il a subi à travers des plaintes somatiques ou des troubles de
comportement. Le dessin aidera l’enfant à exprimer les violences subies et également aidera
l’enfant à la résilience psychothérapique.
* Lors de l’étape opérationnelle concrète (8 -12 ans) qui est la phase de la pensée empirique :
L’enfant “ se fait victime “ par sa vulnérabilité, par sa confiance démesurée et développe une
culpabilité face à la violence dont il fait l’objet, car il s’en octroie une part de responsabilité. Le
phénomène de violence (surtout l’abus sexuel) n’est pas verbalisé et s’exprimera par des
plaintes ou un comportement inhabituel qu’il faudra décoder.
* Pendant l’étape opérationnelle formelle (à partir de 13 ans jusqu’à l’âge adulte) qui est la
phase de la pensée abstraite :
L’enfant sera doublement affecté par l’impact psychoaffectif de la violence subie et par les
retombées familiales de la mise en culpabilité de son agresseur, s’il s’agit d’un proche qu’il
essayera parfois de protéger. Cette souffrance peut engendrer des troubles de conduites :
fugue, suicide...
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GUIDE DE REFERENCE
Chapitre 3
CADRE NORMATIF
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Pertinence du chapitre
Les femmes et les enfants survivant (e)s à la violence ne sont pas des patients
comme les autres. Le rôle des professionnels de santé à leur égard ne saurait se
limiter à une PRISE EN CHARGE dans le cadre d’une relation de soins étroite. La
lutte n’est possible que si la dimension humaine, juridique et socioculturelle est prise
en compte à tous les niveaux d’intervention et de prise en charge.
L’appropriation, la compréhension et le respect, par le professionnel de santé, des
mécanismes de protection des droits humains et de prévention de la violence sur
le plan social et légal sont devenus, plus que jamais, une nécessité pour la gestion
efficace de la violence. Le développement des attitudes et aptitudes dans ce
domaine contribuera à détecter et à combattre le mal dans toutes ses formes.
Le contenu de ce chapitre répond à ces préoccupations. Il consacre une place
importante au développement des droits humains et des instances institutionnelles,
nationales et internationales, qui veillent à la mise en œuvre du dispositif juridique
consacrant la protection des enfants et l’égalité entre les femmes et les hommes. Il
comprend le cadre législatif et institutionnel, les principaux engagements du Maroc
en matière d’adhésion aux instruments juridiques internationaux relatifs aux droits
de l’Homme et les principales réformes entreprises en vue d’ancrer la démocratie
dans les faits et les mœurs et d’instaurer l’Etat de Droit.
Objectifs
- Provoquer une prise de conscience au sujet des lois nationales et internationales
traitant des questions préoccupantes de la violence
- Sensibiliser sur les lois nationales et internationales traitant des droits humains des
femmes et des enfants
- Présenter les principaux engagements du Maroc en matière d’adhésion aux
instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’Homme
- Décrire les principales réformes entreprises en vue d’ancrer la démocratie dans les
pays et d’instaurer l’Etat de Droit
- Définir les composantes clés de l’approche Droits Humains dans la programmation
des actions de santé
- Présenter et appliquer la méthodologie de programmation fondée sur les droits
humains et Genre
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
SECTION 1 :
APERCU GENERAL SUR LES DROITS HUMAINS
Les Droits de l’Homme sont des droits reconnus à tout être humain et dont il doit jouir
simplement parce qu’étant un être humain.
A la Conférence Mondiale de 1993 sur les droits de l’Homme, les gouvernements ont réaffirmé
dans la Déclaration de Vienne que :
Les droits de l’Homme sont des droits acquis à la naissance de tout être humain et que la
protection des droits de l’Homme incombe en premier lieu aux gouvernements.
Les obligations internationales actuelles en matière de droits de l’Homme tirent leur source de
la Charte des Nations Unies qui affirme que :
Les droits de l’Homme sont basés sur le principe fondamental selon lequel toutes les
personnes ont une dignité humaine inhérente à leur personne et cela sans distinction de sexe,
race, couleur de la peau, langue, nationalité, âge, classe ou convictions religieuses ou
politiques; ils jouissent à titre égal de leurs droits.
2. Types de droits
Parmi les droits protégés dans la Déclaration figurent les droits à l’égalité; le droit à la non
discrimination; le droit à la vie, à la liberté et la sécurité de la personne; le droit de ne pas être
soumis à l’esclavage, à la torture ou aux traitements dégradants; le droit pour une personne de
recourir à un tribunal compétent en vue de revendiquer un droit violé, le droit à la liberté
d’expression et de participation politique.
En vue de traduire les principes de la Déclaration Universelle en droits humains ayant force de
loi (au moins pour les Etats qui les ont ratifiés), l’Assemblée Générale l’a divisée en deux
‘’pactes’’, l’un sur les droits civils et politiques, l’autre sur les droits sociaux, culturels et
économiques.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
De ces points de vues se dégagent deux conceptions expressives des droits humains :
“Avoir un droit” :
Tous les êtres humains naissent avec tous leurs droits (humains) qu’ils soient réalisés ou violés
“Avoir un droit réalisé”:
Un mécanisme pour l’application de ce droit existe
En d’autres termes cela signifie :
Revendication valide = Ayant Droit (s) = (Sujet de droit)
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
SECTION 2
DROITS HUMAINS ET LEGISLATION
EN MATIERE DE PROTECTION DES DROITS
DE LA FEMME ET DE L’ENFANT
1. Législation internationale
Dans ce domaine, deux accords internationaux ont marqué l’histoire des droits de la femme et
de l’enfant. Il s’agit de la CEDEF (CEDAW) et de la CDE.
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
1956
1956
1957
1957
1963
1962
1973
1976
1979
1979
1979
1993
1993
2000
2001
2001
2002
La concrétisation des engagements du Maroc sur le plan international apparaît clairement dans
le dispositif législatif et institutionnel qui a été mis en place pour consacrer l’égalité entre les
femmes et les hommes et assurer la protection des enfants. C’est l’objet du deuxième
paragraphe de cette section.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
2. Législation nationale
En plus des ratifications des conventions internationales, le Maroc a aussi initié des mesures
d’harmonisation de la législation interne avec les dispositions des instruments internationaux
relatifs aux Droits Humains concernant aussi bien la femme que l’enfant.
- l’égalité entre les époux pour bénéficier des circonstances atténuantes en cas de
meurtre commis par l’un des époux sur la personne de l’autre, s’il est surpris en flagrant
délit d’adultère ;
- l’égalité de poursuite par le Ministère public de l’un des époux qui entretient de notoriété
publique des relations adultères, si l’autre époux se trouve à l’étranger;
- la levée du secret médical quand il s’agit de violences entre époux ou à l’égard des
femmes ainsi qu’à l’égard des enfants âgés de moins de 18 ans ;
- l’aggravation des sanctions en cas de coups et blessures infligés volontairement par l’un
des époux à l’autre. En cas de récidive, les sanctions sont aggravées ;
- l’incrimination du harcèlement sexuel, défini dorénavant comme étant un abus d’autorité ;
- l’incrimination de la torture conformément aux articles 1 et 4 de la Convention de lutte
contre la torture, les traitements cruels inhumains ou dégradants et aux dispositions du
Pacte international sur les droits civils et politiques.
- Par ailleurs, le nouveau code de procédure pénale (Loi n° 22-01 promulguée par dahir
n° 1-02-255 du 3 Octobre 2002, B.O. n° 5078 du 30 Janvier 2003, entré en vigueur le
1er octobre 2003) a abrogé la disposition obligeant l’épouse qui déclare vouloir se
constituer partie civile contre son mari à y être autorisée par le tribunal.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Les principales réformes structurelles entreprises en vue d’ancrer la démocratie dans les faits
et de concrétiser l’Etat de Droit ont porté principalement sur :
- La restructuration du Conseil Consultatif des Droits de l’Homme (C.C.D.H) conformément
au traité de Paris relatif aux institutions nationales. Créée en 1990, cette instance a vu ses
prérogatives élargies en 2001. Le CCDH est investi d’une mission consultative de
proposition et d’impulsion des questions se rapportant à la promotion de la culture des
droits de l’homme ;
- La création de l’instance de médiation “ Diwan Al Madhalim”, chargée de promouvoir
l’intermédiation entre les citoyens, individus et groupes, et les administrations ou tout autre
organisme exerçant des prérogatives de puissance publique ;
- En ce qui concerne la garantie juridictionnelle des droits de l’homme, il existe également
des voies de recours extra juridictionnelles ouvertes à égalité aux hommes et aux femmes,
à savoir : Diwan Al Madhalim et le CCDH qui peuvent être saisis en cas de violation des
droits humains. Le CCDH peut s’autosaisir ;
- La création de “ l’Instance Equité et Réconciliation” à la suite d’une recommandation du
CCDH pour clore définitivement le dossier des violations des Droits Humains perpétrées
dans le passé ;
- La création de nouvelles structures dans le cadre de la réforme du code de la famille, à
savoir les sections de justice de la famille, l’institution d’un juge chargé des mariages et
la reconnaissance du Ministère public comme partie principale dans toute action
concernant la mise en œuvre du code de la famille.
Il convient cependant de souligner qu’en dépit du cadre législatif et institutionnel qui a été mis
en place pour la consécration de l’égalité entre les femmes et les hommes, de grandes
disparités femmes - hommes, avec un impact en amont ou en aval sur les questions de
violence fondée sur le genre, sont encore à relever quant à la jouissance de certains droits, en
particulier pour ce qui concerne le bénéfice des prestations de sécurité sociale, les emplois, les
salaires, le risque d’exclusion, la proportion des femmes pauvres, analphabétisme, etc.
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GUIDE DE REFERENCE
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GUIDE DE REFERENCE
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Plus précisément la CIPD (1994, 1999, 2004) et la quatrième Conférence Mondiale sur les
Femmes (1994) et Beijing (+5 et + 10) ont établi que la santé et les droits en matière de
sexualité et de reproduction sont des éléments fondamentaux des droits de la personne et du
développement.
L’indifférence à la santé en matière de sexualité et de reproduction ainsi qu’aux droits y
afférents est à la base d’un grand nombre de problèmes définis par la communauté
internationale comme requérant des mesures d’urgence, à savoir :
- La violence dont les sévices sexuels et les viols subis par les femmes et les enfants;
- Le VIH et le SIDA ;
- La mortalité maternelle;
- Les grossesses d’adolescentes;
- Les enfants abandonnés ;
- Les pratiques nuisibles telles que les mutilations génitales féminines,
- La croissance démographique,
- La féminisation de la pauvreté ;
- La violation des droits de la personne humaine et de la dignité humaine, y compris les
droits fondamentaux à la sécurité et à la liberté de la personne.
Cependant, la faiblesse pour ne pas dire l’absence de reconnaissance de la violence comme
un problème de santé individuelle mais aussi de santé publique et de santé reproductive et plus
particulièrement lorsqu’elle a forme de violence sexuelle et de viol, de même que la faiblesse
des lois ou de leur application en ce domaine, risquent de ralentir tout progrès réel vers l’Egalité
Genre et par suite vers le Développement.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
et propose une certaine conception de l’enfant qui doit tout à la fois être protégé contre les
mauvais traitements et bénéficier d’attention particulière et de prestations spécifiques à sa
vulnérabilité.
Dans ce cadre, cette convention avec d’autres instruments internationaux qui l’ont complétée,
a plaidé pour la création d’un environnement protecteur des enfants dont la responsabilité est
l’élément clé à observer tout aussi bien en amont qu’en aval de la hiérarchie sociale.
En amont, l’Etat, y compris les institutions gouvernementales, s’assigne le rôle et la
responsabilité de déployer des efforts soutenus, à moyen et long terme, pour briser le cycle de
la maltraitance. Ceci, en mettant en avant les dispositifs de la législation internationale relative
à la protection des droits des enfants. Sachant qu’en adoptant ces dispositions, les États
s’engagent à respecter des codes d’obligations contraignants pour asseoir les droits les plus
élémentaires comme le droit à la vie, le droit à la santé, le droit à l’éducation..., qui constituent
aujourd’hui le fer de lance de la lutte pour les droits de l’enfant dans la plupart des pays.
Dans cet élan, les gouvernements pourront s’engager davantage dans la prévention en
s’attaquant aux causes profondes de la maltraitance. En particulier :
- Adopter des politiques et stratégies de sécurité sociale ciblant les enfants les plus exclus,
avec comme mesure concomitante, l’ouverture de débats avec la société civile et les
médias sur les attitudes, préjugés, convictions et pratiques qui encouragent les mauvais
traitements ou qui les provoquent ;
- Poursuivre les auteurs de délits perpétrés contre les enfants ;
- Fournir les ressources budgétaires nécessaires pour intervenir à la suite d’actes de
maltraitances et pour s’attaquer aux facteurs de risques et prévenir les mauvais
traitements.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
SECTION 3 :
APPROCHE DROITS HUMAINS
ET GENRE POUR LA PROGRAMMATION
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
- La relation identifiée entre Ayant Droits et Ayant Devoirs doit adhérer ou dériver des
principes des Droits Humains.
- Identifier les multiples obligations des Ayant Devoirs.
- Résultat: un ensemble de relations parmi les plus importantes reliant des individus dans
leurs rôles de Ayant Droits et de Ayant Devoirs.
Relation revendication-obligation
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Chapitre 4
CADRE POLITIQUE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Pertinence du chapitre
Reconnaissant la VFG et la maltraitance comme un problème de Santé
Publique ayant un impact direct sur la santé et les droits humains des femmes
et des enfants, les pouvoirs publics, en particulier les décideurs et
planificateurs de la Santé, ont inscrit la lutte contre ces fléaux parmi leurs
priorités.
Dans ce contexte, sachant que la lutte contre ce fléau passe par l’élimination
de toute forme de discrimination, le gouvernement Marocain a mis en œuvre
les reformes nécessaires, y compris législatives en vue de consacrer les
droits humains et les libertés fondamentales de la femme et de l’enfant. Le
cadre normatif á lui seul ne pouvant suffire, plusieurs autres actions ont été
initiées et ont abouti á l’adoption de politiques, stratégies et programmes pour
accompagner et appuyer le processus de lutte avec un partenariat dynamique
comprenant les institutions et organisations de la société civile et les
partenaires internationaux
Ce chapitre qui constitue le prolongement et le cadre opérationnel du cadre
normatif, présente ces politiques, stratégies et programmes adoptés que le
professionnel de santé se doit de connaître afin de les appliquer à la lutte
contre le phénomène dans son contexte local.
Objectifs
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
SECTION 1 :
PROGRAMMES D’ACTION DES
CONFERENCES INTERNATIONALES
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
3. Quatrième Conférence Mondiale des Nations Unies sur les Femmes, Beijing,
Chine, 1995.
De même, la Plate-forme du programme d’action de la quatrième Conférence Mondiale
sur la Femme, tenue à Beijing en 1995, a identifié la violence contre des femmes comme
l’un des 12 sujets de préoccupation pour lesquels des mesures seront prises, y compris
dans les politiques et programmes, afin d’y remédier.
La Plate-forme précise que :
“Tous les Gouvernements, indépendamment de leurs systèmes politiques, économiques
et culturels, sont responsables de la promotion et de la protection des droits humains
des femmes”
- et déclare de façon spécifique que :
La violence à l’encontre des femmes, l’un de 12 sujets de préoccupation, est un obstacle
à l’accomplissement des droits des femmes.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
SECTION 2 :
PROGRAMMES D’ACTIONS AU NIVEAU NATIONAL
1. Pour la femme
Les actions développées consistent en :
- Dispositif politique et stratégique en matière de lutte contre la violence à l’égard des
femmes et dans le domaine de l’équité et de l’égalité entre les sexes
- Programmes d’actions en matière de mobilisation sociale et plaidoyer
- Mise en place des structures de services dans le secteur public et privé
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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GUIDE DE REFERENCE
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GUIDE DE REFERENCE
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GUIDE DE REFERENCE
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GUIDE DE REFERENCE
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
VFG. Ce réseau est actuellement en phase d’extension. Il a permis de mettre en place une
base de données et un système d’information unifié en VFG, de produire un rapport
analytique sur les violences à l’égard des femmes, des programmes de sensibilisation, de
plaidoyer et de formation communes.
- La mise en place d’un point focal Genre par la Direction de la Police Judiciaire, relevant de
la Direction Générale de la Sûreté Nationale qui a aussi créé en son sein une entité nouvelle
spéciale de lutte contre la violence familiale supervisée par un commissaire de police. Parmi
les réalisations de cette Direction, l’envoi en janvier 2001 d’un message à tous les
commissariats du Royaume pour la collecte d’information et statistiques mensuelles sur les
violences subies par les femmes.
- Santé maternelle et néonatale / VFG
En 2005, la stratégie nationale de réduction de la mortalité maternelle et néonatale a été
révisée. Depuis quelques années, le Ministère de Santé a amorcé un processus de réforme,
y compris une réforme des services hospitaliers et de déconcentration des fonctions vers le
niveau régional.
Deux unités consacrées aux femmes victimes de violence ont été créées aux niveaux du
centre hospitalier universitaire de l’Hôpital Ibn Sina (Rabat, 2002) et l’Hôpital Ibn Rochd à
Casablanca, avec la mise en place d’un registre destiné à recenser, les patientes victimes
de violences conjugales.
A partir de 2005, un processus d’institution d’unités hospitalières femmes et enfants victimes
de violences a été mis en place au niveau de la région de Marrakech Tensift Al Haouz
(quatre unités hospitalières provinciales), et de Tadla-Azilal (unité régionale de Béni mellal).
- Dans son effort de rapprochement des services offerts, le SEFEPH a mis en place (2005)
un Numéro vert national gratuit (0 8000 8888) au profit des femmes et enfants survivants à
la violence. Ceci afin, d’offrir, en toute confidentialité, des services d’écoute, d’orientation et
d’assistance juridique et psychologique, suivre l’évolution de la violence et mettre en place
des décisions appropriées de protection et de lutte contre la violence à l’égard de ces
femmes et enfants.
- Pour favoriser les connaissances sur la problématique de la violence à l’égard des femmes
et envers les enfants, et afin de pouvoir disposer de statistiques pertinentes, un système de
collecte de données unifiées en violence à l’égard des femmes est en train d’être mise en
place au niveau institutionnel (SEFEPH, santé, justice et police).
- Le Ministère de la Justice a diffusé une circulaire aux parquets leur enjoignant de prendre
les mesures nécessaires pour l’effectivité de la lutte contre la violence à l’égard des femmes
et l’amélioration de l’accueil et la prise en charge des femmes victimes de violence, et ce,
par :
- la constitution d’une cellule de communication avec les centres d’écoute coiffée par une
femme substitut du procureur général ou du procureur du Roi ;
- l’appui et la formation des centres d’écoute et d’assistance en leur dispensant les
connaissances procédurales nécessaires ;
- la formation continue des juges du parquet pour un meilleur exercice de leurs fonctions
auprès des femmes victimes de violence ;
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
2. Pour l’enfant
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
d’Entente conclu avec l’Espagne en 2003, pour le rapatriement assisté des enfants migrants
non accompagnés et qui constitue une plate-forme de coopération et de partenariat en matière
de réinsertion des mineurs dans leur milieu social d’origine.
Au niveau national, et en harmonisation avec les dispositions des conventions internationales
ratifiées, de nombreuses dispositions édictées dans le cadre de Codes et de textes de Lois sont
apparues en la matière : Code de la famille, Code de travail, Loi sur la Kafala, etc. (voir chapitre
précédent).
2. 2. Programmes
Sur le plan de la mobilisation, de nombreux programmes et actions ont été mis en œuvre pour
informer et sensibiliser les différents intervenants en matière de protection de l’enfant. Il s’agit
de différents outils et activités d’information et de sensibilisation qui s’adressent aux
intervenants, aux employeurs, aux enfants, etc. Ainsi qu’aux différentes associations oeuvrant
dans le domaine de la protection de l’enfant. Ces actions, d’ampleur inégale, ont contribué à
une prise de conscience significative de la part des acteurs gouvernementaux et non
gouvernementaux de la nécessité d’une meilleure protection des droits de l’enfant.
- Concernant d’abord la prévention contre la violence, la maltraitance, l’abus et l’exploitation
des enfants, des résultats sont obtenus et différentes actions ont été menées telles que la
généralisation de l’enseignement fondamental à tous les enfants en âge de scolarité, la lutte
contre la déscolarisation, la prévention contre le travail des enfants et la réinsertion des
enfants de la rue via le Programme “ Idmaj”, les enfants en conflit avec la loi et les actions
menées dans le cadre de la stratégie de lutte contre la migration clandestine.
De même, le développement des activités socioculturelles et de loisirs menées en faveur des
enfants, aussi bien par les départements gouvernementaux (Culture, Jeunesse, Education
Nationale et Information par le biais des chaînes de télévision et radios nationales...) que par
les associations oeuvrant dans le domaine, ont largement contribué à la protection des enfants
contre la délinquance juvénile.
- Plus en amont, d’autres programmes de développement social et de lutte contre la
pauvreté visent à agir sur les conditions de vie des enfants, en particulier en milieu rural.
- L’action préventive se trouve également renforcée par l’émergence de nouveaux acteurs
et institutions qui oeuvrent pour le développement social tels que la Fondation Mohammed
V pour la Solidarité... ; et de nombreuses ONG’s actives dans le domaine du
développement.
- En ce qui concerne les mesures d’intervention, le Maroc s’est doté de moyens
institutionnels destinés à assurer la protection de l’enfance, tels que la Brigade des mineurs
dont les compétences et les champs d’action ont été renforcés depuis sa création en 1965.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
- Développer des conventions entre les centres de formation professionnelle et les centres
de réinsertion spécifiques recevant les mineurs victimes de la prostitution en vue de réussir
leur réintégration ;
- Redynamiser le principe des bus scolaires qui constituent une protection des enfants
contre les risques de trajets devenus de plus en plus menaçants ;
- Impliquer, en engageant leurs entières responsabilités quant à la sécurité à l’intérieur des
structures qu’ils dirigent, les directeurs des établissements et institutions, et les gérants des
clubs ;
- Imposer et mettre en place des logiciels de filtrage en vue de pouvoir exercer un contrôle
préventif contre l’usage abusif de l’Internet (cyber cafés; espaces de jeux et de loisirs;
établissements publics; sociétés privées; établissements scolaires et universitaires).
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Deuxième Partie
2
PRISE EN CHARGE
AU NIVEAU DES STRUCTURES
DE SANTE
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Chapitre 1
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Pertinence du chapitre
Les situations de violence à l’encontre des femmes sont très diverses, complexes,
multi contextuelles et potentiellement dangereuses. Tout professionnel de santé
peut être confronté dans sa pratique quotidienne à gérer de telles situations et
même être le premier interlocuteur et l’acteur privilégié dans une chaîne intégrée
et multidisciplinaire de prise en charge des femmes survivantes à la violence.
Le professionnel de la santé a un rôle important à jouer pour accueillir, écouter,
reconnaître les violences, soulager et soigner, établir un constat médical et
médico légal, informer les patientes sur leurs droits et les moyens de les faire
appliquer, prévenir les risques immédiats et orienter vers les niveaux appropriés
selon son évaluation et les besoins des femmes survivantes à la violence.
C’est en somme les aspects cliniques, médicaux et légaux de la prise en charge
dont il s’agit et que ce chapitre aborde en vue de permettre au professionnel de
santé de se les approprier et les appliquer dans ses démarches de prise en charge
auprès des femmes survivantes à la violence.
Objectifs
- Accroître les connaissances des professionnels de santé et leur permettre
d’acquérir des habilités pour améliorer la prise en charge des femmes victimes
de violence
- Suspecter/reconnaître une violence devant des signes physiques ou
psychiques manifestes ou discrets
- Accueillir et écouter les patientes en créant un climat de confiance
- Assurer la prise en charge clinique des femmes survivantes à la violence
- Etablir un constat médical et informer les patientes sur leurs droits et les
moyens de les faire appliquer
- Assurer le suivi des patientes
- Orienter vers les structures/centres appropriés en fonction de l’évaluation de la
situation clinique et des besoins des patientes.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
SECTION 1
LES ASPECTS CLINIQUES DE LA PRISE EN CHARGE
Les violences peuvent être clairement exprimées et être le motif de la consultation, cependant
elles peuvent être voilées ou niées par la femme par honte ou par peur et doivent, dans ces
cas, être dépistées par le praticien de santé.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
2. Recueil de l’histoire/anamnèse
Orientations générales :
* Avant de commencer l’entretien, revoir tous les documents y compris administratifs que la
survivante a apportés avec elle à l’unité/centre de santé.
* Utiliser un ton calme et laisser la survivante raconter son histoire de la façon dont elle veut
le faire, sans aucune hâte.
* Eviter toute interruption ou distraction durant le recueil de l’histoire.
* Ne pas interrompre la survivante pour avoir plus de détails. Une fois qu’elle a terminé, il
est possible de demander des clarifications en posant des questions.
* Lui expliquer qu’elle peut ne pas tout dire si elle ne se sent pas à l’aise ou si certains
éléments de l’histoire la mettent dans la gêne.
* Les survivantes peuvent omettre ou éviter de décrire des détails de l’agression qui leur
sont particulièrement douloureux ou traumatisants. Mais, il est absolument important que le
professionnel de santé comprenne exactement ce qui s’est passé pour être en mesure de
faire l’examen approprié et de faire le point sur les conséquences possibles.
* Il faut garder à l’esprit que parfois les femmes ne révèlent pas spontanément les actes de
violence dont elles sont victimes mais souvent elles le font à la suite d’une demande
d’informations dans ce sens.
* Il faut savoir alterner les questions directes et les questions indirectes. Les questions
indirectes sont préférables pour ne pas induire les réponses. Cependant les questions
directes, au risque de provoquer peur et retrait, ont l’avantage de confronter la survivante à
des actes ou situations qu’elle ne perçoit pas nécessairement comme dangereuses pour sa
santé.
* Si elle semble peu enthousiaste pour ne pas dire résistante à livrer certains détails, il faut
lui rappeler qu’elle est libre de son choix mais lui expliquer clairement les risques pour sa
santé et la réassurer encore une fois quant au caractère confidentiel de toute information
qu’elle livrera.
84
Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
* Dans tous les cas, il faut respecter son droit à ne pas divulguer une situation de violence
tout en essayant de comprendre les motifs de ses réticences.
* Il faut également passer le message qu’on peut toujours aider la survivante en restant prêt
à l’entendre à tout moment même si au jour de sa visite, elle n’a pas eu le courage ou la
volonté, de divulguer sa situation.
* Faire enfin très attention aux questions qui sous-entendent en elles-mêmes un blâme “ que
faisiez-vous là-bas toute seule/à cette heure là...” ou une justification/culpabilisation “
qu’avez-vous bien pu faire pour en arriver là? “,
Exemples de questions directes ou indirectes pour dépister une violence à l’égard des
femmes :
Exemples de questions indirectes :
- Comment vous sentez-vous ?
- Pourquoi dormez-vous mal ?
- Qu’est ce qui vous rend triste ?
- Votre blessure, votre état m’inquiètent, avez-vous beaucoup de soucis ?
Exemples de questions directes :
- D’après vos blessures, j’ai l’impression que vous avez été frappée.
- De nombreuses femmes m’ont dit avoir été maltraitées par un conjoint ou un parent, est-ce
que cela vous est arrivé aussi ?
- Vous semblez mal à l’aise. Vous n’êtes pas obligée de me répondre. Mais
j’aimerais que vous me racontiez ce qui s’est passé.
- Comment décririez-vous la relation avec votre conjoint ?
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
3. Examen clinique
Cet examen a un double objectif :
* Déterminer les soins médicaux que la patiente nécessite et
* Recueillir les preuves médico-légales qui vont l’aider si elle décide de déposer plainte et
d’aller en justice.
- L’examen clinique ne peut être entrepris que si on a le consentement informé et volontaire
de la patiente selon le formulaire en annexe 3. Le PS doit également respecter son choix si
elle refuse de se soumettre par exemple à une partie de l’examen ou au recueil des
échantillons requis pour l’examen médico-légal. Il faut également lui assurer qu’elle a le
contrôle de la situation, qu’elle peut poser des questions et qu’elle peut arrêter l’examen si
elle le veut et quand elle le veut et toujours l’informer de ce que vous allez faire et lui
demander sa permission avant de le faire.
- Commencer par l’examen général sans jamais demander à la survivante de se déshabiller
ou de se découvrir complètement,
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
- Prendre les signes vitaux : pouls, tension artérielle, température. Il est possible que
l’examen initial révèle des complications médicales sévères qui nécessitent un traitement
urgent et donc une hospitalisation immédiate.
- Au fur et à mesure que l’examen avance, recueillir les preuves conformément au protocole
local de collecte des preuves
- Faire l’examen gynécologique après l’examen général, une fois que la victime est en
confiance.
- Apprécier le retentissement psychologique (insomnie, anxiété, état dépressif...) parfois très
important et relève de l’urgence psychologique.
- Enregistrer tous les résultats et observations de l’examen aussi clairement et
complètement que possible.
Examen physique
Un examen médical clinique est entrepris de façon complète et systématique dans la
mesure où il apportera les preuves d’un traumatisme récent ou les séquelles d’un
traumatisme ancien à travers une description minutieuse des différentes lésions
corporelles.
* Examiner d’abord la partie supérieure du corps de la patiente puis la partie
inférieure, ou bien lui donner un champ pour se couvrir et procéder de la même
façon,
* Relever les différentes blessures, leur place, leur nature, leur aspect, leur
mensuration, leur forme, leur couleur, leur profondeur, leur contenu, leurs bordures,
leur localisation par rapport aux repères anatomiques les plus proches et les noter
sur un pictogramme.
* Rechercher les signes qui sont concordants avec l’histoire racontée par la
survivante tels que :
- Des traces de morsures, de griffures ou de coups de poing : lacérations à la tête
ou au visage, des fractures des os de la face, traces de cheveux arrachés ou
encore de tympan déchiré,
- Des marques de serrement de poignets, de contention des poignets et des
chevilles ou d’écartement des genoux, des cuisses et des bras.
- Des lésions dentaires et muqueuses récentes par un traumatisme contre les
dents ou par introduction de corps étrangers.
- Des traces très discrètes qu’aurait pu laisser un traumatisme mineur : tentative
d’étranglement, appui d’une arme pointue sur un endroit du corps,
- des traces de brûlures causées par des cigarettes, de liquides ou d’objets
chauds, des caustiques,
- Des fractures de la clavicule ou des côtes, des autres segments du corps.
Noter très précisément tous les résultats sur le formulaire d’examen et les schémas du
corps (annexe 4). Décrire clairement et systématiquement toutes les blessures, en
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GUIDE DE REFERENCE
Examen sexuel
Un traumatisme génital ou anal peut avoir lieu après pénétration sexuelle. Toutefois, la
plupart des études indiquent que moins de 30% des femmes en période d’activité
génitale présenteraient des lésions génitales visibles à l’œil nu après pénétration forcée.
Ainsi l’absence de lésions génitales à l’examen d’une victime présumée d’une agression
sexuelle ne peut aller à l’encontre de ses allégations.
La pénétration peut être par une verge ou par une autre partie du corps notamment par
la langue ou un ou plusieurs doigts, ou par des objets de formes et de dimensions
divers.
L’examen sexuel doit être réalisé sur une table gynécologique avec un bon éclairage et
en présence d’une tierce personne féminine si la survivante le demande.
- Explorer tous les sites : face interne des cuisses, mont du pubis, grandes et petites
lèvres, clitoris et urètre, hymen, sillon nympho-hyménéal, fourchette, vagin, col et
anus.
- Noter différentes blessures possibles allant de l’éclatement périnéal, la déchirure du
cul de sac postérieur vaginal avec hémorragie importante et la plaie anale, à
d’autres moins importantes à type de lacérations, abrasions vaginales ou
cervicales, déchirures hyménales discrètes, griffure, œdème ou reste de corps
étrangers.
- Décrire les lésions en les rapportant au cadran horaire et en précisant la position de
l’examen.
- Rechercher tout signe d’infection tels que ulcérations, pertes vaginales,
excroissances...
- Pour l’examen de l’hymen, faire une traction douce des lèvres vers l’extérieur pour
le visualiser ou faire bomber la cloison recto-vaginale par un toucher rectal qui étale
la zone postérieure d’insertion de l’hymen.
- En cas de défloration récente, rechercher les déchirures le plus souvent entre 4 h
et 8 h en position de décubitus dorsal. En général, elles atteignent la muqueuse
vaginale. Leur cicatrisation dure 05 à 08 jours sauf infection surajoutée.
- Compléter par un toucher vaginal à un doigt ou deux doigts. Parfois, la virginité est
évidente et l’on ne peut introduire qu’un seul doigt. L’hymen donne une sensation
de bride. Mais il faut savoir que des hymens “complaisants” peuvent rester intacts
après avoir été franchis avec une certaine douceur lors d’un rapport sexuel
pénétrant.
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GUIDE DE REFERENCE
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GUIDE DE REFERENCE
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GUIDE DE REFERENCE
Il ne s’agit pas d’une méthode d’interruption de la grossesse mais elle permet d’une
manière non absolue de la prévenir lors d’un rapport potentiellement fécondant. Selon les
références de l’OMS, on préconise une contraception à base de :
- Ethinyl estradiol et de levonorgestrel (Stédiril(r) 2cp x 2 à 12h d’intervalle)
- Levonorgestrel 1,5 mg (Norlevo(r) 1cp à 1,5 mg en une seule prise, mais non
encore disponible au Maroc ou Microval(r) 2 cp en une seule prise à 30 mg de
Levonorgestrel par pilule)**.
* Indiquer la contraception d’urgence s’il y a un risque de grossesse et que la survivante
n’a pas une grossesse en cours.
* Si une grossesse en cours ne peut être éliminée avec certitude, donner toujours les
pilules de la contraception d’urgence après avoir informé la survivante sur leur
inefficacité sur une éventuelle grossesse déjà débutante et sur l’absence de risque pour
le fœtus.
* Informer la survivante sur les modalités de prise des pilules, sur leurs effets secondaires
et sur ceux qu’elles pourraient avoir sur ses prochaines règles.
* En cas de vomissements dans l’heure qui suit la prise d’une pilule, répéter la prise.
* Bien expliquer à la survivante que si les menstruations n’ont pas eu lieu durant leur
période habituelle, elle doit consulter pour pratiquer un test de grossesse ou examiner
les options disponibles si elle est enceinte.
1.2 Faire la prophylaxie des ISTs bactériennes :
Les survivantes aux violences sexuelles sont à risque de contracter une IST.
Les infections les plus fréquemment en cause et dont on dispose de possibilités de
traitement sont les Chlamydia, gonorrhoea, syphilis et trichomoniasis.
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GUIDE DE REFERENCE
6. Counselling à la survivante
Les survivantes qui sont vues dans un service de santé immédiatement après l’agression sont
très souvent perturbées et pourraient ne pas se souvenir du conseil qui leur est donné à ce
moment-là. Il est important de répéter les informations durant les visites de suivi.
Il est utile aussi de préparer des informations et des conseils selon un modèle standardisé et
qui soit par écrit tel qu’une brochure, qui pourrait être remise à la survivante avant qu’elle ne
quitte le service ou le centre de santé. Même si elle est analphabète, elle peut toujours
demander à quelqu’un de lui lire le contenu.
Toutes les survivantes à la violence en général devraient avoir la possibilité d’être orientées
vers une personne ayant les capacités de conseil et d’accompagnement psychologique en cas
de violence fondée sur le genre en général et de la violence sexuelle en particulier.
Un système de référence coordonné et intégrant l’ensemble des services diversifiés devrait
être mis en place dans les meilleurs délais.
Assez souvent, les survivantes à la violence fondée sur le genre n’informent pas leur entourage
de l’incident. Si elle vous informe de ce qui lui est arrivé, cela veut dire qu’elle a confiance en
vous. Votre réponse compatissante à sa révélation peut avoir un impact positif sur son
rétablissement.
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GUIDE DE REFERENCE
SECTION 2 :
LES ASPECTS MEDICO- LEGAUX DE LA PRISE EN CHARGE
1. Les préalables
Avant de développer le protocole de collecte des preuves, il est important de :
* S’assurer du consentement préalable de la survivante à la collecte des preuves médico-
légales et respecter son éventuel refus. (voir formulaire de consentement en annexe 3)
* Connaître les besoins et capacités du système de justice criminelle.
* Connaître les laboratoires effectuant les analyses et la façon d’y accéder.
* Prendre en considération les capacités des laboratoires à analyser les preuves, en vue
de proposer des alternatives, si nécessaire, de façon à ne pas collecter des preuves qui
ne puissent être traitées.
* Se rappeler que si la victime souhaite porter plainte et si l’affaire est jugée au cours d’un
procès, le PS peut être appelé à faire un rapport au tribunal.
* Connaître ses responsabilités pour ce qui concerne le rapport médical qui devra être
présenté devant un tribunal.
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GUIDE DE REFERENCE
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
* Faire les prélèvements sans toilette préalable par des écouvillons de coton sec (type
écouvillon pour bactériologie), séchés à l’air libre après leur réalisation et acheminés
rapidement au laboratoire spécialisé. Ces écouvillons sont introduits soit à l’aveugle, soit
sous spéculum ou anuscope non lubrifié ;
* Orienter le choix des sites de prélèvements selon les déclarations de la victime :
• vulve et périnée,
• vagin (cul-de-sac vaginal postérieur, parois vaginales), de l’exocol et de l’endocol,
• anus,
• bouche sous la langue, derrière les incisives et les amygdales,
• peau par une compresse humidifiée pour essuyer la zone tachée.
* Selon le site, le délai écoulé depuis l’agression au-delà duquel il devient illusoire de
retrouver des spermatozoïdes est variable (Vagin : 72 à 96 heures, Anus : 72 heures,
Bouche : 48 heures, Peau : 24 heures).
Par ailleurs, les tests de recherche immuno-enzymatique du liquide séminal sont
particulièrement efficaces et peuvent être réalisés immédiatement, notamment la recherche du
Prostatic Specific Antigen (PSA).
Prélèvement génétique
Les prélèvements en vue d’une identification génétique de l’agresseur ont pour but de recueillir
des cellules provenant du ou des agresseurs pour établir leurs empreintes génétiques et les
comparer à celles de la victime.
Faire acheminer les prélèvements par les enquêteurs, au laboratoire spécialisé de biologie
moléculaire qui est saisi par le magistrat.
* Effectuer les prélèvements de sperme de la même manière précédemment décrite avant
de les congeler à - 18° C ou les conserver à 4° C pendant 48 h.
* Conserver les prélèvements de poils ou de cheveux découverts sur la victime ou ses
vêtements dans une enveloppe en papier kraft à température ambiante.
* En cas de morsure de la victime par l’agresseur, réaliser un écouvillonnage pour
prélèvement de salive dans un délai de 24 heures par un écouvillon humidifié puis séché
et conservé à température ambiante.
* En cas de griffures par la victime sur l’agresseur, prélever en raclant sous les ongles de
la victime ou en coupant les ongles et conserver dans une enveloppe en papier kraft à
température ambiante.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
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GUIDE DE REFERENCE
* Conserver les vêtements tachés (salive, sang, sperme), ainsi que tout support inerte
(textile, mouchoir papier, préservatif...) portés lors des faits dans du papier kraft et remis
aux enquêteurs. En général, il n’y a pas de limite de délai pour réaliser les analyses sur
les supports inertes.
* En parallèle, faire un prélèvement de sang de la victime sur 2 tubes EDTA de 5 ml,
congelés à - 18° C ou conservés à 4° C pendant 48 h, ou par grattage intra-buccal et
conservation à température ambiante afin de permettre l’identification du profil
génétique de la victime.
2. Le certificat médico-légal
Le certificat médical de constatation peut être rédigé par tout médecin. Il constitue un acte
authentique attestant par écrit, de la part d’un médecin, l’existence de lésions traumatiques ou
de symptômes traduisant une souffrance psychologique.
C’est le premier élément objectif sur lequel l’autorité judiciaire pourra s’appuyer pour décider de
l’orientation de la procédure. C’est un élément de preuve qu’il est indispensable de conserver
pour toute procédure civile ou pénale. L’opportunité des poursuites judiciaires et l’importance
des peines en dépendent largement. Il peut aussi constituer un élément de preuves qui sera
très utile ultérieurement lors d’une aggravation de la situation si la femme ne l’utilise pas
immédiatement.
Ce certificat peut être établi soit à la demande de la victime soit sur réquisition de l’autorité
judiciaire.
* Toujours remettre le certificat médical de constatation en mains propres à la victime, sauf
en cas de réquisition policière ou judiciaire où le certificat n’est remis qu’à l’autorité
requérante.
* Toujours garder un double du certificat dans le dossier médical.
* Tout certificat doit porter deux mentions sous peine de nullité : l’identité du médecin
rédacteur et celle de la victime. Il doit porter, en outre, la signature manuscrite du
médecin et la date de sa rédaction.
* Rédiger le certificat médical de manière lisible, précise, sans termes techniques et sans
abréviation.
Le certificat de constatation doit comporter trois rubriques de base (annexe 7) :
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
3. Le signalement judiciaire :
L’article 446 du code pénal dans son 2ème alinéa donne autorisation - sans obligation - au
médecin de signaler aux autorités judiciaires ou administratives compétentes, les faits
délictueux et les actes de mauvais traitements ou de privation perpétrés contre des mineurs de
moins de 18 ans ou par l’un des époux contre l’autre ou contre une femme; en l’exonérant des
poursuites pour violation du secret professionnel.
Adresser le signalement judiciaire directement au Procureur du Roi du tribunal dont dépend le
domicile de la victime, sans le remettre par l’intermédiaire d’une tierce personne (voir modèle
de signalement judiciaire en annexe 8).
* Ne procéder au signalement qu’avec le consentement de la survivante, sauf si celle-ci
est dans une situation critique où elle n’est pas en état de se défendre ou de consentir.
Toute inaction dans ce cas risque d’être qualifiée de non assistance à personne en
danger*;
* Dans tous les cas, agir selon le sens de la responsabilité et sa propre conscience
personnelle : il ne s’agit pas de se retrancher derrière le secret médical lorsque la vie de
la victime est en danger.
La solution, quand il y a danger, peut ne pas passer forcément par le droit : elle peut aussi
consister à adresser en urgence la personne en danger à une association d’aide aux victimes
ou à la faire hospitaliser afin de la mettre à l’abri de la violence dans les meilleurs délais.
Le cas de conscience ne se posera réellement que si la femme refuse obstinément tout soutien
et toute solution alors qu’elle paraît être en danger de mort.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Chapitre 2
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Pertinence du chapitre :
Comme pour la VFG, les situations de violence à l’encontre des enfants sont très
diverses, complexes, multi contextuelles et potentiellement dangereuses :
La maltraitance peut être de tous genre, clairement révélée par l’enfant ou par son
accompagnant, ou seulement suggérée avec plus ou moins de gêne et
d’hésitation, ou bien non évoquée mais suspectée par les données anamnestiques
et cliniques.
Le praticien confronté à la maltraitance à enfants peut être en face d’un nourrisson,
un enfant, un adolescent, fille ou garçon ; seule ou accompagnée de ses deux
parents ou de l’un des deux, d’un autre membre de la famille, d’une assistante
sociale, de la police ou de la gendarmerie royale avec ou sans réquisition.
L’entretien peut avoir lieu dans un cabinet privé, dans un centre de santé, dans
un établissement scolaire, à l’hôpital dans un service clinique, aux urgences
ou dans une unité d’accueil et de prise en charge d’enfants victimes de violences.
L’auteur présumé est nommé ou non, l’enfant vit avec l’auteur ou non. Les faits
sont récents ou anciens, uniques ou répétés.
Autant de situations qui nécessitent l’acquisition d’aptitudes et attitudes
professionnelles à même de rendre le praticien capable de leur faire face et de les
gérer de manière adéquate et selon les règles et procédures requises pour la prise
en charge efficace et globale de l’enfant, y compris la prise en compte de la
collaboration multidisciplinaire : médicale, psychologique, sociale et juridique.
Ce chapitre répond à ces besoins.
Objectifs
Accroître les connaissances des professionnels de santé et leur permettre
d’acquérir des habilités pour améliorer la prise en charge des enfants victimes
de violence :
- Suspecter/reconnaître une violence devant des signes physiques ou
psychiques manifestes ou discrets
- Accueillir et écouter les enfants victimes de violence et leurs accompagnateurs
en créant un climat de confiance
- Dépister et prendre en charge les violences subies par les enfants
- Etablir un constat médical et informer la famille / les responsables de l’enfant
sur leurs droits et les moyens de les faire appliquer
- Assurer le suivi des enfants
- Orienter vers les réseaux adaptés en fonction de l’évaluation de la situation et
des besoins des victimes
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
SECTION 1 :
LES ASPECTS CLINIQUES DE LA PRISE EN CHARGE
2. Anamnèse
Lignes de conduite générales :
* S’entretenir avec l’enfant ou l’adolescent seul sauf si le petit enfant ne peut être rassuré
que par la présence de l’un des parents. La présence d’une personne de confiance
indépendante est recommandée : infirmière, personne chargée du suivi psycho-social.
* Il importe de prendre son temps pour établir un bon dialogue adapté à l’âge de l’enfant et
à sa phase de développement psychologique.
* Commencer l’entretien par des questions ouvertes de type “ pourquoi es-tu ici aujourd’hui
?“
* ou “ qu’est qu’on t’a dit avant de venir ici ? “
* Rassurer l’enfant en lui disant qu’il peut tranquillement répondre “ je ne sais pas “.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
* Faire preuve de patience, s’adapter au rythme de l’enfant, ne pas interrompre le fil de ses
pensées.
* Laisser l’enfant parler librement de son histoire et des faits dont il a été victime. Si un
blocage apparaît, il faut tenter de le contourner au lieu de le heurter de front et parfois savoir
attendre.
* L’entretien ne doit pas être suggestif et être le moins direct possible afin de ne pas induire
les réponses, surtout chez un très jeune enfant.
* Poser des questions ouvertes pour obtenir des informations sur l’agression. Poser des
questions oui-non uniquement pour clarifier les détails.
* Si les questions ouvertes suscitent chez l’enfant de l’angoisse, on peut alterner de temps
en temps par des questions fermées.
* Le vocabulaire doit pouvoir être compris par l’enfant. Pour cela, il faudra utiliser ses
propres mots et termes quand cela est possible.
* Les questions doivent être simples car l’enfant ne demande pas spontanément de
reformuler une question incomprise.
Si l’enfant ne parle pas, le médecin peut lui dire qu’il pourra parler plus tard. Il lui exprime qu’il
comprend que c’est très difficile de dire certaines choses, surtout si on a subi des pressions ou
des menaces.
* Le soignant doit écouter, rassurer ;
* Parler d’une voix calme ;
* Laisser l’enfant raconter son histoire comme il le préfère ;
* Les questions doivent être posées gentiment en s’adaptant au rythme de l’enfant ;
* Poser des questions simples et s’assurer qu’il a compris ;
* Utiliser les propres mots et termes de l’enfant ;
* Prendre le temps de rassembler toutes les informations nécessaires sans aucune hâte
* Eviter toute distraction ou interruption pendant le récit des faits ;
* Écouter les détails, sans les interpréter.
* Informations générales :
L’entretien de l’enfant et de l’entourage permet d’apprécier :
* nom, prénom, âge
* la structure familiale,
* l’environnement familial : niveau socio-économique, habitat, profession des parents, leurs
habitudes toxiques, leurs antécédents psychiatriques.
* le déroulement de la grossesse et de l’accouchement,
* l’histoire du développement de l’enfant, sa scolarité et les événements importants de sa vie,
* ses antécédents médicaux et chirurgicaux,
* la notion d’hospitalisations ou recours antérieurs aux services des urgences et leurs motifs.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
* L’histoire
* préciser la date, l’heure et le lieu des faits.
* préciser la nature des abus (physique, sexuel, cruauté mentale ou négligence),
* déterminer leur auteur et sa relation avec l’enfant.
* préciser leur ancienneté, leur répétition, le délai de recours aux soins, leur mécanisme
lésionnel, les symptômes ressentis.
* rechercher la notion de consultations antérieures pour des faits de violence et les
traitements reçus.
* préciser l’histoire des troubles comportementaux s’ils existent : date d’apparition, modes
évolutifs, circonstances de survenue.
Au stade de l’entretien, la possibilité d’une maltraitance peut être évoquée devant l’existence
de certains éléments :
* L’existence d’accidents et de passage aux urgences à répétition ;
* Le délai parfois inexplicable entre le début des signes et la consultation médicale ;
* Le manque d’intérêt pour la gravité possible de l’état de santé de l’enfant ;
* Signes comportementaux ou émotionnels inhabituels ;
* Des histoires connues de maltraitance dans l’entourage ;
En cas d’abus sexuel, préciser en outre :
* les circonstances de l’agression avec recherche de coups et de blessures associés, de
violences verbales, de menaces ou de séquestration éventuelle, ingestion de produits
toxiques ou drogues;
* le déroulement de l’agression :
* existence ou non d’attouchements sexuels réalisés ou subis (oraux, vaginaux, anaux,
organes génitaux externes)
* notion de pénétration sexuelle (orale, vaginale, anale.)
* existence ou non d’éjaculations, leur nombre et leur site. Il convient de faire préciser
également si l’auteur portait ou non un préservatif.
* existence de douleurs ou de saignements
* le comportement après l’agression : changement de vêtements, toilette intime ou
exonération anale.
* chez la fille pubère on précisera la date des dernières règles, une éventuelle contraception
en cours, l’activité sexuelle antérieure ainsi que l’état de la virginité.
* En cas d’abus sexuel non dévoilé, certains signes d’appel sont à rechercher à l’entretien
avec les parents :
* douleurs abdominales, pelviennes ou périnéales répétées
* épisodes fréquents de cystite ou de vulvite non expliqués
* saignement vaginal ou rectal
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
* énurésie récente chez un enfant ayant acquis une propreté diurne et nocturne, encoprésie.
* troubles généraux du comportement
* comportements à connotation sexuelle chez les plus jeunes enfants incongrus pour leur
âge (paroles, gestes, propositions aux autres enfants de jeux érotiques).
3. Examen clinique
Préparer l’enfant pour l’examen :
* Commenter le formulaire de consentement pour l’examen et la collecte des preuves
médico-légales (voir Annexe 1) avec l’enfant et/ou du parent ou tuteur, en expliquant ce qu’il
contient.
* Demander la signature, une fois le contenu du formulaire a été compris. Si le parent ou
le tuteur n’est pas en mesure d’écrire, se procurer l’empreinte de son pouce et la signature
d’un témoin. S’il y a refus au consentement ou si le parent ou le tuteur est soupçonné d’être
l’auteur des abus ; dans ce cas obtenir une réquisition de la police ou de la justice pour
l’effectuer
* Cet examen ne doit pas constituer un traumatisme supplémentaire pour l’enfant et il ne doit
pas être vécu comme une seconde agression.
* Il ne doit être pratiqué que lorsque l’enfant est en confiance et prêt à l’accepter.
* Expliquer à l’enfant ce qui doit se passer pendant l’examen, en utilisant des termes
qu’il/elle puisse comprendre
* Encourager l’enfant à poser, à tout moment pendant l’examen, n’importe quelle question
sur des sujets qui l’inquiètent ou qu’il/elle ne comprend pas.
* Avec une préparation adéquate, la plupart des enfants seront en mesure de se détendre
et de participer à l’examen.
Il est possible que l’enfant souffre et qu’il ne parvienne pas à se relaxer à cause de la douleur.
Dans ce cas, lui administrer du paracétamol ou d’autres simples analgésiques pour soulager
sa douleur. Attendre que ces médicaments agissent avant de procéder à l’examen.
Ne jamais forcer un enfant terrorisé et qui fait de la résistance, afin de compléter un examen.
Ceci risque d’aggraver son état de peur et d’anxiété et augmenter l’impact psychologique de
l’abus.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Puis rechercher les différentes lésions tégumentaires en appréciant leur aspect, topographie et
dimension :
* Les plaies et écorchures souvent d’aspect polymorphe.
* Les ecchymoses et les hématomes évocateurs par leur multiplicité, leur âge différent et par
certaines localisations spécifiques :
* tronc, lombes, fesses, visage et cuir chevelu pouvant correspondre difficilement à des
zones de chutes accidentelles,
* face interne des cuisses et des bras, poignets, chevilles en rapport avec des manœuvres
d’écartement et de contention lors d’une agression sexuelle.
* Les griffures sous forme d’érosions linéaires parallèles ou d’éraflures en coups d’ongle
provoquant parfois des arrachements épidermiques.
* Les brûlures provoquées par objets divers (cigarette, fer à repasser...)
* Les lésions de la muqueuse buccale et nasale se manifestant volontiers par une plaie du
sillon gingival et par une fracture du cartilage nasal. En cas d’agression sexuelle, rechercher
des pétéchies du palais, des ecchymoses ou des déchirures du frein de la langue pouvant
être observés lors des contacts oro-génitaux.
* L’alopécie sous forme d’une plaque pseudo-péladique ou de zone de raréfaction de la
chevelure secondaire à des arrachements brutaux et répétés des cheveux.
Rechercher par l’examen du squelette des signes ou des séquelles de fractures dont les
caractères cliniques et radiologiques sont fonction de l’âge de l’enfant :
Chez le nourrisson :
* noter tout gonflement, impotence ou douleurs à la mobilisation des membres. Mais assez
souvent, les fractures sont cliniquement latentes et ne sont découvertes que sur des clichés
radiologiques.
* réaliser des radiographies systématiques du squelette, non seulement devant tout signe
clinique pouvant évoquer une fracture mais devant tout nourrisson porteur de lésions
suspectes.
* L’association de lésions osseuses multiples et d’âges différents parfois avec des lésions
cutanées traumatiques caractérise le syndrome de Silverman. Le bilan radiologique du
squelette entier est nécessaire et peut révéler des fractures anciennes consolidées (cals
osseux), des arrachements métaphysaires, des décollements périostés visibles sous formes
d’hématomes sous périostés calcifiés.
Chez le grand enfant :
- les fractures n’ont aucun caractère spécifique.
- envisager la possibilité de mauvais traitement devant l’association d’une fracture à d’autres
lésions significatives ou la découverte radiologique de cals de fractures anciennes.
Faire un examen neurologique systématique à la recherche de signes déficitaires en rapport
avec des lésions crânio-cérébrales. Ces dernières représentent, en effet, la principale cause de
décès dans les cas de maltraitance à enfants.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Le syndrome de Silverman
Il est caractérisé par l’existence de lésions osseuses et de fractures multiples
consécutives à des mauvais traitements physiques répétés. Ce syndrome est caractérisé
par la présence de lésions osseuses, multiples et d’âges différents parfois en association
à des lésions cutanées traumatiques. Le bilan radiologique du squelette entier est
nécessaire et peut révéler des fractures anciennes consolidées (cals osseux), des
arrachements métaphysaires, des décollements périostés visibles sous formes
d’hématomes sous périostés calcifiés.
Le syndrome du bébé secoué
Le syndrome du bébé secoué est la conséquence d’un secouage de l’enfant et se
caractérise par la présence d’un hématome sous dural ou sous arachnoïdien.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Le pronostic vital peut être mis en jeu dans ce syndrome et des séquelles
neurosensoriels peuvent en être la conséquence. Il s’agit souvent d’un nourrisson de
moins d’un an. La symptomatologie est variable entre une altération neurologique sévère
(coma, convulsions, hypothermie...) et des formes plus frustes (somnolence,
vomissements, apathie, irritabilité...). L’examen révèle des signes cliniques d’hypertension
intracrânienne : fontanelle tendue, périmètre crânien augmenté, vomissements associés
à des troubles de la vigilance d’intensité variable. Le diagnostic repose sur le scanner
cérébral qui met en évidence l’hématome sous dural ou sous arachnoïdien et le fond
d’œil qui peut montrer une hémorragie rétinienne.
Le syndrome de Münchhausen par procuration
Il s’agit d’une pathologie rare induite chez l’enfant par un parent ou une allégation des
symptômes inexistants.
Le syndrome de Münchhausen par procuration doit être évoqué devant :
- des symptômes récidivants inexpliqués, pas toujours constatés,
- un nomadisme médical
- une discordance entre l’anamnèse et l’examen clinique
- l’évolution favorable des symptômes suite à la séparation parent(s)/enfant.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
* Recherche d’une éventuelle grossesse : Chez l’adolescente réglée par le dosage des B
HCG.
* Recherche de toxiques
En cas d’agression récente elle pourra identifier une soumission médicamenteuse ou toxique.
Cette recherche est indiquée en cas de signe d’appel (confusion, amnésie, hallucination...),
de signes neuro-vegetatifs (hypotonie, hypotension et bradycardie) ou en cas de déclaration de
la victime allégant une intoxication. On procédera à un prélèvement de sang et d’urines.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Lors de l’évaluation psychologique, l’évaluation des parents eux-mêmes est nécessaire pour
juger de leur capacité ou incapacité transitoire à assurer un soutien à l’enfant. Il est important
de les rassurer et les déculpabiliser car ils peuvent se sentir responsables de ce qui arrive à
l’enfant et douter de leur capacité à le protéger.
Régime thérapeutique des ISTs recommandé par l’OMS pour les enfants et les
adolescents (peut aussi être utilisé comme traitement prophylactique)a
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
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GUIDE DE REFERENCE
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
SECTION 2
LES ASPECTS MEDICO LEGAUX DE LA PRISE EN CHARGE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
2. Certificat médico-légal
La rédaction du certificat médico-légal est un temps essentiel de la prise en charge de l’enfant
victime de maltraitance.
Ce document doit matérialiser les préjudices subis et constitue souvent l’élément de preuve
principal dans un éventuel procès contre l’auteur de l’agression.
Ce certificat peut être établi soit à la demande du représentant légal de l’enfant soit sur
réquisition de l’autorité judiciaire (officiers de police judiciaire ou de gendarmerie, procureur
du Roi, juge de l’instruction). La réquisition peut être verbale en cas d’urgence, mais dans tous
les cas elle est confirmée par écrit.
Tout médecin peut être requis pour procéder à des constatations médico-légales et il est obligé
d’accepter. La récusation est exceptionnellement possible, s’il s’agit d’un parent ou d’un allié du
médecin requis.
Règles générales de rédaction :
* Se rappeler que le certificat médico-légal est un acte médical, ce qui signifie qu’il ne peut
être établi que par un médecin, que l’examen de l’enfant est toujours nécessaire et que la
responsabilité du signataire est engagée.
* Etablir le certificat sur un document pré imprimé ou sur papier libre, et y faire figurer deux
mentions indispensables sous peine de nullité : l’identité du médecin et celle de l’intéressé.
* Faire authentifier le certificat par une signature manuscrite.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
3. Le signalement
Le signalement consiste à alerter l’autorité administrative ou judiciaire compétente en vue d’une
intervention institutionnelle. Son objectif n’est pas de dénoncer l’auteur des faits, mais de
signaler une situation de danger vis-à-vis d’un enfant.
Le signalement pose toujours de délicats problèmes pour le praticien, d’autant plus que la
maltraitance n’est le plus souvent que suspectée.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
L’article 446 du code pénal dans son 2ème alinéa donne seulement la permission - sans
obligation - au médecin de signaler aux autorités judiciaires ou administratives compétentes,
les faits délictueux et les actes de mauvais traitements ou de privation perpétrés contre des
mineurs de moins de 18 ans; en l’exonérant d’une poursuite pour violation du secret
professionnel.
Cependant, le praticien, en cas d’inaction, risque de se voir poursuivi pour non assistance à
personne en danger (Art 431 du code pénal mentionné ci-dessus).
Si le diagnostic de sévices graves est posé avec existence d’un risque immédiat pour l’enfant,
signaler aussitôt au procureur du Roi, qui a toute autorité pour prendre les décisions qui
s’imposent. Ce signalement pourra se faire par appel téléphonique mais il est obligatoire de le
confirmer par écrit.
Il faut rédiger le signalement comme un certificat médical daté et signé (voir annexe 8).
Le signalement sera adressé au procureur du Roi du tribunal dont dépend le domicile de la
famille.
Il ne faut jamais remettre le signalement à un tiers, fût-il parent de la victime ou personne de
confiance.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Chapitre 3
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Pertinence du chapitre
Tous les professionnels de santé, quelque soit leur niveau d’intervention, sont ou
seront confrontés aux problèmes de prise en charge des femmes et enfants
survivants à la violence. Chacun selon son niveau peut apporter aide, soutien,
soins et référence aux personnes victimes de violence.
Pour qu’elle soit efficace, la prise en charge devra être institutionnalisée et
intégrée dans le système de santé et les structures existantes. Mais il faudra aussi
que le professionnel de santé puisse privilégier une approche personnalisée,
individualisée et éviter que les FESV ne soient “ perdues “ dans le circuit des
structures de santé notamment aux urgences, être conscient du climat particulier
dans lequel évoluent les survivant(e)s à la violence et leurs familles, être sensible
à leur traumatisme et état d’esprit qui mêle honte et culpabilité ; comprendre enfin
qu’ils ont besoin de réconfort, d’empathie et d’intimité.
Quelque soit le niveau de PEC, les professionnels de santé travailleront dans le
cadre d’un réseau groupant les partenaires impliqués : le système de santé, le
système judiciaire à travers les tribunaux, la police judiciaire, parfois la
gendarmerie royale et la société civile, par le biais des associations/centres
d’écoute.
Ce chapitre aborde dans cette perspective les niveaux d’intervention auprès des
FESV et ce faisant il précise les rôles et définit les tâches par niveau et par profil
des professionnels impliqués afin de les faire connaître aux praticiens et
favoriser leur application dans les processus de prise en charge.
Objectifs
- Connaître les différentes structures et niveaux d’intervention auprès des
FESV
- Définir les tâches par niveau et par profil des professionnels
- Identifier les systèmes de référence contre référence ente les différents
niveaux
- Orienter vers les structure/centres appropriés en fonction de l’évaluation de la
situation clinque et des besoins des patient(e)s
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Le médecin se doit :
* D’assurer un accueil personnalisé, chaleureux, empathique des FESV
* D’assurer une écoute attentive
* Recueillir l’histoire de la victime en mettant la victime en confiance
* De faire un examen clinique aussi complet que possible des victimes de violence
* De noter les éléments recueillis dans le formulaire d’examen
* De prodiguer les soins nécessaires
* D’orienter vers un spécialiste si nécessaire
* De renseigner la victime sur ses droits et la référer vers une association/centre d’écoute
* De rédiger le certificat médico-légal (annexe 7) si la victime le demande ou si l’autorité
judiciaire le réclame. Remettre une copie en main propre à la victime et en conserver
une dans le dossier médical
* De rédiger un signalement judiciaire (annexe 8) selon l’article 446 du code pénal (voir
chapitre signalement judiciaire)
* D’assurer le suivi des victimes de violence.
Niveau hôpital local, régional
Les professionnels de santé de ce niveau devront assurer les mêmes tâches qu’au niveau des
SSB. Cependant pour les grandes structures hospitalières, il est primordial de bien accueillir les
FESV et s’assurer qu’elles ne soient pas perdus au milieu des services d’urgence ou qu’elles
ne soient référées d’un service vers un autre.
Selon l’importance et la disponibilité en équipement des structures hospitalières, la prise en
charge des FESV pourra être globale et complète. En effet ces structures peuvent disposer de
spécialistes notamment de pédiatres, de gynécologues, de médecins légistes, de psychologue
et d’assistante sociale qui peuvent assurer une prise en charge intégrée et de qualité.
* La structure hospitalière devra avoir une unité de prise en charge des FESV,
fonctionnelle, prête à accueillir les victimes en détresse
* Il faudra en particulier veiller à mettre en place un accueil satisfaisant des EFSV
* Assurer la gratuité des soins
* Faciliter l’accès à la référence vers les spécialistes au sein même de l’hôpital pour des
examens plus approfondis : cliniques ou biologiques
* Traiter les aspects médico légaux requérant une expertise dans le domaine si la
structure dispose de médecins légistes
* Référer vers d’autres structures si nécessaire
* Avoir un système d’information pertinent (collecte, analyse et diffusion) pour le suivi et
l’évaluation des femmes et enfants victimes de violence.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Pour les structures qui n’en disposent pas il est recommandé d’affecter des infirmières
suffisamment motivées, pour ce type d’activités.
Les principales tâches de l’assistante sociale se résument en: (annexe10)
* Accueil et entretien
* Evaluation de la situation
* Information et renseignements
* Orientation
* Facilitation des démarches
* Suivi
Niveau CHU, centres spécialisés
Il s’agit généralement de structures importantes dans lesquelles les survivant ( e )s à la
violence peuvent se sentir perdues. Il faudra impérativement mettre en place un
système favorisant la visibilité des structures qui peuvent accueillir les victimes et en
faciliter l’accès.
Ces structures disposent de spécialistes, gynécologues, pédiatres, médecins légistes,
psychologues, psychiatres, assistantes sociales. Ce sont les niveaux de référence pour
l’ensemble des niveaux. Les FESV pourront bénéficier d’une prise en charge de qualité
sur le plan psychologique, médical et médico légal :
* Examen clinique par des spécialistes
* Prise en compte des aspects psychologiques et émotionnels
* Bilans biologiques, radiologiques
* Traitement des pathologies graves
* Prise en charge de tous les aspects médico légaux
* Suivi des FESV
* Référence vers les réseaux associatifs.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
3
Troisième Partie
CADRE OPERATIONNEL
Système d’organisation et de
coordination des structures de
prise en charge
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Chapitre 1
ORGANISATION ET
FONCTIONNEMENT DES UNITES DE
PRISE EN CHARGE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Pertinence/objectifs
Le contenu de ce chapitre permettra aux prestataires impliqués dans la prise en
charge des FEVV de :
- Connaître les aspects fonctionnels et organisationnels de la prise en
charge;
- Identifier les ressources nécessaires pour la mise en place des structures
de prise en charge;
- Maîtriser les circuits interne et externe de la prise en charge;
- Maîtriser l’utilisation des différents supports d’informations appropriés
- Connaître et maîtriser les mécanismes de coordination avec les
partenaires impliqués (Justice, Police, ONG)
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
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GUIDE DE REFERENCE
* Partage/échange de bonnes pratiques entre les unités du système de santé et les autres
partenaires.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
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GUIDE DE REFERENCE
Modalités de répartition des fonctions par profil des ressources humaines et par type de
structures.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
3. Fonctionnement de l’unité
4. Système d’information
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
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GUIDE DE REFERENCE
La fiche de liaison
Elle permet la coordination et la communication entre les services de santé, les services
de santé et le centre d’écoute.
Ces supports sont utilisés de la même manière par toutes les unités de prise en charge.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Chapitre 2
MECANISMES DE COORDINATION ET
DE COLLABORATION
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Pertinence/objectifs
La prise en charge des EFVV ne peut se concevoir que dans le
cadre d’un partenariat entre les différentes structures ou entités qui
doivent être impliquées chacune selon ses compétences et
responsabilités pour assurer aux victimes de violence une prise en
charge complète et globale.
Ce chapitre doit permettre aux professionnels de santé impliqués
dans la prise en charge des FEVV de connaître et de maîtriser :
* Les mécanismes d’orientation des FEVV
* Les mécanismes et les structures de coordination
* Le rôle de chaque partenaire membre du réseau de prise en
charge des FEVV.
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Directeur de l’hôpital
* Mise à disposition de moyens humains, matériels et supports d’information nécessaires
à la bonne marche de l’unité (aspects médical, social, communication, plaidoyer);
* Suivi et supervision des activités techniques des unités et de la qualité de la prise en
charge des FESV ;
* Coordination entre l’unité et les différents services hospitaliers concernés ;
* Diffusion/partage de l’information à la délégation et aux partenaires (justice, police,
ONG, gendarmerie...).
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Secteur de la justice
* Accueil, écoute des FESV référées par l’unité, la police ou venues de leur propre chef
* Activation des procédures judiciaires
* Suivi et évaluation des cas
* Collecte des données ;
* Participation aux réunions du comité de pilotage et du comité technique de coordination
* Etablissements des rapports d’activités
* Organisation et participation aux sessions de formation continue et aux activités de
plaidoyer (niveaux régional, provincial, central ...)
La police
* Accueil, écoute des FESV adressées par l’unité, la justice, l’ONG ou venues de leur
propre chef
* Etablissement des PV
* Conseil et activation de la procédure de transmission au parquet ;
* Accompagnement des victimes (justice, santé, ONG...) ;
* Participation aux réunions du comité de pilotage et du comité technique de coordination
(membre)
* Etablissements des rapports d’activités
* Participation aux sessions de formation continue et aux activités de plaidoyer (niveaux
régional, provincial, central ...), suivi et évaluation de la situation des FESV ...
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
L’association/CEPAJ
* Accueil, écoute des FESV adressées par l’unité, la police, la Gendarmerie Royale,
la justice ou venues de leur propre chef ;
* Information sur les procédures judiciaires en cas de recours judiciaire ;
* Accompagnement des femmes aux différentes étapes du circuit (tribunaux, police, santé,
gendarmerie royale...) ;
* Facilite la réconciliation quand la femme le désire ;
* Placement des femmes et des enfants victimes de violence dans des centres d’accueil
quand c’est nécessaire et dans la mesure du possible après autorisation du procureur ;
* Participation aux réunions du comité de pilotage et du comité technique de coordination
;
* Etablissements des rapports d’activités ;
* Organisation et participation aux sessions de formation continue et aux activités de
plaidoyer (niveaux régional, provincial, central ...), évaluation de la situation des FESV
...
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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femmes et des enfants survivants à la violence
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Ab réviations
CEDAW Convention on the Elimination of All Forms of Discrimination Against Wome
CEDEF Convention sur l’Elimination de toutes les formes de discrimination à l’égard
des femmes
CCDH Conseil Consultatif des Droits de l’Homme
CEPAJ Centre d’écoute, d’appui psychologique et d’assistance juridique
CHP Centre Hospitalier Provincial
CHU Centre Hospitalier Universitaire
CIN Carte d’Identité Nationale
CIPD Conférence Internationale sur la Population et le Développement
CNUDH Commission des Nations Unies sur les Droits de l’Homme
DHSA Direction des Hôpitaux et Soins Ambulatoires
EFVV Enfants et Femmes Victimes de Violence
ESSB Etablissements de Soins de Santé de Base
FESV Femme et Enfant Survivants à la Violence
GAM Groupement des Annonceurs Marocains
INDH Initiative Nationale pour le Développement Humain
IST Infections Sexuellement Transmissibles
ITT Incapacité Totale Transitoire
MS Ministère de la Santé
OIT Organisation Internationale du Travail
OMD Objectif(s) du Millénaire pour le Développement
OMS Organisation Mondiale de la Santé
ONDE Observatoire National des Droits de l’Enfant
ONG Organisation Non Gouvernementale
PSP Polyclinique de Santé Publique
SEFEPH Secrétariat d’Etat chargé de la Famille, de l’Enfance et des Personnes
Handicapées
SNLCVF Stratégie Nationale de Lutte contre la Violence à l’égard des Femmes
SNPM Syndicat National de la Presse Marocaine
SSR Santé Sexuelle et Reproductive
UACC Union des Agences Conseils en Communication
UNFPA Fonds des Nations Unies pour la Population
VFG Violence Fondée sur le Genre
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femmes et des enfants survivants à la violence
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Documents
annexes
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femmes et des enfants survivants à la violence
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femmes et des enfants survivants à la violence
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Annexe 1
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Annexe 2
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Annexe 3
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Annexe 4
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femmes et des enfants survivants à la violence
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Relevés physiques
Décrire systématiquement, en le notant sur le pictogramme ci-joint, l’emplacement exact des
blessures, des abrasions, des pétéchies, des marques, etc. documenter le type, les
dimensions, la couleur et la forme. Se limiter à une description sans essayer d’interpréter ce qui
a été relevé.
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femmes et des enfants survivants à la violence
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Annexe 5
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Annexe 6
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Annexe 7
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Annexe 8
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Annexe 9
Rôle de l’assistante sociale dans la prise en charge des femmes victime de violence.
Accueil
Les victimes arrivent à l’hôpital traumatisées, déprimées, désespérées, apeurées, souvent chassées, ou enfuies du
domicile conjugal à une heure tardive, sans ou avec des enfants à charge, sans moyens, et sans aucun soutien
familial.
Elles doivent trouver chez l’assistante sociale tout le réconfort, le soutien et l’aide appropriée, ce qui leur permettra
d’être en confiance et de s’exprimer avec aisance.
De ce fait l’accueil devra être chaleureux, respectueux et sécurisant.
Il faut donc :
- Etre disponible pour écouter
- Accepter la personne telle qu’elle est sans jugement préalable
- Et respecter la confidentialité
Entretien
Entrer en relation avec la personne pour comprendre son problème et sa demande, ceci suppose :
- une écoute active
- une attitude objective
- une attitude d’empathie
- une attention pour décoder un problème ou une demande sous-jacente.
Evaluation de la situation
Pour voir la conduite à tenir, en tenant compte des potentialités de la personne et de son environnement.
Information et renseignements
Sur les possibilités d’aide existantes (à l’intérieur et à l’extérieur de l’hôpital)
Accompagnement social
- Accompagnement dans toutes les démarches nécessaires à l’hôpital pour lui permettre de bénéficier des soins
adéquats dans les meilleurs délais.
- Assistance pour les soins et le certificat médico-légal (gratuité), médicaments, vêtements, béquilles, chaises
roulantes et le transport.
- Visite au chevet des victimes en cas d’hospitalisation.
Orientation
- vers un service à l’intérieur ou à l’extérieur de l’hôpital (selon l’indication du médecin de la cellule)
- vers les centres d’écoute pour une assistance juridique
- vers le tribunal ou le commissariat pour déposer une plainte
Ceci se fait à la demande de la victime.
Facilitation des démarches A l’extérieur de l’hôpital :
- Par liaison ou contact téléphonique avec les différents partenaires externes (centres d’écoute, assistantes
sociales ou médecins des hôpitaux spécialisés.. ....)
- Intervention dans les cas où la victime a besoin d’hébergement sécurisé (à sa demande), par contact avec les
centres d’hébergement appropriés s’ils existent..
Suivi
Assurer le suivi de la situation quand c’est possible en maintenant le lien avec les différents partenaires (membres
du réseau local identifié) pour avoir un feedback.
Travaux rédactionnels
- Recueil des informations sur un support approprié
- Rédaction des enquêtes sociales
- Etablissement des rapports statistiques
- Archivage des documents
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Bibliographie
- American Public Health Association (AMPH): “Control of communicable diseases
manual”., 1995. Washington DC. 1995.
- Benhadid Faiza : “Intégration des outils du genre dans la santé reproductive : module de
formation : Genre, Santé et Développement”. Services et Gestion des Programmes -
CTS/Amman/FNUAP, mai-juin 2001 (non publié).
- Biggs M, Stermac L.E, Divinsky M.: “Genital injuries following sexual assault of women
with and without prior sexual experience”. Canadian Medical Association Journal, 1998,
159:33-37.
- Bowyer L, Dalton ME: “Female victims of rape and their genital injuries”. British Journal
of Obstetrics and Gynaecology, 1997, 104:617-20
- Conférence de consensus de la Société Francophone de Médecine d’Urgence :
“Maltraitance : dépistage, Conduite à tenir aux urgences (en dehors des maltraitances
sexuelles) “. Nantes 3 décembre 2004.
- Consortium for Emergency Contraception: “Emergency contraceptive pills: medical and
service delivery guidelines”. Seattle. WA, 2000.
- Ministère de la Santé : “Guide du prestataire pour la prise en charge syndromique des
infections sexuellement transmissibles”. Programme National de Lutte contre les
IST/SIDA, Ministère de la Santé. Maroc
- Ministère chargé de la condition de la femme, de la famille et de l’intégration des
handicapés : “Violence contre les femmes” (Syllabus). Atelier de testing, 2002.
- Ministère de la santé - Direction de la Population : “Analyse de la situation de l’enfance
au Maroc : 2001 - 2005”. Partie Droit à la survie, 2006
- Ministère de la santé - Direction de la Population : “Communication interpersonnelle
appliquée à la santé maternelle et infantile”, module pour formateurs, 1996.
- OMS : “Etude des Nations Unies sur la violence à l’encontre des enfants”. Rapport de
l’expert indépendant (A/61/299). Genève, août 2006.
- OMS : “Guide pour la prise en charge des infections sexuellement transmissibles”.
(Classification NLM: WC 142), 2005.
- OMS: “Guidelines for medico-legal care for victims of sexual violence”. (NLM
classification: W 795), 2003.
- OMS : “Rapport mondial sur la violence et la santé”. Genève, 2002.
- OMS: “La violence à l’encontre des femmes”. Aide mémoire n° 239, Juin 2000.
- OMS, Haut Commissariat des Nations Unis pour les Réfugiés (UNHCR) : “Gestion
clinique des victimes du viol”. Guide pour le développement des protocoles à adopter
avec les réfugiés et les personnes déplacés dans leurs propres pays. Genève, 2002.
- SEFEPH/UNFPA : “Plan Opérationnel de LCVEF”, 2005.
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Remerciements
Ce guide est le fruit de plusieurs mois de travail et répond à un besoin grandement
ressenti par les professionnels de santé. Sa rédaction a été rendue possible grâce à
la contribution des personnes et des institutions nommées ci-dessous.
Qu’elles soient toutes vivement remerciées pour la qualité de leur travail. Nous
voudrions remercier tout particulièrement l’Observatoire National des Droits de
l’Enfant, l’UNFPA et l’UNICEF pour leur soutien technique et financier.
Ministère de la Santé :
* Dr Fouad Hamadi
* Dr Mustapha Tyane
* Dr Abdelwahab Zerrari
* Dr Mohammed Charradi
* Dr Hamid Chekli
* Mme Loubaba Laraki
* Mr Abdelouadoud Kharbouch
* Melle Jamila Bia
* Mme Malika Mazzine
* Dr Ahmed Aziz Tanjawi Jazouli
* Dr Nawal Hamdouna Grand Casablanca
* Dr Jamal Ghezoune Marrakech
* Dr Meriem Elkhalil Marrakech
* Mme Najat Dardari Marrakech
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
CH Ibn Sina :
* Dr Aicha Bouzeqraoui
* Mme Zahra Chehbouni
UNFPA
* Dr George Georgi
* Mme Faiza Benhadid
* Dr Redoune Belouali
* Mme Moumena Benamar
UNICEF
* Mme Maie Ayoub
* Mme Rajae Berrada
* Mme Touria Barakat
Consultants
* Dr Najia Hajji
* Mr Abdelkader Berdaoui
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Sommaire
Introduction.
Préambule.
- Introduction
- Raison d’être du guide.
- Objectifs.
- Utilisation du guide.
- Présentation du guide.
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femmes et des enfants survivants à la violence
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
DEUXIEME PARTIE:
PRISE EN CHARGE AU NIVEAU DES STRUCTURES DE SANTE
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Normes et Standards pour la prise en charge des
femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
TROISIEME PARTIE:
CADRE OPERATIONNEL: SYSTEME D’ORGANISATION ET DE COORDINATION DES
STRUCTURES DE PRISE EN CHARGE
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femmes et des enfants survivants à la violence
GUIDE DE REFERENCE
Références bibliographiques
Abréviations
Documents annexes
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