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EDIT ION 2023-2024

GEOCHIMIE APPLIQUEE

BTS, LICENCE 2 : MINE


GEOLOGIE ET PETROLE
DES UNIVERSITES ET
GRANDES ECOLES
Table des matières
CHAPITRE I GENERALITES SUR LA GEOCHIMIE .......................................................... 3
1.1 Définition 3
1.2 Histoire de la géochimie ...................................................................................................... 3
1.3 Quelques définitions ou terminologie ................................................................................. 4
1.4 Quelques branches de la géochimie ..................................................................................... 6
CHAPITRE 2: REPARTITION GEOCHIMIQUE DES ELEMENTS DANS LES ROCHES
7
2;1 Cycle géochimique et classification des dispersions ou des minéralisations 7
2.1.1 Cycle géochimique 7
2.1.1.1 dispersions primaires 7
2.1.1.2 dispersions secondaires 7
2.1.2 Classification des dispersions 8
2.1.2.1 dispersions chimiques 8
2.1.2.2 dispersions mécaniques 8
2.2 Clarke 10
2.3 Eléments majeurs et éléments en trace 10
2.3.1 Éléments majeurs 11
2.3.2 Éléments traces 11
2.4 Intérêt géochimiques des groupes d'éléments 11
2.4.1 Les éléments traces 11
2.4.2 Les éléments majeurs 12
CHAPITRE 3 : COMPORTEMENT GEOCHIMIQUES DES ELEMENTS DANS LES
FORMATIONS ENDOGENES ............................................................................................... 13
3.1 Atome ................................................................................................................................. 13
3.2 Molécule ............................................................................................................................. 15
3.3 Liaisons chimiques ............................................................................................................ 15
3.4 Etats de la matière ............................................................................................................. 20
3.5 Changements d’états de la matière ..................................................................................... 20
3.6 Classification chimique des éléments selon Dmitri Ivanovitch Mendeleïev (1869) .......... 21
3.7 Classifications géochimiques des éléments........................................................................ 21
3.8 Comportement des éléments chimiques au cours des processus magmatiques ................. 22
3.8.1 Cas des éléments lithophiles 22
3.8.2 Participation à la structure des minéraux 23
3.8.3 Anomalie de l'Europium 24
3.8.4 Fusion partielle 24
CHAPITRE 4: COMPORTEMENTS DES ELEMENTS DANS LES FORMATIONS
SUPERFICIELLES .................................................................................................................. 25
4.1 Altération superficielle ....................................................................................................... 25
4.1 1.Facteurs contrôlant l’altération ........................................................................................ 28
4.1.2 Processus chimiques de l’altération ............................................................................... 29
4.1.3 Altération des roches en fonction du climat : exemple du granite .................................. 30
4.2 Devenir des produits d’altération ...................................................................................... 31
CHAPITRE 5 : PRELEVEMENT, TRAITEMENT SUR LE TERRAIN ET ANALYSE
LABORATOIRE DES ECHANTILLONS SOLS EN GEOCHIMIE. ................................... 32
5.1prélèvement des échantillons de sol. ................................................................................... 32
5.2 Localisation des échantillons de sol prélevé ...................................................................... 33
5.3 Description des échantillons de sol. ................................................................................... 33
5.4 Mise en sachet et étiquetage ou numérotation 34
5.5 Insertion des échantillons de contrôle qualité et contrôle analytique en anglais QAQC
<Quality Assurance; Quality Control> 34
5.6 Paquetage ou mise en colis 34
5.7Expédition au laboratoire d'analyse 35
5.8 Préparation mécanique des échantillons au laboratoire…………………………………..36
5.9 Les attaques chimiques…………………………………………………………………...36
5.10 Choix d'une méthode analytique………………………………………………………...36
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LA GEOCHIMIE
1-1 Définition
La géochimie s'occupe de l'étude de la répartition des éléments chimiques (et de leurs
isotopes), et des lois de leur comportement chimique dans les constituants de la Terre et du
Système solaire. Elle comporte l'étude des roches et des sédiments qui constituent la terre
solide, les météorites et matériaux extra-terrestres (roches lunaires ....), ainsi que les fluides
des océans, des mers, des eaux souterraines et de l'atmosphère. La géochimie s'occupe donc
de l'étude du mouvement ou flux des éléments chimiques à travers les solides et fluides de la
Terre. En tant que Science, cette branche de la géologie comporte aussi bien un aspect
fondamental qu'appliqué. Certains géochimistes étudient les matériaux terrestres pour
comprendre le fonctionnement du système Terre et les principes qui régissent ce système. La
géochimie a ainsi contribué d'une manière remarquable à la compréhension de divers
processus tels que la convection mantellique, la formation des planètes ou l'origine des roches
magmatiques telles que les granites et basaltes. D'autres géochimistes utilisent les principes
et méthodes de la géochimie à des fins appliqués, par exemple pour la recherche des
substances minérales et énergétiques, ou pour la décontamination des sols et des eaux pollués.

1.2 Histoire de la Géochimie


La géochimie est une discipline relativement jeune. Le terme "géochimie" a été utilisé pour la
première fois par le chimiste suisse Christian Friedrich Schönbein (1799-1868) en 1838
(Schönbein est connu pour avoir découvert l'ozone). Schönbein avait notamment souligné que
l'étude des propriétés chimiques de la Terre était aussi importante que l’étude de l'âge des
strates et des fossiles qu'elles contiennent. La naissance de la géochimie moderne est
probablement due à la publication en 1908 du monumental ouvrage du minéralogiste et
chimiste américain Frank Wigglesworth Clarke (1847-1931) "les données de la géochimie".
L'école russe a ensuite eu une contribution majeure en géochimie, avec les travaux de
Vladimir IvanovichVernadsky (1863-1945) et Aleksandr EvgenievichFresman (1883-1945).
Vernandsky publia en 1924 l'ouvrage "geochemistry" (en russe) et "biosphère" (en russe) en
1926. C'est le premier qui définit la notion de biosphère. Fresman publia 4 volumes
"geochemistry" entre 1934 et 1939. Mais ces travaux rédigés en russe n'ont eu qu'un faible
impact au niveau international. Celui qui est considéré comme le fondateur de la géochimie
moderne (avec Vernandsky) est le chimiste suisse Victor Moritz Goldschmidt (1888-1947). Il
établit une classification géochimique des éléments, et développa les bases théoriques
expliquant les affinités des éléments chimiques avec les différentes unités de la Terre. Il
établit les lois régissant la distribution des éléments chimiques dans les minéraux et les roches
et étudia la géochimie des terres rares. Il montra l'importance des rayons et charges ioniques,
ainsi que des liaisons chimiques dans la formation des minéraux. De 1923 à 1938, il publia
une série d'ouvrages en 8 volumes intitulée "Lois géochimiques de la distribution des
éléments". En 1933, il donna la définition suivante de la géochimie : " La tâche principale de
la géochimie est d'étudier la composition de la Terre dans son ensemble et de ses différentes
composantes et de découvrir les lois qui régissent la répartition des différents éléments. Pour
résoudre ces problèmes, le géochimiste a besoin de données analytiques des différents
matériaux terrestres, c'est à dire des roches, des eaux et de l'atmosphère. En outre, il utilise et
étudie les analyses de météorites, les données astrophysiques sur la composition des autres
corps célestes et les données géophysiques sur la nature de l'intérieur de la Terre. Beaucoup
d'informations utiles sont également obtenus de la synthèse de minéraux en laboratoire et de
l'observation de leur mode de formation et les domaines de leur stabilité".
1-3 Quelques définitions
1.3.1 Géochimie : Science qui étudie l’abondance, la distribution, la migration et
l’accumulation des éléments chimiques dans la Terre (lithosphère, atmosphère, biosphère et
hydrosphère).

1.3.2 Clarke : Teneur moyenne d’un élément chimique dans la lithosphère solide

1.3.3 Fond géochimique ou Background ou Teneur de fond : Abondance normale d’un


élément dans un environnement étudié en dehors de tout apport extérieur. C’est la teneur
ambiante d’un élément dans un milieu donné. Le Local Background, est une teneur se limitant
à une zone bien délimité et le Fond Régional, l’anomalie couvrant une grande étendue et avec
une certaine unicité géochimique.

1.3.4 Teneur : Contenu exact déterminé d’un élément ou d’une substance dans un corps
donné. On l’exprime en ppb; ppm ou g/t, en pc ou %.
Les unités de mesure pondérale du système anglo-saxon et du système métrique sont
indiquées dans tableau 1 ci-dessous. Les conversions sont mentionnées dans le tableau 2.
Tableau 1 Unités de mesure pondérale du système anglo-saxon et du système métrique.

1.3.5 Teneur limite ou Teneur de Coupure : Teneur en dessous de laquelle une mine ne
peut être exploitée économiquement.

1.3.6 Anomalie géochimique : Teneur la plus élevée ou la plus basse par rapport au fond
géochimique. Ce sont des messages ou des signatures que le géologue interprète comme des
attribut émanant d’un gisement caché ou structures géologiques susceptibles de favoriser la
mise en place d’un gisement.

1.3.6.1 Anomalie allogène ou Anomalie de surimposition


Variation de la teneur de fond causée par un apport extérieur d’origine quelconque (chimique
ou mécanique).
1.3.6.2 Anomalie authigène ou Anomalie de répartition : Variation de la teneur de fond
causée par la modification de la répartition des éléments chimiques dans un milieu en dehors
de tout apport extérieur en ces éléments.
1.3.6.3 Anomalie de fuite : Variation de la teneur de fond liée aux circulations des éléments
dans les accidents tectoniques. Définition exempte d’hypothèse génétique.

1.3.6.4 Fausses anomalies : Variation accidentelle de la teneur qui peut être causée par une
pollution, une contamination par des déblais d’une exploitation minière ancienne ou récente.

1.3.6.5 Anomalie formationnelle : Variation de la teneur de fond provoquée par un élément


lié de façon préférentielle à une formation géologique Cu dans les roches basiques, Zn dans
les dolomies).

1.3.7 Effets pédogénétiques : Variations entre les teneurs de la roche et les teneurs d’un
horizon.

1.3.8 Sol résiduel : Sol resté sur place après altération de la roche mère. Il peut être latéritisé
dans les milieux tropicaux

1.3.9 Elément indicateur : C’est un élément minéral dont la présence à une certaine teneur
dans la roche forme une anomalie ou un gisement. Ex : le fluor dans un gisement de fluorine.
Par contre un élément accompagnateur est un minéral dont la particularité est d’être toujours
liée à l’indicateur sans être forcément utile. Il est plus facile à détecter sur le terrain à cause
d’une auréole de dispersion plus étendue que l’indicateur. Il constitue un précieux moyen
pour la recherche de l’indicateur.

Tableau 2:quelques minerais et leurs éléments indicateurs

Type de minerais Eléments indicateurs Eléments accompagnateurs


Sulfures complexes Cu, Zn, Ag, Au Hg, As, SO4, Sb, Se, Cd
Veine (filon) de métaux précieux Au, Ag As, Sb, Te, Mn, Hg, F, Bi, B
Gisement d’uranium U Se, Mo, V, Ru, Cu, Bi, As, Co
Gisement ultrabasique Pt, Cr, Ni Co, Cu, Pd
Porhyres cuprifères Cu, Mo Zn, Au, Rb, Te
1.3.10 Train de dispersion : Distribution le long de cours d’eau de teneurs anomales
organisées de telles manières que les valeurs diminuent au fur et à mesure qu’on s’éloigne de
la source.

1.3.11 Dispersion géochimique : Séparation en une phase immobile et une phase mobile qui
se déposera en un autre lieu.
1.4 Les différentes branches de la géochimie
Les principales branches de la géochimie sont les suivantes :
1. 4.1. La géochimie isotopique : Discipline fondée sur la mesure et l'interprétation des
compositions isotopiques des éléments chimiques constituant les divers milieux naturels.
1.4.2. Cosmochimie: Etude de la répartition, de l'origine et de l'histoire des éléments dans
l'Univers, et dans le Système solaire en particulier.
1.4.3. Biogéochimie : Etude du rôle des systèmes biologiques sur les conditions physico-
chimiques régnant à la surface de notre planète.
1.4.4. Géochimie organique : A pour but de reconstituer les caractères de la matière
biologique fossile et son origine, à déterminer les processus de diagenèse de celle-ci. Elle est
en grande partie axée sur la genèse des hydrocarbures.
1.4.5. Géochimie des eaux : Elle traite de l'abondance absolue et relative des éléments et des
isotopes dans l'eau, ainsi que de l'évolution de leur concentration en fonction des conditions
physicochimiques rencontrées par l'eau pendant son cycle ou son emmagasinement.
1.4.6. Géochimie environnementale : utilise les données de la géochimie pour l'étude de
l'environnement.
1.4.7. Géochimie appliquée (ou prospection géochimique) : Utilise les données de la
géochimie fondamentale pour découvrir, recenser et estimer les ressources minérales.
1.4.8. Géochimie marine : Etude des principes qui régissent la répartition des éléments,
isotopes et composants et les lois de leur comportement chimique dans le milieu marin
CHAPITRE 2 : LA REPARTITION GEOCHIMIQUE DES ELEMENTS
DANS LES ROCHES
La répartition ou dispersion des éléments chimiques met en évidence leur dynamisme. En
effet, les éléments chimiques sont engagés dans divers processus ou phénomènes dont
l’aboutissement est leur distribution ou accumulation dans la lithosphère, l’atmosphère,
l’hydrosphère et la biosphère. Ces environnements de dépôts permettent ainsi, de distinguer
deux types de dispersions ou de minéralisation. Celles liées aux processus endogènes (roches
magmatiques et métamorphiques) dites minéralisations primaires, endogènes, synchrones,
syngénétiques, car contemporaines à la mise en place de l’encaissant. Celles liées aux
processus exogènes (sédiments et roches exogènes : sédimentaires, résiduelles) dites
minéralisations secondaires, anachrones, épi-génétiques, exogènes, car ultérieures à
l’encaissant. Le cycle géochimique est donc la base fondamentale de la formation des roches
et de la ségrégation des minéralisations.
2 .1 cycle géochimique et classification des dispersions géochimiques
2.1.1. Cycle géochimique
Il permet de distinguer deux types de dispersion ou de minéralisation:
- les dispersions primaires ;
- les dispersions secondaires.

2.1.1.1 Les dispersions primaires


Les dispersions primaires sont des dispersions géochimiques des éléments par des processus
endogènes. Ce sont des dispersions liées aux phénomènes de mise en place de la
concentration minérale, comme par exemple l’altération hydrothermale. Elles sont localisées
en profondeur et résultent des processus ignés (magmatiques) ou métamorphiques. Elles
donnent des auréoles primaires dans les roches saines.
2.1.1.2 Les dispersions secondaires
Les dispersions secondaires sont des dispersions géochimiques des éléments par des processus
exogènes. Elles dépendent des phénomènes superficiels (altération superficielle et météorique,
érosion, sédimentation) et de géomorphologie. La dispersion secondaire donne des auréoles
secondaires qui couvrent une surface plus grande.
La prospection géochimique cherche à mettre en évidence les auréoles secondaires par
l’analyse chimique des prélèvements de sol, de sédiments de ruisseau (stream sédiment) ou de
roches plus ou moins désagrégées.
Cette dispersion est à la fois mécanique et chimique à partir d’un stock métallique ou corps
minéralisé déstabilisé dans la zone d’oxydation.

Figure 1: Cycle géochimique de transformation des roches


2.2.2 Classification géochimique des dispersions suivant leur mode.
Certains géochimistes font une classification des dispersions suivant leur mode. On distingue
la dispersion chimique et la dispersion mécanique.

2.2.2.1 Les dispersions chimiques


Ce sont des dispersions qui pour amener un élément d’un point à un autre comprennent un
stade de transport par une solution, soit à l’état d’ion propre correspondant à l’élément
chimique recherché, soit à l’état d’ion complexe ou sous forme de suspension colloïdale.

2.2.2.2 Les dispersions mécaniques


Ce sont des dispersions qui pour amener un élément ou un composé d’un point à un autre le
laisse dans l’état chimique identique à celui de départ.
NB : le chimisme d’une anomalie secondaire n’est pas le reflet direct du chimisme du
gisement sous-jacent, mais le résultat du concours du chimisme primaire, des conditions
d’oxydation, des conditions de mobilité et des conditions de piégeage des éléments.

Spectre éparse – spectre en tunnel- spectre en éventail

Figure 2:Dispersion principalement chimique


Figure 3:Dispersion principalement mécanique

2.2 Clarke
La répartition des éléments chimiques dans l’écorce terrestre n’est pas homogène. Des études
dont celle de l’Américain W. CLARKE, 1889 intitulée « the relative aboundances of the
chemical elements » donnent pour chaque élément une composition moyenne dans l’écorce
terrestre. Le Clarke définit donc la teneur moyenne d’un élément chimique donné dans
l’écorce terrestre. On l’exprime en %, ppm, ppb, g/t.
Tableau 3: Clark des éléments

Eléments ch Al Fe Ti Zn Ni Cu Sn Ca Pb Mo Ag Pt Au
Clarke (g/t) 8130 5000 4400 132 80 70 40 36 16 15 0,7 0,005 0,005

2.3 Éléments majeurs et éléments en traces ou éléments traces ou oligoéléments


2.3.1 Les éléments majeurs
On appelle élémentsmajeurs tous les éléments dont la teneur exprimée en pourcentage
pondéral dans les échantillons analysés est supérieure à 0,1%. Ils sont prépondérants dans
l’écorce terrestre et représentent à eux seuls près de 98.5% du volume de l’écorce terrestre.
Huit éléments, totalisent à eux seuls 98,5 % ; ce sont : O (présent dans tous les réservoirs
terrestres), Si (associé à 4 atomes d’oxygène constitue un tétraèdre qui est l’élément de base
des silicates ; minéraux de CT), Al (fréquent dans les minéraux cardinaux : substitution à Si
dans les tétraèdres et omniprésent dans les minéraux argileux des roches sédimentaires et dans
les micas des roches métamorphiques), Fe et Mg (f abondant dans les roches du manteau et
roches métamorphiques), Ca (abondant dans les roches magmatiques : fusion continentale du
manteau et les roches sédimentaires), Na et K ( se concentrent dans les liquides magmatiques
initiaux, présents dans les premiers minéraux issus de CF).
Figure 5:élements abondant dans l'écorce terrestre

2.4.2 Les éléments traces


On appelle élémentstraces ou oligoéléments, l’ensemble des éléments chimiques dont la
teneur exprimée en pourcentage pondéral dans les échantillons analysés est inférieure à 0,1 %.
Parmi eux il y’a des métaux rares et même très rares. L'homme ne s'est pas trompé en élevant
l'or au rang de métal le plus précieux si l'on tient compte de son aspect, de sa facilité de
façonnage et... de sa rareté. Il n'est présent, estime-t-on, qu'à 0,003 % de la croûte terrestre,
contre 0,05 % pour l'argent, 0,005 % pour le platine ou 0,02 % pour le mercure, seul métal
liquide à température ambiante. Mais l'or n'est pas l'élément le plus rare. Il faut aller voir du
côté du francium et de l'astate. Ce sont eux les plus rares. Et pour cause, ce sont des éléments
radioactifs, c'est à dire instables.

2.4 Propriété géochimique des éléments


2.4.1 Les éléments traces
Parmi, les éléments chimiques trouvés sur la forme de trace, deux catégories sont distingués :
- les éléments LILE ou “Large-Ion LithophileElements”
- les éléments HFSE ou “High Field-Strengh-Elements”
Les éléments LILE sont des ions de grand taille à faible charge (K+, Rb+, Cs+, Ba+ ), ils:
- pénètrent difficilement dans les minéraux essentiels ou cardinaux,
-se concentrent dans les liquides résiduels magmatiques
Les éléments HFSE sont des ions de très petite taille à très forte charge (Zr4+, Nb4+, Th 4+,
U4+), ces éléments :
-développent un fort champ électrostatique impropre à la substitution avec les éléments
majeurs dans les minéraux ordinaires.
Exemple de l’incorporation de l’Ytterbium lors de la précipitation d’un calcaire marin : Yb3+
(0,99 A) = Ca2+ (1,00 A).
La substitution n’est possible que par paire : (Ca2+,Ca 2+) = (Yb3+, Na+)
De manière contradictoire, les éléments LILE ou HFSE sont des éléments qui s’accumulent
dans la croute continentale terrestre.

2.4.2 Les éléments majeurs : les éléments majeurs revêtent deux aspects : Normatif et
Génétique.
La norme exprime la composition minéralogique théorique (virtuelle) d’une roche
magmatique. La plus connue et la plus utilisée des normes en pétrologie moderne est la norme
CIPW qui donne les minéraux normatifs en pourcentages pondéraux. Cette norme anhydre ne
tient pas compte de H2O présent dans la roche.
Pour établir la norme d’une roche, on doit déterminer sa composition chimique en
pourcentage d’oxyde. Le principe de base est de distribuer les éléments chimiques : Si, Al,
Mg, Fe2+, Fe3+, Ca, Na, K, Ti, P entre molécules minérales standards (quartz, orthose, albite,
anorthite, néphéline, leucite, ortho pyroxène, clino-pyroxène, olivine, apatite, ilménite,
magnétite), suivant une procédure de calcul selon des règles strictes. Elle aide à comparer les
roches volcaniques non cristallisées avec les roches plutoniques cristallisées et d’établir s’il
existe ou non des liens pétro génétiques entre les deux.
L’aspect génétique fait appel à des diagrammes géochimiques ou chimiques qui permettent
d’établir dans la mesure du possible des tendances évolutives avec parfois des implications
génétiques et géotectoniques et aboutissent à l’établissement de typologie (classification
chimique ou géochimique des roches).

2-4-3 les éléments traces : Utilisations et application aux études environnementales


Beaucoup d’éléments traces ont une utilité dans le processus biologique ; par exemple le fer
est un composant essentiel de l’hémoglobine, le zinc, le cuivre et le sélénium sont des oligo-
éléments indispensables au métabolisme du vivant.
Tous les éléments traces métalliques sont présents naturellement à l’état de traces dans le sol.
L’activité humaine peut avoir renforcé cette présence, en effet, nombre d’éléments traces
métalliques jouent un rôle important dans la vie quotidienne.
 Le fer (Fe) et ses alliages, aciers, aciers inoxydables ;
 Le plomb (Pb) pour les batteries d’accumulation (en particulier pour les automobiles)
et implants dentaires, les tuyauteries, les soudures, les peintures anticorrosion et les
minutions ;
 Le mercure (Hg) pour de très nombreux usages dont les amalgames dentaires et les
piles électriques ;
 L’uranium (U) pour les quilles de certains bateaux, les munitions anti-blindage
(uranium appauvri) ;
 Le chrome (Cr) comme pigment rouge et pour le chromage des pièces ;
 Le cuivre (Cu), dans le domaine de l’électronique, ainsi que comme fongicide (sulfate
de cuivre, notamment utilisé lors

 du traitement des vignes) ;
 Le cadmium (Cd) utilisé entre autres pour les accumulateurs électriques (piles
rechargeables) Ni-Cd ainsi qu’en tant que cadmiage anti corrosion dans
l’aéronautique ;
 L’argent (Ag) pour la bijouterie et l’argenterie, la photographie argentique, les miroirs,
les médailles ;
 L’or (Au), pour les bijouteries, les objets précieux, les contacts électroniques ;
 Le zinc (Zn) pour la galvanisation de l’acier, et pour les pièces moulées utilisées dans
l’automobile ;
 Le nickel (Ni) pour les aciers inoxydables.
CHAPITRE 3 : COMPORTEMENT GEOCHIMIQUES DES ELEMENTS DANS LES
FORMATIONS ENDOGENES
Pour mieux comprendre le comportement des éléments chimiques sur le plan géochimiques,
il faut remonter à l’unité structurale de base de la matière. En chimie l’atome est l’élément de
base de la matière. Il forme par association la matière via la molécule.
3.1 Atome
L’atome est constitué d’un noyau central autour duquel gravite un cortège électronique. Le
noyau est constitué de neutron sans charge et de proton de charge positive qui confère au
noyau la quasi-totalité de sa charge positive. Le nombre de proton est appelé numéro
atomique (Z) de l’atome. Les électrons décrivent autour du noyau des orbitales elliptiques
concentriques. Ils (les électrons) ont une charge négative qui égalise la charge du proton.
L’atome est dit électriquement neutre.

Figure 1:Configuration de l’atome

3.1.1 Nombres quantiques


Il existe 4 (quatre) nombres quantiques appelés n ; l ; m ; et ms. ces nombres définissent
respectivement le niveau d’énergie des électrons, la forme de l’orbitale, l’orientation de
l’orbital et le sens d’un électron dans la case quantique. On dit que ces nombres définissent
l’état d’un électron dans l’atome.

3.1.1.1 le nombre quantique principal n


Les électrons sont repartis d’après leur énergie sur des couches concentriques. Ces
couches sont :
- Pour n=1 on a couche K
n fixe l’énergie permise de l’électron. Le nombre
- Pour n=2 on a couche L maximum d’électron que peut contenir une couche est
- Pour n=3 on a couche M égale 2n2.
- Pour n=4 on a couche N
- Pour n=5 on a couche O
- Pour n=6 on a couche P
- Pour n=7 on a couche Q

3.1.1.2 le nombre quantique secondaire ou azimutal l


Dans chaque couche, les électrons ont le même nombre quantique principal n mais se
répartissent en sous- couches ayant des nombres quantiques azimutaux l différents. l définit la
forme de l’orbitale c'est-à-dire à la fois la forme de la trajectoire et la répartition du nuage
électronique autour de celle-ci. l peut prendre toutes les valeurs entières de 0 à n-1.
Les états de l (0 ≤ l ≤ n-1) :
- l=0 on a la sous-couche s
- l=1 on a la sous-couche p Il y a n sous-couches dans la couche n.
- l=2 on a la sous-couche d
- l=3 on a la sous-couche f
- l=4 on a la sous-couche g
- l=5 on a la sous-couche h

3.1.1.3 le nombre quantique magnétique


A l’intérieur d’une sous-couche, les électrons se répartissent sur des orbitales dont les
orientations sont définis par les nombres quantiques magnétiques m.
- l ≤ m ≤ + l ; il y’a 2 l + 1 nombre de m différents.

3.1.1.4 le spin
Enfin, chaque orbitale ne peut contenir plus de deux électrons. Chaque électron peut tourner
sur lui-même et les deux électrons doivent tourner en sens inverse : on dit qu’ils ont leurs
spins opposés ou antiparallèles. Le spin est le quatrième nombre quantique et ne prend que
deux valeurs (spin=± ½ ou ms =± ½)

3.1.2 Principes de remplissage des orbitales

3.1.2.1 principe d’exclusion de Pauli


En 1925, Wolfgang Pauli proposa un principe selon lequel les électrons ne peuvent pas se
trouver au même endroit dans le même état quantique. C’est à dire il ne peut jamais exister
deux (2) électrons ayant les quatre (4) nombres quantiques identiques. Autrement dit deux (2)
électrons peuvent avoir les trois (3) premiers nombres identiques mais leurs spins sont
opposés ou antiparallèles.

3.1.2.2 Règle du moindre effort


Les électrons se placent sur les orbitales en commençant par celles dont le niveau d’énergie
est le plus bas.

3.1.2.3 Règle de Hund


La règle de Hund veut que toutes les orbitales équivalentes d’une couche aient d’abord un
électron avant que l’une d’entre elle puisse en avoir deux. Dans les premiers atomes du
tableau périodique des éléments, les électrons dans leur état fondamental se disposent
successivement sur les diverses orbitales de la façon suivante :
3.2 Molécule
Une molécule est une entité chimique électriquement neutre formée par un nombre précis
d’atomes. La molécule représente, à l’échelle microscopique, la plus petite partie d’un corps
susceptible d’exister à l’état libre dans la nature tout en détenant l’ensemble des propriétés
caractéristiques de la substance originelle. A chaque molécule est associé un nom et une
formule chimique brute.
Exemple : Cl2 (dichlore) = deux atomes de chlore associés; HCl (Chlorure d’Hydrogène)= un
atome d’hydrogène associé à un atome de chlore; NH3 (ammoniac), CO2 (dioxyde de
carbone). Cet assemblage conduit à la formation des cristaux et partant de la matière. La
cohésion moléculaire est assurée par des forces électrostatiques dites liaisons chimiques.
3.3 Liaisons chimiques
Les électrons périphériques sont appelés électrons de valence. C’est par eux que les atomes
s’associent pour donner les molécules et les cristaux. Au de cette association, les atomes
peuvent perdre ou acquérir des électrons supplémentaires de façon à réaliser des couches
complètement saturées (structure électronique du gaz rare). La cohésion est assurée par des
forces électrostatiques appelées forces de liaison ou liaison chimiques. Il en existe quatre :

3.3.1 Liaison ionique ou hétéropolaire


Il existe une tendance chez les atomes à perdre ou à gagner des électrons et devenir des ions
dans le but d’acquérir une configuration électronique stable avec des couches électroniques
externes saturées. Les ions chargés positifs sont appelés cations et ceux chargés négatifs sont
les anions. Ces ions peuvent acquérir différentes valeurs de charge électrique qui dépendent
du nombre d’électrons perdus ou gagnés.

tétravalents -1 anions monovalents -2 anions divalents.


Lorsque les atomes se transforment en des ions chargés, la force d’attraction entre les ions de
charges opposés conduit à la formation d’une liaison ionique. Par exemple (figure 10), Na
possède un électron dans sa couche externe. Il aura tendance à céder cet électron et devenir un
ion Na+1. De la même façon, Cl possède 7 électrons sur sa couche externe et aura tendance à
gagner un électron pour devenir un ion Cl-1. Une fois que ces atomes se transforment en Na+1
et Cl-1, la force d’attraction entre ces ions de charges opposées conduit à la formation d’une
liaison ionique

Figure 2:mécanisme de transfert d'électron dans la liaison ionique: cas du NaCl

La liaison ionique est une liaison d’interaction électrostatique non directionnelle, car chaque
ion est soumis au champ de ses voisins. En chimie minérale, c’est le mode de liaison le plus
habituel. C’est ce type de liaison qui régit l’édifice des minéraux : éléments fondamentaux des
roches de l’écorce terrestre. Les cristaux qui possèdent des atomes liés entre eux par une
liaison ionique présentent les propriétés suivantes :
2O est un solvant
polaire car les ions d’hydrogène se placent dans un seul côté de la molécule d’eau et donnent
une légère charge positive tandis que l’autre côté de la molécule d’eau possède une légère
charge négative).
densité modérée.

bonsisolants thermique et électrique).

3.3.2 Liaison covalente ou homo polaire ou atomique


Les liaisons covalentes se forment lorsque les atomes acquièrent une configuration
électronique stable en partageant des électrons avec d’autres atomes. Le résultat est que les
deux atomes possèdent en même temps une configuration électronique stable. Par exemple
(figure 11), l’oxygène possède 6 électrons sur sa couche externe, 2 sont sur des orbitales s et 4
sur des orbitales p. S’il peut capter deux électrons pour compléter la sous-couche p, il
possédera alors la configuration électronique stable d’un gaz rare. Un second atome
d’oxygène aura lui aussi besoin de deux électrons pour atteindre une configuration stable. Si
les deux oxygènes mettent en commun 2 électrons chacun, ils posséderont alors une
configuration électronique stable permanente. La liaison covalente ainsi formée est très forte.
Ainsi, on trouve l’oxygène gazeux formé de la molécule O2. De la même manière, les gaz F2
et Cl2 sont composés chacun d’une paire F et Cl formée par une liaison covalente. Cette
liaison explique la formation de molécules à partir d’atomes de même nature. Exemple : le
diamant, l’oxygène

Figure 3 : Liaison covalente

Elle est une liaison dirigée très forte, puisqu’elle se produit le long de la zone où les électrons
sont partagés. Les cristaux des liaisons covalentes présentent les propriétés suivantes :

Les éléments situés dans la partie droite du tableau périodique ont tendance à se lier entre eux
par des liaisons covalentes pour former des molécules qu’on trouve dans les structures
cristallines. Si et O par exemple forment la molécule SiO44- qui peut se lier à d’autres atomes
et molécules par des liaisons ioniques ou covalentes. Le carbone possède 4 électrons sur sa
couche externe et à besoin de quatre autres électrons pour atteindre une configuration
électronique stable. Donc l’atome du carbone peut partager des électrons avec 4 autres atomes
de carbones et former ainsi des liaisons covalentes. Ce qui donne des composés comme le
diamant ou le graphite qui sont formés par des liaisons covalentes fortes entre les atomes du
Carbone. En réalité, la liaison entre les atomes n’est pas habituellement une liaison ionique ou
covalente pure, mais plutôt un mélange de ces types de liaisons. La participation de chaque
type de liaison est déterminée par la différence d’électronégativité entre les atomes liés entre
eux. Par exemple, l’observation du tableau d’électronégativité des éléments indique que la
valeur de Cl est 3,16 et celle de Na est 0,93. La différence d’électronégativité est de 2,3,
suggérant que 80% seulement de la liaison dans NaCl soit ionique (figure 4). De même, on
remarque que pour une grande différence d’électronégativité comme pour NaF, la liaison est à
90% ionique. La liaison entre les atomes d’oxygène ou de carbone, où la différence
d’électronégativité est égale à 0, est une liaison covalente pure.

Tableau 4: Quelques valeurs d'électronégativités


H 2,1
Li 1,0 Be B 2,0 C 2,5 N 3,0 O F 4,0
1,5 3,5
Na0,9 Mg1, Al1,5 Si P 2,1 S 2,5 Cl3,
3 2 1,8 1
K 0,8 Ca Cr1,6 Fe1, Ni1, Cu1, Zn1, Ga1, Ge1, As2, Se2, Br2,
1,0 8 8 9 6 6 8 0 4 8
Rb 0,8 Sr 1,0 Mo1, Pd2, Ag1, Cd1, In Sn1, Sb1, Te2, I 2,5
8 2 9 7 1,7 8 9 1
Cs 0,7 Ba W 1,7 Pt Au2, Hg 2 Ti 2 Pb1, Bi2,0 Po2, Ar2,
0,9 2,2 4 9 0 2
Fr 0,7 Ra
0,9
Figure 4 : Courbe d’électronégativité

3.3.3 Liaison métallique


Les matériaux caractérisés par l’un des types de liaisons précédentes sont de mauvais
conducteur électrique. Cependant, les métaux présentent une conductivité électrique élevée et
sont donc caractérisés par un nouveau type de liaison : c’est la liaison métallique. C'est une
liaison où beaucoup d'électrons ne sont pas associés à un atome spécifique. Les atomes
métalliques sont dans un nuage d'électrons qui se déplacent d'un atome à l'autre (figure 5). Les
ions se lient par des liaisons covalentes en partageant leurs électrons des orbites intérieures
tandis que les électrons externes peuvent aller partout dans la structure. Ces électrons (dits
électrons libres), tout en assurant une liaison entre les atomes (liaison métallique), circulent
dans l'ensemble du cristal, et assurent la conductibilité électrique des métaux.

Figure 5 : Liaison métallique


Les métaux purs présentent ce type de liaison. Lorsque les cristaux sont formés par une
liaison métallique, ils présentent les caractéristiques suivantes :

thermique.

3.3.4 Liaison de van der Waals ou liaisons résiduelles


Les liaisons de Van der Waals sont aussi des liaisons résiduelles qui résultent de la
polarisation des atomes ou des molécules. Il s'agit d'une liaison très faible qui lie des
molécules neutres et des unités structurelles essentiellement non chargées. La liaison est faite
par l'intermédiaire de petites charges électrostatiques (figure 6). Cette liaison est plus faible
que les liaisons ioniques, covalentes et métalliques.
Figure 6. La liaison Van der Waals
Le graphite C, est un exemple d'un minéral qui possède des liaisons van der Waals. Le
graphite se compose de feuillets d'atomes où chaque feuillet est constitué de liaisons
covalentes - ces feuillets sont solides et flexibles. Chaque atome dans ces feuillets se lie avec
trois autres atomes de carbone (notez que dans le diamant chaque atome se lie avec quatre
autres atomes de carbone). Les feuillets adjacents sont liés faiblement entre eux par des
liaisons van der Waals qui sont très faibles et sont facilement cassées. Le graphite est employé
comme lubrifiant aux hautes températures à cause des propriétés de ces liaisons van der
Waals.
3.4 Etats de la matière
La matière est ce qui compose tout corps ayant une réalité tangible. Elle peut se présenter sous
plusieurs états ou phases dont les plus connus sont : Etat liquide ou la phase liquide ; Etat
solide ou la phase solide et Etat gazeux ou la phase gazeuse. Il existe d’autre états comme le
plasma, le condensat de Bose-Einstein, mais rare et produit dans des conditions d’exception
au laboratoire.

3.4.1 Etat solide


L’état solide un état ayant une forme propre, les molécules, ions ou atomes sont exempts de
liberté entre eux. On parle alors de rigidité des forces de cohésion. Cet état comprend l’état
cristallin (solide au sens strict) et l’état colloïdal qui est une solution solide.

3.4.2 Etat liquide


Le liquide est une forme de fluide. Les molécules y sont faiblement liées. Sous cette forme, la
matière est facilement déformable mais difficilement compressible. Cet état comprend l’état
amorphe qui est considéré comme un liquide de viscosité très élevé.

3.4.3 Etat gazeux


C’est l’état de désordre total, les particules sont libres de se déplacer dans tous les sens, la
matière n’a donc pas de forme propre ni de volume propre. Par ailleurs un gaz tend à occuper
tout le volume disponible (expansible), mais ses atomes ou molécules ne sont pas chargés. Un
gaz parfait exclu toute interaction entre les particules.
3.5 Changements d’états de la matière
Un changement d’état est le passage d’un état à un autre sous l’effet d’un changement de
température ou pression.

3.5.1 Liquéfaction
La liquéfaction est le passage de l’état gazeux à l’état liquide.
La condensation est une liquéfaction sous forme de gouttelettes. Ex : l’eau qui chauffe dans
une casserole, la buée sur les vitres.

3.5.2 Vaporisation
La vaporisation est un phénomène général du passage de l’état liquide à l’état gazeux.
L’ébullition est un phénomène qui se réalise en profondeur. Le liquide chauffé forme des
bulles en interne. L’eau boue à 100°C et l’alcool à 78°C
3.5.3 Fusion
La fusion est le passage de l’état solide vers l’état liquide. Ex : laisser fondre une glace

3.5.4 Solidification
La solidification est le passage de l’état liquide à solide. L’eau qui se transforme en glace dans
un congélateur

3.5.5 Sublimation
La sublimation est le passage de l’état solide à gazeux et inversement. La glace peut
s’évaporer de la même façon que l’eau.

Figure 7:Les états de la matière et transition de matières

3.6 Classification chimique des éléments selon Dmitri Ivanovitch Mendeleïev (1869)
C’est l’une des plus anciennes. Elle est basée sur le numéro atomique et donc la structure
électronique des éléments. Ainsi, si l’on examine la structure électronique des atomes dans ce
tableau, en partant des plus simples aux plus complexes, on remarque que H = 1 autour
duquel gravite un électron, se trouve dans le groupe et période 1. He = 2 a sa couche K saturé,
se trouve à la période 1, mais dans le groupe des gaz rares (18), le Li = 3 a sa couche K
saturée, mais a un électron célibataire, est donc de la colonne 1, mais à la seconde période,
vient le Be = 4, jusqu’au Ne = 10 pour revenir au Na = 11.
3.7 Classifications géochimiques des éléments Victor Moritz Goldschmidt, 1934
Diverses classifications rendent compte des propriétés relatives des éléments. La classification
proposée par Goldshmidt est considérée comme l’une des plus classiques et la plus admise en
géochimie. Dans cette classification, les éléments sont rangés en fonction de leur structure
électronique, de leur distribution dans les météorites et leurs affinités par rapport aux autres
éléments. Une famille géochimique regroupe des éléments aux propriétés très proches les uns
des autres et qu’on trouve dans différents réservoirs terrestres. On distingue quatre familles.
-La famille atmophile : ce sont les éléments qui ont une affinité pour la phase gazeuse. Ce
sont éléments gazeux non combinés (C, H, N, O) et les gaz rares. L’atmosphère constitue leur
réservoir.
-La famille sidérophile, associée au fer et se concentre dans le noyau terrestre. Ce sont : Fe,
Co, Ni, Mo, Ru, Rh, Pd, Re, Os, Au, Ir, Pt, P, Gn, Sn.
-La famille chalcophile, forme aisément les sulfures. Ce sont : Cu, Ag, Zn, Cd, Hg, Pb, As,
Bi, S, Se, Ti, In, Po, At, Te, Sb.
-La famille lithophile, de loin les plus nombreux, se concentre dans les minéraux cardinaux
de la croûte et du manteau. Ce sont : les alcalins les alcalino-terreux, les lanthanides, les
halogènes.
Ces affinités premières ne sauraient être prises à la lettre car certains éléments peuvent
appartenir à plusieurs groupes.
Les minéraux les plus fréquents sont des aluminosilicates de Fe, Ca, Na, K et des oxydes de
Mg et Fe. En outre, bien que pondéralement moins bien représentés, certains éléments (C, F, P,
S, Cl) ont une importance considérable car ils participent aux cycles organiques et aux espèces
minérales qui en proviennent plus ou moins directement (carbonates, sulfates, chlores et
phosphorâtes par exemple).
Attention !!!
La classification périodique garde toujours ces droits et les éléments d’une même colonne sont
géochimiquement proches (éléments alcalins ; les alcalino-terreux ; les halogènes, ect)
3.8 Comportement géochimiques des éléments au cours des processus magmatiques
3.8.1 Cas des éléments lithophiles
Deux tendances sont distinguées dans la famille lithophile, les éléments volatils et les
éléments réfractaires.
Dans les processus de fusion ou de cristallisation, les éléments lithophiles volatils se
concentrent préférentiellement dans les liquides (fusion) ou les premiers cristaux
(cristallisation). Exemple. K ou Na
Les éléments réfractaires se concentrent dans les résidus solides (fusion) ou dans les derniers
cristaux (cristallisation). Exemple ; Mg et Cr

3.8.2-Participation des éléments traces à la structure des minéraux


Ces éléments peuvent participer à la structure des minéraux en se substituant
(substitutionionique), ou être piégé dans les interstices, les défauts du réseau cristallin
(incorporation)
Dans le cas particulier de la substitution, la valence et le rayon ionique sont les critères
principaux propres à l’élément. Ce qui donne trois règles de substitution

1ère règle : pour que deux ions puissent se remplacer dans un cristal, il faut que leur rayon
ionique ne diffère pas de plus de15%.
2ème règle : Lorsque deux ions ont la même charge mais des rayons ioniques différents, le plus
petit est incorporé de préférence.
3ème règle : Lorsque deux ions ont le même rayon ionique mais des charges électriques
différentes, celui qui a la plus grande charges est incorporé de préférence.

Trois types de substitutions ont été mis en évidence par Goldschmidt.


-Le camouflage
Dans ce cas, l’oligo-élément prend dans un édifice cristallin la place d’un élément majeur
banal de même valence. C’est le cas, du germanium (Ge) qui prend la place du silicium (Si)
dans les silicates. r (Ge4-)= 0,53 Ȧ ; r (Si4+)= 0,42 Ȧ. C’est aussi le cas du nickel qui prend la
place du magnésium dans certains ferromagnésiens. r (Ni2+)= 0,69 ; n (Mg2+)= 0,66 Ȧ

-La capture
L’oligo-élément prend la place d’un élément majeur de charge plus faible. Il s’ensuit sur le
plan énergique que la nouvelle structure est plus stable que la précédente, d’où le nom de
capture. C’est le cas du plomb où du baryum à la place du potassium dans un feldspath.
r(Pb2+)= 1,20 Ȧ ; r(Ba2+)= 1,34 Ȧ ; r(K+)= 0,66 Ȧ

- L’admission
L’oligo-élément est de charge plus faible que l’élément majeur qu’il remplace. La structure
obtenue est moins énergétique que la précédente. C’est le cas du lithium qui prend la place du
magnésium.r (Li+)= 0,68 Ȧ ; r (Mg2+)= 1,33 Ȧ 1 Ȧ = 10-10 m
Le terme dediadochie a été introduit pour exprimer la possibilité qu’ont certains éléments
d’occuper les mêmes positions dans un cristal. Ainsi le fer, le Mg ; Mn sont diadochiques
dans la structure de la dolomite, de l’olivine. Ce concept de diadochie pour être précis ne
s’applique que dans une structure particulière. Les éléments peuvent être diadochiques dans
un minéral et ne pas l’être dans une roche.

3.8.3 Anomalie de l’Eu dans les basaltes au cours de processus magmatiques


La structure électronique des terres rares est la même, seule diffère le remplissage de la sous-
couche 4f. Ces éléments ont donc un comportement géochimique similaire.
Les avantages des terres rares sont nombreux entre autre nous pouvons énumérer :
- les traceurs résistants aux phénomènes de métamorphisme et de sédimentation ;
- La préférence marquée pour la phase fluide au cours des processus magmatiques (fusion,
cristallisation)
- la connaissance des conditions REDOX du milieu. Ce dernier cas est responsable de
l’anomalie de l’Europium nécessaire au traçage des plagioclases.

Les TR ont en général la même valence 3+, sauf le cérium et l’europium. Ce dernier présente
deux états d’oxydations Eu2+ et Eu3+ en équilibre. Les conditions magmatiques naturelles sont
généralement réductrices, ce qui provoque un déplacement très fort de cet équilibre redox vers
Eu2+. Le rayon ionique de l’Eu divalent est différent de celui des autres TR et est facilement
incorporé à la structure des plagioclases au lieu et place du Ca. Lors de la cristallisation du
plagioclase à partir d’un basalte, ce minéral absorbe préférentiellement l’Eu, créant dans le
liquide résiduel une anomalie négative en Europium. Par contre, un précipité en plagioclase
(cumulat) présentera une anomalie positive en europium.
Figure 8: Complémentarité de l’anomalie de l’Europium dans les basaltes au cours de
processus magmatiques.

3.8.4 Fusion partielles et comportement des éléments alcalins et alcalino-terreux


La fusion d’un matériau rocheux n’est que très rarement totale (sauf parfois lors d’une fusion
de la croûte continentale dans des conditions particulières). Dans la plus part des cas, la fusion
n’est que partielle et dépasse rarement 30%. Or cette fusion partielle est incongruente. C'est-à-
dire que le liquide obtenu n’a pas la même composition que la roche de départ.
En effet, une roche est un assemblage de minéraux de natures différentes. Or tous les
minéraux ne fondent pas à la même T° et les éléments chimiques vont avoir des
comportements différents lors de la fusion. Certains éléments sont dits hygromagmatophiles,
i,e qu’ils passent préférentiellement dans la phase fluide. C’est le cas des éléments alcalins et
alcalino-terreux, hormis Na et le Mg qui sont des éléments majeurs des roches silicatées.
Les minéraux qui acceptent ces éléments sont essentiellement les feldspaths et de façon
variables les micas. Les minéraux Ferro-magnésiens (pyroxènes, olivines, amphiboles) les
acceptent moins. On peut donc prévoir que lors des changements de phases dans les systèmes
basiques dépourvus de feldspaths, ces éléments marqueront une forte préférence pour le
liquide silicaté. On qualifie de tels éléments d’incompatibles vis-à-vis des phases solides.
Lors de la fusion partielle des roches ultra-basiques du manteau, ces éléments qui sont les
premiers à fondre (en particulier le K) passent immédiatement dans la phase liquide basaltique
résultant. Un faible degré de fusion partielle produit donc des liquides très enrichis en ces
éléments par rapport au solide résiduel. Si davantage de solide fond, le liquide additionnel n’a
plus qu’un effet diluant et les concentrations en K, Rb, Ba baissent.
Ainsi a-t-on proposé que les basaltes des fonds océaniques ou tholeiites (environ 0,2%K,
0,5% à 5ppmRb) résultent d’un degré important de fusion partielle du manteau. Par contre, les
basaltes continentaux et les basaltes de certains îles océaniques dits basaltes alcalins (1 à 2 %
K, 20 à 50 ppm Rb) sont issus de faible degré de fusion partielle. Si l’on reporte les valeurs de
K/Rb en fonction des teneurs de K, les deux familles de basaltes s’individualisent très
nettement (fig.9). A l’aide de modèles géochimiques, il est possible de discuter, non
seulement le mécanisme qui est à l’origine des basaltes, la fusion partielle, mais également la
nature et les proportions des minéraux dans le système soumis à cette fusion.
CHAPITRE 4 : COMPORTEMENT GEOCHIMIQUES DES ELEMENTS DANS LES
FORMATIONS SUPERFICIELLES
Introduction
Les formations superficielles sont les roches exogènes qui sont formées à la surface de la
terre sous l’effet combiné des agents d’altération météorique (eau, vent, variation de
température etc.) et des organismes vivants.
Dans ce chapitre, nous nous intéresserons à la chimie de ces roches. Les échanges
durant l’altération résultent essentiellement de la présence de l’eau, de l’oxygène et du
CO2dissous. Dans les conditions d’altération, les états de stabilité des ions (et partant des
minéraux) obéissent plus aux lois des solutions qu’aux lois de la cristallochimie.
4.1 Géochimie des ions dans l’hydrosphère
Le plus important des facteurs dans la transformation des minéraux en surface est l’eau.
L’action de l’eau est fonction de certains paramètres des éléments chimiques en jeu :
- Le potentiel ionique
- Le potentiel d’oxydation

4.1.1 Potentiel Ionique


L’attraction des cations pour les dipôles de H2O est sensiblement proportionnelle au rapport
V/r dit potentiel ionique. (V : valence (charge de l’ion), n : rayon ionique du cation). Le
déchaussement d’ions des charpentes silicatées est fonction du potentiel ionique des cations et
de leurs solubilités dans les conditions de pH des eaux naturelles.
Goldschmidt divise les cations en trois catégories lorsqu’on examine le comportement de ces
cations en présence d’eau.
- Cations solubles V/r<3 (Na+, Ca2+, Mg2+)
Les cations solubles : (Mn+) V/ri ‹ 3 (Na+, Ca2+, Mg2+) : ils se déplacent avec l’eau, (phase
migratrice) donnent des ions hydratés et vont participer à la formation de roches comme les
carbonates dans les milieux de sédimentation.
Exemples : Ca2+, et Mg2+ donnent des carbonates (CaCO3, constituant principal des calcaires
et CaCO3, MgCO3 constituants des dolomies).
Remarque : lorsque V/n<1(K+, Rb+, Cs+), les ions n’ont aucune tendance à se solvater. Leur
surface est trop grande, leur charge réduite ; ils ne développent pas un champ électronique
suffisant pour attirer l’eau bipolaire. Le comportement de ces cations dans l’eau se résume,
étant donné leur bonne solubilité, à l’effet de leur taille.
- cations des hydrolysats (M(OH)n) 3<n<9,5(Al3+, Fe3+, Ti4+)
Ils sont peu solubles et précipitent sous forme d’hydroxydes dans les conditions de pH
naturels. (Phase résiduelle) Ce processus de concentration par précipitation conduit parfois à
des gîtes métallifères dits résiduels (ex : minerai d’aluminium ou bauxite).
Exemple de réaction: Mn+ nH2O M(OH)n + nH+
- oxydations : (MOnHn-1)- V/r>9,5
Dans les conditions de pH naturels, ces oxyanions sont acides : CO3H- ou PO4H2- et très
solubles. Ils accompagnent en phase aqueuse les cations Na+, Ca2+, et Mg2+ (phase
migratrice) et précipitent par exemple sous forme de carbonates (CaCO3 MgCO3), de sulfates
(Ca SO4). Exemple de réaction : M(OH)n (MOnHn-1)- + H+ ou (MOnHn-2)2- + 2H+
Figure 1:mobilité des éléments en condition de surface

4.1.2 Potentiel d’oxydation : Eh des milieux sédimentaires:


L’Eh ou potentiel d’oxydation rend compte, lui, des possibilités d’oxydation (et donc de
réduction) des divers éléments métalliques présents dans la solution en fonction de leurs
concentrations. E= E0 + (RT/nF) ln a, (Où R est la constante des gaz, F le Faraday, n la
valence de l’ion, a, concentration des ions en solution et E0 le potentiel d’électrode normal
correspondant à une concentration ionique unitaire).

* Eh > 0 : milieux oxydants en contact avec l'air: milieux aériens, milieux aquatiques
superficiels ou agités

* Eh < 0 : milieux réducteurs, à l'abri de l'air: milieux aquatiques calmes, eaux stratifiées, sols
hydromorphes.

Le potentiel d'oxydo-réduction régnant dans le milieu de dépôt agit sur l'intensité de l'activité
biologique, sur l'état d'oxydation de certains éléments (fer, manganèse...), sur l'évolution de la
matière organique. L'Eh agit sur la nature des espèces vivantes et sur l'abondance des
individus. En milieu réducteur, pauvre en oxygène (anoxique), la faune est rare, les espèces
sont adaptées aux conditions défavorables, les bactéries réductrices contribuent à
l'abaissement de l'Eh. Les minéraux à base de fer sont des oxydes ferriques (Fe3+) en milieu
oxydant, et fer ferreux (Fe++) en milieu réducteur. La couleur du sédiment varie du rouge ou
jaune (oxydant) au vert-gris (réducteur). Les restes organiques disparaissent par oxydation
pour un Eh>0; ils sont conservés, s'accumulent et sont réduits en hydrocarbures et carbone en
Eh négatif: le sédiment est noir.
Tableau 1: Quelques potentiels d’électrode normaux, à 25°c, classés avec la convention
de signe européenne et Figure 2 : Réaction des chimiques liées aux potentiels redox

Couples redox E0en électron volts


Ca2+/Ca -2,44
Al3+/Al -1,66
Mn2+/Mn -1,08
Zn2+/Zn -0,76
Fe3+/Fe -0,44
H+/H 0
Cu2+/Cu 0,35
Ag2+/Ag 0,8

Dans la convention européenne, plus la valeur d’E0 est élevée, plus le métal correspondant
tend à s’ioniser. Il déplacera dans sa solution un métal d’E0 petit, ainsi :
Fe + Cu2+SO42- Fe3+ + SO42- + Cu
On démontre que la valeur de E dépend du pH de la solution. Chaque milieu aqueux naturel
est caractérisé par un certain pH et par voie de conséquence par un certain Eh.

Tableau 2:quelques potentiels d’électrode normaux, à 25°C, de réactions géochimiques.


Réactions chimiques E0 enélectron volts
Fe(OH)3 + OH Fe(OH)3+ e -0,56
Mn(OH) + OH Mn(OH)3 + e -0,4
H2 2H+ + 2e 0
e
4OH O2 + 2H2O + 4 0,4
Fe2+ Fe3+ + e 0,77
2H2O O2 + 4H+ +e 1,23
Mn2+ Mn2+ + 2e 1,51

Krumbein et Garrels (1952) ont proposé un diagramme qui relie la stabilité d’espèces
minérales sédimentaires néoformées et le couple pH-Eh. A partir de ces données d’équilibres
physico-chimiques, on peut en connaissant les associations de minéraux néoformés, remonter
aux conditions de pH et d’Eh régnant dans leur milieu de genèse (figure 3).

4.2 Altération superficielle des roches


L’altération est la modification des propriétés chimiques des minéraux et donc des roches, par
les agents atmosphériques, par les eaux souterraines et les eaux thermales. L’altération
superficielle a lieu à la surface des continents et au fond des eaux (mer, lac…). On appelle
altérite toute roche résiduelle provenant de l’altération d’une roche antérieure. On appelle
alluvions, les sédiments des cours d’eau et des lacs composés, selon les régions et la force du
courant de galets, de graviers, de sable, des argiles et des limons.
4.2 1. Facteurs contrôlant l’altération

4.2.1.1 Température
Elle augmente le seuil de solubilité des minéraux, déplace la température d’équilibre.

4.2.1.2 Ph
Le pH conditionne la solubilité de certains minéraux et la précipitation des hydroxydes.

4.2.1.3 Concentration des ions dans la solution


La concentration des ions dans la solution règle la vitesse des hydrolyses et la dissociation des
minéraux primaires.

4.2.1.4 Porosité de la roche


C’est l’ensemble des vides (pores, cassures…) dans la roche. Plus la roche est poreuse, plus
elle est sensible à l’action chimique et physique des agents d’altération (l’eau surtout).
4.2.2 Processus chimiques de l’altération par l’agent eau
4.2.2.1 Hydrolyse
L’hydrolyse est un phénomène de décomposition ou de mise en solution des minéraux. Elle se
rapporte à des réactions assez complexes avec l’eau. C’est le mode d’altération essentiel des
roches cristallines telles que le granite, le gneiss, le gabbro et les roches volcaniques. Elle est
une transformation chimique exercée par les ions H+ et OH-.
L’hydrolyse de ces minéraux silicatés aboutit à la formation d’argiles par addition de
molécules d’eau, perte de silice et libération de certains éléments (k+, Na+, Ca2+ …). Les
argiles sont les silicates d’alumine hydratés. Sous les climats chauds et humides, l’hydrolyse
est totale. Ces agiles néoformées dépendent du climat et surtout du milieu (plus ou moins
lessivé ou au contraire plus ou moins bien drainé). La kaolinite se forme si le drainage est
accentué entraînant une élimination plus importante de la silice et des bases. La
montmorillonite se forme en milieu mal drainé neutre à alcalin et si le climat présente une
saison sèche marquée. Si le drainage et l’acidité sont très forts, la silice est totalement
entraînée par lessivage et aucune néoformation d’argile n’est possible. Le sol ne contient plus
que l’alumine (gibbsite) et des oxydes de fer. Exemple l’hydrolyse de l’orthose formant la
kaolinite et le gibbsite :
 Réaction d’altération moyenne (formation de la kaolinite)
2Ksi3Alo8 + 11H2O Si2O5 Al(OH)4 + 4Si(OH)4 + 2K+ + 2OH-
 Réaction d’altération complète (formation du gibbsite)
Ksi3Alo8 + 8H2O Al(OH)3 +3 Si(OH)4 + K+ + 2OH-

4-2-2-2 dissolution
La plupart des minéraux présentent une solubilité très limitée. La dissolution ne s’exerce que
sur les roches solubles. La dissolution d’un minéral va donner des ions ou des unités
moléculaires colloïdales dans les eaux naturelles. Le minéral le plus soluble est le halite ou sel
gemme (solubilité = 350 g/l) ; gypse (solubilité = 2 à 2,5 g/l) ; calcaire (s=0,013 g/l). Le
pouvoir dissolvant de l’eau est augmenté par le CO2 dissout. En effet, on a :
CO2 + H2OH2CO3 et une eau acidifiée peut dissoudre jusqu’à 1,8 g/l de carbonate.

4-2-2-3 Hydratation
L’hydratation est caractérisée par l’adjonction d’eau. Elle altère de nombreuses roches
ferrugineuses en les faisant changer de volume, de propriétés. Ce phénomène d’hydratation à
la saison des pluies et déshydratation à la saison sèche joue un rôle important dans nos
climats. Exemples : Fe2O3 + H2O Fe2O3H2O •Fe2O3 + 2H2O Fe2O3H2O + H2O
4-2-2-4 Oxydation
Ce processus agit principalement sur les oxydes de fer. Par oxydation, le fer ferreux (fer II) va
donner le fer ferrique (fer III) : Fe2+ Fe3+ + e
3MgFeSiO4 + 2H2O H4Mg3Si2O9 + SiO2 +3FeO; •4 FeO + O2 2 Fe2O3

4-2-2-5Echangesd’ions
Les minéraux argileux (minéraux secondaires) ont une forte capacité d’échange entre les ions
inter-foliaires et les ions de surface provenant de la solution.
Ex : c’est le cas de l’illite (argile) où les ions d’hydrogène remplacement les ions de
potassium.
4.2.3Altération des roches en fonction du climat : exemple du granite

L’altération s’effectue au niveau du minéral, au contact eau-cristal. Dans la nature, le granite


se présente souvent en massif fissuré par un réseau de diaclases et de joints. Les granites et les
roches voisines (granitoïdes et gneiss) couvrent approximativement 1/5 des terres émergées.
Leur faciès d’altération varie suivant le climat. On distingue néanmoins deux types principaux
d’altération.

4.2.3.1 Arénisation :
L’arénisation est un mode d’altération du granite en zones tempérées. L’altération des
constituants du granite (quartz, orthose, mica blanc, plagioclases et mica noir) est faible. La
roche altérée a une composition chimique très proche de celle du granite sain. Seuls les
plagioclases subissent une hydrolyse ménagée suivie du départ de Na+ et Ca2+ qui se fixent
dans les chaînes en feuillet du mica noir, car substitution avec K+.Il y a une légère perte en
K+, mis en solution. L’altération chimique est modérée. Il y a rupture des liaisons inter-
granitaires ; la roche perd sa cohésion naturelle et devient meuble.

Figure 3 : Arénisation du granite

4.2.3.2 Altération latéritique : Le granite subit une altération beaucoup plus poussée sur
plusieurs dizaines de mètres d’épaisseur. Ici, il y a la formation, dans la frange altérée,
d’horizons dont les constituants proviennent du granite. Une coupe verticale d’un massif
granitique altéré montre de bas en haut :
a) Le granite sain non altéré.
b) Un granite dissocié, peu cohérent, proche du faciès arénitique (arène à blocs) défini
dans les zones tempérées : l’hydrolyse des silicates est restreinte. Seule la désagrégation
mécanique est importante.
c) Des horizons à dominante argileuse (lithomarge) conservant l’architecture originelle
du granite. Les feldspaths, moyennement altérés, ont donné des minéraux argileux tels que la
kaolinite. Leur sommet est tacheté par les oxydes.
d) Une argile rouge caractérisée par l’absence complète de Na2O, CaO et K2O, par un
peu de kaolinite et une augmentation importante en Al(HO)3. Cet horizon est dit cuirasse
latéritique et se caractérise par une hydrolyse intense des silicates. Au-dessus de la cuirasse, le
sol renferme des concrétions siliceuses.

Figure 4 latérisation du granite

4.3 Devenir des produits d’altération


Les produits d’altération vont varier considérablement en fonction du climat et de l’intensité
de l’hydrolyse. Si le milieu altéré est formé par exemple de chaînes silicatées complexes, les
résultats suivants peuvent être avancés.
1-Le quartz SiO2 est le minéral abondant le plus résistant à l’altération chimique et
mécanique ;
2-La dégradation modérée des chaînes alumino-silicatées conduit à la formation de minéraux
argileux indiquant une concentration en Al3+ et l’adsorption de K+ ;
3-La précipitation des hydrolysats s’effectue rapidement étant donné leur faible solubilité :
Al(OH)3 et Fe(OH)3 dans le cas du fer, il y a oxydation de Fe2+ en Fe3+ avant la précipitation
de Fe (OH)3.
4-Le calcium et le magnésium précipitent en fonction des teneurs en CO2 et de la température
du milieu ;
5-Les ions très solubles précipitent dans les solutions saturées, donc en milieu d’évaporation.

Figure 5: Devenir des produits d'altération


CHAPITRE 5 : PRELEVEMENT, TRAITEMENT SUR LE TERRAIN ET ANALYSE
LABO DES ECHANTILLONS SOLS EN GEOCHIMIE.

INTRODUCTION
Les analyses visent non seulement à mettre en évidence l’identité des constituants dans
l’échantillon, qui renseigne sur la méthode approprié pour évaluer la teneur de chaque
élément dans l’échantillon. De ce point de vue, les analyses sont dites qualitatives et
quantitatives. Dans le dernier cas, les résultats sont donnés en pourcentage massique pour un
solide, en concentration molaire pour un liquide.
En prospection géochimique, différents types d’échantillons (air, eau, sédiments de ruisseaux,
sol et roche) peuvent être récoltés, localisés et faire l’objet de divers traitements entre autres;
description, mise en sachet, étiquetage ou numérotation, insertion des échantillons test ou
échantillons QAQC (Quality Assurance, Quality Control) ; paquetage ou mise en colis,
expédition au laboratoire, préparation mécanique ; attaque chimique.
Au bout de ce traitement, le laboratoire détermine la quantité d’un élément (or, nickel,
cuivre….) ou d’un ensemble d’éléments (analyse multiélément) recherché.
Avant d’analyser un composé, on en prélève un échantillon, puis on sépare les différents
constituants du mélange. Si le mélange est constitué de plusieurs phases, on commence par
séparer ces phases. Ex : on peut séparer la phase solide de la phase liquide par filtration ou
tamisage. La séparation d’un mélange homogène utilise les différences de propriétés
physiques entre les constituants. Ex : on extrait facilement le sel d’un mélange de sable au
moyen de l’eau, car le sel est soluble dans l’eau alors que le sable ne l’est pas. Par contre, la
limaille de fer et le sable sont tous deux insolubles dans l’eau : on ne pourra donc pas les
séparer par différence de solubilité dans ce liquide. Cependant la limaille de fer est
magnétique, on pourra donc la récupérer par triage magnétique. Dans certains cas la
cristallisation fractionnée permet de séparer les constituants solides d’un liquide et la
distillation fractionnée, les constituants d’un liquide.
Dans ce chapitre un accent particulier est mis sur le traitement des échantillons de sol prélevés
au cours des différentes phases de la prospection géochimique. Un modèle de log de
description des échantillons et sa fiche explicative sont joints à la fin de ce chapitre.
5.1 Prélèvement des échantillons de sol.
La récolte des échantillons de sol se fait à toutes les étapes de la prospection géochimique.
Elle se déroule suivant des itinéraires (sentier et layon). Selon l’étape, le sol prélevé peut être
transporté (dépôt) ou en place (sol résiduel). En phase stratégique, les dépôts ou alluvions
peuvent être prélevés. En phase tactique, il est recommandé de prélever les sols résiduels à la
base de l’horizon A (voir figure1 ci-dessous). Pour ce faire, on creuse dans le sol un trou
d’environ 20cm de diamètre et 50cm de profondeur.
Figure 1:profil d’un sol.

5.2 Localisation des échantillons de sol prélevé


Tout échantillon prélevé doit être obligatoirement localisé. C’est-à-dire être rattaché à un lieu
précis. Les informations relatives à la localisation sont :
-le nom du prospect ou du lieu ;
-les coordonnées relatives à savoir la ligne et la station de prélèvement de l’échantillon ;
-les coordonnées absolues fournies par un GPS à savoir la longitude (X), la latitude(y) et
l’altitude (Z).
5.3 Description des échantillons de sol.
La description des échantillons de sol se fait sur le lieu de prélèvement à l’aide d’une fiche de
description établie à cet effet. Les critères de description varient selon les étapes de la
prospection, l’élément recherché et les objectifs fixés par la compagnie minière. En général,
les critères pertinents sont :
-la nature du sol (argile, argile latéritique, gravillon latéritique, sable, argile tachetée……) ;
-l’environnement géomorphologique ou RED code ou code sol ;
R : sol où les phénomènes résiduels dominent.
E : sol où les phénomènes liés à l’érosion dominent.
D : sol où les phénomènes de dépôt dominent.
-la proportion quantifiées (pourcentage) ou qualifiées (absent, peu, abondant, très abondant)
de fragments de quartz dans l’échantillon (surtout pour la recherche de l’or) ;
-autres informations utiles (profondeur de prélèvement, lithologie, couleur……).
5.4 Mise en sachet et étiquetage ou numérotation.
Cette étape se déroule également sur le lieu de prélèvement. Une fois la profondeur de
prélèvement atteinte, le sol est décrit et environ 2kg de ce sol est mis dans un sac d’environ
25cm X 50cm. Une étiquette pré numérotée est insérée dans le sachet. L’échantillonneur
inscrit également au marqueur indélébile le même numéro et d’autres informations sur le
sachet.
5.5 Insertion des échantillons de contrôle qualité et contrôle analytique en anglais
QAQC « Quality Assurance ; Quality control ».
Les échantillons de contrôle sont des échantillons particuliers ou spécifiques que les
compagnies minières insèrent à intervalle de numéro fixé dans les échantillons originaux.
L’objectif est de tester la qualité de l’échantillonnage et/ou la fiabilité du laboratoire d’analyse
géochimique. En général trois (3) types d’échantillons de contrôle ou échantillons test sont
utilisés.
- échantillon double ou « duplicate » : C’est le double ou la répétition de l’échantillon
original auquel on attribue un autre numéro. Cette répétition permet de vérifier le type de
minéralisation (homogène ou en pépite), de tester le mode d’échantillonnage sur le terrain et
la fiabilité des résultats d’analyse du laboratoire.
- échantillon blanc ou « blank » : c’est un échantillon de teneur théorique nulle ou inférieur à
la limite de détection du laboratoire. Il est inséré pour tester le laboratoire et souvent servir de
nettoyeur après l’analyse d’échantillon de forte teneur. Par exemple le sable de mer de Vridi
à Bassam peut être utilisé.
- échantillon standard ou « standard » :c’est un échantillon à teneur connue et confirmée par
des laboratoires de références internationales. Il est inséré pour tester le laboratoire
d’analyse.
5.6 Paquetage ou mise en colis
Le paquetage ou mise en colis consiste à faire des lots d’échantillons destinés à l’expédition
au laboratoire. Un lot ou un paquet ou coli peut contenir 10 à 15 échantillons. Chaque lot est
numéroté. La série de numéros ou les numéros des échantillons qu’il contient y sont
visiblement inscrits au marqueur indélébile.
5.7 Expéditions au laboratoire d’analyse
Les colis sont expédiés au laboratoire d’analyse. Une fiche de soumission mentionnant
l’adresse de l’expéditeur, le nombre d’échantillons, le ou les type(s) d’analyse(s) demandé(s)
et les spécificités des échantillons permet au laboratoire de traiter ces échantillons
conformément aux recommandations du géologue.
Figure 2:modèle de fiche de soumission

5.8 Préparation mécanique des échantillons au laboratoire.


La préparation mécanique consiste à réduire une fraction des échantillons expédiés en poudre.
On obtient des « pulps »
5.9 Les attaques chimiques.
Les « pulps » issus du traitement mécanique font l’objet d’attaque chimique afin de
déterminer le contenu exacte (teneur) de l’élément recherché. Les principales techniques
analytiques sont :
- Spectrophotométrie d’absorption atomique
Un atome n’est capable d’absorber que les rayonnements électromagnétiques qu’il est lui-
même capable d’émettre (loi de Kirchhoff). L’absorption de photons émis par une lampe
émettant le rayonnement caractéristique de l’élément à doser, parfaitement sélective, est à la
base de la spectrophotométrie d’absorption atomique (AAS = Atomic Absorption Photometry).
Cette méthode nécessite généralement une mise en solution. Elle est peu chère, et précise pour
les alcalins, alcalino-terreux, éléments de transition. Cette technique est beaucoup utilisée en
exploration minière surtout pour la recherche de l’or et des métaux de base (Cu, Pb, Zn, Ag,
etc.).

-Spectrophotométrie d’émission
Le retour de l’atome excité à l’état fondamental est accompagné de l’émission de son
rayonnement électromagnétique propre, que l’on mesure. L’excitation peut être réalisée dans
une flamme et dans des conditions de température modérée ; cette spectrophotométrie est
souvent couplée dans un même appareillage à la technique d’absorption.

-La fluorescence X (X Ray Fluorescence)


Un bombardement beaucoup plus énergique est apte à intéresser les couches les plus internes
et à assurer ainsi des transitions spectrales beaucoup plus énergétiques qui correspondent à
l’émission de rayons X. Ceux-ci sont diffractés suivant la loi de Bragg par un cristal analyseur
connu. On détermine, moyennant comptage de l’intensité, les abondances des éléments au lieu
d’impact. Cette technique, qui ne nécessite pas de mise en solution, permet des analyses de
grande précision sur les éléments majeurs dans les roches.

NB : pour les analyses courantes mono-élémentaires, la technique la plus employée est


l’absorption atomique.

-autres méthodes
En dehors des spectrométries des rayonnements électromagnétiques (absorption atomique,
émission de photons lumineux et fluorescence X), il existe les spectrométries des particules et
des rayonnements nucléaires.

5.10 Choix d’une méthode analytique


La méthode analytique est un outil essentiel de la prospection géochimique. Elle doit être
parfaitement adaptée car le choix d’une technique plutôt qu’une autre pourra changer
totalement l’efficacité et la signification de la campagne envisagée. La technique utilisée doit
être à la fois sensible, reproductible et peu coûteuse.
Les éléments d’évaluation d’une méthode analytique sont :
La précision : le laboratoire doit fournir sa marge d’erreur en pourcentage ;
La qualité de la procédure : le laboratoire doit mettre en place une procédure pour s’assurer
que le niveau de qualité est maintenu. Par exemple le contrôle de qualité (reproductibilité et
précision) peut se faire en introduisant des échantillons doubles ;
La sensibilité et la limite de détermination (DL) : on appelle limite de détermination, le
minimum de teneur qui puisse être mesuré avec un degré de spécificité.
Exemple : AZDL= 10 ppb et XYDL = 5 ppb, Pour les éléments dont la teneur est inférieure à 5
ppb, ces deux méthodes ne peuvent les détecter. XYDL est plus sensible qu’AZDL ;
L’objectif : chaque phase de l’exploration a un objectif précis que la technique d’analyse doit
permettre d’atteindre ;
La rapidité du laboratoire ; Le coût de l’analyse ; La crédibilité du laboratoire sont autant
d’éléments à intégrer dans les critères de choix d’une méthode analytique.

Modèle de remplissage fiche log géochimie sol.


1- NUMERO ECHANTILLON 9-PENTE

2- COORDONNEES LOCALES Ft : très forte


Il s’agit d’indiquer le numéro du layon et celui de Fo : forte
la station de prélèvement Mo : moyenne
Fa : faible
3- COORDONNEES UTM / TERRAIN Nl : nulle
Celles-ci doivent être prises à chaque prélèvement
10 – DIRECTION LIGNE PLUS GRANDE PENTE
4 –PROFONDEUR (cm) Il s agit d’indiquer le sens dans lequel roulerait
Chaque échantillon (environ 2 kg) est pris dans un une bille placée au point de prélèvement.
trou de 20 cm de diamètre pour une profondeur Exemples : NW = nord ouest
minimum de 40 cm à l’exception de la cuirasse SE = sud est
indurée dont une profondeur d’environ 15 cm. Nl = pendage nul
12 LITHOLOGIE
5-CODE SOL FQ Fragment de quartz
R: domaine résiduel RX Roches
E: domaine érosionnel CR Cuirasse
D: domaine dépositionnel 13- COMMENTAIRES
Note : la combinaison de deux codes est possible. -anciens travaux
Exemple : ER, RE, RD la première lettre indique le -route
processus dominant et la seconde le processus -piste
préexistant ou secondaire. -termitière
-village
6- COULEUR -campement
La couleur est indiquée par la première lettre du - affleurement de roche au voisinage
nom indiquant celle-ci. - etc …
Exemple : g = gris ; j = jaune ; o = orange ; ô = NB : tout élément pouvant aider à l’interprétation
orangeâtes ; o-b = orange blanchâtre des résultats d’analyse
14 NATURE DU SOL
7-OCCUPATION DU SOL -argile, gravillons latéritiques, argile latéritique,
-FO : forêt cuirasse latéritique, argile tachetée, saprolite……
-CH : champ ( igname, manioc, banane…)
-PT : plantation ( PT/ café, cacao, hévéa,
anacarde …)
PT/ ca : Plantation de cacao
PT / ac : Plantation de anacarde
PT / cf : Plantation de café
-SV: savane
-Ja: Jachère (sékou touré)

8-TOPOGRAPHIE
-SM : sommet de montagne
-SC : sommet de colline
-FC : flanc de colline
-PT : plateau
-VA : vallée
-VV : versant de vallée
-RV : rivière
-FLAT : bas-fond

Modèle de fiche explicative de log géochimie sol


Exercice n°1
Une prospection géochimique pour l’or menée par une équipe de géologue dans une zone de
fond géochimique connu pour l’or égale à 0,86 ppmAu, s’achève avec un total de 268
échantillons de sol prélevés. Ces échantillons sont par la suite expédiés au laboratoire pour
analyse chimique.
1) Qu’entendez-vous par prospection géochimique ?
2) Donner le but principal de la prospection géochimique.
3) Préciser le type de prospection géochimique décrit dans le texte.
4) Quel type de minéralisation peut être mis en évidence dans ce cas précis ? pourquoi ?
5) Définir les termes : Fond géochimique-Effets pédogénétiques-Eléments
accompagnateurs
Une fois les teneurs déterminées, l’interprétation de celles-ci fait l’objet de polémique entre
géologues. L’un d’eux affirme que les échantillons E124 et E206 de teneurs respectifs 87ppb
Au et 2,56 ppm Au constituent des anomalies géochimiques. Partagez-vous cet avis ? si oui
justifiez votre réponse et précisez l’anomalie dont il est question dans chaque cas.
Exercice n°2
Au cours d’une prospection géochimique, cinq échantillons ont été prélevé dans divers
environnement de dépôts. Malheureusement des erreurs de manipulations ont entrainé un
mélange des échantillons. Le technicien commis à l’ouvrage se rappelle cependant des
techniques mis en œuvre pour échantillonner. Voici ce qu’il sait :
E3 :T .stream-sediment ;E5 :T.
Radioactivitégamma ;E2 :T .pédogéochimique ;E4 :T.lithogéochimique ; E1 :T.
Hydrogéochimique.
1)Restituer chaque échantillon à son environnement de dépôt et sa nature lithologique.
2)Donner la nature de la dispersion associée à chaque prélèvement.
L’analyse portant sur une partie des échantillons E1, E3, et E5 donnent les quantité d’or
suivants :
E1(m1=12g ; x1=4 mg), E3(m3=27g ; x3=6mg), E5(m5=14g ; x5=5mg).
Avec mi, masse d’échantillon prélevé et xi la quantité d’or.
3) Calculer le taux d’or dans chaque échantillon et en déduire l’échantillon le plus riche.
4)On suppose que pour exploiter un de ces sites, il faut que son taux d’or soit au moins égal à
0,28‰ (0,28 g d’or par kilogramme de minerai).
a-Déterminer les sites ou le site exploitable (s).
b-Pour chaque site exploitable, calculer la masse d’or extraite pour 2000 t de minérai.
Exercice n°3
On leur attribue, les différents types de minéralisations, issue du même environnement de
dépôt, elles sont soit endogènes ou exogènes. Ils sont tous capables de générer par fusion le
bain silicaté de très haute température. En revanche, une seule entité ne doit sa genèse qu’a ce
bain silicaté. Toutes ces entités forment des plages de minéralisations de diverses dimensions.
Les plus vastes sont mises en évidences dans les sols, de sédiments de ruisseaux, de matières
organiques et de roches plus ou moins altérées.
1-Quels sont les différents types de minéralisations dont parle le texte ?
2-Quelles sont les filiations des différents types de minéralisations ?
3-Quels phénomènes naturels génère les minéralisations ? Donnez une autre de ces
conséquences.
4-Quels sont les mécanismes à l’origine de ces minéralisations ?
5-A quoi renvoie bain silicaté ?
6-Quelle est la seule entité qui doit sa genèse immédiate au bain silicaté ?
7-A quoi renvoie plage de minéralisation?
8-Quelles sont les minéralisations qui génèrent les plus vastes plages ?
9-Quel est l’environnement de dépôt de ces diverses filiations ?
10-Donnez les dénominations liées à la géochimie qui consiste à des prélèvements de
sédiments de ruisseaux, de sols et de matière organiques.
Exercice n°4

La géochimie s'occupe de l'étude des roches et des sédiments qui constituent la terre solide,
les météorites et matériaux extra-terrestres (roches lunaires …), ainsi que les fluides des
océans, des mers, des eaux souterraines et de l'atmosphère. La géochimie s'occupe donc de
l'étude du mouvement ou flux des éléments chimiques à travers les solides et fluides de la
Terre. Certains géochimistes étudient les matériaux terrestres pour comprendre le
fonctionnement du système Terre et les principes qui régissent ce système. La géochimie a
ainsi contribué d'une manière remarquable à la compréhension de divers processus tels que la
convection mantellique, la formation des planètes ou l'origine des roches magmatiques telles
que les granites et basaltes. D'autres géochimistes utilisent les principes et méthodes de la
géochimie à des fins appliqués, par exemple pour la recherche des substances minérales et
énergétiques, ou pour la décontamination des sols et des eaux pollués.

1-Quand et par qui fut créé le mot géochimie ?

2-Qui est le père de la géochimie moderne et pourquoi ?

3-Quel est le mérite de Clarke, en déduire les groupes géochimiques découlant de ses études.

4-Identifiez les différentes branches de la géochimie découlant des mots en gras du texte.

Dans sa partie appliquée, les minéralisations primaires et secondaires sont dans le viseur du
géochimiste.

5-quel sont les mécanismes à l’origine des minéralisation primaires et secondaires.

6-Quel est phénomène naturel qui génère ces minéralisations, en déduire d’autres retombées
de ce phénomène.
Exercice n°5
Au cours d’une prospection géochimique trois échantillons ont été prélevés dans divers
environnements de dépôts à travers des techniques pédogéochimiques, lithogéochimique,et du
stream-sediment.
1-Donner la nature lithologique des différents prélèvements.
2-En déduire leur environnement de dépôts et la nature de la minéralisation associée.
3-comment appelle-t-on les signatures de gisements probable.

Exercice n°6
Une prospection minière a mis en évidence dans des alluvions une minéralisation d’or.
1-Quelle est la nature de ce type de minéralisation ?
2-Donnez la nature de l’anomalie géochimique en découlant.
3-Donnez l’’environnement de dépôt et la nature des sols.
4-Quelle est l’unité d’expression du contenu en or d’un objet ?
Exercice n°7
Soit 2 familles de basaltes issus de la fusion partielle du manteau, l’un provenant des fonds
océaniques de composition (0,2%K,5ppm Rb) ; l’autre de la croute continentale de
composition (3%K,70ppm RB).
1-En vous appuyant sur les teneurs indiquées, en déduire le degré de fusion partielle qui a
prévalu pour chaque famille de basalte.
2-Quelle est la sous-famille d’appartenance et le groupe géochimique des éléments K, Rb
3-Donner 2 comportements communs à cette sous-famille d’éléments et définir les termes
fusion incongruente, éléments hygromagmatophiles.
Exercice n°8
1-Lors d’un processus magmatique, un élément chimique entre dans la structure des
plagioclases dans des conditions exceptionnelles.
a-De quelles conditions exceptionnelles parle t-on ?
b-De quel élément chimique s’agit-il ? que se passe t-il pendant ces conditions ?
2-Donnez la grande famille et la sous famille des éléments chimiques dont il est issu.
3-Donnez trois caractéristiques particulières communes à l’ensemble des éléments de cette
sous famille.
4-Expliquez (avec un graphique à l’appui) travers 2 modèles de comportement des éléments
de cette famille, les phénomènes qui se déroulent avec cet élément chimique dans la structure
des plagioclases lors des processus magmatiques.
Exercice n°9
Au niveau d’une zone de subduction, les roches de la croute océanique passent graduellement
à l’état liquide sous l’effet de la variation d’un paramètre physique avec la profondeur. On
note par la suite une très grande différence entre le liquide obtenu et les roches en question.
1-A votre avis quel est le paramètre physique l’origine de ce changement d’état des roches ?
2-Nommer le processus magmatique en question. Comment le qualifie-t-on ? justifier votre
réponse.
3-Quel est processus contraire ? définition souhaitée.

Exercice n°10

Dans une zone de subduction, se produit une fusion partielle d’une des croutes. Il en résulte à
terme la formation d’une roche de nature basaltique. L’analyse normative d’un des
échantillons de cette roche met en évidence des teneurs élevées de de 2%K,5ppmBa,
10ppmRb.
1-Quelle est la croute qui a subi la fusion ? En déduire le type de basalte formé.
2-Donner la famille d’éléments traces.
3-Quel est le minérale hôte de ces éléments, en déduire la terminologie qui indique leur
affinité pour le minéral en question.
4-En considérant les teneurs révélées par l’analyse, donner le degré de fusion responsable de
la genèse de cette roche.
Par ailleurs, il existe une forte inadéquation chimique entre le la roche basaltique et le
matériau de départ. De plus on a constaté que ces traces en question condensent à basse
température.
5-Comment qualifie-t-on une telle fusion et tels éléments ? Définissez chaque terminologie.
Exercice n°11

On veut étudier le comportement d’un groupe d’éléments suivants : les alcalins et


alcalinoterreux, les terres rares vis-à-vis d’un groupe de roche connues.

Les roches X,Y et Z .L’analyse minéralogique des roches a permis de mettre en évidence les
feldspaths dans Y, les micas dans X et assez de Fe Mg dans Z. Par ailleurs, on constate que
les éléments en question sont majoritaires dans Y, moyennement dans X et presque
inexistants en Z.

1-Quelles selon vos connaissances personnelles les éléments traces en question ?

2-Que peut-on dire des minéraux de Z vis-à-vis des traces en question ?

3-Donnez le phénomène magmatique ayant prévalu à la formation de chacune de de ces


roches.

4-Parmi les propositions suivantes, identifier les roches en questions :


Granite,Tholéite,Pegmatite,Chondrite,Basalte et granodiorite.

Exercice n°12
1-Donnez les catégories d’ions en fonction du potentiel ionique, en déduire les constituants
des phases migratrices et des phases résiduelles
2-Quelles sont les valeurs d’Eh qui traduisent les milieux oxydés, réduits ou neutres.
3-Quels sont les agents d’altération et donnez les conditions de formation de la
montmorillonite et de la kaolinite.
4-Quels sont les deux modes d’altérations du granite en milieu tempéré.
Exercice n°13
1-Quels sont les échantillons de contrôle qualité
2-A quoi sert le code géomorphologique.
3-Pouquoi dit-on que les analyses chimiques sont quantitatives et qualitatives.
4-Qu’est-ce qu’une fiche de soumission.
5-A quelle profondeur et quelle quantité d’échantillon prélève –t-on en prospection
géochimique.
6-Donnez quelques applications des éléments traces.
7-Definissez la grandeur qui discrimine les éléments majeurs des éléments traces.
8-Quelles sont les actions physico-chimiques du principal agent de destruction des roches
Exercice n°14
Un prospecteur minier prélève deux échantillons (E1 et E2) distincts de code respectif R et
Ces échantillons sont respectivement de couleur brun(R) et rouge (D) et de nature argileuse
tachetée et sableuse brunifié. Le taux d’éléments grossiers des prélèvements est de 15% et
8%. Les échantillons sont conditionnés et après traitements mécaniques sont expédiés au labo
d’analyse. L’analyse a mis en évidence outre l’or, le fer cuivre et aluminium, puis a déterminé
la teneur de chaque constituant.
1-Schématisez la topo séquence en matérialisant les lieux de prélèvements.
2-Pour chaque échantillon, donnez les éléments de description qu’on a du texte.
3-Quelle est la nature de la minéralisation mis en évidence dans chaque cas ? en déduire les
anomalies qui en sont responsables.
4-Quelles sont les différentes étapes du traitement mécanique ?
5-Quelles sont les dispositions à prendre pour garantir l’analyse des échantillons, en déduire
la nature des échantillons évoqués.
6-Comment appelle-t-on le résultat du traitement mécanique ?
7-Comment peut –t-on qualifier l’analyse effectuée ?
8-Qu’est-ce qu’une fiche de soumission ?
9-Quels sont les identifiants d’un échantillon en prospection ?
10-Quels sont les phénomènes naturels à l’origine de ces minéralisations.
11-Quelle est la dispersion dominante en D ?
12-Quels sont les critères d’évaluation d’une méthode analytique ?
13-Quelles sont les méthodes optiques d’analyse des échantillons.
Exercice n°15
1-Quel est l’aboutissement du cycle de transformation des roches ?
2-Quel renseignement donne le code RED ?
3-Qu’est-ce qu’une topo-séquence, la figurée en y mettant les lettres du code ?
4-Comment appelle-t-on la fraction fine issue du traitement mécanique des échantillons,
5-Parmi les échantillons test ou QAQC, quel est le plus accessible et quel est le plus chère ?
6-Que signifie QAQC ? son intérêt dans les analyses chimiques ?
7-Comment appelle-t-on les strates issues de la formation du sol ?
8-Dans quel milieu se concentrent les éléments chimiques qui sont de nature soluble ?
9-Quels sont les propriétés des métaux découlant de la nature de leur liaison
10-Donnez des utilités biologiques de quelques éléments traces.
11-Citez des usages qui contribuent au renforcement des éléments traces dans le sol.
Exercice n°16
Les minéralisations sont issues de deux mécanismes de dispersions et sont d’occurrences
diverses. Le processus naturel qui génère ces occurrences, contribuent aussi renouvellement
de la croute terrestre. Toutes ces occurrences se revendiquent de deux filiations du point de
vue genèse. Une partie de ces occurrences est générée par les autres, ce qui expliquerait
l’étendue de l’auréole de minéralisation qu’on lui attribue. L’exploration vise à mettre à
mettre en évidence ce type d’auréole par des prélèvements spécifiques.
Un des prélèvements effectués porte le code sol R, et est de nature argileuse latéritique avec
35% d’éléments grossiers. Il est envoyé au labo d’analyse pour avec des échantillons test et
une fiche de soumission. Le labo met en évidence des teneurs différentes d’or, de pyrite, et
d’argent dans la fraction soumise à l’analyse.
1-Quelles sont les minéralisations dont parle le texte.
2-Quels sont les mécanismes qui concourent à la mise en place de ces minéralisations ?
3-Donnez les filiations de ces minéralisations du point de vue genèse.
4-Pour chaque filiation, donnez les occurrences probables.
5-Quel est le processus naturel qui met en place ces occurrences.
6-Enumerez les prélèvements spécifiques destinés à mettre en évidence l’auréole qui couvrent
de vastes étendues.
7-Comment appelle-t-on les matériaux de rattachements de ces prélèvements du point de vue
géochimique ?
8- Renseignez la fiche de description du prélèvement dans le tableau.

Profondeur de prélèvement
Horizon prélevé
Quantité prélevée
Code géomorphologique
Nature lithologique.
Pourcentage d’éléments grossiers

9-Que vise l’insertion des échantillons tests à des prélèvements destinés à une analyse ?
10-Citez les différents types d’échantillons tests et donnez le plus accessible.
11-Qu’est-ce qu’une fiche de soumission ?
12-Comment qualifie-t-on une analyse qui met en évidence l’identité et la teneur des éléments
chimiques dans un échantillon donné ?
13-Quelle quantité de quelle fraction d’échantillon est envoyée au labo? en déduire le
traitement qui aboutit à l’obtention de cette fraction.
14-Enumérez les techniques optiques d’analyse utilisées au labo?
15-Donnez la formule chimique des éléments mis en évidences par l’analyse.

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