Devenez Un Meilleur Photographe en 12 Semaines - Apprenti-Photographe - FR - Paul Napoléoni

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Devenir un meilleur photographe en 12 semaines - Tous droits réservés Apprenti-photographe.fr - Reproduction interdite
Sauf mention contraire, toutes les photos sont de l’auteur. Tous droits réservés © Paul Napoléoni
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Si vous lisez cet ebook, c’est que vous souhaitez progresser en photographie. Et ça tombe bien, ce
guide est là pour ça. Que vous soyez tout juste débutant ou plus expérimenté, ce livre va vous aider
à passer au niveau supérieur en vous faisant surmonter vos blocages photo et en exerçant votre
créativité. En effet la composante technique n’est qu’un des nombreux critères qui fait qu’une photo
est réussie ou non. Le message, l’intention du photographe, la composition, voilà ce qui fait qu’une
photo est une bonne photo ou une mauvaise photo. C’est pourquoi, pour devenir un meilleur
photographe, il ne faut pas se contenter d’apprendre à utiliser son appareil, il faut aussi et surtout
apprendre à être créatif.
C’est pourquoi ce guide n’est pas un guide technique. C’est un guide d’exercices créatifs.
Ainsi, quel que soit votre niveau de départ, que vous shootiez en auto ou en tout manuel, ce guide
vous fera progresser. Il est là pour vous donner des idées et stimuler votre créativité.
Je le répète souvent, on ne devient pas un bon photographe en lisant des blogs et des tutos sur
internet, on devient un meilleur photographe en faisant des photos. Pratiquer, prendre des photos
le plus souvent possible, voilà la manière dont on progresse vraiment. Mais faire des photos sans
but précis peut vite devenir redondant, voire ennuyeux. On a l’impression de stagner, de ne plus
avancer, de faire toujours les même photos, de ne pas savoir dans quelle direction avancer. C’est
pour cela que j’ai créé ce guide, comme un ensemble d’exercices destiné à renforcer votre créativité
et votre motivation, par le biais de contraintes.
D’une manière générale, il est toujours intéressant de se donner des contraintes. Contraintes
techniques, contraintes de thème, contraintes de série, contraintes de lieu… Toutes ces contraintes
vont vous forcer à sortir de votre zone de confort, et donc à prendre des photos différentes des
photos que vous prenez d’habitude. Le fait de vous imposer toute une série de contraintes
différentes va vous faire dépasser les blocages qui vous empêchent de progresser en photo, en
essayant, en osant de nouvelles choses.
Sauf quelques exceptions (clairement indiquées), toutes les photos sont de moi. Et même si j’ai une
passion dévorante pour le noir et blanc, je me suis forcé à mettre aussi un peu de couleur pour
changer !
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Introduction
J’ai conçu ce livre comme un guide composé de 12 exercices à faire en 12 semaines. Chaque exercice consiste
à faire des photos avec un contrainte particulière, que ce soit une contrainte technique ou de composition.
Libre à vous de tous les faire tous en même temps dans la même journée si vous en avez envie, mais je vous
conseille tout de même de suivre grosso modo le rythme proposé par le livre. En faisant un seul exercice à la
fois pendant une semaine, vous exploiterez pleinement votre potentiel d’apprentissage et les résultats sur
vos photos n’en seront que plus flagrants. L’idéal serait de faire au moins 2 ou 3 fois chaque exercice dans la
semaine, mais cela prend du temps alors faites au mieux !
N’hésitez pas à refaire les exercices qui vous ont plu de temps en temps, je fais moi-même les exercices
numéros 3 et 7 plusieurs fois par an !
Beaucoup de ces exercices mériteraient qu’on s’y attarde beaucoup plus qu’une petite semaine. Pour
l’exercice numéro 9 sur la construction d’une série par exemple, la plupart des photographes prennent des
mois, voire des années pour construire leurs séries. A vous de voir si au bout d’une semaine vous voulez
passer à l’exercice suivant, ou bien persévérez dans l’exercice en cours, ou encore poursuivre les deux en
parallèle. Notez bien qu’il s’agit-là d’un exercice. Le but est de débuter en s’essayant à la construction d’une
série. Si l’exercice vous plait il sera temps d’y revenir plus tard et de construire une série bien plus pensée et
aboutie sans contrainte de temps.
Il est très important pour moi que vous puissiez apprendre gratuitement, c’est pourquoi aucun de ces 12
exercices ne demande d’investissement financier particulier, juste un appareil photo (Reflex, Bridge ou
Hybride) et de la bonne volonté. Parce que je veux que vous compreniez que pour progresser en photo,
l’important n’est pas d’acheter du super matériel hors de prix, mais bien d’investir son temps. Shootez,
shootez, shootez ! Je ne le répèterai jamais assez.
Si vous avez des questions sur un ou plusieurs de ces exercices, ou si vous rencontrez des points bloquants,
venez me laisser un commentaire sur l’article du blog ou j’ai mis ce guide à votre disposition.
Nota bene :
Si vous lisez attentivement ce guide, vous remarquerez qu’il m’arrive, d’un exercice à l’autre, de me
contredire ! Rassurez-vous c’est fait exprès. En photo comme dans beaucoup de domaines, il y a des règles,
des trucs et astuces qui ont fait leurs preuves au fil des années. Mais être photographe demande aussi de
travailler sa créativité et son originalité, et donc de savoir prendre les règles à contre-pied. Donc si je vous dis
de « prendre le temps de réfléchir chaque photo » dans un exercice et de « shooter à l’instinct » dans le
suivant, c’est normal ! Essayez les deux et voyez ce que ça donne.
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Exercice #1 : Utilisez une focale fixe
Pour ce premier exercice, je vous propose de vous imposer prendre des photos pendant une semaine avec
une focale fixe. Quand je dis pendant une semaine, je ne veux pas dire de temps en temps pendant la semaine.
Je veux dire que vous allez prendre des photos pendant une semaine uniquement avec cette focale.
Pourquoi une focale fixe ? Il y a plusieurs raisons :
- Avec une focale fixe, vous n’avez pas la possibilité de zoomer et dé-zoomer, vous devez utiliser vos
jambes et votre œil pour trouver la distance et le cadrage approprié. Une focale fixe vous fera bouger
et vous donnera la possibilité d’essayer des angles de prise de vue auxquels vous n’auriez sans doute
même pas pensé si vous aviez eu le confort de votre zoom. Le fait de vous déplacer va aussi vous
faire travailler votre composition plus précisément.
- A force de prendre des photos avec la même focale, vous aurez le cadrage dans l’œil. Cela veut dire
que vous saurez immédiatement en voyant une scène comment vous pouvez cadrer votre photo
pour en tirer le maximum. Votre œil va se formater à votre focale, et vous n’aurez plus besoin de
faire des essais pour trouver le bon cadrage. Cela vous rendra plus réactif, plus instinctif, et cela vous
permettra de ne plus rater l’instant décisif si par exemple vous faites de la photo de rue.
Et si je n’ai pas de focale fixe ? Je croyais que tous les exercices seraient gratuits ?
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Pas de panique, il suffit de la créer cette focale fixe ! Vous avez forcément un objectif sur votre appareil photo,
donc si c’est un zoom choisissez une focale puis scotchez la bague qui permet de zoomer au corps de l’objectif.
De cette manière vous avez un zoom qui ne zoome plus, et donc une focale fixe ! Utilisez de préférence du
Gaffer (c’est un scotch solide, mais qui ne laisse pas de traces quand on le retire) pour cette opération.
Quelle focale choisir ? Libre à vous, mais pensez bien que vous allez être bloqué avec cette focale pendant
un bout de temps (au moins une semaine si vous suivez mes conseils), donc ne choisissez pas quelque chose
d’extrême. Une focale passe partout, comme 35 ou 50mm sera un choix adapté car elle vous permettra de
faire face à la plupart des situations.
On peut tout faire avec un 50mm ! Du portrait, du paysage de la rue… Tous les exemples suivant ont été pris
avec mon 50mm f/1.8 de chez Canon.
Portrait de Marah au 50mm
Ca y est, vous avez votre focale fixe. Prenez votre appareil et faites quelques photos. Ça peut être un peu
compliqué de s’habituer à l’absence de zoom, mais vous vous y ferez. Oui, bien sûr, vous allez rater quelques
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photos parce que votre focale sera de temps en temps trop longue ou trop courte. Mais forcez-vous tout de
même à ne pas en changer et à plutôt changer votre approche. Au lieu de vous poser la question de fainéant
« De quelle focale ai-je besoin pour cette scène ? », posez-vous désormais la question du photographe créatif
« Comment vais-je pouvoir utiliser la focale que j’ai en ce moment pour faire une belle photo de cette
scène ?».
Scène de rue à Calcutta, prise au 50mm
Alors, une semaine plus tard, vous avez fait de belles photos avec votre focale fixe ?
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Exercice #2 : Levez-vous tôt
En photographie, le plus important c’est la lumière. Et vous avez sans doute remarqué que toutes les lumières
ne sont pas les mêmes.
Sans rentrer dans les détails, la lumière du soleil n’est pas la même que la lumière qui émane de votre écran
d’ordinateur. La première est plus jaune et plus chaude alors que la seconde est plus froide et plus bleue.
Mais ce n’est pas tout, même la lumière du jour n’est pas toujours la même. En fonction du temps qu’il fait
et de l’heure de la journée, la lumière sera plus ou moins chaude, plus ou moins douce, formant des ombres
plus ou moins marquées.
Il y certaines heures de la journée que l’on appelle les Golden Hours, ou heures dorées en français. Ce sont
les quelques heures juste après le lever du soleil, et les quelques heures avant son coucher.
C’est durant ces heures-là que se situe notre exercice d’aujourd’hui.
Cette semaine, votre exercice est de vous lever tôt. En sortant du lit avant tout le monde pour aller faire des
photos, vous aurez deux choses très importantes :
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- Une belle lumière
- De la tranquillité
La lumière juste après le lever du jour quand il fait beau est une lumière très douce, très flatteuse, assez
chaude (d’où le nom de Golden Hour). Les ombres seront peu marquées, et les dominantes de couleurs seront
jaune-orangées, parfois même roses ou dorées ! L’ambiance rendue par cette lumière est totalement
différente de l’ambiance de milieu de journée qui est beaucoup plus dure, avec des ombres très tranchées.
C’est assez complique à décrire, je vous invite juste à aller voir et à le constater par vous-même.
L’autre avantage du matin, c’est la tranquillité. La Golden Hour, on peut la retrouver le soir, mais à aucun
autre moment de la journée on a cette tranquillité. En ville à 5h du matin, les rues sont vides. On a
l’impression que le monde entier a disparu, qu’on est seul au monde. C’est un moment propice pour les
compositions graphiques impliquant des lieux de votre ville habituellement noirs de monde.
La Mosquée bleue d’Istanbul, complètement vide un peu avant 5 heures du matin.
Je ne suis vraiment pas quelqu’un du matin, je suis plutôt du genre oiseau de nuit. Mais à chaque fois que
j’arrive à me sortir du lit assez tôt pour faire une balade photo au lever du soleil, quel bonheur ! Quel calme,
et quelle lumière. Chaque paysage, chaque rue, chaque bâtiment à un caractère différent à cette heure-là,
et je redécouvre à chaque fois des endroits que je connais pourtant par cœur. Souvent, en automne et en
hiver, une petite brume matinale s’ajoute à ce tableau pour le rendre encore plus féerique…
C’est vraiment une expérience qui m’inspire, au-delà de ses aspects techniques, et je vous recommande
vraiment d’essayer. Même si c’est DUUUUUUUUUUUUR de se lever tôt le samedi matin alors que la semaine
a été longue. Mais ça vaut le coup, croyez moi.
Alors, cette balade photo au lever du jour, vous avez aimé ? Vous me montrez votre photo préférée ?
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Exercice #3 : Faites des portraits d’inconnus
Je ne sais pas si certains d’entre vous sont comme moi assez timide par nature, mais cet exercice risque d’être
assez difficile pour eux. Cette semaine, je vous invite à faire des portraits d’inconnus.
A part si vous êtes un peu plus expérimenté et que vous avez déjà travaillé avec des modèles, l’essentiel des
portrait que vous avez fait jusqu’à aujourd’hui sont des portraits de votre famille ou de vos amis. Des gens
qui vous connaissez bien. Plus que ça, des gens qui vous apprécient, qui ne vous jugent pas, qui sont prêts à
vous aider. Et c’est très bien ! C’est une excellente manière de débuter, et il faut bien commencer quelque
part.
Mais une fois que vous commencez à maitriser votre boitier et que vous avez fait quelques portraits de
proche, il est temps de passer à la vitesse supérieure. Partez vous balader avec votre boitier, observez les
gens autour de vous, et quand vous voyez quelqu’un qui vous plait (je vous laisse libre des critères )
demandez-lui si vous pouvez le prendre en photo. Si la personne dit NON, remerciez-la poliment et souhaitez
lui une bonne journée. Si la personne dit OUI, à vous de jouer. Prenez-la en photo ! Vous avez, en fonction
de la patience des gens, entre 30 secondes et 2 minutes pour faire vos portraits.
Et pourquoi c’est un exercice intéressant ?

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- La relative urgence de la situation vous oblige à réfléchir vite. Comment tirer au mieux parti de mon
modèle-pendant-une-minute ? Est-ce plus intéressant de cadrer serré ? De faire un plan large ?
Comment placer le modèle par rapport à la lumière ? Comment diriger cette personne que je ne
connais pas ?
- Il vous faut choisir ce que vous voulez montrer. Qu’est ce qui est intéressant chez cette personne qui
a bien voulu s’arrêter pour vous ? Son visage marqué ? Son sourire ? Son style vestimentaire ? Son
chien ? Sa bande de copains ? En fonction de ce que vous voudrez montrer, vous ne choisirez pas le
même cadrage.
- Cela va vous rendre plus sur de vous et plus performant (photographiquement parlant). En prenant
de l’expérience, en photographiant des gens de tout âge/forme/taille/couleur de peau/milieu social,
vous allez travailler ce souci du détail qui fait que d’un portrait réussi ressort un petit bout de
personnalité.
Portrait du propriétaire d’un Diner dans la banlieue de Détroit aux Etats-Unis. Une belle photo et une belle
rencontre, puisque j’ai parlé deux heures avec lui et qu’il m’a offert le café !
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Quelques conseils pour survivre :
- Le sourire ! C’est sans conteste le point le plus important. Si vous faites la gueule, les gens ne
s’arrêteront même pas pour vous écouter.
- L’observation ! Tout le monde n’a pas envie qu’un étranger l’aborde, et ça se voit souvent sur le
visage des gens. N’abordez pas les passants très pressés ou qui ont l’air énervé, ça ne sert à rien.
- L’aplomb. « Bonjour, je suis photographe amateur, puis-je faire un portrait de vous ? » Ne cherchez
pas à vous excusez ou à vous lancer dans de grandes explications compliquées. Si les gens vous disent
oui, alors ils voudront surement en savoir plus sur vous, et notamment sur ce que vous allez faire des
photos. Ça peut parfois même déboucher sur de belles rencontres.
- Persévérez. Même si vous avez essuyé deux ou trois refus d’affilé, je vous recommande de ne jamais
finir sur un échec ! Forcez-vous à trouver encore au moins une personne qui veut bien poser pour
vous.
Portrait de rue en Iran
Personnellement quand je fais cet exercice, je mets toujours beaucoup de temps avant de demander à la
première personne, je suis assez timide et cet exercice me force vraiment à sortir de ma carapace d’ours,
donc j’ai toujours besoin d’un certain temps avant de me sentir « en condition ». Mon ratio est d’environ une
personne sur deux qui dit oui. Je prends souvent très (trop) à cœur les personnes qui me disent non, c’est
pour ça que je me force a toujours finir sur un oui. J’ai vraiment fait de très belles rencontres grâce à cet
exercice, il m’est arrivé de demander une photo et de finalement passer une après-midi autour d’un café !
Alors, ces photos d’inconnus, ça donne quoi ? J’ai hâte de les voir !
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Exercice #4 : Faites des autoportraits
La semaine dernière, je vous demandais de faire des photos d’inconnus, ce qui peut être très difficile pour
les gens introvertis. Aujourd’hui, c’est l’inverse ! L’ours bourru qui sommeille en vous devrait être content,
on va faire des autoportraits !
Un autoportrait, c’est juste un portrait de vous-même, quelle qu’en soit la nature. Il peut être fait grâce a une
télécommande, un retardateur, ou en demandant à votre petite sœur d’appuyer sur le déclencheur à votre
place. Vous pouvez aussi utiliser des miroirs ou d’autres surfaces réfléchissantes (vitrines, etc…) pour prendre
la photo vous-même.
L’avantage quand on fait des autoportraits, c’est que contrairement à la semaine dernière, vous avez tout le
temps que vous voulez pour réfléchir et vous préparer.
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Autoportrait au Sténopé, un appareil fait maison à partir… d’une boite de cookies !
Bah alors, si c’était bien de travailler dans l’urgence la semaine dernière, pourquoi cette semaine on doit
prendre notre temps ?
Parce qu’il faut savoir faire les deux ! Cette fois, vous allez avoir le temps de soigner votre composition et
votre mise en scène. Vu que vous êtes à la fois le sujet principal de la photo et le photographe, c’est une
situation unique ou le modèle sait exactement ce que le photographe a en tête ! Prenez du temps pour vous
poser les bonnes questions et y répondre.
- Qu’est-ce que je veux montrer de moi ? De mon corps, de ma personnalité ?

- Comment je veux me mettre en scène ?
- Quelles émotions est-ce que je veux inspirer aux personnes qui vont regarder la photo finale ? Est-ce
que je veux les surprendre, les faire rire, les faire réfléchir ?
- Est-ce que je veux me montrer dans un environnement particulier ?
A vous de répondre à ces questions et de vous en poser d’autres. Apres tout, la seule différence entre un
selfie et un autoportrait, c’est la réflexion et le sens qu’on donne à sa photo.
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Autoportrait sur le quai de la gare de Dijon
Quelques exemples pour construire votre autoportrait :
- Votre environnement a une grande importance. Un autoportrait dans votre chambre aura une teinte
intimiste, un autoportrait en plein rue aura un coté vivant, un autoportrait devant une surface unie
comme un mur ou un buisson aura une touche graphique.
- Vous voulez faire rire ? Créez un contraste absurde ou utilisez des accessoires déplacés. Une photo
d’un homme grenouille dans le métro fera toujours réagir !
- Utilisez les miroirs pour insister sur l’idée que le photographe et le sujet ne sont qu’une seule et
même personne.
- Intégrez d’autres personnes à votre composition !
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Je ne peux pas parler d’autoportrait sans parler de mon autoportrait préféré de tous les temps, cette photo
d’Helmut Newton dans son studio.
Photo par Helmut Newton
La composition et le storytelling en sont très étudiés. L’artiste se représente sur son lieu de travail en utilisant
un angle de champ assez grand pour qu’on puisse voir l’envers du décor d’un studio photo de son époque.
Les deux modèles nus renforcent le coté pris sur le vif au milieu d’une session de travail. L’utilisation du miroir
donne l‘impression que le photographe se trouve au milieu de la pièce, bien que ce ne soit pas le cas. Et enfin,
détail qui fait toute la force de cette photo, on voit une quatrième personne sur la droite de la photo.
Il s’agit de la femme d’Helmut Newton qui, assise sur une chaise, le regarde travailler.
Je trouve que cette présence raconte vraiment une histoire. On a d’une part ces deux modèles qui sont nus,
ce qui donne une certaine idée d’intimité et d’interdit, et d’autre part sa femme qui elle est tout habillée.
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Mais dans les jeux de regards entre les personnages, on se rend bien compte que l’intimité réelle est entre
le photographe et sa femme, et que les deux modèles ne sont que des relations professionnelles.
Quand je regarde cette photo j’ai toujours l’impression qu’Helmut Newton nous montre les deux amours de
sa vie. Son art et sa femme.
Bon, je n’avais pas prévu de disséquer cette image, mais j’aime vraiment beaucoup cette photo et je suis
incapable de n’en dire que quelques mots !
Et vos autoportraits à vous, ils donnent quoi ? Vous me les montrez ?
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Exercice #5 : Shootez en argentique
La plupart des photographes qui débutent la photo en 2017 n’ont jamais connu la photographie argentique
ou presque, et ne l’ont jamais pratiquée. Et bien l’exercice que je vous propose cette semaine, c’est de vous
y essayer !
Comment ? Shooter en argentique ? Mais pour quoi faire ? Et j’ai pas d’appareil photo argentique moi, et je
ne veux pas que les exercices me coûtent de l’agent !
Rassurez-vous je vais tout vous expliquer, et je vais commencer par le comment.
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Pour cet exercice, il y a trois possibilités :
- Vous faites déjà de la photographie argentique. Et bien félicitations, vous pouvez passer directement
à l’exercice d’après !
- Vous n’avez jamais fait de photo argentique et ça vous intéresse/amuse d’essayer par curiosité.
Dénichez un vieil appareil (on en trouve pour moins de 5 euros sur Ebay ou LBC, ou le plus souvent
gratuit dans les vieilles affaires de vos parents qui dorment au grenier depuis 20 ans !), achetez une
pellicule et vous êtes tout bon. L’inconvénient, c’est que ça va vous couter un peu d’argent, il faut
compter à peu près 6 euros pour une pellicule et 15 euros pour le développement.
- Vous ne faites pas de photographie argentique, n’avez pas envie d’essayer, et surtout pas de devoir
payer 20 euros pour 36 photos ! Dans ce cas-là on va simuler le fait de photographier a l’argentique.
Scotchez un bout de carton sur l’écran de votre appareil photo numérique, désactivez le mode rafale,
et surtout forcez-vous à ne faire que 36 photos, pas une de plus. Comme si vous aviez une pellicule
à l’intérieur de votre appareil.
Pourquoi cet exercice ? Photographier en argentique, avec peu d’informations sur le résultat, peu de photos
possibles, et un coût de 58 centimes à chaque déclanchement, tout cela va vous forcer à réfléchir. Vous
n’aurez plus la possibilité d’essayer, de regarder la photo sur l’écran, puis de recommencer dix fois jusqu’à
avoir la photo que vous aviez en tête. A moins de vouloir gaspiller de la pellicule, vous n’avez qu’un ou deux
essais par photo.
Vous allez devoir observer la lumière, imaginer les meilleurs réglages, soigner votre composition.
Quand je fais de la photo avec mon appareil argentique, je suis obligé de prendre mon temps. Je commence
une balade d’une heure et je sais que je n’ai que 24 ou 36 poses disponibles, voire moins si ma pellicule est
déjà entamée. Je me pose des questions que je ne me pose pas d’habitude. Est-ce que ce cadrage vaut le
coup ? Est-ce que je suis vraiment sûr de mes réglages ? Est-ce que cette lumière est la plus flatteuse pour ce
visage ? Est-ce que cette scène vaut 58 centimes ? Est-ce que cette vitesse d’obturation est suffisante pour
figer mon mouvement ? Le reste du temps, je passe sur ces questions beaucoup trop rapidement, et j’essaye,
avant d’adapter mes réglages. Cette fois non, je prends le temps d’utiliser mon cerveau.
Voilà pourquoi je vous recommande cet exercice, pour apprendre à réfléchir et à prendre le temps.
Personnellement j’adore la photo argentique. Je n’en fais pas souvent, car cela coute cher et que c’est tout
de même peu pratique, mais je trouve que découvrir 10 jours après des images oubliées entre temps a une
saveur particulière. Et le « rendu argentique », avec toutes ses petites imperfections, a un charme certain.
Alors, une semaine après, ces photos argentiques ça donne quoi ?
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Exercice #6 : Photographiez l’absence
Photographier quelque chose qui n’existe pas, ou qui n’a en tout cas aucune représentation physique, en
voilà un défi intéressant !
Pour cet exercice je vous invite à vous poser la question du message que vous souhaitez faire passer à travers
vos photos. Qu’est-ce que vous voulez que les gens pensent quand ils voient une photo de vous ? Qu’est-ce
que vous voulez qu’ils ressentent ?
Il m’arrive souvent de tomber sur de superbes photos (de photographes connus ou inconnus) devant
lesquelles je me dis « Waouh ! Je ressens vraiment l’absence / la joie / la tristesse / l’attente / l’urgence / la
douleur / l’amour / la peur / insérez-ici-l’émotion-de-votre-choix quand je regarde cette photo. » J’adore ce
genre de photo, pour moi transmettre des émotions et des ambiances est l’une des raisons d’être de la
photographie, et je suis très admiratifs des photographes qui arrivent à charger toutes leurs images de cette
intensité.
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, je ne pense pas que chaque photo que vous prenez doit être
porteuse d’un message. Au contraire, je pense qu’il faut savoir parfois tout simplement montrer ce qui est
beau. Mais le simple fait de choisir un cadrage est en soi un message… C’est un thème qui mérite d’être
largement approfondi, mais ce n’est pas le sujet ici. J’y reviendrai en profondeur dans un article de blog.
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L’absent, 2016.
Pour vous donner des idées, voici 2 exemples de techniques qui me viennent immédiatement à l’esprit pour
photographier l’absence.
1. Les espaces négatifs.

2. La mise en scène.
Vous avez déjà entendu parler des espaces négatifs ? Ce sont ces espaces vides et unis que rien ne vient
remplir, comme par exemple un ciel très bleu ou un mur très blanc, que l’on appelle en photographie
d’espaces négatifs. Ce sont des composantes graphiques intéressantes à utiliser pour suggérer l’absence.
La mise en scène est une technique photographique qui consiste à créer de scènes de toutes pièces, à la
manière d’un metteur en scène de cinéma. Quoi de mieux qu’une table de petit déjeuner avec une chaise
vide pour suggérer l’absence ?
Je vous ai donné quelques une de mes idées, à vous de vous creuser la tête. J’ai hâte de voir vos photos !
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Exercice #7 :
Ayez
toujours
votre
appareil
photo
avec
vous
On me demande souvent quel appareil acheter, avec quel objectifs, quels accessoires… La réponse est
toujours la même, bien que cette phrase ne soit pas de moi :
« Le bon appareil, c’est celui qu’on a sur soi. »
La réflexion derrière cette citation est simple : à quoi bon avoir des tonnes de matos, un reflex professionnel
hors de prix et des objectifs de série L si on ne l’utilise pas ou très peu ?
Je vais vous raconter un peu ma vie, j’ai récemment acheté un petit appareil hybride, un Fuji XT-2 pour les
curieux, après avoir trainé mon gros reflex pendant des années. Et bien le résultat immédiat est que vu qu’il
est léger, je l’ai presque toujours sur moi et je prends beaucoup plus de photos. Et surtout plus de photos
dont je suis fier. Est-ce que cet appareil me fait faire de meilleures photos ? Bien sûr que non. Mais j’ai arrêté
de rater des photos intéressantes, non parce que je ne savais pas comment les prendre mais parce que mon
appareil était tout simplement resté à la maison !
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Pour cet exercice, je vais vous demander de trimballer un appareil photo partout avec vous pendant une
semaine ! Tout le temps, sans exception. Prenez-le avec vous pour aller au boulot ou en cours, faire les
courses, vous balader, faire du shopping, etc.
La bonne nouvelle c’est que l’immense majorité des gens ont déjà un appareil photo sur eux en continu : le
Smartphone ! Il est loin le temps ou les photos prises par des téléphones étaient horribles et pixellisées, il n’y
a qu’à voir les performances des derniers modèles pour se dire que les meilleurs Smartphones peuvent faire
trembler les reflexs.
Pauline, 2016.
Cette photo n’est pas forcément ce qu’on appellerait une belle photo, mais elle raconte une histoire, une
histoire dure et intense. Je n’aurais jamais pu la prendre si je n’avais pas toujours mon appareil sur moi. Et
rassurez-vous, l’histoire se termine bien.
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Mais si on a déjà un appareil photo sur nous en continu, quel est l’intérêt de cet exercice ?
Je veux juste que vous cessiez pour une semaine de considérer votre Smartphone comme un téléphone, mais
bien comme un appareil photo. Mettez-vous dans la tête que vous avez un appareil dans votre poche.
Regardez le monde autour de vous avec des yeux neufs. Shootez ce qui est beau, ce qui vous intrigue. Faites
plein de photos. Montrez votre quotidien et sublimez-le en soignant votre composition. Et je vous garantis
qu’à la fin de la semaine vous ne le regretterez pas.
Et si vous n’avez pas de Smartphone (si si c’est possible, il y en a et j’en fais partie) c’est pas grave, il vous
faudra prendre avec vous votre « vrai » appareil photo (j’espère pour vous que ce n’est pas un 5DmkIII qui
fait 2 kilos ! ). L’important est que vous ayez la possibilité de prendre des photos à tout moment, et surtout
que vous changiez votre regard sur votre quotidien.
Ann Arbor MI, 2016.
Alors ces photos ? Faites-moi plaisir, envoyez-moi la plus belle photo que vous avez faite cette semaine et
que vous auriez ratée si vous n’aviez pas eu votre Smartphone.
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Exercice #8 : Construisez une série
Une série photographique, c’est un ensemble cohérent d’images. C’est un peu mince comme définition mais
je n’ai pas trouvé mieux. Si la série raconte un évènement ou une situation, on peut parler de reportage (un
conflit, une manifestation, une situation politique, etc.). Mais il y a aussi des photographes qui créent des
mises en scène en série, que ce soit pour dénoncer des problèmes qui leur tiennent à cœur ou tout
simplement pour créer de belles images. On peut encore composer une série sur des critères uniquement
graphiques, comme par exemple le minimalisme ou la couleur rouge.
Je vous propose cette semaine de construire une série.
La première étape délicate est de choisir un thème. Vous pouvez choisir un thème « bateau » (comme par
exemple Chien, ou Silhouettes, ou Rouge) ou quelque chose de plus délicat à traiter comme La joie ou
L’accueil des migrants par exemple, pour faire dans l’actualité. Ces sujets pouvant être assez polémiques, ils
vont nécessiter de votre part une prise de position, et c’est ce qui les rend intéressants. La photographie n’est
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pas objective (j’aurai l’occasion de revenir sur ce concept dans le blog), et les différents choix que vous allez
faire, qu’ils soient esthétiques, de composition ou même le choix des photos, vont impacter le résultat final
et le ressenti d’un observateur devant votre série.
Série de photos prise pendant la Marche des Femmes, le jour de l’investiture du président Donald Trump à
Ann Arbor aux Etats-Unis.
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Et techniquement, comment construit-on une série ? Il n’a pas de règles précises, mais voici tout de même
quelques conseils.
- Choisir le bon nombre de photos, entre 3 et 20. Autour de 10/12 est à mon sens l’idéal. Il ne faut pas
en avoir trop pour ne pas perdre le lecteur, mais un nombre suffisant pour appuyer son message.
- Ne pas avoir peur d’inclure des photos imparfaites techniquement. Si vous couvrez une manifestation
par exemple, il se peut que dans les mouvements de foule vous fassiez quelques photos légèrement
floues. Ou mal cadrées. Ne les jetez pas tout de suite ! Pour penser une série il ne faut pas considérer
les photos une par une, mais bien un ensemble. Si la photo n’est pas parfaite mais montre un moment
intéressant, il peut être bon de l’intégrer tout de même à la série. De plus, il se peut que le flou ou le
cadrage approximatif accentue une impression de mouvement ou de désorganisation, si c’est ce que
vous cherchez à faire passer.
- Variez les cadrages. Là encore il n’y a pas de règles, une série de portrait peut être très parlante si les
cadrages sont tous exactement les mêmes, parce que ça focalisera l’attention sur le sujet qui change
à chaque fois. Par contre, si vous êtes dans un évènement, je vous conseillerais de varier les plans.
Plans d’ensemble, plan américain, plan rapproché, détails. Cette technique donne à un évènement
complexe plusieurs niveaux de lectures.
Alors ça y est, vous avez trouvé une idée de série? N’oubliez pas de me les envoyer pour que je vous dise ce
que j’en pense.
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Exercice #9 : Shootez au ras du sol
Nous prenons la plupart de nos photos à la hauteur de notre œil. C’est normal quelque part, c’est ce qui nous
vient le plus naturellement, parce que c’est comme ça que nous sommes habitués à voir le monde. Mais
pourquoi ne pas changer un peu, de temps en temps ? Shooter avec des angles différents permet de changer
de perspective, de montrer le monde d’une certaine manière, une manière plutôt inhabituelle et originale.
Je vous propose cette semaine de vous essayer à la photographie au ras du sol. Accroupissez-vous,
agenouillez-vous, allongez-vous ! En vous rapprochant du sol, vous aller voir le monde d’une manière
complètement différente.
Vous verrez désormais le monde comme le voit un enfant. Vous serez a la bonne hauteur pour regarder
chiens et chats dans les yeux. Les bâtiments vous paraitront immenses. Même les hommes et les femmes qui
vous entourent sembleront différents, plus majestueux, plus puissants, plus impressionnants.
Utilisez cet angle pour décrire ce que vous ressentez en étant allongé sur le sol (pas besoin de commencer
dans la rue, vous pouvez vous allonger dans l’herbe ou dans votre salon ). Vous verrez que même votre
chambre semble différente quand elle est prise en photo depuis le sol.
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Prenez des photos de gens, de bâtiments, d’animaux, ou d’objets. Utilisez l’impression de majesté pour faire
des portraits créatifs. Essayez des choses nouvelles. Imposez-vous un certain temps sans prendre une seule
photo à hauteur d’homme. Forcez-vous à vous baisser, regardez en bas quand vous marchez.
Cet exercice est vraiment très intéressant car il fait dans une certaine perdre au photographe ses repères
spatiaux. Et les résultats sont souvent bluffants, originaux, surprenants ! Sur les photos, on retrouve une
profondeur particulière, ainsi que des perspectives originales qui font de scènes banales des photos
passionnantes.
Attention, en contre-plongée apparait une certaine déformation. Si cela peut être intéressant dans certain
cas, cela peut aussi être disgracieux. Prendre un visage depuis le dessous va donner une grande importance
au nez qui paraitra plus gros, ce qui n’est pas forcement flatteur…
Alors, c’est laquelle votre plus belle photo prise au ras du sol ? Vous me la montrez ?
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Exercice #10 : Construisez une variation
Une variation est différente d’une série. Une série illustre un thème, alors que la variation montre plusieurs
aspects du même objet/personne/endroit. Bon, dans certains cas la limite est assez fine, mais cela reste de
toute façon une définition théorique.
Pensez aux Nymphéas de Monet. Le peintre en a fait environ 250 tableaux en 31 ans. Cela représente un très
grand nombre de tableaux, mais pourtant, on ne se lasse pas de les regarder. Les couleurs changent, la
lumière change, la manière de représenter le sujet aussi. Tous ces tableaux sont différents, et pourtant ce
sont toujours les même Nymphéas au fond de son jardin de Giverny.
Pour cette semaine, je vous invite à choisir un objet (votre tasse à café, vos chaussures...), un lieu (un arrêt
de bus, votre immeuble…) ou une personne (votre femme, votre grand-père…) que vous voyez tous les jours
et à le/la prendre en photo tous les jours. Pas une seule photo par jour, non. Plutôt 2, 3 ou 4 photos par jour
du même objet ou de la même personne. Le but c’est encore une fois de vous forcer à être créatif. En effet,
vous allez très rapidement, sans doute dès le premier jour, avoir l’impression de vous répéter. Cela va vous
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forcez à trouver de nouvelles idées, de nouveaux angles, une nouvelle lumière. N’hésitez pas à essayer de
nouvelles choses, vous n’avez rien à perdre !
4 des 250 tableaux de Monet ayant pour sujet l’étang aux Nymphéas au fond de son jardin
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Au bout de quelque jours, au-delà d’un certain ennui de prendre en photo toujours la même chose, vous
finirez par tirer un plaisir de ce challenge, et vous vous creuserez la tête pour trouver une nouvelle façon de
montrer cet objet. C’est grâce à cette contrainte et à l’envie de vous renouveler que vous deviendrez plus
créatif.
Et si un jour vous avez plusieurs idées de photos, pas question d’en économiser une ou deux pour ne pas
sécher le lendemain, ce serait contre-productif ! Faites toutes les photos que vous avez en tête pour mieux
réinventer votre sujet le lendemain.
A la fin de la semaine, regroupez toutes les photos que vous avez prises pour votre variation. Sélectionnez
celle que vous préférez, puis essayer de réduire à un nombre raisonnable. Il n’y a pas vraiment de règles,
mais si vous gardez 250 versions de la même image comme Monet il y a peu de chance que qui que ce soit
ait envie de les regarder en entier. Sauf si vous êtes un génie bien sûr, pourquoi pas ?
C’est bon, vous avez quelques photos dont vous êtes content ? Vous me les montrez ?
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Exercice #11 : Faites des photos floues
Cette semaine, je vous propose de faire des photos floues.
Il est couramment admis en photographie qu’une bonne photo est une photo bien nette. Je ne suis pas
vraiment d’accord, même s’il y a beaucoup de cas où c’est vrai. Se cantonner à des règles strictes bride la
créativité, rebellons-nous ! Et faisons des photos floues.
Le flou, on pourrait en parler pendant les heures et des heures, il y a différents types de flous, un article
complet y sera consacré sur le blog bientôt - si ce n’est pas déjà le cas. On va s’intéresser ici au flou créé par
une vitesse d’obturation lente (si vous ne savez pas ce qu’est une vitesse d’obturation, rendez-vous ici).
Mettez votre appareil en mode priorité vitesse, et n’y touchez plus. Puis réglez une vitesse d’obturation lente,
au-dessus de 1/15ème de seconde, et c’est parti pour une semaine ! Vous n’êtes bien sûr pas obligé de vous
limiter à une seule vitesse, adaptez-vous à la situation et aux types d’effet de flous que vous souhaitez créer.
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Le flou suggère le mouvement, il va donner une dimension dynamique à votre image. C’est vraiment un outil
créatif très intéressant et un souvent oublié, car on a souvent tendance à penser que pour être réussie une
photo doit être parfaitement nette. Ce n’est pas toujours le cas.
Les photos à vitesse d’obturation lente sont assez difficiles à maitriser, on réussit rarement du premier coup.
Mais ça vaut le coup de persévérer, les résultats sont souvent étonnants !
Pour vous inspirer, voici deux manières de faire de jolies photos floues, et les exemples qui vont avec :
- Faible vitesse d’obturation + Photographe en mouvement.

- Faible vitesse d’obturation + Appareil photo sur trépied + Sujet en mouvement.
1/9ème de seconde, depuis une voiture
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1 seconde, appareil photo posé sur un muret
Petit mode d’emploi à l’usage des grands débutants :

Sur votre molette de choix de modes, choisissez le mode ‘priorité vitesse’. Il est en général marqué T ou Tv
(pour Time et Time value). Quand vous aurez trouvé le bon mode, réglez une vitesse d’obturation lente, entre
1/15ème de seconde et 1 seconde. Je vous conseille de commencer avec 1/3 de seconde puis de faire des
essais. Visez un sujet qui bouge (voiture, piéton) et déclenchez. En fonction de la vitesse d’obturation choisie,
le sujet sera plus ou moins flou.
Si vous voulez que seul le sujet soit flou et que son environnement soit net, posez votre appareil sur un trépied
ou un banc, et utilisez un retardateur de 2 secondes pour éviter de faire bouger l’appareil au moment du
déclenchement. Faites quelques essais pour adapter votre vitesse au sujet et recommencez. Ca y est, vous
avez votre belle photo !
Alors, une semaine plus tard, vous avez fait de belles photos floues ? Ça fait du bien non ?
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Exercice #12 : Shootez un évènement
Pour le dernier exercice de ce livre, je vous propose de photographier un évènement. Je vous conseille de ne
commencer trop haut en vous autoproclamant photographe pour le mariage de votre cousine, vous
risqueriez de vous y casser les dents (et de décevoir votre cousine !). Mais vous pouvez proposer vos services
pour l’anniversaire de votre petit frère et ce sera déjà très bien.
Les avantages de cet exercice sont nombreux :
- Tout d’abord vous êtes là pour ça. Il suffit de le dire formellement ou de le faire savoir par votre
attitude, mais c’est décidé : Vous êtes le photographe attitré de l’anniversaire de Jean-Kevin. Ça peut
apparaitre anodin mais ça ne l’est pas. Cela assoit votre légitimité. Puisque vous êtes là pour ça,
autant faire des photos. Sans hésiter, sans avoir peur de déranger. Si vous manquez parfois de
confiance en vous en tant que photographe, vous n’y penserez plus !
- De plus, les gens sont plus enclins à se laisser photographier quand ils participent à un évènement.
Ne me demandez pas pourquoi, mais je l’ai remarqué à mainte reprises. Les gens les plus timides qui
ne veulent jamais être pris en photo quand vous leur proposez en temps normal ne feront pas (ou
peu) de problèmes ce jour-là. C’est peut-être que les gens associent les photos à l’évènement, et que
dans leur tête ils se créent une sorte de contrat moral qui les poussent à accepter les photos s’ils
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participent à l’évènement en question. C’est pour cette raison que les manifestations sont du pain
béni pour les photographes de rue.
- Vous devez faire des photos. Si vous êtes le photographe de la soirée d’anniversaire d’un copain, il
va y avoir des attentes de votre ami et des autres invités présents. Leurs attentes ne seront pas
forcément très qualitatives, mais ils voudront voir des photos. Vous n’avez donc pas le choix,
déclenchez !
N’hésitez plus ! Il vous reste maintenant à choisir l’évènement sur lequel vous allez vous exercez. Cela peut
être un évènement privé (anniversaire de Jean-Kevin, pièce de théâtre de votre grande sœur, réunion de
famille, baptême, soirée, etc.) ou public (manifestation, festival de musique, marché de Noël, etc). Les
possibilités ne manquent pas en général (sauf si vous habitez tout seul dans une grotte !). N’oubliez pas que
la plupart des gens, surtout s’ils n’ont pas prévu d’embaucher de photographe, seront toujours heureux
qu’on leur propose quelques images gratuitement.
Lorsqu’on m’a demandé de couvrir un mariage pour la première fois en 2014, je n’étais pas très serein ! Mais
ça m’a aussi beaucoup fait progresser.
Il y a deux manières d’envisager cet exercice, c’est un peu à vous de voir :
- Ou vous cherchez à faire une série en insistant sur le côté storytelling de votre reportage photo, le
fait qu’il y ait un début, une fin, une ambiance, etc.
- Ou vous photographier tout l’évènement dans le but d’en sortir UNE SEULE photo, une photo à la
fois belle et bien composée, et surtout qui à elle seule résume l’ambiance de cet évènement.
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Pour ma part j’ai une préférence pour la deuxième version de cet exercice, étant donné que je vous ai déjà
demandé dans les dernières semaines de construire une série et une variation. Il est vraiment intéressant (et
difficile, malheureusement) de décrire tout un évènement avec une seule photo. En ce sens, le choix même
de la photo est en soi un choix déterminant pour ce qu’on va transmettre de l’évènement en question. Mais
comme je le dis souvent, photographier c’est mentir (ne hurlez pas au scandale, et allez faire une petite
recherche sur le blog si vous voulez en savoir plus, je vais faire un article sur cette théorie très bientôt).
C’est bon vous avez choisi votre évènement ? Et bien allez-y, demandez la permission si c’est nécessaire, et
puis shootez ! Le maitre mot, c’est d’oser. Et n’oubliez pas de me montrer la (les) photo(s) dont vous êtes le
plus fier.
Exercice #13 BONUS : Lisez le mode d’emploi !
Tout est dit, lisez le mode d’emploi de votre appareil photo.
On ne le fait jamais parce que ce n’est pas très vivant comme lecture, mais c’est une mine d’information et
on y découvre toujours des choses nouvelles ! C’est le plus trivial des conseils, mais je vous garantis que peu
de gens le font . J’ai moi-même découvert au bout de plusieurs mois que je pouvais faire des doubles
expositions avec mon Fuji X-T2, qui l’eut cru ?
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Vous voilà arrivé à la fin de cette série d’exercices créatifs.
Comme vous avez pu le comprendre tout au long de ces exercices, mon but était tout simplement de vous
faire sortir de votre zone de confort, de vous mettre un « coup de pied aux fesses » pour vous pousser à faire
des photos que vous n’avez pas l’habitude de faire, pour vous pousser à prendre des risques. Parce que je
considère que les risques sont très importants en photo. Je ne parle pas de risques physiques qui mettraient
votre vie en danger, mais du fait d’essayer tout simplement, même si en essayant on prend forcement le
risque de se planter lamentablement.
Ça m’est arrivé plusieurs fois, je me rappelle notamment de ma première séance de portrait avec des
inconnus. Les photos étaient horribles (je vous les montrerai peut-être un jour, mais pas sûr parce que j’ai
vraiment honte) ! Mais cette séance m’a beaucoup apprise, notamment sur la gestion de modèle, mais aussi
sur la lumière et après coup sur le post-traitement. Du coup ce qui aurait pu être juste un raté s’est avéré
être très bénéfique pour la suite.
Comme disait les Shadocks, plus on a raté, plus on a de chance que ça marche ! Je pense sincèrement que si
vous avez fait avec bonne volonté ne serait-ce que quelques-uns des exercices de ce guide, alors vous êtes
aujourd’hui un meilleur photographe qu’il y a quelques semaines. Et si vous pensez la même chose, alors
j’aurai atteint mon but !
Et voilà, c’est la fin de ce guide ! J’espère que vous avez pris du plaisir à faire des photos, et surtout que vous
avez des images différentes de celles que vous faites d’habitude et dont vous êtes fiers.
Si vous êtes arrivés au bout des 12 exercices, je vous propose de sélectionner votre meilleure photo pour
chaque exercice (sauf pour les exercices #9, #11 et #12 pour lesquels vous pouvez m’en envoyer plusieurs),
pour lesquels vous pouvez en sélectionner 3), puis d’importer ces 12 photos sur une galerie en ligne (vous
pouvez par exemple faire un album Flickr et le renommer Apprenti-photographe.fr – 12 semaines, 12 photos
– Votre Nom) et de poster le lien en commentaire de cet article.
J’essaierai de répondre à tout le monde pour vous dire ce que je pense de vos photos. Surtout n’oubliez pas
de préciser quelle photo correspond à quel exercice, ça sera plus facile pour moi . Et si quelques-uns des
exercices ne vous ont pas inspiré, montrez-moi tout de même ce que vous avez fait, j’ai hâte de voir vos
photos !
Si vous en avez envie, vous pouvez aussi m’écrire un message, ou un commentaire sur le blog, pour me dire
ce que vous avez pensé de ces exercices, comment ils vous ont fait progresser, et pourquoi pas quels sont les
exercices que vous pratiquez et qui ne sont pas dans ce guide.
Et enfin n’oubliez pas, c’est en faisant des photos qu’on devient photographe, alors sortez… et
déclenchez !
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Devenez Un Meilleur Photographe en 12 Semaines - Apprenti-Photographe - FR - Paul Napoléoni

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Pourquoi une focale fixe ? Il y a plusieurs raisons :

Portrait de Marah au 50mm

Scène de rue à Calcutta, prise au 50mm

C’est durant ces heures-là que se situe notre exercice d’aujourd’hui.

La Mosquée bleue d’Istanbul, complètement vide un peu avant 5 heures du matin.

Et pourquoi c’est un exercice intéressant ?

Portrait de rue en Iran

- Qu’est-ce que je veux montrer de moi ? De mon corps, de ma personnalité ?

Quelques exemples pour construire votre autoportrait :

- Intégrez d’autres personnes à votre composition !

Photo par Helmut Newton

Et vos autoportraits à vous, ils donnent quoi ? Vous me les montrez ?

Rassurez-vous je vais tout vous expliquer, et je vais commencer par le comment.

Alors, une semaine après, ces photos argentiques ça donne quoi ?

1. Les espaces négatifs.

« Le bon appareil, c’est celui qu’on a sur soi. »

Ann Arbor MI, 2016.

Je vous propose cette semaine de construire une série.

Cette semaine, je vous propose de faire des photos floues.

- Faible vitesse d’obturation + Photographe en mouvement.

1/9ème de seconde, depuis une voiture

Petit mode d’emploi à l’usage des grands débutants :

Les avantages de cet exercice sont nombreux :

Il y a deux manières d’envisager cet exercice, c’est un peu à vous de voir :

Exercice #13 BONUS : Lisez le mode d’emploi !

Tout est dit, lisez le mode d’emploi de votre appareil photo.

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