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TEXTE 1 : « Le Crapaud »
Ce soir, 20 Juillet.
Murmurent : Amour !
1.Ô femmes ! approchez et venez m'entendre. Que votre curiosité, dirigée une fois sur des
objets utiles, contemple les avantages que vous avait donnés la nature et que la société
vous a ravis. Venez apprendre comment, nées compagnes de l'homme, vous êtes devenues
son esclave ; comment, tombées dans cet état abject, vous êtes parvenues à vous y plaire, à
5.le regarder comme votre état naturel ; comment enfin, dégradées de plus en plus par une
longue habitude de l'esclavage, vous en avez préféré les vices avilissants mais commodes
aux vertus plus pénibles d'un être libre et respectable. Si ce tableau fidèlement tracé vous
laisse de sang-froid, si vous pouvez le considérer sans émotion, retournez à vos
occupations futiles. Le mal est sans remède, les vices se sont changés en mœurs. Mais si
10.au récit de vos malheurs et de vos pertes, vous rougissez de honte et de colère, si des
larmes d'indignation s'échappent de vos yeux, si vous brûlez du noble désir de ressaisir vos
avantages, de rentrer dans la plénitude de votre être, ne vous laissez plus abuser par de
trompeuses promesses, n'attendez point les secours des hommes auteurs de vos maux : ils
n'ont ni la volonté, ni la puissance de les finir, et comment pourraient-ils vouloir former
15.des femmes devant lesquelles ils seraient forcés de rougir ? apprenez qu'on ne sort de
l'esclavage que par une grande révolution. Cette révolution est-elle possible ? C'est à vous
seules à le dire puisqu'elle dépend de votre courage. Est-elle vraisemblable ? Je me tais sur
cette question ; mais jusqu'à ce qu'elle soit arrivée, et tant que les hommes régleront votre
sort, je serai autorisé à dire, et il me sera facile de prouver qu'il n'est aucun moyen de
20.perfectionner l'éducation des femmes.
Partout où il y a esclavage, il ne peut y avoir éducation ; dans toute société, les femmes sont
esclaves ; donc la femme sociale n'est pas susceptible d'éducation. Si les principes de ce
syllogisme sont prouvés, on ne pourra nier la conséquence. Or, que partout où il y a
esclavage il ne puisse y avoir éducation, c'est une suite naturelle de la définition de ce mot ;
25.c'est le propre de l'éducation de développer les facultés, le propre de l'esclavage est de
les étouffer ; c'est le propre de l'éducation de diriger les facultés développées vers l'utilité
sociale, le propre de l'esclavage est de rendre l'esclave ennemi de la société. Si ces principes
certains pouvaient laisser quelques doutes, il suffit pour les lever de les appliquer à la
liberté. On ne niera pas apparemment qu'elle ne soit une des facultés de la femme et il
30implique que la liberté puisse se développer dans l'esclavage ; il n'implique pas moins
qu'elle puisse se diriger vers l'utilité sociale puisque la liberté d'un esclave serait
nécessairement une atteinte portée au pacte social fondé sur l'esclavage. Inutilement
voudrait-on recourir à des distinctions ou des divisions. On ne peut sortir de ce principe
général que sans liberté point de moralité et sans moralité point d'éducation.
1.Les mères, les filles, les sœurs, représentantes de la nation, demandent d’être constituées
en Assemblée nationale. Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la
femme sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements,
(elles) ont résolu d’exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels,
5.inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration constamment présente à
tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin
que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes pouvant être à
chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés,
afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et
10.incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes mœurs, et
au bonheur de tous.
En conséquence, le sexe supérieur en beauté comme en courage dans les souffrances
maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l’Etre suprême, les
Droits suivants de la femme et de la citoyenne.
Olympe de Gouges
Texte 9 : « Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne, articles 1 à 6 »
1.Femme, réveille-toi; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers; reconnais
tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de fanatisme,
de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la
sottise et de l'usurpation. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin de recourir
5.aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa compagne.
O femmes! Femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles? Quels sont les avantages que
vous avez recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé.
Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes. Votre
empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l'homme ; la
10.réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature. Qu'auriez-
vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du législateur des noces de Cana?
Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale longtemps
accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous répètent :
« Femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? — Tout », auriez-vous à répondre.
15.S'ils s'obstinaient, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction
avec leurs principes, opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions
de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute
l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs
rampant à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Etre suprême. Quelles
20.que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les affranchir ;
vous n'avez qu'à le vouloir.
Passons maintenant à l'effroyable tableau de ce que vous avez été dans la société ; et
puisqu'il est question, en ce moment, d'une éducation nationale, voyons si nos sages
Législateurs penseront sainement sur l'éducation des femmes.
25.Les femmes ont fait plus de mal que de bien. La contrainte et la dissimulation ont été
leur partage. Ce que la force leur avait ravi, la ruse leur a rendu ; elles ont eu recours à
toutes les ressources de leurs charmes, et le plus irréprochable ne leur résistait pas. Le
poison, le fer, tout leur était soumis ; elles commandaient au crime comme à la vertu. Le
gouvernement français, surtout, a dépendu, pendant des siècles, de l'administration
30.nocturne des femmes ; le cabinet n'avait point de secret pour leur indiscrétion:
ambassade, commandement, ministère, présidence, pontificat, cardinalat, enfin tout ce qui
caractérise la sottise des hommes, profane et sacré, tout a été soumis à la cupidité et à
l'ambition de ce sexe autrefois méprisable et respecté, et depuis la révolution, respectable
et méprisé.
35.Dans cette sorte d'antithèse, que de remarques n'ai-je point à offrir ! Je n'ai qu'un
moment pour les faire, mais ce moment fixera l'attention de la postérité la plus reculée.
Sous l'ancien régime, tout était vicieux, tout était coupable ; mais ne pourrait-on pas
apercevoir l'amélioration des choses dans la substance même des vices ? Une femme
n'avait besoin que d'être belle ou aimable ; quand elle possédait ces deux avantages, elle
40.voyait cent fortunes à ses pieds. Si elle n'en profitait pas, elle avait un caractère bizarre,
ou une philosophie peu commune qui la portait aux mépris des richesses ; alors elle n'était
plus considérée que comme une mauvaise tête. La plus indécente se faisait respecter avec
de l'or, le commerce des femmes était une espèce d'industrie reçue dans la première classe,
qui, désormais, n'aura plus de crédit. S'il en avait encore, la révolution serait perdue, et
45.sous de nouveaux rapports, nous serions toujours corrompus. Cependant la raison
peut-elle se dissimuler que tout autre chemin à la fortune est fermé à la femme que
l'homme achète comme l'esclave sur les côtes d'Afrique ? La différence est grande, on le
sait. L'esclave commande au maître ; mais si le maître lui donne la liberté sans
récompense, et à un âge où l'esclave a perdu tous ses charmes, que devient cette
50.infortunée? Le jouet du mépris; les portes mêmes de la bienfaisance lui sont fermées ; «
Elle est pauvre et vieille, dit-on, pourquoi n'a-t-elle pas su faire fortune ? » D'autres
exemples encore plus touchants s'offrent à la raison. Une jeune personne sans expérience,
séduite par un homme qu'elle aime, abandonnera ses parents pour le suivre ; l'ingrat la
laissera après quelques années, et plus elle aura vieilli avec lui, plus son inconstance sera
55.inhumaine ; si elle a des enfants, il l'abandonnera de même. S'il est riche, il se croira
dispensé de partager sa fortune avec ses nobles victimes. Si quelque engagement le lie à ses
devoirs, il en violera la puissance en espérant tout des lois. S'il est marié, tout autre
engagement perd ses droits.
Parcours 3 : Œuvre intégrale : Balzac, La Peau de chagrin
Objet d’étude : Le roman et le récit, du Moyen âge au XXI ème
siècle
1.« Vous n'y êtes point, je viens de P... en Normandie, où j'ai été passer huit
jours et d'où je rapporte un grand criminel de mes amis que je vous
demande la permission de vous présenter." A ces mots, il tira de sa poche
une main d'écorché ; cette main était affreuse, noire, sèche, très longue et
5.comme crispée, les muscles, d'une force extraordinaire, étaient retenus à
l'intérieur et à l'extérieur par une lanière de peau parcheminée, les ongles
jaunes, étroits, étaient restés au bout des doigts ; tout cela sentait le scélérat
d'une lieue. "Figurez-vous, dit mon ami, qu'on vendait l'autre jour les
défroques d'un vieux sorcier bien connu dans toute la contrée ; il allait au
10.sabbat tous les samedis sur un manche à balai, pratiquait la magie
blanche et noire, donnait aux vaches du lait bleu et leur faisait porter la
queue comme celle du compagnon de saint Antoine. Toujours est-il que ce
vieux gredin avait une grande affection pour cette main, qui, disait-il, était
celle d'un célèbre criminel supplicié en 1736, pour avoir jeté, la tête la
15.première, dans un puits sa femme légitime, ce quoi faisant je trouve
qu'il n'avait pas tort, puis pendu au clocher de l'église le curé qui l'avait
marié. Après ce double exploit, il était allé courir le monde et dans sa
carrière aussi courte que bien remplie, il avait détroussé douze voyageurs,
enfumé une vingtaine de moines dans leur couvent et fait un sérail d'un
20.monastère de religieuses. - Mais que vas-tu faire de cette horreur ? nous
écriâmes-nous. - Eh parbleu, j'en ferai mon bouton de sonnette pour
effrayer mes créanciers.
Parcours 4 : Œuvre intégrale : Molière, Le Malade imaginaire,
Objet d’étude : Spectacle et comédie
SCÈNE VI
TOINETTE
Ah! mon Dieu! Ah! malheur! Quel étrange accident!
BELINE
Qu'est-ce, Toinette?
TOINETTE
Ah! madame!
BELINE
Qu'y a-t-il?
TOINETTE
Votre mari est mort!
BELINE
Mon mari est mort?
TOINETTE
Hélas! oui; le pauvre défunt est trépassé.
BELINE
Assurément?
TOINETTE
Assurément; personne ne sait encore cet accident-là, et je me suis trouvée ici toute
seule. Il vient de passer entre mes bras. Tenez, le voilà tout de son long dans cette
chaise.
BELINE
Le ciel en soit loué! Me voilà délivrée d'un grand fardeau. Que tu es sotte, Toinette, de
t'affliger de cette mort!
TOINETTE
Je pensais, madame, qu'il fallût pleurer.
BELINE
Va, va, cela n'en vaut pas la peine. Quelle perte est-ce que la sienne? et de quoi
servait-il sur la terre? Un homme incommode à tout le monde, malpropre, dégoûtant,
sans cesse un lavement ou une médecine dans le ventre, mouchant, toussant,
crachant toujours; sans esprit, ennuyeux, de mauvaise humeur, fatiguant sans cesse
les gens, et grondant jour et nuit servantes et valets.
TOINETTE
Voilà une belle oraison funèbre!
BELINE
Il faut, Toinette, que tu m'aides à exécuter mon dessein; et tu peux croire qu'en me
servant ta récompense est sûre. Puisque, par un bonheur, personne n'est encore
averti de la chose, portons-le dans son lit, et tenons cette mort cachée, jusqu'à ce que
j'aie fait mon affaire. Il y a des papiers, il y a de l'argent, dont je me veux saisir; et il
n'est pas juste que j'aie passé sans fruit auprès de lui mes plus belles années. Viens,
Toinette; prenons auparavant toutes ses clefs.
ARGAN
Oui, madame ma femme, c'est ainsi que vous m'aimez!
TOINETTE
Ah! ah! le défunt n'est pas mort!
TOINETTE
Par ma foi, je n'aurais jamais cru cela. Mais j'entends votre fille. Remettez-vous
comme vous étiez, et voyons de quelle manière elle recevra votre mort. C'est une
chose qu'il n'est pas mauvais d'éprouver; et, puisque vous êtes en train, vous
connaîtrez par là les sentiments que votre famille a pour vous.
Parcours 4 : Œuvre intégrale : Molière, Le Malade imaginaire,
Objet d’étude : Spectacle et comédie
Voie générale
Date de naissance :
Classe : 1 ère A
Oeuvre intégrale :
Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire
Texte 3 : « Une charogne »
Texte 4 : « Les métamorphoses du vampire »
Texte 5 : « L’invitation au voyage »
Oeuvre intégrale :
Déclaration universelle des droits de la femme et de la citoyenne, de Olympe de Gouges
Texte 8 : « Le préambule »
Texte 9 : « Déclaration, articles 1 à 6 »
Texte 10 : « Le postambule »
Oeuvre intégrale :
La Peau de chagrin, de Balzac
Texte 11 : « La découverte de la peau »
Texte 12 : « Fœdora et Raphaël : l’impossible union »
Texte 13 : « L’agonie de Raphaël »
Oeuvre intégrale :
Le Malade imaginaire de Molière
Texte 15 : scène 6, de l’acte I, de « Ah ! Ma femme, approchez », jusqu’à : « on n’est guère
en état de songer à tout cela »
Texte 16 : scène 12, acte III
Texte 17 : scène 14, de l’acte III
Le Chef d’établissement :
Œuvres intégrales choisies par les élèves de 1 ère A : Madame Capron
Lycée Saint-Paul 4, arrêté au 31 mai 2023
Nom Oeuvre intégrale choisie pour l’exposé
Ajaguin Soleyen Laurena La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Alexis Louis La Peau de chagrin
Augustine Adélie La Peau de chagrin
Auzate Samia La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Baillif Raphaël La Peau de chagrin
Benhini-Grossi Mathys La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Canovas Léa La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Cerveaux Naïna La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Chari Maxense La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Cognet Perrine La Peau de chagrin
Coumarassamy Radjiv La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Cuvelier Alexandre La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Dautricourt Tom La Peau de chagrin
De Cornière Étienne La Peau de chagrin
Depouilly Clémentine La Peau de chagrin
Edy Rafael Les Fleurs du Mal
Eymard Zoé La Peau de chagrin
Feuillet Elise La Peau de chagrin
Fontaine Maxime La Peau de chagrin
Inchauspe Maïa La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Nom Oeuvre intégrale choisie pour l’exposé
Lemesle Eva La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Leperlier Matteo La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Natio Noa La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Pavan Lina La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Periabe Renée-Anne Les Fleurs du Mal
Rivière Nathan Les Fleurs du Mal
Turpin Memphis La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne
Win-Lime Raphaël La Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne