Vous êtes sur la page 1sur 109

ce

document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Ernestine Nadia

J’AI VENDU MON ÂME


AU DIABLE 2
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Ce livre a été publié sur www.ernestinembakou.cm

ISBN :

© men

Tous droits de reproduction, d’adaptation et de traduction,


Intégrale ou partielle réservés pour tous pays.
L’auteur est seul propriétaire des droits et responsable du contenu de ce livre.
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Notre vie commence à s’arrêter le jour où nous gardons


le silence sur les choses graves !
Martin Luther King

PROLOGUE
il y a longtemps, douze mois exactement.
Je ne savais pas que j'allais vraiment y revenir mais
j'avais promis.
Une promesse faite doit être respectée.
J'avais découvert que mon père était l'homme qui tenait
une organisation secrète dans laquelle je servais. J'avais
découvert que depuis plus de dix ans, c'était mon père
qui avait été le chef au sommet de la pyramide : le Titan.
Oui.
Celui–là même que j'avais voulu remplacer.
J'avais découvert qu’Irène, ma sœur décédée était encore
moi, une partie de moi. Une situation confuse et
inextricable qui m’avait bouleversée. J'avais compris
qu’elle et moi ne faisions qu’un, mais je ne savais pas
comment ni pourquoi alors que c'est moi qui l'avait tuée
des années plus tôt!

5
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Une suite de découvertes terribles et inimaginables.


J'avais découvert tant de choses en une seule nuit.
Cette nuit–là, J'avais suivi mon père.
Philip, mon mentor, et lui étaient de connivence.
Je voulais me venger. Je voulais comprendre.
Je ne voulais pas abandonner ma vie de riche pourtant.
Une seule personne avait réussi à me faire changer d’avis
: ma mère.
Elle allait mourir. Il lui restait peu de temps à vivre.
Ma vie s'écroulait et ma mère allait mourir. Cette idée
m'était insupportable.
Irène était apparue pour me proposer un marché.
Je pouvais sauver ma mère mais il fallait que je respecte
ma part du contrat.
J'allais devoir tout abandonner également.
Mon appartement, mes voitures, tout l'argent dans mon
compte en banque ont disparu comme par un coup de
baguette magique.
Je devais fuir. Je devais quitter la ville.
Je portais en moi des espèces de parasites qui devaient
me servir jusqu'à la fin de ma vie.
J'allais devoir aller loin pour recommencer et respecter
ma parole.
Irène m'avait dit :

6
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Tu reviendras le moment venu pour boucler la


boucle.
– Que veux–tu dire Irène ?
– Chaque chose a un temps dans la vie. Sois prête.
On t’appellera.
Tu devras accourir, rappelle–toi de ta promesse. Ta mère,
oui ta mère, sera sauvée. Mais ce n'est pas terminé.
Quand tu reviendras, tu sauras quoi faire. Tu seras seule
contre tous, contre les inconnus. Tu devras lutter et
gagner.
– Irène, je ne comprends pas comment tu peux être
moi. C'est abracadabrant. Peux–tu m'expliquer s'il te plaît
?
– Toute question trouvera réponse à la fin de ta vie
car tu mourras… c'est toi qui l'a voulu Nelly. Tu payeras
de ta vie tout le sang innocent que tu as versé. Sois prête
!
Et elle disparut.
Je me suis retrouvée dans une autre ville. J'allais faire ce
que je n'aurais jamais imaginé ces dernières années :
travailler de mes dix doigts !
Ceci est la suite d'une histoire inachevée. C'est une
histoire basée sur des faits réels.
C'est celle que j'ai vécue.
Je vous retrace aujourd'hui fidèlement les étapes que j'ai
parcourues jusqu'au dénouement final.

7
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J’avais conclu un marché avec Irène. J’avais promis


d’écrire toute l’histoire. C’était le seul moyen d’en
garder une preuve palpable pour témoigner que tout ceci
avait existé et pour me sauver par la même occasion.
Cette histoire est la mienne. Je m’appelle Nelly.
J'ai vendu mon âme au diable.
Je vais me battre pour la récupérer!

8
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 1:
LE RECOMMENCEMENT

Je m’appelle Nelly…
J'ai 29 ans.
J'ai voulu la gloire.
J'ai voulu le pouvoir.
Je voulais tout.
J'ai enfin obtenu ce que je désirais mais le prix à payer a
été au–dessus de tout ce que j'étais prête à donner.
Donner ? J'ai fait plus que ça. Ma vie en elle–même a
pris une autre tournure le jour où mon père m'a tuée (je
vous l’expliquerai plus tard).
J'ai découvert que ma sœur Irène était moi. Je n'existais
quasiment pas ou plutôt Irène n'avait jamais existé. En
cherchant la gloire, le pouvoir, la richesse, j'ai ouvert la
boîte de pandore !
Je n'aurais sûrement jamais commencé si j'avais su bien
avant où tout ceci devait me mener. Comment aurais–je
pu savoir que le chef de la loge, le titan était mon propre
père ? Comment aurais–je pu savoir que Philip m'avait
utilisé pour asseoir sa puissance ?
Je suis Nelly.

9
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Ça fait douze mois que je me terre. Depuis douze mois,


je prépare mon retour.
Douze mois que j'ai compris que je pouvais encore
changer les choses.
Le retour ne se fera pas sans dégâts. J'ai cette soif en
moi. J'ai toujours cette envie féroce de l'argent, de
posséder beaucoup d'argent. Mais les choses ont changé
aujourd'hui…Je dois sauver mon âme pour qu’elle ne
soit pas damnée à jamais.
J’ai un ennemi officiel : Le titan.
Je dois comprendre.
J'irai au commencement.
J'ai une seule personne qui me comprend : Irène. Elle
doit m’expliquer.
J'ai vendu mon âme au diable pour la gloire. Je suis
revenue pour sauver le monde.
Ceci est mon testament.

J'ai besoin de repos. Je suis épuisée. À l'aide de la


manche de ma chemise, je m’éponge le front. J'ai mal. Je
devrais arrêter. Je sais ce qu'il faut faire pour contourner
tout ceci. Je sais ce qu'il faut faire pour avoir beaucoup
d'argent. Il y a douze mois, je savais que j'allais mourir.
Je rédigeais mon testament. Je voulais me confesser et
mourir sans douleur. Mais ce que j'ai découvert a changé
la donne.

10
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Pourquoi ce sursis, Irène ?


– Nelly, tu dois encore tenir pour quelques mois.
Ta mission n'est pas terminée.
– Mais je ne comprends pas. Comment peux–tu
être moi ? Peux–tu m’expliquer ? Tout ceci n'a aucun
sens. Tu es ma sœur. Je t'ai ôté la vie. Que se passe–t–il ?
– Les réponses se trouvent au fond de toi Nelly.
Lorsque tu auras éliminé le titan. Tu comprendras…
– Mais... !
– Il n'y a pas de mais qui tienne. Regarde autour de
toi. Le monde baigne dans le mal. L'argent a pris le
pouvoir. Que dis–je ? L'argent est le pouvoir!
Tu as compris en quelques mois que rien ne s’obtient
sans aucun sacrifice. Tu as aujourd'hui une seconde
chance Nelly. Saisis–la !
– Irène, explique–moi. Si le titan est mon père,
pourquoi est–il pauvre ?
– Nelly, le drame de l’homme est de vouloir voir
ce qui est invisible avec les yeux physiques! Le titan
possède plus que ce que tu ne t'imagines. Il a été toujours
là. Il a décimé toute la famille. Il possède la moitié de
cette terre avec ses agents dispersés partout dans le
monde. Tu auras affaire à eux. Tu as compris jusqu'où on
peut aller pour avoir de l'argent. Le titan est un
manipulateur. Il sait que tu sais. Il t’empêchera de

11
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

réussir. Chaque âme que tu sauveras te fera gagner un


point.
– Quel point ? De quoi parles–tu ? Tu n’existes
même pas. Sauf dans ma tête. Comment est–ce que
j’arrive à communiquer si facilement avec toi ?
– Je reviendrai Nelly… je reviendrai… sois prête !

Elle disparut, me laissant une fois de plus dans mes


doutes et mon questionnement.
Ma vie était incroyable. Pourtant j'avais toujours un trou
béant dans l'abdomen qui hébergeait les asticots et qui
me prouvait que cette vie était bien réelle. J'avais voulu
me donner la mort. J'avais essayé sans réussir. J'avais
voulu dire à mon père que je serai son pire cauchemar. Je
ne pouvais pas. Je devais me cacher. Une personne, la
plus importante de ma vie devait être protégée : ma mère.
Le prêtre l'avait dit. Le sang de ma mère était la seule
solution. Il permettra de résoudre tout.
Tout ceci vous semble tiré par les cheveux. Pourtant c'est
le monde réel, c'est le monde dans lequel vous vivez. Je
suis là au milieu de vous. On se sourit, on se salue. Et
pourtant, le pan caché de ce monde vous ferait fuir.
Je vais remettre de l'ordre dans ce capharnaüm que j'ai
moi–même créé. Il est temps d'arracher au diable ce que
dans ma cupidité et mon désir d'avoir toujours plus, je

12
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

lui ai donné sans en mesurer les conséquences : mon


âme. C'est seulement ainsi que je pourrai me libérer de ce
monde ténébreux !

J'ai coupé les liens avec les miens. J'ai changé de ville. Je
n'ai plus revu Philip. J'ai recommencé une vie quasi
normale. Le seul lien que je conserve avec ma vie passée
est ce trou béant dans mon abdomen. J'essaie de tout
tenir avec une bande spéciale. Personne ne sait ce que je
transporte. J'occupe une toute petite chambre dans un
immeuble lugubre. Pour vivre, je dois faire la vaisselle et
servir des clients. Étrange, moi qui jadis était servie, moi
qui jadis possédait de grosses voitures, moi qui jadis
vivait une vie de rêve, je me retrouvais au point de départ
; tout en bas de l’échelle. Je n'avais rien. Je n'étais
personne. Je ne possédais même pas mon propre corps.
Je devais pourtant tout faire pour m'en sortir. Je savais
que mes heures étaient comptées. Je savais que j'étais en
sursis.
Désormais, je n’avais aucune relation avec l'argent était.
Je ne voulais pas céder à mes anciens démons. Pas avant
d'avoir tout compris et résolu l’énigme de ma vie.
Ce soir, il est 22h lorsque je rentre chez moi à pied. Les
rues sont sombres et désertes. J'ai les mains dans mes
poches. Je marche sans peur. J'ai déjà vécu l'enfer. Je n'ai
plus peur de rien. Un bruit assourdissant rend mes pas
13
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

plus pressants. Je laisse la fraîcheur de la nuit me fouetter


le visage.
Et soudain, il est là devant moi.
– Nelly, reviens à la maison. Tu sais que tu ne peux
pas vivre sans argent longtemps. Tu ne tiendras pas.
Reviens !
J'ouvre la bouche, prête à hurler mais je me calme.
Comment a–t–il fait ? Est–ce une invention de mon
esprit ?
– Papa ? J'ai plusieurs questions à te poser.
J'aimerais comprendre tellement de choses. Dis–moi ce
qu'il s'est passé. Je veux comprendre…
Il sourit
– Tu comprendras dès que tu reviendras. Tu auras
tout. Tu auras de l'argent, de belles voitures, de belles
maisons. Reviens s'il te plaît. Regarde…
Il pointe son doigt derrière moi, je me retourne.
Je comprends qu'il me fait vivre la scène dans ma tête.
C'est une femme, en robe noire. Elle est occupée devant
un mortier. Elle pile, elle rit. J'observe et je vois enfin ce
qu'elle pile. Des parties entières d'un nourrisson.
– Mais c'est un bébé !
– Oui Nelly, c'est la rentrée de la loge... les
sacrifices sont en train d'être faits. Ce bébé devait naître
hier, malheureusement il doit nous aider.

14
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'ai secoué la tête. Non, ça n’allait pas recommencer. Les


choses ne pouvaient pas recommencer ainsi.
– Papa, arrête s'il te plaît. J'ai décidé de changer de
vie. Tu ne devrais pas faire de mal à de pauvres
innocents !
– Nelly, dans ce monde, personne n'est innocent.
Observe autour de toi. Les gens ont toujours des desseins
cachés. Au moins, j'arrive à mettre à nue cette part de
laideur que l'être humain s’efforce de cacher. La vie est
réelle et non celle que vous décrivez dans vos livres.
J'ai regardé une fois de plus la scène. Le bébé qui hurlait
et de l'autre côté une femme qui criait car elle venait de
perdre le fruit de ses entrailles.
– Le bébé est mort–né… disaient les médecins !
J'ai eu envie de hurler. Je me suis retournée vers mon
père.
– Je sais que c'est ton esprit qui est là. Je suis
revenue papa et je te traquerai jusqu'à mon dernier
souffle. Ma soif de la richesse m'a emmenée à la
persévérance. Je désire éclaircir le mystère de ma propre
existence mais crois–moi, je te traquerai avant. La fin
nous dira qui je suis.
Mon père s'est mis à rire.
– Bienvenue Nelly, à bientôt.
Et il disparut.
J'ai levé les yeux vers le ciel.

15
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'ai murmuré
– je suis revenue.
Irène est apparue.
Après deux ans, elle était là
– As–tu choisi ton camp Nelly ?
– Irène ? Où étais–tu passée ?
– Ça n'a pas d'importance Nelly, j'ai toujours été là.
Je n'ai jamais été bien loin. La question demeure. As–tu
changé ton camp ? Es–tu prête à arrêter le titan ? Es–tu
prête à comprendre que tout n’est qu’illusion ?
– Je ne te comprends pas. Je suis la preuve vivante
que nos désirs pervers peuvent nous précipiter au bord du
gouffre. Je suis infestée d’asticots. Je n'ai plus aucun but.
Je ne sais plus quoi faire. Je suis seule, pauvre,
abandonnée de tous. Que veux–tu que je choisisse ?
alors même que je sais que je vais mourir et que
l'échéance est proche ? Tout ceci n'a plus d'importance
désormais Irène. Je n'ai plus le choix.
Irène m'a considérée une seconde.
– C’est bien. Tu viens de faire le bon choix.
À très bientôt Nelly.
Une autre aventure commence.
Elle disparut elle aussi. Mon père et elle s'étaient passés
le mot ce soir.
J'ai enfoncé les mains plus profondément dans mon
manteau. L'image de ce bébé dans ce mortier ne me

16
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

quittait pas. L'image de ces êtres qui ignorent qu'ils sont


utilisés pour satisfaire les désirs sombres du titan. Ces
images m'ont secouée. Quand je pense que j'avais été l'un
des leurs...
Aujourd'hui, je reviens.
Je suis Nelly et ceci est l'histoire de ma vie.
Je me suis écroulée sur mon lit. J'ai pris ma tête dans mes
mains et j'ai voulu pleurer.
Non… Je ne devais pas. Je me dirigée vers la fenêtre.
J'ai observé cette chambre minable à mille lieues de celle
que j'avais des mois auparavant.
Tout ceci avait commencé et s'était arrêté de façon
inattendue.
J'avais voulu la richesse et la gloire… j’avais tout obtenu
mais à quel prix ?
Le prix à payer avait été au–dessus de mes capacités. Ce
n'était pas possible.
Tout ce que j'avais appris à la fin.
Philip et son aide malsaine.
Mon père, qui n'était autre que le Titan.
Mon cauchemar était réel et palpable.
J'ai poussé un hurlement à réveiller un mort.
Trop de questions sans réponses. Il fallait que je
comprenne.
J'étais allée loin de ma famille, très loin.

17
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'avais préféré couper les ponts pour essayer de mourir


dans la dignité.
Mais on ne fuit pas son passé pour longtemps. Il me
collait à la peau.
Je me suis recouchée en regardant le plafond.
Je me suis rappelée de quand tout ceci avait commencé.
J'avais été celle qui avait voulu l'argent sans aucun effort.
Qu'est–ce qui m'étais passé par la tête ?
Je ne pouvais pas croire que j'avais été crédule au point
de croire que tout puisse s’obtenir si facilement. Il y a
toujours un prix à payer. Tout ce qui paraît gratuit a un
prix.
Aussi petit qu'il soit, il y a toujours un prix à payer.
Mon téléphone s'est mis à sonner.
J'ai sursauté.
Qui cela pouvait–il être à cette heure indue de la nuit.
J'ai décroché machinalement.
– Allo
– Nelly ? Je dois te parler s'il te plaît.
C'était ma mère.
Ça faisait longtemps on ne s'était pas parlé.
Ça faisait combien de temps ? Deux, trois… huit mois ?
Je ne m'en souvenais plus.
Depuis ce jour funeste où j'avais découvert que mon père
était le Titan, je n'avais plus voulu lui parler. Je voulais

18
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

la protéger. Mon père lui avait sûrement raconté


certaines choses pas nettes.
En prenant mes distances avec ma famille, j’apprêtais ma
revanche.
Comment avait–elle pu avoir mon numéro de téléphone ?
– C'est ton père qui m'a donné ton numéro,
répondit–elle à ma question muette.
– Comment va papa ?
Je le demandais sans attendre de réponse. Comment
mettre hors d'état de nuire son propre père ? Et qui était
Irène ?
– C'est pour ça que je t'appelle Nelly. Ton père
n'est pas revenu depuis trois mois à la maison. Il m'avait
dit qu'il partait pour un voyage d'un mois, depuis je n'ai
plus eu de ses nouvelles. Quelque chose lui est arrivée
Nelly. Je m'inquiète. Il m'avait dit un jour que s'il venait
à s'absenter longtemps, je devais t'appeler. Je ne sais plus
quoi faire et puis, ton frère Georges est malade. Ça fait
deux jours.
Elle a continué ainsi, dégrénant son chapelet de
mauvaises nouvelles. À croire que dans cette famille,
rien n'allait.
J'ai raccroché, lui promettant de revenir.
J'allais rentrer à la maison.
Je le savais depuis longtemps. Je devais retrouver le
titan.

19
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Il avait volé ma vie. Il avait des comptes à me rendre à


moi et à la société.
J'étais songeuse.
Ma mère avait probablement une liste de récriminations
que je refusais d'écouter.
J'ai poussé un soupir.
Elle est apparue comme d'habitude. Silencieusement.
– Irène !
– Tu ne dors pas, Nelly ?
– C'est la deuxième fois aujourd'hui que tu me fais
ce coup. Peux–tu me dire ce qui se passe ?
– Nous devons bouger. Il est temps.
– C'est qui ce nous ?
– Toi et moi.
– Qui es–tu Irène ?
– Je croyais avoir répondu à cette question depuis
longtemps.
– Irène, ta réponse n'a jamais été ni claire ni
satisfaisante. Comment peux–tu être moi alors que
j'existe ? C'est impossible
Je ne crois pas à tout ce que tu racontes. Tu es apparue
un jour dans mon esprit. Ma sœur est morte. Tu as voulu
me faire croire que j'avais rêvé. C'est faux. Ma sœur
Irène existait. Tu es elle, mais je sais que tu n'es pas elle.
Ça ne peut pas être possible.

20
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Toutes ces questions vont me rendre folle. Qui es–tu


Irène ! Sommes–nous dans le monde parallèle ?
Irène s'est mise à sourire. C'était la première fois que je
la voyais sourire.
– Nelly, il n'y a pas de paranormal qui tienne. Tu
as toujours refusé de regarder la réalité en face. Je t'avais
pourtant avertie mais tu as refusé de m'écouter. Comme
toujours la soif de richesse rend sourd, aveugle et idiot.
À quoi t'a servi tout cet argent ? Tu t'es pervertie. Tu as
vendu ton âme au diable. La seule façon de la récupérer
est de mener une action digne qui puisse te racheter… tu
pourras alors partir dans la dignité.
C'est de ça dont il est question. Vivre dignement et
mourir tout aussi dignement.
Nelly, il est temps de te lever et de repartir à la chasse.
C'est à toi de voir, récupérer tout ce que tu as perdu…
Elle balaya la salle du regard en faisant la moue.
– Ou récupérer ton âme. Je te l'ai déjà demandé.
Es–tu avec ou contre moi ?
Je sais comment retrouver le Titan. Je suis partie Nelly.
Bonne nuit.
Et elle disparut.
J'ai frappé dans mon oreiller avec rage.
Je ne voulais pas devenir folle.
Je prendrai le premier bus à destination de la maison.

21
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

22
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 2 :

LE RETOUR À LA MAISON
Assise dans le bus, je regardais le paysage défiler. Au fur
et à mesure qu'on s'approchait de la destination, je ne
pouvais m'empêcher de puiser dans mes souvenirs
l'image de cette petite fille perdue.
Je me revoyais alors des années auparavant. Si crédule, si
perdue, je croyais alors que l'argent était le socle du
bonheur.
Je repensais à cette conversation avec ma mère :
" L'argent n'est pas tout dans la vie Nelly"
J'avais éclaté de rire.
" Si maman, l'argent est tout".
Fille insensée.
Je ne sollicite pas votre indulgence. Cette quête est la
mienne. C'est une dernière tentative de ma part de
retrouver ce que je n'aurais jamais dû vendre.
J'étais là. Retour au bercail.
J'ai essuyé prestement mes larmes.
Je devais tenir jusqu'au bout.
J'avais promis à ma mère que j'allais revenir.

23
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Je regardais les gens autour de moi. Ils me semblaient si


insouciants. Savaient–ils que le monde qui les entourait
n'était pas ce qu'ils voyaient ?
J'ai fermé les yeux quelques instants. J'avais besoin de
repos.
Ma respiration était de temps en temps difficile. Avec la
ceinture qui me tenait l'abdomen, il m'était parfois
impossible de trouver un bon rythme respiratoire. Mon
abdomen était la seule preuve tangible que tout ceci avait
existé. Les asticots que j’abritais me rappelaient que
j'avais vécu une autre vie.
J'ai laissé défiler dans mon esprit tout ce qui s'était passé.
Il était temps de recommencer et de bien faire.
Pour moi, il se faisait tard. Pas pour vous.
La voix du chauffeur me tira de mon demi–sommeil.
J'allais descendre lorsque j'ai vu un enfant assis au bord
de la route, Un plat dans la main, il avait l'air pâle et
semblait amaigri.
Il scandait : " Une pièce, une pièce"…
Une dame qui passait près de lui se courba pour lui
tendre une pièce de monnaie. L'enfant eut un rictus qui
me fit sursauter.
J'ai crié précipitamment à la femme de la fenêtre
– Ne lui donnez pas cet argent, c'est un piège !
La femme ne m'avait pas écoutée. Les gens autour de
moi ont commencé à me bousculer.

24
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Je me suis frayée un chemin rapidement pour sortir.


Quelques secondes plus tard, j'étais dehors. J'ai cherché
du regard la femme et l'enfant. Il n’y avait plus personne
: envolés, disparus. Comme un mirage.
Ça recommençait.
Bienvenue à la maison Nelly, me suis–je dis en avançant.
Mon arrivée était triomphale…. Elle annonçait déjà les
couleurs.
La maison familiale n'avait pas changé. Elle était la
même que dans mon souvenir.
Je m'étais souvent demandée au cours des mois écoulés,
pourquoi avec tout son argent mon père le Titan était
resté si pauvre ?
Qu'est–ce qui se cachait exactement derrière ses activités
?
J'avais eu de l'argent. Je l'avais montré aux yeux du
monde. À quoi ça sert d'avoir de l'argent si on doit
demeurer pauvre ?
C’est une question à laquelle seul le titan pouvait
apporter une réponse.
Pour le moment, je devais le localiser et le déloger.
Ma mère apparut.
– Nelly !
Je l'ai regardée. Elle semblait plus vieille que dans mon
souvenir. Que s'était–il passé ?

25
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Elle n'avait jamais cherché à savoir ce qui se passait. Ni


ma richesse soudaine, ni ma dégringolade n'avaient paru
l'émouvoir.
Elle avait cet air d'une personne complètement
indifférente à ce genre de détails.
Le curé avait parlé un jour du sang de la matrice.
Il avait dit que le sang de ma mère devait être versé.
Pourquoi ?
Une autre énigme à résoudre.
Après les effusions avec ma mère je me suis refugiée
dans ma chambre.
À treize ans, je rêvais de partir.
À treize ans, je rêvais d'une autre vie, meilleure.
À treize ans, je rêvais de richesse.
Je ne savais pas que je reviendrais un jour au point de
départ.
La porte s'ouvrit brusquement sur ma sœur.
Nous nous sommes regardées.
J'avais cherché à tuer son fils de trois mois plusieurs fois.
Je n'avais pas pu. Il était protégé par le sang de leur Dieu.
Enfin, elle fût la première à rompre le silence qui
devenait pesant.
– Nelly, que fais–tu ici ?
Était–ce une façon d'accueillir l'enfant prodigue ?
– Moi aussi je suis heureuse de te revoir Béa !

26
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Nelly, où sont tes beaux vêtements, ta belle


voiture ? Tu étais toujours si bien mise. Je n'arrive pas à
croire que ce soit toi là devant moi. Tu es
méconnaissable. Que t'est–il arrivé???

27
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

28
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

CHAPITRE 3 :

À LA MAISON

J'ai secoué la tête. J'ai observé ma sœur. Elle par contre


n'avait pas changé. Elle était restée si jeune et belle.
Elle s'assit sur le lit et me regarda. Face à mon mutisme,
elle ne savait quelle attitude adopter.
J'ai décidé de briser le silence.
– Salut Béa… Tu es toujours aussi ravissante.
Surprise par mon compliment, ma sœur sourit.
– Merci Nelly… toi par contre...
Elle laissa sa phrase en suspens. J'avais compris.
– Bea, parle–moi de ton Dieu s'il te plaît.
Ce fût la deuxième surprise de la journée.
– Nelly… je…
– Comment va ton fils ?
Je parlais bien de celui que j'avais voulu tuer.
– Il va bien. Le Seigneur le protège.
J'ai souri. Le Seigneur le protège. C'était vrai.
Maintenant j'allais aller au point principal
– Sais–tu où est papa ?
Bea fut surprise par ma question.

29
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Papa ? Maman dit qu'il travaille sur un chantier


dans une autre ville. Tu sais, je m’occupe très peu de ce
qui se passe dans cette maison. J'ai mes propres
problèmes à résoudre. Avec ce qui s'est passé
dernièrement, je préfère rester dans mon coin.
– Que s'est–il passé dernièrement ?
Quel épisode avais–je loupé?
– Papa a fait brûler la photo de tante Nelly !
Tante Nelly était celle dont je portais le nom et qui était
morte trois ans avant ma naissance. La première victime
de mon père. Je ne l'avais pas connue mais je lui
ressemblais trait pour trait...
Sa photo était toujours restée là au salon et je la regardais
parfois.
Elle était morte bien jeune.
– Mais pourquoi ?
– Qu’est–ce que j’en sais, Nelly ? Maman a fait
tellement de grabuges et papa lui a dit qu'elle pouvait
s'en aller si elle n'était pas contente.
J'étais choquée.
– Tante Nelly est décédée à quel âge, Béa ?
– Elle avait treize ans !
Ce chiffre m'a fait tiquer. Pourquoi treize ?...
J'ai sauté sur mes pieds
Tante Nelly était morte à treize ans, j'ai commencé ma
dérive à treize ans, Irène était décédée à treize ans.
30
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Pourquoi ce chiffre treize ?!!


– Je dois parler à maman, Béa.
Je commençais à comprendre. Ma mère ne put répondre
à aucune de mes questions. Elle alla rapidement à
l'hôpital rendre visite à mon frère.
Mon frère était dans une autre ville selon ma mère.
Je lui ai demandé pourquoi il devait se faire soigner loin
de sa famille. Elle ne m'a pas apporté une réponse
satisfaisante.
Ma mère m'avait appelée. Et pourtant à mon arrivée, elle
ne me disait rien.
J'avais occupé mon ancienne chambre avec son petit lit.
J'ai retrouvé ma mère dans la cuisine.
Elle était en train de faire la vaisselle. Ses gestes étaient
mécaniques.
– Parle–moi maman… comment va Georges ?
Pourquoi n'est–il pas ici ?
Elle s'est retournée vers moi le couteau en main l'air de le
pointer dans ma direction.
Instinctivement, j'ai eu un mouvement de recul.
– Maman !
– Nelly, s'il te plaît, ne me pose plus de questions.
J'étais surprise
– Mais c'est toi qui m’as fait appeler.

31
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Oui Nelly... tu devais rentrer à la maison... c'est


important. Nous sommes une famille... ce n'est pas bien
que ses membres soient éparpillés partout dans le monde.
Mon fils est souffrant... j'ai une autre fille qui vit à l’autre
bout du pays. Je veux que ma famille soit autour de moi.
– Parlant de famille, où est papa ?
– Je te l'ai déjà dit.
– Tu ne m’as rien dit maman ! sinon, je ne poserais
pas la même question plusieurs fois. Comment peux–tu
vouloir tous nous avoir sans papa ?
Elle s'est retournée et a continué sa tâche. Elle semblait
ne plus m'écouter.
Qu'est–ce qui s'était passé en douze mois...
Pour ma part, j'aurais pu vous expliquer ce qui m'était
arrivée.
Du jour au lendemain j'avais tout perdu.
Mes biens s'étaient envolés. Je m'étais retrouvée dans la
rue. J'avais fui la ville pour me réfugier loin là où
personne ne verrait ma décrépitude. J'étais revenue pour
un but précis.
Philip avait bloqué tous ses numéros... je ne sais pas
comment il avait su que désormais, j’étais au courant de
tout.
Sûrement mon père lui avait tout dit.
Maintenant, je me retrouvais chez moi avec une mère
taciturne et un père recherché, absent.

32
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Maman, que s'est–il passé avec la photo de tante


Nelly ?
Elle ne m'a pas répondu.
– Maman, comment Irène est–elle décédée ?
Cette fois, je l'ai sentie se crisper. Je commençais à poser
trop de questions.
J'ai compris plusieurs secondes plus tard qu'elle n'allait
pas me répondre, j'ai décidé de ressortir.
Une seule personne pouvait me guider.
J'ai appelé Irène... comme prévu elle n'est pas apparue.
Elle avait le chic d'apparaître lorsque ça l'arrangeait.
Maintenant que j'avais besoin d'elle, Elle était également
invisible.
Ma sœur Béa était reparti.
Je suis sortie précipitamment....Je me rendais en un lieu
improbable.
Il fallait que je parle au curé.

33
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

34
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 4 :

SUR LE SENTIER DE LA VÉRITÉ.


J'ai dû chercher durant un bon moment avant de pouvoir
retrouver l'église.
Elle n'avait pas changé.
Je ne savais pas si c’était le même curé qui y officiait.
J'allais avoir rapidement la réponse.
L'homme qui s'est avancé vers moi était le même que
celui que j'avais connu des mois auparavant.
Il sourit à ma vue.
– Nelly, tu es là !
Il m'attendait. Je l'avais compris.
– Bonjour mon père !
– Ça change de notre première rencontre. Tu es
différente.
Il marchait tout doucement, je devais suivre son rythme.
– Mon père, vous savez pourquoi je suis ici !
– Bien–sûr, c'est évident et ça se voit comme le nez
au milieu de la figure. Tu es aux abois. Tu as besoin de
réponses... personne n'est prêt à te les donner. Tu t'es
rappelé de moi. J'ai été celui qui à l'époque t'a alertée sur
le chemin de la perdition que tu avais empruntée. Tu n'as
pas voulu m'écouter. Je dois ajouter à ton crédit que tu

35
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

n'es pas totalement responsable de tout ce qui s'est passé


même si c'est toi qui a appuyé sur la gâchette. Nelly,
regarde–toi. Des millions jetés par la fenêtre des mois
auparavant, et aujourd'hui, tu ressembles à une
mendiante, tout cela en valait–il la peine ?
J'ai inspiré, expiré, inspiré, expiré...
Si ce curé continuait avec son sermon du dimanche, je
n'allais rien obtenir de lui.
– Mon père, est–ce nécessaire de me torturer ? Je
croyais que votre rôle était de me remonter le moral. Or
vous faites tout pour m'envoyer à la guillotine, pourquoi
?
– Tu t’es débrouillée toute seule pour y être Nelly.
– Et encore mon père ?
– Marchons et en silence.
– Mais…
– J'ai dit en silence !
J'ai voulu envoyer tout promener et m'en aller. Rien ne se
passait comme je l'avais prévu, je faisais face à des
personnes aux comportements étranges. Même l'homme
d'église censé être de mon côté me semblait tout à coup
bizarre…
Je le suivis comme la première fois à travers les dédales
de l'église.
Il m’emmena plus loin que dans mes souvenirs.
Il ouvrit une porte et me fit signe d'entrer…

36
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

La pièce était étroite et sombre. Elle était glacée. Je me


mis à frissonner... j'avais pourtant porté un vêtement
chaud.
Une chaise trônait au milieu de la pièce, il m'invita à y
prendre place.
Je m'assis et j’attendis... quelque chose allait se passer. Je
le savais… mais quoi ?
Le prêtre me souleva le menton. Il était debout.
– Es–tu venue pour te repentir ou recherches–tu
encore la richesse et le pouvoir ?
J'eus un sourire amer.
– L'argent que j'ai amassé durant une dizaine
d'années s'est envolé en un jour mon père. Je ne voudrais
pas paraître pathétique, mais cette fois–ci, je sais où je
vais. J'ai un abdomen ouvert qui abrite des asticots. Je
vais probablement mourir. Mais avant, j'aimerais
arranger tout ce que j'ai bouleversé. Je n'étais pas censée
devenir celle que je suis devenue. Si c'est possible d'avoir
une deuxième chance, je suis là pour ça mon père. Je
dois retrouver l'homme à la base de tout ceci et reprendre
dès le départ. Vous m'aviez dit la dernière fois que le
sang de ma mère devait être versé. Qu'elle était la
matrice. Je me suis vue couchée dans un tiroir. C'est le
moment des vérités mon père. Ma sœur décédée m'a fait
comprendre qu'elle était moi. J’ai vécu un ensemble
d'événements qui ont un point commun : l'église. Dites–
moi ce qui se passe mon père !
37
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'avais terminé. J'avais parlé sans interruption.


Le curé se retourna. Il fixait un mur. Il se mit à parler.
– Écoute–moi bien. C'était il y a bien longtemps.
Comment je connais l'histoire ? Tout simplement parce
que je suis un serviteur du Seigneur qui a pour rôle de
délivrer les âmes perdues. J'étais là au début. Ta tante
Nelly s'était confiée à moi…
– Ma tante ! Ai–je crié.
Le prêtre ne s'était pas retourné et n'a pas tenu compte de
mon interruption.
– J'avais déjà été ici des années auparavant. À
l’époque, c'était une petite fille de douze ans. Ton
portrait craché. Très pieuse, elle ne manquait pas une
seule messe. J'avais remarqué cette petite fille car elle se
tenait toujours à l'écart des autres. Un jour j'ai voulu
comprendre et savoir pourquoi elle était si timide. Je lui
ai dit d'attendre après la messe. Celle que tu as vue dans
le tiroir n'était pas toi Nelly. C'était ta tante ! Bien
évidemment, tes yeux t'ont joué des tours.
Je ne pus m'empêcher de pousser un cri.
– Mon père !
– La petite Nelly n'a pas voulu parler. Je lui ai
promis de lui venir en aide si elle se confiait à moi. Elle
paraissait déjà si blasée pour un enfant. Elle semblait
avoir perdu confiance en l'humain. Si jeune et déjà si
désespérée. Il me fallut un mois pour arriver à lui tirer un

38
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

mot. Elle vivait avec sa sœur aînée. Une chose la


dérangeait. Le mari de sa sœur ! J'ai voulu comprendre
ce qu'il se passait. Elle m'a dit qu'il avait signé un pacte
avec le diable. J'ai ri. Cette petite fille regardait beaucoup
de films de science–fiction sûrement. Mais elle a insisté.
Elle avait vu son beau–frère en pleine cérémonie
appelant des démons. Elle avait voulu parler à sa sœur
mais avait eu peur. Toutes les nuits, elle faisait des
cauchemars. Elle se réveillait en sueur sans savoir
pourquoi. Sa sœur, ta mère croyait qu'elle était possédée.
Elle a commencé à l'emmener chez des charlatans.
C'était la chose à ne pas faire. La petite Nelly a
commencé à dépérir. Pendant ce temps, le beau–frère
continuait ses pratiques. Nelly a cessé de se battre contre
son beau–frère. Il avait découvert qu'elle savait mais ne
pouvait pas parler. Que valait la parole d'une petite fille
face à un père de famille responsable ? Un père de
famille qui avait pris soin d'elle toute sa vie. C'était
difficile à croire mais ton père mangeait Nelly toutes les
nuits. Nelly priait pourtant. Mais elle n'était pas assez
forte pour lui à l'époque. J'ai voulu l'aider et la sortir de
là. Il était trop tard. Elle a été tuée. Elle n'a pas été tuée
par ton père comme tu le crois. Elle s'est tuée !
J'ai sauté sur mes pieds
– Non... ce n'est pas possible. le Titan a tué Nelly
et...

39
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Veux–tu la version vraie ou celle fabriquée,


Nelly ?
Il ne s'était pas toujours retourné.
– Je vous écoute mon père
– Alors, assois–toi !
C'était un ordre.
Je m'assis.
– Nelly était très pieuse. Je te l'ai dit. Mais elle
aimait lire. Elle étudiait la réincarnation et le livre des
morts. Ne me demande pas ce que c'est ! Elle avait grâce
à sa lecture appris des choses que même en un siècle je
ne pourrais maîtriser. En bref, elle pouvait mourir, se
réincarner, et se venger.
– Ça n'a pas de sens tout ça mon père…
– À l'époque, cela avait un sens. C'est pourquoi la
petite a préféré en finir. Ton père n'a rien vu venir. Il a
été mis devant le fait accompli. Nelly est revenue à la vie
comme elle avait dit trois ans plus tard. Comme par
magie, on lui a donné le même prénom ! Elle était
revenue. C'était toi ! Tu as toujours été Nelly. Tu étais
revenue. Ou plutôt elle a possédé le bébé qui était né. Je
ne sais pas comment expliquer tout ça. Je m'y perds.
Je m'y perdais également.
– Et pourquoi ?
– C'est à treize ans que Nelly devait détruire son
tyran. Treize ans était l'âge de sa mort.

40
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Malheureusement, à treize ans, un évènement imprévu


est venu tout bouleverser. Son beau–frère avait réussi à
se préparer. Il avait compris que sa fille n'était pas sa
fille. Grâce à ses pouvoirs sataniques, il a réussi à la faire
partir. En te laissant, il venait de commettre la pire erreur
de sa vie. Il laissait un monstre sur terre. Cette soif qui t'a
animée toute ta vie. Cette envie folle de vouloir tout
posséder sans aucun effort. Cette folie des grandeurs. Tu
devenais ainsi la créature de ton père. Tu étais comme
lui. Tu as commencé à te perdre. La suite, tu la connais.
Le jour où tu as pu intégrer leur milieu, c'est ce jour où
Nelly a compris que rien n'était terminé. Elle a possédé ta
sœur cadette Irène. Malheureusement, pour la seconde
fois, rien ne s'est passé comme prévu. Le Titan a encore
réussi à déjouer ses plans. Elle est morte. Cette fois–ci,
Irène n'a pas pu survivre. L'esprit de Nelly, lui ne s'est
jamais reposé. Il s'arrêtera le jour où le Titan sera mis
hors d'état de nuire !
C'était tiré par les cheveux.
– C'est un scénario de science–fiction mon père !
Vous devriez le vendre à Hollywood !
– C'est la réalité. C'est une histoire vraie. Rien n'a
été inventé.
– Impossible ! Permettez–moi d’en douter mon
père.
– C’est ton droit Nelly. Tout ce qu'on ne voit paraît
impossible. Mais ça ne signifie pas que ça n'existe pas.
41
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

42
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 5 :

NELLY.
Ma discussion avec le prêtre avait fait naitre plus de
questions que de réponses.
Je me sentais plus perdue que jamais.
Le curé m'avait rappelée qu'aujourd'hui, j'étais la
dernière chance. J'étais celle qui allait mettre fin à tout.
Une sonnerie nous avait interrompu.
Son téléphone à l'oreille, il s'était retourné vers moi.
– Désolé Nelly, j'ai une urgence. Tu as l'essentiel.
À toi de faire le reste !
– Mais qui suis–je ? Nelly, Irène ou tante Nelly ?
C'était amusant de poser la question ainsi.
– Débrouille–toi pour le découvrir rapidement.
Regarde ce qu'il a déjà fait de toi. Vas–y et retrouve–le.
– Mais où ?
– À l'endroit le plus improbable. Là où tu n'aurais
jamais pensé. Aucun être humain doté de raison ne
pourrait croire à cette histoire. C'est ainsi, les choses les
plus incroyables existent ici bas, pourtant notre esprit
humain n'accepte pas cette réalité. Reviens–moi quand tu
seras prête.

43
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Je suis sortie. La nuit était tombée. Je flânais dans la rue


en ruminant. Rien n'avait plus jamais été pareil depuis le
jour où j'avais rencontré Philip. Il était celui qui m'avait
emmenée sur le chemin de la perdition. Même si dans le
fond, j'étais déjà mauvaise, il avait contribué à ce que ce
côté obscur s’accentue. Je devais retrouver Philip.
J'ai souri en m’éloignant. Ceci devenait bizarrement
intéressant.
La maison était calme. Ma mère était sûrement allée
rendre visite à ma sœur. Quant à mon frère, j'avais décidé
d'aller lui rendre visite après avoir parlé avec Philip. Il
me restait Irène. Si tout se passait bien, je devais avoir
terminé à la fin du week–end.
Je me lève et une fois de plus je me dirige vers la fenêtre.
J'ai déposé mon stylo.
Je sais que mes écrits doivent rester. Mes écrits
témoigneront de tout ce que j'ai traversé. Mes écrits n'ont
pas pour but de me dédouaner ou de vous emmener à me
pardonner.
Je sais que je me suis mal comportée.
J'ai tué. J'ai menti. J'ai enrôlé des innocents. J'ai
contribué à la destruction de l'espèce humaine.
Je vais le ressasser jusqu'à mon dernier souffle.
Je voulais ce que je croyais la source de vie.
Je croyais bêtement qu'être riche était une question
d'argent.

44
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Me pervertir, me renier, n'était pas important. Seule


m’importait la vie que je voulais mener. Je l'ai eue. Je l'ai
également perdue.
Aujourd'hui, c'est le bouquet final d'une vie qui n'aurait
pas dû être celle que j'ai menée.
Je laisse tomber le lourd rideau. La confession du prêtre
fait naître en moi une sensation bizarre. J'ai vécu au sein
d'une famille maléfique. Pourquoi mon père a t–il décidé
brusquement de briser le portrait de ma tante Nelly ?
Il n'y a pas de hasard dans la vie.
Tout est écrit. Tout a un sens.
Mis bout à bout, on retrouve le sens de tout.
Maintenant que j'avais une partie des réponses à mes
questions, je devais continuer.
Irène est apparue.
J'ai sursauté, la main posée sur la poitrine.
– Tu m'as fait peur.
– Tu t'attendais que je sois là pourtant
– Pas que tu me donnes un arrêt cardiaque Irène
– Ce n'est pas moi la source de tes déboires, Nelly
– Tu en fais pourtant partie, Irène. J'ai écouté le
prêtre. Je n'arrive pas à y croire. Est–ce vrai ? Tu m'as
délibérément induite en erreur, pourquoi ?
– Je t'ai toujours dit la vérité, Nelly.
– Ce n'est pas ce que le prêtre a dit, Irène. Tu as dit
que c'est le Titan qui avait tuée tante Nelly!
45
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– C'est le Titan. Tout ceci, c'est à cause de lui !


Irène était butée. Un fantôme têtu !
J'ai décidé de changer de tactique.
– Où est le Titan, Irène ?
– Je croyais que tu le recherchais !
– Tu as dit que j'étais toi. Mais ce n'est pas
exactement ça. Tout ce que tu as raconté n'était pas
l'exacte vérité. Tu es l’esprit de tante Nelly. Par contre,
La question qui demeure est : qui suis–je ?
– Nelly, tu devrais savoir qui tu es pourtant. Ce
n'est pas à l'autre de te le dire. Continue à creuser. Tu
sais au fond de toi qui tu es. Ne joue pas à l'autruche en
enfouissant la tête dans le sable. Ceci doit s'arrêter et
vite. Le diable n'a jamais gagné. C’est impossible. Les
agents du diable sont partout. Ressaisis–toi et lève–toi
s'il te plaît. Tu es Nelly !

46
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 6 :

LA RECHERCHE.
Il arrive dans la vie des moments impossibles à décrire.
Ces moments où vous vous demandez si tout est réel.
Comment les évènements ont–ils fait pour s’emboîter
ainsi ?
Imaginez que vous vous réveillez un matin avec la
sensation de ne plus être vous. Imaginez que d'un seul
coup, vous soyez dépossédé de tout ce que vous aviez.
Croyez–vous au surnaturel ? Croyez–vous aux choses
invisibles ? Croyez–vous que ce soit possible de vivre
des scènes de film dans la vie réelle ?
Lisez toute mon histoire et répondez à la fin.
J'avais terminé avec le prêtre et Irène.
Bien que le prêtre ne m'ait pas proposé la moindre
esquisse de solution, je savais que tout allait prendre
forme à la fin.
Revoir Philip ? oui mais où ? et comment ?
À l'époque, notre rencontre s'était faite naturellement lors
d'un événement mondain.
Aujourd'hui, je n'étais plus qu'une loque. Je n'avais plus
accès à ces cercles fermés.
Il me fallait pourtant le trouver. Mettre la main sur Philip
c’était faire un pas vers le Titan.
47
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Depuis ce jour où j'avais compris que Philip et le Titan


étaient un, je ne l'avais plus revu. Comme mon argent, il
avait disparu sans laisser de traces, comme s'il n'avait
jamais existé.
Ma mère était introuvable. Après mon père, c'était ma
génitrice qui quittait la maison. Et pourtant, elle était
celle qui m'avait demandé de rentrer… ce comportement
de plus en plus étrange m'étonnait.
Bon, j'avais à parer à plus urgent.
J'ai commencé à traîner dans les soirées arrosées. Sans
être dans le milieu, je savais où les fêtes avaient lieu. Je
pouvais encore m'y rendre même si je ne pouvais pas
entrer.
J'étais allée rendre visite à mon frère mais je n'avais pas
pu le voir... c'était une clinique privée où les visites
étaient interdites. Ils m'avaient dit que l'ordre leur avait
été donné de ne laisser entrer personne, même pas les
membres de la famille. Seule ma mère avait le droit d'y
entrer.
Puisque cette dernière était portée disparue, c'était
impossible pour moi de le voir.
J'avais essayé de joindre ma mère sur son téléphone mais
sans succès. Elle m'avait juste laissé un message me
demandant de profiter de son absence pour me reposer.
Comme si j'étais venue me reposer !

48
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Ma sœur Béa semblait plus occupée que jamais. Mon


autre frère vivait à quelques kilomètres de nous. Mais lui
et moi n'avons jamais eu de bonnes relations. C'était
l'aîné de la famille. Je n'aurais jamais demandé son aide
même s'il avait été la dernière personne sur terre.
En conclusion, je me retrouvais seule dans une maison
que j'avais fui de toutes mes jambes une dizaine d’années
plus tôt.
Ma vie d'antan m'avait laissé très peu de temps pour me
faire des amies. Celles que je connaissais et qui étaient
des personnes importantes dans la ville étaient des agents
du Titan. Elles ne pouvaient plus me parler.
Il ne me restait plus que ma seule compagnie.
Ce soir–là, j'attendais devant une nouvelle boîte de nuit
connue pour sa fréquentation lorsque je vis une voiture
garer. Sans même avoir vu le conducteur, je sus qui en
était le propriétaire. Comme un chien reniflant la piste
d'un os, certaines odeurs ne s'oublient pas. Les agents du
Titan avaient cette odeur particulière qui permettait de
les distinguer des autres même au milieu de la foule.
Il descendit. Il sentit ma présence comme j'avais senti la
sienne. Il se retourna vers moi. La distance n'avait plus
d'importance. Il me fixa dans les yeux malgré la distance.
Nous étions loin l'un de l'autre. La pénombre n’aidait pas
mais on se voyait.
Philip retourna la tête et fit un geste à un homme resté en
retrait.
49
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Il se dirigea vers moi et s'arrêta à quelques pas.


Il était bien mis. Il avait cette élégance et cette prestance
que j'avais connu dès le premier jour ; c'était un homme
élégant, beau, mais vide à l'intérieur. Un tombeau
blanchi. Il avait ses démons.
Comme si on s'était quitté la veille, il me dit :
– Nelly, tu n'as pas l'air en forme.
– J'ai pourtant fourni un grand effort vestimentaire,
Philip !
– Alors, que fais–tu là ?
– Je voulais te dire bonjour.
Il mit les mains dans ses poches. Ce type avait été mon
mentor. C'est lui qui m'avait transformée... c'est lui qui
avait été à l'origine de tout. Durant dix ans, il avait tout
contrôlé. Il avait guidé ma vie. Il m'avait fait vivre une
aventure incroyable qui s'était révélée fatale pour moi.
– C'est gentil de ta part. Une visite de courtoisie.
Qui l'eut cru ! Un an après, Nelly ! Es–tu revenue parmi
nous ? Nous avons regretté ton absence, tu sais.
J'ai eu envie de hurler qu'il était un menteur. Je n'ai pas
pu. Chaque mot valait son pesant d'or.
– Alors Philip, toujours dans la même vie ?
Il a tiqué ou plutôt il a eu un mouvement de répulsion.
Nous étions là, debout, faisant la conversation comme
deux amis parlant de la pluie et du beau temps. Qui
aurait pu imaginer que cet homme cachait en fait une

50
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

cruauté sans pareille? Philip se recula soudain comme si


j'étais devenue une pestiférée.
– Au revoir Nelly, si j'étais toi, je m'en irais loin
d'ici pour ne plus jamais revenir.
J'avais compris le message.
– Où est le Titan ?
Il ne dit rien.
– Où se trouve–t–il ?
– Veux–tu réellement que je réponde à cette
question ?
– Oui ! Mais je sais que tu ne diras rien...
Une jeune femme, juchée sur des talons hauts s'approcha
de nous. Malgré la pénombre, je pouvais noter qu'elle
était outrageusement maquillée. Celle–ci avait confondu
la boîte de nuit à un bal masqué ou quoi? Était–ce sa
nouvelle trouvaille ?
Philip avait trouvé un autre cobaye prêt à obéir à ses
ordres.
– Philip, tu viens? Lui demanda–t–elle en posant
la main sur son épaule. Elle croyait marquer son
territoire... Ce geste, je l'avais fait des milliers de fois. À
l'époque, je croyais être sur le bon chemin.
Les événements passés m’avaient retiré mes œillères.
– C'est toi la nouvelle ? Vendre ton âme au diable
ne te rendra pas plus heureuse, tu sais. As–tu déjà dansé
au cimetière ? Si non, tu devrais t’échapper maintenant.

51
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Cours aussi rapidement que te permettra tes petites


jambes ! Vas–y...
Ni elle, ni Philip ne s'attendaient à un discours pareil. La
jeune femme eut un hoquet. Je me suis retournée vers
Philip :
– Demain, 11 h à la même place. On se retrouvera.
Ne sois pas en retard. Avant de m'en aller Philip, j'ai une
mission à terminer. Passe un message au Titan. Il ne
pourra pas aller plus vite que son ombre. Il comprendra.
Bonne soirée ! Et mademoiselle, je te conseille de t'en
aller. L'argent ne peut pas tout.
Je me suis retournée et je suis partie. J'ai senti le regard
pesant de Philip dans mon dos. J'ai compris que je venais
de mettre un coup de pied dans la fourmilière. Je l'avais
fait depuis notre première rencontre. Ceci n'était qu'une
suite logique de ce qui allait se passer.
Le rideau pouvait être levé.

52
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 7 :

MA MÈRE
Celle qui nous a donné la vie, celle qui est prête à tout
sacrifier, même sa vie pour nous. Cette personne capable
de traverser littéralement le feu pour nous. Elle reste
unique, elle est notre mère.
Je me rappelle de ce jour comme si c'était hier. J'avais
cette envie folle de tout posséder. Je n'étais pas assez
rassasiée. Je voulais tout.
Ma mère m'avait regardée.
«
– Nelly, parfois ce que nous désirons le plus est la
chose qui cause notre mort.
– De quoi parles–tu maman ?
– De cette soif effrénée vers l'argent et le pouvoir
que je lis en toi. Reviens sur terre ma fille et ne rêve plus.
Nos rêves ne doivent pas nous conduire à notre perte. Ils
doivent nous guider et nous pousser à donner le meilleur
de nous–mêmes. Un rêve qui nous pervertit n'en est plus
un. Éloigne–toi s'il te plaît. »
J'avais éclaté de rire.
Oh insensée ! Si j'avais su.
Depuis cette fameuse nuit où j'avais passé ce contrat avec
Irène.
53
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Il lui restait cinq jours à vivre. Béa m'avait appelée en


pleurant. Je ne sais pas par quel coup de baguette
magique les choses avaient pu s'arranger. Ma mère s'était
relevée comme si elle n'avait jamais rien eu.
J'avais passé un contrat.
J'avoue que mes récits sont le résultat de ce contrat que
j'ai passé avec Irène.
C'était le prix à payer pour qu'elle ne meure pas.
Je ne l'aurais pas supporté.
J'aurais tout fait pour la protéger. C'est ce que j'avais fait
et que je devais faire.
Elle avait sûrement quelques réponses. Elle avait vécu
plus de quarante ans avec le Titan. Cet homme était
indirectement à l'origine du décès de sa sœur. Elle ne
pouvait pas avoir jamais rien vu ou entendu.
Je me rendais compte à présent que ma mère était un
pion important dans ce jeu qui m’opposait à mon père.
Je devais l'obliger à me parler.
Toutes ces fuites depuis mon retour n’auguraient rien de
bon.
Elle fuyait quelque chose.
Je devais découvrir ce que c'était.
Mais où était–elle passée ?...
Les complications affluaient.
Je me suis couchée cette nuit–là en pensant à ma mère.

54
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'ai fermé les yeux en me promettant de lui dire la vérité,


du moins, celle qu'elle pouvait comprendre.
Le jour allait se lever... j'ai ouvert les yeux.
Je n'ai pas compris ce qui se passait. J'ai poussé un
hurlement. J'étais enfermée dans une caisse en bois... j'ai
compris à sa forme que j'étais dans un cercueil.
Je venais de recevoir mon baptême de feu !

Chapitre 8 :

LA PROMESSE
Une fois qu'on reconnaît quel bout saisir, les choses vont
vite. Le tout est de ne pas paniquer et de rester concentré
sur son objectif.
Depuis le début de ma quête, il ne s'était pas passé un
jour sans que je ne doute de moi–même.
Ce qui m’arrivait était sûrement le résultat probant d'une
vie dissolue et d'un passé inconnu de moi.
Nos actes, nos actions sont comme notre ombre. Ils nous
suivent partout. Qu'on le veuille ou pas, un jour ou
l'autre, on paye l'addition. Que s'était–il passé entre ce
moment où je tombais dans les bras de Morphée et mon
réveil subit ?
Ceci n'était pas le fruit du hasard !
Je l'ai souligné dès le départ, rien n'est le fruit du hasard.

55
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Je me suis mise à hurler et à cogner au–dessus de moi de


mes mains.
J'avais adopté la meilleure stratégie.
La caisse laissait paraître une fine ouverture comme un
trou de la taille d'une aiguille au–dessus de moi. Je
pouvais voir que le jour s'était levé.
Mais que faire ?
Je ne pouvais y rester indéfiniment. J'allais bientôt
m’étouffer malgré cette petite entrée d'air.
Je me suis mise à gigoter. L'espace était très restreint
pour me permettre de me retourner.
Plusieurs minutes plus tard, j'avais les deux bras en l'air,
à essayer de chercher à repousser le couvercle de la
caisse.
Rien ne bougeait.
Mes tentatives étaient comparables à un coup d’épée
dans l'eau.
Tante Nelly !
Oui, tout ceci avait commencé avec ma tante Nelly. Elle
m'avait laissé un héritage lourd que j'avais traîné toute
ma vie.
Elle s'était mise en tête de se battre contre un homme
puissant. Ce n'était qu'une enfant.
Mes bras commençaient à me faire mal. Je les ai baissés.
Ma position était exactement celle d'un corps dans un
cercueil.

56
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'ai fermé les yeux très fort et j'ai imploré Irène


d'apparaître. Ce n'était qu'un fantôme mais elle seule
pouvait m'aider.
Quelques secondes plus tard, j'entendais sa voix. Elle
s'était assise au–dessus du cercueil
– Alors Nelly, maintenant tu dors dans les cercueils
? Que fais–tu ici ?
Comme si je le savais ! J'avais encore assez d'énergie
pour murmurer :
– Irène, sors moi d'ici s'il te plaît…
J'écoutais sa voix et rien d'autre.
– Comment veux–tu que je puisse t'aider Nelly ?
Je ne suis qu'un enfant. Ce cercueil est bien trop lourd
pour moi.
– Irène ! Je suffoque, fais vite !
– Nelly, combien de fois t ai–je dit que ton salut
viendra de ta capacité à lire et à croire à ce qui est autour
de toi ? Pourquoi veux–tu résister ?
De quoi parlait–elle encore ? Je n'étais pas en état de
soutenir un discours.
– Irène, sors moi d'ici !
– Tu dois me promettre une chose, Nelly.
Je commençais déjà à avoir mal à la gorge. J'ai
commencé à tousser.
– Irène, tout ce que tu veux!

57
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Promet–moi qu'à la fin de tout ceci, tu auras un


cœur pur ?
– Que veux–tu dire ? Je ne comprends pas... je...
Une autre quinte de toux me coupa le souffle.
– Promet le moi.
J'aurais promis de refaire le monde à cet instant.
– Oui… oui… tout ce que tu veux...
Elle n'a plus répondu.
Soudain, j'ai entendu des bruits. Une impression qu'il y
avait un mouvement là–haut et le couvercle qui glissait.
Un visage stupéfait, un homme qui me regardait et s'est
mis à hurler à ma vue. Tout doucement, avec la force qui
me restait, j'ai pu m’agripper au bout du cercueil pour me
hisser jusqu’à l'extérieur.
L'homme criait en s'enfuyant.
Je suis sortie et me suis écroulée au sol.
Autour de moi, il y avait plein d’autres cercueils. J'avais
atterri dans un dépôt vente, au milieu de plusieurs autres
cercueils.
J'ai pu me mettre debout. En titubant, j'ai cherché ma
route. Cet homme était probablement le propriétaire du
magasin. En ouvrant sa boutique, il ne s’attendait pas
sûrement à y trouver une personne vivante.
J’imaginais déjà les titres des journaux le lendemain :
Une jeune femme passe la nuit dans un cercueil !

58
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Le temps pressait... je devais me bouger. Irène venait


encore une fois de plus de me piéger.
Je repose mon stylo et je pousse un dernier soupir.
Mes forces sont en train de m'abandonner.
Je ne sais pas si je pourrais tenir jusqu'au dernier mot. Et
pourtant, il le faut.
J'avais promis. J'avais promis à Irène de tout mettre par
écrit. Ceci restera comme une preuve tangible et
indiscutable de tout ce que j'avais vécu. Rassurez–vous,
ce n'est pas sur la planète Mars mais ici, sur terre. Je
tiens à aller au bout de mes écrits. Je dois le faire pour
lever le voile. Je dois le faire pour vous emmener à
comprendre exactement ce que j'ai traversé.
Comme douze mois plus tôt, votre magnanimité ne
m'intéresse pas. Ce que je vous demanderais est de faire
très attention. Soyez attentifs à ce qui vous entoure.
Soyez vigilants. Ouvrez les yeux. Faites attentions aux
endroits où vous posez pas vos pieds.
Mon histoire est semblable à une télé réalité, mais elle
pourrait vous arriver à vous.
Après ma sortie du cercueil sans savoir comment j'y
avais atterri, je me suis dirigée en titubant dans la rue.
Les passants me regardaient. Les gens se retournaient sur
mon passage. J'avais l'air négligé et je donnais
l'impression de n'avoir pas dormi depuis des jours.
J'avais miraculeusement mon téléphone sur moi. Il était
éteint. Je l'ai rallumé.
59
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'ai voulu lancer un appel. Pas de bol, je n'avais pas assez


de crédit pour le faire. J'ai supplié un homme qui passait
de me prêter son téléphone pour quelques secondes
– Vous allez bien madame ?
Il semblait vraiment soucieux de moi, probablement à
cause de mon aspect physique négligé. C'était la
première personne depuis fort longtemps qui se souciait
de moi.
J'ai souri
– Oui... oui... juste un peu éméchée mais ça va
aller... je voudrais appeler ma sœur pour quelques
secondes, pouvez–vous m'aider.
Il m'a tendu son téléphone comme si c'était la huitième
merveille du monde.
– Je vous en prie, allez–y.
J'ai appelé Béa.

60
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 9 :

MON FRÈRE
Béa n'a rien dit jusqu'à la maison. Elle ne m'a posée
aucune question. Elle semblait déjà habituée à mes
extravagances. Les lèvres serrées, elle avait le regard
droit figé devant elle.
J’étais déjà tombée très bas pour elle. Elle ne parvenait
plus à me comprendre. Elle m'a conduite à la maison. J'ai
pris un bain. En défaisant mes bandages, je me suis
rendue compte que mes asticots grossissaient de jour en
jour. Après avoir vécu tant d'années ensemble, je
comprenais leur embonpoint. Bizarrement, aucun n'était
jamais tombé. Ils étaient toujours restés là, à l'abri. Je
devais juste les maintenir avec ma ceinture abdominale...
je les serrais très fort.
Personne ne pouvait deviner que je les portais.
Je suis sortie de la chambre. Une odeur alléchante m'a
chatouillé les narines. Béa avait préparé le petit–
déjeuner. Pourquoi s'était–elle donnée cette peine ?
Elle s'est retournée à mon entrée :
– Tu vas bien ? Non... je ne devais pas poser la
question. ça se voit que tu ne vas pas bien. Que t'est–il
encore arrivée Nelly ? Pourquoi ne peux–tu pas vivre
comme tout le monde ?

61
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'ai eu un sourire désabusé.


– C'est ça ! Comme si tu ne le savais pas!
Béa a déposé le verre qu'elle tenait encore en main pour
se diriger vers moi. Elle m'a tenu l'épaule en me fixant
droit dans les yeux.
– Nelly, je t'ai peut–être donné cette impression de
ne pas tenir à toi mais c'est faux. Tu es ma petite sœur.
Lorsque tu es née, tu étais tellement belle et posée. Tu
n'avais jamais créé de problème mais à treize ans, tu as
changé. Tu es devenue une autre. Je ne comprenais pas
cette obsession pour l'argent et la vie facile. Je t'avais dit
depuis longtemps que tout ça n'est pas nécessaire et peut
te conduire à ta perte. Tu ne voulais écouter personne et
n'en faisais qu'à ta tête. C'était en contraste même avec ce
qu'on avait toujours su de toi. Celle dont tu portes le nom
était une jeune fille posée et qui ne cherchait pas
d’histoires. Elle est morte dans de circonstances difficiles
à déterminer. Nelly, je suis désolée pour tout ce qui t'est
arrivée. Tu avais cette richesse que tu désirais tant mais
tu as tout perdu. Papa nous a tout expliqué. Ce n'est pas
la fin du monde. Tu peux encore te relever. Change de
vie et crois que le Seigneur peut t'aider.
J'ai voulu éclater de rire mais son ton sérieux me retint
de le faire. Comme ça, mon père avait tout dit à la
famille ? Mais j'étais sûre qu'il avait choisi ce qui
l'arrangeait. Il n'avait pas pu dire toute la vérité.

62
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Je pris place en remerciant sincèrement ma sœur. Elle ne


pouvait pas deviner que j'avais voulu tuer deux de ses
enfants !
Une phrase retint mon attention
– Qu'as–tu dit Béa ? Qui fête son anniversaire ce
week–end ?
– Tu as oublié, Nelly. Tu oublies toujours tout
d'ailleurs. La petite Clara aura treize ans ce samedi. C'est
fou ce que le temps passe.
Qui était Clara ?
J'ai sauté de ma chaise
– Qui est Clara ?
Ma sœur m'a regardée
– Tu n'as pas oublié au moins ?
A voir la tête que je faisais, elle a compris que j'avais
oublié.
Clara était la fille ainée de notre frère aîné. Elle allait
avoir treize ans dans deux jours. J'avais compris.
– Conduis–moi chez elle s'il te plaît !
Je devais me rendre chez mon frère. C'est là où
m'attendait la fin de mon aventure.
Mon frère était déjà un adolescent lorsque je suis née.
Lui et moi ne partagions rien en commun. Je gardais de
lui l'image d'un homme taciturne, toujours grognon.
J'avais complètement oublié son existence. Il était si

63
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

effacé que je m'étais demandé plusieurs fois s'il faisait


partie de la famille.
Remarquez, je n'ai pas souvent parlé de lui. Apprendre
qu'il avait une fille si grande m'a fait un choc.
Avais–je connu ma nièce auparavant ? Sûrement oui !
Je pris rendez–vous avec Béa pour le lendemain. Si mes
soupçons s’avéraient fondées, elle serait la prochaine
victime du Titan.
Ma mère toujours introuvable m'avait laissé un message.
" Désolée de t'abandonner ainsi Nelly, mais je suis à
l'hôpital. Je tiens compagnie à ton frère. Tu n'as pas
besoin de venir. Range la maison. Je serai là le matin et
on pourra parler".
C'était tout.
Je n'ai plus cherché à décortiquer ce message trop lourd
de sous–entendus pour moi. Après le départ de Béa, je
me suis mise à fouiller la maison. Il n'existait plus aucun
portrait de tante Nelly. Je n'ai vu aucune photo. C'était
bizarre. C’est comme si elle n’avait jamais existé.
La maison semblait plus froide que jamais. Je me suis
rappelée que la maison où j'ai grandi était accueillante.
Que s'était–il passé ces dernières années ?
J'avais rendez–vous avec Philip. Il me restait juste
quelques minutes.
J'avais renvoyé à plus tard l’énigme du cercueil.

64
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 10 :

TOUT UN MÉLANGE.
Philip était assis à la terrasse du café et faisait semblant
de lire un journal.
C'était le lieu de notre premier rendez–vous. Je m'étais
assise là, des années plus tôt, attendant fébrilement,
croyant que ma vie allait changer.
Le choc entre le rêve et la réalité avait été brutal.
Il ne leva pas les yeux à mon approche.
Je pris place.
– La première fois, j'ai tourné autour d'une tombe.
Ce matin, je me suis réveillée dans un cercueil. Dois–je
considérer que j'ai évolué Philip ? Où voulais–tu me
montrer l’intérieur du cercueil du Titan ?
– Bonjour Nelly... j'ai passé une bonne journée et
toi aussi, j'espère ?
– Où est le Titan ? Peux–tu me dire comment tu as
connu mon père ? Était–ce un piège depuis le début ?
Pourquoi mon père est–il pauvre ? Que se passe–t–il ?
Crois–tu pouvoir tenir ainsi toute ta vie ? Philip, tu peux
encore t'en sortir tu sais. Nous pouvons vaincre le Titan.
Il suffit de le vouloir. Je...
Je me suis interrompue. Il venait de baisser son journal et
me dévisageait comme si j’étais une bête curieuse.

65
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Comment vont tes hôtes ?


Il regardait mon ventre. Je me suis tout à coup demandée
pourquoi il n'avait pas cherché à me retrouver. Il aurait
pu m'éliminer pour me faire taire car j'en savais trop !
Pourquoi ne l'avait–il pas fait ?
– Le Titan a toujours demandé qu'on te laisse
tranquille. Il a dit que tu retourneras à la maison le
moment venu. Il avait raison. Tu es revenue.
Il venait de répondre à une partie de ma question muette.
– Où est–il?
– Poseras–tu la même question toute la journée ?
– Non... j'ai une autre... que faire pour revenir ?
Il a souri
– Nelly, on ne change pas ce que nous sommes. Tu
seras toujours ce que tu as été. Une femme qui aime
l'argent ! Tu peux revenir si tu le désires, la porte est
ouverte. Tu seras accueillie par ta famille.
– Que dois–je faire cette fois pour réintégrer la
maison ?
– Tu n'as rien à faire, c'est nous qui allons te
guider...
Une serveuse qui approchait nous a interrompu.
– Tu vois cette femme enceinte là–bas ? Et si tu
prenais son enfant !
– Prendre son enfant ? Mais comment ?

66
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– C'est très simple. Tu peux boire son esprit en lui


ordonnant de te suivre.
J'ai secoué la tête
– Philip ! Je crains qu'après cette pause que nous
n'ayons plus les mêmes capacités. Le passage du cercueil
était vraiment nécessaire ?

J'avais détourné ses pensées de cette pauvre femme qui


ne savait pas ce qui se passait autour d'elle. Juste d'avoir
été au mauvais endroit au mauvais moment, elle risquait
de perdre son enfant et sa propre vie.
Philip l’a oubliée pour se concentrer sur moi. Le but de
ce rendez–vous était de sonder son esprit et de
comprendre jusqu'où il était prêt à aller pour maintenir sa
place.
J'avais eu ma réponse.
En attendant, je devais retourner chez le curé.
Je n'avais pas fait deux pas dans la rue, lorsque j'ai vu un
passant s'immoler subitement devant moi.
Les cris des passants et le capharnaüm que le spectacle a
créé m'a poussée dans une fosse.
Je me suis retrouvée dans la fosse, les fesses en l'air.
J’asphyxiais. J'entendais les gens hurler autour de moi.
Mon visage était contre la terre et j'ai vu cette main sortir
de la terre pour m'attraper et me tirer à l'intérieur. J'ai
hurlé de douleur.

67
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Cette main me tirait vers le sol.


– Laissez–moi s'il vous plaît… laissez–moi.
Je réussissais quand même à vouloir me débattre et à
m'en sortir. De toutes mes forces, je me suis jetée sur le
côté.
Je respirais encore rapidement lorsqu'une autre main,
celle–là, humaine est apparue.
– Madame, tenez ma main pour sortir de là, ça va ?
C'était un homme. J'ai levé mon regard vers lui. Il me
demandait si ça allait ?
Pour la deuxième fois de la journée, je prenais un bain.
Béa devait venir me chercher dans une demi–heure.
La scène de la rue m'a encore fait trembler.
A peine quelques heures depuis mon arrivée et les
évènements s'enchaînaient.
Ceci signifiait probablement que j'étais prêt du but.
J'aurais pu trahir ma promesse et retrouver mon ancienne
vie.
Pendant une fraction de seconde, j'ai pensé à ce que
j'aurais pu encore avoir. J'ai pensé à mon bel
appartement, à mes voitures, à mon train de vie si
magnifique. Je pouvais encore avoir tous ces biens mais
j'ai secoué la tête.
J'étais à un point de non–retour. Je ne pouvais plus
reculer.

68
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'avais fait une promesse des mois auparavant, je devais


la tenir.
Il était temps pour moi d’accélérer la procédure.
Béa est arrivée et m'a regardée. Elle voulut me dire
quelque chose mais se retint.
Elle me dit que notre rendez–vous ne pouvait plus tenir.
Elle devait emmener son fils à l'hôpital pour son rendez–
vous.
Justement, il attendait dans la voiture. C'était le fameux
enfant qui avait refusé de mourir un an plus tôt
– Tante Nelly est là Maty, tu lui dis bonjour.
Je me suis approchée toute souriante' le petit m'a fixé et a
poussé un cri à réveiller un mort…
Je ne l'avais même pas vraiment approché.
– Tiens, que se passe–t–il Maty ?
Ma sœur s’est retournée vers moi
– Désolée Nelly. Cet enfant est bizarre. Même
Papa ne l'a jamais approché. Ce n'est pas contre toi.
Elle m’a adressa un pâle sourire.
J'avais compris.
Maty me fixait toujours du regard.
Je lui dis tout doucement sans ouvrir la bouche.
" Je ne suis pas ton ennemi !"
Je ne sais pas s'il pût entendre car il détourna la tête.
– Il a quel âge Béa ?

69
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Maty a un an et demi. Il suce encore son doigt. Je


crois qu'il n'a pas compris qu'il n'était plus un bébé !
J'ai secoué la tête. Se faire repousser par un enfant vous
remettait les pendules à l'heure.
– Je suis désolée pour notre rendez–vous. Je
reviendrai te chercher ce soir si tu le veux bien.
– Béa, tu as dit que l'anniversaire allait se passer
demain ? Je proposerai qu'on y aille une bonne fois.
– Mais tu n'es pas invitée Nelly !
J'ai roulé des yeux
– Mais je suis sa tante. Ai–je besoin d’être invitée
?
– Ce n'est pas ça ?
Je ne comprenais pas la réticence de Béa.
De toutes les façons, tout était bizarre depuis mon retour.
Elle finit par accepter de venir me chercher pour
l'anniversaire.
Je devais profiter du temps qui me restait pour trouver
les réponses à mes questions.
Je pris la résolution de me rendre chez le prêtre.

70
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 11 :

LA PRIÈRE.
Les événements qui ne sont pas à même de nous faire
plier nous rendent toujours plus forts.
Malgré tout ce que je traversais actuellement, je gardais
la tête haute.
Je me demandais quand mes victimes allaient venir me
chercher.
Il ne devait pas le faire avant que je ne termine ce que
j'avais commencé.
Je pousse un soupir et je repose mon stylo. J'ai les doigts
ankylosés.
Des heures que je rédige.
J'ai l'impression que je vais craquer. Je dois pourtant
terminer ceci.
Tout à coup j'aperçois par ma fenêtre des ombres. Que se
passe–t–il encore ?
Je veux me lever mais je n'y arrive pas.
Ils viennent pour moi. Ils viennent me chercher… Ce
n'est pas le moment.
Je dois me dépêcher
– Non... laissez–moi terminer l'histoire. Je dois
tout raconter. Ils doivent savoir.

71
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Elles se dissipent et s’éloignent. Je pousse un soupir.


Je dois continuer.
Après le départ de ma sœur, je me suis rendue
rapidement à l'église…
Le prêtre était absent.
J'ai dit que je pouvais l'attendre.
Une trentaine de minutes plus tard, il est revenu.
– Nelly, que fais–tu là ?
– Mon père, j'ai encore quelques questions à vous
poser.
Il a hésité une seconde.
– As–tu terminé ?
– Je n'ai pas commencé mon père. J'aimerais
comprendre une seule chose. Qui est exactement mon
père ?
Il m'a fait signe de le suivre dans son bureau
– Quels souvenirs gardes–tu de ton père ?
– Il a toujours été un homme calme, attentif,
soucieux du bien–être de sa famille. Durant des années,
je l'avais toujours vu comme un perdant. Je me
demandais comment un homme pouvait accepter et se
contenter d'une telle pauvreté. J'avais juré que je ne serai
jamais comme lui, or c'est ce que je suis devenue. Mon
père, m'a toujours paru inoffensif. Apprendre qu'il était le
titan n'a pas été seulement un choc mais la destruction de
tout ce que j'avais réussi à bâtir. J'ai compris ce jour–là

72
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

que je ne maîtrisais rien. C’est lui qui avait toutes les


cartes. C’est lui qui me manipulait. Au final, l'homme
calme et posé s'est révélé être le loup. Comment
pouvais–je continuer Après tout ça ? Cet homme, mon
père m'a donné la vie. Il me l'a donné pour mieux
m’assujettir, me torturer. Qui est–il ? Pourquoi est–il
pauvre s'il est le titan ?
J'avais parlé d'un seul trait. Le prêtre, m'a une fois de
plus dévisagé.
– Qu'appelles–tu pauvre Nelly ? Sais–tu à quoi
renvoie la richesse dans le monde des ténèbres ? Vous
n'êtes que ses agents. C’est vous qui présentez les signes
extérieurs de la richesse telle que définie par l'Homme.
Mais en fait, rien de tout cela n'est vrai. Les maîtres du
monde, ceux qui tirent les ficelles sont parfois des
personnes insoupçonnables. Elles se nourrissent de toutes
les mauvaises actions que vous posez pour bâtir le
monde de l'obscurité. Ce monde inconnu où nous
sommes un jour ou l'autre piégé. Ton père possède plus
que tu n'en posséderas jamais pour mille vies. Il a choisi
cette vie comme le seul moyen de se couvrir. Il n'est pas
pauvre, si tu veux. Vous êtes assis sur une mine d'or.
Cette vie que tu as toujours adorée, ton père vous l'aurait
donnée s’il l'avait voulu. Il n'a pas voulu tous vous
impliquer dans ses activités. Il vous a caché l'essentiel de
sa vie.

73
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Je pleurais. Mes larmes descendaient, brûlantes et me


couvraient tout le visage.
– Mon père, votre DIEU, est–il aussi bon qu’on le
dit ?
– le Créateur, celui–là qui ne nous relâche jamais
est bon. Il nous a sauvés.
– Ce sont des fables mon père.
– Que veux–tu Nelly ?
– Est–ce qu'il m'acceptera un jour ? J'ai pris des
vies innocentes. J'ai fait des choses que je n'avouerais
jamais même sous la torture. Peut–il me pardonner s'il
est si bon ?
– Nelly, le Seigneur a dit dans sa parole, qu'une
femme peut oublier les fruits de ses entrailles mais lui
l'éternel, ne le fera jamais. C’est une réalité. Que tu crois
en un DIEU ou non, la réalité est immuable. On ne peut
pas la changer.
– Mon père, comment prie–t–on ? Pouvez–vous
m’apprendre à prier ? Dites–moi !
Je n'arrivais pas à croire que c'était moi qui implorais
ainsi pour une prière. J'étais tombée aux pieds de ma
chute. La nuit allait tomber et avec elle mes démons. La
seule façon d'affronter le titan était de passer du côté de
la lumière. Seule la lumière éteint l'obscurité.
– Je veux être baptisé, mon père. Je vous en prie.
Je venais de trouver mon arme contre le titan.

74
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 12 :
LE TITAN
Quelqu'un a dit un jour, il faut être proche de son ami,
mais encore plus proche de son ennemi.
Il est important de connaître exactement contre qui on se
bat. Un ennemi inconnu est mille fois plus dangereux
que des choix hasardeux.
Je me promettais de mettre ces préceptes en œuvre
désormais.
Dès mon entrée dans cette confrérie, j'avais toujours
voulu être au sommet
Qui était le Titan ?
Qui était cet homme qui avait mis sur pied cette
organisation machiavélique ?
Bizarrement, je n'avais jamais cherché à savoir
exactement dans quoi je m'étais embarqué. Recevoir et
dépenser sans compter étaient mes seules
préoccupations.
Je savais que tout en haut de la pyramide, existait celui–
là qui avait ses agents aux quatre coins du monde.
Cet homme puissant m'avait donné la vie. J'avais grandi
sous son toit comme une misérable.
Comme le prêtre l'avait dit, j'aurais pu vivre une vie de
princesse en toute insouciance si et seulement si mon

75
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

père avait dès le début vécu normalement comme tout le


monde.
Normalement pour moi peut–être. Il avait un autre but.
Comment et quand était–il devenu le Titan ? Qu'est–ce
qu'il recherchait ?
Pourquoi tenait–il sa famille dans cet énorme mensonge
durant toutes ces années.
Ma conversation avec le prêtre m'avait aidé.
Il m'avait parlé comme jamais. J'avais reçu ce baptême
comme un contrat. Désormais, j'étais sûre que j'allais
aller jusqu'au bout.
Me retrouver dans cette situation un an plus tard, qui
l'eut cru ?
Cela n’aurait pas été possible pour moi des années plus
tôt.
Ma quête incessante et infatigable avait pris fin un an
plus tôt.
Un nouveau chapitre de ma vie devait s'ouvrir même si
j'allais le refermer aussitôt.
Je me suis assise sur mon lit étroit et j'ai secoué la tête.
Le temps était beau. Tout autour de moi, régnait le calme
et la sérénité.
Un moment idéal pour méditer.
Après ma fuite, rester seule avec moi–même m'avait été
d'un grand secours. J'avais pour la première fois de ma
vie essayé de comprendre la femme que j'étais.

76
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'avais merdé et j'avais probablement grillé toutes mes


cartes.
Mais il était primordial de savoir et de comprendre
exactement tous les mécanismes qui m'avaient entraînée
dans ce merdier.
Un bruit se fit entendre au salon.
Je me levai en criant.
– Qui est là ?
Je savais que j'étais seule à la maison.
Ma mère n'était toujours pas revenue de son escapade
inconnue.
Je me suis dirigée vers la salle à manger. Les rideaux de
la fenêtre bougeaient comme si quelqu'un venait de
sortir.
C'était impossible… j'étais sûre d'avoir fermé cette
fenêtre un peu plus tôt.
J'ai tenu les battants pour refermer la fenêtre, une force
invisible les tenait fermement.
J'ai laissé tomber et je me suis dirigée vers la cuisine.
Le spectacle qui m'y attendait me laissa abasourdie.
Toutes les armoires et les marmites étaient ouvertes.
– Qui est là ?
Pas de réponses !...
Je n'espérais pas de réponse.
J'ai quitté la cuisine pour la chambre de mes parents.

77
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Comme la première fois, j'ai balayé du regard cette pièce


que j'avais fréquentée par le passé.
La pièce était sobre et élégante. Rien ne montrait qu'un
monstre l'occupait. Ma mère avait su rendre la petite
chambre bien accueillante. C'est ici que mes parents
avaient passé tout leur moment intime. Ça me fit bizarre
de violer leur intimité.
Je devais tout fouiller. Peut–être s'y trouvait–il un indice
pouvant me conduire au titan ?
Une heure plus tard, j'avais mis la chambre sens dessus
dessous.
J'avais tout renversé. On aurait pu croire qu'une tornade y
avait fait une apparition éclaire. Je n'avais rien trouvé. Je
ne savais pas ce que je cherchais exactement. Mais je me
disais que je le saurais lorsque j'aurais trouvé.
Je me suis laissé tomber lourdement sur le lit en poussant
un soupir.
– Papa, où es–tu ?
Les bruits à l'extérieur ont repris.
Je n'ai plus voulu vérifier car de toute façon, je n'aurais
rien trouvé.
Je me suis relevée et je me suis approchée du grand
miroir de ma mère accroché au mur.
Je regardais rarement mon image dans un miroir. Ce
n'était pas nécessaire. Philip disait que les miroirs

78
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

aspiraient notre âme et nous emmenaient à faire des


choses que nous n'aurions pas aimé.
Depuis ce fameux jour où Irène était apparue dans le
miroir de ma salle de bain, j'avais évité au maximum de
m'y approcher.
Je préférais éviter tout problème que je n'aurais pu gérer.
Depuis un an, je n'en avais pas regardé. Ça ne m'aurait
pas aidée.
Je fixais mon image et soudain j'ai senti une sensation
étrange. J'ai commencé à avoir froid. Je grelottais. J'allais
m'éloigner lorsque je fus subitement tirée vers le miroir.
Encore plus proche, j'avais mes lèvres collées sur la
glace.
Je ne pouvais plus parler.
J'ai placé mes mains fermement au mur pour reculer.
J'ai frappé du poing avec la main droite en cognant la tête
sur la glace. Une chose extraordinaire est arrivée.
Le mur s'est déplacé pour laisser place à un tunnel géant.
Le miroir m'avait projetée en arrière. La porte s'ouvrait
tout doucement.
Ébahie, j'ai fixé du regard cette entrée inconnue.
Je venais de découvrir l’antre du Titan. J'étais dans son
territoire.
J'ai fait quelques pas en arrière. Le temps d'attraper mon
téléphone posé sur le lit, d'allumer sa torche, Je me suis
engagée dans le tunnel.

79
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Il faisait noir.
Le tunnel était glacé, humide et en même temps chaud.
Un mélange de toutes les températures.
J'avançais sans savoir où j'allais.
Je savais que j'étais sur le chemin.
Je pris un quart d'heure pour atterrir dans un autre monde
parallèle. La sortie me montrait directement quelque
chose d'extraordinaire.
Je venais de voir la plus belle maison qu'il m'ait été
donné de voir.
Ce n'était pas possible.
Ici, l'obscurité avait laissé place à la lumière du jour.
On se serait cru dans un quartier quelconque en ville.
Tout était éclairé.
Je me suis avancée avec la sensation d'être au bout de ma
quête.
La grande porte qui me faisait face s'ouvrit toute seule. Je
m'y engageai.
L'intérieur de la maison était aussi beau que son aspect
physique le laissait présager.
C'était un palais !... que dis–je, un château !
La bouche ouverte, j'allais m'exclamer lorsque je l'ai vu.
Il était assis là, juste au milieu de la pièce sur un trône. Il
portait même une couronne.

80
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Mon Dieu, c'était mon père : le Titan. L'homme que


j'étais venue éliminer.
Il sourit à ma vue
– Bienvenue Nelly. Je savais que ce n'était qu'une
question de jours et qu’on allait finir par nous revoir.
Non… ceci ne pouvait pas exister… Dans la vraie vie,
une maison quelconque ne pouvait pas cacher un palais.
Dans la vraie vie, un parent est censé protéger son
enfant. Dans la vraie vie, une femme de mon âge est
censée être entourée de ses enfants…
J'ai éclaté de rire… un rire nerveux
– Bonjour père ou dois–je dire le Titan ?
– Peu importe le nom que tu me donneras. Ça ne
changera pas qui je suis. Es–tu prête à me rejoindre pour
que nous changions le monde ? Tu es ma fille. Je savais
bien que je pouvais compter sur toi. Dès ta naissance, j'ai
vu en toi, cette graine de réussite, tu étais ma fille,
jusqu'à ce que apparaisse cette sorcière, l'autre Nelly, ta
tante. Elle n'aurait pas dû prendre possession de ton âme.
J'ai mis treize ans à la faire partir. Heureusement, tu es
redevenue toi. Sais–tu que je te prédestinais à ma
succession Nelly.
Viens !
Il s'est levé de son trône et m'a fait un signe de le suivre.

81
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Tout ceci sera à toi un jour. Regarde cette belle


demeure. Elle ne représente pas le quart de mes avoirs.
Regarde autour de toi... regarde cette pièce.
Je le suivais. Je marchais comme un automate. Je
marchais derrière lui. Il me présentait les belles choses. Il
s'arrêta soudain et poussa une porte.
À l'intérieur, se trouvait plusieurs personnes. Elles
semblaient ne pas nous voir. Elles étaient occupées à
découper des corps humains. Je les voyais pétrir ce qui
me semblait être des cerveaux. Ce n'était pas possible.
Ça ne pouvait pas exister.
Je comptais une centaine de personnes dans la pièce...
Une machine posée dans un angle vomissait des billets
d'argent… c'était incroyable.
Le Titan continuait à parler. Je l'écoutais à peine,
dépassée par tout ce que je découvrais. Même dans mes
rêves les plus fous, je n'aurais pas pu imaginer pareille
situation. C'était au–delà de l'imaginaire, du normal.
Tous les films de science–fiction que j'avais regardés
jusqu'ici faisaient pâle figure face à ce que je découvrais
actuellement.
Mon père ouvrait des portes. À chaque fois les choses
changeaient. L'argent se trouvait partout. Il faisait partie
du décor... j'avais l'impression que c'était la pièce
maîtresse...
Des personnes par centaine étaient là et exécutaient la
même tâche.
82
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Qui étaient ces personnes ?


Il répondit à ma question muette.
– Ce sont les gens que nous avons tués sur la terre.
En fait, lorsque nous prenons la vie d'un homme, nous
anticipons sur son départ déjà programmé lors de sa
naissance.
Par exemple, si tu devais vivre quatre–vingt ans et que
nous te prenons à trente ans, tu passeras cinquante ans à
travailler pour nous ici. Tu devrais me servir toutes ces
années. Et à quatre–vingt ans, tu disparaîtras un matin.
C'est tout !
– Ce sont des prisonniers alors ?...
Je n'avais pas pu m'empêcher de m'exclamer :
– Tout cet argent que le groupe génère, d’où crois–
tu qu'il provienne ? Aucun humain n'est programmé pour
mourir avant soixante–dix ans. C'est nous qui sommes
responsables des décès prématurés. C'est important pour
faire grandir l'organisation.
Je n'étais pas au bout de mes surprises.
Je vis soudain une personne qui ressemblait étrangement
à ma mère !
– Maman ? Ai–je crié voulant m’élancer vers elle.
Le Titan me retint
– Ne bouge pas...
– Mais c'est maman. Que fait–elle là ?

83
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Mon père s'est retourné vers moi en souriant tout


doucement
– Désolé Nelly… c'est l'information la plus
importante. Ta mère a encore pour quelques années avant
de disparaitre.
– Quoi ? Qu'est–ce que ça veut dire ?
– Ta mère est morte Nelly. Ta mère est morte
lorsque tu as eu treize ans. Je suis désolé.
Je me suis écroulée comme un chiffon au sol.

84
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 13 :
LA RÉVÉLATION
Un, deux... je battis les paupières.
Quelqu'un a dit un jour, parfois on croit toucher le fond,
mais en fait ce n'est qu'un début.
Combien de minutes suis–je restée inconsciente ?
Je me suis réveillée étendue sur une chaise. Je me suis
levée d'un bond, regardant autour de moi. J'étais dans ma
chambre.
Je savais que je n'avais pas rêvé.
Je voulais m'en convaincre.
Tout au fond de moi, je savais que ce que j'avais vécu
avait été réel. Tout au fond de moi, je savais que la vérité
la plus évidente ne devait pas être reniée.
Je me suis levée du lit d'un bond. Je me suis dirigée vers
la chambre de mes parents. Le miroir était toujours en
place.
J'ai recommencé le processus. Je voulais qu'elle s'ouvre.
Je voulais y aller encore une fois. Mon père était en train
de s'amuser à mes dépens. Il se croyait imbattable.
Ma mère, je l'avais vue. Si cette femme prisonnière était
ma mère, alors qui avait été à nos côtés durant toutes ces
années ?

85
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Qui était cette femme que j'appelais maman depuis de


longues années ?
Encore une question qui venait s'ajouter à la longue liste
de celles qui n'avaient pas encore trouvé de réponses.
La maison était bien là. Comme la première fois, j'ai
poussé la porte mais avec un peu plus d'assurance.
Tout était calme et vide autour de moi.
Je devais rechercher cette femme, ma mère ! Par où
commencer ?
Les multiples portes qui me faisaient face ne me
donnaient pas exactement une bonne orientation. Après
avoir essayé de pousser plusieurs portes, j'ai abandonné.
Je suis revenue sur mes pas. J'ai emprunté un long
corridor qui conduisait probablement à une grande cour.
Je le longeais et je suis tombée au pied d'une forêt.
Qu'est–ce que c'était encore ? L'entrée de la forêt me
paraissait très noire pour m'y aventurer.
J'ai rebroussé chemin.
J'en avais assez vu pour aujourd'hui.
Mon père ne s'était plus présenté.
Je suis retournée à la maison qui était toujours vide.
Je me suis couchée et j'ai attendu.
Irène est apparue.
– Tiens Irène, je me disais bien que je ne t'avais pas
vue depuis longtemps !
– Tu m'as aussi manqué Nelly
86
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– L'ironie ne sied pas à un fantôme Irène. Ou plutôt


devrais–je dire tante Nelly ?
– Si tu commences ainsi, tu ne pourras pas t'en
sortir Nelly. Ce n'est pas moi qui ai tué ta petite sœur.
– Pourquoi as–tu pris possession de son corps tante
Nelly ?
– Je devais bien aller quelque part pour le suivre.
– Mais ce n'est pas juste. Tu as failli me rendre
folle. Tu m'as laissé croire que j'étais toi ! Ce qui jusqu'à
présent met mon cerveau à l'envers ! D'abord, tu me
possèdes, le titan te chasse et tu reviens. C'est quoi ton
problème au fait. comment peux–tu continuer un combat
depuis des années sans repos ?
– Mon âme se reposera dès que le Titan sera tombé
et pas avant.
J'ai secoué la tête. Je commençais en avoir marre de cette
famille. Pas étonnant que j'aie été ce que j'étais
– Tante Nelly... à cause de toi, mon père est décidé
à ne pas me lâcher. Pourquoi est–ce si difficile de t'en
débarrasser ?
– Tu as vu son château. Tu comprends que c'est
impossible !
– Pardon ?
– Tu as compris Nelly !
– Dans ce cas, je n'ai plus rien à faire !
– Si, tu vas le tuer !

87
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Mais tu viens de dire que c'était impossible !


– Pour moi, pas pour toi !
Cette conversation allait me rendre folle
– À propos de la maison, j'ai vu ma mère ! Peux–tu
s'il te plaît me dire qui est la femme qui prend soin de
moi depuis mes treize ans !
– Ce n'est pas ta mère !
– Je l'avais bien compris. MERCI beaucoup. Qui
est qui dans cette famille ? Qui est réel ? Qui ne l'est pas
? Même ma mère est une étrangère. Qui est qui ? Je ne
méritais pas de savoir tout ça ?
– Chaque chose a son temps.
– Ah, la belle excuse ! Tante Nelly... qui est–elle ?
– Sois à l'anniversaire de la petite Clara. Elle aura
treize ans demain. Le Titan sera là car il voudrait la
recruter. Il voudrait la tuer. Tu dois l'en empêcher.
– Tante Nelly, je ne comprends pas très bien ton
rôle dans cette histoire.
– Que n'as–tu pas compris Nelly ? Je suis là pour te
fournir l'arme qui te permettra de l'abattre. Tu es bien
réelle, moi non. Il te reste quelques heures avant ton
propre départ final. Tu sais que tu devrais travailler toute
ta vie pour payer pour tes actes. Ta reconversion t'a
facilité la tâche. Tu dois prier car enfin tu as compris que
seul un pouvoir divin peut vaincre le Titan…mais après,
tu connais ton sort. Demain, ne manque pas à

88
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

l'anniversaire. Tout le monde sera là. Personne ne


manquera à l'appel. Tu pourras faire d’une pierre deux
coups. Bonne nuit.
– Non tante Nelly, Je n'ai rien compris, explique
moi !
Elle était déjà partie. Elle avait disparu.
J'ai poussé un juron, trop vulgaire pour être répété. Irène
ou tante Nelly me tournait en bourrique depuis le début.
Aucune vérité claire. J'apprenais les choses tout
lentement. Même l'événement de demain m'était obscur.
Je savais pourtant qu’Irène avait déjà une idée claire sur
ce qui allait se passer. J'avais une famille de monstres.
J'ai fermé les yeux, attendant impatiemment le levé du
jour.

89
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

90
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 14 :

L'APOTHÉOSE
« Quand je marche dans la vallée de la mort, je ne crains
aucun mal car tu es à mes côtés… ».
Je répétais inlassablement cette phrase.
J'étais dans la voiture avec Béa. Elle semblait calme et
me racontait les derniers potins à la mode. Je faillis lui
demander si elle était la vraie Béa. Au rythme où les
choses allaient, cette question n'aurait pas été de trop.
Béa était arrivée avec quelques minutes de retard,
heureusement pour moi car je m'étais retrouvée face à un
dilemme.
La moitié des asticots de mon abdomen s'étaient
retrouvés au sol. Ébahie, j'avais dû voir ses petits
monstres gigoter sur le carrelage. C'était bien la première
que ça arrivait. Ils n'avaient jamais quitté leur nid depuis
des années.
Qu'est–ce qui s'était passé ?
Je m'étais retrouvée en train de fuir les parasites qui
avaient pris possession de mon corps. Le retard de Béa
m'avait permis de reprendre contenance.
Je pouvais respirer.

91
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Je ne voulais plus les récupérer. S'ils étaient tombés tout


seul, tant mieux. Ce n'était pas comme si c'est moi qui les
avait rejetés, si ?
Béa s'était mise sur son trente et un. Contrairement à moi
qui n'avait pas trouvé nécessaire de fournir le moindre
effort vestimentaire.
Mon frère vivait à quelques kilomètres de la maison.
La route ne fût pas longue.
Nous arrivâmes sans anicroche.
Un groupe de personnes s'y trouvait déjà. La plupart des
visages m’étaient inconnus.
Roger, mon frère me vit et contracta la mâchoire. Il m'en
voulait pour une raison inconnue.
Il me salua comme si on s'était quitté le matin même.
Je ne pris pas la peine de chercher à arrondir les angles.
Il me fallait parler à la petite Clara.
Pendant que je la recherchais du regard, une personne fit
son apparition. La dernière personne que j'aurais souhaité
voir : ma mère !
Ou plutôt, c'est la première personne que j'aurais dû voir
dès mon arrivée.
La différence est que depuis que j'avais appris que ma
mère n'était pas ma mère, j'étais sur mes gardes et pas
sûre de vouloir la voir maintenant.
J'avais déjà un dossier à gérer.
Je n'aurais pas dû être surprise. Irène m'avait avertie.

92
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'ai couru vers elle en souriant


– Maman ! Enfin !
J'ai joué la carte de la surprise. Je ne savais pas si elle
savait que moi je savais. Bref, un jeu allait se dérouler.
– Nelly, désolée de n'avoir pas été là. J'avais une
urgence.
– Quelle urgence maman ?
Elle a levé les yeux vers moi. Cette femme était ma mère
ou plutôt celle que je croyais être ma mère.
– C'est délicat à expliquer Nelly. Tu ne pourras pas
comprendre.
J'étais une simple d'esprit sûrement.
J'avais compris.
Mon frère a été plus chaleureux en la voyant.
La fête commençait à prendre forme.
Enfin, j'ai aperçu la petite Clara. Je ne sais pas pourquoi,
mais je lui trouvais un air de famille avec Irène…
Ma nièce était le portrait craché de ma défunte sœur tuée
par moi !
Je lui souris en lui demandant d'approcher de la main.
Elle me fixa et détourna le regard.
Ça commençait bien, personne ne désirait ma présence
en ce lieu.
C'était peut–être mieux pour eux.
J'allais aller au bout de ma mission.

93
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Je venais d'arriver. Les autres convives semblaient plus


heureux. Je les regardais d'un œil en réfléchissant.
À quoi pensaient–ils ?
Savaient–ils qu'ils se passaient des choses extraordinaires
dans ce monde ?
Ma mère avait disparu de mon champ de vision.
Encore une fois.
Elle ne m'intéressait pas pour le moment.
Je ne quittais pas des yeux la petite Clara.
J'ai profité d'un moment où elle est entrée dans la cuisine
pour la suivre.
Elle refermait le réfrigérateur et a sursauté à ma vue.
– Ah
– Bonjour Clara ! Je suis ta tante Nelly. Tu étais
haute comme trois pommes la dernière fois qu'on s'est vu
!
J'ai accompagné mes paroles d'un sourire.
La petite est restée raide comme un balai.
– Joyeux anniversaire Clara. Ça fait quoi d'avoir
treize ans ?
– Pardon ?
Son pardon faillit m'écorcher l'oreille !
Qu’avait–elle contre moi ?
Je ne me rappelais même plus de son existence.
– Je disais…

94
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– J'avais compris Tante Nelly…


– C'est bien alors !
– Que fais–tu là ?
– Pardon ?
C'était à mon tour de m'exclamer. Une conversation avec
une adolescente de treize ans ne devait pourtant pas être
si difficile ?
– Je suis venue pour ton anniversaire Clara. Je n'ai
pas apporté de cadeau mais je promets de t'en envoyer un
le plus tôt possible. Je...
Elle m'a coupé la parole.
– Je ne pense pas que Papa apprécierait...
– Tu parles de quoi Clara ?
– Papa m'a demandé de me tenir loin de toi tante
Nelly…
– Quoi... quoi…
Pourquoi mon frère aurait–il demandé une chose pareille
? Ceci n’avait aucun sens. Je n’avais jamais rien fait à
Roger !
– Je vais sortir. Au revoir tante Nelly...
Elle est passée à mes côtés, évitant de me toucher.
C'était la meilleure. Ma nièce avait eu l'interdiction de
me parler ? J'allais rapidement chercher mon frère. En
deux secondes, je l'avais localisé. Il était avec un groupe
d'amis. Je l'ai tiré par la manche de son habit. Il m'a
suivie, ébahi et surpris.
95
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Hey Nelly, que fais–tu ?


– Roger, on doit parler...
– Ça peut attendre plus tard ? Je suis à
l'anniversaire de ma fille là. Au cas où tu l'aurais oublié.
– Pourquoi as–tu ordonné à Clara de ne pas
m'approcher ?
– Quoi... quoi...
– Tu vois, j'ai réagi exactement de la même façon.
J'attends toujours ta réponse ? Je sais que toi et moi ne
sommes pas proches. C’est quoi ton problème ?
Pourquoi me sentais je chagrinée par une futilité pareille
?
Je l'avais pris par surprise.
– pourquoi lui aurais–je demandé ça ? Toi et moi,
on ne se fréquente même pas !
– Nous sommes frère et sœur pourtant.
– C'est le seul lien entre nous Nelly... je...
Un cri perçant nous interrompit.
Que se passait–il encore ?
Roger se mit à courir. Je me lançai à sa suite.
Dehors, un groupe avait formé tout un cercle. La mère de
Clara, ma belle–sœur, hurlait en tenant un corps entre ses
mains. C'était Clara.
Il y avait tellement de bruits qu'on ne pouvait rien
écouter.

96
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J'ai eu du mal à me frayer un chemin pour m'approcher.


Elle tenait une Clara en main qui semblait endormie.
– Que s'est–il passé ? Ai–je demandé sans
m'adresser à quelqu’un en particulier.
– Elle est tombée subitement et puis plus rien !
C'était Béa qui avait surgit à mes côtés.
Je l'ai regardé.
– Elle ne respire plus, hurlait ma belle–sœur.
– Emmenons–la à l'hôpital... lança une voix.
– Inutile, répondit une autre personne... elle est
morte !
Je me suis baissée pour regarder Clara. Elle semblait
vraiment endormie et ne respirait plus.
Je me suis relevée.
– Béa, les clés de ta voiture s'il te plaît.
Je savais ce qu'il me restait à faire.
Béa m'a regardée, hésitante.
– C'est pour ?
– Tes clés, je t'expliquerai plus tard.
J'avais probablement été assez convaincante.
Cinq minutes plus tard, j'avais pris le chemin de la
maison.
Je murmurais :
« Notre Père qui est aux cieux... Que ton Nom soit
sanctifié... que ton règne vienne... »

97
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Je ne me suis pas arrêtée jusqu'à la porte.


Je suis descendue de la voiture en laissant tourner le
moteur. Je me suis lancée à l'intérieur, directement dans
la chambre de mes parents.
J'ai pris le passage secret. C'est là où tout avait
commencé, c'est là où tout allait s'arrêter.

98
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Chapitre 15 :
LA VICTOIRE
J'avais compris en quelques secondes ce qui allait se
passer. Il suffit parfois d'un seul mot, d'un seul geste pour
nous mettre sur le droit chemin.
J'avais la solution depuis le début. Mais je n'avais pas
compris. Je l'avais là, devant moi.
Parfois la chose la plus évidente est celle qui paraît la
plus folle...
Je m'étais lancée dans la maison mais une seule porte
m'intéressait.
Celle qui conduisait dans la forêt.
Je l'ai ouverte et j'ai continué en courant.
J'ai pénétré dans la forêt. Le froid qui m'y a accueillie
m'a fait frissonner mais ne m'a pas dissuadée de
continuer.
J'étais à l'apogée de mon destin ...
Je la fouillais.
J'allais la voir.
J'étais sûre qu'elle était là ...
Trois minutes plus tard, je l'ai aperçue.
Je me suis arrêtée.
Une tombe!
La chambre du Titan.

99
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Il faisait noir mais les éclats de lune parvenaient à me


guider ...
J'ai fermé les yeux et je me suis lancée.
J'allais faire sept tours.
Comme douze ans auparavant, j'allais reprendre les sept
tours autour de la tombe.
Cette fois, l'objectif était différent.
J'allais tuer une personne plus puissante.
J'ai commencé les tours.
J'étais au sixième lorsque ma mère est apparue.
– Nelly, que fais–tu, arrête s'il te plaît !
Je ne l'ai pas regardée. Je ne me suis pas arrêtée. J'ai
continué. Elle criait. Elle ne pouvait pas m'approcher.
Je chantais :
« Quand j'approche de la vallée de la mort, Je ne crains
aucun mal, car tu me protèges… »
Je tournais.
Je me suis arrêtée brusquement. J'ai relâché la bande qui
tenait mon abdomen.
Ma mère en face de moi s'est mise à hurler.
– Nelly... non... je suis ta mère et…
– Tu n'es pas ma mère. Elle est morte. Tu es une
usurpatrice.
– Nelly…

100
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Tu vis en elle depuis des années n'est–ce pas


papa... avoue... c'est toi ! Dire que depuis ces années, tu
étais à la fois mon père et le Titan. Tu as habité le corps
de ta femme sans scrupules. Ça a toujours été toi. Tu as
toujours utilisé la magie noire pour nous tenir. Tu voulais
cette fois me faire plier et me tuer. Mais tu ne pouvais
pas papa car il est interdit de me tuer dans ton monde.
Seule la mort de Clara pouvait me faire mourir. C'est toi
qui va mourir.
– Tu ne comprends pas Nelly ! Tu ne comprends
rien...
– Je comprends très bien. La petite Clara doit
vivre...
Ma mère voulait s'approcher mais était à chaque fois
repoussée sur le côté par une force invisible
– Seule la lumière vaincra sur l'obscurité papa... la
lumière finit toujours par gagner. Le mal ne pourra
jamais dominer ce monde... le Seigneur a toujours son
dernier mot à dire...
« Père, pardonne–moi car j'ai péché… ».
Je hurlais.
Un éclair déchira le ciel.
Mon abdomen était à nu...
Les asticots sortaient en émettant un horrible bruit.
Ma mère ou plutôt mon père avait repris son apparence
et criait

101
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Sois avec moi Nelly... tu auras le monde... nous


dominerons le monde...
– Tu as tué ma tante... tu as tué ma mère. Tu m'as
aussi tuée moi...Le sang de la matrice. Le sang de ma mère
est versé... meurs...
Les asticots l'ont soudain envahi. Il criait, suppliait. Ces
asticots, c'est lui qui me les avait donnés... c'était l'arme qui
allait causer sa mort.
Il tournait en criant.
Je continuais ma prière en regardant le ciel.
Soudain le jour s'est levé…
Mon père s'enroulait au sol. Il pleurait. Il se croyait
invincible.
Il ne savait pas que Dieu est le maître de tout.
Quelques secondes plus tard, le calme revint.
Je me suis écroulée. J'étais au sol, les yeux ouverts.
Mon père était aussi couché et tout rongé par les asticots. Il
me fixait.
Il m'a murmuré :
– On se ressemble Nelly... on se ressemble...
– Non papa... Je ne suis pas comme toi. Je crois que
tante Nelly a fini par gagner. Ça prend le temps que ça doit
prendre mais la lumière gagne toujours...
Il a poussé un soupir et a fermé les yeux...
J'ai fermé les miens en murmurant :
– Je l'ai fait Irène. Nous avons gagné !

102
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

EPILOGUE
Il me reste une dernière page à remplir. Je rassemble tous
mes écrits et je vérifie qu'il n'en manque aucun.
Je prends la dernière feuille.
Après ces événements sortis tout droit d'un scénario
nollywoodien, les choses se sont accélérées.
Je me suis réveillée dans notre cour. La maison familiale
s'était écroulée. Tout n'était que ruines et désolation
autour de moi.
Béa était à mes côtés.
Elle m'a expliqué que Clara était revenue à la vie à la
surprise générale.
Ma mère a fait une crise et a rendu l’âme sur le chemin
de l'hôpital.
J'ai eu une longue conversation avec mon frère Roger
pour comprendre pourquoi il avait tant d'animosité à mon
égard. D'après lui, c'est mon père qui lui a conseillé de
prendre ses distances. Il lui a dit que je faisais des
sacrifices pour être riche et qu'il ne fallait en aucun cas
qu'il me laisse approcher sa famille. Son but était
certainement de m'éloigner d'un ainé qui aurait pu
m'aider à me détourner de mes mauvaises voies.
Après ces évènements, ma famille a recherché mon père
en vain. J’ai voulu leur expliquer qu’ils ne le reverraient
plus mais j’ai eu peur de leur réaction. J’avais moi–

103
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

même été si loin dans le mal qu’ils pouvaient me renier


ou même me tuer.
Des choses incroyables se sont passées en ville. Plusieurs
personnes se sont mises à marcher nues, dont Philip.
Ces personnes déliraient et mangeaient dans les
poubelles. Les habitants de la ville parlaient de
sorcellerie. Ils étaient convaincus que des choses
anormales s'étaient passées pour qu'ils en arrivent là.
Et un matin, en parcourant la chronique des faits divers
d’un quotidien, j’ai appris que Philip avait trouvé la mort
d’une étrange façon : l’auteur de l’article racontait qu’il
pourrissait littéralement vivant, des bestioles lui sortant
par tous les orifices. Après avoir retracé le parcours de
Philip, jet–setter connu dans toute la ville, il terminait
son article en dénonçant la vie légère et dissolue que ce
dernier avait mené durant toutes ces années.
Les jours qui ont suivi, je n'ai pas su expliquer pourquoi
je m'étais retrouvée au milieu de la cour, dans les ruines
de notre ancienne maison. J’ai revu le prêtre qui m’a dit
que dorénavant la lumière du Seigneur me guiderait.
D’ailleurs mon abdomen était redevenu normal, c’est
comme si ces asticots n’avaient jamais élu domicile en
moi.
J'ai pleuré.
J'ai pleuré durant des heures, remerciant Dieu pour la
profondeur de son amour. Ce Dieu qui m’avait restaurée
et sortie de la boue du péché.
104
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

J’étais consciente qu’il n’y a que la vérité qui pourrait


totalement m’affranchir et me rendre libre. Alors peu
importe ce que les gens diront, il fallait que je franchisse
ce pas. Il fallait que je fasse cette confession, que je me
mette à nue et que je dise à ma famille le monstre que
j’avais été. Le monstre que notre père avait fait de moi.
J’ai tout raconté. Ma vie cachée. L’argent, le luxe,
comment j’avais voulu éliminer les enfants de Béa. J’ai
vidé mon ventre.
– Je sais que je ne mérite pas votre pardon. Mais il
fallait que vous sachiez. Papa ne reviendra plus jamais.
Et moi je ne mérite pas de vivre. Mais notre Dieu m’a
fait grâce. Venons et plaidons dit l’Eternel. Si nos péchés
sont comme du cramoisi, ils deviendront blancs comme
de la neige. C’est Lui qui m’a ramené de la puanteur du
péché à sa merveilleuse lumière. Et c’est encore lui qui
me donne le courage ce matin de vous faire cette
confession.
Ils étaient tous sonnés. Mais Roger mon ainé m’a dit que
ce qu’il retient est le fait que je me sois repentie. Mon
autre frère qui s’était miraculeusement rétabli après la
mort du Titan m’a dit qu’il n’a jamais été vraiment
malade et qu’il était heureux de me revoir.
Enfin ma sœur Béa ne m'a posé aucune question. Elle
m’a juste serrée dans ses bras en me disant qu’en Christ
j’étais une nouvelle créature. Que les anciennes choses
sont passées et que toutes choses sont devenues

105
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

nouvelles. Elle m'a prise chez elle pour quelques jours.


Même son fils m’a ouvert les bras. Ma sœur m’aimait
vraiment beaucoup.
Je savais ce qu'il me restait à faire.
Soudain, je lâche mon stylo.
Elles arrivent.
Elles, toutes ces personnes que j'avais tuées. Leurs âmes
reviennent se venger.
Elles approchent en sifflant.
Je le mérite.
Je ferme mes yeux.
Une voix me chuchote :
– Tu as fait ce qu'il fallait Nelly. Tu peux rester en
paix. Elles ne sont pas là pour te torturer. Elles veulent te
remercier car tu les as délivrées. Tu as gagné Nelly.
J'ai ouvert les yeux.
Ces personnes me souriaient. J'ai vu ma petite sœur
Irène.
– Irène !!!
Elle m'a souri. Elles se sont retournées et ont disparu.
Tante Nelly enfin m'a dit :
– Il est aussi l'heure pour moi. J'y vais.
– Et moi Tante Nelly ? Comment vais–je mourir ?
J'ai respecté notre marché. J'ai tout mis par écrit.
Elle a souri

106
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

– Rappelle–toi de la promesse Nelly. Tu portes


mon nom. Tu peux poursuivre mes œuvres. Garde un
cœur pur. Tu iras partout témoigner et mettre en garde le
monde. N'oublie jamais ceci : la poursuite effrénée de la
richesse déforme notre nature humaine. Continue à
vaincre le mal. Fais le bien, il te sera rendu au centuple.
Vas–y... raconte ton histoire au monde.
– Et s'ils ne me croient pas tante Nelly ?
– Tu auras fait ta part. Ne cesse jamais de faire le
bien. Le monde a plus besoin des gens qui apportent la
lumière. Des titans, il en existera toujours. Mais aussi
longtemps que la lumière sera véhiculée, ils ne pourront
pas gagner. Va et fais connaître au monde la vérité. Ce
n'est pas une fiction. C'est ce que tu as vécu…
Elle souriait toujours
– Au revoir Nelly, on se reverra lorsque le moment
viendra...
– Au revoir ma petite tante !!! Je te promets de
toujours rendre ce témoignage.
C'était terminé. C'était tout.
Seule la lumière combat l'obscurité.
Je suis Nelly.
J'ai 29ans.
Je conduis la lumière.
Ceci est mon histoire, elle aurait pu être la vôtre.
Les ténèbres ne règneront pas toujours sur la terre.

107
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

___ FIN___

108
ce
document a été acheté par avenue, Vercors, ralphyns@gmail.com il ne peut être revendu, dupliqué ou partager sans l accord de l'auteur. consultez Bienvenue chez MEN,
https://ernestinembakou.cm

Ce livre a été imprimé au cameroun

Dépôt légal : Janvier 2020

Vous aimerez peut-être aussi