Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Poly Cal Cul Diff
Poly Cal Cul Diff
Calcul Différentiel
Auteur : Glenn Merlet 1 , version du 8 septembre 2011.
I Fonctions différentiables 2
1 Outils de topologie 2
1.1 Espaces vectoriels normés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Applications linéaires continues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.3 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2 Applications différentiables 5
2.1 Définition - premiers exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.2 Propriétés élémentaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2.3 Cas E = Rn , dérivées partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.4 Cas F = Rp , applications composantes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3 Inégalité de la moyenne 9
3.1 Rappels : accroissements finis en dimension 1. . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.2 Le théorème de la moyenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.3 Applications de classe C1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
3.4 Applications de différentielle nulle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1
5 Le théorème d’inversion locale 18
5.1 Homéomorphismes et difféomorphismes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
5.2 Le théorème d’inversion locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
5.3 Le théorème du point fixe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
5.4 Démonstration du théorème d’inversion locale . . . . . . . . . . . . . . . 20
5.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
II Équations différentielles 30
8 Généralités 30
8.1 Définitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
8.2 Raccordements des solutions, solutions prolongeables, solutions maximales 30
8.3 Théorème de Cauchy-Lipschitz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
8.4 Méthodes d’intégration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
8.5 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
2
Première partie
Fonctions différentiables
1 Outils de topologie
1.1 Espaces vectoriels normés
Définition 1.1. Un espace vectoriel normé (e.v.n.) est un couple (E, ||.||) où E est un
espace vectoriel sur R ou C et où ||.|| est une norme sur E i.e. une application ||.|| :
E −→ R+ vérifiant :
(N1) ∀x ∈ E, ||x|| = 0 ssi x = 0
(N2) ∀x ∈ E, ∀λ ∈ R, ||λx|| = |λ| ||x|| (homogénéité)
(N3) ∀x, y ∈ E, ||x + y|| ≤ ||x|| + ||y|| (inégalité triangulaire)
Deux normes k.k1 et k.k2 sont dites équivalentes s’il existe une constante C > telle que
les inégalités suivantes soient vérifiées par tout x.
1
kxk1 ≤ kxk2 ≤ Ckxk1
C
Théorème 1.3. Toutes les normes d’un espace de dimension finie sont équivalentes
3
1.2 Applications linéaires continues
En calcul différentiel, les applications linéaires continues sont particulièrement impor-
tantes, car le calcul différentiel consiste essentiellement à approximer des applications
par des applications linéaires continues.
Proposition 1.6. (cf. Exercice 1.5) Soient E, F et G trois e.v.n. et soient f ∈ L(E, F )
et g ∈ L(F, G). Alors g ◦ f ∈ L(E, G), et ||g ◦ f || ≤ ||g|| ||f ||.
Proposition 1.7. Toute application linéaire d’un espace vectoriel normé de dimension
finie dans un espace vectoriel normé quelconque est continue.
1.3 Exercices
Exercice 1.1 ( !). Soit E un R-evn, et h ∈ E. Montrer que les applications suivantes
sont linéaires continues. S : E 2 → E tq S(x, y) = x + y, C : E → E 2 tq C(x) = (x, x) et
α : R × E tq α(t, x) = t.h + x
4
(iv) il existe C ≥ 0 tel que ∀(x1 , . . . , xn ) ∈ E1 × · · · × En ,
Exercice 1.4. Soient E et F des espaces vectoriels. Démontrer que si E est de dimension
finie, alors toute application linéaire f : E −→ F est automatiquement continue.
Même question pour une application n-linéaire φ : E1 × · · · × En −→ F lorsque les Ei
sont tous de dimension finie.
Exercice 1.5. 1. Soient E et F des espaces vectoriels normés. Montrer que l’on
définit la norme induite sur L(E, F ) vaut :
||f (x)||
||f || = sup
x∈E\{0} ||x||
5
2 Applications différentiables
2.1 Définition - premiers exemples
Définition 2.1. Soient E et F des evn, soit U un ouvert de E et soit f : U → F
une application. Soit a ∈ U . On dit que f est différentiable au point a s’il existe une
application linéaire continue L ∈ L(E, F ) et une application : U → F telles que
1. ∀x ∈ U, f (x) = f (a) + L(x − a) + ||x − a||(x)
2. limx→a (x) = 0
Proposition 2.2. Si une telle application L existe, alors elle est unique.
On appelle L la différentielle de f au point a, et on la note Dfa .
c’est-à-dire :
f (a + h) − f (a)
lim = Dfa (1)
h→0 h
Ce qui équivaut à dire que f est dérivable en a et que f 0 (a) = Dfa (1).
On a alors :
∀h ∈ R, Dfa (h) = h.f 0 (a)
6
Quand elle existe, la limite de l’équation précédente est appelée la dérivée de f en a
dans la direction h. Une fonction peut admettre des dérivées directionnelles en un point
dans toutes les directions même si elle n’est pas différentiable en ce point. (cf. Exercices 2.2
et 2.3.)
Théorème 2.4 (Extrema locaux). Soit U un ouvert non vide d’un espace vectoriel normé
sur R, et soit f : U −→ R une application différentiable en un point a ∈ U et admettant
un extremum local en ce point a. Alors sa différentielle en ce point Dfa est la fonction
nulle.
Proposition 2.5 (Continuité des applications différentiables). Soient E et F des espaces
vectoriels normés, U un ouvert de E et f : U → F une application différentiable en un
point a de U . Alors f est continue en a.
Théorème 2.6. Soient E, F et G des evn, U et V des ouverts de E et F respectivement.
Linéarité Si f, g : U → F sont différentiables en a ∈ U , alors pour tous scalaires λ
et µ, λ.f + µ.g est différentiable en a et
D(λf + µg)a = λDfa + µDga .
Composition Soient f : U → F et g : V → G. Si f est différentiable en a ∈ U et g
l’est en f (a) ∈ V , alors g ◦ f est différentiable en a et vérifie
D(g ◦ f )a = Dgf (a) ◦ Dfa .
7
2.4 Cas F = Rp , applications composantes
Soit U un ouvert de l’evn E et soit f : U → Rp une application. Pour tout x ∈ U ,
f (x) = (f1 (x), . . . , fp (x)). Les fi : U → R s’appellent les applications composantes de f .
On note f = (f1 , . . . , fp ).
Proposition 2.8. Soit a ∈ U . f est différentiable au point a si et seulement si pour
tout i = 1, . . . , p, fi est différentiable au point a, auquel cas, ∀h ∈ E,
Dfa (h) = (Df1 a (h), . . . , Dfp a (h))
Définition 2.9. La matrice de l’application linéaire Dfa : Rn → Rp dans les bases
canoniques s’appelle la matrice jacobienne de f . C’est la matrice :
∂f1 ∂f1 ∂f1
∂x1
(a) ∂x 2
(a) . . . ∂x n
(a)
∂f ∂f ∂f
2
∂x1
2 2
(a) ∂x2 (a) . . . ∂xn (a)
∂fi
Jfa = (a) =
∂xj
.. .. ..
. . .
∂fp ∂fp ∂fp
∂x1
(a) ∂x2 (a) . . . ∂xn (a)
2.5 Exercices
Exercice 2.1 ( !). Redémontrer la proposition 2.3 à partir des applications dérivables
connues et des règles de composition.
Exercice 2.2 ( !). Soit f : R2 −→ R définie par
x3
f (x, y) = si y 6= 0 et f (x, 0) = 0
y
Calculez les dérivées partielles de f en (0, 0).
f (t.u)
Montrer qu’il existe une application linéaire continue L telle que t
tend vers L(u)
pour tout u ∈ R2 mais que f n’est pas continue en 0.
f est elle différentiable en (0, 0) ?
Exercice 2.3. Déduire du premier exercice de la section précédente une fonction f et
une application linéaire L telle que f (t.u)
t
tend vers L(u) pour tout u ∈ R2 mais que L
n’est pas continue en 0.
Exercice 2.4. 1) Soient E1 , E2 et F des espaces vectoriels normés et soit f : E1 ×E2 −→
F une application bilinéaire continue. Démontrer que f est différentiable sur E1 × E2 et
déterminer sa différentielle.
2) Soient E, F et G trois R-espaces vectoriels normés de dimension finie. On considère
l’application f : L(F, G) × L(E, F ) −→ L(E, G) définie par :
f (A, B) = AB(= A ◦ B)
Démontrer que f est différentiable sur L(F, G)×L(E, F ) et déterminer Df(A,B) pour tout
(A, B) ∈ L(F, G) × L(E, F ).
8
Exercice 2.5. Soit E un espace vectoriel normé. On considère l’application f : L(E) −→
L(E) définie par f (A) = A2 . Démontrer que f est différentiable sur L(E) et déterminer DfA
pour tout A ∈ L(E).
D det(u).h = det(u)trace(u−1 ◦ h)
9
3 Inégalité de la moyenne
3.1 Rappels : accroissements finis en dimension 1
Théorème 3.1 (des accroissements finis). ( c.f. L1 et L2)
Soient a, b ∈ R, a < b. Soit f [a, b] → R une application continue sur [a, b] et dérivable
sur ]a, b[. Alors il existe c ∈]a, b[ tel que
|f (b) − f (a)| ≤ M (b − a)
Démonstration. Fixons > 0, et notons I l’ensemble des points x ∈ [a, b] tels que
c’est-à-dire c ∈ I .
Nous allons montrer que c = b.
On a : c > a. En effet, puisque f est continue en a, alors l’application φ : x 7→
||f (x) − f (a)|| − (M + )(x − a) est aussi continue en a. Or φ(a) = 0, donc il existe η > 0
tel que ∀x ∈ [a, a + η], φ(x) ≤ . D’où [a, a + η] ⊂ I et c ≥ a + η.
Supposons que c < b. Alors, c ∈]a, b[, donc f est dérivable en c. Il existe donc un η > 0
tel que ∀t ∈] − η, +η[,
f (c + t) − f (c)
|| − f 0 (c)|| <
t
10
Pour un tel t ∈]0, η[, on a donc :
Ceci étant vrai pour tout > 0, on conclut par passage à la limite → 0.
Remarque. On voit ici le passage d’une propriété locale à une propriété globale.
Preuve. On applique la proposition 2.8 à la composée g = f ◦ α : [0, 1] → F , où α :
[0, 1] → U désigne l’application α(t) = tb + (1 − t)a.
Corollaire 3.5. Soient E et F des espaces vectoriels normés, soit U un ouvert convexe
de E et soit f : U → F une application diférentiable sur U . On suppose qu’il existe une
constante M ≥ 0 telle que pour tout a ∈ U , ||Dfa || ≤ M . Alors
11
Démonstration. Le sens direct découle des règles de composition des applications différentiables
d’une part et continues d’autre part, appliquées à f ◦ Ii , où Ii est l’injection du para-
graphe 2.3.
Pour la réciproque, on montre par récurrence sur n que si f de Rn dans F admet des
dériées partielles continues, alors elle est différentiable et en tout point
n
X ∂f
Dfa (h) = hi (a). (4)
i=1
∂xi
12
Proposition 3.10. Soit X un connexe. Les seuls sous-ensembles de X à la fois ouverts
et fermés de X sont X et ∅.
Théorème 3.11. Soient E et F des R − evn, soit U un ouvert connexe de E et soit
f : U → F une application différentiable sur U telle que ∀x ∈ U, Dfx = 0. Alors f est
constante sur U .
Démonstration. Fixons a ∈ U . Soit B = {x ∈ U /f (x) = f (a)}.
B est non vide puisque a ∈ B.
B = f −1 ({f (a)}), donc B est un fermé de U puisque f est continue.
B est un ouvert de U . En effet, soit b ∈ B. Puisque U est un ouvert de E, il existe r > 0
tel que B(b, r) ⊂ U . Appliquons le théorème de la moyenne sur le convexe B(b, r) : pour
tout x ∈ B(b, r), on obtient : ||f (x) − f (b)|| ≤ 0.||x − b||, donc f (x) = f (b). D’où
B(b, r) ⊂ B.
Conclusion : B est non vide et à la fois ouvert et fermé dans U . Donc B = U puisque
U est connexe.
3.5 Exercices
Exercice 3.1 ( !). Montrer que les applications polynomiales (i.e. dont toutes les appli-
cations composantes sont polynomiales) de Rn dans Rp sont C 1 .
Exercice 3.2. Soit E un espace vectoriel normé sur R et soit f : R2 −→ E une application
de classe C 1 sur R2 . On suppose que f vérifie :
∀x ∈ R2 , ∀y ∈ R2 , kf (x) − f (y)k ≤ M kx − yk
Exercice 3.3 ( !). Soient E et F espaces vectoriels normés, soit Ω un ouvert convexe
de E et soit f : Ω −→ F une application différentiable sur Ω. Démontrer que f est
lipschitzienne sur Ω si et seulement si Df est bornée sur Ω.
Exercice 3.4. Si A désigne une partie d’un espace vectoriel normé, on désigne par δ(A)
son diamètre. Soient E et F deux espaces vectoriels normés et soit (fn )n≥1 une suite
d’applications différentiables de E dans F telles que
||x||
∀n ≥ 1, ∀x ∈ E, ||Dfn (x)|| ≤
n
Soit B une partie bornée de E. Que peut-on dire de limn→∞ δ(fn (B)) ?
Exercice 3.5. Soit E un espace vectoriel normé et soit g : E −→ E une application
différentiable vérifiant
∃k ∈]0, 1[, ∀x ∈ E, ||Dg(x)|| ≤ k
1) Montrer que f = IdE + g est injective.
2) Démontrer que l’application réciproque de f est Lipschitzienne.
13
Exercice 3.6. Soit n ≥ 1 un entier et soit U un ouvert non vide et borné de Rn . Soit
f : U −→ R une fonction continue sur U (U désignant, l’adhérence de U dans Rn ),
différentiable sur U, telle que ∀u ∈ U \ U, f (u) = 0.
Démontrer qu’il existe u ∈ U tel que Df (u) = 0.
Ceci généralise un résultat bien connu. Lequel ?
Exercice 3.7 ( !). Dire si les fonctions définies par les formules suivantes sont différentiables
en (0, 0).
3
f (x, y) = cos(3x + tan(y)) ; g(0, 0) = 0 et g(x, y) = y2x+x2 si (x, y) 6= (0, 0) ; h(x, y) =
2
arcsin( x2x−1 )
14
4 Études locale de fonctions
4.1 Différentielle seconde
Soient E et F des e.v.n., soit U un ouvert de E et soit f : U → F une application
différentiable sur U . On considère la différentielle
Df : U → L(E, F )
Définition 4.1. On dit que f est deux fois différentiable en a ∈ U si f est différentiable
sur un voisinage de a et Df est différentiable en a.
Dans ce cas, on note D2 fa la différentielle de Df en a et on l’appelle la différentielle seconde
de f au point a.
Si f est deux fois différentiable en tout point de U et si l’application D2 f : U →
L(E, L(E, F )) est continue sur U , on dit que f est de classe C 2 sur U .
15
4.2 Différentielles d’ordres supérieurs
On définit de la même façon par récurrence les notions de fonction n fois différentiable
en a, sur U et de classe C n sur U :
On note Ln (E, F ) l’e.v.n. des applications n-linéaires de E n dans F muni de la norme
usuelle
||M (x)||F
||M || = sup
x∈(E\{0})n ||x1 ||E . . . ||xn ||E
Définition 4.3. Soit n ≥ 2. On dit que f est n fois différentiable en a ∈ U s’il existe
un ouvert U 0 ⊂ U contenant a sur lequel f est n − 1 fois différentiable et si l’application
Dn−1 f U 0 → Ln−1 (E, F ) est différentiable en a, auquel cas on note Dn fa ∈ Ln (E, F ) la
différentielle et on l’appelle la différentielle n-ième de de f au point a.
Si f est n fois différentiable en tout point de U et si l’application Dn f : U → Ln (E, F )
est continue sur U , on dit que f est de classe C n sur U .
Lorsque f est deux fois différentiable sur U , alors le théorème de Schwarz implique :
∂ 2f ∂ 2f
∀a ∈ U, ∀i, j, (a) = (a),
∂xi ∂xj ∂xj ∂xi
c’est à dire que Ha (f ) est symétrique et
n
2
X ∂ 2f X ∂ 2f
D fa (h, k) = hHa (f )k = 2
(a)hi ki + (a)(hi kj + hj ki )
i=1
∂xi 1≤i<j≤n
∂xi ∂xj
16
n
n 2
X ∂ 2f X ∂ 2f
∀h = (h1 , . . . , hn ) ∈ R , q(h) = D fa (h, h) = 2
(a)h2i + 2 (a)hi hj
i=1
∂xi 1≤i<j≤n
∂xi ∂xj
D’après le théorème 2.4, les extrema locaux des fonctions réelles différentiables
sont atteints en des points critiques. Les autres points critiques sont appelés points-selle.
Le résultat suivant donne des conditions suffisantes pour distinguer les extrema et les
points-selle.
17
Théorème 4.8. Soit E un e.v.n. de dimension finie, U un ouvert de E et f : U → R
une application deux fois différentiable en a ∈ U . On suppose que a est un point critique
de f .
1. Si la forme quadratique q : h ∈ E 7→ D2 fa (h, h) est définie positive, alors f admet
en a un minimum local strict.
2. Si la forme quadratique q est définie négative, alors f admet en a un maximum
local strict.
3. S’il existe h, k ∈ E tels que D2 fa (h, h) > 0 et D2 fa (k, k) < 0, alors a est un
point-selle.
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
r= , t = , s =
∂x2 ∂y 2 ∂x∂y
1. Si rt − s2 > 0, alors f admet au point a un extremum local strict. Si r > 0, il s’agit
d’un minimum ; Si r < 0, il s’agit d’un maximum.
2. Si rt − s2 < 0, alors f n’admet pas d’extremum local au point a.
4.6 Exercices
Exercice 4.1 ( !). Calculer la différentielle seconde d’une application linéaire. Même
question pour une application bilinéaire.
18
5 Le théorème d’inversion locale
Dans ce chapitre, les espaces vectoriels normés considérés sont de dimension finie.
Nous allons généraliser le résultat suivant :
Théorème 5.1. Soit f :]a, b[→ R une application de classe C 1 sur ]a, b[ telle que en
x0 ∈]a, b[, f 0 (x0 ) 6= 0. Alors il existe un intervalle ouvert I ⊂]a, b[ contenant x0 et un un
intervalle ouvert de J tels que la restriction de f à I soit un difféomorphisme de I sur J.
γ(k) = f −1 (b + k) − f −1 (b) = f −1 (b + k) − a
19
On sait que γ(k) tend vers 0 (f −1 est continue en b) et on doit montrer que
||γ(k) − k||
lim =0
k→0 ||k||
Exprimons la différentiabilité de f en a. Pour h ∈ E tel que a + h ∈ U , on a :
f (a + h) = b + h + ||h||(h)
b + k = b + γ(k) + ||γ(k)||(γ(k)),
20
est inversible. Cela entraı̂ne que si (a, b) est assez proche de f (0, 0) = (0, 0), alors le
système d’équations
x + y4 = a
y + x3 y = b
admet une solution (x(a, b), y(a, b)) qui dépend différentiablement de (a, b) et telle que
x(0, 0) = 0 et y(0, 0) = 0.
Si on essaie de faire la résolution explicite, on a à résoudre l’équation du treizième
degré y + (a − y 4 )3 y = b, ce qui n’est pas facile !
Théorème 5.6. Soit E un espace vectoriel normé de dimension finie et soit B un fermé
de E. Soit g : B → B une application vérifiant la propriété suivante : il existe k < 1 tel
que
∀x, y ∈ B, ||g(y) − g(x)|| ≤ k||y − x||
(on dit que g est une contraction)
Alors il existe un unique x ∈ B tel que g(x) = x.
21
Appliquons le théorème de la moyenne à g dans le convexe B(0, r) :
1
∀x, x0 ∈ B(0, r), ||g(x) − g(x0 )|| ≤ ||x − x0 || (5)
2
et donc, on a aussi :
1
∀x, x0 ∈ B(0, r), ||g̃(x) − g̃(x0 )|| ≤ ||x − x0 ||
2
Pour x0 = 0, on obtient en particulier : ∀x ∈ B(0, r), ||g̃(x) − y|| ≤ 21 ||x||, donc
g̃(B(0, r)) ⊂ B(y, r/2). Choisissons alors y dans B(0, r/2). On obtient : g̃(B(0, r)) ⊂
B(0, r).
Donc pour y fixé dans B(0, r/2), la restriction g̃ : B(0, r) → B(0, r) est une contraction
de rapport 1/2. Donc il existe un unique x ∈ B(0, r) tel que x = g̃(x), c’est à-dire tel que
h(x) = y.
Conclusion : h est une bijection du voisinage ouvert de 0
||(h] )−1 (y)−(h] )−1 (y 0 )|| = ||x−x0 || = ||h(x)+g(x)−(h(x0 )+g(x0 ))|| ≤ ||h(x)−h(x0 )||+1/2||x−x0 ||
Donc
||(h] )−1 (y) − (h] )−1 (y 0 )|| ≤ 2||y − y 0 ||
En particulier (h] )−1 est continue.
5.5 Exercices
Exercice 5.1. Calculer la matrice jacobienne des applications suivantes. En quels points
peut-on appliquer le théorème d’inversion locale ?
a)
f : R2 −→ R3
(x, y) 7−→ (x + y, x + y 2 , x2 − y 2 )
2
b)
f: R2 −→ R2
(x, y) 7−→ (sin x cosh y, cos x sinh y)
c)
f: R3 −→ R3
(x, y, z) 7−→ (x + y 2 , y + z 2 , z + x2 )
22
Exercice 5.2. 1) Démontrer que l’application
P : R2 −→ R2
(ρ, θ) 7−→ (ρ cos θ, ρ sin θ)
est un difféomorphisme local au voisinage de tout point de R? × R.
2) Déterminer un ouvert maximal U ⊂ R2 tel que la restriction P|U de P à U soit un
difféomorphisme de U sur P (U ). Décrire P (U ).
3) Pour (x, y) ∈ P (U ), calculer D(P −1 )(x, y).
∂f ∂f p
x (x, y) + y (x, y) = x2 + y 2
∂x ∂y
23
6 Théorème des fonctions implicites
Considérons l’équation du cercle x2 +y 2 = 1. On sait expliciter
√ la variable y en fonction
de x sur un voisinage ouvert U d’un point y0 > 0 : y(x) = 1 − x2 .
Cet exemple est particulier : en général, étant donné f , on ne peut pas décrire expli-
citement une variable en fonction de l’autre.
Comme son nom l’indique, le théorème des fonctions implcites donne des conditions
pour que, dans une équation du type f (x, y) = 0, l’on puisse exprimer localement une
variable en fonction de l’autre, mais sans formule explicite.
Définition 6.1. L’application x 7→ f (x, b) est définie sur un voisinage de a dans Rn et est
différentiable en a. On note D1 f(a,b) sa différentielle et on l’appelle la différentielle partielle de f
par rapport à la variable x.
De même, on note D2 f(a,b) la différentielle au point b de l’application y 7→ f (a, y) et
on l’appelle la différentielle partielle de f par rapport à la variable y.
24
Remarque. Dire que D2 f(a,b) est inversible équivaut à dire que la matrice
∂fi
∂yj
(a, b)
1≤i,j≤p
est inversible.
6.4 Exercices
Exercice 6.1. On considère pour α réel positif fixé, la courbe du plan définie implicite-
ment par
x3 + y 3 − 3αxy = 0
a) Posant y = tx, t ∈ R (passage aux coordonnées paramétriques), dessiner cette courbe
x = x(t), y = y(t).
b) En utilisant le théorème des fonctions implicites, déterminer la tangente à la courbe
au point (x(1), y(1)).
25
c) Déterminer les points de la courbes où le théorème des fonctions implicites ne peut pas
s’appliquer.
(v ◦ f )(x1 , . . . , xn ) = (x1 , . . . , xn , 0, . . . , 0)
26
7 Sous-variétés de Rn - extrema liés
7.1 Sous-variétés
Définition 7.1. Une partie M de Rn est une sous-variété différentiable de dimension
p ≤ n de Rn si pour tout a ∈ M , il existe un voisinage ouvert Ua de a dans Rn et un
difféomorphisme φ : Ua → Va ⊂ Rn tel que
7.2 Submersions
Définition 7.2. Soit Ω un ouvert de Rn . Une application de classe C 1 f : Ω → Rk est
une submersion sur Ω si pour tout a ∈ Ω, la différentielle Dfa est surjective.
27
7.3 Espace tangent à une sous-variété
Théorème 7.4. Soit M une sous-variété de Rn de dimension n − k d’équation f (x) = 0,
où f : Ω → Rk désigne une submersion avec k < n. Alors
1. M est partout localement le graphe d’une application φ : Rn−k → Rk
2. Pour tout x ∈ M , ker Dfx est formé des vecteurs vitesses de courbes de classe C 1
tracées sur M et passant par x.
.
Or (hx , hy ) ∈ ker Dfa implique que Dfa h = D1 fa (hx ) + D2 fa (hy ) = 0. Donc
c0y (0) = hy
Définition 7.5. Soit M une sous-variété de Rn définie par une équation f (x) = 0, où f :
Ω → Rk désigne une submersion avec k < n. On appelle espace tangent à M au point x ∈ M
le sous espace vectoriel ker Dfx . Il est noté Tx M .
Le sous-espace affine tangent à M en x est défini comme x + Tx M .
Exemples
28
1. Courbes dans R2
k = 1 et n = 2. f : Ω ⊂ R2 → R submersion. On considère la courbe M ⊂ R2
donnée par l’équation f (x, y) = 0. Alors en a = (x0 , y0 ) ∈ M , la droite affine
tangente a + Ta M est donnée par l’équation :
∂f ∂f
(x − x0 ) + (y − y0 ) =0
∂x ∂y
2. Surfaces dans R3
k = 1 et n = 3. f : Ω ⊂ R2 → R submersion. On considère la surface M ⊂ R3
donnée par l’équation f (x, y, z) = 0. Alors en a = (x0 , y0 , z0 ) ∈ M , le plan affine
tangent a + Ta M est donnée par l’équation :
∂f ∂f ∂f
(x − x0 ) + (y − y0 ) + (z − z0 ) =0
∂x ∂y ∂z
Preuve du Thm 7.6. Montrons d’abord qu’on a ker Dga ⊂ ker Dfa . Soit donc v ∈
ker Dga . D’après le théorème 7.4, il existe une courbe c tracée sur M telle que c(0) = a
et c0 (0) = v. Comme a est un point extremum de f|M , f ◦ c admet un extremum en 0,
donc (f ◦ c)0 (0) = 0, i.e. v = c0 (0) ∈ ker Dfa .
D’après le lemme, il existe donc L ∈ L(Rk , R) telle que Dfa = L ◦ Dga . Maintenant,
soit e1 , . . . , ek la base canonique de Rk . Pour tout i = 1, . . . , k, posons λi = L(ei ). Alors
pour tout h ∈ Rn ,
Donc
Dfa (h) = (λ1 Dg1 (a) + . . . + λk Dgk (a)).h
29
7.5 Exercices
Exercice 7.1. Notons Sn le sous ensemble de Rn+1 d’équation
x21 + . . . + x2n+1 = 1
Montrer que Sn est une sous-variété de Rn+1 dont on précisera la dimension. Dessiner
Exercice 7.2. Même question pour le sous ensemble T 2 de R3 d’équation
p
( x2 + y 2 − 1)2 + z 2 = r2
avec 0 < r < 1.
Dessiner T 2 .
Exercice 7.3. L’équation x2 + y 2 − z 2 = 0 définit-elle une sous-variété de R3 ? Donner
un ouvert maximal de R3 sur lequel l’équation définit une sous-variété.
Exercice 7.4. Décrire l’espace tangent en (1, 1, 1) à la courbe de R3 définie par les
équations
x2 − yz = 0
3x2 − y − 2z = 0
Exercice 7.5. 1) Soit A le sous-ensemble de R3 défini par :
A = {(x, y, z) ∈ R3 / 5x2 + 9y 2 + 6z 2 + 4yz − 1 = 0}
Démontrer que A est un sous-espace compact de R3 .
2) Soit f : R3 −→ R l’application définie par :
∀x ∈ R3 , f (x, y, z) = x2 + y 2 + z 2
Soit (x0 , y0 , z0 ) ∈ A. Donner une condition nécessaire pour que la restriction de f à A
admette un extremum en (x0 , y0 , z0 ).
3) En déduire les extrema de la restriction de f à A.
Exercice 7.6. Soit A le sous-ensemble de R3 défini par :
A = {(x, y, z) ∈ R3 / x2 + 2y 2 − 1 = 0 et 3x − 4z = 0}
et soit f : R3 −→ R l’application définie par :
∀x ∈ R3 , f (x, y, z) = x − y − z
Déterminer les extrema de la restriction de f à A.
Exercice 7.7. La densité d’une surface métallique Σ définie par l’équation x2 +y 2 +z 2 = 4
est donnée par ρ(x, y, z) = 2 + xz + y 2 . Déterminer les points de Σ où la densité est la
plus faible et ceux où elle est la plus forte.
Exercice 7.8. Mettre le nombre 1728 sous la forme d’un produit xyz = 1728 de nombre
positifs de telle sorte leur somme soit minimum.
Exercice 7.9. Soit A le sous-ensemble de R3 défini par :
A = {(x, y, z) ∈ R3 / x2 + 2y 2 − 1 = 0 et 3x − 4z = 0}
et soit f : R3 −→ R l’application définie par :
∀x ∈ R3 , f (x, y, z) = x − y − z
Déterminer les extrema de la restriction de f à A.
30
Deuxième partie
Équations différentielles
8 Généralités
8.1 Définitions
Définition 8.1. Une équation différentielle ordinaire d’ordre n est une relation
G(x, y, y 0 , . . . , y (n) ) = 0
Exemples :
1. xy 0 − 2y = 0
E = R, n = 1, p = 1, pas sous forme résolue.
2. ny 00 = y + 2y − 5y 0 + 2x
1 1 2 2
y200 = y1 + y2 + y10 − 2y20 + 3x
E = R, n = 2, p = 2, y = (y1 , y2 ), sous forme résolue.
Définition 8.3. On appelle solution de l’équation différentielle
G(x, y, y 0 , . . . , y (n) ) = 0
31
D’après a) (R, φ) est donc solution de (E) si et seulement si il existe deux réels k1 et k2
tels que
∀(t, x) ∈ U, ∃, M ∈ R∗+ , ∀u ∈]t−, t+[, ∀x1 , x2 ∈ B(x, ), kf (u, x1 )−f (u, x2 ) ≤ M kx1 −x2 k.
(n−1)
Alors pour tout (x0 , y0 , y00 , . . . , y0 ) ∈ U , (E) admet une unique solution maximale
(n−1)
sur U satisfaisant aux conditions initiales (x0 , y0 , y00 , . . . , y0 ).
32
Remarque : Les hypothèses sont satisfaites si F est C 1 sur U . Elles seront aussi satis-
faites pour des équations linéaires continues au chapitre suivant.
Idée de la démonstration
a) À l’ordre 1, l’ingrédient essentiel est l’idée suivante : y est solution au problème de
Cauchy y 0 = F (x, y), (x0 , y0 ) si et seulement si
Z x
y(x) = y0 + F (t, y(t))dt
x0
On applique le thm du point fixe sur une certaine partie fermée de C([x0 − T, x0 + T ])
munie de la norme de la convergence uniforme à l’application Ψ : A → A définie par
Z x
Ψ(y)(x) = y0 + F (t, y(t))dt.
x0
8.5 Exercices
Exercice 8.1. Montrer que le problème de Cauchy suivant possède une solution unique :
33
9 Équations différentielles linéaires
9.1 Premier ordre
Définition 9.1. Une équation différentielle linéaire du premier ordre est une équation
de la forme :
y 0 = A(t).y + B(t) (E)
où : I est un intervalle de R,
l’inconnue y : I → Rn une application dérivable sur I,
A : I → L(Rn ) et B : I → Rn des applications de continues.
L’équation homogène associée à (E) est :
y 0 = A(t).y (H)
Le théorème de Cauchy-Lipschitz s’applique. De plus, on peut montrer que l’intervalle
de définition de la solution maximale est toujours I lui même (sinon, on montre que la
solution converge au bord de l’intervalle et on la prolonge en appliquant le théorème eu
point (b, limb y). Une autre méthode consiste à reprendre la démonstration directement
dans tout I × Rn .
À toute condition initiale (t0 , y0 ) ∈ I × Rn correspond donc une unique solution
maximale (I, φ) de (E).
Théorème 9.2. Soit I un intervalle de R. Notons E l’espace des solutions de (E) sur I
et H l’espace des solutions de (H) sur I. Alors
H est un espace vectoriel réel de dimension n, et E est un espace affine de direction
vectorielle H.
Autrement dit, la solution générale de (E) s’écrit :
34
où k ∈ R.
y 0 = A.y (H)
On cherche la solution sur l’intervalle I au problème de Cauchy (H) en les conditions
initiales (t0 , y0 ), où t0 ∈ I et y0 ∈ Rn .
Comme dans le paragraphe 8.3, la solution est construite par la méthode des approxi-
mations successives (thm du point fixe), comme limite de la suite définie par récurrence
par :
Z t
y0 (t) = y0 , yn (t) = y0 + A.yn−1 (u)du
t0
(t − t0 )n n
yn (t) = [IdRn + (t − t0 )A + . . . + A ].y0
n!
En passant à la limite, on obtient :
∞
(t − t0 )n n
X
y(t) = A
n=0
n!
35
9.3 Atelier : l’exponentielle de matrice
Propriétés de l’exponentielle de matrice
Soit E un espace vectoriel normé complet. On note End(E) l’espace vectoriel normé
complet des endomorphismes de E muni de la norme usuelle. On rappelle que End(E)
est complet pour cette norme.
2 n
1) Soit A ∈ End(E). Considérons la suite Sn = 1 + A + A2! + . . . + An!
Démontrer que Sn est de Cauchy dans End(E).
On note exp(A) la limite de la suite Sn et on l’appelle exponentielle de la matrice A.
2) Démontrer que || exp(A)|| ≤ exp(||A||)
3) On rappelle que si x ∈ R, exp(x) = limn→∞ (1 + nx )n
Soit A ∈ End(E). Démontrer que
A n
exp(A) = lim (1 + )
n→∞ n
4) Soit B un isomorphisme de E. Montrer que exp(B −1 .A.B) = B −1 . exp(A).B
5) Soient A et B ∈ End(E).
a) Démontrer que
b) En déduire que l’application exp : End(E) → End(E) est continue sur End(E).
6) Soient A et B ∈ End(E) tels que AB = BA
a) Posons
A+B A B
u=1+ et v = (1 + )(1 + )
n n n
n n
Démontrer que limn→∞ ||u − v || = 0
b) En déduire que exp(A) exp(B) = exp(A + B)
7) On suppose ici E de dimension finie d.
a) Soit A ∈ End(E) et soient (A1 , . . . , Ad ) les colonnes de A. Soit h = (h1 , . . . , hd ) ∈
d
E . Démontrer que
d
X
D(det)A = det(A1 , . . . , Ak−1 , h, Ak+1 , . . . , Ad )
k=1
b) En déduire que
A 1 1
det(1 + ) = 1 + tr(A) + (n)
n n n
c) Démontrer que
det[exp(A)] = exp[tr(A)]
36
Rappel : soit A ∈ End(E), soit t ∈ R et soit y0 ∈ E. La solution y : R → E de
l’équation différentielle y 0 (t) = A.y(t) (H) passant par (t0 , y0 ) est :
37