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A:.L:.G:.D:.G:.A:.D:.L:.U:.

ORDO ab CHAO DEUS MEUMQUE JUS

Au Nom et sous la Juridiction du Suprême Conseil pour la France


des Souverains Grands Inspecteurs Généraux du 33 ème et dernier degré du R:.E:.A:.A:.,

Très Puissant Grand Maître, T∴Ill∴.F∴, et vous tous mes F∴Chev∴ Kadosch.

Le travail de ce soir, a pour énoncé principal:

Le 21ème Degré du Rite

Patriarche Noachite ou Chevalier Prussien


Très Eminent Commandeur et vous tous Chevaliers Kadosch, mes Frères,

Pour commencer, quelques remarques sur les caractéristiques du Degré de Patriarche Noachite :

1. Son ancienneté : Déjà, dans les constitutions d’Anderson, édition de 1738, on peut
lire :
« Un Maçon est obligé de par sa teneur de se conformer à la loi morale comme un vrai
Noachite ».

2. Son importance : Il est d’une richesse extraordinaire.

• D’une part les Constitutions et Règlements de 1762 prévoient dans leur article 31-
3 qu’un Prince de Jérusalem ne peut jouir de ses privilèges quand « un Chevalier
Noachite » est présent.
• D’autre part, un ouvrage antimaçonnique dévoile en 1766 le rituel de Vrai Rose
Croix, suivi du Noachite… et ce Noachite est déjà Chevalier Prussien.

3. Sa notoriété : Dans les nouveaux Instituts Secrets et Bases Fondamentales, document


qui sert d’introduction aux Constitutions de 1786, quand il est question de définir les
différents Degrés du nouveau REAA, il semble suffisant aux rédacteurs de désigner le
« Patriarche Noachite » simplement par son numéro d’ordre, sans le nommer
expressément comme d’autres Degrés.

4. Ce rituel émane d’une double filiation


• Lignée directe dite Noachite, relation permanente avec un centre primordial,
purement spirituel et hors de la manifestation
• Lignée d’origine manifeste remontant à l’Ordre constructeur et à l’Architecte
puissance divine apparaissant sous le vocable de G.A.D.L.U., et admettant en son
sein les « Maîtres Maçons descendant d’Hiram », les Chevaliers Prussiens.
Descendants de Phaleg, la référence est celle au monde parfait émané de la Theba

5. Approches :

• Référence à un centre d’origine Primordiale, parfait, saint, stable


• Intervention du drame ayant pour base une puissance négative nommée orgueil
• Apparition après d’un univers manifesté, duel et instable
• Permanence dans cet univers de relations avec le Centre avec les Gardiens, les
transmetteurs, les modificateurs permettant de maintenir la possibilité de
Reconnaissance, de Renaissance et de Libération, par l’accomplissement de
l’œuvre, rétablissement de la Jérusalem céleste.

Ensuite notons qu’il y a deux rituels bien différents du 21ème Degré, l’américain et l’européen.

Commençons par le rituel américain.


Prenons le livre de commentaires du Très Illustre Frère Henry Clausen, 33rd, Souverain Grand
Commandeur, sur ‘’Morale et Dogmes » l’ouvrage du Très Illustre Frère Albert Pike, 33ème,
Souverain Grand Commandeur, il y a un siècle, du Suprême Conseil de la Juridiction Sud des
Etats-Unis, « Mother Suprême Conseil of the World ».

Beaucoup d’entre vous ont lus ce livre et se souviennent peut-être que l’auteur indique que
« nous avons abandonné le rituel d’origine et nous avons maintenant comme idée centrale, le
Tribunal de la Sainte-Vehme" »

Je n’ai pu me procurer d’exemplaire de ce rituel américain, et je me bornerai à résumer les


indications du Très Illustre Frère Clausen 33rd.

Celui-ci nous dit que le thème du Degré présente un Chevalier (peut-être Adolphe le Saxon) se
trouvant, à son retour des Croisades, spolié de ses terre et demandant au Tribunal de la Sainte-
Vehme (c’est à dire au chapitre des Francs Juges de Westphalie), un jugement de Dieu, avec
épreuves épouvantables pour le plaignant et son adversaire. Finalement le Chevalier récupéra ses
biens.

Selon Mackey, le Degré a été adopté par le Conseil des Empereurs de l’Est et de l’Ouest.

La morale du Degré serait la croyance des hommes en un Être Suprême et en sa volonté de


soutenir la Vérité et de redresser les torts. La base en sont les principes immuables de Justice. (Le
bijou porte « Fiat Justicia ruat coelum »)
Dans ses commentaires personnels, l’auteur souligne le fait qu’il y a une certaine analogie entre
le pouvoir humain de raisonner et le pouvoir de créer de Dieu, G.A.D.L.U.
Il cite des savants croyants, tels que Compton, Millikan et Newton et conclut par une citation de
Napoléon : « A la longue, l’esprit dominera la matière ».

Je n’en dirai pas plus sur le rituel que j’appelle américain, mais noterai toutefois combien il est
curieux qu’un Chevalier Prussien s’adresse à un Tribunal de Westphalie et j’avancerai que ce
Chevalier est peut-être moins Prussien que Teutonique, cet Ordre militaire et religieux ayant des
analogies avec l’Ordre du Temple.

Le rituel européen commence curieusement par une bibliographie citant les sources, soient :
• Le rituel Belge de 1810
• Le Vrai Rose-Croix traduit de l’anglais
• Le Noachite traduit de l’allemand en 1774. A noter, cependant que Mackey parle d’une
traduction française e 1757 de l’allemand, par M de Berage, Chevalier d’Eloquence dans
la Loge du Comte Gelaire, Inspecteur Général des Loges prussiennes en France.
• Le Tuileur de Vuillaume de 1820
• Le Tuileur de Delaunnay de 1821
• La Bible.

La Loge doit recevoir seulement la lumière de la pleine Lune par une grande fenêtre. Aucune
lumière artificielle ne doit être utilisée. C’est pour cela que les réunions ne doivent se tenir que
les nuits de pleine Lune.

Il est souhaitable de se rappeler que la Theba c’était mise en mouvement dans le s second
mouvement lunaire pour s’arrêter du 7ème au 17ème jour sur le Mont Ararat.
Les racines du nom Ararat permettent de dire que c’est le conducteur des faisceaux de la Lumière
qui s’écouleront après l’ouverture de la Theba.
Noah s’éclaire dans les ténèbres après l’ouverture, par une lumière qui est assimilable au petit
Luminaire, par opposition au Grand Luminaire, à la Lune par rapport au Soleil, vraie Lumière.
L’entrée dans le monde manifesté se fait par la porte Lunaire alors que la sortie au Plan cosmique
se fait par la porte Solaire.
La Lune , symbole de la fécondité est là pour nous indiquer que la phase alchimique Divine de
mise en œuvres des Puissances qui vont présider à la manifestation, est en route.

Le Tableau de Loge représente le firmament avec la pleine Lune et les étoiles.

Le Tablier est jaune triangulaire avec un ange ailes repliées, sur la partie basse. MacKey dit qu’il
comporte la figure égyptienne représentant le silence, mais aucun dessin n’en est disponible. Sur
la bavette un bras droit armé d’une épée levée, prête à frapper.
Le triangle d’or, traversé par une flèche d’argent dans le sens descendant nous indique le double
pouvoir de cette création.
La couleur Or (Couleur du Soleil) est la puissance divine et la flèche argentée (Couleur de la
Lune) porteuse de l’aspect fécondation (par sa nature de flèche pénétrante et sa couleur)

La couleur jaune du Tablier et des Gants est un rappel de la position lunaire avec permanence
solaire du Degré, alors que c’est contraire dans les autres Degrés, où les gants sont blancs.
Par ailleurs, les Noachites par cette couleur, sont assimilés au roi et à l’empereur, ce qui proclame
l’origine divine de leur pouvoir dans l’action Noachite, se situant au départ de l’œuvre , mais
qu’ils porteront jusqu’à la phase finale de l’Ouvre manifestée.

Les Gants sont jaunes.

Un cordon noir de droite à gauche, avec pour bijou un triangle or, traversé par une flèche
d’argent verticale, pointe en bas, au dessus d’un bras droit armé d’une épée levée, prête à frapper,
le tout entouré de la devise « Fiat Justitia ruat coelum ».

Le Collège est composé d’un Président, le Chevalier Commandeur Lieutenant, assisté de


Surveillants, Chevalier d’Eloquence , Chevalier de la Chancellerie , Chevalier des Fiances,
Maître des Cérémonies, Gardien et Porte Bannière.

L’Ordre se fait en levant les bras au ciel, en se tournant vers l’Orient, où se lève la pleine Lune.

Le Signe se fait en montrant les 3 premiers doigts de la main droite. En réponse on fait de même ,
puis on prend les doigts du tuileur en disant Frédéric II. Celui-ci répond en prenant de même les
doigts et en disant Noé.

L’Attouchement se fait de même, mais il est dit alternativement Sem, Cham, Japhet.

La Batterie est de 3 coups lents.

Le Mot de passe est Phaleg.

Les Tenues n’ont lieu que les nuits de plein Lune. A l’ouverture des Travaux, le Président
constate que la Lune est éclairée. Par contre, à la fermeture, elles est obscurcie.

Lors de l’Initiation au 21ème, le récipiendaire, qui porte tablier et gants blancs, est qualifié de
Maître Maçon descendant d’Hiram. Il n’est admis à prêter serment qu’après avoir
• Renoncé à tout orgueil pendant la restant de sa vie
• Fait 3 génuflexions devant le président
• Baisé le pommeau de son épée.

L’histoire des « Noachites » ou « Chevaliers Prussiens » est alors lue. Elle conte que le Grand
Maître de l’Ordre a été le T∴Ill∴F∴ Frédéric de Brunschwig, Roi de Prusse, dont les ancêtres
depuis 300 ans protégeaient les Noachites, ceux qui célébraient annuellement, à la pleine Lune de
Mars, la mémoire de la destruction de la Tour de Babel, la confusion des langues et la désunion
des ouvriers. Les Noachites descendraient de Phaleg, l’architecte de la Tour de Babel et
formeraient un ordre bien antérieur aux Hiramites, descendants du constructeur du tardif Temple
de Salomon.
Phaleg est le principe séparateur. Il sépare du Créateur par son acte d’orgueil.
Malgré la promesse divine, concrétisée par l’arc en ciel, de plus punir les hommes par un
déluge, certains descendants de Noé résolurent de construire, dans la plaine de Sennaar,
une tour monumentale, qui devait les mettre à l’abri de la vengeance de Dieu.
Celui-ci, voyant l’orgueil des enfants des hommes mit, à la pleine Lune de Mars, la
confusion dans les langues des ouvriers.
D’où les noms de Babel qui signifient « confusion » et de Babylone, « enceinte de la
confusion », pour la ville fondée par Nemrod.
Nemrod est le diviseur, c’est un principe anarchique, chaotique de la lignée de Sham. Il
essaiera de restituer un Ordre en instituant les castes et sera le fondateur de Babylone
(Enceinte de confusion). Toute sa lignée sera destructrice quel que soit la signification
donnée.
Nous pouvons considérer Phaleg et Nemrod comme le blanc et le noir, nécessité absolue
du manifesté.

Les ouvriers ne se comprenant plus se séparèrent en prenant chacun son parti.


Phaleg se sentit le plus coupable et se retira, après bien des peines et des fatigues en traversant
des déserts, en Prusse. Il y érigea un Temple en forme de triangle dans lequel il s’enfermait pour
implorer la miséricorde de l’Eternel et la rémission de son péché. Ce Temple aurait été retrouvé
en 553 dans une mine de sel de Prusse, avec sa colonne de marbre blanc, un tombeau en grés et
une pierre d’agathe, portant l’épitaphe

« Ici repose Phaleg. Le Seigneur eut pitié de lui, car il devint humble ».

Il est ajouté que le sens du mot Phaleg est « division ou confusion » et que les 3 noms Sem,
Cham et Japhet signifient « Renommée, Noirceur et Beauté ». Fabre d’Olivet dans sa rubrique de
la langue hébraïque restituée en dit :

SCHEM : La Renommée, le sublime, l’éclatant, l’élévation, la dignité, cause de la vie,


assimilation en ce sens à Dieu même. C’est de cette puissance que naîtra Phaleg
l’architecte, qui sera pardonné de sa faute et reconnu juste par Dieu. C’est aussi de lui que
naîtra Abram. La lignée juive et la continuité de l’Alliance

CHAM : Noirceur, opposé de Schem, obstacle, fatigue, travail, feu inférieur, noirceur,
obscurité, borné il est cause de destruction. De lui naîtra Nemrod qui établira Babel.

HAPHET : Beauté . C’est le milieu entre Schem et Cham. Il participe des deux et renferme
toutes idées de dilatation, de divisibilité et toute simplification.

Une autre approche, celle du tarot donne résultats intéressants. La Theba est la Maison
Dieu, la Lame XVI et en regardant celles d’avant et d’après l’on a :

Lame XV : LE DIABLE, = CHAM.


C’est la noirceur. Il représente l’Homme agissant dans la matière pour sa propre
puissance sans appui spirituel. Cette attitude crée l’obstacle = Satan. Cet obstacle
est obstacle à l’Homme et adversaire à Dieu dans l’Esprit de l’Homme. Il n’a de
réalité que pour la créature et aucune pour le Créateur.

Lame XVI : La MAISON DIEU = JAPHET.


C’est la destruction par l’acte divin de l’inconscience humaine crée par son orgueil
viscéral, l’homme ne meurt pas il subit une opération que nous nommons
Illumination, c’est l’ouverture du crâne (La chute indique la Maison Dieu)
La Maison Dieu que nous assimilons dans cette interprétation à la structure Babel,
n’est pas détruite, elle est décapitée de sa couronne par les flammes du Ciel. La
Couronne symbole du Pouvoir Temporel et de l’Orgueil qui s’y attache.
La Tour, symbole par sa couleur CHAIR de l’homminalité reste intacte dans la
partie qui porte le Ternaire des 3 fenêtres Bleues.
La Maison Dieu démontre comme la morale du Degré, la limite de la puissance
humaine et son impossibilité à édifier définitivement.
Néanmoins, la construction dans la matière reste une nécessité absolue, le support
nécessaire de la réalisation spirituelle. L’homme peut éviter les obstacles que cet
acte de vie fait naître , par une attitude et un regard permanent vers son Créateur .
C’est une des significations des 3 fenêtres couleur Bleue.
Son nombre (16), 10 = cycle accompli et 6 = symbole de renouvellement
permanent, d’involution et d’évolution, de montée et de descente, de destruction et
de recommencement.

Lame XVII: L’ETOILE = SCHEM


Cette lame est la lame des principes qui président à l’harmonie des mondes, c’est
la beauté de la construction divine face à l’imperfection de la construction
humaine.
C’est aussi la voie du Pardon Universel symbolisé par l’Arc en Ciel.
C’est limage de la fécondation spirituelle permanente et est de ce fait en relation
avec le Centre Spirituel primordial.
Son nombre (17), 10 = cycle accompli et 7 = nombre de la Perfection et de la
Création

Lame XVIII: LA LUNE =

Lame XIX: LE SOLEIL =

Après ces longues explications revenons à notre récipiendaire qui se voit recommander de
pratiquer l’humilité.

Avant tout, il faut définir ce qu’est l’Arche de Noé, la Thébah.


Par suite de traduction légères, l’image courante est un navire dans lequel s’engouffre des
animaux de la Création.
Un vaisseau était un « vessel », un vase, un réceptacle et en aucun cas un navire.
La Thébah est le lieu où s’accomplit le Grand Œuvre du Créateur dont le résultat final sera le
principe de la Vie.
Le mot peut être rattaché à la ville égyptienne de Theba, lieu sacré, résidence de Dieu.
La Thebah est le lieu où la Vie se concentre, se retire., dans un asile sacré, une terre sainte.
Elle apparaît dans les temps de fin de cycle lorsque la dilatation est à son maximum et où tout se
perd et devient confusion.
Au plan de la manifestation c’est le temps de la densification maximum.
La Théba est un centre spirituel primordial dont les potentialités sont principielles.
L’unique Vie émanante de l’unique Dieu y concentre toutes ses potentialités.

Le Principe y est. Le Principe de tout ce qui est potentiel à venir.


L’idée derrière le message est que les êtres qui sont dans la Theba le sont en devenir, en
principe, en semence seule.

Pour résumer, les Noachites sont donc :

• Les gardiens du Centre Primordial, de l’asile sacré, du Saint des Saints. L’accès à
cette possibilité passe par l’abandon définitif e l’orgueil, ce qui réalise un état
d’humilité.
• Les gardiens de la « manifestation »
• Ceux auxquels , et à eux seuls, est donnée l’Alliance par l’Arc en Ciel
• Qui ont la liberté de passage par ce pont, grâce à leur nature suffisamment purifiée. Ils
sont donc Souverains Pontifes.
• Chevaliers, Rois, Souverains pontifes, les 3 pouvoirs du Saint Empire. (Il est
intéressant de comparer avec le 15ème Degré Chevalier d’Orient et de l’Epée qui à un
plan inférieur reprend l’ensemble du symbolisme du Noachite par le Pont, la
Forteresse et les Tours et le mot L.D.P.

Dans un livre sur l’Idéal Initiatique, Oswald Wirth consacre un chapitre au Noachisme.
Pour lui, Noé était un homme pieux, rendant à Dieu un culte spontané, non encore codifié, ni
rattaché à un système religieux déterminé.
Cette religion procédait de ce que Dieu a renfermé dans le cœur de l’homme et devait être plus
pure que toutes celles qui ont été formulées ultérieurement. Retrouver cette religion et la remettre
en vigueur, telle serait selon le texte de 1738, la tâche de la Franc-Maçonnerie.
Wirth constate l’échec de cette ambition et développe certaines idées personnelles sur ce thème
de la religion spontanée et simple, résumées en quelques maximes :
• Conduisez-vous de manière à mériter l’estime et l’affection d’autrui.
• Respectons la manière de voir d’autrui.
• Aimons le Bien, le Juste, le Beau, mais ne nous disputons pas sur ce que nous croyons
être le vrai.
• Comprenez-vous les uns, les autres.
Comme nous voilà loin du rituel du 21ème Degré et pourtant Wirth était 33ème

Noah donna naissance à Cham, Shem et Japhet (On pourrait comparer à Adam qui donna Caïn,
Able et Seth). De cette triade sortiront les tribus, les races et les nations, divisions nécessaires
pour remplir la manifestation. Division qui commence par le récit de Babel.
La Bible aux chapitres X et XI de la Genèse, traite de la descendance de Noé et de la Tour de
Babel nous dit que Nemrod , qui est le petit fils de l’irrespectueux, du maudit et pervers Cham, a
défié la face de l’Eternel et a ameuté, sous son gouvernement absolu , les peuples pour construire
la Tour de Babel. Comme tout les Chamites, incapables de maîtriser leurs passions, il deviendra
l’esclave de ses semblables, après avoir été l’esclave de ses propres sens. Nous sommes ici en
terrain maçonnique connu.

L’important est que les hommes de l’origine, ceux de l’âge d’or, parlaient tous le même langage,
celui de la parole divine et où la perfection était le lot normal de tous les hommes. Cette parole
sera perdue ou occultée avec le drame cosmique qui va venir rompre l’harmonie. A noter que
c’est l’orgueil qui est à l’origine de ce Drame. Orgueil de Lucifer, de l’âge d’Or ou de Phaleg,
c’est toujours l’orgueil qui entraîne les chutes.

Quant à Peleg, (et non Phaleg) c’est l’arrière – arrière – petit fils (et non l’arrière petit fils comme
l’annonce le rituel) du sensible et pieux Sem, ancêtre des peuples sémitiques, qui feront
triompher plus tard les valeurs morales, spirituelles et religieuses fondées sur la croyance en un
Dieu unique. Peleg est aussi un trisaïeul d’Abraham. Cette différence d’origine semble rendre
invraisemblable la construction de la Tour par Peleg sous les ordres de Nemrod.

J’ai encore cherché dans la Bible et dans ses commentateurs, ce que l’on pouvait apprendre sur
les Noachites, et j’ai trouvé une interprétation qui a sa place dans la présente planche.
La première parole de Dieu s’adresse à la nature. Elle se trouve dans le chapitre I de la Genèse.
Nous savons tous que c’est ainsi que fut créée la Lumière , lumière spirituelle bien entendu.
La première parole que Dieu adresse à Adam, l’homme symbolique, se trouve dans le second
chapitre de la Genèse, verset 16 et 17. Je vous la rappelle :

« Et Dieu dit à l’homme : de tout arbre du jardin, tu pourras manger, mais de l’arbre de la science
du bien et du mal, tu n’en mangeras pas , car du jour où tu en mangerais, tu mourrais ».

Au prix d’une exégèse rabbinique que je ne peux développer ici, il a été admis que ces versets
contenaient 7 commandements, à savoir :
• Instaurer la justice entre les hommes
• Ne pas blasphémer
• Refuser l’idolâtrie
• Ne pas tuer
• Interdire l’inceste,
• Ne pas voler,
• Ne pas torturer

Puisqu’après le Déluge, seuls les descendants de Noé, les Noachites ont survécu et formé les
différentes nations, ces 7 commandements s’imposent à la race humaine toute entière et forment
les fondements d’un code moral, minimum commun à toute l’humanité et d’un droit international
indélébile. Pour mémoire, ces 7 commandements, qui s’imposent à tout peuple ont été
ultérieurement complétés par les 10 commandements de Moïse qui n’ont été imposés qu’au
peuple élu.
Maïmonide, dans son commentaire sur la Torah déclare :

« Quiconque parmi les Gentils, accomplit ces 7 commandements pour obéir à l’ordre de Dieu,
fait partie des justes parmi les nations et a sa part du monde futur ».

Tous les grands juristes, depuis les Romains jusqu’au milieu du 18ème siècle s’attachent à cette
idée. Et Grotius la porte à son apogée, en en faisant le fondement solide du droit international.
Et l’on peut peut-être expliquer la référence d’Anderson au vrai Noachite, par le rappel du succès,
avec une très grande diffusion, d’un livre de John Selden, l’un des plus grands érudits anglais du
17ème siècle, qui écrit dans son « Droit naturel et droit des gens d’après les Hébreux » paru en
1640, que « l’application et le caractère obligatoire des lois de Noé sont universels ».
Entre 1640 et 1723, il n’y a pas si loin.
Ainsi, il y aurait dans la société des barbares sans foi, ni loi, des vrais Noachites respectant la loi
morale issue des 7 commandements et, choisis parmi eux, des Maçons, en premier lieu obligés de
se conformer à cette loi morale et en second lieu tenus par des obligations particulières.

Ces lectures sont peut-être intéressantes, mais elle n’apprennent rien sur l’ésotérisme du 21ème
Degré.

A l ‘évidence, il condamnerait l’orgueil et prônerait l’humilité.

La première pensée orgueilleuse des Noachites est de se croire meilleurs que les Hiramites, au
bénéfice de l’ancienneté.
Ils oublient pourtant que leur matériau est la brique cuite au feu.

« Et leur brique leur tient lieu de pierre et le bitume de mortier »

Quel orgueil que de croire qu’un matériau fait de la main de l ‘homme permettra de construire un
ouvrage assez solide pour atteindre le ciel.
Les Hiramites, eux, utilisaient des produits faits par la nature, les bois du Liban et les pierres
brutes progressivement équarries.

La seconde pensée orgueilleuse des Noachites est de se séparer en prenant chacun son parti, sans,
semble-t-il avoir conscience de leur méfaits et de la punition infligée. Seul, Phaleg, s’est senti
coupable. Et est-ce encore par orgueil qu’il s’autocondamnera à une pénitence rigoureuse et à un
voyage long et difficile, de Babylone à la Prusse ?

Et enfin, qui sont en réalité ces orgueilleux chevaliers Prussiens qui se disent descendants d’un
ermite isolé dans les déserts proches de la Vistule ? Maintenant, quant à savoir si, dans son
temple triangulaire, Phaleg en implorant la miséricorde de l’Eternel et la rémission de son péché,
faisait preuve d’humilité, je n’ai aucune certitude.

Je ne vois aucune condamnation de l’orgueil dans le 21ème Degré, ni aucune incitation à


l’humilité, si ce n’est dans la très courte et inattendue exhortation du Chevalier Commandeur
Lieutenant au Récipiendaire eu moment de le décorer du tablier jaune.
La place du Noachite Chevalier Prussien dans l’échelle initiatique du REAA, me semble
mauvaise, car d’une part l’humilité est déjà dans l ‘ésotérisme du 18ème Degré (« Le plus humble
de tous ») et d’autre part, les Degrés suivants, du 22èmeau 27ème reprennent la légende d’Hiram,
que l’on aurait pu croire abandonnée au profit de celle de Noé et de Sem.

J’ai dit, T.E.C. et vous tous mes chers Frères Chevaliers Kadosch.

G. BEH. 32

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