Vous êtes sur la page 1sur 6

LYCEE SAMBOU OUMANI TOURE DE MEDINA SABAKH

IA : Kaolack
IEF : Nioro Du Rip
Classe : T S2
Discipline : FRANÇAIS
Professeur : M. KEITA
Année Académique : 2021/2022

THEME : Etude de UNE VIE DE BOY De Ferdinand Léopold OYONO


PLAN
INTRODUCTION
I. Biobibliographie
1. Biographie
2. Bibliographie
II. Etude de l’œuvre
1. Préface
2. Le résumé de l’œuvre
III. Les thèmes abordés
1. Les préjugés raciaux
2. La duplicité des blancs
a. L'expression de l'hypocrisie
b. Le mensonge des Blancs
c. La luxure chez les Blancs
3. La satire de la religion chrétienne
a. La cupidité de l'église
b. Une religion à deux vitesses
4. La violence gratuite
a. La violence verbale
b. Le sadisme des Blancs
c. La violence physique
IV. Etude des personnages
1. Personnage principal
2. Les personnages secondaires
V. Etude psychocritique de l’œuvre
1. La critique de l’œuvre
CONCLUSION
PRESENTATEURS
Modou BOUSSO
Coumba DIABY
Malick GAYE
Aliou NDIAYE
Awa SALL
Abdou Salam TOURE

1
Introduction
A l’aube des indépendances, au moment où l’Afrique cherchait son identité, apparait
plusieurs œuvres relatant le vécu quotidien des noirs face à l’injustice des blancs à l’époque
coloniale. Parmi cette multitude d’œuvre figure « Une vie de boy » de Ferdinand OYONO. Cette
œuvre est, importante de par sa portée historique, tragique de par le déroulement de son histoire et
comique par la formulation de certains passages. Nous espérons à travers cette étude avoir fourni
un travail à la hauteur des enjeux tant historiques que culturels de cette œuvre.

I. Biobibliographie
1. Biographie

Né le 14 septembre 1929 dans la commune de Ngoulemakong, dans l'actuel département de


la Mvila (Région du Sud), Ferdinand Léopold Oyono entre à l’école primaire en 1939 ; plus tard il
travaillera comme boy chez des missionnaires, avec l’esprit d’aider sa mère, il obtient son certificat
d’étude primaire ce qui apporte un bonheur total a son père qui apprend la nouvelle par le journal.
Il entre ensuite au lycée d’Ebolowa et poursuit au lycée de Provins, en France où il obtient le
baccalauréat en 1950, des études commencées au lycée de Yaoundé. Il réussit ensuite des études
supérieures de droit à la Sorbonne avant d'entrer à l'École nationale d'administration (ENA) de Paris
en section diplomatique.

Il débuta en 1959 une carrière de haut fonctionnaire avant de devenir ambassadeur du Cameroun
dans divers postes (auprès des Nations unies à New York, en Algérie, en Libye, en Grande-Bretagne
et en Scandinavie). À partir de 1987 il participe à de nombreux gouvernements de son pays et assure
la charge de différents ministères comme les Affaires étrangères ou la Culture.
À la fin des années 1950, Ferdinand Léopold Oyono publia en langue française trois romans
qui ont trait à la vie quotidienne en Afrique à l'époque coloniale et qui, mettant en cause aussi bien
l'administration que la police ou l'Église des missionnaires, feront scandale dans cette période de
décolonisation. L’humaniste Ferdinand Leopold OYONO marié père de trois enfants était grand
officier de l’ordre de la valeur du Cameroun. Son parcourt personnel et professionnel lui ont aussi
valu de nombreuses distinctions honorifiques internationale dont celle de grand officier de la légion
d’honneur en France. Il décède le 10 juin 2010 à Yaoundé au Cameroun enterré à Ngoazip.

2. Bibliographie

A la fin des années 50, Ferdinand Oyono publie en langue Français trois romans qui ont trait
à la vie quotidienne en Afrique à l’époque coloniale :
* « Une vie de boy » publié en 1956
* « Le vieux nègre et la médaille » publié en 1956
* « Chemin d’Europe » publié en 1960
Ferdinand Oyono n’a pas exploré d’autres sujets en cessant d’écrire depuis 1960

II. Etude de l’œuvre


1. Préface
Auteur : FERDINAND LEOPOLD OYONO
Titre : UNE VIE DE BOY
Nombre de pages : 185 pages
Nombre de parties : 2 parties (1er cahier de Toundi de la page 15 à la page 106 ; 2e cahier de
Toundi de la page 107 à la page 185)
Maison d’édition : Julliard
Date de publication : 1956

2
2. Le résumé de l’œuvre
Une vie de boy de Ferdinand OYONO est une œuvre dont le narrateur est un jeune
vacancier en Guinée espagnole. L’histoire est basée sur la vie du personnage Toundi Ondoua, un
garçon qui dans son enfance s’est enfuit de chez son père pour se réfugier chez un père blanc, le
père Gilbert. Il fut le boy de ce dernier qui le baptisa Joseph, et l’apprend à lire et à écrire. Après la
mort du père Gilbert, il commença une nouvelle vie en devenant le boy du commandant. Dès lors
il se retrouve confronté à deux univers différents, le quartier indigène et la résidence du
commandant. Jusque-là Toundi n’avait pas de problèmes, mais dès l’arrivée de la belle femme du
commandant ces problèmes commencèrent. En effet la femme du commandant se sentait en danger
en raison que Toundi était au courant de son infidélité au commandant. Quelques temps après que
le commandant a appris l’infidélité de sa femme, Toundi sera arrêté. Il sera emprisonné et battu à
tort d’avoir été complice d’un vol. Malade, il réussit à s’enfuir et le récit prend fin avec l’évocation
de son espoir d’atteindre la Guinée espagnole.

III. Les thèmes abordés


1. Les préjugés raciaux

Se croyant supérieurs, les blancs développent des stéréotypes, des préjugés concernant tous
les noirs. Ainsi parlant de Toundi, M. Moreau dit, « …il n'ose pas nous regarder. Son regard est
aussi fuyant que celui d'un Pygmée…il est dangereux. C'est comme ça chez les indigènes. Quand
ils n'osent pas vous regarder, c'est qu'ils ont une idée bien arrêtée dans leur tête de bois…. La place
de celui-ci est chez moi…à Bekon. » (121) Plus tard, la femme du docteur se plaint des indigènes :
« Ils sont comme ça…gênants et indiscrets. » (128) Le commandant lui aussi s'adresse à Toundi en
ces termes « Ca sent…ici…. C'est peut être toi …. Quand on a des nègres…il faudrait que toutes
les issues soient toujours largement ouvertes…»(157). Il appelle ses domestiques « bandes de
fainéants ! » p. 41
Ces préjugés se retrouvent même chez Mm Salvain, la femme de l’instituteur qui affirme que les
nègres ne valent pas la peine qu’on s’intéresse à eux car ils sont paresseux, voleurs et menteurs…

2. La duplicité des blancs


a. L'expression de l'hypocrisie

L’hypocrisie est partout présente dans le camp des blancs. Elle est présente dans le
comportement des femmes blanches qui hypocritement souhaitent à la femme du commandant la
bienvenue alors qu’elles sont mortes de jalousie devant sa beauté. Elles n’arrivaient pas à cacher
avec leurs sourires, l’amertume et la colère qu’elles ressentaient devant cette nouvelle venue qui les
éclipsaient ; Madame Salvain est même comparée à une lampe qu’on aurait allumée en plein midi.

b. Le mensonge des Blancs

La duplicité touche aussi Madame, la femme du commandant. Selon Toundi, Madame


trompe son mari avec M. Moreau, le directeur de la prison. Elle ment à son mari et profite de toutes
les opportunités pour voir son amant, Toundi nous explique qu'elle ose inviter M. Moreau et sa
femme chez elle. Pour bien caché son infidélité elle fait croire à son mari que M. Moreau manque
de savoir vivre et de finesse. Toundi, qui a un profond respect pour son maître semble avoir du mal
à tolérer le fait que madame trompe son mari, qui n'a rien fait pour le mériter et cela lui démontre
encore une fois que le monde des blancs est malhonnête.

c. La luxure chez les Blancs


Ce faux semblant est d’abord à noter chez le couple Decazy. En effet, après l’arrestation de
Toundi, Le commandant et Madame font semblant de filer le parfait amour.

3
Chez les hommes blancs, la duplicité se manifeste surtout au niveau des comportements envers
les négresses. Bien qu’ils se considèrent comme étant supérieurs, certains blancs entretiennent
pourtant des relations avec des femmes noires. Parlant des préservatifs, Baklu chargé du linge de
Madame explique que les blancs les emploient aussi quand ils couchent avec les femmes indigènes
pour ne pas avoir de maladie. C’est l'hypocrisie d'ailleurs qui fera dire à l’ingénieur agricole
« Sophie, ne viens pas me voir aujourd’hui, un blanc viendra me voir » ou bien « Sophie, quand tu
me vois avec une Dame ne me regarde pas, ne me salue pas ».

3. La satire de la religion chrétienne


a. La cupidité de l'église
Le roman adresse une critique envers cette Eglise complice de l’injustice coloniale. Toundi,
le personnage principal de l'œuvre Une vie de Boy en échappant à la cruauté de son père, croit
trouver dans l’Eglise la sécurité et le bonheur. La mort de son protecteur, le Père Gilbert, marquera
le début de son calvaire. Contrairement à la loi du Seigneur, cette Eglise était en réalité le
prolongement du pouvoir colonial. A l’instar de ce dernier il participe à l’appauvrissement des
indigènes par les obligatoires collectes de fonds durant la messe. C’est cette cupidité qui poussera
le Père Vandermayer à frappé Toundi Qu’il soupçonne d’avoir avalé quelques pièces de monnaie.
Toundi dit : « Un jour il m'avait fait venir dans sa chambre où il m'avait déshabillé pour me fouiller.
Il m'avait flanqué d'un catéchiste pendant toute la journée pour le cas où j'aurais avalé des pièces
de monnaie….Je ne pourrais jamais supporter ce qu'il fait à ceux dont il sanctionne les actes. »

b. Une religion à deux vitesses


L’Eglise pratique aussi la ségrégation raciale à l’intérieur même de la maison de Dieu. En
effet, pour le Père Vandermayer les noirs ne méritent certaines places durant la messe « La nef de
l'église, divisée en deux rangées, est uniquement réservée aux Noirs. Là, assis sur des troncs d'arbre
en guise de bancs, ils sont étroitement surveillés par des catéchistes prêts à sévir brutalement à la
moindre inattention… » (54) Alors que les blancs sont confortablement assis dans des fauteuils de
rotins recouverts de coussins de velours. Ils ont la possibilité de parler et même de faire la cours
durant la messe.

4. La violence gratuite
La violence est omniprésente dans cet univers car elle permet de perdurer la domination
coloniale tout en installant la terreur pour enlever aux indigènes l’envie et le courage de se révolter.
Elle se manifeste sous plusieurs formes.

a. La violence verbale
Cette violence verbale qui se manifeste par des injures des propos violents. Elle accompagne
aussi toutes les autres formes de violence. Ainsi on entend souvent le père Vandermayer proférer
des injures tout en frappant les indigènes : « Quand tu as baisé, as-tu eu honte devant Dieu ? » Le
commandant, lui-même, avant d’embaucher Toundi, lui soumet à une interrogation allant même
jusqu’à lui demander s’il n’était pas un voleur.

b. Le sadisme des Blancs


La violence transparait également à travers et le sadisme de certains blancs qui à l’instar de
Janopoulos, aiment faire souffrir les noirs. En effet le jeu favori de ce commerçant Grec consiste à
lâcher son chien contre les noirs au grand bonheur des Dames. Le commandant est aussi sujet au
sadisme car il éprouve un malin plaisir à écraser les doigts de Toundi avec ses bottes tout en faisant
semblant de ne pas le voir. On peut aussi lire à la page 37 « le commandant me décocha un coup de
pied dans les tibias qui m’envoya rouler sous la table… Il paraissait très content de sa performance »

4
c. La violence physique
La violence physique se manifeste par les rafles nocturnes dans le quartier indigène ou
l’arrestation arbitraire de Toundi qui est pourtant innocent. Malgré cette innocence, Toundi sera
emprisonné puis battu à mort. Le point culminant de la violence coloniale est l'épisode de « la
bastonnade », qui montre toute la cruauté des blancs envers les noirs. Témoin de cette scène atroce,
Toundi questionne alors la religion des blancs et « le dernier commandement de l'Eglise (115)»
que l'on peut interpréter comme étant le dernier commandement de Jésus « Aimez-vous les uns les
autres comme je vous ai aimé ». En effet, Toundi nous pose directement la question « Le prochain
du blanc n'est-il que son congénère ? Je me demande, devant des pareilles atrocités, qui peut être
encore assez sot pour croire à tous les boniments qu'on nous débite à l'Eglise … (115)» Toundi
explique de façon très claire les conséquences de la bastonnade sur lui. « La scène de la bastonnade
m'avait bouleversé. Il y a des spectacles qu'il vaudrait mieux ne jamais voir. Les voir, c'est se
condamner à les revivre sans cesse malgré soi (116). » Son mépris pour le blanc n'en est que
renforcer.

IV. Etude des personnages


1. Personnage principal

* Toundi Ondoua : c’est le personnage principal dans ce roman. Tout tourne autour de lui depuis
le moment où il a commencé à tenir un journal jusqu’à sa mort. Surnommé Joseph par le père
Gilbert à son baptême, d’ethnies Maka par sa mère et Ndjem par son père race des mangeurs
d’homme, très gourmand de nature cela causera sa perte. C’est le père Gilbert qui l’a appris à lire
et écrire. Il tenait tellement au père Gilbert qu’à sa mort il considéra qu’il était mort une première
fois. A la mort du père, il fut boy du commandant. Il était courageux, travailleur et aimé par tout le
monde. Sa vie se terminera par une fuite vers la guinée espagnole.

2. Les personnages secondaires

* Père Gilbert : C’est un homme blanc, « aux cheveux semblables à la barbe de maïs », il
s’habillait généralement d’une robe de femme. C’est lui qui apprit à Toundi à lire et à écrire et il
était considéré comme le deuxième père de Toundi. Il était aimé par tous les indigènes de la
paroisse. Il est mort suite à un accident par une branche d’un fromager géant sur la route de Dangan.
* Père Vandermayer : Il est l’adjoint du père Gilbert .C’est lui qui le remplaça après sa mort .Il
célèbre la messe aux grandes fêtes, et à la plus belle voix de la mission. Il est drôle et aime son
métier. Il est aussi censeur des boys et des fidèles de la paroisse, mais les indigènes ne l’aimaient
pas. C’est lui qui a présenté Toundi au commandant.
* Le commandant : C’est un homme musclé et trapus. Il a une mauvaise tête mais à un bon cœur.
Il aimait ses boys et était respecté par tous. Il aimait également son métier. Il donnait souvent des
conseils à Toundi et fut le deuxième et le dernier maître de Toundi. Il avait une femme du nom de
Suzy qui le trompait avec le régisseur de prison
* Gosier d’oiseau : Il est le commissaire de police et semait la terreur à Dangan. Les nègres ne
l’aimaient pas c’est pour cela qu’ils l’ont surnommé Gosier d’oiseau à cause de son cou
interminable et souple comme un pique-bœuf.
* Suzy : C’est la femme du commandant. « C’est une belle femme blanche aux cheveux de couleur
d’ébène, elle a des yeux d’antilope à la peau rose et blanche comme l’ivoire et de petites mains
moites ». (Son sourire est rafraîchissant comme une source, son regard est tiers comme un rayon de
soleil couchant).Elle trompait son maris avec Mr Moreau le régisseur de prison.
* Sophie : jeune, belle qui aimait l’argent. Elle était la maîtresse de l’ingénieur agricole et en même
temps sa boy cuisinière. C’est elle qui causa l’arrestation de Toundi en volant l’argent chez son
amant.

5
* L’ingénieur agricole : c’est l’amant de Sophie. C’est lui qui accusa Toundi d’avoir été le
complice de Sophie.
* Mr Moreau : C’est le régisseur de prison et l’amant de Suzy, la femme du commandant. C’est
lui qui faisait maltraiter tous les noirs qu’on accusait avec ou sans preuve.
* Baklu : c’était un ami de Toundi, il était chargé de laver les habits du commandant et de sa femme
* Le cuisinier : un ami de Toundi, il lui donnait des conseils, il était chargé de la cuisine dans la
résidence du commandant.
* Kalisia : une amie de Toundi, elle sera le boy chargée de la chambre de Suzy
* La sœur de Toundi, le beau-frère de Toundi : C’est chez eux que Toundi loge.
* Mundin : C’est un indigène policier chargé de bastonner les voleurs indigènes.

V. Etude psychocritique de l’œuvre


1. La critique de l’œuvre
C’est une œuvre anticolonialiste, l’auteur essai de nous faire prendre conscience
de l’oppression que les blancs exerçaient sur les noirs et du statut qu’avaient les noirs dans la
société coloniale africaine. En effet Toundi se considérait comme étant supérieur aux autres
noirs par son statut de boy du commandant. Il disait même : « Le chien du roi est le roi des chiens ».
L’auteur à travers cette œuvre essaye de façon indirecte de montrer la servitude que les peuples
africains, dans leurs majorités considéraient comme normale à l’époque coloniale. Il dénonçait par-
là, la solidarité inconsciente des noirs qui n’agissaient jamais contre les blancs. Si la société noire
n’envisageait rien contre les noirs elle prenait le pouvoir par l’humour. Grace à leur différence de
langue les noirs se moquaient ouvertement des blancs.
A travers les œuvres qu’a écrits Ferdinand Oyono, on constate qu’il a un esprit révolutionnaire, il
a peut-être une dent contre les blancs, puisqu’il fut lui-même un boy.

Conclusion
A travers cet ouvrage, Ferdinand Oyono dénonce l'inégalité des relations entre les blancs et
les noirs à cause de la colonisation Au-delà de ces inégalité et au-delà de la critique de la
colonisation, Le roman, Une vie boy, constitue un véritable réquisitoire contre les théories
fallacieuses des colons qui faisaient de la colonisation une missionnaire humanitaire destinée à venir
en aide aux peuples colonisés.

SOURCES :
www.lireunlivreplaisir.sn
www.education.gouv.sn
www.wiki.org
www.ladissertation.com

Vous aimerez peut-être aussi